27mar 13

En route vers l’Europe allemande

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La drôle de démocratie des partisans de la collectivité unique

Communiqué du Front de Gauche du 30 mars 2013

D'ici quelques jours, tous les Alsaciens auront reçu dans leur boîte à lettres le matériel officiel de la campagne en vue du scrutin référendaire régional du 7 avril. Ils comprendront bien vite que leur liberté de choix est méprisée : ce matériel censé être explicatif, est outrageusement partisan. Cette circulaire ne laisse pas de place à un débat contradictoire et oriente le vote de l'électeur en présentant ce projet de nouvelle collectivité territoriale d'Alsace comme un gage d'"unité d'efficacité et de proximité pour l'Alsace !"…

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L’essentiel pour moi c’est l’accélération de l’histoire qui se produit en ce moment avec l’épisode Chypriote. Le titre du « Monde » résume l’épisode géopolitique et financier : « Le FMI et Berlin imposent leur loi à Chypre ». Berlin ! C’est officiel, la carte de la puissance a changé en Europe ! Et pendant ce temps la France est tétanisée par des chefs sans consistance qui se rêvent en « bon élève de la classe européenne ».

Dans la semaine la carte des puissances médiatiques en France aussi est passée cul par-dessus tête. C’est de ce qui était considéré comme la périphérie du système médiatique que sont arrivés à destinations deux munitions de fort calibre démocratique. Mediapart avait donc raison ! Que ce soit dans l’affaire Bettencourt ou dans celle de Cahuzac, il y avait bien matière à investigation judiciaire ! Mesure-t-on la portée de cet événement ? Non, bien sûr ! La vie continue comme si de rien n’était. La caste a pourtant défendu comme un mur spongieux tous les incriminés. Et tout s’écroule en même temps. Trois puissants au tapis : Sarkozy, Cahuzac, Lagarde. La même semaine Chypre et combien d’autres symptômes d’un monde à l’agonie. Et on s’étonne de l’Oise ? En rompant la digue avec l’extrême-droite, Valls et les autres solfériniens ont-ils permis le transfert d’une masse d’électeurs socialistes vers le Front national au deuxième tour ? Ce ne sont pas les mathématiques qui le diront mais l’examen scrupuleux des listes d’émargement que la loi permet. Curieuse coïncidence, ces mêmes solfériniens mènent contre moi une grosse guerre au moment même où se déchaîne la propagande du FNJ contre moi.  Et les « grands médias officiels », en fait la périphérie bureaucratique de Mediapart, continuent de leur servir la soupe. On connaît la méthode. Ils ne s’intéressent à aucun moment politique de nos congrès. Mais ils savent fabriquer un buzz sur une affaire qu’ils créent de toute pièce. Puis ils vous reprochent de ne pas « traiter les questions de fond ». C’est ainsi que le congrès du Parti Communiste eut droit à deux jours de harcèlement sur le fait que la carte du PCF n’avait plus de faucille et de marteau. De tout le reste de ses débats on ne sut jamais rien ou presque. En commençant le congrès du Parti de Gauche, nous savions que nous serions traités de même. Nous avions pris nos dispositions. Et c’est bien ce qui se passa. Oserais-je, d’une façon plus chimiquement pure que nous l’avions imaginé. Surprise : de bien des façons l’affaire tourna délicieusement à la déroute de nos adversaires solfériniens qui sombrent dans le ridicule. Je raconte ça.  

En passant par le congrès du PG

Un congrès du PG est devenu une grosse machine. Très grosse. Dans tous les compartiments d’action, les chiffres me prouvent que je ne peux plus m’en mêler à la bonne franquette comme autrefois, si par hasard j’en avais encore la tentation. Quand je croise Maryvonne qui brasse 12 tonnes de matériel militant à distribuer, la prudence commande que je n’aille pas donner mon avis sur la façon de procéder. D’ailleurs ai-je vraiment une idée sur la question ? La librairie a manié une tonne de livres. Le service d’ordre mobilise plus de cent camarades, la commande technique autour du secrétaire général du congrès Patrice Perdereau fonctionne par talkie, il y a neuf cent délégués dans la salle élus par les organisations de base du parti, il y a soixante-quinze délégations étrangères, et cent cinquante pour les délégations françaises syndicales et associatives.

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Ici tout est foule ! Je passe dans les allées entre les tables et je ne connais quasiment qu’une personne sur dix, dans le meilleur des cas. J’ai connu le Parti de Gauche comme parti des « ex ». Il y avait beaucoup d’ex ! Ex-socialiste, ex-communistes, ex ceci ou cela. A présent les anciens se sont fait brûler la mauvaise graisse des « ex ». Ils sont redevenus des vraies têtes dures. Et surtout le parti est rajeuni, beaucoup de primo-engagement dans ses rangs. Beaucoup de jeunes et aussi de syndicalistes. En fait par sa composition, comme par la forme du déroulement des séquences du congrès, comme par le ton le style la façon de parler, ce parti ne ressemble a rien de connu sur quoi se repérer. Je ne le dis ni pour le vanter ni pour le diminuer. Je fais seulement un constat.

Pour moi, tout est surprise. Soudain j’entends qu’on se dispute sur un point des statuts ! Mais je ne comprends ni de quoi on parle ni quel est l’enjeu. Le soir des gens crient contre la commission des candidatures dont je ne sais pas qui est membre. Des votes par panachages vont tenir beaucoup de monde réveillé jusqu’à 4 heures du matin à propos d’une liste dont je ne sais à peu près rien sinon qu’un candidat auquel j’étais attaché a vu sa candidature rejetée en suppléant. Pour finir il sera élu quand même. Tout cela et combien d’autres détails me signalent ma nouvelle condition dans le parti que j’ai imaginé et fondé avec d’autres. Autant en prendre acte. Je ne serai plus jamais l’homme qui adorait s’occuper de tout et surtout des détails techniques. D’ailleurs, si je le faisais encore, on m’en voudrait. On attend autre chose de moi. Et surtout pas que je me mêle de l’ordinaire. Le parti vit sa vie sans avoir besoin de moi pour ça. Quand j’y pense, finalement, j’en suis heureux. Mais j’ai un peu la nostalgie du temps où je saucissonnais avec la commission des résolutions. La nôtre est tout simplement infréquentable par moi ! Sous la houlette de Jean-Christophe Sellin et Elisa Martin elle a brassé trois mille amendements, chiffres que je me suis fait répéter pour être certain d’avoir compris ! Cette commission s’est réunie au total cent heures, dont soixante-dix… de nuit. Sans oublier les heures de séances plénières du congrès. Je dois en convenir, je n’en aurais plus la patience. Et peut-être pas la force compte tenu de ce que je dois déjà porter. En tout cas le score énorme des votes favorables dans une salle pourtant peuplée de rebelles mal maniables prouve que la méthode était la bonne. Il fut donc convenu que j’ouvrirais le congrès vendredi soir à huis clos et que Martine Billard le conclurait avant l’ouverture des portes aux amis de la région (ils furent quatre mille) et le meeting final qui a été retransmis par I>Télé et LCP. Et tout alla son chemin pour le mieux.

Ma tâche se concentra donc sur mon partenariat de travail avec Corinne Morel-Darleux pour accomplir ce qui était vraiment pour moi la pointe avancée du congrès, c’est à dire l’adoption du Manifeste éco-socialiste. Elle mène cette affaire parfaitement. Même le débat du texte d’orientation dont François Delapierre était le rapporteur général n’a pu m’impliquer. Il est vrai que j’ai lancé la discussion sur l’Euro. Il est vrai que les points de vue n’étaient pas unanimes compte tenu de la nouveauté de la situation. Il est vrai que ce fut l’angle de plusieurs articles qui parfois n’étaient pas agréables à lire du fait de leur cortèges de citations anonymes. C’est vrai que c’était un sujet capable de nous faire partir en vrille. La manœuvre de Harlem Désir a éteint ce feu médiatique. Disons lui merci. J’ai pu conclure dimanche en toute orthodoxie du programme « L’Humain d’abord », conformément à la déclaration de la commission économique du parti exprimée à la tribune par son nouveau président, Guillaume Etievant.

Grândola, vila morena

Grândola, vila morena
Terra da fraternidade
O povo é quem mais ordena
Dentro de ti, ó cidade

Dentro de ti, ó cidade
O povo é quem mais ordena
Terra da fraternidade
Grândola, vila morena

Em cada esquina um amigo
Em cada rosto igualdade
Grândola, vila morena
Terra da fraternidade

Terra da fraternidade
Grândola, vila morena
Em cada rosto igualdade
O povo é quem mais ordena

À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade
Jurei ter por companheira
Grândola a tua vontade

Grândola a tua vontade
Jurei ter por companheira
À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade

L'œillet : emblème du Parti de Gauche

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Le reste du temps, j’ai circulé parmi le village militant, reçu, accueilli des délégations et des personnalités, préparé mes discours, consulté les dirigeants du parti qui touchent aux sujets que je suis. Sans oublier une tournée dans le bassin d’Arcachon auprès des professionnels de la mer. Bien sûr, j’ai surveillé de près pour bien les comprendre, les réactions de la salle aux moments clefs du déroulé. Je pense ici à certaines séquences internationales, notamment quand fut évoquée la mémoire de Chokri Belaïd. Ou bien à des moments symboliques comme lorsque l’œillet fut adopté comme symbole du parti. Cela fut fait en référence à la révolution portugaise de 1974. Raison pour laquelle le chant « Grandola Villa Morena » devint le fil rouge des séquences du congrès et devint à ce point obsessionnel que j’entends encore à cette heure en boucle dans mon esprit ses notes suaves. Tout le monde sait qu’au Parti de Gauche les symboles culturels fonctionnent comme des identifiants collectifs très forts. Ils forment une langue originale. Bout à bout, ils font sens. Le congrès du parti ce sont autant les textes qui s’y adoptent que les affects collectifs qui s’y construisent. Les œillets évoquent une révolution citoyenne si l’en est une. Celle qui, en 1974, abolit la dictature Salazar, mit fin aux guerres coloniales portugaises. Certes sa dynamique interne a été stoppée en cours de route. Ce n’est pas le moment pour moi d’y revenir à cet instant. Je n’en tire qu’une leçon ici : ceux qui n’ont pas de stratégie de conquête du pouvoir ne doivent pas s’étonner de ne pas le prendre. Ils ne doivent pas s’étonner non plus que leurs adversaires qui sont déterminés le prennent effectivement. Quoiqu’il en soit, le lien entre notre époque et la révolution des œillets de 1974 a d’abord été fait dans la rue par la nouvelle génération de protestataires. « Grandola Vila Morena » se chante dorénavant dans la péninsule à toutes les manifestations et commence à se chanter partout dans le monde où l’on veut dénoncer la dictature de la finance, du FMI et ainsi de suite. Pour moi, ce lien avec la dernière tentative de révolution en Europe de l’Ouest fonctionne comme un symbole. Il dit quel est à nos yeux le nouveau centre de gravité du processus de la révolution citoyenne pour la période : l’Europe du sud. « Grandola Vila Morena » est beau et grave comme ce que nous voulons faire. Je vous propose un lien vers une version à voix féminine et un autre à voix masculine.

Ce petit récit superficiel ne serait pas honnête si je n’ajoutais pas que, oui, bien sûr, je suivais de près la manœuvre de guerre et ses divers épisodes à mesure qu’étaient tirées nos munitions depuis la tribune. La cadence de tir était superbe. Tous les coups n’ont pas percé le blindage médiatique mais la salle goûtait les tirs. Etievant et son petit film montrant Parisot conspirant contre le pays, Laurence Sauvage faisant acclamer les militants PG d’Air France venant en scène expliquer leur lutte, quels moments ! A la cadence d’une séquence de cet ordre par demi-journée, le rythme entre deux séries d’intervenants sur le texte était en soi une musique symphonique. A son poste de combat particulier, François Delapierre, rapporteur général du texte d’orientation, marqua un coup au but en dénonçant les « salopards ». L’exocet, bien placé dans la cabine de pilotage comme aux malouines, l’adversaire réagit en désordre. Faute de pouvoir répondre sur le fond de la critique adressée à Moscovici d’être co-responsable d’un déni de démocratie et d’une lourde attaque anti populaire, les solfériniens ripostèrent en panique.

Harlem Désir fit donc une faute imprévue en choisissant un angle de tir grotesque : la dénonciation d’un antisémitisme dans ma critique de la finance internationale. Faute aussitôt amplifiée par des imprudents qui, surpris dans leur sommeil et s’éveillant au bruit du coup reçu, tirèrent eux aussi dans la direction montrée par le capitaine affolé. David Assouline et même Jacques Attali, s’indignèrent à la commande sans savoir de quoi il était question. Le ridicule de la fin de partie leur retombe d’ailleurs sur la tête ! Voilà ce qu’il en coûte de faire le pavlovien ! Bientôt surgit la meute des éditocrates qui m’abominent. C’est-à-dire presque tous. En tête, bien sûr, les militants politiques dont je suis l’obsession et la névrose : l’inénarrable Aphatie et Jean Quatremer. Ils se ruèrent pour taper sur le même clou, sans avoir rien vérifié. Puisqu’en politique médiatique on ne peut pas trier sur le fond, je peux dorénavant trier sur le pont. Dorénavant je distingue deux sortes d’adversaires. Il y a ceux qui n’aiment ni ce que je dis, ni ce que je fais, ni ce que je suis et qui sont en guerre avec moi. C’est bien leur droit. Et que serait une démocratie sans points de vue contraires ? Que serait une joute sans passion ? Que serait une adversité sans une bonne sauce piquante de détestation mutuelle ? Je ne pourrais tout vouloir conflictualiser pour conscientiser et refuser ensuite les coups que l’on prend dans le conflit. Mais il y a aussi les autres. Les bureaucrates du combat. Pour eux c’est un job, rien de plus. Ils tirent mécaniquement, sans regarder les munitions qu’on leur passe dans les mains. C’est ainsi que Copé se fit le petit perroquet d’un argument dont personne n’avait dû lui dire qu’il venait du Front national ! Puis madame Kosciusko-Morizet répéta en aggravant sans avoir davantage regardé de près. Ces stupides m’accusaient déjà d’être antisémite. Et déjà avec un argument des plus bizarres. Il s’agissait du soutien qu’apportait à ma candidature à l’élection présidentielle Mikis Theodorakis auquel sont reprochées des paroles inacceptables. A ce moment-là les solfériniens étaient cachés sous la table et se faisaient tous petits. En effet Theodorakis a écrit leur hymne, celui qui se joue dans tous leurs congrès.

Ici on a pu voir plus glauque, si c’est possible. C’est un Harlem Désir nageant dans son costume trop grand de premier secrétaire d’un parti qui se demande s’il existe encore. Ceux-là pensent s’acheter à petit prix des solidarités aveuglées en déclenchant des guerres avec de grosses cibles. Je suppose qu’Harlem Désir s’est cru encore un instant à SOS Racisme. Il pense que ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont donc des racistes. Peu importe. Cette manœuvre cousue de mauvais fil s’est effondrée. Il est intéressant de comprendre pourquoi. En publiant la bande son de l’entretien, Michel Soudais de Politis a fait exploser en vol la manœuvre des solfériniens.

Naturellement la dépêche AFP qui rapporte mes propos n’est nullement fautive. Elle résume. Si vous lisez le décryptage de « Politis » vous voyez bien que c’est une conversation à bâton rompu. Je ne finis pas mes phrases, on devine les mouvements de la main, les mimiques qui remplacent les mots, et ainsi de suite. Qui aurait pu penser à l’usage qui serait fait de dix mots au milieu d’un pareil torrent de paroles ? Qui peut croire que dix journalistes avec lesquels j’ai plus d’un contentieux resteraient sans piper mot, si quoique ce soit avait eu à cet instant une connotation antisémite ! Et si ce n’est par inimitié du moins par morale personnelle ! Les journalistes qui sont là sont aussi des citoyens au moins aussi anti-racistes que moi. C’est donc Harlem Désir et lui seul qui entend juif quand on parle de finance internationale. En ce sens la seule faute morale, c’est lui qui la commet. Nombre de messages qui réagissent aux propos de Désir en attestent. D’autre part j’ignorais que Moscovici fut juif. Comment le saurais-je ? Mais quand bien même ! On ne devrait pas parler de finance internationale parce que l’intéressé est juif ? Mais c’est ça l’antisémitisme ! Ne pas parler de terrorisme devant un musulman ? Ne pas parler de pédophilie devant un catholique ? Qu’est-ce que c’est que cette conception du monde ? Qu’est-ce que c’est que cette vision des juifs, des musulmans et des catholiques ? Je crois à la lutte de classe comme on le sait. Et cette lutte traverse les populations de toutes les religions ! A l’avenir, comme jusqu’à ce jour, je ne tiendrai aucun compte de la religion des gens avec qui je polémique.

Ma claire déclaration sur le cas personnel de Pierre Moscovici devant le congrès du PG et sous ses applaudissements unanimes a moralement détruit la manœuvre des solfériniens. Mais après que les pavloviens aient surgi en meute, la sphère médiatique a eu une réflexe professionnel. Comment se faisait-il que les éditocrates dénoncent quelque chose que les journalistes soutiers, présents sur le terrain n’auraient pas vu ? Ceux-là d’ailleurs, donnèrent vite de la voix. Car la manœuvre contre moi tournait de fait au procès de leur professionnalisme. Enfin, beaucoup de ces gens me connaissent. Cela ne veut pas dire qu’ils m’apprécient. Cela veut dire qu’ils savent, en gros, qui je suis et qui je ne suis pas. Ils connaissent la gravité de l’offense et de l’accusation d’antisémitisme. Et puis ils n’ont pas envie de servir la soupe à une manœuvre à deux balles de ces deux aigles que sont Désir et Assouline. Sans compter que des médiacrates du type Aphatie sont également très loin de faire l’unanimité dans la profession. Tout a donc concouru à faire s’effondrer la manœuvre. Jusqu’à ce point d’orgue que furent les excuses que me présenta Jean Quatremer sur Twitter. J’en fus cloué de stupeur je dois l’avouer. Ce qui a été mon pire adversaire pendant des mois, le mur médiatique sans faille, a volé en éclat en moins d’une journée. Mes adversaires le sont restés mais ce conflit leur a fait découvrir un aspect des méthodes de Solférino auquel ils n’auraient peut-être pas pensé avant cela. Et ils ont du coup touché de plus près l’état de décomposition du dispositif actuel du PS. Merci Harlem !

Chypre soumise à l'Europe allemande

Confusion. Finalement, à Chypre, l'ouverture de tous les établissements a été repoussée à jeudi ! Et encore : si tout va bien d'ici là ! Car le plan arrêté dimanche à Bruxelles est certain d'aggraver les problèmes au lieu de les régler. La confusion est aussi dans les responsabilités. Qu’a fait Moscovici au nom de la France ? Chypre, cahier de brouillon des sorciers du libéralisme ! Chypre cahier de brouillon de la marche à la petite Europe allemande d’où le sud serait expulsé après avoir été saccagé.

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Si l’on en croit Harlem Désir, Moscovici aurait été mis en minorité dans l’Euro-groupe. Une nouvelle stupéfiante. Personne ne l’a commentée. Trop de honte peut-être ? Pourtant en sortant il s’était réjoui : « L’euro groupe a fait son travail ». Puis il s‘est félicité aussi du nouveau plan qui formellement corrige le précèdent. Mais il a approuvé le mémorandum des mesures d’hyper austérité qui va s’appliquer en plus des mesures bancaires. En quoi consiste la politique de la France ? A dire amen à Madame Merkel, bien sûr. Sarkozy au moins le faisait par convictions libérales. Ceux-là sont juste des petits garçons. Le parlement chypriote ne se prononcera pas sur le plan acté dimanche soir à Bruxelles. Par contre, le parlement allemand votera lui. Car son aval est nécessaire pour que le Mécanisme européen de stabilité puisse prêter l'argent à Chypre. L'Europe austéritaire est ainsi faite : le pays concerné est dépossédé de sa souveraineté tandis que Madame Merkel peut tout bloquer. C’est ça l’Europe allemande concrète.

Sur le fond, l'Union européenne continue de jouer les pyromanes. Lundi, le hollandais Jeroen Dijsselbloem a aggravé la panique. Il est le président de l'Euro-groupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro. Il a déclaré que le plan appliqué à Chypre était un "modèle" pour les futurs plans dans toute la zone euro. C’est exactement ce que j’ai dit au congrès du Parti de Gauche : Chypre est le cahier de brouillon de ce qui va s’appliquer ensuite à toute l’Europe. Selon lui, le fait de mettre à contribution les déposants et les actionnaires dans les plans de renflouement des banques doit devenir une constante dans tous les plans de l'UE. On imagine la confiance que les déposants et les actionnaires peuvent avoir dans les banques après cette annonce. Or le système bancaire est très fragile. Il repose par principe sur la confiance qu'ont les gens dans les banques, et les banques entre elles. C'est encore plus vrai dans une période de crise comme aujourd'hui, et alors qu'on sait que les banques sont remplies de titres financiers plus douteux les uns que les autres. La déclaration du président de l'Euro-groupe était donc très dangereuse. Il a d'ailleurs fini par revenir sur ces propos très vite. Mais il a ainsi fait la preuve de sa totale légèreté. 

Le plan acté dimanche n'est pas acceptable. Il prévoit toujours un prêt de 10 milliards d'euros de l'Union européenne à l'Etat chypriote. Ce plan est soumis à plusieurs conditions. La première condition est la dissolution de la deuxième banque du pays, Laiki. Le gouvernement chypriote doit créer une structure nouvelle adossée à la première banque du pays, la Banque de Chypre. Cette structure devra recueillir les comptes des clients de Laiki dans la limite de 100 000 euros par compte. Au-delà de cette somme, et sauf s'ils disposent d'une garantie particulière, les clients perdront leur argent. La viabilité de ce montage est tellement incertaine que son principal maître d'œuvre, le président de la Banque de Chypre, Andreas Artemis, a démissionné après avoir constaté le contenu du plan.

La structure nouvelle, une "good bank" devra aussi reprendre la dette de Laiki à l'égard de la Banque centrale européenne. Cette dette se monte à 9 milliards d'euros. Les dirigeants européens refusent d'annuler cette dette au motif que cela reviendrait à financer la faillite d'une banque à la place de l'Etat chypriote, donc à financer indirectement l'Etat chypriote. On est en plein délire. Les dirigeants européens préfèrent faire couler une banque plutôt que de rompre avec leur dogmatise libéral.

Toute la crise chypriote vient de là. Si la BCE avait pu prêter à la Grèce, la Grèce n'aurait jamais eu besoin d'annuler une partie de sa dette. Or c'est l'annulation de cette dette qui a porté le coup de grâce au système bancaire chypriote. Bien sûr, le système financier chypriote était déjà hypertrophié. Mais la goutte d'eau qui menace aujourd'hui d'envoyer les banques chypriotes par terre a été leurs pertes dans l'annulation partielle de la dette grecque.

De même, si la BCE pouvait prêter aujourd'hui à l'Etat chypriote, on n'en serait pas là. La dette publique chypriote représente à peine 0,2% du PIB européen. Si le gouvernement de Chypre en est réduit à dissoudre une banque et taxer les déposants, c'est parce que le FMI et l'Union européenne refusent de lui prêter plus de dix milliards d'euros. Or cette somme ne suffit pas à faire face aux besoins de capitaux pour éviter l'effondrement du système financier de l'île. Pourquoi le FMI et l'UE ne veulent-ils pas prêter plus ? Parce que la dette chypriote deviendrait selon eux "insoutenable". Pourquoi serait-elle "insoutenable" ? Parce que les marchés financiers refuseraient de prêter ou exigeraient des taux d'intérêts très élevés. On voit donc que tout le problème vient de l'impossibilité faite à l'Etat chypriote de financer sa dette ailleurs que sur les marchés financiers, en s'adressant directement à la Banque centrale européenne. Les règles absurdes de l'Europe libérale nous empêchent de régler un problème de la taille d'un confetti.

Chypre est pris à la gorge par ses banques et l'UE refuse la voie de secours la plus simple et la moins coûteuse. Dès lors, l'UE exige un plan qui va détruire le pays. Je m'explique. Premièrement, les sommes supérieures à 100 000 euros déposées sur les comptes bancaires des deux plus grandes banques du pays vont être mises à contribution. Les sommes placées dans la première banque du pays seront transformées en actions de la banque pour éviter sa faillite. Le prélèvement devrait toucher entre 30% et 40% des sommes. Quant à celles placées dans la deuxième banque, elles devraient disparaître pour l'essentiel. Cette mesure frappera très durement les entreprises chypriotes qui ont placé leur trésorerie dans ces banques. Déjà, la fermeture temporaire des banques a complètement bloqué l'économie du pays. Le plan va transformer cette situation temporaire en effondrement durable. 

Le plan va entraîner une sévère réduction du secteur financier qui pèse pour la moitié dans la production du pays. Cela pourrait être une bonne chose si cela s'accompagnait d'un plan de diversification de l'économie de l'île et de développement d'autres activités. Mais il n'en est rien. Le plan prévoit aussi des mesures d'austérité, des hausses d'impôts et des privatisations. Cet aspect est peu présent dans les commentaires. Mais il est bien réel. Chypre subira le même sort que la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie etc. C'est d'autant plus vrai que la nouvelle version du prélèvement sur les dépôts ne devrait par rapporter tout l'argent nécessaire.

L'économie de Chypre va s'effondrer avec l'application de ce plan. Il va produire un cocktail explosif : un choc d'austérité, un choc de contraction du crédit car les banques survivantes ne voudront plus prêter, un choc d'incertitude car les citoyens et les entreprises n'auront plus confiance en rien ni personne, et d'autres chocs négatifs encore. Déjà la récession devrait atteindre 10% de la richesse du pays en 2013. Des économistes sérieux tablent sur un recul d'un quart de la richesse du pays dans les prochaines années. Comme en Grèce, le budget du gouvernement chypriote ne sera probablement pas suffisamment doté pour soutenir les programmes sociaux permettant de lutter contre les effets du chômage. La spirale infernale se met en place. Et elle ne repoussera la faillite de Chypre que de quelques semaines ou de quelques mois. Voila où mène l'aveuglement des dirigeants européens.

Ils veulent cacher cette réalité. Pour cela, les eurocrates ont recours à une forte dose d'hypocrisie et de mensonges comme l'a montré mon camarade François Delapierre sur son blog. Ainsi, on nous explique que ce plan va faire payer les oligarques russes qui ont placé leur argent à Chypre. Mais personne ne dit rien sur les dizaines de millionnaires russes résidant à Londres à qui le gouvernement du Royaume-Uni offre un "visa première classe" en échange d'investissement dans le pays. Ni sur les exilés fiscaux anglais qui pullulent à Chypre.

Et si le but est de faire payer les oligarques russes, pourquoi l'UE ne limite-t-elle pas sa garantie aux seuls comptes des résidants européens ? Ainsi, les oligarques russes perdraient tout, et le peuple chypriote ne perdrait rien ou presque. C'est ce qu'on fait les Islandais en refusant de payer les clients étrangers de leurs banques comme le dit si bien Frédéric Lordon à « Marianne » : « C'est bien ce qu'ont fait les Islandais qui n'ont pas hésité à refuser d'indemniser les clients britanniques et hollandais de leurs banques quand celles-ci étaient sur le point de s'écrouler. On ne sache pas d'ailleurs que ces pauvres clients non-résidents des banques islandaises aient eu quoi que ce soit à se reprocher, sinon d'avoir été victimes des promesses de la mondialisation financière et de s'être laisser tourner la tête par des promesses de rémunération accrue… mais sans se préoccuper de la sécurité de leurs avoirs dans des institutions situées hors de leur propre espace juridique – mais il n'est probablement pas d'autre moyen que ces déconvenues cuisantes pour venir à bout de l'esprit de cupidité; on peut d'ailleurs parier que tous ces infortunés déposants resteront maintenant tranquillement chez eux plutôt que d'aller courir la banque en ligne mondialisée pour gratter quelques points de taux d'intérêt en plus. »

Hypocrisie quand les dirigeants européens critiquent Chypre pour être un "paradis fiscal". C'est vrai. Mais pourquoi ne disent-ils rien au sujet du Luxembourg, principal paradis fiscal dans la zone euro ? C'est pourtant un luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui présidait la zone euro jusqu'à il y a quelques mois.

Hypocrise encore quand ce plan est présenté comme punissant les évadés fiscaux. Car ce plan exonère les filiales chypriotes des banques européennes de toute taxe et leurs clients de toute perte. Les principales banques concernées sont deux françaises, la BNP et la Société générale, et deux allemandes, la Commerzbank et la Deutsche Bank. Pourquoi ces banques ont-elles des filiales dans un "paradis fiscal" ? Qui sont les clients de leurs filiales à Chypre ? Pourquoi ne participent-ils pas à "l'effort" demandé aux chypriotes ?

Hypocrisie toujours quand les dirigeants européens refusent de voir dans la crise chypriote une conséquence directe de leur gestion dramatique de la crise grecque. C'est pourtant ce que dit Mario Skandalis, un haut dirigeant de la première banque chypriote dans la presse luxembourgeoise : « Malheureusement, nous avons pris la mauvaise décision d'accepter (en 2012) la décote » des titres publics grecs et « nous avons perdu 4,5 milliards d'euros », soit le quart du PIB annuel chypriote, alors que « nous répondions à une demande de l'Union européenne »".

Hypocrisie enfin quand toutes ces remarques n'ont jamais été faites au moment de l'entrée de Chypre dans la zone euro en 2008. Pas plus que l'harmonisation fiscale n'a été proposée dans le traité de Lisbonne qui l'interdit. C'est pourtant le plus sûr moyen d'éradiquer les "paradis fiscaux" dans l'Union européenne.

Je le redis. Ce qu'il fallait faire, c'est mobiliser la Banque centrale européenne pour écarter tout risque de faillite. Cela aurait immédiatement mis fin à la panique. Et cela aurait permis d'engager une réforme du système bancaire et une diversification de l'économie chypriote de façon plus réfléchie. L'autre option, qui est complémentaire, était de restructurer la dette chypriote, qu'ils s'agisse de la dette de l'Etat ou de la dette des banques. Il était par exemple possible de négocier un étalement de cette dette sur une plus longue période que celle actuellement fixée. Cela aurait rendu plus supportable le remboursement en réduisant les montants à rembourser ou en allongeant les délais. Cela aurait été un défaut "soft" par opposition à une annulation brutale de dette. La garantie du remboursement aurait pu être assise sur les futurs revenus gaziers de l'île ou sur les propriétés foncières et immobilières de l'Eglise orthodoxe de Chypre, premier propriétaire du pays.

Bien sûr, cela aurait préservé aussi les oligarques. Mais là encore, Frédéric Lordon dit les choses crûment : « Dans une situation pourrie, la rationalité est de choisir entre deux maux le moindre. Rien ne surpassant le risque de la panique bancaire, la seule ligne de conduite raisonnable consistait à l'éviter à tout prix – quitte à devoir sauver au passage quelques crapules ». Nous nous serions occupés d'eux ensuite.

Au lieu de ça, l'Union européenne s'enfonce dans une fuite en avant. Le contrôle des capitaux prévus à la réouverture des banques chypriotes risque de ne pas être vraiment effectif ni efficace. Seuls les Chypriotes risquent d'être réellement impactés. L'Etat chypriote risque donc de ne pas ponctionner autant d'argent qu'il le pense. Et nous reviendrons alors à la case départ : celle du risque de défaut de paiement de l'Etat chypriote ou de la banque qui aura survécu. Tant de brutalités anti-sociales et anti-démocratiques pour un résultat probablement minable ! Sauf si le but est d’avancer dans la construction de cette Europe allemande dont les pays du sud de l’Europe seraient exclus, une fois ruinés l’un après l’autre. 

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348 commentaires à “En route vers l’Europe allemande”
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  1. FranLesp dit :

    @ Guillaume.
    Taxe financière qui est un épouvantail vide, vue son niveau hyper hyper bas. Un épouvantail vide, comme, au niveau national, la loi sur les banques d'Hollande: juste un moyen de s'envoyer des fleurs, de dire "regardez, on a fait une loi de gauche, nous le PS, nous sommes vraiment formidable", alors que ces loi-épouvantails sont des textes vides ("seules les banques qui voudraient le faire, pourraient le faire, etc, bla bla bla" - bravo le PS!), qui donc ne changeront rien.
    Une taxe financière au niveau de la TVA aurait un sens, mais les ultra-libéraux actuellement au pouvoir à la tête de l'UE ne le feront jamais, et si un état le proposait, la rouleau-compresseur de la propagande et de la peur (sur laquelle s'assoit le pouvoir) se mettrait illico en marche: "extrémistes!", "vous voulez créer un cataclysme, la fin du monde", etc.

  2. AttentionAuxMedias dit :

    Jean Luc, ta stratégie médiatique du week end était parfaite pour le congrès du PG, et le PS s'est bien pris le pied dans le tapis en t'accusant d'antisémitisme. Et chacun aura aussi pu constater les manœuvres des médias et la méfiance qu'il convient d'avoir.
    Était-il besoin d'y revenir pour l'interview à France Inter ? Je ne crois pas. Moi je t'attendais sur le dossier Chypre, car face au battage médiatique, "on va faire payer les oligarques russes et supprimer un paradis fiscal", je sentais bien qu'il y avait anguille sous roche et pourquoi l'UE ferait donc un truc bien. Je me disais "taxer les dépôts de plus de 100 000 euros, ma foi, c'est comme un impôt de solidarité sur la fortune, pourquoi le PG est contre, ça veut bien dire qu'il est toujours contre tout" : bref impossible de démêler ce fatras. J'écoute l'interview avec attention et je n'en retiens rien, sinon que les médias sont bien pourris et t'ont empêcher d'aborder le fond. Aujourd'hui, je lis attentivement l'article de blog, et ouf, tout s'éclaire. Alors certes, ton blog est très lu. Mais combien d'auditeurs de France Inter n'as tu pu convaincre et ne viendront pas sur ce blog ? Combien ont même zappé, car le matin, on n'a pas forcément envie d'entendre une engueulade entre des journalistes et un homme politique. Le format de ces matinales est très contraignant, et il est court, tu ne peux donc pas te permettre de gâcher ces précieuses minutes. Tu dois prendre sur toi de ne pas leur rentrer dans le lard sur ces sujets de "forme". Esquive la question, renvoie le journaliste et les auditeurs à ton blog, à une vidéo que tu auras fais toi même où chacun aura toutes les explications nécessaire si ça l'intéresse. Et passe au fond. Au lieu de consacrer 10 min à rentrer dans le lard médiatique des journalistes, tu n'y consacreras que 30s, et ça suffira aux auditeurs pour comprendre que c'est bien les journalistes qui sont hargneux à rester sur ce sujet. Si tu ne réponds pas, ils vont forcément passer à autre chose, eux aussi ont une matinale à faire tourner ! En aucun cas, tu n'as à t'excuser ni baisser la tête, au contraire, élève toi au dessus d'eux. Et tu leur règleras leur compte en coulisse et d'autres canaux de communication.
    Car le faire en direct, dans ce format, au mieux tu feras match nul (surtout à 4 contre 1), et ne pourra pas parler du fond. Guetta t'avait pourtant tendu une perche : oui notre gauche est candidate...

  3. Mathilde dit :

    Bonjour,
    Sur BFMtv, ce matin Bruno Le Roux a dit: "plus il (Jean-Luc) est isolé, plus il parle fort".
    Je voudrais juste dire aux dirigeants du parti socialiste que Mélenchon n'est pas seul. En effet, le peuple commence à se rendre compte que c'est le Front de Gauche qui avait raison. Le PS ne sait visiblement plus quoi dire, ni faire (à part essayer de diviser les communistes et Mélenchon !). Cela veut donc dire que nous leur faisons peur.
    Camarades, ne lâchons rien! Résistance !

  4. le niglo dit :

    Personne le répond sur l'absence de Jacques Généreux au Congrès ?

  5. DAVID JV dit :

    @ guillaume
    Un mot, bravo ! Je te rejoins tout à fait. Prêcher à tout va l'intervention de la BCE tout en critiquant radicalement l'émission massive de liquidités par le FED est un réel contre sens ! Il s'agit de sortir par le haut de cette situation donc il ne s'agit nullement d'un choix entre émission massive de liquidités, creusement de la dette, érosion de la monnaie, pour le plus grand profit de la finance, ou non intervention de la BCE, paiement de la dette et politique d'austérités.
    Tu réclamais pourtant pendant la campagne présidentielle à ce que la dette soit auditée, pour en distinguer la dette légitime - que l'on paiera à échéance prévue - de la dette illégitime - à rééchelonner/renégocier/effacer (au choix)
    Oui et moi aussi, soutenant par ailleurs les collectifs d'audit citoyen de la dette, j'avais à l'époque fortement percuté sur cette position qui par ailleurs est celle que tous les régimes progressiste d'Amérique latine ont mis en oeuvre !

  6. citoyenne21 dit :

    Je viens de visionner le début de l'intervention de MLP chez Cohen ce matin et c'est édifiant la différence de traitement. Hier, ce n'était qu'aboiement, cacophonie et impossibilité de Monsieur Mélenchon de faire passer un message au peuple, sans devoir hausser le ton et paraitre, à tord, comme un agressif. Qu'on lui fasse le même coup à MLP et on la verra adopter un ton beaucoup moins soft !

  7. Invisible dit :

    Je me demande si la droite n'est pas en train d'utiliser la "manif pour tous" comme un bélier pour mettre Hollande en échec. Ça craint. Comme a dit Jean-Luc, inexorablement, ça va craquer quelque part. Ça peut venir de n'importe quoi. Et pour être n'importe quoi ! C'est n'importe quoi. On dirait qu'ils ont les moyens en tous cas. Ils ne pâtissent pas sur le plan logistique pour mobiliser les crédules, euh, croyants. C'est très Tartuffe leur histoire. Par devant un verbiage pacifiste, gauchissant et par derrière une humeur vengeresse.

  8. turmel jm dit :

    Permettez que je réitère quelques mots sur votre congrès du PG. Comme je l'ai écris par rapport au précédent billet je suis venu écouter ce que vous aviez à dire cher camarade J-Luc,et j'ai observé la salle en ayant quelques discussions avec les uns (e) et les autres.
    Votre parti vit sa vie sans que vous ayez à vous occuper de spécificités que vous aviez autrefois à coeur. Vous en êtes heureux dites vous. Permettez moi d'ajouter qu'il me semble que cela est le résultat d'une très grande réussite. Lorsque avec vos amis vous avez décidé de quitter le PS (ce qui est autrement plus fort,que de contester un projet dans les colonnes de l'Huma que son propre camp est prêt à voter tout en persistant à rester dans ce même parti), vous n'aviez aucune assurance. C'est comme d'avoir accepté la main tendue du PCF par l'entremise de MG Buffet qui, entre parenthèse, fut une militante d'une grande importance pour l'existence du FdG), et bien là non plus le chemin n'était pas sans risque de croches pieds.
    Oui camarades du PG vous avez un véritable parti,à vous de le renforcer, de le faire vivre pour qu'il soit utile au peuple et au FdG.
    Bonne route

  9. rayana dit :

    @54
    Généreux était bien au congrès (vu lors de la vidéo quand celle ci fonctionnait à peu près bien).
    Jean-Luc Mélenchon est bien pour ne pas payer la totalité de la dette : "on la prend, on regarde ce qu'il y a dedans, et on décide ce qu'il est légitime de payer...", souvenir d'une interview de quelques mois en arrière.
    Vive le front de gauche !

  10. sergio dit :

    @ charlus : "les Français ont voté oui à Maastricht"
    Comme te le rappelle DAVID JV, le contexte du référendum était bien confus. En gros les partis établis appelaient au "oui" et François Mitterrand, en fin de vie, avait ému les téléspectateurs en faveur du "oui" lors d'une intervention presque pathétique. Il croyait comme l'a rappelé Jean-Luc ainsi empêcher le gouvernement allemand de jouer sur son D-Mark fort contre le Franc. Les opposants à Maastricht étaient Pasqua (populiste) et Seguin (l'un des derniers gaullistes à l'époque avant la reprise du flambeau par Dupont-Aignan). Sinon le PCF pour la Gauche, quelques PS et de petites formations avaient dû également s'y opposer comme les Chevènementistes, le FMPT, LO, la LCR. Le résultat a été très très serré.
    Je suis tout à fait d'accord avec toi pour être prudent avec les mots : ce ne sont pas les "Allemands" qui veulent gouverner l'Europe et casser les économies et les lois sociales périphériques mais les libéraux (les soc-lib'du SPD Schroeder et les lib'de la CDU de Merkel au service des retraités allemands par capitalisation) avec la Finance.

    @ Guillaume, enfin, je partage tout à fait ton avis et ne comprends pas cette réserve actuelle chez certains au sujet de la "dette" et de la BCE. G. Etievant a été ovationné au Congrès samedi matin pour l'analyse et les propositions de la commission conduite par J. Généreux, libérant les économies et les peuples des diktats et structures actuels de l'UE ordolibérale (BCE indépendante, euro surévalué, dette fabriquée). Je crois qu'il faut tenir compte pleinement de cette analyse, des propositions en découlant naturellement et en faire un axe de campagne PG et FdG au plus vite. Cela peut être très très payant pour notre discours en-dehors du bien-fondé et des résultats de cette remise à plat politique et financière. a-t-on peur d'un effet médiatique de rupture ou de radicalisation qui nous isoleraient de l'opinion ? Possible.

    Amitiés à tous et bravo pour la chanson portugaise en insert. Même A. Rodriguez (pourtant bien insaisissable politiquement à une époque) l'a chantée tellement elle est emblématique et envoutante.

  11. vm dit :

    Une phrase parmi d'autres à rappeler sur Chypre : "Le parlement chypriote ne se prononcera pas sur le plan acté dimanche soir à Bruxelles. Par contre, le parlement allemand votera, lui. Car son aval est nécessaire pour que le Mécanisme européen de stabilité etc."
    En fin de matinée, j'au vu sur Euronews une manifestation de Chypriotes en colère qui réclament, non un nouveau vote de leur parlement (mis à l'eau et au pain sec dans un cabinet noir), mais... un referendum ! Plus tard, l'information avait disparu, au profit d'autres généralités sur les difficultés économiques et sociales dramatiques qui de toutes façons attendent Chypre.
    Un point important est celui des compagnies maritimes, qui vont se trouver en difficulté du fait des bouleversements bancaires. On devine déjà quel doit être le grand appétit d'autres compagnies, comme celle du prince Grimaldi, connu pour être sur son rocher de Monaco le gestionnaire blanc comme neige d'un aquarium et d'un jardin exotique célèbres. Il a déjà récemment avalé la compagnie maritime crétoise Minoan lines, qui s'en est trouvée complètement défigurée, foi de voyageurs.

  12. jacques G. dit :

    Tout est bon, tout est dit, encore de la pure analyse. Merci pour cet édito sauf que nous ne sommes pas le mardi 27. Plutôt mercredi...

  13. Pascale dit :

    A propos des passages sur France Inter de JL. Mélenchon et M. Le Pen : 140 commentaires à grande majorité positifs pour l'un et 43 commentaires à grande majorité négatifs pour l'autre ! Ce matin Patrick Cohen en prend aussi pour son grade quant à la différence de traitement de ses invités : traquenard pour l'un, tapis rouge pour l'autre ! Deux conceptions du service public : Taddeï contre Cohen.

  14. Michel dit :

    @Arthur à 9h16
    "Jacques Généreux ne semble plus être au conseil national du parti de gauche."

    Oui en effet, il n'est dans la liste du bureau national. Hum, pas bon tout ça...

  15. didier dit :

    @Arthur, Michel,
    Au lieu de blablater sur la présence ou non d'untel ou untel à tel ou tel endroit (congrès, bureau national, au bord de l'eau, etc.), parlez plutôt des questions de fonds et laissez ces questions au club Aphatie ou aux membres du PS qui ne connaissent que cette manière de faire de la politique. Le billet de Jean-Luc Mélenchon est assez "touffu" pour aborder de nombreux problèmes.

  16. Ifig dit :

    @didier
    "Arthur, Michel, au lieu de blablater sur la présence ou non d'untel ou untel à tel ou tel endroit (congrès, bureau national, au bord de l'eau, etc.), parlez plutôt des questions de fonds..."

    Jacques Généreux est un membre du PG qui a toujours eu une visibilité importante en tant qu'expert économique. C'est légitime de se demander pourquoi il n'est plus membre du bureau national du PGaprès ce congrès.

  17. jean ai marre dit :

    Lors du précédent billet, mon commentaire @ 151 faisait part de mon sentiment d'observer un parallèle entre les élection italienne et les agissements de journaleux autour du Congrès du Parti de Gauche.
    Les écrits de Jean-Luc me conforte dans mes réflexions. " On connait la méthode. Ils ne s’intéressent à aucun moment politique de nos congrès. Mais ils savent fabriquer un buzz sur une affaire qu’ils créent de toute pièce. Puis ils vous reprochent de ne pas « traiter les questions de fond »."
    Ainsi, en relevant à la volée une phrase ou un faisceau de phrases qui les sort de leur sommeil, les journaleux peuvent ainsi faire le buzz, mais surtout, ça leur évite de faire tourner leurs deux neurones. Ils font l'économie d'une analyse rigoureuse et objective sur les proposition qu'un groupe politique peut présenter face à la crise financière et les plans d'austérité qu'elle génère. Ca leur évite de prendre part au débat sur la différence de politique entre la social-démocratie et le libéralisme.
    En fait qu'elle différence y a t il entre le PS et l'UMP ? Ces deux partis sont d'accords sur l'essentiel, la libre concurrence non faussée, sur le MESS, sur la soumission aux marchés boursiers etc.
    Quelle différence entre le socialiste J. Attali et le libéral A. Minc ?
    Parler du congrès du Parti de Gauche et de ses propositions mettrait en évidence les différentes analyses propres à chaque parti et les moyens proposés pour en sortir. Pire ce serait demander aux citoyens dans une audience à grande écoute : quelles solutions préférez vous ? Et de cela ils n'en veulent pas.

  18. Jean-François91 dit :

    A l'appui de ce qu'écrit Jean-Luc sur la gravité de la crise dite "chypriote" et sur ses conséquences tous azimuts, sociales, politiques et économiques, voici ce que viennent d'écrire Panagiotis Grigoriou et Jaques Sapir. S'appuyant sur les fameux traités qui devaient apporter la paix, l'obstination des libéraux commence à semer la misère, la désolation et la haine. On est déjà tombé si bas, pendant que la médiacratie voudrait nous faire croire qu'«on n'a pas le choix».

  19. alinber dit :

    PS : La diversion ne masquera pas la débandade !
    Lien en haut de page à droite, ça serait dommage de s'en priver. Leur incohérence et inconsistance est prête à les faire exploser en vol.

  20. marc2 dit :

    La comparaison entre les attitudes de Patrick Cohen face à Jean-Luc et face a MLP est accablante. Pourtant Cohen n'est pas raciste, ni xénophobe mais le système qu'il défend l'a imprégné si profondément qu'il ne se rend pas lui-même compte de sa connivence avec le FN. Nous savions depuis son échange avec Frédéric Taddéi que Patrick Cohen est intransigeant avec l'antisémistisme (il n'invite pas Dieudonné) et beaucoup plus accommodant avec l'anti-arabisme (il invite Brice Hortefeux).
    L'aristocratie financière et le clergé médiatique marchent de concert, aucun ne peut exister sans l'autre. Nous ne pourrons pas battre la première sans abattre le second.

  21. c'estpret! dit :

    Salut camarades,
    Historiquement, la bourgeoisie et ses valets ont toujours préféré le fascisme au communisme. Peu importent les conséquences. Un peuple qui prend les choses en mains ?! Vous êtes devenus fous ? Le peuple a besoin de BMW, d'Audi, de smartphone, mais pas de conscience de classe.

  22. Michel Berdagué dit :

    Demain jeudi, jour de vérité ? Avec toutes ces hypocrisies dénoncées toutes liées au système financier pourri, mafieux, et anti-démocratique de cette UE, Sergio à 14h09 rappelle la campagne du référendum, du 20 septembre 1992 pour le non, qui a failli réussir et de peu. La suite : les péripéties de cette UE ont été flagrantes de mensonges, d'hypocrisies, d'autocratie, de coups répétitifs de schlag contre tous les services publics, mettant la commision en seul pouvoir élevé en divinité contre toute souveraineté populaire et 2005 ? Le bouquet en feu d'artifice comme déni de démocratie. Il n'y a pas besoin de marc de café voire de boule de cristal avec tous ces traitements de choc de stratégies de dire qu'avec le Grand Marché Transatlantique GMT, l'OTAN en veille sera notre libérateur. Enfin pour tous les atlantistes hypocrites et anti-républicains. Pour Nous le Front de Gauche et tous les républicains c'est la grande résistance à tous ces diktats répétitifs contre la République de 1789 à nos jours. Vive la Sixième.

  23. Vince_BZH dit :

    Harlem Désir a peut-être raison, il y a comme un parfum d'années 30 dans l'air.
    Elle s'est déplacée sur le terrain financier et on s'est fait envahir sans même s'en rendre compte.
    Que devient Oscar La Fontaine ces derniers temps? Parce qu'avec 16% de pauvres faudrait peut-être qu'ils organisent la Résistance eux aussi. Et quand on voit des pays le taux de pauvreté auquel sont arrivés des pays comme l'Espagne ou la Grèce, les solutions allemandes ont vraiment pas l'air top.

  24. Maxime Vivas dit :

    A propos du commentaire 16 (10H46), je me permets de conseiller d'aller voir sur Wikipedia quel en est l'auteur.
    Serge Pey est un Toulousain considérable, qui est à la poésie ce que Claude Nougaro fut à la chanson : régional et universel.
    C'est un bonheur de lire ici son soutien à Jean-Luc Mélenchon.
    Lors de l'hommage rendu à Hugo Chavez devant le Consulat du Venezuela à Toulouse, il a fait jaillir de ses tripes un texte dont les briques roses se souviennent, ainsi que son public, qui savait que "dieu vomit les tièdes".

  25. françois dit :

    Pour Cohen on peut se demander comment un journaliste du service public rémunéré par l'impôt des Français puisse ainsi piétiner la déontologie de son métier avec la bénédiction de ses patrons qui de fait se rendent coupables de la même faute, mais on connait la réponse. Quant à Harlem Desir, qui a commis la faute de tenir des propos diffamatoires aggravés d'antisémitisme, il va s'en tirer comme ça ? Sans même avoir à présenter ses excuses ?

  26. mercure40 dit :

    Bonjour à tous et à toutes et à toi Camarade Jean Luc,
    J’ai pour habitude de zapper chaque fois que MLP passe dans les médias. Ce matin, je me suis obligé à l’écouter (sans l’entendre) ou plutôt à écouter l’émission pour avoir une confirmation à savoir la différence de traitement et de ton qu’adopterai Monsieur Cohen envers cette Dame. Et bien il n’y a pas photo, elle a pu, sans être interrompue ni contredite, dérouler son dialogue et faire passer ses idées nauséabondes. A l’inverse hier Monsieur Cohen n’a cessé d’interrompre Jean Luc, de le contredire, aidé par Mr Gueta. Sur Canal+ il a dit que MLP était la plus ardue à interviewer, c'est sans doute ce qui l'a inhibé ce matin. La preuve est faite l’ennemi du système et de la médiacratie, celui qui les fait trembler, qui les empêchent de dormir c’est le Front de Gauche et son leader. Marine Le Pen est devenue leur candidate préférée.
    C’est Inéluctable le temps travaille pour nous.
    Vive la Sociale ! Vive le Vie ! Résistance !

  27. ermler dit :

    Moi aussi je constate et déplore le retrait de Jacques Génereux du bureau national. Choix strictement personnel ? Ou est-ce lié à la discussion sur l'euro dont il semble être un partisan affirmé contre vents et marées ?

  28. Evariste dit :

    Je vous propose un petit texte montrant comment Draghi manipule, à dessein, les statistiques économiques pour défendre l'application de mesures d'austérité. Vous allez voir, c'est stupéfiant de malhonnêteté intellectuelle et éclairant sur la manière dont la BCE agit pour appuyer des politiques économiques qui, à terme feraient, si elles étaient appliquées, régresser le niveau de vie et vraisemblablement les droits de millions d'Européens.

  29. Daniel dit :

    Bravo Jean Luc de dire toutes ces vérités. Cohen avait déjà reçu une bonne leçon de journalisme par Frédéric Taddeï.
    Autre sujet. Comme dirait l'autre l'union est un combat, voir ici.
    Cela ne favorise pas la clarté, c'est le moins que l'on puisse dire.

  30. phil68 dit :

    A propos de Jacques Généreux. Il a très bien pu décider de ne plus siéger au bureau politique tout en restant un membre éminent du PG. Il a pu se mettre en retrait le temps d'écrire un livre, réaliser un documentaire.
    S'il est clair que sa perte serait dramatique pour nous, il est tout aussi clair que sa défection aurait déjà fait le tour de la planète médias, car ce serait là une arme bien plus dangereuse pour le PG que les accusations diffamatoires d'antisémitisme qui ont fusé ces derniers jours. Bref, si le torchon brûlait entre Jean-Luc et Jacques, ça se saurait !
    Sinon, très bien vu de ne plus appeler le PS le "Parti Socialiste" (qu'a t'il encore de socialiste ?) mais "Parti Solférinien". Ainsi nous pouvons faire la différence entre les militants et même nombre d'élus de ce parti, qui sur le fond n'ont pas des positions si éloignées des nôtres, et sa direction sociale libérale actuelle. Ce distinguo nous permettra le temps venu de justifier certains accords, notamment municipaux, avec des socialistes plus socialistes que solfériniens. Bien vu ! Cela permettra aussi de caractériser en générale la dérive sociale libérale du PS, et justifier ce qui fait que nombre de gens se détournent de nous : notre appel à faire battre Nicolas Sarkozy au 2nd tour, qui n'était en rien une adhésion au programme de François Hollande.

  31. Khajidu dit :

    Bonjour camarade partageux,
    Je viens d'apprendre en lisant ton communiqué que la campagne du PS contre toi ce week-end aurait été orchestrée par pas moins que le Premier Ministre et le Président de la République eux-mêmes. Si ces faits sont avérés, c'est grave. Cela ne présage rien de bon pour la démocratie. Que le Président et le Premier Ministre de la 5e puissance économique du monde, la 2e d'Europe, usent de procédés dignes d'élèves de collège (au mieux) pour faire taire un adversaire politique, qui plus est un ancien camarade, est lamentable. Et illégal. Malheureusement l'un d'entre eux a l'immunité présidentielle. Que n'aurait-on dit si Marine Le Pen avait été à ta place ?
    Bon courage à toi, camarade partageux, et haut les coeurs. On lâche rien.

  32. jorie dit :

    J'ai remarqué le respect religieux de P. Cohen (France Inter) envers MLP qui a pu dérouler à loisir sans aucune question ni contradiction. Quand je compare avec la position de "garde à vue" laissée à Mélenchon dans l'ITW d'hier où pas une seconde on l'a laissé parler des idées fortes du congrès, pour l'enferrer dans la polémique je suis écoeurée de cette trahison de l'info qui nous est due et de la complaisance préférentielle envers un parti dont on sait qu'il se revendique de la République tout en niant ses fondamentaux, laïcité, neutralité de l'état, revendication des racines chrétiennes, ethnicisme (voir les revirements incessants du FN à propos de l'Alsace), la haine des syndicats, des manifestants qualifiés "d'émeutiers" etc. Mais toute la journée hier, sur tous les plateaux, on a condamné Mélenchon pour ses "invectives". Même Bayrou à "ça vous regarde" s'est permis de nous classer avec le FN parmi les "dangereux" qui menacent la France de "chaos". C'est un choix politique de l'oligarchie. Nous le savons. Mais nous savons aussi que les journalistes ne font plus leur boulot, n'étudient plus les programmes ni les dossiers, se contentant comme M. Aphatie de répéter des mantras tout aussi creux les uns que les autres dans les salons mondains qu'ils qualifient "d'espace de débat" entre-soi ! Qui manifeste pour la retraite ? Contre les licenciements ? Pour Conti et les autres sinon le FdG ? Le FN invisible sur le terrain se contente de diffuser des tracts infamants contre les avantages fantastiques concédés aux clandestins ! Aux non-français, en dépit de tous les chiffres qui contredisent cet argumentaire du FN. (solde social excédentaire). M. Cohen, non, Mélenchon n'a pas réclamé la régularisation des clandestins, mais des travailleurs sans papiers, non M. Cohen, M.Mélenchon ne "rallie" pas les positions du FN, c'est plutôt le FN qui se la joue social en piquant nos thématiques (contre la finance), nos dessins, nos chansons, alors que leur programme vise à reporter sur l'impôt des pauvres l'augmentation du Smic. Non, M. Cohen, l'internationalisme "fou" (selon MLP) de Jean-Luc Mélenchon n'est pas apatride. Notre internationalisme cherche la coopération et la solidarité entre les peuples contre les diktats de la finance internationale. Non, M. Cohen, sur Maastricht, vous auriez pu répondre que Jean-Luc Mélenchon a refusé tous les traités européens suivants qui incluent Maastricht. Mais M. Cohen, vos certitudes sont nulles devant l'abominable roue de l'histoire et vous...

  33. pascale71 dit :

    @invisible 57
    Oui, j'ai le même sentiment depuis dimanche soir. On va voir la suite.

  34. phil68 dit :

    Mulhouse est dans le 68 ! Le OUI n'a pas encore triomphé !

  35. Vince_BZH dit :

    @phil68
    J'espère que vous avez raison sur le retrait de Jacques Généreux parce que je partage totalement votre analyse sur son rôle au sein du PG. Il est le calme nécessaire à l'accompagnement du Bruit et de la Fureur. J'ai beaucoup aimé son intervention chez Yves Calvi. Etonnant comme avec lui l'économie parait claire. Et puis Généreux cela ne s’invente pas.

  36. O.P.I.A.M. dit :

    Monsieur Mélenchon, non, Quatremer ne s'est excusé, il le dit lui-même, que pour vous accuser à nouveau ! Il explique cela par le fait que les 140 signes de Twitter sont insuffisants pour argumenter. Lisez donc "Mélenchon ou la brutalisation du débat public", sur son blog.

    [Edit webmestre : Pas de liens ici vers les blogs qui passent leur temps à baver sur Jean-Luc Mélenchon, donc celui de Quatremer. Quant à votre lien vers le site du FNJ, je ne vous fais pas un dessin. C'est un site-poubelle, et ce genre de liens ne sont pas les bienvenus ici.]

  37. thery dit :

    JL ! Bravo pour ce face a face avec Cohen. Répliques claires net et précises, les journaleux "véreux" en on pris pour leurs matricules en essayant de faire capoter JL. Ils leur manque beaucoup d’expérience de la rue et du monde du travail, parlant d'un monde qu'ils ne veulent pas connaitre (trop dégradant pour eux n'est ce pas!). Si cela ne reflète pas la guerre des classes de la part de ces BCBG. Mais attention JL a ne pas ce laisser emballer par la passion. La pression monte et une parole de trop peu avoir de fortes conséquences, car les pourris sont a l'affut et acculés(es) et une bête acculée est très dangereuse. En attendant JL et toute l’équipe, bon courage et profitez de tous les moments que vous pouvez resquiller pour récupérer. A plus !

  38. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ Ermler 18 h 10
    Je ne crois pas qu'on puisse dire que J. Généreux soit "partisan de l'euro contre vents et marées", puisque c'est lui qui dans Nous on peut développe l'hypothèse d'un "eurosud" que Jean-Luc Mélenchon commence à exposer.

  39. Pascal dit :

    D'accord avec Jeanl (commentaire 10)
    Bravo quand même, ça fait du bien de venir ici.

  40. naif dit :

    Il n'y a plus de doute. JL Mélenchon a 2 bras et 2 mains avec plein de doigts ! Ici, ici et ici. Les personnalités publiques peuvent-elles contrôler leurs photos ? J'ai cru comprendre que le FN le fait.
    Quant aux infos, les titres de la journée sur toutes les chaînes d'infos et de radios : Un assassinat, un RER attaqué par des jeunes capuchés en survêtement, l'affaire Merah, la hausse du chômage, les anti-mariage pour tous vont manifester devant France télévision, et pour la culture Carla qui sort un album mais sa communication est contrariée. 5 pour le FN, 1 pour l'UMP, 1 au choix, 0 pour la révolution citoyenne. Il n'y a pas que les éléments de langage il y a le choix des sujets.

  41. jean ai marre dit :

    A qui mieux mieux de parler des phrases sombres du congrès.
    Un journaliste, qui ne s'est pas excusé, donc je ne dirais pas le nom, écrit sur son blog la salopartitude en 11 commandements
    Assurément il en faut moins pour libérer les journalistes de leur carcan idéologique.
    Un seul commandement : Faire de l'investigation. Donner de l'info digne de ce nom et ne pas verser dans la chasse à l'évènement, le scoop comme ils disent !

  42. Nuno dit :

    Le premier ministre portugais pris à parti au parlement par des manifestants qui chantent Grandola la chanson qui servit de signal au déclenchement de l'insurrection et à la révolution des oeillets du 25 avril 74.

  43. Serge dit :

    S'il faut rembourser la dette, il faut uniquement rembourser le capital et non les intérêts illégitimes. D'autant plus qu'ils ont suffisamment gagner d'argent public jusqu'à ruiner les Etats et les peuples du sud.
    Deuxièment, les Etats doivent se financer à taux 0 auprès de la banque centrale européenne.
    Alors bien sûr, les oligarques du FMI, de la commission de Bruxelles, de la banque centrale préfèrent prêter aux banques privées à 0% pour qu'elles puissent prêter jusqu'à 18 % aux Etats, les enrichir et ruiner les Etats réduits à de simples appareils coercitifs, à l'image des pays du Tiers-Monde. Où les classes laborieuses paupérisées se voient contraintes d'accepter de bas salaires et une vie de labeur.
    Renter dans un gouvernement quelconque ne sera pas suffisant, il faut préparer les travailleurs à occuper leur entreprises, à s'organiser en comité de toute sorte dans leur vie quotidienne face aux administrations et aux grandes entreprises privées.
    Les manifestations sont dérisoires si elles n'inscrivent pas dans l'organisation des classes exploitées dans des comités citoyens qui se chargent peu à peu de pallier le chaos libéral, ces comités doivent embrasser tous les secteurs économiques. C'est ce qui manque en Espagne ou en Grèce ou les travailleurs sont laissés à eux-mêmes, ou la seule perspective qu'on leur propose, sont des élections sur des élus qu'ils ne contrôlent pas et qui ne rendent aucun compte.

  44. Humbert dit :

    Beaucoup de débats autour de la parole drue. Normal, je suis moi même parfois bien partagé.
    Cependant, ce billet, inattendu, de Philippe bilger me remonte bien le moral, et j'espère, le tien, cher Jean-Luc:
    "...Dans ce registre, à C dans l'air récemment, avec Yves Calvi ce parfait "honnête homme", alors que j'étais en compagnie de trois journalistes pour débattre de la mise en examen de Nicolas Sarkozy et de ses suites, j'ai remarqué comme ils louvoyaient et tentaient de concilier l'information, l'analyse avec l'implication. Comme à mon sens ils tournaient autour de la réalité, j'ai sans doute forcé le trait et pris sur moi de les obliger à sortir de leur fausse neutralité. Certains téléspectateurs me l'ont reproché.
    Jean-Luc Mélenchon aurait été présent, son parler aurait fait des ravages. Et j'aurais pu modérer le mien.
    Je bats ma coulpe. Sans doute suis-je trop attentif à la forme et amoureux du langage et pas assez de ce qui leur donne sens : le contenu. Mais une parole qu'on écoute, c'est si beau, c'est si bon.
    Merci JLM!"

    ça fait plaisir !

  45. Sylvie Vacher 33 12 dit :

    Pour revenir sur le congrès, un aparté. Le score énorme de votes favorables par des rebelles ? Ah non pas des rebelles, pitié, nous qui les vivons tous les jours, nous les appelons autrement, un mot bien bordelais.
    Voilà Jean-Luc ce que vivent les militants, qui ne pinaillent sur une virgule. Pourquoi on y reste ? pour la foi, la conviction, parce que nous on a confiance, on ne suspecte pas tout et tout le monde et pour les potes, parce que ceux là, c'est que du bonheur. Sinon que signifierait "L'humain d'Abord" ?

  46. Ch'ti lulu dit :

    La génération Y fortement représentée au congrès se fiche pas mal des conventions. La commission des candidatures en a fait l'expérience et les nombreux camarades qui ont dépouillé les votes en ont fait les frais jusqu'à 6h du matin pour une partie d'entre eux ! En effet, refusant les listes de candidats préselectionnés par la commission, des Y ont appelé au panachage et ont été suivis largement par les délégués. Au final, le résultat des votes est très proche des listes produites par la commission des candidatures mais la démocratie a été expérimentée à fond dans notre petit parti et tout le monde y trouve son compte. Belle démonstration. Un vote électronique sera à prévoir pour le prochain congrès si les Y remettent ça, sous peine d'épuiser les camarades scrutateurs si le parti continue son expansion à ce rythme ;)
    Le discours de clôture du congrès était galvanisant.
    En dépit de l'acharnement mis par le PS à essayer de nous museler et nous isoler, certaines idées du PG commencent à être reprises par les uns et les autres, tous bords confondus : ça me procure une grande fierté d'en rendre la paternité à Jean-Luc Mélenchon et de voir l'air médusé de mes interlocuteurs. En tout cas, merci pour ces billets qui sont un décodage précieux de l'actualité, toujours replacée dans son contexte historique. En route pour l'écosocialisme.

  47. Carlos dit :

    Le seul homme politique, à la hauteur des circonstances dans ce pays, et qui résonne avec lui, c'est JL Mélenchon. Continuez de dénoncer l'injustice, et de tordre le bras des chiens de garde, comme vous le faites. Je ne comprends pas le ton lisse de certains, qui sont pourtant à la gauche de la gauche; enfin cette décomposition sociale ne les émeut pas plus que ça ? !

  48. Dauphinoise dit :

    Quelle ambiance lors de ce congrès avec une émotion très forte lors de la lettre de la veuve de Chokri Belaid et de l'annonce de toutes les délégations étrangères. Un peu de tohu-bohu qui, ma foi, est au final plutôt sain. Nous sommes tous, les "anciens" et les "nouveaux" des têtes dures et fières de l'être ! Mais la soirée qui suivit, avec les chants repris longtemps ont montré combien nous sommes avant tout soudés prêts à aller dans la même direction, la seule qui soit valable et sensée.
    Concernant le passage ce matin de MLP sur France Inter, je n'ai pas pu l'entendre mais ce que je lis ne me surprends pas même si cela m'indigne. D'ailleurs, ne trouvez-vous pas surprenant qu'elle ait été invitée le lendemain du passage de Jean-Mélenchon sur les mêmes ondes ? Moi ça m'a interpellée tout de suite.
    Enfin, au sujet de la Chypre je m'interroge aussi sur les gisements de gaz. cela n'aurait-il pas aussi un rapport avec l'attitude de l'UE ?
    En tous les cas merci à vous Jean-Luc d'être là et d'être ce que vous êtes. Sans vous, nous serions déjà morts. Résistance !

  49. afournier dit :

    Harlem Désir a raison, quand le Front de gauche parle on se croirait dans les années 30.
    En 1936 pour être plus exact.
    Alors que quand on entend le PS on se croirait en 39 et s'il était conséquent, ça devrait plus lui poser un problème...

  50. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    72 Michel Berdagué à 17h15
    Demain jeudi, jour de vérité ?
    Allons mon cher Michel (si tu permets), il y a bien longtemps que les oeufs des banques chypriotes sont vides, les milliards qui transitaient par l'île pour se faire de bons revenus, et qui représentent quand même 9 fois le PIB de ce pays, sont depuis l'annonce du blocage des banques partis bien loin dans un autre paradis gris ! L'information circulait à Bruxelles bien avant la décision, donc les riches savaient. Certains logiciels boursiers réagissent au nano seconde, plus vite que le doigt du trader, et il suffit suivant les conditions parfois qu'un centième de point d'écart en plus ou en moins pour que l'ordre systématique soit donné donc exécuté. Si j'étais milliardaire, j'aurais à mon service mon banquier perso, que je nommerais gestionnaire de fortune, et celui-ci aurait le plus gros ordinateur possible, alors ces pauvres Russes ne seront pas taxés ou si peu, au plus sur leur argent de poche, quant aux îliens rares doivent être ceux qui ont sur leurs comptes plus de 100 000 Euro ! L'essai que viennent de faire les budgetivores de l'Europe, c'était simplement pour voir comme au poker !
    Vivement que Jean-Luc Mélenchon soit au pouvoir pour nous sortir de cette m.... financière dans laquelle nous sommes !
    Vivement que Jean-Luc Mélenchon lance les travaux sur ces énergies qui doivent remplacer le pétrole !
    Vivement que Jean-Luc Mélenchon fasse cesser ce malheur qui ronge plus de 8 millions de Français !
    Il peut compter sur nous, nous ne lâcherons rien !


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