27mar 13

En route vers l’Europe allemande

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La drôle de démocratie des partisans de la collectivité unique

Communiqué du Front de Gauche du 30 mars 2013

D'ici quelques jours, tous les Alsaciens auront reçu dans leur boîte à lettres le matériel officiel de la campagne en vue du scrutin référendaire régional du 7 avril. Ils comprendront bien vite que leur liberté de choix est méprisée : ce matériel censé être explicatif, est outrageusement partisan. Cette circulaire ne laisse pas de place à un débat contradictoire et oriente le vote de l'électeur en présentant ce projet de nouvelle collectivité territoriale d'Alsace comme un gage d'"unité d'efficacité et de proximité pour l'Alsace !"…

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L’essentiel pour moi c’est l’accélération de l’histoire qui se produit en ce moment avec l’épisode Chypriote. Le titre du « Monde » résume l’épisode géopolitique et financier : « Le FMI et Berlin imposent leur loi à Chypre ». Berlin ! C’est officiel, la carte de la puissance a changé en Europe ! Et pendant ce temps la France est tétanisée par des chefs sans consistance qui se rêvent en « bon élève de la classe européenne ».

Dans la semaine la carte des puissances médiatiques en France aussi est passée cul par-dessus tête. C’est de ce qui était considéré comme la périphérie du système médiatique que sont arrivés à destinations deux munitions de fort calibre démocratique. Mediapart avait donc raison ! Que ce soit dans l’affaire Bettencourt ou dans celle de Cahuzac, il y avait bien matière à investigation judiciaire ! Mesure-t-on la portée de cet événement ? Non, bien sûr ! La vie continue comme si de rien n’était. La caste a pourtant défendu comme un mur spongieux tous les incriminés. Et tout s’écroule en même temps. Trois puissants au tapis : Sarkozy, Cahuzac, Lagarde. La même semaine Chypre et combien d’autres symptômes d’un monde à l’agonie. Et on s’étonne de l’Oise ? En rompant la digue avec l’extrême-droite, Valls et les autres solfériniens ont-ils permis le transfert d’une masse d’électeurs socialistes vers le Front national au deuxième tour ? Ce ne sont pas les mathématiques qui le diront mais l’examen scrupuleux des listes d’émargement que la loi permet. Curieuse coïncidence, ces mêmes solfériniens mènent contre moi une grosse guerre au moment même où se déchaîne la propagande du FNJ contre moi.  Et les « grands médias officiels », en fait la périphérie bureaucratique de Mediapart, continuent de leur servir la soupe. On connaît la méthode. Ils ne s’intéressent à aucun moment politique de nos congrès. Mais ils savent fabriquer un buzz sur une affaire qu’ils créent de toute pièce. Puis ils vous reprochent de ne pas « traiter les questions de fond ». C’est ainsi que le congrès du Parti Communiste eut droit à deux jours de harcèlement sur le fait que la carte du PCF n’avait plus de faucille et de marteau. De tout le reste de ses débats on ne sut jamais rien ou presque. En commençant le congrès du Parti de Gauche, nous savions que nous serions traités de même. Nous avions pris nos dispositions. Et c’est bien ce qui se passa. Oserais-je, d’une façon plus chimiquement pure que nous l’avions imaginé. Surprise : de bien des façons l’affaire tourna délicieusement à la déroute de nos adversaires solfériniens qui sombrent dans le ridicule. Je raconte ça.  

En passant par le congrès du PG

Un congrès du PG est devenu une grosse machine. Très grosse. Dans tous les compartiments d’action, les chiffres me prouvent que je ne peux plus m’en mêler à la bonne franquette comme autrefois, si par hasard j’en avais encore la tentation. Quand je croise Maryvonne qui brasse 12 tonnes de matériel militant à distribuer, la prudence commande que je n’aille pas donner mon avis sur la façon de procéder. D’ailleurs ai-je vraiment une idée sur la question ? La librairie a manié une tonne de livres. Le service d’ordre mobilise plus de cent camarades, la commande technique autour du secrétaire général du congrès Patrice Perdereau fonctionne par talkie, il y a neuf cent délégués dans la salle élus par les organisations de base du parti, il y a soixante-quinze délégations étrangères, et cent cinquante pour les délégations françaises syndicales et associatives.

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Ici tout est foule ! Je passe dans les allées entre les tables et je ne connais quasiment qu’une personne sur dix, dans le meilleur des cas. J’ai connu le Parti de Gauche comme parti des « ex ». Il y avait beaucoup d’ex ! Ex-socialiste, ex-communistes, ex ceci ou cela. A présent les anciens se sont fait brûler la mauvaise graisse des « ex ». Ils sont redevenus des vraies têtes dures. Et surtout le parti est rajeuni, beaucoup de primo-engagement dans ses rangs. Beaucoup de jeunes et aussi de syndicalistes. En fait par sa composition, comme par la forme du déroulement des séquences du congrès, comme par le ton le style la façon de parler, ce parti ne ressemble a rien de connu sur quoi se repérer. Je ne le dis ni pour le vanter ni pour le diminuer. Je fais seulement un constat.

Pour moi, tout est surprise. Soudain j’entends qu’on se dispute sur un point des statuts ! Mais je ne comprends ni de quoi on parle ni quel est l’enjeu. Le soir des gens crient contre la commission des candidatures dont je ne sais pas qui est membre. Des votes par panachages vont tenir beaucoup de monde réveillé jusqu’à 4 heures du matin à propos d’une liste dont je ne sais à peu près rien sinon qu’un candidat auquel j’étais attaché a vu sa candidature rejetée en suppléant. Pour finir il sera élu quand même. Tout cela et combien d’autres détails me signalent ma nouvelle condition dans le parti que j’ai imaginé et fondé avec d’autres. Autant en prendre acte. Je ne serai plus jamais l’homme qui adorait s’occuper de tout et surtout des détails techniques. D’ailleurs, si je le faisais encore, on m’en voudrait. On attend autre chose de moi. Et surtout pas que je me mêle de l’ordinaire. Le parti vit sa vie sans avoir besoin de moi pour ça. Quand j’y pense, finalement, j’en suis heureux. Mais j’ai un peu la nostalgie du temps où je saucissonnais avec la commission des résolutions. La nôtre est tout simplement infréquentable par moi ! Sous la houlette de Jean-Christophe Sellin et Elisa Martin elle a brassé trois mille amendements, chiffres que je me suis fait répéter pour être certain d’avoir compris ! Cette commission s’est réunie au total cent heures, dont soixante-dix… de nuit. Sans oublier les heures de séances plénières du congrès. Je dois en convenir, je n’en aurais plus la patience. Et peut-être pas la force compte tenu de ce que je dois déjà porter. En tout cas le score énorme des votes favorables dans une salle pourtant peuplée de rebelles mal maniables prouve que la méthode était la bonne. Il fut donc convenu que j’ouvrirais le congrès vendredi soir à huis clos et que Martine Billard le conclurait avant l’ouverture des portes aux amis de la région (ils furent quatre mille) et le meeting final qui a été retransmis par I>Télé et LCP. Et tout alla son chemin pour le mieux.

Ma tâche se concentra donc sur mon partenariat de travail avec Corinne Morel-Darleux pour accomplir ce qui était vraiment pour moi la pointe avancée du congrès, c’est à dire l’adoption du Manifeste éco-socialiste. Elle mène cette affaire parfaitement. Même le débat du texte d’orientation dont François Delapierre était le rapporteur général n’a pu m’impliquer. Il est vrai que j’ai lancé la discussion sur l’Euro. Il est vrai que les points de vue n’étaient pas unanimes compte tenu de la nouveauté de la situation. Il est vrai que ce fut l’angle de plusieurs articles qui parfois n’étaient pas agréables à lire du fait de leur cortèges de citations anonymes. C’est vrai que c’était un sujet capable de nous faire partir en vrille. La manœuvre de Harlem Désir a éteint ce feu médiatique. Disons lui merci. J’ai pu conclure dimanche en toute orthodoxie du programme « L’Humain d’abord », conformément à la déclaration de la commission économique du parti exprimée à la tribune par son nouveau président, Guillaume Etievant.

Grândola, vila morena

Grândola, vila morena
Terra da fraternidade
O povo é quem mais ordena
Dentro de ti, ó cidade

Dentro de ti, ó cidade
O povo é quem mais ordena
Terra da fraternidade
Grândola, vila morena

Em cada esquina um amigo
Em cada rosto igualdade
Grândola, vila morena
Terra da fraternidade

Terra da fraternidade
Grândola, vila morena
Em cada rosto igualdade
O povo é quem mais ordena

À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade
Jurei ter por companheira
Grândola a tua vontade

Grândola a tua vontade
Jurei ter por companheira
À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade

L'œillet : emblème du Parti de Gauche

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Le reste du temps, j’ai circulé parmi le village militant, reçu, accueilli des délégations et des personnalités, préparé mes discours, consulté les dirigeants du parti qui touchent aux sujets que je suis. Sans oublier une tournée dans le bassin d’Arcachon auprès des professionnels de la mer. Bien sûr, j’ai surveillé de près pour bien les comprendre, les réactions de la salle aux moments clefs du déroulé. Je pense ici à certaines séquences internationales, notamment quand fut évoquée la mémoire de Chokri Belaïd. Ou bien à des moments symboliques comme lorsque l’œillet fut adopté comme symbole du parti. Cela fut fait en référence à la révolution portugaise de 1974. Raison pour laquelle le chant « Grandola Villa Morena » devint le fil rouge des séquences du congrès et devint à ce point obsessionnel que j’entends encore à cette heure en boucle dans mon esprit ses notes suaves. Tout le monde sait qu’au Parti de Gauche les symboles culturels fonctionnent comme des identifiants collectifs très forts. Ils forment une langue originale. Bout à bout, ils font sens. Le congrès du parti ce sont autant les textes qui s’y adoptent que les affects collectifs qui s’y construisent. Les œillets évoquent une révolution citoyenne si l’en est une. Celle qui, en 1974, abolit la dictature Salazar, mit fin aux guerres coloniales portugaises. Certes sa dynamique interne a été stoppée en cours de route. Ce n’est pas le moment pour moi d’y revenir à cet instant. Je n’en tire qu’une leçon ici : ceux qui n’ont pas de stratégie de conquête du pouvoir ne doivent pas s’étonner de ne pas le prendre. Ils ne doivent pas s’étonner non plus que leurs adversaires qui sont déterminés le prennent effectivement. Quoiqu’il en soit, le lien entre notre époque et la révolution des œillets de 1974 a d’abord été fait dans la rue par la nouvelle génération de protestataires. « Grandola Vila Morena » se chante dorénavant dans la péninsule à toutes les manifestations et commence à se chanter partout dans le monde où l’on veut dénoncer la dictature de la finance, du FMI et ainsi de suite. Pour moi, ce lien avec la dernière tentative de révolution en Europe de l’Ouest fonctionne comme un symbole. Il dit quel est à nos yeux le nouveau centre de gravité du processus de la révolution citoyenne pour la période : l’Europe du sud. « Grandola Vila Morena » est beau et grave comme ce que nous voulons faire. Je vous propose un lien vers une version à voix féminine et un autre à voix masculine.

Ce petit récit superficiel ne serait pas honnête si je n’ajoutais pas que, oui, bien sûr, je suivais de près la manœuvre de guerre et ses divers épisodes à mesure qu’étaient tirées nos munitions depuis la tribune. La cadence de tir était superbe. Tous les coups n’ont pas percé le blindage médiatique mais la salle goûtait les tirs. Etievant et son petit film montrant Parisot conspirant contre le pays, Laurence Sauvage faisant acclamer les militants PG d’Air France venant en scène expliquer leur lutte, quels moments ! A la cadence d’une séquence de cet ordre par demi-journée, le rythme entre deux séries d’intervenants sur le texte était en soi une musique symphonique. A son poste de combat particulier, François Delapierre, rapporteur général du texte d’orientation, marqua un coup au but en dénonçant les « salopards ». L’exocet, bien placé dans la cabine de pilotage comme aux malouines, l’adversaire réagit en désordre. Faute de pouvoir répondre sur le fond de la critique adressée à Moscovici d’être co-responsable d’un déni de démocratie et d’une lourde attaque anti populaire, les solfériniens ripostèrent en panique.

Harlem Désir fit donc une faute imprévue en choisissant un angle de tir grotesque : la dénonciation d’un antisémitisme dans ma critique de la finance internationale. Faute aussitôt amplifiée par des imprudents qui, surpris dans leur sommeil et s’éveillant au bruit du coup reçu, tirèrent eux aussi dans la direction montrée par le capitaine affolé. David Assouline et même Jacques Attali, s’indignèrent à la commande sans savoir de quoi il était question. Le ridicule de la fin de partie leur retombe d’ailleurs sur la tête ! Voilà ce qu’il en coûte de faire le pavlovien ! Bientôt surgit la meute des éditocrates qui m’abominent. C’est-à-dire presque tous. En tête, bien sûr, les militants politiques dont je suis l’obsession et la névrose : l’inénarrable Aphatie et Jean Quatremer. Ils se ruèrent pour taper sur le même clou, sans avoir rien vérifié. Puisqu’en politique médiatique on ne peut pas trier sur le fond, je peux dorénavant trier sur le pont. Dorénavant je distingue deux sortes d’adversaires. Il y a ceux qui n’aiment ni ce que je dis, ni ce que je fais, ni ce que je suis et qui sont en guerre avec moi. C’est bien leur droit. Et que serait une démocratie sans points de vue contraires ? Que serait une joute sans passion ? Que serait une adversité sans une bonne sauce piquante de détestation mutuelle ? Je ne pourrais tout vouloir conflictualiser pour conscientiser et refuser ensuite les coups que l’on prend dans le conflit. Mais il y a aussi les autres. Les bureaucrates du combat. Pour eux c’est un job, rien de plus. Ils tirent mécaniquement, sans regarder les munitions qu’on leur passe dans les mains. C’est ainsi que Copé se fit le petit perroquet d’un argument dont personne n’avait dû lui dire qu’il venait du Front national ! Puis madame Kosciusko-Morizet répéta en aggravant sans avoir davantage regardé de près. Ces stupides m’accusaient déjà d’être antisémite. Et déjà avec un argument des plus bizarres. Il s’agissait du soutien qu’apportait à ma candidature à l’élection présidentielle Mikis Theodorakis auquel sont reprochées des paroles inacceptables. A ce moment-là les solfériniens étaient cachés sous la table et se faisaient tous petits. En effet Theodorakis a écrit leur hymne, celui qui se joue dans tous leurs congrès.

Ici on a pu voir plus glauque, si c’est possible. C’est un Harlem Désir nageant dans son costume trop grand de premier secrétaire d’un parti qui se demande s’il existe encore. Ceux-là pensent s’acheter à petit prix des solidarités aveuglées en déclenchant des guerres avec de grosses cibles. Je suppose qu’Harlem Désir s’est cru encore un instant à SOS Racisme. Il pense que ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont donc des racistes. Peu importe. Cette manœuvre cousue de mauvais fil s’est effondrée. Il est intéressant de comprendre pourquoi. En publiant la bande son de l’entretien, Michel Soudais de Politis a fait exploser en vol la manœuvre des solfériniens.

Naturellement la dépêche AFP qui rapporte mes propos n’est nullement fautive. Elle résume. Si vous lisez le décryptage de « Politis » vous voyez bien que c’est une conversation à bâton rompu. Je ne finis pas mes phrases, on devine les mouvements de la main, les mimiques qui remplacent les mots, et ainsi de suite. Qui aurait pu penser à l’usage qui serait fait de dix mots au milieu d’un pareil torrent de paroles ? Qui peut croire que dix journalistes avec lesquels j’ai plus d’un contentieux resteraient sans piper mot, si quoique ce soit avait eu à cet instant une connotation antisémite ! Et si ce n’est par inimitié du moins par morale personnelle ! Les journalistes qui sont là sont aussi des citoyens au moins aussi anti-racistes que moi. C’est donc Harlem Désir et lui seul qui entend juif quand on parle de finance internationale. En ce sens la seule faute morale, c’est lui qui la commet. Nombre de messages qui réagissent aux propos de Désir en attestent. D’autre part j’ignorais que Moscovici fut juif. Comment le saurais-je ? Mais quand bien même ! On ne devrait pas parler de finance internationale parce que l’intéressé est juif ? Mais c’est ça l’antisémitisme ! Ne pas parler de terrorisme devant un musulman ? Ne pas parler de pédophilie devant un catholique ? Qu’est-ce que c’est que cette conception du monde ? Qu’est-ce que c’est que cette vision des juifs, des musulmans et des catholiques ? Je crois à la lutte de classe comme on le sait. Et cette lutte traverse les populations de toutes les religions ! A l’avenir, comme jusqu’à ce jour, je ne tiendrai aucun compte de la religion des gens avec qui je polémique.

Ma claire déclaration sur le cas personnel de Pierre Moscovici devant le congrès du PG et sous ses applaudissements unanimes a moralement détruit la manœuvre des solfériniens. Mais après que les pavloviens aient surgi en meute, la sphère médiatique a eu une réflexe professionnel. Comment se faisait-il que les éditocrates dénoncent quelque chose que les journalistes soutiers, présents sur le terrain n’auraient pas vu ? Ceux-là d’ailleurs, donnèrent vite de la voix. Car la manœuvre contre moi tournait de fait au procès de leur professionnalisme. Enfin, beaucoup de ces gens me connaissent. Cela ne veut pas dire qu’ils m’apprécient. Cela veut dire qu’ils savent, en gros, qui je suis et qui je ne suis pas. Ils connaissent la gravité de l’offense et de l’accusation d’antisémitisme. Et puis ils n’ont pas envie de servir la soupe à une manœuvre à deux balles de ces deux aigles que sont Désir et Assouline. Sans compter que des médiacrates du type Aphatie sont également très loin de faire l’unanimité dans la profession. Tout a donc concouru à faire s’effondrer la manœuvre. Jusqu’à ce point d’orgue que furent les excuses que me présenta Jean Quatremer sur Twitter. J’en fus cloué de stupeur je dois l’avouer. Ce qui a été mon pire adversaire pendant des mois, le mur médiatique sans faille, a volé en éclat en moins d’une journée. Mes adversaires le sont restés mais ce conflit leur a fait découvrir un aspect des méthodes de Solférino auquel ils n’auraient peut-être pas pensé avant cela. Et ils ont du coup touché de plus près l’état de décomposition du dispositif actuel du PS. Merci Harlem !

Chypre soumise à l'Europe allemande

Confusion. Finalement, à Chypre, l'ouverture de tous les établissements a été repoussée à jeudi ! Et encore : si tout va bien d'ici là ! Car le plan arrêté dimanche à Bruxelles est certain d'aggraver les problèmes au lieu de les régler. La confusion est aussi dans les responsabilités. Qu’a fait Moscovici au nom de la France ? Chypre, cahier de brouillon des sorciers du libéralisme ! Chypre cahier de brouillon de la marche à la petite Europe allemande d’où le sud serait expulsé après avoir été saccagé.

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Si l’on en croit Harlem Désir, Moscovici aurait été mis en minorité dans l’Euro-groupe. Une nouvelle stupéfiante. Personne ne l’a commentée. Trop de honte peut-être ? Pourtant en sortant il s’était réjoui : « L’euro groupe a fait son travail ». Puis il s‘est félicité aussi du nouveau plan qui formellement corrige le précèdent. Mais il a approuvé le mémorandum des mesures d’hyper austérité qui va s’appliquer en plus des mesures bancaires. En quoi consiste la politique de la France ? A dire amen à Madame Merkel, bien sûr. Sarkozy au moins le faisait par convictions libérales. Ceux-là sont juste des petits garçons. Le parlement chypriote ne se prononcera pas sur le plan acté dimanche soir à Bruxelles. Par contre, le parlement allemand votera lui. Car son aval est nécessaire pour que le Mécanisme européen de stabilité puisse prêter l'argent à Chypre. L'Europe austéritaire est ainsi faite : le pays concerné est dépossédé de sa souveraineté tandis que Madame Merkel peut tout bloquer. C’est ça l’Europe allemande concrète.

Sur le fond, l'Union européenne continue de jouer les pyromanes. Lundi, le hollandais Jeroen Dijsselbloem a aggravé la panique. Il est le président de l'Euro-groupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro. Il a déclaré que le plan appliqué à Chypre était un "modèle" pour les futurs plans dans toute la zone euro. C’est exactement ce que j’ai dit au congrès du Parti de Gauche : Chypre est le cahier de brouillon de ce qui va s’appliquer ensuite à toute l’Europe. Selon lui, le fait de mettre à contribution les déposants et les actionnaires dans les plans de renflouement des banques doit devenir une constante dans tous les plans de l'UE. On imagine la confiance que les déposants et les actionnaires peuvent avoir dans les banques après cette annonce. Or le système bancaire est très fragile. Il repose par principe sur la confiance qu'ont les gens dans les banques, et les banques entre elles. C'est encore plus vrai dans une période de crise comme aujourd'hui, et alors qu'on sait que les banques sont remplies de titres financiers plus douteux les uns que les autres. La déclaration du président de l'Euro-groupe était donc très dangereuse. Il a d'ailleurs fini par revenir sur ces propos très vite. Mais il a ainsi fait la preuve de sa totale légèreté. 

Le plan acté dimanche n'est pas acceptable. Il prévoit toujours un prêt de 10 milliards d'euros de l'Union européenne à l'Etat chypriote. Ce plan est soumis à plusieurs conditions. La première condition est la dissolution de la deuxième banque du pays, Laiki. Le gouvernement chypriote doit créer une structure nouvelle adossée à la première banque du pays, la Banque de Chypre. Cette structure devra recueillir les comptes des clients de Laiki dans la limite de 100 000 euros par compte. Au-delà de cette somme, et sauf s'ils disposent d'une garantie particulière, les clients perdront leur argent. La viabilité de ce montage est tellement incertaine que son principal maître d'œuvre, le président de la Banque de Chypre, Andreas Artemis, a démissionné après avoir constaté le contenu du plan.

La structure nouvelle, une "good bank" devra aussi reprendre la dette de Laiki à l'égard de la Banque centrale européenne. Cette dette se monte à 9 milliards d'euros. Les dirigeants européens refusent d'annuler cette dette au motif que cela reviendrait à financer la faillite d'une banque à la place de l'Etat chypriote, donc à financer indirectement l'Etat chypriote. On est en plein délire. Les dirigeants européens préfèrent faire couler une banque plutôt que de rompre avec leur dogmatise libéral.

Toute la crise chypriote vient de là. Si la BCE avait pu prêter à la Grèce, la Grèce n'aurait jamais eu besoin d'annuler une partie de sa dette. Or c'est l'annulation de cette dette qui a porté le coup de grâce au système bancaire chypriote. Bien sûr, le système financier chypriote était déjà hypertrophié. Mais la goutte d'eau qui menace aujourd'hui d'envoyer les banques chypriotes par terre a été leurs pertes dans l'annulation partielle de la dette grecque.

De même, si la BCE pouvait prêter aujourd'hui à l'Etat chypriote, on n'en serait pas là. La dette publique chypriote représente à peine 0,2% du PIB européen. Si le gouvernement de Chypre en est réduit à dissoudre une banque et taxer les déposants, c'est parce que le FMI et l'Union européenne refusent de lui prêter plus de dix milliards d'euros. Or cette somme ne suffit pas à faire face aux besoins de capitaux pour éviter l'effondrement du système financier de l'île. Pourquoi le FMI et l'UE ne veulent-ils pas prêter plus ? Parce que la dette chypriote deviendrait selon eux "insoutenable". Pourquoi serait-elle "insoutenable" ? Parce que les marchés financiers refuseraient de prêter ou exigeraient des taux d'intérêts très élevés. On voit donc que tout le problème vient de l'impossibilité faite à l'Etat chypriote de financer sa dette ailleurs que sur les marchés financiers, en s'adressant directement à la Banque centrale européenne. Les règles absurdes de l'Europe libérale nous empêchent de régler un problème de la taille d'un confetti.

Chypre est pris à la gorge par ses banques et l'UE refuse la voie de secours la plus simple et la moins coûteuse. Dès lors, l'UE exige un plan qui va détruire le pays. Je m'explique. Premièrement, les sommes supérieures à 100 000 euros déposées sur les comptes bancaires des deux plus grandes banques du pays vont être mises à contribution. Les sommes placées dans la première banque du pays seront transformées en actions de la banque pour éviter sa faillite. Le prélèvement devrait toucher entre 30% et 40% des sommes. Quant à celles placées dans la deuxième banque, elles devraient disparaître pour l'essentiel. Cette mesure frappera très durement les entreprises chypriotes qui ont placé leur trésorerie dans ces banques. Déjà, la fermeture temporaire des banques a complètement bloqué l'économie du pays. Le plan va transformer cette situation temporaire en effondrement durable. 

Le plan va entraîner une sévère réduction du secteur financier qui pèse pour la moitié dans la production du pays. Cela pourrait être une bonne chose si cela s'accompagnait d'un plan de diversification de l'économie de l'île et de développement d'autres activités. Mais il n'en est rien. Le plan prévoit aussi des mesures d'austérité, des hausses d'impôts et des privatisations. Cet aspect est peu présent dans les commentaires. Mais il est bien réel. Chypre subira le même sort que la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie etc. C'est d'autant plus vrai que la nouvelle version du prélèvement sur les dépôts ne devrait par rapporter tout l'argent nécessaire.

L'économie de Chypre va s'effondrer avec l'application de ce plan. Il va produire un cocktail explosif : un choc d'austérité, un choc de contraction du crédit car les banques survivantes ne voudront plus prêter, un choc d'incertitude car les citoyens et les entreprises n'auront plus confiance en rien ni personne, et d'autres chocs négatifs encore. Déjà la récession devrait atteindre 10% de la richesse du pays en 2013. Des économistes sérieux tablent sur un recul d'un quart de la richesse du pays dans les prochaines années. Comme en Grèce, le budget du gouvernement chypriote ne sera probablement pas suffisamment doté pour soutenir les programmes sociaux permettant de lutter contre les effets du chômage. La spirale infernale se met en place. Et elle ne repoussera la faillite de Chypre que de quelques semaines ou de quelques mois. Voila où mène l'aveuglement des dirigeants européens.

Ils veulent cacher cette réalité. Pour cela, les eurocrates ont recours à une forte dose d'hypocrisie et de mensonges comme l'a montré mon camarade François Delapierre sur son blog. Ainsi, on nous explique que ce plan va faire payer les oligarques russes qui ont placé leur argent à Chypre. Mais personne ne dit rien sur les dizaines de millionnaires russes résidant à Londres à qui le gouvernement du Royaume-Uni offre un "visa première classe" en échange d'investissement dans le pays. Ni sur les exilés fiscaux anglais qui pullulent à Chypre.

Et si le but est de faire payer les oligarques russes, pourquoi l'UE ne limite-t-elle pas sa garantie aux seuls comptes des résidants européens ? Ainsi, les oligarques russes perdraient tout, et le peuple chypriote ne perdrait rien ou presque. C'est ce qu'on fait les Islandais en refusant de payer les clients étrangers de leurs banques comme le dit si bien Frédéric Lordon à « Marianne » : « C'est bien ce qu'ont fait les Islandais qui n'ont pas hésité à refuser d'indemniser les clients britanniques et hollandais de leurs banques quand celles-ci étaient sur le point de s'écrouler. On ne sache pas d'ailleurs que ces pauvres clients non-résidents des banques islandaises aient eu quoi que ce soit à se reprocher, sinon d'avoir été victimes des promesses de la mondialisation financière et de s'être laisser tourner la tête par des promesses de rémunération accrue… mais sans se préoccuper de la sécurité de leurs avoirs dans des institutions situées hors de leur propre espace juridique – mais il n'est probablement pas d'autre moyen que ces déconvenues cuisantes pour venir à bout de l'esprit de cupidité; on peut d'ailleurs parier que tous ces infortunés déposants resteront maintenant tranquillement chez eux plutôt que d'aller courir la banque en ligne mondialisée pour gratter quelques points de taux d'intérêt en plus. »

Hypocrisie quand les dirigeants européens critiquent Chypre pour être un "paradis fiscal". C'est vrai. Mais pourquoi ne disent-ils rien au sujet du Luxembourg, principal paradis fiscal dans la zone euro ? C'est pourtant un luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui présidait la zone euro jusqu'à il y a quelques mois.

Hypocrise encore quand ce plan est présenté comme punissant les évadés fiscaux. Car ce plan exonère les filiales chypriotes des banques européennes de toute taxe et leurs clients de toute perte. Les principales banques concernées sont deux françaises, la BNP et la Société générale, et deux allemandes, la Commerzbank et la Deutsche Bank. Pourquoi ces banques ont-elles des filiales dans un "paradis fiscal" ? Qui sont les clients de leurs filiales à Chypre ? Pourquoi ne participent-ils pas à "l'effort" demandé aux chypriotes ?

Hypocrisie toujours quand les dirigeants européens refusent de voir dans la crise chypriote une conséquence directe de leur gestion dramatique de la crise grecque. C'est pourtant ce que dit Mario Skandalis, un haut dirigeant de la première banque chypriote dans la presse luxembourgeoise : « Malheureusement, nous avons pris la mauvaise décision d'accepter (en 2012) la décote » des titres publics grecs et « nous avons perdu 4,5 milliards d'euros », soit le quart du PIB annuel chypriote, alors que « nous répondions à une demande de l'Union européenne »".

Hypocrisie enfin quand toutes ces remarques n'ont jamais été faites au moment de l'entrée de Chypre dans la zone euro en 2008. Pas plus que l'harmonisation fiscale n'a été proposée dans le traité de Lisbonne qui l'interdit. C'est pourtant le plus sûr moyen d'éradiquer les "paradis fiscaux" dans l'Union européenne.

Je le redis. Ce qu'il fallait faire, c'est mobiliser la Banque centrale européenne pour écarter tout risque de faillite. Cela aurait immédiatement mis fin à la panique. Et cela aurait permis d'engager une réforme du système bancaire et une diversification de l'économie chypriote de façon plus réfléchie. L'autre option, qui est complémentaire, était de restructurer la dette chypriote, qu'ils s'agisse de la dette de l'Etat ou de la dette des banques. Il était par exemple possible de négocier un étalement de cette dette sur une plus longue période que celle actuellement fixée. Cela aurait rendu plus supportable le remboursement en réduisant les montants à rembourser ou en allongeant les délais. Cela aurait été un défaut "soft" par opposition à une annulation brutale de dette. La garantie du remboursement aurait pu être assise sur les futurs revenus gaziers de l'île ou sur les propriétés foncières et immobilières de l'Eglise orthodoxe de Chypre, premier propriétaire du pays.

Bien sûr, cela aurait préservé aussi les oligarques. Mais là encore, Frédéric Lordon dit les choses crûment : « Dans une situation pourrie, la rationalité est de choisir entre deux maux le moindre. Rien ne surpassant le risque de la panique bancaire, la seule ligne de conduite raisonnable consistait à l'éviter à tout prix – quitte à devoir sauver au passage quelques crapules ». Nous nous serions occupés d'eux ensuite.

Au lieu de ça, l'Union européenne s'enfonce dans une fuite en avant. Le contrôle des capitaux prévus à la réouverture des banques chypriotes risque de ne pas être vraiment effectif ni efficace. Seuls les Chypriotes risquent d'être réellement impactés. L'Etat chypriote risque donc de ne pas ponctionner autant d'argent qu'il le pense. Et nous reviendrons alors à la case départ : celle du risque de défaut de paiement de l'Etat chypriote ou de la banque qui aura survécu. Tant de brutalités anti-sociales et anti-démocratiques pour un résultat probablement minable ! Sauf si le but est d’avancer dans la construction de cette Europe allemande dont les pays du sud de l’Europe seraient exclus, une fois ruinés l’un après l’autre. 

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  1. Thomas Giry dit :

    Exercice comparatif sur France Inter entre hier et ce matin. Hier, Patrick Cohen agresse d'entrée de jeu Jean-Luc Mélenchon sur l'expression des "17 salopards" et il pourrit le débat tout du long. Ce matin, le même Patrick Cohen accueille Marine Le Pen en magnifiant pour les résultats électoraux du FN, avant de lui demander ses solutions politiques, et il la laisse mentir sans rien relever sur la GPA, qu'elle prétend à tort défendue par la gauche, sur les cotisations sociales des résidents étrangers, dans les faits largement supérieures aux prestations reçues par les mêmes personnes...
    La mise en scène du FN comme "respectable", parallèlement à la mise à l'index du PG et du FdG, n'a jamais été aussi claire. Espérons que la caricature donnée par France Inter sera assez grossière pour ne tromper personne !

    Sinon, un congrès avec beaucoup de moments émouvants et qui nous a donné beaucoup de fierté, surtout par le nombre et la qualité des délégations internationales. L'occasion, y compris dans les couloirs, de découvrir ce qui progresse ailleurs dans le monde. Plus que jamais la confirmation que nous sommes très loin d'être seuls !

  2. Arthur dit :

    Jacques Généreux ne semble plus être au conseil national du parti de gauche. C'était un des membres importants qui donnait une certaine crédibilité aux mesures économiques proposées par le parti de gauche. Cette information est-elle confirmée? Traduit-elle un désaccord de Généreux, sur le fond ou la forme?

  3. tchoo dit :

    Le même Patrick Cohen qui a dit hier sur Canal+ qu'il était plus difficile d'interviewer Le Pen que Jean Luc Mélenchon !

  4. Leens dit :

    Bravo pour le congrès du PG.

    Le président de l'Eurogroupe ne s'est pas rétracté d'après le site de Paul Jorion. "Interrogé le soir même par la télévision néerlandaise pour savoir s’il était prêt à tenir à nouveau les mêmes propos, Jeroen Dijsselbloem répondait d’ailleurs « oui » ! "

  5. agatha5116 dit :

    Quel congrès géant! Quel enthousiasme et quelle fierté pour tous! Même si le Parti doit grandir dans la douleur (les débats ont été parfois violents), nous devons avoir la maturité politique nécessaire pour accepter ses transformations tout en veillant bien sûr aux dérives toujours possibles car grandir est difficile mais ô combien enrichissant. Merci à tous ceux qui ont oeuvré pour la réussite de ce moment inoubliable et à toutes ces délégations étrangères qui démontrent bien que nous allons changer tous ensemble la société mondiale!

  6. Charlus dit :

    L'Europe n'est pas allemande, l'Europe est libérale. Les pays d'Europe les plus riches font payer les plus pauvres. Pourquoi distinguer l'Allemagne parmi les vautours ?
    Le modèle allemand après les modèle anglais, autrichien, scandinave, irlandais, etc. est une invention médiatique. Parisot n'est pas allemande. Dénonçons la troïka qui ruine les peuples, pas l'Allemagne qui n'y a pas plus de responsabilité que la France. Les sentiments anti-allemands qui se développent sont susceptibles de renforcer le nationalisme. "Aube dorée" manifeste devant l'ambassade d'Allemagne.

  7. Laurent dit :

    Merci Jean Luc de revenir au fond des choses après ce we lamentable de polémiques médiatiques stériles, qui évitent de s'intéresser à ce qui a été dit au Congrès notamment. Sur Chypre, je partage en tout point votre analyse, et je recommande à ceux qui l'ont pas lu l'interview de Lordon que vous citez, ainsi qu'une autre de Jacques Sapir qui me semble très proche des différents points que vous mentionnez. Il considère d'ailleurs que l'on va avoir droit à un nouveau sommet de la dernière chance car on va vite se rendre compte qu'il y a beaucoup moins d'argent que prévu à taxer car des fuites massives ont été organisées, avec plus ou moins l'accord tacite de la BCE.
    Sur un autre sujet, j'ai apprécié aussi vos réflexions sur la monnaie unique ce week end.
    Bon courage pour les prochaines semaines qui vont être dures.

  8. ermler dit :

    Merci pour ce nouveau billet qu'il va me falloir relire, notamment sur le chapitre chypriote tant son argumentaire est fouillé.
    Ce qui est bien avec vous, c'est que vous nous obligez à bosser !
    Une phrase néanmoins m'a semblé obscur :
    .... ces mêmes solfériniens mènent contre moi une grosse guerre au moment même où se déchaine la propagande du FNJ contre moi. Et les « grands médias officiels », en fait la périphérie bureaucratique de Médiapart, continuent de leur servir la soupe.
    Le FNJ = Front National Jeunes ? A qui les "grands médias officiels" servent-ils la soupe ? Aux solfériniens ou au FNJ ?
    Et surtout, en quoi ces médias sont-ils "la périphérie bureaucatique de Médiapart" ? Médiapart serait-il le centre de la propagande que vous dénoncez ? Médiapart dont vous avez mis l'article en ligne qui vous défendait contre les attaques d'antisémitisme ? J'avoue ne rien comprendre à cette charge. Soit mes neurones sont défaillants, soit j'ai raté un épisode. Si quelqu'un pouvait m'éclairer... quitte à révéler l'insuffisance de mes neurones.

  9. Justin Tip dit :

    Spectacle surréaliste sur Canal+, lorsque ce petit monde médiatique-chic, loin de s'intéresser à ce que vivent les gens, à ce qui se passe à Chypre ou dans le monde, trouve que le sujet vraiment intéressant, c'est "comment un journaliste se remet-il d'une interview avec Jean-Luc Mélenchon".
    Et tout ça pour essayer de prouver qu'ils ne sont pas coupés du peuple ?

  10. Jeanl dit :

    L'interview par P Cohen ce matin sur France Inter de M Le Pen, juste après donc JL Mélenchon tiens tiens, a été d'un calme. Très doux le Cohen, il laisse parler, développer des idées de fond sur les mesures préconisée par le FN, etc. Finalement on va finir par croire qu'il vaut mieux Hitler que le Front Populaire. Ceci étant maintenant que le trou est fait dans les média, je ne suis pas sur comme le Thierry qui vous a posé hier une question sur ce sujet que votre méthode reste la bonne. Peut être essayer de surprendre en ne se mettant plus jamais en colère, indignez vous mais tranquillement et ne répondez plus aux provocations, développer vos idées, nos idées, tranquillement. Changez je crois que c'est important maintenant et que le vrai message porterait plus, beaucoup plus loin.

  11. ermler dit :

    En marge du présent billet (avec autorisation du WM) :
    Un député socialiste qui ose ! Trop rare pour ne pas être signalé !
    Bien sûr, l'impudent a été vertement recadré par Désir et le chef des députés socialistes. (réactions sur le site du" Point")

  12. Jean-François91 dit :

    @6 Charlus
    Oui l'Europe est libérale. Mais les idéologues en chef de cet ordo-libéralisme sont pour l'essentiel les membres de l'oligarchie d'outre Rhin. Ce sont eux qui, depuis Maastricht, ont fait le forcing pour que la BCE échappe à tout contrôle politique et n'obéisse qu'à la finance. Ce sont eux qui ont fait le forcing pour interdire tout financement direct des états par la BCE, étant en cela plus dogmatiques que le Royaume Uni ou les Etats-Unis.
    Même si ces mesures font la joie de tous les libéraux dans d'autres pays, on ne peut pas passer sous silence que le fer de lance de cette politique réside dans le pays (encore) le plus peuplé et le plus puissant d'Europe, grâce à un consensus politico-médiatique qui fait saliver les libéraux d'ici. La souffrance imposée aux Allemands d'en bas est soigneusement éradiquée de la presse de masse, la seule que lisent parfois les médiacrates d'ici.
    Oui l'Europe est libérale et oui il existe un pays puissant qui met son veto à toute tentative de s'écarter de l'othodoxie ordo-libérale. Alors on appelle cela comme on veut, mais si, quand onze types gagnent un match, on s'autorise à dire qu'«un pays» a gagné le match, alors quand 80% des dirigeants (et peut-être des habitants) d'un pays (a priori démocratique...) défendent une certaine politique (l'euro fort, quel qu'en soit le prix pour les autres), il n'est pas plus abusif de dire que ce pays défend cette politique. Même nos camarades de Die Linke, ostracisés dans les médias allemands, le disent.

  13. Antraigues dit :

    Les lamentables attaques dont Jean-Luc Mélenchon est l’objet traduisent une réalité : nous devenons dangereux ! Nous devons nous préparer à des agressions de plus en plus nombreuses et virulentes.

  14. SandrineN dit :

    T'en fais pas Jean-Luc, au PS ils sont minables ! Et comme tu le dis si bien "merci à eux" de s'être montrés avec ce visage là. Ils se sont pris à leur propre piège ces abrutis. Personnellement je pense comme toi, il ne faut en aucun cas les caresser ni utiliser des formules de politesse. Ils ne s'en privent pas eux pour nous cracher dessus et les journaleux également. Pour certains, leur job c'est de déverser leur venin sur nous. Mais ces pauvres ignorants ne savent pas que la crise les concerne aussi. Ils couleront avec nous. Lorsque je vois ces ignares surs d'eux, Thréard, Elkabach, Ruth Elkrief, Lapix, Roux, Cohen, Bourdin et j'en passe faire les fiers-culs alors qu'ils seront touchés également par les évènements tout comme nous. Qu'ils s'en aillent tous ! Le premier mur à abattre c'est le mur des médias. C'est lui qui pollue la conscience naïve des gens.
    En ce qui concerne Chypre. Certains ignorent que la France puisse être touchée. Ceux-là aussi, pauvres de eux, dans leur bulle et leur monde de bobos.
    Merci à toi de ton phrasé, de tes mots qui émeuvent, merci à toi de ton franc parlé. Toute ma vie j’espérais trouver un politicien qui remue les consciences en parlant cru et dru et te voilà enfin. Merci Jean-Luc ! Continue ainsi. J'approuve à 100 pourcent !
    Sandrine

  15. Alain Le Vot dit :

    un hommage au "franc parler" de Jean Luc Mélenchon de la part de quelqu'un qui n'est pas un soutien politique du front de gauche : Philippe Bilger.

  16. Serge Pey dit :

    Cher jean-Luc Mélenchon,
    Je voulais vous témoigner tout mon soutien, dans cette caricature honteuse de vos propos par les chiens de gardes. Je tiens à soutenir votre indignation, partagée par des millions de Français, qui sont loin d'être aussi pacifiques et polis que vous vis-à vis d'eux. Je vous livre ces quelques considérations de Léon Bloy sur ces "chiens de garde" que vous pouvez utiliser dans votre guillotine pacifique verbale : "A force d'avilissement, les journalistes sont devenus si étrangers à tout sentiment d'honneur qu'il est absolument impossible, désormais, de leur faire comprendre qu'on les vomit et qu'après les avoir vomis, on les réavale avec fureur pour les déféquer. La corporation est logée à cet étage d'ignominie où la conscience ne discerne plus ce que c'est que d'être un salaud." Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. Bouquins, 1999, p. 472
    Avec mon amitié solidaire et militante.
    Courage ! (mais vous en avez !)
    Serge Pey

  17. Fournier dit :

    Bonjour.
    Cette hégémonie allemande, mon père l'avais vue dès 1970-71. Je suis de St-Etienne, ville qui fut un des très hauts lieux de la métallurgie française. Pour faire court, il me dit un jour de 1970 ou 1971: "dans 20 ans, il n'y aura plus d'industrie en France, elle sera toute en Allemagne et ce seront eux qui domineront l'Europe". En 1985 -15 ans, à peine, plus tard-, toute l'industrie stéphanoise (Creusot-Loire) était liquidée. La faute aux charges sociales ? Absolument non. La faute aux Français, mais là, je ne peux écrire car ce serait trop long.
    Quel(s) gâchis!

  18. Fab dit :

    Et le petit journal hier soir. Incroyable. Il font un décompte du temps de parole de Jean-Luc Mélenchon chez Cohen et concluent que celui a passé 3/4 du temps à critiquer les médias. Forcément vu que Cohen lui a posé des questions uniquement sur son style mais quasiment rien sur Chypre ou le congrès du PG. En résumé, les médias se foutent du fond et ne lui parlent que de la forme -> Jean-Luc Mélenchon parle donc de la forme et des médias -> Les médias lui reprochent de passer son temps à les critiquer -> les médias se foutent du fond et ne lui parle que de la forme etc. etc.
    Par contre Le Pen elle on lui laisse bien le temps d'exposer ses idées. Et après on s'étonne que le FN fasse des gros scores.
    Courage M. Mélenchon car subir ce genre d'attaques outrancières doit être pénible.
    Un bon article d'Acrimed qui décortique bien tout ce cirque.

  19. mathias95 dit :

    Ce matin sur LCP, dans politique matin, ou l'on se concerte entre gens de droite et de centre droit, il fallait être là pour la croire ; Denis Jeambart, ancien directeur de l'Express, soutient actif de Hollande et qui n'a jamais cessé d'en faire la promotion en vantant ses qualités, sa stratégie, à déclaré à propos de ce dernier, qu'il aurait du, face à Merckel ; "Claquer la porte... elle n'est pas si forte que cela...que le résultat financier est devenu l'intérêt principale dans les entreprises dans la décennie 2000-2010 !" Du Mélanchon pur jus !
    Nous lui conseillons de lire "Le président des riches" il apprendra peut-être quel est le ministre de l'économie, qui d'après un banquier, à permis le "grand Monopoly" de la finance sur les entreprises. Pour ceux qui n'ont pas les moyens de se l'acheter, il s'agit de P.Bérégovoy ! Quand à Moscovici, tout le monde à compris que ce triste personnage a dédié sa vie à la finance internationale, suivant en cela son maitre et ami DSK. Comment peut-on dire cela ? La liste que le comptable d'UBS a balancé au fisc Français avec tous les noms des 200 000 hypers riches, responsables avec les entreprises et multinationales qui planquent chaque année 600 milliards, est toujours dans un tiroir. Quant au dénommé Cahuzac, il a disparu des écrans, silence, il n'y a plus rien à voir, il doit être bien seul...
    Oui, nous le disions à quelques uns, que nous ne devions plus rien à voir avec ces gens qui gouvernent, et leur parti. Cela sera peut-être dur et ravageur, mais nos idées font leur chemin. Quand à utiliser le terme de salopard, rappelons nous de ce ministre et de ce maire d'une grande ville- élu grâce à la complicité de la droite- qui nous ont insultés en traitant JL de faschiste, nous ne les oublierons pas le jour des élections...

  20. Salut Jean-Luc et merci de tes retours sur le congrès du Parti de Gauche. Comme l'a écrit Alexis, c'était un beau congrès, qui a fait preuve tant de notre cohérence politique que de notre maturité militante. Dans cette période, il fallait que nous gardions la tête froide, c'est réussi. Et pour autant, nous ne sommes pas un bloc de glace mais un parti bien vivant.

  21. Lilly54 dit :

    Bonjour Jean-Luc, Bonjour Amis,
    Merci pour ce nouveau billet riche d'enseignements sur la situation chypriote. Chypre, ce cahier de brouillon pour les eurocrates. En effet, je pense aussi qu'après les avoir ruinés, ils les jetteront hors de l'Europe. Mais sans doute pour mieux les coloniser ensuite car ces pays ont des richesses et ils lorgnent dessus. Ce qui se déroule sous nos yeux est une horreur.
    Je reviens un instant sur le traitement infligé par Cohen à Jean-Luc. Ce matin il recevait Le Pen. J'espère vivement que nos expérimentés web artistes feront une vidéo comparative. Mais bien sûr Cohen a tout prémédité. Il s'est même permis un service après-vente sur Canal+ hier pour recevoir les compliments de ses copains du milieu. Et ce matin c'est un pied de nez arrogant qu'il nous adresse à travers sa courtoisie face à Le Pen. Pire, non seulement il ne lui a posé que des questions de fond et écouté religieusement, mais il s'est permis de la faire disserter sur la pensée politique et le programme de Mélenchon. Hollande a fait entendre sa voix aussi contre Jean-Luc dans le Canard. En fait il ne se passe plus une seule émission, même de divertissement, où l'on n'évoque Jean-Luc. Bref, on leur fait peur. Je souhaite que l'on devienne leur pire cauchemar. Il va nous falloir beaucoup, beaucoup de résistance !
    J'aimerai avoir votre avis sur la création de la BRICS cette banque de développement voulue par la Russie, la Chine, le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud. Cela me parait être une stratégie politique pour se passer de la Banque mondiale et mettre en place une nouvelle organisation monétaire. L'enjeu me paraît considérable. Mais je ne suis pas assez instruite sur ce sujet. Merci.

  22. Laguêpe dit :

    Il se dit qu'a pas tenu compte des filiales des banques Chypriotes à l'étranger, laissant ainsi ouverte la possibilité aux déposants étrangers de récupérer leurs avoirs. Est-ce exact ?

  23. Michel E. dit :

    @ ermler à 10h03
    "ces mêmes solfériniens mènent contre moi une grosse guerre au moment même où se déchaîne la propagande du FNJ contre moi. Et les « grands médias officiels », en fait la périphérie bureaucratique de Médiapart, continuent de leur servir la soupe." (J-L M)

    Il me semble clair que ce qu'il veut dire est que les « grands médias officiels » continuent de servir la soupe aux solfériniens.
    Que ces médias sont devenus "la périphérie bureaucratique de Médiapart" (J-L M) doit être vu en relation avec :
    "Dans la semaine la carte des puissances médiatiques en France aussi est passée cul par-dessus tête. C’est de ce qui était considéré comme la périphérie du système médiatique que sont arrivés à destinations deux munitions de fort calibre démocratique. Médiapart avait donc raison !" (J-L M)
    En somme, Médiapart fait le boulot, "les « grands médias officiels »" en sont réduits à diffuser ce qu'ils n'ont pas pu faire eux-mêmes.

  24. veomma dit :

    Comme à l'accoutumée, vos propos sont justes et clairvoyants. Il ne peut, en effet, s'agir que de lutte des classes dans ce cas de figure. Elle est avec les médias (et je rejoins @SandrineN) à l'origine de nos maux sociaux et, n'en déplaise à Cahuzac et bon nombre de nos détracteurs, il n'en existe que deux, le grand Capital et nous.
    Ce week-end a été honteux pour le journalisme qui désormais se fait de plus en plus rare, Acrimed en a délivré un bel article s'opposant à la horde médiatique criant pendant deux jours à l'antisémitisme Mélenchonnien, je vous le recommande.
    D'autre part, adhérente au PCF, je voudrais féliciter mes Camarades du PG ainsi que vous-mêmes pour ce travail considérable et progressiste lors de votre Congrès.
    On lâche rien car unis nous sommes plus forts ;-)
    Vero

  25. charlus dit :

    Les Français ont voté oui à Mastricht, ne se sont pas opposé au statut de la BCE plus que les Allemands. Les idéologues libéraux ne manquent pas de ce côté du Rhin. L'Allemagne n'a pas plus de poids légal au sein de l'Europe que la France.
    "La souffrance imposée aux allemands d'en-bas" devrait justement nous interdire de parler de l'Allemagne en général. On ne parle pas politique comme on parle à propos d'un match de foot. Dire "l'Allemagne" pour parler de l'équipe allemande n'a pas d'autre conséquence que des bagarres entre supporters débiles. Dans un débat politique, cela ne peut que renforcer les sentiments nationalistes.
    Conflictualiser tout ? Non ! Pas les rapports entre les peuples!

  26. Pierre dit :

    Merci pour votre billet, toujours excellent pour sa critique lorsque vous donner à voir l'ironie qui veut que le Parlement allemand ait à voter pour un plan qui saigne à blanc Chypre dont le Parlement ne vote pas. C'est en effet la mise en route de "l'Europe allemande".
    Quant au brouhaha médiatique, il est la preuve que votre stratégie le pique au vif et crée en son même des divisions. Le Front de Gauche et le PG ne sont jamais en reste sur les analyses documentées, approfondies, sérieuses, mais ce n'est pas suffisant pour mener la bataille face aux médias; la stratégie doit être réfléchie en fonction de l'arène dont nous disposons et c'est à l'organisation d'une désinformation systématique à laquelle nous avons affaire d'une part et d'un système de starisation, de mise en avant puis de captation de l'exception ; il faut arriver à être en avant pour être visible et qu'on nous écoute enfin (qui connaît dans l'opinion les dirigeants politiques qui restent "raisonnables") sans se faire capter. C'est exactement ce que vous faites et nous vous suivons à fond là-dessus. Il faut enfin mettre un coup de pied dans cette fourmilière ronronnante qui avec la complicité des politiques qu'elle soutient saigne le peuple à blanc tout en feignant l'ingénuité.
    Continuez, ne lâchez rien, ne cédez jamais, jamais. Soyons tous autant que nous sommes des tribuns du peuple !

  27. Savigny-Egalité dit :

    Utile pour comprendre la dérive du PS la lecture de "la gauche bouge" de 1984 de Hollande, Le Drian, Jouyet, Mignard et dans la Nouvelle revue socialiste (NRS) de la même année la position de MN.Lienneman: "Pour un libéralisme de gauche". Tout ce qui se met en place y était.

  28. Md59 dit :

    Bonjour et si tout ça permettait aux peuples de prendre leur destin en mains et de choisir des solutions innovantes ? Exemple les communautés espagnoles qui fonctionnent en autogestion. Je suis sûr qu'en Grèce ils vont trouver et même ils ont déjà sûrement trouvé des solutions qui sortent de la solution du capitalisme, des banques. Oui des politiques comme le FdG peuvent aider mais il faut aussi que le peuple se prenne en charge. alors ce ne sera pas une solution unique et pas toujours collective au niveau du peuple dans son ensemble mais ceux qui voudront, trouveront cette force. L'avenir sera différent, la solution déjà connue d'un gouvernement et d'un état ne sera peut être pas la seule solution.

  29. gilbair dit :

    @Thomas 1
    "Espérons que la caricature donnée par France Inter sera assez grossière pour ne tromper personne !"
    Oui, on s'en est bien rendu compte!
    Ce matin, France Inter, P. Cohen ça ne s'arrange pas. Cohen ne supporte certainement pas la juste et réelle médiacritique en général, formulée très souvent par JL Mélenchon. Hors, ce matin, nous notons très facilement les différences d'interwiew en deux jours, car ce qui intéresse P. Cohen chez marine Le Pen c'est son programme FN, sans analyser et oser critiquer ses solutions pour retrouver de l'argent auprès des résidents étrangers, pour juguler le chômage. Hier, tout au long des 30'd'antenne pour Jean-Luc, ce n'était que sur les "invectives" et le parler dur et cru de Jean-Luc Mélenchon, y compris en faisant passer le premier appel sur le même sujet et pour accentuer le coup, par un sympathisant du PG et de Mélenchon ! Mais pourquoi es tu si dur et cru ? Sans doute parce que la lutte des classes l'est et depuis longtemps, y-compris avec l'aide de certains médias.

  30. Gilles PRIN dit :

    La crise de Chypre est révélatrice de ce qu'est réellement l'Europe. L'Europe a été faite, non par les peules, mais contre leur volonté. C'est une Europe des capitalistes et des financiers, c'est une Europe qui se pose en pôle impérialiste, à la fois en accord et en compétition avec l'impérialisme US, en compétition avec les impérialismes naissants de l'Inde, de la Chine et des pays du Golfe. Cette Europe est une tentative du capital pour sauver son système au bord du gouffre.
    En aucun cas elle n'est l'Europe des peuples, de la solidarité, du social et encore moins l'Europe des travailleurs dont certains ont rêvé.
    Je pense qu'il est temps d'aller au bout des choses et de réaffirmer la nécessité de l'indépendance nationale, sans nationalisme, en mettant en avant l'internationalisme qui favorise les luttes communes.
    S'il faut sortir de l'Europe pour s'en sortir, alors je dis oui, sortons de l'Europe et avec tous les peuples d'Europe luttons ensemble pour :
    1- Construire l'écosocialisme dans chaque pays, solidaire de tous les peules du monde,
    2- Construire une nouvelle Europe socialiste, respectueuse de l'indépendance nationale dans la solidarité de tous.

  31. Titoune dit :

    Sur France Inter ce matin M. Le Pen fut reçue comme une personne politique crédible alors qu'elle est la présidente d'un parti politique anti républicain, elle s'est prit les pieds dans le tapis en parlant de la retraite à 60 ans, ne répond pas aux questions normal puisqu'elle n'a pas de réponses, pas de solutions sauf la haine de l'émigré donc pas de programme mais cela ne semble pas gêner Cohen. Normal c'est l'ami des capitalistes, M. Le Pen n'est pas dangereuse dans ce domaine, ainsi elle gagne du terrain, elle peut aussi remercier le PS qui lui ouvre toutes les portes en menant une politique désastreuse avec un entêtement qui s'apparente à de la bêtise. Donc au Nord rien de nouveau, comme vous je pense que l'avenir est méditerranéen, mais pour faire passer le message il faudra encore des évènements pour vous donner raison. Pas facile d'être visionnaire pas facile d'être le premier à dire ce qui est vrai mais au moins nous savons ou se trouve le courage encore merci, vous au moins vous êtes auprès des travailleurs en lutte pas le FN, Cohen ne vois pas plus loin que l'intérêt que lui procure son salaire donc cela justifie vos colères vos mots durs qui ne seront jamais aussi forts que l'avenir catastrophique que nous préparent nos adversaires.

  32. Md59 dit :

    Commentaire n° 25 Charlus a raison, parlons du gouvernement allemand, de Merkel et de la Cdu mais pas de l'Allemagne. JLMelenchon est un homme de lettres, il fait la distinction mais être clair ne mange pas de pain. Pas de possibilité de déformer les propos.

  33. JeanClaudeDevin dit :

    Merci à Jean-Luc de nous fournir régulièrement cet éclairage sur cette actualité géo-politico financière très copieuse et très inquiétante. Merci à lui de nous régaler de ces joutes médiatiques qui réveillent, même si je pense qu'il faudrait sans doute un peu mieux doser ce ping-pong oratoire décapant, afin que la forme de ses interventions n'éclipsent pas à la longue le fond de son propos, qui est pur régal pour nous éclairer : les journalistes sont une corporation "granit", qui fait bloc et qui durcit sous la tempête Mélenchonienne. Fissurer ce granit, c'est aussi faire preuve d'imprévisibilité et de souplesse inattendues, même si j'ai bien compris que les drapeaux rouges agités était souvent là pour faire foncer les taureaux et revenir plus souvent dans l'arène médiatique...
    Une petite question, suite à l'explication de la crise chypriote qui précède : Jean-Luc dénonce notamment le déclenchement de la crise des banques chypriotes par le défaut d'une partie de la dette grecque, à hauteur de 4,5 milliards. N'est-ce pourtant pas ce qu'il préconisait pour le problème grec, comme il parle également de l'annulation d'une partie de la "mauvaise" dette française pour commencer à sortir de cette problématique de la dette publique ? Comment résoudre un problème sans créer cet effet domino que vient de démontrer la crise chypriote ?
    Dernier point : comment avoir des réponses à nos questions sur ce blog ? Il n'y en a pas, et même si j'imagine que cela ferait un peu chauffer l'emploi du temps des community managers, cela me semble incontournable dans l'optique d'un partage avec des militants d'un parti qui grandit, raisonne, résonne et aspire à toujours plus d'échanges d'informations...

  34. Sergino dit :

    Mr Cohen et consorts de France inter, hier agressifs et perfides avec vous, aujourd'hui, doux et sirupeux face à Le Pen voire en connivence. Le cirque médiatique est en marche pour tenter de vous dénigrer. Il me semble que c'est dangereux vis à vis de gens mal informés. Ne faudrait-il pas profiter de vos passages médiatiques pour promouvoir votre blog ou d'autres sources d'informations intègres ?

  35. Nicks dit :

    Le PS a désormais compris qu'il n'y aurait pas de réconciliation (et de nouvelle escroquerie donc). Il comprendra bientôt que le FdG va devenir la seule formation de gauche. C'est maintenant que tout se joue car bien entendu les oeillades en direction du PC vont se faire de plus en plus appuyées, les menaces aussi. Si nous tenons bons, la voie est ouverte.

  36. Michel E. dit :

    @Laguêpe à 10h53
    "Il se dit qu'a pas tenu compte des filiales des banques Chypriotes à l'étranger, laissant ainsi ouverte la possibilité aux déposants étrangers de récupérer leurs avoirs. Est-ce exact?"

    Oui !

  37. DAVID JV dit :

    @ Charlus
    Les Français ont voté oui à Maastricht, ne se sont pas opposé au statut de la BCE plus que les Allemands.

    Regarde dans quelle conditions de "débats" démocratique, les Français ont voté "oui"... et observe aussi que quelques années après avoir "compris" l'entourloupe ils ont refusé le TCE. Refus anéanti par l'oligarchie du système en place.
    On pourrait tout aussi bien parler des conditions dans lesquelles les dernières élections en Grèce se sont déroulées avec des politiques, des président de pays de l'UE et tous les grands médias ont menacé d'une catastrophe si un parti du non au mémorendum gagnait. Quelle est la légitimité d'un tel vote dans la contrainte ? En droit, on parle de consentement libre et éclairé, à défaut, il y a "vice du consentement". N'y vois-tu pas une application possible dans les situations que j'ai citées (parmi tant d'autres d'ailleurs) ?

    On ne parle pas politique comme on parle à propos d'un match de foot. Dire "l'Allemagne" pour parler de l'équipe allemande n'a pas d'autre conséquence que des bagarres entre supporters débiles.

    Oui d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon fait toujours attention à ne pas amalgamer le peuple allemand qui souffre avec la politique du gouvernement Merkel. Pour autant, comment nier l'influence et le poids incroyable de ce gouvernement sur la "ligne politique" européenne de nos jours.
    La lecture régulière du blog greekcrisis de Panagiotis Grigoriou est éclairante de ce point de vue et une petite plongée dans l'histoire de la Grèce et de sa constante occupation par des puissances étrangères depuis la seconde guerre mondiale te permettrait de mieux comprendre les tenants et aboutissant de cette montée fulgurante de ce rejet de la politique allemande que, dans le langage de tous les jours, on appelle "sentiment anti-Allemand". Et ce, même si je te rejoins dans le fait que les peuples ne doivent pas s'entre déchirer.

  38. Jean-François91 dit :

    @25 charlus
    Cité par Jean-Luc ici même, le titre d'un journal qu'on ne saurait soupçonner d'être euro-critique ou chauvin. "Le titre du « Monde » résume l’épisode géopolitique et financier « le FMI et Berlin imposent leur loi à Chypre »."
    Si même les défenseurs depuis toujours du libéralisme européen le soulignent.
    Mais cela ne m'empêchera pas de me battre très volontiers avec les Allemands qui se battent. L'internationalisme ne saurait être béat, il s'intègre dans la lutte des classes

  39. Jean dit :

    Une note un peu tangente. En lisant ce billet, j'ai spontanément pensé à "La parure", la fameuse nouvelle de Maupassant. Il y a un peu du même drame qui se joue en ce moment, dans l'absurdité du remboursement de "la dette" à tout prix. Les peuples en sont les victimes. Pour tous ceux qui ne connaîtraient pas encore, le texte est librement accessible .

  40. Charlus dit :

    A David JV et à Jean François91
    Le poids de l'Allemagne en Europe est largement une invention médiatique, qui arrange les élites politiques françaises soucieuses de détourner l'impopularité sur l'Allemagne, en planquant leurs propres responsabilités dans les mesures prises. (Voir Moscovici à Chypre). L'Allemagne en Europe n'a que le pouvoir que lui consentent les autres. Je comprends parfaitement les sentiments anti-allemands en particulier de la part des Grecs. Mais cette manière de voir les choses est dangereuse. Les Grecs sont victimes de l'Europe et de la finance mondiale, pas de l'Allemagne.

  41. alain31 dit :

    Ben oui, deux poids, deux mesure. Monsieur Cohen sur France Inter n'a pas traité MLP comme Jean-Luc Mélenchon. Certes, on le sentait critique, mais il laissait la dirigeante du FN s'exprimer sur son programme.
    Pourquoi cette différence ? Une détestation particulière pour Jean-Luc Mélenchon qui critique les médias, chiens de garde du système dominant ? Possible au niveau de son ressenti. Mais allons plus loin, regardons les choses au delà de leur surface.
    Le FN, s'il n'est pas aujourd'hui le choix politique du capital (le programme du FN, sortie de l'Europe, de l'Euro, protectionnisme, etc. n'est pas le plus favorable au profit), lui est bien utile en travaillant à diviser le peuple, à le détourner d'une attitude de classe, anti libérale (donc, de fait, anticapitaliste dans le monde actuel). Si nous nous rapprochons du pouvoir alors le capital fera le choix de l'extrème droite. Aujourd'hui, il fait toujours clairement le choix des droites libérales et des sociaux libéraux : voir sur ce point Mme Parisot qui dit que le Médef avec elle, c'est un patronat qui ne se réfugie pas dans un anti-"gauche" primaire et inefficace mais qui travaille avec le gouvernement.
    En résumé, l'adversaire de classe, c'est le Front de Gauche. Les médias "bourgeois" n'aiment pas la culture du FN mais il ne supporte pas la politique du Front de Gauche. Pas plus que sa culture par ailleurs.
    Notre parler cru et dru, c'est-à-dire le parler et le penser du peuple, donne des boutons à toute la bonne société. "La révolution n'est pas un dîner de gala" et la bataille des idées non plus. Il faut appeler un chat un chat et parler pour être compris de ceux qui souffrent et qu'ils se reconnaissent dans nos analyses, nos dénonciations, nos propositions.
    Reste à savoir, en chaque occasion, comment contourner les pièges qui nous empêchent de parler sur le fond. pas toujours simple. Remarquons que tous les journalistes qui reçoivent Jean-Luc Mélenchon n'ont pas la même attitude, ou que certain(e)s ont évolué. Je pense à Bourdin, ou même à C.Roux, la dernière fois, pas celle d'avant...

  42. ermler dit :

    @ Michel E. 10h56

    Ha bon ! Comme ça, c'est plus clair. C'est vrai qu'il fallait faire le lien avec le début du paragraphe précédent. J'avais lu trop vite. Plus vite encore que Mélenchon n'écrit.
    Merci camarade !

  43. durluche dit :

    Allez voir l'ITW de Pascal Cherki (lien donné par elmer 11). Lundi nous avons rencontré la gauche de PS local et "ce qu'on peut déjà dire c'est qu'ils partagent largement notre appréciation de la politique du gouvernement et sont prêts à faire connaître avec nous, et le FdG les dangers de l'ANI (voir les critiques sévères de G Filoche) au niveau local et départemental (comme nous l'avions fait pour le TSCG)". Bref, de notre coté, il faut maintenir les liens du FdG voir les renforcer là ou il peut y avoir quelques vieilles querelles sur lesquelles passer l'éponge et tendre la main aux bonnes volontés sans regarder l’étiquette et surtout agir, distribuer du tract faire des AC, informer que la population prenne conscience du mal qu'on leur promet.
    Quant à la façon d'attirer l'attention médiatique sur notre parti, celle actuelle est la bonne car la seule possible, il n'y aucune raison pour baisser d'un ton sauf à vouloir disparaitre.

  44. Jeannot dit :

    Moi aussi j'ai suivi ce matin France Inter pour mesurer et témoigner de l'attitude de Patrick Cohen payé par les contribuables, Existe il un qualificatif suffisamment fort pour le dénoncer?

  45. cogilles dit :

    Il y en a un Jeannot : "salopard" !

  46. Félix dit :

    @Jeanl (commentaire No 10) a raison. Peut être changer la stratégie en répondant à ces baveux avec sérénité et sans cette (belle) passion qui t'anime. Les Français de ton bord te connaissent et n'ont plus besoin de preuves "passionelles" pour savoir que tes arguments sont les bons. Il s'agira de ne plus se laisser prendre par le jeu malsain des médiocrates à "comment je vais m'y prendre pour le faire péter un plomb et se griller tout seul". La blonde du FN a trouvé la parade. Tout en restant digne, tu vas répliquer à coups d'arguments tranchants, sec, façon Jean Gabin en patriarche! Car nous avons à convaincre des patriotes qui ne connaissent pas forcément la culture des méditéranéens, comme nous. Faut le croire... Des arguments comme les tiens, donnés avec sang froid et précision font des fois bien plus mal qu'une envolée lyrique dont l'adversaire ou l'électeur ne retiendra parfois que son volume sonore. L'effet du silencieux au bout d'un canon de révolver! Mon cher camarade, malgré nos âges, nous ne cesserons jamais d'avoir à progresser et se bonifier avec modestie devant la vie. Je sais que ta grande intelligence l'aura compris.
    Amistad, y a por ellos !

  47. vert pomme dit :

    A propos du congres. Il ne faut pas juger les camarades sur un petit texte d'une trentaine de lignes. Surtout quand ils l’écrivent moins pour être élus, que pour attirer l'attention sur des sujets qu'ils jugent importants et peut-être insuffisamment traités. Mais toujours dans le but de renforcer le parti. L'humain d'abord. Mes camarades de la délégation auraient beaucoup aimé que Martine leur serre la main. Ma foi, P.Laurent aurait attendu quelques secondes. Quand on passe son temps à répéter aux camarades que la seule consigne, c'est qu'il n'y a pas de consignes. Alors, il ne faut pas s’étonner de voir qu'ils appliquent la consigne. Nos nombreux plus jeunes sont d'ailleurs magnifiques d'audace. Ils ne doutent de rien. Et c'est très bien comme ça. Ils ne demandent que leur du. Qu'on le leur donne. Pour la province, c'est la même chose. C'est toujours le même problème : comment faire remonter l'info de la base. Réglons vite fait ces problèmes d'organisation qui ne sont que la rançon de notre succès. Et oui, notre moulin va très vite et très fort ! En avant vers la victoire. Et oui certains de mes camarades lisent ce blog. Ils se doutent qui est vertpomme. Ce n'est pas bien difficile. Et une nouvelle adhésion grâce à l'écosocialisme et NNDL !

  48. Guillaume dit :

    Cher Jean-Luc, je vois que tu n'es pas vraiment enclin à l'effacement des dettes souveraines. En effet, tu pointe l'effet de l'effacement de 4.5 Mds€ de dette Grecque auprès des créanciers chypriotes comme une source la crise chypriote. Tu réclamais pourtant pendant la campagne présidentielle à ce que la dette soit auditée, pour en distinguer la dette légitime, que l'on paiera à échéance prévue, de la dette illégitime, à rééchelonner/renégocier/effacer (au choix).
    Considères-tu donc que les dettes doivent absolument être payées, car tout défaut entraîne un risque systémique?
    J'aimerai selon toi selon quel plan magique la France pourrait rembourser 1800 Mds € de dette en 7 an, sans faire d'austérité, tout en faisant de la relance?
    Faire tout monétiser par la BCE au risque d'effets ultra-inflationniste ou ultra-dévaluateur de l'€? Confisquer du patrimoine français? Y consacrer tous nos gains de productivité des 15 prochaines années?
    Deuxièmement, je ne suis pas d'accord avec le fait que les Traités interdisent la convergence fiscale. Certes, il faut théoriquement l'unanimité, ce qui est loin d'être gagné (encore faudrait-il mener le combat pour le savoir). Mais il en est théoriquement de même pour la taxe sur les transactions financières, ce n'a pas empêché 9 pays sur 27 de se mettre d'accord entre eux pour l'instaurer.

  49. Jeannot dit :

    Je reviens sur la matinale de France-Inter car j'ai omis le plus succulent, le moment où Thomas Legrand est interrompu par l'invitée et que grand seigneur et maître Patrick Cohen se tait.

  50. asclepios dit :

    bonjour,
    à propos de Théodorakis, je me permets de mettre le lien de sa réponse aux attaques de Copé contre lui. Ce vieux Monsieur explique que lui qui a toujours été opposé aux fachos s'était emmêlé les pinceaux dans une discussion. Il n'est et n'a jamais été antisémite.
    Sinon, je suis d'accord avec Jean-Luc Mélenchon sur le fait que H. Désir a fait une erreur grossière car c'est bien lui qui associe les Juifs à la haute finance et c'est gravissime.
    D'accord aussi pour noter la différence de traitement chez P.Cohen entre la Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.


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