04avr 15

Bon pont !

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Vous ne le savez pas mais il y a un débat sur la place de l’Allemagne dans l’Europe actuelle. En effet, l’épisode grec ne peut pas être effacé du paysage des gens sérieux. C’est trop, c’est trop gros. Mais en France, la tendance dominante reste à l’adulation sans nuance. J’en dis un mot à propos de quelques déclarations germanolâtres de Bernard Henri Levy (BHL).

Puis je reviens sur la séquence qui se joue entre la Grèce et l’Allemagne. Et je clos mon post avec des nouvelles du procès en appel que madame Le Pen me fait à propos de son faux tract dans l’élection d’Hénin Beaumont. Il y a quand même trois ans de cela… Juste pour vous détendre.

Vous êtes intéressés aux suites politiques des élections départementales ? Vous ne m’avez pas rendu visite ces trois derniers jours ? Vous trouverez tout ce que j’en ai dit dans mon précédent post dont les chapitres sont joignables au choix dans le sommaire exposé à la droite de l’écran. C’est le pont. Bonne traversée.

Obscène germanolâtrie

Certes, Chypre a déjà pu être étranglée à main nue par la BCE (Banque Centrale Européenne) aux applaudissements de tous les importants dont Pierre Moscovici alors ministre de Hollande ! Mais cette fois ci, l’Allemagne s’est beaucoup avancée sur la ligne de front. Le débat feutré qui avançait souterrainement affleure dorénavant à la surface. Arnaud Le Parmentier pour « Le Monde » a écrit déjà deux éditoriaux très fouillés et parfois angoissés sur le thème. A présent voici l’indépassable Bernard Henri Levy qui entre en scène dans une chronique à la gloire de madame Merkel. D’abord une couche d’amalgame à propos de la « germanophobie » en Europe : « Sans parler de la France où, de l'extrême droite (Mme Le Pen mettant en garde la chancelière contre les "souffrances" qu'elle impose aux peuples d'Europe) à l'extrême gauche (M. Mélenchon tonnant contre sa politique "austéritaire" et lui demandant de "la fermer"), c'est à qui ira le plus loin dans la dénonciation populiste du nouvel et haïssable "empire allemand". » Puis vient le temps de la réplique. On connait Bernard Henri Levy et on devine que cette séquence sera légère… « Alors, écrit-il, le problème de cette germanophobie ce n'est pas seulement qu'elle est stupide. Ce n'est pas qu'elle est un symptôme de plus de la décomposition, sous nos yeux, du beau projet européen. C'est qu'elle est, contrairement à ce que nous racontent les apprentis sorciers qui la nourrissent, le signe, non de leur opposition, mais de leur adhésion, pour ne pas dire de leur contribution au vrai fascisme qui vient. ». La suite de son vomi est prévisible.

Devinez ? Oui devinez. La germanophobie c’est une forme d’antisémitisme ! Il fallait oser. L’ambiance est ainsi créée. Quiconque se risque à une critique de l’Allemagne a droit au déferlement : « vous voulez la guerre » (Manuel Valls à Jean Christophe Cambadélis) « Quand Mélenchon parle des Allemands c’est du racisme. » (Cohn Bendit) et ainsi de suite. En 2011, quand Montebourg s’était risqué à critiquer l’Allemagne, la giclée avait été du même niveau de violence aveuglée. Cohn Bendit avait postillonné sa rage : « Montebourg sombre dans le nationalisme au clairon qui ne sert qu’à raviver des sentiments qu’on croyait définitivement derrière nous. C’est du mauvais cocorico. Il fait du Front national à gauche ». Pour « Libération », Jean Quatremer à Bruxelles, sentinelle vigilante du vaudou européiste accusait Montebourg d’avoir « clairement dépassé la ligne rouge de l’ignominie » et de « cracher sa haine à coup de clichés nationalistes qui montrent que la réconciliation franco-allemande, qui date de 1950, n’a toujours pas réussi à pénétrer certains intellects ».

L’obscénité de la germanolâtrie, pourtant, ne pose de problème à aucun de ces grands esprits. L’idée d’un bilan lucide et d’une vision plus réaliste de l’hégémonisme allemand, la compréhension du rôle de son gouvernement dans l’imposition à toute l’Europe de sa doctrine de l’"ordolibéralisme" et de son prétendu modèle économique ne les effleure pas. En fait elle leur convient. Leur adulation pour l’Allemagne est une autre manière de mépriser la France. Ainsi quand Cohn Bendit crache que « dire que la France est un grand pays, ce n’est pas la vérité ». D’ailleurs, aucun de ces chien de garde ne sort aboyer quand un footballeur comme Emmanuel Petit, ancien international français de football dénonce en 2014 la France comme « hypocrite et lâche » et les Français comme « un peuple arrogant, suffisant, menteur et hypocrite ». Le dévot se laisse aller ensuite à rêver à haute voix : «Parfois, je me dis qu’en ayant été envahis par les Allemands, on serait mieux dirigés aujourd’hui ». Beark ! Heureusement que le monde du football compte assez de patriotes vigilants et qu'ils ont su mettre les points sur les « i ». Petit précisa donc, croyant bien faire : « l'Allemagne que j'aime c'est celle d'aujourd'hui, bien meilleure que nous politiquement, économiquement et sportivement ». Mais cette mise au point change-t-elle quelque chose quant au fond du propos ?

Ces temps derniers on lit des apologies étranges de Bismarck sous le prétexte du centenaire de sa mort. Dans les élites de droite outre Rhin, la figure du commandant en chef de l’invasion de la France en 1870 est considéré comme compatible avec une adulation raisonnable de la volonté de puissance. Qu’il ait fait couronner le Kaiser au château de Versailles pour célébrer la victoire de l’absolutisme sur la France issue de la grande Révolution ne parait pas un symbole répugnant aux psalmistes de sa gloire retrouvée. Mais pourquoi des Français devraient-ils s’en réjouir et ne pas comprendre le message qui leur est adressé de cette façon ? Parce que certains parmi eux, commentateurs, essayistes, éditorialistes, demandent que l’Allemagne « assume » au plan politique et diplomatique sa puissance. Pour n’en citer qu’un, Alain Minc, dans son livre « vive l’Allemagne ». Aujourd’hui comme autrefois la domination d’une forme de capitalisme passe par des rapports de force qui s’incarnent dans des politiques nationales et des États qui en sont les agents pour des raisons d’intérêt national. Le dire, ce n’est pas nier que « le problème ce n’est pas l’Allemagne c’est le capitalisme ». C’est donner une figure concrète et réelle à ce que l’on dénonce.

La Grèce étranglée par l'Allemagne

La stratégie de Tsipras vise à essayer d’avancer en milieu hostile avec le but de « réussir à avoir une stabilité des finances publiques pour renverser le climat négatif, réduire les pressions sur les liquidités et promouvoir la croissance » pour réduire le chômage et la pauvreté. Le 18 mars, il a ainsi fait adopter sa première loi au Parlement. C’est la loi de lutte contre la pauvreté et la « crise humanitaire » : donner de l’électricité et à manger à ceux qui ne peuvent plus payer. Même ça, c’était trop pour la Commission européenne. Jusqu’à la veille du vote du Parlement grec, elle a essayé d’empêcher le gouvernement grec de faire voter cette loi. Le représentant de la Commission pour la Grèce, Declan Costello, a transmis au gouvernement Tsipras une lettre arrogante et menaçante comme l’a révélé le journaliste du « Guardian » Paul Mason sur son blog. Entre l’Union européenne et la démocratie, la force reste, pour l’instant et en dépit de tous les obstacles, du côté de la démocratie. Alexis Tsipras agit du mieux qu’il peut jour après jour, cherchant à éviter les pièges et les provocations. Mais si les menaces contre la Grèce devaient avoir raison du vote des Grecs, ce serait évidemment une rupture historique pour l’Union européenne. De notre côté, nous ne devons pas baisser la garde de notre solidarité. Ni être frivole et nous désintéresser de ce qui se passe là-bas parce que c’est trop technique ou parce que des journaux à la mode disent que de toutes façons le nouveau gouvernement grec a déjà « capitulé ». Avez-vous vu aussi comment Bourdin m’a interrogé sur le sujet de cette « capitulation » ? Il ne savait pas ce qu’il y avait dans la liste des réformes mais il répétait ce que disait la communication de l’Allemagne et des agences de presse hostiles au nouveau gouvernement.

Donc, le gouvernement grec d’Alexis Tsipras a proposé aux 18 autres gouvernements de la zone euro un paquet de réformes lundi dernier, le 30 mars. Une nouvelle fois depuis le début, le gouvernement Tsipras tient parole, propose, discute, négocie, sans rien lâcher des lignes rouges fixées par le vote du peuple grec le 25 janvier. Il est bien le seul à assumer le dialogue. En face, derrière les sourires mielleux, la Banque centrale continue son étranglement et le gouvernement allemand serre le garrot. La poigne allemande sur cette discussion est si visible ! Tsipras a passé six heures de discussion avec Angela Merkel. Six heures. Sans doute a-t-elle compris qu’elle se démasquait trop puisqu’elle s’est sentie obligée de préciser « ce n’est pas un conflit avec l’Allemagne mais avec les dix-huit autres pays de la zone euro ». Naturellement ce n’est pas vrai. L’Allemagne décide, les autres suivent. Parce qu’ils n’ont pas le choix.

La liste de ce que propose le gouvernement grec n’est pas encore complètement connue. Mais on sait déjà ce qui n’y figure pas. Le gouvernement grec a d’ores et déjà annoncé que les mesures « ne seront en aucun cas le produit d'une réduction des salaires ou des retraites ». C’était pourtant l’une des principales exigences de la Troïka avant la victoire de Syriza ! Pour le reste, on sait notamment que le gouvernement grec propose une série de « réformes » pour augmenter les recettes de l’Etat grec de 3 milliards d’euros cette année. Par quelles mesures ? Des hausses d’impôts pour les plus riches. Et aussi une lutte acharnée contre la fraude fiscale et la corruption. Et aussi en faisant appliquer la loi obligeant les chaines de télévision à payer une licence pour pouvoir émettre ! Ces réformes n’ont rien à voir avec les « réformes structurelles » exigées par l’Union européenne, Angela Merkel, le FMI etc. Le mot « réformes » est trompeur. Mais le contenu non. Certains l’ont bien compris, notamment les Allemands et la Banque centrale européenne.

La Banque centrale européenne serre chaque jour un peu plus son nœud coulant autour du cou de la Grèce. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le journaliste Romaric Godin du journal économique en ligne latribune.fr. La BCE mène une guerre ouverte au gouvernement Tsipras. Son but est clair : asphyxier financièrement et monétairement le gouvernement et les banques grecs pour obliger Tsipras à capituler et à renier ses engagements électoraux. C’est la méthode testée contre Chypre en mars 2013. Pour cela, la BCE ne renonce à aucune barbouzerie contre la Grèce. Bien sûr, elle est obligée de le faire progressivement. D’abord parce que chercher à empêcher un gouvernement nouvellement élu d’appliquer sa politique s’apparente à un coup d’Etat financier et n’est pas bon pour l’image de « l’Europe démocratique qui protège ». Ensuite, parce que la BCE agit en contradiction avec son objectif premier. Elle est censée veiller à la stabilité de la monnaie. Or, si la Grèce ne cède pas, les agressions de la BCE contre elle peuvent conduire à l’éclatement de la zone euro et à une instabilité monétaire généralisée. C’est pour cela que la BCE a choisi la technique du nœud coulant plutôt que le putsch pur et simple comme contre Chypre.

Ce nœud coulant prend des formes techniques. Je les résume sans trop entrer dans les détails pour ne pas assommer mon lecteur. Le 4 février, la BCE a annoncé qu’elle coupait l’accès des banques grecques au principal canal de refinancement. C’est-à-dire qu’elle oblige les banques grecques qui ont besoin d’argent frais pour leur activité à s’adresser à un mécanisme spécial. Ce mécanisme d’urgence s’appelle ELA, anagramme anglais de Emergency liquidty assistance (aide de liquidités d’urgence). J’ai déjà expliqué que ce mécanisme était plus cher et plus contraignant pour les banques grecques. Je sais c’est très technique. Mais il faut apprendre pour comprendre ce à quoi nous sommes nous-mêmes exposés. En agissant de cette façon, le cynisme est total. Je récapitule : ce sont les banques grecques qui prennent le risque et si la BCE réussit à étrangler la Grèce, c’est elles qui recevront le choc de la faillite. Et comme c’est prévisible, la BCE peut à tout moment interdire aux banques grecques elles-mêmes d’accepter d’acheter des titres de l’Etat grec. Vous suivez ? La BCE garde le manche tout le temps. C’est elle qui relève le plafond de ces prêts d’urgence autorisés pour les banques grecques tous les 15 jours. Elle le fait au compte-goutte. Comme le tortionnaire qui simule plusieurs de fois de suite la noyade pour faire parler sa victime.

Ici, dans un précédent post, j’ai détaillé le mécanisme bancaire qui permet à la BCE de faire tous ces coups bas. Puis, après l’accord du 20 février, on pensait que la BCE desserrerait l’étau. C’était logique puisque les gouvernements avaient accepté de le faire. Mais la BCE a refusé de laisser respirer la Grèce. Exemple : en vertu du programme d’assistance, la BCE doit reverser à la Grèce les intérêts qu’elle perçoit sur ses prêts à ce pays. Car dans cette histoire de fous, la BCE n’a pas le droit de prêter directement à la Grèce mais elle reçoit des intérêts des titres de la dette grecques qu’elle a rachetés aux banques privées pour les soulager de la possession de « papier pourri »! La BCE doit actuellement reverser 1,8 milliards d’euros à la Grèce ! Mais elle refuse de le faire tant que la revue générale du programme n’est pas achevée. Alors que le gouvernement Tsipras avait fait un pas en acceptant le compromis du 20 février, et alors que la situation budgétaire de la Grèce est dans le rouge, la BCE refuse de remplir sa part du contrat. Il ne s’agit pourtant pas d’un nouveau prêt à accorder. Il s’agit seulement de rendre à la Grèce ce qui lui revient de droit en vertu des textes existants ! Pour refuser, la BCE s’abrite derrière l’Eurogroupe, réunion des ministres des Finances, où l’Allemagne fait la pluie et le beau temps et où la France de Hollande accepte de compter pour du beurre. Ce même Eurogroupe qui a aussi refusé de rendre à la Grèce 1,2 milliards d’euros de trop perçu sur le remboursement d’un autre prêt destiné à alimenter le fonds hellénique de stabilité financière. Et qui refuse toujours de verser la tranche de 7,2 milliards d’euros promise depuis des mois et toujours repoussés en guise de chantage aux « réformes ».

Depuis quelques jours, les menaces de la BCE se font plus fortes. Mardi 25 mars, la BCE a décidé de franchir une étape. Cette fois-ci, elle assume clairement qu’à travers les banques, c’est le gouvernement grec qu’elle vise. Par une lettre, la BCE a exigé des banques grecques qu’elles arrêtent d’acheter des titres de dettes publiques à court terme émis par l’État grec. Ces achats sont pourtant la seule manière pour le gouvernement grec de se financer sans passer par les prêts européens ni ponctionner la sécurité sociale grecque. Il s’agit donc d’une stratégie d’étranglement très précisément pensée. Pour l’appliquer, la BCE a allègrement mélangé ses deux casquettes. Elle a utilisé à des fins politiques les nouveaux pouvoirs de supervision des banques que l’UE lui a confié l’an dernier. C’est en effet au nom d’une prétendue trop grande exposition des banques grecques au risque d’un défaut de l’État grec que la BCE a pris cette décision. Mais qui fait courir le risque sinon la BCE en n'assumant pas son rôle de prêteur en dernier ressort à la Grèce ? Et la BCE n’est donc pas juge et partie ?

Je n’exagère pas. Vendredi 27 mars, le président de la Bundesbank, la banque centrale allemande, a posé ses exigences. Jens Weidmann s’est exprimé dans le magazine Focus. Qu’a-t-il demandé ? Qu’on arrête de simuler la noyade et qu’on noie la Grèce pour de bon. En langage monétaire, ça se traduit par « je suis contre une augmentation des crédits d'urgence ». Cela reviendrait à faire s’effondrer le système monétaire grec, laissant au gouvernement grec le seul choix entre sortir de l’euro ou accepter toutes les exigences néolibérales de la BCE et de la Commission européenne. Jens Weidmann le sait. Il le dit : « si un État membre de la zone euro décide de ne plus remplir ses obligations et cesse d'honorer les paiements à ses créanciers, alors une faillite désordonnée est inévitable ». La semaine dernière, son institution a fait figurer dans son rapport annuel l’exigence de se préparer à une « faillite » d’un des États membres de la zone euro. On voit à quel point l’Allemagne joue un rôle particulièrement violent et déstabilisateur dans ce processus. Que ce soit par ses représentants comme l’arrogant et intransigeant ministre des Finances Wolfgang Schaüble ou ce monsieur Weidmann. Ou que ce soit par les institutions de l’Union européenne façonnées à sa main.

Le but est simple. La nouvelle doctrine de l’Union européenne, et donc de la BCE est énoncée clairement désormais : « Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens » comme l’a dit le président de la Commission Jean-Claude Juncker au Figaro fin janvier. On pourrait préciser l’esprit : il ne peut y avoir de choix démocratiques contre la volonté du gouvernement allemand et de la finance, les deux formant les deux faces d’une même pièce. Je ne suis pas le seul à le penser. C’est ce que dit aussi la une de l’hebdomadaire allemand de référence Der Spiegel en date du 21 mars. Son titre : « La domination allemande ». L’illustration est encore plus claire : une incrustation d’une photo d’Angela Merkel au milieu d’une photo d’officiers allemands au pied de l’acropole à Athènes pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le titre du dossier est du même acabit : « das vierte Reich » : le quatrième Reich. C’est dit en allemand, par des Allemands, dans un journal allemand.

Alexis Tsipras a bien cerné le danger comme le montre son discours au Parlement grec le 18 mars : « la Grèce a servi pendant cinq ans de cobaye à des expérimentations économiques. Certains désirent l’utiliser maintenant comme cobaye politique afin de couper court au grand changement politique qui est en train de naître dans d’autres pays européens et afin de continuer à appliquer le modèle néolibéral de l’austérité à toute l’Europe, et ce parce que ce modèle profite à certains – les peuples souffrent mais quelques-uns y gagnent –, en construisant une société européenne sans droits, sans sécurité, sans aucun contrôle social ». Il a également dénoncé « les puissances qui représentent des intérêts précis et qui souhaitent la rupture ».

Face à cette situation, le gouvernement grec est dans une situation très difficile. Il est isolé et son économie a été ravagée par l’austérité. Il est au milieu d’un jeu géopolitique complexe : membre de l’OTAN, ce qui lui assure la paix avec son voisin turc mais désireux de liens étroits avec la Russie où Alexis Tsipras se rendra le 8 avril. Dès lors, le gouvernement Tsipras cherche d’abord à ne pas se faire étouffer. Et à faire porter la responsabilité d’une éventuelle rupture avec l’UE sur ceux qui dirigent l’UE eux-mêmes. C’est une stratégie de pédagogie de masse. A destination du peuple grec d’abord, qui a voté en janvier pour le programme de Syriza qui prévoyait de refuser l’austérité mais pas de sortir de l’euro. Cette pédagogie vaut aussi pour tous les Européens : elle nous en apprend beaucoup sur l’agressivité de la BCE et de l’Allemagne. Nous n’avons plus le droit de nourrir des illusions sur ce que cette forme de l’Union européenne peut produire depuis que le traité budgétaire l’a verrouillée dans l’ordolibéralisme, la doctrine d’outre Rhin.

Si nous voulons refonder l’Europe, il faudra rompre avec ses traités. Et en toute hypothèse, nous devons nous préparer à toutes les éventualités. En France, la situation est paradoxalement plus avancée qu’en Grèce, car le peuple Français a déjà dit « non » à cette Union européenne en 2005. Sans compter que la puissance économique, politique et démographique de notre pays nous donnerait des atouts bien plus grands qu’aux Grecs à cette heure.

Marine Le Pen peut-elle être inéligible ?

Vous vous souvenez que marine Le Pen a été condamnée en première instance pour avoir fait diffuser un faux tract à mon nom lors de la campagne législative d'Hénin-Beaumont en 2012. Sur ce tract figurait un faux appel à voter pour moi en arabe écrit en vert, avec ma photo et une citation sortie de son contexte de mon discours de Marseille de la présidentielle. L’an passé, le 3 avril 2014, le tribunal correctionnel de Béthune a, en effet, doublement condamné Mme Le Pen pour montage portant atteinte à ma personnalité et pour manœuvre électorale frauduleuse. Elle a écopé de 10 000 euros d'amende. Le tribunal reconnaissait ainsi qu'en étant à l'initiative de faux tracts me concernant, Mme Le Pen avait troublé la sincérité du scrutin. Une atteinte au fonctionnement démocratique très grave. Si rares que très peu de condamnations pénales ont déjà été prononcées sur la base de l'article concerné du code électoral (L97).

Marine Le Pen a donc fait appel. L’affaire venait ce mardi. Je n'ai pu me rendre devant la Cour d'appel car je siégeais au même moment en Commission des affaires étrangères du Parlement européen à Bruxelles, où un vote avait lieu à propos du traité transatlantique. Je m'étais cependant rendu aux audiences de première instance, alors que Marine Le Pen n'a jamais daigné se présenter devant la justice depuis le début de cette affaire. Cette fois-ci non plus ! Et pourtant, c'est elle qui est demandeuse en appel ! Cet appel c'est une étape supplémentaire dans la stratégie judiciaire d'évitement systématique qu'elle a appliquée depuis 3 ans sur ce dossier. Elle et ses gorilles d'Hénin-Beaumont ont d'abord nié toute responsabilité dans l'affaire. Mais les militants du Front de Gauche les avaient pris la main dans le sac en train de distribuer ce torchon, avec l'appui d'une camionnette du siège national du FN et de membres de leur service d'ordre, le « DPS ». Marine Le Pen avait donc fini par avouer, à la télévision, être à l'initiative de ce faux tract. Lourde erreur ! Une fois redescendue de son nuage d’arrogance elle a réalisé l’énormité de l’aveu. Elle donc employé ensuite toutes les manœuvres dilatoires possibles pour échapper à la justice. D'abord de multiples demandes de renvoi des audiences. Puis l'invention d'une "question prioritaire de constitutionnalité" pour faire croire que l'article du code électoral qu'elle a violé serait contraire à la Constitution. Puis des requêtes en suspicion contre le tribunal lui-même ! Toutes ces manœuvres furent systématiquement mises en échec par la Justice. Mais elles nous firent perdre de longs mois avant que justice puisse enfin être rendue en avril dernier.

Mardi, lors du procès en appel auquel j'étais représenté par l'avocat Erwan Lorvellec, le camp Le Pen a déployé de nouveaux artifices de procédure. Déjà Marine Le Pen a décidé de changer d'avocat et de renvoyer Wallerand de Saint Just. Cela lui a permis de gagner encore 2 mois supplémentaires. Le nouvel avocat n’est pas un inconnu pour nous. Avant d'apparaître comme le nouvel avocat officiel du FN et de sa présidente, David Dassa le Deist a été le défenseur d'Esteban Murillo, le gorille suspecté de l'assassinat du jeune Clément Méric. Mais il a aussi été l’avocat du groupuscule d'extrême droite « Bloc Identitaire ». Ainsi que de diverses associations catholiques traditionnalistes, antimusulmanes et de proches de la Ligue de Défense Juive. Le point commun de tous ses clients ?

Mais l’homme est un procédurier besogneux. Il reprit sans imagination tous les arguments des plaidoiries précédentes de l’avocat Wallerand de Saint Just. En plus ennuyeux. Ce nouveau défenseur de Le Pen a ressorti toute la panoplie des artifices de procédure en appel. Il plaida une nouvelle « question prioritaire de constitutionnalité » toujours dirigée contre le code électoral qu’il accuse d'être flou dans sa définition de la « manœuvre frauduleuse ». Si cette notion est si confuse, comment se fait-il que madame Le Pen l’ait elle-même utilisée pour en 2012 pour poursuivre un élu socialiste. Lorsque mon avocat le rappela, l’avocat de Le Pen diminua de moitié : coup au but ! Logiquement, la Cour d'appel a donc conclu que ce nouvel artifice était « dépourvu de caractère sérieux ».

La suite de la défense de Marine Le Pen ne fut pas plus convaincante. Nouveauté : Marine Le Pen avait fait citer deux témoins de la région censés la disculper. Hélas pour elle, tout tourna à l’eau de boudin et se retourna contre elle. Ces deux témoins se sont d'abord bien gardés de dire qu'ils étaient salariés du FN… et donc dans un lien de subordination avec Marine Le Pen. Une précision dont ils furent obligés de convenir à la demande de mon avocat. Après quoi ils présentèrent une version des faits sans crédibilité. Pour eux, le tract incriminé n'a jamais été fabriqué par les structures locales du FN, ni stockées par elles, ni distribuées par elles. Et ils certifièrent n'avoir jamais reçu ou eu connaissance de consignes de Marine Le Pen concernant un tel tract. Un rideau de fumée qui ne dura pas très longtemps. Mon avocat les interrogea à son tour. Tous les deux durent reconnaître avec embarras qu'ils connaissaient les militants FN pris en photo en train de distribuer le tract. Et ils confirmèrent que le service de sécurité national du FN, impliqué dans cette affaire, et l’usage de ses moyens, relèvent totalement de la direction nationale du FN… Interrogés pour savoir comment expliquer une telle présence coordonnée de militants FN et de moyens nationaux pour distribuer un tract qui était censé ne jamais avoir existé, ils plaidèrent qu'il devait s'agir d'initiatives individuelles. Allant même jusqu'à prétendre que « tout n'était pas très bien organisé dans la campagne ». Un scénario qui apparut vite comme une mascarade. En effet, la Cour visionna les déclarations de Marine Le Pen elle-même concernant ce fameux tract. Sur France 3 et Canal + la présidente du FN dit « qu'elle assume totalement » le faux tract, que « si elle n'avait pas fait ça les électeurs n'auraient pas été bien informés ». Elle reconnaît même avoir « envoyé une centaine de militants en plein jour » pour le diffuser. Des aveux tellement énormes après les témoignages entendus que la Cour fit même repasser la bande pour être bien certaine des propos tenus.

D’abord visiblement bien embarrassé, l’avocat de Marine Le Pen se ressaisit vite. Pour lui, la déclaration de la présidente du Front national ne serait nullement un aveu. Puis il franchi un cap sans se rendre compte de l’extravagance de son propos. Même si c’en est un, dit-il en substance, il faudrait encore démontrer matériellement la responsabilité personnelle de Marine Le Pen ! Face à un tel flot de mauvaise foi, mon avocat a redit à la Cour combien il était vital pour la démocratie que ces manœuvres trompant les électeurs soient sévèrement sanctionnées. Pour ne plus qu'elles se renouvellent dans les scrutins à venir.

Rendez-vous le 19 mai pour connaître le jugement de la Cour d'appel sur cette affaire… 3 ans après des faits délictueux toujours impunis. Dans cette circonstance, devant le renouvellement des manœuvres destinées à rallonger la procédure et les aveux non seulement de la présidente du FN mais aussi des témoins qu’elle a cité et qui ont été démasqués pendant l’audience, La présidente du Front national risque que la cour d’appel aggrave la sanction et décide de son inéligibilité comme la loi le permet en pareil cas.


70 commentaires à “Bon pont !”
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  1. Francine dit :

    Merci Jean-Luc pour ce texte. Comme d'habitude vous avez mon soutien. Fraternellement

  2. educpop dit :

    Avez vous essayé sérieusement de parler avec des gens qui affichent leur soutien au FN ? Quelle que soit la décision de justice à l'égard de la femme qui incarne ce mouvement, ils persisteront à penser que c'est là que réside le sérieux et l'espérance. C'est un mélange de bêtise, d'idéologie confuse et d'envie d'en découdre, si elle est inéligible quelqu'un la remplacera et bénéficiera d'un élan de soutien. Ce qui est grave c'est que les citoyens sont indifférents au fait que la vérité et la justice sont bafoués car ils croient que leurs propres droits sont bafoués par une justice laxiste. Le fascisme est une marée qui monte et qui descend au gré de la frustration de ceux qui ne savent pas se satisfaire de ce qu'ils ont.

  3. Nicolas Rudloff dit :

    Etant étudiant en langue et culture allemande et également assistant de français en Autriche, je suis un lecteur assidu du Spiegel qui fournit, il faut le dire, un véritable travail d'investigation. Je pense que l'interview de Gerhard Schröder sur sa fascination pour le personnage de Bismarck dans le Spiegel numéro 14 ne manque pas non plus d'intérêt. Surtout quand on pense que c'est Gerhard Schröder, un social-démocrate, qui a démembré durant son mandat l'Etat social en Allemagne. C'est aussi le courage et les réformes de ce même social-démocrate qu'a salués François Hollande lors des festivités en l'honneur des 150 ans du SPD à Leipzig.
    Merci pour ces billets qui sont une véritable bouffée d'oxygène et qui nous permettent de garder l'espoir. J'admire ta façon de constamment vulgariser des faits, décisions politiques et technocratiques etc. qui permet à tout le monde de comprendre ce qu'il se passe. J'imagine que c'est un travail dantesque qui n'est pas évident à accomplir aussi régulièrement que tu le fais.
    Je me tiens bien évidemment à ta disposition si jamais tu as besoin d'aide pour l'analyse et le décryptage des médias allemands.

    Merci,

  4. Mona dit :

    Je trouve regrettable que la France, qui doit avoir compris maintenant, que son tour viendra, après d'autres, si on continue à abandonner notre pouvoir à la BCE et compagnie, ne décide pas tout de suite de se dégager de l'euro, une monnaie piège qu'on nous a dit unique, alors qu'elle est faite pour remplacer la spéculation sur les monnaies (contrôlable) par une spéculation sur les coûts du travail

  5. Patrice C. dit :

    Les traités sont verrouillés. La Grèce n'a pas d'autre choix que de sortir de l'Euro sinon Tsipras ne pourra jamais tenir ses engagements (ou alors il se couche et la ça va gronder !). De toute façon les libéraux s'en fichent maintenant de la Grèce car elle est siphonnée et 80 % de sa dette est détenue par des institutions publiques.
    Je rappelle au passage que l'Islande annonce le retrait de sa candidature à l'Union européenne. Il faut vraiment mettre ce débat sur la table sinon le FN va encore progresser aidé qu'ils sont par les médias. Rendez vous le 9 avril et vite la 6ème république. Ce doit être le mot d'orde de la campagne de 2017.

  6. gygy10 dit :

    A Troyes, nous allons avoir 3 bus pour la Manif du 9 avril pour Paris et en plus le soleil avec nous. On lâche rien.

  7. placide dit :

    "Ma question, pourquoi ne pas brandir cette menace immédiatement ? Sortie de l'UE. C'est bien plus réaliste de mon point de vue qu'une hypothétique réforme des traités gravés dans le marbre."

    @Caliban a raison. Et nous sommes très nombreux à la dire. Il y a urgence à ce que la gauche cesse de s'accrocher à la défense d'une impossible UE sociale pour assumer la rupture avec le système et ainsi entrainer avec elle sur des bases de progrès social, de paix et d'internationalisme cette large majorité des travailleurs qui a bien compris que rester dans l'UE c'est y rester, en sortir c'est pouvoir s'en sortir. M Mélenchon, c'est l'heure de faire preuve de responsabilité !

  8. marco polo dit :

    @ Patrice C
    Tout à fait d'accord pour dire que la Grèce a plus de chances de s'en sortir en sortant de l'Euro. La question est quid de la dette ? Ensuite, comment financer le programme Syriza, si ce n'est que de passer par les banques grecques, c'est passer par dessus les traités, cela remet donc en question son adhésion à l'Europe ou tout au moins l'Europe actuelle de la finance. Peut-on mesurer le risque d'inflation monétaire ? L'Allemagne de Merkel, la BCE et la CdB ne laisseront pas faire et quels sont leurs moyens de blocages ? Pour la France d'accord aussi, je pense que les traités nous livrent menottés à la finance, c'est très clair que cette Europe-là n'est qu'une prison pour les peuples et il faut en sortir. Nous nous heurterons à l'incompréhension d'une partie du Front de Gauche entre autre. Mais le peuple Français ? je crois, mais je n'en suis pas certain, qu'une majorité serait pour sortir de cette nasse. C'est ce que m'inspirent également les propos de Jean-Luc Mélenchon.

  9. Maxime Vivas dit :

    Sur le procès fait à M. Le Pen, voir ce court billet qui redit les accointances entre un FN ripoliné en façade et vert-de-gris dans l'arrière-boutique.
    Notez au passage que le nom de l'assassin présumé de Clément Méric est Esteban Morillo (et non Esteban Murillo, peintre baroque espagnol).

  10. Roland011 dit :

    "Si nous voulons refonder l’Europe, il faudra rompre avec ses traités. Et en toute hypothèse, nous devons nous préparer à toutes les éventualités."

    Oui et d'urgence. Des arguments solides a méditer, Leçons de Grèce à l’usage d’un internationalisme imaginaire (et en vue d’un internationalisme réel).
    Cordialement.

  11. ray13 dit :

    Jean-Luc,
    Hier 6 avril, j'ai été scandalisé par la façon dont Poujadas a présenté la Grèce et Syrisa qui ne tiendrait pas ses promesses. Je laisse le soin à tous de réécouter ses propos. Les cire-pompes de la nomenclatura sont en plein travail de désinformation. Ont-ils donc tant peur de l'effet domino qui risque de se produire ? J'espère que les peuples ne seront pas dupes. Enfin, à nous d'apporter le contre-poison, c'est urgent pour la démocratie et "qu'on les vire tous" le moment venu ! En tout cas, merci JL pour ton courageux travail.

  12. Invisible dit :

    France 2, avec son "œil du 20h" a dressé un bilan définitif de Syriza au bout de deux mois ! Au bout de deux mois, c'est dingue. J'espère que ce soir, il en feront autant pour le PS, après 3 ans d'incubation !

  13. Poncet dit :

    Dresser un bilan définitif de Syriza au bout de deux mois ? C'est la panique. Sans doute nos élites sont elles persuadées que tout en politique est question de "prophétie auto-réalisatrices" et que si l'on enterre médiatiquement Syriza, c'est l'eurogroupe qui triomphera... L'article de La Tribune cité par Francis nous rappelle fort opportunément que certaines contingences sont insensibles aux prophéties auto-réalisatrices et que c'est bel et bien la Grèce qui est en situation de force face à l'Allemagne. La difficulté principale à laquelle sont confrontés les dirigeants grecs est de ne pas précipiter leur victoire pour ne pas susciter de réaction imprévisible (les fauteurs de guerre peuvent toujours être dangereux) et ne pas mettre leurs alliés (nous, entre autres) en difficulté... mais il ne fait pas l'ombre d'un doute que la Grèce sort de l'austérité. Et ceci ne pourra être dissimulé que de plus en plus difficilement. Le côté comique de la situation est qu'après l'avoir enfoncé de toutes les façons possibles, y compris en utilisant la "critique de gauche", les socialistes vont chercher un moyen de se raccrocher à Syriza...

  14. Alain Doumenjou dit :

    Comme le signale Jean-Luc dans son billet, Alexis Tsipras sera demain à Moscou pour rencontrer Poutine et cette rencontre n'a certainement pas pour objet la culture des géraniums ni la cueillette des olives. Contrairement à ce que racontent les médias français, l'économie russe et le rouble ne sont nullement au bord de l'effondrement et apporter à la Grèce une aide économique de nature à la mettre hors d'atteinte du noeud coulant avec lequel la BCE voudrait bien l'étrangler, n'est nullement hors de portée pour la Russie. Cette dernière aurait par ailleurs à cette occasion un sérieux atout géopolitique à jouer en Méditerranée. Alors si, à son retour de Russie, Tsipras revient avec de quoi faire (et pour de bon cette fois) un doigt d'honneur à la BCE et à Monsieur Wolfgang Schäuble, c'est pour le coup que nos chiens de garde habituels vont hurler en meute après Syriza. Cà n'empêchera pas la caravanne de passer ni de faire grincer des dents dans bien des chancellerie.

  15. Maité dit :

    Bravo Jean-Luc,
    Vous allez j'espère démasquer M Le Pen car c'est bien triste de voir la France divisée, tiraillée, manipulé par l'extrême-droite, bravo pour votre courage !
    Je suis en retard d'un post. Le Front de gauche a fait un bon score en général aux départementale, au 2éme tour j'ai voté blanc "droite pour fausse gauche..." Trop souvent, j'entends dire le PS, les socialistes, ça me fait bondir. Appelons les tels qu'ils sont des libéraux ! Non ils ne sont pas socialistes. Non nous ne sommes pas la 2ème gauche ! Nous sommes les seuls socialistes avec tous ceux qui veulent s'allier à nous. Il faut trancher car il y a des gens qui font l'amalgame. Cela ne changera pas tant que l'on aura la position de 2ème gauche. 2017 approche à grand pas !

  16. Alfred G. dit :

    Est-ce que la Grande Bretagne a décidé d'entrer en mer ? J'ai suivi avec intérêt le trop court reportage que présentait France 2 aux infos de 20h ce mardi soir sur le sujet. On y montrait les investissements importants réalisés en mer dans la construction d'installations utilisant la puissance de la marée pour produire du courant. Je suis sûr que de très nombreux téléspectateurs ont du comme moi réagir en ayant une une pensée pour Jean-Luc Mélenchon, lui qui appelle de ses voeux des émissions où il pourrait aborder enfin ce sujet de la plus haute importance qu'est l'économie de la mer. Le point d'entrée du projet de relance de l'activité dans le modèle écosocialiste.

  17. Poncet dit :

    Je doute que Tsipras aille en Russie pour solliciter une aide économique. C'est ce qu'essayent de faire croire ses ennemis, évidemment. Je pense que l'objectif de ce déplacement est de rappeler aux Dijsselbloem, Schäuble et Cie, qu'il existe un monde en dehors de l'Europe et que la Grèce peut aussi envisager de s'en sortir sans eux. C'est assez réjouissant de les imaginer en train de ruminer leur bile...

  18. Daniel du 93 dit :

    La circulaire ministérielle concernant la revalorisation des pensions au 1er avril vient d’être signée par Marisol Touraine et Christian Ecker. Il a fallu trois pages pour annoncer qu’aucune augmentation ne sera effective. Ce n’est pas un « poisson d’avril » ! De plus, le gouvernement socialiste, dans sa grande bonté, n’a pas appliqué la règle d’indexation qui aurait entraîné une baisse des pensions. La revalorisation des pensions est proposée au taux zéro. Depuis trois ans, malgré l’inflation, les pensions sont restées en l’état. Aujourd’hui, moins d’inflation et menace du gouvernement de baisser nos pensions. A part cela il n'y a pas d'austérité !
    Merci le gouvernement ! Raison de plus pour être demain dans la rue.

  19. step dit :

    "Si nous voulons refonder l’Europe, il faudra rompre avec ses traités".

    L'affaire grecque a au moins la vertu de faire œuvre de pédagogie.

  20. julie dit :

    Bonsoir Jean-Luc, et tous
    Quelle était belle cette manif, une fois de plus. Mais ça c'est trop d'honneur à nous faire, que d'en parler. Ca fait tant de mal que cela la réalité ?! Quant aux médias, je ne les lis plus, ne les écoute plus, et ne les regarde plus, du moins ceux qui reflètent la médiocrité et ils sont plus nombreux qu'on ne le pense. Soyons fiers de combattre ! La vérité est dans la rue.


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