06juin 13

Les heures qui ont passé depuis l’assassinat de Clément Méric ont été sidérantes. En moins d’une journée la caste médiatique a réussi a monter un barrage défensif formidable au service des Le Pen et de l’extrême-droite. D’abord aucune enquête ni question gênante aux Le Pen sur leurs liens avec les groupes violents. Silence total sur les liens personnels du chef des JNR avec Marine Le Pen elle-même. Silence total sur le lien entre le suicidé de Notre-Dame amplement célébré la semaine dernière par Marine Le Pen et les groupes de la prétendue « jeunesse nationaliste révolutionnaire ».

Deuxième volet de la manœuvre : dès le lendemain matin du meurtre, Christophe Barbier le médiacrate de « L’Express » qui court derrière le lectorat FN, commence la petite musique, « est-ce que Jean-Luc Mélenchon n’est pas aussi responsable par sa violence verbale ». Argument copie conforme de ce que dira aussi le chef des JNR ! J’ai donc été immédiatement personnellement ciblé. Je vous demande de comprendre que cela est sérieux. Ceux qui le font savent comment cela pourrait finir. Peut-être le souhaitent-ils. En tous cas à partir des premières prises de positions des gros bonnets médiacrâtes l’argumentaire a été répété en boucle. Ce fut l’exercice stéréotypé de renvoi dos à dos des « extrêmes » qui durera toute la journée dans le but de diluer la signification politique du meurtre.

Diminuer le sens du meurtre et mettre à l’abri moral le FN c’est aussi le sens de ces prétendues « enquêtes journalistiques » pour faire aboutir à la conclusion que les faits qui ont conduits à la mort de Clément Méric sont « embrouillés ». Au point que certains évoquent la responsabilité des « anti fa » dans la mort de leur camarade ! Une honte déshonorante pour leurs auteurs à supposer qu’ils aient une conscience morale. L’opération va culminer avec les « reportages » sur la manifestation place Saint-Michel. Quel meilleur moyen de donner au meurtre une couleur de « faits divers » que de noyer le poisson dans la querelle à propos de la « récupération politique ». Ben voyons ! Le meurtre d’un jeune « anti fa » par des skins ce ne serait pas un fait politique. Toute une série de perroquets médiatiques vont donc ânonner cet « angle » pour polariser le comportement des jeunes « anti fa » sur ce point et refermer le piège de la banalisation du meurtre. En réalité, sous prétexte de question sur la « récupération politique » c’est une manipulation de première grandeur qui est réalisée. Il est important de se souvenir du nom de ceux et celles qui ont participé à cette manœuvre dans la sphère médiatique. Cette circonstance me conduit à vous rappeler une nouvelle fois ce que je vous dis sans cesse : la sphère médiatique n’est pas un miroir de la société. C’est une arène. Il n’y vient que des protagonistes. Par conséquent tous ceux et celles qui y prennent part, de ce seul fait, prennent partie. Circonstance aggravante : la condition de la promotion des gens dans ce système dépend entièrement de leur conformité aux commandes qui leur sont passées. Globalement cette situation « fait système ». La sphère médiatique est la deuxième peau de l’ordre établi et ses employés en sont majoritairement ses soldats.

En ce qui concerne le Parti de Gauche les provocations contre lui n’auront pas cessé de la journée. Notre parti a pris en main l’organisation des premiers rassemblements. Dans le même temps le syndicat Sud et les « anti fa » encadraient la manifestation sur le lieu du meurtre. De ce seul fait, ensemble, nous avons fait échouer quelques petites manœuvres d’infiltrations et de provocations. Nous avons estimé que c’était la bonne façon de faire dans l’urgence. Trop de grouillements suspects se discernaient déjà. Quel cadeau cela aurait été pour les médiacrâtes que des bagarres spontanées ou des violences éparpillées permettant de renvoyer dos à dos les extrêmes sur la base de violences confuses…

Comme notre présence et notre organisation ont rendu impossibles certaines espérances dans ce domaine, nous avons été ciblés toute la journée. Il s’agissait alors de faire sauter le barrage stabilisateur que nous étions. Pour cela, rien de mieux que d’essayer de nous isoler et nous placer en porte-à-faux avec ceux que nous protégions. Ce fut donc d’abord la répétition en boucle du fait que Clément Méric aurait été membre de notre parti alors que ce n’est pas le cas et que nous ne l’avons jamais prétendu. Rien de tel pour exciter les querelles et dresser contre nous ceux qui avaient envie de crier à la « récupération ». C’est d’ailleurs ce que fit immédiatement le Parti socialiste et ses émetteur sur la tweetosphère. Mon démenti vint dans l’après-midi le temps que nous discernions la manœuvre. Sans doute un peu trop tard. Mais comment se sortir de ce piège sans donner à l’inverse le sentiment que nous prendrions nos distances avec le jeune Clément Méric ? Nous avons fait pour le mieux. L’enjeu numéro un était d’éviter que les provocateurs se livrent aux violences permettant le renvoi dos-à-dos et les dissolutions dos-à-dos que réclamaient déjà hier la droite. Je ne vais pas récapituler ici les innombrables petits faits mis en scène dans l’espoir de « mettre le feu aux poudres ». La palme de la manipulation à « France Inter » avec son reportage bien bidonné sur la « récupération politique » place Saint-Michel. Sans oublier l’impayable Patrick Cohen prétendant que le rassemblement était appelé par le PG (ce qui est vrai comme je viens de le raconter) et… « le PS ». Pourquoi le PS ? Tant d’autres partis et syndicats s’étaient joints à l’appel. On peut dire que tout aura été fait pour exciter les participants. Mais pour finir tout fut maîtrisé. Chacun eut la parole et la dispersion se fit sans aucun incident. 140 de nos camarades, garçons et filles maintinrent une parfaite discipline de service d’ordre. Mais je répète pour que cela soit entendu : vigilance ! Il faut prendre de très sérieuses précautions pour les rassemblements à venir. Dans les heures qui viennent nous luttons sur deux fronts : les provocateurs et les médiacrâtes. Je ne sais dire lesquels sont les pires. Leur but est le même. J’invite chacun à bien comprendre que la moindre violence sera immédiatement exploitée par ces derniers. Ils n’attendent que cela pour nourrir leur argumentaire confondant en un tout unique « les extrêmes » qui pour l’instant ne parvient pas à trouver de consistance. Car ne l’oublions jamais : il y a eu mort d’homme. L’un des nôtres a été tué. Les énergumènes du genre Christophe Barbier doivent à tout prix « rétablir l’équilibre ».

Ce matin la musique éditoriale s’efforçait de montrer les rassemblements contre l’assassinat de Clément Méric comme des lieux anti-politiques. La preuve en serait le mauvais accueil réservé à Anne Hidalgo et NKM. Et jusqu’à mon silence sur place fut interprété de la même façon. Je n’entre pas dans le décryptage de cet épisode. Je veux simplement vous mettre en alerte chers lecteurs. Les groupuscules violents d’extrême-droite agissent de façon violente depuis des mois et des mois au vu et au su de tous. Sur le terrain nos amis y sont confrontés de toutes les façons possibles. L’attitude actuelle des médias et des renvoyeurs dos-à-dos sont un encouragement considérable pour les violents. On peut même parler d’une mise en condition délibérée. Comme l’est la présence sur tous les plateaux de télé de Serge Ayoub le chef des JNR. Il faut donc s’attendre à une escalade de la violence de l’extrême-droite qui se sait protégée et encouragée. Cette escalade est d’autant plus probable que les groupuscules sont en compétition les uns avec les autres et multiplient les coups de publicité destinés attirer vers eux les excités qu’ils doivent se partager. Nous devons de notre côté ni céder aux paniques espérées ni aux provocations organisées. Et ne faire aucune confiance à la parole médiatique.

Le jour où Clément Méric a été assassiné par l'extrême-droite

La violence sauvage qui a assassiné Clément Méric n’est pas fortuite. C’est une culture méthodiquement inculquée et entretenue par des groupes d’extrême droite. Elle s’exprime à tous propos, en toutes circonstances comme un mode considéré comme admirable par ces groupes. Il a connu un développement particulier du fait de son impunité et de la campagne de dédiabolisation du Parti des Le Pen auxquels ces groupes sont liés. L’impunité est le fait d’un ministre de l’intérieur intéressé à manipuler l’opinion en laissant agir ces groupes pour discréditer les manifestations dans lesquels ils se nichent. La banalisation des Le Pen complaisamment entretenue en même temps que j’ai été continuellement diabolisé, a ouvert un espace de légitimité et d’encouragement à l’extrême droite dans toutes ses composantes. Je sais qu’il ne faudra pas longtemps avant que la machine à calomnier et à insulter se remette en marche dans ce registre pervers. Je note que la première arrestation dont j’ai l’écho ce matin est celle d’un jeune qui aurait menacé madame Le Pen sur internet, coïncidence médiatique qui ne manque pas d’impressionner. Mais il est possible aussi que les nombreux journalistes et photographes présents à Henin Beaumont aux législatives de 2012 retrouvent la mémoire. Il est possible qu’ils se souviennent d’avoir vu les militants des JNR, et leur chef, diffuser sur les marchés. Peut-être même retrouveront-ils la photo de la poignée de main que madame Le Pen leur donna ! D’ici là nous les publierons nous même pour éviter que madame Le Pen puisse être une nouvelle fois complaisamment disculpée de sa responsabilité morale dans les activités de ces groupuscules violents. Le ministère de l’intérieur doit dissoudre ces groupes. La complaisance et la dédiabolisation systématique des Le Pen doit cesser. Nous ne devons plus être si seuls avec les militants « anti-fa » à porter le poids de la résistance pendant que d’autres jouent sans vergogne l’instrumentalisation.

Jean Luc Mélenchon

PS : Un buzz médiatique affirme que Clément aurait été membre de notre parti. Nous en aurions eu beaucoup d’honneur. Mais ce n’est pas le cas. Nous avons milité ensemble et dans certaines circonstances assez étroitement. Mais Clément Méric avait ses propres engagements, notamment syndical à Sud. Sa mémoire et le devoir de l’honorer s’impose à tous, sans condition ni réserve.

Dimanche, le 9 juin, je participerai à la marche des femmes contre l'austérité. Le départ est prévu à 14h, au métro Palais Royal à Paris. En ce moment la condition féminine réelle est spécialement ciblée. C’est le cas d’une façon générale parce que les politiques d’austérité frappent d’abord les recours des femmes dans la Cité. Mais avec les annonces d’Ayrault sur la « politique familiale », ce qui est détruit en moyens donnés à « la famille » revient à une nouvelle diminution des moyens d’autonomie des femmes. Pour apporter ma contribution à la préparation de la marche du 9, je fais donc un rapide tour d’horizon de l’impact des politiques d’austérité actuelle sur la condition sociale des femmes. Je m’y sens d’autant plus appelé que mon passage sur D8, dans l’émission « Touche pas à mon poste » a déclenché l’intervention d’une intermittente particulièrement significative de la condition des femmes salariées de notre époque. 

Que les socialistes votent ce qu’ils veulent cette semaine à propos de l’Europe à l’occasion de leur Convention Nationale sur le thème ! De toute façon cela ne signifie plus rien. François Hollande a déjà verrouillé tout le dispositif des années à venir avec Angela Merkel. Mais j’invite les militants socialistes à voter un maximum pour les amendements que l’opposition de gauche a réussi à imposer. Ils sanctionneront ainsi les engagements du chef de l’Etat auprès de madame Merkel. Je sais qu’ils ne peuvent mettre la direction en minorité sur ce sujet comme l’avait fait « la gauche socialiste » en 1996. Mais un vote massif hostile à la ligne officielle sonnerait comme un coup de tonnerre montrant que François Hollande doit aussi affronter une opposition dans sa propre famille politique. Il pourrait freiner l’action du gouvernement au moment où il devra faire ratifier les nouvelles dispositions convenues avec la chancelière allemande. C’est elles que mon post explique.

Je dis aussi un mot de mon passage sur D8 dans l’émission « Touche pas à mon poste ». Et je réserve pour ma prochaine parution ma lecture des marches citoyennes auxquelles j’ai participé à Toulouse et Perpignan.

L'austérité cible les femmes

Ayrault et sa politique d'austérité sont actuellement collés sur la politique familiale. Naturellement il n’est pas vraiment question de famille, et encore moins d’enfants. Et surtout pas de la condition des femmes qui est pourtant la variable d’ajustement réelle de tout ce qui se décide dans ce domaine. Non, la logique à l’œuvre est purement comptable. Il ne s'agit pas de construire une politique familiale plus juste, plus efficace et plus émancipatrice. Pour les solfériniens, il faut "réduire le déficit". Voila comment l'austérité pourrit, une fois de plus, tout débat, empêche tout raisonnement. L'austérité est une réduction de la pensée. Soit vous êtes pour la défense du quotient familial actuel, alors que 46% du bénéfice revient aux 10% de ménages les plus riches, soit vous êtes d'accord avec Ayrault pour réduire le plafond du quotient familial. Ainsi entre conservatisme et austérité, il n'y aurait pas la place pour une politique familiale de gauche ? Je ne marche pas. Si l'on veut débattre de la politique familiale, ne commençons pas avec la règle à calcul. Allons directement aux problèmes posés dans la vie concrète des familles qu’il s’agit « d’aider ».

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Par exemple, parlons de l'accueil de la petite enfance. Question cruciale. D’elle dépend la qualité de la socialisation des enfants, d’une part, et la possibilité d’autonomie professionnelle des femmes, d’autre part. Jean-Marc Ayrault a annoncé la création de 275 000 places d'ici 2017. Cette annonce est censée faire passer la pilule des restrictions budgétaires, de la baisse du plafond du quotient familial, du durcissement des conditions d'accès à la prestation d'accueil du jeune enfant et ainsi de suite. Mais personne n'a demandé à Jean-Marc Ayrault pourquoi il annonçait deux fois moins de créations de places que ce qu'avait promis François Hollande au début de sa campagne présidentielle. Les « journalistes » ont oublié ! Les preuves existent. Il suffit de se reporter au discours de Hollande le 27 avril 2011 à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine. C'était le premier discours de Hollande comme candidat à la primaire du PS. Un événement donc ! Au point que plusieurs articles de presse s’étaient fait l'écho extasiés de ses propositions. Ah ! Le vote utile, comme il était bien amené ! Douce espérance des lendemains sociaux-démocrates qui chantent sans effort : Hollande annonçait la création de "500 000" places d'accueil pour la petite enfance. La promesse de Hollande a donc été divisée par deux par Ayrault. Mais c’est encore une entourloupe. Car le chiffre est censé impressionner pour faire la prétendue contre-partie aux sacrifices demandés… Bien sûr, les femmes seront les premières victimes de ce nouveau renoncement. Car elles sont les premières à arrêter le travail salarié pour s'occuper des enfants quand il n'y a pas de place chez la nourrice ou à la crèche.

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Ce n’est pas tout ! La mystification ne s’arrête pas là. Voyons de près ces 275 000 places annoncées. On y trouve 100 000 places de crèches, plus 100 000 chez les assistantes maternelles (les nounous). Ou sont les 75 000 manquantes à cette belle promesse ? … En école maternelle pour les enfants de deux ans ! Les instituteurs seront ravis d'apprendre que leur métier est assimilé à la garde d'enfants au même titre que la crèche ou la nourrice. Attention, je ne dis pas que garder des enfants en crèche ou en tant qu'assistante maternelle ne soit pas un métier qui nécessite une qualification professionnelle de haut niveau. J’ai moi-même rénové le CAP correspondant du temps que j’étais ministre de l’enseignement professionnel. Mais je veux rappeler que c'est un métier totalement différent du métier d'instituteur. On ne saurait donc assimiler des places en crèches avec des places à l'école comme le fait Ayrault. En agissant ainsi, Ayrault ne dit pas autre chose que l'ancien ministre UMP Xavier Darcos qui reprochait en 2008 aux enseignants de maternelle d'être payés pour "faire faire la sieste et changer les couches des enfants".

Pour ne pas en rester à la seule actualité du moment, je veux envisager la situation en plus grand angle. J’ai fait, avec mon équipe, une petite récapitulation de la situation en partant des mesures prises par le gouvernement du « vote utile ». D'une manière générale, les femmes sont les premières victimes des politiques d'austérité. Ce point échappe à la description de la situation, d’ordinaire. Elles sont d’abord les premières victimes de l'austérité salariale et dans les entreprises. En effet, 80% des salariés qui n'ont vu le SMIC n'augmenter que d'un carambar par jour sont des femmes. Les femmes sont aussi les premières victimes de la précarisation du travail. Elles occupent déjà 80% des emplois à temps partiel. Elles seront encore frappées par l'accord "Made in Medef" imposé par Hollande. En effet, cet accord permettra aux employeurs de salariés à temps partiel de changer jusqu'à huit fois leurs horaires de travail dans l'année. Mais bien sûr, aucune caissière, aucune femme de ménage, aucune intermittente de D8 n'a le pouvoir de changer huit fois l'horaire de l'école ou de la garderie de ses enfants. Face à l’instabilité des horaires ce sont les femmes qui renoncent les premières à leur emploi.

Après la loi "Made in Medef", Hollande prépare un nouveau mauvais coup contre les salariés avec la contre-réforme des retraites. Encore une fois, les femmes seraient les premières touchées par un nouvel allongement de la durée de cotisation ou un report de l'âge de départ. En effet, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir des carrières incomplètes. C'est notamment dû au fait que les femmes arrêtent de travailler après la naissance d'un enfant plus souvent que les hommes. Au moment du départ à la retraite, les femmes sont donc les plus pénalisées. Soit elles partent une fois atteint l'âge minimum de départ mais elles subissent la décote. Soit elles sont contraintes de repousser leur départ jusqu'à l'âge de départ à taux plein, 65 ans, pour éviter la décote.

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Les femmes seraient aussi plus violemment touchées par la désindexation des pensions. Cette "désindexation" a déjà été exigée et obtenue par le MEDEF pour les retraites complémentaires. Elle fait partie des "recommandations" de la Commission européenne pour le régime général. Et elle a déjà été évoquée dans ce cadre par François Hollande et avant lui par Cahuzac quand il était encore ministre. Cette "désindexation" signifierait une perte de pouvoir d'achat des retraités. Il s'agit d'augmenter les pensions moins vite que les prix. Tous les retraités, actuels et futurs seraient durement frappés. Mais les femmes encore plus que les hommes. Pourquoi ? Parce que les femmes ont déjà une pension moyenne nettement plus faible que les hommes. Aujourd'hui la pension moyenne des femmes est de 899 euros quand on compte la retraite de base et la retraite complémentaire. Celle des hommes est de 1552 euros. Cet écart s'explique par les écarts de rémunération tout au long de leur carrière mais aussi par les effets encore plus violents pour les femmes des précédentes réformes des retraites. Si on ne prend en compte que la retraite du régime général, le montant moyen des pensions est de 665 euros par mois : 727 euros pour les hommes, 609 euros pour les femmes. La désindexation toucherait aussi davantage les femmes pour la simple raison qu'on compte plus de femmes retraitées que d'hommes retraités. Au 31 décembre 2012 parmi les 13,2 millions de retraités, on comptait 5,9 millions d'hommes et 7,3 millions de femmes.

Dans la bataille des retraites qui commence, la situation des femmes est un des talons d'Achille des libéraux. En effet, selon l'INSEE, "en 2012, l’espérance de vie à la naissance n’augmente pas, du fait du grand nombre de décès survenus dans l’année. Elle stagne pour les hommes (78,4 ans) et diminue même de 0,2 point pour les femmes (84,8 ans)". Vous avez bien lu. L'espérance de vie à la naissance des femmes recule en France. C’est ce que j’appelle le recul de civilisation sous les libéraux.

Et maintenant, Merkhollande

Après l’ère Merkozy, voici celle du Merkhollande. Ce n’est pas seulement l’abaissement permanent des présidents français qui doit être retenu. C’est surtout que l'alliance entre les sociaux-libéraux et la droite en Europe franchit un nouveau cap. Le vote commun de l'UMP et du PS sur les traités européens en 2005, 2008 et en septembre dernier affichait déjà le programme. La conférence de presse de François Hollande le 16 mai puis la "contribution commune" Hollande-Merkel du 30 mai ont marqué un alignement définitif officiellement inscrit dans la durée. Pour les socialistes français c’est une capitulation d’autant plus misérable qu’elle se produit au moment même où est censée avoir lieu une discussion et même un vote sur le sujet dans leurs rangs.

Hollande se rallie à la Merkelisation de l'Europe. "L'offensive européenne" en quatre points qu’il a présentée pompeusement le 16 mai est en réalité une simple copie de Merkozy. L’emballage ne fera illusion qu’auprès des journalistes complaisants ou ignorants, ce qui est souvent la même chose. Ainsi de l’artifice sur « l'emploi des jeunes ». Sur ce point encore une fois, la proposition Hollande-Merkel reprend du vieux pour faire du neuf comme ce fut le cas déjà pour le pseudo plan de croissance. En effet cela n'annonce rien d'autre que l'utilisation en 2014 et 2015 des fonds prévus dans le budget européen pour 2014-2020. Bien sûr, Hollande et Merkel font comme si ce budget était voté, ce qui n’est pourtant pas encore le cas puisqu'il a été rejeté par le Parlement européen. Ces deux-là ne s’encombrent pas des apparences car ils savent bien qui, pour finir, décide. Ils oublient aussi de préciser que dépenser en deux ans une somme d'argent prévue pour six ans ne fait pas dépenser plus d'argent au total. Ils ne précisent pas non plus comment ils comptent financer après 2015 les programmes européens pour l'emploi des jeunes si tout l'argent prévu à déjà été dépensé. De toute façon, Hollande vient faire tapisserie dans cette histoire. Car les Allemands se sont déjà attelés à cette distribution d’argent déjà existant depuis quelque temps déjà. C’est ainsi que les ministres allemand et portugais des finances, Wolfgang Schäuble et Vítor Gaspar, ont déjà conclu un accord le 22 mai dernier « afin de lutter contre le chômage des jeunes dans l’État d’Europe méridionale qui croule sous les dettes ». Et Berlin a aussi signé un accord similaire avec l’Espagne le mois dernier ! Si Hollande veut savoir que penser de cette comédie, il peut écouter ses amis sociaux-démocrates allemands encore dans l’opposition ! Ils qualifient cette opération de « tentative tardive en vue de restaurer l’image de l’Allemagne en Europe méridionale ». Mais aux français, les solfériniens et leurs griots médiatiques font croire qu’il s’agit d’une initiative de leur glorieux chef élyséen…

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Quoi qu’il en soit, le cœur de "l'offensive" est ailleurs. Hollande se rallie donc à l'idée du "gouvernement économique" européen. Que cela soit présenté comme son idée et même le cœur de son « offensive » en dit long sur l’ignorance des commentateurs qui se sont prêtés à ce numéro de cirage de pompes ! Le 16 mai, péremptoire, il a déclaré solennellement  vouloir "instaurer avec les pays de la zone euro un gouvernement économique". Hollande a cinq ans de retard. L'idée d'un "gouvernement économique clairement identifié" pour la zone euro était déjà avancée par Nicolas Sarkozy en octobre 2008. Pour être précis, voici ce que François Hollande propose pour ce "gouvernement économique" : il "se réunirait, tous les mois, autour d’un véritable Président nommé pour une durée longue et qui serait affecté à cette seule tâche. Ce gouvernement économique débattrait des principales décisions de politique économique à prendre par les États membres, harmoniserait la fiscalité, commencerait à faire acte de convergence sur le plan social par le haut et engagerait un plan de lutte contre la fraude fiscale". La "contribution commune" Hollande-Merkel reprend l'idée d'"un Président à plein temps de l’Eurogroupe des ministres des Finances disposant de moyens renforcés".

On se pince quand on connaît la réalité déjà existante. Mais Hollande la connaît-il ? C’est à se le demander. Sur le fonctionnement d'abord. Les ministres des finances de la zone euro se réunissent déjà tous les mois au sein du conseil des ministres de l'Eurogroupe. L'Eurogroupe a déjà un président désigné pour deux ans et demi. Actuellement, c'est le néerlandais Jeroen Dijsselbloem qui est président. Avant lui, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker avait été reconduit pour trois mandats soit six ans et demi. N'est-ce pas une durée longue ? La seule chose nouvelle que proposent Hollande et Merkel est que le président de l'Eurogroupe ne soit plus en même temps le ministre des finances de son pays. Qu'est-ce que ça changerait si c'est pour mettre à la place une bûche du style de la baronne Ashton ou d’Herman Van Rompuy ? Offrir une place à Moscovici après son prochain départ de Bercy ? Tout ça pour ça ?

Hollande comprend-il ce qu’il dit ? Comment peut-il attendre une politique d'harmonisation fiscale et sociale sous la houlette de ce « gouvernement économique » ? Elle est interdite par le traité de Lisbonne ! François Hollande est censé le savoir. Il a voté pour ce traité le 7 février 2008 à l'Assemblée. Et quand bien même ! De toute façon, où a lieu l'essentiel du dumping social et fiscal dans l'Union européenne ? Précisément dans les pays qui ne sont pas non membres de la zone euro : essentiellement à l'Est de l'Europe. Donc l'Eurogroupe n'est pas l'instance efficace pour cela. Enfin notons qu’il est peu crédible de vouloir lutter contre le dumping social et fiscal dans la zone euro, tout en refusant la "confrontation" avec l'Allemagne que proposait Claude Bartolone ! En effet c'est d'abord en Allemagne qu'on trouve des wagons de travailleurs précaires surexploités. Et c’est aussi d'abord l'Allemagne qui a abaissé son impôt sur les sociétés à 15% pour en faire l'un des plus bas de toute l'Union européenne !

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Merkel a donc gagné sur toute la ligne. Pour faire plaisir à Hollande, elle a accepté l'idée de ce ""président à temps plein" pour l'Eurogroupe. Je viens de dire quel petit moins que rien c’est là. Par contre, en échange, Hollande s'est rallié à une des idées les plus violentes défendue par Merkel depuis plusieurs mois. Je prie mon lecteur de m’excuser à partir de cet instant pour la lourdeur de mon exposé. Je suis contraint pour la sincérité de mon récit de faire des citations. Comme on le sait la prose européenne est une des plus pesantes langues de bois du monde. Elle sert autant a désigner les choses qu’a obscurcir leur objet. Ici s’y ajoute la dose de mystification permanente qui est le propre du style du président français. Car ici encore, une fois de plus, c’est à coup de petites phrases calibrées comme un collier de perles que c’est fait le ralliement du si mou président français. Le 16 mai, le quatrième point de "l'offensive européenne" de Hollande consistait en "une nouvelle étape de l'intégration européenne". Officiellement, il s'agissait d'"une nouvelle étape de l'intégration européenne avec une capacité budgétaire qui serait attribuée à la zone euro et la possibilité, progressivement, de lever l'emprunt". C’est mal dit et mal écrit mais en lisant deux fois on comprend. Puis le 30 mai suivant à Paris, la déclaration commune Hollande-Merkel a été plus claire, du moins dans le vocabulaire de la novlangue des libéraux. C’est ainsi que les deux bons apôtres proposent la création d'"arrangements contractuels pour la compétitivité et la croissance". Ces "contrats de compétitivité" sont défendus par Merkel depuis des mois. Elle en avait en particulier fait la proposition le 7 novembre 2012 devant le Parlement européen. Cette idée a depuis été reprise dans les conclusions du Conseil européen de décembre 2012. Ce n'est donc pas une nouveauté. Mais la "contribution commune" Hollande-Merkel appellent à "mieux définir" ce "concept". Et elle propose en effet une définition de ces contrats : "Les Etats membres et le niveau européen entreront dans des engagements contractuels. Les deux parties s’engageront à mettre en œuvre les mesures décidées dans le cadre de ces arrangements contractuels. Les Etats non membres de la zone euro sont invités à participer sur une base volontaire. Il conviendrait d’élaborer des mécanismes de solidarité dans ce cadre. Un nouveau système d’incitations financières limitées et conditionnelles spécifique à la zone euro sera mis en place afin de soutenir conjointement les efforts entrepris par les Etats membres concluant des arrangements contractuels dans le cadre d’un ensemble global de dispositions comportant des incitations non financières. La création d’un fonds spécifique pour la zone euro sera utile dans ce contexte.".

Derrière ce langage abscons, c'est le FMI a domicile, qui se profile. Les « contrats de compétitivité », ce n’est rien d’autre que l'institutionnalisation des "plans d'ajustement structurel" du FMI et de la Troika. Le FMI et la Troika exigent des engagements de réformes brutales en échange d'argent. Mais jusqu’à présent ce chantage odieux ne s’appliquait que dans les pays qui leur demandait de l'argent et pour la période du prêt. La proposition Hollande-Merkel reviendrait en fait à créer un mécanisme permanent et universel. Il s'appliquerait aux Etats de la zone euro sans même le prétexte qu'ils aient besoin "d'aide". Chaque pays devrait signer un contrat et s'engager sur des réformes structurelles rien que pour pouvoir accéder à des fonds européens ordinaires. Ces "contrats de compétitivité" reviendraient à réserver une partie des fonds européens aux bons élèves du libéralisme et de l’austérité. Et pour les autres ? Rien !

Cette "nouvelle étape de l'intégration européenne" présenté comme une géniale vision du leader minimo est donc en réalité un ralliement de Hollande à l'exigence répétée par Merkel depuis 2011. En effet en novembre 2011, Angela Merkel avait dit très clairement sur le ton du nouveau propriétaire des lieux: "une avancée vers une nouvelle Europe ne pourra se faire que si nous sommes prêts à changer nos traités. Cela peut se limiter aux pays membre de la zone euro. Mais les Etats Membres doivent se préparer à se lier de manière contraignante à la communauté". Quelques mois plus tard, elle en a remis une couche. En juin 2012, voila ce qu'elle déclarait : "Il n’y aura pas de bonne union économique et monétaire sans union politique, synonyme d’abandon de souveraineté. Je ne peux pas vouloir des euro-obligations et me voir refuser tout contrôle sur les budgets nationaux". Enfin, l'apothéose a eu lieu le 18 octobre 2012 au Bundestag. Angela Merkel s'est prononcé pour un "droit d'ingérence" et un "droit de véto" de la Commission européenne sur les budgets nationaux. Le président de la République française est au courant de ces propositions. Quelle est sa position sur cette question ? Il ne l'a jamais dit. Il s’est contenté d’essayer de faire croire que ce serait là sa propre idée ! Lamentable !

Merkel est à l'offensive. Elle avait fait cette déclaration dominatrice à peine une semaine après que le Parlement français a ratifié le traité budgétaire Merkozy non renégocié. On voit que sitôt une étape franchie, Merkel passe à la suivante. Elle vient de faire la même chose. Le 30 mai, Hollande avale définitivement les "contrats de compétitivité". Le 3 juin, dans Der Spiegel, Merkel raccourcit encore la laisse. Dorénavant, elle ne souhaite plus que ce soit la Commission qui voit ses pouvoirs de contrôle renforcés. Elle veut que les Etats se contrôlent mutuellement sous couvert de "coordination". Dit autrement, elle veut se charger elle-même du contrôle ! Voici ce qu'elle a déclaré : "Je ne vois pas dans l'immédiat la nécessité de transférer dans les années à venir encore plus de prérogatives vers la Commission à Bruxelles. François Hollande et moi sommes beaucoup plus favorables à une meilleure coordination des domaines politiques qui ont un rôle décisif dans le renforcement de notre compétitivité. Nous pensons par exemple aux politiques de l'emploi et des retraites, mais aussi aux politiques fiscales et sociales". Les naïfs et les libéraux n'ont insisté que sur la première phrase. Oubliant la deuxième et ignorant ce que François Hollande venait d'accepter.

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De toute façon, Hollande a capitulé. Sans condition. C'est une capitulation géopolitique de la France. Et une capitulation idéologique des sociaux-libéraux. Dans sa conférence de presse du 16 mai, François Hollande a reconnu explicitement ce ralliement à l'Europe Merkel. Il est même allé jusqu'à nier la nécessité d'un débat politique sur l'Europe. Voila ce qu'il a dit et que personne n'a relevé : "L’idée européenne exige le mouvement. Si l’Europe n’avance pas, elle tombe ou plutôt elle s’efface ; elle s’efface de la carte du monde, elle s’efface même de l’imaginaire des peuples. Il est donc plus que temps de porter cette nouvelle ambition. L’Allemagne, plusieurs fois, a dit qu’elle était prête à une Union politique, à une nouvelle étape d’intégration. La France est également disposée à donner un contenu à cette Union politique. Deux ans pour y parvenir. Deux ans, quels que soient les gouvernements qui seront en place. Ce n’est plus une affaire de sensibilité politique, c’est une affaire d’urgence européenne". Le rêve de Merkhollande, c'est la fin du débat sur l'Europe. Nous sommes donc leur cauchemar.

Hollande, prix de la paix. Rire ou pleurer ?

Il ne s’en vantera pas et il est peu probable que les médias évoquent la scène. Mais la fine fleur des présidents de l’Afrique Francophone a été présente le 5 juin à l’UNESCO à Paris pour une petite séance de ridicule post-colonial. Il s’agissait du prix Houphouët Boigny pour la paix qui venait d’être attribué au meilleur ami des pacifistes, François Hollande. Pour le lui remettre, une noble assemblée que je ne me hasarderai pas à qualifier. Notons : Thomas Boni Yayi, Président du Bénin, inventeur d’un complot pour embastiller ses opposants. Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, élu perpétuel, réélu avec 90% des votants il y a deux ans. Alassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire, installé par l’armée française. Dioncounda Traoré, Président « intérimaire » du Mali. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la Mauritanie, pays où l’esclavage continue à sévir. Idriss Déby Itno, Président du Tchad, qui vient de faire arrêter et emprisonner les députés de l’opposition. Mahamadou Issoufou, Président du Niger et Macky Sall, Président du Sénégal. Tous vont « entourer François Hollande lors de la remise par Henri Konan Bédié » le sinistre inventeur de l’ivoirité, du Prix Félix Houphouët-Boigny pour « la recherche de la paix » ! On hésite entre rire et pleurer !

Le Prix Félix Houphouët-Boigny – créé en 1989 – se propose d’honorer des personnes, institutions ou organisations qui ont contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO. Houphouët, qui n’avait vers la fin de sa vie que le mot « paix » à la bouche, voulait certainement faire oublier la cruauté dont il avait fait preuve et continuait à faire preuve contre son opposition. Quoi qu’il en soit, comment François Hollande peut-il recevoir ce prix alors qu’il a engagé une intervention militaire de longue durée au Mali sans aucun mandat international ? Comment peut-il le recevoir alors qu’il est à la pointe du combat pour livrer des armes aux opposants au régime syrien et que la Force Licorne est toujours active en Côte d’Ivoire ? Quel genre de paix sont ces guerres aux yeux du « jury » ? François Hollande qui dans sa politique africaine a renié ses promesses de campagne électorale, va donc recevoir un prix pour sa contribution à la paix au moment où il vient d’endosser de nouveau l’uniforme du gendarme de l’Afrique. Il recevra ce « prix » de la main et en la compagnie d’hommes qu’il disait ne pas vouloir recevoir il y a encore quelques mois. Comme en politique intérieure, le cynisme et le mensonge marchent ensemble. A la fin, c’est la dignité de notre pays qui est humiliée.

Touche pas à mon poste, ma coulisse

Il y a eu un « débat » sur les réseaux sociaux à propos de ma participation à l’émission « Touche pas à mon poste » sur D8. Comme d’habitude, une petite cohorte de soi-disant puristes se sont indignés. Leur comédie ne fait pas de moi leur dupe. Le but réel est de me casser avant même que l’émission ait lieu. Ils fournissent de façon parfaitement programmée le prétexte aux habituels sangsues médiatiques qui viennent aussitôt pomper le bon jus de discorde : « même ses amis désapprouvent : « j’ai honte » déclare sous couvert d’anonymat Jean-Patou ». Une fois la première couche passée arrive la deuxième, le tweet blasé en cours d’émission puis la troisième, le commentaire venimeux. Ainsi ce chroniqueur qui souligne mon silence pendant l’intervention de l’intermittente du spectacle et en déduit finement ma « complicité » avec son exploiteur. Ces trois temps sont devenus des classiques pour chacune de mes interventions médiatiques. En fait, ils me sont très précieux. D’une part je peux repérer les émetteurs ennemis déguisés en « amis » soit disant « déçuuuuus ». D’autre part cela déclenche une vague de répliques qui me semblent très formatrices autant pour ceux qui les écrivent que pour ceux qui les lisent. Enfin l’impact dérisoire de ces sottises confronté à l’impact de ma présence et de mon discours me réjouit dans la mesure où il atteste la pertinence de ma stratégie médiatique en désorganisant mes adversaires médiatiques. En effet, il n’y a en fait qu’une poignée pour lire le chroniqueur Schmoll, et une autre pour lire les sottises des « déççççuuuus ». Par contre un million quatre cent mille personnes me voient, m’entendent, m’écoutent et en tirent les conclusions inverses de celles espérées par les nuisibles que je viens de citer. D’abord en terme d’image, comme l’analyse parfaitement ce papier que je donne en lien.

Mais c’est une nouvelle occasion pour moi d’attirer l’attention de mes lecteurs sur un aspect de la parole politique dans les médias. Je commence par le cœur de ce qui fait problème chez les soi-disant puristes : la présence politique dans une émission de divertissement. D’abord chapeau à ceux qui en prennent le risque. Rappelons que rien n’oblige Ruquier, Ardisson ou Hanouna à inviter une personnalité politique car cette présence peut parfaitement tuer leur audience. C’est particulièrement vrai pour Cyril Hanouna. Aucun politique n’avait mis les pieds jusque-là dans son émission. Tout le risque était pour lui. Pas pour moi. D’une façon générale nous devons aider ceux qui élargissent l’espace de l’expression politique. Sinon quel est le sens de nos critiques contre le rétrécissement de cet espace partout ailleurs. Ailleurs sur une grande chaîne comme TF1 où l’audimat sert de prétexte à un drastique étouffement de l’agora. Ailleurs, dans les espaces publics privatisés interdits à la politique comme les supermarchés, galeries marchandes, boîtes aux lettres des immeubles à digicode et ainsi de suite. Enfin, répétons-le, les émissions de divertissement traitent avec respect la parole politique et ceux qui la portent. C’est un fait que chacun peut vérifier sans aucune difficulté. Aucune ne comporte une once de la méchanceté et de l’esprit de traquenard qui caractérisent nombre d’espaces médiatiques prétendument dédiés à la politique et en réalité voués pour beaucoup d’entre eux (mais pas tous !) à l’auto-célébration des journalistes vedettes. Mieux vaut cent fois dire ce que l’on veut dire tranquillement chez Hanouna que d’aller servir la soupe à un nombriliste comme Aphatie qui vous agresse en plateau et vous accable de tweets militants ensuite. Il est d’ailleurs frappant de voir comment parmi les chroniqueurs du plateau de Cyril Hanouna, le seul qui perdit son sang-froid face à moi et reprit immédiatement ses habits de militant politique médiatique fut le journaliste de l’Express. Oubliant où il était, il se lança dans la traditionnelle charge corporative dont ce journal est spécialiste contre moi, influencé qu’il est par la course aux lecteurs d’extrême-droite. Mais le premier des résultats de ma présence dans cette émission, n’est-ce pas d’abord l’irruption de cette jeune femme intermittente du spectacle sur le plateau ? Et la réaction tellement ouverte qu’eut Hanouna à son égard au point que je me suis d’abord demandé si c’était une affaire arrangée et où elle mènerait ? Pour clore ce petit chapitre j’invite mes lecteurs à ne pas manquer de lire le récit que fait dans « Les Inrocks » Sophie Tissier, l’intermittente qui a pris la parole sur D8. Et, bien sûr, je vous invite tous à vous manifester pour lui apporter votre aide sur la page Facebook ouverte à cette fin. Salut les « déçuuuuus » ! Votre coup est encore tombé à l’eau !

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331 commentaires à “Le lendemain du jour où Clément l’anti fa a été assassiné”
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  1. jean ai marre dit :

    Tout d'abord, c'est cette terrible nouvelle qui nous accable. Ce jeune qui défendait mes idées est décédé. Je suis bouleversé. J'ai une pensée particulière pour sa famille. Notre société est elle si gangrénée par cette violence ?
    Mes commentaires sur le billet de mon leader me paraissent désuets, insipides. Jean-Luc parle de la défense des femmes, j'y ajouterais, ces mamans d'enfants handicapés qui se battent pour faire intégrer leur enfant dans notre société, qui sont toujours en souffrance. Souvent elles ne peuvent travailler car la charge de leur enfant est elle qu'il faut qu'elles restent avec. Sans salaire.

  2. Antraigues dit :

    Toutes nos pensées vont à sa famille ses proches et ses camarades.
    Dans le site du « nouvel obs », Clément Méric est décrit comme « un militant d’extrême gauche », et son odieux assassinat présenté comme suit « …une source policière évoquant en l'état des investigations une "connotation politique" dans cette affaire "extrême droite contre extrême gauche"… Serge AYOUB, leader des JNR, « a réfuté toute implication de son groupe. "C'est absolument faux", a-t-il dit, ajoutant que la bagarre avait été initiée par les militants d'extrême gauche. » Comment peut-il affirmer cela si les nervis ne faisaient pas parti de son groupe ? Notez que cette véritable exécution en pleine rue à une heure d’affluence dans un quartier extrêmement fréquenté est présentée comme une simple bagarre ayant dégénéré. Chacun jugera.
    Tous ce soir place Saint Michel à 18h30.

  3. alain31 dit :

    Un des nôtres a été assassiné. Recueillement, solidarité et "on lâche rien". Evidemment cet assassinat est l'occasion pour l'establishment d'une bataille politique. La gauche (réelle) devient l'extrême gauche dans certains médias dont le service public, cette manipulation créant un terrain favorable pour que la droite "condamne la violence d'où qu'elle vienne", "renvoie dos à dos les extrêmes". Bientôt on va nous justifier la non amnistie des syndicalistes par une nécessaire opposition à toute violence.

  4. Alabergerie dit :

    Cela va devenir très salement intéressant de contraindre tous ceux qui font la belle équation FdG=FN de nous expliquer comment le prêche de l'amour est égal à celui de la haine. Surtout ne pas hésiter à insister à fond, à ne pas lâcher l'affaire : Vas-y monsieur le dessinateur Quatari, explique devant tout le monde comment tu peux faire la confusion entre des discours où l'on parle de culture d'amour et de solidarité, et des discours d'exclusion où l'on prône à mots couverts le massacre ?
    Le parchemin que Plantu met en commun au vociférant Mélenchon et à la souriante Le Pen est aujourd'hui très officiellement un mensonge, une calomnie, une diffamation. Il a de tout temps été déchiré. Nulle personne ne peut plus désormais soutenir sans de très suaves contorsions qu'il est en fait encore entier. Le seul moyen d'y arriver passera par de nouvelles injures apathiennes, et l'accusation qu'on va sans doute voir naître bientôt : que c'est le Front de gauche et son attitude anti-républicaine qui est la véritable cause de la mort de ce jeune gars. C'est une prévision à trois ou quatre coups, mais nul doute que quelques beaux crétins cadrés en buste s'appliqueront à la rendre prophétique. Il sera facile de la réduire en poudre, et de dessiller de nouveaux yeux.

  5. arlette dit :

    Je n'habite plus Paris depuis que j'ai pris ma retraite. Mais à 18h30 chez moi, dans mon ilot de tranquillité, j'aurai une pensée pour ce jeune homme mort pour avoir défendu ces convictions, qui sont aussi les miennes, et que j'ai pu défendre moi et ceux de mon époque sans rencontrer cette haine qui se redéveloppe de façon alarmante. Je ne dit pas qu'elle n'était pas latente juste que ceux qui l'éprouvaient étaient bien moins prompt à l'exprimer ouvertement.

  6. largoen dit :

    Je ne savais pas que l'Etat était compétent en matière de petite enfance. Je croyais que c'étaient les communes et les départements. Et compte tenu de leurs finances, l'heure n'est pas vraiment à la création de places en crèches pour ces collectivités. Pur enfumage, donc...

  7. Denis F dit :

    Si Valls ne dissout pas sur le champ tous les groupuscule d'extrême droite, c'est qu'il est en accord avec eux. Il n'y a pas d'atermoiements possible, action monsieur le ministre de la sécurité publique.
    Tous ce soir, dans chaque ville de France, nous devons nous réunir en masse, pour rendre hommage à ce jeune homme et à sa famille, soyons visibles camarades.

  8. Joe Malix dit :

    @Alabergerie
    Vous avez malheureusement raison pour le futur argumentaire des chiens de garde. Ce matin Barbier (oui c'est vrai je devrais pas l'écouter ce guignol) demandait à Jean Vincent Placé si le FdG et Mélenchon n'avait pas une part de responsabilité dans cette violence avec leurs discours crus et drus et blablabla.

  9. Kalamar31 dit :

    Marre que l'on nous affuble de l'étiquette extrême gauche, alors que nous prenons la place laissée vacante à gauche par le PS qui a indiscutablement viré a droite...
    C'est honteux de la part de certains médias de profiter d'un drame ignoble pour coller cette étiquette sur notre camarade et ainsi renvoyer dos a dos "les etrêmes"

  10. Pascale dit :

    Marion Maréchal Le Pen, prise en photo avec touts ces groupes de fachos, et la mère FN ose dire qu'il n'on rien a voir avec ? Et nous (vieux) militants qui ne cessons de se faire agresser par des jeunes FN quand on affiche ? Le FN engendre la haine.

  11. natacha37 dit :

    Bonjour a tous
    C'est avec tristesse que j'ai appris l'assassinat sauvage de notre camarade Clément par des barbares du nom de l'extreme-droite ces groupes de crépuscule. Il est impérative que notre gouvernement dissout ces groupes extrémistes qui peuvent ôter la vie d'innocents. Malheureusement je ne pourrai être des votre ce soir car j'habite la Touraine, mais sachez que mes pensées vous accompagnerons. Courage, on ne lâche rien, notre combat continue.

  12. Jean-François91 dit :

    Toutes mes pensées aux proches de Clément. Indignation pour les propagateurs et les praticiens de la haine tueuse.
    Je venais juste de lire hier "Néolibéralisme et néonazisme : de la violence à Athènes en temps de crise" de Dimitris Dalakoglou (dans le livre "En finir avec l'Europe" dirigé par Cédric Durand, 2013, La Fabrique). L'auteur y décrit comment la violence croissante de l'extrême droite (bien au delà d'Aube dorée...) s'installe à Athènes (avec beaucoup de complicités chez les officiels) pour contrecarrer les mouvements populaires contre l'austérité et la paupérisation autoritaire. Cela donne à réfléchir.

  13. MAURICE Isabelle dit :

    Vous êtes bien des valeurs retrouvées en ces moments si sombres, droiture, loyauté... et surtout l'amour de l'autre dans vos mots et vos actes. Continuons, continuez (nous sommes des millions (...) derrière vous). Vous êtes l'avenir. Et pour finir que cet enfant parti trop tôt et d'une façon si lâche et monstrueuse, "qu'il repose en paix". Mais je veux que nous ayons le devoir de ne pas oublier ni pardonner !
    Isabelle

  14. Ouilya dit :

    Ce matin Barbier (oui c'est vrai je devrais pas l'écouter ce guignol) demandait à Jean Vincent Placé si le FdG et Mélenchon n'avait pas une part de responsabilité dans cette violence avec leurs discours crus et drus et blablabla.

    Ben tiens, les médiacrates commencent déjà leur sale boulot. Bientôt ce sera la Le Pen victime de la vilaine gauche qui préconise, partage et fraternité. Déjà dans le Monde ce matin, il est précisé que ce jeune homme "ne partageait pas les idées du FdG". Chaque fois que notre gauche se fera entendre et rassemblera, il y aura des violences avec assassinat afin de nous en attribuer une soi-disant responsabilité ? Nous sommes cernés par de grands malades mentaux pervers et barbares.

  15. loyale dit :

    Aujourd'hui mon coeur saigne. Et lire l'article orienté du monde m'a plus que choquée ! Un coeur qui saigne écoeuré !
    Parce que ce jeune homme aux valeurs humanistes et fraternelles mettaient toute la fougue de sa jeunesse dans un groupe antifaschite, capable oui de se "battre", tous les médias le réduisent à un militant d'extrême gauche. Amalgame facile avec nous du Front de gauche. Le monde excelle plus que les autres dans cette pratique.
    De tout coeur avec la famille, c'est un jour noir !

  16. jeannine dit :

    A Clément, sa famille, ses ami(e)s,
    Un jeune de moins de vingt ans vient de mourir pour ses idées. Je suis atterrée, triste et grave.
    No pasaran Clément.

  17. Une maman dit :

    De tout coeur avec les parents de ce jeune homme, avec sa famille, avec ses amis. Je suis choquée, bouleversée de cette jeune vie massacrée par des idées nauséabondes. Continuez, continuons, il faut que cela change, vraiment et réellement maintenant!

  18. ptiloulou dit :

    La journée commençait bien. Et puis la radio m'a ramené brutalement à la triste réalité de ce pays à l'agonie.
    Je n'ai pas les mots pour décrire la colère qui m'a submergé en entendant ça. Je n'ai pas les mots pour décrire la boule qui m'a serré le ventre en entendant ça. Je n'ai pas les mots pour décrire les larmes qui me montent aux yeux en entendant ça. Chaque fois que l'extrême droite prouve au grand jour ce qu'elle est, violence et intolérance, j'ai une pensée pour mon arrière grand père qui s'est battu pendant la seconde guerre mondiale pour que nous ne connaissions plus des horreurs pareilles. Et je pense à lui trop souvent dans des circonstances identiques. J'en veux énormément aux précédents gouvernants, au delà du clivage politique droite-gauche, qui pour des raisons électoralistes ont libéré la parole d'extrême droite. Pour gagner quelques voix se sont fait porte parole de la haine fasciste. Sous couvert de liberté d'expression, mais dans le but de ravir des électeurs au FN, ont laissé s'exprimer une haine d'un autre temps, une parole "décomplexé". Aujourd'hui, j'ai mal. J'ai honte. Je suis triste. Je suis en colère. Je suis indigné. Je suis musulman. Je suis noir. Je suis homosexuel. Je suis d’extrême gauche. Et j'emm**** cette France qui ne mérite pas sa majuscule. Cette France consanguine, écervelé, arrogante, ignorante, écœurante, nauséabonde. Les mots me manquent mais la colère est gigantesque aujourd'hui.

  19. christine dit :

    Depuis ce matin, ayant appris l'horrible assassinat de Clément, je suis triste et indignée. Perdre sa vie pour ses idées dans des conditions aussi monstrueuses par ces salopards de fachos. Je suis une maman et mon coeur pleure. Je m'associe de tout coeur à la peine de la famille de Clément et serai avec vous par la pensée ce soir à Paris. Nous continuerons son combat contre le fachisme.

  20. bastille dit :

    De la révolte et du dégout devant ce crime ignoble. Merci de nous préciser si manifestations en province (suis trop loin de Paris).
    Il me semble que, tirant le bilan de son incapacité à gagner le pouvoir, l’extrême-droite a adopté une autre tactique. Une façade « légale » (le FN) d’apparence « respectable et modérée » et une aile marchante plus franche et radicale avec les « vieilles méthodes ». Ne pas se tromper. Les deux sont reliées par une même idéologie nauséabonde, les uns sous-traitant aux autres. Voyez à ce sujet Ennahda et les salafistes en Tunisie et sur un autre plan en Turquie. Les deux font cause commune en sous-mains.

  21. ventdebout-38 dit :

    Alors comme ça, si l'on est anti-faschiste, on est catalogué extrême gauche? Cela devrait faire "plaisir" à tous ceux qui ont combatu contre le faschisme en 39/45. Et puis c'est quoi cette histoire ? Nous ne sommes pas l'extrême gauche, nous sommes la seule gauche de France. Les vrais socialistes sont au FdG et pas à solférino. Mare de se voir calomnier par ses salauds de journaleux et leurs complices au pouvoir. Il est plus que temps de réagir vigoureusement. Ne laissons pas sans suites cet assassinat politique.

  22. BêMe Rb dit :

    J'attends certains de nos aînés dire : "Je ne reconnais plus mon pays, nous qui nous sommes battus pour empêcher le nazisme de proliferer, voyons aujourd'hui la haine de l'autre se propager à nouveau, le sacrifice de nos vies n'a-t-il servi à rien ?".
    Aujourd'hui, nous pleurons Clément, hier nous en pleurions un autre et demain, hélas, je crains que nous ne pleurions à nouveau. Ici, en France, chez nos voisins Européens, comme dans le monde entier les idées fascistes, racistes et fondamentalistes prolifèrent en toute impunité devant le regard souvent hébété d'une population impuissante et fataliste qui en est à la fois victime et complice. Ce n'est pas mon pays que je ne reconnais plus, c'est l'être humain, c'est l'humanité toute entière, c'est cet humanisme aujourd'hui perdu.
    Sincères condoléances à tous les proches de ce jeune homme.

  23. Cram Cram dit :

    Mourir pour ses idées. En France, à 19 ans.
    Parce que l'extrême-droite est là, qu'on a laissée monter sciemment, qu'on a instrumentalisée électoralement au début comme faux-épouvantail, dont on utilise et légitime le discours, au plus haut niveau, pour stigmatiser des pauvres boucs-émissaires, qu'on invite courtoisement. Alors... elle est là, violente, vautrée sur les sofas chics des élites molles et couchée devant la télé dans les HLM pourris, attendant son heure. Et son heure est venue hier soir pour Clément Méric.
    On peut dire son indignation et réclamer l'interdiction de ces groupes nauséabonds et meurtriers au Ministre de l'intérieur. C'est très facile. Page accueil du ministère. Choix : nous contacter, puis choix : écrire au Ministre.

  24. Vincent dit :

    Pour les camarades Lyonnais, rassemblement aujourd’hui à 18h30 Place de la Comédie à Lyon devant l’opéra, en la mémoire de Clément Méric, assassiné hier par des militants d’extrême droite.

  25. Gilbert Duroux dit :

    Faire interdire les groupes d'extrême droite, comme le souhaite Jean-Luc, c'est la solution de facilité mais ce n'est pas la solution. Il faut dire, redire ce qu'est l'extrême droite, il faut informer sur les idées qu'elle véhicule, il faut la combattre résolument, il faut condamner sévèrement les agressions ignobles, criminelles, comme celle qui a frappé Clément. Mais il n'est jamais bon, en politique, de se laisser emporter par ses émotions. L'interdiction d'un groupement politique, quel qu'il soit, est une entorse à la liberté d'association qui peut se retourner demain vers d'autres cibles. Demander au gouvernement d'interdire une ligue fasciste aujourd'hui, c'est créer un précédent qui permettra un autre jour le même traitement pour d'autres mouvements politiques. C'est donner au gouvernement un pouvoir que seuls les gouvernements autoritaires s'arrogent.
    En France, la loi du 10 janvier 1936, qui visait au départ les milices fascistes, a été utilisée dans les années 1960 contre des mouvements anticolonialistes, et contre des mouvements politiques étudiants en 1968, qui n'étaient ni des milices, ni des fascistes. Il faut s'en souvenir avant de réclamer une quelconque dissolution.

  26. jacottex dit :

    Pour Clément, à toute occasion retournons à l'envoyeur la question: ça veut dire quoi "extrême gauche" ?
    A ses parents et ami-e-s toutes mes pensées.

  27. thery dit :

    Un gamin de 19 ans exécuté par des haineux ! Condoléances à ses proches. Merci Jean Luc pour ce petit billet déclarant notre courroux, et colère contre de tel agissement ! Ou allons nous ? (d'accord avec n20 ptiloulou)

  28. erwan dit :

    Pour les démocrates brestois, rassemblement aujourd’hui à 18h30 Place de la Liberté à Brest devant l’opéra, en la mémoire de Clément Méric, de ses proches, assassiné hier par des militants d’extrême droite.

  29. NICO 75 dit :

    Toute mon affection à ses parents et à ses proches. Il pourrait être mon fils, j'ai la rage de voir cette société et ces dirigeants se comporter de la sorte. Pour des calcul de politicien de m**** ils préfèrent nous dénigrer nous que la bête immonde. Honte à eux, je les deteste à jamais. Plus jamais ils n'auront mon vote.

  30. chan dit :

    Hier soir, Rennes, 1500 personnes réunies contre l'aveuglement et le cynisme de la troïka, discours chaleureux appelant à l'Humain d'abord, et ce matin, l'horreur de la nouvelle. Et la colère, en zappant d'un JT à l'autre. Mort d'un militant d'extrême gauche, les "extrêmes" explicitement ou implicitement renvoyés dos à dos, comme le fait Copé, parce que pour eux, être antifasciste c'est être extrémiste. En république, en démocratie des droits humains ! Misère des médias.
    Sinon, blog de Jean-Luc Mélenchon lumineux, mais pas relayé. Quel JT a montré les manifs de samedi 5 dans toute l'Europe ? Trop de citoyens résignés sous le matraquage du "il n'y a pas d'alternative".

  31. elgreco dit :

    Clément,
    Pourquoi ces salopards se croient-ils investis de réprimer par la haine, la violence, des positions, des mots, des verbes, des intentions de paix, de partage, de justice, de progrès social, d'amour.
    Ces fumiers ne méritent aucune clémence pour leur démence encensée par les biens pensants médiacrates qui font de toi et de nous tous de petits extrémistes de gauche. Nous sommes là dans la peine, nous pensons à toi, à tes ami(e)s, à ta famille et à tous ceux qui t'aiment. Que ce gouvernement fasse tout pour faire répondre de leur acte ignoble et immoral la mouvance brune et noire qui, ici comme partout en Europe, gangrène la liberté de paroles et la position politique dont tu te défends(ais) au même titre que nous tous.
    Repose toi Clément, Frère d'âme

  32. Hélène dit :

    Je suis triste pour Clément. Je suis révoltée qu'il soit présenté comme "un militant d'extrême gauche". Appartenait-il à un parti d’extrême gauche ? Et jamais comme un militant "anti-fasciste", ce qu'il était sûrement. Cela leur permet effectivement de manier l'amalgame et de faire passer que, si on lutte contre le fascisme, on est forcément un extrémiste qui plus est de gauche !
    Ce soir, Calvi avec entre autres l'innénarable Thréard ! Je vais me faire mal et essayer d'écouter jusqu'au bout pour voir si les amalgames continuent et se confirment.

  33. Cyprien J. dit :

    Rassemblement d'indignation concernant le meurtre de Clément Méric par un groupe de fascistes, hier à Paris - 18h devant la Mairie de Villefranche de Rouergue (12).

  34. Anny Paule dit :

    Camarades, réécouter Cali de ce soir ! C'est un véritable scandale d'intox ! Je pars à la manif de ma petite ville. Combien serons-nous ?
    L'heure est grave et les medias banalisent et attisent le feu.

  35. mamita dit :

    Un jeune de 18 ans, a qui la vie souriait, qui s'était aussi engagé, qui ne pensait pas qu'à lui, qui ne faisait pas que s'indigner. Quel bel exemple. Honte à ceux qui l'ont tué, qu'on les trouve et vite et qu'ils soient interdits à jamais et avec eux tous ceux qui distillent la haine.

  36. amine dit :

    Voila ou tous ça nous mène, merci Sarko, merci la presse, merci la droite.
    Quant à toi, frère, repose en paix, je prie pour toi et ta famille, je suis triste, je suis abattu, mais on lâche rien.

  37. Jacques Ga dit :

    "Il y aura toujours des fous furieux d'extrême gauche et des fous furieux d'extrême droite".
    Yves Thréard à C dans l'air ce jour.

  38. educpop dit :

    Les personnes qui rejoignent des groupes néo nazis ne sont pas des militants de quoi que ce soit, ce sont des psychopathes pour la plupart. Ils sont travaillés par une haine qui n'est pas dirigée contre des idées. Elle est simplement inspirée par le besoin de faire du mal. Les fascistes savent tout ça et ont besoin de cette avant garde pour dématérialiser leur propre stratégie violente car celle ci apparaît du coup mesurée. La femme Le Pen dit que son mouvement n'a rien à voir avec ça, sous entendu qu'il sait mieux faire preuve de discrétion. Quand à ceux qui sont chargés de diffuser l'information et qui en profitent pour dénaturer les évènements au profit de l'ordre moral dominant, ils sont bien bêtes de ne pas se sentir mal en pensant que devant son écran une foule les regarde et les hait.
    Dans la banalisation de l'acte odieux se prépare l’Effacement des barrières morales qui protègent le traître, qu'on se le dise. Le gouvernement devrait savoir que la langue de bois ne protège pas non plus contre l'escalade de la violence
    La mort de Clément représente une étape dans la recherche des limites qu'il ne faut pas franchir, du coup ses convictions deviennent une force qui fait grandir tout le monde. Merci à lui.

  39. Victor dit :

    Vous aviez raison cela se terminera entre les lâches et nous. La droite, les socialistes et le Front des Nigauds.
    La peur des résistants n’est due qu’à la traitrise et aux dénonciations de ces belles personnes qui ont préférés se coucher devant l’ennemi. Actuellement la finance accompagne les idées fascistes ce qui doit rendre notre vigilance encore plus ardue et en permanence éveillée. Ce crime est la limite de l’inacceptable. Résister ne suffit plus. Ce poison de la division est dévastateur dans tous les pays du monde, chacun se replie sur soi, les paroles de ces bons docteurs nous endorment et rendent les discours de paix et d’amour inaudibles. N’oublions jamais que la stratégie de conquête du pouvoir par le FN est définie dans une mixité de doctrines qui séduisent uniquement ceux qui ont la haine de l’étranger et ceux-là ne seront jamais récupérables ! Maintenant que la diabolisation de nos idées humanistes est prise en mains par la droite et cette gauche rabougrie serrons les rangs et luttons tous ensemble en cessant de laisser dire des âneries par ceux qui se complaisent dans leur petit confort bourgeois mais qui sont ignorant de tout ce qui passe dans leur dos.

  40. Sylvain dit :

    Clément est mort. Il avait 19 ans. Il est mort parce qu'il rêvait d'un monde meilleur où la vie, la sienne comme la notre, serait plus juste. Elle s'est arrêtée là où elle n'aurait jamais dû s'arrêter. Il a fallu beaucoup de haine et de violence pour faire cesser de battre dans sa poitrine un coeur qui portait tant de fraternité. Il a fallu le reniement de notre condition humaine mais il a fallu surtout une immense lâcheté pour commettre un tel crime. Il y a des jours où se retrouver avec ses seules larmes semble insuffisant mais nécessaire. Le passage obligé. Plus tard viendront les mots. L'émotion envahit et il faut la laisser se propager à travers nous. Tant de gosses s'accrochent comme ils peuvent pour donner du sens à ce que nous sommes devenus et qu'ils n'acceptent pas! Pleurons, c'est le moment.

  41. Chris dit :

    Je ne réagirai pas à la mort de Clément, qui est trop douloureuse pour que je l'exprime.
    Je voulais simplement le dire, Jean-Luc, à propos de Touche pas à mon poste. J'avoue, j'ai douté, et je me suis trompé. C'était un merveilleux choix, et d'ailleurs, puisqu'on se sert de Twitter pour jauger, le réactions chez les jeunes qui n'étaient visiblement pas intéressés par la politique était très très positives, surtout dans la première partie.

  42. pichenette dit :

    Quitter la vie terrestre sous les coups de sanguinaires, alors que tu n'avais pas eu le temps d'avoir vingt ans, sur un trottoir parisien en plein jour, quelle barbarie ! Clément, ton engagement si exemplaire contre le fascisme, va vivre dans les corps de tous ceux qui partagent tes idées. On ne peut-être que anéanti devant un tel drame et adresser à ta famille toute notre impuissante fraternité accablée!
    Quant à l'émission de ce soir "C dans l'air", quel malaise d'écouter ces gens si savants, si partisans. D'un côté ils condamnent les positions trop rapides des politiques et de l'autre ils s'empressent de participer à une émission dans l'immédiat du drame. Selon l'un des présents, grâce à l'Europe la Hongrie n'est pas fasciste. Qu'il se renseigne sur le sort fait aux enseignants, par exemple dans ce pays, aux arbres arrachés devant le Parlement pour faire comme en...
    Quant aux manifs. quels ont été les incidents lors des manifs du Front de Gauche, à comparer avec les autres ? Mensonges, mauvaise foi, dénis contre la lucidité, la clairvoyance.
    Entre rage et recueillement.

  43. Joaquim dit :

    Scandaleux France 2. A l'instant au journal télévisé du soir (20h07, le 06/06/13) la chaine publique a trouvé un politologue qui en moins de 20 secondes explique la résurgence de l'extrême droite uniquement par l'apparition du Front de gauche. "C'est le retour de l'affrontement gauchos contre fachos". "Extrême contre extrême" ? C'est ignoble ! La faute à Mélenchon quoi. Merci la bande à Monsieur Pujadas. Évidemment, pas un mot sur la droitisation ces dernières années de la droite républicaine et du FN. Surtout pas avec l'invité de gauche du soir, Monsieur Valls ! Il est l'un des symbole de cette droitisation. Avec ce genre d'analyse il ne faut pas s'étonner que la colère monte plus vite que le Front de gauche. J'en ai marre ! Malheureusement, si rien ne change, à la fin, ça sera eux contre nous.
    Fraternellement.

  44. loup breson dit :

    Je suis très triste et très touchée par la mort de ce jeune militant Clément Méric. A tous ceux qui parlent de récupération je leur dirais que lutter contre le fascisme, c'est ce qu'il a toujours défendu et que nous continuerons le travail. Pour lui.

  45. daper philippe dit :

    Il n'est pas étonnant d'apprendre ce meurtre. Et il y en aura d'autres je le crains. Dédiabolisation des le Pen, banalisation de l'extrême-droite dure, la Barjot et la Boutin qui en appellent au sang, un Copé et d'autres qui estiment la présidence de Hollande illégitime, des médias à droite toute, tout cela crée un climat délétère. Un amalgame parmi d'autres ces dernières minutes : les anti-fascistes sont automatiquement d'extrême-gauche. J'en déduis donc que les résistants gaullistes de 40-45 étaient tous d'extrême-gauche. Entendu ce soir à C'dans l'air. Ecoeurant. Fraternellement.

  46. Vince_BZH dit :

    Quel bal de la honte aujourd'hui. Copé, Désir, NKM Hollande etc. tout ceux qui ne font rien contre le FN et ces groupuscules d'extrème droite, qui se gaussent de la défaite de Jean Luc à Hénin Beaumont, qui débiabolise Marine en oubliant que tout son premier cercle ou presque a fait parti du GUD. Ils pourraient pas se mettre en retrait l'espace de 24 h pour la Famille de ce jeune ? un peu de respect.
    Et le cirque médiatique, jusqu'à inviter le Ayoub ou je ne sais quoi grand gourou des JNR sur BFM-TV pour qu'il puisse expliquer que la réaction de ses sbires n'était que de la légitime défense. A vomir.
    Pauvre gosse et surtout pauvre famille qui voit ce spectacle. Comme beaucoup l'on fait remarquer si aujourd'hui être anti-fasciste, anti-raciste, pour le mariage pour tous signifie être d'extreme gauche. Nous sommes très très mal barrés.
    Mes sincères condoléances à la famille de Clément.

  47. EV dit :

    Merci à Cram Cram (23) pour sa proposition. Soyons nombreux à écrire au Ministre. On doit bien ça, pour Clément.
    No pasaran !

  48. rayana dit :

    "Toutes les peines sont capitales. Kateb Yacine". Des milliers de Clément, de Mohamed, de Petros ou de Chang sont rayés tous les jours de la surface du monde par les même salopards. Tous les jours des mères pleurent leurs enfants, pour les même raisons. Ne laissons pas la peste brune prendre le dessus en Europe. Les médias pourris leur font la part belle en nous assimilant à eux, alors que nous sommes les seuls à les combattre. Combattons les médias, ne lâchons rien, pour que d'autres mères n'aient pas à pleurer d'autres Clément.

  49. Jacsparow dit :

    A Clement, RIP. A sa famille, sincères condoléances. A ses camarades de lutte et ses amis, Clément vivra toujours dans nos cœurs de gauche.

  50. DUDU 73 PG dit :

    Pour les médias bien pensants, l'assassinat de Clément Méric ne serait qu'un règlement de compte entre groupuscules gaucho et facho renvoyés dos à dos. Depuis toujours la vraie gauche a combattu le fascisme et les néo nazis. A Lyon, le PG local avec bien d'autre organisations de gauche et quelques militants PS, se mobilise en permanence contre les groupuscules violents d'extrême droite et demande leur interdiction, mais où est l'appareil du PS dans cette lutte ? Faut-il qu'il y ait un meurtre pour être enfin écouté. Si le gouvernement décrêtait un jour l'interdiction de JNR, ce serait le parti Solférinien qui engrangerait le bénéfice politique de la lutte anti fasciste, alors qu'ils n'a rien fait sinon participer à la dédiabolisation du FN. Nous serions dans cette affaire, bien malgré nous, les soutiens invisibles du capitaine de pedalo. Par respect pour sa mémoire, il ne faut pas que la mort de Clément Méric soit instrumentalisée par les Solfériniens, il nous appartient d'interpeller sans relache le PS sur sa passivité (complice avec le vote utile ?) dans la lutte contre le néo fascisme et son faux nez le FN. La lutte contre l'extrême droite est inséparable de la dénonciation de la passivité du PS.


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