04avr 15

Bon pont !

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Vous ne le savez pas mais il y a un débat sur la place de l’Allemagne dans l’Europe actuelle. En effet, l’épisode grec ne peut pas être effacé du paysage des gens sérieux. C’est trop, c’est trop gros. Mais en France, la tendance dominante reste à l’adulation sans nuance. J’en dis un mot à propos de quelques déclarations germanolâtres de Bernard Henri Levy (BHL).

Puis je reviens sur la séquence qui se joue entre la Grèce et l’Allemagne. Et je clos mon post avec des nouvelles du procès en appel que madame Le Pen me fait à propos de son faux tract dans l’élection d’Hénin Beaumont. Il y a quand même trois ans de cela… Juste pour vous détendre.

Vous êtes intéressés aux suites politiques des élections départementales ? Vous ne m’avez pas rendu visite ces trois derniers jours ? Vous trouverez tout ce que j’en ai dit dans mon précédent post dont les chapitres sont joignables au choix dans le sommaire exposé à la droite de l’écran. C’est le pont. Bonne traversée.

Obscène germanolâtrie

Certes, Chypre a déjà pu être étranglée à main nue par la BCE (Banque Centrale Européenne) aux applaudissements de tous les importants dont Pierre Moscovici alors ministre de Hollande ! Mais cette fois ci, l’Allemagne s’est beaucoup avancée sur la ligne de front. Le débat feutré qui avançait souterrainement affleure dorénavant à la surface. Arnaud Le Parmentier pour « Le Monde » a écrit déjà deux éditoriaux très fouillés et parfois angoissés sur le thème. A présent voici l’indépassable Bernard Henri Levy qui entre en scène dans une chronique à la gloire de madame Merkel. D’abord une couche d’amalgame à propos de la « germanophobie » en Europe : « Sans parler de la France où, de l'extrême droite (Mme Le Pen mettant en garde la chancelière contre les "souffrances" qu'elle impose aux peuples d'Europe) à l'extrême gauche (M. Mélenchon tonnant contre sa politique "austéritaire" et lui demandant de "la fermer"), c'est à qui ira le plus loin dans la dénonciation populiste du nouvel et haïssable "empire allemand". » Puis vient le temps de la réplique. On connait Bernard Henri Levy et on devine que cette séquence sera légère… « Alors, écrit-il, le problème de cette germanophobie ce n'est pas seulement qu'elle est stupide. Ce n'est pas qu'elle est un symptôme de plus de la décomposition, sous nos yeux, du beau projet européen. C'est qu'elle est, contrairement à ce que nous racontent les apprentis sorciers qui la nourrissent, le signe, non de leur opposition, mais de leur adhésion, pour ne pas dire de leur contribution au vrai fascisme qui vient. ». La suite de son vomi est prévisible.

Devinez ? Oui devinez. La germanophobie c’est une forme d’antisémitisme ! Il fallait oser. L’ambiance est ainsi créée. Quiconque se risque à une critique de l’Allemagne a droit au déferlement : « vous voulez la guerre » (Manuel Valls à Jean Christophe Cambadélis) « Quand Mélenchon parle des Allemands c’est du racisme. » (Cohn Bendit) et ainsi de suite. En 2011, quand Montebourg s’était risqué à critiquer l’Allemagne, la giclée avait été du même niveau de violence aveuglée. Cohn Bendit avait postillonné sa rage : « Montebourg sombre dans le nationalisme au clairon qui ne sert qu’à raviver des sentiments qu’on croyait définitivement derrière nous. C’est du mauvais cocorico. Il fait du Front national à gauche ». Pour « Libération », Jean Quatremer à Bruxelles, sentinelle vigilante du vaudou européiste accusait Montebourg d’avoir « clairement dépassé la ligne rouge de l’ignominie » et de « cracher sa haine à coup de clichés nationalistes qui montrent que la réconciliation franco-allemande, qui date de 1950, n’a toujours pas réussi à pénétrer certains intellects ».

L’obscénité de la germanolâtrie, pourtant, ne pose de problème à aucun de ces grands esprits. L’idée d’un bilan lucide et d’une vision plus réaliste de l’hégémonisme allemand, la compréhension du rôle de son gouvernement dans l’imposition à toute l’Europe de sa doctrine de l’"ordolibéralisme" et de son prétendu modèle économique ne les effleure pas. En fait elle leur convient. Leur adulation pour l’Allemagne est une autre manière de mépriser la France. Ainsi quand Cohn Bendit crache que « dire que la France est un grand pays, ce n’est pas la vérité ». D’ailleurs, aucun de ces chien de garde ne sort aboyer quand un footballeur comme Emmanuel Petit, ancien international français de football dénonce en 2014 la France comme « hypocrite et lâche » et les Français comme « un peuple arrogant, suffisant, menteur et hypocrite ». Le dévot se laisse aller ensuite à rêver à haute voix : «Parfois, je me dis qu’en ayant été envahis par les Allemands, on serait mieux dirigés aujourd’hui ». Beark ! Heureusement que le monde du football compte assez de patriotes vigilants et qu'ils ont su mettre les points sur les « i ». Petit précisa donc, croyant bien faire : « l'Allemagne que j'aime c'est celle d'aujourd'hui, bien meilleure que nous politiquement, économiquement et sportivement ». Mais cette mise au point change-t-elle quelque chose quant au fond du propos ?

Ces temps derniers on lit des apologies étranges de Bismarck sous le prétexte du centenaire de sa mort. Dans les élites de droite outre Rhin, la figure du commandant en chef de l’invasion de la France en 1870 est considéré comme compatible avec une adulation raisonnable de la volonté de puissance. Qu’il ait fait couronner le Kaiser au château de Versailles pour célébrer la victoire de l’absolutisme sur la France issue de la grande Révolution ne parait pas un symbole répugnant aux psalmistes de sa gloire retrouvée. Mais pourquoi des Français devraient-ils s’en réjouir et ne pas comprendre le message qui leur est adressé de cette façon ? Parce que certains parmi eux, commentateurs, essayistes, éditorialistes, demandent que l’Allemagne « assume » au plan politique et diplomatique sa puissance. Pour n’en citer qu’un, Alain Minc, dans son livre « vive l’Allemagne ». Aujourd’hui comme autrefois la domination d’une forme de capitalisme passe par des rapports de force qui s’incarnent dans des politiques nationales et des États qui en sont les agents pour des raisons d’intérêt national. Le dire, ce n’est pas nier que « le problème ce n’est pas l’Allemagne c’est le capitalisme ». C’est donner une figure concrète et réelle à ce que l’on dénonce.

La Grèce étranglée par l'Allemagne

La stratégie de Tsipras vise à essayer d’avancer en milieu hostile avec le but de « réussir à avoir une stabilité des finances publiques pour renverser le climat négatif, réduire les pressions sur les liquidités et promouvoir la croissance » pour réduire le chômage et la pauvreté. Le 18 mars, il a ainsi fait adopter sa première loi au Parlement. C’est la loi de lutte contre la pauvreté et la « crise humanitaire » : donner de l’électricité et à manger à ceux qui ne peuvent plus payer. Même ça, c’était trop pour la Commission européenne. Jusqu’à la veille du vote du Parlement grec, elle a essayé d’empêcher le gouvernement grec de faire voter cette loi. Le représentant de la Commission pour la Grèce, Declan Costello, a transmis au gouvernement Tsipras une lettre arrogante et menaçante comme l’a révélé le journaliste du « Guardian » Paul Mason sur son blog. Entre l’Union européenne et la démocratie, la force reste, pour l’instant et en dépit de tous les obstacles, du côté de la démocratie. Alexis Tsipras agit du mieux qu’il peut jour après jour, cherchant à éviter les pièges et les provocations. Mais si les menaces contre la Grèce devaient avoir raison du vote des Grecs, ce serait évidemment une rupture historique pour l’Union européenne. De notre côté, nous ne devons pas baisser la garde de notre solidarité. Ni être frivole et nous désintéresser de ce qui se passe là-bas parce que c’est trop technique ou parce que des journaux à la mode disent que de toutes façons le nouveau gouvernement grec a déjà « capitulé ». Avez-vous vu aussi comment Bourdin m’a interrogé sur le sujet de cette « capitulation » ? Il ne savait pas ce qu’il y avait dans la liste des réformes mais il répétait ce que disait la communication de l’Allemagne et des agences de presse hostiles au nouveau gouvernement.

Donc, le gouvernement grec d’Alexis Tsipras a proposé aux 18 autres gouvernements de la zone euro un paquet de réformes lundi dernier, le 30 mars. Une nouvelle fois depuis le début, le gouvernement Tsipras tient parole, propose, discute, négocie, sans rien lâcher des lignes rouges fixées par le vote du peuple grec le 25 janvier. Il est bien le seul à assumer le dialogue. En face, derrière les sourires mielleux, la Banque centrale continue son étranglement et le gouvernement allemand serre le garrot. La poigne allemande sur cette discussion est si visible ! Tsipras a passé six heures de discussion avec Angela Merkel. Six heures. Sans doute a-t-elle compris qu’elle se démasquait trop puisqu’elle s’est sentie obligée de préciser « ce n’est pas un conflit avec l’Allemagne mais avec les dix-huit autres pays de la zone euro ». Naturellement ce n’est pas vrai. L’Allemagne décide, les autres suivent. Parce qu’ils n’ont pas le choix.

La liste de ce que propose le gouvernement grec n’est pas encore complètement connue. Mais on sait déjà ce qui n’y figure pas. Le gouvernement grec a d’ores et déjà annoncé que les mesures « ne seront en aucun cas le produit d'une réduction des salaires ou des retraites ». C’était pourtant l’une des principales exigences de la Troïka avant la victoire de Syriza ! Pour le reste, on sait notamment que le gouvernement grec propose une série de « réformes » pour augmenter les recettes de l’Etat grec de 3 milliards d’euros cette année. Par quelles mesures ? Des hausses d’impôts pour les plus riches. Et aussi une lutte acharnée contre la fraude fiscale et la corruption. Et aussi en faisant appliquer la loi obligeant les chaines de télévision à payer une licence pour pouvoir émettre ! Ces réformes n’ont rien à voir avec les « réformes structurelles » exigées par l’Union européenne, Angela Merkel, le FMI etc. Le mot « réformes » est trompeur. Mais le contenu non. Certains l’ont bien compris, notamment les Allemands et la Banque centrale européenne.

La Banque centrale européenne serre chaque jour un peu plus son nœud coulant autour du cou de la Grèce. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le journaliste Romaric Godin du journal économique en ligne latribune.fr. La BCE mène une guerre ouverte au gouvernement Tsipras. Son but est clair : asphyxier financièrement et monétairement le gouvernement et les banques grecs pour obliger Tsipras à capituler et à renier ses engagements électoraux. C’est la méthode testée contre Chypre en mars 2013. Pour cela, la BCE ne renonce à aucune barbouzerie contre la Grèce. Bien sûr, elle est obligée de le faire progressivement. D’abord parce que chercher à empêcher un gouvernement nouvellement élu d’appliquer sa politique s’apparente à un coup d’Etat financier et n’est pas bon pour l’image de « l’Europe démocratique qui protège ». Ensuite, parce que la BCE agit en contradiction avec son objectif premier. Elle est censée veiller à la stabilité de la monnaie. Or, si la Grèce ne cède pas, les agressions de la BCE contre elle peuvent conduire à l’éclatement de la zone euro et à une instabilité monétaire généralisée. C’est pour cela que la BCE a choisi la technique du nœud coulant plutôt que le putsch pur et simple comme contre Chypre.

Ce nœud coulant prend des formes techniques. Je les résume sans trop entrer dans les détails pour ne pas assommer mon lecteur. Le 4 février, la BCE a annoncé qu’elle coupait l’accès des banques grecques au principal canal de refinancement. C’est-à-dire qu’elle oblige les banques grecques qui ont besoin d’argent frais pour leur activité à s’adresser à un mécanisme spécial. Ce mécanisme d’urgence s’appelle ELA, anagramme anglais de Emergency liquidty assistance (aide de liquidités d’urgence). J’ai déjà expliqué que ce mécanisme était plus cher et plus contraignant pour les banques grecques. Je sais c’est très technique. Mais il faut apprendre pour comprendre ce à quoi nous sommes nous-mêmes exposés. En agissant de cette façon, le cynisme est total. Je récapitule : ce sont les banques grecques qui prennent le risque et si la BCE réussit à étrangler la Grèce, c’est elles qui recevront le choc de la faillite. Et comme c’est prévisible, la BCE peut à tout moment interdire aux banques grecques elles-mêmes d’accepter d’acheter des titres de l’Etat grec. Vous suivez ? La BCE garde le manche tout le temps. C’est elle qui relève le plafond de ces prêts d’urgence autorisés pour les banques grecques tous les 15 jours. Elle le fait au compte-goutte. Comme le tortionnaire qui simule plusieurs de fois de suite la noyade pour faire parler sa victime.

Ici, dans un précédent post, j’ai détaillé le mécanisme bancaire qui permet à la BCE de faire tous ces coups bas. Puis, après l’accord du 20 février, on pensait que la BCE desserrerait l’étau. C’était logique puisque les gouvernements avaient accepté de le faire. Mais la BCE a refusé de laisser respirer la Grèce. Exemple : en vertu du programme d’assistance, la BCE doit reverser à la Grèce les intérêts qu’elle perçoit sur ses prêts à ce pays. Car dans cette histoire de fous, la BCE n’a pas le droit de prêter directement à la Grèce mais elle reçoit des intérêts des titres de la dette grecques qu’elle a rachetés aux banques privées pour les soulager de la possession de « papier pourri »! La BCE doit actuellement reverser 1,8 milliards d’euros à la Grèce ! Mais elle refuse de le faire tant que la revue générale du programme n’est pas achevée. Alors que le gouvernement Tsipras avait fait un pas en acceptant le compromis du 20 février, et alors que la situation budgétaire de la Grèce est dans le rouge, la BCE refuse de remplir sa part du contrat. Il ne s’agit pourtant pas d’un nouveau prêt à accorder. Il s’agit seulement de rendre à la Grèce ce qui lui revient de droit en vertu des textes existants ! Pour refuser, la BCE s’abrite derrière l’Eurogroupe, réunion des ministres des Finances, où l’Allemagne fait la pluie et le beau temps et où la France de Hollande accepte de compter pour du beurre. Ce même Eurogroupe qui a aussi refusé de rendre à la Grèce 1,2 milliards d’euros de trop perçu sur le remboursement d’un autre prêt destiné à alimenter le fonds hellénique de stabilité financière. Et qui refuse toujours de verser la tranche de 7,2 milliards d’euros promise depuis des mois et toujours repoussés en guise de chantage aux « réformes ».

Depuis quelques jours, les menaces de la BCE se font plus fortes. Mardi 25 mars, la BCE a décidé de franchir une étape. Cette fois-ci, elle assume clairement qu’à travers les banques, c’est le gouvernement grec qu’elle vise. Par une lettre, la BCE a exigé des banques grecques qu’elles arrêtent d’acheter des titres de dettes publiques à court terme émis par l’État grec. Ces achats sont pourtant la seule manière pour le gouvernement grec de se financer sans passer par les prêts européens ni ponctionner la sécurité sociale grecque. Il s’agit donc d’une stratégie d’étranglement très précisément pensée. Pour l’appliquer, la BCE a allègrement mélangé ses deux casquettes. Elle a utilisé à des fins politiques les nouveaux pouvoirs de supervision des banques que l’UE lui a confié l’an dernier. C’est en effet au nom d’une prétendue trop grande exposition des banques grecques au risque d’un défaut de l’État grec que la BCE a pris cette décision. Mais qui fait courir le risque sinon la BCE en n'assumant pas son rôle de prêteur en dernier ressort à la Grèce ? Et la BCE n’est donc pas juge et partie ?

Je n’exagère pas. Vendredi 27 mars, le président de la Bundesbank, la banque centrale allemande, a posé ses exigences. Jens Weidmann s’est exprimé dans le magazine Focus. Qu’a-t-il demandé ? Qu’on arrête de simuler la noyade et qu’on noie la Grèce pour de bon. En langage monétaire, ça se traduit par « je suis contre une augmentation des crédits d'urgence ». Cela reviendrait à faire s’effondrer le système monétaire grec, laissant au gouvernement grec le seul choix entre sortir de l’euro ou accepter toutes les exigences néolibérales de la BCE et de la Commission européenne. Jens Weidmann le sait. Il le dit : « si un État membre de la zone euro décide de ne plus remplir ses obligations et cesse d'honorer les paiements à ses créanciers, alors une faillite désordonnée est inévitable ». La semaine dernière, son institution a fait figurer dans son rapport annuel l’exigence de se préparer à une « faillite » d’un des États membres de la zone euro. On voit à quel point l’Allemagne joue un rôle particulièrement violent et déstabilisateur dans ce processus. Que ce soit par ses représentants comme l’arrogant et intransigeant ministre des Finances Wolfgang Schaüble ou ce monsieur Weidmann. Ou que ce soit par les institutions de l’Union européenne façonnées à sa main.

Le but est simple. La nouvelle doctrine de l’Union européenne, et donc de la BCE est énoncée clairement désormais : « Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens » comme l’a dit le président de la Commission Jean-Claude Juncker au Figaro fin janvier. On pourrait préciser l’esprit : il ne peut y avoir de choix démocratiques contre la volonté du gouvernement allemand et de la finance, les deux formant les deux faces d’une même pièce. Je ne suis pas le seul à le penser. C’est ce que dit aussi la une de l’hebdomadaire allemand de référence Der Spiegel en date du 21 mars. Son titre : « La domination allemande ». L’illustration est encore plus claire : une incrustation d’une photo d’Angela Merkel au milieu d’une photo d’officiers allemands au pied de l’acropole à Athènes pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le titre du dossier est du même acabit : « das vierte Reich » : le quatrième Reich. C’est dit en allemand, par des Allemands, dans un journal allemand.

Alexis Tsipras a bien cerné le danger comme le montre son discours au Parlement grec le 18 mars : « la Grèce a servi pendant cinq ans de cobaye à des expérimentations économiques. Certains désirent l’utiliser maintenant comme cobaye politique afin de couper court au grand changement politique qui est en train de naître dans d’autres pays européens et afin de continuer à appliquer le modèle néolibéral de l’austérité à toute l’Europe, et ce parce que ce modèle profite à certains – les peuples souffrent mais quelques-uns y gagnent –, en construisant une société européenne sans droits, sans sécurité, sans aucun contrôle social ». Il a également dénoncé « les puissances qui représentent des intérêts précis et qui souhaitent la rupture ».

Face à cette situation, le gouvernement grec est dans une situation très difficile. Il est isolé et son économie a été ravagée par l’austérité. Il est au milieu d’un jeu géopolitique complexe : membre de l’OTAN, ce qui lui assure la paix avec son voisin turc mais désireux de liens étroits avec la Russie où Alexis Tsipras se rendra le 8 avril. Dès lors, le gouvernement Tsipras cherche d’abord à ne pas se faire étouffer. Et à faire porter la responsabilité d’une éventuelle rupture avec l’UE sur ceux qui dirigent l’UE eux-mêmes. C’est une stratégie de pédagogie de masse. A destination du peuple grec d’abord, qui a voté en janvier pour le programme de Syriza qui prévoyait de refuser l’austérité mais pas de sortir de l’euro. Cette pédagogie vaut aussi pour tous les Européens : elle nous en apprend beaucoup sur l’agressivité de la BCE et de l’Allemagne. Nous n’avons plus le droit de nourrir des illusions sur ce que cette forme de l’Union européenne peut produire depuis que le traité budgétaire l’a verrouillée dans l’ordolibéralisme, la doctrine d’outre Rhin.

Si nous voulons refonder l’Europe, il faudra rompre avec ses traités. Et en toute hypothèse, nous devons nous préparer à toutes les éventualités. En France, la situation est paradoxalement plus avancée qu’en Grèce, car le peuple Français a déjà dit « non » à cette Union européenne en 2005. Sans compter que la puissance économique, politique et démographique de notre pays nous donnerait des atouts bien plus grands qu’aux Grecs à cette heure.

Marine Le Pen peut-elle être inéligible ?

Vous vous souvenez que marine Le Pen a été condamnée en première instance pour avoir fait diffuser un faux tract à mon nom lors de la campagne législative d'Hénin-Beaumont en 2012. Sur ce tract figurait un faux appel à voter pour moi en arabe écrit en vert, avec ma photo et une citation sortie de son contexte de mon discours de Marseille de la présidentielle. L’an passé, le 3 avril 2014, le tribunal correctionnel de Béthune a, en effet, doublement condamné Mme Le Pen pour montage portant atteinte à ma personnalité et pour manœuvre électorale frauduleuse. Elle a écopé de 10 000 euros d'amende. Le tribunal reconnaissait ainsi qu'en étant à l'initiative de faux tracts me concernant, Mme Le Pen avait troublé la sincérité du scrutin. Une atteinte au fonctionnement démocratique très grave. Si rares que très peu de condamnations pénales ont déjà été prononcées sur la base de l'article concerné du code électoral (L97).

Marine Le Pen a donc fait appel. L’affaire venait ce mardi. Je n'ai pu me rendre devant la Cour d'appel car je siégeais au même moment en Commission des affaires étrangères du Parlement européen à Bruxelles, où un vote avait lieu à propos du traité transatlantique. Je m'étais cependant rendu aux audiences de première instance, alors que Marine Le Pen n'a jamais daigné se présenter devant la justice depuis le début de cette affaire. Cette fois-ci non plus ! Et pourtant, c'est elle qui est demandeuse en appel ! Cet appel c'est une étape supplémentaire dans la stratégie judiciaire d'évitement systématique qu'elle a appliquée depuis 3 ans sur ce dossier. Elle et ses gorilles d'Hénin-Beaumont ont d'abord nié toute responsabilité dans l'affaire. Mais les militants du Front de Gauche les avaient pris la main dans le sac en train de distribuer ce torchon, avec l'appui d'une camionnette du siège national du FN et de membres de leur service d'ordre, le « DPS ». Marine Le Pen avait donc fini par avouer, à la télévision, être à l'initiative de ce faux tract. Lourde erreur ! Une fois redescendue de son nuage d’arrogance elle a réalisé l’énormité de l’aveu. Elle donc employé ensuite toutes les manœuvres dilatoires possibles pour échapper à la justice. D'abord de multiples demandes de renvoi des audiences. Puis l'invention d'une "question prioritaire de constitutionnalité" pour faire croire que l'article du code électoral qu'elle a violé serait contraire à la Constitution. Puis des requêtes en suspicion contre le tribunal lui-même ! Toutes ces manœuvres furent systématiquement mises en échec par la Justice. Mais elles nous firent perdre de longs mois avant que justice puisse enfin être rendue en avril dernier.

Mardi, lors du procès en appel auquel j'étais représenté par l'avocat Erwan Lorvellec, le camp Le Pen a déployé de nouveaux artifices de procédure. Déjà Marine Le Pen a décidé de changer d'avocat et de renvoyer Wallerand de Saint Just. Cela lui a permis de gagner encore 2 mois supplémentaires. Le nouvel avocat n’est pas un inconnu pour nous. Avant d'apparaître comme le nouvel avocat officiel du FN et de sa présidente, David Dassa le Deist a été le défenseur d'Esteban Murillo, le gorille suspecté de l'assassinat du jeune Clément Méric. Mais il a aussi été l’avocat du groupuscule d'extrême droite « Bloc Identitaire ». Ainsi que de diverses associations catholiques traditionnalistes, antimusulmanes et de proches de la Ligue de Défense Juive. Le point commun de tous ses clients ?

Mais l’homme est un procédurier besogneux. Il reprit sans imagination tous les arguments des plaidoiries précédentes de l’avocat Wallerand de Saint Just. En plus ennuyeux. Ce nouveau défenseur de Le Pen a ressorti toute la panoplie des artifices de procédure en appel. Il plaida une nouvelle « question prioritaire de constitutionnalité » toujours dirigée contre le code électoral qu’il accuse d'être flou dans sa définition de la « manœuvre frauduleuse ». Si cette notion est si confuse, comment se fait-il que madame Le Pen l’ait elle-même utilisée pour en 2012 pour poursuivre un élu socialiste. Lorsque mon avocat le rappela, l’avocat de Le Pen diminua de moitié : coup au but ! Logiquement, la Cour d'appel a donc conclu que ce nouvel artifice était « dépourvu de caractère sérieux ».

La suite de la défense de Marine Le Pen ne fut pas plus convaincante. Nouveauté : Marine Le Pen avait fait citer deux témoins de la région censés la disculper. Hélas pour elle, tout tourna à l’eau de boudin et se retourna contre elle. Ces deux témoins se sont d'abord bien gardés de dire qu'ils étaient salariés du FN… et donc dans un lien de subordination avec Marine Le Pen. Une précision dont ils furent obligés de convenir à la demande de mon avocat. Après quoi ils présentèrent une version des faits sans crédibilité. Pour eux, le tract incriminé n'a jamais été fabriqué par les structures locales du FN, ni stockées par elles, ni distribuées par elles. Et ils certifièrent n'avoir jamais reçu ou eu connaissance de consignes de Marine Le Pen concernant un tel tract. Un rideau de fumée qui ne dura pas très longtemps. Mon avocat les interrogea à son tour. Tous les deux durent reconnaître avec embarras qu'ils connaissaient les militants FN pris en photo en train de distribuer le tract. Et ils confirmèrent que le service de sécurité national du FN, impliqué dans cette affaire, et l’usage de ses moyens, relèvent totalement de la direction nationale du FN… Interrogés pour savoir comment expliquer une telle présence coordonnée de militants FN et de moyens nationaux pour distribuer un tract qui était censé ne jamais avoir existé, ils plaidèrent qu'il devait s'agir d'initiatives individuelles. Allant même jusqu'à prétendre que « tout n'était pas très bien organisé dans la campagne ». Un scénario qui apparut vite comme une mascarade. En effet, la Cour visionna les déclarations de Marine Le Pen elle-même concernant ce fameux tract. Sur France 3 et Canal + la présidente du FN dit « qu'elle assume totalement » le faux tract, que « si elle n'avait pas fait ça les électeurs n'auraient pas été bien informés ». Elle reconnaît même avoir « envoyé une centaine de militants en plein jour » pour le diffuser. Des aveux tellement énormes après les témoignages entendus que la Cour fit même repasser la bande pour être bien certaine des propos tenus.

D’abord visiblement bien embarrassé, l’avocat de Marine Le Pen se ressaisit vite. Pour lui, la déclaration de la présidente du Front national ne serait nullement un aveu. Puis il franchi un cap sans se rendre compte de l’extravagance de son propos. Même si c’en est un, dit-il en substance, il faudrait encore démontrer matériellement la responsabilité personnelle de Marine Le Pen ! Face à un tel flot de mauvaise foi, mon avocat a redit à la Cour combien il était vital pour la démocratie que ces manœuvres trompant les électeurs soient sévèrement sanctionnées. Pour ne plus qu'elles se renouvellent dans les scrutins à venir.

Rendez-vous le 19 mai pour connaître le jugement de la Cour d'appel sur cette affaire… 3 ans après des faits délictueux toujours impunis. Dans cette circonstance, devant le renouvellement des manœuvres destinées à rallonger la procédure et les aveux non seulement de la présidente du FN mais aussi des témoins qu’elle a cité et qui ont été démasqués pendant l’audience, La présidente du Front national risque que la cour d’appel aggrave la sanction et décide de son inéligibilité comme la loi le permet en pareil cas.


70 commentaires à “Bon pont !”
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  1. Francis dit :

    Romaric Godin nous livre dans la Triune.fr datée du 3 Avril une belle analyse de la question grecques et du rapport des forces réel qui semble se dessiner à ce jour ici. Il faut parfois savoir dépasser les apparences et mirages médiatiques pour comprendre que le moment est historique et qu'il faut comme le dit si justement Jean-Luc accroitre notre soutien au peuple grec et à son gouvernement démocratiquement élu.

  2. Habibati dit :

    Cher Jean-Luc,
    Merci pour ce texte. Oui, le rôle de l'Allemagne est trouble. Mais il y a toujours des collabos pour la défendre. Dans le Point de cette semaine, l'inénarrable BHL se fend d'un texte énamouré sur Madame Merkel.
    Enfin, il se pourrait que la Grèce prépare tranquilement sa sortie de l'euro. Enfin, il y a des indices. Regardez ça par exemple. De l'espoir, donc !

  3. henri dit :

    La lutte contre l'austérité est terriblement réprimée même au Canada (article de "L'humanité" du 04 avril 2015), les tenants du capitalisme financier utiliseront toutes les méthodes pour éliminer les opposants.

  4. cata dit :

    « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)
    L'Europe serait peut-être acceptable sans l'Allemagne. En tous cas c'est une belle revanche pour l’oligarchie allemande. Marine Le Pen a un boulevard devant elle !

  5. Sylvain dit :

    BHL est un philosophe qui a signé la préface d'un livre récemment en pleurnichant que nous n'avions plus qu'à nous fier au dieu de Heidegger tellement la catastrophe est devenue inéluctable. Partager la foi d'un nazi notoire comme résignation, voilà le programme d'un ersatz de philosophe qui n'a cessé de semer la haine au nom des Droits de l'Homme. Ce mec est un artefact irresponsable. J'invite à la lecture du petit livre d'Émile Durkheim (1915) “ L’Allemagne au-dessus de tout ” (c'est court et en lecture libre sur internet) qui en dit long sur l'hégémonisme allemand. Ceci étant dit, je veux dire combien j'aime l'Allemagne et les Allemands. Friedrich Nietzsche a déchiré le ciel de l'Europe d'un éclair d'amour fraternel et s'est battu avec courage et force contre l'antisémitisme comme se battent tous ceux qui aiment la philosophie pour mieux vivre. Juifs, Allemands, Français, Arabes, Américains, Russes et tous les autres formons une seule et même communauté capable de s'élever et de s'édifier quand les cons ferment leur grande gueule. L'altitude n'et pas faite des turpitudes de nos dirigeants et BHL est bon à manger du foin sans jamais fixer le ciel.

  6. Jacques dit :

    Félicitation pour avoir tenu tête à cette menteuse-tricheuse-geignarde, espérons que qu'elle sera lourdement sanctionnée et affaiblie par cette affaire, voire inéligible !

  7. Desbois Christian dit :

    Très bon texte et très pont a toi, camarade !

  8. Caliban dit :

    "il faudra rompre avec ses traités"

    Les traités sont compilés dans le traité constitutionnel de l'UE. Constitutionnel. Cela signifie en d'autres termes qu'il faudra obtenir l'unanimité des Etats membres. Je veux bien admettre que la France est la deuxième puissance mais... Primo, elle est dirigée par des (ir)responsables politiques au service de la finance et dont on mesure chaque jour davantage la servilité. Secundo, les Etats qui auraient également intérêt à rompre avec les traités (Italie, Espagne, Portugal) sont dirigés par des (ir)responsables issus du même moule. Tertio, pour obtenir l'unanimité il faudrait menacer de tout faire sauter.
    Ma question, pourquoi ne pas brandir cette menace immédiatement ? Sortie de l'UE. C'est bien plus réaliste de mon point de vue qu'une hypothétique réforme des traités gravés dans le marbre.

  9. simone 9384 dit :

    L'inéligibilité possible de Marine Le Pen, c'est quand même énorme si ça arrive et par vous mais là il vous faudra une sécurité de président. Le sujet de l'énergie par la mer commence à être repris par quelques journaux alternatifs. On se rend compte de votre position d'éclaireur qui a une vision de l'avenir. Vous êtes bien le seul. C'est comme le mouvement pour la 6e république, c'est le seul qui peut faire avancer, mais il est encore un peu en avance. Il faudrait qu'il soit repris par toute cette génération qui oeuvre individuellement à changer sa vie en s'étant complètement détournée de la politique classique. Tout en utilisant les rouages existants. Merci de continuer à donner de l'espoir pour un monde meilleur.

  10. Donato Di Cesare dit :

    Merci Jean-Luc pour votre travail. Je vais retenir cette phrase: "Si nous voulons refonder l’Europe, il faudra rompre avec ses traités. Et en toute hypothèse, nous devons nous préparer à toutes les éventualités.". Oui, non avons déjà dit "non", mais avec cette nouvelle alliance souhaitée avec EELV, Nouvelle Donne et les frondeurs, il faudra absolument remettre ce "Non" dans les accords à venir, sans quoi cette nouvelle gauche sera morte avant de naître.

  11. Jean Haas dit :

    Il fut un temps où la droite pouvait endosser les habits du patriotisme en taxant la gauche d'oeil de Moscou, voire d'anti-France. Les temps ont bien changé, et l'esprit de Coblence a recommencé à souffler sur nos "élites", comme l'a montré la sortie de Xavier Darcos sur la chronobiologie, à propos des rythmes scolaires "Ah, ça alors, c'est bien français !" Outre le scandale que constitue en soi l'usage de l'adjectif français dans le but de dénigrer quelque chose (en l'espèce, une discipline scientifique) il faut se demander ce que signifie réellement ce méprisant "bien français". Si c'est "trop français", ce n'est pas assez quoi ? Pas assez grec, italien, espagnol ? Nenni ! Trop syldave ou trop bordure ? Pas davantage. En réalité, cela signifie "trop chochotte", trop éloigné du modèle de travailleur discipliné qui trime sans états d'âme pour la plus grande gloire de son patron et de son pays, et qui élève ses enfants à la dure comme dans Le ruban blanc, de M. Haneke. Il y a des fantasmes qui ont la vie dure.

  12. cogilles dit :

    bonjour
    2005, la majorité des Français votent contre le traité constitutionnel européen. 2007, ils élisent Nicolas Sarkozy Président de la République. Celui-ci issu de l'UMP partisan du OUI a ce référendum. 2012, ils virent Sarkozy, mécontents de sa politique austéritaire pro européenne et élisent François Hollande, 1er secretaire du PS également partisan du OUI au référendum de 2005. Comment donc s'étonner que ce dernier ainsi que ses représentant dans l'UE appliquent la politique européenne austéritaire sous domination allemande ?
    Je ne crois pas une seconde que ces soient des irresponsables. Ils poursuivent leurs logiques politiques, avec d'autant plus de facilité que dans le camp de la gauche du NON, il y a des ambiguités : accords électoraux, appel a battre la droite et le FN sans contenu, condamnations larvées sans analyses constructives de certains propos, du ton, du vocabulaire, des positions de représentants du FdG.

  13. LEB.LAM dit :

    Totalement d'accord avec @Caliban, les dirigeants de l'Eurogroupe ne se gênent-ils pas pour chaque semaine demander plus d'austérité à la population de l'Europe, comme vous l'écrivez si bien "au profit de la finance".
    Quant à aduler "Bismark", pour nos gouvernants français, pas une semaine durant laquelle ne leurs parviennent une dépêche "d'EMS" sans réagir, bizarre, MES cela me dis quelque chose.

  14. lenormand dit :

    EELV est en train de nous tourner le dos, semble-t-il. De plus il apparait à l'évidence que l'UE nous écrase petit à petit, mettant à mal nos services publics, notre système de protection sociale. Alors pourquoi pas un nouveau CNR ? Pourquoi pas rassembler des Français (hors FN bien sûr) dans des manifestations contre le Tafta, pour rappeler les 10 ans du referendum (quel scandale !), pour sauvegarder nos valeurs. Je rappelle que le CNR ne comportait pas que des personnalités situées très à gauche. Lors de période de crise, comme actuellement, il est indispensable de s'unir pour sauver l'essentiel. Pourquoi pas échanger avec des gens du MRC, de DLF ?

  15. Paul dit :

    Pourvu que la Le Pen soit condamnée plus lourdement, elle le mérite tellement.

  16. CEVENNES 30 dit :

    Bonsoir à tous,
    Félicitation pour cet excellent article économique sur le cas grec, rassurez-vous vous n'assommez pas votre lecteur. Peut-être l'Allemagne pousse-t-elle la Grèce vers la sortie afin que la Grèce porte l'entière responsabilité du Grexit et de l'explosion de la zone Euro ? Le but inavoué de l'Allemagne serait-il l'explosion de l'UE ? D'où ses différents actuels avec les USA dont l'OTAN est le cheval de Troie sur le continent européen dans sa stratégie d'isolement de la Russie.
    "Pour refonder l'Europe, il faudra rompre avec ses traités"
    Pour refonder l'Europe, il faut l'unanimité de ses 28 membres. Conclusion, cette Europe est verrouillée et n'est pas réformable. La seule issue juridique dénoncer l'article 50 du traité de l'UE, sortir de l'Europe et de l'Euro puis dénoncer l'article 13 du traité de l'Atlantique Nord pour sortir de l'OTAN, il n'y a pas d'autre issue possible. Si la Grèce cède se sera l'explosion politique et l'heure de l'Aube Dorée avec des temps sombres pour le peuple grec. L'avenir est sombre pour les "Sans Dents". Fraternellement.

  17. Magdala Schlokhoff dit :

    "Donner de l’électricité et à manger à ceux qui ne peuvent plus payer. Même ça, c’était trop pour la Commission européenne."

    J'aurais aimé que vous alliez au bout de cette idée.

  18. killevan dit :

    Le combat contre le FN ne se gagnera jamais devant les tribunaux même si de façon sporadique il nécessaire de poursuivre leurs militants. Je suis persuadé que le FN ne peut rester qu'un groupuscule. Il se combat et sera battu qu'avec la démocratie et une politique économique et sociale qui le poussera hors des frontières humanistes. Le FN est un parti placard dans lequel on y range la misère humaine, plus de misère, plus de FN, le FN n'est pas dangereux à condition de ne pas lui donner les raisons d'exister. Les Français ne sont des nationalistes, c'est un peuple qui à peur pour son avenir et l'exprime maladroitement. Redonnons lui le pouvoir de croire en son avenir ainsi qu'a son beau pays et le FN fondra comme neige au soleil.

  19. Hervé dit :

    " Nous n’avons plus le droit de nourrir des illusions sur ce que cette forme de l’union européenne peut produire depuis que le traité budgétaire l’a verrouillé dans l’ordolibéralisme, la doctrine d’outre Rhin.Si nous voulons refonder l’Europe, il faudra rompre avec ses traités. Et en toute hypothèse, nous devons nous préparer à toutes les éventualités. En France, la situation est paradoxalement plus avancée qu’en Grèce, car le peuple Français a déjà dit « non » à cette Union européenne en 2005. Sans compter que la puissance économique, politique et démographique de notre pays nous donnerait des atouts bien plus grands qu’aux Grecs à cette heure. "

    Merci pour ces mots que nous sommes nombreux à attendre depuis des mois. Avec l'élection de M. Tsipras en Grèce, il y a une nouvelle donne en Europe et les "Jours Heureux " redeviennent d'actualité. Avec cette nouvelle volonté politique de ne plus nous voiler la face vis à vis de ce système politique ordo-libéral allemand qui met sous sa botte via son bras armé, la BCE, tous les peuples européens, nous devons dénoncer les traités félons et engager avec le peuple français notre libération.

  20. Pierre Pifpoche dit :

    Merci pour ces analyses et synthèses très intéressantes et revigorantes. Cela remonte le moral politique.

  21. Georges ROULLIER dit :

    Je ne crois plus aux unions des partis de gauche, ou chaque parti n'envisage que de manger l'autre et même si ici et là le FdG à marché, l'adhésion à un mouvement ou parti doit être individuelle à partir d'un engagement devant les partisans. Si Duflot veut franchir notre porte qu'elle fasse le pas et s'engage, nous aussi nous sommes écologistes convaincus, mais en plus nous sommes pour M6R, c'est dire un pour un vrai changement de société démocratique ou notre PG y aura toute sa place. Dans l'instant présent s'abstenir lors d'une élection peut être aussi un devoir.

  22. breteau jean claude dit :

    C'est quoi ce sondage Ifop qui dit que les Français ne veulent pas changer ni de premier ministre, ni de cap politique une semaine après le désaveux cinglant ? Cette manipulation sondagière montre le degré de mépris de l"oligarchie, et sa volonté de museler le peuple, de lui interdire toute expression démocratique. Nous venons de franchir un nouveau degrés de dictature. Il ne doit pas rester sans réaction. Nous ne sommes pas des cloches. L'alarme doit etre sonnée et même carillonnée tant l'attaque est violente, dangereuse.

  23. mat dit :

    Bonjour à tous,
    Connaissez-vous l'affaire du faux doigt d'honneur du ministre grec des finances, Varoufakis ? Une vidéo le représentant adressant un doigt d'honneur à l'attention des Allemands a été diffusée en Allemagne sur la première chaîne, à une émission de grande écoute, puis reprise directement par le tabloïd Bild. Evidemment il s'agissait d'une vidéo trafiquée, mais les médias sont prêts à tout pour faire monter l'hostilité du peuple Allemand envers les Grecs. Renseignez-vous et vous verrez à quel point les informations sur la Grèce et les représentants de Syriza sont manipulées et déformées.

  24. Donato Di Cesare dit :

    Hier soir, Barbara Pompili s'est vite trouvée en manque d'arguments pour donner les raisons qui la pousse, elle et les autres trolls du PS (Placé, De Rugy...) à rejoindre ce gouvernement. Si d'évidence, une alliance avec EELV, entre-autres, est nécessaire, il faudra nettoyer les écuries d'Augias de tous ces ambitieux sans scupules.
    Soyons nombreux dans la rue ce jeudi 9 avril. Merci Jean-Luc, on a de la chance de vous avoir parmi nous.

  25. Invisible dit :

    @Mat
    Cette vidéo a également été montrée sur France 2 par Pujadas. On est tombé bien bas à la télé nationale. J'ignore si, par la suite, il a fait un démenti pour préciser qu'il s'agissait d'une galéjade.

  26. Guillot dit :

    Bonjour Jean-Luc Mélenchon.
    Est-il possible qu'un état comme la Grèce devienne un état coopératif. Cela lui permettrait de débloquer des aides presque sans limite de l'Europe. Et du fait que chaque Grec se trouverait sociétaire de cette nouvelle Grèce. Et vue les règles des sociétés SCOP, ils leurs serait possible de bloquer le capitalisme européen et le grand capitaliste qu'est cette Allemagne de Mme Merkel ?

  27. Jean-Paul.B dit :

    Bonjour,
    Je suis toujours étonné quand vous dites: "Si nous voulons re-fonder l’Europe, il faudra rompre avec ses traités". Savez-vous qu'il faut l'Unanimité des états membres de l'Union Européenne pour changer ne serait-ce qu'une virgule du moindre de ces fameux traités ? Attention à ne pas semer des illusions dans la tête de vos (é)lecteurs. La seule façon légale de ne plus être entravés par les traités européens, c'est d'utiliser l'article 50 du traité de l'Union Européenne qui donne la possibilité à chaque état de sortir de ladite Union. Le temps semble venu d'étudier sérieusement cette possibilité, qu'en pensez-vous ?

  28. LEB.LAM dit :

    Barbara Pompili et Mr J.F Placé ne pensent qu'à être Ministre pour de bonnes raisons (pour eux bien entendu) : ils doivent payé leurs maison, payé les études des enfants et enfin le plus important il pense beaucoup à leur retraite...

  29. Léo 2 dit :

    Après avoir lu votre billet, je souhaitais juste vous manifester mon soutien et si vous le permettez, l'expression de mon affection.

  30. Zaccio dit :

    Ah bé voilà, encore un qui tombe le masque : Dominique Reynié, rappelez-vous, le politologue qui insinue dans une malhonnête étude de son cru que le FdG est l'un des trois principaux foyers de antisémitisme en France (voir communiqué du PG ici). Eh bien il est candidat à l'investiture UDI-UMP pour les régionales en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon ! Article à lire ici.

  31. PG dit :

    Bonjour,
    Tout comme @Donato Di Cesare ci dessus commentaire 24, j'ai moi aussi écouté madame Pompili hier soir. J'ai été abasourdie de l'entendre dire au sujet de Jean-Luc Mélenchon qu'il n'était pas un écologiste patenté. Je crois qu'il est plus écologiste qu'elle même, lui ne cherche pas un siège dans le gouvernement et c'est une énorme différence. Quelle bassesse car lui propose la règle verte à inclure dans la constitution alors que les verts n'en parlent pas.
    Quand à Le Pen, j’espère qu'elle sera condamnée très sévèrement pour l'outrage qu'elle fait vis à vis du tribunal, car oser se moquer de la sorte de cette institution est vraiment inacceptable. Son inéligibilité devrait être sa première peine. Je remercie monsieur Mélenchon pour l'excellent billet qui nous permet de suivre l'évolution de cette politique qui serait bien compliqué sans ses explications.
    Amitié et remerciements vont de paire à notre éducateur Jean-Luc Mélenchon.

  32. Cuenca dit :

    Merci pour ce billet, instructif !
    Nous attendons avec impatience un nouveau parti avec les ecolos etc
    Il vous faut nous redonner de l espoir car j y crois !
    Car quelle alternative pour nous en 2017 : Pas de droite pas de gauche (enfin ce nom de gauche est galvaudé), pas de Fn, donc vote blanc ! Mais non, vous avez 2 ans pour vous mettre en ordre de marche et faire cette 6e republique!
    Donnez nous de l espoir... Bon week

  33. chistine dit :

    Je tiens moi aussi à vous manifester mon soutien, et l'expression de mon affection.
    Vous me faites croire à la beauté de l'engagement politique.

  34. Lucide dit :

    Je rejoins @Sylvain (commentaire 5) en appelant à (re)lire Emile Durkheim et Nietzsche. Elevons-nous !
    Merci M.Mélenchon.

  35. marco polo dit :

    C'est très important que Marine Le Pen soit condamnée en appel. Pouvoir montrer à cette droite et ses serviteurs zélés que sont maints journalistes qui défendent l'indéfendable.
    Pour Tsipras, effectivement, comment sortir de cette nasse dans laquelle Merkel veut maintenir la Grèce pour faire capituler le gouvernement, le faire plier devant les injonctions de ces requins ? Vos propos conduisent à penser que la seule issue est la sortie de l'Euro et peut-être même de cette Europe de la finance. La lutte actuelle du gouvernement Grec est intense, si on peut douter des résultats auprès de Merkel puisque en fait c'est elle qui manie la trique, je pense qu'en la circonstance le peuple grec pourra mieux comprendre qu'il n'y a pas d'autre issue que de sortir de ce manège infernal. C'est un moment d'éducation populaire (pour nous aussi) qui devrait permettre de porter le mouvement de résistance plus loin et d'aboutir à des solutions viables pour le peuple grec. Tsipras avait déjà évoqué l'éventualité d'un referendum ou d'élections anticipées. A mes yeux, le déplacement en Russie prévu dans ce sens en avril va dans ce sens. Ce serait une grande lutte pour aboutir. Et pour la...

  36. Jeanne Moll dit :

    Merci pour billet,
    Je trouve curieux que vous soyez à la fois conscient du rejet de l'UE par les Français et que vous parliez souvent de la ré-fondation de l'Europe. La priorité pour moi est de sortir la France de la politique mortifère qui sévit grave à l'alternance depuis des décennies. À force de vous réclamer de l'Europe, vous rendez la désignation de l'ennemi plutôt flou. Et vos partenaires du PCF font de même. On pourrait un jour être clairs et précis ?
    L'UE on n'en veut pas et l'OTAN non plus. On défend notre patrie et l'écosocialisme pour une vie digne. Les succès du Non en 2005 et de votre campagne de 2012 sont directement liés à la clarté du message. Et le succès populaire ne viendra certainement pas des alliances de partis souvent assimilés à des voitures balai du PS. Mais peut-être que je suis trop peu politique pour saisir votre stratégie ? Dans ce cas, nous sommes nombreux...

  37. Caliban dit :

    @Jeanne Moll
    Je vous suis à 100%. Ce qui me convainc à donner mon suffrage à M. Mélenchon et son parti c'est la clarté de la stratégie. Il dit ce qu'il fait, sans boniments. Aujourd'hui la stratégie semble être de fonder un Front de gauche élargi, capable de constituer une majorité de gouvernement alternative. Rassembler toute l'opposition de gauche dans un parti politique et espérer que les encartements suivront.
    Mais est-ce que cela répond aux questions essentielles, primordiales, que vous soulevez et que M. Mélenchon lui-même pointe du doigt ? A savoir la politique austéritaire de l'UE, plus profondément ses traités imposant une politique économique libérale. Non seulement une parti élargi ne répond pas aux questions essentielles mais cela complique la situation. Agréger des forces politiques eurolâtres et "eurosceptiques" ne peut pas fonctionner !
    Personnellement je ne pense pas que cela finira "Front contre Front" (FN contre FdG) mais entre les partisans d'un maintien de la France dans l'UE et ceux qui voudront en sortir.

  38. RV dit :

    Bonjour
    Je me réjouis qu'il y ait de plus en plus de commentaires publiés sur ce blog qui portent sur la question d'une sortie de l'UE et de l'Euro. Il me semble que c'est depuis le début le point faible du programme du FdG. Ca fait quand même un certain nombre d'années que d'aucuns promettent une UE sociale alors que toutes les décisions, tous les traités lui tournent le dos. Je fais le vœux que le PG emprunte enfin cette voix, surtout si cela veut dire affronter le discours du FN.

  39. berthier.gilbert dit :

    Retour au Franc avec une forte dévaluation et la relance de la bagarre monétaire entre pays européens. Certains appellent à sortir de l'Euro et de l'UE. Comme si le retour au capitalisme national portait une réponse à la crise. Il me semble de la responsabilité du FdG d'écarter cette illusion.
    Et nos amis grecs devraient-ils recréer une monnaie de singe (retour à la Drachme) pour sortir leur pays de la crise ?

  40. gege dit :

    Comment la BCE peut-elle, et de quel droit, empêcher un état démocratiquement élu et indépendant, de lui interdire de donner des directives aux banques du pays ? La nationalisation est-elle possible afin de couper la spéculation et les manoeuvres en tout genre ?

  41. magda Corelli dit :

    Okeanews a publié l'article de la Tribune dont vous parlez. Le Gouvernement grec tiendra bon j'en suis sûre. C'est dommage que les autres peuples européens ne manifestent pas plus leur solidarité et quelle honte pour nos dirigeants. Le Gouvernement allemand et la BCE qui font tout pour empêcher le vote d'une loi pour atténuer la misère en Grèce mais il faut le faire savoir partout, partout.
    Madame Le Pen inéligible ? Le rêve. Le Tribunal osera ou pas ? Ce n'est pas tant l'Allemagne qu'ils idolâtrent les tristes sires dont vous parlez mais bien le système capitaliste qui leur assure un confortable matelas. Gagner de l'argent en dormant c'est tellement facile. Lorsque le plongeon de la Bourse aura lieu, j'espère qu'ils y laisseront quelques plumes et que cette fois-ci on ne se laissera pas faire.

  42. Jean-François91 dit :

    @39 berthier.gilbert @42 magda Corelli
    Décidément la différence entre une condition nécessaire et une condition suffisante a du mal à passer.
    Personne de sérieux n'a dit que l'abandon de l'euro serait la solution. La sortie ne serait en effet pas une sortie du capitalisme, mais en l'état des rapports de force institutionnalisés dans l'UE, ce serait, pour certains économistes (en nombre croissant) une condition incontournable pour pouvoir envisager et appliquer une autre politique. Les traités et la BCE ont été conçus, certes avec l'aval des droites européennes (complexées ou non...), par et pour le maintien de l'ordo-libéralisme allemand (son noyau dur est allemand). Les droites de l'UE idolâtrent aujourd'hui cette Allemagne-là, en tant que capitaine ferme de la réaction ordo-libérale. Des dirigeants européens proclament aujourd'hui ouvertement que le vote d'un peuple ne vaut rien face à l'airain des traités libéraux. Comment appelle-t-on un pareil régime ? Une démocratie ?
    Jean-Luc a dit face à J. Sapir avoir un plan B, espérant ne pas devoir s'en servir. Que conseillent donc les eurolâtres de gauche à Tsipras maintenant ?

  43. vallerustie dit :

    Bonsoir camarades et ami(e)s. Merci à vous jean Luc. Nous tiendrons avec les Grecs et tous les peuples européens qui soufrent autant que nous, sinon plus. La Troika n'a changé que de nom. La vipère est toujours active et nous toujours aussi vigilants et solidaires, nous n'avons rien perdu de notre détermination (c'est du moins mon espérance). Allez, on ne lâche rien !

  44. Jeanne MOLL dit :

    @berthier Gilbert,
    La sortie de l'UE est devenue inéluctable pour un pays qui veut retrouver sa souveraineté et décider ce qui est bon pour lui. Les traités ne le permettent pas. Et nous les violerons. Qu'on appelle ça une "sortie" ou une "désobéissance". En ce qui concerne l'euro, avec l'exemple de la Grèce, on comprend qu'on les pousse vers la sortie de la monnaie unique par l'intransigeance et les décisions de la BCE.
    Mais l'essentiel de mon message s'attachait à souligner le manque de clarté de nos positions sur le sujet. Oui, l'UE nous étrangle et la population en est consciente. Faudra un jour comprendre qu'un pays qui se libère de ces chaînes-là ne retourne pas à un "capitalisme national" mais se donne les moyens de le combattre sur son terrain. Sinon on fait comment ? On fait la révolution mondiale contre le capitalisme mondialisé ?

  45. RV dit :

    @ berthier.gilbert
    Vous nous prédisez un "retour au Franc avec une forte dévaluation et la relance de la bagarre monétaire entre pays européens." Mais aujourd'hui avec l'UE nous avons droit à la bagarre du moins disant social entre pays européens, est-ce tellement souhaitable, défendable, vendeur ? La bagarre monétaire est le lot commun de la très grande majorité des pays de part le monde. Elle permet d'ajuster la masse monétaire de chaque pays à ses réalités économique ! L'UE, ou plutôt, les états en son sein, ont des économies tellement disparates que la monnaie unique est par construction inadaptée. C'est la loi du plus fort qui l'emporte et il n'est pas plus souhaitable pour l'Allemagne d'avoir un € français que pour la France d'avoir un € allemand.

  46. Coxnubuk dit :

    Je profite du pont pour lire tranquillement vos saines notes. Merci de vos analyses! J'adhere complètement à votre propos concernant le rapport de force BCE vs Grèce. Peut être est-il temps d'assumer la menace d'une possible sortie de l'euro et de travailler aux moyens de le faire de la façon la plus intelligente possible. La menace pour être crédible doit comporter des conditions exigibles et une réelle volonté à l'executer si les conditions ne sont pas remplies. Le rapport de force n'en sera que plus efficace.
    Et le soutien dans les urnes que plus massif ? Que doit-on exiger de façon claire, simple et non négociable ? Comment expliquer que la sortie serait moins pénible pour tout un chacun que d'accepter de rogner sur nos exigences ? Comment démystifier le discours alarmiste de la sortie de l'euro ?
    Que de questions à travailler pour les mois à venir et dans la perspective de 2017. Car a n'en pas douter l'euro sera au centre des débats tout comme celui de la 6e République. Autant s'y préparer. Amicalement.

  47. JeanLouis dit :

    @22 breteau jean claude.
    Surement un sondage bidon comme vous dites. Mais en plus le signe évident d'un manque d'éducation populaire. La majorité n'a pas compris que les états supportés par la finance ne sont là que pour mettre en place les règles qui transfèrent la richesse produite par la masse vers un tout petit nombre. Ils croient que austérité, aide aux entreprises, ça relance l'économie, l'emploi, et peut être aussi le niveau des salaires et des retraites. Et en plus que peut être c'est l'immigré qui leur prend le boulot. Pauvre peuple hélas.

  48. ddacoudre dit :

    Pas facile la position de la Grèce, est-ce que le peuple suivrait si elle engageait le rapport de force en montant à l'assaut de la BCE où alors se tourner vers la Chine qui a des vus internationalistes, et qui ne serait peut-être pas opposé à fournir un financement contre la reconnaissance de l'ouverture d'une autre banque Mondiale. je ne pense pas que la Grèce puisse compter sur le soutient des citoyens des états européens, ils sont complètement largués, à part de petits groupes de militant. L'anesthésie de la pensé unique a sévit de toute part et la seule réaction d'opposition est le développement du fascisme.
    Je suis souvent pas d'accord avec toi quand tu mets en avant comme cause le libéralisme en lieu et place du capitalisme. Ce n'est pas parce que la formation de capital est devenu nécessaire pour entreprendre que cela exonère l'exploitation capitaliste qui ne sera jamais socialisé s'il ne reçois pas de coup de pied dans le cul, or les citoyens sont presque tous devenu des cul de jatte. Je pense que je vérifiais encore cela à la manifestation du 9. Cordialement.

  49. jorie dit :

    Jean luc, vous me rassurez. Je me suis crue, moi germanophone, devenue germanophobe à penser comme vous que l'histoire est tragique et que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Enfin, dès Maastricht, je ne croyais pas à l'Euro sur un continent aussi divers, de productivités si différentes, je redoutais la supranationalité anti démocratique. Avec Chypre et la Grèce, on voit que la dictamolle cherche à imposer l'ordolibéralisme. Conclusion, on ne pourra rien changer de l'intérieur, il faut s'organiser pour sortir de ce machin tentaculaire extrêmement violent où la voracité et la cruauté sont des armes de pouvoir. Si nous ne sortons pas de ce truc, nous allons finir par une guerre généralisée. La Grèce aux abois est obligée de se tourner vers la Russie, vous n'ignorez pas ce que cela implique. Nous devons sortir de l'OMC, de l'OTAN et des traités européens qui entraînent le continent vers l'abîme. Les peuples affamés (Grèce), sanctionnés (Russie), déclassés (France), insultés (Chypre), méprisés par la dictamolle se tournent hélas vers l'ethnicisme. Sortons avant qu'il ne soit trop tard. Le consensus si difficile dans un parti ne saurait se réaliser à l'échelle...

  50. j-jour dit :

    @Jorie
    "on ne pourra rien changer de l'intérieur" sur le plan de l'UE. Mais il faut voir aussi comment on risque de ne plus rien pouvoir dénoncer de l'intérieur dans notre propre pays si on ne s'oppose pas aux mesures qui sont en train de mettre en place des pouvoirs de surveillance sans organiser de contrepouvoirs réellement contraignants. [...]


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