13juil 15

Grèce : un accord contraint qu’il ne faut pas soutenir

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« Un revolver sur la tempe », selon ses propres termes : Tsipras a signé un « compromis ». Aussitôt, les trompettes des louanges relaient la traditionnelle propagande gouvernementale pour célébrer le rôle de facilitateur de Hollande, la force du « couple franco-allemand » et réciter les refrains, les mantras et les calembredaines habituelles des eurolâtres. La vérité toute crue est, une fois de plus, à des lustres des pseudos analyses de commentateurs qui ne comprennent pas ce qu’ils voient, parlent de textes qu’ils n’ont pas lu et font réagir des « responsables politiques » sans autres informations que celles données par ces plus que douteux intermédiaires.

Sur tous les écrans la même image : madame Merkel face à Alexis Tsipras flanquée de Donald Tusk et de François Hollande. Un spectacle inacceptable. Pas seulement pour un Français à qui il est pénible de se voir de ce côté de la table et de surcroît assis en bout de banc ! Mais surtout pour un Européen. Car cette réunion devenue, faute de critique des commentateurs, une « instance », n’a aucune légitimité. Il y a un Conseil des gouvernements, il y a un Eurogroupe. Il n’y a pas de tandem faisant office d’audit ! La proposition issue de cette réunion n’a donc aucune légitimité. D’ailleurs, les Italiens (troisième économie du continent) ont lourdement protesté. Et le gouvernement finlandais où règne la coalition de la droite et de l’extrême droite a déjà déclaré que cet accord n’était pas le sien ! Voilà qui devrait au moins faire réfléchir les eurolâtres français. Quelle genre d’Europe est-ce là ?

Quant à la discussion dans ce cadre, quelle valeur a-t-elle ? La partie grecque n’y était pas du tout libre. Le pays est en état de blocus financier depuis quinze jours ! L’asphyxie est amplement commencée. Que vaut dans ces conditions une discussion de treize heures sans pause ? Et comment accepter le genre de pression que signifie la présence d’un côté des experts des deux premières économies, appuyés par les assistants du président du Conseil des gouvernements face à un gouvernement seul ? Est-ce ainsi que l’on traite ses partenaires en Europe ? Asphyxie financière du pays et asphyxie physique des négociateurs comme cadre d’échange ? 

Après quoi je me dis mal à l’aise du fait du soutien apporté dans notre gauche ici ou là a cet « accord ». Je veux croire qu’il n’aura pas été lu ou lu trop vite… En effet, le texte signé prévoit par exemple l’abrogation de toutes les lois votées depuis février dernier, la remise en cause du code du travail jusque dans des détails comme le travail du dimanche, la surveillance rétablie de la Troïka sur chaque ministère et le devoir de son approbation préalable avant chaque proposition de loi. Quand au rééchelonnement de la dette, question prioritaire, il est, d’une part, mis au conditionnel et, d’autre part, subordonné à l’approbation préalable de tout ceci par le Parlement Grec ! 

La presse allemande comme le « Spiegel » parle de cet accord comme d’un « catalogue de cruauté ». Le journal « L’Humanité », sous la plume de son directeur Patrick Apel Muller, parle de « la dictature froide de l’Allemagne ». « Angela Merkel, écrit-il, réclame la capitulation sans condition sous peine d’exclusion, accompagnée par quelques gouvernements servile. » La veille, Matéo Renzi, le président du Conseil italien, avait fini par éclater face au gouvernement allemand : « Ça suffit ! ». De toutes part, l’indignation est montée. « Le Monde » rapporte que même les hauts fonctionnaires européenns sont outrés. Il montre Tsipras épuisé et humilié.

Telle est pourtant dorénavant l’Union européenne. Le gouvernement d’Alexis Tsipras a résisté pied à pied comme nul autre ne l’a aujourd’hui fait en Europe. Il doit accepter un armistice dans la guerre qui lui est menée. Notre solidarité lui est due. Mais rien ne doit nous obliger a accepter de participer à la violence qui lui est faite. Si j’étais député, je ne voterais pas cet accord à Paris. Ce serait ma manière de condamner la guerre faite à la Grèce. Ce serait ma manière de condamner ceux qui la mènent et les objectifs qu’ils poursuivent.

En France, nous devons condamner de toutes les façons possibles les sacrifices encore demandés aux Grecs et la violence qui leur est imposée. Comme d’habitude, cela commence par le sang-froid face à la meute médiatique et son rouleau compresseur de fausses évidences. Ne jamais perdre de vue qu’ils mettent en mots la réalité pour la faire correspondre à leurs formats de diffusion et que la vérité n’est pas leur première exigence, même au prix de l’absurdité. Dans cette ambiance, il est impossible de retourner la tendance du commentaire, car elle est dans la folie panurgique. Mais, en allumant des signaux et en faisant circuler des analyses documentées, on empèche la débandade intellectuelle et on donne des points d’appui. Dans quarante-huit heures, les ravis de la crèches vont dessaouler. Toutes sortes de gens intellectuellement exigeants vont lire le texte. La résistance va se reconstituer. Certes, personne ne viendra dire merci à ceux qui auront tenus la première ligne de tranchée. Mais ce qui importe le plus sera acquis : une résistance va exister. 

Les gens de bonne foi qui cherchent à se faire une opinion libre n’y comprennent rien, en vérité, tant l’accumulation des bavardages transforme en « bruit » toute question. Ils sentent bien qu’on veut leur faire penser quelque chose et ils ne veulent pas se laisser faire. Notre devoir est de tenir bon en tenant tous les bouts du problème posé. Il faut soutenir Alexis Tsipras et ne pas s’ajouter à la meute de ceux qui veulent le déchirer et se rendent complice du coup d’état tenté contre lui et les Grecs. Mais il ne faut pas soutenir l’accord pour ne pas cautionner la violence dont il est issu et qu’il prolonge. 

Nous savons que le meilleur atout du peuple grec serait la victoire de Podemos en Espagne et la nôtre en France. Nous y travaillons ! Pour cela, il ne faut pas commettre l’erreur d’approuver aujourd’hui des méthodes appliquées demain aux Grecs, dont on ne supporterait pas qu’elles soient appliquées à la France. En laissant faire le putch contre Chypre, la France a validé une méthode qui a été depuis étendue à la Grèce. Nous fûmes trainés dans la boue pour l’avoir dit et même traité d’antisémites pour cela par Harlem Désir, alors premier secrétaire du PS, absent total de la partie européenne qui vient de se jouer alors même qu’il est le ministre français des affaires européennes ! 

Mobilisés en équipe et avec traducteurs, mes amis et moi nous n’avons pas lâché les devoirs de la froide analyse et de la « solidarité raisonnée » qui est notre règle éthique et politique. Cette discipline, nous la pratiquons depuis la période où nous avons accompagné et soutenu les révolutions citoyennes de l’Amérique latine. En effet, elles posaient déjà à chaque instant le problème de la façon de combiner le nécessaire soutien face à l’ennemi et le droit de ne pas partager une position prise par nos amis sur place. C’est d’ailleurs pour maintenir la possibilité de cette attitude que nous avons refusé à Chavez la construction d’une « cinquième internationale » comme il l’avait proposé, en nous prévenant à juste titre que le refus de sa proposition nous laisserait sans alternative collective. Nous avons mis en veilleuse nos critiques de François Hollande, même si nos encouragements à bien faire ont comme d’habitude été utilisés sans scrupule pour faire croire à notre adhésion.

Cette attitude est celle de la responsabilité devant notre pays et devant nos amis grecs. Sans surprise, une fois de plus, nous avons vu l’exécutif français deux mains en dessous des évènements et revenant de Bruxelles comme d’autres de Munich, le sourire aux lèvres et les fleurs au plastron, acclamé par des meutes hallucinées. Je dois évidemment souligner que je ne fais cette comparaison que pour éclairer une scène. Je ne compare jamais l’Allemagne actuelle à celle des nazis. Je ne l’ai jamais fait. On m’a évidemment reproché une phrase pour mieux dépolitiser toutes les autres. J’ai dit que pour la troisième fois, l’Allemagne était en train de détruire l’Europe. C’était le titre ce matin du quotidien proche de Syriza. Avant cela, c’était déjà une appréciation de Joska Ficher, l’ancien ministre écologiste des affaires étrangères de l’Allemagne du temps de Schröder…


109 commentaires à “Grèce : un accord contraint qu’il ne faut pas soutenir”
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  1. Jacques dit :

    On ne peut plus faire semblant de ne pas le voir. L'UE est une tyrannie et l'euro l'instrument de la domination de la finance. La sortie de l'euro est un préliminaire indispensable pour mener une politique économique même pas à gauche, mais simplement sensée. Un parti politique qui affirme vouloir agir dans l'intérêt du plus grand nombre tout en gardant l'euro n'est pas crédible.

  2. Caliban dit :

    La défense de l'intérêt commun passe par la fin de l'Euro. Celle-ci adviendra tôt ou tard. L'urgent est surtout de desserrer l'étreinte de la dette, qui est le prétexte à toutes les politiques d'austérité. Donc, si les malheurs de la Grèce ont un enseignement c'est qu'il faut, de manière ferme et crédible, indiquer dans les programmes. Si pas de renégociation des dettes alors sortie de l'Euro.

  3. proletaire dit :

    Un accord historique qui a pour objectif de faire les poches du peuple grec (enfin, ce qu'il en reste), devrait au moins avoir l'aval de ces derniers avant son passage au parlement. Tsipras connait la musique maintenant : référendum.

  4. Dufifi dit :

    Alors ? Quelle conclusion tirer du psychodrame grec ?
    Le Front de Gauche restera-t-il sur sa position européiste après cette brillante démonstration de l'impossibilité de réformer l'Union européenne de l'intérieur ? Qu'avez-vous à nous dire sur l'article 121 du TFUE qui stipule que c'est la Commission européenne qui fixe les grandes orientations économiques des États membres ? L'Euro n'est-il pas un carcan pour les peuples européens ? Le fait que des États aux économies et aux besoins si différents soient contraints d'utiliser une même monnaie n'est-il pas un non-sens économique ? Et le rôle prégnant des États-Unis dans les pressions exercées pour arriver à ce déplorable résultat, en parlerez-vous ? D'ailleurs qui parle du rôle central et très intéressé des États-Unis dans la construction européenne, à part peut-être Mme Françoise Garaud ?
    A toutes ces questions, le peuple de gauche français attend des réponses claires et sans ambigüités faute de quoi il sombrera soit dans l'abstention, soit dans le vote FN, quand à la Révolution elle n'est à mon avis pas pour demain, la télé et les nouveaux médias sont...

  5. Laute dit :

    Dans la balance il y a d'un côté l'austérité et les sacrifices qui vont avec, ce qui représente une volte face spectaculaire, inacceptable pour une partie de ses amis, et de l'autre côté la possibilité de rester dans l'euro avec les subsides du troisième plan de relance autorisant un certain optimisme pour le peuple dans les semaines, les mois et les années qui viennent. Marché de dupes dans lequel il faudra bien que les députés grecs tranchent.
    Faut-il alors considérer cela comme une bonne nouvelle, la fumée blanche ou encore une fois une tromperie de l'enfumage ? Pour la Grèce je pense qu'il ne pouvait en être autrement, le fameux Grexit tant souhaité par l'Allemagne et d'autres pays du nord est pour le moment rangé sur une étagère à Bruxelles en attendant d'être remisé au placard de l'histoire européenne. Maintenant, concernant la façon de présenter les choses, c'est de l'enfumage. L'accord n'est pas soutenable par nous autres, j'espère que nos élus du Front de gauche sauront se tenir en votant contre le contenu de l'accord. Comme on dit chez moi, ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse.

  6. proletaire dit :

    L'Euro est pris en otage par un club de banquiers qui s'en sert comme chantage. La monnaie n'est qu'un symbole, mais la politique économique qui l'accompagne est une haine des peuples européens, quels qu'ils soient. L'image de l'Euro, sa représentation, en est salie, son vrai visage apparait peu à peu à chaque destruction de démocratie. Pour l'instant, elle fait la démonstration d'être une monnaie impérialiste et ne peut apporter que le dégout des peuples. Vouloir la sauver, ne pourra se faire que lorsqu'ils seront au pied du mur, plus personne ne voudra alors en entendre parler et il sera trop tard. Pour le moment, tout va pour le mieux.

  7. marco polo dit :

    Plus que jamais il faut soutenir les Grecs, Syriza. Tsipras est tombé dans la trappe merkelienne avec la complicité de tout l'eurogroupe. Honte à eux ! Mais comment négocier avec ces gens-là ? Eh bien il ne faut pas négocier. Syriza doit refuser cet accord pourri. Il faut se dire l'europe qu'on nous impose c'est le renoncement, la dictature qui au besoin laissera le pouvoir aux fascistes pour durer plus longtmps encore. Conclusion ? il faut impérativement sortir de l'euro, et vite encore, parce les fascistes le feront dans les pires conditions.

  8. GMM dit :

    Comme certains le soulignent, cet accord a été arraché a Tsipras dans des conditions dignes du grand inquisiteur. Mais il doit être accepté par les grecs et ce n'est pas gagné d'avance. Je ne pense pas qu'il y ait de stratégie derriere cette capitulation de Tsipras, Il a été conduit a l'épuisement ce qui enléve toute crédibilité a l'accord dont se vantent les rapaces.

  9. michel60 dit :

    Si Syriza ne rejette pas cet accord, son arrêt de mort est signé et par contrecoup aucun mouvement de gauche ne sera en mesure de l'emporter pendant de longues et pénibles années en Europe. La leçon à tirer est que la sortie de l'euro et la remise en question des traités sont notre seul salut et n'ont qu'un seul nom, souveraineté populaire dans le cadre de la nation. La position du PG est à cet égard incompréhensible.

  10. Didier Ousset dit :

    Au vu des révélations de M. Varoufakis sur les raisons de sa démission (désaccord sur la ligne dure de réplique après le referendum) ne faut il pas remettre en cause votre point de vue sur vos déclarations rendant impossible la saisie de l'instrument de la sortie de l'euro (que tentait d'utiliser M. Varoufakis) face à des adversaires jusqu'au boutiste! En quelque sorte lorsque l'on possède la bombe nucléaire, on ne dit surtout pas je ne l'utiliserais pas !

  11. LaSixièmeSinonRien dit :

    Jean-Luc, vous nous demandez de soutenir Tsipras mais pas l'accord. Si nous étions députés grecs il faudrait alors voter contre l'accord ? Alors que c'est Tsipras qui le propose ? Les Grecs veulent à tout prix rester dans l'UE et le prix est exorbitant ! Un jour ils reconnaîtront que de sortir de l'UE n'aurait pas été pire. Mais trop tard, l'extrême droite sera en tête, comme dans toute l'Europe. Après cette capitulation, je plains sincèrement les Espagnols et les Portugais qui votent bientôt.

  12. Ergo dit :

    Les vautours tournent autour de leur proie, ils attendent qu'elle soit affaiblie par les multiples pressions qu'elle subit et puis ils se lanceront férocement sur elle pour la dépecer. Voilà l'Europe qui nous dirige et pour laquelle je n'ai pas voté et pour laquelle nous payons des impôts. Mais, à ce qu'il paraît, nous vivons en démocratie. La Grèce devrait avoir un sursaut de fierté et envoyer tout ce bazar europe et euro au diable.
    Je crois que les gens de la rue n'ont pas encore vraiment réalisé à quelle sauce ils seront mangés. Cela va mal se terminer.

  13. Nick Chom dit :

    Mais qu'est-ce que Tsipras allait il faire dans cette galère ? Allait il jouer David contre Goliath ? Fort de son idée lumineuse de convoquer un référendum et du plébiscite que lui a apporté son peuple il était légitime et armé pour défendre la souveraineté de son Etat et ses engagements électoraux de janvier. Il lui appartenait de menacer l'Union Européenne d'une sortie de la Grèce de l'Euro, ce que ni l'Allemagne ni la France ne voulait au fond. Car, comme l'a écrit Emmanuel Todd hier, "laisser sortir la Grèce, c’est prendre le risque d’administrer la preuve qu’on est mieux à l’extérieur de la zone que dedans." Mais Tsipras n'avait pas prévu de Plan B et la sortie de l'Euro n'était pas envisagée. Le premier ministre grec avait fait le pari que l'on pouvait modifier la zone euro de l'intérieur et réaliser en son sein une autre politique économique. La menace du Grexis s'est alors retournée contre lui.
    Aujourd'hui, Tsipras connait le vrai visage de l'Eurolande. Il lui appartient de réunir sa majorté et de refuser le pacte Merkhollande. Il donnerait ainsi un signal fort à toute la gauche Européenne et en particulier en Espagne et en France.

  14. RIO dit :

    Pourquoi ne pas organiser une campagne pour demander d'appliquer à la Grèce ce qui a été fait pour l'Allemagne en 1953 ? Le parti de la Gauche européenne pourrait agir dans ce sens.

  15. gege dit :

    Je ne comprends pas bien que l'on ai pu se réjouir aussi vite du déroulement de ces pseudo-négociations en félicitant un peu rapidement Tsipras alors que le piège était tendu. Ne fallait-il pas mieux attendre que de regretter ensuite la prise de position qui risque de porter préjudice à nous tous, y compris à la combativité grecque. N'étant pas un spécialiste ça me parait tellement gros cette analyse rapide qu'à l'avenir il faudrait être plus prudent que de prévoir d'avance des applaudissements avant la fin du round. Je pense à toutes ces souffrances endurées et encore à venir pour ce peuple. Connaissant Hollande fallait-il se réjouir de son attitude de traitre comme d'habitude. Comment en sortir maintenant sans y perdre en crédibilité ? Je suis triste pour eux.

  16. Sudiste dit :

    En signant cet accord Tsipras a condamné son peuple à la misère alors qu'avec un Grexit certes les 1ers mois auraient été difficiles mais ils auraient au moins eu l'espoir que ça aille mieux les lendemains ! C'était la seule solution pour eux de sortir du poids insoutenable de la dette et de l'austérité à perpétuité. Je suis écœuré de voir Tsipras en qui j'ai cru s'être couché, sa capitulation brise tout espoir de voir un jour la vraie gauche prendre le pouvoir en Europe (les déçus auront maintenant le choix entre les libéraux l’extrême droite ou l'abstention.) Pour ma part ça sera l'abstention tant qu'un parti de gauche ne proposera pas la sortie de l'Euro. Bonne soirée à vous.

  17. jean-luc T dit :

    Ceux qui pensent que la Grèce était le coup d'essai, oublient Chypre. Le vrai premier ballon sonde. Le même résultat, ce n'est pas un jeu virtuel, c'est pour de vrai. Bientôt, si on ne peux convaincre, qui un voisin, qui un parent, qui un ami. C'est foutu.

  18. jean-gerard dit :

    Bonsoir Jean Luc,
    Les grecs à ce que je sache, ont bien dit NON (OXI) à ce que voulait imposer la troïka européiste ? Et Tsipras revient justement avec la même formule à quelques paramètres prêts. Varoufakis avait donc raison de ne plus vouloir négocier avec les gangsters bruxellois. Mais ce triste jeu n’est peut-être pas encore terminé, le peuple grec et la Vouli peuvent encore refuser l’inacceptable, déclarer le défaut sur la dette et la sortie de la Grèce de l’Euro et de l’Europe. Le Grexit est à mon sens la moins pire des solutions pour le peuple grec. Je pense qu’il faut quitter l’Europe et l’Euro, et envisager ainsi une Révolution citoyenne en brisant les traités d’une Europe qui n’est pas la nôtre.

  19. JPPG dit :

    Il n'y a pas que les banques qui vont nous écraser. Les multinationales aussi ! N'oubliez pas TAFTA, c'est autre chose que TINA.

  20. roussel dit :

    La conférence de presse de Jean-Luc, du très grand Mélenchon. En quelques minutes on se rend compte de la valeur de notre leader politique. Français, ne soyez pas timide, c'est lui et ses collègues qu'il nous faut !

  21. jorie dit :

    Choqués du référendum, ils ont rajouté une louche vengeresse à l'austérité, effarés de l'unité nationale obtenue par Tsipras qui pensait renforcer sa légitimité pour négocier. Ils l'ont écrasé, littéralement, avec leur chéquier. Tsras s'est battu pour défendre son petit pays devant la puissance et l'arrogance financière. J'ai failli me faire avoir, en me disant que les 86 milliards d'euros de prêt et les 36 milliards de croissance valaient peut être le coup de ces mesures pour sortir la Grèce de l'effondrement total, un risque irresponsable, vu le blocus financier et des caisses totalement vides. Mais il n'a obtenu qu'un accord de principe. Rien de concret. Il a 2 jours pour sortir les lois, et doit attendre un accord éventuellement possible, dans un mois et sous conditionnalité après consultation des parlements. C'est donc loin d'être gagné, un mois pour les liquidités. Seule l'austérité est certaine. Seul Syriza ne peut rien et il sera balayé par les anciens partis pro OUI. C'est donc un coup d'état à plusieurs bandes. Mise sous tutelle à chaque décision politique. Il ne pourra qu'obtempérer ! l'Euro n'est qu'une arme pour imposer une europe libérale. Cessons de rêver à changer...

  22. Vega dit :

    Le plus terrible dans tout cela ce n'est pas seulement la reddition de Tsipras qui a succombé aux vautours sous la pression et peut-être aussi à l'illusion que rester dans l'euro était le meilleur choix. Non, le plus honteux, c'est surtout le vote que s'apprêtent à exercer les députés du PC en faveur de cet accord terrible à un moment où le peuple grec en plein désarroi aurait besoin au contraire d'entendre notre colère et notre refus et surtout notre désapprobation du rôle traître de Hollande.

  23. Evariste dit :

    J'avais écrit il y a quelques jours, à propos du billet précédent de Jean-Luc Mélenchon sur Tsipras qui a la classe, qu'il ne fallait jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Je m'étais fait la même réflexion après les résultats du referendum de 2005, en voyant Jean-Luc Mélenchon triomphant comme si le peuple avait voté pour la gauche (la vraie), alors qu'une bonne partie des "non" venait en fait de la droite nationaliste et de l'extrême droite. De même l'excès d'optimisme lors des élections récentes et même lors des présidentielles a provoqué ensuite une douche froide. Ce manque de réalisme et cet excès d'optimisme douché à chaque fois par les faits finissent par affaiblir le discours, par décourager. Je suis bien convaincu qu'on ne fait pas de la bonne politique avec des sentiments! En leur temps Robespierre, Lénine et d'autres grands révolutionnaires ont dû leur succès à leur capacité à analyser la réalité dans sa froideur objective, sans concessions. A présent, il me semble que le constat inévitable de la tragédie grecque est qu'il n'y a qu'une solution: point de salut dans l'euro ! Jean-Luc Mélenchon et le PG sauront ils tirer cette conclusion ?

  24. chris_84 dit :

    La plupart des liberaux PPE-PSE soutiennent cet accord, c'est bien la preuve que nous avons perdu. Nous avons perdu car nous avons cru en l'intention de l'Allemagne de faire sortir la Grèce de la zone euro avec les propos de Schauble. Mais c'etait du pipeau, l'ordre néolibéral a trop à perdre de la dislocation de la zone euro. La Grèce partant, c'etait annonciateur du début de la fin.
    Pourquoi Tsipras a-t-il accepté d'entrer dans cette pièce seul, avec des discussions secrètes ? Quels sont ces procédés ? La potion qui en découle est bien amère, une austérité accrue et un dépeçage de la nation grecque. Inadmissible.
    Alors, quand prendrons nous position pour l'anéantissement de l'euro ? Tous les pronostics sont aujourd'hui avérés. Point de salut dans ce cadre. Que de temps perdu à croire que l'on peut changer de l'intérieur un cadre juridique qui a été pensé par les puissants, et où nous n'avons pas le pouvoir. Le système veut une cohésion monétaire pour mieux dominer. La zone euro, a Bruxelles, parmi les 20000 lobbyistes, 15000 sont américains et défendent leur business et leur vision néolibérale de l'europe !

  25. Michel Matain dit :

    @Chrysippe
    Doit on comprendre que les députés PCF vont voter cet accord mercredi prochain ?

    Marie-George Buffet a annoncé sur son blog qu'elle votera contre "Mercredi, le parlement va être, par défaut, une fois l'affaire réglée, consulté sur le résultat d'une mise en cause sans précédent du droit d'un peuple à décider de son avenir, pour moi c'est clair, le vote contre."

  26. Pierre dit :

    Et pourquoi ne pas penser qu'Alexis Tsipras veut gagner du temps et en profite pour faire fonctionner la planche à billets nationale et finalement sortir de l'euro, en faisant un gros bas d'honneur aux Stoble, Merkel et autres valets comme Hollande? Cet euro est diabolique, les Anglais, qui font partie de l'Europe, l'ont bien compris en gardant leurs livres sterling leur permettant de dévaluer au besoin (on ne les emm**** jamais eux..)
    La Grèce est en crise et les conditions vont empirer. Une fois la santé économique retrouvée, après quelques années, rien ne les empêche de réintégrer l'Europe, à leurs conditions, sans être obligés de brader de beau pays à des fonds d'investissements étrangers qui veulent en faire un parc à touristes allemands qui importent bières et saucisses (voir la Crête).

  27. Sophie Clerc dit :

    Monsieur Mélenchon, vous faites à mon avis exactement ce qu'il faut : dénoncer. Pour leurs activités criminelles, ces gens-là recherchent l'ombre. Tirés à la lumière, ils se servent du brouillage, du mirage, du mensonge, et de l'anéantissement des dénonciateurs par la calomnie et surtout le silence. Dénoncer haut et fort comme vous le faites est la seule contre-mesure possible et efficace. Celle qu'ils craignent. Pour la suite, il faudrait, à mon avis, en plus de vos précieuses analyses, des résumés clairs et simples, pour remettre régulièrement les pendules à l'heure et faire pièce au désarroi. De plus le rappel répétitif facile à comprendre, positif, optimiste, des objectifs. Il est très difficile, pour les esprits simples dont je suis et toutes les gens de bonne volonté, de répondre du tac au tac, en termes simples, aux personnes intoxiquées par les médias. Pour entretenir la flamme, rassurer, redonner un peu de joie, faire briller l'objectif, rien de plus utile que de pouvoir claironner des résumés clairs et simples et des conseils concrets. Les grands intellectuels ont parfois de la peine à résumer leur pensée en termes simples. Comment le commun le pourrait-il ?

  28. Il faut lire en effet à tête reposée, tout ce que l'on peut trouver sur le sujet, non seulement le texte mais aussi le contexte (je pense en particulier au rapatriement sur le sol grec d'un fond d'investissement que l'Allemagne voulait construire sur le modèle de la mal-nommé Institution pour la croissance, installée au Luxembourg) pour comprendre que ce qui se passe n'est absolument pas une "capitulation sans conditions" de la Grèce mais une simple trêve. Le terme "capitulation" est déjà une interprétation orientée, pro-Maastricht, de la situation. Il faut s'abstenir de reprendre tels quels les éléments de langage de la presse. Tsipras sort de cette bataille en ayant évité pour le moment une panique bancaire organisée depuis Bruxelles. Ce n'est pas une capitulation tout simplement parce que la guerre est loin d'être terminée. L'europe compte organiser un coup d'Etat contre Syriza, son problème est de le faire de façon "discrète", façon "révolution orange". La panique bancaire est un contexte idéal pour organiser cela. Tsipras semble être parvenu à la désamorcer, sans doute pour un bref instant. Attendons la suite des évènements, il est trop tôt pour conclure...

  29. Catherine Roué dit :

    Les Grecs vont souffrir d'une promesse non tenue de Hollande. S'il était allé renégocier les traités européens au lendemain de son élection comme il l'avait promis au lieu d'aller cirer les pompes de Merkel et consorts... Maintenant, il a beau jeu de se présenter comme un sauveur de l'Europe ! Au prix de combien de reniements, de misères ? La sortie de l'Europe n'est pas la question. Ce qui est à rejeter, ce sont tous les traités uniquement écrits pour protéger le monde financier. Pas sûr que les Européens lambda se reconnaissent dans l'Europe qui nous est servie. Après tout, lorsqu'on parle des pays qui voulaient sortir la Grèce, nous n'avons que les échos de leurs dirigeants et de leurs médias. Pourquoi ces derniers seraient-ils plus honnêtes que les nôtres ?

  30. Hélène Lacheret dit :

    Il faut montrer partout que nous ne sommes pas dupes et multiplier les rassemblements citoyens de protestation. Yannis Yolontas a diffusé un appel à la grève générale mercredi 15 en Grèce. Nous nous rassemblerons ce soir-là, à 18h30, place de la Libération à Nyons (26), pour dénoncer ce qui vient de se produire et alerter nos concitoyens. S'il pouvait en être de même partout dans le pays !

  31. dumas catherine dit :

    Comme proclame Emmaüs "il ne faut pas subir, mais agir". C'est par notre volonté de nous unir pour nous défendre et nous protéger d'un avenir horrible, que tout sera possible. Sinon demain les trottoirs ne seront plus assez spacieux pour accueillir tous les pauvres. Bougez vous, arrétez de subir en espérant qu'une main magique vienne vous sauver de cet avenir horrible qui se prépare. C'est par la volonté de chacun que naîtra nos indépendance et notre fierté.

  32. Jakorouge dit :

    Pistolet sur la tempe : en droit, la violence est une des causes de nullité d'un contrat. Tsipras et son gouvernement, et le peuple grec, souverain, n'ont pas à respecter ce torchon. Ils ont assez d'intelligence pour reprendre, même dans l'urgence, les commandes du pays et quitter ce maudit navire européen.

  33. HYBRIS dit :

    Cet accord est une catastrophe. Pour les Grecs, et pour nous. Le seul élément de réconfort autour de cette crise, après 6 mois de débats fortement médiatisés, c’est l’élévation globale du niveau de conscience politique des peuples. Des Français notamment qui se sont sentis plutôt solidaires du gouvernement grec. Même à droite. C’est sans doute ce qui a poussé Sarkozy à opérer une glissade dialectique et Hollande suivi de Valls, à faire des risettes à la Grèce et brasser un peu d’air. Pour peu de résultats apparemment. On peut poser l’hypothèse que le “Grexit”, opération risquée à tous points de vue, n’était probablement qu’un leurre, au mieux un plan B. Les USA y étaient hostiles et les Allemands risquaient d’y perdre beaucoup finalement. L’objectif premier de Merkel, aura été de pousser Tsipras à la démission ou de le tuer politiquement pour servir d’exemple. Elle a gagné une bataille. Dans ce contexte, la question de la sortie de l’euro arrive à maturité en France. Elle mérite un franc débat dans le périmètre de la gauche radicale.

  34. GaM dit :

    L'euroxit, pas d'autres solutions. Puisqu'à l'intérieur du carcan il n'y a que le vide des traités et l'absurdité féroce de leur police politique.

  35. Francis dit :

    Je ne sais pas ce qu'il faut penser de toutes ces déclarations qui condamnent Tsipras au feu de l'enfer. Reprenons le cours des évènements et nous constaterons qu'il est resté sur sa position qui consistait à dire : ok pour des réformes de fonds mais pas sans renégociation de la dette. L'objectif est-il oui ou non atteint ? Rappelons nous l'ultimatum de l'Allemagne soutenue par tous les autres membres de l'euro-groupe. C'était capitulation du gouvernement grec sans conditions et sans renégociation de la dette. Tsipras a été clair quand il a demandé au peuple grec de refuser ce diktat. Il annonçait sa volonté de rester dans l'euro et de mettre en œuvre une politique visant à redresser durablement la situation économique du pays en répartissant les efforts de manière différente. Cet accord permettra t-il de mener une autre politique que celle pratiquée jusqu'à ce jour ? L'avenir nous le dira. Laissons Syriza décider de sa stratégie sans nous lancer dans des procès pour haute trahison. La situation d'une grande partie du peuple grec est dramatique. Une prolongation de l'asphyxie financière du pays aurait eu des conséquences irréversibles.

  36. Front tenace dit :

    Une chose est claire, dès que les peuples souffrent, la démocratie s'étiole et la bourse exulte. Que tous ceux qui enfoncent les Grecs sachent qu'ils oeuvrent pour la finance.

  37. padovan dit :

    Tsipras a mis des années à arriver au pouvoir, entouré par des gens compétents tel Varoufakis. On peut penser que ce ne sont pas des amateurs qui ont pris le pays en main. Ils étaient tous au courant de la situation économique du pays et du fonctionnement des instances européennes. Pour arriver au pouvoir ils ont eu un discours très anticapitaliste, donnant de l'espoir aux Grecs, prônant ainsi une sorte de fierté retrouvée après tant d'humiliations. Une fois au pouvoir, nous voyons qu'ils font comme leurs prédécesseurs. Acceptant l'inacceptable. Plongeant à nouveau le peuple grec dans un abîme de misère et de désespoir. À quoi a servi ce référendum ? Tsipras, un révolver sur la tempe ? C'est le peuple grec qui a ce revolver, aujourd'hui, sur la tempe. Quelle peut-être l'état d'esprit des grecs après tout ce cirque du référendum, de ces négociations où Tsipras affichait sourires et certitudes, le désespoir, ça c'est sûr, la colère aussi et sans doute aussi un fatalisme encore plus grand car plus dure est la chute. Qu'importe si Tsipras était sincère, s'il se révèle un amateur face aux financiers. Il participe ainsi à une victoire éclatante des ultra-libéraux-négriers.

  38. Karim dit :

    L'euro ne doit pas être un fétiche. On voit bien que c'est un instrument atroce de la classe capitaliste pour dépouiller les travailleurs. Des peuples européens sont nombreux à ne pas l'adopter. Pourquoi les dirigeants de gauche s'acharnent à vouloir garder nos chaînes ?

  39. Invisible dit :

    Au début, je comparais Tsipras au Petit Poucet, face à l'ogre Troïka. Désormais, il m'évoque la chèvre de monsieur Seguin qui se bâtit toute la nuit et qu'au matin le loup mangea. Nous ne sommes pas du camps des grands prédateurs et notre lutte est éternellement âpre, sans garantie de réussite.
    Toutefois, je constate que de nombreux commentaires accordent du crédit à MLP qui, soi-disant, réussirait mieux et serait plus dans le vrai. Il me semble que ces admirateurs devraient changer de crèmerie dans ce cas ! Ici on se mobilise pour autre chose. Que fait MLP ? Elle reste assise sur sa chaise et se prête aux critiques faciles pour alimenter les chaînes d'information continue et la presse vendue. Quant à ces commentaires impressionnés par la sortie de l'euro et de l'Europe, c'est peut-être que le FN nous envoie des "agents" de démoralisation et d'intoxication ?

  40. nadia Moisset dit :

    Oui, le mot d'ordre doit être nous soutenons Tsipras qui a négocié le revolver sur la tempe, mais nous dénonçons ce pseudo accord qui est une infamie pour le peuple grec et pour tous les peuples d'Europe. Je suis d'accord pour dire avec certains ici qu'il va falloir définir une stratégie claire pour mobiliser contre cette Europe allemande qui nous étrangle tous.
    En sortant de cette dramatique rencontre Tsipras a déclaré "Nous avons gagné la souveraineté populaire, le message de la démocratie a été transmis en Europe et dans le monde entier, c’était le plus important." C'est cela que nous devons maintenir soutenir et développer pour non seulement aider les Grecs mais aussi tous les autres peuples d'Europe à sortir de cette nasse sordide et sans espoir pour toutes les générations. Merci Jean Luc d'être capable de garder le cap en ces temps si troubles, et espérons que les députés du Front de gauche respecterons l'orientation que vous donnez ici de ne pas voter ce plan odieux.

  41. Coxnubuk dit :

    Cette triste fin de rapport de force met en évidence une chose. Si l'on veut l'engager il faut être prêt à aller jusqu'au bout pour ne pas être contraint de renier son peuple. La preuve vient d'être faite que nous n'avons pas à faire à des sensibles ou des craintifs. Ces adversaires ont montré qu'ils étaient prêts à aller jusqu'au bout de leurs menaces, eux. Quitte à sacrifier un peuple entier. En France, la vraie gauche gagnerait à s'y préparer en montrant et démontrant comment sortir de l'euro est possible. Il faut le dire haut et fort que nous le ferions. Le succès de l'alternative passe par la. Sans quoi le boulevard s'ouvrirait plus encore à l'extrême droite. Je ne veux pas de cet euro là.

  42. odgigi dit :

    Oui, quelle honte d'entendre Pierre Laurent féliciter Hollande pour la signature de cet odieux accord. Nous avons désormais la preuve qu'une autre Europe sociale et blablabla n'est pas possible. Inclinons nous bien bas devant l’Allemagne, la puissance des argentiers et le "saint Euro" qu'il faut sauver à n'importe quel prix. C'est à vomir.

  43. Yohann V dit :

    Pour la sortie de l'euro, Tsipras n'a pas renié son peuple, bien au contraire, et c'est la dessus qu'ont joué les créanciers. Depuis six mois, tous les sondages indiquent qu'une écrasante majorité de Grecs (80%) ne veut pas sortir de l'euro. Tsipras a été élu avec 38% des voix et le référendum contre l'austérité a obtenu 60% des voix. Si Tsipras avait annoncé la sortie de l'euro, il aurait perdu son peuple et la mesure aurait été perçu par les Grecs comme dictatoriale (ou incroyablement non démocratique). Tsipras avait donc deux objectifs fixé par son peuple, le premier ne pas sortir de l'euro, le second faire barrage à l'austérité. L’Allemagne a tapé sur le premier pour faire chuter le second. Après pour ce qui est de la sortie de l'euro en France, ça se discute en effet, d'autant que la population française n'a pas l'air d'y être très attachée (ou du moins c'est fifty fifty).

  44. Joel dit :

    Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que la solution est de sortir de l'Europe et de l'Euro. A l'échelle mondiale, la France seule n'est plus grand chose. Il faut rester dans l'Europe et se battre pour qu'elle devienne à visage humain. Le rapport de force n'est pas fini avec la signature du traité grec. Au contraire, tout commence vraiment maintenant. Puisque le traité met Tsipras en situation soit de perdre sa santé à essayer de faire ce qui lui est imposé, sans aucune chance de succès, soit de claquer la porte de l'euro, notre devoir est de l'aider à trouver une troisième voie. Je vous invite à lire le rapport d'Eric Toussaint. Tsipras a tout un peuple derrière lui. Quel autre dirigeant européen peut se prévaloir du soutien de plus de 60% de sa population ? Tsipras doit ruser, il doit être plus malin, plus truqueur que les pervers qui veulent lui imposer leur loi. Et nous devons l'aider. Il ne faut pas croire que Jean-Luc Mélenchon va profiter de ce qui vient de se passer, c'est Marine Le Pen la grande bénéficiaire. Seule la réussite de Tsipras dans les mois et années qui viennent permettra l'élection en France et en Europe des partis de gauche qui...

  45. Sylvain dit :

    La violence engendre la violence et, aujourd'hui, Tsipras, pour ne pas tomber dans ce piège de la surenchère qui nous conduirait à une guerre intestine européenne, accepte que la Grèce soit violée, pillée et torturée par l'Europe allemande afin de laisser une chance à la paix dont se moque les Allemands pourvu qu'ils puissent exercer leur hégémonie. Il serait intéressant, à la lumière de Kant, d'estimer l'a priori et l'a posteriori de la situation européenne parce qu'on se rendrait compte qu'il n'y a qu'un peuple européen équipé d'un tel appareil idéologique qui le pousse à la domination quand il faudrait faire le choix de la coopération. Pour un Allemand il n'y a aucune autorité et aucun intérêt supranationaux parce que rien ne doit se trouver au-dessus de la nation allemande et de son Etat dominateur. Le "Hareng de Bismark" n'est qu'un tout petit résumé de ce qu'il faudrait convenir de cet état de faits. L'Allemagne n'est pas compatible dans un système collectif qui respecte l'intérêt général. Tsipras comme Jean-Luc Mélenchon cherchent à promouvoir la paix et je demande à tous ceux qui viennent ici d'en tenir compte. Merci.

  46. Lp dit :

    Cette négociation a le mérite d'être claire. L'euro au service de l'économie allemande n'est pas réformable. La concurrence libre et non faussée est l'instrument de l'asservissement des population. J'ai voté oui à l'euro non au référendum et jusqu'à récemment toujours dans l'attente d'une réforme sociale de l'europe. Aujourd'hui et avant que l'extrême droite prenne le pouvoir en Europe, il faut restaurer une souveraineté. Si je vote non à la constitution je veux être entendu, si le peuple grec dit non à l'austérité il doit être respecté sinon après ça il ne reste plus que la violence pour ce faire entendre.

  47. Poulou dit :

    Le mieux serait que le Parlement grec ne ratifie pas cet accord/diktat et que tous les pays du sud de l'Europe signent un texte pour une table rase et un rapport de force élargi. Seulement une résistance solidaire européenne pourrait changer les choses avec la BRICS comme alternative.

  48. Invisible dit :

    Sortir de l'euro ne fera pas pour autant que notre idéologie de gauche s'imposera. Ça ne sert à rien toutes ces rodomontades. Il faut savoir ce que nous sommes et pourquoi nous sommes de gauche. C'est quoi ce panurgisme de copier sur celle qui ne cesse de nous copier par ailleurs ? Les gens, ne vous faites pas enfumer par les médias. Ils vous hypnotisent à force de vous seriner des idées de l'extrême-droite.

  49. Jean-Charles dit :

    Je lis les commentaires et je m'étonne qu'il puisse encore s'en trouver pour exonérer Tsipras de toute responsabilité en cette affaire. Je me suis accroché jusqu'au bout, comme beaucoup à l'idée, que Tsipras pousuivait une stratégie assez subtile où il cherchait en définitive à ce que la sortie de la zone euro ait lieu sans qu'elle ne lui soit imputée comme délibéré de sa part - puisqu'il n'avait pas reçu mandat du peuple pour cela - mais qu'au contraire la responsabilité en incombât à l'intransigeance et aux diktats du couple Schaüble/Merkel. Certains persistent dans la lecture d'une temporisation tactique et se raccroche à l'espoir qu'à l'instar d'un suspect gardé à vue à qui l'on aurait extorqué des aveux Tsipras se rétractera par Vouli interposée et que l'accord sera rejeté. C'est se bercer d'illusions et s'emballer un peu vite sur le mode il a la classe Tsipras ! Toutes ces contorsions dans l'analyse et autres spéculations alambiquées ne cherchent qu'à occulter la triste vérité qu'on ne veut pas s'avouer : Tsipras n'avait pas l'étoffe d'un Chavez et a mené ce combat avec beaucoup d'amateurisme et dans une totale impréparation : sa seule cartouche...

  50. Alain bobards dit :

    L'union monétaire ? Quelle blague ! La monnaie européenne, c'est le mark, même si il s'avance masqué. Manquera plus que le GMT et la notion d'Etat-Nation disparaitra dans les oubliettes.
    Renzi s'est faché et pour cause. Avec une dette avosinant les 130% de son PIB, selon les critères stupides de Maastricht, c'est l'Italie la prochaine sur la liste. Et puisqu'on évoque Maastricht et sa règle de 3%/60%, pourquoi ne pas dire haut et fort que l'Allemagne elle-même est hors des clous, avec un endettement de plus de 80% de son PIB et malgré le soutien, à peine discret, de la Bundesbank ?


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