20juin 13

Aux prud'hommes le 4 juillet, une injustice qui nous coûte 1,7 milliards d'euros !

Kerviel est innocent !

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Je n’ai aucune raison personnelle d’agir comme je suis en train de le faire. Je m’attends même à soulever de l’incompréhension et peut-être des reproches venant de mon camp. En rédigeant ce post je m’associe en effet à la défense de Jérôme Kerviel, un ancien trader de la Société Générale. Cet homme a été accusé par la banque d’avoir trompé sa vigilance et de lui avoir occasionné des pertes monstrueuses. Il a été condamné à une peine de prison et à payer une somme qu’il ne pourra jamais réunir : 4,9 milliards d’euros. Dans quelques jours, le 4 juillet prochain, Jérôme Kerviel passe aux Prud'hommes. C’est le dernier recours dont il dispose pour contester qu’il ait commis la « faute lourde » dont l’accuse la banque. Car cette incrimination, en plus de toutes les autres peines, le condamne à la mort sociale, sans aucune ressource et sans aucun accès aux droits sociaux les plus élémentaires. Je crois que Jérôme Kerviel est innocent. Ceux qui l’ont fait condamner sont donc coupables. Rude bataille en perspective. J’y prends ma place comme soldat du rang. Juste par conviction à propos de l’idée que je me fais de ce qu’est un comportement civique responsable.

Pour le militant politique que je suis, défendre un trader dans un conflit avec sa banque est aussi décalé que l’était la défense d’un capitaine monarchiste au début du siècle précédent contre l’institution militaire unanime. Le militarisme était alors notre ennemi car nous ne voulions pas de la guerre qu’il préparait. Dreyfus en était un rouage conscient et satisfait. Mais il était innocent. Les banques sont nos ennemis aujourd’hui car nous ne voulons pas du désastre qu’elles organisent. Kerviel en était un rouage actif, content de lui et du système. Mais Kerviel est innocent.

Tout part de là : selon moi, Jérôme Kerviel est innocent. Et s’il l’est, sa condamnation est insupportable pour une conscience libre. Si je ne la supporte pas je dois la combattre. Pourquoi cette cause plutôt qu’une autre ? Parce que Kerviel n’est pas confronté à ses actes mais à un système. Il est seul en face d’une organisation toute puissante qui combine les moyens d’une banque et ceux de l’Etat. Pour entrer dans cette défense je dois dire comment je comprends les faits. Je dois montrer les ressorts qui ont permis cette injustice. Je dois exposer ce que je crois être les causes de cette affaire. Ce chemin, que je croyais nouveau, m’a ramené au pied de la même muraille où viennent battre les manifestations auxquelles je participe, les pétitions que je signe, les discours que je prononce. Voici devant nous les murs brillants des hauts étages de la finance et des institutions monarchiques de notre pays. Voici les arrogants, tout puissants qui s’amusent de la crédulité de ceux qui respectent leur autorité et disposent de la vie des autres comme s’ils n’existaient pas vraiment.

5098858223_26e9717457Je défends Jérôme Kerviel parce que je le crois innocent. Je suis conscient qu’en le faisant, j’augmente le nombre des ficelles stipendiées qui se tirent déjà contre moi. Je suis conscient du fait que la preuve de l’innocence de Kerviel implique la culpabilité de ceux qui l’ont fait condamner. Je sais que cela revient à demander des comptes. Des comptes évalués de façon indépendante. Les pertes reprochées à Jérôme Kerviel existent-elles vraiment ? Pourquoi le juge a-t-il refusé systématiquement toute expertise indépendante de ces pertes ? Pourquoi a–t-il choisi de croire sur parole la banque ? Pourquoi la ministre Christine Lagarde a-t-elle fait verser à la banque un milliard 700 millions de dédommagement, alors que la condamnation de Jérôme Kerviel, qui était la condition de ce versement, n’était pas définitive ? Pourquoi ce dédommagement a–t-il été versé alors que le défaut de surveillance de la banque sur son employé est attestée par l’organisme professionnel bancaire qui en est chargé, ce qui interdisait tout dédommagement de la part de l’Etat ?

Nous connaissons bien les mécanismes de notre temps qui permettent à la finance de briser des millions de personnes d’un seul coup. D’un seul coup de bourse, d’un seul clic, d’un seul joueur hors de toute réalité, noyé dans son adrénaline, comme l’était Jérôme Kerviel du temps où il était un petit prodige de la finance spéculative. Ici, nous voyons la même immense énergie ramenée sur une scène plus étroite. On y voit comme sous une loupe une gigantesque machine broyer un seul individu. De la réussite de ce broyage dépendait la réussite d’une opération incroyable : le sauvetage d’une banque dont la défaillance aurait pu effondrer le système bancaire mondial.

Commençons par le commencement pour moi. Pourquoi se préoccuper de Jérôme Kerviel ? Il n’est en rien une figure symbolique de notre camp. Ni socialement, c’est un trader, ni politiquement du fait de son métier immoral au cœur du système de la finance. J’avais cette image à l’esprit quand j’ai rencontré cet homme. Je me suis dit : « voyons à quoi ressemblent les insectes qui s’agitent dans la fourmilière de la finance ». Mais, bien sûr, ce n’est pas un insecte. J’ai rencontré un être humain, évidemment. Des yeux clairs, une mine mi-figue mi-raisin devant un personnage dont il devinait le mauvais a priori. On a parlé, bien sûr. Pour finir, quand on s’est séparé, il m’a dit : « Prenez soin de vous ». Ce garçon était bel et bien passé de l’autre côté du miroir. Mais, d’après moi, il est revenu de ce côté-ci, dans l’humanité.

Il revient de loin. Jérôme Kerviel était un trader « junior » très dévoué à sa banque. Chaque année on lui fixait des objectifs de gain à réaliser. Des objectifs de plus en plus élevés. Il les atteignait. Comme une mule qui marche dans les chemins de sente, la tête baissée sur sa tâche, il jonglait avec des sommes monstrueuses, virtuelles ou réelles, peu importe car, dans ce monde, les chiffres ne sont pas ce qu’ils sont pour nous. Ce sont des entités totalement abstraites, des bulles de couleurs, des billes de flipper.

kerviel_2Ainsi sont faits les êtres humains. On les attelle au chariot et ils mettent leur point d’honneur à tirer du mieux qu’ils peuvent. Souvent ils ne se soucient pas de ce qui est transporté, ni de la direction choisie, ni du chemin qui est pris. Nous sommes tous comme ça. Moins les rebelles, heureusement, les courageux, les têtes dures, qui viennent des fois nous faire lever le regard sur l’horizon. Kerviel faisait du chiffre comme il aurait fait n’importe quoi d’autre. Un vrai bourrin. Une mentalité de stakhanoviste. Non seulement il atteignait les objectifs mais il les dépassait. Chaque année, la banque lui fixait des objectifs plus élevés. Cette façon de faire courir la mule derrière la carotte s’appelle le management aux objectifs et à la prime. Ainsi, en 2005, pour sa première année, il réalise 5 millions d’euros de gains pour sa banque et touche un bonus de 30.000 euros bruts. La moyenne d’un trader se situe à 3 millions d’euros de gains. Le petit nouveau faisait donc beaucoup mieux que la moyenne. Il est brillant. Et il est un peu con. La preuve : il gagne cinq millions d’euros et il est content avec trente mille euros de prime. Moins d’un pour cent. Ce fils d’une coiffeuse, diplômé de l’université publique, manque de cette aptitude à la cupidité que les importants tètent souvent dès leur biberon. Bref : à la tête de la banque ça rigole ! Ce Kerviel n’est pas de leur monde. Ce n’est pas un « fils à papa ». Juste un gars de Bretagne d’une famille modeste qui se croit devenu un important. Car officiellement tous ces petits génies sont censés faire des analyses financières et « investir dans l’économie, dans les secteurs d’avenir, efficaces et bla bla… les emplois de demain ». En réalité ce type n’a jamais vu une entreprise de sa vie. Il ne comprend pas un mot aux qualifications professionnelles, il ne sait absolument rien de la production en général et même en particulier. Il ne connaiît rien à l’économie réelle. C’est juste un garçon qui a compris le « truc » des traders pour gagner plus que les autres. Cela s’appelle dans leur jargon, le « spiel » en allemand, soit le « jeu » : la spéculation pure et simple. C’est un voyou légal de la finance légale. Il pourrait être champion du monde de Monopoly. La réalité et les injonctions morales de la vie en société sont des paramètres très flous pour cette sorte de personnes qui carburent à l’adrénaline et mélangent le jour et la nuit.

En 2006, le brillant Jérôme Kerviel va faire du zèle. Il a montré à sa hiérarchie qu’il est bon, qu’il n’a pas peur de prendre des risques ! Et en plus, il n’est pas gourmand en bonus ! Brave garçon ! La hiérarchie dans la banque c’est comme partout ailleurs. Elle ne connaît qu’une consigne : encore et même davantage ! On lui fixe de nouveau un objectif de 5 millions d’euros de profit. Hue, cocotte ! En bon soldat de la finance, Kerviel s’exécute. Cette fois-ci, ça devient prodigieux. Il réalise à lui seul un gain de 10 millions d’euros pour 2006. 10 millions d’euros ! Deux fois son objectif. Les meilleurs éléments font trois millions. Kerviel est un génie de la voltige financière. La Banque lui octroie à nouveau un bonus de pauvre : soixante mille euros bruts. Et, bien sûr, elle lui fixe un objectif pour 2007. Encore 10 millions d’euros ! Le chiffre est un aveu. La Banque sait très bien qu’un tel résultat ne peut se faire sans des sauts périlleux et même très périlleux.

societe_generale_buildingEvidemment, la banque est parfaitement informée qu’il « se passe quelque chose » compte tenu des gains qu’elle encaisse. Elle sait qu’il sont tant de fois supérieurs à la moyenne des autres traders. Elle sait exactement avec quel dépassement des règles de prudence cela est possible. Kerviel « spiel » bien au-delà des 125 millions d’euros autorisés par jour. Ses agissements sont connus et couverts. Etonnez-vous après ça qu’il ait pris de l’assurance : il est un des meilleurs traders de son entreprise et il le sait. Alors il va plus loin dans la prise de risques. En fait il n’a plus aucune limite. Personne ne l’arrête puisqu’il gagne et qu'il est même encouragé. Il va jusqu’à investir 50 milliards d’euros. Sachez que c’est l’équivalent de la somme que débourse chaque année la France pour payer sa dette. Voyez plutôt. Fin 2007, le seul « JK », son nom de code, fait gagner 1,5 milliard à la Société Générale ! Son bonus aurait dû être de 300.000 euros. Mais sa carrière de trader va s'arrêter là.

Quelque part dans les étages supérieurs où tout se décide, le monstre froid qui l’emploie va le sacrifier pour les besoins d’un « spiel » de très grande magnitude. Il faut une victime expiatoire. « Le sort tomba sur le plus jeune » comme dit la chanson. Il est devenu l'homme qui va être sacrifié sur l’autel des intérêts supérieurs de la banque.

Voyons à présent l’histoire telle qu’elle a été servie aux médias dociles qui l’ont resservie telle quelle au bon peuple. De fait, tout le monde a entendu parler de cet événement incroyable. Un jeune trader aurait fait perdre près de 5 milliards d’euros à son employeur, la Société Générale. Une des banques les plus puissantes du monde, une banque systémique, vertueuse et vigilante, se serait faite gruger par un de ses jeunes employés. Incroyable. D’ailleurs la banque elle-même n’en revenait pas ! Elle a qualifié ce personnage inouï de terroriste, d’escroc, de faussaire, de fou, d’instable, mais quand même aussi pendant un temps, de génie. A l’énoncé du récit, j’ai réagis comme beaucoup d’autres j’imagine. Je me suis dit : « bien fait pour eux ». Je ne me suis intéressé à aucun détail. Pour moi ce Kerviel devait être une sorte de Madoff dont je n’avais rien à faire. Mieux, je me réjouissais de penser que des voyous qui avaient espéré faire des sur-profits, comme les offraient Madoff, se soient fait bien essorés. Mais il y eu bien vite une gêne. Hasard de la vie, un de mes plus proches amis s’intéresse à l’affaire. Il suit le procès, entre en contact avec Kerviel et ses défenseurs. Il m’alerte.

salle_marcheUne fois Kerviel embastillé, c’est la Société Générale qui a raconté la suite de l’histoire et qui en a convaincu la Justice. Elle n’a pas hésité sur les frais de communication ni sur les moyens d’influence. Voyons cette histoire dans sa version banquière. La Société Générale aurait perdu 4,9 milliards d’euros en soldant les opérations engagées par Jérôme Kerviel entre le 21 et le 23 janvier 2008. En 3 jours, la banque a vendu pour 50 milliards d’euros d’actions. A perte, dit-elle. Elle évalue cette perte à 6,4 milliards d’euros. Mais elle déduit un gain. Il est réel mais masqué. C’est celui de Jérôme Kerviel. Il y en a pour 1,5 milliard d’euros. D’où sort ce milliard 500 millions d’euros ? C’est le montant réel des gains engrangés par Jérôme Kerviel en 2007 au profit de la Société générale. Incroyable ! Un montant astronomique. Un seul trader fait gagner 1,5 milliard d’euros à sa banque, celle-ci enregistre dans ses comptes ce montant, mais prétend ne pas savoir comment il a réussi à parvenir à un tel résultat !
Le jeudi 24 janvier, la Société Générale accuse Jérôme Kerviel d’être responsable à lui seul d’une perte de 4,9 milliards d’euros et d’avoir agi en trompant sa confiance, en manipulant des données informatiques et en détournant les systèmes de contrôle internes. Elle dépose plainte contre lui. Il sera arrêté, placé en détention provisoire, jugé et condamné en 2010 puis en 2012. Pour la Société Générale et pour la Justice, il est le seul responsable et n’a pas de circonstances atténuantes. L’histoire est terminée. Tout est clair. Circulez, il n’y a plus rien à voir.

Justement : c’est trop simple. Quand l’affaire Kerviel commence nous sommes en janvier 2008. La crise des subprimes s’annonce. La Société Générale est une des banques françaises les plus touchées : pour la seule année 2007, elle doit déclarer une perte de 2 milliards d’euros liée aux subprimes. Ce n’est pas une petite somme à avouer. La banque pourrait subir un préjudice considérable si elle venait à perdre la confiance. Elle pourrait s’effondrer. Cette banque là ne peut pas et ne doit pas tomber. C’est une banque considérée comme « systémique ». Cela signifie que sa défaillance affecterait le système bancaire mondial tout entier. Comment éponger 2 milliards de pertes au plus vite ? C’est difficile. Mais ils ont trouvé. La banque annonce sa perte due aux « subprimes » le même jour où elle incrimine Kerviel pour 4,9 milliards. Attention, attention, suivez bien les doigts du joueur de bonneteau.

NYSEComme Kerviel est un voyou qui a trompé la banque, celle-ci peut aller demander à l’Etat de compenser une partie de sa perte. En effet il existe un mécanisme dans notre pays qui permet à une banque de récupérer une partie de ses pertes (33%) si elles résultent d'une action frauduleuse. Incroyable mais vrai. La banque inscrit donc la somme attendue dans son bilan séance tenante. Pas de problème. Dès 2008, le Ministère de l’Economie et des Finances verse 1,7 milliard d’euros à la Société Générale. Celle-ci fait valoir comme prévu que ses pertes de l’année 2007 ne lui sont pas imputables mais dues à une fraude. Cette somme permet de ramener la perte bien réelle due aux subprimes à 300 millions. Rien d’insurmontable. Mais pour que cette somme soit acquise il faut que Kerviel soit coupable de fraude. Une fraude dont le 33% rapporte de quoi boucher le trou des subprimes. Oui mais direz-vous la banque doit quand même éponger la perte des 4,9 milliards dont elle dit que le seul Kerviel est responsable ! Oui, bien sûr. Attention c’est là qu’est la ruse finale. Kerviel a été condamné à rembourser 4,9 milliards à la banque ! Celle-ci peut donc inscrire cette recette à venir dans son bilan… un pur jeu d’écriture permet d’inscrire une perte et sa contrepartie sans autre forme de procès. N’est-ce pas bien trouvé tout ça ?

On comprend que la peur d’un effondrement bancaire conduisent a mener les affaires d’une main prompte ! En 2008, Christine Lagarde, alors Ministre de l'Economie et des Finances, n’a pas traîné quand la Société Générale est venue lui présenter sa demande. Pourtant, à ce moment-là, Jérôme Kerviel n'avait pas encore été reconnu coupable puisqu'il n'avait pas encore été jugé. N’empêche ! La ministre a fait comme si tout était réglé. Elle a pioché à la grosse louche dans les comptes publics : 1,7 milliard d'euros sont passés des poches des contribuables à celle de la banque. Notez bien ceci : la culpabilité de Kerviel permet un gros bénéfice : 1,7 milliard.

Difficile d'admettre le fait quand on sait que les services fiscaux eux-mêmes, entendus par la Brigade financière, doutent que ce dédommagement soit légal. Surtout, quand il s'agit de l'argent public, peut-on faire quelque vérification avant de payer, non ? Par exemple en prenant le soin de s'assurer de la réalité de la perte déclarée par la Société Générale. La ministre a-t-elle demandé l'expertise indépendante pour connaître la nature des pertes annoncées ? Non. Elle s’en est tenue à ce qui lui a été dit par la banque. Un point c’est tout. Merveilleuse confiance. Bizarre quand même ! Elle aurait pu se dire que c’était là une aubaine incroyable pour la banque. Non, elle n’y a pas pensé. Pourtant dès le premier moment des gens ont alerté. Sur le moment même des gens qualifiés se sont posé la question. Ils l’ont fait publiquement. Ainsi Elie Cohen, professeur à Sciences Po et directeur de recherche au CNRS. Il confiait par exemple à l'AFP le 25 janvier 2008, que la Société Générale avait préféré "charger un pauvre bougre", afin de faire passer des pertes qui "s'étaient accumulées" au cours de la crise des subprimes. La banque "aurait chargé la barque sur le thème de la fraude pour faire passer plusieurs mauvaises opérations de marché". Donc madame Lagarde ne sait rien, ne voit rien, ne lit rien, ne se pose aucune question. Son directeur de cabinet, qui est pourtant le pivot de l’organisation ministérielle à Bercy ne la met pas en garde. Comme on le sait depuis peu, l’activité de cet homme justifie quelque question. La justice est en train de les lui poser dans le cadre de l’affaire Tapie. Disons que, même si elle ne préjuge de rien, l’inculpation « d’escroquerie en bande organisée » autorise le doute sur d’autres décisions. Comme celle dont je parle ici.

20100107 AMFEn réalité il est très légitime de se poser des questions. Car, bien sûr, on peut imaginer une Christine Lagarde sans curiosité ni lecture de la presse sur le sujet au moment de prendre une décision aussi coûteuse pour l’Etat. Mais il y a quand même une faute caractérisée de sa part. Si elle est de bonne foi, elle aurait dû être alertée avant de lâcher 1,7 milliard d'euros venant des poches des contribuables. Un Commissaire aux comptes, interrogé par l'AFP (le 17 avril 2012) rappelle que le droit de venir taper à la porte de l’Etat pour se faire rembourser des sommes perdues du fait de manœuvres frauduleuses n’est pas automatique. Il faut quand même que la banque ait pris toutes ses précautions pour ne pas se faire rouler. Sinon c’est trop facile de laisser prendre des risques en fermant les yeux et d’aller ensuite faire les poches de l’Etat si ça tourne mal ! Bref, dit-il, les 1,7 milliards ne peuvent être versés que s’il n’y a pas eu « carence manifeste des dirigeants de la société dans la mise en oeuvre des dispositifs de contrôle ». Pourtant, voici un fait très important que la ministre ne pouvait ignorer: la Société Générale a été condamnée par la Commission bancaire à une amende pour « défaillance de ses systèmes de contrôle ». En effet durant l'année 2007, de très nombreuses alertes sont intervenues pour signaler les dépassements de plafond de « JK » sans que sa hiérarchie ne réagisse. A partir de là, dès lors que la Commission bancaire sanctionne la Société générale pour sa défaillance, l'Etat n'a pas à verser 1,7 milliard d'euros à la banque ! Pourtant madame Lagarde l’a fait !

J’espère que mon exposé est assez clair. Il est très difficile de résumer une affaire de ce type dans laquelle toutes sortes d’informations complèteraient bien le tableau mais l’embrouilleraient en même temps pour qui le découvre. Ici je pense que l’on voit l’enchaînement des faits. Il est guidé par le besoin de recevoir un versement de l’Etat dans un cadre légal ordinaire. Pour cela tout se tient. Il faut que Kerviel soit un fou et un manipulateur, pour que la banque puisse dire qu’elle ne pouvait savoir ce qui se passait et donc qu'elle peut avoir droit au versement par l’Etat de 1,7 milliards. La culpabilité et la monstruosité des pertes de Kerviel permet d’effacer tout le paysage qui pousse à douter. Prenons un exemple. Pourquoi Kerviel aurait-il manipulé sa banque ? A-t-il tiré un profit personnel ? A-t-il un compte en banque secret en suisse ou ailleurs ? Non rien. Kerviel n’a pas un rond. Il vit de l’assistance de ses amis. Si la perte occasionnée par ses décisions est si énorme pourquoi ne pas laisser se faire une expertise indépendante plutôt que de croire la banque sur parole ? Et ainsi de suite. Kerviel est innocent. Il est le miroir qui renvoie l’image d’un monde qui ne peut pas se regarder en face. Voila pourquoi il doit être brisé.

2233495663_85c6125789_zLa politique a aussi ses droits dans le jugement rendu : peut-on condamner un homme à une peine qu'il ne peut pas exécuter ? Jérôme Kerviel ne pourra jamais payer 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts. Tout le monde le sait. Faut-il le démontrer ? Il ne peut pas travailler non seulement parce qu’aucune entreprise ne veut l'embaucher à cause de son nom, mais aussi parce qu'il n'a pas de formation pour faire autre chose que les métiers liés à la finance. La conséquence de sa condamnation est radicale : le droit stipule que les dommages causés aux biens doivent être remboursés à leur valeur. Si Kerviel a fait perdre 4,9 milliards il doit payer autant. Soit. C’est en réalité une peine de mort sociale. Dès lors, avant de condamner un homme à une telle sentence, ne doit-on pas d’abord s'assurer de la réalité de la perte en demandant une expertise indépendante. Pourquoi le juge l’a-t-il refusé ? Et l'Etat ? Lui-même, aurait pu exiger cette expertise avant de payer 1,7 milliard d'euros. Pourquoi avoir cru la banque sur parole ?

Mais si extravagant que soit son métier et son rapport à l’entreprise, Jérôme Kerviel est quand même un salarié. C’est-à-dire qu’il est inclus dans les rapports juridiques du monde du travail ordinaire. Kerviel a été licencié pour « faute lourde ». Il n’a donc perçu aucune indemnité. Ni ses congés payés. Ni ses indemnités légales. Ni salaire. Rien. Il conteste donc ce licenciement et porte l'affaire devant le Conseil des Prud'hommes. La première audience, dite de conciliation, aura lieu le 4 juillet 2013 dans le dixième arrondissement de Paris.

Durant toute l'affaire, les juges ont oublié que Jérôme Kerviel agissait avant tout comme salarié. Ils ont oublié le contrat de subordination qui le liait à la Société générale. Ils ont oublié que dans le cadre de son emploi, il était soumis à une hiérarchie, à des objectifs, à un contrôle. Que sa rémunération en dépendant, sa hiérarchie ne pouvait pas ignorer ses gains. Il a fait gagner en 2 ans, près de 2 milliards d'euros à sa banque !

societe_generaleLes mots en droit sont importants. La « faute lourde » est invoquée quand un salarié a cherché à nuire « intentionnellement » à son employeur. Bien sûr le Conseil des Prud'hommes va devoir juger en droit. Il va devoir vérifier qu'il y a eu volonté de nuire de la part de Jérôme Kerviel. Ce n'est pas ce qu'a démontré son procès. Le jeune trader de l'époque cherchait au contraire à faire gagner de l'argent à son employeur qui encaissait sans broncher des sommes astronomiques. Si Jérôme Kerviel n'avait pas l'intention de nuire, le droit du travail prévoit une requalification de son licenciement et la possibilité pour le salarié de percevoir les indemnités liées à son contrat de travail.
De plus, Jérôme Kerviel demande des dommages et intérêts à la Société Générale. Il demande 4,9 milliards d'euros. Cette demande a pour but d'obtenir une expertise : la vérification de la réalité de la perte déclarée par la Société Générale est le cœur de la supercherie suspectée. Si le Conseil des Prud'hommes requalifie le licenciement et si l'expertise est ordonnée, Jérôme Kerviel peut avoir une nouvelle chance de prouver qu'il n'a pas abusé la confiance de sa banque. Dès lors c’est elle qui a trompé les juges. Alors le système qu'elle défend est en cause.

Jérôme Kerviel est innocent. Son affaire nous implique dans la mesure où elle montre quel genre de jouet nous sommes devenus. Nous ne sommes plus des citoyens libres si on peut nous prendre 1,7 milliards d’impôt pour les donner à une banque sur la base d’une simple déclaration de sa part et à partir de l’écrasement d’un homme fut-il un de leurs agents zélés.
L'affaire de Jérôme Kerviel doit permettre que la Justice, donc la société, marque un point d’arrêt aux collusions des sommets de l’Etat et de la finance. Un point d’arrêt à la toute puissance arrogante de l’oligarchie. Kerviel est innocent, il a donc droit à notre solidarité civique comme nous la devons aux milliers d’autres rouages que nous sommes tous à des degrés divers parce que chaque jour nous faisons tourner le système et nous manions nos cartes bancaires.

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500 commentaires à “Kerviel est innocent !”
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  1. jacques G. dit :

    "Quand la morale fout le camp, le fric cavale derriere." J.Prévert

  2. Bzh ru dit :

    En mettant en correspondance le discours de J.L.M. à Rennes et l'affaire Kerviel, je pense à la 6ème République:
    dans son discours J.L.M. parle des serruriers, des pompiers espagnols qui ont refusé d'obéir, ils ont refusé d'ouvrir ou de défoncer les portes pour expulser les pauvres gens qui ne pouvaient plus payer leur loyer. Bien sûr leur nombre créait un rapport de force) pour pouvoir dire NON lorsque les ordres sont contraires à l'éthique.
    La citoyenneté dans l'entreprise doit être plus qu'un droit, un devoir, elle entraîne la corrélation: l'esprit critique..
    Maintenant quant au choix d'être trader : reproche-t-on aux joueurs de foot de gagner des millions pour taper dans un ballon afin d'anesthésier le peuple? Dans le début des année 2000, les jeunes issus de grandes écoles comme Sup élec. préféraient être traders que travailler comme ingénieurs dans un pool d'ingénierie où les contrats se négocient au moins disant c'est à dire avec la boite qui offre les salaires les plus bas; ça aussi c'est tout un système. Déjà Vauban sous Louis XIV dénonçait ce moins disant qui coûte toujours trop cher. Vauban qui voulait que le roi crée "la dîme royale", véritable impôt sur la fortune sur les biens de la noblesse et du clergé.

  3. chevance dit :

    Vous avez raison, nous devons défendre ce salarié, tout en dénoncant les méthodes de la finance et en appelant les cadres qui sont amenés à "collaborer" avec ce systeme pour seulement gagner leur vie à se poser des questions. Les obligations de résultats sont aussi destructives que le travail à la chaine.

  4. morvan dit :

    N'y a-t-il pas d'autres Kerviel, notamment, si ma mémoire récente est bonne, un en Grande Bretagne ? Ergo, comment s'est comportée la banque "lésée", l'Etat concerné, la Justice concernée, dans ces autres cas ? Par exemple, en est-on toujours, dans ces occurences là, au stade des expertises des comptes et du bilan de l'organisme financier, lesquelles n'ont pas eu lieu pour la SG ? Ces comparaisons n'éclaireraient-ils pas d'un jour nouveau la hâte Tapiesque avec laquelle a été bouclée l'annonce de culpabilité et la condamnation de Kerviel, avec bon gros chèque en amont ?
    Me semble d'ailleurs me souvenir qu'au tout début de l'affaire, Kerviel, qui abruti par son "métier" de salopard venait exceptionnellement de lâcher son pupitre quelques jours, clamait que c'était la décision de la banque en son absence qui avait fait perdre des montants aussi vertigineux ? A des moments bienvenus de la crise des subprimes ? Qu'en fait on l'avait interdit brutalement d'écran à un moment où ses "positions" n'étaient pas "perdantes" ?
    Bref je suis tout à fait d'accord pour voir en Kerviel bouc émissaire et victime, dans cette affaire marécageuse, et pour dans le même temps, c'est facile, noter combien Mme Lagarde a le chèque facile et rapide avec notre pognon.
    Ceci posé, je déplore la comparaison, fût-elle effleurée, avec Dreyfus. Le déshonneur injustement infligé au capitaine mettait en jeu et piétinait des valeurs que je cherche vainement dans ce monde nauséabond du trading et subséquemment de la finance, auquel Kerviel a passionnément adhéré. Le fait que l'on ait commodément et injustement donné un visage à l'"ennemi invisible" en la personne d'un jeune abruti coupable mais pas responsable justifie qu'on le défende, ce jeune abruti. Mais permettez-moi, camarade Jean-Luc, de pleurer plus spontanément sur la mort sociale des dizaines de milliers de travailleurs mis sur le carreau.

  5. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    Sans vouloir changer le bon titre de ce billet, Jean-Luc Mélenchon aurait pu aussi l'intituler Mme Lagarde est coupable, ce qui revient au même ! On ne peut pas reprocher à Kerviel d'avoir fait les fonctions pour lesquelles il était embauché et payé grassement. Que son métier ne nous plaise pas c'est normal, nous ne le maîtrisons pas ou si peu, mais c'est un peu comme le métier de boucher qui pour nous vendre de quoi faire une blanquette est bien obligé de tuer de jeunes veaux, mais le pire dans cette métaphore c'est que le boucher qui ne vendrait pas son veau ne pourrait pas le faire à nouveau gambader dans les champs à boire sous les pis de sa mère, alors que la banque qui perd des milliards peut les reconstituer aux frais des contribuables donc nous, si elle prouve qu'un coupable à frauder ses comptes ! Elle est pas belle la vie ?
    Madame Lagarde est coupable d'avoir fait virer plus d'un milliard de nos sous pour compenser les pertes de la SG alors que le soi-disant coupable n'était pas encore jugé. Cet argent doit nous être rendu et revenir dans nos caisses et Mme Lagarde condamnée pour faute grave car c'est elle qui tenait les cordons de la bourse.
    Pour Kerviel, je ne vois pas comment un conseil des prud'hommes pourrait condamner un employé qui assurément avait au dessus de lui une hiérarchie conséquente disposant d'ordinateurs qui agissent au millième de seconde donc plus vite que le doigt d'un homme. Rien qu'avec cet argument l'avocat syndical de Kerviel devrait avoir beau jeu pour le défendre, et si les sécurités n'étaient pas en place, la banque et la hiérarchie sont doublement fautives, et Kerviel non coupable volontairement.

  6. En 2012, j'avais publié sur mon blog cette recension du livre de Kerviel :
    Ces gredins, nos maîtres
    En 2010, avant de connaître l’épilogue du procès qui l’opposait à son employeur, la Société Générale, Jérôme Kerviel publia chez Flammarion L’engrenage, mémoires d’un trader. Rappelons qu’il fut reconnu coupable de tous les chefs d’accusation, condamné à cinq ans de prison et à 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts. Le jugement dédouanait intégralement la banque, alors que de graves carences de l’établissement bancaire avaient été dénoncées par des hauts fonctionnaires de la direction du Trésor.
    A l’époque, j’avais choisi de ne pas lire son ouvrage, pensant qu’il s’agissait d’un plaidoyer pro domo écrit à la va-vite par un nègre. Ces jours-ci, un proche m’a fortement encouragé à me plonger dans une version poche du texte de Kerviel. Au bout de trois pages, j’ai admis que mon a priori était infondé et que l’on n'est jamais assez rigoureux dans ses choix.
    L’engrenage est en effet un livre de très bonne facture : le style est élégant et efficace, la construction est méthodique, la documentation est abondante, et même si toutes ces pages sont écrites du seul point de vue de l’auteur, Kerviel parvient à mettre de la distance entre ce qu’il est et ce que les circonstances ont fait de lui, durant une courte période (qui dut lui sembler une éternité) pendant laquelle il subit une pression inhumaine de tous les instants.

    Lire la suite ici.

  7. Jay dit :

    Certes Kerviel a une petite part de responsabilité, mais c'est le système qui est à condamner. De tout coeur avec ton combat. Montre-nous le chemin.

  8. JEAN LOUIS dit :

    Bonjour,
    Entièrement ok avec vous, en lisant sur le fond vous avez raison. Chapeau l'artiste.

  9. Arnaud dit :

    Bonour,
    Responsable dans une banque internationale pendant de nombreuses années je suis d´accord avec votre analyse mais pas avec vos conclusions. L´injustice dont Kerviel est victime est due à l´incompétence des dirigeants de la Société Générale mais cette incompétence n´est pas due au système. Contrairement à vous, je crois au système et à sa capacité à produire de la richesse, Kerviel en est la preuve. Les pertes de la Société Générale sont dues, non pas à Kerviel, mais à la décision coupable des dirigeants de la banque de vendre à perte les actifs acquis par Kerviel. Ces dirigeants doivent être jugés et condamnés pour cette décision.

  10. Lovergne dit :

    Quel que soit le regard que l'on porte sur Jérôme Kerviel, cette affaire comme celle de Tapie montre à quel point finance et politique sont liées au détriment de tous ceux qui travaillent honnêtement pour vivre et parfois survivre quand d'autres baignent dans le luxe ! Oui, Monsieur Mélenchon, il faut dénoncer, une fois encore ce système ! Mieux il faut le balayer ! Merci, une fois de plus, de monter au créneau ! Je ne dis pas que Jérôme Kerviel n'est qu'une innocente victime, mais je pense qu'en haut lieu, on sait exploiter ces jeunes loups, dans ce milieu perfide de la finance. Quant à Christine Lagarde, elle n'est pas arrivée là où elle est par hasard: le FMI n'est pas une institution caritative.

  11. pacault dit :

    Bravo pour cet article.
    La seule presse que j'arrive à lire en ce moment, c'est le blog de Mélenchon.
    Chapeau, le journaliste !

  12. tikop dit :

    Vous avez raison d'insister sur le fait que JK était un salarié d'une entreprise, même si son job était particulier. En effet, il n'était en aucun cas un free-lance, un prestataire indépendant de la banque. Il ne travaillait pas non plus "incognito", comme un agent des services de renseignements qui travaillerait sur un sujet si confidentiel, qu'en cas de pépin, sa direction le désavouerait. Alors oui, sa banque est responsable, et en plus vous démontrez brillamment comment celle-ci a tenté de maquiller ses propres pertes en chargeant JK.
    Merci pour ce travail

  13. une indignée dit :

    Je suis impressionnée par votre démonstration, votre engagement et votre courage. Tout le monde soupçonne que cette histoire est une vaste mascarade et un scandale politique, mais tant que personne ne menait le combat, nul n'y pouvait rien: alors grâce à vous et à Mediapart, on va peut-être un jour pouvoir parler et de la justice dans cette affaire et de nos dirigeants avec respect.

  14. cogilles dit :

    Bonjour
    Page d'accueil Yahoo un titre "Etonnant soutient a Kerviel".
    Le débat est rouvert. En effet qui pouvait croire à la responsabilité d'un simple salarié dans la perte d'une si grosse somme d'argent, juste au moment du début de la crise des subprimes en 2008.
    Pour que le commun des mortel puisse comprendre, il fallait des explications claires. Voila qui est fait.

  15. GaM dit :

    Bravo pour ce billet qui réclame la justice.
    Mais aussi pour sa malignité politique qui sort la figure du prolétaire de son imaginaire Jean Gabin en soulignant que même les salariés les mieux payés, les cols blancs, les cadres, sont du mauvais côté du rapport de domination. Cette classe moyenne, qui serre les fesses en priant qu'on l'oublie dans la dégradation systématique de nos sociétés, doit retrouver la conscience qu'elle a tout à gagner en luttant et qu'elle a tout à perdre en jouant au chien de garde du capital !

  16. cr_sud dit :

    @Arnaud 159
    La richesse créée ici est bien un leurre. Kerviel comme tous les traders spots directionnels surfent sur les bruits du marché, au sens mathématique du terme (un bruit est une variation brownienne d'un titre, d'un indice, d'un future...).
    Pas de valeur ajoutée dans ce type de fonction pour la collectivité. L'exploitation de ce bruit par des traders est rendue possible car la banque ne paie pas à sa juste valeur le fait qu'elle exploite les possibilités offertes par la puissance publique, se refinancer allègrement auprès de la BCE et être assurée d'avoir des possibilités de bail out (ou pire de bail in) en cas de problème (voir ce qui se passe avec le scandale DEXIA).
    Donc, cette prise de risque est une ponction faite artificiellement sur la masse monétaire créée continuellement, grâce à des indices de référence issus de l'économie réelle, laquelle n'en profite pas mais en pâtit. Un comble. Création de richesse ! Si on s'arrête à la comptabilité d'un exercice d'un trader, peut-être. Mais globalement ? Pas du tout.
    Au fait, la perte JK a permis ces 1.7 Milliards d'aide directe de l'Etat par Lagarde. Et quid du montant d'Impôt Société qui n'a pas été versé suite à cette perte ?

  17. avenet dit :

    La cause du pot de terre contre le pot de fer et l'arbitraire est toujours une belle cause.

  18. Bruno LERMON dit :

    Tu peux tout visibiliser chez moi. L'exclusion, l'expiation (le rachat) par un ou plusieurs des crimes des autres existent depuis la nuit des temps. Il n'y a rien d’étonnant dans cette affaire Kerviel. Changer les règles du jeu, cela commence par plafonner "le droit" à la richesse, plafonner le droit a la propriété privée (pas plus de trois baraques par personne, cela me parait acceptable lorsque l'on sait que beaucoup naissent aujourd'hui sans avoir aucune chance d’accéder a la propriété privée). N'ayons pas peur que nos riches fichent le camp a l’étranger ! Ils n'iront pas bien loin et les paradis fiscaux ne s’avèrent pas forcement des paradis. Alors pour quand cette révolution ?

  19. zebulon dit :

    Et oui le lien de subordination qui permet quand on est du "bon coté" d'obtenir tout et n'importe quoi et d'affirmer tout et son contraire sans possibilité d'être contredit.
    L'argent permet tout aux gens qui se permettent tout. Et ce n'est pas un hasard si ce réseau se retrouve impliqué dans les séries d'affaires qui nous préoccupent (NB: Madoff n'est pas un lampiste mais fait bien partie de la grande famille comme vous ne tarderez pas à le découvrir si vous vérifiez ces clients et son réseau).
    Derrière leurs bonnes affaires, il faut qu'il y en ait de mauvaises pour ceux qui meurent dans les usines du Bengladesh, ou ceux qui sont liquidés sur l'autel de la délocalisation compétitive.
    Donc oui le cas Kerviel est un bon dossier pour instruire les masses (nous en l'occurrence) sur le système d'exploitation dont nous sommes les piles. (cf Matrix)

  20. quincampoix dit :

    Merci à Mélenchon de porter publiquement ce scandale politico-financier indigne de notre république.
    J'espère que nous pourrons signer une pétition pour donner du poids à cela.

  21. Stéphane dit :

    Bravo ! La démonstration est convaincante et rejoint le sentiment diffus partagé par beaucoup, selon lequel Kerviel n'est qu'un fusible. Mais encore fallait-il dire avec brio, comme tu le fait, qu'il est surtout le coupable qui permet de justifier le rachat déguisé des folies spéculatives d'une banque par l'argent publique, "pour sauver le système", au prix du déshonneur.
    Ce qui compte pour nous, c'est la vérité, l'honneur et la justice. Pour tout homme honnête, c'est un devoir de défendre tout homme contre un système de salauds qui bafoue les droits et asservit les peuples.

  22. Michel Berdagué dit :

    Innocent ? Alors innocent les mains pleines. La preuve que ce turbo capitalisme dans l'ultra libéralisme avec des - complètement réactionnaires - collabos à tous les échelons, dans les banques privées rien de plus normal et logique c'est leur job dans le choix énoncé mais le plus grave dans l'abject c'est la preuve que cet état n'est plus républicain mais aux mains de la bourgeoisie qui plus est financière et uniquement, il faut voir les CV des avocats d'affaires et des formations business américaines formatées uniques for money is money ayant les plus hauts postes dans ces ministères stratégiques et névralgiques. C'est aussi la preuve, là une personne qui m'est chère, intervenant après cette médiatisation de "l'affaire" montée en épingle pour émouvoir le populo, le conditionner pour montrer le doigt et non la lune, le système du leurre et l'historique bouc émissaire, la preuve que juste après cette histoire montée à la vindicte, que les coupables sont en effet la direction de cette banque, ses dirigeants, why ? (now, américain obligatoire comme à Bercy), alors cette preuve suspense: tout le système de contrôle, de supervision, de régulation, était complètement fait pour que ce genre de problèmes arrive. Un bordel monstre dans les systèmes informatiques, et que des ingénieurs ont mis des systèmes adéquates et ont tout refait ! Incompétence ? Ou laissez faire ? Tant que ça engrange oui, mais la culpabilité totale est bien dans la direction de la banqueroute, en plus à nous faire payer toujours.
    Ce n'est pas nouveau tout ça, là plus grave le Crédit Lyonnais quand elle était nationalisée, le procès pendant des mois voulait prouver que tout ce qui était d'Etat/Nation était nul, contre l'économie, donc alors que des milliards (F) étaient en jeu tout a été fait pour trouver le bouc émissaire, le fusible, le directeur financier. Et les témoins cités accrochez-vous, M. Barre et M. Trichet. No comment.

  23. Jeanl dit :

    Vous avez remarqué que Mme C Lagarde, dont la forme du dévouement au guide Sarkozy est pour le moins amusante, est la personnalité politique de droite, peut être tout court d'ailleurs, préférée des Français. Où est l'erreur, cela n'explique-t-il pas les difficultés qu'il y a pour nous à faire percer vraiment nos idées ?

  24. Bruno LERMON dit :

    Tu peux tout visibiliser chez moi..l'exclusion, l'expiation (le rachat) par un ou plusieurs des crimes des autres existent depuis la nuit des temps.. il n'y a rien d'etonnant dans cette affaire Kerviel! Changer les regles du jeu cela commence par plafonner "le Droit" a la richesse, plafonner le droit a la propriete privee (pas plus de trois baraques par personnes, cela me parait acceptable lorsque l'on sait que beaucoup naissent aujourd'hui sans avoir aucune chance d'acceder a la propritie privee). N'ayons pas peur que nos riches fichent le camp a l'etranger! Ils n'iront pas bien loin et les paradis fiscaux ne s'averent pas forcement des paradis.. Alors pour quand cette REVOLUTION! Pourquoi un seul gagnant d'une somme monstrueuse au Loto par exemple(pourquoi pas 50000 personnes qui se partageraient cette somme monstrueuse?..) C'est a cette carotte que l'on nous brandit "comme des anes que nous sommes",qu'il faut s'attaquer!

  25. thierry dit :

    Un trader n'est jamais innocent.

  26. Riatto dit :

    Merci pour ces précisions et cette prise de position M. Mélenchon. Elle ne surprend pas celles et ceux qui portent au coeur le fond du message que vous défendez avec courage " L'humain d'abord ".
    Si la soif de justice et de morale est partagée par un nombre heureusement significatif d'êtres humains, vous mettez néanmoins le doigt sur un problème quasi-insoluble en commentant avec une sincère tolérance " Il est revenu de ce côté-ci, dans l'humanité ". Je partage cette magnanimité sans pouvoir m'expliquer les raisons qui font que je suis plus prompt à pardonner qu'à accuser dans de telles circonstances. Ou bien peut-être suis-je simplement conscient des forces et des faiblesses morales qui façonnent cet être humain ? Sans cynisme aucun, n'y a-t-il pas là matière à réflexion sur la nature et la responsabilité de l'Homme et de ses "monstres" ?
    Ce monstre de la finance qui nous paraît surgir des entrailles d'un enfer païen, n'est-il en réalité que l'un des reflets de cette nature humaine chez qui nous tentons d'encourager les vertus et de punir les vices ?
    Tous les protagonistes de cette affaire sont aussi humains que le pauvre JK, même si la plupart se cachent encore tandis que M.Kerviel a été pris la main dans le pot de miel.
    Qu'on les confonde enfin, et ils se présenteront tels qu'ils sont, c'est à dire plein de contrition, humbles et sans défense, prêts à tous les parjures et à toutes les pénitences publiques. La mode est à la "part d'ombre", cette litote magnifique qui tire de chaudes larmes au bon peuple. Car ce peuple, tout humain qu'il est, c'est à dire conscient de ses propres faiblesses, ne peut s'empêcher de pardonner aux bons maîtres, fussent-ils ses bourreaux.
    Kerviel innocent ? Ça n'est sans doute pas si simple. S'il n'est certainement pas coupable de ce dont on l'accuse, et s'il mérite en sa qualité d'humain tout le respect et la solidarité des camardes que nous sommes, n'oublions pas qui il est.

  27. Salut Jean-Luc, je ne sais pas si Jérôme Kerviel est innocent. La seule chose dont je suis sûr en revanche, c’est que si Kerviel est coupable, alors c’est tout le capitalisme qui est coupable. Jérôme Kerviel est l'incarnation d'un capitalisme qui a déplacé le champ de son action pour générer un taux de profit adapté à ses exigences.

  28. Counch dit :

    Bravo !
    Et merci.

  29. HIAS dit :

    Quel courage d'écrire un tel billet.
    Félicitation.

  30. Jihère dit :

    Quelle est la responsabilité d'un salarié dans l'entreprise? bonne question...

  31. dfi dit :

    Jérôme Kerviel s'est pris au jeu de la finance et s'est retrouvé piégé, j'en suis convaincu. Il est dans cette affaire le bouc émissaire, c'est évident. Ex entrepreneur de trois petites entreprises dans le BTP (moins de 20 personnes), je me suis intéressé, comme beaucoup de personnes à la gestion de l'entreprise et aussi à l'économie en générale. Je crois pouvoir dire être bon gestionnaire et j'essaie d'analyser une situation donnée avec le maximum d'impartialité. Et dans le cas présent et aussi avec un certain recul, je vous donne, Monsieur Mélenchon, 100 % raison. En effet, une perte de 4.9 Milliards d'Euros ne peut être acceptée par les actionnaires de la banque. Comment justifier qu'un seul homme (employé de banque) puisse sans aucun contrôle arriver à une telle monstruosité. C'est impossible.
    J'ai eu par le passé des impayés et ils sont comptabilisés en perte. Vous n'êtes pas payés et vous n'avez donc pas à payer des impôts sur ces fameuses pertes, rien de plus normal. Les pertes de la Société Générale peuvent être assimilées à un impayé. Le hic, c'est une somme énorme et aucun commissaire aux comptes ne peut approuver un bilan faisant ressortir pareil ineptie sans un minimum d'explications plausibles. Comment justifier pareil dérapage sans entacher la réputation de la banque. Et bien tout simplement en faisant ce que la Société Générale a fait. En chargeant Jérôme Kerviel. Il n'est pas pensable que ce "fusible" puisse supporter à lui tout seul les travers de son employeur.
    En conclusion, je vous invite à faire tout ce qui en votre pouvoir pour assister Jérôme Kerviel. A l'avenir, il ne devra plus exercer dans une banque. Il peut être condamné à une peine de principe mais en aucun cas il ne doit supporter à lui seul les errements de son employeur. C'est une injustice.

  32. breteau jean claude dit :

    La défense d'un individu ne peut se faire sur la valeur de son revenu.Kerviel est une victime du systéme,a ce titre prendre sa défense doit etre. naturelle,quand nous sommes pour "l'humain d'abord".D'instinct j'avais compris le role dévolu au trader,celui de coupable "idéal" et je ne doit pas étre le seul.J'avais loupé l'épisode des 1,7 milliards de "solidarité" de l'état généreusement apporté par Lagarde à la banque.Qui a entendu l'info ? De l'instinct je serai passé à la conviction.Nous disposons d'une éniéme preuve de l'entreprise mafieuse qui s'est installée dans notre pays au plus haut niveau et perdure.Que faire ,s'interrogeait Lénine,un grand nettoyage,oui un grand coup de balai s'impose

  33. MANGIONE Daniel dit :

    J'ai tout compris, formidable analyse d'une clarté implacable, un fil rouge qui doit permettre de dévider toute la pelote de ce système. Merci Jean Juc Mélenchon, je signe des deux mains et fais suivre un maximum. Oui J Kerviel est innocent !
    Daniel Mangione, président de l'association des clients et usagers du Crédit Municipal de Dijon, que le sénateur/maire PS Rebsamen est en train de dépecer avec ses amis Juppé de Bordeaux et Collomb de Lyon, sans information ni discussion avec les usagers, mais est-ce étonnant ?

  34. TonioLit dit :

    @ Edit webmestre :
    Le reproche que vous faites en 133 :"Dites donc, voici deux messages identiques mais pas terminés..." montre avec quel sérieux vous suivez la qualité de ce blog ; cependant, si le ménage que vous avez fait était justifié, le procès d'intention est mal fondé.
    Il était tard et m'étant aperçu que j'avais employé les signes "plus grand" et "plus petit" du clavier, qui sont en fait, semble-t-il, des tags et suppriment le texte mis entre les deux, au lieu des habituels guillemets pour souligner les citations que je faisais, j'ai rétabli plus bas le texte complet de la note (je ne sais pas comment modifier ou supprimer une note erronée...). De plus, sachez que j'écris comme je parle, directement et spontanément et que j'édite avant envoi dans la fenêtre prévue à cet effet !
    Sans rancune
    Antoine

    [Edit webmestre : Dont acte.]

  35. pichenette dit :

    Un coup de maître, lumineux, non violent, qui fend l'air lourd ambiant de la médiocre soumission avilissant le pays sous les coups des dénis, des mensonges, ou comment le Un devient un Tout.
    Merci !
    Tous ces milliards gaspillés, volés sur le dos de la cohésion sociale, des PME, des services publics dont certains ne voient l'utilité donc le bien-fondé, que lorsqu'ils sont supprimés (hôpitaux, énergie, écoles, transports,..) ou privatisés donc accessibles à certaines catégories fortunées et la boucle est bouclée. Des clics sur des claviers suffisent à faire gonfler des bulles spéculatives qui éclatent, comme toute bulle, pour créer les chaos.
    Pour tous ceux qui préfèrent la paix, la mesure mieux vaut la prévention et gratifions tous ceux qui lancent des alertes, comme ce billet.
    C'est l'été.

  36. tr4nz1t dit :

    Rien d'étonnant à ce que vous défendiez cet homme qui n'a fait, et ce de manière ultra-performante, que ce pourquoi il était payé.
    Merci Jean-Luc de mener ce combat.

  37. Franck dit :

    Bien faire attention qui siègent aux prud'hommes…
    Je connais quelqu'un qui a abandonné l'idée de porter son affaire aux prud'hommes car son employeur y siégeait.

  38. Bénard dit :

    Magnifique et lucide démonstration. Merci Monsieur.

  39. hordé dit :

    Bravo JL, c'est un combat difficile mais des experts comme Paul Jorion sont aussi scandalisés de la condamnation de Kerviel.
    la SG est coupable ainsi que toute cette oligarchie financière. Il faut aller au combat contre ces salopards.

  40. PLAGNOL dit :

    C’est un vrai bonheur que cette prise de position, dénonçant que le salarié d’une entreprise profondément nuisible par sa politique du profit sur le dos de ses clients abusés, ne doit pas servir de paravent derrière lequel se dissimulent les véritables responsables de la politique frauduleuse de ladite entreprise. En outre, elle met le doigt sur l’aliénation de certaines décisions de justice qui, même si Kerviel était le PDG de sa banque, le condamne quasiment à perpétuité sur le plan social, c’est-à-dire au suicide programmé, véritable crime parfait, sans criminel, puisque le sujet, par une manipulation assassine, est poussé à agir lui-même le désespoir infligé.
    Enfin, il me semble que c’est un véritable tour de prestidigitation que de faire croire au peuple, par cette condamnation financière absurde, car évidemment impossible à honorer, qu’en réalité ce n’est pas l’ensemble des Français, toutes catégories confondues, qui a été condamné à quelques milliards détournés, une fois de plus, pour éponger les inadmissibles déconvenues de nos banques patriotiques.
    Dr Didier Plagnol, psychiatre, en cours de formation spécifique pour entrer dans la cellule de soutien psychologique dédiée aux banquiers en déroute.

  41. Pierre ARRO dit :

    Je m'étais un peu vite endormi sur les "évidences" du cas Kerviel. Je vous prie tous de m'excuser. Et merci à Jean-Luc d'avoir démonté la machine infernale du système fric. En outre il fait honneur d'un façon bien concrète à l'engagement du front de gauche "L'humain d'abord".

  42. Schaff dit :

    38 ans de banque à la SG, pour ma part. Lorsque l'on a vécu tous les rouages de contrôle jusqu'aux plus petites opérations privées sur les comptes du personnel, l'intention de nuire utilisée comme argument par la SG contre Jérôme Kerviel est ubuesque. En effet, lorsque ce garçon ramenait 3 millions d'euros la direction générale se frottait les mains et le risque pris pour gagner cela était autorisé. Lorsque ce jeu est découvert par le milieu bancaire en Allemagne, si mes souvenirs sont bons et que les tendances s'inversent, évidemment que la direction SG tourne sa veste et choisi de crucifier son salarié trader. Kerviel était drogué par sa réussite et utilisé par la direction SG qui préfère gagner de l'argent avec le minimum de travail humain que de conserver ses emplois dans la banque de dépôt pour un service de proximité aux clients. Ces banquiers n'ont pas plus de cœur que les menhirs de Bretagne, mais ces derniers vont protéger de leur énergie multi séculaire leur fils en danger, je n'en doute pas.
    Bravo Jean Luc, comme dans le Cantal "on ne lâche rien" et surtout pas contre les banquiers et le système actuel qui les gave.

  43. nanouche11 dit :

    Bravo!
    La condamnation et l'acharnement envers ce jeune salarié m'a toujours donné froid dans le dos ! Je réagis comme une mère de milieu socialement modeste qui a été fière de voir son enfant réussir dans ses études et rentrer dans une grande banque, même si je sais que là haut, dans les hautes sphères de la finance, le monde est différent du notre et est complètement pourri. Ce jeune homme a été formé à avoir les "dents longues" et formaté pour faire ce que leur demandent ses supérieurs, sans réfléchir aux conséquences de ses actes à partir du moment où sa direction applaudi à chaque fois qu'il fait une transaction qui leur rapporte de l'argent ! Ils l'honorent et lui demandent d'en faire toujours plus. Jusqu'à ce que le piège se referme, mais ils avaient tout prévu. Mon message est simpliste, pas du tout technique, mais c'est le sentiment que j'ai depuis le début de cette affaire, et c'est écœurant de voir comment la justice donne toujours raison aux plus forts, n'hésitant pas à condamner à la mort sociale, ce pauvre jeune homme, la peine de mort a été abolie, mais on assiste aujourd'hui à des condamnations tout aussi cruelles.
    Votre prise de position est courageuse, bravo, comme à chaque fois, et c'est bon pour nous, les petites gens, de voir que vous vous positionnez même sur des sujets qui ne nous concernent pas directement, mais qui nous glacent le dos !
    Merci Monsieur Mélenchon.

  44. BeeTee dit :

    Merci Monsieur Jean-Luc Mélenchon (qui a été mon ex-ministre)
    Je pense qu'il faut aussi parler du scélérat S. Richard qui s'affiche avec une montre Patek à plusieurs dizaine de milliers d'Euros au bras.
    Il semble avoir trempé dans beaucoup de choses c'est homme qui fait "premier de la classe" et à qui on donnerait le bon dieu sans confession (s'il existe).
    Thierry

  45. piopio dit :

    OK. Suivons le raisonnement jusqu'au bout. Kerviel n'est pas coupable, la Société Générale doit passer les 4,9 Milliards en perte sèche et l'Etat récupère ses 1,7 milliard pris dans la poche des contribuables.
    Jean Luc peux tu nous dire la suite ? Dans ce cas que pourrait-il ou plutôt que devrait-il se passer ?

  46. Pinguino BCN dit :

    Le fascisme des marché financiers à besoin de boucs émissaires, tel un dragon qui détruit des vies et des familles, il a besoin du sang de ses victimes.
    La droite donne du pouvoir et de l'argent aux riches et les solfériens font payer l'addition aux pauvres.

  47. Muszynski Chantal dit :

    J'adhère totalement à l'écrit de Jean-Luc Mélenchon. Kerviel est innocent.
    C'est vrai cela fait penser à l'affaire Dreyfus, le bouc émissaire. Kerviel est celui de la finance qui domine le monde.
    Y a t-il une mobilisation de soutien prévue aux Prud'hommes, une pétition qui circule ?

  48. Antony Pothin dit :

    Pour ma part je voudrais revenir sur les élections de Villeneuve sur Lot. [...]

    [Edit webmestre : Et pour ma part, j'ai comme consigne de ne pas laisser les hors-sujet se multiplier sur le fil des commentaires. Trouvez un autre endroit pour faire votre "retour".]

  49. JEZEQUEL dit :

    Mon cher Jean-Luc,
    Je constate une fois de plus que nous partageons la même conviction. Pour moi, depuis le début, je sais avec certitude que, dans cette affaire, la banque fait fonctionner sa perversion inhérente au système qu'elle incarne et que ce salarié est le jouet de la perversion qu'elle pratique en permanence. Je crois qu'un certain niveau de conscience permet de comprendre cela sans avoir besoin d'attendre un procès pour clarifier ces faits, d'autant plus que tu constates, comme tous ceux qui te lisent devraient également le constater, que la justice de notre pays nous trahit en ne faisant pas ce qu'elle aurait dû décréter d'emblée: une expertise indépendante!
    Le métier de trader devrait être interdit, puisqu'il donne consistance à la perversion de la Finance spéculative, mais il est absolument déterminant et essentiel pour nous tous que Jérôme Kerviel soit déclaré innocent.
    Jean-Yves Jézéquel

  50. ARAMIS dit :

    Que pensait Kerviel de la gauche, des syndicats, de l'utilité des prud'hommes quand il jouait les tueurs au bénéfice de ses maîtres ? Quand on sert le diable on mérite d'en faire les frais un jour, faute de fourchette trop courte. Les banquiers affairistes ruinant les peupels sont des ordures et ces spadassins dévoués, des enfoirés. A pendre sur le même fil avec leurs propres tripes.


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