06juin 13

Les heures qui ont passé depuis l’assassinat de Clément Méric ont été sidérantes. En moins d’une journée la caste médiatique a réussi a monter un barrage défensif formidable au service des Le Pen et de l’extrême-droite. D’abord aucune enquête ni question gênante aux Le Pen sur leurs liens avec les groupes violents. Silence total sur les liens personnels du chef des JNR avec Marine Le Pen elle-même. Silence total sur le lien entre le suicidé de Notre-Dame amplement célébré la semaine dernière par Marine Le Pen et les groupes de la prétendue « jeunesse nationaliste révolutionnaire ».

Deuxième volet de la manœuvre : dès le lendemain matin du meurtre, Christophe Barbier le médiacrate de « L’Express » qui court derrière le lectorat FN, commence la petite musique, « est-ce que Jean-Luc Mélenchon n’est pas aussi responsable par sa violence verbale ». Argument copie conforme de ce que dira aussi le chef des JNR ! J’ai donc été immédiatement personnellement ciblé. Je vous demande de comprendre que cela est sérieux. Ceux qui le font savent comment cela pourrait finir. Peut-être le souhaitent-ils. En tous cas à partir des premières prises de positions des gros bonnets médiacrâtes l’argumentaire a été répété en boucle. Ce fut l’exercice stéréotypé de renvoi dos à dos des « extrêmes » qui durera toute la journée dans le but de diluer la signification politique du meurtre.

Diminuer le sens du meurtre et mettre à l’abri moral le FN c’est aussi le sens de ces prétendues « enquêtes journalistiques » pour faire aboutir à la conclusion que les faits qui ont conduits à la mort de Clément Méric sont « embrouillés ». Au point que certains évoquent la responsabilité des « anti fa » dans la mort de leur camarade ! Une honte déshonorante pour leurs auteurs à supposer qu’ils aient une conscience morale. L’opération va culminer avec les « reportages » sur la manifestation place Saint-Michel. Quel meilleur moyen de donner au meurtre une couleur de « faits divers » que de noyer le poisson dans la querelle à propos de la « récupération politique ». Ben voyons ! Le meurtre d’un jeune « anti fa » par des skins ce ne serait pas un fait politique. Toute une série de perroquets médiatiques vont donc ânonner cet « angle » pour polariser le comportement des jeunes « anti fa » sur ce point et refermer le piège de la banalisation du meurtre. En réalité, sous prétexte de question sur la « récupération politique » c’est une manipulation de première grandeur qui est réalisée. Il est important de se souvenir du nom de ceux et celles qui ont participé à cette manœuvre dans la sphère médiatique. Cette circonstance me conduit à vous rappeler une nouvelle fois ce que je vous dis sans cesse : la sphère médiatique n’est pas un miroir de la société. C’est une arène. Il n’y vient que des protagonistes. Par conséquent tous ceux et celles qui y prennent part, de ce seul fait, prennent partie. Circonstance aggravante : la condition de la promotion des gens dans ce système dépend entièrement de leur conformité aux commandes qui leur sont passées. Globalement cette situation « fait système ». La sphère médiatique est la deuxième peau de l’ordre établi et ses employés en sont majoritairement ses soldats.

En ce qui concerne le Parti de Gauche les provocations contre lui n’auront pas cessé de la journée. Notre parti a pris en main l’organisation des premiers rassemblements. Dans le même temps le syndicat Sud et les « anti fa » encadraient la manifestation sur le lieu du meurtre. De ce seul fait, ensemble, nous avons fait échouer quelques petites manœuvres d’infiltrations et de provocations. Nous avons estimé que c’était la bonne façon de faire dans l’urgence. Trop de grouillements suspects se discernaient déjà. Quel cadeau cela aurait été pour les médiacrâtes que des bagarres spontanées ou des violences éparpillées permettant de renvoyer dos à dos les extrêmes sur la base de violences confuses…

Comme notre présence et notre organisation ont rendu impossibles certaines espérances dans ce domaine, nous avons été ciblés toute la journée. Il s’agissait alors de faire sauter le barrage stabilisateur que nous étions. Pour cela, rien de mieux que d’essayer de nous isoler et nous placer en porte-à-faux avec ceux que nous protégions. Ce fut donc d’abord la répétition en boucle du fait que Clément Méric aurait été membre de notre parti alors que ce n’est pas le cas et que nous ne l’avons jamais prétendu. Rien de tel pour exciter les querelles et dresser contre nous ceux qui avaient envie de crier à la « récupération ». C’est d’ailleurs ce que fit immédiatement le Parti socialiste et ses émetteur sur la tweetosphère. Mon démenti vint dans l’après-midi le temps que nous discernions la manœuvre. Sans doute un peu trop tard. Mais comment se sortir de ce piège sans donner à l’inverse le sentiment que nous prendrions nos distances avec le jeune Clément Méric ? Nous avons fait pour le mieux. L’enjeu numéro un était d’éviter que les provocateurs se livrent aux violences permettant le renvoi dos-à-dos et les dissolutions dos-à-dos que réclamaient déjà hier la droite. Je ne vais pas récapituler ici les innombrables petits faits mis en scène dans l’espoir de « mettre le feu aux poudres ». La palme de la manipulation à « France Inter » avec son reportage bien bidonné sur la « récupération politique » place Saint-Michel. Sans oublier l’impayable Patrick Cohen prétendant que le rassemblement était appelé par le PG (ce qui est vrai comme je viens de le raconter) et… « le PS ». Pourquoi le PS ? Tant d’autres partis et syndicats s’étaient joints à l’appel. On peut dire que tout aura été fait pour exciter les participants. Mais pour finir tout fut maîtrisé. Chacun eut la parole et la dispersion se fit sans aucun incident. 140 de nos camarades, garçons et filles maintinrent une parfaite discipline de service d’ordre. Mais je répète pour que cela soit entendu : vigilance ! Il faut prendre de très sérieuses précautions pour les rassemblements à venir. Dans les heures qui viennent nous luttons sur deux fronts : les provocateurs et les médiacrâtes. Je ne sais dire lesquels sont les pires. Leur but est le même. J’invite chacun à bien comprendre que la moindre violence sera immédiatement exploitée par ces derniers. Ils n’attendent que cela pour nourrir leur argumentaire confondant en un tout unique « les extrêmes » qui pour l’instant ne parvient pas à trouver de consistance. Car ne l’oublions jamais : il y a eu mort d’homme. L’un des nôtres a été tué. Les énergumènes du genre Christophe Barbier doivent à tout prix « rétablir l’équilibre ».

Ce matin la musique éditoriale s’efforçait de montrer les rassemblements contre l’assassinat de Clément Méric comme des lieux anti-politiques. La preuve en serait le mauvais accueil réservé à Anne Hidalgo et NKM. Et jusqu’à mon silence sur place fut interprété de la même façon. Je n’entre pas dans le décryptage de cet épisode. Je veux simplement vous mettre en alerte chers lecteurs. Les groupuscules violents d’extrême-droite agissent de façon violente depuis des mois et des mois au vu et au su de tous. Sur le terrain nos amis y sont confrontés de toutes les façons possibles. L’attitude actuelle des médias et des renvoyeurs dos-à-dos sont un encouragement considérable pour les violents. On peut même parler d’une mise en condition délibérée. Comme l’est la présence sur tous les plateaux de télé de Serge Ayoub le chef des JNR. Il faut donc s’attendre à une escalade de la violence de l’extrême-droite qui se sait protégée et encouragée. Cette escalade est d’autant plus probable que les groupuscules sont en compétition les uns avec les autres et multiplient les coups de publicité destinés attirer vers eux les excités qu’ils doivent se partager. Nous devons de notre côté ni céder aux paniques espérées ni aux provocations organisées. Et ne faire aucune confiance à la parole médiatique.

Le jour où Clément Méric a été assassiné par l'extrême-droite

La violence sauvage qui a assassiné Clément Méric n’est pas fortuite. C’est une culture méthodiquement inculquée et entretenue par des groupes d’extrême droite. Elle s’exprime à tous propos, en toutes circonstances comme un mode considéré comme admirable par ces groupes. Il a connu un développement particulier du fait de son impunité et de la campagne de dédiabolisation du Parti des Le Pen auxquels ces groupes sont liés. L’impunité est le fait d’un ministre de l’intérieur intéressé à manipuler l’opinion en laissant agir ces groupes pour discréditer les manifestations dans lesquels ils se nichent. La banalisation des Le Pen complaisamment entretenue en même temps que j’ai été continuellement diabolisé, a ouvert un espace de légitimité et d’encouragement à l’extrême droite dans toutes ses composantes. Je sais qu’il ne faudra pas longtemps avant que la machine à calomnier et à insulter se remette en marche dans ce registre pervers. Je note que la première arrestation dont j’ai l’écho ce matin est celle d’un jeune qui aurait menacé madame Le Pen sur internet, coïncidence médiatique qui ne manque pas d’impressionner. Mais il est possible aussi que les nombreux journalistes et photographes présents à Henin Beaumont aux législatives de 2012 retrouvent la mémoire. Il est possible qu’ils se souviennent d’avoir vu les militants des JNR, et leur chef, diffuser sur les marchés. Peut-être même retrouveront-ils la photo de la poignée de main que madame Le Pen leur donna ! D’ici là nous les publierons nous même pour éviter que madame Le Pen puisse être une nouvelle fois complaisamment disculpée de sa responsabilité morale dans les activités de ces groupuscules violents. Le ministère de l’intérieur doit dissoudre ces groupes. La complaisance et la dédiabolisation systématique des Le Pen doit cesser. Nous ne devons plus être si seuls avec les militants « anti-fa » à porter le poids de la résistance pendant que d’autres jouent sans vergogne l’instrumentalisation.

Jean Luc Mélenchon

PS : Un buzz médiatique affirme que Clément aurait été membre de notre parti. Nous en aurions eu beaucoup d’honneur. Mais ce n’est pas le cas. Nous avons milité ensemble et dans certaines circonstances assez étroitement. Mais Clément Méric avait ses propres engagements, notamment syndical à Sud. Sa mémoire et le devoir de l’honorer s’impose à tous, sans condition ni réserve.

Dimanche, le 9 juin, je participerai à la marche des femmes contre l'austérité. Le départ est prévu à 14h, au métro Palais Royal à Paris. En ce moment la condition féminine réelle est spécialement ciblée. C’est le cas d’une façon générale parce que les politiques d’austérité frappent d’abord les recours des femmes dans la Cité. Mais avec les annonces d’Ayrault sur la « politique familiale », ce qui est détruit en moyens donnés à « la famille » revient à une nouvelle diminution des moyens d’autonomie des femmes. Pour apporter ma contribution à la préparation de la marche du 9, je fais donc un rapide tour d’horizon de l’impact des politiques d’austérité actuelle sur la condition sociale des femmes. Je m’y sens d’autant plus appelé que mon passage sur D8, dans l’émission « Touche pas à mon poste » a déclenché l’intervention d’une intermittente particulièrement significative de la condition des femmes salariées de notre époque. 

Que les socialistes votent ce qu’ils veulent cette semaine à propos de l’Europe à l’occasion de leur Convention Nationale sur le thème ! De toute façon cela ne signifie plus rien. François Hollande a déjà verrouillé tout le dispositif des années à venir avec Angela Merkel. Mais j’invite les militants socialistes à voter un maximum pour les amendements que l’opposition de gauche a réussi à imposer. Ils sanctionneront ainsi les engagements du chef de l’Etat auprès de madame Merkel. Je sais qu’ils ne peuvent mettre la direction en minorité sur ce sujet comme l’avait fait « la gauche socialiste » en 1996. Mais un vote massif hostile à la ligne officielle sonnerait comme un coup de tonnerre montrant que François Hollande doit aussi affronter une opposition dans sa propre famille politique. Il pourrait freiner l’action du gouvernement au moment où il devra faire ratifier les nouvelles dispositions convenues avec la chancelière allemande. C’est elles que mon post explique.

Je dis aussi un mot de mon passage sur D8 dans l’émission « Touche pas à mon poste ». Et je réserve pour ma prochaine parution ma lecture des marches citoyennes auxquelles j’ai participé à Toulouse et Perpignan.

L'austérité cible les femmes

Ayrault et sa politique d'austérité sont actuellement collés sur la politique familiale. Naturellement il n’est pas vraiment question de famille, et encore moins d’enfants. Et surtout pas de la condition des femmes qui est pourtant la variable d’ajustement réelle de tout ce qui se décide dans ce domaine. Non, la logique à l’œuvre est purement comptable. Il ne s'agit pas de construire une politique familiale plus juste, plus efficace et plus émancipatrice. Pour les solfériniens, il faut "réduire le déficit". Voila comment l'austérité pourrit, une fois de plus, tout débat, empêche tout raisonnement. L'austérité est une réduction de la pensée. Soit vous êtes pour la défense du quotient familial actuel, alors que 46% du bénéfice revient aux 10% de ménages les plus riches, soit vous êtes d'accord avec Ayrault pour réduire le plafond du quotient familial. Ainsi entre conservatisme et austérité, il n'y aurait pas la place pour une politique familiale de gauche ? Je ne marche pas. Si l'on veut débattre de la politique familiale, ne commençons pas avec la règle à calcul. Allons directement aux problèmes posés dans la vie concrète des familles qu’il s’agit « d’aider ».

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Par exemple, parlons de l'accueil de la petite enfance. Question cruciale. D’elle dépend la qualité de la socialisation des enfants, d’une part, et la possibilité d’autonomie professionnelle des femmes, d’autre part. Jean-Marc Ayrault a annoncé la création de 275 000 places d'ici 2017. Cette annonce est censée faire passer la pilule des restrictions budgétaires, de la baisse du plafond du quotient familial, du durcissement des conditions d'accès à la prestation d'accueil du jeune enfant et ainsi de suite. Mais personne n'a demandé à Jean-Marc Ayrault pourquoi il annonçait deux fois moins de créations de places que ce qu'avait promis François Hollande au début de sa campagne présidentielle. Les « journalistes » ont oublié ! Les preuves existent. Il suffit de se reporter au discours de Hollande le 27 avril 2011 à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine. C'était le premier discours de Hollande comme candidat à la primaire du PS. Un événement donc ! Au point que plusieurs articles de presse s’étaient fait l'écho extasiés de ses propositions. Ah ! Le vote utile, comme il était bien amené ! Douce espérance des lendemains sociaux-démocrates qui chantent sans effort : Hollande annonçait la création de "500 000" places d'accueil pour la petite enfance. La promesse de Hollande a donc été divisée par deux par Ayrault. Mais c’est encore une entourloupe. Car le chiffre est censé impressionner pour faire la prétendue contre-partie aux sacrifices demandés… Bien sûr, les femmes seront les premières victimes de ce nouveau renoncement. Car elles sont les premières à arrêter le travail salarié pour s'occuper des enfants quand il n'y a pas de place chez la nourrice ou à la crèche.

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Ce n’est pas tout ! La mystification ne s’arrête pas là. Voyons de près ces 275 000 places annoncées. On y trouve 100 000 places de crèches, plus 100 000 chez les assistantes maternelles (les nounous). Ou sont les 75 000 manquantes à cette belle promesse ? … En école maternelle pour les enfants de deux ans ! Les instituteurs seront ravis d'apprendre que leur métier est assimilé à la garde d'enfants au même titre que la crèche ou la nourrice. Attention, je ne dis pas que garder des enfants en crèche ou en tant qu'assistante maternelle ne soit pas un métier qui nécessite une qualification professionnelle de haut niveau. J’ai moi-même rénové le CAP correspondant du temps que j’étais ministre de l’enseignement professionnel. Mais je veux rappeler que c'est un métier totalement différent du métier d'instituteur. On ne saurait donc assimiler des places en crèches avec des places à l'école comme le fait Ayrault. En agissant ainsi, Ayrault ne dit pas autre chose que l'ancien ministre UMP Xavier Darcos qui reprochait en 2008 aux enseignants de maternelle d'être payés pour "faire faire la sieste et changer les couches des enfants".

Pour ne pas en rester à la seule actualité du moment, je veux envisager la situation en plus grand angle. J’ai fait, avec mon équipe, une petite récapitulation de la situation en partant des mesures prises par le gouvernement du « vote utile ». D'une manière générale, les femmes sont les premières victimes des politiques d'austérité. Ce point échappe à la description de la situation, d’ordinaire. Elles sont d’abord les premières victimes de l'austérité salariale et dans les entreprises. En effet, 80% des salariés qui n'ont vu le SMIC n'augmenter que d'un carambar par jour sont des femmes. Les femmes sont aussi les premières victimes de la précarisation du travail. Elles occupent déjà 80% des emplois à temps partiel. Elles seront encore frappées par l'accord "Made in Medef" imposé par Hollande. En effet, cet accord permettra aux employeurs de salariés à temps partiel de changer jusqu'à huit fois leurs horaires de travail dans l'année. Mais bien sûr, aucune caissière, aucune femme de ménage, aucune intermittente de D8 n'a le pouvoir de changer huit fois l'horaire de l'école ou de la garderie de ses enfants. Face à l’instabilité des horaires ce sont les femmes qui renoncent les premières à leur emploi.

Après la loi "Made in Medef", Hollande prépare un nouveau mauvais coup contre les salariés avec la contre-réforme des retraites. Encore une fois, les femmes seraient les premières touchées par un nouvel allongement de la durée de cotisation ou un report de l'âge de départ. En effet, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir des carrières incomplètes. C'est notamment dû au fait que les femmes arrêtent de travailler après la naissance d'un enfant plus souvent que les hommes. Au moment du départ à la retraite, les femmes sont donc les plus pénalisées. Soit elles partent une fois atteint l'âge minimum de départ mais elles subissent la décote. Soit elles sont contraintes de repousser leur départ jusqu'à l'âge de départ à taux plein, 65 ans, pour éviter la décote.

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Les femmes seraient aussi plus violemment touchées par la désindexation des pensions. Cette "désindexation" a déjà été exigée et obtenue par le MEDEF pour les retraites complémentaires. Elle fait partie des "recommandations" de la Commission européenne pour le régime général. Et elle a déjà été évoquée dans ce cadre par François Hollande et avant lui par Cahuzac quand il était encore ministre. Cette "désindexation" signifierait une perte de pouvoir d'achat des retraités. Il s'agit d'augmenter les pensions moins vite que les prix. Tous les retraités, actuels et futurs seraient durement frappés. Mais les femmes encore plus que les hommes. Pourquoi ? Parce que les femmes ont déjà une pension moyenne nettement plus faible que les hommes. Aujourd'hui la pension moyenne des femmes est de 899 euros quand on compte la retraite de base et la retraite complémentaire. Celle des hommes est de 1552 euros. Cet écart s'explique par les écarts de rémunération tout au long de leur carrière mais aussi par les effets encore plus violents pour les femmes des précédentes réformes des retraites. Si on ne prend en compte que la retraite du régime général, le montant moyen des pensions est de 665 euros par mois : 727 euros pour les hommes, 609 euros pour les femmes. La désindexation toucherait aussi davantage les femmes pour la simple raison qu'on compte plus de femmes retraitées que d'hommes retraités. Au 31 décembre 2012 parmi les 13,2 millions de retraités, on comptait 5,9 millions d'hommes et 7,3 millions de femmes.

Dans la bataille des retraites qui commence, la situation des femmes est un des talons d'Achille des libéraux. En effet, selon l'INSEE, "en 2012, l’espérance de vie à la naissance n’augmente pas, du fait du grand nombre de décès survenus dans l’année. Elle stagne pour les hommes (78,4 ans) et diminue même de 0,2 point pour les femmes (84,8 ans)". Vous avez bien lu. L'espérance de vie à la naissance des femmes recule en France. C’est ce que j’appelle le recul de civilisation sous les libéraux.

Et maintenant, Merkhollande

Après l’ère Merkozy, voici celle du Merkhollande. Ce n’est pas seulement l’abaissement permanent des présidents français qui doit être retenu. C’est surtout que l'alliance entre les sociaux-libéraux et la droite en Europe franchit un nouveau cap. Le vote commun de l'UMP et du PS sur les traités européens en 2005, 2008 et en septembre dernier affichait déjà le programme. La conférence de presse de François Hollande le 16 mai puis la "contribution commune" Hollande-Merkel du 30 mai ont marqué un alignement définitif officiellement inscrit dans la durée. Pour les socialistes français c’est une capitulation d’autant plus misérable qu’elle se produit au moment même où est censée avoir lieu une discussion et même un vote sur le sujet dans leurs rangs.

Hollande se rallie à la Merkelisation de l'Europe. "L'offensive européenne" en quatre points qu’il a présentée pompeusement le 16 mai est en réalité une simple copie de Merkozy. L’emballage ne fera illusion qu’auprès des journalistes complaisants ou ignorants, ce qui est souvent la même chose. Ainsi de l’artifice sur « l'emploi des jeunes ». Sur ce point encore une fois, la proposition Hollande-Merkel reprend du vieux pour faire du neuf comme ce fut le cas déjà pour le pseudo plan de croissance. En effet cela n'annonce rien d'autre que l'utilisation en 2014 et 2015 des fonds prévus dans le budget européen pour 2014-2020. Bien sûr, Hollande et Merkel font comme si ce budget était voté, ce qui n’est pourtant pas encore le cas puisqu'il a été rejeté par le Parlement européen. Ces deux-là ne s’encombrent pas des apparences car ils savent bien qui, pour finir, décide. Ils oublient aussi de préciser que dépenser en deux ans une somme d'argent prévue pour six ans ne fait pas dépenser plus d'argent au total. Ils ne précisent pas non plus comment ils comptent financer après 2015 les programmes européens pour l'emploi des jeunes si tout l'argent prévu à déjà été dépensé. De toute façon, Hollande vient faire tapisserie dans cette histoire. Car les Allemands se sont déjà attelés à cette distribution d’argent déjà existant depuis quelque temps déjà. C’est ainsi que les ministres allemand et portugais des finances, Wolfgang Schäuble et Vítor Gaspar, ont déjà conclu un accord le 22 mai dernier « afin de lutter contre le chômage des jeunes dans l’État d’Europe méridionale qui croule sous les dettes ». Et Berlin a aussi signé un accord similaire avec l’Espagne le mois dernier ! Si Hollande veut savoir que penser de cette comédie, il peut écouter ses amis sociaux-démocrates allemands encore dans l’opposition ! Ils qualifient cette opération de « tentative tardive en vue de restaurer l’image de l’Allemagne en Europe méridionale ». Mais aux français, les solfériniens et leurs griots médiatiques font croire qu’il s’agit d’une initiative de leur glorieux chef élyséen…

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Quoi qu’il en soit, le cœur de "l'offensive" est ailleurs. Hollande se rallie donc à l'idée du "gouvernement économique" européen. Que cela soit présenté comme son idée et même le cœur de son « offensive » en dit long sur l’ignorance des commentateurs qui se sont prêtés à ce numéro de cirage de pompes ! Le 16 mai, péremptoire, il a déclaré solennellement  vouloir "instaurer avec les pays de la zone euro un gouvernement économique". Hollande a cinq ans de retard. L'idée d'un "gouvernement économique clairement identifié" pour la zone euro était déjà avancée par Nicolas Sarkozy en octobre 2008. Pour être précis, voici ce que François Hollande propose pour ce "gouvernement économique" : il "se réunirait, tous les mois, autour d’un véritable Président nommé pour une durée longue et qui serait affecté à cette seule tâche. Ce gouvernement économique débattrait des principales décisions de politique économique à prendre par les États membres, harmoniserait la fiscalité, commencerait à faire acte de convergence sur le plan social par le haut et engagerait un plan de lutte contre la fraude fiscale". La "contribution commune" Hollande-Merkel reprend l'idée d'"un Président à plein temps de l’Eurogroupe des ministres des Finances disposant de moyens renforcés".

On se pince quand on connaît la réalité déjà existante. Mais Hollande la connaît-il ? C’est à se le demander. Sur le fonctionnement d'abord. Les ministres des finances de la zone euro se réunissent déjà tous les mois au sein du conseil des ministres de l'Eurogroupe. L'Eurogroupe a déjà un président désigné pour deux ans et demi. Actuellement, c'est le néerlandais Jeroen Dijsselbloem qui est président. Avant lui, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker avait été reconduit pour trois mandats soit six ans et demi. N'est-ce pas une durée longue ? La seule chose nouvelle que proposent Hollande et Merkel est que le président de l'Eurogroupe ne soit plus en même temps le ministre des finances de son pays. Qu'est-ce que ça changerait si c'est pour mettre à la place une bûche du style de la baronne Ashton ou d’Herman Van Rompuy ? Offrir une place à Moscovici après son prochain départ de Bercy ? Tout ça pour ça ?

Hollande comprend-il ce qu’il dit ? Comment peut-il attendre une politique d'harmonisation fiscale et sociale sous la houlette de ce « gouvernement économique » ? Elle est interdite par le traité de Lisbonne ! François Hollande est censé le savoir. Il a voté pour ce traité le 7 février 2008 à l'Assemblée. Et quand bien même ! De toute façon, où a lieu l'essentiel du dumping social et fiscal dans l'Union européenne ? Précisément dans les pays qui ne sont pas non membres de la zone euro : essentiellement à l'Est de l'Europe. Donc l'Eurogroupe n'est pas l'instance efficace pour cela. Enfin notons qu’il est peu crédible de vouloir lutter contre le dumping social et fiscal dans la zone euro, tout en refusant la "confrontation" avec l'Allemagne que proposait Claude Bartolone ! En effet c'est d'abord en Allemagne qu'on trouve des wagons de travailleurs précaires surexploités. Et c’est aussi d'abord l'Allemagne qui a abaissé son impôt sur les sociétés à 15% pour en faire l'un des plus bas de toute l'Union européenne !

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Merkel a donc gagné sur toute la ligne. Pour faire plaisir à Hollande, elle a accepté l'idée de ce ""président à temps plein" pour l'Eurogroupe. Je viens de dire quel petit moins que rien c’est là. Par contre, en échange, Hollande s'est rallié à une des idées les plus violentes défendue par Merkel depuis plusieurs mois. Je prie mon lecteur de m’excuser à partir de cet instant pour la lourdeur de mon exposé. Je suis contraint pour la sincérité de mon récit de faire des citations. Comme on le sait la prose européenne est une des plus pesantes langues de bois du monde. Elle sert autant a désigner les choses qu’a obscurcir leur objet. Ici s’y ajoute la dose de mystification permanente qui est le propre du style du président français. Car ici encore, une fois de plus, c’est à coup de petites phrases calibrées comme un collier de perles que c’est fait le ralliement du si mou président français. Le 16 mai, le quatrième point de "l'offensive européenne" de Hollande consistait en "une nouvelle étape de l'intégration européenne". Officiellement, il s'agissait d'"une nouvelle étape de l'intégration européenne avec une capacité budgétaire qui serait attribuée à la zone euro et la possibilité, progressivement, de lever l'emprunt". C’est mal dit et mal écrit mais en lisant deux fois on comprend. Puis le 30 mai suivant à Paris, la déclaration commune Hollande-Merkel a été plus claire, du moins dans le vocabulaire de la novlangue des libéraux. C’est ainsi que les deux bons apôtres proposent la création d'"arrangements contractuels pour la compétitivité et la croissance". Ces "contrats de compétitivité" sont défendus par Merkel depuis des mois. Elle en avait en particulier fait la proposition le 7 novembre 2012 devant le Parlement européen. Cette idée a depuis été reprise dans les conclusions du Conseil européen de décembre 2012. Ce n'est donc pas une nouveauté. Mais la "contribution commune" Hollande-Merkel appellent à "mieux définir" ce "concept". Et elle propose en effet une définition de ces contrats : "Les Etats membres et le niveau européen entreront dans des engagements contractuels. Les deux parties s’engageront à mettre en œuvre les mesures décidées dans le cadre de ces arrangements contractuels. Les Etats non membres de la zone euro sont invités à participer sur une base volontaire. Il conviendrait d’élaborer des mécanismes de solidarité dans ce cadre. Un nouveau système d’incitations financières limitées et conditionnelles spécifique à la zone euro sera mis en place afin de soutenir conjointement les efforts entrepris par les Etats membres concluant des arrangements contractuels dans le cadre d’un ensemble global de dispositions comportant des incitations non financières. La création d’un fonds spécifique pour la zone euro sera utile dans ce contexte.".

Derrière ce langage abscons, c'est le FMI a domicile, qui se profile. Les « contrats de compétitivité », ce n’est rien d’autre que l'institutionnalisation des "plans d'ajustement structurel" du FMI et de la Troika. Le FMI et la Troika exigent des engagements de réformes brutales en échange d'argent. Mais jusqu’à présent ce chantage odieux ne s’appliquait que dans les pays qui leur demandait de l'argent et pour la période du prêt. La proposition Hollande-Merkel reviendrait en fait à créer un mécanisme permanent et universel. Il s'appliquerait aux Etats de la zone euro sans même le prétexte qu'ils aient besoin "d'aide". Chaque pays devrait signer un contrat et s'engager sur des réformes structurelles rien que pour pouvoir accéder à des fonds européens ordinaires. Ces "contrats de compétitivité" reviendraient à réserver une partie des fonds européens aux bons élèves du libéralisme et de l’austérité. Et pour les autres ? Rien !

Cette "nouvelle étape de l'intégration européenne" présenté comme une géniale vision du leader minimo est donc en réalité un ralliement de Hollande à l'exigence répétée par Merkel depuis 2011. En effet en novembre 2011, Angela Merkel avait dit très clairement sur le ton du nouveau propriétaire des lieux: "une avancée vers une nouvelle Europe ne pourra se faire que si nous sommes prêts à changer nos traités. Cela peut se limiter aux pays membre de la zone euro. Mais les Etats Membres doivent se préparer à se lier de manière contraignante à la communauté". Quelques mois plus tard, elle en a remis une couche. En juin 2012, voila ce qu'elle déclarait : "Il n’y aura pas de bonne union économique et monétaire sans union politique, synonyme d’abandon de souveraineté. Je ne peux pas vouloir des euro-obligations et me voir refuser tout contrôle sur les budgets nationaux". Enfin, l'apothéose a eu lieu le 18 octobre 2012 au Bundestag. Angela Merkel s'est prononcé pour un "droit d'ingérence" et un "droit de véto" de la Commission européenne sur les budgets nationaux. Le président de la République française est au courant de ces propositions. Quelle est sa position sur cette question ? Il ne l'a jamais dit. Il s’est contenté d’essayer de faire croire que ce serait là sa propre idée ! Lamentable !

Merkel est à l'offensive. Elle avait fait cette déclaration dominatrice à peine une semaine après que le Parlement français a ratifié le traité budgétaire Merkozy non renégocié. On voit que sitôt une étape franchie, Merkel passe à la suivante. Elle vient de faire la même chose. Le 30 mai, Hollande avale définitivement les "contrats de compétitivité". Le 3 juin, dans Der Spiegel, Merkel raccourcit encore la laisse. Dorénavant, elle ne souhaite plus que ce soit la Commission qui voit ses pouvoirs de contrôle renforcés. Elle veut que les Etats se contrôlent mutuellement sous couvert de "coordination". Dit autrement, elle veut se charger elle-même du contrôle ! Voici ce qu'elle a déclaré : "Je ne vois pas dans l'immédiat la nécessité de transférer dans les années à venir encore plus de prérogatives vers la Commission à Bruxelles. François Hollande et moi sommes beaucoup plus favorables à une meilleure coordination des domaines politiques qui ont un rôle décisif dans le renforcement de notre compétitivité. Nous pensons par exemple aux politiques de l'emploi et des retraites, mais aussi aux politiques fiscales et sociales". Les naïfs et les libéraux n'ont insisté que sur la première phrase. Oubliant la deuxième et ignorant ce que François Hollande venait d'accepter.

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De toute façon, Hollande a capitulé. Sans condition. C'est une capitulation géopolitique de la France. Et une capitulation idéologique des sociaux-libéraux. Dans sa conférence de presse du 16 mai, François Hollande a reconnu explicitement ce ralliement à l'Europe Merkel. Il est même allé jusqu'à nier la nécessité d'un débat politique sur l'Europe. Voila ce qu'il a dit et que personne n'a relevé : "L’idée européenne exige le mouvement. Si l’Europe n’avance pas, elle tombe ou plutôt elle s’efface ; elle s’efface de la carte du monde, elle s’efface même de l’imaginaire des peuples. Il est donc plus que temps de porter cette nouvelle ambition. L’Allemagne, plusieurs fois, a dit qu’elle était prête à une Union politique, à une nouvelle étape d’intégration. La France est également disposée à donner un contenu à cette Union politique. Deux ans pour y parvenir. Deux ans, quels que soient les gouvernements qui seront en place. Ce n’est plus une affaire de sensibilité politique, c’est une affaire d’urgence européenne". Le rêve de Merkhollande, c'est la fin du débat sur l'Europe. Nous sommes donc leur cauchemar.

Hollande, prix de la paix. Rire ou pleurer ?

Il ne s’en vantera pas et il est peu probable que les médias évoquent la scène. Mais la fine fleur des présidents de l’Afrique Francophone a été présente le 5 juin à l’UNESCO à Paris pour une petite séance de ridicule post-colonial. Il s’agissait du prix Houphouët Boigny pour la paix qui venait d’être attribué au meilleur ami des pacifistes, François Hollande. Pour le lui remettre, une noble assemblée que je ne me hasarderai pas à qualifier. Notons : Thomas Boni Yayi, Président du Bénin, inventeur d’un complot pour embastiller ses opposants. Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, élu perpétuel, réélu avec 90% des votants il y a deux ans. Alassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire, installé par l’armée française. Dioncounda Traoré, Président « intérimaire » du Mali. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la Mauritanie, pays où l’esclavage continue à sévir. Idriss Déby Itno, Président du Tchad, qui vient de faire arrêter et emprisonner les députés de l’opposition. Mahamadou Issoufou, Président du Niger et Macky Sall, Président du Sénégal. Tous vont « entourer François Hollande lors de la remise par Henri Konan Bédié » le sinistre inventeur de l’ivoirité, du Prix Félix Houphouët-Boigny pour « la recherche de la paix » ! On hésite entre rire et pleurer !

Le Prix Félix Houphouët-Boigny – créé en 1989 – se propose d’honorer des personnes, institutions ou organisations qui ont contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO. Houphouët, qui n’avait vers la fin de sa vie que le mot « paix » à la bouche, voulait certainement faire oublier la cruauté dont il avait fait preuve et continuait à faire preuve contre son opposition. Quoi qu’il en soit, comment François Hollande peut-il recevoir ce prix alors qu’il a engagé une intervention militaire de longue durée au Mali sans aucun mandat international ? Comment peut-il le recevoir alors qu’il est à la pointe du combat pour livrer des armes aux opposants au régime syrien et que la Force Licorne est toujours active en Côte d’Ivoire ? Quel genre de paix sont ces guerres aux yeux du « jury » ? François Hollande qui dans sa politique africaine a renié ses promesses de campagne électorale, va donc recevoir un prix pour sa contribution à la paix au moment où il vient d’endosser de nouveau l’uniforme du gendarme de l’Afrique. Il recevra ce « prix » de la main et en la compagnie d’hommes qu’il disait ne pas vouloir recevoir il y a encore quelques mois. Comme en politique intérieure, le cynisme et le mensonge marchent ensemble. A la fin, c’est la dignité de notre pays qui est humiliée.

Touche pas à mon poste, ma coulisse

Il y a eu un « débat » sur les réseaux sociaux à propos de ma participation à l’émission « Touche pas à mon poste » sur D8. Comme d’habitude, une petite cohorte de soi-disant puristes se sont indignés. Leur comédie ne fait pas de moi leur dupe. Le but réel est de me casser avant même que l’émission ait lieu. Ils fournissent de façon parfaitement programmée le prétexte aux habituels sangsues médiatiques qui viennent aussitôt pomper le bon jus de discorde : « même ses amis désapprouvent : « j’ai honte » déclare sous couvert d’anonymat Jean-Patou ». Une fois la première couche passée arrive la deuxième, le tweet blasé en cours d’émission puis la troisième, le commentaire venimeux. Ainsi ce chroniqueur qui souligne mon silence pendant l’intervention de l’intermittente du spectacle et en déduit finement ma « complicité » avec son exploiteur. Ces trois temps sont devenus des classiques pour chacune de mes interventions médiatiques. En fait, ils me sont très précieux. D’une part je peux repérer les émetteurs ennemis déguisés en « amis » soit disant « déçuuuuus ». D’autre part cela déclenche une vague de répliques qui me semblent très formatrices autant pour ceux qui les écrivent que pour ceux qui les lisent. Enfin l’impact dérisoire de ces sottises confronté à l’impact de ma présence et de mon discours me réjouit dans la mesure où il atteste la pertinence de ma stratégie médiatique en désorganisant mes adversaires médiatiques. En effet, il n’y a en fait qu’une poignée pour lire le chroniqueur Schmoll, et une autre pour lire les sottises des « déççççuuuus ». Par contre un million quatre cent mille personnes me voient, m’entendent, m’écoutent et en tirent les conclusions inverses de celles espérées par les nuisibles que je viens de citer. D’abord en terme d’image, comme l’analyse parfaitement ce papier que je donne en lien.

Mais c’est une nouvelle occasion pour moi d’attirer l’attention de mes lecteurs sur un aspect de la parole politique dans les médias. Je commence par le cœur de ce qui fait problème chez les soi-disant puristes : la présence politique dans une émission de divertissement. D’abord chapeau à ceux qui en prennent le risque. Rappelons que rien n’oblige Ruquier, Ardisson ou Hanouna à inviter une personnalité politique car cette présence peut parfaitement tuer leur audience. C’est particulièrement vrai pour Cyril Hanouna. Aucun politique n’avait mis les pieds jusque-là dans son émission. Tout le risque était pour lui. Pas pour moi. D’une façon générale nous devons aider ceux qui élargissent l’espace de l’expression politique. Sinon quel est le sens de nos critiques contre le rétrécissement de cet espace partout ailleurs. Ailleurs sur une grande chaîne comme TF1 où l’audimat sert de prétexte à un drastique étouffement de l’agora. Ailleurs, dans les espaces publics privatisés interdits à la politique comme les supermarchés, galeries marchandes, boîtes aux lettres des immeubles à digicode et ainsi de suite. Enfin, répétons-le, les émissions de divertissement traitent avec respect la parole politique et ceux qui la portent. C’est un fait que chacun peut vérifier sans aucune difficulté. Aucune ne comporte une once de la méchanceté et de l’esprit de traquenard qui caractérisent nombre d’espaces médiatiques prétendument dédiés à la politique et en réalité voués pour beaucoup d’entre eux (mais pas tous !) à l’auto-célébration des journalistes vedettes. Mieux vaut cent fois dire ce que l’on veut dire tranquillement chez Hanouna que d’aller servir la soupe à un nombriliste comme Aphatie qui vous agresse en plateau et vous accable de tweets militants ensuite. Il est d’ailleurs frappant de voir comment parmi les chroniqueurs du plateau de Cyril Hanouna, le seul qui perdit son sang-froid face à moi et reprit immédiatement ses habits de militant politique médiatique fut le journaliste de l’Express. Oubliant où il était, il se lança dans la traditionnelle charge corporative dont ce journal est spécialiste contre moi, influencé qu’il est par la course aux lecteurs d’extrême-droite. Mais le premier des résultats de ma présence dans cette émission, n’est-ce pas d’abord l’irruption de cette jeune femme intermittente du spectacle sur le plateau ? Et la réaction tellement ouverte qu’eut Hanouna à son égard au point que je me suis d’abord demandé si c’était une affaire arrangée et où elle mènerait ? Pour clore ce petit chapitre j’invite mes lecteurs à ne pas manquer de lire le récit que fait dans « Les Inrocks » Sophie Tissier, l’intermittente qui a pris la parole sur D8. Et, bien sûr, je vous invite tous à vous manifester pour lui apporter votre aide sur la page Facebook ouverte à cette fin. Salut les « déçuuuuus » ! Votre coup est encore tombé à l’eau !

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331 commentaires à “Le lendemain du jour où Clément l’anti fa a été assassiné”
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  1. remier dit :

    Par hasard ce matin je tombe sur une table ronde de la chaine parlementaire. Ils sont quatre, plus le présentateur Mr Thréard pontifie avec force disant que la responsabilité du meurtre du jeune Clément Méric incombe à son groupe car enfin qui a voulu en découdre ? Textuellement. J'ajoute et je salue monsieur Leclerc qui a nié ce rapprochement entre FN et Parti de gauche avec vigueur. Les autres journalistes se sont tus. Voici ce que jour après jour on nous fait avaler sur les chaines publiques. Désinformation à outrance. J'ai foi en le Front de gauche et au progrès pour le peuple.

  2. bob dit :

    Ce matin M Bruno Lemaire chez Bourdin rejoint les perroquets sur le «coup de balai » accusant Jean-Luc Mélenchon d’exciter les plus bas instinct par une telle violence verbale... Risible d'autant que tout le monde et surtout lui a oublié le nettoyage au «Karcher» promis par son patron M Sarkozy à une habitante d'une cité mais là il visait la petite délinquance donc ça va...

  3. Michel Berdagué dit :

    Hier, marche des femmes contre l'austérité, femmes et hommes mobilisés, du Palais-Royal à République. C'est un dimanche, certes, mais alors que les difficultés s'aggravent les mobilisations peinent, tout cela montre que le Front populaire n'est pas pour demain. Une grande émotion, sur le parcours la chorale sous chapiteau rouge avec deux chants signifiants. Celui de la musique des déportés avec les paroles de la lutte de libération des femmes et celui des partisans qui s'est murmuré à la fin jusqu'à se fixer indélébile dans nos cœurs et nos pensées à jamais pour celui tombé hier, un frère, un camarade.

  4. Jean-Bernard Dusse dit :

    Au sujet de "L’an II, l’an pire" dit Jean-Luc Mélenchon.
    J'espère que monsieur Mélenchon aura su anticiper les événement de l'an III.(Ou peut-être qui sait l'an II bis. Espérons). L'an III, "l'an pire contre ATTAC".

  5. le Prolo du Biolo dit :

    @ 242 - Hold-Up
    Tu réponds à côté, ou bien je me suis mal exprimé.
    Quand on exprime notre désaccord avec la politique de Hollande, est-ce que parallèlement on demande à sortir du franc et de la France sous prétexte que le FdG n'y est pas encore majoritaire ?
    Pourquoi lorsqu'il s'agit de contester la politique de Bruxelles la seule solution proposée devrait-elle être de sortir de l'euro et de l'Europe ?

  6. cr_sud dit :

    Tous politiques sur F.Inter : tout simplement magistral.
    Les journalistes tournent, virent, prennent les problèmes d'un côté, de l'autre, tout est bien recentré par Jean-Luc sur le problème de fond qui est les politiques d'austérité conduites en Europe, générant chaque jour un peu plus de chômage et détruisant tout le modèle social bâti sur la solidarité des régimes par répartition. A ce rythme, évidemment, à ne faire que de la politique économique -comptable, les régimes sont voués à une lente mais certaine destruction.
    Quand par ailleurs existent déjà des régimes volontaires par de l'épargne individuelle, juxtaposés aux dits régimes par répartition, il est bien évident que l'on fera facilement faire aux gens -qui le peuvent- la bascule de l'un à l'autre. Et les libéraux auront gagné.
    Car le problème avec les diktats de la commission européenne, est que ses suggestions-orientations concernent chaque sous-budget, et non pas que le budget global de la France... Jean-Luc Mélenchon a raison de souligner que FH ment, quand il dit qu'il n'est pasquestion qu'on lui dicte quoi que ce soit, car cela est prévu par les traités qu'il a fait signer sans renégociation. Ce qui est scandaleux.
    Quand au week-end que nous avons vécu, après l'assassinat du jeune Clément, c'est un dégoût profond mêlé à l'émotion que j'ai dans le fond de la gorge. Et je me souviens des anecdotes de mon oncle en Espagne me racontant dans les années 70-80 sous Franco les bastons et disparitions organisées par l'extrêrme droite de l'époque, contre tout ce qui avait l'air d'être coloré en rouge, ou simplement intellectuel de gauche. Il parlait avec ses amis une fois le rideau du bar du coin tiré, de peur d'être repérés. Et malgré tout, quelquefois, le lendemain, un absent à déplorer parmi eux, sans explications, à jamais... Notre pays me fait peur de la tournure des évènements.

  7. Pierre Guerrini dit :

    Le président Hollande exigerait la libération des deux journalistes en Syrie. Que le président Hollande fasse plutôt ce qui est réellement en son pouvoir et de son ressort. Qu'il veille à ce que personne l'attise le feu de l'extrême droite fasciste qui consume un pays en moins de temps qu'il n'en faut à une génération pour acquérir les valeurs citoyennes qui en protègent mieux que toutes les versatilités discoureuses et autres bobards alambiqués.

  8. BDPIF dit :

    Il est encore heureux que l'on oublie pas ces deux journalistes, disparus dans la barbarie du régime d'Assad, qui comme pendant la guerre d'Espagne où Franco était armé par l'Allemagne, est armée par la Russie pour massacrer son peuple et l'opposition. A défaut de compter sur vous pour défendre la liberté de ce peuples et de ces journalistes disparus, le président Hollande est à sa place en tant que chef de l'état pour demander leur libération ce qui est de son ressort.
    Mais quel rapport avec le billet de Mélenchon ?

  9. cr_sud dit :

    Intéressant de voir le déni de démocratie qui est en train d'avoir lieu au Parti Solférinien, et où l'aile gauche du parti a réussi malgré beaucoup d'embuches organisées par le haut (H.Desir en tête), à faire voter des amendements majeurs de fond pour l'Europe. C'est bien expliqué par G.Filoche sur son blog, et çà arrive bien tard car le TSCG a déjà été adopté. çà ressemble à l'époque 2005 quand le vote contre l'Europe avait du mal à s'exprimer au PS.
    Je connais pas le PS de l'intérieur, mais intéressant de voir qu'il existe bien une vraie aile gauche du PS, chez les militants, et qu'elle vient de s'exprimer très majoritairement.
    Les médias n'en ont pas parlé du tout, et les responsables PS et du gouvernement non plus. Je ne sais pas quelle peut en être la portée, mais à suivre...

  10. dedifun29 dit :

    Bonjour, si je peux me permettre un léger hors sujet, qui s'inscrit en arrière plan du thème du billet, il s'agit du documentaire diffusé hier soir sur M6 relatif aux électeurs du FN. Très riche d'enseignements, il fait apparaître notamment que de nombreux de ces électeurs sont des personnes désabusées qui ont un geste de contestation et surtout ne connaissent pas vraiment le programme de ce parti d'extrême droite.
    Je n'ai pas de lien "propre" (sans pop up) à proposer (celui de M6 a été retiré).

  11. Poncet dit :

    Ceux qui affirment, ou même simplement insinuent, que la responsabilité de la mort de Clément Méric serait à chercher ailleurs qu'à l'extrême-droite, pensent plus ou moins implicitement : "il a eu ce qu'il méritait". Il faut pousser chacun à sortir du bois et dire s'il adhère ou non à cette idée.

  12. Michel Matain dit :

    En Syrie aussi un gamin vient d'être assassiné par l'extrème-droite religieuse, extrème-droite dont notre président pense qu'elle manque d'armes et qu'il est urgent de lui en envoyer.

  13. cornemuse dit :

    Le 6 juin, le FMI a publié un rapport déclarant s'être trompé sur la Grèce et l'austérité. Il semble donc que le torchon brûle au sein de la Troïka, la Commission et la BCE ayant pris leurs distances avec cette position du FMI.
    Cette info ne relève pas de l'assassinat de Clément Méric, elle me semble néanmoins très importante, et j'attends donc avec impatience l'analyse de Jean-Luc Mélenchon. Il n'en a pas été question dans son interview du 9, mais il n'ont pas eu non plus le temps d'évoquer le Grand Marché Transatlantique...

  14. Vince_BZH dit :

    Les retraites, en voila un sujet qui mériterait une vraie révolution.
    A quand un régime de retraite unique ? Tout le monde dans le même sac. Pas de jalousie ou de comparaison qui n'ont pas lieu d'être.
    J'ai eu la chance de travailler dans une douzaine de sociétés différentes, et si il y bien un sujet de comparaison public/privé qui pose problème dans les conversations entre collègues, c'est celui là. Les uns, et ils ont raison, se plaignent des modalités de calcul plus intéressantes pour les fonctionnaires, pendant que ces derniers se plaignent de salaires moindres à poste équivalent et de la non prise en compte de leurs primes dans les calculs de retraites.
    Faut faire un RAZ. Tout remettre en discussion y compris les salaires des fonctionnaires.

  15. JCM31 dit :

    Pas mal fait ce reportage M6. On en retire quelque chose. Le moins qu’on puisse dire, c’est que sa vole bas, pour les égarés, effrayés par la diversité. Quant à savoir, à part toujours le même couplé qui domine ce reportage, de la peur infondée de l’immigré : Quelles sont les raisons réelles et fondées de ce choix, cela reste assez flou, voir inexistantes. Pourtant, la journaliste pose régulièrement la question qui semble si embarrassante. C’est spectaculaire et très inquiétant en même temps et confirme bien la présentation que Jean-Luc Mélenchon démontre régulièrement de ce parti de la division et l’exclusion. On y retrouve même également à un moment pitoyable d’une histoire lamentable, les messieurs « propres » du FN, vous savez ce que la marine tente de passer par dessus bord et va surement repêcher au filet aux mailles qui seront devenues réglementaires. Et puis les partisans FdG qui font honneur à nos valeurs, sont fidèles au poste en tenant la tranchée. Y a encore du boulot, mais on ne lâchera rien.

  16. jean ai marre dit :

    Les retraites, voila un sujet où nous devrions nous retrouver public et privé.
    « Les fonctionnaires ne sont pas des privilégiés », a indiqué la ministre des affaires sociales Marisol Touraine dans Le Parisien dimanche. Tiens, tiens, on caresse dans le sens du poil ? Mais chère Touraine, de quels fonctionnaires parlez vous ? Il ne doit pas s'agir des conseillers particuliers, à 15 000 Euros !
    Chers camarades du public, c'est le moment de leur demander de mettre tous les privilèges touchant à la retraite sur la table ! Je pense que, solidarité oblige, c'est le moment de demander aux députés d'être raisonnable et de remettre en question leurs privilèges. Est ce acceptable de continuer à percevoir pour un an de mandature deux ans de retraites ? Un peu de décence ferait du bien, n'est ce pas ?

  17. jorie dit :

    Et bien, si certains n'ont pas encore remarqué le choix des média, je vous le confirme. Toute la semaine, moi qui ai le temps de zapper, tout l'espace médiatique a été offert à Marine le Pen, Philippot, Serge Ayoub, Robert Menard, tribune à Collard et ce soir devinez sur canal ? Alliot ! La totale. Hier soir sur M6, reportage sur le FN et les braves gens qui votent pour lui, sans même donner un aperçu des militants durs. De braves gens je vous dis. Les média ont commenté également que l'extrême droite et l'extrême gauche, c'est bonnet blanc et blanc bonnet. Ils ont fait leur choix pour les fascistes. Je suis carrément horrifiée. On fait toujours la leçon au Venezuela ou autre sur le pluralisme d'information, sur la démocratie. Il est clair que les "zélites" totalement délitées de notre pays ont opté pour le Front national bien propre sur lui, tout en ciblant le PG. Je proteste auprès de France télévisions. Je vous serais reconnaissante de noyer leur mail de protestations. Merci M.Mélenchon d'avoir réveillé la conscience de gauche. Je constate tous les jours la pertinence de vos analyses et la censure politique sur la violence des partis d'extrême droite, largement déniée par les média.

  18. Vince_BZH dit :

    @Jean ai marre
    Et les Bac +9 chercheurs au CNRS à 3000 euros par mois au bout de 15 ans, ce sont des privilégiés ? Sans parler des cadres et ingénieurs informatique qui doivent gagner 15 ou 20% de moins que dans le privé à poste et ancienneté équivalente. Il n'y a pas que des fonctionnaires à 15 000 euros par mois !

  19. tchoo dit :

    Les trolls demandant à tout bout de champ de sortir de l'Euro, quand ils ne confondent Euro et Europe, sont pénibles. La réponse du FdG est claire, et précise, pourquoi y revenir constamment ?

  20. jean ai marre dit :

    Cher Vince_BZH, nous sommes d'accord.Qu'est ce qu'on fait ? On défend chacun son bout de gras ou on déballe ? C'est le moment, fini les privilèges de nos chers députés ! Et les retraités ? A quelle sauce vont ils nous manger ? Si tous les retraités ne faisaient plus de bénévolat ? Combien ça nous coûte ?

  21. QGI dit :

    Le petit journal a fait une bonne chose ce jour. Enfin, à la télévision à une heure d'audience, MLP a été démasquée, pour les liens étroits qu'elle a avec les JNR, qu'il s'agisse d'elle personnellement ou de son parti.

  22. marc 2 dit :

    Un petit bijou dans le petit journal de Canal+ à propos des liens entre le FN et les groupuscules meurtriers. Tout est dit, bien dit, sans bavure, rien à ajouter. Ils relèvent même la connivence des journalistes. Ce petit morceau de télé vaut tous les discours.

  23. Invisible dit :

    Les privilégiés sont la noblesse et le clergé car ils sont dispensés d'impôts, sous l'ancien régime.
    Aujourd'hui, qui se dispense d'impôts ? Les fonctionnaires ? Ben non, les évadés fiscaux et autre fraudeurs et la différence se situe à des niveaux autrement plus considérables. Le fonctionnaire, lui, tout est noté. Pas moyen de cacher un centime.
    Cette histoire de privilégiés ça commence à bien faire.

  24. sergio dit :

    @ j'en ai marre
    Apparemment tu amalgames involontairement bien sûr et pas comme les medias. Retraites du public et du privé, complémentaires du privé, et aussi fonctionnaires smicards et hauts-fonctionnaires bien planqués pantouflant éventuellement, eux, après dans le privé, régime particulier de retraites des élus comme les députés qui, archi-privilégiés de ce côté-là au moins, ont néanmoins voté les pires régressions en matière de retraite depuis Balladur, Sarkozy et bientôt Hollande. "tout déballer pour tout remettre à plat " comme le revendiquent depuis Balladur et Notat, la CFDT, le Medef et les médias aux ordres, ça veut dire concrètement défaire, déconstruire les statuts, conventions, lois sociales et acquis pour les remplacer par une version eurocompatible low-coast et misérable. Restaurons plutôt le droit à la retraite pour tous privé-public après 37 1/2 ans de cotises. Et méfions-nous des "refondations et réformes ou modernisation" qui jusqu'à présent ont caché des casses inouïes au bénéfice des rentiers et des financiers. Lis le programme du CNR de 1945, va voir au cinoche "L'Esprit de 45" de Ken Loach et tu comprendras que le progrès social fixe des repères et des principes valables à vie.

  25. Mathe dit :

    He! Vous avez pas l'impression de vous parlez entre vous, entre convaincus ? Le renouveau du politique on y a cru avec le Front de gauche mais non c'est pas encore ça.

  26. pascal des landes dit :

    Un souvenir de gamin. Je n'avais pas encore le droit de vote et j'avais participé dans Paris et la banlieue rouge aux collages de la campagne de 81. Le 10 mai à la Bastille, on était tous avec nos drapeaux rouges, même les CRS dans leurs cars chantaient on a gagné on a gagné. Un peu plus tard le 21 mai sur les champs, j'ai vu la Citroën décapotable passer avec le géant Pierre Mauroy. J'ai d'autres souvenir, notamment de quelques mots échangés avec lui. Je n'étais pas de cette même gauche à l'époque, un peu plus remuant. Un petit Clément Méric de l'époque, bien encadré. Mais quel souvenir ce fut de me trouver dans cette foule avec mes copains de Gennevilliers, d'ailleurs aussi, qui rencontraient pour la première fois ceux que j'avais en classe avec moi. Un grand souvenir de gauche. Je ne veux me souvenir que de celui là et non du tournant de 83 dit de la rigueur. Du défaitisme social devrait on dire.
    Une pensée pour Mandela, qui doit aussi faire partie de nos repères de lutte et d'humanité.
    Enfin je pense aussi à nos camarades algériens, qui doivent penser bien des choses à propos de la politique française envers le maghreb, si vraiment Bouteflicka est dans l'état que décrivent plusieurs médias français dans un hôpital Parisien. N'y a t'il pas quelque chose de malsain, à rendre la France complice de la confiscation de la démocratie à laquelle a le droit ce grand peuple algérien frère d'histoire, qui après tant de sang versé a lui aussi le droit à cet idéal républicain, démocratique, social auquel nous aspirons en France. J'invite tous ceux qui veulent rire, et comprendre l'esprit algérien à découvrir les dessins de Dilem dans le quotidien liberté algérie. Il n'y a pas de mal à rire et on devrait s'en inspirer. Dilem risque l'embastillage à chaque coup de crayon. Rien que pour cela, il mérite respect, et votre détour.
    A tous ceux qui luttent ma solidarité.

  27. jorie dit :

    Une société apeurée, individualiste, des élites aux 3/4 corrompues, l'envie de vivre tranquille et de consommer plus, un système oligarchique, la peur du lendemain, voilà notre démocratie mollassonne et une République vidée de son sens. Mélenchon nous avait prédit qu'il faudrait "vider la mer avec nos mains". L'histoire accélère comme en d'autres temps et personne ne veut regarder le réel dans toute son atrocité. L'extrême droite n'en finit plus avec ses bavures de violence haineuse, mais on entend que c'est une "petite trentaine d'allumés" ou des faits divers. Les média font parler les représentants du FN et de l'extrême droite toute la semaine sur tous les plateaux, peu importe, "c'est de l'information" et l'affaire Clément Méric glisse vers le "fait divers regrettable" Mélenchon est traité de polpott, de stalinien, d'arabe masqué, d'antisémite, de milliardaire, mais peu importe "ce sont des exagérations". Caroline Fourest tabassée ? Un détail. Par contre le mot "salopard" mobilise tous les média. Le FN monte, admiré par ses performances "populaires", avec la fascinationdes élites qui trouvent ma foi MLP plus propre sur elle que son père, et une vraie jubilation quand Jean-Luc Mélenchon a perdu à Hénin-Beaumont, mais le FdG, comme le dit Julliard sans offusquer personne, c'est une "chienlit de fascistes dégénérés". Alors j'en conclus que personne ne veut regarder en face le vent de l'histoire, l'Europe du sud assassinée par des technos, le mépris pour nos valeurs de fraternité et l'apologie de l'ordre nouveau en train de se profiler. On résiste à mort et on se fait mépriser. La population ferme les yeux, comme d'habitude. J'ai vu la bêtise des pauvres gens votant FN et aussi leur désespoir hier sur M6, des gens perdus et pas un instant, le reportage n'a montré les liens étroits entre le FN soi disant "républicain" et ses troupes qui nous profilent un cauchemard nazillon que personne ne veut voir. Sale semaine.

  28. MOUYSSET dit :

    Privilégié signifie bénéficier d'une loi privé ! Ce n'est pas le cas des fonctionnaires qui sont soumis aux mêmes lois que les autres citoyens. Par contre quelques individus sont vraiment privilégiés. C'est le cas de Tapie qui a échappé à la loi ordinaire. Donc il faut arrêter de dire n'importe quoi. Les mots ont un sens !

  29. teresa dit :

    Les skinheads sont des extrémistes de droite très violents et tueurs ! Les extrémistes de gauche dont on fait l'amalgame, sont des anarchistes indépendants des partis politiques et non tueurs. Ils sont anti-faschistes et des slogans différents (vêtements noirs de même) leurs objectifs sont complètement opposés. Les mensonges voulus et entretenus à leur sujet sont nauséabonds. La paix sociale ne peut se faire avec de tels propos déformés et divulgués par tous les médias. Le climat de peur est le terreau des dictateurs. On est vite appelé extrême quand la pensée unique ne plaît pas (et elle plaît de moins en moins), et le front de gauche les rassemble.

  30. citoyenne21 dit :

    Tout est motif de rixe, tant le gouvernement précédent et celui en place actuellement ne font qu'exacerber les jalousies des uns envers les autres et le lot de frustrations qui vont avec. Le fonctionnaire qu'on montre du doigt tel un privilégié n'y échappe pas. Les libéraux considèrent qu'on est un vrai gagnant et qu'on mérite son salaire (et très bon de préférence) que si et seulement si on est s'est fait tout seul et qu'on a pris des risques d'où leur rejet de celui qu'a un emploi assuré sans avoir à se mouiller. Deux mentalités qui s'opposent, deux façons d'entrevoir un épanouissement professionnel et tout est motif à vouloir rendre les fonctionnaires responsables de l'endettement de l'Etat alors faudrait les éradiquer selon certains, briser leur statut et les foutre dehors puisqu'inutiles, ne produisant rien, selon leurs sacro-saints critères de libéraux !

  31. ghnassia dit :

    Je viens de regarder et surtout d'écouter avec attention le "tous politiques" du 9 juin 2013 ou vous étiez invité (enfin ! vos analyses étant tellement absentes des médias ou déformées et elles me manquent).
    Je ne sais comment vous faites pour résister avec ténacité à trois interlocuteurs (souvent malhonnêtes intellectuellement), qui passent les trop petites 50 minutes à vous couper la parole et que vous ne perdiez ni la patience ni le fil de vos idées. Un véritable tour de force intellectuel et politique, une belle leçon sans cette arrogance dont on vous crédite bien à tort. Bref vous tenez l'argumentaire sans vous laisser démonter. Quel talent !
    Heureusement que votre blog existe avec textes et vidéos qui permettent d'y voir clair dans toute la désinformation et la manipulation ambiantes, vous aidez non seulement à y voir clair, mais surtout à ne pas désespérer de la lutte et de la classe politique. Point par point vous éclairez l'Histoire politique, les événements et les idées. Que vous soyez ici remercié ! Je viens de passer avec vous un moment de respiration bien revivifiant pour l'esprit, ca va me permettre de repartir dans les discussions avec un bagage d’idées que vous aurez enrichi.
    Merci pour votre acharnement, votre culture, vos connaissances historiques, vos points de vue précis qui aident à avancer dans la réflexion sur le monde dans lequel on vit. D'une certaine façon et en dehors de tout culte de la personnalité, (je sais à ce sujet votre exécration) vous m'aidez à exister politiquement !

  32. françois dl dit :

    Les mises au point de Jean Luc concernant le Petit Journal de canal + ont elles porté leurs fruits ? Reconnaissons leur qu'ils se sont bien amendés en mettant à jour d'une manière efficace et argumentée la collusion incontestable entre le FN et les JNR. En quelques secondes ils ont fait l'inverse de la médiacratie et à un moment de grande écoute. Bon il est encore trop tôt pour leur envoyer des oeillets rouges, mais ils ont marqué un point.

  33. gaudin dit :

    N'y a-t-il pas moyen de porter plainte contre les médias qui diffusent mensonges, calomnies et nous manipulent sans vergogne ?
    Nous, en tant que citoyens, avons droit à une information honnête, neutre si possible. Que faire contre Le Monde, Libération, Quatremer, Barbier, Pujadas, Cohen, etc. Un juriste devrait nous aider !

  34. Vassivière dit :

    @259
    Et voilà le serpent de mer de "l'aile gauche du PS" que l'on ressort au bon moment, ou légèrement trop tard, sur le mode "il en a fallu de peu...". G. Filoche, P. Quilès, etc... dont on guette la bonne expression, la virgule "de gauche" qui va permettre de créer les listes électorales ad hoc et de berner une énième fois les électeurs, qui préfèreront peut-être, cette fois, aller à la pêche. Relisons les déclarations de Paul Quilès, de M-N. Lienemann, avant de leur sauter au cou.

  35. Denis F dit :

    @ Sergio
    Entièrement d'accord avec ton commentaire camarade, et plutôt que de vouloir remettre en cause et à plat les acquis que les fonctionnaires ont réussis à obtenir et garder (force électorale toujours choyée par la gauche comme par la droite), demandons et exigeons que le régime de retraite du privé soit aligné sur celui de la fonction publique.
    Les syndicats, quelle que soit leur couleur, vont être là au pied du mur, à eux de défendre, enfin, bec et ongles les intérêts des travailleuses et des travailleurs français, nous les tiendrons pour responsables d'un échec.
    Effectivement, toutes les travailleuses et travailleurs doivent être sur le même pied d'égalité, mais en prenant en compte le régime de retraite et le mode de calcul de la fonction publique et non le contraire.
    Concernant les salaires n'oublions pas que les fonctionnaires ont la garantie de l'emploi, c'est la raison pour laquelle ils sont moins rémunérés sur la feuille de paye (on doit tenir compte des autres avantages multiples), enfin pas tous, car bons nombres de postes de la fonction publique à équivalence de diplôme et de travail sont mieux payés que dans le privé où c'est à prendre ou à laisser bien souvent, le chômage n'est pas une vue de l'esprit, n'oublions jamais qu'aucun fonctionnaire ne connaîtra jamais ce drame et l'angoisse qui l'accompagne.

  36. cr_sud dit :

    @284
    Je suis d'accord, certes. Mais le vote militant est tout de même présent, et quand on voit que la tête du PS est ennuyée, et qu'on n'en entend pas parler.
    Mais dans le fond, je trouve que des gens comme Filoche ont de bonnes idées. J'ai assisté à son exposé sur l'ANI à Gardanne, et c'était vraiment très clair. Pour ma part je ne sais pas pourquoi il est resté PS.
    J'espère que le vote des militants sont précurseurs de celui des électeurs de base et qu'ils basculeront dans le parti de la vraie gauche.
    Pour Montebourg, je pense vraiment qu'il sert le gouvernement actuel, en montrant qu'il y a une "pseudo" volonté de gouverner vers la gauche, mais qu'il ne peut pas. Le pauvre. Blablavla, il ne peut faire que çà. Il perd sa crédibilité pour aller vers la vraie gauche s'il attend trop à mon avis. A moins que ce ne soit qu'une posture sans réel fondement politique de gauche. En fait il a servi de faire valoir, mais comme la politique menée est vraiment libérale, il n'est plus du tout crédible. Il n'y a qu'à voir chez Michelin, ils ne veulent même pas que Montebourg s'occupe de quoi que ce soit. Ils savent qu'ils sont remis à eux-mêmes.

  37. Sylvain dit :

    A peine un an après son élection, Hollande est déjà totalement discrédité. Il y a des records qui marquent et celui-ci en est un. Il faut dire que le monsieur a fait fort en terme de traîtrise et je ne veux démoraliser personne en reprenant la liste de ce que le lâche a renié. Non que la liste ne soit pas exhaustive mais d'une part, tout le monde la connaît et d'autre part, elle est tellement significative d'un état d'esprit qu'il en dégoûterait presque d'être un homme quand on voit la bassesse minable qu'il peut atteindre. Et Hollande vogue d'écueil en écueil, d'échec en échec et de reniement en reniement. C'est triste, c'est laid et c'est insupportable. Monsieur Hollande vient nous dire concrètement chaque jour qu'il n'y a plus d'avenir possible et qu'il s'attache à faire de son mieux pour qu'il en soit ainsi. Conviction? Non, stratégie! Laquelle? Celle de ses conseillers! Ceux, par exemple, qui sont allés trouver l'équipe de com'qui a mené la campagne d'Obama, aux Etats-Unis. Donc, nous avons dans un style différent, une sorte d'Obama bis pour qui rien ne vaut plus que de ne rien faire sinon maintenir un semblant de légitimité en place. Quelle légitimité? Le suivisme pro allemand. Pour quoi faire? Rien, du suivisme et c'est tout. Pour aller où? Nulle part pourrait-on dire mais là y a problème. Parce qu'aujourd'hui nous n'allons plus nulle part, nous allons à la destruction. "Nous sommes en guerre" crient les guignols qui se prennent pour des prophètes mais si nous sommes effectivement en guerre, nous n'avons pas compris que la seule diférence avec les pays pilonnés chaque jour à travers le monde par les forces destructrices du nouvel ordre mondial néolibéral réside dans le fait que nous ne prenons encore aucun obus sur la gueule. Et ça, Hollande le sait. D'où l'obéissance docile au futur traité transatlantique et tout ce qui va avec. Lucidité? Non, intérêts! Ses seuls intérêts! Démoralisant? Même pas comparé à ce qui arrive!

  38. Denis F dit :

    @ Vassivière 284
    Vous parlez d'or camarade. C'est exactement toute la valeur de la soit disante gauche du PSolférinien, de la ressortir du chapeau pour servir de caution à ce parti dépravé, les gens que vous citez y sont bien au chaud est jouent, ou se jouent en permanence, une comédie digne des grandes pantalonnades italiennes, leur crédibilité a fondue comme neige au soleil, et comme vous le soulignez fort justement les électeurs ne sont plus dupent du tout, et nous allons assister à une abstention jamais connue jusqu'à présent.
    Sans forfanterie ni présomption, nous pouvons prédire que le PSolférinien va se prendre une gamelle mémorable, je recommande ardemment au partis constituant le FdeG de ne prendre aucune dispositions avec ce parti qui sent la mort, se préservant ainsi de la rancœur de l'électorat qui va grandissante, trop de promesses non tenues, trop d'austérité, trop de malheurs, ils vont enfin payés leur outrecuidance.

  39. edouard FANCH dit :

    J'ai écouté tous politiques. Bravo malgré les attaques réussir a faire passer un message. A quand une presse indépendante des groupes financiers qui tiennent l'économie, et prônent la concurrence libre et non faussée.

  40. durluche dit :

    @Denis F
    Les aventages multiples des fonctionnaires, t'es rigolo toi, même la sécurité de l'emploi n'existe plus en réalité et entre nous, le droit du travail ne s'applique pas aux fonctionnaires, ainsi, ma sœur, infirmière fait souvent 3 nuits de 12 heures d'affilées. La mobilité forcée, ça te dit quelque chose aussi ? Non mais t'as raison, ils sont toujours trop payés pour ce qu'ils foutent, ces fainéants de fonctionnaire, comme ces profs qu'on recrute à bac+5 et que le gouvernement voudrait rémunérer 400 euro brut en moins à l'entrée dans le métier. Allez, faut monter le public contre le privé et vis versa, ça fera avancer le schimilibilimic, le schmolubuluc, le rien de bon en vrai. Ce qu'il faut, c'est ramener le pognon dans l'activité pour que les gens bossent pour payer les retraite de ceux qui ont bossé.

  41. jeannine dit :

    @Francois dl
    Et si c'était un début de prise de conscience du danger de ces extrémistes de droite ? La mort violente de Clément a peut-être été le facteur déclenchant chez Barthès en particulier ? Il n'est jamais trop tard pour comprendre. Sans être idiot, l'environnement, la paresse intellectuelle, la vie facile, le désintérêt affiché par certains pour la politique, font que beaucoup s'égarent, et puis il suffit d'un évènement douloureux et la raison se manifeste. C'est encourageant, ne croyez vous pas, de pouvoir continuer a croire en l'humain ? Un bon point pour Barthès en tout cas.

  42. Nuno dit :

    Sur les retraites ça y est on est revenu en 2010, à la télé, on retrouve les mêmes qui nous expliquent à longueur d'émissions, les indispensables réformes courageuses à mener de toute urgence et que l'on vie plus longtemps donc qu'il fut travailler plus longtemps et gnagna et gnagna...
    Si les mots ont un sens, "Solférinien" est le mot, qu'il convient d'utiliser dorénavant pour qualifier un parti qui est devenu objectivement une des composantes de la droite néolibérale.

  43. Alain44 dit :

    Le peuple de gauche éclairé ne représente qu'une petite tribu comparé à la masse d'électeurs conservateurs. Le problème du PS est d'avoir toujours été tétanisé devant le mur du pouvoir de l'argent. Hollande est décomplexé et pratique la même politique économique que la droite. A partir du moment ou vous laissez les banques diriger la finance et la gestion du pays, vous ne pouvez plus apporter les correction aux inégalités sociales. Sur quelle base sociale s'appuyer aujourd'hui? un salariat individualiste, corporatiste dans un environnement d'entreprises émiettées. La solution ne peut être que collective afin de renouer avec des solidarités actives.

  44. fred dit :

    Après l'article "personne n'a envie d'être Allemand", un nouveau "décodage" intitulé "Les absences de l'eurodéputé JLM" met en cause dans Le Monde(.fr) la personne de Jean-Luc Mélenchon. Cette campagne de dénigrement a assez duré. Il serait temps que l'auteur de ce blog demande des explications publiques à Natalie Nougayrède.

  45. Denis F dit :

    @ Durluche 290
    Si tu me trouves drôle, c'est que tu as un humour décapant l'ami. Ma tante qu'on appelait "mon oncle" parce qu'elle avait du poil au menton a fait toute sa carrière d'enseignante dans le même village, a bénéficié d'un logement de fonction jusqu'à sa retraite. Un de mes amis qui est ingénieur travaille dans l'extraction de pétrole, lui c'est pas 3 nuits d'affilées qu'il passe sur sa plate forme, c'est 3 semaines, etc. Des cas particuliers toi et moi pouvons en citer des tonnes, que c'est un vrai lieu commun. Je te ferais gentiment remarquer que c'est toi qui traite les fonctionnaires de fainéants, personnellement je n'en ferais pas une généralité. Ensuite je te met au défit de me citer seulement un nom d'un fonctionnaire qui soit ou ai connu le chômage, bien sûr sans avoir fait de connerie irrémédiable !
    Tiens juste pour le fun, j'ai un cousin ancien militaire de carrière qui à 58 ans travaille comme chef de chantier dans le bâtiment, après 25 ans de carrière sous-officier, dont 15 comme fourrier (c'est pas la mine de sel, selon ses dires), il va s'arrêter à 60 ans pas vraiment crevé (toujours selon ses dires) avec une retraite cumulée équivalente à 3 fois celle que je touche après 47 ans de travail, et je ne suis propriétaire de rien, moi ! Ah j'oubliais, cerise sur le gâteau, son épouse (ma cousine par alliance) était aussi sous les drapeaux, elle c'est 800€ pour 15 ans de carrière, c'est à dire à peu près l'équivalent de ma retraite. Je pourrais être anti militariste, non, je suis pour une armée de métier avec la même durée de temps de travail et donc de cotisation que les travailleurs du civil, voilà c'est tout.
    Vois-tu je suis pour l'égalité de traitement pour tous, et cette égalité je la veux alignée sur la meilleure formule pour nous tous, il n'y a pas à séparer les genres c'est déjà fait, je te salue camarade et que les fonctionnaires continuent à bien se porter.

  46. cr_sud dit :

    Pour la question des réformes des retraites, le débat public/privé, etc. C'est un piège.
    Tout cela va se faire (ou non, cela dépendra de nos mobilisations) dans un contexte général qui n'est pas bon. C'est sous couvert d'austérité dictée par Bruxelles. Ce débat va opposer les uns aux autres, et tout ce qui va en ressortir est une baisse globale du niveau des pensions actuelles, ou de la valeur des engagements futurs de retraites, en valeur présente, c'est à dire une ponction sur les retraites. Ce n'est pas le moment, si réforme et refonte il doit y avoir, cela doit être dans un cadre où cela se passe vers le haut, et non pas comme cela. Le gouvernement tend un piège. Le résultat final, il sait où il veut aller et il ne faut pas l'oublier: réduire les engagements. Point barre. Qu'importe le flacon... laissé aux luttes intestines et fratricides des salariés.
    Nous allons assister au grand défilé de tous les soi-disant experts, comme la sorcière en chef Agnès Verdier Molinier, au hit parade des invitations en tant qu'experte de l'IFRAP, avec chiffres à l'appui (comme Lenglet), qui va démontrer la soi-disant nécessité de réduire.... Réduire.... Réduire.... toujours le même refrain. Sans aucun recul économique, juste un point de vue comptable. L'instant plutôt que l'anticipation des équilibres et orientations des masses budgétaires. On oublie les méfaits du multiplicateur lié aux coupes budgétaires. Débats niveau zéro.
    La répartition va mal quand il y a récession. Il faut attaquer le problème par le bon bout comme le claironne Jean-Luc Mélenchon. Sinon point de salut. Quand existent dans nos cotisations, à côté des régimes par répartition, des cotisations à des organismes privés, il va être très facile à nos gouvernants de faire basculer de l'un à l'autre, et saccager la répartition sans le dire.

  47. justin dit :

    Je crois que beaucoup d’intervenant n’ont pas perçu que l’Euro est une construction néoconservatrice.
    Pourtant, les principes en sont posés par Mundell (« l’école de Chicago »). Voila ce que disait Mundell avant la naissance effective de l’euro mais dès qu’il en élabora les principes : « L'euro mettra la politique monétaire hors de la portée des hommes politiques. Sans la politique budgétaire, la seule façon pour les nations pour pouvoir conserver des emplois sera la surenchère dans la réduction des règles du commerce. » Il nommât, les lois du travail, les règles environnementales et les taxes et les impôts. Tout cela serait réduit puis détruit par l'euro. La démocratie n’aura plus les moyens de circonscrire le marché. Il formulait que « La discipline monétaire s'imposera aussi bien que la discipline budgétaire sur les politiciens. » et prédisait que lorsqu’une crise arrivera, les nations économiquement désarmées n'auront plus comme solution que déréglementer le droit du travail, brader en masse les entreprises publiques, réduire les impôts et de balayer les États-providence honnis par le patronat européen.
    C’est exactement ce qui se passe et c’est précisément les effets pour lesquels l’euro a été créé : être non pas une monnaie au service d’un Etat (même un super état européen) mais comme une arme de la révolution conservatrice.

  48. Régine dit :

    @Denis F 295
    Alors on regarde dans l'assiette de l'autre et on veut comparer les pensions de la fonction publique avec les retraites du privé ? Même si le calcul de la retraite de la fonction publique doit être revu, il y a des injustices plus criantes. Vous avez des "tonnes de cas particuliers" à citer, moi j'en ai un : mon conjoint a effectué une partie de sa carrière dans le privé (15 ans) puis à la suite d'un concours est rentré à l'époque "aux PTT" (service des lignes). Deux carrières partielles et des pénalités sur les deux calculs. Au final : 1083 € retraite complémentaire et majoration enfants comprises. Je sais une fortune par rapport à vos 800 € ! Dommage que vous n'ayez jamais eu l'idée de passer un concours de la fonction publique, vous auriez connu l'éloignement de votre famille et l'attente interminable d'une mutation, mais pas le chômage ! Mais tout s'arrange parce que des fonctionnaires dans les télécommunications (et ailleurs peut-être) il n'y en aura bientôt plus et sur ce plan là tout le monde sera à égalité. Enfin une justice !

  49. gblanchet03 dit :

    Les commentaires de ce blog m'étonneront toujours. Et pourtant (le webmestre y veille) il regroupe les purs et durs. Sur le débat sur les retraites je vous renvoie à un article de Bernard Friot dans le Monde Diplo de septembre 2010 intitulé "Retraites, un trésor impensé". Comme en 2010 nous sommes en plein dedans et comme d'hab le pouvoir oppose ces pelés, ces galeux de fonctionnaires à ceux du privé. Et à l'époque où on célèbre le programme du CNR c'est lui qui a créé la "cotisation sociale" et le statut de la fonction publique. C'est donc bien sur le statut des fonctionnaires qu'on devrait aligner le privé et pas l'inverse, si l'on veut aller vers un salaire continué et la reconnaissance des qualifications et "une transformation de la société à la fois radicale et distincte de l’étatisation".

  50. Denis F dit :

    @ Régine 298
    Je ne vais pas et n'ai pas à vous raconter ma vie, tout ce que je peux vous dire, c'est que dans ma famille on m'a surnommé "Rolling stone" (selon le dicton = pierre qui roule n'amasse pas mousse), plus de trente déménagement dans ma vie et je suis toujours vivant, il faut dire que ma femme et mes enfants suivaient, que nous nous sommes enrichis de multiples connaissances et amis à travers la France et l'Europe, que nous nous sommes ouvert l'esprit, et enfin que sincèrement la gamelle du voisin m'importe peu, en quelque sorte j'aime à cultiver ma différence !
    Bien évidemment le discours sur les retraites est complètement récurrent, et le restera encore bien longtemps tant que l'on n'aura pas mis comme priorité absolu l'emploi et les rémunérations, le vrai problème étant le chômage, en 2001 tous les comptes de l'État français étaient au vert, on ne parlait pas de réduire les retraites ni de prolonger le temps de travail à l'époque, ni l'inverse d'ailleurs !


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