11avr 15

La reprise c’est la re-crise

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J’ai écrit ce post dès le lendemain de la marche du 9 Avril. Ne serait-ce que pour qu’il en soit question alors que les médias l’ont soigneusement effacée du tableau. Mais je commence par dire mon mot sur la fameuse « reprise » dont se gargarisent les commentateurs et le PS sans voir ce qu’elle contient à l’échelle mondiale où les indicateurs financiers s’observent.

Ensuite, je parle des sanctions contre la Russie. Elles sont illégales. Je dis pourquoi. Plusieurs pays demandent qu’elles cessent. Mais personne ne le mentionne. Car ce que veut le gouvernement allemand est considéré comme la décision de tous. Et qui s’en écarte quitte la famille elle-même. Ainsi un journal aussi sérieux que « Les Echos » peut-il disserter sur les mésaventures de la Grèce face « aux Européens », comme si la Grèce n’était pas un pays de l’Union européenne…

Pendant que le lacet se serre toujours davantage autour du cou grec, la volatilité du monde de la finance serait-elle capable d’encaisser le choc du trouble que connaîtrait l’Euro si la Grèce en était soudain exclue ou si elle venait à être mise en faillite ? Le gouvernement allemand ferait bien d’y réfléchir avant de continuer son jeu mortel de punition exemplaire du peuple grec ! Qu’il n’écoute pas ses banquiers. Car ce sont les plus mauvais et les plus fragiles d’Europe. 80% des établissements bancaires allemands sont hors contrôle du système d’union bancaire européen. Quant aux autres, ce sont des nuls sans habileté. En effet, dans la crise des subprimes, les banques allemandes ont subi 40% de toutes les pertes des banques dans la zone euro. Car voici qu'une nouvelle crise globale s’avance.

C’est la reprise ! La re-crise approche

J’explique. Les commentateurs exultent. Les bourses flambent de nouveau. Voyez : la bourse Tokyo est à son plus haut depuis 15 ans. A Paris, le CAC 40 a franchi les 5 200 points, son plus haut niveau depuis janvier 2008. Souvenez-vous, c’était avant la crise. C’est bien la preuve que la reprise est là, non ?

Non. C’est la reprise de la bulle financière, alimentée notamment par la situation européenne. La Banque centrale européenne a commencé à injecter des milliards d’euros sur les marchés. Mais, dans le même temps, les États compriment les dépenses publiques. Et l’investissement privé ne redémarre pas. Faute d’investissements publics ou privés à financer, les flots d’argent déversés par la BCE s’évaporent dans une nouvelle bulle financière. Au lieu d’irriguer l’économie réelle.

C’est une preuve de plus de l’échec de la stratégie économique de François Hollande et Manuel Valls. Leur stratégie, c’est le théorème de Schmidt, du nom de l’ancien chancelier allemand des années 1970. Cette pensée est résumée par la formule « les profits d’aujourd’hui sont les investissement de demain et les emplois d’après-demain ». Cette formule, déjà contestable à l’époque, est aujourd’hui totalement dépassée. Les profits ne font pas les investissements et même ils détruisent l’emploi. Sous nos yeux, tandis que les bourses flambent, les plans de licenciement s’accumulent. Ce logiciel est périmé. Le Monde lui-même s’inquiète « d’une reprise sans investissement ». Une semaine avant, Les Echos évoquaient « une reprise sans emploi ». Mais qu’est-ce donc qu’une reprise sans emploi ni investissement ? Est-ce encore une reprise ?

Dans la manifestation du 9 avril, le PCF a proposé une version mise à jour de cette formule. Elle est plus cruelle pour Hollande et Valls. Mais elle me semble tellement plus juste. Ils l’ont baptisé « le théorème de Macron ». Le voici : « les profits d’aujourd’hui sont les dividendes de demain et l’évasion fiscale d’après-demain ». Le flot qui coule sur cette pente peut être évalué. Quelque 7.600 milliards de dollars, soit 8% de la richesse mondiale, sont détenus par des particuliers dans des paradis fiscaux, analyse une récente étude parue dans le Journal Of Economic Perspectives. Les tricheurs européens arrivent en tête de la délinquance fiscale avec quelque 2.600 milliards localisés dans des États qui mêlent faible fiscalité et opacité financière, affirme le Français Gabriel Zucman, professeur assistant à la London School of Economics. Mais cet argent sale, une fois dans les banques de paradis fiscaux, ne revient-il pas dans les économies réelles ? Après tout ne faut-il pas que cet argent s’investisse pour être profitable ? Oui, bien sûr, il doit se réinvestir. Mais où ? Dans quelle activité ? Et pour quel résultat ? Réponse : là où on peut faire le plus de profit. C’est-à-dire très peu dans l’économie réelle. Plutôt encore et toujours dans la bulle financière, dans la spéculation. A quelques exceptions près. Car de temps en temps, en effet, il se dit qu’ici où là vont venir des profits gigantesques. Alors l’argent accourt et des bulles monstrueuses se forment. Une entreprise peut ainsi avoir une valeur en capital gigantesque avant d’avoir réalisé un dollar de profit. La bonne affaire consiste juste à vendre à temps très cher ce que l’on a acheté moins cher ou au début. Comme tout le monde le sait, tout le monde le fait. Alors la bulle éclate d’autant plus vite que tout le monde se sauve en même temps. On connaît. Mais même ce type d’occasion reste assez limité. Ce qui les rend d’ailleurs si volatiles et donc si dangereuses. Mais où aller placer ces masses d’argent ailleurs que dans la bulle ? Car dans la vie réelle, le champ se rétrécit a vue d’œil.

En effet la politique de l’offre et l’austérité asphyxient toute une partie de l’économie réelle. Celle qui dépend de l’investissement et de la demande populaire. C’est le cœur de l’économie française. Non seulement le théorème Macron ne vise pas les emplois d’après-demain, mais il organise les licenciements d’aujourd’hui. Ainsi quand on apprend que la dotation de l’État aux collectivités locale va baisser. Par contrecoup, cela veut dire que les investissements publics dans le secteur du bâtiment et des équipements vont baisser. On connait même la proportion. Moins 10 % ! Autant d’activité en moins. Autant de surface de moins par où l’argent à placer trouve où s’investir. Résultat : la bulle financière et la spéculation restent le premier secteur de placement.

C’est tellement violent en ce moment que les autorités les plus éminentes du capitalisme s’émeuvent. Ainsi, dans une lettre envoyée à ses actionnaires, Jamie Dimon, le patron du géant bancaire américain JP Morgan annonce le caractère inéluctable d’une prochaine méga crise financière du fait des capacités de fluctuations erratiques de la valeur de tout ce qu’atteint la vague d’argent disponible. Entrées et sorties massives de capitaux peuvent jeter tout le système par terre en quelques heures, d’autant que les banques elles-mêmes, gorgées de liquide d’une part, ne peuvent évidemment pas stocker sans déprécier leur capitaux et de toutes façon ne trouvent plus de titres sûrs et stables à stocker. Rigolade : ce sont les titres de dette d'État les plus recherchés parce que ce sont les plus sûrs, les mieux garantis et jusque-là les plus stables. Comme tous le savent, du coup, tous rechignent à vendre ceux qu’ils possèdent. Incroyable. Les mêmes qui jettent des pierres sur les dettes des États sont ravis d’en posséder des titres en nombre. Du coup, moins de la moitié des bons du trésor des États sont disponibles sur le marché. Les banques les gardent jalousement dans leurs coffres en dépit de leur très faible rendement. Comme des réserves précieuses ! Dans ces conditions, les pays peuvent émettre des titres de dettes les plus folkloriques de l’histoire de la finance. C’est-à-dire à des taux inférieurs à l’inflation ! Ce qui veut dire que les préteurs payent pour prêter ! Et voici comment les taux d’intérêt de la dette portugaise sont tombés en séance à …. 0% pour deux ans. Grandiose ! En attendant la catastrophe, ils la préparent activement. L’argent tourne, va, vient, virevolte d’une position à l’autre et les tiques se gavent comme jamais. En plein au milieu de ses annonces catastrophistes, le patron de JP Morgan oublie de mentionner la participation active de son établissement à la « volatilité des cours » contre laquelle il met en garde… JP Morgan a battu cette année le record de profit de son histoire : 22 milliards de dollars ! Un chiffre en progression de 20% d’une année sur l’autre !   

C’est la cinquième année consécutive de records de bénéfices. Du coup, les 26 milliards d’amende infligés par l'État US à la banque au titre de divers scandales financiers sont épongés comme si cela ne comptait pas. Les faux frais de la triche, en quelque sorte. Mais trop c’est trop. Les arbres ne poussent pas jusqu’au ciel, dit le proverbe. Les profits spéculatifs ne peuvent s’amonceler sans cesse. Même la bourse de Shangaï et de Hong Kong progressent de 100% ! Mais plus de 1,7 millions de nouveaux comptes ont été ouverts par des particuliers de toutes sortes. Quel est le sang froid de tous ces gens ? Combien ont acheté leurs actions avec des emprunts ? Qui tiennent-ils par la main dans la pyramide des dettes et des avoirs ? Tel est le capitalisme de notre temps. S’il diffère par bien des aspects de celui du passé c’est aussi parce que le cycle des crises financière s’est sans cesse raccourci. Après la bombe de 2008 dans les subprimes, voici la nouvelle méga bombe sur sa rampe de lancement. Son nom n’est pas encore connu, ni la date exacte de la mise à feu. Mais son existence et sa dangerosité sont certaines et prochaines. 

Saine humiliation

Des dizaines de milliers de gens ont ressenti une humiliation médiatique extrêmement pédagogique de retour de la marche du 9 Avril. Pas un mot ni une image ici ou là, et pas davantage le lendemain dans les émissions des jaunes du service public. Leurs efforts, leur message, tout cela n’existe pas. On ne saurait mieux dire. Le hasard a, de plus, magnifiquement renforcé la démonstration. Les ondes étaient surchargées des aventures de la famille Le Pen. Il y a un lien entre ces deux faits. En effaçant la grève et les cortèges syndicaux, on annule leur effet d’entrainement possible et le retour de la question sociale sur le devant de la scène. En faisant du Le Pen à gros bouillon, on ramène tout à la centralité du Front national et au degré de racisme supportable et acceptable. L’antisémitisme non, l’apologie des collabos et la haine des musulmans : bof ! Bien sûr, la comédie familiale a tourné à l’opération de promotion de la madame si propre sur elle après trente ans à méditer sur les calembours pourris de Jean-Marie Le Pen. Qu’elle rompe avec l’antisémitisme à peine masqué du père fondateur et limite ses vindictes ethniques aux musulmans est un exercice tout à fait délicieux pour maintes oreilles dans la société comme dans les rédactions.

Car pour le reste des déclarations de Le Pen, notamment sur Pétain, la dame a un passé, elle aussi. Alexis Corbière le rappelle sur son blog : « en 2011, à la question du journal Haaretz : « Êtes-vous prête, aujourd’hui, à dénoncer le régime du maréchal Philippe Pétain et les crimes du fascisme français ? », la présidente du FN avait répondu : « Absolument pas ! (..) Je me refuse à dire du mal de mon pays. » Ce que les commentateurs homme et femmes troncs qui n’ont pas vu la marche syndicale mais qui pétaradent sur « la rupture familiale » se gardent bien de commenter. Il est vrai qu’ils ne savent rien du sujet, le plus souvent. Et ceux qui savent connaissent la musique à jouer. Thomas Legrand, l’homme qui demandait au Front de Gauche de me régler mon compte à propos de la Russie, exulte. Dans son éditorial, il clame que l’alliance est désormais possible entre le FN et L’UMP car naturellement, c’est l’antisémitisme qui bloquait tout, selon lui. Le reste est quantité négligeable, cela va de soi. Les gaullistes seront enchantés. Les musulmans aussi. Encore parle-t-on à cet instant de quelqu’un qui certes écrit dans « Lui » mais évite le mélange des genres. Peut-on en dire autant pour tous les illuminés médiatiques, que les figures du Front national déjantent ?

De quel homme politique parlerait-on comme le fait Tugdual Denis de « l’Express » à propos de Marion Maréchal Le Pen ? Je crois bien qu’elle ne lui a sans doute rien demandé de semblable. Surtout après qu’il ait déjà fait de l’argent en publiant un papier répugnant d’indignité « révélant » l’identité de son père biologique. Lisez et souvenez-vous que c’est censé être un journaliste qui vous informe et que vous avez en principe payé pour lire ça. « A l'arrière, la portière s'ouvre doucement, il fait un temps maussade, la lumière s'allume. Les contrastes favorisent tout, y compris celui du blond sur le gris. La nièce de Marine Le Pen porte des bottes montantes bleu-nuit assorties à la couleur de son jean bien coupé. Un chemisier blanc en tissu léger surmonte l'ensemble. Personne n'est tenu de goûter la peau très blanche, la raie sur le côté obligeant les longs cheveux à pendre d'un seul côté ou ce visage lupin. En revanche, rien ne sert de nier ce que l'œil impose : on ne voit qu'elle. » . Personne n’est « obligé de goûter », en effet, cette prose de caniche fasciné par les bottes, ni la muflerie, ni le machisme. Ni la fascination pour le mal et l’esthétique de l’extrême droite qui a déjà perdu tant d’esprits avant-guerre, dans le même registre.

Au total et pour finir, j’estime cependant qu’il y a un avantage pour nous à ce mépris pour notre marche du 9 avril : que plusieurs dizaines de milliers de personnes ont ainsi approfondi leur culture politique et mieux compris en quoi le système médiatique est la deuxième peau du système lui-même. Et ils ont mieux compris le rôle et le fonctionnement du « lepénisme médiatique ». Tout cela fortifie la base sur laquelle se construit l’avenir. Quelle que soit la suite des évènements dans notre pays, si tragique qu’elle soit du fait du rôle joué par la machine à bourrer les crânes, rien ne peut se faire sans l’existence d’une « opinion », d’une culture rénovée et bien ancré dans l’expérience de l’esprit critique. La nécessité d’un esprit critique et d’une culture d’a priori négatif à propos du système médiatique, d’une pratique du dévoilement des protections hallucinogène du système par son appareil de propagande est une des conditions pour refonder l’esprit civique. Bien sûr, tout cela est désolant du point de vue du fonctionnement d’une grande démocratie. Mais le temps des regrets est passé. À présent, davantage que jamais il faut faire de tout un matériau de combat. Si limité qu’en soit l’effet dans un premier temps, à la longue, dans la durée, ce travail paye, tête par tête ramenée au combat. La séparation sans colère ne cautérise jamais vraiment. La désaliénation est toujours une souffrance, qu’il s’agisse de rompre avec la cigarette ou avec son association de philatélistes. Pour séparer les esprits de l’église médiatique et de ses prêches, il faut que la rage fasse son travail. Sans haine ni violence. Juste comme un abrasif mental libérateur.  

Les sanctions anti-Russes sont illégales

Les sanctions prises par l'UE à l'encontre de la Russie sont maintenues. Pourquoi ? Pour s’assurer du respect de l’accord de Minsk, dit-on. Pourtant, les inquiétudes sur le respect de ces accords ne viennent pas de la Russie mais du gouvernement de Kiev, comme s’en est plaint la France très officiellement auprès des autorités ukrainiennes quand elles refusaient de retirer les armes lourdes de la zone démilitarisée. Et, par contre, l’aide à l’Ukraine n’est pas remise en cause ; au contraire, elle est accélérée. Mais quand bien même ! Ces sanctions mises en œuvre « par l’Europe » le sont en réalité contre le droit européen. En effet, des mesures de cette nature relèvent d’une décision prise au sein du Conseil des gouvernements, là où les nations sont représentées en tant que telles. C’est l’instance souveraine en dernier ressort dans l’Union européenne sur ce type de sujet. Les décisions doivent y être prises à l’unanimité. Or il n’y a pas d’unanimité pour ces sanctions. Ne serait-ce que parce que la Grèce y siège et qu’elle y est opposée, ce qu’a répété Alexis Tsipras. Mais ce n’est pas tout.

Plusieurs pays considèrent qu’elles ont des effets désastreux sur l'économie européenne dans la mesure où la Russie est conduite à changer de fournisseurs dans de nombreux domaines au profit notamment de pays de l’Amérique du sud et de l’Asie. Certains pays membres de l'UE ont donc demandé la levée de ces sanctions. En effet ils en souffrent davantage que n’en souffrira jamais la Russie. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a rappelé à ses collègues au cours d’une réunion des chefs de diplomatie des pays membres de l'UE à Bruxelles que les mesures punitives contre la Russie avaient déjà coûté 21 milliards d'euros à l'UE. D’autres se sont également exprimés. Il s’agit de l'Italie, de la Hongrie, de l'Espagne, de l'Autriche, de la Slovaquie et de Chypre. Le chef de la diplomatie italienne, M.Gentiloni, estime que la levée partielle des sanctions imposées à l'encontre de Moscou est nécessaire. En effet l'Italie figure parmi les pays les plus touchés par l'embargo russe sur les produits alimentaires. L'Autriche aussi s'inquiète. En décembre 2014, le chancelier fédéral autrichien Werner Faymann déclarait que « l'Union européenne n’est pas intéressée par la construction d'un mur entre l'UE et la Russie, et devrait être prête à lever les sanctions ». Dès mars 2014, Le chef du gouvernement Bulgare Plamen Orecharski avait souligné la réticence de son pays à sanctionner la Russie, déclarant « Avec quelques autres pays de l'Union européenne (UE), nous sommes parmi les moins intéressés par des sanctions ». En aout 2014, le Premier ministre slovaque, Robert Fico qualifiait les nouvelles sanctions de l’Union européenne contre la Russie d’« absurdes et contreproductives ». La Hongrie est, elle aussi, hostile aux sanctions contre la Russie. Le sulfureux Premier ministre crypto fasciste hongrois, Victor Orban, que l’UMP Joseph Daul, alors président du groupe de la droite au Parlement européen serrait sur son cœur sous les applaudissements des députés de la majorité, n’est pas en reste. « Les sanctions imposées par l'Occident, c'est à dire par nous-mêmes, dont le résultat inévitable était (les sanctions) russes, nous portent davantage préjudice qu'à la Russie », ajoutant : « En politique, cela s'appelle se tirer une balle dans le pied ». Chypre aussi s'oppose à cette politique. En août 2014, lors de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union européenne, le ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre Ioannis Kasoulides s'était déjà opposé à toute nouvelle sanction contre la Russie.

Le bilan est net. On est loin, très loin de l’unanimité au conseil des gouvernements. Par conséquent, en ce sens, les sanctions contre la Russie sont illégales du point de vue européen. Mais en juin prochain, la discussion reprend sur la levée des sanctions ou leur alourdissement. On peut donc pronostiquer une provocation armée avant la date de cette réunion, pour rallumer le brasier de la haine anti-Russe et de la main-mise sur ce qu’il faut bien appeler le nouveau protectorat ukrainien.

Mais, bien sûr, tous ces pays ne comptent pas dès que l’Allemagne a dit son mot. Surtout si les Français laissent faire, par peur de se faire gronder. Or, le gouvernement de madame Merkel est très intéressé par la mise en orbite de l’Ukraine autour de l’Europe. Une Ukraine débarrassée de l’influence des circuits productifs et commerciaux russes. Une Ukraine débarrassée de la combativité populaire et travaillant pour le système du made in Germany. C’est à dire à bas coûts salariaux. Actuellement, le salaire minimum Ukrainien est de cent euros mensuels. C’est-à-dire 30% moins cher qu’un salarié chinois. Une aubaine. Plusieurs millions de personnes travaillant à bas coût aux portes des usines d’assemblage allemandes, voilà la politique constante des gouvernements allemands depuis la décennie qui a suivi la chute du mur de Berlin. Ces gouvernements ont d’ailleurs expérimenté leurs méthodes en absorbant l’Allemagne de l’est. Toute l’Europe regardait soigneusement ailleurs pendant que s’effectuait l’annexion et le pillage. Vingt-cinq ans après, le salaire d’un Allemand de l’est n’est toujours pas celui d'un Allemand de l’ouest. Mais les machines qu’ils font fonctionner et les produits qu’ils réalisent sont de même niveau et parfois meilleur car les investissements sont plus récents. Dans cette veine, selon l’économiste Jacques Sapir, la mise sous tutelle de l’Ukraine représente dix à vingt ans de réserves humaines et de profits pour l’Allemagne vieillissante, asphyxiée par la baisse de sa population active et les exigences de ses retraités par capitalisation. L’Ukraine est donc soumise à l’application de la stratégie du choc.

Sous la surveillance du gouvernement Merkel est appliqué à ce pays la méthode qui a permis à Helmut Kohl d’annexer l’Allemagne de l’est comme la plus juteuse opération financière pour le capitalisme ouest-allemand depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Mais il faut beaucoup d’application pour que « la thérapie » soit appliquée avec succès. Surtout pour un pays comme l’Ukraine, si intimement lié à l’économie dominante du voisin. Et surtout pour un pays traversé par une révolution populaire. Car souvenons-nous qu’au point de départ la révolution place Maïdan est un mouvement populaire tourné contre les oligarques, la corruption et la vie chère. C’est un mouvement très marqué à gauche par son contenu social. Ce mouvement a été détourné pour devenir un coup d’État des ultra-nationalistes et des nazis locaux qui n’avaient au départ aucune légitimité dans le processus sinon la force armée qu’ils y ont introduite et l’usage qu’ils en ont fait, y compris contre diverses composantes du mouvement insurrectionnel. Toute proportion gardée, c’est un phénomène comparable à celui que l’on observe en France. Là aussi, un peuple agité par les grandes grèves de 1995 pour les retraites, le vote « non » pour le référendum sur la Constitution libérale européenne, se retrouve embarqué dans la querelle sur la viande hallal, le financement des mosquées et ainsi de suite, en même temps que lui est appliquée une politique de violence sociale. Jusqu’à ce que le Front national domine la scène et que la question sociale soit entièrement remplacée par la bouillie glauque de l’ethnicisme.

En Ukraine, tout le travail de base de la thérapie du choc est déjà opéré. Les violences ethniques ont saccagé le pays et semé une haine dans les populations qui a brisé tous les ressorts d’action sociale collective du peuple. Des pans larges et profonds de la société sont à la limite de la survie dans un cadre de « catastrophe humanitaire » comme disent les Grecs. En interdisant le Parti communiste, un signal a également été donné comme lors du massacre impuni d’une quarantaine de syndicalistes brulés vifs. La scène politique n’offre donc plus aucun débouché alternatif au libéralisme et à l’extrémisme ethnique. L’État de choc peut entrer dans une nouvelle phase.

La  rupture avec la Russie est insupportable par l‘économie ukrainienne actuelle. Elle vit donc sous perfusion de « l’aide internationale » qui est en réalité une machine à enclencher l’annexion de l’économie locale. On connaît. Le FMI est déjà sur place pour ça. Un mémorandum est signé comme avec la Grèce d’autrefois. Y sont prévues les mesures habituelles pour placer la population sous état de choc avec toutes sortes de privations qui mettent les gens en état de lutte permanente pour la survie individuelle. Mais évidemment, la cueillette des beaux morceaux est également dans le contrat. C’est ainsi que sont prévues des mesures de pillage légal sous forme de « privatisations » et ainsi de suite. La mise à l’écart récente de quelques oligarques qui avaient pris pied en profondeur dans le régime atteste d’une redistribution des prébendes en cours. Il va de soi que la place des bienfaiteurs internationaux devrait bouger. Avec une ministre des finances ukrainienne qui était, vingt-quatre heures avant sa nomination, une citoyenne des USA, on devine que la discussion doit être saine. De son côté, l’Union européenne accorde elle aussi des prêts sans que l’on entende les habituelles pleurnicheries et cris de rage de monsieur Schaüble, le ministre de l’économie allemand. Et pour cause. L’annexion est commencée.

L’aide européenne institue un droit de regard politique sur le gouvernement local. Déjà, deux votes dans ce sens sont intervenus au Parlement européen. Chacun mentionne l’exigence d’une vigoureuse lutte contre la corruption et diverses braves considérations de cet ordre. Mais la rapporteur de la motion avouait elle-même qu’aucun progrès n’avait été observé et que d’une façon générale, aucun contrôle n’ayant été effectué, tout cela restait purement déclaratif. On pense que dans les prochains mois, l’asphyxie de l’Ukraine devrait franchir plusieurs paliers. Le risque d’explosion populaire n’est pas exclu, cela va de soi. Mais l’encadrement idéologique a été renforcé. L’emprise des néo-nazis s’est étendue avec l’arrivée d’un de leur plus éminents dirigeants à la tête de l’administration du ministère de la Défense. On peut donc penser qu’en cas de durcissement des conflits internes au pays, l’exutoire nationaliste anti-Russe sera le ressort activé sans relâche.

Dans ce contexte, évidemment la politique de stigmatisation de la Russie joue un rôle clef. Il s’agit bien de délimiter un « eux et nous », méthode de l’inclusion/exclusion assez banale. Mais il ne s’agit pas que d’une manœuvre symbolique ou seulement d’un exutoire. Il s’agit pour finir de réorganiser tous les circuits commerciaux et productifs de ce pays vers l’Union européenne, et principalement évidemment vers l’Allemagne. On sait bien que l’Allemagne ne veut pas d’une guerre avec la Russie. Qui pourrait vouloir d’un tel crime contre l’humanité ? Elle intervient donc chaque fois que nécessaire pour empêcher que les choses n’aille trop loin. Mais elle reste la première bénéficiaire dans l’Union européenne de l’état de tension actuel. Et sans doute est-elle la seule dans cet ensemble. 

J’alerte. La volonté de paix est une ligne politique globale. Elle ne peut reposer sur la seule habileté de quelques négociateurs surgissant à l’improviste au cours d’une escalade comme ce fut le cas lorsque Hollande et Merkel se rendirent auprès de Poutine. Rien dans le paysage n’annonce une baisse des raisons de fond de la tension dans cette région. Les opinions publiques dans l’Union européenne sont conditionnées d’une manière irresponsable. J’ai lu un discours de l’ambassadeur russe en France, monsieur Orlov, devant l’association des anciens diplômés de Harvard (sic). J’en retiens un passage qui permet de regarder la scène telle qu’on la voit depuis le point de vue russe. Je pense qu’il y a de l’intérêt à connaître cet angle de vue pour comprendre les motivations de ceux qui sont montrés du doigt en ce moment d’une manière aussi peu conforme à nos intérêts bien compris.

« On me raconte que plus de six mille personnes civiles ont péri dans le conflit du Sud-Est de l'Ukraine. Mais on oublie de préciser que ces gens ont été tués par l'armée ukrainienne. On me raconte que ce conflit a fait des centaines de milliers de réfugiés. Ce que l'on ne dit pas c'est que la majorité écrasante d'entre eux se sont réfugiés en Russie. On me raconte que mon pays va d'ici au lendemain envahir la Pologne et les Républiques baltes pour ne s'arrêter, comme l'a prédit un général britannique, qu'au Portugal…C'est quoi ? Du délire paranoïaque ? Non. Cela s'appelle la guerre de l'information. Exalter la haine de la Russie. Créer l'image d'un ennemi. (…) 

La coïncidence ne paraît-t-elle pas bizarre, que les premiers à accuser la Russie de tous les torts sont les États qui, eux, n'arrêtaient pas ces dernières années de piétiner le droit international ? Ceux qui ont soutenu les séparatistes du Kosovo, qui ont bombardé Belgrade et amputé la Serbie de 20% de son territoire, et ceci, notons-le au passage, sans aucun référendum. Ceux qui ont inventé un faux prétexte pour envahir et puis pousser dans le bourbier de la guerre civile l'Irak. Ceux qui ont pactisé avec les islamistes radicaux, d'Al-Qaïda à l'Etat Islamique, pour leur faire la guerre après. Ceux qui ont aidé les "insurgés" à démembrer la Libye, désormais en proie du chaos et de la guerre civile. Ceux qui livrent des armes aux "insurgés" syriens, prétendant qui si le régime du Damas tombe, la démocratie s'installera à sa place, quoi qu'ils comprennent bien que ce ne sera pas la démocratie, mais le Daech. Et à part ça les prisons secrètes, les tortures, la surveillance globale…

Bref, "qui sont ces juges" ? La question reste rhétorique. Nous vivons dans un monde cynique. Depuis longtemps déjà les "deux poids deux mesures" sont devenu un trait inaliénable de la politique extérieure des États-Unis et de leurs satellites. La diabolisation de la Russie en Occident atteint une limite dangereuse. Les historiens font déjà des parallèles avec le début de la Première Guerre Mondiale, parlent d'une ambiance "d'avant-guerre". Vraiment, on a l'impression que quelqu'un est en train de préparer l'opinion publique à la guerre contre la Russie, comme avant on la préparait à l'agression en Serbie, en Irak, en Libye… Mais c'est la perte complète du sentiment de réalité. L'oubli total des leçons de l'Histoire.

Je ne cherche à effrayer personne, mais la guerre contre la Russie ce serait la fin de l'humanité. Et au nom de quoi ? Peut-être pour les nationalistes ukrainiens qui ont pris le pouvoir à Kiev, qui terrorisent la population russe et glorifient les collabos nazis, qui ont ruiné l'économie ukrainienne et vivent sous perfusion financière européenne ? Peut-être qu'il est temps de se raviser ? D'arrêter cette "spirale de la folie" comme l'a appelé Jean-Pierre Chevènement, avant qu'il ne soit trop tard ? »


46 commentaires à “La reprise c’est la re-crise”
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  1. Denis Reboul dit :

    Bonjour camarade,
    Et oui, les crises financières sont cycliques et se succèdent de plus en plus rapidement, dans les discours euphoriques des experts chiens de garde. Mais tout notre combat aujourd'hui passe par le soutien à la Grèce qui a ouvert une brèche que l'on ne doit à aucun prix laisser se refermer. Ce serait le couvercle du tombeau qui se scellerait sur nos têtes. La Grèce est le point d'appui et le levier d'Archimède !
    Amitiés militantes

  2. marianne31 dit :

    «Pour séparer les esprits de l’église médiatique et de ses prêches, il faut que la rage fasse son travail. Sans haine ni violence. Juste comme un abrasif mental libérateur»

    Les gens savent désormais que les médias ne veulent pas parler de la révolte populaire et ils finiront par connaitre la colère face au mensonge et a l'injustice. C'est exactement ça, je ressens une grande colère ce matin après avoir entendu les élucubrations de Philippe Val qui soutient que la gauche "radicale" c'est pareil que l'extrème droite. Pareil parce que ce sont les mêmes mots employés par les uns et par les autres. Quand on entend de telles bêtises, on a envie de hurler ! Mais heureusement vous faites depuis si longtemps déjà, ce travail d'éducation qui consiste a déchiffrer ce que racontent les médias et ce que raconte le FN. Nous, nous savons que les capitalistes se sont toujours servis de l'extrême droite, l'ennemi de la gauche, la vraie qui pour nous combattre utilisent nos mots pour semer la pagaille. De quoi a t il peur Philippe Val ? On le sait tous. La fin du pouvoir exclusif des "élites" et des 1% qui se gavent sur notre dos.

  3. JeanLouis dit :

    Billet lumineux cher JL Mélenchon. Je suggère à ceux qui peuvent être intéressés par la compréhension des mécanismes du capitalisme financier, des revenus indécents donnée par des nord américains pour des nord américains de lire le bouquin "les Milliardaires, comment les riches nuisent à l'économie", publiés par les éditions Lux, les essayistes canadiens Linda McQuaig et Neil Brooks.
    En ce qui concerne la saga Le Pen je pense qu'il s'agit simplement de l'action de dédiabolisation de la fille qui continue. Et je suis curieux de voir comment maintenant les "programmes du FN et de l'UMP" vont se rapprocher, sur la retraite à 60 ans par exemple ou sur l'Europe !
    J'ai connu l'Ukraine, enfin Kiev, professionnellement avant la révolution orange, comme la Hongrie d'ailleurs et je peux vous dire que beaucoup de mes interlocuteurs regrettaient l'URSS et le communisme de cette époque, malgré tous ses défauts.

  4. tachyon dit :

    Le lien pour la déclaration complète de Orlov est ici.

  5. Lionel Debraye dit :

    Magnifique billet didactique sur le crise qui vient et la guerre qui s'annonce. Il y a fort à craindre que la concomitance des deux va mettre le feu à la plaine comme par deux fois, déjà, au cours du siècle dernier.
    Cela dit, je suis fier d'en être le premier lecteur et le premier commentateur.

  6. TiTom dit :

    "Saine humiliation" mais fière d'en être. Oui, "...il faut que la rage fasse son travail. Sans haine ni violence..." A chacun son libre-arbitre, ne serait-ce que pour justifier le bien-fondé de sa courte Vie d'Humain sur cette terre l'individu doit prendre son destin en main pour converger ensemble vers "du meilleur". Les choses simples ne sont pas pour autant superficielles, aussi à propos de main, je suis heureuse d'avoir le souvenir de la tienne, ferme et chaleureuse, en plein accord avec tes mots, avec les idées que tu nous proposes et que tu défends avec passion autant dans un bain de foule, dans un meeting que dans tes écrits. L'écoute que tu portes aux gens qui te croisent reflète le respect que tu as du monde du travail. En attendant ton prochain livre, je me nourris de ce blog riche de réflexions et d'infos. Un grand Merci Jean-Luc.

  7. semons la concorde dit :

    Merci pour ce billet si documenté et si explicite. J'avoue que certains jours, on se demande sur quelle planète on habite. En fait, on ne le sait que trop bien, on habite la planète de la gabegie mondialisée, organisée par les banquiers. Que ces criminels soient encore couverts par l'oligarchie politique, médiatique et judiciaire est proprement incroyable. Il est très urgent de préparer une nouvelle constitution et je suis très inquiète de ne rien voir de construit sur le site du m6r. J'appelle de mes voeux un projet (ou plusieurs projets alternatifs) construits sur la notion de bien commun utile à l'humanité toute entière. La monnaie doit en faire partie, elle est un outil d'échange et elle ne doit pas être détournée de ce rôle. Mais aussi l'air, l'eau, la terre, le réchauffement climatique, l'énergie, tout doit être abordé. Nous ne sommes que des passants sur cette terre. Accumuler des biens est un non-sens. Un usage sécurisé et justement partagé suffit. Je viens de lire "Sacrée croissance !" de M-Monique Robin. C'est une mine de projets alternatifs qui pourraient nous inspirer. Le film du même nom produit par Arte peut se voir sur Youtube.

  8. jorie dit :

    Brillante analyse de Jean-Luc. Juste un bémol, ne parlez pas "d'annexion" d'allemagne de l'Est. Ce pays voulait se réunifier. Bien sûr, la suite n'a pas été forcément juste, mais aucun Allemand ne regrettera cette "réunification". L'effondrement du bloc soviétique était inévitable, il se devait d'imploser surtout après Tchernobyl qui a ruiné la ressource alimentaire. Par contre, oui, cette énorme déstabilisation a fait croire aux USA que leur hyperpuissance était légitime, que le néolibéralisme allait assurer le bonheur des peuples et nous commençons à voir que c'est d'une égale imposture. l'Allemagne grande puissance, la Russie souhaitant à juste titre qu'on la respecte comme puissance régionale et qui oppose un frein à ce délire occidental organisé contre elle, les USA et leur fausse monnaie, l'Europe dictamolle atlantiste, aux mains des lobbies bancaires. La Grèce qui dit "non" avec fierté et solitude. La France qui "dort" avec des contrepouvoirs qui n'en sont plus et des leurres balancés au peuple et le mépris total de ses manifestations. Vous êtes là pour rectifier ce tir groupé et faire appel à l'intelligence. Merci.

  9. CEVENNES 30 dit :

    "...ce sont les titres de dette d'Etat les plus recherchés parce que se sont les plus sûrs..."

    La Suisse a émis un emprunt sur 10 ans assorti d'un rendement de -0.055%. Pour l'Allemagne le rendement d'une cession à 5 ans est ressorti à -0.08%. Cette situation est bien provisoire, la hausse des taux aux USA toujours retardée mais toujours à l'ordre du jour entrainera un retournement de conjoncture qui aboutira à une crise obligataire importante.
    Ukraine, Juncker a annoncé le 8 janvier le déblocage de 1.8 Milliard d'Euros d'aide au gouvernement de Kiev. Dans le même temps Kiev a nommé le 6 avril Dmitriy Yarosh au poste de conseiller du chef de l'Etat major militaire. Yarosh est le chef de la milice paramilitaire néo-nazie et antisémite "Pravyi Sektor". Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international auprès d'Interpol depuis le 25 juillet 2014. Que fait notre gouvernement ? Une lettre a été adressée aux 577 députés français pour déposer une motion de censure contre le gouvernement Valls pour sanctionner la politique de la France vis à vis de l'Ukraine. Quelle sera la réponse des députés Front de gauche à cette initiative ? Cordialement

  10. le Prolo du Biolo dit :

    @Jorie
    "Aucun Allemand ne regrettera cette réunification"

    En êtres-vous si certaine ? Ceux qui bénéficiaient de l'accès gratuit aux soins de santé, de loyers très bas, d'un accès facile à la culture, de secours populaires en cas de difficulté, etc. et qui se retrouvent aujourd'hui jetés à la rue comme de vulgaires kleenex commencent pourtant à réfléchir très sérieusement aux avantages et inconvénients comparés des deux époques.

  11. Georges ROULLIER dit :

    Soyons réalistes, battons-nous pour la paix ! La saga Le Pen est une farce pour engranger plus de voix au bénéfice de la petite héritière de la dynastie qui se présentera sur la PACA. Plus que jamais consolidons notre résistance.

  12. meyer dit :

    Merci Jean-Luc de la clarté de vos informations sur ce blog, tout cela n'est pas bien réconfortant, mais les têtes dures ne lâchent rien. Salut fraternel.

  13. Caliban dit :

    Merci pour cet article. Le non respect du Droit international n'est pas une nouveauté, mais à présent la loi du plus fort n'a pas de contrepartie. Les pays de l'UE n'ont plus aucun poids face aux Etats-Unis. Il ne manquerait plus que la France et le RU cèdent leur droit de veto du Conseil de sécurité, et là c'est open bar pour les Yankees !

  14. Skyward dit :

    Bonjour,
    Voyons également les commémorations de la fin de la seconde guerre mondiale où le mal-amour est déclaré méchament et au mépris dangereux du respect de cette leçon importante de l'histoire, 70 ans après. La libération des camps d'extermination en Pologne, où les Russes ne sont pas invités, alors qu'ils ont été un acteur majeur, et la commémoration récente de la victoire du front de l'Est, commémoré par les Russes mais boudés par les européens. Voir pour cela tous les articles sur ces commémorations depuis juin 2014 jusqu'à récemment pour ce qui concerne les front Est. Cela m'indique une défiance dangereuse à l'égard des Russes, qui rappellons-le une ixième fois, ont perdu beaucoup plus de soldats dans la libération de l'Europe, 12 millions à ma connaissance, que les américains qui sont venus cueillir le gâteau tout prêt. Qui se fiche de la tête de qui ? Gardons l'oeil ! Avec toute ma fois militante.

  15. nicolas musicien dit :

    Merci cher Monsieur Mélenchon pour votre lecture de notre monde et votre capacité à me la rendre si lisible. Merci d'être là, de ne rien lâcher, d'encaisser les coups et de garder la même ferveur à nous aider à continuer le combat.

  16. eric grégoire dit :

    Bonjour,
    Merci pour ce post, à vrai dire un des rares écrits intelligibles avec le Monde diplomatique à se mettre sous la dent ces derniers temps, en ce qui concerne les mouvements de politique interne et étrangère, depuis un certain temps le vent tourne, et les enfumages récents, ne peuvent nous faire prendre des vessies pour des lanternes. A vous lire bientôt.

  17. Jean-François91 dit :

    @8 jorie
    Il y a bel et bien eu annexion. Les protestataires de la RDA ont été rapidement mis au placard et l'intégralité du système de propriété sociale et de droits sociaux a été éradiquée, pour le plus grand bénéfice d'entreprises de la RFA. Avec l'aide massive de la CDU de RFA, la CDU de l'est (qui participait à la coalition gouvernementale en RDA) a aidé à gober les promesses de Kohl, toutes trahies. L'ensemble de l'industrie a été démantelé. Toutes les institutions de la RFA ont été plaquées sur les nouveaux Länder. Aucun referendum n'a eu lieu. Et la "loi fondamentale" de la RFA, censément « provisoire jusqu'à l'unité allemande » n'a jamais été rediscutée ni soumise au peuple réunifié.
    L'histoire dorée, que nos médias recopient de la presse-système allemande, est mise en cause dans beaucoup de livres allemands jamais traduits. Les publications proches de Die Linke ne sont ni traduites ni commentées en France. Il faudra lire le livre très documenté de Vladimiro Giacché, Anschluss : l’annexion de la RDA. L’unification de l’Allemagne et l’avenir de l’Europe. Il comporte une riche bibliographie.

  18. ab dit :

    La collectivité devrait permettre à quiconque de vivre en paix et sans l'inquiétude de trouver de l'argent pour subvenir à ses besoins vitaux basiques. Une fois que cette condition est achevée, on peut s'intéresser à la question du travail. Mais tant qu'elle ne l'est pas, parler du travail n'a aucun sens pour l'individu vivant dans la société.

  19. Beaujean dit :

    Hélas, pas de Mélenchon au Parlement français pour porter haut et fort ce genre de discours. A l'égal d'une Sarah Wagenknecht, co-présidente de Die Linke au Bundestag. Tu aurais pu y livrer ces analyses indispensables et, même minoré par les médias dominants, on les aurait entendues.

  20. loulou63 dit :

    Les banquiers allemands n'apparaissent pas comme les plus mauvais d'Europe dans le livre noir des banques qui vient d'être publié par Attac et Basta (éditions LLL) mais comme les plus prudentes. Pendant que le système bancaire français est le plus dangereux du monde avec 4 banques systémiques qui contrôlent la majeure partie de l'activité bancaire française, l'Allemagne n'en a qu'une seule. Des banques systémiques sont des banques qui provoquent une catastrophe générale si elles s'écroulent, too big too fail. Selon l'indicateur SRisk qui mesure le risque systémique la France est le pays dont le SRisk est le plus élevé deux fois supérieur à celui de l'Allemagne.

  21. Nath thalie dit :

    Bonjour
    Pour moi la Grèce n'a pas le choix, ou plutôt l'Union européenne ne lui laisse pas le choix. Soit le Grèce se plie à la demande de l’Europe et c'est tout le peuple grec qui est bafoué. Soit elle sort de l’Europe pour être en adéquation avec le dernier vote. Car il s'agit bien ici de tenir la dragée haute à tout un peuple (encore), pliez ou mourrez, voilà le message.
    Quant à la finance celle-ci n'a pas fini de nous enterrer, nous sommes gênants nous les Français considérés comme romantiques, voire complètement décalés (et d'un autre temps) avec nos acquis sociaux. Voilà ce que répètent à longueur de journée les médias, nos médias. Nous n'en avons pas fini avec le mal, la curée vient juste de commencer.

  22. RIVOALLAND dit :

    A chaque fois le plaisir est renouvelé de vous lire cher Jean Luc. La clarté et l'intelligence avec laquelle vos billets sont rédigés sont rassurantes quand, parfois, comme cela doit vous arriver aussi, on a le sentiment d'être seul à penser et voir les choses et les événements comme cela ! Vous prenez les coups comme nous et avec nous. Vous êtes bien le seul à nous le faire savoir et c'est rassurant. Un humain qui vit et réagit en humain. Ouf ! Qu'est-ce que ça fait comme bien. Merci de continuer encore à essayer de montrer à votre prochain que la politique serait grandie et plus simple si elle (re)devenait humaine. On rame avec vous !

  23. ROLLAND dit :

    Comparaison n'est pas raison, mais à lire ce blog, on pourrait penser que le gouvernement allemand d'aujourd'hui réalise "pacifiquement", mais avec toute la violence sociale dont les puissants ne parlent jamais, l'un des objectifs de la "Grande Allemagne éternelle", l'asservissement économique des classes populaires ukrainiennes qui n'ont que la vente de leur force de travail pour obtenir de leurs exploiteurs le salaire nécessaire à la reproduction de leur force de travail. 100 euros, vous dites ? Gattaz en rêve, Merkel le fait ! Dans sa jeunesse elle a dû lire "salaires, prix et profits" de Marx, non ?
    Proposition pour une réforme démocratique du collège : en rendre la lecture obligatoire.

  24. loulou63 dit :

    Je complète mon propos toujours à partir du "Livre noir des banques". Les banques allemandes sont moins orientées vers les activités de banque d'investissement que les 4 grandes banques françaises, ou si vous voulez, elles ne spéculent pas sur les marchés autant que BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE, et c'est ce qui les rends moins fragiles, sauf la Deutsche Bank qui est la seule banque allemande systémique (qui ne peut pas faillir sans faire tout sombrer et donc il faut les empêcher de faillir quel qu'ensoit le coût). Quand Jean-Luc parle de "nuls sans habileté" je trouve que ces qualificatifs ne sont pas judicieux à la situation présente, toujours d'après "livre noir des banques". De même Jean-Luc dit que 80% des établissements bancaires allemands sont hors contrôle du système d’union bancaire européen, là encore le "Livre noir des banques" voit cette union bancaire comme un pas supplémentaire dans la régression démocratique de l'Union Européenne dans la mesure où c'est la BCE est le superviseur unique de cette union. Le fait de ne pas rentrer dans cette union serait plutôt la preuve d'une bonne appréciation de la situation.

  25. OPTIMIST dit :

    "Mieux vaut une bonne révolution qu'une guerre larvée" (ce n'est pas de moi)
    Révolution. Que tout accord politique ou électoral d'une des composantes du Front de Gauche avec les Solfériniens et ses complices cesse sur le champ, que nous affirmions notre position claire de sortir de cet Euro et de cette Europe des marchands, nous libérant de son cortège austéritaire et de misère, que nous soyons à l'initiative et décidions d'une véritable coopération entre tous les peuples avec une monnaie d'échange équitable, respectueuse des intérêts réciproques et que chacun d'entre nous ait un statut d'associé de notre nouvelle économie coopérative.
    Guerre larvée. C'est celle actuelle qui nous tue à petit feu (la grenouille dans le bocal réchauffé d'un degré par jour), guerre que nos possédants n'ont pu gagner par les armes mais plus terrible aujourd'hui, parce que plus sournoise, moins voyante, qui n'aligne plus ses morts mais fabrique et accentue la pauvreté de notre peuple. Nous sommes tous concernés.

  26. JCH dit :

    Jean-Luc, tu as presque toujours des analyses au scapel très justes. Sais-tu que la démocratie est l'application de notre devise Républicaine ? Puisse t-elle gagner les cœurs avec toi, avec nous.
    Bien à toi.

  27. Jean dit :

    D'accord sur les politiques économique et nationale, mais pas d'accord sur la politique extérieure, en particulier sur l'Ukraine, envers qui la Russie s'était engagée il y a vingt ans (avec États-Unis d'Amérique et Royaume Uni, par le mémorandum de Budapest (qui prévaut largement sur les accords de Minsk) à respecter les frontières, contre son désarmement nucléaire. Rien que pour son coup d'état en Crimée, la Russie viole sa signature et mérite des sanctions, y compris des Allemands et même si cela devrait "avoir des effets désastreux sur l'économie européenne".
    Il est évident que nous ne sommes pas exempts de reproches sur d'autres terrains où nous n'avons toutefois pas toujours suivi nos "alliés" mais, à toujours privilégier le rapport de forces ou la ploutocratie (ce qui n'est pas souvent votre cas) contre le droit international ou l'indépendance des peuples, nous ne faisons qu'exacerber cette spirale de l'amalgame et de cette guerre (froide pour nous, sauf en quelques occasions où des fanatiques viennent assassiner chez nous) mais qui tue encore et toujours.

  28. oberon dit :

    "Pas un mot ni une image ici ou là, et pas davantage le lendemain dans les émissions des jaunes du service public."

    C'est exact, les manifs passent inaperçues dans les grands médias, services publics d'information inclus. On aura beau se plaindre, gémir, hurler, cela ne changera pas. Pour se faire voir, parler de nous ? Il faut manifester devant le siège de France Télévision, celui de TF1.

  29. Daneel dit :

    @Jean
    Tu te trompes complètement sur ta vision ukrainienne cher ami. Le mémorendum de Budapest a été rendu caduque suite au renversement par l'OTAN (et par la force des bras des groupes néo-fascistes et nazis ukrainiens) d'un président élu, bien que corrompu, juste car il n'était pas "ouvert" à l'idée d'être sous l'emprise de cet organisme belliciste et qu'il ne voulait pas l'austérité demandée par l'UE et avait préféré conserver des bonnes relations avec le grand frère russe. Il suffit de jeter un coup d’œil sur ce que fait l'OTAN depuis la fin de l'URSS. A partir de là, tout ce que les russes ont fait c'est d'essayer de sauver les meubles. Ce n'est pourtant pas trop compliqué à voir non?

  30. reneegate dit :

    Ce billet est excellent et très sombre. Il faudra répondre au commentaire précédent (@27-jean) consternant que la république indépendante de Crimée n'a pas été consultée lors de l'éclatement de l'URSS et qu'elle vient de le faire avec un référendum populaire. Quiconque peut de plus constater l’unanimité du peuple de Crimée, heureux de rejoindre la Russie qu'ils considèrent comme leur patrie. Je suis donc aussi sombre que vous car de la même façon, un de vos lecteurs peut tenir ce genre de raisonnement stéréotypé, des soutiens à la Russie (les brigandes) chantent des paroles stigmatisant les "bronzés". Il va être de plus en plus difficile de nous retrouver ensemble car il y a énormément de faux drapeaux et quand on essaie d'obtenir depuis presque 6 mois le droit de toucher le RSA, imaginez le moral. A vous lire encore.

  31. Jean dit :

    @Daneel, merci pour cette contradiction qui vaut mieux que les guerres et toutes leurs menaces.
    Il y a tout de même eu un accord de l'ancien président, puis des élections et, s'il n'y avait pas eu cet assaut de l'hôtel de ville de Sébastopol, les combats de milices lourdement armées(et pas seulement en pillant les casernes) et la sécession de provinces curieusement frontalières de la Russie, il est probable que beaucoup d'Ukrainiens auraient approuvé leur nouveaux régime et président.
    "Sauver les meubles" ne consiste pas s'emparer de ceux de ses voisins. Quant à attribuer à l'OTAN tous les torts, peut-être le sort de nombreux pays de l'Est aurait été différent s'il avait pu intervenir avant que l'Union Soviétique ne s'accapare tous ses voisins après la seconde guerre mondiale, sous prétexte de dénazification ou non (les anciens prétextes sont tenaces).

  32. step dit :

    @jean
    "Il y a tout de même eu un accord de l'ancien président"
    Accord immédiatement rendu caduque puisque l'arrêt des démonstrations de force dans la rue n'a pas eu lieu et qu'il a été déposé. Or cet accord prévoyait des élections, et la permanence institutionnelle via son maintien au pouvoir jusque là. C'est malheureusement toute la valeur que l'on peut donner à la "parole occidentale".
    "Il est probable que beaucoup d'Ukrainiens auraient approuvé leur nouveaux régime et président."
    Inexact. Le changement politique n'est absolument pas patent sur les années qui ont précédé Maidan. L'ouest est pro-Maidan, l'Est est pro parti des régions avec des clivages à 90/10% des deux cotés. Or la démographie de l'Ukraine fait que l'est l'emporte sur l'ouest. L'est a fait sécession quand ces derniers ont vu des bandes de "punisseurs" (c'est le terme employé la bas) organiser des ratonades chez eux. Le cas de la Crimée est spécifique, j'y viens.
    "Sauver les meubles" ne consiste pas s'emparer de ceux de ses voisins".
    Vous ne savez pas à quel point votre phrase est exacte. L'OTAN avait d'ailleurs assuré qu'elle ne profiterait pas de la restructuration...

  33. SLPLT dit :

    Sur les conséquences locales de l'économie réelle asphyxiée, un exemple concret, local.

  34. educpop dit :

    C'est le billet le plus sombre que Jean-Luc Mélenchon ait écrit, on croit entendre sonner le glas. L'effondrement d'un système n'a pas que des conséquences prévisibles, il entraîne l'émergence des pires réactions de la part de ceux qui ont faim et que nul attachement aux valeurs de la république empêche de prendre ce dont ils ont besoin ou de détruire ce qui les énerve. Peut-être que le machiavélisme réactionnaire va jusqu'à mettre en scène une situation où la moitié des pauvres s'élimineront entre eux, pour ne laisser la place qu'à une espèce productive. Pour le système actuel, il y a beaucoup d'inutiles qui coûtent cher.

  35. Qualifier des banquiers de prudents n'a de sens que dans un système de valeurs qui tient toujours. Il est prudent de placer son argent sur un livret A plutôt que dans des actions, mais cette prudence n'a pas empêché les Chypriotes de se voir confisquer leurs intérêts en 2013. Quand on parle des banques, on ne parle pas de petits épargnants, mais d'organismes qui font partie de la machine à concentrer les richesses et dont la prudence dans leurs choix ne remet pas en cause la participation à la gigantesque cavalerie (ou pyramide, comme on veut) dont tout le monde sait pourtant qu'elle finit par s'arrêter un jour. Pour le dire autrement, les banques allemandes sont peut-être prudentes en apparence, mais que vaut cette prudence quand on sait que les actifs toxiques de HRE, par exemple, sont cantonnés dans une structure ad hoc depuis 2009 ? En d'autres termes, la poussière est sous le tapis. On ne voit plus la partie la plus fragile de la pyramide, mais on continue à l'étendre par ailleurs. Le terme prudence, en matière financière, n'a plus aucun sens.

  36. Esperanza dit :

    Merci mille fois d'avoir mis en ligne l'intervention de cette députée allemande.

  37. Quintavalle dit :

    "Mais où aller placer ces masses d’argent ailleurs que dans la bulle ? Car dans la vie réelle, le champ se rétrécit a vue d’œil."

    Oui, et encore une fois, la militarisation de l'économie suit la militarisation des "débouchés". Le capitalisme de nos petits enfants ne peut pas être autre chose que celui de nos grands parents, un processus guerrier exterminateur. Jaurès est vraiment d'actualité ! Merci pour ce "billet le plus lucide" qu'on attendait.

  38. Invisible dit :

    Merci aussi pour la vidéo du 9 avril. Comment ne pas en déduire que le FN est préposé à attirer ailleurs l'attention ?

  39. marco polo dit :

    J'avais écrit bravo à la députée allemande de Die Linke pour son discours courageux au Bundestag, mettant au pied du mur le gouvernement Merkel devant ses responsabilités politques nationales et internationales. Je pense que c'est extrêment important de montrer qu'en Allemagne des forces résistent et agissent entre autre pour la paix. Je veux aussi montrer que de l'autre côté de la Grande eau, un homme a pu s'exprimer, Raul Castro Ruz au VIIème Sommet des Amériques, pour la première fois. [...] Quelle victoire pour la paix même si les propos étatsuniens ne sont pas dénués d'arrières-pensées !

  40. JeanLouis dit :

    Bravo pour votre tribune sur l'écosocialisme et la tentative d'appropriation par le PS. A la liste des projets anti écologique du PS, vous auriez pu aussi ajouter la relance des constructions d'autoroutes depuis le soi disant accord avec les compagnies d'autoroute. Ceci étant comment faire pour démasquer cette entourloupe ?

  41. barré dit :

    Je pense que les prochaines manif, il ne faut plus les faire dans la rue mais directement dans les médias puisqu'ils ne font plus leur travail d'information. Faisons le à leur place.

  42. marco polo dit :

    @ barré
    oui, encercler la maison ronde et tourner autour, ce serait une manif à faire ! Pour faire tourner en bourriques les députés qui votent la loi Macron, on pourrait faire la même autour de l'Assemblée nationale !

  43. Invisible dit :

    La vidéo de la députée allemande Sahra Wagenknecht, vice-présidente de Die Linke nous montre qu'une gauche européenne existe qui parle le même langage que nous, qui pense comme nous. Les gens sérieux c'est nous, hélas, et c'est pourquoi on les entend ricaner, les Merkel et consort. Eux se donnent des allures de sérieux mais font exactement n'importe quoi, au coup par coup, dans un entre-soi des hautes sphères de décision qui ont pris pour habitude la prédation capitaliste. Eux ont les moyens de voyager, se rencontrer, avoir des interprètes, s'entendre. Pour nous c'est plus difficile d'avoir le sentiment de l'internationalisme. Pourtant, il faudrait. Organiser des jumelages. Les dirigeants côtoient les gros industriels et vivent dans le même monde. Conclusion, ils ne sont pas l'émanation des populations laborieuses ou chômeuses ou précaires.

  44. EyesShot dit :

    Reprise de quoi ? Des bénéfice boursier ? Pour reprendre l'analyse de la presse suisse actuellement la BCE injecte massivement des euro via le rachat d'obligation pour rendre attractif les entreprises européennes. Au jeu de la planche à billet et à la génération de la monnaie de singe, voulons nous concurrencer les USA spécialiste de ce sport et participer à la création de bulle monétaire ? Au lieu de s'attaquer au vrai problème qui plombe l'économie, c'est à dire la concurrence déloyale à l'aide du recours à de la main d'oeuvre esclave ou presque, du travail des enfants (300m dans le monde), de la vente de produit de contre-façon, on nous vend quoi ? Un modèle néo-liberal qui à tout sauf une essence républicaine. Car oui, le terme républicain est galvaudé dans les médias et par les politique.

  45. PIETRON dit :

    Le plus grave c'est que le paravent de l'UE telle qu'elle est construite donne toute latitude au gouvernement allemand d'ériger "son capitalisme impérialiste". La position géopolitique que l'Allemagne occupe lui donne un avantage économique au sens où toute ébullition de ce coté là de l'Europe centrale ou de l'Est lui permet de s'ériger en "médiatrice intéressée" et de faire augmenter le taux de profit de ses multinationales à moindres frais, les forces de travail dans ces coins là valent une bouchée de pain. Reste à savoir comment se sortir majoritairement de ce bourbier capitaliste mondialisé. Comment attirer les populations vers une alternative excluant toute ambition personnelle, toute union brumeuse, toute "professionnalisation" de la pratique politique ?
    Cela peut passer par des institutions totalement réorientées vers l’intérêt général. Mais cet intérêt général ne pourra faire l'économie d'un combat de classe qui aujourd'hui ne fait rage qu'issu des dominants politico-financiers. Le combat de classe (salaires, socialisations, fiscalité) est indépassable pour celles et ceux qui aspirent au changement réel.

  46. julie dit :

    Très émue de pouvoir enfin partager ce discours d'une très grande figure de la gauche allemande avec vous. Et quelle amertume de ne pas avoir de voix pareilles au sein de l'Assemblée. Regardez bien la mine de Merkel, le mépris affiché de son voisin, l’équivalent de notre roi du pédalo !


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