23sept 10

Manifestations, banques, Pakistan, duo

Le lendemain du succès

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J’ écris en vitesse, retour de la manifestation à Paris. Elle a coulé sur deux parcours sans cesse de quatorze heures à dix huit heures. Les trois prochains jours je ne devrais pas approcher un clavier pour cause de nomadisme intense dans le pays. Je note à la volée donc, après avoir lu les commentaires précédents. Je vous signale notamment que la campagne pour un référendum sur les retraites est dorénavant bien engagée avec l'appel publié cette semaine par Politis. Sur le bord de la manifestation des centaines de gens sont venus me toucher la main et cela m’a beaucoup ému et encouragé. Je voyais bien toutes ces corporations en rangs serrés et les visages mi amusés dans le cortège mi concentrés. La manifestation était ardente. Et sur mon trottoir, au premier rang d’un des six points fixes parisiens du Parti de Gauche, j’analysais en même temps que je bavardais avec les uns et les autres et qu’on m’informait de choses et d’autres. Quoi par exemple ? Le vote des élus de notre Parti au conseil de Paris. On m’informe. Mais c’est chacun qui décide pour la responsabilité qu’il assume.

La bataille du gouvernement pour afficher une baisse de la mobilisation contre sa réforme des retraites nous rend service. C’est un tel mensonge et un tel camouflet pour ceux qui perdent des jours de paye ! Ca rend enragé ! Surtout quand l’Elysée ajoute que cela prouverait  « un progrès de l’adhésion des français à la réforme » ! Une provocation mise au point par un petit malin de communicant, sans doute. Elle nous sert magnifiquement. Les gens qui entendent ça découvrent un cynisme que souvent ils ne soupçonnaient pas. Du côté des directions syndicales tout le monde sait que le mouvement s’est enraciné dans le secteur privé. Et il reste un mois de circuit parlementaire pour la loi ! D’ici là, il s’agit d’agir et de tenir le front uni. Cela non seulement au sommet des organisations mais surtout à la base, là ou les avis divergent entre partisans d’une ligne de lutte dure et ceux qui ne se sentent pas prêts à cela où qui doutent que cela soit possible. De notre côté, notre part des taches consiste à faire du travail d’explication et de mobilisation là où les syndicats ne peuvent pas agir : dans les quartiers populaires, aux portes des petites boites, parmi les retraités et partout où on peut. Encore une fois tout est dans l’action effective et pas dans les poses, postures et spéculations.

Une histoire de Roms. Et plus précisément de roumains. On connait les rengaines sur les roms voleurs de poules. On entend moins parler des mauvais traitements que leur infligent en toute bonne conscience de bons français « de souche » comme disent les ethnicistes qui nous gouvernent. J’ai trouvé le récit de cette histoire dans le journal « Les dernières Nouvelles d’Alsace », un quotidien qui ne me donne jamais aucune place, mais qui est très intéressant et bien documenté tant qu’il n’est pas question de politique de gauche. Quarante quatre roumaines avaient été recrutées en mai 2009 dans leur pays pour cueillir des fraises à Geudertheim en Alsace. On leur promettait cinquante euros par semaine d’argent de poche, transport, nourriture et logement gratuit sur place. Une fois installées l’argent promis se réduit à six euros pour quinze jours. Le logement est un baraquement sans eau chaude ni chauffage et seulement deux WC pour soixante personnes. Les femmes ont interdiction d’en sortir. La nuit, les portes sont fermées à clef. Le plus incroyable est la plaidoirie du patron esclavagiste, un dénommé Rolf Maier. Il affirme que les femmes étaient autant d’entreprises privées allemandes à gérance roumaine. « Un maelstrom de droit européen » note le journal. Et Rolf Maier part dans un examen du résultat des « sociétés » du point de vue de leurs performances à la cueillette des fraises. Tel quel ! Le tribunal a frappé plus lourd que ne le demandait le réquisitoire. Le sieur Maier est condamné à un an de prison ferme et 13200 euros d’amende et sa société écope d’une amende de 56 400 euros. Plus 2000 euros à la CGT. Les mauvais traitements contre les travailleuses, l’exploitation sans limite ni vergogne du travail humain, la tentation de l’esprit esclavagiste connaissent dans ce cas un paroxysme spécialement visible. Mais ce que nous savons tous c’est qu’il s’agit d’une culture de notre temps, très répandue dans tous les milieux du travail même si les formes paraissent mois violentes. Je ne compte plus les cas de copains qui ont choisi le statut « d’auto entrepreneurs », devenant eux-mêmes des « sociétés » et dont le travail à la tache, même très intellectuel, n’est pas mieux protégé ni payé que le sont dans leur domaine ces cueilleuses de fraises roumaines. Mais leurs chaines, leur baraquement fermé à clef par le patron sont dans leur tête.   

Avant la manifestation, la nouvelle de la soirée précédente c’était la taxe sur les banques. Une façon de mettre en scène un gouvernement qui répond au souci des français face à la montée de l’inégalité fiscale. Les sondages venaient en effet de parler. Alors madame Lagarde annonce un prélèvement de cinq cent millions sur les banques collectés pour la caisse de l’Etat. Cette taxe frapperait les placements à risque. On attend avec intérêt la définition sur le sujet. Mais le plus frappant c’est évidemment l’argumentaire. On apprend que ce n’est pas une taxe pour produire du rendement mais pour responsabiliser les banques. On se demande ce que cela peut bien vouloir dire et par quel mécanisme une telle « responsabilisation » se fera. Ce qui est certain c’est que ce ne sera pas le montant de la taxe qui le fera. Jugez plutôt. Elle sera répartie sur vingt banques. Cela signifie une moyenne de vingt cinq millions par banques. Quelle pression représente cette somme dont on attend qu’elle produise une « responsabilisation » ? La seule banque « BNP Paribas » a fait cinq milliards de bénéfice en 2009 ! Le total du prélèvement prévu par madame Lagarde représente donc à peine dix pour cent des bénéfices de cette seule banque ! L’ensemble des cinq plus grandes banques françaises a réalisé onze milliards cette année là ! C’est un poil de taxe dans une tignasse de profits. Si bien que madame Lagarde se sent obligée de mettre bout à bout tout ce que les banques devront financer dans leur propre intérêt pour pouvoir annoncer fièrement un milliard de nouvelles dépenses  à leur charge. Puis elle répond piteusement à la question qui tue : le nouveau prélèvement pourra-t-il être retiré de l’impôt sur les sociétés que payent les banques ? Oui, dit la dame puisque  ce sont des charges ! Vous avez bien lu. Voici donc un impôt dont on retire le montant de la somme imposable. Demandons la même faveur pour les particuliers ! N’est ce pas un cynisme incroyable ?

Je m’en veux d’avoir été trop succinct dans ma précédente note à propos du vote au Parlement Européen sur une proposition de la Commission Barroso-Reeding pour expulser les pakistanais comme de vulgaires Roms. Ca s’appelle un « accord de réadmission ». Les accords de réadmission s’inscrivent dans la vaste stratégie de l’Union européenne en matière de lutte contre l’immigration clandestine. C’est la politique que l’on a appelé politique de « l’Europe forteresse », dure avec les gens, douce avec l’argent et les marchandises. Il s'agit ici de conventions entre deux Etats ou groupes d'Etats pour contraindre l'un d'entre eux à recevoir des immigrés clandestins qui sont ses ressortissants ou qui séjournaient sur son sol avant d'entrer clandestinement sur le territoire de l'autre. Avec cette sorte d’accord, l’Allemagne a transformé quelques zones des balkans en dépotoirs à immigrés clandestins. Car ces accords sont systématiquement inclus comme contrepartie au versement de l'aide au développement que verse l'Union Européenne. Qui paye refoule à l’œil ! Madame Reeding aurait pu en parler aux allemands au titre de ses vocalises et rapprochements historiques injurieux. Car, en plus d’être cyniques et brutaux ces accords de « réadmission » sont contraires à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui stipule clairement en son article 13: "Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays."

Certes ces accords sont soumis au respect de la convention de Genève de 1951. Mais le Pakistan n'en est pas signataire. Ils sont soumis au protocole de 1967 sur le statut des réfugiés. Mais le Pakistan n'en est pas signataire. Et aux traités internationaux relatifs à l'extradition, au transit, à la réadmission des ressortissants étrangers. Et le Pakistan n'est précisément pas signataire de ces conventions non plus! Un record d’hypocrisie donc. Car le Pakistan est signataire d'un nombre très réduit de conventions internationales relatives aux droits de l’Homme. Il n'a, par exemple, pas signé la Convention sur les réfugiés de 1951, ni à la Convention relative au droit des apatrides de 1954. Le Parlement européen lui-même a déjà dénoncé à plusieurs reprises, la situation locale. A présent le pays doit faire face à une catastrophe humanitaire sans précédent depuis les inondations d'Août dernier : 1500 morts. 4 millions de déplacés ! Les attentats sont fréquents. Faut-il rappeler que le double attentat d’avril dans un camp de déplacés au Pakistan a fait 40 morts et une soixantaine de blessés ? A cette ambiance s’ajoute les persécutions des minorités religieuses et des homosexuels, les discriminations et violences faits aux femmes, la détention d'enfants possibles dès l’âge de sept ans, alors même que le Pakistan a signé et ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989. Rien de tout cela n’a empêché la Commission où siège madame Reeding de le proposer ni le Parlement Européen « bla ! bla ! Droits de l’Homme en Chine et en Russie » de le voter ! Cerise sur ce gâteau, l'accord prévoit la conservation des données personnelles sur les personnes concernées par la réadmission "pendant une durée n'excédant pas celle nécessaire à la réalisation des finalités pour lesquelles elles sont collectées". Dur de faire plus vaste foutage de gueule! Fin de la rubrique « l’Europe qui nous protège propose un autre modèle au monde ».

J’ai vu sur Canal plus, Benoit Hamon et Olivier Besancenot ensemble une fois de plus et c’était sans doute un signal de quelque chose, mais quoi ? Evidemment, Hamon n‘a pu s’empêcher de faire le politicien à mon sujet. Il me reste à préciser que contrairement à ce qu’il a dit je n’ai jamais été membre du même gouvernement que Strauss Kahn pour la raison que celui-ci avait démissionné bien avant du fait de son inculpation par Eva Joly. Ensuite que si j’ai bel et bien dit que le gouvernement de Lionel Jospin était le plus à gauche du monde c’est parce qu’il faut se souvenir de ce qu’était alors le monde, et ce que signifiait le vote de la CMU, l’APA et les trente cinq heures dans un tel environnement, par un gouvernement qui alliait des communistes et des Verts à des socialistes. Un détail.

En fait la logique de Hamon, est : « tu as profité, alors tais toi et laisse faire ceux dont c’est le tour ! » Un détail lui échappe. J’ai fais un livre de trois cent pages d'entretien avec le journaliste Michel Soudais pour faire le bilan de cette période et en tirer les leçons. C’est « En Quête de gauche ». Et ce bilan m’a conduit à quitter le PS et à militer pour une force politique nouvelle à gauche ! Benoit Hamon veut-il discuter avec moi de ce bilan de la sociale démocratie française et européenne au lieu de jouer les chiens de garde de l’allongement des durées de cotisations de retraites ? Peut-il accepter une seule fois dans sa vie une discussion politique sur le fond de la stratégie et des besoins de la gauche en France et dans le monde au lieu de faire ces petits jeux venimeux de leader étudiant des années quatre vingt ? Bof. En réalité quelle importance pour moi? Le PS est un tout.


276 commentaires à “Le lendemain du succès”
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  1. Michel Matain dit :

    @ 250 Redon

    Je voudrai bien savoir s'il y a eu UNE seule manifestation pour défendre le Sécu.
    C'est pourtant le salaire différé mais aucun syndicat n'a jusqu'à présent mobiliser pour une action de défense de la Sécu seule. Hélas
    !

    Le 13 mai 1968, les grandes manifs et la journée de grève générale qui a ensuite donné lieu aux fameux évènements étaient organisées initialement sur le thème (déjà) de la défense de la Sécu par la CGT, la CFDT et la FEN.

  2. Pulchérie D dit :

    @ toto(#251)

    Ce diaporama est remarquable, d'une pédagogie extrêmement claire.
    A envoyer à un maximum de personnes.
    Merci toto !

  3. Pierre34 dit :

    @langue-rouge post 254

    Il est faux de dire que Jean-Luc Mélenchon a le regard tourné, actuellement, vers les élections, il prend toute sa place et le FdG aussi dans la bataille actuelle contre la réforme des retraites.

    Nous espérons tous que cela nous mènera à la victoire et au retrait !

    Mais après, quelle perspective politique ? est-ce que tenter de donner la parole au peuple te semble ringard ?

    La critique systématique des organisations syndicales ne me semble pas de nature à mobiliser. La base syndicale ne se prive pas de faire avancer les choses en fonction du niveau de conscience des salariés et les confédérations doivent trouver un équilibre entre ce que l'on devrait faire et ce qui est possible de faire.

    Il faut être réaliste et ne pas opposer les luttes indispensables et la création d'une perspective politique crédible. Il n'y a pas de recette miracle pour mobiliser les gens, il faut se présenter devant eux et les convaincre par tous les moyens et en tous lieux.
    Pourquoi vouloir que ce que les autres tentent sera un échec, le monde change et par exemple, il est plus facile maintenant de donner des arguments anticapitalistes et de convaincre les gens qu'il faut lutter contre la toute puissance des banques.

    J'espère que chacun prendra ses responsabilités !

    Qu'on en finissent avec les procès d'intention, à Jean-Luc Mélenchon, au PCF, au PG, au FdG au NPA, il n'est plus temps de faire la fine bouche. Si tu es militant tu sait très bien quel est le niveau de conscience général et le travail qui est à faire pour convaincre, alors arrêtons ces regards obliques et les sarcasmes gratuits.

    A ce propos, tu me prends pour un menteur à propos de la campagne des régionales et pourtant dans ma région il y a eu environs 300 assemblées dans lesquels la population a pu intervenir et bonifier parfois le programme initial.

  4. Roland011 dit :

    Bonjour,
    Étonné de ne pas voir cette excellente prestation encouragée, je comble cette lacune ! Bonne écoute et surtout, a faire circuler.

    Images in vivo 24/06/2010 à 16h43
    Retraites: «les déficits sont fabriqués politiquement»
    vidéo

    Jacques Généreux, économiste et membre du Parti de Gauche, était l'invité de notre podcast politique hebdomadaire «Partis Pris» jeudi pour parler des retraites et de l'austérité. (Libération)
    Financement, déficit budgétaire, choix sociétaux et Union Européenne : extraits en vidéo de l'émission.
    Partie réduite : http://www.liberation.fr/politiques/06012123-retraites-les-deficits-sont-fabriques-politiquement
    Ecoutez l'émission en intégralité en cliquant ici, http://www.liberation.fr/politiques/06012121-apres-les-retraites-la-france-condamnee-a-la-rigueur

  5. julie dit :

    @Pulchérie p.253
    merci d'avoir pris le temps pour ce résumé fort pédagogique, bien sûr que le débat n'est pas clos, mais sur ce blog il vaut mieux, l'actualité nous oblige de garder le cap. Entièrement d'accord.
    D'ailleurs, c'est aujourd'hui que la copine de Jean-Luc Mélenchon doit défendre à Bruxelles son projet d'une procédure d'infraction contre la France. Il semble peut probable que l'on aboutisse à cela.

  6. Marie dit :

    Au Prolo, @ 244

    Merci pour ce lien des plus encourageants....trés beau symbole...et cela touche à tout un ensemble : non seulement notre belle devise républicaine, retrouvant son sens, mais encore le secteur du soin...
    Ce qui fait qu'une Société est Civilisée ou non....
    Dans les régions : j'ai l'impression d'une grande inventivité...
    Vive le Tiers Etat !
    Cela devrait nous stimuler, nous zôt, parigots-ramollos, coupeurs de cheveux en quatre...
    La priorité est de retrouver le courage.
    Ici, nombre de personnes n'en manquent pas.
    Dans "La fin du courage"/Cynthia Fleury.
    ..." L'électoralisme promeut une démocratie sans qualité qui réduit le peuple à sa forme statistique..."
    ..."(citant Victor Hugo) Pour qu'un scrutin politique soit valable, il faut trois conditions absolues : premièrement, que le vote soit libre;deuxièmement, que le vote soit éclairé;troisièmement, que le chiffre soit sincère."
    ..."Liberté donc,liberté de s'éclairer par tous les moyens, par l'enquête, par la presse, par la parole, par la discussion". Sans cette condition, le vote orchestre une parodie funeste. Il devient " l'excuse des lâches","le bouclier des consciences déshonorées"...
    ..." le seul droit à l'expression ne suffit plus. Ce qui compte, c'est l'égal accès pour tout citoyen à " peser" dans le débat public, autrement dit à voir prise en compte sa parole...."
    ..." Certes, ce dictateur s'agite, rendons lui cette justice, écrit Victor Hugo; il ne reste pas un moment tranquille;...ne pouvant créer, il décrète; il cherche à donner le change sur sa nullité; c'est le mouvement perpétuel; mais hélas cette roue tourne à vide...."
    Ce livre est une mine de réfléxions...

  7. Guillot dit :

    Pierre34 post257

    Donner la parole a la rue les 7 et 23 septembre c'est aussi la donner au peuple. Le. NPA critique effectivement la proposition d'un referendum (lancée par le PG mais aussi ATTAC et S Royal) parce qu'elle est faite en pleine phase de lancement des mobilisations. Ce qui peut apparaitre a de nombreux salaries comme une alternative aux grèves couteuses voire fatigantes. Et les détourner ainsi de cette forme de lutte. Quant aux perspectives politiques, seul un retrait de cette contre reforme impose par la rue les ouvrirait réellement puisqu'elles viendraient d'un nouveau rapport des forces. C'est aussi pour cela que le NPA trouve cette proposition du referendum comme une illustration de la révolution par les urnes ou citoyenne puisqu'elle est faite au détriment du développement des mobilisations

  8. le Prolo (PG 01) dit :

    @ Marie - 15h24

    D'accord avec toi.
    Quand nos concitoyens ne se contentent plus de maugréer dans leur coin ou de donner procuration au député ou au délégué syndical, mais se sentent "physiquement" obligés de faire eux-mêmes quelque-chose avec leurs propres moyens, même si c'est parfois juste symbolique cela prouve que le vent tourne.

    Il est urgent de contrer l'esprit de division et de défaite qui persiste dans l'autre Gauche.
    Et faire connaître ces initiatives aux formes multiples qui naissent ici et là et ce changement de climat dans les esprits est effectivement très important.

    P.S.
    Etonnant le parallèle avec Victor Hugo et Napoléon le Petit

  9. Michel 34 dit :

    @ JL Mélenchon
    Personne, je pense, n'a pu ignorer le lapsus de Dati. Mais peu de commentaires ont relevé deux faits marquants à propos de cette perle. D'une part chacun a pu constater l'indifférence de la "journaliste", peu émue par la méprise, et sans doute pour la bonne raison qu'elle semble ne préter aucune attention à la réponse de l'interviewée. D'autre part, Dati s'enflamme pour fustiger les fonds d'investissement qui achètent et saignent les entreprises pour un bénéfice conséquent et immédiat au détriment des salariés. Or, la même Dati, députée européenne, aurait vôté contre un projet de directive visant justement à réguler ces fonds d'investissement. Si cela est avéré, ça mérite autant que son dérapage verbal de faire le tour du net...

  10. langue-rouge dit :

    @pierre34 post 257

    « Il est faux de dire que Jean-Luc Mélenchon a le regard tourné, actuellement, vers les élections, il prend toute sa place et le FdG aussi dans la bataille actuelle contre la réforme des retraites. »
    Mais sa stratégie qui est en gros de soutenir les directions syndicales de manières acritiques et d’articuler cela à une campagne pour un référendum n’est pas la meilleure façon de contribuer au durcissement du mouvement et à son élargissement. Faire campagne pour un référendum aujourd’hui c’est aussi le risque de faire comprendre aux salariés que plutôt que de mettre toute leur énergie dans la construction d’un rapport de force prolongé ils devraient détourner une partie de leur énergie vers une campagne référendaire.

    « Mais après, quelle perspective politique ? »
    Toute la question est là. Et d’ailleurs c’est LA question qui intéresse les gens et pas la discussion dans le vide autour de quelques mesures phares sans clarification sur notre stratégie . Quels rapports avec le PS et EE ? Comment mêler les meilleures des traditions du mouvement ouvrier français ? Est-ce qu’une majorité électorale est suffisante pour pouvoir imposer un programme de rupture ? Quel est la place du mouvement social dans tout ça ?
    La réponse n’est pas si simple. Elle l’est encore moins quand on voit qu’une organisation comme Die Linke (modèle pour le PG) est incapable de traduire une réussite électorale en amélioration d’un rapport de force social et pire joue parfois un rôle contreproductif dans les luttes sociales. Et pourtant les classes dominantes allemandes disposent de bien plus de marges de manœuvres qu’en France par exemple et pourraient lâcher bien plus facilement quelque chose s’il y avait une réelle volonté de développer un mouvement de résistance.

    « Franchement est-ce que tenter de donner la parole au peuple te semble ringard ? »
    Non, mais la prétention que donner la parole au peuple se résume à l’organisation de réunion publique où les uns et les autres peuvent amener leur petite pierre à un programme partagé, c’est une tromperie. Ce n’est pas ça donner réellement la parole au peuple. C’est un peu le même type de tromperie que la fameuse « démocratie participative » de Ségolène Royal.

    « La critique systématique des organisations syndicales ne me semble pas de nature à mobiliser. »
    Non mais l’appui systématique et surtout de manière acritique non plus.

    « La base syndicale ne se prive pas de faire avancer les choses en fonction du niveau de conscience des salariés »
    Non justement, la base est paumée et surtout elle n’a pas confiance en ses propres forces. On le voit bien dans les AG. Les gens ont la trouille d’y aller sans le soutien des directions syndicales et comme Thibaut et Chérèque ne veulent pas y aller, on galère pour convaincre les gens.

    « et les confédérations doivent trouver un équilibre entre ce que l'on devrait faire et ce qui est possible de faire. »
    En lisant cela, je comprends pourquoi t'es au FdG et moi au NPA

  11. argeles39 dit :

    Le prolo # 249
    Après les Retraites, prochaine cible: l'Assurance-Maladie.

    C'est une évidence, les caisses de l'état sont vides, celles de l'oligarchie sont pleines et ils en veulent toujours plus, il faut donc s'attendre à ce que la droite, version sarko ou DSK, joue son rôle dans les prochaines années.
    Cette année il y aurait 23 milliards d'€ de déficit pour la sécu, ce n'est jamais que 1 % du PIB, donc rien de dramatique, c'est 1% qui sont en trop dans les poches des Betencourt et Co; 1% dont ils n'ont pas besoin et ne savent que faire si ce n'est satisfaire leur cupidité et leur soif d'accumuler.
    En revanche, ce qui est dramatique c'est le recul de civilisation qui nous est imposé progressivement. Il y a déjà une santé à plusieurs vitesses, mais demain il y en a qui ne pourront plus se soigner si on les laisse faire, même pour des maladies graves.
    Je crois que, dans la perspective de 2012, la gauche doit clairement exposer les enjeux de la sécurité sociale, ensuite c'est le peuple qui tranchera et obtiendra ce qu'il mérite.....

  12. Descartes dit :

    @4 août (#252)

    Donc on compare le coût d'utilisation du nucléaire avec le coût d'installation+utilisation du photovoltaïque... c'est pas très réglo, hein !

    Je ne sais pas d'où tu sorts ça. Dans les deux cas: il s'agit dans les deux cas des "couts économiques", c'est à dire du coût total (y compris la construction des installations, les combustibles, la prise en charge des déchets, le démantèlement de l'installation à la fin de sa durée de vie) ramené au kWh produit. En fait, dans les deux cas le coût du kWh est essentiellement déterminé par l'investissement initial. C'est assez évident pour l'éolien. Pour le nucléaire, cela tient à deux faits: d'une part, le combustible est très bon marché (il faut un peu plus d'un € d'uranium pour sortir 1 MWh), et pour ce qui concerne les charges annexes (prise en charge des déchets, démantèlement) elles sont très loin dans le temps. Un euro mis de côté au moment de la construction produit 100 € lorsque l'heure du démantèlement viendra, c'est à dire, 60 ans plus tard...

    Même si le nucléaire demande des investissements très lourds, ces investissements produisent des puissances très importantes pendant un temps long avec une disponibilité de l'ordre de 80%. Les éoliennes sont individuellement relativement économiques, mais pour produire la même puissance il en faut beaucoup, elles ont une durée de vie relativement courte et elles ont des taux de disponibilité de l'ordre de 30%. Ce sont tous ces facteurs cumulés qui rendent le nucléaire économiquement beaucoup plus compétitif...

  13. Marie dit :

    A toto,@ 251

    formidable ! clair, net, précis : cela confirme tout ce que l'on peut obtenir par ailleurs, comme info...
    j'ai transmis....
    Merci.

  14. MetalKing dit :

    @ langue-rouge le 29 septembre 2010 à 16h40

    Tu fais une très intéressante intervention, camarade... même si ça se termine un peu abruptement.

    Tu pointes du doigt le manque de "confiance en ses propres forces" des AG de salariés. Tu touches au plus juste, me semble-t-il. Et effectivement, il est difficile de partir dans une grève reconductible sans le soutien des directions.
    Et dans un même temps, il est difficile pour les directions d'appeler à des grèves reconductibles lorsqu'on voit la base super hésitante...
    D'autant plus que nous savons tous que les jours de grève coûtent beaucoup aux salariés. J'en connais qui n'ont pas osé mettre leur finance en risque par 2 jours de grève ce mois-ci.
    Voilà pourquoi je me garde de proférer des commentaires contre les directions syndicales ou contre les bases plus radicales.
    Je pense que pour débloquer la situation, nous, militants politiques, devons insuffler la confiance manquante. Elle sera bénéfique pour la base et pour les directions. Tout le monde sera plus prompt à monter durement au combat. Et je remarque que l'aile la plus combattive de la CGT, ainsi que FO et Solidaires ont réussi à obtenir un 2nd jours de grève le 7/09 plutôt qu'une manif le samedi 4/09.
    Et je signale que Thibault insiste pour évoquer la plus forte implication du secteur privé dans la lutte.

    Au PG, nous pensons que l'unité de toute l'autre gauche serait un point d'appui formidable pour le mouvement social. Il est bien plus aisé d'aller à l'affrontement dans la rue lorsqu'on sait peser déjà 10-15-20% (ce que nous atteignons aisément - ce qui est rapidement faisable - ce qui s'est produit dans le Limousin) dans les urnes.
    Et cette unité ne m'apparaît pas impossible à construire. Entre militants bien formés nous savons les débats qui nous animent et nous font être dans des partis différents (PG, PCF, NPA, Alternatifs, FASE...). Pour le reste du peuple, notamment le peuple de gauche, nous écrivons à peu près les mêmes tracts. C'était flagrant lors des européennes et des régionales.
    Tu mets le point d'achoppement sur la question des alliances avec le PS et EE. Ca se règle avec un bon rapport de force dans les urnes. Le camarade PCF tête de liste de Limousin Terre de Gauche voulait être avec le PS dès le 1er tour lors des débats internes à son parti. Le succès populaire de l'unité l'a fait préféré un 2ème tour alors que le PS lui proposait une vice-présidence.

    Pas de démocratie participative à la Royal où on prend la parole le vide mais un débat participatif autour d'une 1ère ébauche programmatique. Le PG a créé un document de travail de 177 fiches avec plus de 1000 propositions en ce sens.
    Le même travail côté PCF et NPA mis sur les mêmes tables devant le peuple avec la possibilité de passer devant le PS et EE, ça donnera du coeur à l'ouvrage et la confiance supplémentaire pour y aller.

  15. Descartes dit :

    @MetalKing (#268)

    Je pense que pour débloquer la situation, nous, militants politiques, devons insuffler la confiance manquante.

    Vaste programme....
    Je crains qu'il ne soit pas si simple "d'insuffler" la confiance. La confiance n'est pas un produit qu'on peut injecter aux gens pour peux qu'ils offrent le bras. Pour que la "confiance" revienne, il faut montrer qu'il y a une alternative à la politique actuelle, et que cette alternative est crédible. Qu'on peut faire confiance à ceux qui proposent un projet alternatif d'abord parce que le projet est lui même applicable, et ensuite parce que ceux qui le proposent ont véritablement l'intention de l'appliquer. Et je ne vois toujours pas ce projet alternatif...

    Le PG a créé un document de travail de 177 fiches avec plus de 1000 propositions en ce sens.

    Où peut-on se le procurer ?

  16. Pierre34 dit :

    langue-rouge

    Je ne continuerai pas cet échange, le sens critique n'y est plus de mise et je n'ai pas envie de continuer cette querelle de clocher.

    J'aurais plutôt envie que l'on mette en exergue ce qui peut nous rapprocher, mais il semble que tu détiens la vérité sur tout. Je trouve ça extraordinaire mais peu constructif.

  17. L dit :

    Une idée géniale!

    Comment sauver sauver le soldat Ruffin converti à l'UMP?
    Au coeur de la manifestation:
    http://www.lateledegauche.fr/

  18. cedric dit :

    allez, faut que ça embraye 1ère, 2ème...

    http://www.syndicalistesunitaires.org/IMG/pdf/DockersLeHavre.pdf

    à faire tourner!

  19. Bernard dit :

    En janvier Jean-Luc Mélenchon interpelle Hamon sur les retraites

    http://www.dailymotion.com/video/xbxval_melenchon-interpelle-hamon-sur-les_news

  20. Michel Matain dit :

    @ 268 Metalking

    Il est bien plus aisé d'aller à l'affrontement dans la rue lorsqu'on sait peser déjà 10-15-20% (ce que nous atteignons aisément - ce qui est rapidement faisable - ce qui s'est produit dans le Limousin) dans les urnes.

    Dans le Limousin, nous avons fait 13 % des voix au premier tour et seule l'Auvergne a fait mieux avec 14% record absolu du Front de Gauche. On est encore loin des 20%. Les cantonales en 2011 peuvent être un super tremplin parce que traditionnellement le PCF dans ses plus mauvais scores y fait 8% au premier tour. Le Front de Gauche peut pour la première fois espérer un score à 2 chiffres. Psychologiquement ça serait très important pour bien préparer 2012. Mais ne nous racontons pas d'histoire, nous n'en sommes pas encore à 20 %. Il y a du travail pour y arriver.

  21. langly dit :

    Hello,

    Pas mal de mouvements spontanés à suivre sur le site http://www.7septembre2010.fr/. Les grévistes ont besoin de soutien vu que les médias n'en parlent pas. A diffuser autour de vous.

  22. Renault dit :

    Comme nous n'en sommes qu'à la genèse de la Démocratie Participative française, revendiquons-nous un référendum pour les retraites initiateurs ou pas ?

  23. lambda dit :

    Excusez mon inculture politique mais j'aurais aimé comprendre qu'est ce qui empêchait le NPA de rejoindre le FdG, pourquoi les 3 forces politiques NPA, PG et PCF ne parviennent-elles pas à s'unir ?

  24. Louis37 dit :

    Pour la première fois je suis en désaccord avec le PG, sur le référendum au sujet des retraites.
    Qui dit référendum dit tous les citoyens, or les professions libérales, les commerçants/artisans, beaucoup d'agriculteurs sont pour les 62 /67 ans car souvent ils vont eux-mêmes jusqu'à 65/70 ans, je ne crois pas que le salariat aurait la majorité contre cette loi, il ne faut pas tenter le diable.

  25. Kiosk dit :

    Suite à la manifestation de samedi, le forum d'Orange s'est trouvé envahi d'une quantité impressionnante de posts critiquant les manifestants, les gréviste et les syndicats, et soutenant la contre-réforme des retraites. Le nombre très anormalement élevé de ces posts m'incite à penser qu'il s'agit d'intervenants bidons, opérant sous divers pseudonymes, et qui cherchent à intoxiquer les internautes honnêtes. Sont-ils payés par SoKrazy ? Je l'ignore, mais ils agissent tout comme.En 2007, j'appelais ces gens-là les brigades du caniche (du caniche de Bush, mais depuis il a perdu son maître).
    Globalement, ils s'en prennent aux acquis sociaux, qu'ils dénoncent comme cause de chômage et autres graves perturbations au fonctionnement de l'économie.
    http://actu.orange.fr/france/retraites-une-mobilisation-toujours-forte-mais-des-chiffres-divergents_56773.html

    Toujours à propos des acquis sociaux, un type qui signe Kane Rosebud soutient que les acquis sociaux sont issus de la droite et non des luttes sociales. Alors j'ai eu la curiosité d'aller voir sur Wikipédia ce qu'on en raconte.
    Et là, surprise, l'article est totalement déséquilibré et complètement partial. On y explique (plutôt mal) ce que sont les acquis sociaux, puis un long paragraphe en expose les critiques émanant des libéraux. Il n'y a aucun paragraphe consacré à leur défense, seul le "négatif" est détaillé !
    Alors, appel à ceux qui disposent de quelques solides connaissances sur le sujet et qui peuvent citer des sources fiables, il y a du boulot pour rééquilibrer l'article !
    C'est ici :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Acquis_sociaux

  26. izarn dit :

    "Dans une démocratie, c’est un moment dangereux."
    Mais pas du tout! Quon relise l'histoire de France.
    Meme 1789 était une révolution bourgeoise à l'origine.
    Toutes les révoltes populaires ont été par la suite noyées dans le sang, ou restées peu efficaces comme en 68.
    La seule révolte populaire qui a gagné c'est le Front Populaire en 1936. Cela a duré juste un an, et la droite capitaliste en parle encore comme d'un crime de lése-majesté épouvantable!
    Ou se trouve la violence? Ou se trouve la République en danger?
    Mais qui donc a attaqué la République en 1937? La synarchie Cagoularde commendité par les banques Worms, Lehideux, d'Indochine et l'UIMM (Syndicat des forges)
    Ces memes cagoulards ont livré la France à Hitler sans combattre, ce qui est aussi scandaleux que l'écran de l'antisémitisme de ces gens dont le pantin compréhensif fut Pétain.
    Le coup d'Etat de 1958, c'était le peuple peut-etre? Et bien non, des factieux militaires, certains gaullistes.
    Le peuple,a-t-il jamais attenté à la République?
    Jamais! C'est toujours le Capital qui a menacé la République!
    Quand a Hitler tout le monde sait qu'il a était financé par des banques et industriels américains. Sa propagande meme est copiée sur les méthodes de la pub américaine. Quand à Musssolini, tout le monde sait qu'il a été financé par la banque Morgan. (Morgan-Stanley, la mégabanque de Wall Street)

    Dans la démocratie, c'est un moment ou le peuple montre sa force.
    Il n'est dangereux que parce que le pouvoir en place peut décider d'une réppression fasciste, brutale, que ce pouvoir démondre qu'il n'est pas démocratique. Qu'il sa montre face hideuse de totalitarimse capitaliste.
    Ben oui ça existe: La Chine il me semble?


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