06juin 13

Les heures qui ont passé depuis l’assassinat de Clément Méric ont été sidérantes. En moins d’une journée la caste médiatique a réussi a monter un barrage défensif formidable au service des Le Pen et de l’extrême-droite. D’abord aucune enquête ni question gênante aux Le Pen sur leurs liens avec les groupes violents. Silence total sur les liens personnels du chef des JNR avec Marine Le Pen elle-même. Silence total sur le lien entre le suicidé de Notre-Dame amplement célébré la semaine dernière par Marine Le Pen et les groupes de la prétendue « jeunesse nationaliste révolutionnaire ».

Deuxième volet de la manœuvre : dès le lendemain matin du meurtre, Christophe Barbier le médiacrate de « L’Express » qui court derrière le lectorat FN, commence la petite musique, « est-ce que Jean-Luc Mélenchon n’est pas aussi responsable par sa violence verbale ». Argument copie conforme de ce que dira aussi le chef des JNR ! J’ai donc été immédiatement personnellement ciblé. Je vous demande de comprendre que cela est sérieux. Ceux qui le font savent comment cela pourrait finir. Peut-être le souhaitent-ils. En tous cas à partir des premières prises de positions des gros bonnets médiacrâtes l’argumentaire a été répété en boucle. Ce fut l’exercice stéréotypé de renvoi dos à dos des « extrêmes » qui durera toute la journée dans le but de diluer la signification politique du meurtre.

Diminuer le sens du meurtre et mettre à l’abri moral le FN c’est aussi le sens de ces prétendues « enquêtes journalistiques » pour faire aboutir à la conclusion que les faits qui ont conduits à la mort de Clément Méric sont « embrouillés ». Au point que certains évoquent la responsabilité des « anti fa » dans la mort de leur camarade ! Une honte déshonorante pour leurs auteurs à supposer qu’ils aient une conscience morale. L’opération va culminer avec les « reportages » sur la manifestation place Saint-Michel. Quel meilleur moyen de donner au meurtre une couleur de « faits divers » que de noyer le poisson dans la querelle à propos de la « récupération politique ». Ben voyons ! Le meurtre d’un jeune « anti fa » par des skins ce ne serait pas un fait politique. Toute une série de perroquets médiatiques vont donc ânonner cet « angle » pour polariser le comportement des jeunes « anti fa » sur ce point et refermer le piège de la banalisation du meurtre. En réalité, sous prétexte de question sur la « récupération politique » c’est une manipulation de première grandeur qui est réalisée. Il est important de se souvenir du nom de ceux et celles qui ont participé à cette manœuvre dans la sphère médiatique. Cette circonstance me conduit à vous rappeler une nouvelle fois ce que je vous dis sans cesse : la sphère médiatique n’est pas un miroir de la société. C’est une arène. Il n’y vient que des protagonistes. Par conséquent tous ceux et celles qui y prennent part, de ce seul fait, prennent partie. Circonstance aggravante : la condition de la promotion des gens dans ce système dépend entièrement de leur conformité aux commandes qui leur sont passées. Globalement cette situation « fait système ». La sphère médiatique est la deuxième peau de l’ordre établi et ses employés en sont majoritairement ses soldats.

En ce qui concerne le Parti de Gauche les provocations contre lui n’auront pas cessé de la journée. Notre parti a pris en main l’organisation des premiers rassemblements. Dans le même temps le syndicat Sud et les « anti fa » encadraient la manifestation sur le lieu du meurtre. De ce seul fait, ensemble, nous avons fait échouer quelques petites manœuvres d’infiltrations et de provocations. Nous avons estimé que c’était la bonne façon de faire dans l’urgence. Trop de grouillements suspects se discernaient déjà. Quel cadeau cela aurait été pour les médiacrâtes que des bagarres spontanées ou des violences éparpillées permettant de renvoyer dos à dos les extrêmes sur la base de violences confuses…

Comme notre présence et notre organisation ont rendu impossibles certaines espérances dans ce domaine, nous avons été ciblés toute la journée. Il s’agissait alors de faire sauter le barrage stabilisateur que nous étions. Pour cela, rien de mieux que d’essayer de nous isoler et nous placer en porte-à-faux avec ceux que nous protégions. Ce fut donc d’abord la répétition en boucle du fait que Clément Méric aurait été membre de notre parti alors que ce n’est pas le cas et que nous ne l’avons jamais prétendu. Rien de tel pour exciter les querelles et dresser contre nous ceux qui avaient envie de crier à la « récupération ». C’est d’ailleurs ce que fit immédiatement le Parti socialiste et ses émetteur sur la tweetosphère. Mon démenti vint dans l’après-midi le temps que nous discernions la manœuvre. Sans doute un peu trop tard. Mais comment se sortir de ce piège sans donner à l’inverse le sentiment que nous prendrions nos distances avec le jeune Clément Méric ? Nous avons fait pour le mieux. L’enjeu numéro un était d’éviter que les provocateurs se livrent aux violences permettant le renvoi dos-à-dos et les dissolutions dos-à-dos que réclamaient déjà hier la droite. Je ne vais pas récapituler ici les innombrables petits faits mis en scène dans l’espoir de « mettre le feu aux poudres ». La palme de la manipulation à « France Inter » avec son reportage bien bidonné sur la « récupération politique » place Saint-Michel. Sans oublier l’impayable Patrick Cohen prétendant que le rassemblement était appelé par le PG (ce qui est vrai comme je viens de le raconter) et… « le PS ». Pourquoi le PS ? Tant d’autres partis et syndicats s’étaient joints à l’appel. On peut dire que tout aura été fait pour exciter les participants. Mais pour finir tout fut maîtrisé. Chacun eut la parole et la dispersion se fit sans aucun incident. 140 de nos camarades, garçons et filles maintinrent une parfaite discipline de service d’ordre. Mais je répète pour que cela soit entendu : vigilance ! Il faut prendre de très sérieuses précautions pour les rassemblements à venir. Dans les heures qui viennent nous luttons sur deux fronts : les provocateurs et les médiacrâtes. Je ne sais dire lesquels sont les pires. Leur but est le même. J’invite chacun à bien comprendre que la moindre violence sera immédiatement exploitée par ces derniers. Ils n’attendent que cela pour nourrir leur argumentaire confondant en un tout unique « les extrêmes » qui pour l’instant ne parvient pas à trouver de consistance. Car ne l’oublions jamais : il y a eu mort d’homme. L’un des nôtres a été tué. Les énergumènes du genre Christophe Barbier doivent à tout prix « rétablir l’équilibre ».

Ce matin la musique éditoriale s’efforçait de montrer les rassemblements contre l’assassinat de Clément Méric comme des lieux anti-politiques. La preuve en serait le mauvais accueil réservé à Anne Hidalgo et NKM. Et jusqu’à mon silence sur place fut interprété de la même façon. Je n’entre pas dans le décryptage de cet épisode. Je veux simplement vous mettre en alerte chers lecteurs. Les groupuscules violents d’extrême-droite agissent de façon violente depuis des mois et des mois au vu et au su de tous. Sur le terrain nos amis y sont confrontés de toutes les façons possibles. L’attitude actuelle des médias et des renvoyeurs dos-à-dos sont un encouragement considérable pour les violents. On peut même parler d’une mise en condition délibérée. Comme l’est la présence sur tous les plateaux de télé de Serge Ayoub le chef des JNR. Il faut donc s’attendre à une escalade de la violence de l’extrême-droite qui se sait protégée et encouragée. Cette escalade est d’autant plus probable que les groupuscules sont en compétition les uns avec les autres et multiplient les coups de publicité destinés attirer vers eux les excités qu’ils doivent se partager. Nous devons de notre côté ni céder aux paniques espérées ni aux provocations organisées. Et ne faire aucune confiance à la parole médiatique.

Le jour où Clément Méric a été assassiné par l'extrême-droite

La violence sauvage qui a assassiné Clément Méric n’est pas fortuite. C’est une culture méthodiquement inculquée et entretenue par des groupes d’extrême droite. Elle s’exprime à tous propos, en toutes circonstances comme un mode considéré comme admirable par ces groupes. Il a connu un développement particulier du fait de son impunité et de la campagne de dédiabolisation du Parti des Le Pen auxquels ces groupes sont liés. L’impunité est le fait d’un ministre de l’intérieur intéressé à manipuler l’opinion en laissant agir ces groupes pour discréditer les manifestations dans lesquels ils se nichent. La banalisation des Le Pen complaisamment entretenue en même temps que j’ai été continuellement diabolisé, a ouvert un espace de légitimité et d’encouragement à l’extrême droite dans toutes ses composantes. Je sais qu’il ne faudra pas longtemps avant que la machine à calomnier et à insulter se remette en marche dans ce registre pervers. Je note que la première arrestation dont j’ai l’écho ce matin est celle d’un jeune qui aurait menacé madame Le Pen sur internet, coïncidence médiatique qui ne manque pas d’impressionner. Mais il est possible aussi que les nombreux journalistes et photographes présents à Henin Beaumont aux législatives de 2012 retrouvent la mémoire. Il est possible qu’ils se souviennent d’avoir vu les militants des JNR, et leur chef, diffuser sur les marchés. Peut-être même retrouveront-ils la photo de la poignée de main que madame Le Pen leur donna ! D’ici là nous les publierons nous même pour éviter que madame Le Pen puisse être une nouvelle fois complaisamment disculpée de sa responsabilité morale dans les activités de ces groupuscules violents. Le ministère de l’intérieur doit dissoudre ces groupes. La complaisance et la dédiabolisation systématique des Le Pen doit cesser. Nous ne devons plus être si seuls avec les militants « anti-fa » à porter le poids de la résistance pendant que d’autres jouent sans vergogne l’instrumentalisation.

Jean Luc Mélenchon

PS : Un buzz médiatique affirme que Clément aurait été membre de notre parti. Nous en aurions eu beaucoup d’honneur. Mais ce n’est pas le cas. Nous avons milité ensemble et dans certaines circonstances assez étroitement. Mais Clément Méric avait ses propres engagements, notamment syndical à Sud. Sa mémoire et le devoir de l’honorer s’impose à tous, sans condition ni réserve.

Dimanche, le 9 juin, je participerai à la marche des femmes contre l'austérité. Le départ est prévu à 14h, au métro Palais Royal à Paris. En ce moment la condition féminine réelle est spécialement ciblée. C’est le cas d’une façon générale parce que les politiques d’austérité frappent d’abord les recours des femmes dans la Cité. Mais avec les annonces d’Ayrault sur la « politique familiale », ce qui est détruit en moyens donnés à « la famille » revient à une nouvelle diminution des moyens d’autonomie des femmes. Pour apporter ma contribution à la préparation de la marche du 9, je fais donc un rapide tour d’horizon de l’impact des politiques d’austérité actuelle sur la condition sociale des femmes. Je m’y sens d’autant plus appelé que mon passage sur D8, dans l’émission « Touche pas à mon poste » a déclenché l’intervention d’une intermittente particulièrement significative de la condition des femmes salariées de notre époque. 

Que les socialistes votent ce qu’ils veulent cette semaine à propos de l’Europe à l’occasion de leur Convention Nationale sur le thème ! De toute façon cela ne signifie plus rien. François Hollande a déjà verrouillé tout le dispositif des années à venir avec Angela Merkel. Mais j’invite les militants socialistes à voter un maximum pour les amendements que l’opposition de gauche a réussi à imposer. Ils sanctionneront ainsi les engagements du chef de l’Etat auprès de madame Merkel. Je sais qu’ils ne peuvent mettre la direction en minorité sur ce sujet comme l’avait fait « la gauche socialiste » en 1996. Mais un vote massif hostile à la ligne officielle sonnerait comme un coup de tonnerre montrant que François Hollande doit aussi affronter une opposition dans sa propre famille politique. Il pourrait freiner l’action du gouvernement au moment où il devra faire ratifier les nouvelles dispositions convenues avec la chancelière allemande. C’est elles que mon post explique.

Je dis aussi un mot de mon passage sur D8 dans l’émission « Touche pas à mon poste ». Et je réserve pour ma prochaine parution ma lecture des marches citoyennes auxquelles j’ai participé à Toulouse et Perpignan.

L'austérité cible les femmes

Ayrault et sa politique d'austérité sont actuellement collés sur la politique familiale. Naturellement il n’est pas vraiment question de famille, et encore moins d’enfants. Et surtout pas de la condition des femmes qui est pourtant la variable d’ajustement réelle de tout ce qui se décide dans ce domaine. Non, la logique à l’œuvre est purement comptable. Il ne s'agit pas de construire une politique familiale plus juste, plus efficace et plus émancipatrice. Pour les solfériniens, il faut "réduire le déficit". Voila comment l'austérité pourrit, une fois de plus, tout débat, empêche tout raisonnement. L'austérité est une réduction de la pensée. Soit vous êtes pour la défense du quotient familial actuel, alors que 46% du bénéfice revient aux 10% de ménages les plus riches, soit vous êtes d'accord avec Ayrault pour réduire le plafond du quotient familial. Ainsi entre conservatisme et austérité, il n'y aurait pas la place pour une politique familiale de gauche ? Je ne marche pas. Si l'on veut débattre de la politique familiale, ne commençons pas avec la règle à calcul. Allons directement aux problèmes posés dans la vie concrète des familles qu’il s’agit « d’aider ».

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Par exemple, parlons de l'accueil de la petite enfance. Question cruciale. D’elle dépend la qualité de la socialisation des enfants, d’une part, et la possibilité d’autonomie professionnelle des femmes, d’autre part. Jean-Marc Ayrault a annoncé la création de 275 000 places d'ici 2017. Cette annonce est censée faire passer la pilule des restrictions budgétaires, de la baisse du plafond du quotient familial, du durcissement des conditions d'accès à la prestation d'accueil du jeune enfant et ainsi de suite. Mais personne n'a demandé à Jean-Marc Ayrault pourquoi il annonçait deux fois moins de créations de places que ce qu'avait promis François Hollande au début de sa campagne présidentielle. Les « journalistes » ont oublié ! Les preuves existent. Il suffit de se reporter au discours de Hollande le 27 avril 2011 à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine. C'était le premier discours de Hollande comme candidat à la primaire du PS. Un événement donc ! Au point que plusieurs articles de presse s’étaient fait l'écho extasiés de ses propositions. Ah ! Le vote utile, comme il était bien amené ! Douce espérance des lendemains sociaux-démocrates qui chantent sans effort : Hollande annonçait la création de "500 000" places d'accueil pour la petite enfance. La promesse de Hollande a donc été divisée par deux par Ayrault. Mais c’est encore une entourloupe. Car le chiffre est censé impressionner pour faire la prétendue contre-partie aux sacrifices demandés… Bien sûr, les femmes seront les premières victimes de ce nouveau renoncement. Car elles sont les premières à arrêter le travail salarié pour s'occuper des enfants quand il n'y a pas de place chez la nourrice ou à la crèche.

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Ce n’est pas tout ! La mystification ne s’arrête pas là. Voyons de près ces 275 000 places annoncées. On y trouve 100 000 places de crèches, plus 100 000 chez les assistantes maternelles (les nounous). Ou sont les 75 000 manquantes à cette belle promesse ? … En école maternelle pour les enfants de deux ans ! Les instituteurs seront ravis d'apprendre que leur métier est assimilé à la garde d'enfants au même titre que la crèche ou la nourrice. Attention, je ne dis pas que garder des enfants en crèche ou en tant qu'assistante maternelle ne soit pas un métier qui nécessite une qualification professionnelle de haut niveau. J’ai moi-même rénové le CAP correspondant du temps que j’étais ministre de l’enseignement professionnel. Mais je veux rappeler que c'est un métier totalement différent du métier d'instituteur. On ne saurait donc assimiler des places en crèches avec des places à l'école comme le fait Ayrault. En agissant ainsi, Ayrault ne dit pas autre chose que l'ancien ministre UMP Xavier Darcos qui reprochait en 2008 aux enseignants de maternelle d'être payés pour "faire faire la sieste et changer les couches des enfants".

Pour ne pas en rester à la seule actualité du moment, je veux envisager la situation en plus grand angle. J’ai fait, avec mon équipe, une petite récapitulation de la situation en partant des mesures prises par le gouvernement du « vote utile ». D'une manière générale, les femmes sont les premières victimes des politiques d'austérité. Ce point échappe à la description de la situation, d’ordinaire. Elles sont d’abord les premières victimes de l'austérité salariale et dans les entreprises. En effet, 80% des salariés qui n'ont vu le SMIC n'augmenter que d'un carambar par jour sont des femmes. Les femmes sont aussi les premières victimes de la précarisation du travail. Elles occupent déjà 80% des emplois à temps partiel. Elles seront encore frappées par l'accord "Made in Medef" imposé par Hollande. En effet, cet accord permettra aux employeurs de salariés à temps partiel de changer jusqu'à huit fois leurs horaires de travail dans l'année. Mais bien sûr, aucune caissière, aucune femme de ménage, aucune intermittente de D8 n'a le pouvoir de changer huit fois l'horaire de l'école ou de la garderie de ses enfants. Face à l’instabilité des horaires ce sont les femmes qui renoncent les premières à leur emploi.

Après la loi "Made in Medef", Hollande prépare un nouveau mauvais coup contre les salariés avec la contre-réforme des retraites. Encore une fois, les femmes seraient les premières touchées par un nouvel allongement de la durée de cotisation ou un report de l'âge de départ. En effet, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir des carrières incomplètes. C'est notamment dû au fait que les femmes arrêtent de travailler après la naissance d'un enfant plus souvent que les hommes. Au moment du départ à la retraite, les femmes sont donc les plus pénalisées. Soit elles partent une fois atteint l'âge minimum de départ mais elles subissent la décote. Soit elles sont contraintes de repousser leur départ jusqu'à l'âge de départ à taux plein, 65 ans, pour éviter la décote.

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Les femmes seraient aussi plus violemment touchées par la désindexation des pensions. Cette "désindexation" a déjà été exigée et obtenue par le MEDEF pour les retraites complémentaires. Elle fait partie des "recommandations" de la Commission européenne pour le régime général. Et elle a déjà été évoquée dans ce cadre par François Hollande et avant lui par Cahuzac quand il était encore ministre. Cette "désindexation" signifierait une perte de pouvoir d'achat des retraités. Il s'agit d'augmenter les pensions moins vite que les prix. Tous les retraités, actuels et futurs seraient durement frappés. Mais les femmes encore plus que les hommes. Pourquoi ? Parce que les femmes ont déjà une pension moyenne nettement plus faible que les hommes. Aujourd'hui la pension moyenne des femmes est de 899 euros quand on compte la retraite de base et la retraite complémentaire. Celle des hommes est de 1552 euros. Cet écart s'explique par les écarts de rémunération tout au long de leur carrière mais aussi par les effets encore plus violents pour les femmes des précédentes réformes des retraites. Si on ne prend en compte que la retraite du régime général, le montant moyen des pensions est de 665 euros par mois : 727 euros pour les hommes, 609 euros pour les femmes. La désindexation toucherait aussi davantage les femmes pour la simple raison qu'on compte plus de femmes retraitées que d'hommes retraités. Au 31 décembre 2012 parmi les 13,2 millions de retraités, on comptait 5,9 millions d'hommes et 7,3 millions de femmes.

Dans la bataille des retraites qui commence, la situation des femmes est un des talons d'Achille des libéraux. En effet, selon l'INSEE, "en 2012, l’espérance de vie à la naissance n’augmente pas, du fait du grand nombre de décès survenus dans l’année. Elle stagne pour les hommes (78,4 ans) et diminue même de 0,2 point pour les femmes (84,8 ans)". Vous avez bien lu. L'espérance de vie à la naissance des femmes recule en France. C’est ce que j’appelle le recul de civilisation sous les libéraux.

Et maintenant, Merkhollande

Après l’ère Merkozy, voici celle du Merkhollande. Ce n’est pas seulement l’abaissement permanent des présidents français qui doit être retenu. C’est surtout que l'alliance entre les sociaux-libéraux et la droite en Europe franchit un nouveau cap. Le vote commun de l'UMP et du PS sur les traités européens en 2005, 2008 et en septembre dernier affichait déjà le programme. La conférence de presse de François Hollande le 16 mai puis la "contribution commune" Hollande-Merkel du 30 mai ont marqué un alignement définitif officiellement inscrit dans la durée. Pour les socialistes français c’est une capitulation d’autant plus misérable qu’elle se produit au moment même où est censée avoir lieu une discussion et même un vote sur le sujet dans leurs rangs.

Hollande se rallie à la Merkelisation de l'Europe. "L'offensive européenne" en quatre points qu’il a présentée pompeusement le 16 mai est en réalité une simple copie de Merkozy. L’emballage ne fera illusion qu’auprès des journalistes complaisants ou ignorants, ce qui est souvent la même chose. Ainsi de l’artifice sur « l'emploi des jeunes ». Sur ce point encore une fois, la proposition Hollande-Merkel reprend du vieux pour faire du neuf comme ce fut le cas déjà pour le pseudo plan de croissance. En effet cela n'annonce rien d'autre que l'utilisation en 2014 et 2015 des fonds prévus dans le budget européen pour 2014-2020. Bien sûr, Hollande et Merkel font comme si ce budget était voté, ce qui n’est pourtant pas encore le cas puisqu'il a été rejeté par le Parlement européen. Ces deux-là ne s’encombrent pas des apparences car ils savent bien qui, pour finir, décide. Ils oublient aussi de préciser que dépenser en deux ans une somme d'argent prévue pour six ans ne fait pas dépenser plus d'argent au total. Ils ne précisent pas non plus comment ils comptent financer après 2015 les programmes européens pour l'emploi des jeunes si tout l'argent prévu à déjà été dépensé. De toute façon, Hollande vient faire tapisserie dans cette histoire. Car les Allemands se sont déjà attelés à cette distribution d’argent déjà existant depuis quelque temps déjà. C’est ainsi que les ministres allemand et portugais des finances, Wolfgang Schäuble et Vítor Gaspar, ont déjà conclu un accord le 22 mai dernier « afin de lutter contre le chômage des jeunes dans l’État d’Europe méridionale qui croule sous les dettes ». Et Berlin a aussi signé un accord similaire avec l’Espagne le mois dernier ! Si Hollande veut savoir que penser de cette comédie, il peut écouter ses amis sociaux-démocrates allemands encore dans l’opposition ! Ils qualifient cette opération de « tentative tardive en vue de restaurer l’image de l’Allemagne en Europe méridionale ». Mais aux français, les solfériniens et leurs griots médiatiques font croire qu’il s’agit d’une initiative de leur glorieux chef élyséen…

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Quoi qu’il en soit, le cœur de "l'offensive" est ailleurs. Hollande se rallie donc à l'idée du "gouvernement économique" européen. Que cela soit présenté comme son idée et même le cœur de son « offensive » en dit long sur l’ignorance des commentateurs qui se sont prêtés à ce numéro de cirage de pompes ! Le 16 mai, péremptoire, il a déclaré solennellement  vouloir "instaurer avec les pays de la zone euro un gouvernement économique". Hollande a cinq ans de retard. L'idée d'un "gouvernement économique clairement identifié" pour la zone euro était déjà avancée par Nicolas Sarkozy en octobre 2008. Pour être précis, voici ce que François Hollande propose pour ce "gouvernement économique" : il "se réunirait, tous les mois, autour d’un véritable Président nommé pour une durée longue et qui serait affecté à cette seule tâche. Ce gouvernement économique débattrait des principales décisions de politique économique à prendre par les États membres, harmoniserait la fiscalité, commencerait à faire acte de convergence sur le plan social par le haut et engagerait un plan de lutte contre la fraude fiscale". La "contribution commune" Hollande-Merkel reprend l'idée d'"un Président à plein temps de l’Eurogroupe des ministres des Finances disposant de moyens renforcés".

On se pince quand on connaît la réalité déjà existante. Mais Hollande la connaît-il ? C’est à se le demander. Sur le fonctionnement d'abord. Les ministres des finances de la zone euro se réunissent déjà tous les mois au sein du conseil des ministres de l'Eurogroupe. L'Eurogroupe a déjà un président désigné pour deux ans et demi. Actuellement, c'est le néerlandais Jeroen Dijsselbloem qui est président. Avant lui, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker avait été reconduit pour trois mandats soit six ans et demi. N'est-ce pas une durée longue ? La seule chose nouvelle que proposent Hollande et Merkel est que le président de l'Eurogroupe ne soit plus en même temps le ministre des finances de son pays. Qu'est-ce que ça changerait si c'est pour mettre à la place une bûche du style de la baronne Ashton ou d’Herman Van Rompuy ? Offrir une place à Moscovici après son prochain départ de Bercy ? Tout ça pour ça ?

Hollande comprend-il ce qu’il dit ? Comment peut-il attendre une politique d'harmonisation fiscale et sociale sous la houlette de ce « gouvernement économique » ? Elle est interdite par le traité de Lisbonne ! François Hollande est censé le savoir. Il a voté pour ce traité le 7 février 2008 à l'Assemblée. Et quand bien même ! De toute façon, où a lieu l'essentiel du dumping social et fiscal dans l'Union européenne ? Précisément dans les pays qui ne sont pas non membres de la zone euro : essentiellement à l'Est de l'Europe. Donc l'Eurogroupe n'est pas l'instance efficace pour cela. Enfin notons qu’il est peu crédible de vouloir lutter contre le dumping social et fiscal dans la zone euro, tout en refusant la "confrontation" avec l'Allemagne que proposait Claude Bartolone ! En effet c'est d'abord en Allemagne qu'on trouve des wagons de travailleurs précaires surexploités. Et c’est aussi d'abord l'Allemagne qui a abaissé son impôt sur les sociétés à 15% pour en faire l'un des plus bas de toute l'Union européenne !

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Merkel a donc gagné sur toute la ligne. Pour faire plaisir à Hollande, elle a accepté l'idée de ce ""président à temps plein" pour l'Eurogroupe. Je viens de dire quel petit moins que rien c’est là. Par contre, en échange, Hollande s'est rallié à une des idées les plus violentes défendue par Merkel depuis plusieurs mois. Je prie mon lecteur de m’excuser à partir de cet instant pour la lourdeur de mon exposé. Je suis contraint pour la sincérité de mon récit de faire des citations. Comme on le sait la prose européenne est une des plus pesantes langues de bois du monde. Elle sert autant a désigner les choses qu’a obscurcir leur objet. Ici s’y ajoute la dose de mystification permanente qui est le propre du style du président français. Car ici encore, une fois de plus, c’est à coup de petites phrases calibrées comme un collier de perles que c’est fait le ralliement du si mou président français. Le 16 mai, le quatrième point de "l'offensive européenne" de Hollande consistait en "une nouvelle étape de l'intégration européenne". Officiellement, il s'agissait d'"une nouvelle étape de l'intégration européenne avec une capacité budgétaire qui serait attribuée à la zone euro et la possibilité, progressivement, de lever l'emprunt". C’est mal dit et mal écrit mais en lisant deux fois on comprend. Puis le 30 mai suivant à Paris, la déclaration commune Hollande-Merkel a été plus claire, du moins dans le vocabulaire de la novlangue des libéraux. C’est ainsi que les deux bons apôtres proposent la création d'"arrangements contractuels pour la compétitivité et la croissance". Ces "contrats de compétitivité" sont défendus par Merkel depuis des mois. Elle en avait en particulier fait la proposition le 7 novembre 2012 devant le Parlement européen. Cette idée a depuis été reprise dans les conclusions du Conseil européen de décembre 2012. Ce n'est donc pas une nouveauté. Mais la "contribution commune" Hollande-Merkel appellent à "mieux définir" ce "concept". Et elle propose en effet une définition de ces contrats : "Les Etats membres et le niveau européen entreront dans des engagements contractuels. Les deux parties s’engageront à mettre en œuvre les mesures décidées dans le cadre de ces arrangements contractuels. Les Etats non membres de la zone euro sont invités à participer sur une base volontaire. Il conviendrait d’élaborer des mécanismes de solidarité dans ce cadre. Un nouveau système d’incitations financières limitées et conditionnelles spécifique à la zone euro sera mis en place afin de soutenir conjointement les efforts entrepris par les Etats membres concluant des arrangements contractuels dans le cadre d’un ensemble global de dispositions comportant des incitations non financières. La création d’un fonds spécifique pour la zone euro sera utile dans ce contexte.".

Derrière ce langage abscons, c'est le FMI a domicile, qui se profile. Les « contrats de compétitivité », ce n’est rien d’autre que l'institutionnalisation des "plans d'ajustement structurel" du FMI et de la Troika. Le FMI et la Troika exigent des engagements de réformes brutales en échange d'argent. Mais jusqu’à présent ce chantage odieux ne s’appliquait que dans les pays qui leur demandait de l'argent et pour la période du prêt. La proposition Hollande-Merkel reviendrait en fait à créer un mécanisme permanent et universel. Il s'appliquerait aux Etats de la zone euro sans même le prétexte qu'ils aient besoin "d'aide". Chaque pays devrait signer un contrat et s'engager sur des réformes structurelles rien que pour pouvoir accéder à des fonds européens ordinaires. Ces "contrats de compétitivité" reviendraient à réserver une partie des fonds européens aux bons élèves du libéralisme et de l’austérité. Et pour les autres ? Rien !

Cette "nouvelle étape de l'intégration européenne" présenté comme une géniale vision du leader minimo est donc en réalité un ralliement de Hollande à l'exigence répétée par Merkel depuis 2011. En effet en novembre 2011, Angela Merkel avait dit très clairement sur le ton du nouveau propriétaire des lieux: "une avancée vers une nouvelle Europe ne pourra se faire que si nous sommes prêts à changer nos traités. Cela peut se limiter aux pays membre de la zone euro. Mais les Etats Membres doivent se préparer à se lier de manière contraignante à la communauté". Quelques mois plus tard, elle en a remis une couche. En juin 2012, voila ce qu'elle déclarait : "Il n’y aura pas de bonne union économique et monétaire sans union politique, synonyme d’abandon de souveraineté. Je ne peux pas vouloir des euro-obligations et me voir refuser tout contrôle sur les budgets nationaux". Enfin, l'apothéose a eu lieu le 18 octobre 2012 au Bundestag. Angela Merkel s'est prononcé pour un "droit d'ingérence" et un "droit de véto" de la Commission européenne sur les budgets nationaux. Le président de la République française est au courant de ces propositions. Quelle est sa position sur cette question ? Il ne l'a jamais dit. Il s’est contenté d’essayer de faire croire que ce serait là sa propre idée ! Lamentable !

Merkel est à l'offensive. Elle avait fait cette déclaration dominatrice à peine une semaine après que le Parlement français a ratifié le traité budgétaire Merkozy non renégocié. On voit que sitôt une étape franchie, Merkel passe à la suivante. Elle vient de faire la même chose. Le 30 mai, Hollande avale définitivement les "contrats de compétitivité". Le 3 juin, dans Der Spiegel, Merkel raccourcit encore la laisse. Dorénavant, elle ne souhaite plus que ce soit la Commission qui voit ses pouvoirs de contrôle renforcés. Elle veut que les Etats se contrôlent mutuellement sous couvert de "coordination". Dit autrement, elle veut se charger elle-même du contrôle ! Voici ce qu'elle a déclaré : "Je ne vois pas dans l'immédiat la nécessité de transférer dans les années à venir encore plus de prérogatives vers la Commission à Bruxelles. François Hollande et moi sommes beaucoup plus favorables à une meilleure coordination des domaines politiques qui ont un rôle décisif dans le renforcement de notre compétitivité. Nous pensons par exemple aux politiques de l'emploi et des retraites, mais aussi aux politiques fiscales et sociales". Les naïfs et les libéraux n'ont insisté que sur la première phrase. Oubliant la deuxième et ignorant ce que François Hollande venait d'accepter.

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De toute façon, Hollande a capitulé. Sans condition. C'est une capitulation géopolitique de la France. Et une capitulation idéologique des sociaux-libéraux. Dans sa conférence de presse du 16 mai, François Hollande a reconnu explicitement ce ralliement à l'Europe Merkel. Il est même allé jusqu'à nier la nécessité d'un débat politique sur l'Europe. Voila ce qu'il a dit et que personne n'a relevé : "L’idée européenne exige le mouvement. Si l’Europe n’avance pas, elle tombe ou plutôt elle s’efface ; elle s’efface de la carte du monde, elle s’efface même de l’imaginaire des peuples. Il est donc plus que temps de porter cette nouvelle ambition. L’Allemagne, plusieurs fois, a dit qu’elle était prête à une Union politique, à une nouvelle étape d’intégration. La France est également disposée à donner un contenu à cette Union politique. Deux ans pour y parvenir. Deux ans, quels que soient les gouvernements qui seront en place. Ce n’est plus une affaire de sensibilité politique, c’est une affaire d’urgence européenne". Le rêve de Merkhollande, c'est la fin du débat sur l'Europe. Nous sommes donc leur cauchemar.

Hollande, prix de la paix. Rire ou pleurer ?

Il ne s’en vantera pas et il est peu probable que les médias évoquent la scène. Mais la fine fleur des présidents de l’Afrique Francophone a été présente le 5 juin à l’UNESCO à Paris pour une petite séance de ridicule post-colonial. Il s’agissait du prix Houphouët Boigny pour la paix qui venait d’être attribué au meilleur ami des pacifistes, François Hollande. Pour le lui remettre, une noble assemblée que je ne me hasarderai pas à qualifier. Notons : Thomas Boni Yayi, Président du Bénin, inventeur d’un complot pour embastiller ses opposants. Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, élu perpétuel, réélu avec 90% des votants il y a deux ans. Alassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire, installé par l’armée française. Dioncounda Traoré, Président « intérimaire » du Mali. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la Mauritanie, pays où l’esclavage continue à sévir. Idriss Déby Itno, Président du Tchad, qui vient de faire arrêter et emprisonner les députés de l’opposition. Mahamadou Issoufou, Président du Niger et Macky Sall, Président du Sénégal. Tous vont « entourer François Hollande lors de la remise par Henri Konan Bédié » le sinistre inventeur de l’ivoirité, du Prix Félix Houphouët-Boigny pour « la recherche de la paix » ! On hésite entre rire et pleurer !

Le Prix Félix Houphouët-Boigny – créé en 1989 – se propose d’honorer des personnes, institutions ou organisations qui ont contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO. Houphouët, qui n’avait vers la fin de sa vie que le mot « paix » à la bouche, voulait certainement faire oublier la cruauté dont il avait fait preuve et continuait à faire preuve contre son opposition. Quoi qu’il en soit, comment François Hollande peut-il recevoir ce prix alors qu’il a engagé une intervention militaire de longue durée au Mali sans aucun mandat international ? Comment peut-il le recevoir alors qu’il est à la pointe du combat pour livrer des armes aux opposants au régime syrien et que la Force Licorne est toujours active en Côte d’Ivoire ? Quel genre de paix sont ces guerres aux yeux du « jury » ? François Hollande qui dans sa politique africaine a renié ses promesses de campagne électorale, va donc recevoir un prix pour sa contribution à la paix au moment où il vient d’endosser de nouveau l’uniforme du gendarme de l’Afrique. Il recevra ce « prix » de la main et en la compagnie d’hommes qu’il disait ne pas vouloir recevoir il y a encore quelques mois. Comme en politique intérieure, le cynisme et le mensonge marchent ensemble. A la fin, c’est la dignité de notre pays qui est humiliée.

Touche pas à mon poste, ma coulisse

Il y a eu un « débat » sur les réseaux sociaux à propos de ma participation à l’émission « Touche pas à mon poste » sur D8. Comme d’habitude, une petite cohorte de soi-disant puristes se sont indignés. Leur comédie ne fait pas de moi leur dupe. Le but réel est de me casser avant même que l’émission ait lieu. Ils fournissent de façon parfaitement programmée le prétexte aux habituels sangsues médiatiques qui viennent aussitôt pomper le bon jus de discorde : « même ses amis désapprouvent : « j’ai honte » déclare sous couvert d’anonymat Jean-Patou ». Une fois la première couche passée arrive la deuxième, le tweet blasé en cours d’émission puis la troisième, le commentaire venimeux. Ainsi ce chroniqueur qui souligne mon silence pendant l’intervention de l’intermittente du spectacle et en déduit finement ma « complicité » avec son exploiteur. Ces trois temps sont devenus des classiques pour chacune de mes interventions médiatiques. En fait, ils me sont très précieux. D’une part je peux repérer les émetteurs ennemis déguisés en « amis » soit disant « déçuuuuus ». D’autre part cela déclenche une vague de répliques qui me semblent très formatrices autant pour ceux qui les écrivent que pour ceux qui les lisent. Enfin l’impact dérisoire de ces sottises confronté à l’impact de ma présence et de mon discours me réjouit dans la mesure où il atteste la pertinence de ma stratégie médiatique en désorganisant mes adversaires médiatiques. En effet, il n’y a en fait qu’une poignée pour lire le chroniqueur Schmoll, et une autre pour lire les sottises des « déççççuuuus ». Par contre un million quatre cent mille personnes me voient, m’entendent, m’écoutent et en tirent les conclusions inverses de celles espérées par les nuisibles que je viens de citer. D’abord en terme d’image, comme l’analyse parfaitement ce papier que je donne en lien.

Mais c’est une nouvelle occasion pour moi d’attirer l’attention de mes lecteurs sur un aspect de la parole politique dans les médias. Je commence par le cœur de ce qui fait problème chez les soi-disant puristes : la présence politique dans une émission de divertissement. D’abord chapeau à ceux qui en prennent le risque. Rappelons que rien n’oblige Ruquier, Ardisson ou Hanouna à inviter une personnalité politique car cette présence peut parfaitement tuer leur audience. C’est particulièrement vrai pour Cyril Hanouna. Aucun politique n’avait mis les pieds jusque-là dans son émission. Tout le risque était pour lui. Pas pour moi. D’une façon générale nous devons aider ceux qui élargissent l’espace de l’expression politique. Sinon quel est le sens de nos critiques contre le rétrécissement de cet espace partout ailleurs. Ailleurs sur une grande chaîne comme TF1 où l’audimat sert de prétexte à un drastique étouffement de l’agora. Ailleurs, dans les espaces publics privatisés interdits à la politique comme les supermarchés, galeries marchandes, boîtes aux lettres des immeubles à digicode et ainsi de suite. Enfin, répétons-le, les émissions de divertissement traitent avec respect la parole politique et ceux qui la portent. C’est un fait que chacun peut vérifier sans aucune difficulté. Aucune ne comporte une once de la méchanceté et de l’esprit de traquenard qui caractérisent nombre d’espaces médiatiques prétendument dédiés à la politique et en réalité voués pour beaucoup d’entre eux (mais pas tous !) à l’auto-célébration des journalistes vedettes. Mieux vaut cent fois dire ce que l’on veut dire tranquillement chez Hanouna que d’aller servir la soupe à un nombriliste comme Aphatie qui vous agresse en plateau et vous accable de tweets militants ensuite. Il est d’ailleurs frappant de voir comment parmi les chroniqueurs du plateau de Cyril Hanouna, le seul qui perdit son sang-froid face à moi et reprit immédiatement ses habits de militant politique médiatique fut le journaliste de l’Express. Oubliant où il était, il se lança dans la traditionnelle charge corporative dont ce journal est spécialiste contre moi, influencé qu’il est par la course aux lecteurs d’extrême-droite. Mais le premier des résultats de ma présence dans cette émission, n’est-ce pas d’abord l’irruption de cette jeune femme intermittente du spectacle sur le plateau ? Et la réaction tellement ouverte qu’eut Hanouna à son égard au point que je me suis d’abord demandé si c’était une affaire arrangée et où elle mènerait ? Pour clore ce petit chapitre j’invite mes lecteurs à ne pas manquer de lire le récit que fait dans « Les Inrocks » Sophie Tissier, l’intermittente qui a pris la parole sur D8. Et, bien sûr, je vous invite tous à vous manifester pour lui apporter votre aide sur la page Facebook ouverte à cette fin. Salut les « déçuuuuus » ! Votre coup est encore tombé à l’eau !

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331 commentaires à “Le lendemain du jour où Clément l’anti fa a été assassiné”
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  1. Vince_BZH dit :

    @Jen ai marre 270
    Ma remarque visait surtout le fonctionnaire à 15 000 euros que je trouve caricaturale.
    Pour le reste je suis d'accord il faut tout remettre à plat et idéalement arriver à un régime de retraite unique. Mais ça passe aussi par la revalorisation des salaires dans certains cas, la prise en compte de la pénibilité et des périodes d'inactivité. Et puis on parle souvent des régimes spéciaux et des fonctionnaires mais j'aimerais bien savoir combien coutent tous ces commerçants qui refusent durant leur activité de cotiser et se plaignent ensuite de ne toucher que le minimum vieillesse une fois arrivés à la retraite ? Ca pour le coup on pourrait appeler ça un privilège non ?

  2. jean ai marre dit :

    @ 274 Sergio :
    Je suis parfaitement d’accord sur le fond avec ce que tu écris, et en plus j’ajouterais une politique de l’emploi. Pour mémoire : un millions d’emplois, c’est 5 milliards d’euro de rentrée de cotisations supplémentaires.
    Mon mettre tout à plat et tout déballer, n’a pas le même sens que celui de la CFDT. D’ailleurs on peut noter que cette centrale n’a pas signé l’appel unitaire de la CGT, FO, CFTC, FSU, Solidaires, CFE-CGC de la fonction publique. Tout mettre à plat veut dire qu’il faut cotiser sur tous les revenus, pour le privé c’est sur l’intéressement, la participation, les stock-options, et dans le public c’est sur les primes et autres qui doivent rentrer dans le salaire. Ce sont les revenus financiers des entreprises qui doivent être soumis à cotisation, c’est regarder de près les exonérations patronales. Les pensions devraient être au minimum égales à 75 % du revenu net d’activité, alors que pour un député, elles sont de 90 % s’il cotise à une caisse complémentaire. Autres points de discorde, c’est les négociations sur les régimes complémentaires Arrco et Agir qui ont débouché sur un mécanisme de revalorisation des pensions inférieure à l’inflation, ce qui va amputer le pouvoir d’achat des retraités actuels et futurs.
    Les bénévolats fonctionnent par la disponibilité des retraités, et si on commence à nous ponctionner (CSG, suppression de l’abattement des 10 %, augmentation non liée à l’inflation, etc.) on va y regarder à deux fois avant de faire le plein de sa voiture pour aller encadrer les jeunes aux sports ou aider les précaires à la banque alimentaire.
    Merci pour les liens, Je ne suis pas pour le mélange des genres, mais qu’est ce qui distingue un travailleur d’un autre travailleur ? Et lorsqu’il est en retraite ?

    @ 285 Denis f
    Je partage donc ton souci d'égalitarisme, la pénibilité étant à quantifier.

  3. Respect dit :

    "Alors on regarde dans l'assiette de l'autre et on veut comparer les pensions de la fonction publique avec les retraites du privé ? "

    Stop ! Il est plus que probable qu'un militant FN en ce moment sur un blog d'extrême droite soit en train de critiquer l'allocation indue (d'après lui) d'un Arabe. Je ne dis pas que vous êtes des racistes mais ce n'est pas dans la direction de votre voisin que vous devez vous retourner. Nous devons regarder ensemble dans une autre direction. Dénoncer par exemple ces hypers riches indécents qui votent toujours pour des politiques d'austérité et qui même s'ils sont responsables de beaucoup de malheurs et de suicides, ne sont même pas capables d'être heureux. Voyez, la stratégie marketing dans le luxe repose avant tout sur la compétition sociale. Exemple, téléphone portable en or massif et pierres précieuses (270 000 euros), jantes de voitures incrustées de diamants (210 000 euros)…

  4. mercure40 dit :

    Bonjour à toutes et à tous et à toi Camarade Jean Luc.
    Pourquoi des socialistes tels que G Filoche ou militants anonymes qui doivent être légion ne font-ils pas scission, sans quitter leur parti, qui leur appartient bien plus qu’aux solfériniens, et ne rejoignent ils pas le FdeG sans renier leur idéal socialiste. Je me pose la question, comment peuvent-ils encore se retrouver dans la politique menée par ce gouvernement Sarkhollande. Hier encore lors d’une manifestation anti fasciste en mémoire de Clément Méric, le représentant de la Ligue de droit de l’homme qui y a pris la parole (Socialiste, je ne l’ai su qu’après son intervention) a eu des prises de positions sur la situation actuelle, que ne pourrais renier aucun membre du FdeG. Je suis consterné, par ce suivisme suicidaire.

  5. Mycroft dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Merci pour ce nouveau billet toujours intéressant ! Hors ici, je n'ai guère lu sur la marche des femmes (et féministes hommes) contre l'austérité. Tu déconstruis bien les discours et la politique du gouvernement. Pourquoi ne pas d'ailleurs les qualifier le gouvernement de centriste, dire que sa politique est de centre-gauche. Non, aujourd'hui, l'extrême gauche (NPA, LO, CNT) n'est pas l'égal de l'extrême droite.
    Hommage à Clément Méric "l'anti-fa". Même si je ne suis pas libertaire, tu seras toujours des nôtres. Oui à la dissolution que tu défends. Cela désorganise ces groupuscules et démontre la réprobation sociale à leurs activités violentes. Octobre déjà, un tel groupe avait violenté blessant un jeune communiste au visage. Nous devons dénoncer l'extrême droite laquelle accouche de la politique austéritaire de l'idéologie "extrême centriste"!
    Vive la révolution citoyenne !

  6. jeannine dit :

    combien coutent ces commerçants qui refusent de cotiser durant leurs activités et qui se plaignent

    En voila une pas trop mauvaise, je dirai même une bien bonne ! Mais ou avez vous pris ça ? Je dois faire exeption à la règle car voyez vous, moi l'ancienne commerçante, on ne m'a pas fait de cadeaux du tout du tout. Voyez vous, chacun a ses servitudes. En activité, je me considérais comme travailleuse indépendante, certes, la belle affaire. Levée a 6h parfois jusqu'à 3h du matin, j'étais comme France Inter 24h sur 24 sur le pied de guerre, a la fois cuisinière, femme de ménage, serveuse, comptable (pas les moyens de m'en offrir un, la belle vie quoi) et ça tous les jours du mois. Fortunée avec ça? Surtout le carnet de chèque a la main pour payer l'urssaf, la taxe professionelle (a l'époque oui). la retraite et oui je vous assure comme vous ni plus ni moins la retraite etc. Alors j'y ai droit ou pas ? Et rassurez vous. je suis dans les moyennes citées, et je suis depuis toujours engagée pour l'égalité des droits et la justice sociale. Ne croyez vous pas que nous avons autre chose a faire que de se lancer des anathèmes par la tête, nous le peuple ? Amicalement

  7. durluche dit :

    Dites moi si j'ai bien compris ce que j'ai entendu sur le flash info de RFI, l'Allemagne pense remettre en cause le MES, maintenant qu'on a tous signé le TSCG pour y avoir droit. Si c'est le cas, c'est le pompon !

  8. Genialle dit :

    Regardez, c'est émouvant (je n'avais pas vu car je ne regarde pas les infos). Le titre est racoleur, mais le petit film sur le rassemblement à Paris est beau. Simple. Je pense que nous sommes tous scotchés devant cette nouvelle et nous n'arrivons pas a y croire. Le pire est arrivé, il banalise ce que nous redoutions.
    Courage à tous.

  9. Sophie dit :

    @269 Tchoo
    " La réponse du FdG est claire, et précise, pourquoi y revenir constamment ? "

    Justement, pour ceux qui ne la connaisse pas et qui cherchent aussi des réponses sur ce blog (cent fois sur le métier...)

  10. Vince_BZH dit :

    @Jeanine 306
    Excusez moi d'avoir généralisé mon propos sur les commerçants, c'était surtout de la provocation. Ce que je tentais de mettre en perspective c'est qu'il existe des abus, de toute nature, dans tous les pans de la société. Et tant que les gens seront incapables de recul par rapport à leur propre vécu il n'y aura pas de solution aux problèmes qui nous sont posés.

  11. BDPIF dit :

    @Vinze_BZH
    La logique voudrait qu'on aligne les retraites du privé sur le public. Hélas, les prochaines reforme sur la retraites ne vont évidement pas dans le sens de l'histoire, on met des pansements sur des plaies béantes qui en ce cicatriseront pas sans reprise de l'économie.
    Jeanine évoque avec emotion son cas de travailleuse independante et je m'y reconnais bien dans son expérience. Pour ma part, peintre en bâtiment à mon compte, des journées de 12 heures entre taches effectives, devis et prospection, Un salaire qui est Noel lorsqu'il arrive à presque 1000 euros certains mois. Pas ou trés peu de retraite par la suite. Pas de credit aux banques. Pas d'accession à la propriété, jamais tranquille, peu de vie de famille, donc. Il est certains que certains fonctionnaires ont cet avantage de rentrer chez eux en ayant finis leur journée de travail, d'avoir accés aux credits aux banques et de pouvoir construire, un capital pour le faire fructifier dans l'immobilier (de par mes connaissances enseignants)? Un emploi de fonctionnaire, la banque aime. Independant, ils n'aiment pas. Dur, dur, pour le privé. Donc, oui, il est certain en pleine crise economique mondiale que 75 % des francais sont pour cette reforme des retraites qui freinerait les avantages du public. Mais, la logique voudrait qu'on aligne les facilitées qu'ont les fonctionnaires, au niveau bancaire, retraites, avec celui du privé. Le sens politique de l'intéret commun est celui du bonheur collectif. Reste aux économistes du FdG de nous faire un vrai plan de combat économique qui aura le soutien de la majoritée de la population, de par sa pertinence sur les solutions proposées et de sa realité dans le contexte actuel. Fraternellement.

  12. jeannine dit :

    @Vince_BZH
    Je vous en prie, ne vous excusez pas, car je suis comme vous j'aime bien titiller moi aussi, et c'est tout simplement pour obeir a la tenue de ce blog que je ne suis pas plus provocatrice. Ce n'est pas l'envie qui me manque cependant. L'essentiel, c'est que nous soyons dans le même combat, pour plus, toujours plus de justice, sans a priori sur telle ou telle profession car parfois on se trompe lourdement. Moi comme vous. Amicalement

  13. vm dit :

    Oui, la nouvelle est effarante et je ne peux que confirmer absolument l'article de l'Huma. Je me trouve actuellement en Grèce et tout le monde ici est stupéfait et consterné. Mis en demeure par la Troïka de supprimer encore au moins 2000 fonctionnaires pour réduire les dépenses de l'Etat, à titre de réforme de structure, le premier ministre Samaras (et on voit tout à fait Hollande dans ce rôle) vient purement et simplement de fermer les trois chaînes de la télévision publique, mettant ainsi à la rue plus de 2500 personnes, techniciens, journalistes, personnel de service, présentateurs, et tout l'orchestre de musiciens qui travaillaient pour ces chaînes. Il ne reste plus que des chaînes de télé privées, C'est dire (comme le dénonce l'Huma) à quel point l'information politique et culturelle va encore en prendre un coup. Des manifestations ont déjà commencé (l'orchestre national a décidé de jouer dehors, mais Athènes est en ce moment sous un orage et des pluies torrentielles), d'autres sont annoncées. Les travailleurs des chaînes privées se disent solidaires de leurs collègues du public, mais que vont-ils pouvoir obtenir ? Voilà un échantillon de ce qui nous attend, et de ce qui attend nos retraites à tous, si nous continuons à laisser se développer la politique d'austérité. Ajoutons qu'ici aussi, bien sûr, les fachos font leurs choux gras du désarroi des gens... Ne nous laissons pas faire, tout le monde sur le pont !

  14. carlos dit :

    Quand on voit ce qui se passe en Grèce, je me demande pourquoi la population ne monte pas un gouvernement parallèle, le 1er étant complètement délégitimé.

  15. bruno dit :

    La fronde commencerait-elle à s'étendre ? Je viens de visionner l'émission "Cash investigation" sur France 2 qui portait sur l'évasion fiscale et l'optimisation. Un reportage qui a mis au jour, pour ceux qui ne le savaient pas, tout le dispositif mis à disposition de particuliers et de grandes entreprises qui leur épargnent de payer l'impôt. Mieux, un ancien informaticien de la banque HSBC, actuellement réfugié en Espagne, a rompu le silence sur tout ce système voici six ans (document informatique à l'appui). Oui six ans, vous avez bien lu. Et depuis, l'armada garde le silence ou minaude. Chapeau à Elise Lucet et ses deux collègues journalistes, qui n'ont pas hésité à bousculer protocoles, langue de bois pour contraindre les acteurs directs ou indirects de ce grand monopoly à fournir des explications (beaucoup se sont défilés). Parmi eux, des responsables politiques de haut rang qui ont été bien gênés d'être interpellés de la sorte. C'est là un talon d'Achille sur lequel nous devrons appuyer très fortement, à l'heure où ces mêmes personnalités appellent les populations européennes à se saigner. J'en profite pour leur adresser toute ma solidarité, à commencer par les grecs.

  16. tchoo dit :

    Diviser c'est régner. Désigner des boucs émissaires, des "petits profiteurs", comme les fonctionnaires et leur retraite mirobolante, ou les chomeurs qui se la coule douce pendant que d'autres bossent pour les entretenir, que croyez vous que cela va nous mener? A nous entredéchirer, pendant que les véritables profiteurs, fraudeurs et autres arnaqueurs du système se la coule douce, se font discret et invisible,bien à l'abri pour continuer leurs turpitudes. Il faut arrêter de croire que le système des retraites ne peut pas perdurer, que nous sommes condamnés à travailler (ou chomer) plus longtemps, il s'agit d'une volonté politique et de se donner les moyens de conserver un système juste et équitable, et pensez un peu à ce pôvre Guéant qui a touché pendant des années 10 000€ par mois de prime qui ne seront pas pris en compte pour calculer sa maigre retraite.

  17. rayana dit :

    @carlos314
    En Grêce la population ne monte pas un gouvernement parallèle car elle est tétanisée. Cet appauvrissement rapide et généralisé n'en fait pas une force de combat. La gauche est divisée d'innombrables courants, les fachos avancent à visage découvert. Quelle sera notre capacité à renverser la table en France si nous laissons les androïdes de Bruxelles nous réduire au même point ?

  18. Magda Corelli dit :

    @VM 313
    Je ne connais pas la qualité de l'audiovisuel public en Grèce, peut-être est-elle meilleure que chez nous et bien sûr je déplore ce qui arrive. La détresse des gens qui perdent leur travail est toujours terrible à voir mais si cela devait arriver en France je ne sortirai pas mon mouchoir pour les Pujadas et consorts ! Belle réussite la politique d'austérité.

  19. jegou dit :

    Je veux juste insister sur le message de Bruno 315, l'émission Cash Investigation doit absolument être vue, le simple fait que ce type de reportage passe à la télé est un événement, ce reportage est la démonstration que les thèses du front de gauche commencent à être partagées, il faut maintenant utiliser le reportage et faire le parallèle avec ce que le front de gauche dénonce depuis des mois.

  20. Odile dit :

    Si ce billet me permet encore d'écrire des choses humaines à propos de Clément, alors c'est que certaines personnes bien intentionnées me permettent de le faire encore. Merci. Clément est mort sous les coups des fascistes qu'il combattait. A vous, ses parents. Ses amis. Ses camarades de combat anti-fasciste et camarades étudiants, recevez mes chaleureuses condoléances.
    Ne l'oubliez jamais

  21. bastille dit :

    Je refuse de m’adonner à ce jeu de massacre (au bénéfice de qui ? C’est aisé à le deviner) entre public et privé s’agissant (entre autres) des retraites.
    Acte I des réformes. Balladur par voie de décret fait passer en pleines vacances d’été les retraites du privé (salariés, artisans et commerçants) de 37,5 annuités à 40 calculées sur les 25 meilleures années au lieu des 10. La réforme, au nom de l’égalité ou l’équité pour le public vient logiquement ensuite en 1995, sauf que le public se rebiffe (la grève dite par procuration) et c’est un échec pour le gouvernement Juppé.
    Depuis toutes les réformes concernant (entre autres) les retraites jouent sur ce déséquilibre initialement voulu. Autre remarque. Toutes ces réformes en appellent d’autres tout aussi défavorables aux salariés. Hollande s’inscrit dans cette continuité car, camarades du privé ou du public, dans cette perspective, il n’y a que des perdants chez les salariés. Le public a gardé le calcul sur la base des 6 derniers mois mais attention s’ils réussissent à passer aux 10 ans, première étape pour aller plus loin, ce sera le tour du privé avec son privilège de 2 annuités par enfant (1 pour le public) puis de la protection sociale dont la retraite complémentaire payée en bonne partie par les patrons (grosses et moyennes entreprises) de passer à la trappe.
    Halte au massacre !
    Un syndicaliste.

  22. JCM31 dit :

    Comme je vous rejoins, Bruno 315 et Jegou 320.
    Tout ce que le Front de Gauche dénonce depuis très longtemps avec les multiples interventions de Jean Luc Mélenchon, J. Généreux, etc. dans les divers médias, sur le cancer qui dévaste et met à genou toute l’Europe du sud, avec ce très bon reportage d’investigation, diffusé hier soir sur France 2. C’est un excellent travail D’Elise Lucet et son équipe France 2. Accrochez vous bien à votre siège et restez surtout calme et loin de votre balais (pour votre téléviseur), la scène qui est filmée dans un restaurant, vers la fin du reportage est carrément sidérante. Ils ne remarquent même pas bientôt, que des milliers de personnes vont les voir et surtout les entendre. Ces parlementaires et responsables politiques sont très loin de l’attitude dont le problème est traité, ce qui en plus, paraît surprenant par d’autres parlementaires en Grande Bretagne et même aux Etats Unis, où les mis en causes affichent au moment ou il faut rendre des comptes, une mine blême et livide. Le documentaire qui a suivi, « Infra Rouge » montre également comment la situation est sérieuse et grave. Dans la même lignée le reportage de "Là-Bas si j’y suis" de lundi sur « Sanofric assemblée des actionnaires» révèle à quel point le capitalisme nuit gravement à la santé, que le mal est profond et qu’il y a urgence. Je ne peux pas terminer ce commentaire, sans avoir une pensée pour Denis Robert, qui à un moment avait bien commencé à débroussailler le terrain par un excellent travail.

  23. Besson dit :

    Est démocratique un état qui ne se propose pas d'éliminer les conflits, mais d'inventer les procédures leur permettant de s'exprimer et de rester négociables. L'état de droit, est l'état de la libre discussion organisée, d'où l'importance dans cette définition de l'accent mis sur la formation d'une opinion publique libre dans son expression.
    Nous vivons dans une société du spectacle où la pensée politique et sociale est le plus souvent abaissée à un divertissement, une société de l'image qui exige l'affichage de tout, on catalogue, on code : langage, tenue vestimentaire, idées. C'est le mirage de la liberté, la politique à 24 i/s rend impossible le débat autour d'une opinion personnelle, à priori "libre" dans son expression publique. Comprendre, évaluer le bien fondé d'un tout ou partie d'une opinion devient une sorte de stéréotypie morte, monte alors la violence puisque sans la réflexion, sans recul nécessaire, ne reste que l'idéologisation des valeurs invoquées. La tâche de la politique doit être porteuse d'action sensée dans l'histoire, et cette définition exclut que l'état soit un artifice réduit à un simple arbitraire qui développe ainsi une tyrannie porteuse de répression et d'oppression. Au contraire, un état de droit pose les conditions réelles et les garanties de l'égalité de tous devant la loi, et en conséquence l'accent doit être mis sur l'éducation de tous à la liberté par la discussion. Marx voyait dans l'idéologie une déformation intellectuelle de la réalité matérielle. Arendt sur le sujet exprime que nos démocraties ne peuvent pas faire table rase du passé, feindre d'ignorer qu'elles sont héritières de la chrétienté médiévale, de la Renaissance, de la Réforme, des Lumières. Il en résulte qu'un état responsable ne peut reposer que sur des convergences fragiles et plus grand est le consensus, raisonné, entre tradition fondatrices et modernité, plus large et plus solide est sa base.
    Dépassons la violence larvée ou...

  24. Titus dit :

    Alexis Corbière représentant le PG à Saint Michel a été sifflé quand il a évoqué la 6ème République. Pourquoi ? Parce que Clément n'était pas favorable à la 6ème République, parce qu'il était libertaire. Il était donc maladroit de faire un tel discours, dont l'essentiel était pourtant de grande qualité.

  25. electeur exigeant dit :

    Premiers sondages et estimations concernant les futures élections européennes : FN 19% ; UMP 18%; PS 15% et FdG 15%.
    Je suis convaincu que le FdG peut passer en tête devant le PS !

  26. Dominique Trotoux dit :

    Je viens d'apprendre que Jean-Luc Mélenchon, le co-président de mon parti, a refusé plusieurs fois les invitations de France-Culture. Pas assez d'audience ? Pas assez écouté des travailleurs les plus exploités (C'est à voir) ? Jean-Luc Mélenchon a le droit d'être trop fatigué, comme il s'en est excusé courtoisement, mais on l'a vu les mêmes jours sur des chaînes de télé qui font plus d'audimat. Dommage car je pense que les auditeurs de France-Culture (dont je suis parfois) ont une écoute et une ouverture d'esprit aussi grande que les autres. Ou alors ne tapez pas, cher camarade-président, sur l'audimat.
    A part ça, merci au parti de ses actions et réflexions et aussi à Jean-Luc, entre autres pour son blog, ses billets et interventions.

  27. ORJOL Monique dit :

    Que ça me met du baume au coeur de lire tous ces témoignages en hommage à Clément. Je fais partie d'un réseau "social" qui s'appelle Copains d'Avant, et dont les réactions haineuses m'ont sidérée. Ce gamin a été traité de "petit con" par une facho et je vous prie de croire qu'elle ne manquait pas de soutiens ! D'autres, comme moi, les ont assez durement contrés. Mais j'ai pu m'apercevoir une fois de plus comment ces réseaux-là sont investis par les fachos en vue de distiller des paroles de haine. Même s'ils se font renvoyer dans les cordes, ils ont semé leur poison. Je pense à ses parents, très fort et douloureusement. Clément avait eu une leucémie, il s'était sorti d'un traitement long et douloureux, avec toutes les angoisses y afférents, pour mourir sous les coups de la haine... Inacceptable! Je pense aussi aux gens qui l'ont soigné, sûrement à Brest, où ma propre fille a été soignée pour la même maladie, et dont elle est décédée. Je suis bouleversée. On ne t'oubliera pas, Clément!
    Oui, écrivons à Valls pour qu'il interdise ces groupes de fachos! Mais vous avez remarqué? 8 jours après, c'est déjà passé par pertes et profits. C'est ça le changement ? J'ai honte !

  28. Romain Kroës dit :

    "Mais les Grecs ? Pourquoi continuent-ils à voter pour ceux qui les martyrisent ? Ça, c’est le paradoxe des sociétés qui s’enfoncent dans les crises." (interview de Jean-Luc Mélenchon à Die Welt)

    Très bonne question, poursuivez vous y êtes presque. Voici une réponse.

  29. Phil dit :

    Paris, Clément Méric, agressé pour qu'il se taise, s'est définitivement tu. Beurk.
    Bordeaux, 6 étudiants chinois agressés, une jeune femme gravement blessée au visage par une bouteille. Beurk.
    Villeneuve sur Lot : 56,5% d'abstentions. Racisme, violence, homophobie, lassitude. Le France des gens au pouvoir se distingue et se chronicise. Il serait temps d'arrêter et de changer, comme cela avait été promis. Evoluer en politique interne et extérieure. Et, en tous états de cause rouler pour nous. Sévèrement reprimer les passages à l'acte violents, même et surtout si les victimes sont des intellectuels de gauche ou des Chinois cultivés. Organiser la société pour que les gens s'y intéressent et s'y retrouvent. Avant qu'ils ne soient tout à fait perdus.

  30. Clara dit :

    En tant que syndicaliste, j'ai été menacée. Ce qui nous lie, ce n'est pas un affrontement de factions, mais une réalité sociale. Le capitalisme, c'est la maltraitance et la destruction. Le fascisme, c'est la haine du faible, et tous les racismes sont liés, contre les pauvres, les noirs, les femmes. Les élus FN votent libéral, contrairement à leur image anti-système. Il faut en rappeler à la démocratie.

  31. colette godest dit :

    Je remercie Jean-Luc Mélenchon pour avoir évoqué à Rennes le marasme des Candia, et de toute l'agro alimentaire. Jusqu'à maintenant on disait, on ne pourra pas délocaliser l'agro-alimentaire. C'est chose faite, la France importe près de la moitié de ses poulets et de ses cochons, alors qu'il y a quelques années, la Bretagne produisait plus de la moitié des besoins nationaux. En plus une amie du Front de Gauche, technicienne aux services vétérinaires du Zoopole de Ploufragan me disait qu'on avait sérieusement réduit les effectifs et donc les contrôles des animaux importés qui sont tous des animaux à bas coûts surtout consommés dans la restauration collective. Est-ce ainsi que l'on va résoudre le problème des nitrates et des algues vertes ? En allant produire n'importe comment ailleurs ?
    Fin des années 1990, on apprenait aux futurs ingénieurs textiles à innover pour rendre les entreprises textiles aux normes ISO. Mais les pays émergents n'étaient pas soumis aux accords de Kyoto, alors on est allé produire en Inde, au Sri Lanka et au Bangladesh. Résultat, à partir de 2001 nos usines ont fermé, les ouvriers au chômage, mon fils à cause d'une formation d'ingénieur trop pointue, a pris un emploi sans qualification de facteur (comptez tous les diplômés parmi les facteurs!) et l'on tue trois fois les gens mis au chômage et la pollution qui tue, l'environnement, la mauvaise qualité des produits consommés, les teintures textiles nocives qui provoquent des allergies graves, et les travailleurs des pays importateurs soumis à tous ces produits toxiques (nitrates, acides) pour à peine de quoi subsister.
    Quand on a fermé les industries textiles, je n'ai rien dit, je ne travaillais pas dans le textile
    quand on a fermé les usines, je n'ai rien dit je n'étais pas un (e) ouvrier(e), je travaillais dans un bureau
    Quand on a fermé les poulaillers et les porcheries, je n'ai rien dit, je n'ai rien dit je ne travaillais pas dans l'agro-alimentaire...


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