09avr 15

Après la rue, la suite ?

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Pour les médias, la seule info du jour, de la semaine, du mois, c’est évidemment la famille Le Pen. Il faudrait presque que s’excusent d’exister les milliers de gens qui ont sacrifié une journée de salaire et dépensé tant de temps et d’énergie pour réussir cette grande marche à Paris et en Province. Le pays médiatique et le pays social fonctionnent davantage que jamais comme deux réalités strictement séparées. Je fais un petit post pour clore cette journée.

Ce grand soleil et cette manifestation interminable ont fonctionné comme une grande respiration. Souvent joyeuse, toujours rageuse, la marche déroulait ses cortèges d’abord denses puis en accordéon quand passaient les cortèges qui avaient attendus trois ou quatre heures le moment de démarrer. Je suis resté moi aussi  trois ou quatre heures sur mon bout de trottoir à saluer les syndicalistes, à bavarder ici ou là pour me faire raconter les situations locales ou donner mon avis sur des sujets à propos desquels on m’interpellait. Je ne cache pas que l’accueil très amical m’a beaucoup touché et parfois même bien ému. Je ne compte pas revenir sur tous ces échanges à cet instant quoique comme par le passé tout ce qui s’est dit me fait réfléchir et chercher à savoir plus avant.

Mais après avoir discuté avec des femmes et des hommes de divers secteurs de la santé, j’ai pu prendre la mesure de la détresse des gens au travail dans ce domaine jusqu’à l’épuisement de leurs forces, de leur alerte sur les risques dorénavant encourus du fait du délabrement, des sous-effectifs et de la vision grossière de l’hôpital sous l’angle de sa seule rentabilité.

Une autre question m’a marqué. Il s’agit de la souffrance psychologique au travail. Et ceci dans une direction bien précise. Il s’agit de tous les postes de travail en sous-effectif ou surcharge où les gens savent qu’ils ne pourront pas bien faire ce qu’ils ont à faire. Car tout le monde prend à cœur ce qu’il fait, même si la tâche est rude ou même rebutante. Et savoir qu’on fera mal avant même d’avoir commencé est démotivant en même temps que très intimement déstabilisant. Bref, ces problèmes tous mis bout à bout sont le non-dit, non montré de notre époque. Depuis janvier l’actualité ce sont les catastrophes et les histoires de religion qui tiennent le dessus du panier médiatique. C’est comme si aucun fait social et rien de la vie réelle n’existait plus. Pendant quelques heures, le pays concret était là dans la rue pour parler de la vie réelle. Avec le soleil, c’était comme une sorte de résurrection. On apprend que les syndicats qui ont appelé à cette journée de grève interprofessionnelle se revoient pour décider de la suite de l’action contre la loi Macron. Le principe d’unité semble l’emporter. Tant mieux. La brèche ouverte peut s’élargir.

Hollande reçoit Gattaz le jour de la manifestation !

Pendant que les salariés marchaient dans les rues, le président qu’ils ont élu recevait les dirigeants des syndicats patronaux pour leur confirmer leur prochain nouveau gavage. Un bon résumé de l’imposture qu’est devenu ce quinquennat. La veille, Valls s’est moqué du monde en discourant : « les Français veulent de l’efficacité, nous avons entendu leur message : le mouvement de réforme doit s’amplifier ». Voilà qui est dit : l’abstention, le vote d’extrême droite la déculottée du PS avait un sens : exiger davantage de cadeaux au MEDEF. Limpide. Au passage, l’homme pressé ne dira pas quel aveu d’échec est son nouveau plan pour l’investissement !

Encore deux milliards et demi « d’allégements » d’impôts pour les entreprises qui investiront d’ici douze mois. Ah bon ? Mais on croyait que le CICE, cette pompe à fric, et les 40 milliards déjà offerts étaient destinés à favoriser l’investissement ! Nouvelle preuve que ce plan ne valait rien. Quant à ces nouveaux cadeaux fiscaux, qui va les payer ? Comme le budget doit rester dans le cadre des ordres de Bruxelles, on devine la réponse : encore des coupes dans les budgets publics ! Mais avant même que ce nouveau père Noël soit passé aux frais de tous, déjà on apprenait que les investissements des collectivités locales baisseront l’an prochain de 10%. L’asphyxie de l’économie va donc continuer. Au moins, le patronat officiel est-il content ? Non. Le jour même, Pierre Gattaz, le président du Medef, dans un entretien au Figaro menace et tempête ! Ces gens-là sont insatiables. Par nature.

Les ambiguïtés des Le Pen

On nous a pourris la journée et la veille avec les aventures de la famille Le Pen. Je donne mon avis. C’est une excellente nouvelle que cette bagarre-là. D’abord parce qu’elle peut un peu désorganiser le FN. Ensuite parce qu’elle nous donne raison sur tout ce que nous avons dit de Jean Marie Le Pen vu que ce sont ses propres affidés et familiers qui l’avouent à présent. D’autre part, cela va continuer à marginaliser les ultra-violents de l’extrême droite qui vont être mis en quarantaine en même temps que celui qui les avait tirés du néant. Enfin, parce que nous connaissons le fond de la motivation.

Le FN rêve des bonnes places et de la normalité politique. Au bout du compte, la formation d’extrême droite de Marine Le Pen suit la pente qu’avait suivie avant elle son homologue italien le MSI de Fini. Le rapprochement avec la droite traditionnelle, condition pour gagner au deuxième tour le nombre suffisant de sièges qui donne des présidences de régions, par exemple, est à ce prix. Une opportunité se présente qu’après la dédiabolisation s’annonce la dilution dans le sirop de la droite telle que celle-ci est devenue depuis qu’elle a déjà adopté l’essentiel des thèses de la famille Le Pen sur tant de sujets.

Restera le contenu économique du programme lepéniste. Son incohérence actuelle ne pourra pas durer. La chauve-souris de la politique  ne pourra continuer à faire croire qu’elle est un oiseau de gauche en même temps qu’un rat de droite, c’est-à-dire à la fois pour la retraite à soixante ans et pour les fonds de pension ; contre l’augmentation du SMIC et pour le pouvoir d’achat des ouvriers ; pour la sortie de l’euro et pour le remboursement de la dette. Et ainsi de suite. Tout le monde connaît la formule du cardinal de Retz selon laquelle on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens. Tel est le moment dans cette famille. Danger qui ne nous menace pas.


68 commentaires à “Après la rue, la suite ?”
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  1. educpop dit :

    Est-ce un succès incontestable ou une péripétie de plus dans l'enfermement de la gauche au sein de la procédure dévoyée de la démocratie représentative ?
    Enthousiasme pour les militants qui se retrouvent à 100000 afin de partager leur révolte, et indifférence pour les millions d'autres qui ne voient ça que comme une perturbation du traffic. J'étais dans la rue hier, certes des camarades étaient allés à Paris mais on était un groupe restreint où tous les membres sont des militants qui se connaissent, se redisant les mêmes choses que d'habitude. Ce qui était nouveau c'est que la définition du front de gauche et sa vocation a rassembler créent des crispations et des divisions à l'intérieur même de ce groupe de militants, où des positionnements circonstanciels vont bientôt créer les ruptures historiques qu'il fallait éviter. Jean-Luc Mélenchon évoque ici à nouveau le signe positif qui est montré avec une grande marche à Paris mais en même temps il reconnaît que l'ennemi de classe accélère le mouvement ! Certains voient la révolution citoyenne en marche où d'autres ne voient qu'un piétinement, nous sommes intoxiqués par notre propre rationalité.

  2. Levallois Patrick (Mérignac) dit :

    300 000, finalement c'est peu, mais bon, la lutte continue, de toute façon on n'a pas le choix ! Il faut se battre pour notre dignité, comme se sont battus tant de nos anciens. Ceci dit, ce matin 6h30 France-Inter, pas un mot. Pour France-Inter il est plus intéressant de parler de Le-Pen-le-Père.

  3. Lionel dit :

    La dernière étape de dédiabolisation du FN ou comment blanchir de l'idéologie sale !
    Avec la complicité des médias (comme d'habitude), voici que l'on cloue aujourd'hui Jean-Marie LE Pen au pilori. Que ne l'a t'on pas fait plus tôt ? Le vilain a vraiment exagéré la semaine dernière avec ses déclarations sur Pétain, les chambres à gaz… enfin comme d'habitude depuis 50 ans. Mais d'un seul coup, ce qu'il a toujours dit deviendrait condamnable ? Les médias auraient retrouvé une boussole éthique ? L'esprit de Charlie produirait-il son premier miracle ? A moins que … ? Bon sang ! Mais c'est bien sûr ! Quel tour de passe-passe merveilleux. En noircissant le père, on blanchit la fille. Le coup du sacrifice du vieux solitaire. A lui le mal, les casseroles, les pensées honteuses, le mauvais oeil, ce passé qu'il faut finir de faire semblant d'enterrer pour gagner les derniers hésitants. A elle les vérités vraies et respectables, le courage digne d'une Jeanne d'Arc boutant l'étranger hors de France, la « petite mère du peuple »… et Marion qui est déjà dans les starting-blocks. Une vraie course de relais ! Mais il faut être vraiment aveugle ou malhonnête...

  4. NICO 75 dit :

    Beaucoup de monde hier, ça fait plaisir. Maintenant j'espère qu'il y aura une suite rapidement. Préparons au mieux les régionales qui arrivent avec un nouveau sigle reconnue nationalement qui représentera sur tous le territoire notre gauche. Vite la sixième république. 84 000 ont déjà signés, venez nous rejoindre. On lâche rien.

  5. Sophie Collet dit :

    Voilà qui est réconfortant. Quelqu'un qui écoute tout le monde, qui cherche à connaître tous les points de vue et qui ne craint pas de dire qu'il est ému et touché. Encore une fois merci Jean-Luc de ne laisser personne sur le bord de la route. Oui, c'est si vrai que ds leur ensemble, les travailleurs de ts bords font du mieux qu'ils peuvent et se désolent qu'on ne leur donne pas les moyens d'y arriver. Dans les métiers qui ont affaire avec "l'humain" c'est encore plus prégnant: maisons de retraite, hôpitaux psychiatriques, IME, classes spécialisées, maternités, services sociaux (des assistantes sociales qui doivent gérer plus de 30 dossiers (cf ASE) ce qui laisse des enfants et des ados sans lieu d'accueil, ds des cliniques où ils sont oubliés, y passant des années alors qu'ils ne sont pas (plus) malades...Tous ces suicides, ces burn out, ces dépressions ds les différents corps de métiers devraient alarmer le gouvernement. Mais l'humain ne rapporte pas. Merci pour l'espoir que nous donnent tous ceux qui ont manifesté hier ou qui ont fait grève sans pouvoir se déplacer. Merci à tous. Je sais que nombreux sont ceux qui auraient voulu et qui n'ont pas pu faute de moyens.

  6. marj dit :

    La recomposition de la droite avance, le but évidemment est de purger le FN de sa pourriture trop visible afin de laisser le champs au rapprochement avec la droite dite classique pour créer un pôle ultraconservateur, le FN tel quel ayant clairement atteint ses limites. Pour atteindre le pouvoir, des alliances sont nécessaires et pas d'alliances sans "recentrage".

    @Patrick Levallois
    A France Inter, une minorité de journalistes est en grève, ça donne le ton, par contre cirage de pompes et entre soi sont de rigueur (par ex Val invité aujourd'hui). Hier l'économiste Elie Cohen a critiqué les politiques d'austérité mais ce matin D Seux s'est empressé de remettre les choses à leur place, faut pas exagérer quand même.

  7. sable dit :

    C'est le passage aux 32 heures qu'il faut pour tous les métiers pénibles, postés, à horaires décalés, ainsi que le retour à la retraite à 60 ans qu'attendent les salariés des métiers pénibles, et il y en a, à commencer par les transports en commun...

  8. La Renaudie dit :

    Oui il y a eu beaucoup de monde dans la rue, hier. Mais qui étaient-ils ? Des militants, des convaincus d'hier et d'avant hier. Oui 300 000 finalement, c'est peu. Oui dans la manif aussi, il y a de l'abstention. Perso, aux manifs, je n'y mets pas beaucoup d'intérêt, si ce n'est que ça permet l'expression de la douleur sociale et physique qu'engendre la casse sociale. Enfin, cela surtout si ce ne sont pas que des militants.
    Non la vraie et seule réponse est de former les gens à monter des coopératives ouvrières. Dans l'immédiat, je ne vois que cela pour appliquer des règles saines dans l'entreprise. Le reste demeure de demander au bourreau (le pouvoir en place) de faire une politique contraire à lui-même. Oui il faut arrêter de tout déléguer, il faut prendre nos destins en main et dans nos propres mains. Former nos concitoyens à la coopérative serait un but plus noble, plus efficace et un vrai but militant. Plus que d'aller brailler qu'on a mal. Oui on a très mal et alors ?

  9. Suticos dit :

    Oui la souffrance psychologique au travail est un immense sujet actuel, conséquence inéluctable de la compression des postes et de l'avidité financière. Les leviers modernes sont bien commodes, au delà des grands plans de casse sociale dans l'industrie, on trouve aujourd'hui beaucoup plus surement comme mode usuel de rupture, la très facile résiliation conventionnelle qui ne garantit rien d'autre au salarié que son indemnité de licenciement en contrepartie du renoncement à critiquer et à agir contre l'attitude de l'employeur. Le management par la pression constante, voir la terreur permet de bien presser les citrons avant de les jeter si commodément. Dans ce contexte, la grande misère et la déconsidération des conseils de prud'hommes n'est pas le fruit du hasard.
    Ce quinquennat aura été décidément celui de tous les renoncements et d'un retour à marche forcée vers un monde d'injustice et de douleur sociale.

  10. lemetayerv dit :

    @La Renaudie
    Tout doit être fait pour avancer. Les manifestations de masses sont aussi importantes que les alternatives sur le terrain. C'est un tout. C'est parce qu'il y a une omerta des médias et du gouvernement et des élus sur le délabrement de la société que créé leur système qu'il faut se montrer. Qui, sinon ceux qui descendent dans la rue pourront expliquer, échanger avec ceux qui ne savent pas pourquoi nous sommes là. Où n'ont pas été informés de cette marche. Qu'on souhaite une autre société avec l'aide de tous les citoyens. C'est à ces moments là qu'on doit faire passer l'idée de 6ème république et la constituante à écrire. Mais c'est vrai, que malheureusement rien ou peu n'est expliqué. Sans être méchante mais les slogans sont pourris, la manif ressemble plus à un enterrement et dernier point on essaie de convaincre les convaincus plutôt que les gens dans la rue. Plutôt que distribuer des tracts comme on distribue des prospectus, aller vers les gens et dialoguer est plus constructif et le défiler devrait être plus percutants (chanson engagées, fanfare, danse, scénette, pancartes. L'art est subversif, pourquoi ne pas l'utiliser). C'est comme un porte à...

  11. Nadia Moisset dit :

    Ce qui est nouveau avec le Président Hollande élu sur le principe "mon ennemi c'est la finance", c'est que le peuple, même en colère car exsangue, n'existe plus. Aucun media n'a sérieusement relayé l'info de 300 000 manifestants dans la rue en France dont 120 000 à Paris, j'y étais. Nous n'existions pas. Il fait en la matière mieux que Sarkoszi qui disait plus ou moins lors des grèves "ils peuvent bien manifester du moment que ça ne gêne personne".
    Les "chiens de garde du régime" sont tenus en laisse mieux que jamais, à croire qu'il faut tout casser pour être entendus. Pour le moins cela laisse sceptique sur nos actions même si je conviens qu'il faut les poursuivre. Peut être faudrait il un appel à ne plus payer nos impôts pour nous aussi "toucher au portefeuille de l'Etat" ? C'est un grand moment de perplexité.

  12. FDEFDG27 dit :

    La télé ne veut pas parler de cette manif pourtant réussie. Elle préfère faire la pub des Le Pen. Alors allons manifester dans les bureaux de nos chaines publiques et virons nos journalistes achetés par ce pouvoir. Quant Hollande défile il pleut et nous quant nous défilons il fait soleil. Arrêtons aussi nos querelles internes. Les Françaises et les Français de cette 5eme république n'en peuvent plus.
    Amitiés a toutes et tous

  13. mimi dit :

    Sur la bagarre des Le Pen, je suis d'accord avec @Lionel 3, c'est un tour de passe-passe pour rendre le parti du FN encore plus respectable (désirable). Fin de la carrière du vieux ? Qu'importe, sa petite fille Marion Maréchal Le Pen, toute aussi féroce, plait aux ultras. Elle est tout à fait prête pour la relève nantie qu'elle est d'une solide propagande médiatique comme ici dans ce billet "le mot d'amour de l'Express à Marion Maréchal Le Pen".

  14. Fulgence dit :

    @FDEFdG27
    "Arrêtons aussi nos querelles internes. Les françaises et les français de cette 5eme république n'en peuvent plus".

    Ce ne sont pas des querelles mais des divergences stratégiques de fond qui engagent l'avenir. Soit construire une large alternative anticapitaliste et écosocialiste à vocation majoritaire, soit comme le PCF, la droite d'EELV, continuer par opportunisme à passer des accords avec le PS pour mendier quelques places et disparaître à petit feu en dégouttant le peuple de la politique et de la lutte. Tu ne pourra plus dire que tu ne savais pas.

  15. Stéphane dit :

    @Lionel a raison. Cette fin d'un temps que les médias nous présentent n'est en réalité que l'ultime étape d'une passation de relais qui dure depuis 20 ans. L'héritage du papa, Marine l'assume en totalité en vérité. Cela même été la raison d'être de son engagement politique. Qui nous fera croire que d'un seul coup d'un seul, la fifille à son papa jettera le pépé avec l'eau du bain ?. Marketing politique que cette histoire là, voilà tout.
    Pour gagner le pouvoir, il faut ratisser large. Il faut conquérir les égarés, les désespérés, les déçus, bref toutes celles et ceux, nombreux, que l'austérité écrase. Mais il faut les conquérir sans les effrayer. La vrai-fausse sorite du père est une formidable opportunité politique pour la fille. Débarrassée de l'image crasse d'un parti xénophobe, islamophobe, judéophobe, la Marine pourra à loisir poursuivre l'oeuvre du père faisant croire à une virginité démocratique enfin dévoilée ! Ne nous y trompons pas les amis, de grands dangers nous guettent si nous refusons de voir que le mal absolu n'a fait que changer d'apparence. Jean-Marie tire sa révérence ? Marine reprend le flambeau, que déjà Marion fourbit ses armes.
    Amitiés

  16. sergio dit :

    C'est vrai que nous espérions un plus gros chiffre de grévistes et de manifestants. C'est vrai aussi que les médias abrutissent constamment les esprits, y compris les médias papiers. Ce sont de vrais publi-reportages comme le disait Jean-Luc, sur le FN et les Le Pen qu'inflige "Le Monde" en première page par exemple depuis le début de la semaine. Il n'a consacré qu'un bas de page une seule fois et à la conclusion assassine, sur cette journée du 9 avril : "L'action du 9 avril est déjà vouée à l'échec, F. Hollande étant décidé à maintenir le cap".
    Voilà nos médias et à côté de cette Pravda patronale, les millions de salariés et précaires qui suent pour arriver à payer leur loyer et à nourrir leur famille. La désyndicalisation passée a des causes précises en rapport avec des capitulations sordides avec le pouvoir. Mais aujourd'hui la démobilisation est produite par un conditionnement permanent entamé depuis la reprise en main par des groupes financiers de presque tous les médias. Courage et patience, camarades !

  17. Invisible dit :

    Finalement, depuis la nuit des temps rien n'a changé. Il y a toujours une astuce pour faire passer les "gueux" pour rien. Le temps des insultes et des crachats s'est aseptisé. Maintenant la télé prend le relai pour faire du salissement ou de l'écran de fumée. Les deux acteurs du château de Montretout surclassent les milliers qui sont des les rues. Faut pas se décourager car ce n'est que la continuation d'une situation éternelle. C'est juste notre lot immémorial.

  18. brutus dit :

    Tout à fait d'accord avec @Lionel. C'est une belle entourloupe, avec "l'aimable" participation des médias !

  19. J-jour dit :

    Manifestation à Lyon que je suis allé voir passer, j'avoue. De longs bataillons de drapeaux de chaque syndicat présent. "Antisocial" crache comme d'habitude dans les hauts parleurs. Sans connaître les paroles bien difficiles à capter du reste, je me demande comment c'est interprété par ceux qui l'entendent. J'entends un homme qui croise la manif dire à d'autres "C'est la CGT, c'est ceux qui veulent plus de pouvoir d'achat". J'échange une conversation avec un spectateur très attentif qui me dit avoir beaucoup manifesté mais ne plus en avoir envie. Que ça sert à rien, trop de corruption partout. Mais que beaucoup de gens sont très en colère. Je finis par demander ce qu'il a voté en 2012, me dit n'avoir jamais voté de sa vie, je lui dis avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon "Oh lui j'aime bien C'est le seul qui dit ce qu'il pense. Les journalistes le craignent pour ça" Pourquoi pas voter pour lui ? "Pas assez fort pour gagner." Et au fil de la conversation "il faut que les manifestants soient nombreux." Je livre ça ici, je crois qu'il faut comprendre ce qui semble à priori contradictoire voire absurde.

  20. Akar Renée dit :

    il peut nous dire educop comment il fait mieux ?

  21. naif dit :

    A quand Radio France en grève contre les infos diffusées par ses antennes. Ce matin ce fût encore insupportable à France Inter. La contradiction entre la lutte contre la restriction des budgets de Radio France et la qualité service public des infos qui sont diffusées par cette même radio est manifeste. Infos et discours libéraux d'un coté et grève sur la fusion des orchestres, des rédactions et des suppressions de postes. Publicité pour le FN et musique de qualité en continue pour cause de bureau et de travaux trop chers. A quand aussi une grève à France télévision contre les infos diffusées par ses chaines.Hier ce fût encore insupportable dans C'dans l'air. Un publi-reportage d'une heure sur le FN. Ne me dites pas de ne pas regarder ou de ne pas écouter. Je ne compte pas dans les compteurs de Médiamétrie. De toutes façon c'est la même prose qui est déversée dans la presse nationale et régionale.

  22. Antraigues dit :

    La manif d'hier fut un grand succès, suivie d'un silence médiatique assourdissant. Quelle est à l'heure actuelle la plus grande menace pour la liberté d'expression et d'information en France ? L'EI ou le gouvernement ?

  23. orchidee dit :

    Cette manifestation aurait été mieux suivie au niveau local si les chantiers de l'espoir dont les syndicats sont signataires en avaient fait l'information. Pourquoi, ce mouvement qui devrait nous faire nous rassembler, nous le peuple et les partis politiques avec les syndicats et les associations citoyennes, n'a-t-il pas pu utiliser sa capacité d'action pour annoncer tous azimut cette grande manifestation afin d'y attirer d'autres que nous, les militants mais surtout le peuple dans toute sa diversité ? Espérons qu'à la prochaine, les chantiers de l'espoir nous donneront plus d'espoir sinon, ça voudrait dire que ces chantiers, sont ambigus. Pour son conccurent direct, le mouvement pour la 6eme république, j'essaye de m'y investir avec fougue, mais je suis désespérée de voir que l'équipe technique du site, envoie promener des citoyens quand ils leur posent des questions pertinentes. Ce qui n'est pas très élégant ni encourageant pour de simples non encartés qui nous fuiront. Le site est trop rudimentaire, pour palier à cela, le site se vide pour rejoindre des groupes privés Facebook ou des blogs, il ne restera qu'aux administrateurs de ces blogs de revenir rendre compte.

  24. Titoune dit :

    Oui c'était une manif d'une belle ampleur et bien lumineuse, quelque chose dans l'air annonce un frémissement il est temps, en France les manifs sont tolérées, mais loin des parcours populeux, dans les beaux quartiers ou il n'y a personne aux fenêtres et pas de badauds qui pourraient éventuellement grossir les rangs, alors quand la manif se termine c'est stop plier les drapeaux et interdiction d'emprunter le pont qui mène à la station de métro, il ne faudrait pas déranger le bourgeois. Alors je rêve de manifestations sauvages ou le parcours serait décidé par les manifestants, surprendre pour qu'enfin la colère soit visible. Quoi qu'il en soit jamais Paris n'est plus beau que lorsque le peuple de gauche et associé colore de rouge les beaux quartiers. Quand aux histoires du clan Le Pen je partage l'avis de @Lionel. Le peuple en marche ne fait que commencer, c'est maintenant ou jamais de montrer notre détermination nous ne serons jamais des robots au boulot, nous ne sommes pas jetables comme des produits de consommations. Merci Jean Luc.

  25. jvk77 dit :

    Encore des cadeaux au Medef, et des souffrances de plus au peuple. Tous leurs crimes doivent être rendus imprescriptibles. On sait qui vide les caisses de l’État et alourdissent la dette : les gouvernements de droite UMP et PS qui se succèdent et aggravent toujours les crimes de leurs prédécesseurs et leurs complices qu'ils placent aux commandes de nos services et entreprises publics. Et au profit de qui ? Leurs maîtres du Medef et alliés du CAC 40 et autres PPP, etc.
    Ma question. Comment le peuple spolié, croulant sous cette austérité inhumaine, menacé de mort lente et douloureuse par leur cruauté et leur cynisme, peut obliger ces méchants prédateurs à payer pour leurs crimes, même longtemps après les avoir chassés du pouvoir ? Les contraindre par une loi (du peuple) à rembourser à l'euro près leurs vols et complicités de vols, les condamner à la prison de longue durée, les rendre inéligibles à vie ? Cette impunité dont ils jouissent et qui les encourage à continuer leurs forfaits est de plus en plus révoltante. Les règles du jeu doivent changer très vite. Vive la 6R.

  26. henri dit :

    France Info malgré la grève a ouvert tous ses flashs par la journée de grève et de manifestations du 9 avril 2015.

  27. educpop dit :

    Pour ceux qui se demandent comment les manifs pourraient être plus efficaces, Titoune (24) donne la réponse. Il y a longtemps qu'on en parle et qu'on le demande. Si la manif est canalisée elle ressemble à un spectacle de rue, si elle se répandait là où elle pourrait partager la rue avec la foule, peut-être que l'émotion naîtrait. Il n'y aura de vague populaire que si l'émotion la pousse, il n'y aura de pouvoir du peuple que s'il déborde le cadre que la pensée dominante a installé dans la tête de chacun. On met en avant la sécurité alors que c'est la sécurité sociale qui va disparaître, on a peur de l'imprévu alors que c'est l'avenir qui est menacé. Pour ne pas risquer de soi disant débordements on accepte la catastrophe démocratique qui s'avance, pourtant c'est le pire des débordements, Pour ne pas risquer d'avoir à passer des barrages on se laisse enfermer dans des parcours- cage, où sont la rationalité et le courage ?

  28. Fennec Ironique dit :

    Belle manif à Marseille hier. Vu sur une pancarte: "Pour les patrons, des couilles en or, pour les salariés, des nouilles encore..." Oui, j'ai un faible pour les contrepèteries.
    Sinon, comparer la Marine à une chauve souris, c'est pas sympa pour les chauves souris. Allez, on lâche rien, merci Jean-Luc, merci à toutes et tous.

  29. Vassivière dit :

    Je comprends mal les intervenants qui disent être déçus "300 0000 manifestants c'est peu". Et pourtant les amis ça fait combien de temps que nous ne nous étions pas rassemblés si nombreux, si joyeux, si combatifs depuis 2012 ? Repensons à l'échec des rassemblements de novembre 2014, étouffés par la volonté de certains du FdG d'atomiser le mécontentement et ne pas trop déplaire à nos amis socialistes. Non, une page vient d'être tournée, espérons-le. Et cela nous motive tous de nouveau, après les élections, la propagande qui veut nous rendre invisible. Il y avait tant de joie exprimée hier dans le cortège de Paris que s'il y a une leçon positive à tirer c'est bien celle d'une dignité et d'un élan retrouvés. Et tant pis pour Cohen et autres nains médiatiques.

  30. Invisible dit :

    Être capable de mobiliser plusieurs manifestations dans différentes villes, plusieurs fois par an, et sans soutien médiatique ni énormes budgets de communication, il n'y en a pas beaucoup qui peuvent s'en vanter. Ce que nous faisons est un exploit habituel. Nous sommes le plus gros de la population et nous ne devons pas nous flageller ni être impatients. Certains font le buzz en disant des insanités à la télé, mais ils mobilisent surtout les journaleux en quête de sensationnel. Écoutez France Inter à 7h15 ce matin, titre "Dans les coulisses de l'UMP". Les mêmes personnes se déplacent dans des cars d'un meeting à l'autre pour faire illusion, ça fait pitié. Notre problème, c'est surtout qu'il y a une barrière médiatique pour nous empêcher d'apparaître. Mais nous existons, nombreux, et nous pouvons nous relayer. Si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place : ça marche toujours. C'est pour ça qu'ils ne veulent pas que ça se voit.

  31. robertino dit :

    Bonjour,
    Retraité SNCF, j'étais à la manif je me suis arrêté vers vous, vers Paul Laurent vers mon camarade de la CGT mon épouse gardait des enfants à la maison avec son métier à 62 ans car la retraite d'assistante maternelle très faible mon fils au RSA désabusé par pole emploi et la politique ne crois à plus rien même pas à l action que son père a mené en étant au PC et a la CGT toujours n'est pas venu à Paris trop cher le train trop cher les bus nous on va peut être s'en tirer mais lui toujours à la maison à 33 ans tourne en rond jamais de réponse positives dans la cuisine collectives les patrons prennent les moins de 25 ans car les patrons avec les plans ne payent pas de charges sociales et les plus de 25 ans restent à la maison. Camarade ces jeunes vont aller vers la violence sont prêt à tout et rien c'est nous qui nourrissons nos enfants jusqu’à quand ? Car les charges augmente électricité gaz assurances mutuelles suppléments médecins. Il va falloir sortir les vieux fusils cachés depuis 1945 par nos parents fini la révolution par les idées il faut tout virer je dois respecter la charte je ne cite personne et n'insulte personne camarades aux...

  32. bourru dit :

    Quand allez vous comprendre que les manifestations ne servent à rien ? Si ce n'est à ce gargariser d'auto-satisfaction. Sinon brailler dans la rue, derrière les vitres ils n'entendent rien et ne veulent rien voir. Savez vous que ces politiques à 8000 € le costard et un peu moins pour les chaussures, se fichent de vous, vous ne leur faites pas peur, ils vous méprisent. Ils sont en train de vous réduire à l'esclavage car c'est avec des esclaves qu'ils font du fric, c'est la main d'oeuvre qui leur "coûte cher" ils ne rêvent que de vous voir mendier du travail pour survivre, et on y va. Bientot le PS va gicler et la droite revenir, elle si timorée dans certaines reformes (elle avait peur de la gauche) sait maintenant quelle peut tout se permettre, alors fini les aides aux chômeurs qui seront obligés de mendier du travail à n'importe quel prix. Donc avant d'en arriver a cela, tant que vous pouvez encore vivoter, une seule solution, la grève générale de tous ceux qui travaillent, mais tous peut-être que dans ce cas le peuple pourra reprendre la parole ! Mais je sais que je rêve car tous ne sont pas près ils ont encore de quoi remplir des caddies de...

  33. Bob.pollet dit :

    Au soir de chaque manif, je pose la question aux organisateurs A votre avis avec ce défilé on obtient quoi d'en face ? La réponse est souvent évasive. C'est évident que c'est un bon moyen de se ressourcer, de se sentir pas seul. Mais au bout du compte on obtient quoi ? Rien ? Hollande et Valls continuent leur casse sociale. Dans ce cas là, on reprogramme une xieme manif pour rien. Et personne ne propose de passer à la vitesse supérieure. Personne. Ok alors à la prochaine procession qui comme dirait l'autre ne "gênera personne" !

  34. monneret dit :

    Oui camarade, peut être de l'auto satisfaction, mais c'est nécessaire de descendre dans la rue seulement pour voir l'ampleur du mouvement social et tous nos amis camarades qui sont comme nous révolutionnés par ces politiques honteuses pour le peuple qui fait la richesse humaine et pécuniaire de nos entreprises. On continuera jusqu’à mort s'en suive nous n'avons rien à perdre surtout après avoir élevé notre famille en travaillant dur. Vive la vraie gauche. [...]

  35. Guinet dit :

    Pourquoi le FN est-il un parti de droite (extrême) malgré des airs sociaux ? A-t-il une seule fois appelé à manifester contre les patrons et les banques, exploiteurs du peuple ? Pour le reste, vite, grève générale, même un jour, pour commencer. Marre de cette collusion patronat gouvernement austérité Europe libérale.

  36. lemetayerv dit :

    Je comprend ta colère Bourru mais tu ne vas quand même pas engueuler ceux qui se bougent. On fait ce qu'on peut. Si le rapport de force était là, le problème ne se poserait pas, en tout cas en ce qui concerne la grève générale. Les gens ne sont pas encore mûrs. Que veux-tu qu'on fasse ? On reste chez nous en espérant que d'un coup tout le monde comprenne le mécanisme de sa propre misère : psychologique, sociale et se révolte. D'ailleurs on ne veut pas se faire entendre par ceux qui nous gouvernent car ils ont planifier déjà de longue date ce qu'on subit et qu'on va subir encore. Si déjà on se faisait entendre de la population, là déjà, on ferait un pas vers ce que tu attends comme beaucoup d'entre-nous. Les médias, c'est nous mais pour ça faut qu'on soit dans la rue, sinon on est inaudibles, invisibles, résignés, asservis, désespérer et j'en passe. Courage.

  37. Fulgence dit :

    @educpop, Bob-pollet et bourru
    C'est facile, quand on est peinard devant son ordi avec une mousse bien fraîche à portée de main, de dire que ça sert à rien des dizaines, centaines de milliers de manifestants dans les rues à l'appel de la majorité des syndicats, que ce qu'il faudrait c'est forcer les barrages de flics, défiler hors des itinéraires autorisés, décréter la grève générale illimitée et, tant qu'on y est, insurrectionnelle ! Qu'est-ce qu'on est ballots ! Merci, les gars, dire qu'on n'y avait pas pensé ! Alors à la prochaine manif c'est d'accord, vous passez devant et vous nous montrez comment faut s'y prendre.

  38. GaM dit :

    @Fulgence
    Bien dit. Mais ne peut-on pas avouer que, parfois, on sent bien que les syndicats sont plus des "gardiens de la paix" sociale plutôt que des outils de lutte ? Bon, il faut que j'avoue être enseignant, et le SNES est plus un syndic de copropriété de l'Educ‘Nat‘ qu'autre chose. On n'attend rien de lui. J'espère qu'ailleurs c'est mieux !

  39. Vega dit :

    Peut-être faudrait-il faire vivre la démocratie et l'éducation populaire dans la rue, là où se trouvent les gens ? Dans les espaces publics qui s'y prêtent, les syndicats et militants pourraient organiser des journées de rencontre avec la population pour parler de leur situation et des solutions possibles d'intérêt commun (kiosque d'information et don solidaire). Les manifestations devraient plus se construire aussi à partir de propositions et de mots d'ordre constructifs qui permettraient d'aller plus loin. Que proposons-nous ? Pourquoi et comment ? Ceci pour redonner espoir et surtout l'idée qu'une autre société est possible.

  40. Fontain4 dit :

    Il faut changer de mode d'action. De la journée de grève qui coûte au salarié passons à la semaine de boycott qui coûte à l'actionnaire. Chacun sa semaine au CAC40, une semaine sans Carrefour, une semaine sans Total, une semaine je vide mon compte en banque SG ou CA... Ces actions agaceraient suffisamment pour que les vrais patrons interpellent les représentants politiques.

  41. bourru dit :

    Bien sûr que manifester ça ne sert a rien. La solution tout casser ? Non plus ! On a plus parlé de TV5 Monde et son piratage que des manifs, alors réfléchissez un peu il faut trouver d'autres manières de s'exprimer. Arrêter de donner de l'argent au Cac40 pourquoi pas, mais qui va suivre ? Il faut changer de mentalité et de mode d'action. Même en allant aux urnes on voit bien que les politiques nous mentent avant pendant et après les élections. C'est admirable toutes ces personnes qui prennent de leur temps et de leur argent pour manifester, mais c'est inutile, c'est devenu inutile ! Il faut changer la manière de voir il faut communiquer intelligemment, il faut se mettre dans la poches quelques medias pour faire une communication de masse. Il est plus important d'être devant son ordinateur (avec ou sans bière) et de toucher des dizaines, voire des centaines voire des milliers de personnes, que de crier dans la rue alors que personne n'écoute ne voit ni n'entend. La révolution se fait maintenant pas les réseaux sociaux, 80 000 signataires pour M6R sur 60 millions de Français ? Il est ou l'impact, c'est 80 000 qui vont voter pour le mouvement et les autres ils votent...

  42. Vassiviere dit :

    @41 bourru
    Toujours pas compris tes propositions. À part "ça sert à rien" tu n'apportes aucune proposition concrète à part un appel à la révolution par les réseaux sociaux. La solution miracle n'existe pas. Il ne t'a pas échappé que 90% des médias sont aux mains des puissances financières, et que malgré tout JL. Mélenchon parvient à s'y exprimer, ni que l'espace public est de plus en plus restreint mais que l'initiative du vote citoyen pour le m6r a pu s'y exprimer, etc. C'est plus l'agrégation de mouvements, de manifestations, d'actions par les réseaux sociaux et de participation aux mouvements divers que nous avancerons. Mais rien ne sera possible sans l'apparition et l'expression d'un mécontentement populaire d'ampleur et de sa prise en compte par un porte-parole qui l'incarne en exprimant une voie politique claire, sans double langage.
    Et puis, @bourru, ça sert à quoi d'intervenir sur le site de JL. Mélenchon, il est où l'impact ?

  43. Dominique FILIPPI dit :

    Après la rue, la suite ? Il n'y aura pas de mobilisation populaire significative, c'est à dire celle qui voit plus loin que l'entre-soi, sans l'ouverture d'une perspective politique qui pour l'instant est à l'état de vœu pieu. Je pense qu'il va falloir penser peut-être plus vite que prévu à la question du candidat pour 2017. Je suis convaincu que Jean-Luc Mélenchon est le meilleur candidat malgré la diabolisation dont il est victime, et toute la gauche de gauche avec lui. Mais force est de constater qu'il n'y a pas consensus sur ce point. Alors que faire ? Se taire et attendre 2016 pour régler le problème par des primaires à la gauche de gauche ? Je crains fort que le PCF profite de la forte démobilisation politique pour imposer fin 2016 son candidat ou à défaut une autre candidature qu'il contrôlerait plus ou moins. Plutôt plus que moins d'ailleurs. Clarifier c'est à dire mettre le PCF au pied du mur me semble inévitable. Ou il rejoint vraiment le camp de la vraie gauche ou il continue dans électoralisme à courte vue. Ne pas clarifier me semble être la pire des solutions.

  44. Jlmld dit :

    Je partage assez les propos de @Bourru. Il nous faut concentrer tous nos efforts pour emporter l'adhésion du plus grand nombre par l'intermédiaire des médias, principalement la télévision populaire, malheureusement seul vecteur de communication de masse à être vu, entendu, cru et parfois idolâtré. Mais je suppose que la deuxième peau du système doit être terriblement cadenassée.

  45. educpop dit :

    Mon propos n'a pas d'autre but que d'essayer de contourner l'inertie de notre société, face à un système de domination qui ira jusqu'à une véritable oppression pour garder la main. Dans le terme "révolution citoyenne" il y a le poids des valeurs de la citoyenneté, chèrement acquises elles nous commandent de revendiquer en respectant les personnes et le matériel. Mais il y a aussi le terme révolution, c'est à dire qu'en affrontant un adversaire inique il faut le contraindre à reculer, car nos vies lui importent peu. La détermination des manifestants est un moteur qui peut renverser les barrières dressées pour protéger l'ordre établi. Le cadre dans lequel on nous contraint à rester sagement est un leurre. Et s'il faut marcher devant c'est ce que j'ai toujours fait, je dis ça à ceux qui croient qu'on est planqués dans une sorte d'espace protégé . Je demande le respect pour nous même, les conservateurs et les réactionnaires ont réussi à faire passer la résignation pour du réalisme

  46. Philippe Bouts dit :

    Merci à vous ! Oui merci Monsieur Mélenchon car vous êtes un des seuls à vous préoccuper réellement des vrais problèmes et des angoisses des "sans-dent", (oui, cette expression me reste sur l'estomac).
    Réussir une belle manifestation, c'est bien et c'est nécessaire mais, comme vous l'écrivez : "Après la rue, la suite", mais quelle suite ? Vous savez parfaitement que devant nos vaines vociférations les escrocs qui dirigent le pays s'esclaffent de nous voir protester le dimanche et retourner gentiment aux problèmes quotidiens le lundi. Vous savez que ces incompétents ne changeront pas de direction économique ou politique, ils enfoncent le pays dans la catastrophe un peu plus chaque jour. Il est bien triste de voir que le peuple ne bougera que lorsqu'il sera affamé, les minimas sociaux ne servent qu'à ça. Ils restent à un niveau juste suffisant pour éviter des actions violentes de désespérés, en Grèce, nous l'avons vu, la situation était bien pire et la révolte n'a pas éclater. Pourquoi si peu de réaction des gens au bord du désespoir et maintenus dans une vie sans dignité ? Je ne comprends pas !

  47. alain DIANCOURT dit :

    Manoeuvre organisée ? Je me demande s'il ne s'agit pas là d'une manoeuvre organisée par la PME Le Pen afin de rassurer une partie de l'électorat lepéniste, effrayé par les diatribes du père Le Pen, en faisant passer sa fille pour une politicienne modérée. C'est le vieux truc du gentil et du méchant. Plus le méchant parait méchant, plus le gentil est valorisé. Cela fait partie des tactiques classiques de négociation, telles que je les enseignais à mes étudiants.
    Prudence !

  48. MichelS dit :

    Belle journée militante mais qui reste celle des habituels. Un entre soit sympathique qui faute de travail en bas ne débouche sur aucun progrès : les soviets nous avaient apporté les cellules locales et d'entreprises, cellules qui en organisant le débat au plus près des citoyens et sur des problématiques priches construisaient du politique et de la formation. Jetées avec "l'eau du bain" du centralisme démocratique, elles resteraient pourtant aujourd'hui une excellente réponse aux besoins d'élargissement et de construction d'une réelle alternative. Mais pour cela il faudrait accepter de jeter derrière vous les préventions donneuses de leçons fondées sur des divisions éculées... Bref, il faudrait de l'abnégation réelle et une volonté de faire tellement du neuf en tournant le dos à l'idée de Gauche qui reste prisonnière du système pour oser porter le socialisme ou le communisme comme réelle perspective politique. Le reste ne sera qu'il passe et combines décevantes.

  49. Jean-Claude DEMORY dit :

    La France est-elle soumise à un régime d'austérité ? Telle était la question qui préoccupait les médias avant la manifestation de jeudi. Bien sûr que non, répondaient en choeur les économistes interrogés, la France n'est pas la Grèce ni l'Espagne. Jeudi soir, France-Inter, qui émet par intermittence, consacrait l'émission "Le téléphone sonne" à la manifestation de l'après-midi et recevait les dirigeants de la CGT et de FO qui se félicitaient d'avoir réuni autant de monde, tout en laissant paraître dans les circonlocutions dont ils embarrassaient leurs réponses que tout cela ne servirait à rien. Vendredi matin, toujours sur France-Inter, deux économistes soit disant adversaires, le représentant des échos, porte-parole officieux du Médef et pilier omniprésent de la rédaction de France-Inter, et Dominique Frémeaux, dont j'avoue ne pas trop savoir ce qu'il représente, tombaient d'accord sur ce point : plusieurs centaines de milliers de personnes dans la rue ne changeront rien à la ligne adoptée par le gouvernement. Aux Français, le dernier grand homme d'Etat qu'ils ont eu ne s'est pas gêné pour leur dire ce qu'ils étaient : des veaux ! Les choses ne se sont pas arrangées depuis. Et pourquoi changeraient-elles ? Dès lors que les Français ont laissé passer, sans que nul lève le petit doigt, le scandaleux déni de démocratie qu'a été le refus de prendre en compte le résultat négatif du référendum sur l'Europe, il n'y a plus aucune raison pour qu'un gouvernement tienne compte de l'expression populaire. C'est à ce moment-là qu'il aurait fallu réagir. Maintenant, il est trop tard, et il sera difficile de revenir en arrière.

  50. fred65 dit :

    Je rejoins complètement @D Filippi. Que l'on tente plus de visibilité dans la rue est notre seule existence publique et ça entretien un esprit de lutte indispensable dans tous les milieux militants. Mais il faudrait (...) que la construction d'une perspective politique claire pour les années qui viennent, 2017 est déjà dans les esprits, en soit la toile de fond, et que nos leaders de la gauche radicale (on l'appelle comme on veut, mais lui trouver un nom qui aurait force de label serait déjà un premier pas) comprennent que dans le système d'information actuel et faute d'un média acquis à notre cause citoyenne et anti libérale, nous devrons utiliser les ressorts auxquels ce système à habitué les gens pour prendre une place significative dans les esprits. Il faut un leader, il faut un programme avec des idées force, il faut donner l'image du rassemblement sans failles. Sans cela les rézozozios pourront toujours crépiter de toute leur électronique, on comptera encore 10 ou 12 % comme une avancée, même si s'en était une en 2012, mais on en restera là. Je crois qu'un élargissement vers les déçus EELV est une vraie perspective, le PCF ne devant plus être un obstacle.


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