27mar 13

En route vers l’Europe allemande

Ce billet a été lu 57  905 fois.

La drôle de démocratie des partisans de la collectivité unique

Communiqué du Front de Gauche du 30 mars 2013

D'ici quelques jours, tous les Alsaciens auront reçu dans leur boîte à lettres le matériel officiel de la campagne en vue du scrutin référendaire régional du 7 avril. Ils comprendront bien vite que leur liberté de choix est méprisée : ce matériel censé être explicatif, est outrageusement partisan. Cette circulaire ne laisse pas de place à un débat contradictoire et oriente le vote de l'électeur en présentant ce projet de nouvelle collectivité territoriale d'Alsace comme un gage d'"unité d'efficacité et de proximité pour l'Alsace !"…

Lire la suite…

non_au_cta

L’essentiel pour moi c’est l’accélération de l’histoire qui se produit en ce moment avec l’épisode Chypriote. Le titre du « Monde » résume l’épisode géopolitique et financier : « Le FMI et Berlin imposent leur loi à Chypre ». Berlin ! C’est officiel, la carte de la puissance a changé en Europe ! Et pendant ce temps la France est tétanisée par des chefs sans consistance qui se rêvent en « bon élève de la classe européenne ».

Dans la semaine la carte des puissances médiatiques en France aussi est passée cul par-dessus tête. C’est de ce qui était considéré comme la périphérie du système médiatique que sont arrivés à destinations deux munitions de fort calibre démocratique. Mediapart avait donc raison ! Que ce soit dans l’affaire Bettencourt ou dans celle de Cahuzac, il y avait bien matière à investigation judiciaire ! Mesure-t-on la portée de cet événement ? Non, bien sûr ! La vie continue comme si de rien n’était. La caste a pourtant défendu comme un mur spongieux tous les incriminés. Et tout s’écroule en même temps. Trois puissants au tapis : Sarkozy, Cahuzac, Lagarde. La même semaine Chypre et combien d’autres symptômes d’un monde à l’agonie. Et on s’étonne de l’Oise ? En rompant la digue avec l’extrême-droite, Valls et les autres solfériniens ont-ils permis le transfert d’une masse d’électeurs socialistes vers le Front national au deuxième tour ? Ce ne sont pas les mathématiques qui le diront mais l’examen scrupuleux des listes d’émargement que la loi permet. Curieuse coïncidence, ces mêmes solfériniens mènent contre moi une grosse guerre au moment même où se déchaîne la propagande du FNJ contre moi.  Et les « grands médias officiels », en fait la périphérie bureaucratique de Mediapart, continuent de leur servir la soupe. On connaît la méthode. Ils ne s’intéressent à aucun moment politique de nos congrès. Mais ils savent fabriquer un buzz sur une affaire qu’ils créent de toute pièce. Puis ils vous reprochent de ne pas « traiter les questions de fond ». C’est ainsi que le congrès du Parti Communiste eut droit à deux jours de harcèlement sur le fait que la carte du PCF n’avait plus de faucille et de marteau. De tout le reste de ses débats on ne sut jamais rien ou presque. En commençant le congrès du Parti de Gauche, nous savions que nous serions traités de même. Nous avions pris nos dispositions. Et c’est bien ce qui se passa. Oserais-je, d’une façon plus chimiquement pure que nous l’avions imaginé. Surprise : de bien des façons l’affaire tourna délicieusement à la déroute de nos adversaires solfériniens qui sombrent dans le ridicule. Je raconte ça.  

En passant par le congrès du PG

Un congrès du PG est devenu une grosse machine. Très grosse. Dans tous les compartiments d’action, les chiffres me prouvent que je ne peux plus m’en mêler à la bonne franquette comme autrefois, si par hasard j’en avais encore la tentation. Quand je croise Maryvonne qui brasse 12 tonnes de matériel militant à distribuer, la prudence commande que je n’aille pas donner mon avis sur la façon de procéder. D’ailleurs ai-je vraiment une idée sur la question ? La librairie a manié une tonne de livres. Le service d’ordre mobilise plus de cent camarades, la commande technique autour du secrétaire général du congrès Patrice Perdereau fonctionne par talkie, il y a neuf cent délégués dans la salle élus par les organisations de base du parti, il y a soixante-quinze délégations étrangères, et cent cinquante pour les délégations françaises syndicales et associatives.

Lire la suite »

Ici tout est foule ! Je passe dans les allées entre les tables et je ne connais quasiment qu’une personne sur dix, dans le meilleur des cas. J’ai connu le Parti de Gauche comme parti des « ex ». Il y avait beaucoup d’ex ! Ex-socialiste, ex-communistes, ex ceci ou cela. A présent les anciens se sont fait brûler la mauvaise graisse des « ex ». Ils sont redevenus des vraies têtes dures. Et surtout le parti est rajeuni, beaucoup de primo-engagement dans ses rangs. Beaucoup de jeunes et aussi de syndicalistes. En fait par sa composition, comme par la forme du déroulement des séquences du congrès, comme par le ton le style la façon de parler, ce parti ne ressemble a rien de connu sur quoi se repérer. Je ne le dis ni pour le vanter ni pour le diminuer. Je fais seulement un constat.

Pour moi, tout est surprise. Soudain j’entends qu’on se dispute sur un point des statuts ! Mais je ne comprends ni de quoi on parle ni quel est l’enjeu. Le soir des gens crient contre la commission des candidatures dont je ne sais pas qui est membre. Des votes par panachages vont tenir beaucoup de monde réveillé jusqu’à 4 heures du matin à propos d’une liste dont je ne sais à peu près rien sinon qu’un candidat auquel j’étais attaché a vu sa candidature rejetée en suppléant. Pour finir il sera élu quand même. Tout cela et combien d’autres détails me signalent ma nouvelle condition dans le parti que j’ai imaginé et fondé avec d’autres. Autant en prendre acte. Je ne serai plus jamais l’homme qui adorait s’occuper de tout et surtout des détails techniques. D’ailleurs, si je le faisais encore, on m’en voudrait. On attend autre chose de moi. Et surtout pas que je me mêle de l’ordinaire. Le parti vit sa vie sans avoir besoin de moi pour ça. Quand j’y pense, finalement, j’en suis heureux. Mais j’ai un peu la nostalgie du temps où je saucissonnais avec la commission des résolutions. La nôtre est tout simplement infréquentable par moi ! Sous la houlette de Jean-Christophe Sellin et Elisa Martin elle a brassé trois mille amendements, chiffres que je me suis fait répéter pour être certain d’avoir compris ! Cette commission s’est réunie au total cent heures, dont soixante-dix… de nuit. Sans oublier les heures de séances plénières du congrès. Je dois en convenir, je n’en aurais plus la patience. Et peut-être pas la force compte tenu de ce que je dois déjà porter. En tout cas le score énorme des votes favorables dans une salle pourtant peuplée de rebelles mal maniables prouve que la méthode était la bonne. Il fut donc convenu que j’ouvrirais le congrès vendredi soir à huis clos et que Martine Billard le conclurait avant l’ouverture des portes aux amis de la région (ils furent quatre mille) et le meeting final qui a été retransmis par I>Télé et LCP. Et tout alla son chemin pour le mieux.

Ma tâche se concentra donc sur mon partenariat de travail avec Corinne Morel-Darleux pour accomplir ce qui était vraiment pour moi la pointe avancée du congrès, c’est à dire l’adoption du Manifeste éco-socialiste. Elle mène cette affaire parfaitement. Même le débat du texte d’orientation dont François Delapierre était le rapporteur général n’a pu m’impliquer. Il est vrai que j’ai lancé la discussion sur l’Euro. Il est vrai que les points de vue n’étaient pas unanimes compte tenu de la nouveauté de la situation. Il est vrai que ce fut l’angle de plusieurs articles qui parfois n’étaient pas agréables à lire du fait de leur cortèges de citations anonymes. C’est vrai que c’était un sujet capable de nous faire partir en vrille. La manœuvre de Harlem Désir a éteint ce feu médiatique. Disons lui merci. J’ai pu conclure dimanche en toute orthodoxie du programme « L’Humain d’abord », conformément à la déclaration de la commission économique du parti exprimée à la tribune par son nouveau président, Guillaume Etievant.

Grândola, vila morena

Grândola, vila morena
Terra da fraternidade
O povo é quem mais ordena
Dentro de ti, ó cidade

Dentro de ti, ó cidade
O povo é quem mais ordena
Terra da fraternidade
Grândola, vila morena

Em cada esquina um amigo
Em cada rosto igualdade
Grândola, vila morena
Terra da fraternidade

Terra da fraternidade
Grândola, vila morena
Em cada rosto igualdade
O povo é quem mais ordena

À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade
Jurei ter por companheira
Grândola a tua vontade

Grândola a tua vontade
Jurei ter por companheira
À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade

L'œillet : emblème du Parti de Gauche

Cette vidéo a été consultée 56 fois

Le reste du temps, j’ai circulé parmi le village militant, reçu, accueilli des délégations et des personnalités, préparé mes discours, consulté les dirigeants du parti qui touchent aux sujets que je suis. Sans oublier une tournée dans le bassin d’Arcachon auprès des professionnels de la mer. Bien sûr, j’ai surveillé de près pour bien les comprendre, les réactions de la salle aux moments clefs du déroulé. Je pense ici à certaines séquences internationales, notamment quand fut évoquée la mémoire de Chokri Belaïd. Ou bien à des moments symboliques comme lorsque l’œillet fut adopté comme symbole du parti. Cela fut fait en référence à la révolution portugaise de 1974. Raison pour laquelle le chant « Grandola Villa Morena » devint le fil rouge des séquences du congrès et devint à ce point obsessionnel que j’entends encore à cette heure en boucle dans mon esprit ses notes suaves. Tout le monde sait qu’au Parti de Gauche les symboles culturels fonctionnent comme des identifiants collectifs très forts. Ils forment une langue originale. Bout à bout, ils font sens. Le congrès du parti ce sont autant les textes qui s’y adoptent que les affects collectifs qui s’y construisent. Les œillets évoquent une révolution citoyenne si l’en est une. Celle qui, en 1974, abolit la dictature Salazar, mit fin aux guerres coloniales portugaises. Certes sa dynamique interne a été stoppée en cours de route. Ce n’est pas le moment pour moi d’y revenir à cet instant. Je n’en tire qu’une leçon ici : ceux qui n’ont pas de stratégie de conquête du pouvoir ne doivent pas s’étonner de ne pas le prendre. Ils ne doivent pas s’étonner non plus que leurs adversaires qui sont déterminés le prennent effectivement. Quoiqu’il en soit, le lien entre notre époque et la révolution des œillets de 1974 a d’abord été fait dans la rue par la nouvelle génération de protestataires. « Grandola Vila Morena » se chante dorénavant dans la péninsule à toutes les manifestations et commence à se chanter partout dans le monde où l’on veut dénoncer la dictature de la finance, du FMI et ainsi de suite. Pour moi, ce lien avec la dernière tentative de révolution en Europe de l’Ouest fonctionne comme un symbole. Il dit quel est à nos yeux le nouveau centre de gravité du processus de la révolution citoyenne pour la période : l’Europe du sud. « Grandola Vila Morena » est beau et grave comme ce que nous voulons faire. Je vous propose un lien vers une version à voix féminine et un autre à voix masculine.

Ce petit récit superficiel ne serait pas honnête si je n’ajoutais pas que, oui, bien sûr, je suivais de près la manœuvre de guerre et ses divers épisodes à mesure qu’étaient tirées nos munitions depuis la tribune. La cadence de tir était superbe. Tous les coups n’ont pas percé le blindage médiatique mais la salle goûtait les tirs. Etievant et son petit film montrant Parisot conspirant contre le pays, Laurence Sauvage faisant acclamer les militants PG d’Air France venant en scène expliquer leur lutte, quels moments ! A la cadence d’une séquence de cet ordre par demi-journée, le rythme entre deux séries d’intervenants sur le texte était en soi une musique symphonique. A son poste de combat particulier, François Delapierre, rapporteur général du texte d’orientation, marqua un coup au but en dénonçant les « salopards ». L’exocet, bien placé dans la cabine de pilotage comme aux malouines, l’adversaire réagit en désordre. Faute de pouvoir répondre sur le fond de la critique adressée à Moscovici d’être co-responsable d’un déni de démocratie et d’une lourde attaque anti populaire, les solfériniens ripostèrent en panique.

Harlem Désir fit donc une faute imprévue en choisissant un angle de tir grotesque : la dénonciation d’un antisémitisme dans ma critique de la finance internationale. Faute aussitôt amplifiée par des imprudents qui, surpris dans leur sommeil et s’éveillant au bruit du coup reçu, tirèrent eux aussi dans la direction montrée par le capitaine affolé. David Assouline et même Jacques Attali, s’indignèrent à la commande sans savoir de quoi il était question. Le ridicule de la fin de partie leur retombe d’ailleurs sur la tête ! Voilà ce qu’il en coûte de faire le pavlovien ! Bientôt surgit la meute des éditocrates qui m’abominent. C’est-à-dire presque tous. En tête, bien sûr, les militants politiques dont je suis l’obsession et la névrose : l’inénarrable Aphatie et Jean Quatremer. Ils se ruèrent pour taper sur le même clou, sans avoir rien vérifié. Puisqu’en politique médiatique on ne peut pas trier sur le fond, je peux dorénavant trier sur le pont. Dorénavant je distingue deux sortes d’adversaires. Il y a ceux qui n’aiment ni ce que je dis, ni ce que je fais, ni ce que je suis et qui sont en guerre avec moi. C’est bien leur droit. Et que serait une démocratie sans points de vue contraires ? Que serait une joute sans passion ? Que serait une adversité sans une bonne sauce piquante de détestation mutuelle ? Je ne pourrais tout vouloir conflictualiser pour conscientiser et refuser ensuite les coups que l’on prend dans le conflit. Mais il y a aussi les autres. Les bureaucrates du combat. Pour eux c’est un job, rien de plus. Ils tirent mécaniquement, sans regarder les munitions qu’on leur passe dans les mains. C’est ainsi que Copé se fit le petit perroquet d’un argument dont personne n’avait dû lui dire qu’il venait du Front national ! Puis madame Kosciusko-Morizet répéta en aggravant sans avoir davantage regardé de près. Ces stupides m’accusaient déjà d’être antisémite. Et déjà avec un argument des plus bizarres. Il s’agissait du soutien qu’apportait à ma candidature à l’élection présidentielle Mikis Theodorakis auquel sont reprochées des paroles inacceptables. A ce moment-là les solfériniens étaient cachés sous la table et se faisaient tous petits. En effet Theodorakis a écrit leur hymne, celui qui se joue dans tous leurs congrès.

Ici on a pu voir plus glauque, si c’est possible. C’est un Harlem Désir nageant dans son costume trop grand de premier secrétaire d’un parti qui se demande s’il existe encore. Ceux-là pensent s’acheter à petit prix des solidarités aveuglées en déclenchant des guerres avec de grosses cibles. Je suppose qu’Harlem Désir s’est cru encore un instant à SOS Racisme. Il pense que ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont donc des racistes. Peu importe. Cette manœuvre cousue de mauvais fil s’est effondrée. Il est intéressant de comprendre pourquoi. En publiant la bande son de l’entretien, Michel Soudais de Politis a fait exploser en vol la manœuvre des solfériniens.

Naturellement la dépêche AFP qui rapporte mes propos n’est nullement fautive. Elle résume. Si vous lisez le décryptage de « Politis » vous voyez bien que c’est une conversation à bâton rompu. Je ne finis pas mes phrases, on devine les mouvements de la main, les mimiques qui remplacent les mots, et ainsi de suite. Qui aurait pu penser à l’usage qui serait fait de dix mots au milieu d’un pareil torrent de paroles ? Qui peut croire que dix journalistes avec lesquels j’ai plus d’un contentieux resteraient sans piper mot, si quoique ce soit avait eu à cet instant une connotation antisémite ! Et si ce n’est par inimitié du moins par morale personnelle ! Les journalistes qui sont là sont aussi des citoyens au moins aussi anti-racistes que moi. C’est donc Harlem Désir et lui seul qui entend juif quand on parle de finance internationale. En ce sens la seule faute morale, c’est lui qui la commet. Nombre de messages qui réagissent aux propos de Désir en attestent. D’autre part j’ignorais que Moscovici fut juif. Comment le saurais-je ? Mais quand bien même ! On ne devrait pas parler de finance internationale parce que l’intéressé est juif ? Mais c’est ça l’antisémitisme ! Ne pas parler de terrorisme devant un musulman ? Ne pas parler de pédophilie devant un catholique ? Qu’est-ce que c’est que cette conception du monde ? Qu’est-ce que c’est que cette vision des juifs, des musulmans et des catholiques ? Je crois à la lutte de classe comme on le sait. Et cette lutte traverse les populations de toutes les religions ! A l’avenir, comme jusqu’à ce jour, je ne tiendrai aucun compte de la religion des gens avec qui je polémique.

Ma claire déclaration sur le cas personnel de Pierre Moscovici devant le congrès du PG et sous ses applaudissements unanimes a moralement détruit la manœuvre des solfériniens. Mais après que les pavloviens aient surgi en meute, la sphère médiatique a eu une réflexe professionnel. Comment se faisait-il que les éditocrates dénoncent quelque chose que les journalistes soutiers, présents sur le terrain n’auraient pas vu ? Ceux-là d’ailleurs, donnèrent vite de la voix. Car la manœuvre contre moi tournait de fait au procès de leur professionnalisme. Enfin, beaucoup de ces gens me connaissent. Cela ne veut pas dire qu’ils m’apprécient. Cela veut dire qu’ils savent, en gros, qui je suis et qui je ne suis pas. Ils connaissent la gravité de l’offense et de l’accusation d’antisémitisme. Et puis ils n’ont pas envie de servir la soupe à une manœuvre à deux balles de ces deux aigles que sont Désir et Assouline. Sans compter que des médiacrates du type Aphatie sont également très loin de faire l’unanimité dans la profession. Tout a donc concouru à faire s’effondrer la manœuvre. Jusqu’à ce point d’orgue que furent les excuses que me présenta Jean Quatremer sur Twitter. J’en fus cloué de stupeur je dois l’avouer. Ce qui a été mon pire adversaire pendant des mois, le mur médiatique sans faille, a volé en éclat en moins d’une journée. Mes adversaires le sont restés mais ce conflit leur a fait découvrir un aspect des méthodes de Solférino auquel ils n’auraient peut-être pas pensé avant cela. Et ils ont du coup touché de plus près l’état de décomposition du dispositif actuel du PS. Merci Harlem !

Chypre soumise à l'Europe allemande

Confusion. Finalement, à Chypre, l'ouverture de tous les établissements a été repoussée à jeudi ! Et encore : si tout va bien d'ici là ! Car le plan arrêté dimanche à Bruxelles est certain d'aggraver les problèmes au lieu de les régler. La confusion est aussi dans les responsabilités. Qu’a fait Moscovici au nom de la France ? Chypre, cahier de brouillon des sorciers du libéralisme ! Chypre cahier de brouillon de la marche à la petite Europe allemande d’où le sud serait expulsé après avoir été saccagé.

Lire la suite »

Si l’on en croit Harlem Désir, Moscovici aurait été mis en minorité dans l’Euro-groupe. Une nouvelle stupéfiante. Personne ne l’a commentée. Trop de honte peut-être ? Pourtant en sortant il s’était réjoui : « L’euro groupe a fait son travail ». Puis il s‘est félicité aussi du nouveau plan qui formellement corrige le précèdent. Mais il a approuvé le mémorandum des mesures d’hyper austérité qui va s’appliquer en plus des mesures bancaires. En quoi consiste la politique de la France ? A dire amen à Madame Merkel, bien sûr. Sarkozy au moins le faisait par convictions libérales. Ceux-là sont juste des petits garçons. Le parlement chypriote ne se prononcera pas sur le plan acté dimanche soir à Bruxelles. Par contre, le parlement allemand votera lui. Car son aval est nécessaire pour que le Mécanisme européen de stabilité puisse prêter l'argent à Chypre. L'Europe austéritaire est ainsi faite : le pays concerné est dépossédé de sa souveraineté tandis que Madame Merkel peut tout bloquer. C’est ça l’Europe allemande concrète.

Sur le fond, l'Union européenne continue de jouer les pyromanes. Lundi, le hollandais Jeroen Dijsselbloem a aggravé la panique. Il est le président de l'Euro-groupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro. Il a déclaré que le plan appliqué à Chypre était un "modèle" pour les futurs plans dans toute la zone euro. C’est exactement ce que j’ai dit au congrès du Parti de Gauche : Chypre est le cahier de brouillon de ce qui va s’appliquer ensuite à toute l’Europe. Selon lui, le fait de mettre à contribution les déposants et les actionnaires dans les plans de renflouement des banques doit devenir une constante dans tous les plans de l'UE. On imagine la confiance que les déposants et les actionnaires peuvent avoir dans les banques après cette annonce. Or le système bancaire est très fragile. Il repose par principe sur la confiance qu'ont les gens dans les banques, et les banques entre elles. C'est encore plus vrai dans une période de crise comme aujourd'hui, et alors qu'on sait que les banques sont remplies de titres financiers plus douteux les uns que les autres. La déclaration du président de l'Euro-groupe était donc très dangereuse. Il a d'ailleurs fini par revenir sur ces propos très vite. Mais il a ainsi fait la preuve de sa totale légèreté. 

Le plan acté dimanche n'est pas acceptable. Il prévoit toujours un prêt de 10 milliards d'euros de l'Union européenne à l'Etat chypriote. Ce plan est soumis à plusieurs conditions. La première condition est la dissolution de la deuxième banque du pays, Laiki. Le gouvernement chypriote doit créer une structure nouvelle adossée à la première banque du pays, la Banque de Chypre. Cette structure devra recueillir les comptes des clients de Laiki dans la limite de 100 000 euros par compte. Au-delà de cette somme, et sauf s'ils disposent d'une garantie particulière, les clients perdront leur argent. La viabilité de ce montage est tellement incertaine que son principal maître d'œuvre, le président de la Banque de Chypre, Andreas Artemis, a démissionné après avoir constaté le contenu du plan.

La structure nouvelle, une "good bank" devra aussi reprendre la dette de Laiki à l'égard de la Banque centrale européenne. Cette dette se monte à 9 milliards d'euros. Les dirigeants européens refusent d'annuler cette dette au motif que cela reviendrait à financer la faillite d'une banque à la place de l'Etat chypriote, donc à financer indirectement l'Etat chypriote. On est en plein délire. Les dirigeants européens préfèrent faire couler une banque plutôt que de rompre avec leur dogmatise libéral.

Toute la crise chypriote vient de là. Si la BCE avait pu prêter à la Grèce, la Grèce n'aurait jamais eu besoin d'annuler une partie de sa dette. Or c'est l'annulation de cette dette qui a porté le coup de grâce au système bancaire chypriote. Bien sûr, le système financier chypriote était déjà hypertrophié. Mais la goutte d'eau qui menace aujourd'hui d'envoyer les banques chypriotes par terre a été leurs pertes dans l'annulation partielle de la dette grecque.

De même, si la BCE pouvait prêter aujourd'hui à l'Etat chypriote, on n'en serait pas là. La dette publique chypriote représente à peine 0,2% du PIB européen. Si le gouvernement de Chypre en est réduit à dissoudre une banque et taxer les déposants, c'est parce que le FMI et l'Union européenne refusent de lui prêter plus de dix milliards d'euros. Or cette somme ne suffit pas à faire face aux besoins de capitaux pour éviter l'effondrement du système financier de l'île. Pourquoi le FMI et l'UE ne veulent-ils pas prêter plus ? Parce que la dette chypriote deviendrait selon eux "insoutenable". Pourquoi serait-elle "insoutenable" ? Parce que les marchés financiers refuseraient de prêter ou exigeraient des taux d'intérêts très élevés. On voit donc que tout le problème vient de l'impossibilité faite à l'Etat chypriote de financer sa dette ailleurs que sur les marchés financiers, en s'adressant directement à la Banque centrale européenne. Les règles absurdes de l'Europe libérale nous empêchent de régler un problème de la taille d'un confetti.

Chypre est pris à la gorge par ses banques et l'UE refuse la voie de secours la plus simple et la moins coûteuse. Dès lors, l'UE exige un plan qui va détruire le pays. Je m'explique. Premièrement, les sommes supérieures à 100 000 euros déposées sur les comptes bancaires des deux plus grandes banques du pays vont être mises à contribution. Les sommes placées dans la première banque du pays seront transformées en actions de la banque pour éviter sa faillite. Le prélèvement devrait toucher entre 30% et 40% des sommes. Quant à celles placées dans la deuxième banque, elles devraient disparaître pour l'essentiel. Cette mesure frappera très durement les entreprises chypriotes qui ont placé leur trésorerie dans ces banques. Déjà, la fermeture temporaire des banques a complètement bloqué l'économie du pays. Le plan va transformer cette situation temporaire en effondrement durable. 

Le plan va entraîner une sévère réduction du secteur financier qui pèse pour la moitié dans la production du pays. Cela pourrait être une bonne chose si cela s'accompagnait d'un plan de diversification de l'économie de l'île et de développement d'autres activités. Mais il n'en est rien. Le plan prévoit aussi des mesures d'austérité, des hausses d'impôts et des privatisations. Cet aspect est peu présent dans les commentaires. Mais il est bien réel. Chypre subira le même sort que la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie etc. C'est d'autant plus vrai que la nouvelle version du prélèvement sur les dépôts ne devrait par rapporter tout l'argent nécessaire.

L'économie de Chypre va s'effondrer avec l'application de ce plan. Il va produire un cocktail explosif : un choc d'austérité, un choc de contraction du crédit car les banques survivantes ne voudront plus prêter, un choc d'incertitude car les citoyens et les entreprises n'auront plus confiance en rien ni personne, et d'autres chocs négatifs encore. Déjà la récession devrait atteindre 10% de la richesse du pays en 2013. Des économistes sérieux tablent sur un recul d'un quart de la richesse du pays dans les prochaines années. Comme en Grèce, le budget du gouvernement chypriote ne sera probablement pas suffisamment doté pour soutenir les programmes sociaux permettant de lutter contre les effets du chômage. La spirale infernale se met en place. Et elle ne repoussera la faillite de Chypre que de quelques semaines ou de quelques mois. Voila où mène l'aveuglement des dirigeants européens.

Ils veulent cacher cette réalité. Pour cela, les eurocrates ont recours à une forte dose d'hypocrisie et de mensonges comme l'a montré mon camarade François Delapierre sur son blog. Ainsi, on nous explique que ce plan va faire payer les oligarques russes qui ont placé leur argent à Chypre. Mais personne ne dit rien sur les dizaines de millionnaires russes résidant à Londres à qui le gouvernement du Royaume-Uni offre un "visa première classe" en échange d'investissement dans le pays. Ni sur les exilés fiscaux anglais qui pullulent à Chypre.

Et si le but est de faire payer les oligarques russes, pourquoi l'UE ne limite-t-elle pas sa garantie aux seuls comptes des résidants européens ? Ainsi, les oligarques russes perdraient tout, et le peuple chypriote ne perdrait rien ou presque. C'est ce qu'on fait les Islandais en refusant de payer les clients étrangers de leurs banques comme le dit si bien Frédéric Lordon à « Marianne » : « C'est bien ce qu'ont fait les Islandais qui n'ont pas hésité à refuser d'indemniser les clients britanniques et hollandais de leurs banques quand celles-ci étaient sur le point de s'écrouler. On ne sache pas d'ailleurs que ces pauvres clients non-résidents des banques islandaises aient eu quoi que ce soit à se reprocher, sinon d'avoir été victimes des promesses de la mondialisation financière et de s'être laisser tourner la tête par des promesses de rémunération accrue… mais sans se préoccuper de la sécurité de leurs avoirs dans des institutions situées hors de leur propre espace juridique – mais il n'est probablement pas d'autre moyen que ces déconvenues cuisantes pour venir à bout de l'esprit de cupidité; on peut d'ailleurs parier que tous ces infortunés déposants resteront maintenant tranquillement chez eux plutôt que d'aller courir la banque en ligne mondialisée pour gratter quelques points de taux d'intérêt en plus. »

Hypocrisie quand les dirigeants européens critiquent Chypre pour être un "paradis fiscal". C'est vrai. Mais pourquoi ne disent-ils rien au sujet du Luxembourg, principal paradis fiscal dans la zone euro ? C'est pourtant un luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui présidait la zone euro jusqu'à il y a quelques mois.

Hypocrise encore quand ce plan est présenté comme punissant les évadés fiscaux. Car ce plan exonère les filiales chypriotes des banques européennes de toute taxe et leurs clients de toute perte. Les principales banques concernées sont deux françaises, la BNP et la Société générale, et deux allemandes, la Commerzbank et la Deutsche Bank. Pourquoi ces banques ont-elles des filiales dans un "paradis fiscal" ? Qui sont les clients de leurs filiales à Chypre ? Pourquoi ne participent-ils pas à "l'effort" demandé aux chypriotes ?

Hypocrisie toujours quand les dirigeants européens refusent de voir dans la crise chypriote une conséquence directe de leur gestion dramatique de la crise grecque. C'est pourtant ce que dit Mario Skandalis, un haut dirigeant de la première banque chypriote dans la presse luxembourgeoise : « Malheureusement, nous avons pris la mauvaise décision d'accepter (en 2012) la décote » des titres publics grecs et « nous avons perdu 4,5 milliards d'euros », soit le quart du PIB annuel chypriote, alors que « nous répondions à une demande de l'Union européenne »".

Hypocrisie enfin quand toutes ces remarques n'ont jamais été faites au moment de l'entrée de Chypre dans la zone euro en 2008. Pas plus que l'harmonisation fiscale n'a été proposée dans le traité de Lisbonne qui l'interdit. C'est pourtant le plus sûr moyen d'éradiquer les "paradis fiscaux" dans l'Union européenne.

Je le redis. Ce qu'il fallait faire, c'est mobiliser la Banque centrale européenne pour écarter tout risque de faillite. Cela aurait immédiatement mis fin à la panique. Et cela aurait permis d'engager une réforme du système bancaire et une diversification de l'économie chypriote de façon plus réfléchie. L'autre option, qui est complémentaire, était de restructurer la dette chypriote, qu'ils s'agisse de la dette de l'Etat ou de la dette des banques. Il était par exemple possible de négocier un étalement de cette dette sur une plus longue période que celle actuellement fixée. Cela aurait rendu plus supportable le remboursement en réduisant les montants à rembourser ou en allongeant les délais. Cela aurait été un défaut "soft" par opposition à une annulation brutale de dette. La garantie du remboursement aurait pu être assise sur les futurs revenus gaziers de l'île ou sur les propriétés foncières et immobilières de l'Eglise orthodoxe de Chypre, premier propriétaire du pays.

Bien sûr, cela aurait préservé aussi les oligarques. Mais là encore, Frédéric Lordon dit les choses crûment : « Dans une situation pourrie, la rationalité est de choisir entre deux maux le moindre. Rien ne surpassant le risque de la panique bancaire, la seule ligne de conduite raisonnable consistait à l'éviter à tout prix – quitte à devoir sauver au passage quelques crapules ». Nous nous serions occupés d'eux ensuite.

Au lieu de ça, l'Union européenne s'enfonce dans une fuite en avant. Le contrôle des capitaux prévus à la réouverture des banques chypriotes risque de ne pas être vraiment effectif ni efficace. Seuls les Chypriotes risquent d'être réellement impactés. L'Etat chypriote risque donc de ne pas ponctionner autant d'argent qu'il le pense. Et nous reviendrons alors à la case départ : celle du risque de défaut de paiement de l'Etat chypriote ou de la banque qui aura survécu. Tant de brutalités anti-sociales et anti-démocratiques pour un résultat probablement minable ! Sauf si le but est d’avancer dans la construction de cette Europe allemande dont les pays du sud de l’Europe seraient exclus, une fois ruinés l’un après l’autre. 

Tags: , ,


348 commentaires à “En route vers l’Europe allemande”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. françois dit :

    Un régal cet entretien sur Europe 1. Jean-Luc a pu développer les mesures de notre programme en rebondissant sur la prestation du social démocrate, le tout dans un calme et une clarté remarquables. Bruce Toussaint a été irréprochable et l'entretien très constructif à mon goût. Rien à voir avec Cohen. Bravo Mr Mélenchon et bravo Mr Toussaint.

  2. vtt 77 dit :

    Faire payer les 75% par les entreprises pour les personnes gagnants plus de 100 000 €, ils doivent bien se marrer leurs dirigeants. Par un artifice financier personne ne va payer. Encore et toujours de l'enfumage.

  3. AkZo dit :

    Critiquer la presse et son rôle mortifére, le manque de courage politique de Hollande, ok. Mais pourquoi recourir à des adjectifs qui renvoient aux ficelles FN pour créer le buzz. Je soutiens le FdG et Jean-Luc Mélenchon depuis longtemps, me suis déplacé à de multiples reprises pour applaudir ses discours, mais là je pense que c'est "too much", on repousse au lieu de séduire, et c'est vraiment dommage...

  4. Michel Berdagué dit :

    Citoyenne 21 à 8 h 06
    De la Présidence française, l'acte en référence de liberté de réflexions et d'actions serait de sortir immédiatement de l'OTAN, bof en laissant un strapontin pour savoir les stratégies à l'oeuvre. Le premier Président de cette Cinquième a eu ce courage là.

  5. Titoune dit :

    C'est géant ! Hollande se saborde tout seul (comme Jospin). Il s'obstine à faire la politique de ceux qui ont voté contre lui, c'est magnifique. Ne dirait-on pas une fin de mandat ? Néanmoins tant que cette politique désastreuse se poursuivra la France s'enfoncera plus encore dans l'abjecte crise et les dégâts seront considérables. En avant le beau peuple de gauche en avant nous sommes prêts à prendre le pouvoir ce sont vos mots enfin presque, mon optimiste en rajoute un peu, mais le sens est exact. C'était en première page de l'Huma du 24 mars ! Alors pour Martigues, les cars sont déjà prêts et j'espère que nous ferons aussi bien qu'au Prado. Boite à outil pom pom pom pom... Cette fois tous les espoirs nous sont permis, vous qui aimez tant le Sud, présentez vous chez vous tout près de la Méditerranée. Le terrain est déjà bien miné par le FN et nous sommes bien seuls malgré une volonté farouche de ne rien lâcher. A bientôt et encore encore merci !

  6. Invisible dit :

    Ça commence à m'énerver sérieux de laisser la droite se baptiser opposition et prendre modèle sur notre manif de la Bastille mais avec des moyens logistiques trop lourds pour être honnêtes et même, ô sacrilège, recopier mot pour mot notre On lâche rien !
    C'est bientôt fini ces mascarades ?

  7. Michel Berdagué dit :

    Du miel, du souffle, des paroles vraies et pleines, face aux discours technocratiques et administratifs de paroles creuses et même dangereuses, voilà pendant plus de 8 minutes un bon réveil matin. Calme, humour, sérieux et gravité , même ce journaliste a bien essayé de couper, mais n'a pas trop insisté et a pu respecter le politique et notre programme efficace.

  8. Pierre Magne dit :

    Mon commentaire dans MdP :
    En effet les masques tombent ! Cahuzac l'avait dit, il n'a jamais cru à la lutte des classes. Hollande, son patron, non plus ! Sans complexe, le Ps oublie son programme, les salopards ! L'élection de dimanche dans l'Oise n'était qu'un prélude. Le Ps n'est plus à gauche, il est au centre. Et le centre ne vote qu'à droite !
    Au moins la situation est claire !

  9. marcopolo dit :

    une très bonne intervention de Jean-Luc sur Europe, le ton est donné, Hollande s'aligne définitivement aux politiques de droite.
    ici

  10. rayana dit :

    La France n'a pas atteint ses objectif de déficit en 2012. Bon. Alors comment pourrait on croire à l'objectif de 3% en 2013, et même en 2014 ? Le problème c'est que pour l'instant l'Allemagne ne semble pas d'accord pour nous accorder une rallonge dans le temps.Comme de toutes façons les politiques d'austérité aggravent les déficits (voir Angleterre, Portugal, Espagne, Italie et bien sûr Grèce) nous sommes à la merci des maitres chanteurs européens. La chaine va craquer à cause des politiques ultra - libérales pratiquées partout. Les pauvres en ont marre de se faire dépouiller pour augmenter les profits des profiteurs.
    Vive la révolution citoyenne, vive la 6 eme république !

  11. Roussel dit :

    Un jour, nous devrons nous confondre en remerciements, tant Hollande est notre meilleur argument, notre plus vive démonstration. Il nous fait gagner un temps considérable. Cahuzac est un enfant de coeur.
    Hollande est désormais dans la posture du chef d'une secte solférinienne qui a réussi un hold-up et est devenue hystérico-inerte.
    Des millions de nos concitoyens se sentent abandonnés, humiliés, les pieds dans le vide.
    Osons! Plus que jamais la "radicalité concrète" infuse. Ça va craquer de toutes parts.

  12. Courrierlecteur dit :

    Double langage: "En 2013, pas d'effort supplémentaire pour les Français" et en 2014, "il n'y aura aucune autre augmentation d'impôts" en dehors des hausses de TVA déjà annoncées. "Pour financer la sécurité sociale nous en reparlerons*". François Hollande (source Nobs). Ou comment dire une chose et son contraire en même temps.

    * Cette phrase est tellement ambiguë qu'il m'a été impossible de trouver deux versions identiques dans la presse (L'Huma, L'Express, Le Monde, Libé...) Donc je ne suis pas sûr de la citation exacte (le sens reste le même). Reste à écouter ou réécouter le discours de FH, mais là, c'est au-dessus de mes forces.

  13. Antraigues dit :

    Au grand journal de France 3 hier soir, réactions et commentaires politiques après l’intervention de F.Hollande : Le FN bien sûr, le PS, l’UMP, le modem, Jean Louis Borloo … et c’est tout. On n’a oublié personne ?

  14. Courrierlecteur dit :

    Précision à ma réaction précédente (164). Cette "phrase" est à prendre au sens large. "Cette citation" convient mieux.

  15. vert pomme dit :

    Émission radio de ce matin. Vous êtes notre contre-poison. De tous les poisons du pessimisme, du "on a pas le choix". D'où qu'ils viennent!

  16. Courrierlecteur dit :

    Chants de manifestations.
    Merci à Jean-Luc dans ce billet, d'avoir enrichi ma culture musicale, révolutionnaire, en me faisant découvrir ce grand classique, cette belle chanson:"Grandola Vila Morena" (Amália Rodrigues pour la version féminine, Zeca Afonso pour la version masculine)
    Et merci aussi, aux réalisateurs du film sur l'Hommage rendu à Hugo Chavez d'avoir attiré mon attention sur cette autre magnifique chanson (chilienne), très stimulante (et assez facile à chanter selon moi, pour manifester):"El pueblo unido jamás será vencido" écrite (1973) par le groupe Quilapayún et composée par le musicien Sergio Ortega. "Au fil du temps cette chanson est devenue un symbole d'unité et de solidarité populaire pour des citoyens opprimés de tous pays luttant pour la liberté et l'égalité, dépassant son rapport direct avec le Chili" (source wikipedia)

  17. pascal dit :

    Le résultat des élections professionnelles (la CFDT quasiment à égalité avec la CGT, à 27% la CFTC et la CFE-CGC à plus de 8%) donnent, en termes de représentativité, la majorité à plus de 50% aux trois organisations qui ont signé l'accord avec le MEDEF. Du coup, le gouvernement va s'appuyer sur cette réalité pour légitimer cet accord qui du coup l'est réellement. Ce n'est pas une bonne nouvelle et ça montre l'étendue du travail à faire.

  18. Alain44 dit :

    Excellente intervention très posée de JL ce matin à Europe 1. J'ai fait un rêve, je voyais le Président à la télé déclarer qu'il s'était trompé de cap, qu'il nommait Mr JL Mélenchon Premier Ministre chargé de former un nouveau gouvernement et de préparer une nouvelle constitution. Hélas! le Président tient bon son cap pour lequel il a été mis au pouvoir à savoir détricoter tout ce qui peut entraver le libéralisme et il lui reste un tâche importante qui est celle de vider le droit du travail de tout ce qui peut encore protéger les salariés de la vague transatlantique qui s'annonce, la France est la dernière en Europe à avoir ce code du travail archaïque. Mais, n'est pas Strauss-Kahn qui veut,lui, aurait su donner une enveloppe de modernité à cette réforme tant voulue par les libéraux. Nous ne savons pas ou ça va craquer, mais ça va craquer s'est sûr, l'argent est toujours pourrie, le problème est toujours posé du contrôle démocratique des banques, il y a du pain sur la planche, courage!

  19. tilk dit :

    C'est incroyable mais... le président est tellement nul avec ses formules du siècle passé, et que j t'embrouille avec mes phrases alambiquées et des histoires a effet de leurre, du français baragouiné et des analyses sur les rustines, que le plus incroyable est que si le second tour était a refaire il serait battu par le récidiviste de droite, machin vous savez. Il n'y a que l'effet comportemental qui change, pourtant tout aussi révulsant, et nous comprenons mieux pourquoi son surnom de flamby ou de gros mou, lors que je le défendais jadis quand il était houspillé par les caricaturistes, juste parce que nous étions voisins. Un salopard de plus, mais tellement il y en a dans cette corporation que l'on ne se demande même plus si c'est fait exprès tellement c'est évident, vive la France avec ça, soyons fiers.

  20. Franck dit :

    Bonne prestation de Jean-Luc Mélenchon ce matin sur Europe 1. Je ne connais pas les convictions de Bruce Toussaint et je m'en fiche, mais j'ai entendu un journaliste qui faisait simplement son boulot et bien. Du coup, pas d'énervement ni de débordement, juste des arguments de fond.
    Alors soyons analytique : le même homme politique, des journalistes différents, des ambiances extrêmement contrastées.
    Donc : Quelle est la variable ? Qui n'est pas capable d'assurer un discussion de fond ? Qui manque de respect à son (ses) interlocuteurs(s) ? CQFD
    Il me tarde le 10 avril à Martigues !
    On lâche rien !

  21. sebidf dit :

    En regardant Mr Hollande hier soir, j'avais l'impression de voir le précédent, les mêmes hochements de tête, la même façon de parler, la même intonation, des clônes, quoi.
    Il est clair qu'il ne changera pas de cap, qu'il va creuser la tombe de la gauche en général (voir les résultats de l'Oise désolé, où le grand gagnant est le FN ou l'UMP, malgré leurs petits problèmes preuve que les Français s'en f.... de tout ça et en aucun cas le fdg qui ne profite pas de l'effondrement du PS).
    Malgré les qualités de notre prote-parole qui doit se battre face à des journalistes toutous qui ne sont là que pour mordre sur ordre de leur maîmaître, je m'inquiète de la perception de notre programme dans la population car Mr Mélenchon (quand j'en discute) est associé au PS. D'où mon idée que Hollande creuse la tombe de toute la gauche, l'aile droite tendance centriste de la gauche (le PS quoi) et la vraie. C'est effrayant pour l'avenir. Copé ou LP, franchement c'est horrible. Cela ne changera que si l'aile gauche du PS crie haut et fort à la trahison et quitte ce navire condamné à couler ce qui redistribuerait les cartes, sauverait la gauche et permettrait la création enfin, d'un front de gauche encore plus grand, un vrai front populaire. Sinon, les gens s'abstiendront, ou voteront (PS car ils "ont toujours" voté PS) ou pire.
    En tout cas, encore bravo pour le combat que vous menez.

  22. henri dit :

    Comme de nombreux citoyens je n'ai pas regardé F. Hollande, j'ai voté pour lui sans aucune illusion et en souhaitant me débarrasser de l'autre mais on pouvait espérer un sursaut démocratique et que les plus faibles soient mieux protégés. Au contraire on assiste à la situation inverse, "plus tu es en difficulté, plus je t'enfonce", dit avec les mots des ouvriers de Renault Flins "les ouvriers, ils sont considérés comme de la m****" (cf. JT de la 2 à 7h30). Effectivement, je n'attends rien de ce gouvernement car il est à la solde des puissants, du fait de ses renoncements successifs face à la Banque Centrale Européenne, face à l'Allemagne de Mme Merkel, face au marchés financiers, face à l'Union Européenne, face au MEDEF. Je sais que nous sommes à un tournant de l'histoire dans une situation dangereuse et explosive qui peut se retourner contre nous avec une montée des conservatismes et de l'extrême droite. Nous avons la responsabilité de serrer les rangs et de nous préparer à un affrontement inéluctable, d'ailleurs la réaction de Pierre Laurent, ferme et offensive pour une personne qui jusqu'à maintenant parlait avec retenue est le signe que notre pays est dans la tourmente. Sachons être le bruit et la fureur pour remporter une bataille qui donne espoir à notre pays.

  23. phil68 dit :

    Même Libé publie en titre aujourd'hui : "Jusqu'ici tout va mal". Et sur leur site, un article porte le titre "Hollande est-il encore de gauche ?"
    Si même Libé s'y met.

  24. Sophie Clerc dit :

    @Franck
    Mais où donc voyez-vous un journaliste différent ? Chaque fois que Bruce Toussain ouvre la bouche, c'est pour essayer de placer Mélenchon dans la position de celui qui dirait systématiquement non pour dire non. Ce journaliste est toujours aussi toxique, mais ses armes se sont émoussées. Ce qui a changé, c'est que J-L Mélenchon s'impose, ne se laisse plus interrompre, Et que ces journalistes à la solde sont à bout d'arguments pour décrédibiliser Mélenchon. Il a tellement perfectionné son mode de communication que leurs tentatives font long feu. Le message passe de mieux en mieux.

  25. rodolphe13 dit :

    Bonjour à tous
    Suite à la lénifiante causerie du président hier soir, je remarque le silence assourdissant des députés et ministres socialistes. Hormis Désir (1er secrétaire oblige !), dont la satisfaction est pour le moins modérée et Belkacem (porte parole du gouvernement oblige !) qui affirme que tout va bien car rien ne change. A noter la réaction très claire de Pierre Laurent qui est sur la même ligne que Jean-Luc Mélenchon ce matin. Ça fait du bien !

  26. Christophe POIROT dit :

    La nouvelle mouture de la taxe à 75%: si une entreprise veut payer aussi cher l'un de ses cadres ou dirigeants, elle devra acquitter le complément, un vrai prélèvement à la source pour riches.
    Pas si sur que ce soit une bonne idée :
    - quelle sera l'assiette pour cette imposition ? Attention à la créativité hors pair des dirigeants en ce qui concerne leur rémunération.
    - viendra-t-elle en moins des bénéfices avant impôts ? Si oui : indolore !
    - elle viendra plomber le budget "rémunération" et ainsi plomber les négociations salariales et donc à la fin c'est le petit salarié qui paiera en non augmentation, voire si l'ANI passe en l'état, en baisse de rémunération pour cause de compétitivité.
    Pour moi : encore une mauvaise idée !

  27. daniel dit :

    Hier soir Hollande "la boite a outils est sur la table". Après le capitaine de pedalo, voilà super bricoleur.

  28. CEVENNES 30 dit :

    Bonjour à tous,
    Le ministère du travail a dévoilé l'audience des syndicats, les syndicats réformistes deviennent majoritaire à la veille du vote au parlement de l'ANI, cette nouvelle est peu commentée après l'intervention du pingouin qui continue de nous piétiner avec l'augmentation de la durée de cotisation.
    Le président bricoleur est mal dans ses pompes, le parti solférinien est à la dérive, la situation se dégrade à la vitesse grand v, finira-t-il son mandat ? Je me pose la question, peut être va-t-on nous rejouer une nouvelle dissolution du parlement, nous le verrons dans le prochain épisode des shadocs.
    On lâche rien !

  29. renault dit :

    Est-il exact que le trader néerlandais qui fait des miracles, version boeuf en cheval, est basé à Chypre ?

  30. naif dit :

    Avez-vous remarqué qu'à chaque fois que le titre de capitaine est suggéré, réclamé, asséné, revendiqué, promotionné pour notre président FH, tout les auditeurs ou téléspectateurs se regardent, plissent les yeux, pouffent, se retiennent, toussent, gonflent les joues et éclatent de rire en prononçant le mot: pédalo. Voyez l'effort que font les dirigeants socialistes lorsqu'il décrivent leur cap..euh chef de guerre, dans la tempê...euh, la crise et sa capacité à maintenir le cap, euh la ligne, euh m....., la politique. Quelquefois un bon mot résume bien la pensée pour longtemps.
    Les carottes sont cuites pour les socialistes. Il faut qu'ils actionnent la fonction télescopique du râteau. Quelques uns s'y risquent sans trop de risques tant qu'ils sont gravement minoritaires. Attention à ce que ce leurre n'attrape pas quelques mouches à l'affût d'un canot de sauvetage. Le vote utile est déjà dans leur lexique et saura leur donner le prétexte et la raison face au FN qu'ils auront contribué à faire monter. Ce scénario Huiste conduira à détruire définitivement l'idée de gauche en France, car s'allier au PS par les temps qui court c'est monter dans une barque sans fond, sans voile et ni moteur.

  31. jpp2coutras dit :

    @155_AkZo
    "Critiquer la presse et son rôle mortifére, le manque de courage politique de Hollande, ok. Mais pourquoi recourir à des adjectifs qui renvoient aux ficelles FN pour créer le buzz..."too much", on repousse au lieu de séduire, et c'est vraiment dommage..."

    D'où qu'elle vienne, la bouzze provoque le buzz qui permet de pouvoir en placer une ici et là dans la médiacrato-lande. Vous avez sans doute remarqué que les invitations se sont multipliées, tout l'enjeu de la manip'; certes le (seul?) but du jeu des médias c'est de buzzer récréatif en faisant claquer le fouet pour faire rugir, en essayant de dompter le lion Jean-Luc Mélenchon et de lui tenir la papatte. Alors chacun y va à la harpie de ces questions stupides qui agacent forcément au jeu puéril de la barbichette! Et ils se croient sans doute malins avec leurs questions à hauteur de vue d'un surmulot fréquentant le même milieu symbolique. Celui qui discrédite le plus le bonhomme, qui va forcément craquer un moment donné, tout en évitant soigneusement les vrais sujets, a gagné une liasse dans sa gamelle et une caresse de son mai-maître.
    Certes cela fait aussi partie de la boite à outils des ultra-conservateurs d'extrême droite fascisante, car, du fait que ces factions anti-républicaines ont pu prospérer dans le rôle d'épouvantail, elles ont accumulé des armes pour imposer leurs pensées simplistes et s'en servent indûment, bien encouragés il faut le dire, en prouvant que plus c'est gros plus ça passe (voir la diffamation contre Théodorakis qualifié d'antisémite par des sympathisants néo-nazis! c'est le comble du comble) Plus fort que les mots-cage les mots-prison, antisémite, populiste etc. Plus définitifs, genre solution finale. Traiter d'antisémite un antiraciste cinglant, c'est grotesque et donc repris en choeur par la basse-cour surtout par les oies du capital piétinant leur fiente.
    Moi aussi je préfèrerais que Jean-Luc Mélenchon utilise sa patience énorme à systématiquement prendre le dessus (comme il réussit à le faire de temps à autre) d'une voix forte et calme en renvoyant d'un revers sec et dru les balles foireuses, en aiguillant directement la réponse sur le blog ou sur le net pour pétarder les marigots journalisteux à la base et déminer les vrais sujets. La bagarre un peu virile effraie. C'est plutôt contre-productif ? Mais ce que vous faites est déjà tellement énorme qu'on ne peut que vous encourager et prendre notre part dans la lutte!

  32. Daniel du 93 dit :

    Et pendant ce temps là le résultat net de la Banque de France passe de 1570 milliards d’euros en 2011 à 3146 milliards en 2012 soit une progression de 100,4 % !
    Banque de France : bénéfice + 100 %, salaires + 0 % ?
    Explication du gouverneur Christian Noyer à la presse : « forte activité de la Banque, effectifs stables, salaires et traitements en baisse » (sauf ceux des membres des organes de direction – gouverneurs, directeurs généraux et membres du Conseil général – qui augmentent de 10 0000 euros) !
    En 2012, le personnel de l’institution financière a eu 0 % d’augmentation du point d’indice. La direction du personnel annonce des négociations salariales en avril… et rappelle que la norme est à l’absence de toute augmentation dans la Fonction publique cette année !
    Partout dans le pays, il devient impératif de se préparer à la mobilisation. Toutes les forces syndicales, associatives et politiques de progrès, les forces du changement, doivent entrer massivement dans l'action pour exiger un changement de cap, pour dire stop aux politiques d'austérité, stop aux licenciements, stop à la casse du code du travail et des services publics.

  33. Poncet dit :

    "La bagarre un peu virile effraie" sans doute, mais il faut pourtant s'y préparer, et y préparer les nôtres. La réacosphère, qui se sent pousser des ailes depuis la manifestation anti-mariage pour tous, n'hésite plus à parler de guerre civile (et France Info relaye complaisamment). Nous ne pouvons ignorer, depuis la boulette de Baroin, l'idée que la bourgeoisie se fait de la démocratie et la place que les personnalités politiques de droite se croient autorisés à y tenir. Hollande ne doit peut-être sa victoire qu'au prix de tractations dont nous ne soupçonnons même pas la noirceur, et il ne restera président de la République qu'à une seule condition : continuer exactement ce qu'a commencé son prédécesseur. Les initiatives socialisantes ne seront tolérées que sur les sujets "sociétaux", c'est-à-dire qui ne touchent pas à la machine à concentrer les richesses (pour reprendre la jolie formule de Paul Jorion). Bien entendu, la réacosphère se berce sans doute d'illusions en voyant la guerre civile à nos portes ; elle n'est pas au centre du jeu. Elle flaire seulement l'opportunité de fanfaronner. Cela veut dire que, dans le beau monde, démettre brutalement un élus de ses fonctions, n'est plus une idée totalement farfelue.

    "Sun Tzu dit : Il est d’une importance suprême dans la guerre d’attaquer la stratégie de l’ennemi. Celui qui excelle à résoudre les diffcultés le fait avant qu’elles ne surviennent. Celui qui arrache le trophée avant que les craintes de son ennemi ne prennent forme excelle dans la conquête. Attaquez le plan de l’adversaire au moment où il naît. Puis rompez ses alliances. Puis attaquez son armée. La pire des politiques consiste à attaquer les cités."

    Attention, pas de méprise : nos armes à nous sont notre pensée, les mots sont nos balles. Point de violence, mais dire les choses le plus justement. "Un habile général ne se trouve jamais réduit à de telles extrémités ; sans donner des batailles, il sait l’art d’humilier ses ennemis ; sans répandre une goutte de sang, sans tirer même l’épée, il vient à bout de prendre les villes".

  34. vert pomme dit :

    Le noeud politique du moment se joue là. Qui favorise la montée de FN ? Le PG ou le PS ? Le PG est assimile aux extrêmes par la propagande du PS. En fait, c'est faux. Nous sommes des républicains écosocialistes de gauche. Mais elle monte, elle monte la petite chanson PS des élections jusqu'au plus petit village du pays. On nous reproche de parler fort. Prétexte. C'est sur le fond qu'on veut nous faire taire. Tout doit se passer chez les bisounours, être consensuel. C'est l’idéologie de droite qui applique là, la loi du "juste milieu". Mais où se trouve-t-il puisque la lutte de classe s'exacerbe ? La notion de juste milieu est une illusion politique de droite. Si on élève le ton, on serait responsables d'une escalade de la violence et on ferait monter l’extrémisme du FN. Alors que c'est parce que le PS a viré cuti à droite que le FN monte. D'autant plus que le FN se sert de nos slogans. Historiquement, le PS finit par donner la victoire à la droite sous prétexte de s'opposer au passage du fascisme, droite qui la donne à l'extreme droite. Or, si de crainte de favoriser la montée de l'extrême droite, la gauche abandonne son drapeau, alors plus rien, plus aucune digue ne vient faire barrage à celle-ci. Notre époque impose, en plus, qu'on perce le mur médiatique. Comment faire pour se faire entendre ?

  35. spartacus dit :

    Notre capitaine de pédalo a parlé, le cap est à droite. Il nous faudra de la cohérence politique, faire des listes avec le parti solfériniens au premier tour des municipales n'est pas envisageable. Le Front de gauche doit rassembler communistes, socialistes écologistes, républicains dès le premier tour face a cette politique droitière, c'est l'avenir de la gauche, la vraie !
    FdG partout c'est la seule solution pour marquer des points aux municipales, pour rebondir pour les européennes est passer devant les solfériniens, les élus sont importants financièrement, mais ce qui compte dans une démocratie c'est le rapport de force pour ce faire entendre et là appliquer le programme l'humain d'abord.
    un militant communiste

  36. poppa dit :

    Tout va bien rien ne marche, le pédalo France coule normalement, le gouvernail bloqué à droite. Quelle horreur, je suis 1 des 4 millions de votants Front de Gauche qui ont permis de mettre aux manettes, le capitaine F.H. résidant de notre presque République et pas vraiment Démocratie. J'au honte, par mon vote, je participe aux malheurs de millions de gens.

  37. Magda Corelli dit :

    Marie Noëlle Lienemann, qui commentait la prestation de Hollande sur France Inter était très fâchée ! Elle a dit tout ce qu'elle avait sur le coeur fermement et calmement. Merci Marie Noëlle, venez nous rejoindre !

  38. Anny Paule dit :

    Voilà des lustres, Jean-Luc Mélenchon avait intitulé la "page" de ce blog : "Plutôt Hitler que le Front populaire".
    Tout est fait dans les médias (tous confondus) pour décrédibiliser notre parole et ouvrir large la porte à MLP, autrement dit, pour que l'extrême droite devienne l'unique recours.
    Il n'y a qu'à comparer la différence de traitement, sur FI cette semaine, entre Jean-Luc Mélenchon et MLP par Cohen : agressivité, parole systématiquement coupée pour l'un (ne parlons pas de l'affreux Slama !) et tapis rouge et indulgence extrême pour la seconde. Seconde invitée sur de nombreux plateaux, comme une vedette ! Remarques acerbes et récurrentes sur le "parler fort" et l'agressivité de notre porte parole, présenté comme un "aboyeur" dangereux.
    Il ne faut pas croire que nos concitoyens soient si éduqués que cela. C'est un piège ! Pour provoquer la discussion chaque fois que je le peux, n'importe où (surtout quand je ne connais pas mes interlocuteurs, en faisant mon marché, par exemple), discussion calme, apaisée, construite, je peux dire qu'il nous reste bien du chemin à faire pour être considérés comme une alternative crédible. Dans l'entre-soi, tout est "rose". c'est autour que se situent les problèmes, chez ceux qui n'ont aucune conscience politique, chez ceux qui sentent que rien ne va, mais qui veulent tenter ce qui n'a jamais été tenté et qui reprochent à Jean-Luc Mélenchon d'avoir été socialiste, ministre et sénateur, alors que l'autre n'a jamais participé à un quelconque gouvernement. L'amalgame est vite fait et il est très difficile de parvenir à convaincre.
    Les gens ont peur. Cette peur est activée quotidiennement par les médias. La gauche, en France, a toujours été suspecte. Alors, la vraie gauche, n'en parlons pas ! C'est le "goulag" ! Le pire, c'est que ceux qui pâtissent le plus des politiques en vigueur depuis des décennies sont les plus réactionnaires et les plus enclins à donner vers l'extrême droite. Sans vouloir jouer les Cassandre, j'aimerais que nous prenions conscience de ce phénomène réel afin d'avancer.
    Hollande va se planter, c'est sûr ! Je ne suis pas certaine que nous puissions changer la donne, hélas. La méthode Coué n'est pas suffisante.
    Ici, nous parlons entre convaincus. Reste à convaincre les autres, et ce n'est pas gagné. Les chiens de garde veillent et la tartine beurrée est de leur côté !

  39. Cartapus dit :

    @ Spartacus
    Bon, puisque je vous ai sous la main, vous allez pouvoir m'aider...
    Ok, FdG partout. Dans ma commune, il faut présenter une liste de 39 noms, dont 19 ou 20 femmes, parité stricte oblige et correctement alternés, c'est à dire motivé-es à tenir éventuellement un poste d'adjoint.
    Si l'on fait le compte des FdG désireux de s'engager dans un mandat municipal, et non déjà élus à d'autres fonctions (on est bien contre le cumul, non?), on doit être une petite dizaine, et assez curieusement, plus des deux tiers de femmes. On va donc manquer d'hommes et de toutes façons, on va manquer de candidats tout court.
    Je ne suis pas certains que dans ces conditions, ne faire aucune alliance locale soit "la seule solution pour marquer des points".
    Par ailleurs, le maire sortant n'est autre que NKM, démissionnaire, et sans relève. Ce qui rend la ville plus facilement gagnable à la gauche. A condition d'être capables de présenter une liste complète.

    Faites un calcul rapide. En 2011, il y avait 556 052 maires et conseillers municipaux dans les 36636 communes de France.
    On le trouve où le demi million de candidats Front de gauche ?

  40. Menjine dit :

    Sans une mobilisation massive, rapide et forte, l'ANI va être voté tel quel, FO et la CGT n'ont qu'un peu plus de 48% des voix, il aurait fallu qu'ils fassent plus de 50% pour pouvoir bloquer l'accord. C'est donc au niveau politique, à l'Assemblée nationale qu'il va nous falloir pousser pour que n'ait pas lieu la liquidation du code du travail. Nos camarades députés vont avoir besoin de notre soutien immédiat et entier.
    Il pédale peut-être mais il sait où il va globalement notre Président, à droite toute.

  41. breteau jean claude dit :

    Nous les nuls nous savions que l'austérité était fatale pour les comptes de la France. Les chiffres tombent ce matin et sont catastrophiques, je crains que la boite à outils de Hollande, dont il nous a vanté l'existence hier, n'est plus celle qu'il faut aujourd'hui. Dommage à un jour prés, pas de chance, vous imaginez un garagiste utilisant une clé à molette pour démonter un moteur ? Qui confierait sa voiture à un tel olibrius. Pourtant c'est la situation de notre pays, maintenant ! Démission l'imposteur.
    L’intérêt du blabla d'hier, c'est la confirmation que le chômage est bien l'axe de la politique de ce pouvoir, Parisot peut partir tranquille, sa ligne sera bien suivie. Vive le chômage, d’où les incantations hollandesques, l'emploi, l'emploi, l'emploi, démenties par les besoins de financement des retraites basés sur un sous-emploi massif et durable. Nous avons désormais la preuve qui nous manquait. Elle confirme la politique européenne sur cette question, tout se tient. Cette révélation n'est pas mineure, elle est utile pour combattre le clan fasciste qui ment sur les causes, non ce n'est pas l'immigré mais la politique poursuivie depuis 30 ans. CQFD.

  42. bastianini dit :

    bonjour Jean-Luc.
    Surtout, un modeste conseil fraternel. Face aux journalistes qui te questionnent, conserve ton calme et ne cède pas à leurs provocations. Ils veulent absolument que tu t'énerves afin de de faire passer pour un excité et un exalté afin de de détruire en flèche lors de leurs commentaires ultérieurs. Bien amicalement et bravo pour ton combat et ta droiture. La vérité fera son chemin.

  43. Sophie Clerc dit :

    Bastiani, je ne suis pas de votre avis. Le terminal de l'interviewé n'est pas le journaliste provocateur mais le public auditeur. Le public qui souffre a besoin d'entendre un défenseur énergique qui ne craigne pas d'appeler un chat un chat. Tout le monde a aujourd'hui envie de ruer dans les brancards. J-L Mélenchon dose les décibels requis pour permettre au public de se reconnaître dans son discours. Excellent contraste avec l'huile de ricin Hollande, ce discours lisse et parfumé gluant et vide de sens.

  44. naif dit :

    Au sujet de la boite à outil de FH: «C’est quoi le président de la République maintenant ? Quelqu’un qui est dans un garage pour réparer une carrosserie ?» Non mais ! Et bien non ce n'est pas JL Mélenchon qui parle mais JF Copé. Mais Libération titre: Mélenchon attaque F.Hollande ! "L'Elysée est enlisé" est une attaque selon Libé. Je croyais que c'était une blague à deux balles. De plus, Libé a été cherché une photo de JL prise le 6 mars, jour de la mort de Chàvez, qui illustre parfaitement son état d'esprit concernant la politique de FH et l'actualité du billet. Faquin, portefaix, voilà les qualificatifs qui me viennent quand je lis de tels articles émanant de professionnels, heureusement qu'il n'ont pas fait médecine.
    Quant à la représentativité syndicale, même si il faut attendre Juin 2013 pour officialiser ce paysage syndical, ce n'est pas une bonne nouvelle. Même si les résultats ne prennent pas en compte la désaffection que peuvent ressentir les électeurs qui ne se reconnaissent pas dans l'ANI, dans quatre ans les salariés auront oubliés ce fâcheux accord interprofessionnel national "Historique", comme ils ont oublié les trahisons sur les retraites et bien d'autres encore.

  45. olivier dit :

    Cher ami(e)s Marseillais, je suis en mesure de vous annoncer un meeting à Martigues le 10 Avril avec la présence de JL Mélenchon, P Laurent, C Autain.

  46. Menjine dit :

    Extrait de la déclaration de P.Laurent qui dit bien ce qu'il y a à dire.
    "Puisque le Président de la République ne veut rien changer à sa politique, rien entendre de la colère qui monte, j'appelle, au nom du Parti Communiste Français et du Front de Gauche, les forces du changement à entrer massivement dans l'action pour exiger un changement de cap, pour dire stop aux politiques d'austérité, stop aux licenciements, stop à la casse du code du travail et des services publics."
    Nous sommes d'accord tous, maintenant agissons.

  47. Franck dit :

    @Sophie Clerc (176) :
    Il y a peut-être un malentendu. Je ne dis pas que Bruce Toussain est différent des autres journalistes, j'indique que Jean-Luc Mélenchon a affaire à différents (donc plusieurs) journalistes. Jean-Luc Mélenchon a en effet trouvé les clés pour pouvoir développer ses arguments sans se faire coincer dans la chose anecdotique par Bruce Toussain, ça ne veut pas dire, je suis d'accord avec vous, que Bruce Toussain serait un meilleur journaliste.
    Dans ses meeting Jean-Luc Mélenchon explique aux gens de manière intelligible (donc intelligente) les mécanismes et la situation, de sorte qu'on soit de plus en plus nombreux à comprendre donc menaçant pour les "dictateurs financiers".
    Il en est de même pour les journalistes, Jean-Luc Mélenchon n'a jamais cédé face à leurs attaques dues à leur aveuglement ou/et leur asservissement, il a pris beaucoup de risques, maintenant certains journalistes commencent un à un à se remettre à faire leur boulot un peu plus correctement ; ce n'est pas encore gagné, mais le travail de désintoxication que ce soit des masses populaires ou des journalistes, ça prend du temps ; ça s'appelle l'apprentissage réciproque et l'éducation populaire. Pour conclure sur une note d'humour, on peut considérer par exemple que les journalistes du 7/9 de France Inter sont encore bien accro à la bêtise et à l'irresponsabilité et qu'ils ne sont pas prêt de se mettre au vert, mais comme on lâche rien …
    Bien cordialement.

  48. sylvain dit :

    Il faut faire vite. Soit l'Europe prend conscience, se mobilise et réagit, soit ce sera la guerre civile sur le continent dans moins de 5 ans.

  49. naif dit :

    Je reviens sur la question du droit à l'image. Ce n'est pas l'objet du billet, mais ne devons nous pas nous poser cette question. Est-il normal qu'une émission de radio soit diffusée par l'image sur des chaînes généralistes à des heures de grande écoute. Montre t-on MLP au saut du lit sans maquillage à la télé, non, ni lorsque son profil ou son sourire n'est pas à son avantage. Sur canal dans la grand journal, Aphatie a encore distillé sa haine avec devinez qui, celui qui était à 18h dans l'émission "c'dans l'air" pour la 216 ème fois avec son écharpe rouge. Galapiats ! Désolé pour la puérilité de ma mon propos eu égard à la gravité de la situation.

  50. educpop dit :

    Je pense que la stratégie qui paraît à la fois stupide et à la fois hostile aux intérêts de la population a une ligne de conduite, elle mise sur la versatilité. Si dans quelques temps des évènements se produisent qui semblent positifs, ceux qui se considèrent comme les patrons, et non comme des élus du peuple, pensent que ça fera oublier le reste. Ils ont le projet de provoquer ce genre de situation, une sorte de réalisme dépourvu de générosité préside à ces calculs et l'habileté manoeuvrière s'est complètement substituée à un quelquonque idéal. Nous avons des dirigeants qui ne comprennent pas l'espoir d'un monde plus juste, ils évoluent dans un monde fini, ils ne peuvent pas accompagner de lutte pour la liberté, ils ne veulent pas entendre de protestation à l'égard des abus, La loi du profit leur paraît naturelle et légitime. Nous n'avons rien à nous dire ! Le discours du président n'était pas un discours politique, c'était le cours d'un intervenant dans une école privée.
    Ce genre de prof semble penser que les élèves n'ont rien à dire, soit qu'ils sont bêtes, soit que la liberté d'expression n'existe pas. On voit bien qu'il faut refaire le règlement de cette société bloquée mais ils n'écouteront rien, ce petit jeu de nous prendre pour des adolescents attardés dont ils doivent gérer la crise d'identité n'est pas acceptable. Ils ne savent même pas qu'on peut, qu'on va, renverser la table.


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive