19déc 10

Sakharov, Quatremer, Grandes Gueules, Dély, communistes inquiets, droit de pétition, coup dur contre l'Europe

Strasbourg et La Havane

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D ans cette note il est question de ma sortie de la salle tandis que le parlement européen se livrait à une nouvelle orgie de bonne conscience enrobée au miel de droits de l’homme. Je dis un mot d’une série de moments de haine contre moi finalement assez interloquants. Puis du film « le président » sur Frèche. Ensuite je réponds aux inquiétudes que soulève une tribune parue dans « l’Humanité » sous la plume d’un collectif de communistes. Enfin je vous apprends comment le traité de Lisbonne vous octroie une soi disant « nouvelle liberté » de pétition au moment où il vient de vous retirer la liberté de vote du budget dans votre parlement. Manants, à vos plumiers !
Puis je vous dis un mot, à propos du dernier accord des chefs d’Etat et de gouvernement européens. Ceux qui aiment l’Europe, sortez les mouchoirs.

J’allais me coucher et j’ai jeté un dernier œil sur la page de garde de mon ordinateur portable qui est une composition de unes de journaux. Toc : « Mélenchon aime la dictature cubaine et ne le cache pas ». Il est déjà minuit. J’éclate de rire. La une de « Libération.fr » sur Google. Mazette ! Clic ! Clic ! Bien vite il m’apparaît que c’est un vrai cadeau de noël ! En effet c’est « mossieur » Quatremer en personne qui écrit. Personne n’est plus détesté du monde des électeurs du « non » au traité constitutionnel que ce Quatremer. Il avait été un propagandiste du « oui » grossier et méprisant. Il l’est resté ensuite avec une morgue et un mépris pour les autres qui l’ont signalé de longue main au dégoût des gens qui achètent un journal pour s’informer plutôt que pour se faire catéchiser. Il est vrai que le nombre de ceux-là s’est élargi lorsque ce donneur de leçons tous azimuts se permit de faire la morale sur ses mœurs sexuelles à Dominique Strauss-Kahn avant son départ au FMI. Que s’est-il passé ? La haine a donc suffi à monsieur Quatremer pour le tirer de son interminable sieste dans les bureaux de l’union européenne ? Monsieur Quatremer avec son titre à deux balles ferait-il donc enfin quelque chose pour justifier sa paye ? Il écrit. Sur la base d’une information qu’il n’a pas recueilli lui-même cela va de soi. Il commente, après avoir prétendu m’avoir appelé au téléphone pour connaître mon point de vue. Farceur ce Quatremer ! Et menteur. Je n’ai aucune trace de son appel dans mon téléphone. Que n’a-t-il fait comme sa collègue de l’AFP qui s’est donnée le mal de me chercher dans le Parlement ? Elle m’a trouvé sans peine à une réunion publique sur l’eau ? Tiens ! En plus Quatremer aurait pu écrire quelque chose sur cette réunion qui voyaient Eva Joly, José Bové, Jean-Luc Benhamias et moi, côte à côte, pour parler devant une assemblée convoquée par l’euro députée Michelle Rivasi, en présence de Danielle Mitterrand et Bandana Shyva. On avait fait des photos de groupe avant et le thème tombait avec le dépôt d’un projet de résolution sur la question de l’accès de tous à l’eau potable. Bon d’accord il aurait fallu bosser. Mieux vaut se la couler douce et  se contenter d’écrire mon nom en gros avec une énormité et trois lignes pour avoir de la reprise. Sacré Quatremer ! Quelle couleuvre ! Et maintenant voici mes arguments. Ce fainéant aurait pu les avoir en sortant de son bureau, en supposant qu’il ait été à Strasbourg ce jour là, en se trainant jusqu'à l’ascenseur, en faisant trente mètres ensuite jusqu’à la salle en libre accès où je me trouvais. Ça aurait fait plus sérieux que de se donner des verges pour se faire battre.  Sacré Quatremer, quel boute en train !

Je n’ai pas voulu être associé si peu que ce soit à la cérémonie d’attribution du prix Sakharov. Pour la troisième fois en sept ans, il s’agissait de « rendre hommage » Bla Bla Bla à un opposant cubain anti castriste. Ces attributions obsessionnelles, à répétition, à des anti castristes sont le fait d’un comité composé des seuls présidents de groupe. Le but est de pure propagande. Le parlement ne vote jamais donc sur les lauréats. Nous sommes seulement invités pour applaudir et entendre des nobles paroles. Cette fois-ci nous savions que nous allions être régalés de couplets contre le « communisme sauvage » et diverses prières au Christ « premier dissident ». Ce fut bien le cas. Et ce parlement en rang serré applaudissait. Pas moi. Je suis sorti de la salle comme tous mes collègues du Front de Gauche français. Comme plusieurs socialistes français également. Je persiste et signe. Ni cette fois ci ni aucune autre je ne me laisserai prendre au prétexte de la défense des droits de l’homme pour cautionner une pure opération de propagande de nos adversaires de droite et sociaux démocrates latinos qui n’en sont qu’une variété comportant un nombre considérable de corrompus et d’assassins. Ce genre de gesticulations est exclusivement destiné à leur donner la belle posture de défenseurs intraitables de ces droits de l’homme dont ils sont en vérité de constants adversaires sur le terrain. Le choix du parlement européen ne sert qu’à donner des prétextes et de la légitimité supplémentaire à leur sale propagande en Amérique latine. Que cela vienne de ce parlement prétentieux, et si cruel en matière d’échanges internationaux notamment avec l’Amérique du sud, aggrave le cas. Le Parlement européen devrait plutôt avoir honte et demander pardon à la déclaration universelle des droits de l’homme. Car il n’a même pas eu une minute pour voter une condamnation du coup d’état au Honduras ! Depuis, plus de deux cent personnes ont été persécutées, assassinées ou torturées dont sept journalistes. Ce n’étaient pas des défenseurs de la liberté en chambre type Quatremer ceux-là ! Ce parlement n’a pas eu une seconde pour afficher la moindre solidarité avec le président de l’Equateur après que la police de son pays lui a tiré dessus et l’a séquestré. Ce parlement n’a pas manqué une occasion de manifester son insupportable « deux poids, deux mesures ». Toujours du côté des USA et des thèmes de propagande de leurs officines ! Ainsi encore au cours de cette même session, nous avons déposé des amendements au rapport sur la politique de droits de l’homme de l’union européenne. L’un d’entre eux demandait que les Etats-Unis respectent les délibérations de l’ONU exigeant à l’unanimité moins trois voix que cesse le blocus de Cuba. Ces mêmes bonnes âmes l’ont rejeté ! Nous demandions que les cinq cubains de Miami détenus de façon absolument inadmissible depuis dix ans par les USA, soient jugés honnêtement et que leurs familles disposent normalement d’un droit de visite. Ils ont voté contre. Ces cinq là, monsieur Quatremer, trahissant ses sources d’inspiration, les nomme « les cinq espions de Miami ». Coucou la CIA ! Bonjour la Contra ! Tout est dit.

Je signale que la conférence des présidents aurait pu avoir d’autres choix. Par exemple celui que lui proposaient plusieurs députés de tous les groupes de gauche, Verts, sociaux démocrates et GUE. Ils demandaient le prix Sakharov  pour l’ONG des soldats israéliens « breaking the silence » qui lutte courageusement pour dénoncer et faire cesser les crimes de guerre de l’armée israélienne dans le conflit avec les palestiniens. Il me semble que cela avait du sens l’année de l’arraisonnement sanglant de la flottille devant Gaza. Et davantage encore avant le départ de la prochaine flottille de la paix pour Gaza. Rappelons que cette ville est assiégée contre toutes les résolutions de l’ONU et de toutes les instances civilisées de « la communauté internationale ragnagna » ! Cela aurait pu être une contribution efficace à l’exigence de paix au Moyen-Orient. Et une protection pour ceux qui luttent pour cette paix jusque dans leur propre armée. Mais la CIA aurait couiné. Il y avait aussi une candidate africaine. Bref, il y avait mieux à faire. Je suis fier d’être sorti de cette mascarade. Les gesticulations et agressions verbales incroyables que cela me vaut depuis sont la meilleure des propagandes contre ce genre de récompense bidon dans les rangs des militants qui ne réalisaient pas jusqu’à ce point de quoi il s’agissait. Une fois de plus mes amis pensez-y ! Il faut toujours tenir bon et ne céder jamais à la meute. 

Une forme étrange de haine m’entoure dans certains milieux. La rapidité d’un Quatremer à écrire ces lignes stupides contre moi n’est rien à côté de la déferlante que j’ai dû subir, sans crier gare, de la part du plateau des « Grandes gueules » sur le même thème. Je dis sans crier gare car la station RMC avait beaucoup insisté pour que j’accepte une intervention par téléphone à l’annonce du "prix". J’étais réservé pour deux raisons. La première est que toutes les interventions par téléphone que j’ai faites dans le passé sur cette émission ont toutes été du même acabit. Le plateau est fin chaud d’entre soi et l’intervenant extérieur y est réduit au rôle de faire valoir. La seconde est que ce type de « prix » ne m’inspire que méfiance tant je connais le goût sadique de ces sortes de personnes pour ridiculiser et humilier les responsables politiques dans le registre prétendument neutre du divertissement. Qui a vu comment Bayrou s’est fait traiter sur le plateau du Grand Journal a une idée de ce que l’on peut devoir subir à l’impromptu. Les puristes diront que nous n'avons qu’à ne pas y aller. Mais dans ce cas c’est se condamner au silence total. Il faut donc aller porter la bonne parole dans la jungle parmi les tigres et les hyènes. Donc cet épisode fut spécialement stupéfiant pour moi, raison sans doute pour laquelle je m’emportais moins que si je m’étais préparé à descendre dans la fosse aux lions. Bien sûr, le procédé est totalement déloyal et personne n’appelle ensuite pour s’excuser ou quoi que ce soit qui rappelle que nous sommes des gens civilisés capables de courtoisie. Ils m’ont insulté tant qu’ils pouvaient. Un point c’est tout.  Voila en quoi a consisté "la remise du prix des grandes gueules" de RMC. Le vocabulaire de guerre froide et les amalgames font peur par leur incroyable force de certitude butée et aveuglée. Tant pis.

Le pompon de cette séquence de haine aura cependant été atteint par le sieur Renaud Dély sur France Inter le matin, invité par Audrey Pulvar à moins que ce soit l’inverse. Elle gloussa beaucoup en accomplissant sa noble tâche d’information qui consistait ce matin là à laisser le monsieur m’insulter sans que je puisse répondre de quelque façon que ce soit. C’est le service public ça ? Arrivé dans les fourgons des purges de France inter comme masque « de gôche », Renaud Dély est actuellement le candidat à la succession de Joffrin à Libération dans le mercato qui se joue en ce moment en coulisse entre "Libération" et "le Nouvel Observateur". Ça promet ! Le journal est mort, si c’est ça. Ce type, dans un ouvrage de conseils prétentieux, et naturellement totalement éthique et indépendant comme il se doit pour un grand journaliste de cet acabit, recommandait à la gauche de s’ancrer dans le libéralisme pour survivre. Mais oui ! Auparavant il avait été un bon Chevènementiste. Et ainsi de suite. Tout le monde comprend de quoi il s’agit. Je ne suis pas étonné qu’il me haïsse. C’est normal. Mais où en sommes-nous rendus pour que ces gens s’approprient l’antenne pour régler leurs comptes de cette façon ? Où est mon droit de réponse ? Pourquoi n’ai je droit à rien ? Et qui est-il pour avoir le droit à tout ?

Une autre question est le niveau de populisme d’extrême droite que contiennent ses assertions anti-parlementaires. Lisez ce qu’il dit de mon élection au Sénat. Puis ce qu’il dit de mon élection comme député du grand sud ouest. Et comme il est assez bien renseigné pour savoir que j’ai été deux fois conseiller général, j’en déduis qu’aucun mode de scrutin ne lui semble légitime. Que j’aie été élu sur une liste dans un scrutin proportionnel ne lui parait pas être une vraie élection, quand bien même étais-je tête de liste dans une circonscription qui ne donnait pas d’élu auparavant à la liste communiste ! Et quand bien même ai-je recueilli autant de voix qu’il en faut pour élire cinq députés nationaux, cela n’ébranle pas les certitudes de monsieur Renaud Dély contre mon droit à me réclamer contre lui et les aboyeurs de sa sorte de la légitimité du suffrage universel. Mais lui il est quoi pour avoir le droit de parler sans qu’on puisse lui répliquer ? Même Sarkozy est obligé de supporter une réplique garantie par le CSA.

Dély, lui, peut baver tant qu’il veut. La Pulvar tient la serviette en gloussant.  La phrase finale affirmant que j’irai même pour un strapontin dans un gouvernement socialiste est amusante de mille manières. Comme elle est révélatrice de l’éthique de vie du monsieur qui a tant voyagé d’une rédaction à l’autre! Sur le seul critère des exigences de sa conscience; "bien entendu" dira son portefeuille ! Dommage que cette trouvaille soit recopiée mot pour mot d’un argumentaire socialiste. Car je les reçois tous, bien sûr, ceux là et les autres. Je passe sur ce qu’il dit de Mitterrand. Certains comptes n’en finissent pas de se régler. Mais je suis heureux d’apprendre que le fait de nationaliser toutes les banques et le tiers de l’industrie française et de refuser de signer les ordonnances de privatisation ait « rempli de joie le CAC 40 ». Cela devrait réjouir aussi leur ami môssieur Renaud Dély, non ? Ou bien est-il juste un larbin « en peau de lapin ». Je dis en peau de lapin parce qu’il dit de moi que je serai « comme disent les gauchistes, un révolutionnaire en peau de lapin ». Mais non monsieur Dély, ce ne sont pas les gauchistes qui disent ça ! C’est François Mitterrand qui l’a dit à propos de votre ancien courant au PS, le CERES. Il ajoutait aussi que vous étiez de vrais petits bourgeois !

En réalité je sais ce que ces gens me reprochent. Ils pensent que j’ai trahi leur classe. Venu d’en bas, comme on dit, j’aurais dû profiter et me taire. Prendre mes indemnités, gérer mon patrimoine de parvenu et aider à la maintenance du système. Pas de pot ! J’ai ouvert les yeux ! Je suis libre. Mes concitoyens m’ont élu sur mes idées et je ne vous dois rien, les belles gens ! Et je vais fiche votre cirque par terre et vous faire les poches !  

Georges Frèche est décédé. Un film paraît dont il est le héros. Mais ce n’est pas Frèche, ce film. Ce n’est pas son fantôme. C’est une construction narrative. Pour me faire comprendre je dirai qu’il était possible de faire deux ou trois films différents sur cet homme. Le proverbe africain dit « il y a bien des personnes dans une personne. » Je le crois. Je le sais d’expérience, comme chacun de vous le sait aussi, à son propre sujet. Il aurait pu donc y avoir autant de films différents que de Georges Frèche… Aucun d’entre nous ne peut dire qui il était. Ses proches qui le pleurent en avaient une présence chère. Mais nous ne sommes pas ses proches. Nous sommes ceux qui ont subi sa poigne. Je l’ai combattu et je ne suis pas le seul à gauche. Mes amis les plus proches l’ont défié devant les urnes. A la loyale, mais avec l’objectif clair et net de l’envoyer au tapis politiquement. Nous n’avons pas changé d’avis à son sujet. Ce film est une continuation du fréchisme par d’autres moyens. Il suinte un venin de cynisme assez écœurant. Prétendument mis à distance, l’auteur colle aux aspects les plus décadents du fréchisme. Dès lors, ce film nuira  à l’engagement politique davantage que des centaines de discours sur ce thème. Filmé sans recul, multipliant les gros plans qui forcent l’empathie reptilienne du spectateur, Georges Frèche est la vedette évidemment consentante d’un conte filmé en forme de remugle. Frèche ce n’est pas « le président ». Frèche, paix à ses cendres, c’est un voyou politique sans foi ni loi, une brute vulgaire qui ridiculise l’idéal et l’étiquette socialiste, un machiste bovin, un tyranneau féodal clownesque. Sa dernière campagne, la plus insupportable, est mise en scène comme dans un reportage exotique qui montrerait la vie des iguanes aux Galápagos. Sauf qu’il s’agit d’une région, de citoyens, de politique et même de socialisme.

Derrière la boursouflure fellinienne du féodal finissant il y a un espace public saccagé par le clientélisme et les coups tordus. Derrière le soi disant socialiste des centaines de gens honnêtes, dégoûtés de l’action politique, des milliers de fausses cartes, des votes truqués. La dernière profession de foi de Georges Frèche est un concentré de mépris pour la dignité du suffrage universel. Sur fond marron caca, huit mots creux d’un côté de la feuille et son portrait de l’autre. Une honte ! D’ailleurs le film se garde bien de présenter une seule des idées du programme fréchiste. En ce sens ce film est bien dans la veine sensationnaliste qui a déjà vulcanisé le sens de la politique. La stratégie minable des dirigeants socialistes nationaux, face à lui, l’a aidé au-delà de tout ce qu’il pouvait espérer. Et dans cette dernière campagne peut s’en fallut que toute la gauche soit réduite à « l’hubris » fréchiste. Une transe délirante affrontant la pantalonnade des laissés pour compte du PS maintenu ! Le seul « président » qui était digne de cette élection c’est René Revol, maire de Grabels, le premier de la liste du Front de Gauche et du NPA. N’empêche : caresser un homme tel que Georges Frèche du bout d’une caméra frivole, c’est l’équivalent moderne, c'est-à-dire glauque et voyeuriste, des « dieux du stade » de Leni Riefenstahl. Vous savez ? C’est la cinéaste capable de passer des ostentations nazies aux jeux olympiques de 1936 dans sa jeunesse aux luttes des Dogons au soir de sa vie, qu’elle filma avec la même obscène indifférence idéologique et la même fascination esthétique. 

Dans une tribune publiée le 13 décembre par l'Humanité, sous le titre "Pour un rassemblement sans effacement du PCF", un certain nombre de responsables et militants communistes, craignent que les propositions communistes soient effacées par mon éventuelle candidature à l’élection présidentielle au titre du Front de Gauche. Bien sûr je n’ai pas l’intention de me mêler si peu que ce soit du débat des communistes à propos des candidatures aux prochaines élections. Je ne serais pas intervenu à propos de cette tribune si elle  n’avait affirmé : "les idées que Jean-Luc Mélenchon exprime sont souvent, sur des sujets essentiels, éloignées des élaborations novatrices portées par les communistes". Je sais que cette crainte n’est pas fondée. Je veux donc rassurer ceux qui seraient sincèrement inquiets. Si des divergences existent, et rien n’est plus facile que d’en produire, mieux vaudrait qu’elles portent sur des faits plutôt que sur des impressions au demeurant si mal fondées. En effet cette tribune liste ces "apports du PCF" dont je serais éloigné, au point que je ferais risquer "une réduction de l’ambition et de la cohérence des propositions transformatrices". Ces craintes ne s’appuient malheureusement sur aucune référence concrète à mes propositions ou à celles du PG. Non par oubli mais parce que cela est impossible. Mais je veux montrer que la situation est à l’opposé. On peut le vérifier en se référant concrètement aux « contributions programmatiques du PG au programme partagé du Front de Gauche ». Là, on verra  que sur chacun des points évoqués par cette tribune, les propositions du PG convergent largement avec celles des communistes. Parfois il me semble même qu’elles explorent davantage en matière de rupture avec l'ordre établi. Pour permettre à chacun de s’en faire une idée précise, je choisis de faire une revue de détail des questions soulevées. Je pense que cela réjouira aussi ceux de mes lecteurs qui ont la flemme d’aller sur le site du Parti et me reprochent de ne pas évoquer dans ce blog mes « propositions » quand bien même ai-je répété cent fois que ce n’est pas le lieu pour le faire ! 

D’abord les retraites. Je pourrais me contenter de dire que nos deux partis ont déposé ensemble le même texte de proposition de loi à l’Assemblée et au Sénat, ce qui nous engage assez les uns et les autres. Mais je me propose de tout examiner avec méthode. Voici les propositions communistes d'après la tribune dans « l’Humanité »: "des exigences articulant un objectif social (les 60 ans à taux plein), de nouveaux moyens financiers, des pouvoirs pour les travailleurs à une visée nouvelle de civilisation: l’utilisation de l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé pour des activités sociales libres des retraités". Et voici les propositions du PG. Elles sont totalement convergentes. Je recopie un extrait des Fiches – programmes n°72 et 86 des « Contributions du PG pour le Programme partagé ».

"Maintien du droit au départ à 60 ans à taux plein et le rendre effectif dans les régimes complémentaires, où l’âge de départ reste fixé à 65 ans. Arrêter l’augmentation de la durée de cotisation et revenir vers une durée permettant un départ effectif à 60 ans sans pénalisation". Mais le PG affirme aussi que "la retraite est un acquis de civilisation parce qu’elle permet de ne pas passer toute sa vie dans la soumission au travail salarié. C’est pourquoi la retraite ne doit pas être réservé aux personnes « usées, cassées ». Il faut pouvoir partir tant qu’on est en bonne santé, pour vivre pleinement ce temps de la vie libéré des contraintes du travail salarié." Ce n’est pas tout. Le PG pointe aussi de nombreuses pistes de "nouveaux moyens financiers" :

- soumettre à cotisations sociales tous les compléments de rémunération (intéressement, primes, épargne salariale etc.)
- aligner la taxation des revenus du capital (18 % aujourd'hui) sur celle des revenus du travail (42 %, ce qui dégagerait 100 milliards d'euros, soit 5 fois le déficit 2009 de la sécu)
- réduire les exonérations de cotisations sociales
- supprimer les niches fiscales des revenus de l'épargne (prélèvement libératoire, niches pour l'assurance vie)

Le PG va encore plus loin dans ses propositions en termes d'exigences sociales pour les retraites :

-  Assurer un taux de remplacement moyen d’au moins 75%.
-  Revenir au calcul des pensions sur les 10 meilleures années au lieu des 25 meilleures années dans le privé
-  Indexation des retraites sur les salaires
-  Permettre à ceux qui ont des carrières longues de partir à taux plein, même avant 60 ans, dès leur carrière complète
-  Prendre en compte la pénibilité. Les confédérations syndicales de salariés et d’employeurs se sont mis d’accord sur les critères de la pénibilité (travail de nuit, travail posté, port de charges lourdes, produits toxiques etc…). Ceux-ci doivent permettre de délimiter branche par branche les emplois donnant le droit à des départs anticipés en retraite, sur la base d’un financement par les entreprises responsables de ces conditions de travail dégradées.
-  Pas de retraite inférieure au SMIC. Cela implique la hausse du minimum contributif et son indexation sur le SMIC pour éviter le décrochage continuel qui existe actuellement
-  Valider les périodes de chômage en référence au salaire antérieur
-  Valider les périodes de stage et toutes celles d’apprentissage, aller vers la prise en compte des années d’études et de formation tant universitaire/supérieure que professionnelle (continue et initiale).
-  Verser les pensions de réversion pour les couples pacsés à égalité avec les couples mariés. »
 

La BCE et l’Europe, c'est l'autre sujet mis en avant par la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF" parue dans l’Humanité. Je pourrais là encore dire que nous avons présenté ensemble le même programme aux élections européennes et adopté la même plateforme politique au congrès du Parti de la gauche européenne où nous avons présenté et élu ensemble le même président, Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste. Mais là encore je crois utile d’examiner le détail. Selon les auteurs de la tribune "les communistes proposent une réorientation de la Banque centrale européenne (BCE) pour développer les services publics, sécuriser l’emploi et la formation" "Jean-Luc Mélenchon propose de «sortir du traité de Lisbonne» sans prendre en compte la nécessité impérieuse d’un changement fondamental de la BCE" Je ne sais pas comment une telle impression a pu être ressentie. Mes textes contre la banque centrale actuelle sont légion dès avant sa création. J’ai d’ailleurs voté contre son mandat, au Sénat et j’ai été sanctionné pour cela au PS. Peut-être est-ce mieux que je me contente de produire ici les propositions du PG sur la BCE. Pour cela voici un extrait de la Fiche – programme n°142 des « Contributions du PG pour le Programme partagé » :

"Une Banque centrale doit être au service de l’intérêt général du ou des peuples de l’entité à laquelle elle appartient et pas au service d’une idéologie aveugle et des intérêts des marchés financiers."

-  La France demandera que la BCE soit assujettie aux institutions politiques de l’UE. [...]
-  Redéfinition des objectifs de la politique monétaire. La politique monétaire, comme l’ensemble des politiques de l’Union, doit apporter sa contribution à la promotion du progrès humain. Elle a plus précisément pour vocation d’assurer le plein emploi, le financement des activités économiques soutenables, la stabilité des prix et l’équilibre des comptes extérieurs de l’Union monétaire.
-  La BCE doit pouvoir accorder des avances directes, au taux de base, aux États membres. Elle devrait refinancer les titres de la dette publique sur le marché monétaire à des conditions au moins aussi favorables que celles retenues pour le refinancement des dettes privées de même échéance.
-  L’ensemble des États membres de l’Union européenne, pas seulement ceux de la zone euro, pourraient contracter auprès d’elle des emprunts pour réaliser des objectifs industriels, environnementaux et sociaux décidés en commun. » 

Le crédit et le pôle financier public me valent aussi un reproche. Les auteurs de la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF" écrivent: "De même, ils [les communistes] mènent la bataille, en France et dans ses régions, pour un nouveau crédit sélectif, avec un pôle bancaire et financier public et des fonds publics régionaux." "Jean-Luc Mélenchon, lui, se fonde essentiellement sur l’impôt, et non sur le crédit, pour le progrès social" Il est exact que l’économie de crédit qui a fonctionné à plein régime aux USA, en Irlande et en Espagne selon le modèle néo libéral pour compenser la paralysie des salaires n’a pas notre faveur du tout. Mais c’est sans doute aussi l’avis des camarades qui s’interrogent à mon sujet. Je vais en rester à la question posée, telle quelle, et faire connaître les propositions du Parti de Gauche sur la finance et le crédit. J’utilise pour cela des  extraits des Fiches – programmes n°7, 8 et 9 des « Contributions du PG pour le Programme partagé ». Le PG propose en effet de nombreuses mesures radicales pour lutter contre la spéculation financière et réorienter le système financier (fiche-programme n°7 Freiner la spéculation financière) : "interdiction des CDS et produits dérivés qui spéculent contre les Etats, interdiction des ventes à découvert, limitation stricte de la titrisation, agrément public obligatoire des produits financiers, suppression de la cotation en continu, déclaration et taxation sélective des sorties de capitaux"
Sur le plan bancaire et du crédit, le PG fait des propositions novatrices et ambitieuses pour le financement de l'économie et des particuliers, qui vont dans le même sens que les propositions communistes évoquées (fiche-programme n°8 Contrôler l'activité bancaire) :

- séparation des banques de dépôt, des banques d'affaires et d'investissement;
- constitution d'un secteur public bancaire, avec notamment un pôle dédié au financement des biens publics;
- nouvelles procédures d'intérêt général en cas de défaillances bancaires (nationalisation sans indemnisation, faillite organisée et sécurisée);
- plafonnement public des tarifs bancaires et encadrement public du crédit bancaire (interdiction des crédits rechargeables et des hypothèques en garantie des crédits à la consommation);
- politique sélective du crédit visant à faciliter les activités d'intérêt public (logement, énergie renouvelable, reconversion vers agriculture durable, associations, coopératives)"

Enfin, plus largement, parce que la politique du crédit dépend aussi de la politique monétaire, le PG propose de "Rétablir la souveraineté populaire sur la monnaie et les finances publiques" (fiche-programme n°9) :

- création d'un plancher minimal de détention d'obligations publiques nationales à l'actif des établissements financiers;
- saisie du capital des institutions financières qui portent atteinte à la sécurité du système financier ou agissent contre l'Etat;
- réserver la commercialisation des obligations publiques auprès des résidents de l'Union européenne;
- possibilité de souscription directe de la BCE et des banques centrales nationales aux émissions de dette publique au taux de base de la BCE.

La question des nouveaux pouvoirs des travailleurs dans les entreprises est également soulevée dans la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF". Je lis: "des propositions de pouvoirs nouveaux des travailleurs et des citoyens dans les entreprises, les services publics, les localités » Voici quelles sont les propositions du PG pour faire reculer la dictature des actionnaires et donner de nouveaux pouvoirs aux travailleurs en développant la propriété sociale des moyens de production.

-  Le droit des entreprises sera profondément réformé pour que toutes les parties prenantes à la création de richesse (actionnaires, salariés, collectivités publiques …) aient un égal droit d’intervention dans leur gestion.
-   Les institutions représentatives des salariés seront renforcées et leurs droits étendus : mise en place immédiate d'un droit de veto suspensif des élus des salariés au sein du Comité d'Entreprise en cas de licenciements et de délocalisation.
- Incitation et aides juridiques et financières aux salariés qui reprennent ou créent leurs entreprises sous forme coopérative; création d'un organisme d'aide aux salariés pour la gestion de leur entreprise
- privilégier les coopérations des organismes publics avec les structures de l'économie sociale et solidaire (transport, énergie, formation, travail social, logement); priorité aux coopératives dans la commande publique.

Ce sont là des extraits des Fiches – programmes n°48, 49 et 50 des « Contributions du PG pour le Programme partagé ».

Enfin est abordée la question de la Réforme du système monétaire mondial. Les auteurs de la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF" écrivent : "Quel gâchis de nos apports si le Front de gauche ne porte pas dans la campagne de l’élection présidentielle l’idée d’une monnaie commune mondiale, née dans les rangs du PCF, à l’opposé de la domination du dollar !" En effet ce serait du gâchis. Mais le risque n’y est pas. En tous cas venant de moi. Avec le PG, et comme en témoignent des dizaines de notes sur ce blog, nous sommes très loin d’être indifférents aux enjeux monétaires mondiaux. Ma critique systématique et radicale de  la domination du dollar dans les médias est constante. Voir les deux séances sur « Arrêt sur images » avec Touati ou Attali. Pour mon blog je vous invite à faire un saut sur ma note du 5 novembre, largement consacrée au sujet. Je suis un peu amer de constater que les auteurs ne tiennent pas compte du fait que notre parti est le seul à avoir dénoncé publiquement le projet de « Grand marché Transatlantique » en éditant notamment l’unique brochure disponible en France sur ce thème. Et moi-même je suis aussi intervenu en séance plénière du Parlement européen pour interpeller la Commission Barroso sur ce projet. J’ai également porté sans ambigüité la proposition d'une "monnaie commune mondiale" avancée par la Chine, la Russie et le Brésil depuis deux ans dans mon intervention au Parlement européen le 21 octobre 2009. J’y déclarais : "Pourquoi n’avoir pas examiné sérieusement la proposition de la Chine d’une monnaie commune mondiale au profit de la stabilité de l’économie planétaire ?" Enfin je renvoie notamment à la fiche programme n°165 où le PG défend une nouvelle architecture commerciale, financière et monétaire mondiale, en sortant du FMI, de l'OMC et de la domination du dollar.

Dans ces conditions je crois avoir montré que sur aucun des sujets cités dans la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF", les propositions communistes ne sont donc "éloignées" des options que le Parti de gauche et moi-même avons avancées et défendues publiquement. Conformément à son ambition de radicalité concrète, le PG avance des propositions ambitieuses, qui sur de nombreux points sont au-delà des pistes envisagées par cette tribune elle-même. Dire que le PG va "réduire l'ambition des propositions" ne correspond pas à la situation. Je pense qu’au contraire le débat du programme partagé va permettre un approfondissement de notre cohérence commune. Cette cohérence est un atout de notre future candidature commune. Je trouverai dommage de laisser penser qu’il en serait autrement car nous ne sommes nullement menacés de cacophonie comme le sont le PS ou bien Europe Ecologie-Les Verts. Et cela fait de notre Front de gauche un pole de stabilité à gauche. N’affaiblissons pas ce point d’appui commun.  

Parmi les rapports de la dernière session du parlement européen figurait celui présenté en commun par messieurs Lamassoure (PPE, droite) et Gurna (Socialiste, PSE). Ce touchant duo s’est mis en charge de donner un contenu concret et un mode d’emploi à la fabuleuse nouvelle soi disant « avancée démocratique » que serait le droit de pétition contenu dans le traité de Lisbonne. On se souvient peut-être que cette nouveauté figurait avant déjà dans les traités précédents. Il suffisait alors de deux personnes pour lancer une pétition européenne. Le grand progrès est qu’il en faut désormais un million pour être recevable. Pour autant la démarche n’offre rien de plus qu’auparavant. Mais une magnifique usine à gaz est instituée. Je la décris parce que je m’attends à un nouveau concert d’auto célébrations sur la démocratie européenne. Nous en avons eu un avant goût sur place avec toutes sortes de phrases ronflantes sur le « grand pas » franchi vers la démocratie des citoyens et bla bla bla.  

En fait, de quoi s'agit-il ? L'initiative citoyenne c’est le nom du droit de pétition d’autrefois. La proposition de la droite et des sociaux démocrates se base sur l'article 11.4 du Traité sur l'UE et l'article 24 du Traité sur le Fonctionnement de l'UE contenus dans le Traité de Lisbonne. Bonjour la clarté. Bon. L’article 24 énonce le droit et dit qui va le mettre en œuvre. "Le Parlement européen et le Conseil, statuant par voie de règlements conformément à la procédure législative ordinaire, arrêtent les dispositions relatives aux procédures et conditions requises pour la présentation d'une initiative citoyenne au sens de l'article 11 du traité sur l'Union européenne, y compris le nombre minimum d'États membres dont les citoyens qui la présentent doivent provenir". De son côté l’article 11. 4. Dit quelle est la finalité de ce droit d’initiative si merveilleux. "Des citoyens de l'Union, au nombre d'un million au moins, ressortissants d'un nombre significatif d'États membres, peuvent prendre l'initiative d'inviter la Commission européenne, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire aux fins de l'application des traités." Je ne souligne pas les mots. Je fais le pari que mes lecteurs perçoivent tout de suite l’enfumage que dégagent des phrases de ce type. Les trouvailles pour la mise en œuvre concrète sont à la hauteur de la plaisanterie initiale. Voyons de près. 

Que propose la Commission Barroso à propos de ce droit de pétition ? Elle commence par indiquer que « l'instrument » doit rester facile à utiliser. Heureusement qu'elle le dit ! Au vu des innombrables formalités qu'elle propose de remplir on peut largement en douter ! Vous voulez proposer une initiative citoyenne ? Le casse-tête commence. Vous devez être un citoyen européen  en âge de voter ou une personne morale établie dans l'UE. Facile. Vous devez commencer par enregistrer votre proposition d'initiative auprès de la Commission en fournissant tous les objectifs, et en indiquant les sources de financements et de soutien envisagés. Tous vos signataires devront être des citoyens européens  en âge de voter. Si vous recueillez 300 000 signataires provenant d'au moins trois Etats membres vous pouvez demander à la Commission qu'elle vous dise si elle estime votre initiative recevable ou pas. La Commission a deux mois pour vous répondre. Si l'initiative est "contraire aux valeurs de l'UE" elle sera rejetée. Pareil si elle ne rentre pas dans le cadre des traités et des compétences de la Commission. Inutile donc de faire une pétition contre le traité de Lisbonne, la concurrence libre et non faussée ou l’une quelconque des merveilles de « l’Europe qui protège ».

Vous avez passé cette étape? Il va falloir maintenant obtenir 1 million de signataires. Pas n’importe lesquels ! Ils doivent être issus d'au moins un tiers des Etats membres. Evidemment il faut aussi un nombre minimal de signataires pour chaque Etat membre. Par exemple 55 500 en France, 16 500 en Belgique, 72 000 en Allemagne, 40 500 en Espagne…  Vous avez réussi ça? Vous êtes très forts ! Et bien maintenant il faut encore que les autorités compétentes des Etats membres certifient tous les soutiens obtenus sur leur territoire dans un délai de 3 mois. Ce n’est pas le plus simple. Mais si tout cela est fait, la Commission a 4 mois pour examiner l'initiative et remettre ses conclusions. Ça peut être une fin de non recevoir. En effet, il n’y a aucune obligation côté Commission. Aucune. Mais si elle le veut, et seulement si elle le veut, la Commission peut alors entreprendre une action législative. Dont le contenu dépend uniquement d’elle. Formidable avancée, non ?

Arrivent là dessus, bras dessus bras dessous, nos députés de droite et du PS qui déposent un rapport. Que propose leur rapport ? Il consiste en une série d'amendements au texte de la Commission. Rien de plus. Parmi eux, quelques actes héroïques. L'abaissement du seuil pour lancer une initiative citoyenne : le rapport propose que les signataires admissibles proviennent d'au moins un cinquième de l'ensemble des États membres. Au lieu d’un tiers ! La terre tremble devant une telle audace. Puis le rapport estime que pour présenter une initiative, les organisateurs devraient se constituer en comité de citoyens composé d'au moins 7 membres résidant dans au moins 7 États membres. Rien de tout cela n’était exigé avant la grande avancée démocratique du traité de Lisbonne. Mais par contre les courageux osent braver la Commission. Soyons fous ! Ils proposent de supprimer le seuil des 300 000 citoyens issus de 3 Etats membres pour avoir le droit…de savoir si la démarche est valide. Wee ! Quelle audace ! Ils proposent que la  Commission enregistre une proposition d'initiative dans les deux mois qui suivent sa réception, dès lors que des conditions sont remplies. Mais où vont-ils chercher tout ça ? Attention les conditions sont sérieuses. Première condition: le comité de citoyens a été constitué et les personnes de contact ont été désignées. Deuxième condition : il n'y a pas de divergences manifestes et substantielles entre les versions linguistiques de l'intitulé de l'objet et des objectifs de l'initiative proposée. Génial ! Ce n’est pas tout: il faut que l'initiative ne se trouve pas manifestement en dehors des compétences de la Commission, définies par les traités, pour proposer l'acte juridique demandé. Ach ! Jusqu’où iront-ils en audace ! Et ce n’est pas fini. Encore une condition : l'initiative proposée ne doit pas être « manifestement injurieuse, frivole ou vexatoire ». Donc pour la rigolade ce ne sera pas là. Mais le meilleur est pour la fin. L’ultime condition est que l'initiative proposée ne doit pas être manifestement contraire aux valeurs de l'Union telles qu'elles sont énoncées à l'article 2 du traité sur l'Union européenne. " les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités (…) le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes". Et hop ! Bonne pétition les amis ! Je me suis abstenu. J’aurais volontiers voté contre pour montrer que je ne suis pas dupe d’une telle mascarade. Mais comme je sais que de nombreux amis très chers sont déjà en train de préparer des pétitions pour faire de l’agitation et de la conscientisation sur divers sujets, je me contente de m’abstenir, par camaraderie et pour ne pas décourager les bonnes volontés. Ce que je viens de vous présenter est le moyen pour moi de soulager tout le mépris que m’inspirent ceux qui prennent les autres pour des imbéciles et osent présenter des trouvailles de cette sorte comme des avancées de la démocratie.

Surtout quand la démocratie en Europe a subi un nouveau et terrible recul. Par twitt du président de je ne sais quoi Herman Von Rompuy, les branchés ont appris le contenu de l’accord intervenu entre les gouvernements européens. Le mécanisme d’intervention pour stabiliser les finances d’un Etat attaqué par les voyous banksters a été adopté. En effet, le dispositif précédent était provisoire et surtout totalement contraire au Traité de Lisbonne. En résumé les Etats seront dorénavant surveillés tout le temps et si leurs budgets ne correspondent pas aux normes libérales les Etats seront punis par des amendes. Des retraits de droits de vote au conseil ont même été envisagés. Si vous ne me croyez pas vérifiez vous-même. Tout ce que nous avions dit, en déposant la proposition de loi de Martine Billard sur la préservation de la souveraineté budgétaire, est ainsi confirmé. Comme c’est tout de même une sacrée modification du Traité, il faut la faire accepter par chaque pays. Mais auparavant les belles personnes ont décidé d’adopter la procédure « simplifiée » qui les dispensent de convoquer une « Convention européenne ». Et ils se sont jurés de ne convoquer aucun référendum dans aucun pays. Ce nouveau désastre sera approuvé comme d’habitude par les socialistes moins trois ou quatre bougons, la droite moins un ou deux isolés. Les Verts et le PRG exploseront littéralement de joie et d’enthousiasme dans une transe eurolâtre traditionnelle. La haine contre cette soi disant « Europe qui protège » va faire un bond en avant le premier jour où je ne sais quel Etat décidera de demander d’ajouter au malheur d’un peuple l’humiliation d’une amende et d’un retrait de son droit de vote parmi ses bourreaux.


280 commentaires à “Strasbourg et La Havane”
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  1. Didier dit :

    A mon sens il faudrait nous rassembler (PCF, PG, NPA etc) autour d'un programme commun. La candidature de JL Mélenchon serait alors peut être mieux acceptée.Si nous partons en ordre dispersée nous ne pèserons d'aucun poids sur la future élection présidentielle. La signature des communistes sur le papier sur l'Huma est en ce sens ridicule. Que feront ils seuls avec leurs 2% obtenus par Mme Buffet ?

  2. CHARLES dit :

    Les loups sortent du bois, cher Jean-Luc Mélenchon, et pourquoi ? tout simplement parce que vous commencez à leur faire peur, car votre message est audible pour les français, et les socialistes, qui après vous avoir ignoré, ce disent maintenant que vous pouvez être un danger pour eux.
    Car si nos vœux se réalisent, et je pense qu'ils vont se réaliser, ils vont être obligés pour vaincre au second tour, de se rapprocher du front de gauche.
    Continuer comme ça vous etes le seul à nous laisser une espérance d'un monde plus juste.

  3. jean ai marre dit :

    @ Descartes,
    Ton attitude est pour le moins curieuse.
    @ 35 J'ai le sentiment que tu ne félicite (Bravo) pas Jean-Luc Mélenchon pour son billet, mais sur le fait qu'il énonce un programme.
    Enfin te voila satisfait, toi qui nous a rabattu les oreilles, sur le fait qu'il fallait un programme de gouvernement pour être crédible. maintenant que tu as ce programme, voila qu'il faut que Jean-Luc Mélenchon ravale son acte de naissance.

    La seule chose qui compte, c'est un rassemblement des gens de Gauche sur un programme crédible intuitivement compréhensible par tous. Sur ce billet il y est.
    Maintenant la question est de le défendre et de le faire partager par le plus grand nombre.
    Si les mandarins des partis n'en veulent pas, qu'ils le disent et pourquoi.

    C'est la base qui tranchera et si ceci est gauchisant et bien tant mieux...

  4. curtillat andré dit :

    L'argumentation de Jean-Luc Mélenchon en réponse à l'article de l'Huma en date du 13 décembre se suffit à elle même tant elle est claire et tranquille. Il faut cependant noter que l'Huma du Vendredi 17 décembre avait donné la parole à Claude Mazauric, historien, qui s'est livré lui aussi à un bel exercice de pédagogie politique où il s'est déclaré "en désaccord radical avec le contenu du texte (du 13 décembre) " et défendu vigoureusement Mélenchon.

  5. LGS dit :

    M. Mélenchon,

    Au sujet de Farinas, dans le forum de l'article (il semblerait que le commentaire ait disparu entretemps, mais je suis sûr de l'avoir lu...) qu'un commentaire signé d'un élu du Parti de Gauche à Paris (dont je n'ai pas retenu le nom) précisait que si Delanoe, maire de Paris, n'a pas nommé Farinas "citoyen d'honneur" de la ville, c'est suite à une intervention de Zoé Valdés qui l'aurait déconseillé de le faire parce qu'il y avait des doutes - parmi les anticastristes - sur ce personnage. Si je ne peux que me réjouir de pouvoir saluer au moins une décision de Delanoe, je m'étonne que le maire de Paris choisisse parmi ses "conseillers politiques" une personne qui a défendu la guerre d'agression en Irak, qui s'est auto-comparée à Gabriel Garcia Marquez, qui a menti sur son passé pour se vendre comme une "résistante de la première heure au castrisme" et qui entretient des liens étroits et à ciel ouvert avec l'extrême-droite de Miami. Et je m'étonne aussi qu'un élu du Parti de Gauche ne s'étonne pas non plus que le maire de Paris prête une telle oreille à un tel personnage.

    Tout ça pour dire qu'il y a encore beacoup de travail à faire avant que la gauche ne rattrape son "déficit d'information" sur ce qui se passe dans le monde...

  6. Gilbert Duroux dit :

    [Edit Webmestre : J'avais d'abord modéré ce commentaire tant la réponse est évidente, puis je me ravise. Surtout pour ne pas avoir à effacer encore et toujours les tentatives de reposter cette question sans réponse... Jean-Luc Mélenchon est sur le plateau de télévision. Vous êtes devant votre télé. A votre avis, lequel des deux voit le mieux les titres en incrustation ?]

    Ce qui est évident pour vous ne l'est pas pour tout le monde. D'où l'utilité de faire de la formation dans le domaine du fonctionnement des médias. Ce n'est pas être méprisant de constater que nombre de téléspectateurs ne savent pas que les incrustations faites depuis la régie ne sont pas visibles depuis le plateau.
    Beaucoup ne savent pas non plus que le dispositif d'une émission de plateau peut-être très contraignant et empêcher certains invités de pouvoir s'exprimer normalement. D'ailleurs Jean-Luc Mélenchon lui-même, malgré son grand talent, n'arrive pas toujours à avoir le dessus lorsqu'il tombe dans un piège (à fortiori quand le piège est prévisible).

  7. Gilbert Gimenez dit :

    Je reçois l'huma tous les jours ainsi que l'huma dimanche. On y trouve une ligne éditoriale différente de celle des grands journaux nationaux avec sur tous les sujets importants des infos sortant de la pensée unique. Si bien qu'on ne verra jamais sur le plateau de Calvi, de Denisot, d'Arlette la copine à Jean Luc, des journalistes de l'Huma.
    Ceci dit le journal reste un peu l'outil du parti même si ces dernieres années un effort a été fait pour sortir du dogmatique. Pourtant quand se présente des périodes intenses avant les éléctions ou les congrès on revient aux vieilles habitudes.
    Le texte " Pour un rassemblement sans effacement du PCF" est de ce tonneau là, vous me direz chacun doit s'exprimer on est en démocratie sauf que je connais un peu les signataires et qu'ils furent les ardents artisans de l'échec de la mutation initié par Robert Hue qui du coup ne s'en est pas remis, puis les adversaires de la candidature commune en 2007 avec l'envoi au suicide de Marie georges Buffet pourtant excellente personnalité. Alors il est temps d'être alarmé pour l'avenir du front de gauche et de savoir exactement ce que veut le PCF.
    D'ailleurs dans le même journal paraissait deux jours après une texte de Claude Mazauric (sage historien communiste) qui sans prendre parti remettait quand même les pendules à l'heure en disant qu'on devait d'abord mettre en avant un projet avant de critiquer un candidat potentiel pour le porter. Jean luc a suffisemment détaillé les propositions pour démasquer les véritables intentions des signataires qui feront toujours passer l'intérêt de leur parti à l'intéret général.
    C'est regrettable, c'est pour cela qu'après avoir été 8 ans secrétaire d'une grosse section dans le Var j'ai quitté le PCF en juin 2007. Il est du ressort de tous les citoyens désireux d'une autre politique de gauche radicale de rester vigilant et d'oeuvrer dans une campagne citoyenne (comme en 2005) pour faire advenir une candidature unique...

  8. David dit :

    J'étais par hasard en train d'écouter RMC lors de l'épisode vous concernant. Quel manque de respect, quel ton injurieux! J'ai été pour ma part vraiment choqué du ton qu'ils employaient, et du fait qu'ils déversaient tant de bile. Je suis ensuite allé voir sur le forum de RMC où les réactions des auditeurs rejoignaient pour la plupart les miennes.
    En tout cas vous avez été très bien et ne vous êtes pas laissé démonter par ces abrutis. Si l'imbécilité était côtée bourse, il est sûr que certains feraient fortune.
    Courage et ne vous laissez pas abattre par toute cette méchanceté, ça ne doit pas être facile à supporter tous les jours.

  9. Descartes dit :

    @jean ai marre (#46)

    "Or, parmi ces gens-là il y a ses principaux alliés..." C'est quoi cette hiérarchie dans les alliances ?

    Celle de la réalité. Celle qui dit qu'un allié avec une centaine de milliers d'adhérents, quelques milliers d'élus et un budget de plusieurs dizaines de milliers d'euros est "principal" par rapport à celui qui n'aurait qu'une centaine de militants, quelques élus et pas de budget.

    C'est toi qui est en charge de donner les priorités ?

    Chacun se donne ses priorités. Si tu penses que pour les projets de Jean-Luc l'alliance avec la Gauche Unie est plus important que celle avec le PCF, libre à toi de le croire...

    Oui ou Non les Elus communistes veulent sauver leurs mandats ? La réponse est dans la question !

    La réponse est oui, tout comme les élus du PG veulent sauver leurs mandats et ceux de la GU les leurs. Un parti politique qui rentre dans le jeu démocratique mais qui s'en foutrait de perdre ses élus serait un petit peu contradictoire, non ? Mais les élus ne sont pas seuls dans cette affaire, les militants communistes, eux aussi, veulent que leurs élus sauvent leurs mandats.

    @nicolas (#40)

    Mes camarades cocos n'ont pas encore compris que se sont les médias et l'image qui dirigent les masses. A force de mettre des candidats sans image et sans charisme (télévisuel) ils vont couler leur parti. Les idées c'est du pipo... Une démocratie occidentale ne se gouverne qu'avec la télé (tous les chefs d'états le savent bien).

    Alors mettons comme candidat Johnny, dont l'image et le charisme télévisuel sont bien supérieurs. Après tout, si "les idées c'est du pipeau", pourquoi pas lui ?

    @toto (#32)

    Si l'on suit ton commentaire, il ne resterait aux communistes qu'à s'abstenir de présenter de candidats à toutes les élections et se résigner de n'être plus que le marchepied des autres. Tu crois vraiment que ce genre de proposition va séduire les militants ?

  10. Papa dit :

    Je partage l'intervention de "jean ai marre".(56)
    Par contre attention aux relents nauséabons. Notamment du sieur Marcailloux, qui, je le cite écrit: "Attention de ne pas sombrer dans le même travers en 2012 et pour cela il me semble que l'attelage avec le PC nous y conduit tout droit"
    Chassez le naturel et il revient au galop! Cela me rappelle tous ceux qui disaient "les communistes ne vote pas en France,ils votent à l'est".
    Si vous voulez saborder la construction du "Front de gauche" continuez dans ce sens. Décidément l'idéologie dominante dispensée par la presse de droite et l'ensemble des médias audio-visuels ca marche.
    Comme le souligne l'ami Gimenez il convient de mettre les pendules à l'heure. Ecarter ce qui divise et ne retenir que ce qui peut nous unir.
    Et je pense que Pierre Laurent et JL Mélenchon sont sur la même longueur d'onde.
    Le grand mérite de Marie-Georges Buffet c'est d'avoir été la cheville ouvrière du processus actuel.
    Et c'est à nous militants de base de porter nos orientations et de convaincre le peuple et notamment les 40% d'abstentionnistes.

  11. Descartes dit :

    @jean ai marre (#56)

    @ 35 J'ai le sentiment que tu ne félicite (Bravo) pas Jean-Luc Mélenchon pour son billet, mais sur le fait qu'il énonce un programme.

    Et bien non. Je félicite Jean-Luc parce qu'au lieu de faire comme un certain nombre de gens qui devant une critique crient à l'insulte et cherchent toute sorte de motivations inavouables, il a l'intelligence de répondre de manière sereine, argumentée, et en accordant à ses contradicteurs le bénéfice de la bonne foi. C'est le choix de la forme que je loue, pas le fonds.

    Enfin te voila satisfait, toi qui nous a rabattu les oreilles, sur le fait qu'il fallait un programme de gouvernement pour être crédible. maintenant que tu as ce programme, voila qu'il faut que Jean-Luc Mélenchon ravale son acte de naissance.

    "Programme crédible" ? Où est-ce que tu vois un "programme crédible" ? Un programme ne se réduit pas à une liste de propositions juxtaposées. Un programme implique une vison d'ensemble, et donc une hiérarchisation des propositions et un chiffrage qui permette de montrer que ce qu'on propose est réalisable et à quel coût. Si demain Jean-Luc présentait un tel "programme", je serai certainement le plus heureux des hommes...

    Maintenant la question est de le défendre et de le faire partager par le plus grand nombre. Si les mandarins des partis n'en veulent pas, qu'ils le disent et pourquoi.

    Le problème n'est pas "les mandarins des partis", mais les électeurs. C'est eux, en dernière instance, qu'il faut convaincre.

    C'est la base qui tranchera et si ceci est gauchisant et bien tant mieux...

    C'est certainement "la base" qui tranchera. Le problème, c'est que "la base", c'est essentiellement "la base du PCF"...

  12. nom dit :

    Je n'ai pas ressenti d'empathie pour Frêche dans "Le Président", au contraire, ce qu'on voit dans le film est à vous dégoûter de l'action politique.

  13. Bonjour monsieur Mélenchon. Une pluie de critiques s'abat sur vous. Les radios, la télé, les journalistes, enfin toute cette machine formidable qui sert ce système sur un plateau. Si il y a autant de gens agressifs qui s'agitent autour de vous, c'est que les français vous écoutent avec beaucoup d'attentions et que vous vous êtes imposez sur la scène politique, cela dérange naturellement. Les chiens aboient, la caravane passe quand même c'est sur ! alors cela veut dire que vous êtes sur le bon chemin continuez comme ca et bravo.

  14. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    De quoi occuper Mr Dely... :
    Lancement du Front Lorrain de Gauche ce Samedi 17 Décembre à Vandoeuvre, et rassemblant les organisations suivantes:

    Gauche Alternative de Meurthe-et-Moselle (membres de la FASE) + Gauche solidaire du Pays Haut + Gauche Unitaire + Mouvement Politique d’Éducation Populaire (M’PEP) + Parti de Gauche (PG) + République et Socialisme + Parti communiste français (PCF) + Jeunes Communistes (JCF).

    Ca n'a pas de la gueule ça ?
    P.S.
    Je suppose que plus rien ne s'oppose à faire de même sur le plan national ?

  15. Lyendith dit :

    Concernant Fariñas, il faut surtout préciser que ses activités de journaliste sont financées par la Section des intérêts nord-américains à Cuba (SINA), et qu'il a été condamné plusieurs fois mais pour des délits de droit commun (dont une agression contre une collègue de travail en 1995 et en 2002, pour l'agression d'une personne âgée avec un bâton qui l'enverra derrière les barreaux, la victime ayant subit une ablation de la rate suite à cette agression). Bref, un grands défenseurs des droits de l'homme !

    Sur l'Europe, j'ai comme un malaise à la lecture du programme… l'article en dernière page du numéro de Novembre du Sarkophage pointait l'impasse de l'idée qu'on pourrait réformer l'Europe de l'intérieur, et les partis de la «gauche de la gauche» y sont cités plusieurs fois ; notamment la contradiction entre la radicalité de leur programme et le refus de parler explicitement de désobéissance européenne… or je dois admettre que je suis plutôt d'accord avec cet article. Sortir du traité de Lisbonne, c'est bien beau, mais il est illusoire de prétendre vouloir réformer les institutions de cette Europe. Il faudrait pour ça que des fronts de gauche soient élus partout en Europe et aient une majorité écrasante au parlement européen… dans le meilleur des cas cela prendra beaucoup de temps. Beaucoup trop. Le grand marché transatlantique que vous dénoncez tant aura eu tout le temps de se mettre en place.

    Il faut se rendre à l'évidence : cette Europe-là ne peut pas être réformée. Il faut en sortir, quitte à poser les bases d'une nouvelle, tout comme il faut sortir de l'OMC et du FMI.

  16. Marcailloux dit :

    @ Papa
    Peut être qu'à travers mon commentaire je me suis mal fait comprendre.
    Celà ne justifie pas votre ton méprisant car quand bien même nous ne serions absolument pas du même avis, je m'interdirais d'employer les mêmes termes blessants.
    Je déplore autant que vous les tergiversations de membres éminents du PC qui conduisent Jean-Luc Mélenchon à devoir se justifier, à démonter courtoisement ce qui peut être considéré comme de la mauvaise foi et que je considère comme humiliant.
    Je vous invite à relire ce que commente
    28 jean ai marre dit: le 19 décembre 2010 à 13h20
    Je pense (mais à mon niveau) qu'un Programme pour les travailleurs (au sens large) favorise l'adhésion des militants communistes à un socle commun, mais il ne fixe pas la détermination de leurs dirigeants, qui eux ont d'autres (ambitions) soucis, ceux de s'allier avec le PS sur des listes communes pour garder leurs postes d'élus.
    Convaincu de la même chose, les pas de clerc auxquels on assiste ne me semblent pas du meilleur augure. J'espère seulement que l'avenir me donnera tort.
    Cordialement et sans rancune.

  17. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    P.S.
    Front Lorrain de Gauche:
    + les Alternatifs, que j'avais oubliés.

    Soient 9 organisations. L'air de rien, ça avance...

    http://frontlorraindegauche.fr/

  18. rosay dit :

    @ post 56
    Maintenant la question est de le défendre et de le faire partager par le plus grand nombre.
    Sans oublier les abstentionnistes, là il y a fort a faire et a travailler la question de suite, hé oui camarades.
    Le programme c'est une chose, faire voter pour, c'est aussi une autre chose !
    Rosay à +

  19. jm turmel dit :

    G Gimenez @ 61
    Je pense comme toi! j'ai même écri sur ce blog post 34,mais contrairement à ta démarche je suis resté!
    Ne serai-ce que pour les empêcher de faire des c.....Si tout le monde part que va t'il rester?
    Cela ne serait pas bon pour ce FdG qui est un espoir pour des millions de désabusés

  20. marc dit :

    Cette tribune de certains communistes illustre une vraie divergence avec ta vision politique.

    Les communistes, notamment une grande partie de la direction aborde la présidentielle en pensant déjà à la négociation du second tour avec le PS. Ils n'ont pas pour objectif de devancer le PS ni seulement de changer le rapport de forces à gauche, ils ont tellement pris l'habitude de perdre qu'ils ont une âme de perdants, ils sont résignés à la suprématie du PS sur la gauche.
    Ils font attention à ne rien dire aujourd'hui qui pourrait empêcher demain de fructueuses négos. c'est particulièrement vrai sur la question européenne.
    Quel spectacle consternant que le seul parti qui ait prôné le NON à Maastricht en 1992, en soit réduit aujourd'hui à craindre la sortie du traité de Lisbonne !
    Violés et contents !
    Pourtant, trois jours après cette tribune j'ai rencontré des communistes qui encore récemment refusaient orbi et urbi ta candidature, m'affirmer spontanément, sans que je n'aborde la question, qu'ils n'étaient plus opposés, par principe à ta candidature mais qu'ils seraient "vigilants".
    Les idées évoluent donc, et plutôt bien.

    Quant aux journalistes qui t'insultent, on ne jette pas de pierres à un arbre sans fruits. Selon moi c'est du même acabit quand, sur le plateau d'Ardisson, subitement ils te respectent.
    Leur haine de classe est la même et quand ils font semblant de te respecter c'est parce qu'ils savent que le peuple te soutient. Leur posture leur est imposée par le rapport de forces.

    courage on les aura.

  21. GdeC dit :

    J'attendais...
    Le billet de Quatremer m'a interpellé, je l'avoue. Mais j'attendais ta version sur le sujet, ayant appris à me méfier des informations jetées en pâture des bien pensants à travers des gens comme ce paisible technocrate... Je suis content que tu nous aie donné cette explication sur ta sortie. Sinon, il m'aurait fallu dire tout le mal que je pensais de cette attitude... Car, par delà mon positionnement politique, la morale et les droits de l'homme, pour moi, ne sont pas à géométrie variable. La tyrannie, même de gauche, en reste une. Il fallait éclaircir l'affaire; Tu l'as fait. Merci. Je diffuse.

  22. ROSSOLEO dit :

    Bonjour,citoyens
    allez, pour fêter l'inoubliable éditorial de vendredi matin, j'ajoute une rallonge à particule au journaliste polymorphique Dély.
    Il devient désormais Dély d'Opinion.
    Ce n'est peut-être pas excellent, mais cela me soulage.
    Vivement qu'ils s'en aillent tous...Mais vraiment tous....

  23. marj dit :

    "Car, par delà mon positionnement politique, la morale et les droits de l'homme, pour moi, ne sont pas à géométrie variable."
    @75
    Ils ne devraient effectivement pas l'être à géométrie variable mais nous sommes dans un pays capitaliste avec des journalistes assez uniformément sortis des mêmes moules (milieux,écoles), et des médias appartenant à des groupes d'intérêt.
    Chacun a le droit de dire ce qu'il pense mais il est toujours bon de savoir qui parle et par qui il est payé...et surtout le débat, le pluralisme est là encore important.
    Donc après le son de cloche "Libération", je vous conseille celui de Salim Lamrani, enseignant chercheur et spécialiste de l'Amérique Latine et auteur notamment de "Cuba, ce que les médias ne vous diront jamais". Vous trouverez pas mal d'info sur le lien : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=listByAuthor&authorFirst=Salim&authorName=Lamrani

  24. Fred dit :

    @ webmaster

    L'autre jour, suite à la fameuse sortie de Jean Luc Mélenchon du parlement européen il y a eu plusieurs posts interrogatifs (dont les miens) sur le sujet. Certains étaient agressifs d'autres bienveillants (car je le rappelle Quatremer est un cuistre dont la parole ne vaut pas grand chose).

    Plutôt que de répondre aux posts en question ou de dire simplement que Mélenchon y répondrait en temps et en heure, vous avez supprimé d'autorité tous les posts en question sans aucune explication. Inutile de dire l'effet absolument déplorable qu'une telle pratique peut avoir. D'autant que la réponse de Mélenchon conviendra j'en suis sûr, à la très grande majorité des lecteurs de ce blog (dont votre serviteur).

    Je m'excuse d'avance de me faire sentencieux, mais un blog politique, même si il n'est pas régi par les les règles du journalisme, reste quelque chose d'engageant qui n'a rien à voir avec le courrier du coeur ou la rubrique couture. Surtout que j'ai cru comprendre que le dit Blog bénéficie (et c'est heureux) d'un taux de fréquentation propre à faire saliver les responsables du site Internet de l'UMP.

    Les critiques et les question font donc également partie du jeu.

    Cordialement

  25. Cher Jean-Luc,
    Si ce n'est déjà fait, écoute Audrey Pulvar chez Ruquier. Poussée dans ses retranchements par Zémour, elle dresse un tableau hallucinant des "grands" journalistes français. Je n'ose imaginer la réaction de la caste si tu en avais dis le tiers.
    Amitiés
    Christophe

  26. Le webmestre dit :

    Fred

    Votre analyse "sentencieuse" (c'est vous qui le dites) mérite en effet une réponse.

    Plutôt que de répondre aux posts en question ou de dire simplement que Mélenchon y répondrait en temps et en heure, vous avez supprimé d'autorité tous les posts en question sans aucune explication. Inutile de dire l'effet absolument déplorable qu'une telle pratique peut avoir.
    En effet. Je ne suis pas mandaté pour répondre en lieu et place de Jean-Luc Mélenchon, ni même pour indiquer s'il répondra ou non.
    La modération des commentaires inappropriés me prend déjà bien assez de temps.
    Par ailleurs, que savez-vous de l'effet que peut avoir ma pratique "déplorable" de modération ? Dans ce cas vous avez raison d'affirmer, en supprimant la prétérition, qu'il est "inutile de le dire".
    Lorsque des questions "biaisées" sont posées sur ce blog, il s'ensuit inévitablement une discussion échevelée où on lit tout et n'importe quoi.
    Je préfère donc y mettre un terme avant qu'elle commence, d'autant plus facilement que la charte du blog réprouve les hors-sujet.
    Et il appartient à Jean-Luc Mélenchon de décider si le sujet sera au menu d'un prochain billet.

    Par ailleurs, je vous invite à lire un peu plus scrupuleusement les commentaires des autres intervenants.
    Ainsi, vous auriez constaté que le 21 octobre, lendemain de l'attribution de ce "prix", et de la protestation officielle de Jean-Luc Mélenchon et des membres de son groupe, un commentateur à posté sous le pseudo Erick le commentaire suivant:
    21/10/2010 à 15h34 Erick
    Il conclut par : Je pense qu'en plus de la protestation le boycott de la remise du prix est nécessaire., ce qui fait que la réponse était apportée avant même que la question soit posée.
    Mais pour cela, il convient de lire les commentaires, même s'ils sont hors-sujet.

    Les critiques et les question font donc également partie du jeu.
    Elles font certainement partie de votre jeu, mais ici, nous sommes sur le blog de Jean-Luc Mélenchon, et c'est lui qui en fixe les règles.

  27. marco polo dit :

    Je n'ai lu aucun commentaire, tant pis s'il y a des redites...
    Au diable ce monsieur Quatremer qui se répand aux quatre vents, il ne laissera rien à la postérité, même si ses propos méritaient réponses....
    Non, ce qui me pose un problème c'est l'article de l'Humanité
    N'est-ce pas enfoncer des portes ouvertes sur des chemins déjà explorés et où je croyais que le consensus régnait ? Je ne voudrais pas donner l'impression d'être tordu mais que cachent ces inquiétudes ? ces interrogations me troublent depuis et je n'ai de cesse de les tourner et retourner : serait-ce un prélude à -non pas un dénigrement, mais...- qui prépare la "bataille" des candidatures au sein du Front de gauche ? peur des choix de militants communistes ? J'espère sincèrement me tromper, cependant le doute s'est installé à mon esprit. Reste à suivre de près toute déclarations du pcf. Jean-Luc Mélenchon a tout remis sur ses pieds, j'espère que les communistes apprécieront.

  28. Fred dit :

    @ Webmestre

    Mon cher webmestre, je pourrais reprendre point par point chacune de vos remarques et vous renvoyer la balle. Toutefois je partage avec vous la détestation des discussions "échevelées" et je m’en abstiendrai donc. Deux remarques toutefois :
    - Un commentaire, même succinct et poli est toujours mieux qu’une suppression systématique des billets (Surtout pour celles et ceux qui ont beaucoup de sympathie pour Jean Luc Mélenchon).
    - Etant très occupé par mon travail et ma vie de famille, je n’ai malheureusement pas le temps de lire l’intégralité des nombreux commentaires (que vous, vous lisez).

    Bien à vous

  29. marc malesherbes dit :

    @ 69 Lyendith
    "Il faut se rendre à l'évidence : cette Europe-là ne peut pas être réformée"

    débat infini...
    Il me semble que c'est autrement qu'il faut poser le débat: que nous permet à un moment donné le rapport de force politique.
    Ainsi la "bonne position" me paraît être: nous sommes pour le socialisme "mondial", l'abolition des frontières et l'homme parfait, mais aujourd'hui nous vous proposons...
    Plus concrètement sur l'Europe, il me semble effectivement que cette Europe-là ne peut pas être réformée. Mais nous ne pourrons la quitter le lendemain de l'élection. Il faudra d'abord prendre un certain nombre de précaution financières draconiennes (contrôle du mouvement des capitaux, contrôle des banques..), sinon le "mur de l'argent" aura tôt fait de nous mettre sur la paille.
    A mon avis c'est le principal problème: si nous voulons vraiment appliquer les mesures préconisées par JL Mélenchon, comment faire face à la spéculation ? Faut-il considérer que ces mesures "anti-spéculation" doivent être discutées "dans le secret", ou doivent-elles être abordées publiquement, au risque de "faire peur" ?

  30. Christophe Thill dit :

    Je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer à la lecture de ces histoires de "référendum d'initiative populaire". Effectivement, bon courage à ceux qui essayeront de se lancer dans ce petit jeu. Je crois que plutôt qu'un million de citoyens européens, il sera beaucoup plus facile et efficace de rassembler quelques millions d'euros et de faire bosser un bon lobbyiste. C'est comme ça que les choses marchent, habituellement, non ? Et on voit bien qu'ainsi on manque rarement d'obtenir les résultats désirés.

  31. JeanL dit :

    Tout en étant très favorable au parti de gauche et à la tentative difficile mais indispensable de chercher une autre voie pour notre pays et si possible pour l'Europe, je ne suis pas favorable au positionnement que j'imagine tactique de JL Mélenchon dans ses attaques frontales des medias, dans son absolutisme mal compris j'en suis sur, qu'ils s'en aillent tous, alors que j'adhère avec quelques nuances aux idées exprimées dans le bouquin (par exemple je préfère un impôt confiscatoire, 80, 90%? qu'une limite supérieure des revenus, comment intervenir dans les entreprises privées par exemple, et des tas d'autres questions potentielles, bref, ce n'est pas mon sujet). Et pourtant je voudrais dire que j'ai écouté a posteriori l'intervention aux GG, je trouve que JL Mélenchon a eu le temps de s'exprimer, posément, clairement, avec des idées, alors que les autres glapissaient, comme B Debré ce qui est pour le moins surprenant et choquant pour une personne de sa soit disant qualité même si on ne partage pas ses idées. Bref vous vous en êtes bien sorti de mon point de vue... contrairement à votre impression.

  32. Descartes dit :

    @Marcailloux (#70)

    Je déplore autant que vous les tergiversations de membres éminents du PC qui conduisent Jean-Luc Mélenchon à devoir se justifier, à démonter courtoisement ce qui peut être considéré comme de la mauvaise foi et que je considère comme humiliant.

    Pourquoi serait-ce "humiliant" que de répondre à ses critiques ? Et pourquoi accuser de "mauvaise foi" des "membres éminents" qui ne font après tout que d'exprimer clairement leur opinion ?

    Faudrait arrêter avec cette mentalité de "groupie". On va pas faire semblant pendant un an et demi d'être d'accord sur tout. Il y a au FdG des conflits de pouvoir et des différences d'opinion. Et il est infiniment préférable de voir ces conflits et différences débattus en public et devant les militants, et non pas arrangé dans des arrières salles obscures derrière une fausse unanimité de façade.

    @marc (#74)

    Les communistes, notamment une grande partie de la direction aborde la présidentielle en pensant déjà à la négociation du second tour avec le PS. Ils n'ont pas pour objectif de devancer le PS ni seulement de changer le rapport de forces à gauche (...)

    On peut "avoir pour objectif" de devancer le PS ou de changer les rapports de force, mais les faits sont les faits. Combien d'argent serais-tu prêt à parier que le FdG sera devant le PS en 2012 ? Et si tu n'est pas prêt à risquer ton argent sur cette hypothèse, pourquoi voudrais-tu que le PCF risque ses élus ?

    Ils font attention à ne rien dire aujourd'hui qui pourrait empêcher demain de fructueuses négos

    Un geste plein d'intelligence. En politique, on a le choix entre se faire plaisir ou agir sur le réel. Pour agir sur le réel, il faut des élus, et donc des "fructueuses négos". Bien sur, on peut choisir de tout sacrifier au plaisir ineffable d'être "pur" en refusant tout accord avec les "infidèles"...

    Toutes ces bonnes âmes qui voudraient voir le PCF sacrifier ses élus... curieux, non ?

  33. Jean-Claude de Strasbourg dit :

    Cher Monsieur Mélenchon,

    petit commentaire en passant de la part de quelqu'un qui, je vous le garantis, y était: le 15 mai 2006, lorsque le Parlement européen a reçu en séance solennelle le président bolivien Evo Morales, celui-ci s'est exprimé devant un hémicycle à moitié vide, le gros des députés de droite ayant jugé bon de se lever et de sortir hautement juste avant son arrivée. Et on n'en a pas fait tout un foin. La paille et la poutre, quoi. Amicalement.

  34. Papa dit :

    @82 Marco Polo.
    Je comprend votre inquiétude.
    Toutefois il convient raisons gardées. Les choses se feront de façon cohérente.
    Le processus engagée va son chemin. Malgré des freins et des résistances "Le front de gauche"va s'élargir, notamment avec la participation de la société "civile".
    Je partage totalement l'analyse de Majauric parue dans l'Humanité. Ne brusquons pas les femmes et les hommes qui sont d'accord sur l'essentiel.
    Certes, la présidentielle est un événement majeur tenant compte de ce qu'est la constitution actuelle.
    Elle sera suivit des législatives. Et il conviendra de battre le maximum de godillots de la majorité actuelle.
    Notre "Front de gauche"aura une grande responsabilité. A nous tous de bien en avoir conscience. Allons donc en priorité dans une démarche responsable.
    Pour ma par, si au 2ie tour il ni a que le choix entre un socialiste et la droite, je voterais pour le candidat socialiste.
    Sachant bien que c'est sur terrain des luttes que les problèmes se résoudrons ou pas. Oui, j'aurais le réflexe républicain. Une seule chose pour moi est impérative: battre Sarkozy et sa bande de malfrats.

  35. marc dit :

    @ descartes 88

    Mais loin de moi de souhaiter la disparition des élus du PCF. Au contraire, comme je souhaite que le FdG ait le plus possible d'élus, il faut commencer par conserver ce que nous avons. au premier rang les communistes.

    De ce point de vue je trouve que le PCF joue très mal. En 2007, en s'obstinant sottement à vouloir imposer sa secrétaire générale comme candidate unitaire il a fait 2 % et a perdu des députés.
    Depuis que le FdG existe le PCF a retrouvé ses députés européens. Les aurait-il conservé en partant tout seul ?
    le PCF a redressé la tête. Notamment grâce à Mélanchon.
    Il vaut mieux que le FdG fasse le plus gros score possible à la présidentielle pour qu'en retour, nous, PCF notamment, ayions le maximum d'élus. Personne ne demande au PCF de "s'effacer" mais soyons réalistes, s'agissant de la présidentielle, le PCF est franchement mauvais.Ce qui ne l'empêche pas d'être bon sur d'autres combats.
    Soyons ambitieux, clivons la gauche de résistance et la gauche d'accompagnement. Et le mieux placé pour celà est JL Mélanchon, non parce qu'il a de la faconde mais parce que son objectif est d'être présent au second tour. Il ne se laisse pas piéger (à l'instar des communistes) par la question " que ferez-vous au second tour ? "
    Il peut perdre, mais au moins il n'est pas résigné à la suprématie du PS, en un mot il n'est pas réformiste.

    NB : je précise que je ne suis pas adhérent du PG

  36. Air One dit :

    A part Marianne, il ne faudra pas s'étonner, dans les journaux "de gauche" de voir JL Mélenchon trainé dans la boue par les éditorialistes, tous dans la poche de Strauss-Kahn, et ce sera encore plus vrai après la fusion Libé/Obs. C'est la raison pour laquelle, à titre personnel, j'ai cessé de lire ces torchons et de m'exciter sur ces médiocres qui distillent encore plus vulgairement qu'à l'accoutumée leur propagande.

    Quant aux communistes, s'ils décident de présenter une candidature à part, ils tueront toute chance de peser réellement sur les élections de 2012. Ce qui est inquiètant, c'est qu'ils n'ont personne pour emporter une réelle adhésion, et qu'au motif qu'ils ne veulent pas être "effacés" par la personnalité de JL Mélenchon, ils seraient (au conditionnel) prêts à présenter leur propre candidat au risque de plomber le Front de Gauche et de faire un score ridiculement bas. Il serait temps de mettre les égos de côté et de penser à l'intérêt du peuple de gauche, au risque de dégoûter de la politique les rares électeurs qui y croient encore un peu.

    100 % d'accord, enfin, avec l'attitude prise au regard du prix Sakarov qui est une clownerie méprisable.

  37. marco polo dit :

    @ papa (90)

    Mon inquiétude n'est pas infondée, je souhaite simplement que tous tirent les leçons d'un passé encore cuisant.
    Je suis las de la discipline républicaine, L'inaudibilité de la gauche est due en grande partie à cela. Bien sûr je ne dis pas fontaine je ne boirai pas de ton eau, MAIS, il faudra que l'eau soit potable. Expliquer au citoyen lambda qu'après avoir voté dans la discipline républicaine pourquoi la politique non seulement ne change pas mais empire, je ne voudrais pas avoir à le faire.

  38. JuanK dit :

    " les idées que Jean-Luc Mélenchon exprime sont souvent, sur des sujets essentiels, éloignées des élaborations novatrices portées par les communistes ". Je sais que cette crainte n’est pas fondée. Je veux donc rassurer ceux qui seraient sincèrement inquiet."
    Je rassure à mon tour nos amis du PCF... rien de tel... puisque le PG va jusqu'à accepter une compromission avec le PS à la demande du PCF. Cela se passe dans le Haut-Rhin pour 2 cantons (Munster et Ste-Marie aux Mines). Pour certains caciques de Paris "ce n'est pas bien grave". Dans les faits c'est une véritable trahison aux idéaux qui ont fondé le PG. Donc pour ma part je le quitte et d'autres avec, écoeurés de ces "arrangements de bas étages".

  39. marc dit :

    @descartes 88
    Complément de message
    Vous semblez défendre l'idée que le PCF adapte sa stratégie politique aux considérations matérielles. C'est tout à fait compréhensible.
    Sauf que c'est précisément la définition de l'opportunisme.
    Selon moi, en politique, c'est le projet politique qui doit déterminer la structure, pas l'inverse.
    Et en tant qu'ancien membre du PCF je crois que nous touchons là aux causes profondes du déclin du PCF.
    Il est temps de remettre les choses sur leurs pieds : Je crois que la survie du PCF sera la conséquence de sa résurrection politique. Et ça passe par le succès du FdG.

  40. Sophie dit :

    @ JuanK : en Alsace donc, là où la droite règne en maître ?

  41. Jacques G dit :

    Quelqu'un a proposé ici que les lecteurs des commentaires donnent leur appréciation sur celui qu'ils viennent de lire. Je crois qu'une telle évaluation serait utile pour comprendre l'opinion des lecteurs. Pour ma part je mettrais la cote d'amour maximum à chaque intervention de "marc".

  42. guillot dit :

    Sophie @97 JuanK @95

    En ce moment les régions votent leur budget 2011 et 21 sur 22 sont gérées par la gauche. En Lisant Sud Ouest ce matin, je lis que EE et le Front de gauche (3 élus dont 2 PG) voteront aujourd'hui pour le budget 2011 de leur région.(l'élu du PCF s'exprimanrt au nom du Front de gauche: "Nous voterons ce budget tout en regrettant les crédits régionaux engagés sur la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux. »
    EE-les Verts lui aussi vote en définitive un budget qui finance le projet LGV alors que leurs élus participent aux colectifs anti-LGV, de même que ceux du Front de gauche !

    Peut être que déclaration de l'élu du PCF dans "Sud Ouest" pour le vote n'engagera que lui même et non les 2 autres élus membres du PG, mais il y a quand même ce "nous" ! Mais d'après mes informations,en Limousin, le groupe PCF-NPA-PG du conseil régional ne votera pas le budget de la région.

  43. LE MIGNON dit :

    Bonjour Jean-Luc
    je viens d'ecouter RMC, je m'aperçois que le traitement médiatique à votre encontre est vraiment petit, la ministre des sports ironisait sur vos interventions, par contre question langue de bois, elle rivaliserait avec des professionnels. Je me désole de voir l'orientation politique que prends la France, vous apportez quelques solutions,mais l'égoïsme ambiant rends les français sourds a votre parole. Continuez vous êtes dans le vrai.

  44. Michel Matain dit :

    A propos de "pour un rassemblement sans effacement du PCF".

    Après avoir lu l'intégral du texte et la liste des premiers signataires, je crois que Jean-Luc Mélenchon a bien fait de répondre sur le fond aux inquiétudes de ces communistes.
    Je ferai remarquer qu'il s'agissait d'une tribune libre dans l'Huma, et non pas d'un article de l'Huma, et encore moins d'une prise de position de la direction actuelle du PCF. Parmi les signataires que j'ai reconnu, j'ai remarqué qu'aux derniers Congrès du PCF, ils n'avaient pas soutenu la ligne majoritaire Buffet-Laurent en faveur du Front de Gauche. Il faut donc relativiser l'importance du texte et des signataires.

    Néanmoins, il y a une inquiétude réelle et à celle-ci il est possible de répondre concrètement.
    1) Faire que la campagne présidentielle 2012 soit une campagne collective du Front de Gauche et des partis qui le composent autour d'un candidat et non pas, comme dans la mythologie gaullienne, la campagne d'un candidat soutenu par un collectif. Par exemple éviter que Jean-Luc Mélenchon ne déclare sa candiature officielle avant d'être officiellement nommé par le Front de Gauche (style Mitterrand en 1974).
    2) Unifier les campagnes présidentielles et législatives ; présenter en même temps la candidature pour la présidentielle et les candidatures pour les législatives. Ca contribuera à mener une campagne dans le style de la 6eme République dont nous révons et pas seulement sous les fourches caudines de la 5eme.
    3) Créer un collectif de personnalité, de porte-paroles,... autour du candidat représentatif des différents courants du Front de Gauche et plus : on peut y imaginer Pierre Laurent, Clémentine Autain,...
    4) Créer un poste de Président du Front de Gauche qui pourrait revenir à André Chassaigne si Jean-Luc Mélenchon est le candidat (ou réciproquement...).

  45. yanhel dit :

    @92 christian roche
    Comme je vous sais de bonne foi dans votre remarque, je vous demande seulement de vous interroger: d'où tenez-vous les informations que vous possédez sur Cuba?
    -Si c'est RSF et le sémillant Robert Ménard (qui est pour la peine de mort à présent) sachez qu'il a été du temps de RSF financé par le lobby anticastriste de MIami (le même qui fit élire le fils Bush à la condition expresse mais non accomplie de les débarrasser de Castro) Sachez qu'il avait des bureau à NY et à Miami, qu'il y était reçu avec limousine et compagnie pour faire ses campagnes anti CUBA en France.
    -Si vous les tenez de la presse de Libé au Figaro, sachez que la désinformation y règne et quand on connait le sujet c'est parfois à mourir de rire.
    L'opposition à Cuba est une opposition féroce et puissantissime. Et les cubains qui se plaignent c'est parce qu'ils n'ont pas accès à la société de consommation étasunienne, telle qu'ils la voient à la télé...(mon beau- frère en est un)Après il y a les autres, que je connais très bien, cinéastes, gens du peuple, mais aussi médecins au Venezuela ou en Bolivie. Eux vivent dans une sorte d'héroisme à nous faire pleurer de notre égoisme, ce qu'ils appellent la révolution. C'est donc beaucoup plus somplexe que ça et on ne peut pas, sous peine d'être manipulés par Miaai de parter de dictature à propos de Cuba. Le Chili de Pinochet était une dictature, mais Cuba par des films comme fresa y Chocolate montre un pays qui se sacrifie au nom d'un idéal imparfait certes, mais bien plus enthousiasmant, que notre société de consommation et de misère. Je préfère mile fois ne pas avoir de centres commerciaux mais avoir l'éducation la culture et la santé gratuites. Nous sommes dans une société de plus en plus injuste dure et violente et nous venons donner des leçons à une pette île qui à bien des égards est admirable. Et sinon allez faire un tour en Haïti.

  46. argeles39 dit :

    @ yanhel # 102 et christian roche # 92

    Si le PG considère que cuba est une démocratie ou encore un pays progressiste, il y a de quoi s'inquiéter...
    La situation de Cuba est très complexe, il est difficile d'émettre un avis sur 2000 caractères.
    Cuba est sans aucun doute un pays progressiste, c'est un des rares pays socialistes.
    Cuba est un pays pauvre, il faut le comparer aux autres pays du tiers monde et non à un pays riche comme la France. Personnellement je préfère Cuba qu’Haïti.
    Cuba n'est pas une démocratie, c'est une dictature (du type "dictature du prolétariat" au sens de Marx), mais compte tenu de la pression exercée par toute l'oligarchie il ne peut pas en être autrement. L'oligarchie ne s'est jamais laissé spolier par la démocratie, nulle part.
    Si le front de gauche parvient au pouvoir, la révolution par les urnes devra probablement être pérennisée dans la rue, et à la tête de l'état il faudra un homme fort dont la main ne tremble pas au moment de prendre des décisions. Il ne faut pas croire que les tenants du capital vont se laisser faire sans réagir. Pour s'en convaincre il n'y a qu'à observer le déchainement médiatique contre Mélenchon alors que le FdG est encore très minoritaire dans le pays. Imaginons ce que ce sera si le FdG prend le pouvoir et qu’il met en place son programme, la pression de l’oligarchie, en France et à l’extérieur, sera énorme, il faudra un régime autoritaire qui ne tremble pas devant les conséquences de ses actes. Ce régime devra avoir le soutient du peuple mais aussi de l’armée.

  47. Lionel M dit :

    Bonjour,
    Après m. Mélenchon, m. Besancenot !
    « Sur LCI le 17 décembre, l'ancien ministre Luc Ferry a déclaré préférer Marine Le Pen à Olivier Besancenot. Comme on jugerait d'un film, d'un livre, d'un bon repas. Il juge même la dirigeante de l'extrême droite plus "raisonnable".
    la vidéo et une analyse sur le blog de m. Velveth - Médiapart -
    http://www.mediapart.fr/club/blog/velveth/201210/le-pen-les-digues-nen-finissent-plus-de-sauter
    Ne pas laisser passer...
    Courage et sourires au Parti de Gauche!

  48. yanhel dit :

    @103 argeles39
    Oui c'est tout à fait vrai, vous avez mille fois raison. En France on n'imagine même pas ce que peut être la droite, quand un pays veut se donner un autre voie (Voir le Honduras (coup d'état silencié à l'international) ou le Venezuela et la Bolivie et l'Equateur).
    Or, je suis convaincue que si nous (Le FdG) arrivions au pouvoir par les urnes, il faudrait quand même se défendre, se défendre des médias (on en a un aperçu en effet), se défendre les institutions mondiales et européennes, se défendre le l'oligarchie et de la classe moyenne la plus impitoyable et réactionnaire souvent (voir au venezuela elle est terrible même quand les mesures économiques prises par Chavez l'avantage). Se défendre du mensonge (voir la République espagnole. les républicains chantaient une chanson à l'époque : "ahora vamos a contar mentiras tralala." tellement la droite mentait à leur propos).

  49. Didier dit :

    Juste un message pour encourager le Webmestre qui fait un très gros boulot et qui donc mérite de gros encouragements. Parce que franchement moi aussi j'ai eu droit à être censuré pour la fameuse affaire des cigares cubains. ^^ Mais après tout je ne m'en plains pas. 150 messages agressifs sur le même sujet n'ont jamais rien fait avancer au niveau réflexion.

    Donc merci au Webmestre de continuer à laisser ce blog lisible. Bon boulot.


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