20juin 13

Aux prud'hommes le 4 juillet, une injustice qui nous coûte 1,7 milliards d'euros !

Kerviel est innocent !

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Je n’ai aucune raison personnelle d’agir comme je suis en train de le faire. Je m’attends même à soulever de l’incompréhension et peut-être des reproches venant de mon camp. En rédigeant ce post je m’associe en effet à la défense de Jérôme Kerviel, un ancien trader de la Société Générale. Cet homme a été accusé par la banque d’avoir trompé sa vigilance et de lui avoir occasionné des pertes monstrueuses. Il a été condamné à une peine de prison et à payer une somme qu’il ne pourra jamais réunir : 4,9 milliards d’euros. Dans quelques jours, le 4 juillet prochain, Jérôme Kerviel passe aux Prud'hommes. C’est le dernier recours dont il dispose pour contester qu’il ait commis la « faute lourde » dont l’accuse la banque. Car cette incrimination, en plus de toutes les autres peines, le condamne à la mort sociale, sans aucune ressource et sans aucun accès aux droits sociaux les plus élémentaires. Je crois que Jérôme Kerviel est innocent. Ceux qui l’ont fait condamner sont donc coupables. Rude bataille en perspective. J’y prends ma place comme soldat du rang. Juste par conviction à propos de l’idée que je me fais de ce qu’est un comportement civique responsable.

Pour le militant politique que je suis, défendre un trader dans un conflit avec sa banque est aussi décalé que l’était la défense d’un capitaine monarchiste au début du siècle précédent contre l’institution militaire unanime. Le militarisme était alors notre ennemi car nous ne voulions pas de la guerre qu’il préparait. Dreyfus en était un rouage conscient et satisfait. Mais il était innocent. Les banques sont nos ennemis aujourd’hui car nous ne voulons pas du désastre qu’elles organisent. Kerviel en était un rouage actif, content de lui et du système. Mais Kerviel est innocent.

Tout part de là : selon moi, Jérôme Kerviel est innocent. Et s’il l’est, sa condamnation est insupportable pour une conscience libre. Si je ne la supporte pas je dois la combattre. Pourquoi cette cause plutôt qu’une autre ? Parce que Kerviel n’est pas confronté à ses actes mais à un système. Il est seul en face d’une organisation toute puissante qui combine les moyens d’une banque et ceux de l’Etat. Pour entrer dans cette défense je dois dire comment je comprends les faits. Je dois montrer les ressorts qui ont permis cette injustice. Je dois exposer ce que je crois être les causes de cette affaire. Ce chemin, que je croyais nouveau, m’a ramené au pied de la même muraille où viennent battre les manifestations auxquelles je participe, les pétitions que je signe, les discours que je prononce. Voici devant nous les murs brillants des hauts étages de la finance et des institutions monarchiques de notre pays. Voici les arrogants, tout puissants qui s’amusent de la crédulité de ceux qui respectent leur autorité et disposent de la vie des autres comme s’ils n’existaient pas vraiment.

5098858223_26e9717457Je défends Jérôme Kerviel parce que je le crois innocent. Je suis conscient qu’en le faisant, j’augmente le nombre des ficelles stipendiées qui se tirent déjà contre moi. Je suis conscient du fait que la preuve de l’innocence de Kerviel implique la culpabilité de ceux qui l’ont fait condamner. Je sais que cela revient à demander des comptes. Des comptes évalués de façon indépendante. Les pertes reprochées à Jérôme Kerviel existent-elles vraiment ? Pourquoi le juge a-t-il refusé systématiquement toute expertise indépendante de ces pertes ? Pourquoi a–t-il choisi de croire sur parole la banque ? Pourquoi la ministre Christine Lagarde a-t-elle fait verser à la banque un milliard 700 millions de dédommagement, alors que la condamnation de Jérôme Kerviel, qui était la condition de ce versement, n’était pas définitive ? Pourquoi ce dédommagement a–t-il été versé alors que le défaut de surveillance de la banque sur son employé est attestée par l’organisme professionnel bancaire qui en est chargé, ce qui interdisait tout dédommagement de la part de l’Etat ?

Nous connaissons bien les mécanismes de notre temps qui permettent à la finance de briser des millions de personnes d’un seul coup. D’un seul coup de bourse, d’un seul clic, d’un seul joueur hors de toute réalité, noyé dans son adrénaline, comme l’était Jérôme Kerviel du temps où il était un petit prodige de la finance spéculative. Ici, nous voyons la même immense énergie ramenée sur une scène plus étroite. On y voit comme sous une loupe une gigantesque machine broyer un seul individu. De la réussite de ce broyage dépendait la réussite d’une opération incroyable : le sauvetage d’une banque dont la défaillance aurait pu effondrer le système bancaire mondial.

Commençons par le commencement pour moi. Pourquoi se préoccuper de Jérôme Kerviel ? Il n’est en rien une figure symbolique de notre camp. Ni socialement, c’est un trader, ni politiquement du fait de son métier immoral au cœur du système de la finance. J’avais cette image à l’esprit quand j’ai rencontré cet homme. Je me suis dit : « voyons à quoi ressemblent les insectes qui s’agitent dans la fourmilière de la finance ». Mais, bien sûr, ce n’est pas un insecte. J’ai rencontré un être humain, évidemment. Des yeux clairs, une mine mi-figue mi-raisin devant un personnage dont il devinait le mauvais a priori. On a parlé, bien sûr. Pour finir, quand on s’est séparé, il m’a dit : « Prenez soin de vous ». Ce garçon était bel et bien passé de l’autre côté du miroir. Mais, d’après moi, il est revenu de ce côté-ci, dans l’humanité.

Il revient de loin. Jérôme Kerviel était un trader « junior » très dévoué à sa banque. Chaque année on lui fixait des objectifs de gain à réaliser. Des objectifs de plus en plus élevés. Il les atteignait. Comme une mule qui marche dans les chemins de sente, la tête baissée sur sa tâche, il jonglait avec des sommes monstrueuses, virtuelles ou réelles, peu importe car, dans ce monde, les chiffres ne sont pas ce qu’ils sont pour nous. Ce sont des entités totalement abstraites, des bulles de couleurs, des billes de flipper.

kerviel_2Ainsi sont faits les êtres humains. On les attelle au chariot et ils mettent leur point d’honneur à tirer du mieux qu’ils peuvent. Souvent ils ne se soucient pas de ce qui est transporté, ni de la direction choisie, ni du chemin qui est pris. Nous sommes tous comme ça. Moins les rebelles, heureusement, les courageux, les têtes dures, qui viennent des fois nous faire lever le regard sur l’horizon. Kerviel faisait du chiffre comme il aurait fait n’importe quoi d’autre. Un vrai bourrin. Une mentalité de stakhanoviste. Non seulement il atteignait les objectifs mais il les dépassait. Chaque année, la banque lui fixait des objectifs plus élevés. Cette façon de faire courir la mule derrière la carotte s’appelle le management aux objectifs et à la prime. Ainsi, en 2005, pour sa première année, il réalise 5 millions d’euros de gains pour sa banque et touche un bonus de 30.000 euros bruts. La moyenne d’un trader se situe à 3 millions d’euros de gains. Le petit nouveau faisait donc beaucoup mieux que la moyenne. Il est brillant. Et il est un peu con. La preuve : il gagne cinq millions d’euros et il est content avec trente mille euros de prime. Moins d’un pour cent. Ce fils d’une coiffeuse, diplômé de l’université publique, manque de cette aptitude à la cupidité que les importants tètent souvent dès leur biberon. Bref : à la tête de la banque ça rigole ! Ce Kerviel n’est pas de leur monde. Ce n’est pas un « fils à papa ». Juste un gars de Bretagne d’une famille modeste qui se croit devenu un important. Car officiellement tous ces petits génies sont censés faire des analyses financières et « investir dans l’économie, dans les secteurs d’avenir, efficaces et bla bla… les emplois de demain ». En réalité ce type n’a jamais vu une entreprise de sa vie. Il ne comprend pas un mot aux qualifications professionnelles, il ne sait absolument rien de la production en général et même en particulier. Il ne connaiît rien à l’économie réelle. C’est juste un garçon qui a compris le « truc » des traders pour gagner plus que les autres. Cela s’appelle dans leur jargon, le « spiel » en allemand, soit le « jeu » : la spéculation pure et simple. C’est un voyou légal de la finance légale. Il pourrait être champion du monde de Monopoly. La réalité et les injonctions morales de la vie en société sont des paramètres très flous pour cette sorte de personnes qui carburent à l’adrénaline et mélangent le jour et la nuit.

En 2006, le brillant Jérôme Kerviel va faire du zèle. Il a montré à sa hiérarchie qu’il est bon, qu’il n’a pas peur de prendre des risques ! Et en plus, il n’est pas gourmand en bonus ! Brave garçon ! La hiérarchie dans la banque c’est comme partout ailleurs. Elle ne connaît qu’une consigne : encore et même davantage ! On lui fixe de nouveau un objectif de 5 millions d’euros de profit. Hue, cocotte ! En bon soldat de la finance, Kerviel s’exécute. Cette fois-ci, ça devient prodigieux. Il réalise à lui seul un gain de 10 millions d’euros pour 2006. 10 millions d’euros ! Deux fois son objectif. Les meilleurs éléments font trois millions. Kerviel est un génie de la voltige financière. La Banque lui octroie à nouveau un bonus de pauvre : soixante mille euros bruts. Et, bien sûr, elle lui fixe un objectif pour 2007. Encore 10 millions d’euros ! Le chiffre est un aveu. La Banque sait très bien qu’un tel résultat ne peut se faire sans des sauts périlleux et même très périlleux.

societe_generale_buildingEvidemment, la banque est parfaitement informée qu’il « se passe quelque chose » compte tenu des gains qu’elle encaisse. Elle sait qu’il sont tant de fois supérieurs à la moyenne des autres traders. Elle sait exactement avec quel dépassement des règles de prudence cela est possible. Kerviel « spiel » bien au-delà des 125 millions d’euros autorisés par jour. Ses agissements sont connus et couverts. Etonnez-vous après ça qu’il ait pris de l’assurance : il est un des meilleurs traders de son entreprise et il le sait. Alors il va plus loin dans la prise de risques. En fait il n’a plus aucune limite. Personne ne l’arrête puisqu’il gagne et qu'il est même encouragé. Il va jusqu’à investir 50 milliards d’euros. Sachez que c’est l’équivalent de la somme que débourse chaque année la France pour payer sa dette. Voyez plutôt. Fin 2007, le seul « JK », son nom de code, fait gagner 1,5 milliard à la Société Générale ! Son bonus aurait dû être de 300.000 euros. Mais sa carrière de trader va s'arrêter là.

Quelque part dans les étages supérieurs où tout se décide, le monstre froid qui l’emploie va le sacrifier pour les besoins d’un « spiel » de très grande magnitude. Il faut une victime expiatoire. « Le sort tomba sur le plus jeune » comme dit la chanson. Il est devenu l'homme qui va être sacrifié sur l’autel des intérêts supérieurs de la banque.

Voyons à présent l’histoire telle qu’elle a été servie aux médias dociles qui l’ont resservie telle quelle au bon peuple. De fait, tout le monde a entendu parler de cet événement incroyable. Un jeune trader aurait fait perdre près de 5 milliards d’euros à son employeur, la Société Générale. Une des banques les plus puissantes du monde, une banque systémique, vertueuse et vigilante, se serait faite gruger par un de ses jeunes employés. Incroyable. D’ailleurs la banque elle-même n’en revenait pas ! Elle a qualifié ce personnage inouï de terroriste, d’escroc, de faussaire, de fou, d’instable, mais quand même aussi pendant un temps, de génie. A l’énoncé du récit, j’ai réagis comme beaucoup d’autres j’imagine. Je me suis dit : « bien fait pour eux ». Je ne me suis intéressé à aucun détail. Pour moi ce Kerviel devait être une sorte de Madoff dont je n’avais rien à faire. Mieux, je me réjouissais de penser que des voyous qui avaient espéré faire des sur-profits, comme les offraient Madoff, se soient fait bien essorés. Mais il y eu bien vite une gêne. Hasard de la vie, un de mes plus proches amis s’intéresse à l’affaire. Il suit le procès, entre en contact avec Kerviel et ses défenseurs. Il m’alerte.

salle_marcheUne fois Kerviel embastillé, c’est la Société Générale qui a raconté la suite de l’histoire et qui en a convaincu la Justice. Elle n’a pas hésité sur les frais de communication ni sur les moyens d’influence. Voyons cette histoire dans sa version banquière. La Société Générale aurait perdu 4,9 milliards d’euros en soldant les opérations engagées par Jérôme Kerviel entre le 21 et le 23 janvier 2008. En 3 jours, la banque a vendu pour 50 milliards d’euros d’actions. A perte, dit-elle. Elle évalue cette perte à 6,4 milliards d’euros. Mais elle déduit un gain. Il est réel mais masqué. C’est celui de Jérôme Kerviel. Il y en a pour 1,5 milliard d’euros. D’où sort ce milliard 500 millions d’euros ? C’est le montant réel des gains engrangés par Jérôme Kerviel en 2007 au profit de la Société générale. Incroyable ! Un montant astronomique. Un seul trader fait gagner 1,5 milliard d’euros à sa banque, celle-ci enregistre dans ses comptes ce montant, mais prétend ne pas savoir comment il a réussi à parvenir à un tel résultat !
Le jeudi 24 janvier, la Société Générale accuse Jérôme Kerviel d’être responsable à lui seul d’une perte de 4,9 milliards d’euros et d’avoir agi en trompant sa confiance, en manipulant des données informatiques et en détournant les systèmes de contrôle internes. Elle dépose plainte contre lui. Il sera arrêté, placé en détention provisoire, jugé et condamné en 2010 puis en 2012. Pour la Société Générale et pour la Justice, il est le seul responsable et n’a pas de circonstances atténuantes. L’histoire est terminée. Tout est clair. Circulez, il n’y a plus rien à voir.

Justement : c’est trop simple. Quand l’affaire Kerviel commence nous sommes en janvier 2008. La crise des subprimes s’annonce. La Société Générale est une des banques françaises les plus touchées : pour la seule année 2007, elle doit déclarer une perte de 2 milliards d’euros liée aux subprimes. Ce n’est pas une petite somme à avouer. La banque pourrait subir un préjudice considérable si elle venait à perdre la confiance. Elle pourrait s’effondrer. Cette banque là ne peut pas et ne doit pas tomber. C’est une banque considérée comme « systémique ». Cela signifie que sa défaillance affecterait le système bancaire mondial tout entier. Comment éponger 2 milliards de pertes au plus vite ? C’est difficile. Mais ils ont trouvé. La banque annonce sa perte due aux « subprimes » le même jour où elle incrimine Kerviel pour 4,9 milliards. Attention, attention, suivez bien les doigts du joueur de bonneteau.

NYSEComme Kerviel est un voyou qui a trompé la banque, celle-ci peut aller demander à l’Etat de compenser une partie de sa perte. En effet il existe un mécanisme dans notre pays qui permet à une banque de récupérer une partie de ses pertes (33%) si elles résultent d'une action frauduleuse. Incroyable mais vrai. La banque inscrit donc la somme attendue dans son bilan séance tenante. Pas de problème. Dès 2008, le Ministère de l’Economie et des Finances verse 1,7 milliard d’euros à la Société Générale. Celle-ci fait valoir comme prévu que ses pertes de l’année 2007 ne lui sont pas imputables mais dues à une fraude. Cette somme permet de ramener la perte bien réelle due aux subprimes à 300 millions. Rien d’insurmontable. Mais pour que cette somme soit acquise il faut que Kerviel soit coupable de fraude. Une fraude dont le 33% rapporte de quoi boucher le trou des subprimes. Oui mais direz-vous la banque doit quand même éponger la perte des 4,9 milliards dont elle dit que le seul Kerviel est responsable ! Oui, bien sûr. Attention c’est là qu’est la ruse finale. Kerviel a été condamné à rembourser 4,9 milliards à la banque ! Celle-ci peut donc inscrire cette recette à venir dans son bilan… un pur jeu d’écriture permet d’inscrire une perte et sa contrepartie sans autre forme de procès. N’est-ce pas bien trouvé tout ça ?

On comprend que la peur d’un effondrement bancaire conduisent a mener les affaires d’une main prompte ! En 2008, Christine Lagarde, alors Ministre de l'Economie et des Finances, n’a pas traîné quand la Société Générale est venue lui présenter sa demande. Pourtant, à ce moment-là, Jérôme Kerviel n'avait pas encore été reconnu coupable puisqu'il n'avait pas encore été jugé. N’empêche ! La ministre a fait comme si tout était réglé. Elle a pioché à la grosse louche dans les comptes publics : 1,7 milliard d'euros sont passés des poches des contribuables à celle de la banque. Notez bien ceci : la culpabilité de Kerviel permet un gros bénéfice : 1,7 milliard.

Difficile d'admettre le fait quand on sait que les services fiscaux eux-mêmes, entendus par la Brigade financière, doutent que ce dédommagement soit légal. Surtout, quand il s'agit de l'argent public, peut-on faire quelque vérification avant de payer, non ? Par exemple en prenant le soin de s'assurer de la réalité de la perte déclarée par la Société Générale. La ministre a-t-elle demandé l'expertise indépendante pour connaître la nature des pertes annoncées ? Non. Elle s’en est tenue à ce qui lui a été dit par la banque. Un point c’est tout. Merveilleuse confiance. Bizarre quand même ! Elle aurait pu se dire que c’était là une aubaine incroyable pour la banque. Non, elle n’y a pas pensé. Pourtant dès le premier moment des gens ont alerté. Sur le moment même des gens qualifiés se sont posé la question. Ils l’ont fait publiquement. Ainsi Elie Cohen, professeur à Sciences Po et directeur de recherche au CNRS. Il confiait par exemple à l'AFP le 25 janvier 2008, que la Société Générale avait préféré "charger un pauvre bougre", afin de faire passer des pertes qui "s'étaient accumulées" au cours de la crise des subprimes. La banque "aurait chargé la barque sur le thème de la fraude pour faire passer plusieurs mauvaises opérations de marché". Donc madame Lagarde ne sait rien, ne voit rien, ne lit rien, ne se pose aucune question. Son directeur de cabinet, qui est pourtant le pivot de l’organisation ministérielle à Bercy ne la met pas en garde. Comme on le sait depuis peu, l’activité de cet homme justifie quelque question. La justice est en train de les lui poser dans le cadre de l’affaire Tapie. Disons que, même si elle ne préjuge de rien, l’inculpation « d’escroquerie en bande organisée » autorise le doute sur d’autres décisions. Comme celle dont je parle ici.

20100107 AMFEn réalité il est très légitime de se poser des questions. Car, bien sûr, on peut imaginer une Christine Lagarde sans curiosité ni lecture de la presse sur le sujet au moment de prendre une décision aussi coûteuse pour l’Etat. Mais il y a quand même une faute caractérisée de sa part. Si elle est de bonne foi, elle aurait dû être alertée avant de lâcher 1,7 milliard d'euros venant des poches des contribuables. Un Commissaire aux comptes, interrogé par l'AFP (le 17 avril 2012) rappelle que le droit de venir taper à la porte de l’Etat pour se faire rembourser des sommes perdues du fait de manœuvres frauduleuses n’est pas automatique. Il faut quand même que la banque ait pris toutes ses précautions pour ne pas se faire rouler. Sinon c’est trop facile de laisser prendre des risques en fermant les yeux et d’aller ensuite faire les poches de l’Etat si ça tourne mal ! Bref, dit-il, les 1,7 milliards ne peuvent être versés que s’il n’y a pas eu « carence manifeste des dirigeants de la société dans la mise en oeuvre des dispositifs de contrôle ». Pourtant, voici un fait très important que la ministre ne pouvait ignorer: la Société Générale a été condamnée par la Commission bancaire à une amende pour « défaillance de ses systèmes de contrôle ». En effet durant l'année 2007, de très nombreuses alertes sont intervenues pour signaler les dépassements de plafond de « JK » sans que sa hiérarchie ne réagisse. A partir de là, dès lors que la Commission bancaire sanctionne la Société générale pour sa défaillance, l'Etat n'a pas à verser 1,7 milliard d'euros à la banque ! Pourtant madame Lagarde l’a fait !

J’espère que mon exposé est assez clair. Il est très difficile de résumer une affaire de ce type dans laquelle toutes sortes d’informations complèteraient bien le tableau mais l’embrouilleraient en même temps pour qui le découvre. Ici je pense que l’on voit l’enchaînement des faits. Il est guidé par le besoin de recevoir un versement de l’Etat dans un cadre légal ordinaire. Pour cela tout se tient. Il faut que Kerviel soit un fou et un manipulateur, pour que la banque puisse dire qu’elle ne pouvait savoir ce qui se passait et donc qu'elle peut avoir droit au versement par l’Etat de 1,7 milliards. La culpabilité et la monstruosité des pertes de Kerviel permet d’effacer tout le paysage qui pousse à douter. Prenons un exemple. Pourquoi Kerviel aurait-il manipulé sa banque ? A-t-il tiré un profit personnel ? A-t-il un compte en banque secret en suisse ou ailleurs ? Non rien. Kerviel n’a pas un rond. Il vit de l’assistance de ses amis. Si la perte occasionnée par ses décisions est si énorme pourquoi ne pas laisser se faire une expertise indépendante plutôt que de croire la banque sur parole ? Et ainsi de suite. Kerviel est innocent. Il est le miroir qui renvoie l’image d’un monde qui ne peut pas se regarder en face. Voila pourquoi il doit être brisé.

2233495663_85c6125789_zLa politique a aussi ses droits dans le jugement rendu : peut-on condamner un homme à une peine qu'il ne peut pas exécuter ? Jérôme Kerviel ne pourra jamais payer 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts. Tout le monde le sait. Faut-il le démontrer ? Il ne peut pas travailler non seulement parce qu’aucune entreprise ne veut l'embaucher à cause de son nom, mais aussi parce qu'il n'a pas de formation pour faire autre chose que les métiers liés à la finance. La conséquence de sa condamnation est radicale : le droit stipule que les dommages causés aux biens doivent être remboursés à leur valeur. Si Kerviel a fait perdre 4,9 milliards il doit payer autant. Soit. C’est en réalité une peine de mort sociale. Dès lors, avant de condamner un homme à une telle sentence, ne doit-on pas d’abord s'assurer de la réalité de la perte en demandant une expertise indépendante. Pourquoi le juge l’a-t-il refusé ? Et l'Etat ? Lui-même, aurait pu exiger cette expertise avant de payer 1,7 milliard d'euros. Pourquoi avoir cru la banque sur parole ?

Mais si extravagant que soit son métier et son rapport à l’entreprise, Jérôme Kerviel est quand même un salarié. C’est-à-dire qu’il est inclus dans les rapports juridiques du monde du travail ordinaire. Kerviel a été licencié pour « faute lourde ». Il n’a donc perçu aucune indemnité. Ni ses congés payés. Ni ses indemnités légales. Ni salaire. Rien. Il conteste donc ce licenciement et porte l'affaire devant le Conseil des Prud'hommes. La première audience, dite de conciliation, aura lieu le 4 juillet 2013 dans le dixième arrondissement de Paris.

Durant toute l'affaire, les juges ont oublié que Jérôme Kerviel agissait avant tout comme salarié. Ils ont oublié le contrat de subordination qui le liait à la Société générale. Ils ont oublié que dans le cadre de son emploi, il était soumis à une hiérarchie, à des objectifs, à un contrôle. Que sa rémunération en dépendant, sa hiérarchie ne pouvait pas ignorer ses gains. Il a fait gagner en 2 ans, près de 2 milliards d'euros à sa banque !

societe_generaleLes mots en droit sont importants. La « faute lourde » est invoquée quand un salarié a cherché à nuire « intentionnellement » à son employeur. Bien sûr le Conseil des Prud'hommes va devoir juger en droit. Il va devoir vérifier qu'il y a eu volonté de nuire de la part de Jérôme Kerviel. Ce n'est pas ce qu'a démontré son procès. Le jeune trader de l'époque cherchait au contraire à faire gagner de l'argent à son employeur qui encaissait sans broncher des sommes astronomiques. Si Jérôme Kerviel n'avait pas l'intention de nuire, le droit du travail prévoit une requalification de son licenciement et la possibilité pour le salarié de percevoir les indemnités liées à son contrat de travail.
De plus, Jérôme Kerviel demande des dommages et intérêts à la Société Générale. Il demande 4,9 milliards d'euros. Cette demande a pour but d'obtenir une expertise : la vérification de la réalité de la perte déclarée par la Société Générale est le cœur de la supercherie suspectée. Si le Conseil des Prud'hommes requalifie le licenciement et si l'expertise est ordonnée, Jérôme Kerviel peut avoir une nouvelle chance de prouver qu'il n'a pas abusé la confiance de sa banque. Dès lors c’est elle qui a trompé les juges. Alors le système qu'elle défend est en cause.

Jérôme Kerviel est innocent. Son affaire nous implique dans la mesure où elle montre quel genre de jouet nous sommes devenus. Nous ne sommes plus des citoyens libres si on peut nous prendre 1,7 milliards d’impôt pour les donner à une banque sur la base d’une simple déclaration de sa part et à partir de l’écrasement d’un homme fut-il un de leurs agents zélés.
L'affaire de Jérôme Kerviel doit permettre que la Justice, donc la société, marque un point d’arrêt aux collusions des sommets de l’Etat et de la finance. Un point d’arrêt à la toute puissance arrogante de l’oligarchie. Kerviel est innocent, il a donc droit à notre solidarité civique comme nous la devons aux milliers d’autres rouages que nous sommes tous à des degrés divers parce que chaque jour nous faisons tourner le système et nous manions nos cartes bancaires.

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500 commentaires à “Kerviel est innocent !”
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  1. Poncet dit :

    D'autant que le gouvernement chinois ne réagira peut-être pas comme l'ont fait jusqu'à présent tous les gouvernements confrontés au problème. Je parie qu'ils feront passer l'intérêt national chinois avant celui des grandes sociétés Etats-Uniennes et que, contrairement aux précédents, ces dernières devront bouffer leur chapeau.
    Je peux me tromper, bien sûr.

  2. Delanne dit :

    Kerviel était un salarié, donc contrôlé (un premier entretien avec son supérieur pour fixer les objectifs de l'année, puis un second entretien pour évaluer ces mêmes objectifs). Toute la hierarchie de Kerviel, jusqu'au plus haut niveau est responsable de cette perte financière de la banque. Quand à madame Lagarde, elle devrait être poursuivie, pour versement illégal de l'argent des contribuables, ainsi que tous ceux auxquels, elle devait rendre compte.
    Y en a marre de l'arrogance des gens d'argent, banquiers, patrons, Ministres, Hauts Fonctionnaires, tous ceux qui ont un pouvoir par leur situation sur le commun des mortels.
    Je suis avec toi Jean-Luc, pour faire rendre gorge à tous ces maffieux.
    Vive la VI République et les prud'hommes.

  3. Fred dit :

    Cette histoire de classe affaire est tellement ridicule. Cela montre à quel point de nullité et de mesquinerie certains médias en sont arrivés. C'est à la fois triste et pathétique.

  4. BARDY jeannine dit :

    Je suis d'accord avec vous M. Mélenchon. Depuis le départ j'ai pensé que ce M.Kerviel avait des supérieurs qui auraient du superviser. Mais l'ont-ils voulu ?

  5. Poncet dit :

    Le "banquier de passage" est un joueur de bonneteau, parfois un peu maladroit, qui mérite cependant quelques réponses.
    Je note en passant, pour la maladresse : "C’était un trader moyen sur un desk minable (...) qui n’a même pas vocation à gagner de l’argent". En clair, on a vraiment fait plonger un couillon. Mélenchon ne sait peut-être pas de quoi il parle, mais voici déjà confirmation qu'il ne s'est pas trompé.
    Certes, Mélenchon résume : "(...) mécanisme dans notre pays qui permet à une banque de récupérer une partie de ses pertes (33%) si elles résultent d'une action frauduleuse."
    Banquier de passage corrige : "(...)La SG a payé 33% d’impôt sur les sociétés sur un gain qui n’a jamais existé, car en fait, Kerviel avait fait des pertes. Ce qui se passe est que, lorsque des comptes faux ont été publiés sincèrement, on peut les corriger après coup et se faire rembourser la différence."
    Et pour que les comptes soient "de bonne foi", il fallait bien porter plainte contre quelqu'un. On ne peut pas dire "le management ne savait pas" et ajouter "mais on ne sanctionnera personne"...
    Banquier de passage "habille le bossu", Mélenchon le met à poil, mais c'est bien le même mécanisme. Mélenchon ne sait pas de quoi il parle, mais Banquier de passage, qui sait très bien de quoi il parle, nous confirme les propos de Mélenchon, visiblement sans comprendre très bien à quel point l'affaire est grave... ça me rappelle ces gens de la SNCF qui se vantaient de faire de "l'ingénierie fiscale" sans même percevoir que d'un autre point de vue que le leur, c'était tout simplement de l'évasion fiscale.

  6. COLLONGE Madeleine dit :

    Merci Jean-Luc Mélenchon de cette brillante démonstration digne d'un avocat de haut vol. Votre "J'accuse" vaut bien celui de Zola !
    La plupart d'entre nous étaient bien conscients que les coupables étaient tout en haut de l'échelle, et que Kerviel avait servi de bouc émissaire.
    A chacun de vos billets vous dessillez bien des yeux, et vous lire est toujours une leçon et un régal.

  7. Patrice C. dit :

    Le silence radio des médias suite à ce post en dit long sur la difficulté de notre combat, tout ce que l'on trouve c'est que Jean Luc Mélenchon n'aime pas la classe économique. Waouh ! Bravo les médias et moi j'aime pas les olives ! On sait que notre victoire ne passera pas par eux donc il faut les contourner et briser la glace autour de nous par internet, les tracts et la parole, que les médias sont la peau du système et c'est pour cela qu'ils nous diabolisent.
    Félicitations en tout cas pour ce post. On va sortir 1,7 milliard d'euros de notre poche et on va ensuite nous dire qu'il n'y a plus d'argent pour investir ni pour les retraites.

  8. Denis F dit :

    " L'extrême droite se croit tout permis " Non seulement ils se croient tout permis, mais en plus la police et la justice française les épaulent et le leur permettent, un flash BFMTV vient de tomber avec pour info que contrairement à ce qui a été dit c'est Clément Méric qui a agressé le facho Esteban, celui-ci se serait défendu à "main nue", donc le juge estime que la mort de Clément Méric est accidentelle. Ce sont de soit disantes images d'une caméra de la RATP qui prouve les faits.
    J'ai comme une soudaine envie de gerber, quel dégoût, ça pue la preuve fabriquée de toute pièce, pourquoi la police à mis aussi longtemps pour nous parler de cette soit disante vidéo de la RATP, je ne savais pas que la RATP avait des caméra de vidéo surveillance Bd Caumartin ? Ne nous maquilleraient-ils pas la vérité, ces empaffés ?

    " Prenez soin de vous " dit-il le Kerviel, comme il a raison, car cette histoire est bien plus tordue que ce que tu nous racontes Jean-Luc. L'innocent dis tu, dont tu vas prendre la défense est revenu du coté de l'humain, tant mieux, mais pourquoi l'avait-il quitté ? Et quitté certainement pas en toute innocence. Il faudrait arrêter de prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, de temps à autre, camarade Jean-Luc. Des innocents avec des causes un peu plus reluisantes, je peux t'en présenter des wagons entiers.
    Fais attention, effectivement … camarade, les feux de la rampe aveugle ceux qui montent sur scène, essaies de ne pas trop t'y projeter.
    Bien sûr tout le troupeau des groupies et des instruits, trouve la démarche intéressante et opportune, je pense et j'espère que ce n'est pas l'avis des gens sensés et quelque peu politisés.

  9. jean ai marre dit :

    @ 451 cr_sud et @ 456 Poncet
    Ne vous prenez pas la tête avec le fameux banquier de passage. Son commentaire du style je sais tout ressemble à ceux qu'un autre commentateur venait à l'époque déverser sur ce blog. A l'époque, il avait dit que Fukushima n'était pas un accident !

  10. j-jour dit :

    @DenisF
    Concernant l'affaire Méric, justement non la police n'épaule pas particulièrement l'info de RTL en l'occurrence, selon un article de Libération, elle la conteste.
    Je vous trouve un peu méprisant envers ceux que vous nommez le "troupeau des groupies et des instruits", qui ne sont que des gens comme vous qui viennent commenter sur ce blog. En quoi seraient-ils si différents de vous?

  11. Citoyen93 dit :

    Du Ayrault dans le texte : "Pour la 1ère fois depuis 1958, les dépenses de l'Etat vont diminuer. Elles vont diminuer de 1,5 milliard d'euros". On dirait presque qu'il en est fier. Première fois depuis 1958, bon cette fois c'est officiel la Vème République c'est terminé. Et -1,5Mds € je trouve que ça motive pour aller faire opposition à ce chèque de 1,7 Md du Trésor Public à la Société Générale pour "trop perçu". Allez, avec Tapie en prison en sus voilà déjà +600 millions € de dépenses publiques à dispo, sans embêter personne juste en laissant les juges bosser correctement.

  12. Aekul dit :

    Jean-Luc Mélenchon fais comme à son habitude un brillant exposé mais le peuple ne veut pas la vérité. Il veut acheter sa maison sa voiture au taux le plus bas et même si il n en a pas les moyens (principe de la crise des subprime prêter cher à ceux qui sont dit à risque). Alors il accepte le coupable qui à risqué de ruiner le pourvoyeur de rêve (la banque). Jean-Luc Mélenchon, les rêves personnels écraseront toujours les aspirations collectives. Les soviets brisaient les grèves en négociant individuellement les emplois.

  13. Maximilien R. dit :

    Quand le banquier aboie, la Révolution Citoyenne passe...
    Après la Division Das Reich et ses malgré-nous, voici la Société Générale philanthropique qui emploie, sans doute dans un atelier occupationnel, des traders moyens sur un desk minable "qui n'a même pas vocation à gagner de l'argent". D'en perdre oui, surtout quand il n'appartient pas au banquier.
    Mais c'est tout simplement extraordinaire. Voici qu'une banque, dont la seule raison d'être est de gagner de l'argent, laisse un trader sans doute "un peu fou" faire joujou avec un ordinateur et de l'argent virtuel, pour s'occuper un peu.
    Que celui-ci dépasse la mise autorisée n'inquiète absolument personne, puisqu'on commence à contrôler à partir de 100 millions. Dans ces conditions, facile pour le "top management" de ne pas être au courant, puisque les "inspecteurs internes", "auditeurs" et autres "contrôleurs internes", tous aux ordres du même patron, le banquier lui-même, ferment les yeux jusqu'à une somme complètement délirante. Confier de l'argent à de pareils irresponsables confine à la folie furieuse !
    Enfin, que l'Etat fasse confiance aux "experts comptables" au motif que "c'est la norme" est absolument hallucinant quand on voit où tous ces experts nous mènent. Changeons la norme !
    De toute cette logorrhée, il ressort toutefois:
    1°) Que la Société Générale, ignorait tout des agissements de son trader et que ça l'arrangeait bien, puisque qu'elle savait en agissant ainsi, l'Etat mettrait la main à la poche du contribuable pour éponger ce qu'il faut bien nommer une dette de jeu. Un mensonge "de bonne foi" reste un mensonge.
    2°) Que l'Etat préfère sauver des banques qui ne produisent absolument rien, pour pouvoir ensuite faire nommer au FMI un de ses représentants, qui rançonnera ensuite les Peuples, sans doute pour pouvoir continuer à financer les banques.

  14. Willow dit :

    Tu as raison Jean-Luc de t’attendre à soulever de l’incompréhension. Si comme toi je n’ai jamais cru que Jérôme Kerviel agissait sans l’aval de sa direction, je suis loin de pardonner à tous ces mecs le mépris qu’ils ont montré vis-à-vis du travailleur lambda. L’ennemi à un nom c’est le capitalisme, mais il a aussi des bras. Que son implication n’ait pas l’ampleur qu’on lui attribue ici ou là je l’accepte bien volontiers, mais dire qu’il est innocent je trouve que tu pousses un peu le bouchon. Ou alors innocent, mais à l’insu de son plein gré.

  15. PG PAULETTE dit :

    @ Sophie Clerc
    Je ne m'insurge pas contre les producteurs fruitiers et les agriculteurs. Je n'ai voulu faire qu'un rapprochement de responsabilité. Les uns traitent leur production afin de pouvoir avoir le bénéfice pour vivre et si possible un peu plus, cela dépend de la taille de l'exploitation. Pour que celle-ci soit rentable, ils utilisent des produits nocifs qui se répercutent sur la santé des consommateurs, c'est légal. J. Kerviel exerçait un métier légal, qui consiste à prendre des risques, encouragés par ses supérieurs. Ces deux cas quoi qu'ils connaissent le danger continuent malgré tout pour avoir plus de bénéfice. Donc c'est l'envie de plus d'argent qui motive. Les uns pour faire fructifier leurs entreprises, l'autre pour satisfaire davantage le banquier qui l'emploie et ainsi lui aussi avoir une meilleure rémunération, mais ce qui est inadmissible c'est le comportement de la banque qui se sert de lui comme d'un pion, pour cacher la perte, suite à des opérations douteuses. Oui je comprends que les difficultés financières soient pour quelque chose au niveau de pratiquer du bio. C'est la raison pour laquelle la sixième république est indispensable avec de préférence Jean-Luc Mélenchon président et une nouvelle constitution. Et l'abolition d'emplois de traders ou tout au moins que le remboursement de perte soit payés par les contribuables que nous sommes.

  16. Willow dit :

    @ PG PAULETTE
    Un produit nocif est nocif quel qu’il soit. S’il fallait dédouaner toute action nocive sous prétexte qu’elle permet d’avoir une meilleure rémunération, on va avoir du mal à expliquer ce qu’il est bon de faire ou ne pas faire. Je croyais que le but désiré était d’œuvrer pour le bien de tous. Avec de tels propos, nous sommes loin du compte. Le coup du responsable mais pas coupable, on connait. Maintenant bio ou pas bio on s’en fout, ce que l’on désire c’est avoir des aliments sains et des politiques humaines. Une dernière chose, ne soyez pas plus Mélenchoniste que Jean-Luc. Il ne manque jamais de le rappeler, lui ou un autre, l’important c’est le réel changement.

  17. Ouilya dit :

    Il y a un sacré malentendu lorsque l'on parle de la culpabilité de Kerviel en tant que trader. Il ne peut être coupable de pratiquer une fonction légalisée par des lois, OK ?
    Ce n'est pas lui le coupable, mais ces lois qui lui permettent d'agir sous la responsabilité d'une hiérarchie, comme tout travailleur. Ce sont ces lois qui sont à remettre en cause, pas Kerviel.
    Monsieur Mélenchon ne fait que mettre en exergue cette situation scandaleuse.

  18. kontarkosz dit :

    Quelle mouche te pique Jean Luc d'aller associer le parti de gauche à la défense de l'innocent Kerviel ? Dans ma section ça rue dans les brancards, car il y a loin de la coupe aux lèvres du pur nectar originel que serait ce garçon, et que tu te proposes de faire avaler à nos concitoyens, car je m'interroge sur ma capacité sémantique, rhétorique, et politique à vouloir m'attacher au combat si soudain qui t'occupe aujourd'hui et ainsi le faire partager aux Français de toutes conditions que je rencontre sur les hebdomadaires marchés.
    Certes à intellectualiser cette cause au service d'un homme pour que justice lui soit rendue, est un bel et noble cheminement, empruntant ainsi les pas de Zola, mais je me vois mal ceint de ma robe d'avocat dans cet improbable tribunal au décor poissonnier ou légumier, asséner ma plaidoirie au service d'un homme qui n'a cherché qu'à travailler à ses propres intérêts, à celui de sa banque et non à l'intérêt général.
    Salutations Républicaines !

  19. Brunofp dit :

    Jean-Luc Mélenchon a souleve un debat nécessaire. Il aurait pu le commencer de diverses manières! "Kerviel innocent ou coupable comme nous tous !", "Kerviel la victime coupable ?", etc. et donc "Kerviel innocent!", cela me convient tres bien, car si il y a des têtes a couper, ce n'est certainement pas celle de Kerviel qui n'était rien d'autre qu'un intoxiqué de "l'oseille". Justement, on a l'occasion de le désintoxiquer et de lui faire prendre conscience a quel genre de partie de poker il se livrait, les conséquences, et lui montrer a l'évidence la face cachée de ses employeurs. La véritable question ne serait ce pas comment remplacer un système international d'une complexité démoniaque (dans cette histoire d'argent, on ne sait plus qui est qui et vers quel objectif on se dirige réellement si il y en un) d'une perversité évidente au profit de quelques grosses fortunes et de leurs esclaves (banquiers) sans risquer de faire pire qu'eux?

  20. Jean Jolly dit :

    @ Un banquier de passage.
    Merci, tu viens de confirmer ma position envers la banque spéculative, à savoir qu'elle ne sert strictement à rien d'autre que d'engraisser des porcs à l'apparence humaine, sauf que dans le cochon il n'y a rien à jeter contrairement à ce système mafieux.
    A l'origine, Jérôme Kerviel est tombé sous les feux médiatiques malgré le peu d'importance d'un tel personnage et de ses congénères professionnels sur l'opinion publique. A l'époque, il était bien pratique pour la médiacratie de l’exhiber comme une "conquête" de la justice: "Ma bonne dame, ce type a volé cinq milliards à la Société Générale, il est normal qu'il soit punit".
    Telle est la cynique manière de nous informer sans vouloir délibérément entrer dans le fond du sujet et notamment sur les garde-fous généralement mis en œuvre dans ce genre de transactions. Ce type a tout du profil de lampiste idéal. Bingo ! Nous, contribuables (toi, moi, et les autres) avons payé un milliard, virgule, sept cent millions d'euros à une banque maffieuse en cheville avec des élus de l’État... il y a de quoi pester contre ce système.
    Il tombe bien le Jérôme, avouons-le, il nous sert et nous allons le servir par notre méthodologie du droit du travail qui est identique pour tous. L'affaire Kerviel (entre autres) permet de mettre en lumière les dessous de l'arnaque quotidienne que nous subissons.

  21. grya26 dit :

    Bravo et merci J L Je suis tout à fait d'accord avec ta démonstration qui m'ouvre les yeux sur le fond du sujet qui lui m'avait totalement échappé. Le tour de passe passe est démontré de façon si évidente que l'adhésion à ton plaidoyer n'en est que plus aisée. Une question reste en suspend; Comment le faire connaitre largement du grand public? Car bien sûr les charognards ne vont pas s'entre déchirer.

  22. Scarlet O'hara dit :

    Bonjour.
    Je remercie Jean-Luc Mélenchon pour l'ouverture d'esprit de son blog qui permet entre autres la prise de conscience politique du sujet parlant et d’élargir le champ du travail de recherche linguistique sur la langue et les jeux de la langue. Je regrette par contre les idées reçues telles que il y a loin de la coupe aux lèvres.
    Républicainement votre. Bonne journée à tous.

  23. François LEFEBVRE dit :

    @Durluche 442
    Je ne vois pas en quoi le fait d'être un lampiste fait de lui un innocent !

  24. Monique dit :

    Merci à Jean-Luc Mélenchon d'entrer dans la bataille avec tout le poids de sa conviction. Merci pour cette démonstration lumineuse et d'une rigueur implacable. Le comité de soutien à Jérôme Kerviel signale cet article qui récapitule les dysfonctionnements majeurs du procès en appel, sorte d'état des lieux.

  25. Willow dit :

    Aux prud'hommes le 4 juillet, une injustice qui nous coûte 1,7 milliard d'euros !
    On parle bien ici d’une injustice qui revient à faire porter au seul Jérôme Kerviel la responsabilité de pertes monstrueuses. La pédagogique analyse de Jean-Luc démontre (personne ici ne semble mettre en cause cette analyse) que si cette injustice n’est pas reconnue le 4 juillet, le coût de 1,7 milliard d’euros sera confirmé et effectivement payé par les contribuables (moins les fraudeurs). L’injustice est avant tout de nier les responsabilités de la banque en faisant porter la responsabilité au seul Jérôme Kerviel.
    Dans son commentaire (468) Ouilya nous dit « Kerviel ne peut être coupable de pratiquer une fonction légalisée par des lois ». Je suis en parfait accord avec lui. Seulement voilà la loi autorise le métier de trader (combien sont-ils ?) mais en aucun cas les écarts à la réglementation. Ce que démontre l’analyse de Jean-Luc, est l’existence d’une association de malfaiteurs pris la main dans le sac d’une magouille financière dont le but est ne pas assumer ses pertes. Si la banque avait assumé ses pertes, l’affaire Kerviel n’existerait pas. Le 4 juillet aux prud’hommes il va être question de licenciement abusif ou non (définir le degré de responsabilité de chacun et la pertinence des sommes qu’on lui réclame). Si licenciement pour faute lourde il y a, il ne doit pas être le seul à le subir et à rembourser les sommes perdues. A mon avis, de cela il est coupable évidemment, mais au niveau qui est le sien, ni plus ni moins. L’injustice est donc bien qu’il soit le seul à payer. Pour le reste, c’est-à-dire la manipulation mafieuse débouchant sur le versement de 1,7 milliard d’euros par l’Etat (donc nous) sa responsabilité n’est en rien engagée ni de près ni de loin.

  26. kontarkosz dit :

    @ Scarlet O'hara 473
    Je regrette par contre les idées reçues telles que il y a loin de la coupe aux lèvres.

    C'est pourtant la distance qu'il me faudra pour analyser "l'innocent" signifiant...

  27. Un banquier de passage dit :

    Quelques points:
    « la loi autorise le métier de trader »
    Trader c’est acheter et vendre pour un profit. Votre brocanteur aussi est trader, a sa façon. On ne peut pas interdire de trader, on peut juste taxer les transactions (c’est stupide, ça c’est mauvais pour l’économie) et les profits (c’est déjà fait, les fameux 33%).

    "Ce que démontre l’analyse de Jean-Luc, est l’existence d’une association de malfaiteurs pris la main dans le sac d’une magouille financière dont le but est ne pas assumer ses pertes."
    En fin de compte, toutes les pertes ont été assumées. L'état n'a pas touche d'impôts sur un profit n'ayant pas existé. Rien que de très naturel. La seule chose non habituelle est que les pertes ont été reconnues après coup et donc des impots rembourses. Mais c'est classique. Resident au R-U, il m'arrive de marquer sur mes impots des montants estimes de revenus, puis d'ajuster a la feuille suivante. (c'est pas si facile la vie de banquier, on a meme pas le temps de preparer des impots corrects!)
    Maintenant, si vous croyez qu'un PDG va organiser ce genre de magouilles, vous vous trompez. Ce serait un peu comme un directeur de supermarché qui casserait un pot de confiture (une perte, mais "naturelle") et tuerait le vigile (un acte franchement répréhensible, comme de signer des comptes non sincères) pour le cacher.
    Par ailleurs... pour quoi faire ? Toutes les banques ou presque ont perdu des milliards sur les sub-primes. Il n'y aurait pas eu de honte pour la SG à perdre 3 ou 5 milliards ainsi. En revanche, franchement, la... ils sont passés pour des guignols.
    Pour prendre une analogie dans le BTP, c'est comme si une entreprise avait fabriqué un immeuble qui s'effondre pendant un tremblement de terre. Ils ne vont pas cacher la vérité (on s'est plante dans nos calculs) en inventant un truc vraiment honteux (on a confondu de ciment et le sable).
    En terme de responsabilite morale, il y a eu plein de gens vires en dehors de JK. Et...

  28. Willow dit :

    @ Un banquier de passage
    Admettons que la seule chose inhabituelle soit que les pertes aient été reconnues après coup. Tu veux sans doute dire « obligées d’être reconnues » après coup. Une fois admises, la banque assume ? Non car en faisant retomber la faute uniquement sur Jérôme Kerviel elle tente de se dédouaner pour éponger une partie de ses pertes.

  29. Maximilien R. dit :

    La Révolution Citoyenne passe. Le banquier anglais aboie toujours...
    Donc, mon brocanteur n'est pas un trader, lui, au moins, me vend quelque chose de tangible et ne profite pas de la prodigalité de l'Etat envers les voleurs institutionnels protégés par privilège.
    Se réfugier dans les paradis fiscaux et donner des leçons, Bravo.

  30. Willow dit :

    @ Un banquier de passage
    Reprenons ton exemple : Dans le BTP, c'est comme si une entreprise avait fabriqué un immeuble qui s'effondre pendant un tremblement de terre. Ils ne vont pas cacher la vérité (on s'est plante dans nos calculs) en inventant un truc vraiment honteux (on a confondu le ciment et le sable).
    Si l’on veut coller réellement au scénario, ils auraient dit dans un premier temps « on ne pouvait prévoir le tremblement de terre » puis une fois que le non-respect des normes de construction découvert ils auraient inventé un truc vraiment honteux comme tu le dis « c’est la faute de notre meilleur ouvrier qui, de son propre chef, n’a respecté les normes ». C’est un film burlesque que tu nous présente là non ?

  31. Max Bézard dit :

    Ce banquier de passage (à la Société Générale?) n'est pas sage. Serait-il inconsciemment de notre côté que cela n'étonnerait pas. Il commence par un "malheureusement" dès son entrée qui laisse dubitatif et tend le bâton à chaque étape de la démonstration. Mon commentaire ne tient cependant qu'à réagir à la malhonnêteté facilement décelable dans l'amalgame volontaire des 33% d'imposition et des 33% d'amortissement des pertes pour fraudes.
    Du troc par langage de pacotille, voilà tout ce que vous offrez du haut de la certitude que nous n'y comprendrons rien. C'est raté monsieur le banquier effectivement de passage. Vous ne prouvez que votre perfidie.
    Encore sociétaire de la S.G, je me demandais, il y a peu avant la relance de cette affaire, le pourquoi de mon laxisme de n'avoir pas encore changé cet hasard des faits. J'ai ma réponse: liquidation et ventilation de mon compte le 4 juillet 2013.

  32. Un banquier de passage dit :

    [Edit webmestre : Contrairement à ce que votre pseudo laissait espérer, vous n'êtes plus vraiment "de passage" là ! On dirait même que vous tapez l'incruste... Ce blog n'est pas le lieu pour vous livrer à ce genre d'intox. Vous étiez le bienvenu au début, comme tout le monde. Vous ne l'êtes plus.]

  33. Yves dit :

    Si comme l'article tend à le démontrer, Madame Lagarde a, à tort, distribué gracieusement notre argent à ses copains banquiers, il faut saisir la justice.
    La finance est une pieuvre aux tentacules géantes.

  34. claude P dit :

    Bonjour,
    Bon courage, mais, tant que l'actualisation des représentants du peuple ont toujours comme référence le CNR de 45 cela perdurera. La base, avant toutes actions de politique devrait-être, le revenu individualisé avec ou sans travail et nul ne devrait posséder plus que celle ou celui qui a moins. C'est la raison pour laquelle nous ne pouvons être en accord avec un revenu de 1 à 20. Inégalité.
    Cordialement

  35. Philippe dit :

    Je cite un proverbe pour illustrer la responsabilité de l'employeur.
    "Qui ne dis rien consent..."

  36. francis dit :

    Je suis en plein accord avec votre analyse et au delà du cas J Kerviel, c'est la question du droit à la vérité et à la justice qui est posée.

  37. Himalove dit :

    Une brillante défense, écrite avec panache. Dommage que Jean-Luc ne porte pas plus souvent la robe d`avocat et ne viennent défendre, dans la salle des pas perdus, ceux et celles que la lumière ignore.
    La collusion entre justice et établissement financier est évidente. Tous les braqueurs de banque vous le diront. C`est avec la complicité des juges et de la police que les banquiers escroquent les assurances en encaissant plus qu`il n`a été volé.

  38. Gaspard dit :

    La démonstration est brillante et correspond assez bien à ce que je me suis dit spontanément au début de cette affaire et que je continue de penser. Mais, il y a quand même un point assez important que j'aimerais que vous précisiez. Vous écrivez : "Oui mais direz-vous la banque doit quand même éponger la perte des 4,9 milliards dont elle dit que le seul Kerviel est responsable ! Oui, bien sûr. Attention c’est là qu’est la ruse finale. Kerviel a été condamné à rembourser 4,9 milliards à la banque ! Celle-ci peut donc inscrire cette recette à venir dans son bilan… un pur jeu d’écriture permet d’inscrire une perte et sa contrepartie sans autre forme de procès." Ce n'est pas tout à fait exact. Je ne suis pas un expert en comptabilité, mais il me semble que ce jeu d'écriture ne peut être que temporaire. En effet, comme vous le dite, tout le monde - y compris la banque, ses actionnaires et ses créanciers - sait que Kerviel ne remboursera pas. La créance est donc plus que douteuse. Ces 4,9 milliards sont du vent et ne peuvent rester à l'actif. Donc c'est quand même une perte comptable ! Ou alors, il y a une astuce qui permet de la lisser dans le temps. C'est un point crucial de votre démonstration mais le plus faible me semble-t-il. Alors j'aimerais que vous ou quelqu'un d'autre apportiez des détails, même techniques, sur ce sujet.

  39. Davidou dit :

    Je suis impressionné par la qualité de votre démonstration.

  40. Max Bézard dit :

    A Gaspard,
    C'est le pouvoir de la plume que de rayer leurs dettes. De la monnaie de singe, fausse même, disent les plus instruits qui ont compris le monopoly. Une digne civilisation devrait oublier le mercantile. Ou la tour vacillante tombera une fois de plus du côté où elle penche.

  41. Jip11 dit :

    Oui, JK est innocent.
    En effet, si l'on considère subsidiairement son activité comme coupable, c'est sa banque qu'il faut condamner puisqu'il était employé par elle pour cette activité et pour rien d'autre. Faire payer les lampistes est typique de la caste qui se montre incapable d'assumer ses erreurs et, surtout, se protège en enfumant les esprits.
    Une révolution devrait prochainement faire tomber tous ceux qui sont assis sur la grosse branche.

  42. JF Clopeau dit :

    Je ne sache pas que Dreyfus ait été monarchiste.

  43. Patoche dit :

    Beaucoup d'employés de banque savent que ce qu'on reproche à Kerviel n'est pas possible car les banques ont installé des verrous qui s'appellent "pouvoirs" et "juridictions" et qu'il n'est pas vraisemblable que Kerviel ait pris les risques qui lui sont reprochés sans que ses soi-disant opérations soient "validées" par sa hiérarchie. Dés le début de cette affaire, j'ai affirmé que c'était une cabale montée par la Société générale et qu'elle avait désigné "une tête de turc". Je ne pensais pas qu'ils iraient si loin dans leur acharnement et me disait même (au début) qu'il était peut-être complice.
    Par contre, je me demande si les syndicats de la Société Générale (toutes tendances confondues sauf les syndicats "patronaux) voire des fédérations sont derrière lui. Si ce n'est pas le cas, il n'y a plus grand chose à attendre du syndicalisme dans les banques.
    Encore bravo pour cet acte courageux, Monsieur Mélenchon, comme je vous l'ai dit hier lors d'une fête dans le sud de la France.

  44. gamanu dit :

    L'absurdité de ce jugement ne doit pas passer. Sinon, c'est vraiment à désespérer de l'être humain ! Merci à vous de veiller tant au grain. En espérant que les vacances ne plongent pas dans l'indifférence et la bêtise !

  45. doublier dit :

    J'attendais depuis longtemps une telle déclaration. Bravo, merci!
    Kerviel est un fusible, un pion. Il a travaillé pour son employeur et en étroite collaboration et connivence avec lui. Depuis quand, par voie de jugement, fait on payer aux salariés les pertes de leur patron ? C'est un énorme scandale. Kerviel faisait un job de bourrin. Vous tous qui faîtes aussi des jobs de bourrins, soyez solidaire de celui qui porte le chapeau pour vous tous !
    Je ne m'inclus pas. En effet, m'étant révélé définitivement incompatible avec ce système, j'ai au moins l'avantage et la dignité d'en être pour une très grande part, exclus. Pas toujours facile matériellement mais tellement satisfaisant moralement !

  46. Thierry M dit :

    Je travaille dans une activité commerciale d'un grand groupe mondial trés hiérarchisé, comme le sont les banques. Il est de la toute première évidence que dans ce type de cas, il y a soit incompétence flagrante des supérieurs hiérarchiques dont le rôle majeur est le contrôle, soit volonté de laisser faire, jusqu'à ce que çà déraille. Dans tous les cas, aucune personne sensée ne peut concevoir qu'il soit le seul à supporter la faute et à en subir les préjudices, s'ils existent.

  47. coco roco dit :

    J'apprécie l'analyse de Jean-Luc Mélenchon même si intellectuellement j'ai un peu tendance à décrocher à certains moments devant la densité des arguments. Cependant, sans vouloir sous estimer l’ampleur ou la légitimité du mouvement de rue au Brésil, il reste que 1.5 millions de personnes dans les rues dans un pays qui compte près de 200 millions d'habitants, ramené à la France, ça équivaut 400 mille personnes.On est loin des grandes manifs que nous avons eu au moment de la réforme des retraites par exemple... ou bien quelque chose m'échappe-t-il ?

  48. madazouti dit :

    Pour ne pas laisser le champs libre aux cynique repus de puissance !

  49. Jean-Paul dit :

    Toute personne ayant travaillé pour un grand groupe commercial ou industriel sait que les risques financiers importants sont analysés par les supérieurs hiérarchique et remontent tôt ou tard par le contrôle de gestion et la hiérarchie à la tête de l'entreprise quand ils sont importants.
    Depuis le tout début toute personne un tant soit peu sensée a compris que JK n'est pas le seul impliqué et était éventuellement innocent.
    Depuis le début la direction de la banque est suspecte et le gouvernement a nécessairement donné un feu vert à la fable de la SG. Que la vérité surgisse. Ah tiens, au fait, M.Moscovici n'a pas été très actif sur ce dossier!(?).
    Michel Bouton est quand à lui est sorti par le haut de cette affaire, parti en retraite avec un parachute doré.

  50. divine31 dit :

    Pour les mineurs grévistes de 1948. 17 mineurs et leurs familles obtenaient la reconnaissance de licenciements abusifs en 1948 et 1952. La même Lagarde a fait appel pour 90 000 euros pour l'indemnisation de mineurs « au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat » (sans rire). Suite à cet appel, le pourvoi en cassation de Mme Lagarde abouti, et la condamnation de l’Etat est annulée. Les trois mineurs encore vivants ne percevront pas leurs royales indemnisations.
    Dans le même temps, Lagarde accorde 450 millions à Tapie et 1,7 milliard d’euros à la Société Générale. Sarkozy toujours en liberté. Escroquerie en bande organisée, les gros titres des journaux, et personne ne tombe de tous ces gros bras parmi toutes ces huiles ! Selon que vous serez puissant ou misérable le résultat n'est pas le même ! Lagarde, les riches lui disent toujours merci. A quand tous ces gens en prison ?
    Y en a marre de voir des petits voyous condamnés a des années de taule par ce que ils tentent de survivre à leur manière, alors que tous ces politiciens, financiers véreux, escrocs et voleurs de notre argent s'en tirent sans une égratignure et continuer leurs saloperies avec tous les honneurs. Et nous, on nous refuse un départ à la retraite à 60 ans avec un taux plein.! Rendez nous notre argent, qu'on en fasse enfin quelque chose !


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