06juin 13

Les heures qui ont passé depuis l’assassinat de Clément Méric ont été sidérantes. En moins d’une journée la caste médiatique a réussi a monter un barrage défensif formidable au service des Le Pen et de l’extrême-droite. D’abord aucune enquête ni question gênante aux Le Pen sur leurs liens avec les groupes violents. Silence total sur les liens personnels du chef des JNR avec Marine Le Pen elle-même. Silence total sur le lien entre le suicidé de Notre-Dame amplement célébré la semaine dernière par Marine Le Pen et les groupes de la prétendue « jeunesse nationaliste révolutionnaire ».

Deuxième volet de la manœuvre : dès le lendemain matin du meurtre, Christophe Barbier le médiacrate de « L’Express » qui court derrière le lectorat FN, commence la petite musique, « est-ce que Jean-Luc Mélenchon n’est pas aussi responsable par sa violence verbale ». Argument copie conforme de ce que dira aussi le chef des JNR ! J’ai donc été immédiatement personnellement ciblé. Je vous demande de comprendre que cela est sérieux. Ceux qui le font savent comment cela pourrait finir. Peut-être le souhaitent-ils. En tous cas à partir des premières prises de positions des gros bonnets médiacrâtes l’argumentaire a été répété en boucle. Ce fut l’exercice stéréotypé de renvoi dos à dos des « extrêmes » qui durera toute la journée dans le but de diluer la signification politique du meurtre.

Diminuer le sens du meurtre et mettre à l’abri moral le FN c’est aussi le sens de ces prétendues « enquêtes journalistiques » pour faire aboutir à la conclusion que les faits qui ont conduits à la mort de Clément Méric sont « embrouillés ». Au point que certains évoquent la responsabilité des « anti fa » dans la mort de leur camarade ! Une honte déshonorante pour leurs auteurs à supposer qu’ils aient une conscience morale. L’opération va culminer avec les « reportages » sur la manifestation place Saint-Michel. Quel meilleur moyen de donner au meurtre une couleur de « faits divers » que de noyer le poisson dans la querelle à propos de la « récupération politique ». Ben voyons ! Le meurtre d’un jeune « anti fa » par des skins ce ne serait pas un fait politique. Toute une série de perroquets médiatiques vont donc ânonner cet « angle » pour polariser le comportement des jeunes « anti fa » sur ce point et refermer le piège de la banalisation du meurtre. En réalité, sous prétexte de question sur la « récupération politique » c’est une manipulation de première grandeur qui est réalisée. Il est important de se souvenir du nom de ceux et celles qui ont participé à cette manœuvre dans la sphère médiatique. Cette circonstance me conduit à vous rappeler une nouvelle fois ce que je vous dis sans cesse : la sphère médiatique n’est pas un miroir de la société. C’est une arène. Il n’y vient que des protagonistes. Par conséquent tous ceux et celles qui y prennent part, de ce seul fait, prennent partie. Circonstance aggravante : la condition de la promotion des gens dans ce système dépend entièrement de leur conformité aux commandes qui leur sont passées. Globalement cette situation « fait système ». La sphère médiatique est la deuxième peau de l’ordre établi et ses employés en sont majoritairement ses soldats.

En ce qui concerne le Parti de Gauche les provocations contre lui n’auront pas cessé de la journée. Notre parti a pris en main l’organisation des premiers rassemblements. Dans le même temps le syndicat Sud et les « anti fa » encadraient la manifestation sur le lieu du meurtre. De ce seul fait, ensemble, nous avons fait échouer quelques petites manœuvres d’infiltrations et de provocations. Nous avons estimé que c’était la bonne façon de faire dans l’urgence. Trop de grouillements suspects se discernaient déjà. Quel cadeau cela aurait été pour les médiacrâtes que des bagarres spontanées ou des violences éparpillées permettant de renvoyer dos à dos les extrêmes sur la base de violences confuses…

Comme notre présence et notre organisation ont rendu impossibles certaines espérances dans ce domaine, nous avons été ciblés toute la journée. Il s’agissait alors de faire sauter le barrage stabilisateur que nous étions. Pour cela, rien de mieux que d’essayer de nous isoler et nous placer en porte-à-faux avec ceux que nous protégions. Ce fut donc d’abord la répétition en boucle du fait que Clément Méric aurait été membre de notre parti alors que ce n’est pas le cas et que nous ne l’avons jamais prétendu. Rien de tel pour exciter les querelles et dresser contre nous ceux qui avaient envie de crier à la « récupération ». C’est d’ailleurs ce que fit immédiatement le Parti socialiste et ses émetteur sur la tweetosphère. Mon démenti vint dans l’après-midi le temps que nous discernions la manœuvre. Sans doute un peu trop tard. Mais comment se sortir de ce piège sans donner à l’inverse le sentiment que nous prendrions nos distances avec le jeune Clément Méric ? Nous avons fait pour le mieux. L’enjeu numéro un était d’éviter que les provocateurs se livrent aux violences permettant le renvoi dos-à-dos et les dissolutions dos-à-dos que réclamaient déjà hier la droite. Je ne vais pas récapituler ici les innombrables petits faits mis en scène dans l’espoir de « mettre le feu aux poudres ». La palme de la manipulation à « France Inter » avec son reportage bien bidonné sur la « récupération politique » place Saint-Michel. Sans oublier l’impayable Patrick Cohen prétendant que le rassemblement était appelé par le PG (ce qui est vrai comme je viens de le raconter) et… « le PS ». Pourquoi le PS ? Tant d’autres partis et syndicats s’étaient joints à l’appel. On peut dire que tout aura été fait pour exciter les participants. Mais pour finir tout fut maîtrisé. Chacun eut la parole et la dispersion se fit sans aucun incident. 140 de nos camarades, garçons et filles maintinrent une parfaite discipline de service d’ordre. Mais je répète pour que cela soit entendu : vigilance ! Il faut prendre de très sérieuses précautions pour les rassemblements à venir. Dans les heures qui viennent nous luttons sur deux fronts : les provocateurs et les médiacrâtes. Je ne sais dire lesquels sont les pires. Leur but est le même. J’invite chacun à bien comprendre que la moindre violence sera immédiatement exploitée par ces derniers. Ils n’attendent que cela pour nourrir leur argumentaire confondant en un tout unique « les extrêmes » qui pour l’instant ne parvient pas à trouver de consistance. Car ne l’oublions jamais : il y a eu mort d’homme. L’un des nôtres a été tué. Les énergumènes du genre Christophe Barbier doivent à tout prix « rétablir l’équilibre ».

Ce matin la musique éditoriale s’efforçait de montrer les rassemblements contre l’assassinat de Clément Méric comme des lieux anti-politiques. La preuve en serait le mauvais accueil réservé à Anne Hidalgo et NKM. Et jusqu’à mon silence sur place fut interprété de la même façon. Je n’entre pas dans le décryptage de cet épisode. Je veux simplement vous mettre en alerte chers lecteurs. Les groupuscules violents d’extrême-droite agissent de façon violente depuis des mois et des mois au vu et au su de tous. Sur le terrain nos amis y sont confrontés de toutes les façons possibles. L’attitude actuelle des médias et des renvoyeurs dos-à-dos sont un encouragement considérable pour les violents. On peut même parler d’une mise en condition délibérée. Comme l’est la présence sur tous les plateaux de télé de Serge Ayoub le chef des JNR. Il faut donc s’attendre à une escalade de la violence de l’extrême-droite qui se sait protégée et encouragée. Cette escalade est d’autant plus probable que les groupuscules sont en compétition les uns avec les autres et multiplient les coups de publicité destinés attirer vers eux les excités qu’ils doivent se partager. Nous devons de notre côté ni céder aux paniques espérées ni aux provocations organisées. Et ne faire aucune confiance à la parole médiatique.

Le jour où Clément Méric a été assassiné par l'extrême-droite

La violence sauvage qui a assassiné Clément Méric n’est pas fortuite. C’est une culture méthodiquement inculquée et entretenue par des groupes d’extrême droite. Elle s’exprime à tous propos, en toutes circonstances comme un mode considéré comme admirable par ces groupes. Il a connu un développement particulier du fait de son impunité et de la campagne de dédiabolisation du Parti des Le Pen auxquels ces groupes sont liés. L’impunité est le fait d’un ministre de l’intérieur intéressé à manipuler l’opinion en laissant agir ces groupes pour discréditer les manifestations dans lesquels ils se nichent. La banalisation des Le Pen complaisamment entretenue en même temps que j’ai été continuellement diabolisé, a ouvert un espace de légitimité et d’encouragement à l’extrême droite dans toutes ses composantes. Je sais qu’il ne faudra pas longtemps avant que la machine à calomnier et à insulter se remette en marche dans ce registre pervers. Je note que la première arrestation dont j’ai l’écho ce matin est celle d’un jeune qui aurait menacé madame Le Pen sur internet, coïncidence médiatique qui ne manque pas d’impressionner. Mais il est possible aussi que les nombreux journalistes et photographes présents à Henin Beaumont aux législatives de 2012 retrouvent la mémoire. Il est possible qu’ils se souviennent d’avoir vu les militants des JNR, et leur chef, diffuser sur les marchés. Peut-être même retrouveront-ils la photo de la poignée de main que madame Le Pen leur donna ! D’ici là nous les publierons nous même pour éviter que madame Le Pen puisse être une nouvelle fois complaisamment disculpée de sa responsabilité morale dans les activités de ces groupuscules violents. Le ministère de l’intérieur doit dissoudre ces groupes. La complaisance et la dédiabolisation systématique des Le Pen doit cesser. Nous ne devons plus être si seuls avec les militants « anti-fa » à porter le poids de la résistance pendant que d’autres jouent sans vergogne l’instrumentalisation.

Jean Luc Mélenchon

PS : Un buzz médiatique affirme que Clément aurait été membre de notre parti. Nous en aurions eu beaucoup d’honneur. Mais ce n’est pas le cas. Nous avons milité ensemble et dans certaines circonstances assez étroitement. Mais Clément Méric avait ses propres engagements, notamment syndical à Sud. Sa mémoire et le devoir de l’honorer s’impose à tous, sans condition ni réserve.

Dimanche, le 9 juin, je participerai à la marche des femmes contre l'austérité. Le départ est prévu à 14h, au métro Palais Royal à Paris. En ce moment la condition féminine réelle est spécialement ciblée. C’est le cas d’une façon générale parce que les politiques d’austérité frappent d’abord les recours des femmes dans la Cité. Mais avec les annonces d’Ayrault sur la « politique familiale », ce qui est détruit en moyens donnés à « la famille » revient à une nouvelle diminution des moyens d’autonomie des femmes. Pour apporter ma contribution à la préparation de la marche du 9, je fais donc un rapide tour d’horizon de l’impact des politiques d’austérité actuelle sur la condition sociale des femmes. Je m’y sens d’autant plus appelé que mon passage sur D8, dans l’émission « Touche pas à mon poste » a déclenché l’intervention d’une intermittente particulièrement significative de la condition des femmes salariées de notre époque. 

Que les socialistes votent ce qu’ils veulent cette semaine à propos de l’Europe à l’occasion de leur Convention Nationale sur le thème ! De toute façon cela ne signifie plus rien. François Hollande a déjà verrouillé tout le dispositif des années à venir avec Angela Merkel. Mais j’invite les militants socialistes à voter un maximum pour les amendements que l’opposition de gauche a réussi à imposer. Ils sanctionneront ainsi les engagements du chef de l’Etat auprès de madame Merkel. Je sais qu’ils ne peuvent mettre la direction en minorité sur ce sujet comme l’avait fait « la gauche socialiste » en 1996. Mais un vote massif hostile à la ligne officielle sonnerait comme un coup de tonnerre montrant que François Hollande doit aussi affronter une opposition dans sa propre famille politique. Il pourrait freiner l’action du gouvernement au moment où il devra faire ratifier les nouvelles dispositions convenues avec la chancelière allemande. C’est elles que mon post explique.

Je dis aussi un mot de mon passage sur D8 dans l’émission « Touche pas à mon poste ». Et je réserve pour ma prochaine parution ma lecture des marches citoyennes auxquelles j’ai participé à Toulouse et Perpignan.

L'austérité cible les femmes

Ayrault et sa politique d'austérité sont actuellement collés sur la politique familiale. Naturellement il n’est pas vraiment question de famille, et encore moins d’enfants. Et surtout pas de la condition des femmes qui est pourtant la variable d’ajustement réelle de tout ce qui se décide dans ce domaine. Non, la logique à l’œuvre est purement comptable. Il ne s'agit pas de construire une politique familiale plus juste, plus efficace et plus émancipatrice. Pour les solfériniens, il faut "réduire le déficit". Voila comment l'austérité pourrit, une fois de plus, tout débat, empêche tout raisonnement. L'austérité est une réduction de la pensée. Soit vous êtes pour la défense du quotient familial actuel, alors que 46% du bénéfice revient aux 10% de ménages les plus riches, soit vous êtes d'accord avec Ayrault pour réduire le plafond du quotient familial. Ainsi entre conservatisme et austérité, il n'y aurait pas la place pour une politique familiale de gauche ? Je ne marche pas. Si l'on veut débattre de la politique familiale, ne commençons pas avec la règle à calcul. Allons directement aux problèmes posés dans la vie concrète des familles qu’il s’agit « d’aider ».

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Par exemple, parlons de l'accueil de la petite enfance. Question cruciale. D’elle dépend la qualité de la socialisation des enfants, d’une part, et la possibilité d’autonomie professionnelle des femmes, d’autre part. Jean-Marc Ayrault a annoncé la création de 275 000 places d'ici 2017. Cette annonce est censée faire passer la pilule des restrictions budgétaires, de la baisse du plafond du quotient familial, du durcissement des conditions d'accès à la prestation d'accueil du jeune enfant et ainsi de suite. Mais personne n'a demandé à Jean-Marc Ayrault pourquoi il annonçait deux fois moins de créations de places que ce qu'avait promis François Hollande au début de sa campagne présidentielle. Les « journalistes » ont oublié ! Les preuves existent. Il suffit de se reporter au discours de Hollande le 27 avril 2011 à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine. C'était le premier discours de Hollande comme candidat à la primaire du PS. Un événement donc ! Au point que plusieurs articles de presse s’étaient fait l'écho extasiés de ses propositions. Ah ! Le vote utile, comme il était bien amené ! Douce espérance des lendemains sociaux-démocrates qui chantent sans effort : Hollande annonçait la création de "500 000" places d'accueil pour la petite enfance. La promesse de Hollande a donc été divisée par deux par Ayrault. Mais c’est encore une entourloupe. Car le chiffre est censé impressionner pour faire la prétendue contre-partie aux sacrifices demandés… Bien sûr, les femmes seront les premières victimes de ce nouveau renoncement. Car elles sont les premières à arrêter le travail salarié pour s'occuper des enfants quand il n'y a pas de place chez la nourrice ou à la crèche.

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Ce n’est pas tout ! La mystification ne s’arrête pas là. Voyons de près ces 275 000 places annoncées. On y trouve 100 000 places de crèches, plus 100 000 chez les assistantes maternelles (les nounous). Ou sont les 75 000 manquantes à cette belle promesse ? … En école maternelle pour les enfants de deux ans ! Les instituteurs seront ravis d'apprendre que leur métier est assimilé à la garde d'enfants au même titre que la crèche ou la nourrice. Attention, je ne dis pas que garder des enfants en crèche ou en tant qu'assistante maternelle ne soit pas un métier qui nécessite une qualification professionnelle de haut niveau. J’ai moi-même rénové le CAP correspondant du temps que j’étais ministre de l’enseignement professionnel. Mais je veux rappeler que c'est un métier totalement différent du métier d'instituteur. On ne saurait donc assimiler des places en crèches avec des places à l'école comme le fait Ayrault. En agissant ainsi, Ayrault ne dit pas autre chose que l'ancien ministre UMP Xavier Darcos qui reprochait en 2008 aux enseignants de maternelle d'être payés pour "faire faire la sieste et changer les couches des enfants".

Pour ne pas en rester à la seule actualité du moment, je veux envisager la situation en plus grand angle. J’ai fait, avec mon équipe, une petite récapitulation de la situation en partant des mesures prises par le gouvernement du « vote utile ». D'une manière générale, les femmes sont les premières victimes des politiques d'austérité. Ce point échappe à la description de la situation, d’ordinaire. Elles sont d’abord les premières victimes de l'austérité salariale et dans les entreprises. En effet, 80% des salariés qui n'ont vu le SMIC n'augmenter que d'un carambar par jour sont des femmes. Les femmes sont aussi les premières victimes de la précarisation du travail. Elles occupent déjà 80% des emplois à temps partiel. Elles seront encore frappées par l'accord "Made in Medef" imposé par Hollande. En effet, cet accord permettra aux employeurs de salariés à temps partiel de changer jusqu'à huit fois leurs horaires de travail dans l'année. Mais bien sûr, aucune caissière, aucune femme de ménage, aucune intermittente de D8 n'a le pouvoir de changer huit fois l'horaire de l'école ou de la garderie de ses enfants. Face à l’instabilité des horaires ce sont les femmes qui renoncent les premières à leur emploi.

Après la loi "Made in Medef", Hollande prépare un nouveau mauvais coup contre les salariés avec la contre-réforme des retraites. Encore une fois, les femmes seraient les premières touchées par un nouvel allongement de la durée de cotisation ou un report de l'âge de départ. En effet, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir des carrières incomplètes. C'est notamment dû au fait que les femmes arrêtent de travailler après la naissance d'un enfant plus souvent que les hommes. Au moment du départ à la retraite, les femmes sont donc les plus pénalisées. Soit elles partent une fois atteint l'âge minimum de départ mais elles subissent la décote. Soit elles sont contraintes de repousser leur départ jusqu'à l'âge de départ à taux plein, 65 ans, pour éviter la décote.

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Les femmes seraient aussi plus violemment touchées par la désindexation des pensions. Cette "désindexation" a déjà été exigée et obtenue par le MEDEF pour les retraites complémentaires. Elle fait partie des "recommandations" de la Commission européenne pour le régime général. Et elle a déjà été évoquée dans ce cadre par François Hollande et avant lui par Cahuzac quand il était encore ministre. Cette "désindexation" signifierait une perte de pouvoir d'achat des retraités. Il s'agit d'augmenter les pensions moins vite que les prix. Tous les retraités, actuels et futurs seraient durement frappés. Mais les femmes encore plus que les hommes. Pourquoi ? Parce que les femmes ont déjà une pension moyenne nettement plus faible que les hommes. Aujourd'hui la pension moyenne des femmes est de 899 euros quand on compte la retraite de base et la retraite complémentaire. Celle des hommes est de 1552 euros. Cet écart s'explique par les écarts de rémunération tout au long de leur carrière mais aussi par les effets encore plus violents pour les femmes des précédentes réformes des retraites. Si on ne prend en compte que la retraite du régime général, le montant moyen des pensions est de 665 euros par mois : 727 euros pour les hommes, 609 euros pour les femmes. La désindexation toucherait aussi davantage les femmes pour la simple raison qu'on compte plus de femmes retraitées que d'hommes retraités. Au 31 décembre 2012 parmi les 13,2 millions de retraités, on comptait 5,9 millions d'hommes et 7,3 millions de femmes.

Dans la bataille des retraites qui commence, la situation des femmes est un des talons d'Achille des libéraux. En effet, selon l'INSEE, "en 2012, l’espérance de vie à la naissance n’augmente pas, du fait du grand nombre de décès survenus dans l’année. Elle stagne pour les hommes (78,4 ans) et diminue même de 0,2 point pour les femmes (84,8 ans)". Vous avez bien lu. L'espérance de vie à la naissance des femmes recule en France. C’est ce que j’appelle le recul de civilisation sous les libéraux.

Et maintenant, Merkhollande

Après l’ère Merkozy, voici celle du Merkhollande. Ce n’est pas seulement l’abaissement permanent des présidents français qui doit être retenu. C’est surtout que l'alliance entre les sociaux-libéraux et la droite en Europe franchit un nouveau cap. Le vote commun de l'UMP et du PS sur les traités européens en 2005, 2008 et en septembre dernier affichait déjà le programme. La conférence de presse de François Hollande le 16 mai puis la "contribution commune" Hollande-Merkel du 30 mai ont marqué un alignement définitif officiellement inscrit dans la durée. Pour les socialistes français c’est une capitulation d’autant plus misérable qu’elle se produit au moment même où est censée avoir lieu une discussion et même un vote sur le sujet dans leurs rangs.

Hollande se rallie à la Merkelisation de l'Europe. "L'offensive européenne" en quatre points qu’il a présentée pompeusement le 16 mai est en réalité une simple copie de Merkozy. L’emballage ne fera illusion qu’auprès des journalistes complaisants ou ignorants, ce qui est souvent la même chose. Ainsi de l’artifice sur « l'emploi des jeunes ». Sur ce point encore une fois, la proposition Hollande-Merkel reprend du vieux pour faire du neuf comme ce fut le cas déjà pour le pseudo plan de croissance. En effet cela n'annonce rien d'autre que l'utilisation en 2014 et 2015 des fonds prévus dans le budget européen pour 2014-2020. Bien sûr, Hollande et Merkel font comme si ce budget était voté, ce qui n’est pourtant pas encore le cas puisqu'il a été rejeté par le Parlement européen. Ces deux-là ne s’encombrent pas des apparences car ils savent bien qui, pour finir, décide. Ils oublient aussi de préciser que dépenser en deux ans une somme d'argent prévue pour six ans ne fait pas dépenser plus d'argent au total. Ils ne précisent pas non plus comment ils comptent financer après 2015 les programmes européens pour l'emploi des jeunes si tout l'argent prévu à déjà été dépensé. De toute façon, Hollande vient faire tapisserie dans cette histoire. Car les Allemands se sont déjà attelés à cette distribution d’argent déjà existant depuis quelque temps déjà. C’est ainsi que les ministres allemand et portugais des finances, Wolfgang Schäuble et Vítor Gaspar, ont déjà conclu un accord le 22 mai dernier « afin de lutter contre le chômage des jeunes dans l’État d’Europe méridionale qui croule sous les dettes ». Et Berlin a aussi signé un accord similaire avec l’Espagne le mois dernier ! Si Hollande veut savoir que penser de cette comédie, il peut écouter ses amis sociaux-démocrates allemands encore dans l’opposition ! Ils qualifient cette opération de « tentative tardive en vue de restaurer l’image de l’Allemagne en Europe méridionale ». Mais aux français, les solfériniens et leurs griots médiatiques font croire qu’il s’agit d’une initiative de leur glorieux chef élyséen…

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Quoi qu’il en soit, le cœur de "l'offensive" est ailleurs. Hollande se rallie donc à l'idée du "gouvernement économique" européen. Que cela soit présenté comme son idée et même le cœur de son « offensive » en dit long sur l’ignorance des commentateurs qui se sont prêtés à ce numéro de cirage de pompes ! Le 16 mai, péremptoire, il a déclaré solennellement  vouloir "instaurer avec les pays de la zone euro un gouvernement économique". Hollande a cinq ans de retard. L'idée d'un "gouvernement économique clairement identifié" pour la zone euro était déjà avancée par Nicolas Sarkozy en octobre 2008. Pour être précis, voici ce que François Hollande propose pour ce "gouvernement économique" : il "se réunirait, tous les mois, autour d’un véritable Président nommé pour une durée longue et qui serait affecté à cette seule tâche. Ce gouvernement économique débattrait des principales décisions de politique économique à prendre par les États membres, harmoniserait la fiscalité, commencerait à faire acte de convergence sur le plan social par le haut et engagerait un plan de lutte contre la fraude fiscale". La "contribution commune" Hollande-Merkel reprend l'idée d'"un Président à plein temps de l’Eurogroupe des ministres des Finances disposant de moyens renforcés".

On se pince quand on connaît la réalité déjà existante. Mais Hollande la connaît-il ? C’est à se le demander. Sur le fonctionnement d'abord. Les ministres des finances de la zone euro se réunissent déjà tous les mois au sein du conseil des ministres de l'Eurogroupe. L'Eurogroupe a déjà un président désigné pour deux ans et demi. Actuellement, c'est le néerlandais Jeroen Dijsselbloem qui est président. Avant lui, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker avait été reconduit pour trois mandats soit six ans et demi. N'est-ce pas une durée longue ? La seule chose nouvelle que proposent Hollande et Merkel est que le président de l'Eurogroupe ne soit plus en même temps le ministre des finances de son pays. Qu'est-ce que ça changerait si c'est pour mettre à la place une bûche du style de la baronne Ashton ou d’Herman Van Rompuy ? Offrir une place à Moscovici après son prochain départ de Bercy ? Tout ça pour ça ?

Hollande comprend-il ce qu’il dit ? Comment peut-il attendre une politique d'harmonisation fiscale et sociale sous la houlette de ce « gouvernement économique » ? Elle est interdite par le traité de Lisbonne ! François Hollande est censé le savoir. Il a voté pour ce traité le 7 février 2008 à l'Assemblée. Et quand bien même ! De toute façon, où a lieu l'essentiel du dumping social et fiscal dans l'Union européenne ? Précisément dans les pays qui ne sont pas non membres de la zone euro : essentiellement à l'Est de l'Europe. Donc l'Eurogroupe n'est pas l'instance efficace pour cela. Enfin notons qu’il est peu crédible de vouloir lutter contre le dumping social et fiscal dans la zone euro, tout en refusant la "confrontation" avec l'Allemagne que proposait Claude Bartolone ! En effet c'est d'abord en Allemagne qu'on trouve des wagons de travailleurs précaires surexploités. Et c’est aussi d'abord l'Allemagne qui a abaissé son impôt sur les sociétés à 15% pour en faire l'un des plus bas de toute l'Union européenne !

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Merkel a donc gagné sur toute la ligne. Pour faire plaisir à Hollande, elle a accepté l'idée de ce ""président à temps plein" pour l'Eurogroupe. Je viens de dire quel petit moins que rien c’est là. Par contre, en échange, Hollande s'est rallié à une des idées les plus violentes défendue par Merkel depuis plusieurs mois. Je prie mon lecteur de m’excuser à partir de cet instant pour la lourdeur de mon exposé. Je suis contraint pour la sincérité de mon récit de faire des citations. Comme on le sait la prose européenne est une des plus pesantes langues de bois du monde. Elle sert autant a désigner les choses qu’a obscurcir leur objet. Ici s’y ajoute la dose de mystification permanente qui est le propre du style du président français. Car ici encore, une fois de plus, c’est à coup de petites phrases calibrées comme un collier de perles que c’est fait le ralliement du si mou président français. Le 16 mai, le quatrième point de "l'offensive européenne" de Hollande consistait en "une nouvelle étape de l'intégration européenne". Officiellement, il s'agissait d'"une nouvelle étape de l'intégration européenne avec une capacité budgétaire qui serait attribuée à la zone euro et la possibilité, progressivement, de lever l'emprunt". C’est mal dit et mal écrit mais en lisant deux fois on comprend. Puis le 30 mai suivant à Paris, la déclaration commune Hollande-Merkel a été plus claire, du moins dans le vocabulaire de la novlangue des libéraux. C’est ainsi que les deux bons apôtres proposent la création d'"arrangements contractuels pour la compétitivité et la croissance". Ces "contrats de compétitivité" sont défendus par Merkel depuis des mois. Elle en avait en particulier fait la proposition le 7 novembre 2012 devant le Parlement européen. Cette idée a depuis été reprise dans les conclusions du Conseil européen de décembre 2012. Ce n'est donc pas une nouveauté. Mais la "contribution commune" Hollande-Merkel appellent à "mieux définir" ce "concept". Et elle propose en effet une définition de ces contrats : "Les Etats membres et le niveau européen entreront dans des engagements contractuels. Les deux parties s’engageront à mettre en œuvre les mesures décidées dans le cadre de ces arrangements contractuels. Les Etats non membres de la zone euro sont invités à participer sur une base volontaire. Il conviendrait d’élaborer des mécanismes de solidarité dans ce cadre. Un nouveau système d’incitations financières limitées et conditionnelles spécifique à la zone euro sera mis en place afin de soutenir conjointement les efforts entrepris par les Etats membres concluant des arrangements contractuels dans le cadre d’un ensemble global de dispositions comportant des incitations non financières. La création d’un fonds spécifique pour la zone euro sera utile dans ce contexte.".

Derrière ce langage abscons, c'est le FMI a domicile, qui se profile. Les « contrats de compétitivité », ce n’est rien d’autre que l'institutionnalisation des "plans d'ajustement structurel" du FMI et de la Troika. Le FMI et la Troika exigent des engagements de réformes brutales en échange d'argent. Mais jusqu’à présent ce chantage odieux ne s’appliquait que dans les pays qui leur demandait de l'argent et pour la période du prêt. La proposition Hollande-Merkel reviendrait en fait à créer un mécanisme permanent et universel. Il s'appliquerait aux Etats de la zone euro sans même le prétexte qu'ils aient besoin "d'aide". Chaque pays devrait signer un contrat et s'engager sur des réformes structurelles rien que pour pouvoir accéder à des fonds européens ordinaires. Ces "contrats de compétitivité" reviendraient à réserver une partie des fonds européens aux bons élèves du libéralisme et de l’austérité. Et pour les autres ? Rien !

Cette "nouvelle étape de l'intégration européenne" présenté comme une géniale vision du leader minimo est donc en réalité un ralliement de Hollande à l'exigence répétée par Merkel depuis 2011. En effet en novembre 2011, Angela Merkel avait dit très clairement sur le ton du nouveau propriétaire des lieux: "une avancée vers une nouvelle Europe ne pourra se faire que si nous sommes prêts à changer nos traités. Cela peut se limiter aux pays membre de la zone euro. Mais les Etats Membres doivent se préparer à se lier de manière contraignante à la communauté". Quelques mois plus tard, elle en a remis une couche. En juin 2012, voila ce qu'elle déclarait : "Il n’y aura pas de bonne union économique et monétaire sans union politique, synonyme d’abandon de souveraineté. Je ne peux pas vouloir des euro-obligations et me voir refuser tout contrôle sur les budgets nationaux". Enfin, l'apothéose a eu lieu le 18 octobre 2012 au Bundestag. Angela Merkel s'est prononcé pour un "droit d'ingérence" et un "droit de véto" de la Commission européenne sur les budgets nationaux. Le président de la République française est au courant de ces propositions. Quelle est sa position sur cette question ? Il ne l'a jamais dit. Il s’est contenté d’essayer de faire croire que ce serait là sa propre idée ! Lamentable !

Merkel est à l'offensive. Elle avait fait cette déclaration dominatrice à peine une semaine après que le Parlement français a ratifié le traité budgétaire Merkozy non renégocié. On voit que sitôt une étape franchie, Merkel passe à la suivante. Elle vient de faire la même chose. Le 30 mai, Hollande avale définitivement les "contrats de compétitivité". Le 3 juin, dans Der Spiegel, Merkel raccourcit encore la laisse. Dorénavant, elle ne souhaite plus que ce soit la Commission qui voit ses pouvoirs de contrôle renforcés. Elle veut que les Etats se contrôlent mutuellement sous couvert de "coordination". Dit autrement, elle veut se charger elle-même du contrôle ! Voici ce qu'elle a déclaré : "Je ne vois pas dans l'immédiat la nécessité de transférer dans les années à venir encore plus de prérogatives vers la Commission à Bruxelles. François Hollande et moi sommes beaucoup plus favorables à une meilleure coordination des domaines politiques qui ont un rôle décisif dans le renforcement de notre compétitivité. Nous pensons par exemple aux politiques de l'emploi et des retraites, mais aussi aux politiques fiscales et sociales". Les naïfs et les libéraux n'ont insisté que sur la première phrase. Oubliant la deuxième et ignorant ce que François Hollande venait d'accepter.

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De toute façon, Hollande a capitulé. Sans condition. C'est une capitulation géopolitique de la France. Et une capitulation idéologique des sociaux-libéraux. Dans sa conférence de presse du 16 mai, François Hollande a reconnu explicitement ce ralliement à l'Europe Merkel. Il est même allé jusqu'à nier la nécessité d'un débat politique sur l'Europe. Voila ce qu'il a dit et que personne n'a relevé : "L’idée européenne exige le mouvement. Si l’Europe n’avance pas, elle tombe ou plutôt elle s’efface ; elle s’efface de la carte du monde, elle s’efface même de l’imaginaire des peuples. Il est donc plus que temps de porter cette nouvelle ambition. L’Allemagne, plusieurs fois, a dit qu’elle était prête à une Union politique, à une nouvelle étape d’intégration. La France est également disposée à donner un contenu à cette Union politique. Deux ans pour y parvenir. Deux ans, quels que soient les gouvernements qui seront en place. Ce n’est plus une affaire de sensibilité politique, c’est une affaire d’urgence européenne". Le rêve de Merkhollande, c'est la fin du débat sur l'Europe. Nous sommes donc leur cauchemar.

Hollande, prix de la paix. Rire ou pleurer ?

Il ne s’en vantera pas et il est peu probable que les médias évoquent la scène. Mais la fine fleur des présidents de l’Afrique Francophone a été présente le 5 juin à l’UNESCO à Paris pour une petite séance de ridicule post-colonial. Il s’agissait du prix Houphouët Boigny pour la paix qui venait d’être attribué au meilleur ami des pacifistes, François Hollande. Pour le lui remettre, une noble assemblée que je ne me hasarderai pas à qualifier. Notons : Thomas Boni Yayi, Président du Bénin, inventeur d’un complot pour embastiller ses opposants. Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, élu perpétuel, réélu avec 90% des votants il y a deux ans. Alassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire, installé par l’armée française. Dioncounda Traoré, Président « intérimaire » du Mali. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la Mauritanie, pays où l’esclavage continue à sévir. Idriss Déby Itno, Président du Tchad, qui vient de faire arrêter et emprisonner les députés de l’opposition. Mahamadou Issoufou, Président du Niger et Macky Sall, Président du Sénégal. Tous vont « entourer François Hollande lors de la remise par Henri Konan Bédié » le sinistre inventeur de l’ivoirité, du Prix Félix Houphouët-Boigny pour « la recherche de la paix » ! On hésite entre rire et pleurer !

Le Prix Félix Houphouët-Boigny – créé en 1989 – se propose d’honorer des personnes, institutions ou organisations qui ont contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO. Houphouët, qui n’avait vers la fin de sa vie que le mot « paix » à la bouche, voulait certainement faire oublier la cruauté dont il avait fait preuve et continuait à faire preuve contre son opposition. Quoi qu’il en soit, comment François Hollande peut-il recevoir ce prix alors qu’il a engagé une intervention militaire de longue durée au Mali sans aucun mandat international ? Comment peut-il le recevoir alors qu’il est à la pointe du combat pour livrer des armes aux opposants au régime syrien et que la Force Licorne est toujours active en Côte d’Ivoire ? Quel genre de paix sont ces guerres aux yeux du « jury » ? François Hollande qui dans sa politique africaine a renié ses promesses de campagne électorale, va donc recevoir un prix pour sa contribution à la paix au moment où il vient d’endosser de nouveau l’uniforme du gendarme de l’Afrique. Il recevra ce « prix » de la main et en la compagnie d’hommes qu’il disait ne pas vouloir recevoir il y a encore quelques mois. Comme en politique intérieure, le cynisme et le mensonge marchent ensemble. A la fin, c’est la dignité de notre pays qui est humiliée.

Touche pas à mon poste, ma coulisse

Il y a eu un « débat » sur les réseaux sociaux à propos de ma participation à l’émission « Touche pas à mon poste » sur D8. Comme d’habitude, une petite cohorte de soi-disant puristes se sont indignés. Leur comédie ne fait pas de moi leur dupe. Le but réel est de me casser avant même que l’émission ait lieu. Ils fournissent de façon parfaitement programmée le prétexte aux habituels sangsues médiatiques qui viennent aussitôt pomper le bon jus de discorde : « même ses amis désapprouvent : « j’ai honte » déclare sous couvert d’anonymat Jean-Patou ». Une fois la première couche passée arrive la deuxième, le tweet blasé en cours d’émission puis la troisième, le commentaire venimeux. Ainsi ce chroniqueur qui souligne mon silence pendant l’intervention de l’intermittente du spectacle et en déduit finement ma « complicité » avec son exploiteur. Ces trois temps sont devenus des classiques pour chacune de mes interventions médiatiques. En fait, ils me sont très précieux. D’une part je peux repérer les émetteurs ennemis déguisés en « amis » soit disant « déçuuuuus ». D’autre part cela déclenche une vague de répliques qui me semblent très formatrices autant pour ceux qui les écrivent que pour ceux qui les lisent. Enfin l’impact dérisoire de ces sottises confronté à l’impact de ma présence et de mon discours me réjouit dans la mesure où il atteste la pertinence de ma stratégie médiatique en désorganisant mes adversaires médiatiques. En effet, il n’y a en fait qu’une poignée pour lire le chroniqueur Schmoll, et une autre pour lire les sottises des « déççççuuuus ». Par contre un million quatre cent mille personnes me voient, m’entendent, m’écoutent et en tirent les conclusions inverses de celles espérées par les nuisibles que je viens de citer. D’abord en terme d’image, comme l’analyse parfaitement ce papier que je donne en lien.

Mais c’est une nouvelle occasion pour moi d’attirer l’attention de mes lecteurs sur un aspect de la parole politique dans les médias. Je commence par le cœur de ce qui fait problème chez les soi-disant puristes : la présence politique dans une émission de divertissement. D’abord chapeau à ceux qui en prennent le risque. Rappelons que rien n’oblige Ruquier, Ardisson ou Hanouna à inviter une personnalité politique car cette présence peut parfaitement tuer leur audience. C’est particulièrement vrai pour Cyril Hanouna. Aucun politique n’avait mis les pieds jusque-là dans son émission. Tout le risque était pour lui. Pas pour moi. D’une façon générale nous devons aider ceux qui élargissent l’espace de l’expression politique. Sinon quel est le sens de nos critiques contre le rétrécissement de cet espace partout ailleurs. Ailleurs sur une grande chaîne comme TF1 où l’audimat sert de prétexte à un drastique étouffement de l’agora. Ailleurs, dans les espaces publics privatisés interdits à la politique comme les supermarchés, galeries marchandes, boîtes aux lettres des immeubles à digicode et ainsi de suite. Enfin, répétons-le, les émissions de divertissement traitent avec respect la parole politique et ceux qui la portent. C’est un fait que chacun peut vérifier sans aucune difficulté. Aucune ne comporte une once de la méchanceté et de l’esprit de traquenard qui caractérisent nombre d’espaces médiatiques prétendument dédiés à la politique et en réalité voués pour beaucoup d’entre eux (mais pas tous !) à l’auto-célébration des journalistes vedettes. Mieux vaut cent fois dire ce que l’on veut dire tranquillement chez Hanouna que d’aller servir la soupe à un nombriliste comme Aphatie qui vous agresse en plateau et vous accable de tweets militants ensuite. Il est d’ailleurs frappant de voir comment parmi les chroniqueurs du plateau de Cyril Hanouna, le seul qui perdit son sang-froid face à moi et reprit immédiatement ses habits de militant politique médiatique fut le journaliste de l’Express. Oubliant où il était, il se lança dans la traditionnelle charge corporative dont ce journal est spécialiste contre moi, influencé qu’il est par la course aux lecteurs d’extrême-droite. Mais le premier des résultats de ma présence dans cette émission, n’est-ce pas d’abord l’irruption de cette jeune femme intermittente du spectacle sur le plateau ? Et la réaction tellement ouverte qu’eut Hanouna à son égard au point que je me suis d’abord demandé si c’était une affaire arrangée et où elle mènerait ? Pour clore ce petit chapitre j’invite mes lecteurs à ne pas manquer de lire le récit que fait dans « Les Inrocks » Sophie Tissier, l’intermittente qui a pris la parole sur D8. Et, bien sûr, je vous invite tous à vous manifester pour lui apporter votre aide sur la page Facebook ouverte à cette fin. Salut les « déçuuuuus » ! Votre coup est encore tombé à l’eau !

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331 commentaires à “Le lendemain du jour où Clément l’anti fa a été assassiné”
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  1. Pascal des Landes dit :

    A Clément mes pensées, ma tristesse. Aux siens, à tous les siens ma sympathie et mes condoléances. A ma fenêtre, ce soir et le temps du deuil un chiffon rouge, et une bougie. Une bougie pour son souvenir, un chiffon rouge. Jecrois qu'il aurait aimé voir la France se pavoiser de rouge dans le moindre de ses recoins. Du rouge camarades, amis, du rouge. A vos fenêtres, et à vos boutonnières, et à vos cous. Mais que ça se voit. Pour qu'il le voit.

  2. Michel Matain dit :

    Il était jeune, antifasciste et il en est mort. Je pense à sa famille, à ses parents, c'est l'horreur. Le FN a semé et justifié la haine, la violence et le racisme. Copé et l'UMP ont expliqué qu'entre la gauche et l'extrème-droite ils ne choisiraient plus, que le Front républicain n'avait plus de sens. Pour mieux créer des passerelles puis des ponts entre l'UMP et le FN. Sarkozy a voulu combler le fossé abyssal et historique qui existait entre de Gaulle et Pétain puis entre de Gaulle et l'OAS. D'un coté on fabrique de la haine fasciste, de l'autre on abat les derniers remparts de protection. Et le PS lui passe son temps depuis Mitterrand a utilisé le FN comme repoussoir dans une posture morale totalement hypocrite. A nous de reprendre la tête de ce combat antifasciste qui ne va devoir cesser de se développer au fur et à mesure que la crise va s'aggraver. Et dans ce combat contre le fascisme il ne faut exclure a priori personne. Tout ceux ceux qui ne sont pas contre nous sont avec nous.

  3. Nicolas dit :

    C'est dégueulasse cette récupération de ce drame, qualifier Clément d'extrémiste de gauche pour dédouaner ce crime faciste, et le transformer en une rixe d'extrémiste pour en faire un fait divers quelconque. Qu'elle honte, un jeune homme est mort pour ces idées, et apparemment les médiacrates en rajoutent pour incriminer le Front de Gauche, écœurant. Je ne regarde plus les médias, c'est à vomir, l'heure est au recueillement. On a volé la vie à ce jeune homme à cause de son engagement politique, en République, en France, cela ne devrait pas être. Etre anti faciste est un devoir républicain, comme la Liberté, l'égalité, et la fraternité. Ceux qui laissent faire, manipulent, s’indiffèrent, tournent la tête deviennent complices de tels actes.
    Condoléances à la famille, aux proches de Clément, une pensée pour toi jeune camarade, j'aimerais tant pouvoir exprimer la profonde tristesse que j'éprouve devant cet acte de barbare.
    Merci à Jean Luc pour ce billet, nous continuerons la lutte, tu restera à jamais parmi nous dans nos cœurs.
    No pasaran !

  4. saxo dit :

    Clément Méric est un partisan. Un résistant. Il aura vécu debout. Ses idées, nos idées antifascistes vaincront. Tuer un homme digne ne tue pas ses espoirs, ni ses (nos) idées en partage. "Ami si tu tombes, un ami prend ta place". Pour le souvenir de Clément, que des jours heureux adviennent. Agissons tous à notre place. Nous qui vivons soyons digne de sa mémoire et de nos résistants antifascistes tombés pour la liberté, la fraternité et l'égalité ! Vive la Sociale !

  5. jihel dit :

    Le ventre est encore fécond d'où est sorti la bête immonde (B Brecht).
    Avec toutes mes larmes devant ce crime odieux. Avec toutes mes pensées attristées pour les siens. Que l'on puisse construire une société où l'Humain soit la finalité. Que cette mort injuste et cruelle puisse créer espoir. Mourir ainsi à 18 ans, quel malheur !

  6. fidèle dit :

    Je suis atterrée par le meurtre dont a été victime Clément Méric. Un terrible bouleversement pour ses parents, ses proches. Une terrible atteinte à la liberté de pensée pour tous.
    J’espère bientôt manifester contre cette fascisation banalisée de notre société, fascisation banalisée sous vent de néolibéralisme brutal. Cela va tristement et historiquement ensemble. Ceux–là mêmes qui frappent ou tuent par ignorance, sottise et idéologie violente sont des produits de cette société. Ces groupuscules extrêmes doivent être interdits et dissous.
    Il est de notre responsabilité de combattre tous les groupes d’extrême droite.
    Militant syndical à gauche Clément a payé de sa vie ses idées. Cela est insoutenable dans le pays des droits de l’homme et du citoyen. Plus que jamais le combat contre l’extrême droite est crucial et indispensable. Pour que demain aucun autre de nos jeunes ni personne ne paie de sa vie son engagement.
    Bien à toi, Jean-Luc.

  7. Désert des tartare dit :

    Ce soir mes sentiments sont mêlés car les évènements s'entrechoquent. Au moment ou je me disait que décidément les Français étaient des veaux comme le disait jadis le Général De Gaulle (ce qui n'enlève rien à l'affection que je porte à ces animaux) et que chez nous, les "jaunes" étaient majoritaires, à ne pas lever le moindre petit doigt pour aider au bien de tous, mais par contre exiger leur dû, une fois la révolte des autres eut réussi !
    Ben oui, vous ne pouvez pas le dire, cher Jean-Luc Mélenchon, mais je le dis à votre place, depuis le 5 Mai, et chaque fois que vous ne portez pas une manif, l'apathie l'emporte, et la réplique provinciale de cette journée fut ainsi un demi échec ou seulement une demi victoire partout ou vous n'étiez pas. Mais vous ne pouvez quand même être partout, et tout le temps. Vous étiez à Rennes et ce fut un succès et vous y avez dit des choses essentielles comme ce funeste traité Transatlantique dont le seul but est de sauver les firmes Américaines, ou cette évidence que les dettes souveraines sont des dettes révolving qui ne se rembourseront jamais et tant d'autres choses comme vous seul savez le dire, et avec tant de pédagogie.
    Et donc alors que je sombrais dans cette amertume du manque de motivation dans nos rangs, voilà que survient l'ignoble assassinat d'un jeune, très jeune, trop jeune, Clément Méric, vrai militant de la vraie Gauche, victime de la haine Frontiste surfant sur la vague lancée par les Cathos, Boutin, Marietton, Guéant et tous les autres que nous préférons ignorer, et qui ont prononcé des mots ignobles que nous ne répèterons pas lors des débats et manifs contre le mariage pour tous, tant nous sommes incapables de les écrir, si effrayés de les avoir entendus.
    Merci à Sarko et sa plume Buisson pour sa droite décomplexée qui a mit le pays à feu, et maintenant à sang et merci aussi à ce parti Solfétinien qui nous a "enfoncé" avec...

  8. krisprolls dit :

    Entendez-vous le bruit des bottes ?
    Droite et extrême droite s'entendent dans l'ombre pour déstabiliser la gauche mais réjouissez vous grâce à la division de la gauche; nous entendrons un jour prochain le bruit des bottes.
    Car si Mélanchon a su mobiliser les indécis pour battre la droite aux élections, en retour, les socialistes ne le soutiendront pas contre ceux qui cherchent à l'isoler. La gauche divisée, les diverses droites demeurent unies.
    1936 en Espagne / 1939 en France. La guerre aurait pu être évitée. Pourquoi reproduire les mêmes erreurs en légitimant un parti fasciste qui n'a rien de respectable. Nos ennemis seront sans respect et sans pitié.
    Maman, petite fille de républicain, respectueuse de la vie et anti fasciste sans étiquette.
    Han pasado y pasaran si no hacemos nada.

  9. cincinnatus35 dit :

    Ce qu'il y a fondamentalement en commun chez les gens de gauche, c'est d'avoir encore un sens du sacré, un sens laïc du sacré. La mort d'un jeune homme de 18 ans quelles qu'en soient les circonstances, et d'autant plus celles là, devraient au moins être suivie d'un certain silence, d'un recueillement. On en est loin, une époque barbare. Ne parlons pas de certains politiques en campagne pour les municipales, ceux là ça fait longtemps qu'ils ont vendu leur âme au diable du spectacle. Non, ce sont les médias qui une nouvelle fois franchissent toutes les bornes. Par delà le drame, beaucoup de posts précédents témoignent de ce soulèvement de coeur à l'écoute des médias et tout le monde a parfaitement compris la fine manœuvre à qualifier Clément "de militant d'extrême gauche". Moi je décernerai la palme au journaliste de France info qui ce soir a osé poser cette question aux éditorialistes du Figaro et de l'Humanité "Alors, pour finir, cette affaire, à qui profite-t-elle ? au gouvernement qui a su réagir rapidement, hein?". Odieux tout simplement.

  10. yves dit :

    Lille, rassemblement grand place, 18h30, manif spontannée, nous étions à vue de nez 1000, guère plus, guère moins. J'ai vu des manifs moins étoffées, une majorité de jeunes. Amis lecteurs donnez des nouvelles, que l'on se compte.

  11. Wilson dit :

    Il y a un état au-dela duquel nous ne pouvons plus rien. Si l'on veut être un être humain et non un barbare, il faut entendre cela. Honneur à son parcours et ses engagements, dans un commencement peu commun, palpitant, mais que par malheur des fous lui ont enlevé.

  12. orero ramon82 dit :

    Ecoeurant. Une fois de plus ou comme d'habitude, pourrait-on dire ! Comme ça, en passant, le bal de hypocrites continue au journal de 20H sur FR2. L'abjection n'est pas assez grande, qu'il faut qu'ils en rajoutent en donnant la parole à cet obscur expert en droite extrême, un obscur Erwann Lecoeur qu'ils ont bien su trouver au "bon" moment pour venir salir et le Front de Gauche, le Parti de Gauche et son porte-parole J-L Mélenchon, sans aucune honte, sans aucun remords, et sans réplique aucune, en le rendant responsable de ces dérives "extrême-droitières", et de ces évènements dramatiques. Ces médias et leurs animateurs sont la honte du métier de journaliste. Tout comme leur obstination à l'utiliser comme élément de langage pour, à force de répétition, faire entrer dans ces têtes rendues disponibles à force de répétitions infondées, l'idée que le Front de Gauche serait à la gauche extrême, sans doute pour tenter de persuader que la vraie gauche serait celle des solfériniens. Qui croient-ils convaincre ?

  13. sourdon dit :

    Salut à tous et paix ait son âme.
    A cet âge ce n'est l'heure de personne pour mourir ou entrer des années en prison. Inutile d'en rajouter en cherchant des responsables, nous sommes tous coupables à des degrés divers et lui seul est parti.
    Peu d'Hommes ont la chance de découvrir leurs limites, et en général dans nos sociétés modernes, la vie ne réclame plus que nous nous dépassions au quotidien pour survivre.
    Ce fait empêche que nous sachions de quoi nous sommes capables et nous prive de l'envie d'entreprendre des défis à notre portée parce que nous nous pensons trop faibles pour les affronter.
    Une puce enfermée dans un bocal qui se heurte au couvercle durant ses sauts, règle ses derniers pour ne plus le percuter. Dés lors, même en ôtant le couvercle, la puce ne s'en évade plus alors qu'elle a la voie libre. Elle est enfermé dans sa tête, prisonnière d'un réflexe et d'une croyance dépassée qui musèle son potentiel.
    Il est des Hommes et des situations qui enseignent à ses puces comment bondir hors du bocal quand elles n'y croient plus.
    La triste fin de Clément doit contribuer à nous extirper de nos bocaux et à nous faire puiser dans nos tripes l'intelligence et les forces pour confier les affaires du monde à des personnages sains.
    Pour la circonstance, c'est déjà beaucoup de mots là où ils n'ont en fait aucun pouvoir. A plus.

  14. Jean Jolly dit :

    "Guimauve le conquérant", alias "Babar", "Hollande", "la fraise des bois" ou le représentant de "la gauche molle" (sobriquets et allusions exclusivement internes à Solférino), vend la France au plus offrant... Non, offre la France sur un plateau à Mme Merkel sans demander l’avis des Allemands ni même des Français. Pétain en rêvait, Hollande le concrétise.
    NB : Toutes mes condoléances aux proches de Clément, rien n’explique un décès aussi stupide, tant est qu’il puisse en exister de compréhensible.

  15. Vinnie Reb dit :

    On peut éteindre une bougie mais on ne peut éteindre le feu. Une fois qu'il a pris, la flamme s'envole.
    Voilà ce que m'inspire l'assassinat de Clément. Déjà que l'action syndicale est criminalisée, maintenant on tue. Si le gouvernement ne prend pas une action déterminée contre ces groupes de la haine, ce sera un blanc-seing qui leur sera donné pour aller "casser du gauchiste", autrement dit, nous autres militants du FdG, du NPA et des autres groupes de la vraie gauche, nous deviendrons vulnérables lors de nos collages d'affiches, de tractages et de boitages.
    Entendu ce matin sur France Inter, la pôvre NKM faire sa pucelle effarouchée à propos du fait qu'elle s'était faite violemment chahuter et mettre dehors par les anti-fa qui l'accusaient de vouloir faire de la récupération. Il est vrai qu'on ne peut déplorer la mort d'un anti-fasciste sous les coups de l'extrême-droite, et de l'autre côté faire partie d'un mouvement qui flirte dangereusement avec le FN et en a récupéré les idées nauséabondes.
    Le PS, avec Anne Hidalgo, elle aussi accusée de vouloir récupérer cette mort, s'est fait aussi chahuter par les anti-fa camarades de Clément. Avec raison. Il est vrai aussi qu'on ne les a pas beaucoup vu se battre au côté du FdG, du NPA et autres groupes anti-fascistes lors des élections en 2012... On les a plus entendu "enfoncer" le FdG et Jean-Luc pendant cette campagne, via leurs organes de presse comme le NObs, par exemple. Toujours pareil : plutôt Hitler que le Front Populaire. De nos jours : plutôt la Mère Facho que Mélenchon, plutôt le FN que le FdG. Tout comme ce meurtre, rien de nouveau sous le soleil, hélas.

  16. Antraigues dit :

    Toujours les médias :
    Hier, à « soir 3 », Patricia Loison présente le rassemblement place St Michel comme étant organisé « par la CGT et la CFDT » ! Ensuite, lorsqu’Eric Coquerel s’exprime, on ne voit ni son nom ni son appartenance au PG, contrairement à F. Fillipot qui lui est bien identifié. Merci Patricia Loison, ça c’est de l’info !

  17. albireve dit :

    Une nouvelle fois, M.Mélenchon a été très très méchant envers un journaliste "extrémiste de la tolérance", pour qui arborer des croix gammées ne constitue pas un délit d'incitation à la haine raciale.

  18. René Tomolillo dit :

    Non, Clément comme beaucoup d'entre nous n'était pas encarté, ni au PS ni au FdG. Le climat de tension extrême qui est établi entre les antifascistes et le renouveau de cette ultra droite nationaliste multiforme est généralement très ignoré des partis. Vous n'en parlez que lorsque un événement douloureux survient, les gens de terrain qui combattent ces brutes décervelées sont tous les jours sur la ligne de front.
    C'est la capitalisme qui utilise les armes habituelles lorsqu'il est acculé et ne veut pas donner de solutions économiques, cela les gens du FdG qui connaissent un peu l'histoire devraient le savoir. C'est dans ces conditions que les maîtres de forge en appellent au fascisme, et ce capitalisme est approuvé aussi bien par les gens de la droite institutionnelle que par les gouvernants se réclamant du socialisme dont ils ignorent tout !
    Et ce n'est pas un Jean Luc Mélenchon, fut-il le seul à vouloir affronter le FN, qui changera quoi que ce soit, qu'il soit dirigeant d'un parti ou premier ministre en rêve !

  19. Sabrrr dit :

    Magistrale votre participation ce matin dans l'émission de M.Bourdin, cet "extrémiste de la tolérance" !
    Bravissimo !

  20. durluche dit :

    Ce vendredi à 17h30, rassemblement à Privas place de l'hotel de ville pour Clément Méric, rassemblement qui n'est pas inscrit dans la page du site du PG ici.
    Le bloc identitaire s'est installé dans cette ville depuis un mois, oui, ils sont dangereux ces affreux car ils recrutent actrivement tous les paumés qu'ils peuvent et avec la libre parole d'extreme droite dans cette periode, leur travail est assez aisé.

  21. Antraigues dit :

    Medias, suite. Mieux encore. Le journal gratuit « Métro » p.6, où la parole est donnée uniquement à Serge Ayoub, qui donne sa version des faits sans contradiction, et à Florian Phillipot. Et c’est tout. Quel équilibre dans le traitement de l’info ! Ces médias ont clairement choisi leur camp.

  22. Xavier dit :

    La mort de ce jeune est bien sur une tristesse, mais lui est mort pour ses idées, qu'on les partage ou non.
    Une autre chose est choquante, c'est la récupération faite par une partie de la classe politique. En ne voyant uniquement que la responsabilité d'un groupuscule d'extrême droite, sans chercher à savoir qui était réellement clément Meric, est tout bonnement du calcul politique de bas étages. Le gouvernement en prenant position vers un supposé ennemi commun, ne cherche qu'à limiter l'opposition qu'il pourra rencontrer lors de la réforme des retraites. Ne tombons pas dans ce piège grossier, honteux et indigne de la République Française.
    Sincères condoléances à la famille de Clément.

  23. alain31 dit :

    Je viens de regarder les échanges de ce matin entre JJ Bourdin et JL Mélenchon.
    Ainsi, selon certains médias, ce ne serait pas un assassinat du moins tant que la préméditation n'est pas prouvée.
    Ainsi, alors que le "réveil" ponctuel de l'UMP et du PS incite à refuser toute récupération politicienne, ce serait l'occasion de mettre en doute la sincérité et la permanence de la lutte anti-fasciste du Front de Gauche. Nous ne récupérons pas un combat qui est aussi le nôtre ; nous affirmons une solidarité sans faille dans le respect des engagements propres à chacun.
    Ainsi la ferme et claire dénonciation de ce que la finance et ses représentants politiques font subir aux peuple serait une violence qui conduirait à la violence physique. En clair, c'est la faute à Mélenchon.
    JL Mélenchon, justement, a clairement dit, à nouveau ce matin, que glisser sur le terrain de la violence physique c'est aller sur un terrain qui ne nous est pas favorable. Le mouvement social, la conquête d'une majorité par le combat d'idées, la légitimisation d'une rupture avec le libéralisme, le capitalisme, par des victoires électorales répétées et par une mobilisation populaire permanente, voila la voie de la révolution citoyenne à laquelle travaille le Front de Gauche. Il ne s'agit pas de naïveté de notre part - nous n'avons aucune illusion sur le jeu auquel le capital peut avoir recours s'il se sent gravement menacé - mais d'une ligne politique qui détermine nos actes. Notre combat anticipe notre projet d'une société démocratique, républicaine, populaire. Ses moyens ne peuvent que correspondre à cet idéal.

  24. lemetayerv dit :

    Il est plus facile collaborer cela ne demande aucun effort. Il suffit de déléguer sa haine à une entiité militaro-politico-financière que de résister ce qui demande beaucoup d'investissement personnel et collectif tant sur le plan intellectuel que sur l'action. Nos concitoyens qui marchent dans la combine FN ou fasciste croient être des résistants alors que c'est grâce à eux que le système perdure. Ils pensent être inutile, ne savent pas comment faire autrement. Pourtant même personnellement si l'on a pas le temps de militer, on peut faire certaines choses : boycotter les médias, acheter le minumum nécessaire pour vivre, aller aux marches pour voir qu'on est pas seul et peut être se faire des connaissances qui nous motive pour changer les choses... Faisons leur comprendre qu'ils ne sont en aucun cas "rebelles" "résistants" "républicains" "anti-système" "électron libre", non c'est le contraire, ils sont : "collabo" "peureux" "pleurnichards" "pro-oligarques". Ca n'a l'air de rien mais beaucoups ne le savent pas lorsque je suis confronter avec certains sur ce plan, ils sont parfois piteux car ce n'est pas l'image qu'ils ont d'eux. Bien sur, je parle de ceux qu'on une conscience, de l'instruction pour les autres ça les indiffèrent. Mais continuer à les confronter à eux-même peut aussi les inciter à changer la donne. En tout cas tout est bon pour anéantir la bêtise même à l'intérieure des consciences de chacun en plus d'autres moyens d'expression.

  25. Michel Matain dit :

    "Son langage et son comportement (ceux de Jean-Luc Mélenchon) sont dangereux pour la démocratie" Manuel Valls.
    "Son langage est proche de celui de l’extrême droite, mais c’est plus grave que Le Pen !" Jean-Paul Huchon.
    "Ces groupuscules extrémistes - d'extrême gauche, comme d'extrême droite - sont un danger (...) Ces groupuscules extrémistes dont la seule expression est la violence doivent être dissous" Jean-François Copé.

    Si on en croit ces trois politiciens, si Jean-Luc Mélenchon est plus dangereux que Le Pen, s'il faut dissoudre les groupes d'extrème-droite comme ceux d'extrème-gauche, à quand la dissolution du Front de Gauche ? La banalisation de l'extrème-droite en l'assimilant à un parti démocratique et républicain, en dédiabolisant la famille Le Pen, aboutit au pire, et si on suit l'exemple grec, le pire est encore à venir. Il nous faut réagir avant. Les commentaires dans les médias et de leurs "experts" de l'extrème-droite sont odieux. La victime et le bourreau sont sur le même plan.

  26. Denis F dit :

    Un vieil homme de 84 ans vient de mourir lui aussi, Pierre Mauroy dit "Quinquin" nous a quittés. Lui c'est une autre peste brune qui l'a emporté, le cancer. Cet homme fut l'un des rares socialistes à mener une politique sociale durant 1an 1/2 de 1981 à 1983, après lui, François Mitterrand a installé la social démocratie et le libéralisme l'accompagnant. C'est certainement le seul socialiste qui depuis 30 ans a dénoncé ce libéralisme du PS et son éloignement du monde du travail et du prolétariat.

  27. Armand Barbentane dit :

    Toutes mes condoléances à la famille de Clément Méric et à ses proches et camarades militants. Nous devons continuer notre combat contre le FN et ses acolytes. Dissolution des ligues fascisantes !
    Merci à Jean-Luc pour ce nouveau billet fort instructif. Merci à toute ton équipe et en ce moment notamment à Laurent Maffeïs pour son travail pédagogique contre les nationalistes, ces contre-révolutionnaires au service de l'ordre capitaliste.

    @ Denis F 77
    Paix à Mauroy et courage à sa famille. Mais, Mauroy était de la tristement célèbre SFIO (Mollet, Moch etc.), un vrai social-démocrate tendance Hollande avant l'heure. Mais en 1981, il y avait encore de vrais socialistes au "nouveau" PS (Chevènement, Poperen, Mélenchon etc.) et un PCF encore significatif avec 15% des voix exprimés. Mauroy, bon apparatchik, a accompagné le pari pascalien de Mitterrand sur l'Europe avec Delors. Il a fait le tournant de la rigueur et la parenthèse sans fin (1983-1984). Mauroy a fait du Rocard sans rocard. Sa dénonciation du social libéralisme était une posture, preuve notamment il n'a pas rejoint le PG à sa création et a accompagné Martine Aubry au congrès de 2008.

  28. Philou dit :

    L'erreur majeure est de croire que ces groupuscules de la droite sont des émanations du FN. C'est l'inverse, le FN est la vitrine "light" de cette mouvance et des idées de l’extrême droite. Avec l'arrivée de badaboom de Montretout à la tête de ce parti nauséabond, c'est la radicalité du père qui pilote sournoisement cette organisation. Ces tristes sires sont le bras armé de la finance des libéraux qui aujourd'hui sont au pouvoir et qui bien souvent durant leurs jeunes années militaient dans ces organisations. (...)
    D'autres, tout aussi lâches, sont arrivés au pouvoir en bernant les électeurs pour pratiquer une politique libérale et conservatrice d'une violence inouïe!
    L'agression et la répression sociale (ANI, retraires) associées à la prédation de la finance n'est que la logique de ces hommes et idées nauséabondes. Regardez leurs connivences et qui ils servent.
    Hollande n'est pas ce maladroit que l'on nous montre. Il est totalement en phase avec ses idées qui rejoignent son prédécesseur. Seule la méthode change et l'aspect sournois de ce personnage. Des multimillionnaires sont au gouvernement et nous donnent des leçons de vertu. En échange ils pillent la République, bafouent les valeurs et se remplissent les poches ainsi que celles de leurs maîtres. La seule différence entre ces différentes filiales que sont le PS, le FN et l'UMP. La laisse et le maître !

  29. Jean-Marc dit :

    Affiche rouge. Le plus bel hommage à c e voisin brestois et si jeune, sera de continuer d'inventer des lendemains qui chantent, des jours nouveaux avec un soleil radieux. De les inventer et de les rendre réels.
    "La mort n'eblouit pas les yeux des Partisans"
    La lutte anti fasciste est une nécessité de réel présent. Je dis cela non par angélisme, mais un jeune qui se bat avec cette ténacité, cette force, se bat pour concrétiser de beaux rêves.
    "Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
    Que la nature est belle est que le coeur me fend
    La justice viendra sur nos pas triomphants
    Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
    Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant"

    Nous avons des enfants, il faut leur expliquer ce qui se passe, mais surtout leur ouvrir les vannes des possibles pour qu'ils puissent continuer le chemin, fiers et volontaires. Il ne faut pas oublier sa jeunesse et tout cela que cela portait d'énergie pour nous tous.

  30. jeannine dit :

    @ Michel Matain
    Oui la victime et le bourreau sont sur le même plan, c'est ce que je ressent aussi, et oui il faut réagir vite très vite, car je suis horrifiée par ce que disent nos média par rapport a cette horrible actualité. Je compte sur la réplique de notre Front de gauche pour mettre les points sur les "i" a l'appui, a toute cette bande d'inconscients.
    et lorsqu'ils sont venus me chercher il n'y avait plus personne pour protester

  31. franc93 dit :

    J'étais au rassemblement de Saint-Michel hier, où beaucoup de choses justes et dignes ont été dites. Ce qui ne peut que renforcer deux regrets. Le premier est l'attitude de certains "anar" huant les prises de paroles. Ils n'ont pas encore compris que la meilleure façon de lutter contre l'extrême c'est d'être unis et de porter une parole politique. Bon, dommage même si je peux comprendre leur rage.
    Le deuxième regret c'est que l'appel à ce rassemblement ai été lancé dans le désordre : le PG puis le PC et les autres composantes du Front de gauche. Un appel unique du Front de gauche aurait été plus fort me semble-t-il. Et ce genre de choses n'est pas une première... Que chacun puisse exister, c'est bien, mais notre construction du FdG est originale et rassembleuse. Qu'elle le reste malgré nos différences (d'ailleurs sur une affaire comme celle là, il n'y en a pas) !
    Ou nous perdrons tous et la population avec.

  32. tchoo dit :

    Les réactions des medias autour de ce meurtre sont extrêmement révélateur du climat qui monte dans ce pays. Non seulement ces instruments de propagande sont responsable de la montée de la haine, avec bon nombre de politique qui dédiabolisé d'un coté et diabolise de l'autre, mais en plus sans aucune décence, ils continuent et vont continuer à vouloir nous expliquer que les victimes l'ont bien cherchés. La phrase de Brecht résonne terriblement en ces jours sombres

  33. cogilles dit :

    bonjour
    Une pensée pleine de tristesse pour Clément Méric et condoléances a sa famille.
    Jean Luc Mélenchon avait prévenu lors d'une émission politique pendant la présidentielle et les législatives cela finira nous seuls contre eux (les facistes). Tous les jours prouvent malheureusement qu'il avait raison. Le système a besoin de l’extrême droite pour détourner les peuples des vraies alternatives pour abattre ce système. Donc le système capitaliste mobilise ses petits soldats, medias, politiques, des soi disant experts.
    Les manifs contre le mariage pour tous ont permis à la droite et a l’extrême droite de fédérer leurs sympathisants car sur le fond politique et les solutions ils sont tous d'accord. Moins de droit, moins de retraite, moins de soins, moins de services publics moins de citoyenneté dans la sphère publique comme a l'entreprise. Moins de démocratie. Donc il leur faut isoler les récalcitrants a ces politiques par tous les moyens peur, désinformation, diabolisation des dirigeants des partis de gauche par la droite les medias et certains du PS dédiabolisation du FN par les mêmes et ces groupuscules prolifèrent. Tout cela au nom de la démocratie et de la liberté d'expression. Et aux prochains rendez vous électoraux on vous dira encore et encore votez utiles sinon gare a vous. Je n'ai pas assez de connaissance historique, mais 1938, les accords de Munich n'était ce pas ne pas affronter pour avoir la paix.

  34. Poncet dit :

    Effectivement, il faut demander à chaque occasion, aux médiacrates qui parlent "d'extrême droite contre extrême gauche", de s'excuser immédiatement pour une telle allégation. Leur rappeler que la gauche -extrême ou pas- ne tue pas. Que pour nous, la vie est sacrée. Les amis de Serge Ayoub sont des assassins avérés, mettre des militants de gauche sur le même plan est une injure.

  35. allebosch freddy dit :

    Dégoutant les médias français, hier Gilles Bouleau TF1 JT de 20 heures l'image du jour un surfeur sur un fleuve, alors qu'un assassinat perpétré par l'extrême droite était le principal sujet de la journée. Vu de Belgique, il faut absolument arrêter la montée du FN et la perversité de l'UMP. Bravo pour votre soutien, continuez la lutte sera dure mais vous y arriverez !

  36. Christophe dit :

    Un gosse, tué par des cons.

  37. Courrierlecteur dit :

    "Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a posé vendredi la question d'une responsabilité des médias dans la façon dont "prospèrent" les "discours de haine" de l'extrême droite, assurant que la dissolution de groupes extrémistes ne suffira pas.[...] " La question qu'on doit se poser collectivement - cela vaut pour les responsables politiques comme pour les médias - c'est notre part de responsabilité dans la façon dont ce type de discours de haine - et donc de passage à l'acte derrière de la part d'un certain nombre d'esprits influençables - prospère dans notre société".
    "Nous, responsables politiques, nous devons condamner et dénoncer chaque fois qu'il y a une dérive, un dérapage même simplement langagier", a argumenté la porte-parole gouvernementale."
    (source dépêches Nobs)
    Belles paroles, mais dans les actes? Combien de politiciens, combien de médias se sont indignés, ont condamné le tract distribué et relayé par la presse, raillant, tournant en dérision les camps de concentration, au prétexte de caricaturer, sordidement, un homme politique en pleine campagne électorale?

  38. jacottex dit :

    @Joaquin
    "Scandaleux France 2. A l'instant au journal télévisé du soir (20h07, le 06/06/13) la chaine publique a trouvé un politologue qui en moins de 20 secondes explique la résurgence de l'extrême droite uniquement par l'apparition du Front de gauche. "C'est le retour de l'affrontement gauchos contre fachos". "Extrême contre extrême" ? C'est ignoble ! La faute à Mélenchon quoi. Merci la bande à Monsieur Pujadas"

    Et même topo sur les commentaires du Point.fr. Effrayant. A chercher des responsables politiques, pourquoi ce jobard (il me semble que c'était qui plus est un sociologue) n'a t-il pas dans la foulée de ses élucubrations pointé le PS et la promotion loi du mariage homo ? C'est à cette occasion et non pendant la campagne de Jean Luc que les fachos sont sortis du bois. Je suis révoltée de tant de mauvaise foi. Le Parti de Gauche leur fait peur car ils savent que ses propositions tiennent la route !

  39. Citoyen18 dit :

    C'est inadmissible d'entendre les médias parler de la mort de Clément. Bientôt les chiens de gardes vont nous faire croire que Clément c'est tué tout seul. C'est n'importe quoi, jusqu’à quand va on laisser des âneries pareilles. En dehors d'attiser le feux en faire croire que extrême droite et extrême gauche c'est la même chose et y ajoutant que ce serait l'arrivé du Front de Gauche, qui serai à l'origine de toutes les violences. Le positionnement de Jean Luc Mélenchon, a la gauche du PS ferait que cela provoque la montée des incidents. Et pourquoi ne pas dire que c'est la faute du Front de Gauche s'il y a des guerres en ce moment partout a travers le monde. Pour faire de l'audience et gagner de l'argent ces journaleux sont prêts a vendre père et mère.

  40. Maité dit :

    Ignoble assassinat par les fascistes. A force de dédiaboliser la le Pen partout, les médias, la droite etc. Ils l'ont installée ! A quand le masque va tomber ! Combien faudra-t-il d'autres crimes horribles d'extême-droite avant que cessent leurs hypocrisies et nous taxent nous d'extrême-gauche alors qu'ils n'y a plus de gauche à part nous !
    Respect, paix à Clément Méric, sa famille, ses ami-ies.

  41. Citoyen93 dit :

    Souvenir de mars dernier en pleine ébullition de campagne présidentielle. Dans un bus bondé, un type à l'arrière commence à parler fort tout seul, déblatère des arguments d'extrême droite en disant qu'en gros il faut voter pour la Marine sinon on est foutus Vous imaginez le contexte d'un bus parisien en heure de pointe. Personne ne réagit, tout le monde subit en regardant par terre. Le type en impose d'ailleurs, gros baraqué l'air perturbé ou ivre je sais pas bien. Mais bon potentiel violent maximum personne n'ose le regarder et encore moins lui répondre. J'étais assez loin donc je le voyais pas bien mais je l'entendais. Au bout de 5 minutes, j'ai explosé en gueulant plus fort que lui. Je lui ai dit de nous foutre la paix parce que personne ici allait voter Le Pen, on était pas des imbéciles. Comme personne n'a réagi non plus après moi, c'est comme si le groupe me donnait raison. Tout ça m'est venu spontanément et m'a fait un bien fou, personne n'allait ressortir de ce bus en se disant "bon tout le monde a l'air d'accord avec Le Pen". Le type se lève à l'arrêt suivant et vient vers moi me répond. J'étais dans un état second, je me souviens plus exactement ce qu'il baragouinait, c'était juste de la haine qui ne formaient pas des phrases. Il est titubant, perdu et finalement il descend à l'arrêt. Il ne m'est rien arrivé. Mais tout ça fait réfléchir, j'étais à St-Michel hier bouleversé. Je ne sais pas quoi en penser à part que je pleure pour ce jeune Clément. Oui on a raison de résister et de ne pas laisser l'extreme droite tenir la tribune sans réagir. Et non il n'y aura jamais de signe égal entre nos réactions verbales légitimes et la violence physique. Je ne supporte pas d'entendre des Ayoub et tous les passe-plats de service médiatique Barbier Aphatie et cie nous suggérer que "ah oui mais c'est lui qui l'a cherché il les a insulté..." C'est juste odieux.

  42. le Prolo du Biolo dit :

    Le parti des Le Pen clame qu'il n'y est pour rien. Pourtant quand pendant des années on répand la haine contre les uns et contre les autres, peut-on s'étonner de susciter des vocations malsaines ? Et peut-on nier toute responsabilité, même si l'on a pas soi-même tenu l'arme du crime ?

  43. DUBOIS Jocelyne Co secrétaire départementale PG59 dit :

    J'ai 62 ans. Avec mon mari nous avons élevé nos 2 enfants en les guidant vers la nécessité citoyenne de réfléchir tout le temps et encore et encore à tout ce qui se passait autour d'eux, d'abord à l'école, puis au collège et au lycée. Engagés à la FCPE et adhérents de la Libre Pensée, nous avons du affronter leurs reproches d'enfants devant nos absences qu'ils regrettaient. Mais dès la terminale tous deux se sont naturellement engagés à leur tour dans leur lycée, puis à l'Université. Les anciens reproches sont devenus des remerciements puis des hommages à cette éducation d'ouverture aux idées des autres et d'analyse critique sans complaisance des informations journalistiques qu'ils recevaient contraints et forcés par les médias. Ma fille était avec moi hier soir à Lille pour dénoncer l'assassinat de Clément Méric et ne m'a pas quittée jusqu'à la fin de la manifestation. C'était le plus beau cadeau jamais reçu. La graine du respect de l'humanité a été semée et nous allons en récolter les fruits dans les années prochaines. Ne perdons pas courage, soyons fermes dans nos engagements, préparons bien nos arguments en nous appuyant sur les penseurs qui nous ont guidés et précédés et surtout continuons de préparer les jeunes à l'analyse critique. Ils sont dignes, fiers de leurs opinions, mais n'ont pas à mourir sous les coups d'individus qui ne supportent pas leurs idées. Respectons la mémoire de Clément et n'hésitons pas à citer en exemple son parcours, en nous méfiant des articles de presse, chaque fois que nous le pourrons. Courage aux parents.

  44. Danielis Johan dit :

    Je m'adresse à tous les internautes, mais aussi à M. Mélenchon. La barbarie dont a été victime Clément traduit toute la violence des groupes d'extrême-droite qui se développent dans l'ombre du FN, qui officiellement les a "bannis" de ses rangs, mais qui ne fait que les conforter dans leurs convictions - si conviction il y a (je ne vois pour ma part que mépris et lâcheté). La manifestation contre le mariage gay, n'est pas selon M. Mélenchon une raison pour amalgamer ces différents courants de droite, certes, mais il ne faut pas oublier que les amalgames honteux de Bouttin, Barjot, et autres Copé, n'ont eu de cesse d'alimenter ce terreau (déjà très fertile en France) de la haine et du mépris délibéré de l'autre. Alors que, traditionnellement, la crise économique profite aux groupuscules d'extrême-droite (qui deviendront à leur tour des groupes) et à l'extrême-droite, le gouvernement n'aurait, à mon avis, pas intérêt à les dissoudre, sous peine de stimuler leur irrépressible instinct meurtrier. Je veux dire par là que toute interdiction (cela est malheureusement humain) mène à la désobéissance. Alors que faut-il faire? Lutter mes amis, lutter contre la violence physique, par la violence verbale, comme le disait M. Mélenchon sur BFM TV. Et ainsi déjouer cette diabolisation dont nous sommes systématiquement victimes, nous militants du Front de Gauche, donner une légitimité à notre colère, à nos idéaux, et se démarquer de l'extrême-droite dont la seule arme est le poing. Globalement, si le monde rural et ouvrier se laisse séduire par les discours haineux du FN, la gauche humaniste, doit méthodiquement (et cela prend plus de temps) déconstruire ces discours en usant de notre raison. La France se métisse, évolue sans cesse, et le Front de Gauche, tout comme les plus antifascistes, formons cette même famille politique, la gauche humaine et humaniste. L'idéal défendu par Clément est donc un idéal que nous défendons tous, à tous les niveaux. Rien que des lâches, mais...

  45. DURANEL dit :

    Monsieur Mélenchon
    Je ne sais pas si vous lirez ce commentaire mais suite à votre intervention sur BFMTV je tiens à vous donner mon sentiment sur l'assassinat de Clément Meric. Je suis comme la majorité des Français, chagriné par la mort brutale d'un jeune qu'il soit blanc, jaune, noir ou autre, qu'il soit de droite du centre ou de gauche, mais je ne suis pas en accord avec vous quand vous dites que l'agression verbale doit être acceptée car elle peut faire aussi mal que l'agression physique qui elle est interdite. Je ne connais pas tout de l'affaire, mais j'aimerais que l'on punisse autant l'agression verbale que l'agression physique, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

  46. naif dit :

    Deux journalistes Français on été enlevés en Syrie. On n'exclu pas un fait divers crapuleux de groupuscules dont l'argent serait le moteur! Absolument rien à voir avec la situation politique. Les journalistes sont dubitatifs. Non je déconne ! ils analysent parfaitement bien les situations et décodent à merveille les objectifs dont ils sont porteurs. Sauf ceux qui sont tombés tout petits dans la marmite et qui réfléchissent en toute liberté par eux-mêmes. Ceux-là c'est du pain bénit, (style journalistes à l'express) ils coûtent rien en formation ou autres pressions trébuchantes (style redéploiement promotionnel).
    Y.Thréard du Figaro, celui là il doit avoir les trois (la marmite, la formation, et la promotion) fulmine à la télé contre la présentation des faits de la mort de Clément. Si un journaliste (+ que journaliste, directeur adjoint d'un journal objectif) peut militer pour relativiser le crime de Clément (en posant la question: qui à provoqué en premier?) et faire l'amalgame entre JL Mélenchon et les fachos, alors nous ne sommes plus sur le terrain des idées.

  47. delpech dit :

    Clément Méric partisan de la solidarité entre les hommes est tombé sous les coup d'une brute, respect à son âme, oui les médias, les solfériniens sont complices de cet assassinat, ils préfèrent nous culpabiliser, nous qui nous nous battons pour une justice sociale, ce sont les valets de la finance, quand ils se regardent dans la glace, sont ils fiers d'eux. Merci à Jean-Luc pour son intervention de ce matin, mais quand j'entends ce Bourdin le malmener, j'en ai mal au ventre.

  48. david18 dit :

    Je n'arrête pas de me poser la question: pourquoi ne rendons nous pas publiques les photos montrant à Hennin Beaumont la collusion entre ces milices d'extrême droite et M Le Pen ?
    Et d'ailleurs qu'ont donné les poursuites engagées contre l'odieuse manœuvre, qui avait amusé Le Pen, avec les faux tracts nauséabonds ?

  49. Alain44 dit :

    Très bonne intervention de JL chez Bourdin, c'est bien, très bon hommage à ce jeune homme qui n'imaginait pas que les hommes pouvaient être aussi débiles. Nous sommes fiers de toi si je puis oser cette familiarité.

  50. jeannot dit :

    J'ai écouté avec beaucoup d'attention Jean Luc Mélenchon ce matin. C'est une évidente preuve à conviction de ce que l'histoire retiendra de la violence qui naît dans ce pays due à la désespérance sociale.
    Bravo encore Monsieur Mélenchon pour votre pugnacité et votre clarté. Monsieur Bourdin après quelques passes mal assurées a baissé pavillon. Peut être est il ébranlé lorsque il lui est asséné que le battu à mort pourrait être son fils. (Sans absoudre droite et médias)
    Hier soir à 18h30 était présente à la manif de la ville d'où venait Clément au terme de ses études secondaires la députée mandatée par le peuple. Elle vient de défendre bec et ongles l'ANI au parlement, une de la longue liste des mesures anti-sociales prise par gouvernement actuel.
    Sur France Culture au journal de 12h30 brillante intervention d'Alexis Corbière et par la même une belle démonstration à tous ceux qui voient Mélenchon partout et responsable de tout.


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