19déc 10

Sakharov, Quatremer, Grandes Gueules, Dély, communistes inquiets, droit de pétition, coup dur contre l'Europe

Strasbourg et La Havane

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D ans cette note il est question de ma sortie de la salle tandis que le parlement européen se livrait à une nouvelle orgie de bonne conscience enrobée au miel de droits de l’homme. Je dis un mot d’une série de moments de haine contre moi finalement assez interloquants. Puis du film « le président » sur Frèche. Ensuite je réponds aux inquiétudes que soulève une tribune parue dans « l’Humanité » sous la plume d’un collectif de communistes. Enfin je vous apprends comment le traité de Lisbonne vous octroie une soi disant « nouvelle liberté » de pétition au moment où il vient de vous retirer la liberté de vote du budget dans votre parlement. Manants, à vos plumiers !
Puis je vous dis un mot, à propos du dernier accord des chefs d’Etat et de gouvernement européens. Ceux qui aiment l’Europe, sortez les mouchoirs.

J’allais me coucher et j’ai jeté un dernier œil sur la page de garde de mon ordinateur portable qui est une composition de unes de journaux. Toc : « Mélenchon aime la dictature cubaine et ne le cache pas ». Il est déjà minuit. J’éclate de rire. La une de « Libération.fr » sur Google. Mazette ! Clic ! Clic ! Bien vite il m’apparaît que c’est un vrai cadeau de noël ! En effet c’est « mossieur » Quatremer en personne qui écrit. Personne n’est plus détesté du monde des électeurs du « non » au traité constitutionnel que ce Quatremer. Il avait été un propagandiste du « oui » grossier et méprisant. Il l’est resté ensuite avec une morgue et un mépris pour les autres qui l’ont signalé de longue main au dégoût des gens qui achètent un journal pour s’informer plutôt que pour se faire catéchiser. Il est vrai que le nombre de ceux-là s’est élargi lorsque ce donneur de leçons tous azimuts se permit de faire la morale sur ses mœurs sexuelles à Dominique Strauss-Kahn avant son départ au FMI. Que s’est-il passé ? La haine a donc suffi à monsieur Quatremer pour le tirer de son interminable sieste dans les bureaux de l’union européenne ? Monsieur Quatremer avec son titre à deux balles ferait-il donc enfin quelque chose pour justifier sa paye ? Il écrit. Sur la base d’une information qu’il n’a pas recueilli lui-même cela va de soi. Il commente, après avoir prétendu m’avoir appelé au téléphone pour connaître mon point de vue. Farceur ce Quatremer ! Et menteur. Je n’ai aucune trace de son appel dans mon téléphone. Que n’a-t-il fait comme sa collègue de l’AFP qui s’est donnée le mal de me chercher dans le Parlement ? Elle m’a trouvé sans peine à une réunion publique sur l’eau ? Tiens ! En plus Quatremer aurait pu écrire quelque chose sur cette réunion qui voyaient Eva Joly, José Bové, Jean-Luc Benhamias et moi, côte à côte, pour parler devant une assemblée convoquée par l’euro députée Michelle Rivasi, en présence de Danielle Mitterrand et Bandana Shyva. On avait fait des photos de groupe avant et le thème tombait avec le dépôt d’un projet de résolution sur la question de l’accès de tous à l’eau potable. Bon d’accord il aurait fallu bosser. Mieux vaut se la couler douce et  se contenter d’écrire mon nom en gros avec une énormité et trois lignes pour avoir de la reprise. Sacré Quatremer ! Quelle couleuvre ! Et maintenant voici mes arguments. Ce fainéant aurait pu les avoir en sortant de son bureau, en supposant qu’il ait été à Strasbourg ce jour là, en se trainant jusqu'à l’ascenseur, en faisant trente mètres ensuite jusqu’à la salle en libre accès où je me trouvais. Ça aurait fait plus sérieux que de se donner des verges pour se faire battre.  Sacré Quatremer, quel boute en train !

Je n’ai pas voulu être associé si peu que ce soit à la cérémonie d’attribution du prix Sakharov. Pour la troisième fois en sept ans, il s’agissait de « rendre hommage » Bla Bla Bla à un opposant cubain anti castriste. Ces attributions obsessionnelles, à répétition, à des anti castristes sont le fait d’un comité composé des seuls présidents de groupe. Le but est de pure propagande. Le parlement ne vote jamais donc sur les lauréats. Nous sommes seulement invités pour applaudir et entendre des nobles paroles. Cette fois-ci nous savions que nous allions être régalés de couplets contre le « communisme sauvage » et diverses prières au Christ « premier dissident ». Ce fut bien le cas. Et ce parlement en rang serré applaudissait. Pas moi. Je suis sorti de la salle comme tous mes collègues du Front de Gauche français. Comme plusieurs socialistes français également. Je persiste et signe. Ni cette fois ci ni aucune autre je ne me laisserai prendre au prétexte de la défense des droits de l’homme pour cautionner une pure opération de propagande de nos adversaires de droite et sociaux démocrates latinos qui n’en sont qu’une variété comportant un nombre considérable de corrompus et d’assassins. Ce genre de gesticulations est exclusivement destiné à leur donner la belle posture de défenseurs intraitables de ces droits de l’homme dont ils sont en vérité de constants adversaires sur le terrain. Le choix du parlement européen ne sert qu’à donner des prétextes et de la légitimité supplémentaire à leur sale propagande en Amérique latine. Que cela vienne de ce parlement prétentieux, et si cruel en matière d’échanges internationaux notamment avec l’Amérique du sud, aggrave le cas. Le Parlement européen devrait plutôt avoir honte et demander pardon à la déclaration universelle des droits de l’homme. Car il n’a même pas eu une minute pour voter une condamnation du coup d’état au Honduras ! Depuis, plus de deux cent personnes ont été persécutées, assassinées ou torturées dont sept journalistes. Ce n’étaient pas des défenseurs de la liberté en chambre type Quatremer ceux-là ! Ce parlement n’a pas eu une seconde pour afficher la moindre solidarité avec le président de l’Equateur après que la police de son pays lui a tiré dessus et l’a séquestré. Ce parlement n’a pas manqué une occasion de manifester son insupportable « deux poids, deux mesures ». Toujours du côté des USA et des thèmes de propagande de leurs officines ! Ainsi encore au cours de cette même session, nous avons déposé des amendements au rapport sur la politique de droits de l’homme de l’union européenne. L’un d’entre eux demandait que les Etats-Unis respectent les délibérations de l’ONU exigeant à l’unanimité moins trois voix que cesse le blocus de Cuba. Ces mêmes bonnes âmes l’ont rejeté ! Nous demandions que les cinq cubains de Miami détenus de façon absolument inadmissible depuis dix ans par les USA, soient jugés honnêtement et que leurs familles disposent normalement d’un droit de visite. Ils ont voté contre. Ces cinq là, monsieur Quatremer, trahissant ses sources d’inspiration, les nomme « les cinq espions de Miami ». Coucou la CIA ! Bonjour la Contra ! Tout est dit.

Je signale que la conférence des présidents aurait pu avoir d’autres choix. Par exemple celui que lui proposaient plusieurs députés de tous les groupes de gauche, Verts, sociaux démocrates et GUE. Ils demandaient le prix Sakharov  pour l’ONG des soldats israéliens « breaking the silence » qui lutte courageusement pour dénoncer et faire cesser les crimes de guerre de l’armée israélienne dans le conflit avec les palestiniens. Il me semble que cela avait du sens l’année de l’arraisonnement sanglant de la flottille devant Gaza. Et davantage encore avant le départ de la prochaine flottille de la paix pour Gaza. Rappelons que cette ville est assiégée contre toutes les résolutions de l’ONU et de toutes les instances civilisées de « la communauté internationale ragnagna » ! Cela aurait pu être une contribution efficace à l’exigence de paix au Moyen-Orient. Et une protection pour ceux qui luttent pour cette paix jusque dans leur propre armée. Mais la CIA aurait couiné. Il y avait aussi une candidate africaine. Bref, il y avait mieux à faire. Je suis fier d’être sorti de cette mascarade. Les gesticulations et agressions verbales incroyables que cela me vaut depuis sont la meilleure des propagandes contre ce genre de récompense bidon dans les rangs des militants qui ne réalisaient pas jusqu’à ce point de quoi il s’agissait. Une fois de plus mes amis pensez-y ! Il faut toujours tenir bon et ne céder jamais à la meute. 

Une forme étrange de haine m’entoure dans certains milieux. La rapidité d’un Quatremer à écrire ces lignes stupides contre moi n’est rien à côté de la déferlante que j’ai dû subir, sans crier gare, de la part du plateau des « Grandes gueules » sur le même thème. Je dis sans crier gare car la station RMC avait beaucoup insisté pour que j’accepte une intervention par téléphone à l’annonce du "prix". J’étais réservé pour deux raisons. La première est que toutes les interventions par téléphone que j’ai faites dans le passé sur cette émission ont toutes été du même acabit. Le plateau est fin chaud d’entre soi et l’intervenant extérieur y est réduit au rôle de faire valoir. La seconde est que ce type de « prix » ne m’inspire que méfiance tant je connais le goût sadique de ces sortes de personnes pour ridiculiser et humilier les responsables politiques dans le registre prétendument neutre du divertissement. Qui a vu comment Bayrou s’est fait traiter sur le plateau du Grand Journal a une idée de ce que l’on peut devoir subir à l’impromptu. Les puristes diront que nous n'avons qu’à ne pas y aller. Mais dans ce cas c’est se condamner au silence total. Il faut donc aller porter la bonne parole dans la jungle parmi les tigres et les hyènes. Donc cet épisode fut spécialement stupéfiant pour moi, raison sans doute pour laquelle je m’emportais moins que si je m’étais préparé à descendre dans la fosse aux lions. Bien sûr, le procédé est totalement déloyal et personne n’appelle ensuite pour s’excuser ou quoi que ce soit qui rappelle que nous sommes des gens civilisés capables de courtoisie. Ils m’ont insulté tant qu’ils pouvaient. Un point c’est tout.  Voila en quoi a consisté "la remise du prix des grandes gueules" de RMC. Le vocabulaire de guerre froide et les amalgames font peur par leur incroyable force de certitude butée et aveuglée. Tant pis.

Le pompon de cette séquence de haine aura cependant été atteint par le sieur Renaud Dély sur France Inter le matin, invité par Audrey Pulvar à moins que ce soit l’inverse. Elle gloussa beaucoup en accomplissant sa noble tâche d’information qui consistait ce matin là à laisser le monsieur m’insulter sans que je puisse répondre de quelque façon que ce soit. C’est le service public ça ? Arrivé dans les fourgons des purges de France inter comme masque « de gôche », Renaud Dély est actuellement le candidat à la succession de Joffrin à Libération dans le mercato qui se joue en ce moment en coulisse entre "Libération" et "le Nouvel Observateur". Ça promet ! Le journal est mort, si c’est ça. Ce type, dans un ouvrage de conseils prétentieux, et naturellement totalement éthique et indépendant comme il se doit pour un grand journaliste de cet acabit, recommandait à la gauche de s’ancrer dans le libéralisme pour survivre. Mais oui ! Auparavant il avait été un bon Chevènementiste. Et ainsi de suite. Tout le monde comprend de quoi il s’agit. Je ne suis pas étonné qu’il me haïsse. C’est normal. Mais où en sommes-nous rendus pour que ces gens s’approprient l’antenne pour régler leurs comptes de cette façon ? Où est mon droit de réponse ? Pourquoi n’ai je droit à rien ? Et qui est-il pour avoir le droit à tout ?

Une autre question est le niveau de populisme d’extrême droite que contiennent ses assertions anti-parlementaires. Lisez ce qu’il dit de mon élection au Sénat. Puis ce qu’il dit de mon élection comme député du grand sud ouest. Et comme il est assez bien renseigné pour savoir que j’ai été deux fois conseiller général, j’en déduis qu’aucun mode de scrutin ne lui semble légitime. Que j’aie été élu sur une liste dans un scrutin proportionnel ne lui parait pas être une vraie élection, quand bien même étais-je tête de liste dans une circonscription qui ne donnait pas d’élu auparavant à la liste communiste ! Et quand bien même ai-je recueilli autant de voix qu’il en faut pour élire cinq députés nationaux, cela n’ébranle pas les certitudes de monsieur Renaud Dély contre mon droit à me réclamer contre lui et les aboyeurs de sa sorte de la légitimité du suffrage universel. Mais lui il est quoi pour avoir le droit de parler sans qu’on puisse lui répliquer ? Même Sarkozy est obligé de supporter une réplique garantie par le CSA.

Dély, lui, peut baver tant qu’il veut. La Pulvar tient la serviette en gloussant.  La phrase finale affirmant que j’irai même pour un strapontin dans un gouvernement socialiste est amusante de mille manières. Comme elle est révélatrice de l’éthique de vie du monsieur qui a tant voyagé d’une rédaction à l’autre! Sur le seul critère des exigences de sa conscience; "bien entendu" dira son portefeuille ! Dommage que cette trouvaille soit recopiée mot pour mot d’un argumentaire socialiste. Car je les reçois tous, bien sûr, ceux là et les autres. Je passe sur ce qu’il dit de Mitterrand. Certains comptes n’en finissent pas de se régler. Mais je suis heureux d’apprendre que le fait de nationaliser toutes les banques et le tiers de l’industrie française et de refuser de signer les ordonnances de privatisation ait « rempli de joie le CAC 40 ». Cela devrait réjouir aussi leur ami môssieur Renaud Dély, non ? Ou bien est-il juste un larbin « en peau de lapin ». Je dis en peau de lapin parce qu’il dit de moi que je serai « comme disent les gauchistes, un révolutionnaire en peau de lapin ». Mais non monsieur Dély, ce ne sont pas les gauchistes qui disent ça ! C’est François Mitterrand qui l’a dit à propos de votre ancien courant au PS, le CERES. Il ajoutait aussi que vous étiez de vrais petits bourgeois !

En réalité je sais ce que ces gens me reprochent. Ils pensent que j’ai trahi leur classe. Venu d’en bas, comme on dit, j’aurais dû profiter et me taire. Prendre mes indemnités, gérer mon patrimoine de parvenu et aider à la maintenance du système. Pas de pot ! J’ai ouvert les yeux ! Je suis libre. Mes concitoyens m’ont élu sur mes idées et je ne vous dois rien, les belles gens ! Et je vais fiche votre cirque par terre et vous faire les poches !  

Georges Frèche est décédé. Un film paraît dont il est le héros. Mais ce n’est pas Frèche, ce film. Ce n’est pas son fantôme. C’est une construction narrative. Pour me faire comprendre je dirai qu’il était possible de faire deux ou trois films différents sur cet homme. Le proverbe africain dit « il y a bien des personnes dans une personne. » Je le crois. Je le sais d’expérience, comme chacun de vous le sait aussi, à son propre sujet. Il aurait pu donc y avoir autant de films différents que de Georges Frèche… Aucun d’entre nous ne peut dire qui il était. Ses proches qui le pleurent en avaient une présence chère. Mais nous ne sommes pas ses proches. Nous sommes ceux qui ont subi sa poigne. Je l’ai combattu et je ne suis pas le seul à gauche. Mes amis les plus proches l’ont défié devant les urnes. A la loyale, mais avec l’objectif clair et net de l’envoyer au tapis politiquement. Nous n’avons pas changé d’avis à son sujet. Ce film est une continuation du fréchisme par d’autres moyens. Il suinte un venin de cynisme assez écœurant. Prétendument mis à distance, l’auteur colle aux aspects les plus décadents du fréchisme. Dès lors, ce film nuira  à l’engagement politique davantage que des centaines de discours sur ce thème. Filmé sans recul, multipliant les gros plans qui forcent l’empathie reptilienne du spectateur, Georges Frèche est la vedette évidemment consentante d’un conte filmé en forme de remugle. Frèche ce n’est pas « le président ». Frèche, paix à ses cendres, c’est un voyou politique sans foi ni loi, une brute vulgaire qui ridiculise l’idéal et l’étiquette socialiste, un machiste bovin, un tyranneau féodal clownesque. Sa dernière campagne, la plus insupportable, est mise en scène comme dans un reportage exotique qui montrerait la vie des iguanes aux Galápagos. Sauf qu’il s’agit d’une région, de citoyens, de politique et même de socialisme.

Derrière la boursouflure fellinienne du féodal finissant il y a un espace public saccagé par le clientélisme et les coups tordus. Derrière le soi disant socialiste des centaines de gens honnêtes, dégoûtés de l’action politique, des milliers de fausses cartes, des votes truqués. La dernière profession de foi de Georges Frèche est un concentré de mépris pour la dignité du suffrage universel. Sur fond marron caca, huit mots creux d’un côté de la feuille et son portrait de l’autre. Une honte ! D’ailleurs le film se garde bien de présenter une seule des idées du programme fréchiste. En ce sens ce film est bien dans la veine sensationnaliste qui a déjà vulcanisé le sens de la politique. La stratégie minable des dirigeants socialistes nationaux, face à lui, l’a aidé au-delà de tout ce qu’il pouvait espérer. Et dans cette dernière campagne peut s’en fallut que toute la gauche soit réduite à « l’hubris » fréchiste. Une transe délirante affrontant la pantalonnade des laissés pour compte du PS maintenu ! Le seul « président » qui était digne de cette élection c’est René Revol, maire de Grabels, le premier de la liste du Front de Gauche et du NPA. N’empêche : caresser un homme tel que Georges Frèche du bout d’une caméra frivole, c’est l’équivalent moderne, c'est-à-dire glauque et voyeuriste, des « dieux du stade » de Leni Riefenstahl. Vous savez ? C’est la cinéaste capable de passer des ostentations nazies aux jeux olympiques de 1936 dans sa jeunesse aux luttes des Dogons au soir de sa vie, qu’elle filma avec la même obscène indifférence idéologique et la même fascination esthétique. 

Dans une tribune publiée le 13 décembre par l'Humanité, sous le titre "Pour un rassemblement sans effacement du PCF", un certain nombre de responsables et militants communistes, craignent que les propositions communistes soient effacées par mon éventuelle candidature à l’élection présidentielle au titre du Front de Gauche. Bien sûr je n’ai pas l’intention de me mêler si peu que ce soit du débat des communistes à propos des candidatures aux prochaines élections. Je ne serais pas intervenu à propos de cette tribune si elle  n’avait affirmé : "les idées que Jean-Luc Mélenchon exprime sont souvent, sur des sujets essentiels, éloignées des élaborations novatrices portées par les communistes". Je sais que cette crainte n’est pas fondée. Je veux donc rassurer ceux qui seraient sincèrement inquiets. Si des divergences existent, et rien n’est plus facile que d’en produire, mieux vaudrait qu’elles portent sur des faits plutôt que sur des impressions au demeurant si mal fondées. En effet cette tribune liste ces "apports du PCF" dont je serais éloigné, au point que je ferais risquer "une réduction de l’ambition et de la cohérence des propositions transformatrices". Ces craintes ne s’appuient malheureusement sur aucune référence concrète à mes propositions ou à celles du PG. Non par oubli mais parce que cela est impossible. Mais je veux montrer que la situation est à l’opposé. On peut le vérifier en se référant concrètement aux « contributions programmatiques du PG au programme partagé du Front de Gauche ». Là, on verra  que sur chacun des points évoqués par cette tribune, les propositions du PG convergent largement avec celles des communistes. Parfois il me semble même qu’elles explorent davantage en matière de rupture avec l'ordre établi. Pour permettre à chacun de s’en faire une idée précise, je choisis de faire une revue de détail des questions soulevées. Je pense que cela réjouira aussi ceux de mes lecteurs qui ont la flemme d’aller sur le site du Parti et me reprochent de ne pas évoquer dans ce blog mes « propositions » quand bien même ai-je répété cent fois que ce n’est pas le lieu pour le faire ! 

D’abord les retraites. Je pourrais me contenter de dire que nos deux partis ont déposé ensemble le même texte de proposition de loi à l’Assemblée et au Sénat, ce qui nous engage assez les uns et les autres. Mais je me propose de tout examiner avec méthode. Voici les propositions communistes d'après la tribune dans « l’Humanité »: "des exigences articulant un objectif social (les 60 ans à taux plein), de nouveaux moyens financiers, des pouvoirs pour les travailleurs à une visée nouvelle de civilisation: l’utilisation de l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé pour des activités sociales libres des retraités". Et voici les propositions du PG. Elles sont totalement convergentes. Je recopie un extrait des Fiches – programmes n°72 et 86 des « Contributions du PG pour le Programme partagé ».

"Maintien du droit au départ à 60 ans à taux plein et le rendre effectif dans les régimes complémentaires, où l’âge de départ reste fixé à 65 ans. Arrêter l’augmentation de la durée de cotisation et revenir vers une durée permettant un départ effectif à 60 ans sans pénalisation". Mais le PG affirme aussi que "la retraite est un acquis de civilisation parce qu’elle permet de ne pas passer toute sa vie dans la soumission au travail salarié. C’est pourquoi la retraite ne doit pas être réservé aux personnes « usées, cassées ». Il faut pouvoir partir tant qu’on est en bonne santé, pour vivre pleinement ce temps de la vie libéré des contraintes du travail salarié." Ce n’est pas tout. Le PG pointe aussi de nombreuses pistes de "nouveaux moyens financiers" :

- soumettre à cotisations sociales tous les compléments de rémunération (intéressement, primes, épargne salariale etc.)
- aligner la taxation des revenus du capital (18 % aujourd'hui) sur celle des revenus du travail (42 %, ce qui dégagerait 100 milliards d'euros, soit 5 fois le déficit 2009 de la sécu)
- réduire les exonérations de cotisations sociales
- supprimer les niches fiscales des revenus de l'épargne (prélèvement libératoire, niches pour l'assurance vie)

Le PG va encore plus loin dans ses propositions en termes d'exigences sociales pour les retraites :

-  Assurer un taux de remplacement moyen d’au moins 75%.
-  Revenir au calcul des pensions sur les 10 meilleures années au lieu des 25 meilleures années dans le privé
-  Indexation des retraites sur les salaires
-  Permettre à ceux qui ont des carrières longues de partir à taux plein, même avant 60 ans, dès leur carrière complète
-  Prendre en compte la pénibilité. Les confédérations syndicales de salariés et d’employeurs se sont mis d’accord sur les critères de la pénibilité (travail de nuit, travail posté, port de charges lourdes, produits toxiques etc…). Ceux-ci doivent permettre de délimiter branche par branche les emplois donnant le droit à des départs anticipés en retraite, sur la base d’un financement par les entreprises responsables de ces conditions de travail dégradées.
-  Pas de retraite inférieure au SMIC. Cela implique la hausse du minimum contributif et son indexation sur le SMIC pour éviter le décrochage continuel qui existe actuellement
-  Valider les périodes de chômage en référence au salaire antérieur
-  Valider les périodes de stage et toutes celles d’apprentissage, aller vers la prise en compte des années d’études et de formation tant universitaire/supérieure que professionnelle (continue et initiale).
-  Verser les pensions de réversion pour les couples pacsés à égalité avec les couples mariés. »
 

La BCE et l’Europe, c'est l'autre sujet mis en avant par la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF" parue dans l’Humanité. Je pourrais là encore dire que nous avons présenté ensemble le même programme aux élections européennes et adopté la même plateforme politique au congrès du Parti de la gauche européenne où nous avons présenté et élu ensemble le même président, Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste. Mais là encore je crois utile d’examiner le détail. Selon les auteurs de la tribune "les communistes proposent une réorientation de la Banque centrale européenne (BCE) pour développer les services publics, sécuriser l’emploi et la formation" "Jean-Luc Mélenchon propose de «sortir du traité de Lisbonne» sans prendre en compte la nécessité impérieuse d’un changement fondamental de la BCE" Je ne sais pas comment une telle impression a pu être ressentie. Mes textes contre la banque centrale actuelle sont légion dès avant sa création. J’ai d’ailleurs voté contre son mandat, au Sénat et j’ai été sanctionné pour cela au PS. Peut-être est-ce mieux que je me contente de produire ici les propositions du PG sur la BCE. Pour cela voici un extrait de la Fiche – programme n°142 des « Contributions du PG pour le Programme partagé » :

"Une Banque centrale doit être au service de l’intérêt général du ou des peuples de l’entité à laquelle elle appartient et pas au service d’une idéologie aveugle et des intérêts des marchés financiers."

-  La France demandera que la BCE soit assujettie aux institutions politiques de l’UE. [...]
-  Redéfinition des objectifs de la politique monétaire. La politique monétaire, comme l’ensemble des politiques de l’Union, doit apporter sa contribution à la promotion du progrès humain. Elle a plus précisément pour vocation d’assurer le plein emploi, le financement des activités économiques soutenables, la stabilité des prix et l’équilibre des comptes extérieurs de l’Union monétaire.
-  La BCE doit pouvoir accorder des avances directes, au taux de base, aux États membres. Elle devrait refinancer les titres de la dette publique sur le marché monétaire à des conditions au moins aussi favorables que celles retenues pour le refinancement des dettes privées de même échéance.
-  L’ensemble des États membres de l’Union européenne, pas seulement ceux de la zone euro, pourraient contracter auprès d’elle des emprunts pour réaliser des objectifs industriels, environnementaux et sociaux décidés en commun. » 

Le crédit et le pôle financier public me valent aussi un reproche. Les auteurs de la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF" écrivent: "De même, ils [les communistes] mènent la bataille, en France et dans ses régions, pour un nouveau crédit sélectif, avec un pôle bancaire et financier public et des fonds publics régionaux." "Jean-Luc Mélenchon, lui, se fonde essentiellement sur l’impôt, et non sur le crédit, pour le progrès social" Il est exact que l’économie de crédit qui a fonctionné à plein régime aux USA, en Irlande et en Espagne selon le modèle néo libéral pour compenser la paralysie des salaires n’a pas notre faveur du tout. Mais c’est sans doute aussi l’avis des camarades qui s’interrogent à mon sujet. Je vais en rester à la question posée, telle quelle, et faire connaître les propositions du Parti de Gauche sur la finance et le crédit. J’utilise pour cela des  extraits des Fiches – programmes n°7, 8 et 9 des « Contributions du PG pour le Programme partagé ». Le PG propose en effet de nombreuses mesures radicales pour lutter contre la spéculation financière et réorienter le système financier (fiche-programme n°7 Freiner la spéculation financière) : "interdiction des CDS et produits dérivés qui spéculent contre les Etats, interdiction des ventes à découvert, limitation stricte de la titrisation, agrément public obligatoire des produits financiers, suppression de la cotation en continu, déclaration et taxation sélective des sorties de capitaux"
Sur le plan bancaire et du crédit, le PG fait des propositions novatrices et ambitieuses pour le financement de l'économie et des particuliers, qui vont dans le même sens que les propositions communistes évoquées (fiche-programme n°8 Contrôler l'activité bancaire) :

- séparation des banques de dépôt, des banques d'affaires et d'investissement;
- constitution d'un secteur public bancaire, avec notamment un pôle dédié au financement des biens publics;
- nouvelles procédures d'intérêt général en cas de défaillances bancaires (nationalisation sans indemnisation, faillite organisée et sécurisée);
- plafonnement public des tarifs bancaires et encadrement public du crédit bancaire (interdiction des crédits rechargeables et des hypothèques en garantie des crédits à la consommation);
- politique sélective du crédit visant à faciliter les activités d'intérêt public (logement, énergie renouvelable, reconversion vers agriculture durable, associations, coopératives)"

Enfin, plus largement, parce que la politique du crédit dépend aussi de la politique monétaire, le PG propose de "Rétablir la souveraineté populaire sur la monnaie et les finances publiques" (fiche-programme n°9) :

- création d'un plancher minimal de détention d'obligations publiques nationales à l'actif des établissements financiers;
- saisie du capital des institutions financières qui portent atteinte à la sécurité du système financier ou agissent contre l'Etat;
- réserver la commercialisation des obligations publiques auprès des résidents de l'Union européenne;
- possibilité de souscription directe de la BCE et des banques centrales nationales aux émissions de dette publique au taux de base de la BCE.

La question des nouveaux pouvoirs des travailleurs dans les entreprises est également soulevée dans la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF". Je lis: "des propositions de pouvoirs nouveaux des travailleurs et des citoyens dans les entreprises, les services publics, les localités » Voici quelles sont les propositions du PG pour faire reculer la dictature des actionnaires et donner de nouveaux pouvoirs aux travailleurs en développant la propriété sociale des moyens de production.

-  Le droit des entreprises sera profondément réformé pour que toutes les parties prenantes à la création de richesse (actionnaires, salariés, collectivités publiques …) aient un égal droit d’intervention dans leur gestion.
-   Les institutions représentatives des salariés seront renforcées et leurs droits étendus : mise en place immédiate d'un droit de veto suspensif des élus des salariés au sein du Comité d'Entreprise en cas de licenciements et de délocalisation.
- Incitation et aides juridiques et financières aux salariés qui reprennent ou créent leurs entreprises sous forme coopérative; création d'un organisme d'aide aux salariés pour la gestion de leur entreprise
- privilégier les coopérations des organismes publics avec les structures de l'économie sociale et solidaire (transport, énergie, formation, travail social, logement); priorité aux coopératives dans la commande publique.

Ce sont là des extraits des Fiches – programmes n°48, 49 et 50 des « Contributions du PG pour le Programme partagé ».

Enfin est abordée la question de la Réforme du système monétaire mondial. Les auteurs de la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF" écrivent : "Quel gâchis de nos apports si le Front de gauche ne porte pas dans la campagne de l’élection présidentielle l’idée d’une monnaie commune mondiale, née dans les rangs du PCF, à l’opposé de la domination du dollar !" En effet ce serait du gâchis. Mais le risque n’y est pas. En tous cas venant de moi. Avec le PG, et comme en témoignent des dizaines de notes sur ce blog, nous sommes très loin d’être indifférents aux enjeux monétaires mondiaux. Ma critique systématique et radicale de  la domination du dollar dans les médias est constante. Voir les deux séances sur « Arrêt sur images » avec Touati ou Attali. Pour mon blog je vous invite à faire un saut sur ma note du 5 novembre, largement consacrée au sujet. Je suis un peu amer de constater que les auteurs ne tiennent pas compte du fait que notre parti est le seul à avoir dénoncé publiquement le projet de « Grand marché Transatlantique » en éditant notamment l’unique brochure disponible en France sur ce thème. Et moi-même je suis aussi intervenu en séance plénière du Parlement européen pour interpeller la Commission Barroso sur ce projet. J’ai également porté sans ambigüité la proposition d'une "monnaie commune mondiale" avancée par la Chine, la Russie et le Brésil depuis deux ans dans mon intervention au Parlement européen le 21 octobre 2009. J’y déclarais : "Pourquoi n’avoir pas examiné sérieusement la proposition de la Chine d’une monnaie commune mondiale au profit de la stabilité de l’économie planétaire ?" Enfin je renvoie notamment à la fiche programme n°165 où le PG défend une nouvelle architecture commerciale, financière et monétaire mondiale, en sortant du FMI, de l'OMC et de la domination du dollar.

Dans ces conditions je crois avoir montré que sur aucun des sujets cités dans la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF", les propositions communistes ne sont donc "éloignées" des options que le Parti de gauche et moi-même avons avancées et défendues publiquement. Conformément à son ambition de radicalité concrète, le PG avance des propositions ambitieuses, qui sur de nombreux points sont au-delà des pistes envisagées par cette tribune elle-même. Dire que le PG va "réduire l'ambition des propositions" ne correspond pas à la situation. Je pense qu’au contraire le débat du programme partagé va permettre un approfondissement de notre cohérence commune. Cette cohérence est un atout de notre future candidature commune. Je trouverai dommage de laisser penser qu’il en serait autrement car nous ne sommes nullement menacés de cacophonie comme le sont le PS ou bien Europe Ecologie-Les Verts. Et cela fait de notre Front de gauche un pole de stabilité à gauche. N’affaiblissons pas ce point d’appui commun.  

Parmi les rapports de la dernière session du parlement européen figurait celui présenté en commun par messieurs Lamassoure (PPE, droite) et Gurna (Socialiste, PSE). Ce touchant duo s’est mis en charge de donner un contenu concret et un mode d’emploi à la fabuleuse nouvelle soi disant « avancée démocratique » que serait le droit de pétition contenu dans le traité de Lisbonne. On se souvient peut-être que cette nouveauté figurait avant déjà dans les traités précédents. Il suffisait alors de deux personnes pour lancer une pétition européenne. Le grand progrès est qu’il en faut désormais un million pour être recevable. Pour autant la démarche n’offre rien de plus qu’auparavant. Mais une magnifique usine à gaz est instituée. Je la décris parce que je m’attends à un nouveau concert d’auto célébrations sur la démocratie européenne. Nous en avons eu un avant goût sur place avec toutes sortes de phrases ronflantes sur le « grand pas » franchi vers la démocratie des citoyens et bla bla bla.  

En fait, de quoi s'agit-il ? L'initiative citoyenne c’est le nom du droit de pétition d’autrefois. La proposition de la droite et des sociaux démocrates se base sur l'article 11.4 du Traité sur l'UE et l'article 24 du Traité sur le Fonctionnement de l'UE contenus dans le Traité de Lisbonne. Bonjour la clarté. Bon. L’article 24 énonce le droit et dit qui va le mettre en œuvre. "Le Parlement européen et le Conseil, statuant par voie de règlements conformément à la procédure législative ordinaire, arrêtent les dispositions relatives aux procédures et conditions requises pour la présentation d'une initiative citoyenne au sens de l'article 11 du traité sur l'Union européenne, y compris le nombre minimum d'États membres dont les citoyens qui la présentent doivent provenir". De son côté l’article 11. 4. Dit quelle est la finalité de ce droit d’initiative si merveilleux. "Des citoyens de l'Union, au nombre d'un million au moins, ressortissants d'un nombre significatif d'États membres, peuvent prendre l'initiative d'inviter la Commission européenne, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire aux fins de l'application des traités." Je ne souligne pas les mots. Je fais le pari que mes lecteurs perçoivent tout de suite l’enfumage que dégagent des phrases de ce type. Les trouvailles pour la mise en œuvre concrète sont à la hauteur de la plaisanterie initiale. Voyons de près. 

Que propose la Commission Barroso à propos de ce droit de pétition ? Elle commence par indiquer que « l'instrument » doit rester facile à utiliser. Heureusement qu'elle le dit ! Au vu des innombrables formalités qu'elle propose de remplir on peut largement en douter ! Vous voulez proposer une initiative citoyenne ? Le casse-tête commence. Vous devez être un citoyen européen  en âge de voter ou une personne morale établie dans l'UE. Facile. Vous devez commencer par enregistrer votre proposition d'initiative auprès de la Commission en fournissant tous les objectifs, et en indiquant les sources de financements et de soutien envisagés. Tous vos signataires devront être des citoyens européens  en âge de voter. Si vous recueillez 300 000 signataires provenant d'au moins trois Etats membres vous pouvez demander à la Commission qu'elle vous dise si elle estime votre initiative recevable ou pas. La Commission a deux mois pour vous répondre. Si l'initiative est "contraire aux valeurs de l'UE" elle sera rejetée. Pareil si elle ne rentre pas dans le cadre des traités et des compétences de la Commission. Inutile donc de faire une pétition contre le traité de Lisbonne, la concurrence libre et non faussée ou l’une quelconque des merveilles de « l’Europe qui protège ».

Vous avez passé cette étape? Il va falloir maintenant obtenir 1 million de signataires. Pas n’importe lesquels ! Ils doivent être issus d'au moins un tiers des Etats membres. Evidemment il faut aussi un nombre minimal de signataires pour chaque Etat membre. Par exemple 55 500 en France, 16 500 en Belgique, 72 000 en Allemagne, 40 500 en Espagne…  Vous avez réussi ça? Vous êtes très forts ! Et bien maintenant il faut encore que les autorités compétentes des Etats membres certifient tous les soutiens obtenus sur leur territoire dans un délai de 3 mois. Ce n’est pas le plus simple. Mais si tout cela est fait, la Commission a 4 mois pour examiner l'initiative et remettre ses conclusions. Ça peut être une fin de non recevoir. En effet, il n’y a aucune obligation côté Commission. Aucune. Mais si elle le veut, et seulement si elle le veut, la Commission peut alors entreprendre une action législative. Dont le contenu dépend uniquement d’elle. Formidable avancée, non ?

Arrivent là dessus, bras dessus bras dessous, nos députés de droite et du PS qui déposent un rapport. Que propose leur rapport ? Il consiste en une série d'amendements au texte de la Commission. Rien de plus. Parmi eux, quelques actes héroïques. L'abaissement du seuil pour lancer une initiative citoyenne : le rapport propose que les signataires admissibles proviennent d'au moins un cinquième de l'ensemble des États membres. Au lieu d’un tiers ! La terre tremble devant une telle audace. Puis le rapport estime que pour présenter une initiative, les organisateurs devraient se constituer en comité de citoyens composé d'au moins 7 membres résidant dans au moins 7 États membres. Rien de tout cela n’était exigé avant la grande avancée démocratique du traité de Lisbonne. Mais par contre les courageux osent braver la Commission. Soyons fous ! Ils proposent de supprimer le seuil des 300 000 citoyens issus de 3 Etats membres pour avoir le droit…de savoir si la démarche est valide. Wee ! Quelle audace ! Ils proposent que la  Commission enregistre une proposition d'initiative dans les deux mois qui suivent sa réception, dès lors que des conditions sont remplies. Mais où vont-ils chercher tout ça ? Attention les conditions sont sérieuses. Première condition: le comité de citoyens a été constitué et les personnes de contact ont été désignées. Deuxième condition : il n'y a pas de divergences manifestes et substantielles entre les versions linguistiques de l'intitulé de l'objet et des objectifs de l'initiative proposée. Génial ! Ce n’est pas tout: il faut que l'initiative ne se trouve pas manifestement en dehors des compétences de la Commission, définies par les traités, pour proposer l'acte juridique demandé. Ach ! Jusqu’où iront-ils en audace ! Et ce n’est pas fini. Encore une condition : l'initiative proposée ne doit pas être « manifestement injurieuse, frivole ou vexatoire ». Donc pour la rigolade ce ne sera pas là. Mais le meilleur est pour la fin. L’ultime condition est que l'initiative proposée ne doit pas être manifestement contraire aux valeurs de l'Union telles qu'elles sont énoncées à l'article 2 du traité sur l'Union européenne. " les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités (…) le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes". Et hop ! Bonne pétition les amis ! Je me suis abstenu. J’aurais volontiers voté contre pour montrer que je ne suis pas dupe d’une telle mascarade. Mais comme je sais que de nombreux amis très chers sont déjà en train de préparer des pétitions pour faire de l’agitation et de la conscientisation sur divers sujets, je me contente de m’abstenir, par camaraderie et pour ne pas décourager les bonnes volontés. Ce que je viens de vous présenter est le moyen pour moi de soulager tout le mépris que m’inspirent ceux qui prennent les autres pour des imbéciles et osent présenter des trouvailles de cette sorte comme des avancées de la démocratie.

Surtout quand la démocratie en Europe a subi un nouveau et terrible recul. Par twitt du président de je ne sais quoi Herman Von Rompuy, les branchés ont appris le contenu de l’accord intervenu entre les gouvernements européens. Le mécanisme d’intervention pour stabiliser les finances d’un Etat attaqué par les voyous banksters a été adopté. En effet, le dispositif précédent était provisoire et surtout totalement contraire au Traité de Lisbonne. En résumé les Etats seront dorénavant surveillés tout le temps et si leurs budgets ne correspondent pas aux normes libérales les Etats seront punis par des amendes. Des retraits de droits de vote au conseil ont même été envisagés. Si vous ne me croyez pas vérifiez vous-même. Tout ce que nous avions dit, en déposant la proposition de loi de Martine Billard sur la préservation de la souveraineté budgétaire, est ainsi confirmé. Comme c’est tout de même une sacrée modification du Traité, il faut la faire accepter par chaque pays. Mais auparavant les belles personnes ont décidé d’adopter la procédure « simplifiée » qui les dispensent de convoquer une « Convention européenne ». Et ils se sont jurés de ne convoquer aucun référendum dans aucun pays. Ce nouveau désastre sera approuvé comme d’habitude par les socialistes moins trois ou quatre bougons, la droite moins un ou deux isolés. Les Verts et le PRG exploseront littéralement de joie et d’enthousiasme dans une transe eurolâtre traditionnelle. La haine contre cette soi disant « Europe qui protège » va faire un bond en avant le premier jour où je ne sais quel Etat décidera de demander d’ajouter au malheur d’un peuple l’humiliation d’une amende et d’un retrait de son droit de vote parmi ses bourreaux.


280 commentaires à “Strasbourg et La Havane”
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  1. Hold-up dit :

    Il ne s'agit pas de faire l'apologie de Cuba, il s'agit de dénoncer le grotesque d'une officine Européenne qui réunit chaque année six personnes (!) qui décident en vase clôt celui qui décrochera la timbale des "droits de l'Homme ".
    Ces six personnes ont décidé coup sur coup depuis plusieurs années de décerner le prix à un dissident cubain tandis que plusieurs mouvements politiques au delà de la GUE (Gauche Unie Européenne) avaient proposé d'autres personnes ou mouvements humanistes qui se battent dans le monde aussi pour les droits humains. Comment ne pas être écœuré par ces prix monomaniaques et éminemment politiques au final, tandis que les Européïstes n'ont pas eu un seul mot pour les 15 journalistes assassinés au Honduras, n'ont pas dénoncé le coup d'État Hondurien sans compter les centaines de syndicalistes tués en Colombie, etc, etc....ce prix n'est plus représentatif d'un point de vue des droits universels de l'Homme et du citoyen. Il serait peut-être bon que le PG en même temps qu'il s'organise pour avoir ses propres médias contre l'assommoir officiel, imagine une plateforme élargie pour décerner dans le futur un prix pour tous les anonymes qui ne seront jamais reconnus par les institutions capitalistes qui décerne à géométrie variable un prix à haute teneur politique ajoutée. C'est à l'universalité des droits de l'Homme auquel il faut revenir. Hélas, nous n'en prenons pas le chemin à Bruxelles tandis que nos forces armées serviles à l'OTAN s'embourbent en Afghanistan en faisant la chasse aux populations civiles. Cette comédie d'instrumentalisation des "Droits de l'Homme" à des fins purement idéologiques devient décidément sinistre au plus haut point, il va falloir là aussi inventer.

  2. argeles39 dit :

    @ Hold-up # 107

    Comment ne pas être écœuré par ces prix monomaniaques et éminemment politiques au final, tandis que les Européïstes n'ont pas eu un seul mot pour les 15 journalistes assassinés au Honduras, n'ont pas dénoncé le coup d'État Hondurien sans compter les centaines de syndicalistes tués en Colombie, etc, etc...ce prix n'est plus représentatif d'un point de vue des droits universels de l'Homme et du citoyen.

    Personne ne parle non plus des 5 cubains emprisonnés depuis 12 ans dans la patrie de "la démocratie et des droits de l'homme", pour avoir infiltré à Miami des organisations paramilitaires de l’extrême droite d’origine cubaine spécialisées dans l’organisation d’un certain nombre d’actions terroristes dirigés contre des objectifs civils cubains (avion de ligne, hôtels, restaurants etc.).
    http://www.legrandsoir.info/L-affaire-des-cinq-Cubains-prisonniers-aux-Etats-Unis.html

  3. Piettro dit :

    Merci à 102Yanhel qui apporte une réponse claire à 92Christian Roche à propos de Cuba. Je partage ce point de vue à 100% et je ne suis pas sûr que j'aurais su l'exposer aussi bien que lui.
    Sur le rôle de RSF dans les coups tordus médiatiques dirigés contre Cuba (entre autres) lire l'ouvrage de Salim Lamrani "Cuba ce que les médias ne vous diront jamais".
    Sous sa direction également "Washington contre Cuba - L'affaire des cinq".
    Et pourquoi pas le livre de Jean-Guy Allard "Le dossier Robert Ménard - Pourquoi RSF s'acharne sur Cuba"

  4. jean ai marre dit :

    @ 88 Descartes dit:

    " Toutes ces bonnes âmes qui voudraient voir le PCF sacrifier ses élus... curieux, non ? "

    Non Descartes, il y a erreur, les bonnes âmes ne veulent pas voir la disparition des élus communistes.
    S T P pas de raccourci...
    Personne à Gauche n'a intérêt à voir le PC disparaitre, ou sacrifier ses élus. Le PCF ne disparaitra pas et c'est tant mieux.
    Ne cherche pas la division, au contraire trouvons les moyens de se rassembler.
    Mais au contraire, un grand rassemblement à Gauche, de toute la Gauche, dans un front de Gauche qui comprendrait toute la Gauche radicale (PC, PG, NPA, FASE, etc..) c'est permettre à cette gauche de se faire entendre, c'est prendre le pari d'un nouvel essor (même pour le PC), c'est la réussite d'un fort ancrage des fondamentaux.
    Non, pas de division Descartes, n'entretient pas l'ambiguité.

    As tu compris ?

  5. Cronos dit :

    Bonjour à tous, je fais parti de ceux qui lissent attentivement les post de la journée, cela me prend pas mal de temps effectivement, mais c'est nécessaire pour apporter SA pierre à l'édifice, je fais aussi parti des censurés du webmester, mais là je n'ai rien à dire, ou plutôt je n'en ai pas les moyens ; je voudrais rebondir sur les propos de Marc Malhesherbes post 85 (les autres je laisse tomber), il dit :
    A mon avis c'est le principal problème: si nous voulons vraiment appliquer les mesures préconisées par JL Mélenchon, comment faire face à la spéculation ? Faut-il considérer que ces mesures "anti-spéculation" doivent être discutées "dans le secret", ou doivent-elles être abordées publiquement, au risque de "faire peur" ?.

    Personnellement je crois que non seulement il faut effectivement aborder tous les problèmes, liés à l'argent, aux système bancaire et à la spéculation financière, quels qu'ils soient, publiquement, lors des meetings, lors des interviews ou émissions télé de Jean-Luc Mélenchon ou tout membre du FdG, mais aussi par les militants lors des discutions ; qu'il faut "loin du secret" (si cher aux apparatchiks de tous bords) les éclairer d'une lumière éclatante ; peu nous importe qu'ils puissent faire peur à ceux qui pensent devoir avoir peur. Il est important de préciser, que dés les élections passées, et aussitôt, les sécurités nécessaires aux bon fonctionnement de l'état et des institutions, seront appliquées immédiatement (la définition de ces sécurités faisant parties des textes programmatiques) ; si les choses sont claires, nous n'aurons rien à craindre du "mur de l'argent"il sera trop tard pour lui de se mettre en mouvement, car il n'aura jamais cru un seul instant à la victoire du FdG à ces élections.

    Non seulement il faut l'espérer, mais il faut y croire, et, surtout le faire savoir tout autour de vous.

    Que revive la France, et vive la révolution citoyenne, merci Jean-Luc !

  6. Descartes dit :

    @marc (#91)

    De ce point de vue je trouve que le PCF joue très mal. En 2007, en s'obstinant sottement à vouloir imposer sa secrétaire générale comme candidate unitaire il a fait 2 % et a perdu des députés.

    Et tu crois vraiment que si le PCF se serait effacé derrière Autain, Bové ou Salesse il aurait eu plus de députés ? Tu rêves, mon vieux...

    Depuis que le FdG existe le PCF a retrouvé ses députés européens. Les aurait-il conservé en partant tout seul ? le PCF a redressé la tête. Notamment grâce à Mélenchon.

    Tu oublies très opportunement de mentionner qu'avec cette stratégie le PCF a perdu la moitié de ses élus régionaux. Ca aussi, c'est "grâce à Mélenchon" ?

    Il vaut mieux que le FdG fasse le plus gros score possible à la présidentielle pour qu'en retour, nous, PCF notamment, ayions le maximum d'élus.

    Il n'y a pas un lieu mécanique entre le résultat à la présidentielle et le nombre d'elus aux élections qui suivent. Cela dépend aussi du jeu de distribution des candidatures et de la qualité des désistements. Or, je suis prêt à te filer mon billet que les partenaires du FdG demanderont des circonscriptions éligibles... et que cette demande sera d'autant plus difficile à refuser que le candidat présidentiel ne sera pas communiste. Le FdG pourrait avoir plus d'élus alors que le PCF en aurait moins...

    Personne ne demande au PCF de "s'effacer" mais soyons réalistes, s'agissant de la présidentielle, le PCF est franchement mauvais.Ce qui ne l'empêche pas d'être bon sur d'autres combats.

    Mais voyons... on ne lui demande pas de s'effacer, seulement de se ranger derrière le "candidat providentiel" choisi par d'autres... Et lorsqu'il s'agira de choisir les candidats pour les législatives, ce "candidat providentiel", fort de son résultat, aura un énorme pouvoir. Crois-tu qu'il serait raisonnable de la part du PCF de faire confiance aveuglement ?

  7. Descartes dit :

    @marc (#96)

    Vous semblez défendre l'idée que le PCF adapte sa stratégie politique aux considérations matérielles. C'est tout à fait compréhensible. Sauf que c'est précisément la définition de l'opportunisme.

    Pas du tout. L'opportunisme consiste à adapter les objectifs en fonction de considérations d'opportunité. Ce n'est pas la même chose que d'adapter sa stratégie en fonction de considérations matérielles. Il est essentiel de faire la différence: s'allier avec le PS pour sauver ses élus (et seulement pour cela) est de l'opportunisme. Mais si sauver les élus n'est pas un objectif en soi, mais le moyen de mieux faire avancer les objectifs de toujours, alors ce n'est plus de l'opportunisme, mais une sage décision stratégique.

    Selon moi, en politique, c'est le projet politique qui doit déterminer la structure, pas l'inverse.

    Pour moi aussi. Quel est le rapport ? Si le "projet politique" avance mieux lorsqu'il y a plus d'élus pour le défendre, faire des alliances pour avoir des élus devient une stratégie légitime.

    Et en tant qu'ancien membre du PCF je crois que nous touchons là aux causes profondes du déclin du PCF.

    Oui. Mais les "causes du déclin" sont moins la tactique d'alliance avec le PS que le refus de l'expliquer et de l'assumer clairement devant les militants. Si le PCF au lieu d'alimenter le mythe d'un accord programmatique avait expliqué sa tactique, on n'en serait pas là.

  8. Marcailloux dit :

    @ Descartes et à marc,
    A l'inverse de marc et peut être de vous même, je ne possède qu'un assez faible bagage politique.
    Ce n'est cependant pas à 67ans que je vais m'agiter les neurones et mes cordes vocales pour me comporter en groupie.
    Je conviens volontier que les militants engagés de longue date ne se rallient pas spontanément par la grace du saint esprit au leadership naturel de Jean-Luc Mélenchon.
    Néanmoins, j'ai le sentiment, très bien exprimé par marc, que les manoeuvres du FdG auquelles on assiste sont en quelque sorte indexées sur celles, alambiquées, du PS.
    Sans pour autant avoir la foi du charbonnier, la fraicheur des propos,la combativité même avec ses exces, la sincérité ressentie chez Jean-Luc Mélenchon a probablement déclenché un espoir chez beaucoup d'entre nous et c'est ce qui nous rend un peu impatient.
    Celà ne nous aveugle pas pour autant, car la présidence Mittérand a laissée des traces indélibiles chez beaucoup.
    Une évolution de 7% à 22-23% pour le premier tour ne se réalise pas en deux coups de cuillère à pot.
    Ma faible expérience m'incite à m'exprimer, sinon en représentant de la grande masse des citoyens dans mon cas mais en témoin probablement représentatif du plus grand nombre.
    Il faudra donc nous accepter avec nos carences et continuer comme vous le faites avec talent, à expliquer, éclairer les citoyens lambda. Ce sont eux qui en fin de compte font le résultat et c'est à ceux qui se positionnent comme leader de s'adapter sans pour autant se soumettre.
    Cordialement.

  9. jean ai marre dit :

    @ 111 Descartes

    " Le FdG pourrait avoir plus d'élus alors que le PCF en aurait moins..."

    Comment est ce possible si le PC fait partie du Front de Gauche, ?
    Le Front de Gauche n'est pas un parti, c'est le rassemblement de tous les partis de la Gauche.

    Il me semble que les arbitrages se font en fonction de la représentativité de chaque parti.
    Les candidats se présenteront sur l'étiquette Front de Gauche. qui aura 100 % de candidats.

  10. christian roche dit :

    102@yanhel :
    La remarque sur "la bonne foi", cela me rappelle tout à fait les tristes manières des militants du PCF que je côtoyais à la CGT...
    Utiliser l'argument de Libération et du Figaro n'est pas honnête.
    Les staliniens utilisaient déjà ce type d'argumentation pour défendre le bilan "positif" des ex-pays de l'Est soi-disant socialistes !

    103 argeles39 :
    Il suffit de se poser des questions simples :
    Quelles élections libres à Cuba ?
    Quelle liberté de la presse à Cuba ?
    Quelle liberté de circulation à Cuba ?
    Quel bilan du développement économique à Cuba ?
    Je ne parle même pas de l'accès libre à Internet.

    J'ai l'impression de me retrouver devant des militants du PCF de la belle époque... lorsqu'ils chercher à interdire toute critique des pays "socialistes"
    C'est vraiment à désespérer de la gauche.
    Est-ce la proximité d'avec le PCF (qui existe encore malheureusement pour les classes populaires) qui induit ce genre de raisonnement ?
    Est-ce vraiment pas position du PG ?

  11. jc de seraing dit :

    Qu'attendent les électeurs en vôtant pour le parti de gauche, le parti communiste, le NPA et les autres?
    Pourquoi de nombreux militants de ces partis crient-ils "unité" à chaque rassemblement?
    Parce que pour gagner il faut être unis et parce que la population attend une autre politique que la politique destructrice actuelle de Sarkozy.
    Parce qu'ils refusent d'être gouverner par DSK ou par d'autres marionnettes sociales libérales au service du grand capital.
    Ils en ont marre de donner leur suffrages à des personnes qui ne s'occupent que de leur place, de leurs mandats, de leurs privilèges et se moquent des citoyens après les élections.
    Alors dans tous les partis, ceux qui ne regardent que leurs propres intérêts avant l'intérêt général, ceux qui n'en n'ont rien à cirer des travailleurs qui mettent tout leur espoir dans la vraie gauche, ces candidats ne méritent même pas de se présenter devant l'électeur.
    Et on s'étonnera qu'il y a autant de déçus qui s'abstiennent de voter ou qui passent au FN.
    L'unité et le refus d'une collaboration avec les libéraux est la seule alternative.

  12. Descartes dit :

    @jean ai marre (#110)

    Personne à Gauche n'a intérêt à voir le PC disparaitre, ou sacrifier ses élus.

    Intérêt, je ne sais pas. Mais envie...

    Ne cherche pas la division, au contraire trouvons les moyens de se rassembler.

    Précisément. Il s'agit de rassembler au delà des différences qui sont réelles. Et on n'arrivera pas à le faire en faisant comme si ces différences n'existaient pas. Dépasser les différences, oui; enterrer sa tête dans le sable en répétant "nous sommes tous d'accord, tout le monde est beau, tout le monde il est gentil", non.

    Mais au contraire, un grand rassemblement à Gauche, de toute la Gauche, dans un front de Gauche qui comprendrait toute la Gauche radicale (PC, PG, NPA, FASE, etc..) c'est permettre à cette gauche de se faire entendre,

    Pour se faire entendre, il faut d'abord avoir quelque chose à dire. Et je ne suis pas sur que ce "FdG élargi" arrive à défendre un projet cohérent. Particulièrement si l'on inclut ces clubs d'ambitieux que sont la FASE ou le M'PEP...

    (#115)

    'Le FdG pourrait avoir plus d'élus alors que le PCF en aurait moins..." Comment est ce possible si le PC fait partie du Front de Gauche, ?

    Simple: il suffit de donner les circonscriptions "éligibles" aux "partenaires" divers.

    Il me semble que les arbitrages se font en fonction de la représentativité de chaque parti.

    Vraiment ? Prenons les dernières élections européennes: le FdG en retire cinq députés, trois communistes (deux métropole et un outre mer), un PG, une "sans parti". Dirais-tu qu'une telle distribution est conforme à le "représentativité de chaque parti" ? D'ailleurs, si les arbitrages se font en fonction de la représentativité, le candidat présidentiel ne peut qu'être communiste, non ?

    L'expérience a montré que dans les alliances entre le boeuf et l'alouette, c'est l'alouette qui généralement obtient des places au delà de sa représentativité réelle...

  13. argeles39 dit :

    @ christian roche # 116

    Toutes vos critiques sur Cuba sont fondées, et vous auriez pu en ajouter bien d'autres....
    J'ai simplement essayé de vous montrer que les choses sont complexes, et que le socialisme à Cuba ne peut pas se maintenir sans un état autoritaire, tellement la pression des USA est forte :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Helms-Burton
    Dans ces conditions le peuple Cubain est admirable, et tout n'est pas négatif, loin s'en faut.
    Il y a dans le monde 22 000 enfants de moins de 5 ans qui meurent encore chaque jour et 70% de ces décès ont lieu pendant leur première année de vie (source UNICEF), Cuba échappe à ce "génocide" grace à sa politique de santé, personne n'en parle jamais.....
    D’après la Banque mondiale, on vit désormais un an de plus à Cuba qu’aux USA alors qu’on y mourait environ 6 ans plus tôt quand le peuple insulaire expédia son dictateur chez l’Oncle Sam.
    Au bout d’un demi-siècle de blocus pimenté d’attentats, de sabotages et d’une tentative d’invasion armée, l’île « du crocodile vert » offre à sa population de vivre 15 ans de plus qu’en 1960, et plus longtemps que les riches citoyens de son belliqueux voisin.

  14. jean ai marre dit :

    @ Descartes

    Enfin de compte qu'est ce que tu proposes ?

    Que Jean-Luc Mélenchon se mette à genoux devant les communistes et demande pardon d'avoir choisi en son temps Mitterrand ?
    Que les dirigeants communistes gardent leurs mandats, ?
    Que le Front de Gauche ne soit qu'une chambre d'enregistrement ?
    Que les petits partis baissent la tête et disent merci aux Mandarins ?

    A moins que tu proposes que Chevènement ou Dupont Aignan viennent en sauveurs ?

  15. marco polo dit :

    @ christian roche 116
    C'est là que par de tels propos les communistes peuvent argumenter sur la méfiance qu'ils peuvent avoir de mouvances qu'il serait intéressant de définir plus clairement. Même si l'esprit critique est indispensable.
    Je précise que je ne suis ni communiste ni pégiste.
    Le PC que vous évoquez n'existe plus, d'ailleurs ce parti a payé un certain prix pour ça. Je ne suis pas chargé d'ocroyer un brevet de vertu à toute une période de vie du et des partis communistes en général. Nous sommes passés à autre chose aujourd'hui. Même si parfois moi aussi j'ai besoin d'avoir des explications plus approfondies, je constate que les communistes participent tout aussi honorablement que quiconque a préparer des changements importants. Ce qui n'empêche pas des différences d'appréciations. C'est ça la démocratie, sinon le pg et le pc seraient un seul et même parti. J'aimerais bien que cette critique s'adresse aussi à l'égard du PS qui si l'on ne peut pas le qualifier de stalinien, au moins de thatcherien pour donner un ordre d'idée.
    Pour Cuba, j'avoue ne pas bien connaître si ce n'est d'amis qui ont vécu la-bas de manière semble-t-il libres mais là aussi ça ne peut suffire pour justifier une position. Par contre, Cuba colonisé a hérité d'un passif très lourd et le blocus toujours maintenu depuis les années 60 n'a sûrement pas contribué à de grandes largesses. Cuba est un pays pauvre et donc difficile dans ce cadre de sortir de l'ornière, qu'il y ait des contraintes politiques impérieuses qui se traduisent par des restrictions de liberté n'est pas très étonnant. J'imagine en France si nous avions un régime démocratique style front de gauche, que certains français trouveraient à redire de ce régime, à redire parce qu'ils ne seraient plus libres de faire ce qu'ils veulent comme avant (...), j'imagine l'image négative qu'ils pourraient colporter à l'étranger, serait-ce le reflet de la réalité ? Bien sûr, ces comparaisons ne sont...

  16. Louis st O dit :

    113 @Descartes

    "Particulièrement si l'on inclut ces clubs d'ambitieux que sont la FASE ou le M'PEP..."

    D'ailleurs on voit très bien que tu es pour le rassemblement, après le PC, la FASE et Le MREP et après, à qui le tour.
    Si tous ces partis avaient les mêmes idées, il n'appartiendraient qu'à un seul, ce qui est demandé là c'est de ce rassembler pour un certain nombre d'idées communes, pas de vendre son âme...
    Osons le rassemblement c'est tout ce qui est demandé, faudra à un moment arrêter de critiquer tout et n'importe quoi.. et essayer que rechercher ce qui nous rassemble...

    Louis

  17. Nicolas B. dit :

    @114 Marcailoux : "....car la présidence Mitterrand a laissée des traces indélébiles chez beaucoup."
    J'avais 18 ans, la première fois que je votais pour les présidentielles, bien sûr que tout n'a pas été ROSE !, mais depuis je fais péter le bouchon chaque 10 MAI. À l'époque cela était impensable que la gauche soit au pouvoir. Servons nous des erreurs passées pour ne pas les refaire, je crois que cela est en cours au front de gauche. En regardant la situation actuelle, j'espère vivement revivre ces instants de bonheurs et d'espérance, pour notre pays et l'Europe.

  18. dudu87 dit :

    Bonsoir à vous,

    J'ai hésité à rentrer dans le débat que j'appellerai "la stratégie du PCF".
    J'ai fait le tour de plusieurs sites de fédérations du PCF. Mise à part, A. Gérin contre le FdG et la canditature A. Chassaigne, je n'ai rien trouvé d'autres. Par contre le PCF prépare les élections cantonales et la lutte avec le PS fait rage.
    Rien ne sera décidé par le PCF à mon avis, avant les cantonales.
    Par contre, ce que je suis sûr, est que ce blog est très lu par les instances du PCF et de ses dirigeants.
    Que Jean-Luc Mélenchon est été un membre actif du PS ou encore un "adorateur de Mitterrand" (et j'aimerai des arguments) ne posent pas de gros problèmes à la base du PCF. Par contre dans son sillage évoluent, allez au risque de prendre une "volée de bois vert", et pour reprendre un terme de la base communiste, de nombreux "gauchistes" et écolos".
    Voilà c'est dit...

  19. Descartes dit :

    @jean ai marre (#120)

    Enfin de compte qu'est ce que tu proposes ? Que Jean-Luc Mélenchon se mette à genoux devant les communistes et demande pardon d'avoir choisi en son temps Mitterrand ?

    C'est une idée...
    Sans aller jusqu'à se mettre à genoux et demander pardon, je lui proposerais de marquer clairement sa rupture avec Mitterrand en tenant un discours qui puisse convaincre les militants communistes qu'il n'est pas homme à reprendre les stratégies mitterrandiennes. A minima, d'arrêter de chanter publiquement les louanges de Mitterrand à chaque opportunité.

    Que les dirigeants communistes gardent leurs mandats, ?

    Oui. Pourquoi, à ton avis il faudrait les en priver ?

    Que le Front de Gauche ne soit qu'une chambre d'enregistrement ?

    Le FdG est une alliance entre partis. Rien d'autre. C'est par accord entre partis que les décisions se prennent. Le reste n'est que littérature.

    Ta réponse t'appartient, elle m'intéresse.

    Ma proposition est de rassurer les communistes quant à l'usage qu'un éventuel candidat non-communiste pourrait faire du capital politique ainsi obtenu. Voilà le but. Comment les rassurer ? Par exemple, en annonçant en même temps que le candidat présidentiel les candidats dans chaque circonscription législative, et de choisir ces candidats sur les règles suivantes:

    - Dans les circonscriptions ou le sortant a été élu sous l'étiquette communiste, le candidat sera désigné par le PCF.
    - Le PCF pourra sélectionner 100 circonscriptions sur lesquelles le PCF choisira le candidat.
    - Dans l'ensemble, 95% des candidats issus du PCF ou proposés par lui.

    Autre élément de l'accord: le PCF touchera 95% des versements aux partis politiques liés au résultat du candidat du FdG.

    Voilà quelques idées, on peut imaginer d'autres...

  20. Rogue dit :

    A propos de Cuba, du Venezuela, la Russie, la Chine, bref, tous les pays de la planète (mis à part l'Europe et les USA) sur lesquels se déchaine le nombrilisme occidental bienpensant pour se donner bonne conscience... Dans la pratique, la critique de ces systèmes, venant des politiciens et de nos chers médias, offre trois grands avantages à la classe dirigeante :

    1) Elle combat ce qui est avant tout pour elle un système et/ou une économie concurrente, en utilisant les arguments de'démocratie'et de'liberté d'expression'pour se donner l'impression d'être juste, gentille, et de défendre les gens (dont elle n'a strictement rien à foutre, ici comme ailleurs).

    2) Comme avec la croisade anti-islam, elle se protège de la classe exploitée en canalisant la haine populaire vers un autre peuple/pays/religion plutôt que sur elle-même.

    3) Elle sait que, par idéologie, une bonne partie des gens de gauche vont tomber dans le piège de rejoindre ce qu'ils croient être un combat pour la'démocratie'ou pour la'liberté d'expression'. La gauche en ressort divisée, affaiblie, et termine, comme en Italie où les groupuscules anticapitaliste passent plus de temps à se quereller entre eux pour des broutilles idéologiques (ce qui fait beaucoup rire les deux partis dominants) plutôt que de s'unir contre ce qu'ils croient combattre.

    Tout ça pour dire que malgré les apparences, nous avons face à nous un capitalisme aux manières extrêmement pragmatiques, qui sait s'unir et mettre ses conflits d'intérêts de coté quand il faut. Face à cette force irrésistible, seule une gauche anti-impérialiste pragmatique elle-aussi pourra lui opposer une véritable résistance.

    Pour cette raison, il est de notre devoir d'apporter notre soutien aux pays du tiers monde, dont certains gouvernements (certes imparfaits ; lequel l'est ou l'a été ?) n'ont pas les moyens de nos pays pour opposer une résistance pourtant héroïque à la domination (tant politique et économique que...

  21. marc dit :

    @michel matain 101

    Tout à fait d'accord.

    Il faut penser globalement les législatives et la présidentielle.
    La présidentielle au PG, les législatives au PCF.
    Et là il faut donner des garanties honnêtes au PCF. Celui-ci ne peut pas voir son nombre d'élus diminuer a Priori :
    - tous les députés communistes sortants doivent être candidats unitaires du FdG
    - partout où le candidat communiste ou est arrivé au second tour en 2007, le candidat FdG doit être communiste.
    - le reste des circonscriptions à répartir en fonction des considérations locales, des luttes, etc
    S'agissant du calendrier il nous faut choisir notre candidat(e):
    - avant que ne s'engage les primaires du PS afin d'être lisibles et utiliser ces primaires comme une catapulte politique.
    - avant que le NPA ne désigne le sien afin de pouvoir appeler le NPA à une candidature unitaire. (soit ils répondent favorablement, soit ils explosent). Compte-tenu des contraintes liées aux parrainages républicains, le NPA doit pas désigner son candidat au plus tard en juin 2011.
    - Comme le PCF ne fera rien avant les cantonales il faudrait désigner le candidat en avril. Il est fort probable que si le PS "couillonne" le PCF lors des cantonales (CG du Val de Marne) celui-ci sera plus réceptif aux propositions unitaires.
    - Afin il y a les aléas de la crise et du mouvement social.....

  22. HYBRIS dit :

    Le PCF
    Ne soyons pas parano. L’appel des « identitaires » a certes été publié par « l’Huma », mais « l’Huma » n’est plus l’organe officiel du parti. On peut poser l’hypothèse que la direction du PCF ait été consultée sur l’opportunité de sa publication. Rien ne permet, jusqu’à nouvel ordre, de conclure qu’elle l’ait suscité ou qu’elle en partage le contenu. Le PCF n’est plus le bloc monolithique d’autrefois.

    Ses dirigeants actuels ont fait des choix lucides et courageux (voir les dernières régionales). Pierre Laurent me fait bonne impression. La stratégie du Front de Gauche ne sera pas remise en cause. Politiquement, elle ne peut pas l’être, du fait du glissement libéral accentué du P.S..

    Reste la question de 2012. Outre son représentant à la Présidentielle, le FG devra désigner des centaines de candidats aux législatives. Il y aura donc partout des choix d’opportunité à faire.
    Pour la Présidentielle, un candidat issu du PCF serait en tant que tel parfaitement légitime ; mais nullement en tant que gardien d’une identité communiste plus ou moins bricolée.

    Cet appel se réclame du FG mais en contredit la substance. « Il ne saurait être question que le FG soit l’outil d’une tentative de rassemblement derrière le PCF » disent ses auteurs. C’est pourtant clairement de cette logique qu’ils se réclament. Une logique qui par ailleurs manque de fond, car le candidat du FG, quel qu’il soit, s’engagera à défendre le programme partagé du FG et non pas n’importe quel catalogue de propositions au gré de sa fantaisie, tel un quelconque candidat socialiste.

    En fait, ce texte est l’expression d’une pensée dogmatique qui vise à ostraciser Jean-Luc Mélenchon et probablement à contrecarrer la démarche unitaire de la direction du P.C.F. Jean-Luc Mélenchon a choisi de faire une réponse argumentée qui s’adresse sans doute plus aux militants communistes en général, qu’aux rédacteurs de l’appel dont le parti-pris d'hostilité à peine maîtrisée est évident.

  23. Gilbert Duroux dit :

    "L'expérience a montré que dans les alliances entre le boeuf et l'alouette, c'est l'alouette qui généralement obtient des places au delà de sa représentativité réelle..."

    C'est normal, parce que la politique, ce n'est pas de l'arithmétique pure. 1 + 1 = davantage que 2, en raison de la dynamique de l'union. Pourquoi crois-tu que Marie-Georges Buffet a fait un score aussi minable à la présidentielle ?

  24. olivier dit :

    En tant militant communiste, comme je l'ai déjà dit, c'est Jean Luc que nous devons présenter à la presidentielle, car derrière il y a les législatives, on pourra sauver un groupe (voir en augmenter le nombre) avec un Front de Gauche entre 8 et 12%. Si nous presentons un candidat du PC aussi percutant soit-il mais médiatiquement afaibli nous irons sur un score de 2-5% et là c'est pas bon du tout. Tous ça pour dire que nous devons nous décider rapidement du candidat à presenter (mars-avril) et en avant, tous derrière...on part sur les cantonales, on analyse les scores (surtout dans les departements où le NPA va rejoindre le Front de Gauche) et on embrayent illico-presto sur la presidentielle.

  25. Michel Matain dit :

    @ 116 christian roche
    Quelles élections libres à Cuba ?
    Quelle liberté de la presse à Cuba ?
    Quelle liberté de circulation à Cuba ?
    Quel bilan du développement économique à Cuba ?
    Je ne parle même pas de l'accès libre à Internet
    .

    Non il n'y a pas d'élections libres même si aux dernières élections législatives des candidats du PC Cubain ont été battus, non il n'est pas possible de créer un journal à Cuba si on n'a pas un accord des autorités même si la presse officielle reflète un grand pluralisme. Ce pluralisme tient au fait que le PC Cubain actuel provient de la fusion de différents mouvements révolutionaires ayant toujours eu et ayant toujours des positions très différentes. Cuba est aussi le seul pays socialiste à n'avoir jamais interdit la Franc-Maçonnerie. (Le fait que Jose Marti comme tous les libertadores d'Amérique Latine était Franc-Maçon n'y est pas pour rien). Non l'accès à internet est très libre. Le bilan économique : Cuba ne peut être comparé qu'à des pays comparables à savoir les autres iles des Caraïbes. A part la Martinique et la Guadeloupe qui bénéficient du soutien de la France ce qui en fait les iles les plus riches des Caraïbes, Cuba est en tête pour le niveau de vie, le niveau de santé, le niveau d'éducation de l'ensemble des autres iles des Caraïbes. Mon témoignage est strictement personnel : j'ai des amis cubains, chiliens et français qui vivent ou ont vécu à Cuba. Je suis en contact permanent avec eux par Internet. Les plus vives discussions et les plus critiques y compris sur le régime ont lieu. Cuba a été la base arrière dans les années 70 et 80 de tous les mouvements de gauche interdits et persécutés partout en Amérique Latine (Chili, Argentine, Nicaragua, Salvador, Colombie,...). Tous les mouvements de gauche y ont trouvé refuge : ça va des partis socio-démocrates à l'extrème gauche en passant par les partis communistes. Ca a aussi contribué à l'émergence d'un certain pluralisme à Cuba.

  26. Descartes dit :

    @Gilbert Duroux (#129)

    C'est normal, parce que la politique, ce n'est pas de l'arithmétique pure. 1 + 1 = davantage que 2, en raison de la dynamique de l'union. Pourquoi crois-tu que Marie-Georges Buffet a fait un score aussi minable à la présidentielle ?

    Bonne remarque. Mais vois-tu ? Je préfère Marie-Georges à 1,9% plutôt que Bové à 12%. Essaye de t'imaginer ce qu'aurait pu être la suite si Bové avait été candidat unique des CUAL et avait fait 12%. Aujourd'hui, il serait en train de faire fructifier ce capital politique au bénéfice d'Europe Ecologie...

    Vous avez tellement envie de faire un bon score, que vous ne vous demandez pas ce qui se passe après. Or, c'est justement ce qui se passe après qui est important. Règle N°1 de la politique: ne pas donner à quelqu'un d'autre des armes qu'il pourrait utiliser contre toi. Et une campagne présidentielle - surtout si elle est suivie d'un bon score - est une arme très puissante. Le PCF l'a oublié en 1974, il l'a payé très chèrement.

    Ceux qui continuent à utiliser l'argument du score n'ont rien compris. Pour convaincre les communistes, il ne suffira pas de leur expliquer que Jean-Luc Mélenchon peut faire un meilleur score que n'importe quel communiste, ce dont tout le monde est - à tort ou à raison - convaincu. Encore faut-il leur montrer qu'aider Jean-Luc Mélenchon à faire un bon score ne risque pas de leur faire du tort. Par exemple, qu'il n'y a pas de risque que Jean-Luc Mélenchon utilise son score pour tondre la laine - le peu qui reste - du dos du PCF...

  27. jennifer dit :

    Pour resumer en quelques mot sur la haıne raciste qui se deverse en ce moment, on pourrait diıre que l'enjeu est pour la classe domınante de faiıre croire que les musulmans sont la cause de la crise et non les banquiers.

  28. Gilbert Duroux dit :

    "Encore faut-il leur montrer qu'aider Jean-Luc Mélenchon à faire un bon score ne risque pas de leur faire du tort. Par exemple, qu'il n'y a pas de risque que Jean-Luc Mélenchon utilise son score pour tondre la laine - le peu qui reste - du dos du PCF..."

    Parce que le PS ne tond pas la laine sur le dos du PCF ? Combien pesait le PCF avant de s'allier au PS ? Combien pèse-t-il aujourd'hui ? Pourquoi faire prévaloir la méfiance envers quelqu'un qui a, justement, quitté le PS ?
    Il faut être un peu cohérent. Le PCF a beaucoup plus à gagner de s'émanciper vis à vis du PS que de continuer des alliances avec celui qui lui pique des municipalités, des départements, des régions dès qu'il en a l'occasion. Moi j'appelle ça du suicide.

  29. Aldo dit :

    Je vois que Jean-Luc Mélenchon participera à un débat sur le "populisme" avec J. Julliard. J'imagine que ce dernier sera un contradicteur face au "populiste" du moment (cela devrait être le cadrage général). Voici quelques lignes de Julliard lorsqu'il était encore en activité au Nouvel Obs (au moment de l'éclatement de la crise). Notez (évidemment) la contradiction d'abord, puis savourez le passage de l'édito titré "Les pauvres et les gosses paieront".

    2 août 2007 (titre: "Les socialistes croient-ils encore à leurs mythes?") : « Les socialistes croient-ils encore à leurs mythes tels que la lutte des classes, le prolétariat, la nationalisation des moyens de production ? ».
    11 octobre 2008 (titre : "Les pauvres et les gosses paieront") : « Comme à chaque nouvelle crise, le capitalisme financier appliquera la même recette : prendre l’argent là où il est, c’est-à-dire chez les pauvres. Quant aux banquiers, j’en vois beaucoup des ruinés mais aucun de pauvre. Et pas un seul en prison, alors qu’ils viennent de faire perdre au monde entier 20% à 30% de sa valeur [voici un nouveau concept !]. Alors qu’on ne nous amuse pas trop longtemps avec ces histoires de parachutes dorés. Bien sûr qu’il faut les supprimer et vite ! Et même, dans la foulée, faire rendre gorge aux Zacharias, Forgeard and Co ». « Les brigands se sont multipliés… Réinjecter de la morale dans le système ? Assurément, mais la seule qu’ils [les financiers] comprennent vraiment : la riposte sociale ».

    Si c'est pas du "populisme" cela alors...

    S'il vous contredit sur le système bancaire et la finance internationale...

  30. Descartes dit :

    @Gilbert Duroux (#129)

    "Encore faut-il leur montrer qu'aider Jean-Luc Mélenchon à faire un bon score ne risque pas de leur faire du tort. Par exemple, qu'il n'y a pas de risque que Jean-Luc Mélenchon utilise son score pour tondre la laine - le peu qui reste - du dos du PCF..." Parce que le PS ne tond pas la laine sur le dos du PCF ?

    C'est pourquoi personne ne suggère que le PCF devrait s'effacer derrière un candidat du PS pour l'élection présidentielle...

    Pourquoi faire prévaloir la méfiance envers quelqu'un qui a, justement, quitté le PS ?

    Entre autres choses, parce que ce quelqu'un n'arrête pas de manifester son admiration pour un grand stratège dont le coup de maitre a justement été de liquider le PCF.

    Il faut être un peu cohérent. Le PCF a beaucoup plus à gagner de s'émanciper vis à vis du PS que de continuer des alliances avec celui qui lui pique des municipalités, des départements, des régions dès qu'il en a l'occasion. Moi j'appelle ça du suicide.

    Tu l'appelle comme tu veux. Mais le fait est que le choix du FdG a fait perdre au PCF la moitié de ses élus régionaux. Les accords avec le PS ne sont pas un mariage d'amour, mais d'intérêt. Pour le moment, il n'est pas prouvé qu'une rupture totale avec le PS serait à l'avantage du PCF. On peut aussi s'étonner que ceux qui proposent cette stratégie qui soi disant éviterait au PCF un "suicide" sont les mêmes qui pendant des années ont prié pour sa disparition. Une coïncidence, certainement...

  31. yanhel dit :

    @Christian Roche 111
    "Je ne parle même pas de l'accès libre à Internet."Il ne faut aps parler quand on ne sait pas exactement...
    je ne vois pas ne quoi l'allusion à votre bonne foi vous agite? parce qe en ce qui concerne Cuba il y a beaucoup de mauvaise foi. Mais je ne vous répondrai que sur l'accès libre à internet car justement j'ai travaillé sur ce sujet. Cuba ne disposait par des fournisseurs d'accès(qui en sont pas cubains et qui passaient par des satellites étausiniens qui leur vendait très très cher le gigaoctets de données) -dans le cadre d'accords liés à l'embargo- de la capacité d'envoi et de réception internet : c'était l'équivalent d'un hôtel international pour toute l'île.
    C'était un gros problème car les touristes prenaient une grosse partie de la bande passante et tout mail envoyé de l'étranger comptait aussi dans le flux utilisé. `
    Alors internet à Cuba était restreint pour les cubains... Voilà ce qui a permis à certains de crier avec les loups(comme vous le répercutez ici). Alors le Venezuela avec sa puissance liée aux pétrodollars est intervenu et a tendu un câble sous marin en défiant les accords qui liait Cuba et leur FAI étasuniens et libérant enfin la capacité d'utilisation d'internet dans l'île qui n'avait pas accès aux autoroutes de l'information. D'ailleurs j'ai traduit cet article il y a 4 ans (ce n'était pas un secret à l'époque)et voilà que c'est public dans WIKILEAKS

  32. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - Descartes

    Et si dans le choix et la répartition des candidats du Front de Gauche aux prochaines législatives tu raisonnais aussi un peu (pas forcément exclusivement) en capacité électorale des candidats en question ?

    On parle d'élections, pas d'autre chose.
    Il ne s'agit donc pas de décerner un satisfecit au parti présenté comme le plus militant ou le plus méritant, mais de trouver les candidats qui passeront le mieux les idées. Et suivant les cas ou les situations ce sera le candidat communiste ici, le candidat PG là, le candidat Alternatifs ailleurs, etc...

    Peut-être que les communistes seront les plus nombreux finalement, pourquoi pas, mais s'ils l'étaient uniquement parce-qu'on aurait voulu faire une répartition des candidats à la proportionnelle cela n'aurait aucun sens et surtout aucune efficacité pratique à priori dans le cadre d'une campagne électorale.

    En tous cas pour ce qui concerne la Présidentielle, j'ai vu André Chassaigne dans deux ou trois interviews un peu dynamiques avec des journalistes genre Ardisson et Bourdin notamment, clairement il n'a pas le punch pour ça. Sympa, mais autant Marie-Georges Buffet avait la répartie rapide et juste, autant là, ben heu...

    On peut le choisir parce-qu'il est méritant, c'est sûr. Reste à savoir si c'est le meilleur critère pour réussir une élection. Faut savoir si on fait tout ça juste pour décerner des médailles ou pour essayer de forcer le destin.

    Et puis arrête de nous bassiner avec ton histoire de Mitterrand.
    Jean-Luc Mélenchon n'a jamais dit qu'il appréciait ce bonhomme parce-qu'il avait réduit ou trompé le PC, le brancher et lui demander de se justifier là-dessus est donc parfaitement hors-sujet.

    Apparemment ton grand souci est d'enfoncer le coin entre PG et PCF en insistant à perte de vue et à chaque occasion sur tout ce que ce dernier perd (selon toi...) à s'associer au premier.
    Franchement, trouve autre chose, ça devient fatigant.

  33. VERGNES dit :

    Oh la la, quelle cuisine électorale...
    Et chacun d'avancer des scénari.
    Et si untel fait ceci, l'autre pourra faire cela, et si et si...
    Et si c'est DSK, si Royal...
    Et si c'est pas Mélenchon...ce sera la cata.
    Et si c'est Chassaigne, le communisme çà effraie les électeurs

    Au PG la présidentielle, au PC les législatives et les miettes pour les autres. Unité, Unité, FdG, FdG
    Et si on se présente avant le NPA, il sera obligé de nous rejoindre, sinon il explose. Unité,unité
    Jamais il ne vous vient l'idée d'écrire le NPA élargi au FdG, tellement vous fétichiser le FdG comme seule structure unitaire hors de laquelle point de salut, alors que dans de nombreux départements et plus encore qu'aux régionales le PC a passé des accords avec le PS pour les cantonales et les sénatoriales, laissant quelque peu orphelin le PG.

    Et si, et si au lieu de débattre sur la meilleure cuisine pour garder (ou perdre le moins) des places d'élus vous commenciez à concocter un programme qui rompe clairement avec le PS et EE.
    Un programme alternatif qui puisse faire consensus dans l'ensemble de la gauche radicale et servir de levier pour redonner confiance à tous ceux et celles,qu'en dehors d'un réformisme même "radical", une autre voie est possible et qu'elle ne se juge pas uniquement sur la préservation de quelques postes d'élus dont l'influence dans les faits est négligeable face l'immensité de la tâche pour changer significativement le rapport des forces.

    Et si vous preniez le "risque de" perdre des élus, pour qu'enfin nous puissions dans la durée présenter un programme clairement anticapitaliste.
    Et enfin pouvoir être nous-mêmes et le proclamer haut et fort, sans se soucier des places du moment et se comporter comme si nous n'en avions pas....Ce qui paradoxalement pourrait nous en apporter plus que nous n'en avons actuellement...et au moins sur une base clairement identifiable.

  34. Meligh dit :

    Tout dans les médias est fait par ces quelques uns pour décridibiliser et détruire par des mensonges aussi grossiers que grotesques une attitude et un projet qui fait peur dans sa force et sa crédibilité avérée et crainte par ces quelques uns qui essayent en gesticulant maladroitement de sauver la corde fragile d'opportuniste qui les sépare du vide électoral en dessous d'eux (que cette phrase fait du bien).

    La partie sur Freche et surtout celle sur la féodalité du système est intéressante et me rappelle une situation similaire que je vis actuellement dans l'école d'ingénieur dont je suis fraichement (sans jeu de mot douteux) diplômé. "Derrière la boursouflure fellinienne du féodal finissant il y a un espace public saccagé par le clientélisme et les coups tordus". C'est tout à fait ça que je ressens. Pour avoir été élu par une partie des élèves dans une des "institutions" de l'école je sais ce que c'est. J'ai essayé de lutter contre cette féodalité mais mon impact n'aura été que bien modéré. Essayé de ramener l'excellence, le mérite académique et humain et l'exigence de ceux-ci dans ces lieux n'est que peine perdue. Le clientélisme y est roi, la démocratie absente et le débat inexistant. Et ceci à tous les niveaux. Je l'ai exprimé par courrier électronique au comité de direction suite à la cérémonie de remise des diplômes qui m'a choqué par son absurdité qui voulait faire de nous une secte refermé sur elle même et son sentiment de supériorité "d'élite de la nation" (sic). Ce mail est toujours sans réponse.

    Jean Luc, aujourd'hui, ce mal contre lequel tu luttes à travers ton action et le parti de gauche, j'ai essayé également avec mes petits poings de m'y frotter. Avec malheureusement peu de résultat compte tenu de mes espoirs. C'est pour ça qu'aujourd'hui je suis heureux d'avoir trouvé un écho à ma fureur face à certaines situations et une structure politique que je m'efforce de soutenir et diffuser autour de moi...

  35. Menjine dit :

    Comment interpréter la "tribune libre" de l'Huma ?
    Un petit groupe qui expose ses vues? Un ballon d'essai de la direction pour faire voir à Mélenchon que la route ne lui est pas très ouverte? J'ai bien peur que la deuxième solution ne soit la plus probable, car d'autres petits signes se marquent: un discours de Chassaigne où il y avait la jolie métaphore de deux cavaliers: le blanc et le noir, je vous laisse conclure qui était le méchant etc...en tous les cas Mélenchon a très bien répondu et a bien fait de répondre le silence n'était plus de mise sur ce sujet de l'unité. Il faut montrer ce qui unit, montrer que les différences mises en avant sont des interprétations fallacieuses et faire voir les textes.Ceci dit, le PCF à mon avis perdrait plus à rompre qu'à s'unir dans le FdG, idéologiquement, politiquement et financièrement seul l'accord dans le front de gauche peut lui sauver la mise. Les tractations avec les socialistes à propos des sénatoriales avec le vote (bloqué) des grands électeurs socialistes au profit d'EE sont un véritable laminage programmé, espérons que le prix à payer pour un arrangement ne soit pas la candidature de Mélenchon! Car comme quelqu'un l'a dit ici, pour l'élection présidentielle il n'y a pas photo entre C. et Jean-Luc Mélenchon. La démocratie c'est aussi un art de la parole, si le contenu du projet et la clarté des vues est commune, alors, il faut que celui qui peut porter par son verbe y aille,les soupçons et le ressentiment ne peuvent que faire perdre, même si comme d'autres je pense que Jean-Luc Mélenchon a trop tardé a quitter le PS, que Maestrich a été encore plus pernicieux que le traité constitutionnel qui n'en est que le développement,que je suis marxiste, à l'heure actuelle le PCF n'a pas la capacité de nous engager dans le changement. Ce qu'il s'agit d'effectuer c'est une révolution, ce n'est pas un marchandage boutiquier de postes et de prébendes. Camarades du PCF, nous devons dépasser le capitalisme en le renversant,commençons...

  36. Jonathan L. dit :

    Merci pour ces précisions Jean-Luc Mélenchon parce qu'après avoir lu ces "critiques" je me suis senti tout aussi outré que vous. Je sent enfin ma voix compter et portée par quelqu'un et quelque chose. Je n'arrive néanmoins toujours pas à saisir le but même immédiat et futile de cette libération massive, continue d'énergies ayant pour but commun d'embourber le Potentiel Humain.

    Dommage! On est malgré tout obligé d'en arriver à parler de ça en priorité. Mais, mais...patience. Les choses décantent...

  37. Berdagué dit :

    Nous subissons encore une fois une injonction à ne penser que ce que les pouvoirs propagent par leurs médias ou l'image est prévalente : sans distance intelligente face à la captation facile de celle-ci (ou le consumérisme est un but-en-soi pour faire marcher la machine-capitaliste), et ou les produits de qualité, excellents,sont réservés qu'à la conso illimitée des très très riches Nous sommes très loin de notre République d'égalité des droits et encore moins de fraternité et la solidarité inexistante si ce n'est la dégoulinante charité verser à longueur d'antenne pour nous inculquer que les riches peuvent payer beaucoup,ex: la recherche médicale, voire nous sauver, et nous de les admirer,de les envier pour faire partie du sérail et communier avec eux : tout le monde est bon tout le monde est gentil.......Nous sommes à l'opposé de nos fondations Républicaines et à toutes les améliorations pour la vie pleine et non soumise à la loi du plus fort/puissant/performant/maitre/riche de dispenser des cacahouètes en charité.......,la vie pleine pourra s'épanouir en sécurité, suivant tout le potentiel de chaque personne, de la vie à la mort sans attendre cette dernière pour avoir un quelconque changement manifeste.....ces croyances ont toujours arrangé les pouvoirs exploiteurs......D'ou les Luttes incessantes et humaines pour s'émanciper,gagner en multiples créations (Art-s-,Découvertes pour l'ensemble,Essais d'autres choses,.....etc...).pour TOUTES et TOUS!:
    Arrètons d'essayer de penser : et proposons le 1er jour de l'Hiver de la chaleur, de la joie,de la détermination, de la création, de la vie, .....une 6e République en 2012 avec Président : Jean-Luc Mélenchon, Première Ministre Marie-George Buffet avec constitution d'un gouvernement issu du Prolétariat et la suite une Chambre ; Assemblée Nationale non pas à la botte du gouvernement mais très critique, constructif, dialectique, très compétent pour le bien-comun.......Tu parles...

  38. KALOS dit :

    Saluer la constance et la clairevoyance de notre ami Descartes.
    Je vous suis depuis longtemps et vous êtes le seul, avec Hold UP et deux ou trois autres dont les noms m'échappent, à posséder lucidité, clarté etc. Si bien que je partage votre analyse concernant la position du PCF.
    Cela dit il me semble que parler à longueur de colonnes des élections à venir c'est avoir de la politique une conception tout à fait "médiatique". Les médias nous imposent les sondages(DSK et gnan gnan et gnan gnan) comme seul sujet et ainsi on ne parle pas des graves difficultés du pays.
    S'engouffrer dans la maladie de la présidentielle de 2012 me parait assez grave pour des militants sincères.

  39. christian roche dit :

    Concernant la discussion sur Cuba, je trouve tout à fait intéressant que le type d'argumentation utilisé pour défendre ce régime soit le même que celui que le PCF employait lorsqu'il défendait le bilan des pays "socialistes" :
    mise en cause de la bonne foi des interlocuteurs, "la situation est compliquée", "il ya des avancées", le complot des médias, l'environnement hostile.
    Tout sauf un questionnement sur la logique interne de ces régimes....
    Pour conclure, la démocratie (même formelle ) et les libertés me semblent essentielles et ne doivent pas être considérées comme un supplément d'âme. A partir de là, on peut porter un jugement sur un régime.

  40. marj dit :

    Les messages des miltants ou sympathisants PG me font parfois rire tant ils ressemblent finalement aux plus obtus des militants communistes...
    Les uns et les autres, vous êtes incapables de vous mettre à la place de l'Autre et de comprendre le cheminement qui l'amène vers sa position. Un seul ici, je dois dire, a une analyse pertinente sur le sujet, dire et c'est Descartes...
    Les autres, vous reprochez au PC, ce que vous faites vous même et vous tirez des plans sur la comète en partant de l'hypothèse jamais vérifiée qu'il aurait valu mieux et qu'il vaudra toujours mieux un candidat non communiste...
    Certains communistes, effectivement, ne font pas confiance à Jean-Luc Mélenchon et au PG, par expérience, pour eux vous n'êtes que des socio démocrates, issus des classes moyennes, partageant un sentiment anticommuniste et, pour la plupart, venant du PS donc, par essence, vous trahirez ! De plus,Mélenchon a besoin des communistes pour sa campagne et il ne tient que par eux,...D'autres pensent que préserver l'identité communiste est essentielle et que la présidentielle peut être une tribune pour un parti ostracisé par les médias, dans ce sens, la médiatisation de Mélenchon paraît suspecte, comme si tout était fait pour dicter par le haut aux militants qui ils doivent choisir !

    Voilà, il est tout à fait important d'entendre ces arguments et aussi de les relativiser : le PC n'est pas un bloc, comme l'a dit quelqu'un, il est travaillé par des débats, des positions différentes sur la stratégie et c'est normal :
    le futur n'étant pas écrit d'avance, seule la réalité dira qui avait raison !
    Le PG, non plus n'est pas uniforme, certains prônent l'union, ,toutefois, j'ai lu ici ou là des positions anticommunistes, des analyses empreintes de mauvaise foi, donc, à bien y regarder, l'union est une construction, un cheminement ...il nécessite du dialogue et que chacun y mette du sien : la période est difficile, les enjeux importants !

  41. marc dit :

    @vergnes 134

    On ne peut pas parler du NPA élargi au FdG parce que le NPA a refusé de rejoindre le FdG. je sais de quoi je parle car j'étais présent au meeting de Frontignan (Hérault) lors du 1 er meeting du FdG en février 2009. Le NPA y a pris la parole ce qui entretenait beaucoup d'espoir mais 1 mois plus tard le NPA votait à 80 % ! le cavalier seul aux européennes. Il y avait à ce moment-là (mars 2009)un fort mouvement social avec des millions de travailleurs unis dans la rue.
    Et le CPN du NPA était le seul endroit où l'on votait la désunion à 80 % !
    La désunion est intenable. Le NPA a pris une bonne tôle aux européennes (1,5 M €) comme la leçon n'a pas été suffisante il a eu besoin d'un 2ème rappel aux régionales et une 2ème tôle (2 M€)
    J'espère que le NPA sera dorénavant plus réceptif aux arguments unitaires pour la prochaine période.

    Nous avons des divergences fort honorables entre les diverses formations politiques de la gauche de gauche mais de grâce faisons que jamais, jamais, jamais l'adversaire de classe ne puisse en profiter.

    Enfin il faut éviter d'écrire des choses du genre " prendre le risque de perdre des élus" quand on parle des autres. Outre que ce n'est pas très gentil ça révèle une suffisance et une mentalité présomptueuse complètement hors de propos.

  42. Piettro dit :

    @Christian Roche140
    Visiblement vous faites une fixation sur Cuba, petit pays pauvre qui ose tenir tête à la plus grande puissance militaire du monde. Vous avez raison de vous préoccuper de la santé des cubains, de leur niveau d'études, de leur espérance de vie. Je vous rassure sur ces points ils dépassent (et de loin) leurs voisins d'Amérique Latine et même les USA.
    Je rappelle toutefois que le mot "socialisme" est gravé dans la constitution cubaine et que les incitations à renverser le gouvernement, quand elles s'appuient sur des arguments tels que le retour au capitalisme, sont anti-constitutionnelles.
    Si en plus elles sont financées par une puissance étrangère, (les USA par exemple) comme c'est le cas dans 100%, alors elle tombe sous le coup de la loi.
    Cette loi existe chez nous également ainsi que dans la quasi totalité des pays du monde.
    A Cuba la liberté d'écrire n'importe quoi dans la presse étrangère est effectivement surveillée, et c'est la moindre des choses puisque le pays est en guerre depuis bientôt 50 ans, soumis à un blocus injuste.
    Je rappelle que cette année encore sur les 192 pays représentés à l'ONU, 187 ont demandé la levée de l'embargo. Trois pays satellites des USA se sont abstenus (Micronésie, Marshall, Palau). Les USA et l'état d'Israël ont refusé.
    Cher Christian Roche, je n'utilise pas la langue du PCF pour défendre Cuba et votre insistance à utiliser toujours les mêmes arguments que l'on trouve dans Libé, le Nouvel-Obs, Télérama, le Monde.. etc, me fait penser que vous devriez ajouter à vos lectures le Monde Diplomatique.
    Dernière suggestion, faites-vous plaisir, allez à Cuba !
    Si possible, allez-y plusieurs fois, et restez-y suffisamment longtemps. Vous verrez que Cuba n'est certes pas le Paradis sur terre, mais ce n'est pas non plus l'Enfer, le goulag tropical dépeint si souvent par RSF.
    Enfin je citerai pour finir Madame Danielle Mitterand :
    "Il y a de graves atteintes aux droits de l'Homme à Cuba,...

  43. Michel Matain dit :

    @ 142 marc
    " prendre le risque de perdre des élus"

    Tout à fait d'accord, d'autant plus que le seul qui ait pris le risque de perdre des élus et qui a perdu effectivement des élus c'est le PCF en jouant la carte du Front de Gauche aux élections régionales dans 17 régions sur 22. Le PG n'avait rien à perdre et le NPA idem. D'où l'importance pour le PCF de réussir les cantonales : ça permettra aux partisans communistes du Front de Gauche de démontrer qu'à plus long terme la stratégie du Front de Gauche est payante pour tous. Une réussite aux cantonales renforcera la candidature unitaire du Front de Gauche à la présidentielle.

  44. dudu87 dit :

    Bonjour à vous,

    @marj

    Merci à toi d'avoir si bien analysé les commentaires des uns et des autres. Nombreux viennent aussi de la mouvance "gauchiste", ce n'est qu'un constat et non une insulte. Mais ils font aussi de nombreux progrès dans leur analyse.
    Alors ne perdons pas espoir... Je dois aussi saluer le courage et l'entêtement de Descartes à vouloir convaincre et faire avancer le "schmilbliq".

  45. bob dit :

    Que ce soit Zemmour ou chez Taddei, justement à propos de cet ignoble Frêche, il y a une petite musique autour de l'idée : non seulement il est normal que les hommes politiques mentent : il le faut (Sun Tzu chez les sciences potiches et les managers).

    Chez Taddei, pratiquement aucune réaction saine à la présence du promoteur du film sur Frêche.

    Après la glorification de l'avidité, nous avons l'apologie du mensonge. La justification des magouilles, du mensonge et du secret (lorsque cela va dans le sens des intérêts du "parleur" bien sûr). Jusqu'où allons-nous avancer dans cette culture berlusconiste et maffieuse?

    Pendant ce temps, les Occidentalistes se pètent les bretelles...

  46. Michel matain dit :

    @ 143 Piettro dit à @Christian Roche140
    Dernière suggestion, faites-vous plaisir, allez à Cuba !

    Oui, très bien et pour bien comprendre Cuba, il faut visiter en même temps les pays comparables à savoir les iles des Caraïbes: Jamaïque, Saint-Domingue, Haïti. Ca fera un beau voyage. Ce détour est obligatoire : on ne peut pas comprendre Cuba, la guerre froide, l'opposition entre USA et URSS, leurs conséquences concrètes dans la région si on ne compare pas les pays entre eux. Ces trois pays ont été occupés régulièrement par les USA. C'est Haïti qui a été le plus occupé par les troupes du grand voisin du Nord : des dizaines d'années. Vous pourrez vous y recueillir sur les tombes des milliers de torturés, éxécutés, disparus sous les dictatures qui s'installaient en alternance des occupations américaines. Vous pourrez admirer le résultat magnifique de ce siècle de démocratie américaine à Haîti (le jeu des dictatures et occupations succesives US dure depuis un siècle). La Jamaïque : depuis qu'elle a été "libérée" par les soldats US, les mafias terroristes ont mis la main sur le pays. Faites attention le pays est dangereux. Saint- Domingue : vous ne raterez pas les plantations où les immigrés illégaux haïtiens sont réduits en esclavage (Un apparté pour Jennifer : ces esclves immigrés haïtiens ne sont pas musulmans, désolé). Dans tous ces pays, je vous recommande bien entendu les bidonvilles. Intéressant aussi le niveau de prostitution y compris infantile, surout à Saint-Domingue (dans le temps, Cuba était le bordel des USA, il a bien fallu le remplacer en 1962). Le niveau d'analphabètes, la proportion d'accès à l'eau potable, l'accès aux soins... Et n'oubliez pas de vérifier dans chacun de ces pays comment se déroulent les élections "libres". Quand vous arriverez à Cuba ensuite, vous serez peut-être enfin en état de relativiser et de comprendre ce que signifie pauvreté et dignité.

  47. vaz jean-philippe dit :

    Penser l'intérêt général...C'est à mon sens la clé de toute politique. C'est ce qui réussit à unir, pour l'intérêt de tous. C'est une démarche qui consiste à "s'extraire" de soi-même, prendre du recul, de la hauteur, puis "redescendre" vers le concrêt...Prenons de la hauteur, que voit-on? Une planète, une seule, celle que nous habitons tous, un éco système auquel nous sommes tous soumis, nous humains, animaux, végétaux, minéraux. Nous sommes "condamnés"à vivre ensemble, autant que cela se fasse le mieux possible...Nous sommes "connéctés" les uns aux autres, tous les maillons de cette chaîne terre sont importants, aucun ne l'est plus que l'autre, ce qui compte c'est cette chaîne. On descend un peu, et que constate-t-on? Que les maillons se combattent, ne se connectent pas, ne s'apportent pas les uns aux autres, mais se prennent, se spolient...On descend encore un peu, et on regarde quelle idéologie domine le monde....Le capitalisme, qui justement éxacerbe la compétition de tous contre tous, nature comprise...A partir de là, sans dire que le capitalisme est la source de tous les maux, on peut déja dire que le système n'est pas bon, et qu'à terme, il nous conduira TOUS dans le mur...D'où l'idée de changer le système...D'où en France la création du Front de Gauche, qui cherche à reconnecter les maillons, reconstituer une chaîne, dans l'intérêt de tous. Dans ce contexte, il est fait appel à tous ceux qui à partir de leur conception du réel, on pu s'extraire d'eux-mêmes et se rendre compte que seuls, ils ne changeraient rien, mais qu'ensemble, les choses deviennent possible. C'est sur la base d'un changement que se situe le Front de Gauche, changement sur la façon de faire de la politique, sur la vision universelle de progrès pour chacun, pour tous, dans l'intérêt de tous.
    Pensons l'intérêt général....

  48. Piettro dit :

    @ christian Roche
    La citation a été tronquée la voici dans son intégralité
    "Il y a de graves atteintes aux droits de l'Homme à Cuba, l'endroit s'appelle Guantanamo"

    L'assemblée générale de l'ONU
    http://www.un.org/News/fr-press/docs/2010/AG11015.doc.htm

    Pour en savoir plus sur le lauréat du prix Sakharov
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=2203

  49. d3gl1ng0 dit :

    @Christian Roche (140)

    Comparez directement les rapports 2009 d'Amnesty International concernant Cuba (pays où règne une effroyable dictature) - 3 pages - avec celui concernant les États-Unis (pays champion de la démocratie) -...5 pages ! -.
    Vous allez voir, c'est édifiant (en particulier tout ce qui concerne la peine de mort, les tortures, mauvais traitements et autres trucs sympathiques l) et vaut bien plus qu'un long discours.

  50. marco polo dit :

    à Marj (141)
    Ce que tu dis est très juste.
    Je cherche des réponses et je ne suis pas exempt d'erreurs. Mon cheminement perso, je le confronte et je le compare, c'est ainsi j'imagine que tout le monde ou presque évolue. Je ne crois pas que certains aient plus raison que d'autres, les interrogations des uns et des autres se croisent mais ne se rencontrent pas toujours, mais aussi que les vérités se révèlent, les idées fonctionnent ainsi me semble-t-il.
    Un seul point commun à tous ces "discours", nous cherchons tous des issues pour sortir de la crise politique, économique, sociale, culturelle.
    Notre "culture" agit très souvent comme un prisme qui déforme les données, des idées, des intentions.
    Alors, comme nous ne fonctionnons pas de la même manière, il faut permettre de tels débats, parce qu'ils servent de moyens de rencontre et rendent possible l'évolution dans le sens précité,
    C'est ça le vrai changement qui s'opère et rend possible la révolution citoyenne, ce n'est pa une perte de temps, au contraire.


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