30avr 15

La semaine prochaine sort mon livre « Le Hareng de Bismarck » sous-titre : le poison allemand. Il s’agit d’un pamphlet contre la légende du prétendu « modèle allemand » dont toute une cohorte de déclinistes et de grands esprits libéraux nous rebattent les oreilles. Le modèle, en fait, ne marche pas et la situation allemande est non seulement effroyable aujourd’hui pour douze millions de pauvres et des millions de travailleurs, mais assez noire dans un futur assez immédiat. Je vais plus loin que la seule dénonciation de l’imposture sociale et humaine à ce sujet. Je montre la cohérence du projet que contient le « modèle » en lien avec la doctrine de l’ordolibéralisme. Cette version aboutie d’un libéralisme en acier chromé sépare l’économie, vécue comme un ensemble de lois naturelles, et le politique, domaine de la frivolité et des passions changeantes. Je montre que l’hégémonie allemande vise à imposer de gré ou de force ce système partout en Europe à son seul profit. C’est-à-dire au profit du capitalisme financier embusqué derrière la petite couche de retraités par capitalisation qui est le cœur de l’électorat CDU CSU. 

Cette mise en cohérence, je la prolonge en montrant comment tout a commencé avec ce qui s’apparente à une annexion : l’absorption de l’Allemagne de l’est suivant une méthode qui a dévasté tout le modèle du capitalisme rhénan. Et je montre aussi comment cela s’articule avec une « politique du choc » à l’est de l’Europe, les fourgons de l’OTAN et les faveurs aux églises chrétiennes. Un bon concours de circonstances créé un environnement pour que le thème entre en débat. Les propos haineux de Schaüble contre la France, la révélation de l’espionnage fait sous le contrôle de Merkel pour le compte des services allemands et des USA, les brutalités répétées contre la Grèce ont fini par faire dresser les oreilles. BHL a publié une vibrante défense de madame Merkel, mais L’Humanité a sorti un super dossier sous la houlette d’un des meilleurs spécialistes de la question, Bruno Odent, à qui j’ai beaucoup emprunté. « Le Point » du 30 avril consacre cinq pages au thème de mon livre, le Monde Diplo du mois de mai fait cinq pages sur le thème (je m’empresse de souligner que ce n’est pas sur mon livre et que c’est sans concertation, cela va de soi). Et je crois que cela ne s’arrêtera pas là.

C’est un sujet qui conduira à s’interroger sous un angle nouveau sur ce qu’est devenu le projet européen, la place des nations dans l’émergence du nouveau capitalisme et, pour finir, sur le sens que nous voulons donner à notre civilisation.

Dans ce post, je raconte une journée de pagaille ordinaire dans l’hémicycle du Parlement européen et les étranges choses qui s’y votent et se révèlent à cette occasion. Un mot sur le magot des Le Pen et un autre sur les préparatifs de guerre du gouvernement Ukrainien. Et des lignes sur le désastre du nouveau record historique du chômage en France !     

L’Europe des nazes

Cette séance de vote au Parlement européen était folle. Soixante-sept rapports examinés en deux heures, certains sans amendements, d’autres en comportant des dizaines. La veille, c’était l’inverse : une petite séance à sept rapports ! On ne peut imaginer débat plus mal organisé. Pourtant, le président vient de se faire pointer du doigt pour avoir un cabinet pléthorique fort de 35 personnes ! On se demande à quoi elles travaillent ! Dans la masse des textes de ce jour-là, des piles de « décharges » données pour la gestion de toutes sortes de directions, sous-directions, et agences de toute sorte. Une sorte de reconnaissance de bonne gestion honnête. Un quitus. Le pouvoir de décharge budgétaire du Parlement devrait donc lui permettre de faire respecter par l'ensemble des institutions et agences européennes les engagements budgétaires pris. Il n’en est rien. La Commission comme le Conseil ne tiennent quasiment aucun compte des votes du Parlement, y compris quand il refuse la décharge, ce qui est pourtant une décision très grave. C'est un symptôme de l'impuissance démocratique du Parlement dans l'UE. Le résultat ne se fait pas attendre. Faute de contrôle parlementaire, l’exécutif use et abuse de tout.

Ainsi, le budget 2013 a été exécuté de manière particulièrement chaotique. En effet, cette année-là, la Commission et le Conseil ont réussi à mettre en réserve et reporter 1 milliard d'excédents. Des excédents ! Un grand bravo peut-être ? Sûrement pas. Car dans le même temps, l'UE avait accumulé… 20 milliards d'impayés. N’importe où ailleurs, on dirait de cette situation qu’il y a une dette de 19 milliards sur le dos de ceux qui attendent qu’on les paye ! On examinait donc le rapport de la députée allemande désormais bien connue des Français depuis qu’elle nous a agressés sur l’antenne de France 2. Son rapport propose de donner quitus à la Commission et à six « agences exécutives ». Une farce. Car la Cour des comptes n'a pas été en mesure de délivrer une déclaration d'assurance positive quant à la légalité et à la régularité des paiements sous-jacents aux comptes ! Une paille ! Et ce n’est pas un fait nouveau. Lisez bien : c’est la vingtième fois consécutive que cette Cour n’est pas parvenue à exercer ce contrôle. N’est-il pas incroyable que de telles méthodes soient mises en œuvre par ceux-là mêmes qui font la leçon à toutes les nations ? J’ai considéré que la légalité comme la régularité de cette exécution budgétaire étaient en cause et j’ai voté contre. Mon vote a le sens suivant : « vous avez le bonjour des Grecs » ! 

Ici règne la pagaille, l’incurie, et tous les vices reprochés aux Grecs par les faces de pierre libérales qui lèvent pourtant la main en cadence pour approuver les pires gabegies. Voyez. Voici un rapport qui se félicite des 21 avis spéciaux que la Cour des comptes publie pour éclairer un peu l’opacité du budget confié à la Commission européenne. Mais il ne tire aucune conclusion de ce que le rapport dont il se félicite dénonce. Et ce n’est pas rien. En effet, pour 2013, la Cour des comptes a relevé d’innombrables irrégularités, tant dans la gestion de la Commission que par les États. On y apprend par exemple que le système d'information Schengen 2 a été développé sans même que « les principaux responsables du projet ne connaissaient ni les spécifications techniques ni les besoins des utilisateurs lorsque le projet a démarré ». Un tel amateurisme de la part de la Commission est consternant. Aucune suite ! Imaginez que cela se constate en Grèce ou en France, quels mots trouveraient les bons esprits ? Voilà qui ne dérange pas le député français du PS Gilles Pargneaux dont le rapport propose de donner quitus pour l’exécution du budget général du Parlement lui-même pour 2013. Pourtant, il relève de nombreuses irrégularités. Ainsi le secrétaire général a refusé de répondre à toute une série de questions sur l'exécution du budget, posées par les députés. Tel quel ! Quitus ! De plus, le nouveau logo du Parlement a été choisi dans une procédure opaque dont nous ne connaissons même pas le coût. Quitus ! Le rapport s'étonne aussi du déficit des buvettes et restaurant du Parlement qui ont pourtant augmenté leurs prix et dont la fréquentation a augmenté de 150%. Quitus ! Enfin, dans sa logique de chasse aveugle et bornée aux surcoûts, ce rapport relaie les arguments anglo-saxons contre le siège du Parlement à Strasbourg. Quitus !

On donne quitus à tout et n’importe quoi. Ainsi quand arrive le plus incroyable : le rapport de Ryszard Czarnecki donnant quitus à la cour de comptes sur sa propre gestion à elle ! Accrochez-vous, c’est savoureux. En effet la certification de ces comptes est confiée à un cabinet privé de la City, étroitement lié au monde de la finance et à ses intérêts. Ce cabinet est directement mis en cause dans l'affaire Luxleaks en tant que principal artisan du système de dissimulation fiscale à grande échelle du Luxembourg. Faut-il être rassuré quand après cela le groupe précise sur son site internet qu'il a « l'intégrité » pour valeur et participe « à la lutte contre la corruption et la délinquance financière » dans le cadre de sa « responsabilité sociétale ». Comment peut-on confier la certification des comptes à une entreprise qui a été liée aux pratiques que tout le monde a condamné comme une fraude ? Et cela pour certifier les comptes de l’organe de contrôle des comptes européens. Telle est « l’Europe qui protège » !

Le magot des Le Pen : têtes basses, mains sales

Les révélations de « Médiapart » sur la fortune cachée de la famille Le Pen donne un résultat remarquable. Elle montre que cette famille est complètement insérée dans la face la plus sale du système. Il ne reste rien du discours « tête haute mains propres » ! Mon ami Corbières dissèque bien l’affaire. C’est donc un formidable point d’appui pour notre travail de démystification, pour notre combat contre l’influence de cette famille et de son parti. Pour ma part, je me félicite d’avoir mérité une assignation à procès en diffamation par monsieur Le Pen parce que je lui avais reproché d’avoir fraudé le fisc dans un post de ce blog. Marine le Pen avait, elle, assigné mon ami François Delapierre parce qu’il avait repris l’information que l’homme qui avait organisé la fraude du ministre PS Cahuzac était un très proche d’elle. L’audience au tribunal sera passionnante à suivre dorénavant !

Mais nous devons nous aussi penser à ce que tout cela nous apprend sans le dire. Comment se fait-il que des mois « d’enquêtes » du journal « le Monde » fouillant pourtant tous les aspects du lepénisme n’ait jamais approché ni de près ni de loin le sujet ? Est-ce que cela à un rapport avec la complaisance remarquée de ce journal pour « la famille » ? La question mérite d’être posée. Car il y a des précédents. On se souvient que dans l’affaire Cahuzac, déjà soulevée par « Médiapart », alors très seul, les mêmes enquêteurs zélés avaient attendu les aveux de Cahuzac pour soudain « révéler » la participation de très proches de Marine le Pen dans l’organisation de la fraude fiscale du ministre PS. Or, à l’évidence, les rédacteurs ne pouvaient l’avoir découvert dans les 48 heures… Et là ?

Ajoutons ceci. Le moment venu, nous développerons considérablement Tracfin et les moyens qui lui sont nécessaires. Mais aujourd’hui, sans nier si peu que ce soit les talents prouvés de Tracfin à fouiller en profondeur, on ne peut ignorer comment ces choses cachées viennent à jour. Le processus doit souvent beaucoup aux informations venues de l’intérieur. C’est-à-dire du réseau le plus proche de ces maniements d’argent, de lingots et ainsi de suite. En tous cas, ceux qui ont donné ces infos à Médiapart ont choisi leur média. Ce choix est instructif. Ce fut Médiapart parce qu’une garantie éthique existait que l’affaire serait sortie et suivie. Les autres supports ne leur ont pas paru fiables. Cela donne à penser, non ? D’autant que de telles informations surgissant juste après le bras de fer entre fille et père peuvent laisser penser que ceci a un rapport avec cela. Ceux qui voulaient plomber Le Pen savaient-ils que ce type d’informations ne passerait pas la barre de l’auto-censure ailleurs, compte tenu des sympathies déjà existantes ? Enfin il reste à examiner dans quelle proportion tout ceci ne va pas aider les uns à blanchir moralement les autres. Autrement dit, démasquer Le Pen père va-t-il être une nouvelle occasion de souligner les qualités de Le Pen fille ? A suivre dans la presse « bienpensante ».  

De nombreuses autres questions sont soulevées plus largement par la découverte du magot des Le Pen. Comment tout cela a-t-il pu durer tant d’années sans que nul ne s’en rende compte ni n’en sache rien ? Pourtant, cette famille est au centre de toutes les polémiques depuis tant de temps ? Y a-t-il eu quelque part un intérêt à laisser faire les Le Pen, compte tenu des services politiques rendus par la famille. Le Pen n’est-il pas par essence « le diable de confort » pour capter la colère et fortifier le deuxième tour de scrutin au profit des partis du système ?  

En réfléchissant à ce que l’on nous dit de la nature du magot des Le Pen, on devine ce qu’il doit en être de tous les autres et de la participation active des banques à ce système maffieux de vol du bien public par dissimulation fiscale. Selon une étude du « Journal Of Economic Perspectives » rapportée par le quotidien « Les Échos », 8% de la richesse mondiale, soit 7.600 milliards de dollars, sont cachés dans les paradis fiscaux. Les européens sont les premiers voyous. Ils ont placé 2.600 milliards de dollars dans les paradis fiscaux. Après eux viennent les contribuables asiatiques avec 1.300 milliards, juste devant les nord-américains et leur 1.200 milliards dissimulés. Les « particuliers » des pays du Golfe arrivent ensuite avec, à eux seuls, 700 milliards. On estime à « 190 milliards » par an la perte de recettes fiscales par les États, au profit « quasi exclusif » des personnes contribuables les plus fortunés. Cela dure depuis des années. Personne ne peut l’ignorer. Pourquoi cela dure-t-il ? Le système de la dissimulation fiscale n’est-il pas en politique une arme de chantage massif ? Le silence sur les turpitudes des Le Pen en dit long sur le sujet.

Arrogance impériale des dirigeants allemands

Cette arrogance vient encore de se manifester à plusieurs reprises depuis une semaine. Une étrange accélération qui ressemble à de la surenchère. Un signe de la tutelle qu'ils considèrent exercer sur la Commission européenne. Ainsi quand plusieurs d'entre eux ont rappelé à l'ordre le Commissaire français Pierre Moscovici pour ses prises de position internes au congrès du PS français. Le président du groupe PPE au Parlement européen, Manfred Weber, par ailleurs membre de la CSU pro Merkel, a ainsi déclaré : « que le commissaire français européen aux affaires économiques et monétaires se joigne à cet appel idéologique est une provocation ». Et il a ajouté cette phrase énigmatique : « nous attendons de lui un engagement clair pour la stabilité politique de la Commission ». Comme si le fait d'être membre d'un parti politique dans son pays d'origine était un facteur d'instabilité ? Cette expression renvoie directement à l'ordolibéralisme dont l'Allemagne impose la doctrine partout en Europe par-delà les élections. Pour les dirigeants allemands, la Commission étant un des centres d'application de l'ordolibéralisme, elle doit être étrangère à toute influence politique autre que celle de la doctrine libérale. Quoi que disent les urnes. Un autre député européen allemand, Markus Ferber a d'ailleurs parlé à propos de Moscovici de « précédent choquant ». Comme si un dogme avait été ébranlé. Bien sûr l'acte politique de Moscovici n'ébranle en rien l'édifice libéral européen. Les Allemands le savent bien, mais ils ont saisi ce prétexte pour donner à voir la laisse par laquelle ils tiennent Moscovici. Loin de leur tenir tête ou de les ignorer, Moscovici a d'ailleurs fait acte de contrition en regrettant d'avoir signé un texte dans le congrès du PS. Puis il prétendit n’avoir pas lu le texte. Enfin il alla même jusqu'à rappeler servilement que sa candidature au poste de Commissaire avait été soutenue par l'Allemagne.

La Grèce a aussi subi une nouvelle salve d'arrogance allemande. La charge était destinée à préparer le nouveau chantage fait au gouvernement Tsipras lors de la réunion de l'euro-groupe tenue vendredi 24 avril. Le commissaire européen Günther Oettinger, membre de la CDU d'Angela Merkel a ainsi accusé la Grèce de retarder les négociations. Et il a dénoncé « L'attitude peu coopérative du gouvernement grec vis-à-vis des représentants de la Troïka, qui sont actifs à Athènes ». C'est appuyer une fois de plus sur un point dont tous les dirigeants allemands savent qu'il est en tête des engagements de Syriza : ne plus subir à domicile les injonctions de la Troïka. Le rappeler est une manière de continuer à nier le résultat des élections grecques et des précédentes discussions. Et le Commissaire allemand de conclure en forme d'ultimatum : « le temps pour la Grèce arrive à expiration », « en mai Athènes sera financièrement de manière définitive au pied du mur ». La tactique allemande est toujours la même depuis que Tsipras a été élu le 25 janvier : intimider et faire pression jusqu'à la capitulation.

Cette arrogance est d'autant plus insupportable que chaque jour amène son lot de révélations sur le rôle de l'Allemagne dans la descente aux enfers de la Grèce depuis 2010. La chaîne Arte a diffusé dimanche 26 avril une enquête qui montre comment la Troïka européenne est intervenue en Grèce au profit des entreprises allemandes. 

Ceux qui avaient encore des illusions sur l'indépendance de la Commission européenne et de la Banque centrale verront à quel point elles sont enchaînées aux intérêts allemands jusque dans les détails de leur action. A ainsi été révélé qu'en l'échange d'un des premiers plans d'aide de mai 2010, la Grèce avait été forcée d'acheter des armements allemands. Et en particulier deux sous-marins pour la somme de 175 millions d'euros. Un comble pour un État au bord de la faillite. Et une preuve absolue de cynisme de l'aide européenne, dont les versements ont donc servi à acheter du matériel allemand. Les mémorandums accompagnant les plans « d'aide » ont aussi été orientés pour profiter à l'Allemagne. Ainsi la privatisation des aéroports régionaux grecs a-t-elle bénéficié pour un prix dérisoire à la société allemande Fraport dont l’État allemand est actionnaire à plus de 50 %. On mesure ici à quel point l'intérêt financier allemand est contradictoire avec l'objectif d'aider la Grèce à rembourser sa dette ! On avait déjà observé le même circuit cynique avec l'argent injecté par la Banque Centrale Européenne pour racheter des titres de dette grecque et ainsi permettre le remboursement des banques allemandes qui les détenaient !

A ces manipulations cyniques de l'aide européenne se sont ajoutées d'énormes malversations de grandes entreprises allemandes en Grèce. Mercedes et BMW ont bénéficié de fraudes massives à la TVA sur les grosses cylindrées. Cela a facilité leurs ventes en faisant perdre une somme estimée à 600 millions d’euros à l'Etat grec. Des pots de vin versés pour l'obtention d'un contrat de télécommunication pour la firme Siemens ont aussi alimenté un vaste système d'évasion fiscale et de blanchiment. Les responsables de ces fraudes sont aujourd'hui protégés par le gouvernement allemand qui refuse de les extrader ou même juste de transmettre les listes de fraudeurs au gouvernement grec. Que savons-nous de tout cela dans la grande presse française ? Rien. Rien sinon le cynisme consternant de « Libération », presse vautour, qui titre sur « les cent jours qui n’ont pas changé la Grèce ».

L'Ukraine prépare la guerre

Le président ukrainien a été reçu par François Hollande. Le président français aurait pu profiter de cette rencontre pour évoquer avec Porochenko les crimes d'Odessa, toujours impunis, ou encore la nomination de Dimitri Yarosh leader de « Secteur Droite », milice paramilitaire néo-nazie, comme conseiller spécial du chef d’état-major de l’armée ukrainienne. Il n'en a rien été. Et dans la conférence de presse commune à l'issue de l'entrevue, Porochenko déclare même avoir reçu un accueil « chaleureux et amical ».

On apprit au cours de cette conférence que la coopération bilatérale entre la France et l'Ukraine serait « bien engagée ». Porochenko demande ainsi l'aide de la France pour mener à bien les privatisations entamées dans les principaux secteurs de l'économie ukrainienne, citant l'expertise de notre pays dans les domaines du transport et de l'industrie. Bref il propose à la nomenklatura française de prendre sa part au pillage et d’entrer dans le système de l’oligarchie locale.

Et les livraisons d’armes ? Rien à craindre, titre Le Monde hâtivement : « La France ne livrera ni Mistral à la Russie ni armes à l'Ukraine ». Faux. Certes, la livraison du Mistral à la Russie n'est pas à l'ordre du jour. Mais le domaine militaire fait bien partie des secteurs de coopération avec l'Ukraine ! Porochenko l'a rappelé le soir même sur « I Télé ». Il n’y a peut-être pas de stagiaires au « Monde » pour compléter, en regardant la télé, les articles écrits d’avance sur la base des éléments de langage officiels. En fait il y aura donc bien une livraison d'armes. Mais des armes « non létales », prétend François Hollande. Des armes qui ne tuent pas… Pourquoi pas ? Quoi qu'il soit, via la coopération militaire Hollande engage la France dans une nouvelle aventure guerrière

Car dans le même temps 300 parachutistes états-unien viennent d'arriver en Ukraine, pour entraîner, tenez-vous bien, la « garde nationale ukrainienne » formée des milices néo-nazies auto-constituées lors des évènements de Maiden. J’avais annoncé cette arrivée dans ce blog. Quelques belles consciences m’avaient reproché « d’affirmer sans preuve ». Une façon de me démentir. Ce n’est pas la première fois. Mais cette fois-ci encore on peut vérifier que mes informations sont bonnes. Les milices en question comprennent les bataillons Donbass, Azov, Aidar, Dniepr-1, Dniepr-2,… qui sont désormais célèbres pour leurs exactions. Azov a pour emblème le fanion de la division SS « Das Reich » qui martyrisa la population sans défense d’Oradour sur Glane avant d’être exterminée par l’Armée rouge. Sont-ils instruits pour apprendre à ne plus violer le cessez-le-feu comme c'est le cas depuis les dernières semaines ? Je ne crois pas. D’ailleurs Porochenko annonce s'attendre à « une dégradation du processus de paix à partir du 9 mai ». Imaginez que Poutine ait fait une déclaration pareille… En fait Porochenko annonce qu’il va reprendre ses provocations à partir du 9 mai, jour de l’anniversaire de la capitulation des nazis devant l’armée rouge. Ces gens-là fonctionnent avec un mythe de la revanche qui nous perdra tous ! 

Marée noire sociale

Les chiffres du chômage en mars dessinent une nouvelle étape du désastre social en cours. Un nouveau record historique est battu. Terrifiant. Davantage de chômeurs sans aucune activité : 3,5 millions, davantage de chômeurs de toutes catégories : 5,6 millions. Bref davantage de tout : chômeurs de moins de 25 ans, seniors, chômeurs longue durée… Tous les signaux sont négatifs. Pitoyable, le ministre du travail, François Rebsamen, voit pourtant une « phase d’amélioration de la tendance ». Misérable langage technocratique ! Un million deux cent mille personnes n’ont pas eu de salaires depuis deux ans, plus de sept cent mille n’en ont plus depuis trois ans. Ces délais allongent ceux du retour au travail dans les conditions actuelles.

De notre côté, n’oublions pas ce que les chiffres veulent dire. Ce ne sont pas seulement des quantités qui sont indiquées. C’est un état du quotidien, un état de la vie de la société. La masse de travail perdue veut dire des millions de choses utiles qui ne sont pas faites. Des millions de gens détruits à petit feu par l’angoisse du lendemain, les soins reportés, les privations de toutes sortes. La moitié des chômeurs n’ont aucune indemnité. La politique d’asphyxie déclenchée par l’application des traités européens et la surveillance allemande sur tous les Etats de l’Union n’ouvre aucune perspective d’une quelconque amélioration.

Un rapport sur l’évolution de cette situation du fait du vieillissement de la population active en place souligne l’impasse. En effet cela devrait libérer huit cent mille postes de travail par an. Une aubaine. Mais cela ne permet d’envisager qu’un retour à 8% de chômeurs dans le cas le plus favorable ! Et cela en 2022 ! Mais dans le scénario où demeurerait un taux de croissance aussi faible que celui d’aujourd’hui, il y aura encore 10 % de chômeurs ! Tout cela non seulement parce que l’activité ne se développera pas, mais parce que la masse des seniors candidats au travail va augmenter du fait de la mise en application du report de l’âge de la retraite ! Ce point va conduire à une augmentation de plus d’un million de personnes. De la sorte, « la population active », ou susceptible de l’être, battra alors un record avec 29 millions de personnes dont une quasi moitié de femmes. Mais le désemploi sera à son zénith numérique ! Bonjour le modèle de société !    


88 commentaires à “Révélation : qui contrôle les comptes de la Cour des comptes européenne ?”
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  1. jean-paul dit :

    @gavroche
    Donc ? Si c'est incompréhensible, peut-être faut-il remettre en cause l'analyse ? Sauf à penser que l'immense majorité se trompe et nous sommes seuls à détenir la vérité. Gare à ne pas sombrer dans l'avant garde du prolétariat guidant le peuple. Ce cauchemar nous a coûté suffisamment cher !

  2. DECHAMPS dit :

    Bonjour, entièrement d'accord avec tout ce qui est écrit, tant par Jean-Luc Mélenchon et par les commentaires, dans l'ensemble je n'y vois que des constatations, plus ou moins justes. Je crois que nous sommes tous d'accord. Mais alors qu'est-ce que nous faisons ? Quelles propositions d'action ?

  3. Volodia dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Le point le plus noir de ce sombre tableau est la situation en Ukraine. Un pays livré à la folie nationaliste, sous la coupe de véritables nazis aux ordres guerriers des Etats-Unis, est capable de tout. Ils l'ont déjà prouvé il y a un an exactement à Odessa, et il le prouvent malheureusement tous les jours en livrant une guerre atroce contre le Donbass et en faisant régner la terreur dans tout le pays par le meurtre, la torture, l'emprisonnement et l'intimidation des opposants. Oui, la guerre va recommencer et cette fois-ci elle pourrait faire basculer l'Europe entière dans un affrontement aussi terrifiant qu'absurde entre l'OTAN et la Russie. Prenez SVP au plus vite la tête d'un grand rassemblement anti-guerre, capable de réveiller notre peuple et les autres peuples d'Europe avant qu'il ne soit trop tard.

  4. nanou 50 dit :

    Un article paru sur le site du Monde nous informe que le Président allemand, Joachim Gauk, serait favorable à des réparations de guerre en faveur de la Grèce. Est-ce que le gouvernement de Frau Merkel en tiendra compte ?

  5. richunter dit :

    Cher Jean-Luc, je vois sur votre agenda que samedi prochain vous serez l'invité de ONPC. Je me rappelle que la dernière fois la célèbre et talentueuse journaliste Léa Salomé (c'est une boutade, bien sûr !) avait dit que l'on vous voyait constamment sur les médias. Eh bien vous pourrez lui dire que sur la dernière campagne électorale, les chiffres relevés par le CSA du 02 février au 27 mars ont été ceci. Temps de parole tous médias confondus (télé +radios), FdG = 9h20min, FN = 19h20 ! A cela il faut bien entendu rajouter les nombreux publi-reportages dans la presse en faveur de la dynastie Le Pen.

  6. Georges ROULLIER dit :

    Oui, un très bon billet et une très belle vidéo ou Jean-Luc Mélenchon donne une interview dans le calme, chez lui au milieu de ses livres.
    Un 1er mai de division ou chaque syndicat rassembla peu et mal. Pour remonter les choses 3 Femen (voir dossier Wikipédia de 30 pages) au seins nus et au torses marqués de slogans anti-fascistes et cris Heil Le Pen mettent en dérision avec un certain courage Marine Le Pen digne fille de son père pour la haine de tout ce qui n'est pas eux. Plus que jamais renforçons notre résistance, le pire serait de ne rien faire disait Ernesto de la Serna !
    Amitiés à tous.

  7. Sylvia dit :

    @23 Magic_lolo.
    Mon fils vit et travaille également en Allemagne. C'est vrai que les opportunités pour les jeunes diplômés sont alléchantes et c'est sur ce sujet que je diverge de l'analyse de JL Mélenchon qui suppose que le vieillissement de la population et le taux de natalité plongeront un jour l'Allemagne dans les difficultés. En effet, l'Allemagne siphonne beaucoup de cerveaux au sein de l'Europe et profitent du chaos des guerres au Moyen-Orient pour combler ses déficits en ingénieurs, en chercheurs et en main d'oeuvre qualifiée destinée exclusivement à son industrie. Elle offre pour ce faire, une année d'étude de la langue. Mais, en ce qui concerne les moins qualifiés, les conditions sont loin d'être attractives et les salaires à 400€ sont pléthore y compris pour les Allemands peu qualifiés. Quand au taux de chômage, la démographie de l'Allemagne l'explique largement et non pas sa santé économique même si c'est mieux qu'ailleurs pour le moment. Et là je rejoins Jean-Luc Mélenchon.

  8. marj dit :

    @Oberon
    Merckel ne va pas se maintenir au pouvoir en Allemagne jusqu'à la saint glinglin, ça va bouger tôt ou tard, d'ailleurs Die Linke a bien remporté le land de Thuringe en décembre dernier. Merckel tient, pour l'instant, en mettant en utilisant la fibre nationaliste vis à vis des autres européens, comme d'ailleurs beaucoup de dirigeants ou partis européens actuels qui n'ont pas autre chose à proposer que de monter les gens les uns contre les autres.
    D'autre part, le marché du travail, en Allemagne, est duel. Il y a un monde entre les salariés de certaines grandes entreprises qui bénéficient d'avantages et de salaires corrects et ceux qui doivent se contenter des mini jobs, temps partiels (surtout les femmes) et autres boulots de basse catégorie. Le taux de pauvreté est élevé parmi ces travailleurs mais, et c'est sans doute la différence avec la Grèce, ils ne constituent pas, pour l'instant, la majorité de la population.

  9. Roland011 dit :

    @oberon
    "Pourquoi la CDU est-elle largement majoritaire en Allemagne ? Pourquoi Die Linke, au mieux, stagne-t-il ?"
    @jean-paul
    "Si la situation interne est si mauvaise en Allemagne, comment expliquer une réélection triomphale de la CDU ?"

    Tout simplement par conformisme et conservatisme. L'opinion majoritaire est en général conforme aux idées dominantes et a beaucoup de difficultés a accepter des remises en cause. Avec des médias qui matraquent en permanence les dites idées ne laissant pratiquement pas de place au "non conforme", peu de chance de bouger. Si la Grèce a bougé c'est, ne l'oublions pas, après des années de choc et la misère installé, plus grand chose a perdre, et encore ils (les Grecs) restent attachés au fétichisme de l'euro, c'est toujours pas gagné !

    “Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes, autrement dit la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est aussi la puissance dominante spirituelle. Les pensées dominantes ne sont pas autre chose que l’expression idéale des rapports matériels dominants, elles sont ces rapports matériels dominants saisis sous forme d’idées, donc l’expression des rapports qui font d’une classe la classe dominante ; autrement dit, ce sont les idées de sa domination” Marx

    "La difficulté n'est pas tant de comprendre les idées nouvelles. Elle est d'échapper aux idées anciennes." Keynes 1936

  10. jean-paul dit :

    @Rolland011
    Merci de cette réponse pleine de respect et de réflexion historique. On peut penser effectivement que le conformisme est un puissant moteur de l'électorat. Le problème est alors la conclusion que l'on en tire (ou qu'en à tire l'auteur de votre citation). Soit la résignation à voir se perpétuer l'ordre établi à chaque élection, soit la révolution non démocratique et violente par essence. Or la violence ne tourne pas non plus nécessairement à notre avantage. Séduire, serait mieux.

  11. Le.Ché dit :

    Bonne analyse de JL.Mélenchon sur l'Europe et l'Ukraine. En ce qui concerne l'Europe je crois qu'il est temps de sortir de l'euro et de cette Europe austéritaire et capitaliste qui finalement est dirigée par A.Merkel. Je rejoins l'analyse de Frédéric Lordon et Jacques Sapir de dire que le plus tôt nous en sortirons et le meilleur ce sera pour le peuple français.
    Pour résorber le chômage il devient urgent de reconstruire une industrie française digne de notre pays.

  12. Invisible dit :

    Pourquoi ne travaillerions-nous pas sur le long terme à la construction de l'Europe des peuples, l'Internationale européenne, par des rencontres, échanges, séjours, fêtes, bourses, voyages, chantiers, coopérations, luttes communes ? Bruxelles, c'est le "in". Soyons le "off" et reprenons le pouvoir non pas par des incantations les années d'élections présidentielles mais par une véritable implantation physique. On a compris : les médias ne seront jamais avec nous et feront toujours tout soit pour nous oublier, soit pour nous salir par leurs petits sous-entendus malsains. Ça ne sert à rien de quémander l'aumône de ces gens-là. Existons ! Et profitons de ce no mans land où nous sommes relégués pour approfondir les questions de la mer, de l'agriculture, des fermes de taille familiale. Cherchons à comprendre mais en gardant nos secrets dans des rencontres effectives sur le terrain, sans compte-rendu sur des blogs qui seront pillés, espionnés, copiés. Rentrons dans la clandestinité et fi des publicités clinquantes et tonitruantes qu'affectionnent le FN qui ne vit que par le buzz et le scandale.

  13. desjardins dit :

    Que peut faire pour augmenter l'intérêt des Français aux idées du FdG ? Quand je lis tous vos articles ou vous dévoilez des horreurs, sur les agissements des Allemands, je ne comprends pas que les Français ne réagissent pas plus violament. Que peut-on faire pour que ça bouge ? En écoutant les medias, je me pose la question, qui a le pouvoir de museler la TV et les radios au point de ne jamais parler du FdG ? Exemple, le 1er Mai d'après les medias, il n'y a pas eu de manif du FdG en France, il n'y a eu que les syndicats et le FN. A mon avis il faut déjà intervenir au niveau des medias pour se faire entendre car le FdG a ete baillonné. Il faut agir vite.

  14. richard30 dit :

    @ Desjardins
    Les médias ne parlent que d'horreurs et de sacrifices humains. Il est évident que les manifestations pacifiques dans les rues ne sont plus des événements majeurs. Que faisait Gandhi pour que les médias parlent de son mouvement ? Référence à la loi abusive des occidentaux et la grève de la faim. Qui est volontaire pour le faire et transmettre aux médias les raisons de cette grève, consentie volontairement et massivement ? La France, pays des Droits de l'homme qui ferait savoir au restant du monde, par la privation volontaire du bien le plus élémentaire de ce dernier à se nourrir, qu'une poignée de prédateurs se gave sans aucune limite sur leur dos, sans que personne ne réagisse. Une grève de la faim contre le sort que ces prédateurs font subir au peuple grec, contre la violence des décisions qui se prennent à "huis-clos", au sein de la Commission Européenne, concernant le Traité Transatlantique, contre l'injustice de la dette contractée par une poignée de leurs représentants qu'ils n'ont pas souhaité élire, contre le manque total de justice sociale permettant aux plus riches de se gaver et d'augmenter sans fin leurs richesses.

  15. Eve A. dit :

    Avec toutes ces infos, Jean-Luc, il va falloir que tu présentes le 20 heures afin d'ouvrir les yeux a tous ces endormis. Car, hélas, on nous sert que des infos bidons genre le bébé royal est une fille, quel sera son prénom ? La tricherie au BAC a augmenté de 10%, défilé du FN, Marine Le Pen porte plainte contre les Femen et bien d'autres idioties dont les gens se gavent. Tous ces journalistes me font vomir.Un grand merci Jean-Luc de prendre du temps pour nous éclairer.

  16. Jean-Paul.B dit :

    Bonjour,
    Aujourd'hui chacun peut constater que les différents traités européens ont pour unique but d'empêcher un gouvernement populaire de mettre en oeuvre des réformes qui répondent aux besoins essentiels de l'immense majorité de sa population (développement de tous les services publics, fiscalité progressive et plus juste des revenus, taxation des revenus financiers, protectionnisme "intelligent" contre la mondialisation destructrice de nos emplois, salaire minimum décent, départ en retraite à 60 ans, etc.) et également le respect de la souveraineté nationale. Ne pensez-vous pas qu'il convient maintenant d'engager un débat sérieux et argumenté pour le Front de gauche, sur les avantages et les inconvénients d'une sortie à la fois de l'UE, de l'Euro et de l'OTAN ?

  17. Michel dit :

    "... en échange d'un des premiers plans d'aide de mai 2010, la Grèce avait été forcée d'acheter des armements allemands. Et en particulier deux sous-marins pour la somme de 175 millions d'euros."

    Le problème d'autant plus énigmatique c'est que ces 2 sous-marins sont inutilisables puisqu'ils ne sont pas stables et penchent sur un côté. L'info grecque ne dit pas s'ils penchent du même côté ! De là à penser que cela a été fait exprès...

  18. Marlier dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Merci d'écrire et dire dire ce que je n'arrive plus à expliquer à mes amis allemands et français lorsque je rentre en France. Attention cependant aux mots, si je peux me permettre, les premiers touchés par la politique de Mme Merkel sont les Allemands, comme jadis les Anglais par Thacher et bientôt, ou déjà les Français par...

  19. Michel dit :

    @63 desjardins
    "Que peut faire pour augmenter l'intérêt des Français aux idées du FdG ?"

    Ne serait-il pas possible, puisque les voix des médias nous sont fermées, que le FdG publie sur le web une feuille A4 de 2 ou 3 courts articles(1) reprenant des idées démystificatrices développées ici et ailleurs. Chaque feuille étant accompagné de l'adresse permettant la lecture sur le web. A nous ensuite de photocopier cette page A4, au boulot ou l'imprimer chez soi et de la coller sur murs et autres supports, ou la laisser dans les transports en commun ou autres lieux. La distribution répétée devrait permettre de contrecarrer (un peu) les idées et les faits volontairement tronqués. Car, distribuée ou affichée à des milliers d'exemplaires cela pourrait apporter de l'eau à notre moulin. C'est mieux que rien. Déjà sur le billet de Jean-Luc Mélenchon il y a des thèmes possibles en 300 mots : Allemagne, Europe, Ukraine, Grèce et les Le Pen. Bref, il y a de quoi écrire !
    (1) Moins de 300 mots, car selon étude de l'école de journalisme de Lille, au-delà ils ne sont pas lus (enfin dépend du niveau d'étude ou du niveau de conscience politique du lecteur).

  20. Vassiviere dit :

    "Jean-Marie Le Pen est le Cahuzac du FN" a dit Alexis Corbière à Florian Philippot hier soir sur BFM TV, dans un débat contradictoire au cours duquel Philippot a fait la démonstration que son parti était bien l'idiot utile du Medef. Vidéo sur le blog d'Alexis Corbière à ne pas rater. Merci à Alexis pour son dynamisme, son calme et la capacité qu'il a eu à retrancher progressivement Philippot dans une suite de mensonges de plus en plus patents et grossiers, devant une A. de Malherbe médusée reconnaissant la paternité du concept d'économie de la mer à JL. Mélenchon.

  21. jean-paul dit :

    @Jean-Paul.B
    Votre remarque est logique et cohérente. Toutefois regardons les choses en face. Les traités ont permis aux Grecs d'utiliser une monnaie à haut pouvoir d'achat international sans rapport avec la productivité du pays ce qui leur ont permis de tout importer et de tuer leur base productive. Ces mêmes traités ont permis d'augmenter les salaires du secteur public grec de 170% sur 7 ans, là où les Allemands les ont augmentés de 23%. Cherchez l'erreur ! Pour avoir une politique souveraine, il faut d'abords gagner son indépendance financière Comme à 18 ans avec papa et maman. Une sortie EU/Euro/OTAN, pour autant qu'elle soit souhaitable, est ultra minoritaire et ultra impopulaire en Grèce. Aucun gouvernement, même Syriza n'y résisterait. Les Grecs veulent continuer à pouvoir acheter des produits allemands sans avoir à vivre comme des Allemands. Et ces derniers ne sont pas d'accord. Soyons prudents dans nos soutiens sentimentaux de ne pas suivre des exemples sans issues et insoutenables sur le long terme.

  22. Sylvain dit :

    Les magouilles de la cour des comptes européenne accompagnent très précisément les magouilles de l'oligarchie internationale. Souvenez-vous de "l'incontournable et très impressionnante tant que vertueuse reprise de l'économie américaine" du début de l'année dont on nous rabattait constamment les oreilles. Qu'en reste-t-il ? Rien. L'économie américaine est absolument au fond du gouffre alors que les financiers se sont goinfrés comme des porcs. Une intention particulière se dessinant pour les autres avec le temps, il est indéniable de déterminer parfaitement clairement que ceux qui dirigent ce monde l'amènent à une déflagration titanesque jamais connue sur terre et que le seul moyen d'empêcher qu'ils nous anéantissent bel et bien est de les anéantir. Un intellectuel comme BHL qui fait l'apologie de Merkel alors que son rôle doit l'amener à s'y opposer caractérise ce qui se passe. Nous sommes conduits à l'abattoir par des gens qui se partagent le gâteau et il nous reste peu de temps pour changer la donne démocratiquement.

  23. Michel dit :

    @jean-paul
    Vos remarques sont illogiques et incohérentes. Vous écrivez comme si le peuple grec est responsable des maux qu'il subit.

  24. jean-paul dit :

    @Michel
    Le peuple Espagnol n'était pas responsable des maux engendrés par le régime de Franco. Les Grecs ont élu, massivement, tant en participation qu'en pourcentage leurs dirigeants depuis 1974. 40 ans!
    D'autre part, je travaille souvent en Grèce et le parc AMG ou Porsche est le plus dense d'Europe. Le mythe du peuple victime alors que 142 milliards d'euro de liquidité ont quitté les comptes des Grecs en Grèce pour des comptes des Grecs off shore. On aura du mal à convaincre nos alliés de Die Linke de l'innocence et de la naïveté économique des Grecs.

  25. daniel77 dit :

    ...le parc AMG ou Porsche est le plus dense d'Europe.... Le mythe du peuple victime alors que 142 milliards d'euro de liquidité ont quitté les comptes des Grecs en Grèce pour des comptes des Grecs off shore..

    En quoi ces errements concernent-t-ils le peuple grec ? Ils mettent en évidence la faillite de la bourgeoisie grecque, mais pas celle du peuple grec dans son entier.

  26. jean-paul dit :

    @daniel77
    Très juste. Il s'agit en effet de la bourgeoisie, mais elle est loin d'être en faillite ! Savez vous que le patrimoine moyen d'un Grec est 20% à celui d'un Allemand (car ils sont propriétaires à 70% de leur logement contre 43% pour les Allemands). La réalité grecque est celle d'un peuple en perpétuelle rébellion par rapport à l'Etat qui est perçu depuis toujours comme oppresseur. Et compte tenu de leur histoire, on peut difficilement leur donner tort. Ce comportement est autant celui du peuple que de la bourgeoisie. Les uns utilisent des comptes off shore, les autres thésaurisaient le peu qu'ils avaient en Mark et aujourd'hui en Euro fiduciaire. (La masse de billet en circulation en Grèce est équivalente à l'Espagne, une économie 7 fois plus importante !) Attention à rester crédibles dans nos soutiens.

  27. Michel dit :

    @jean-paul 74
    Pour un pays de 10 millions d'habitants les 10% se gavent et veulent encore plus se gaver avec l'aide de l'Europe qui veut baisser les salaires et retraites, après une baisse de 30 à 50%, ainsi que de reculer encore l'âge de la retraite. Drôle conception du peuple que tu as, car écrire le peuple grec à propos des 145 milliards de fuites de capitaux, me laisse songeur. J'aurai préféré "les riches grecs ont sorti 142 milliards" plutôt que le peuple.

  28. Nicks dit :

    @Jean-Paul
    Votre approche n'est pas complètement dénuée de pertinence mais je m'interroge sur votre ligne "quatremerienne" qui vous conduit à utiliser les mêmes exemples que ce journaliste, qui n'est pas connu pour sa sympathie envers nous. Que le peuple grec, pour des raisons historiques, se méfie de l'Etat et en est conduit souvent à le frauder, qu'il soit riche ou pauvre, n'invalide pas pour autant la critique des politiques imposées par la troïka et leur coût pour les plus fragiles. Par ailleurs, Syriza s'est engagé à construire un véritable état moderne, tâche qui sera très difficile mais dont nous pouvons difficilement nous dissocier. Les Grecs ont peut-être élu les gouvernements précédents, mais je doute que chaque citoyen grec avait ses entrées chez Goldmann Sachs pour optimiser ses comptes et des liens étroits avec les entreprises allemandes qui ont bien profité des largesses budgétaires autorisées par la ND et le PASOK. Oui les grecs ont une responsabilité dans leurs déboires, mais pas seulement eux. Nous devons leur pardonner et les aider, comme le monde a pardonné aux Allemands après la seconde guerre mondiale.

  29. PIETRON dit :

    On a beau dire mais ce qui manque c'est bien le mouvement social. La CGT, depuis la globalisation a vu ses effectifs fondre. Mais pas que pour cela. Dans les boites libérées (pour le Medef) de la crainte du socialisme, les licenciements ont prioritairement visés les sympathisants, syndiqués et militants CGT. Ajoutons à cela la puissance décuplée des médias afin de faire ingurgiter aux générations montantes les bienfaits du capitalisme mondialisé, afin de se mettre dans la poche les syndicats dits réformistes (alors qu'il n'y a plus de grain à moudre sans un rapport de force conséquent) tels la CFDT, et dans une moindre mesure FO (mais FO a souvent menacé sans faire...), bref à rendre indépassable ce qui devrait faire l'objet d'une opposition sans faille (c'est ça le syndicalisme me semble t'il), a conduit ce syndicalisme à, soit utiliser le juridisme pour modalité d'actions (vouée à l'échec), soit à utiliser le dialogue social en tant que prétexte raisonnable à la collaboration de classe (vouée à l'échec, surtout celui des travailleurs, retraités et chomeurs). L'exploitation est féroce dans les boites. Vite une CGT de classe à...

  30. Jean-Paul B. dit :

    Pour confirmer si besoin est les propos de J-Luc Mélenchon, je vous propose de prendre connaissance de cet article publié ce jour par le quotidien économique La Tribune sur les agissements antidémocratiques de la BCE.

  31. Contrario dit :

    Je vais contraster avec la quasi totalté des posts, mais je crois que la situation de l'Allemagne est bien plus favorable que le catastrophisme que semble montrer JL Mélenchon.
    Par rapport à la France, le chômage est bien inférieur, la dette publique (payée par nos enfants) nettement plus faible et l'écart se creuse, le pouvoir d'achat moyen plus important, et le sondages, comme le résultat des élections, montrent un optimisme et une confiance dans l'avenir que nous n'avons pas ici. Il y a certes encore des points noirs (la démographie, le nombre de travailleurs pauvres, mais un salaire minimum vient d'¨être instauré), mais il n'y a pas photo avec la France. Et ces résultats sont le fruit de patients efforts, et de la réduction forte des dépenses publiques (tout en optimisant l'efficacité des services publics pour faire mieux avec moins) qui permet de donner de l'oxyène aux particuliers et aux entreprises. Alors il y a peut-être un peu d'arrongance du côté allemand, j'en conviens, mais reconnaissons que sur la plupart des points, ils ont mieux réussi que la France.

  32. Quintavalle dit :

    Bravo et un grand merci pour le ciblage de l'information et le sens de cette "Histoire" expliqué si clairement !
    En effet, mensonge et omerta dominent les médias, mais ne mettons pas "le journal de Jaurès" dans le même sac, elle aussi révèle "la chose qu'il faut voir" si l'on est du Front de l'émancipation humaine. Utilisons-la, tant que l'étranglement financier de cette presse résistante échoue face à la mobilisation plurielle des "amis de l'Humanité" !

  33. Magic_lolo dit :

    @contrario
    Tout a fait d'accord avec vous. Les Allemands ont fait des reformes difficiles pour mieux rebondir, pour info Merkel dirige une coalition droite-gauche. A s'inspirer en France pour mettre enfin en route les réformes qui permettront a notre pays de repartir vers l'avant.

  34. Pierre 30 dit :

    @Magic_lolo
    Des contrats précaires à gogo, le démantèlement des services publics, des investissements en berne : voilà ce qui caractérise l'Allemagne, et je ne parle même pas de l'exploitation des ouvriers des pays plus à l'est. Quelle réussite ! Donc je ne suis absolument pas d'accord avec vous.

  35. richard30 dit :

    @ Contrario.
    Ce qui va sans dire, va encore mieux en le disant. Vous abordez le problème par les "effets", à savoir la dette de notre pays et les solutions que veulent imposer les politiques libérales et les actionnaires qui ont placé leur fortune dans les paradis fiscaux afin de pouvoir notamment et probablement "financer" le rachat de nos biens publics communs, au moment opportun. Savez-vous quelles sont les "causes" de cette dette ? Ne pensez-vous pas que ce sujet soit essentiel ? Comment peut-on s'autoriser à donner un avis si l'on ne possède pas d'éléments de synthèse ? Voici donc, en lien, le rapport dressé par le Collectif pour un Audit Citoyen CAC Attac, « Que faire de la Dette ». Faîtes le circuler sans modération. Il serait essentiel que nous tous, qui échappons miraculeusement à la "laideur" de ce monde, selon Pablo Iglésias de Podemos, en lien, nous investissions dans cet audit de la dette afin d'en puiser les arguments qui nous permettront de convaincre les citoyens formatés à la fatalité médiatique austéritaire et prédatrice.

  36. octobre dit :

    @contrario, @magic lolo
    A propos du salaire minimum en Allemagne, il est peut être bon de préciser, sans parler de toutes les restrictions que cette loi comporte et largement compensée par tous les minijobs, qu´à peine instaurée, des séminaires et conférences étaient joyeusement organisés par de "braves Allemands" à l'usage des patrons pour expliquer à ces derniers comment contourner cette loi avec à la clef des contrats de travail types pour flouer les salariés. Cela est de notoriété publique puisque vu sur les chaines nationales. Il n'y a rien de franc sous le ciel allemand. Entièrement d´accord avec @Jean Louis (32).

  37. chveïk dit :

    [...]
    Si la plupart des dirigeants occidentaux sont absents à la célébration du 9 mai à Moscou, c'est parce qu'ils considèrent les nazis de Kiev comme pendant des totalitaires de Moscou. D'autre part, l'impérialisme de l'Otan n'a jamais empêché la Russie d'être un autre état impérialiste aussi envahissant pour ses voisins. N'ayons pas la naïveté de Staline qui pensait que s'allier avec Hitler le mettait à l'abri, après le dépeçage de la Pologne.

  38. Demo dit :

    Belle prestation hier chez Ruquier ! Je n'ai jamais vu un présidentiable aussi dynamique et souriant, aussi à l'aise devant chaque question. Il faut continuer de défendre vos idées en public M.Mélenchon. C'est comme ça que le peuple va comprendre et se rallier à l'intelligence de vos propos. Encore deux ans pour tisser la toile de la 6ème République !


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