05fév 10

Les marchés à l'assaut

Après le voile, les banques

E n ce moment j’ai promis une diète médiatique, parce que dimanche je vais au Grand Jury de RTL (il ya aussi Le figaro et LCI) qui est une sorte de podium central médiatique sur lequel je ne suis plus monté depuis les européennes ! Je bosse mes fiches comme un fou. Ca n’empêche pas de faire le reste. Par exemple un aller retour à Bruxelles pour les auditions et rapports de la Commission des affaires étrangères. Mais ce vendredi ma journée a commencé sur fond maussade. En effet,  j’ai été privé du moment hebdomadaire de bonheur qu’est ma lecture du billet de Pierre Marcelle dans «Libération». Malaise. J'en parle. Et j’ai eu la grosse colère en lisant ce qui se passe entre « les marchés » et le pauvre peuple grec. Je vais parler aussi des banques, ces parasites.

FOND DE L'AIR

Je n’achète systématiquement «Libération» que ce jour là et pour cette raison là. Ce n’est pas que le billet soit mauvais. Tout au contraire. Comme tous les autres il fait son métier en obligeant à réfléchir, d’accord ou pas d’accord. Ce n’est pas que je ne supporte pas qu’il me critique. Je n’aime pas trop les critiques en général. Mais c’est que je sois en partie d’accord avec la critique qui m’est faite. Voila qui me coince. Ne pas être tout à fait d’accord avec soi-même me rend maussade quand cela se produit. Marcelle a tort de dire que je me laisse engluer dans la critique radicale de la burka. Mais il a raison, mille fois raison, de dire que le fond de l’air est délibérément tourné à l’obsession contre les pratiquants de la religion musulmane. D'après moi, les musulmans d'aujourd'hui sont les juifs d'avant guerre en matière de bouc émissaires. Comment maintenir ses convictions et ses principes sans se prêter au jeu qui en détourne toute la signification. Je rumine. Et je parle d’autre chose dont je m’énerve de ne pouvoir parler nulle part : les banques. 

LA LIGNE DE DEFENSE

Donc je voudrais bien faire la pause à propos des burkas, voiles et ainsi de suite. Car je suis bien d’accord pour constater que pendant qu’on parle de ça, le reste de ce qui est souvent plus brûlant, vit sa vie dans la douceur de la pénombre. Mais comment faire ? Il faut réagir quand on vous interroge. Il faut tenir la tranchée. Pas question de faire comme si les campements religieux au milieu de la scène publique étaient une mode parmi d’autres. Pour moi c’est la lutte des Lumières qui continue. C’est la ligne ultime de résistance. J’ai vu passer par-dessus bord le socialisme. Puis la République, rendue subsidiaire, défigurée en régionalisme européen, ridiculisée en adjectif du maintien de l’ordre. Sur ces thèmes, on joue en défensive, à reculons. Sur les Lumières on est encore vainqueurs et ce sont nos lois qui s’appliquent. Pas question d’en lâcher un centimètre carré. Dans l’affaire de la candidate voilée j’ai lu dans l’Humanité que c’était l’état major du NPA qui avait lancé l’affaire avec un communiqué pour en informer tout le monde. C’est vraiment de l’ostentatoire. J’avoue que je ne comprends pas le motif. Je croyais que c’était une affaire locale remontée par les médias. Non. C’est dans l’autre sens que ça s’est passé. J’ai dit ce que j’avais à dire dans Marianne 2. Je n’ai pas le gout d’en faire davantage. Je ne comprends rien à ce que fait le NPA avec cette histoire ni pourquoi ça lui a paru important d’en faire un argument de campagne et un thème de débat. Je me contente de constater que ça va faire beaucoup de malheureux. Pluriel qui ne doit pas masquer la proportion de féminin qu’il contient. Car qu’on le prenne comme on veut : le voile n’est pas représentatif des quartiers et le voile est un signe de soumission volontairement propagandiste !

LES MARCHES C'EST QUI ?

Depuis plusieurs jours «les marchés financiers défient les Etats» selon le titre du journal "les Echos". En effet. Pour l’instant, la Grèce, l’Espagne et le Portugal sont sous le feu. Cet assaut peut tourner au désastre général. Ou au désastre localisé. Mais il y aura  désastre. Désastre social à coup sûr si les remèdes de cheval que les libéraux de la Commission et les autres chiens gardes demandent aux grecs sont appliqués. Peut-être alors ce pays, ou bien l’Espagne, ou bien le Portugal sera le premier à entrer dans le scénario latino-américain du bug qui déclenche l’avalanche. Notons qu’il s’agit de trois gouvernements sociaux-démocrates. Les trois sont mis en demeure de faire subir une saignée à leur peuple.  Comme cela s’est passé au Venezuela, en Argentine, en Bolivie et autres contrées tellement exotiques. Examinons un point de détail à présent. Qui sont ces « marchés ».  Les banques. Un point c’est tout. C’est elles qui exigent des taux insupportables. Les banques, hier sauvées par les Etats viennent aujourd’hui les assaillir. Les banques, sauvées par les contribuables viennent les saigner ! En Europe la situation est particulièrement croquignolesque. Car les banques ont été renflouées par les Etats et gorgées par la Banque centrale elle-même. Voyons

MAMIE LA BANQUE

La BCE a multiplié les initiatives pour refinancer les banques dans des conditions extrêmement avantageuses, sans imposer de contreparties pour limiter la spéculation et les risques. On voit la reconnaissance ! Ces facilités ont artificiellement gorgé les marchés financiers de liquidités. La BCE a ainsi fourni pour plus de 800 milliards de liquidités en 2009 contre 450 milliards en 2007. Combien de ces milliards sont devenues des munitions qui sont aujourd’hui tirées contre les Etats ? Résultat, le bilan de la BCE s’est envolé grâce aux volumes des prêts consentis et des actifs pris en pension. Ce bilan c’était 1 200 milliards d’actifs en 2007 et 1 500 milliards en 2008. En 2009 il dépasse  les 2000 milliards et se maintient  autour de 1800 milliards début 2010. Cette somme c’est 16 % du PIB de la zone euro. Et La Grèce ? 3% de la zone euro ! Compris ?

DES CADEAUX ENCORE ET ENCORE

Voyons le détail de ces bontés faites aux banques. Je commence par le plus technique et je finis par le plus croustillant et le plus honteux. La BCE a accepté depuis octobre 2008, de recevoir des actifs de plus en plus risqués en garanties des prêts qu’elle fait aux banques. Ca s’appelle les opérations de prises en pensions. Elle accepte désormais les actifs notés BBB-, alors qu’elle n’acceptait pas de garanties en dessous de A- jusqu’alors. Courrez pour obtenir de déposer votre voiture d’occasion en garantie d’emprunts ! Ce n’est pas tout. La BCE a offert aux banques des nouvelles possibilités de financement « non conventionnelles ». On va retrouver les Grecs au bout de ce fusil là. La BCE a élargi ses offres de financement des banques au-delà du court terme qui est pourtant l’essentiel de sa mission de refinancement. Elle a ouvert des lignes illimitées et à taux fixe, à 3 mois, à 6 mois et même à 1 an. Le tout aux conditions de refinancement de court terme : 1 % ! Une aubaine pour les banques qui ont ainsi pu reprendre à plein régime leurs jeux sur les marchés financiers. Ces prêts longs ont en effet obtenu un énorme succès : 1 120 banques bénéficiaires, plus de 600 milliards pour les 3 adjudications successives de juin, septembre et décembre 2009. Dont 442 milliards rien que pour celle de juin, la plus importante opération de refinancement jamais effectuée par la BCE en une seule fois ! Et comme quand on aime on ne compte pas, elle a accepté d’acheter aux banques des titres de dettes pour 60 milliards, pour soutenir leurs émissions obligataires sur les marchés. Vous aussi éditez des titres et proposez-les à votre banque ! Une fois qu’elle vous aura acheté ça courez avec vos sous les mettre en garantie d’emprunt pour une somme multipliée par dix. C’est ça qu’on fait les banques. Mais pas vous, bien sûr.

LES BOULES

Et maintenant le cœur de l’affaire. Celle qui met les boules par terre comme on le dit si efficacement ! La BCE a baissé ses taux directeurs à un niveau très très bas. Elle a ainsi rendue les liquidités quasi gratuites pour les banques. Ainsi le taux principal (dit Refi) est passé de 4,25 % à l’été 2008 à 1 % depuis mai 2009. Il est inchangé à 1 % en janvier 2010. Qui ne rêverait d’un taux à 1% pour faire ses achats ! Rêve ! Car du côté des banques, les taux d’intérêt aux particuliers ont certes baissé mais sans commune mesure. Elles encaissent évidemment l’essentiel de la différence. Et c’est beaucoup, beaucoup  d’argent. Alors que les banques françaises se refinancent à 1 % contre 4,25 % à l’été 2008, voyons comment ont évolué les taux qu’elles pratiquent, selon la Banque de France. Taux moyen sur découverts ménages : passé de 11 % à l’été 2008 à 10 % fin 2009 ! Dans l’intervalle la banque a bénéficié de trois points et demi d’économie. Total : elle vous en prend deux et demi de plus ! Voyons le taux moyen des crédits aux ménages. Ils passent de 6 % à l’été 2008 à 5 % fin 2009. Même calcul simple. Il y a pire. Les taux de crédit « revolving » subis par les ménages modestes. Ils sont à 18 % ! Premier facteur de surendettement ! Christine Lagarde a refusé toute suppression de cette sorte de crédit revolving proposée par amendement à l’Assemblée nationale. Pourtant le surendettement des ménages a progressé de 17 % en 2009. Lagarde veut maintenir le crédit revolving, car selon elle c’est un moteur décisif de la consommation : « 40 % des achats par correspondance à la Redoute ou aux Trois Suisses se font par crédit revolving. Ce sont des milliers d’emplois à la clef ». 

Et les entreprises ?

Ces chères entreprises et leurs emplois au nom desquels sont infligés tous les tourments, que sont elles réellement devenues ? Taux moyen des crédits aux entreprises : passé de 5,5 % à l’été 2008 à 3 % fin 2009. Là où la banque mangeait un point et demi, elle en mange deux à présent. Sympath, non ? Pour autant le zèle n’a guère été de mise. Fin 2008, les banques françaises s’étaient engagées de manière informelle avec le gouvernement à permettre une progression des crédits entre 3 et 4 % en 2009. Nicolas Sarkozy avait fait de beaux mouvements de mentons ! Résultat ? Source Banque de France : l'encours du crédit a baissé de 0,9 % pour les entreprises en 2009 (moins 14 % pour les seuls crédits de trésorerie). Voila les faits. L’encours du crédit aux entreprises a atteint en décembre 2009 son plus bas niveau depuis mai 2005. Les banques françaises ont donc utilisé les aides publiques pour investir sur les marchés financiers plutôt que pour financer l’économie. Les grecs disent merci. Et, en vue d’une nouvelle réunion à Bercy le 10 février 2010, les banques ont déjà prévenu qu’elles refuseraient pour 2010 tout nouvel engagement chiffré avec le gouvernement. Pour ce qu'elles ont fait du précédent "engagement!" Pendant ce temps l’incroyable monsieur Trichet déclare : « nous n’accepterons pas qu’il y ait des restrictions au niveau de l’offre de crédit ». Sur ! C’est Sarkozy qui va déguster si jamais tonton Trichet se rend compte de ce qui se passe en France ! 


731 commentaires à “Après le voile, les banques”
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  1. pichenette dit :

    En cette période de choix cruciaux de société mettant sur le pavé des millions d'individus, hypothéquant gravement le futur (pollutions visibles et invisibles, dettes, ressources naturelles épuisées, instabilités croissantes) il serait urgent de s'engager dans des débats appropriés aux enjeux. L'unité doit se faire autour de grandes questions engageant l'avenir, questions à la fois larges (répartition vivable pour tous des ressources (sols, sous-sols, finances, semences,santé), propositions de développement des secteurs(transports en commun, de moins en moins de voitures..oser prévoir..), place des services publics.
    Surtout ne pas laisser de côté la majorité des Français qui attend espère une réaction politique fiable, ne pas laisser le champ libre au tout sécuritaire, au tout antiétranger qui mange le pain des f.. au ressenti désastreux mais toujours payant pour les big capitalistes.
    A la fois s'engager dans les questions de fond et revenir sur la sphère terrestre où il y a tant à faire.
    (Après la Grèce qui héroïquement dégraisse (les fonctionnaires bien sûr), ce sera la France, celle qui est toujours au-dessus de tout (sphère céleste)).

  2. le Prolo du Biolo dit :

    @ 636 - j'en ai marre

    Pour aller dans le sens de ton argumentation, et au sujet des problèmes de refroidissement posés par les périodes de canicule :
    Un réacteur ne s'arrête pas comme une ampoule électrique.
    Même arrêté (=ne fournissant plus d'électricité au réseau) il doit continuer à être refroidi car la réaction nucléaire reste entretenue (même si elle n'est pas à son maximum).

    Ne pas confondre "arrêter": suspension de sa liaison au réseau, et "arrêter": la réaction nucléaire.
    Il a fallu plusieurs mois par ex. pour arrêter vraiment Superphénix lorsque cette filière a été abandonnée.

    C'est dailleurs la raison pour laquelle lors des dernières canicules et pour ses centrales non situées en bord de mer, EDF a ignoré son obligation de modérer ses rejets d'eau chaude en provenance de ses circuits de refroidissement (obligation destinée à préserver la vie dans les cours d'eau), car il était vital pour elle de continuer à refroidir même ceux de ses réacteurs qui étaient "arrêtés".

    Dans la mesure où l'on admet un réchauffement climatique, qu'il soit du à l'homme ou à autre chose, on peut se demander si le nucléaire est une solution pour faire face aux besoins énergétiques pendant ce réchauffement ou si cette industrie sera au contraire la victime de ce réchauffement....
    Compte-tenu de ses besoins en eau, été compris, et de sa vulnérabilité aux canicules.

  3. jennifer dit :

    Darthé Payan

    Le texte de La Libre Pensée est donc une loi d'interdiction de la burqâ et du nijab. Oui il faut pouvoir contrôler l'identité, dit-il. Mais cela c'est le travail de la police pas du passant dans la rue. J'ai déjà dit cela et d'ailleurs Tariq Ramadan explique la même chose. Donc on est d'accord, toi et moi?
    Si tu ne m'avais pas tant insultée j'aurais lu tes posts, là je n'en lis que certains. Mais par ailleurs je remarque que toi aussi tu ne lis pas mes posts car pour un contrôle d'identité oui je pense que c'est important de le faire.

    Quant au nucléaire, si on est contre, je ne vois pas pourquoi le nationaliser. Toi tu dis cela, c'est ta position. Je ne sais pas vraiment si c'est la position de Jean-Luc Mélenchon.

  4. Pierre L dit :

    Puisque ça cause nucléaire, je conseille à nouveau ce bouquin :
    Elisabeth Filhol, La Centrale.

  5. 4 Août dit :

    "Quant au nucléaire, si on est contre, je ne vois pas pourquoi le nationaliser. Toi tu dis cela, c’est ta position. Je ne sais pas vraiment si c’est la position de Jean-Luc Mélenchon."

    Le nucléaire est un secteur trop sensible pour être laissé aux mains du privé. La plupart des opérations de maintenance sont réalisées par des sous-traitants, pas toujours "professionnels". Donc même si on est "contre le nucléaire", il faut le contrôler puisqu'il est là pour encore au moins 30 ans.

  6. BA dit :

    La Cour des comptes débusque 140 milliards d'euros de niches fiscales.

    Les niches fiscales ne représentent pas 70,7 milliards, ainsi que le mentionnent les documents officiels mais 140 milliards d'euros !

    « C’est très simple. À mesure que certaines niches se pérennisaient, le ministère de l’économie a arrêté de les traiter comme telle. Pourtant, leur nature n’a pas évolué au cours du temps. On peut en dénombrer une grosse centaine : le carburant des aéronefs n’est pas soumis à la TIPP (3,5 milliards d’euros) ; les plus values sur la résidence principale sont exonérées (1 milliard d’euros) ; idem pour l’abattement de 40 % sur les dividendes (1,9 milliards d’euros) », précise mi-figue mi-raisin l’un des président de la Cour des comptes.

    Même le fumeux dispositif d’exonération des plus-values sur les cessions de titres de participation long terme, 20 milliards pour le CAC, ne figure pas sur la liste officielle des niches !

    Problème : « la dégradation des comptes, notamment dans le domaine social, est telle qu'il faudra aussi augmenter le produit des prélèvements », comme l’affirme la Cour des Comptes. Bref, des niches d’un côté, par nature pour quelques uns, et des hausses d’impôt pour les autres.

    http://www.marianne2.fr/La-Cour-des-comptes-debusque-140-milliards-de-niches-fiscales_a185059.html

  7. Olivier dit :

    Bravo !
    Quel plaisir de voir / lire / écouter un homme politique dire les choses clairement en dehors du politiquement correct et de la pensée unique.
    Vos interventions sont brillantes et pétries de bon sens : la démonstration sur les retraites à France Info était un régal !
    La parole est claire et constructive.
    Continuez !

  8. le Prolo du Biolo dit :

    @ 575 - Pulchérie D

    Nucléaire

    Je partage ton argument selon lequel il est indispensable que le nucléaire soit placé sous le contrôle étroit de l'état et hors de toute privatisation.

    Déjà actuellement on constate des dérives graves (l'esprit service public des dirigeants commençant à virer à l'esprit "business" sous les coups du gouvernement).
    Notamment du fait de la sous-traitance de certaines tâches d'entretien dangereuses.
    L'idée étant que les doses de radioactivité soient le plus possible encaissées par du Personnel extérieur, afin d'alléger la responsabilité sociale, médicale et financière d'EDF vis-à-vis de son propre Personnel.
    Sous-traitance par des équipes n'ayant pas toujours la qualification nécessaire, et n'ayant souvent même pas conscience du danger qu'on leur fait courir (dosimètres utilisés par exemple de façon très folklorique).

    Et si la notion de rentabilité et de dividendes aux actionnaires devait entrer pour de bon dans le circuit ce serait effectivement très problématique.

    Parallèlement je partage bien-sûr aussi ton avis qu'on ne peut pas tout arrêter en quelques mois.

    Je regrette simplement qu'on ne commence pas à y réfléchir tout de suite, et que l'on continue à tout miser sur le nucléaire, par exemple avec la construction des EPR.
    C'est un peu le cercle vicieux.
    L'essentiel des crédits est accaparé par le nucléaire, il ne reste donc plus de quoi commencer à mettre en place autre chose ni de quoi permettre aux scientifiques d'exercer leur réflexion vers d'autres solutions.
    Et n'ayant de ce fait pas d'autres solutions à proposer, on en revient par force au nucléaire.

    Efin, pour ce qui est de la discussion honnête, rassure-toi je n'imaginais pas un seul instant pouvoir l'entamer sur ce sujet avec le petit père Descartes.
    Un type qui exprime autant de mépris pour ses contradicteurs, et qui déblatère une super connerie en terminant par "soyons sérieux"... peut difficilement être pris au sérieux.

    Je ne le cite que pour exemple. Tellement ses arguments sentent la version officielle et pré-jugée.

  9. Descartes dit :

    @Jean ai marre (636)

    Lors de la tempête 1999, la centrale du Blayais (Gironde) a été si gravement inondée qu’elle a frôlé la catastrophe.

    Mais comme a Forsmark, comme à Gravelines, comme à Tricastin, la "catastrophe" ne s'est pas réalisée. C'est drôle combien d'installations nucléaires selon les écologistes "frôlent la catastrophe" en permanence, sans que jamais la catastrophe ne se matérialiste. Ça ne t'étonne pas ?

    Lors des canicules 2003 et 2006, la France a été obligée d’importer de l’électricité : il n’y avait plus assez d’eau (ou de l’eau trop chaude) dans les rivières pour refroidir les réacteurs nucléaires.

    Le problème aurait été exactement le même si à la place des centrales nucléaires on avait eu des centrales thermiques classiques, des centrales solaires thermiques ou des centrales géothermiques. Le problème, c'est que pour produire de l'énergie électrique à partir d'une source de chaleur il faut forcément, comme le dit le bon vieux principe de Carnot, une source chaude et une source froide. Si ta source froide est insuffisante en volume ou en froideur... et bien la production s'arrête. Les centrales au fuel, au charbon, géothermiques ou solaires-thermiques ont elles aussi besoin de refroidissement...

    J'ajoute que les canicules n'ont à aucun moment affecté la sûreté des réacteurs. L'eau des rivières était trop chaude ou trop rare pour refroidir les réacteurs en fonctionnement, mais très largement suffisante pour refroidir les réacteurs à l'arrêt. Faut pas tout mélanger.

    L’eau puisée étant trop chaude pour refroidir les installations, on arrête les réacteurs par mesure de sécurité D’accord ?

    D'accord. Mais ce serait la même chose pour une centrale thermique de même puissance. Les besoins en refroidissement ne dépendent pas de la nature de la "source chaude" utilisée pour faire marcher un moteur thermique. Que ce soit du fuel, du charbon, du gaz, de la géothermie ou du solaire, le problème est le même: il te faut une source froide capable d'évacuer la chaleur non transformée en électricité (soit entre 40 et 60% de la chaleur produite dans la chaudière).

    Si on arrête les réacteurs, par mesure de sécurité, on ne produit plus d’électricité. D’accord ?
    A quoi servent les centrales, si on ne produit plus d’électricité ?

    Étrange raisonnement: a quoi servent les centrales solaires la nuit ? Et les éoliennes lorsqu'il n'y a pas de vent ? Et tous les autres types de centrale thermique lorsqu'il n'y a pas de source de refroidissement suffisant ? Si le but est de trouver des sources d'énergie qui produisent quelque soit l'état de l'environnement, je crains que ce ne soit un défi impossible.

    Je te signale, qu’il n’y a pas que les clim qui fonctionnent à l’énergie électrique. !

    Mais je te signale qu'il n'y a que les clims qui consomment plus lorsqu'il fait chaud. Les pointes de consommation d'été sont liées essentiellement aux clims...

    Heureusement que les citoyens sont aujourd’hui plus avertis, plus critiques et assez intelligent pour dépasser les idées, type fossoyeur.

    Ça doit être pour ça que les partis qui font de la sortie du nucléaire un élément important de leur programme obtiennent à tout casser 10% aux élections nationales... Effectivement, il ne faut jamais douter de l'intelligence et du sens critique de nos concitoyens.

  10. BA dit :

    Sanofi : résultats en hausse et ventes record de vaccins antigrippaux en 2009.

    Le groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis a annoncé mercredi avoir enregistré en 2009 un bénéfice net de 7,8 milliards d'euros, en hausse de 11 %, et un chiffre d'affaires de 29,3 milliards, en progression de 6,3 %, grâce notamment à des ventes "record" de vaccins antigrippaux.

    "Nous prévoyons des ventes à peu près similaires de vaccins anti-H1N1 en 2010 par rapport à 2009", a estimé le directeur général de Sanofi-Aventis Chris Viehbacher lors d'un point-presse.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=a32b09694bd645de64791f16cea57377

    Le directeur général de Sanofi-Aventis Chris Viehbacher a rajouté :

    "Nous remercions aussi tous ces cons de contribuables du monde entier. Nous remercions notamment ces cons de contribuables français. Grâce à leurs impôts, nous nous faisons des couilles en or. Enfin, une dernière chose : nous remercions Roselyne Bachelot, et comme prévu, nous lui réservons une bonne place dans notre entreprise Sanofi-Aventis. Roselyne, nous t'attendons ! Merci encore, et gros bisous !"

  11. cvnes dit :

    Lors d’un précédent blog j’avais tenté bien modestement de dégager quelques pistes pour sortir de la production d’énergie électrique à partir du thermique dit « nucléaire ». Et cela en réaction à un article précèdent dans « Vendredi » suite à un débat avec Jean-Luc Mélenchon. Sortir d’une situation porteuse de dangers évidents pour toute l’humanité. - Un axiome pour tout être équilibré-.

    Toutefois, j’en reviens, à ce qui a motivé ma modeste production dans ce blog. Il y a les perspectives et les réalités. Il existe actuellement un parc de production thermique qui utilise de l’uranium enrichi. Non seulement un parc de production, mais aussi un secteur recherche, un centre d’enrichissement, un centre de reconditionnement, et des lieus de stockages de déchets. (Pour ne parler que du civil) qui sont rattachés et liés entre eux. Une des difficultés provient à mon sens non pas des perspectives et des capacités à trouver des alternatives,(plusieurs pistes sont possibles et les intelligences ne manquent pas comme l’a souligné Jean-Luc Mélenchon) mais de traiter l’immédiat est plus délicat.

    Une des questions posées est directement issues des conséquences du libéralisme et la « concurrence » non faussée qui à segmenté l’ensemble de ces secteurs les rendant non cohérents, soumis à la loi du marché, donc fragiles et par conséquent de moins en moins sécurisés, obéissant à la loi du silence et de la finance. Pour inverser cette tendance, il faut à nouveau rendre l’ensemble cohérent et contrôlable de l’amont à l’aval de la chaine. Ainsi le retour à une nationalisation réelle des énergies (et non pas étatisation ou EPIC) avec une gestion tripartite (usagers, collectivités, syndicats) est nécessaire. Cette nationalisation ne s’oppose pas à une vision européenne de cette question, puisque la particularité du produit, ne se stocke pas et, son transport est sujet à beaucoup d’aléas. Cette nouvelle entité s’inscrirait dans une planification écologiste Donc retour à un monopole des énergies qui permet recherche, production, transport, distribution en assurant, quantité, fiabilité, qualité et sécurité.

    Je me répète mais, il faut en finir immédiatement avec « les nomades du nucléaire » cette main d’œuvre précaire qui intervient dans ces centrales et sont soumis à une exploitation éhontée pour un résultat en terme de qualité qui n’est pas toujours pas au rendez-vous. (Exclure la responsabilité des salariés)

    Revenir donc à une maitrise totale par l’opérateur public des intervenants dans ces unités de production en les embauchant et en assurant une formation continue.

    Renforcer les pouvoirs des CHSCT dans ce type de production en lui permettant d’utiliser plus facilement les droits de retrait ou d’alerte. Qu’ils bénéficient d’informations fiables et sures. Associer au moins comme auditeurs les collectivités locales, les services de sécurité civile, et la sureté nucléaire. Avoir par ces CHSCT un audit sur l’état matériel et d’usure du parc afin de pouvoir le comparer à celui existant.

    Avoir en main tous les rapports sur l’état sanitaires des populations (ils existent mais sont confidentiels) sur l’ensemble des sites concernés.

    Mettre en place un système d’information et de communication fiable et accessible à tous.
    Mener à partir de la distribution toute une activité de baisse de consommation à travers les usages sans diminuer le confort et la sécurité des usagers.
    Cordialement

  12. Descartes dit :

    @Jean ai marre (#648)

    L’uranium enrichi et le plutonium permettent la fabrication de bombes atomiques. Or, tous deux sont issus d’activités nucléaires dites “civiles” : l’uranium est enrichi sous prétexte de faire du combustible pour les centrales nucléaires, lesquelles produisent du plutonium.

    Eh.. non. Encore raté, camarade...

    Commençons par le plutonium. Les centrales nucléaires, du moins en France, produisent du plutonium... inutilisable pour des activités militaires. Je ne vais pas entrer dans les détails (sauf si tu insistes) mais le plutonium produit dans les centrales a eau pressurisée (les seules exploitées en France) est un mélange isotopique tel qu'il ne pourrait être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires qu'au prix d'un processus de séparation isotopique extraordinairement complexe et coûteux. Il est bien moins cher de construire un réacteur dédié (graphite-gaz ou eau lourde) capable de produire directement du plutonium utilisable dans une arme. C'est d'ailleurs ce qu'on fait en France.

    Pour ce qui concerne l'uranium enrichi, la filière utilisée pour la fabrication de combustibles civils en France (diffusion gazeuse) n'est pas capable de produire de l'uranium enrichi au dessus de 80%, nécessaire pour la fabrication d'une arme. Là encore, il est bien moins cher et plus simple de construire des installations dédiées pour la production des matières à usage militaire.

  13. Disjecta dit :

    Très impressionnante édition électronique du Libé de mercredi (pris sur le vif pour ainsi dire). Où l'on peut constater à quel point le joug Rotschild/BHL fait de plus en plus son effet.
    1.Monde: "La Grèce et ses colonnes de fonctionnaires" - où l'on peut comprendre d'après le titre que le déficit grec a de toute évidence à voir avec le nombre pléthorique de ses fonctionnaires et non la politique monétaire suicidaire de l'Europe, une certaine crise bancaire où l'efficience du marché libre est apparue dans toute sa splendeur, une spéculation-casino (pléoname) sur les dettes des pays les plus touchés. Libé fait dans le FMI (à la tête duquel se trouve son candidat chouchou, Strauss-Kahn, chantre du sionisme et apprenti démolisseur de pays pauvres).
    2.Monde: Contre-offensive américaine sur un fief des talibans au coeur de la zone de production d'opium. Où l'on n'apprend pas que la culture d'opium a explosé depuis la "libération" du pays par les forces alliées. Article orwellien qui ne déparerait pas dans l'étude de Chomsky, La Fabrication du consentement.
    3.France: Aventis, 7,8 milliards de bénéfices. Ah tiens, Libé qui, comme la plupart des médias traditionnels, n'a eu aucun recul lorsque Bachelot tentait de vendre les vaccins de ses potes aux français, tenterait-il (avec force courage et un sens du timing remarquable) de se rattraper? Mais la dénonciation de la pseudo-pandémie, c'était bien sur "l'internet-poubelle" (merci à Arte de nous avoir ouvert grand les yeux mardi soir, l'éloge de Libé est d'ailleurs un peu plus bas), Mondialisation.ca et Agoravox notamment.
    4.France: Un article de plus sur la région Languedoc-Roussillon dont l'exploit renouvelé est de ne jamais faire allusion au Front de Gauche élargi au NPA.
    5.Monde: Un article de plus bien équilibré sur le Venezuela et "l'antisémite" Chavez. "Le Venezuela est en situation de pénurie d’électricité, officiellement en raison de la sécheresse, mais surtout du dramatique manque d’investissements dans le secteur". Le fameux "dramatique manque d'investissements" est la version fournie par l'opposition de droite tendance putschiste-CIA et ses sbires des médias détenus par les multi-millionnaires vénézueliens. Heureusement que Libé ne s'embarrasse pas à donner ses sources. On finirait par penser que ce journal ne serait peut-être pas vraiment de gauche (?).
    6.Amérique du Sud: le "bon" Uribe se réconcilie avec son homologue équatorien. Car comme chaque lecteur de Libé le sait, Uribe c'est l'homme de paix de la région, celui qui installe sept bases militaires étasuniennes sur son territoire pour que les amerloques puissent continuer à se croire dans leur arrière-cour en Amérique du Sud et installer de "bons" régimes démocratiques. Et puis Uribe n'a évidemment rien à voir avec le narco-trafique qu'il tente d'éradiquer grâce à l'aide désintéressée des US (et malgré que Chavez, il fait tout pour que ça échoue, ce vilain baron de la drogue).
    7.Médias: "Comprendre la mécanique des théories du complot". Ah! Un article sur l'inestimable documentaire diffusé sur Arte hier avec pour slogan fin et renseigné (je résume en approfondissant un peu l'idée), "l'internet c'est du caca". "J'ai filmé pendant un an des théoristes du complot du 11 septembre, des anti-vaccins, des activistes aux tendances islamistes" raconte son courageux réalisateur, ajoutant "Il y a eu un buzz sur le Net et un déferlement de choses véhémentes. Dès lors qu'on dénonce le mécanisme du complot..." Heureusement qu'il y a des hommes comme Ted Anspach qui dénonce ces abrutis de citoyens-journalistes, toujours occupés à chercher des poux sur la tête des puissants et qui n'ont même pas été se faire vacciner contre la terrible pandémie (les cons).
    8.Monde (Iran) (les méchants): «Avec de l'uranium enrichi à 20%, l'utilisation militaire devient de plus en plus facile». Libé bat le rappel des troupes. Attention: toute coïncidence avec le schéma de la guerre en Irak de 2003 et des fameuses armes de destruction massive inventées par Blair et Powell serait purement fortuite. Libé se réserve la possibilité de dénoncer les méchants comploteurs qui seraient capables de supposer que les gentils US nous refassent le coup pour l'Iran. Pure calomnie paranoïaque, évidemment.
    9.Monde: Ah la bonne élection que voilà au Costa Rica. Centre-droit. Qui risque pas d'affoler le département américain étasunien et les milieux d'affaires. Qui sera pas "populiste" comme ce vilain Chavez, qui fait que utiliser la "manne du pétrole" pour se mettre les électeurs dans la poche (et accessoirement faire tomber le taux de pauvreté en-dessous de 30%, ce qui évidemment n'est que de la propagande, comme l'affirme l'opposition courageuse de droite et les quelques - mais de plus en plus rares, à peine 80% du spectre médiatique - médias privés-et-libres). En plus c'est une femme qui est élue au Costa-Rica. Ce qui prouve la vitalité de la démocratie dans ce pays (évidemment).

    Aujourd'hui, il manquait juste un petit panégyrique sur le grand président Obama, à la tête de (à lire très vite) "la plus grande démocratie du monde tout ça", qui fait ce qu'il peut mais c'est quand même pas facile avec la crise et puis les banquiers sont des salauds, il le dit bien, et si ça n'avance pas trop de ce côté-là, ça n'a évidemment rien à voir avec le fait qu'il ait mis un ancien dirigeant de Goldmann Sachs à la tête du Trésor américain.
    Et puis aussi, une petite recension équilibrée du rapport Goldstone sur Gaza qui dénonçait ses pourris du Hamas (14 morts du côté israëlien) et la glorieuse Tsahal, qui y va parfois un peu fort sur la gâchette (1500 morts, des milliers de blessés).
    Sondage: à votre avis quelle est la meilleure place du Libé-papier dans le foyer domestique?
    1. Le tiroir à torchons, dans la cuisine
    2. A côté du déodorisant senteur printemps dans les toilettes
    3. Dans le garage, pour y mettre les bottes pleines de boue après le jardinage

  14. abenmerdealors dit :

    Les colleurs d'affiches feraient bien, avant de poster, de vérifier que ce qu'ils collent n'a pas déjà été posté...

    Ce matin ça recommence :

    - à 9h51 post sur "la Cour des Comptes débusque 140 milliards de niches fiscales" ce à quoi réplique BA/Rantanplan (un récidiviste...) tout essouflé à 13h25 :"la Cour des Comptes débusque 140 milliards de niches fiscales"

    -Même combat pour Nipontchik 11h15 qui reposte sans s'en soucier une info déjà publiée le 8 à 20h42

    Que vous ne lisiez pas ce que publient les autres soit mais alors abstenez-vous aussi de publier vous rendez ce blog illisible à cause de vos redites intempestives.

  15. Nipontchik dit :

    "Ce qui, pour bien commencer, devrait faire dire que le fait religieux n’est pas chez Marx le fruit d’un idéalisme ou d’un complot bourgeois mûrit par on ne sait qui dans quelques buts obscurs dans un sens ou dans l’autre, ce qui d’ailleurs relèverait d’une logique assez éloignée du matérialisme. Toutes les bases venant des ses textes montrent justement que de ce point de vue le besoin de religion est le produit de la misère sociale et du mode de production capitaliste."(LR)

    LR, tu parles du fait religieux ou de la burqa et du voile? Car ce n'est pas exactement la même chose le fait religieux ne se réduisant pas à des instruments ou des insignes.
    On peut aussi contester le fait que le fait religieux serait uniquement le "produit de la misère sociale et du mode de production capitaliste", car outre le fait qu'il existait bien avant le capitalisme, son apparition lors de la préhistoire, et son développement dans l'Antiquité (ou les antiquités européenne, chinoise, indienne, américaine, etc...) et l'Histoire ne relèvent pas que de la misère sociale (cf l'Esthétique de Hegel et le lien religion primitive/art, confirmé par les travaux de Leroi Gourhan).

    Un petit effort d'exégèse des textes sacrés du marxisme léninisme voire d'autres courants du socialisme est nécessaire non?

  16. Descartes dit :

    @le Prolo du Biolo (#652)

    Même arrêté (=ne fournissant plus d’électricité au réseau) il doit continuer à être refroidi car la réaction nucléaire reste entretenue (même si elle n’est pas à son maximum). Ne pas confondre « arrêter »: suspension de sa liaison au réseau, et « arrêter »: la réaction nucléaire. Il a fallu plusieurs mois par ex. pour arrêter vraiment Superphénix lorsque cette filière a été abandonnée.

    Ce que tu dis n'est pas totalement faux, mais pour fixer les idées il faut donner quelques ordres de grandeur.

    Lorsqu'il ne fournit pas de courant au réseau, un réacteur peut être maintenu en état "divergé" (c'est à dire, la réaction en chaine est toujours en cours) à moyenne puissance, pour lui permettre de redémarrer rapidement la production. C'est ce qu'on appelle l'état "d'attente à chaud". Dans cet état, les besoins de refroidissement sont de même ordre que si le réacteur produisait de l'électricité".

    Par contre, lorsqu'on souhaite mettre le réacteur dans un état sûr, on peut "l'arrêter" en quelques minutes pour le placer en arrêt à chaud (ou à froid) en introduisant complètement les barres de contrôle. Dans cet état, la réaction en chaine est complètement arrêtée, mais un certain nombre de réactions nucléaires résiduelles (désintégration d'un certain nombre de produits de fission fabriqués pendant le fonctionnement normal) continuent à produire une puissance de l'ordre de 0,5 à 1% de la puissance nominal du réacteur. Cette puissance "résiduelle" diminue rapidement dans le temps, étant divisée par deux tous les 10 jours approximativement.

    C'est pour évacuer cette puissance résiduelle (de l'ordre de 2 à 4 MW) que le réacteur doit être refroidi. Le débit d'eau nécessaire pour évacuer une telle puissance est relativement faible, de l'ordre de quelques mètres cubes par minute. Chaque réacteur a une réserve d'eau de 1500 m3 pour parer à toute éventualité.

    C’est dailleurs la raison pour laquelle lors des dernières canicules et pour ses centrales non situées en bord de mer, EDF a ignoré son obligation de modérer ses rejets d’eau chaude en provenance de ses circuits de refroidissement (obligation destinée à préserver la vie dans les cours d’eau), car il était vital pour elle de continuer à refroidir même ceux de ses réacteurs qui étaient « arrêtés ».

    Ton commentaire contient une contradiction cocasse: d'un côté tu affirmes qu'EDF n'avait pas d'autre choix que de dépasser ses limites de rejets pour satisfaire la nécessité "vitale" de refroidir les cœurs des réacteurs arrêtés... et d'un autre tu leur reproches de l'avoir fait. Quelle autre option avaient-ils, puisque selon toi les réacteurs étaient déjà à l'arrêt ? T'aurais préféré qu'ils arrêtent le refroidissement et laissent fondre le cœur ?

    En fait, tes affirmations sont du domaine du fantasme. Les réacteurs "arrêtés" n'ont jamais posé aucun problème, la quantité d'eau nécessaire à l'évacuation de la puissance résiduelle étant très faible en comparaison au débit du fleuve, et l'élévation de température correspondante négligeable. Si EDF a demandé et obtenu des pouvoirs publics l'autorisation de dépasser pendant la canicule les températures de rejet autorisé (et non pas "ignoré son obligation"), c'est au contraire pour éviter l'arrêt des réacteurs et donc des coupures aux usagers.

    Dans la mesure où l’on admet un réchauffement climatique, qu’il soit du à l’homme ou à autre chose, on peut se demander si le nucléaire est une solution pour faire face aux besoins énergétiques pendant ce réchauffement ou si cette industrie sera au contraire la victime de ce réchauffement ….

    Par chance, et même avec le réchauffement climatique, les canicules n'arrivent chez nous qu'une fois tous les dix ans et ne durent en moyenne qu'une vingtaine de jours. Avec 345 jours utiles par an, le nucléaire a encore de beaux jours devant lui... et cela sans compter sur les centrales en bord de mer, qui, elles, ne sont absolument pas affectées par la canicule...

  17. jennifer dit :

    Christophe Ventura dans Marianne: au Brésil Lula n'a pas de héritier évident

    http://www.marianne2.fr/Au-Bresil,-Lula-n-a-pas-d-heritier-evident_a185063.html

  18. julie dit :

    allez pseudo-Descartes, décarcasse-toi un peu plus, en avant les copier/coller!

  19. jean ai marre dit :

    @ 666 et les autres
    Cher Fossoyeur, je ne suis pas ton camarade. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs, pas le raisonnement, les valeurs.

    Et te lisant, je revois les soit disant ingénieurs d'EDF,venant dans les réunions publiques, porter la contradiction.
    Que ce soit pour le passage des lignes à haute tension (St Vulbas- Angleterre, ou dans les massif du littoral méditerranéen.).On'appelle de l'intox et de la mauvaise information.

    Pour l'eau de refroidissement, suivant les installation à refroidir, l'échange thermique n'est pas le même.

    Va dire aux habitants du bord du Rhône que la température l'eau n'a pas augmentée.
    C'était l'argument d'EDF. Plonge le thermomètre et tu jugeras.

    Quant aux catastrophes évitées, c'est par ce qu'il y eu des mesures de sécurités qu'elles ne sont pas produites.
    Tu te rappelles de Tchernobyl, effectivement, on n'a pas pu dire qu'on a frôlé la catastrophe.

    Choix capitaliste
    Le débat mondial sur le nucléaire est stratégique et politique. Faut dire que les intérêts sont importants et qu’il est difficile de concilier intérêts capitalistes, démocratie, et intérêt général.
    En 2005, Suez rachète 98,5 % des parts d’Electrabel (qui gère les centrales Belges) et en 2006, Suez et GDF fusionnent. A qui profite le crime …?
    Pourquoi un pays comme les Emirats veut il se doter d’une industrie nucléaire ?
    Pour éclairer 5 millions d’habitants ? http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=1376

    Qqs sites : http://www.artevod.com/détailFiche.html?Id=4676 émission du 13 octobre 2009 enquête de Laure Noualhat et Eric Gueret : le cauchemar du nucléaire

    Les ouvriers » les jumpers » qui rentrent dans le générateur pour obturer les tuyaux.
    http://www.artevod.com/dessousdescartescroissanceenergie.

    Ce débat sur les énergies est d’une grande importance et il faut se féliciter sue Jean-Luc Mélenchon en ait parlé.

    http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=brochures&page

  20. Hold-up dit :

    @ Disjecta N° 667

    2. A côté du déodorisant senteur printemps dans les toilettes

    Remerciements éternels pour cette fine chronique à propos de l'édition électronique du " Torchon -Libéré- versus tripes -décomplexées- de- droite umpiste ". La boucle est décidément parfaitement bouclée :" Libération " porte bien son nom maintenant : "De droite et fier de l'être "(on vous enmm**** les gauchistes).

    Le journal " Libération" ? : Le journal de droite qui tâche comme un gros blanc des jeunesses identitaires.

  21. jennifer dit :

    D'accord avec LR. On peut être contre la candidature de la militante voilée du NPA pour des raisons politiques comme le dit Jean-Luc Mélenchon. C'est sa vision, qui se place du point de vue laïque et républicaine qui rejoint le rigorisme stalinien qui lui, d'un point de vue d'un soit-disant marxisme, interdisait les religions en URSS. Je dis soit-disant marxiste car la vraie position marxiste était celle de Lénine bien soulignée par LR de faire l'alliance avec toutes les couches en lutte contre le tsarisme. Certes un vrai marxiste formé devrait adopter le point de vue darwiniste de l'évolution des espèces et non de la création du monde par dieu, un point de vue phisolophique marxiste, matérialiste du monde, mais doit-on l'imposer, et surtout dans des partis creusets tels que le NPA et le PG?
    Par ailleurs si j'ai bien compris même Lénine ne préconisait pas d'être athée quand on était dans le parti bolchévique, mais j'ai lu rapidement les posts de LR (désolée chargée de tâches politiques et problèmes de santé). J'imagine que les points minimum pour être membres du parti étaient l'adhésion à son programme révolutionnaire, à la vision léniniste du parti (vote démocratique de la ligne stratégique adoptée et élection d'une direction qui l'applique et prend les décisions tactiques au jour le jour de cette ligne en cohérence avec la stratégie globale, et le parti devrait suivre "comme un seul homme" pour être efficace, sinon on reconvoque un congrès pour changer de ligne stratégique mais pas à chaque fois qu'on est en désaccord). mais que je sache le PG ni le NPA ne sont pas des partis léninistes et même c'est dur de savoir comment ils fonctionnent vraiment, selon quelle théorie organisationnelle (le léninisme ou autre?). Enfin il y a donc un certain nombre de critères pour être membre du parti: critères d'adhérer à sa stratégie globale décidée démocratiquement et puis une fois le débat tranché application dans l'efficacité (le centralisme. les deux ensemble formant le centralisme démocratique). Quant à la vision philosophique du monde: dieu existe-t-il? ou esthétique ou que sais-je encore, il ne me semble pas qu'on devrait avoir une position monolithique. Enfin je soumets cela à la discussion, je propose.

    Pour revenir à mon sujet initial, je voulais dire que bien évidemment tous les points de vue qui critiquent la militante du NPA ne sont pas pas motivés par l'islamophobie. Je viens d'en proposer d'autres lectures, Jean-Luc Mélenchon c'est privé donc pas politique etc...

    Néanmoins et c'est cela qu'il faut voir, c'est que cela s'inscrit dans une grande montée de rejet massif des musulmans à l'heure actuelle, rejet qui n'est pas près de s'arrêter étant donné qu'ils nous ont prévenu qu'ils vont continuer leur débat nauséabond sur l'identité nationale. Et je dis que les petites nuances amenées par Jean-Luc Mélenchon et d'autres sur le privé et la politique sont complètement noyées dans cette vague de racisme islamophobe qui déferle. Je ne dis pas à Jean-Luc Mélenchon de se taire mais de savoir formuler les choses pour ne pas servir de caution. Je trouve que sur ce point son discours n'est pas entendu pour ce qu'il est. Il est instrumentalisé par la droite et l'extrême droite. Et en attendant c'est le NPA qui paie. Or c'est notre allié potentiel. Il sert maintenant de bouc émissaire et après ils passeront aux autres. N'oublions pas Julien Coupat: tous les révolutionnaires étaient assimilés à ce nouveau concept de "l'ultragauche". Ne soyons pas dupes de la véritable offensive en cours.

    Répondons unis et laissant chaque parti avoir sa particularité et ne montons pas en première ligne contre nos frères naturels à la gauche radicale. Il faut avoir un discours où ce qui ressort le plus c'est le racisme du gouvernement et pas l'attaque contre le NPA et je trouve qu'on n'a pas encore trouvé le ton juste et qu'on se fait avoir complètement. Il faut trouver la priorité dans la façon dont on présente nos positions.

  22. jean ai marre dit :

    @ 652 Le Prolo du Biolo Nucléaire

    Tout à fait exact, dans mon esprit, c'est arrêter la production, et non le réacteur.

    Une des raisons pour lesquelles la nouvelle centrale EPR est positionnée géographiquement à Flamanville, c'est qu'elle va pouvoir déssaller l'eau de mer pour refroidir ses installations. L'eau rejetée permettra peut être d'élever des poussons rouges !

    Le personnel appelé aux travaux sur les tuyauteries s'appellent des Jumbers et ce sont des intérimaires !

    Nos concitoyens commencent à réfléchir, je n'en ai pas mesuré le nombre (pour faire plaisir au fossoyeur !)
    Il serait judicieux que notre camarade Jean-Luc Mélenchon continu son argumentation et propose au pays, un vrai débat sur les projets énergétiques.

    Un fait intéressant : dans les années 19 70, les Ingénieurs de groupe travaillant dans l'armement, commençaient à culpabiliser... Leur employeur pour pallier à leur soucis, a eu l'idée de les diriger vers la fabrication d'automobile. C'est ainsi, qu'est sortie le Matra.
    Jean-Luc Mélenchon nous propose presque la même démarche.

  23. Pulchérie D dit :

    Du danger de la production de quantités élevées d’énergie

    Dans un post précédent, j’insistais sur la nécessité de confier la production de grandes quantités d’énergie à un organisme d’état, afin que toutes les précautions soient prises, même si elles entraînent un coût incompatible avec les exigences d’une entreprise privée devant satisfaire les demandes des actionnaires.

    Une terrible catastrophe s’est produite en France, le 2 décembre 1959.
    Ce fut la rupture du barrage de Malpasset qui avait été construit au-dessus de Fréjus, en 1954.
    C’était une construction destinée à l’irrigation des plaines de cette région, mais qui avait aussi une fonction hydroélectrique..
    Le remplissage ne se faisait que lentement, au cours de l’hiver. En 1959, le niveau de l’eau était encore relativement bas, lorsque des pluies torrentielles s’abattirent sur le Sud-Est de la France.
    A 21 heures, le 2 décembre, le barrage céda et une énorme vague submergea la vallée, atteignant Fréjus en 20 minutes. Le bilan fut terrible : 423 morts et disparus.
    C’était la première fois qu’un barrage-voûte cédait.
    C’était l’étude géologique des roches d’appui qui avait été mal conduite ; les géologues auraient du prévoir que la structure schisteuse de celles-ci les rendaient impropres à leur rôle de soutien.
    La responsabilité de l’entreprise, maître de l’ouvrage, fut reconnue par un jugement datant du 28 mai 1971, ce qui ne ressuscita personne.(Dominique Peljak, Mémento de droit administratif, Editions du Papyrus, 2006,p.207).
    Voici une synthèse des rapports d’experts :
    « La rupture est due d’une part à la présence d’une faille parallèle au barrage plongeant à 45° sous celui-ci à une profondeur de 15 à 17m de l’aval vers l’amont et d’autre part à une caractéristique particulière de la roche de Malpasset consistant en une modification extrêmement variable de sa perméabilité en fonction de sa compression. La conjugaison de ces deux facteurs auxquels s'associe un mécanisme dit de sous-pressions a provoqué un véritable effet de vérin soulevant littéralement le rocher ainsi compressé, aidé en cela par une autre caractéristique de la roche définie par un glissement de ses couches très dures les unes sur les autres dans certaines conditions. Plusieurs milliers de m3 de terrain ont littéralement explosé sous la pression, privant la voûte de son appui rive gauche. La culée s'est alors trouvée seule pour résister à la pression de l'eau. N’étant pas prévue pour contenir un tel accroissement de poussée la culée s'est déplacée de 2 mètres, provoquant une véritable torsion de la voûte mince qui s’est instantanément cassée sur pratiquement toute sa longueur. ».
    http://frejus59.fr/pouvait-on-eviter-la-catastrophe
    Les études d’ingénieur-géologue n’existaient pas à l’époque de la construction du barrage.

    Comment se comporterait un parc d’éoliennes durant une grande tempête comme celle qui a ravagé la France le 26 décembre 1999 ?
    Ou encore celle qui a ravagé l’Europe en janvier 1990 ?
    http://www.alertes-meteo.com/tempete/explication_28.htm

  24. Sanchez Anthony dit :

    Bonjour et merci M. Mélenchon pour enfin dire tout fort la réalité économique et politique que nous traversons aujourd'hui. Enfin de la sincérité et de la défense des intérêts communs. On connait les partis de droite pour favoriser une "élite" corrompue. On a découvert ce cher PS enfin projetté au grand jour sans pouvoir désormais fuir ou se caché. On connait désormais le NPA. Alors courage ! Continuez de nous faire envie de recroire dans un partit politique de gauche, la vrai. Un mec est mort il n y apas si longtemps il s'appellait Mano Solo. Un artiste qui chantait des paroles tellement sincères et vraies. Tchao l'ami et à un de ces quat'.
    Merci Jean Luc.

    Anthony Sanchez de Bordeaux

  25. ermler dit :

    J'essaye de me placer dans le "raisonnement" de ceux qui, sur ce blog ou ailleurs, fustigent la candidature d'Ilham Moussaîd en m'appuyant sur leurs propres arguments.
    Avec cette question : Selon eux; QUI est Ilham Moussaîd ? (Il va sans dire, qu'ils ne la connaissent pas personnellement, ce qui, pour eux, est tout à fait secondaire).

    Selon eux, Ilham serait donc.
    1. D'abord une victime. Puisqu'en portant le foulard elle est, en tant que femme, "aliénée", "dégradée","dévalorisée"....
    Ilham a donc choisi d'être une victime en participant personnellement à sa propre
    "dégradation" !
    2. Pire ! Non contente d'assumer son statut choisi de victime, elle est coupable de propagande, puisqu'en portant le "voile", elle invite d'autres femmes à, comme elle, participer à leur propre "dégradation !" et à devenir, comme elles des" victimes volontaires" de leur propre aliénation.
    3. Pire encore. Pour faire passer ce message propagando-masochiste, elle choisit de militer dans un parti marxiste, laïque, qui a, parmi ses combats prioritaires, celui de l'émancipation des femmes et qui lutte contre toutes les formes d'aliénation.

    Conclusion : : Mais QUI est donc Ilham ? Une telle personne peut-elle simplement exister ? Peut-on imaginer qu'il existe sur cette terre une femme qui serait à la fois assez "masochiste" pour s'infliger a elle même l'image de sa propre "dégradation", assez insensée ou illuminée pour inciter d'autres femmes à la rejoindre dans cette auto-dégradation et assez inconséquente pour faire passer cette propagande "auto-aliénante" dans un parti qui combat toute forme d'aliénation ?

    Non une telle "fiction" de femme ne pourrait exister que dans le cerveau d'un" fou".
    Or, ceux qui, de fait, brossent un tel "portrait" d'une femme qu'ils ne connaissent pas, ne sont pas fous. Au contraire, ils sont députés, ministres, intellectuels, militants, républicains et tous inspirés par la Raison des Lumières.
    Alors comment des gens aussi raisonnables peuvent-ils, par enchaînements d'affirmations successives, en arriver là ?
    A attribuer, de fait, à une jeune militante politique dont ils ne savent RIEN, un profil psychologique fondé sur un statut de" victime-coupable" aussi irrationnel que méprisant vis à vis de cette personne inconnue.

    Ce qui cloche, c'est le présupposé préalable: " TOUTE femme portant le foulard est OBLIGATOIREMENT et A PRIORI, une victime ! Nécessairement et à priori "dégradée". Point !
    Que la "victime" vive cela autrement que comme une dégradation, qu'elle porte le foulard pour des raisons personnelles et NON dans une but de propagande, on ne veut même pas l'imaginer.
    La pensée "républicaine" et "féministe" dominante, l'emporte nécessairement sue le vécu et les convictions réelles de l'individu.
    La personne humaine d'Ilham est niée. On la réduit d'autorité à être une propagandiste aliénée, au pire fanatique, au mieux complètement "idiote" et manipulée à son insu.
    Voilà comment la simple raison humaine s'efface devant le PRINCIPE.
    Quand le "principe", aussi noble soit-il, est "absolu" et refuse de se confronter à la réalité humaine particulière, ça devient tout simplement du sectarisme.(Et dans le cas d'Ilham, à une projection psychologique totalement irrationnelle !).
    Le sectarisme politique, c'est, parfois, l'antichambre du totalitarisme....
    Soyons vigilants, amis républicains.

  26. Ifig dit :

    Cet article me semble une bonne présentation du parcours d'Ilham Moussaïd.

  27. Michel Matain dit :

    @ Pulcherie 678

    Le fait qu'une entreprise soit publique, nationalisée ou d'Etat ne sera pas suffisant comme garantie pour la sécurité, et ceci est vrai aussi bien pour le nucléaire, les chemins de fer,... La façon de travailler à l'intérieur de l'entreprise, les processus de décision, bref l'intervention des salariés dans les processus de décision, la démocratie dans l'entreprise joueront un rôle déterminant pour imposer une autre orientation. La caricature d'une mauvaise gestion étatique a été Tchernobyl. Le vrai socialisme, ce sera la propriété sociale plus la démocratie, y compris dans l'entreprise. (Histoire de revenir au débat sur les SCOP, les différents modes de propriété collective, l'intervention des travailleurs dans l'entreprise,...).

    Dommage que chez toi, il y ait des problème d'humidité sur ton toit, ici en Haute-Provence aujourd'hui il ne pleut pas.

  28. Descartes dit :

    @Jean ai Marre (#674)

    Et te lisant, je revois les soit disant ingénieurs d’EDF,venant dans les réunions publiques, porter la contradiction.

    "Soi disant" ? Pourquoi, tu crois qu'ils avaient falsifié leurs diplômes ? Pourrais-tu etayer ton accusation ? Parce que dans le cas contraire, on est obligé de constater que tu utilises une fausse accusation pour jeter le discrédit sur des gens à priori....

    Que ce soit pour le passage des lignes à haute tension (St Vulbas- Angleterre, ou dans les massif du littoral méditerranéen.).On ‘appelle de l’intox et de la mauvaise information.

    Donc, tu commences par les accuser d'avoir falsifié leurs diplômes, de faire de l'intox et de la mauvaise information... et sans avoir pour le moment donné le moindre argument. Pour engager un débat, je ne crois pas que ce soit la bonne méthode.

    Pour l’eau de refroidissement, suivant les installation à refroidir, l’échange thermique n’est pas le même.

    Certes. Quel est le rapport avec la choucroute ?

    Va dire aux habitants du bord du Rhône que la température l’eau n’a pas augmentée. C’était l’argument d’EDF. Plonge le thermomètre et tu jugeras.

    Que viennent faire là les habitants du bord du Rhone ? Est-ce que tu as plongé le thermomètre ? Quels sont les résultats que tu en tires ? Ce commentaire n'est qu'un effet de manche genre avocat d'assises, il n'apporte aucune information et ne démontre absolument rien.

    Quant aux catastrophes évitées, c’est par ce qu’il y eu des mesures de sécurités qu’elles ne sont pas produites.

    Monsieur de La Palice n'aurait pas dit mieux. Nous sommes donc d'accord que les "mesures de sécurité" sont suffisantes pour éviter les catastrophes ?

    Tu te rappelles de Tchernobyl, effectivement, on n’a pas pu dire qu’on a frôlé la catastrophe.

    Je crois me souvenir que Tchernobyl n'est pas en France, et que les réacteurs français ne sont pas construit sur le même concept que celui de Tchernobyl. Je n'ai pas l'impression que lorsque Jean-Luc Mélenchon a parlé de "sortir du nucléaire", il faisait référence au nucléaire russe. Mais tout est possible...

    En 2005, Suez rachète 98,5 % des parts d’Electrabel (qui gère les centrales Belges) et en 2006, Suez et GDF fusionnent. A qui profite le crime …?

    Franchement, je ne vois pas le rapport avec la question de savoir si, comme Jean-Luc Mélenchon le dit, le programme nucléaire français est ou non dangereux, si c'était une erreur de le faire, et si l'on peut ou doit en sortir. Mais bon, comme de toute évidence tu n'as aucun argument précis, tu balances des trucs un peu au hasard...

    Pourquoi un pays comme les Emirats veut il se doter d’une industrie nucléaire ? Pour éclairer 5 millions d’habitants ?

    Parce qu'ils sont pas cons, et qu'ils ont découvert que c'est une énergie propre, sûre et rentable. Parce que ces 5 millions d'habitants boivent de l'eau, et que l'eau aux émirats est produite par dessalement de l'eau de mer, ce qui nécessite pas mal d'énergie. Parce que les émirats ont des ambitions industrielles. Il y a plein de raisons...

    Ce débat sur les énergies est d’une grande importance et il faut se féliciter sue Jean-Luc Mélenchon en ait parlé.

    Quel "débat" ? En écoutant Jean-Luc Mélenchon, j'ai eu l'impression qu'il n'y avait plus rien à débattre...

  29. Descartes dit :

    @Jean ai marre (#677)

    Une des raisons pour lesquelles la nouvelle centrale EPR est positionnée géographiquement à Flamanville, c’est qu’elle va pouvoir déssaller l’eau de mer pour refroidir ses installations.

    C'est une plaisanterie, n'est ce pas ? Allez, avoue, tu nous mènes en bateau...
    Il serait absurde de dessaler l'eau de mer pour refroidir un réacteur, vu qu'on peut parfaitement utiliser pour cela de l'eau salée. C'est d'ailleurs ce qui est fait à Flamanville, Penly, Paluel, Gravelines...

  30. Descartes dit :

    @Ermler (#679)

    J’essaye de me placer dans le « raisonnement » de ceux qui, sur ce blog ou ailleurs, fustigent la candidature d’Ilham Moussaîd en m’appuyant sur leurs propres arguments.

    Pas vraiment. Ce que tu fais plutôt, c'est de leur attribuer des arguments choisis à ta convenance pour ensuite avoir l'air de les réfuter. C'est la technique de "l'homme de paille", bien connue des orateurs...

    Je suis l'un de ceux qui sur ce blog "fustigent la candidature d'Ilham Moussaid", et je n'ai jamais utilisé aucun des arguments que tu m'attribues. Je n'ai jamais dit qu'elle était une "victime". Je n'ai jamais dit qu'elle se soit "dégradée", ni qu'elle ait invité d'autres femmes à l'être. Et cela ne me serait pas venu à l'idée de l'accuser de "militer dans un parti marxiste, laïque, qui a, parmi ses combats prioritaires, celui de l’émancipation des femmes et qui lutte contre toutes les formes d’aliénation"...

    Tu choisis en fait tes contradicteurs, de préférence ceux dont les arguments sont les plus faciles à réfuter, et ensuite tu prétends répondre à "ceux qui sur ce blog... etc.". Ce n'est pas très honnête, comme procédé...

  31. Mazan dit :

    langue-rouge post 646

    Langue-rouge citant à son compte un article de Bellacio sur la religion : « Autant dire que Marx et Engels n’ont pas grand chose à voir de ce point de vue avec (...) la loi de1905 qui est on ne peut plus éloigné de la fin du capitalisme et du Capital.
    Alors oui il y a sans doute des contradictions entre anarchisme-marxisme, entre « loi 1905 »-marxisme, encore que suivant les interprétation ce ne soit loin d’être évident, et c’est bien tout le mérite du NPA d’avoir noté la complexité de la question sans fermer aucune voix, et notamment ici sans avoir abandonner les écrits de Marx et d’Engels, qui invitaient vivement à ne pas se lancer emporter dans de fausses et stériles stigmatisations. Pour ce concentrer sur la seule qui y mettra nécessairement fin. »

    « Ceux et celles qui se réfèrent encore même de loin au marxisme » savoureront l'astuce de l'article.

    Un nom manque, celui de Lénine. Peut-on parler de la question religieuse dans la continuité de la pensée de Marx et Engels en soustrayant du débat la pensée de Lénine? Plus, en soustrayant les réalisations concrètes liées à la pensée et à l'action du bolchévisme?

    L'oubli est symptomatique et on va comprendre pourquoi.

    Soit Lénine entre dans la problématique « marxiste » de la question religieuse et alors l'auteur de l'article de Bellacio est obligé d'admettre que « la loi de1905 qui est on ne peut plus éloigné de la fin du capitalisme et du Capital » en est, au contraire, très proche puisque le décret du 20 janvier 1919 sur la séparation de l'Eglise et l'Etat de la République Soviétique est quasiment la transposition de la loi de 1905. Le décret du 20 janvier 1919 sur la séparation de l'Eglise et l'Etat de la République Soviétique montre que la loi de 1905 a à faire avec « la fin du capitalisme et du Capital », que c'est une façon d'organiser cette fin, d'autant plus que ce décret exproprie la religion de la propriété privée.
    Ajoutons que tous les écrits de Lénine sur la religion sont animés de la méthode de la loi de 1905.

    Soit Lénine et le décret du 20 janvier 1919 sur la séparation de l'Eglise et l'Etat de la République Soviétique sont à l'opposé de la pensée de Marx et d'Engel et alors il faut en conclure que Lénine constitue une rupture avec le « marxisme ».

    C'est donc ce second choix que fait l'auteur de l'article. Rompre avec le « léninisme » au nom de Marx et d'Engels. Pourquoi : parce que dans sa mue de la LCR au NPA, la notion du socialisme doit céder la place à « l'anticapitalisme », notion suffisamment vague et flexible pour « fédérer » tous ceux pour qui « anticapitalisme » ne veut pas nécessairement dire socialisme mais aussi régulation du capital, tiersmondisme, écologie etc...jusqu'au guévarisme et tout les mélanges explosifs, du moment qu'on y voit que du feu.

    Se débarrasser de Lénine, c'est une chose. Mais alors le NPA devra aussi se débarrasser de Marx.

    L'auteur de l'article de Bellacio en « anticapitaliste » de la première heure ignore tout de la pensée de Marx malgré sa fausse érudition. Disons que cette ignorance a fonction de falsification.

    Je ne prendrais qu'un exemple. Celui de La Commune de Paris qui occupe une place particulière dans la pensée de Marx.

    Marx considérait que la Commune de Paris « était (…) le résultat de la lutte de la classe des producteurs contre la classe des appropriateurs, la forme politique enfin trouvée qui permettait de réaliser l'émancipation économique du travail ». Il considérait que La Commune était la forme positive de la république sociale.

    Ce n'est pas abstraitement que Marx a tiré cette conclusion mais en raison des mesures concrètes que la Commune a prises. Et, dans le cadre de la fin du Capital, c'est à dire le début de la République Sociale, qu'elle était la mesure que la Commune a prise concernant l'Etat et l'Eglise :

    « Une fois abolies l'armée permanente et la police, instruments du pouvoir matériel de l'ancien gouvernement, la Commune se donna pour tâche de briser l'outil spirituel de l'oppression, le pouvoir des prêtres; elle décréta la dissolution et l'expropriation de toutes les Églises dans la mesure où elles constituaient des corps possédants. Les prêtres furent renvoyés à la calme retraite de la vie privée, pour y vivre des aumônes des fidèles, à l'instar de leurs prédécesseurs, les apôtres. La totalité des établissements d'instruction furent ouverts au peuple gratuitement, et, en même temps, débarrassés de toute ingérence de l'Église et de l'État. Ainsi, non seulement l'instruction était rendue accessible à tous, mais la science elle-même était libérée des fers dont les préjugés de classe et le pouvoir gouvernemental l'avaient chargée. » (Marx - La guerre civile en France)

    Si c'est pas trop lui demander, l'auteur de l'article de Bellacio voudra bien rendre à Marx ce qui lui appartient et considérer que son incompétence crasse et falsificatrice ne l'autorise pas à voir « contradictions entre « loi 1905 » et marxisme ».

    Pour Marx aucun doute, La Commune a réalisé la séparation de l'Eglise et de l'Etat, a fait de la liberté de conscience une affaire privée et a appliqué le principe « à écoles publiques argent public ».

    « C’est bien tout le mérite du NPA d’avoir noté la complexité de la question sans fermer aucune voix » C'est bien tout ton mérite, comme la Commune, Langue-rouge, d'avoir fait œuvre de salut public. En jetant dans les pattes de « ceux et celles qui se réfèrent encore même de loin au marxisme » « un petit extrait d’un article sur Bellaciao » qui te semblait « une manière intéressante d’aborder le débat théorique », on sait maintenant où veut en venir non-théoriquement le NPA, quelle voix il ne veut pas
    fermer : remettre en cause Lénine, pour ensuite aller jusqu'au bout, remettre en cause Marx, et pour finir remettre en cause la loi de 1905 qui selon le NPA « est on ne peut plus éloigné de la fin du capitalisme et du Capital ».

  32. Pulchérie D dit :

    @ Michel Matain (681)

    Pleinement d'accord, Michel, mais nous nous trouvons, à ce stade de décision, à une étape avancée de la progression de la gauche. Mes interventions consistent à mettre en garde tout système politique, car il en va de la sécurité des populations.
    Mais, dans une avancée de la gauche qui se produira à mon sens inévitablement, il est bon de définir les positions les plus élémentaires de sécurité.
    Je constate avec plaisir que tu es favorable aux structures coopératives. Mélanchon, lui aussi, n'a pas nié sa sympathie pour le collectivisme.
    C'est sur de tels sujets que nous devrions débattre, mais la discussion du blog se dilue, encouragée par les disgressions et les palinodies du nommé dieucartes.
    Merci de t'inquiéter de l'efficacité de ma toiture. En général, j'en ai une maîtrise déjà ancienne.

    Pulchérie D.

  33. Descartes dit :

    @Mazan (#685)

    Excellente analyse.

  34. Pulchérie D dit :

    @ Michel Matain (681)

    Pleinement d'accord, Michel, mais nous nous trouvons, à ce stade de décision, à une étape avancée de la progression de la gauche, où ne sommes pas encore arrivés.
    Mes interventions ont pour but de mettre en garde tout système politique contre les aventures de la politique énergétique, car il en va de la sécurité des populations.
    De toute manière, dans une avancée de la gauche qui se produira à mon sens inévitablement, il est bon de définir les positions les plus élémentaires de sécurité.
    Je constate avec plaisir que tu es favorable aux structures coopératives. Mélanchon, lui aussi, n'a pas nié sa sympathie pour le collectivisme.
    C'est sur de tels sujets que nous devrions débattre, mais la discussion du blog se dilue, encouragée par les disgressions et les palinodies du nommé dieucartes.
    Merci de t'inquiéter de l'efficacité de ma toiture. En général, j'en ai une maîtrise déjà ancienne.

    Pulchérie D.

  35. jennifer dit :

    Comment Sarkozy manipule le débat anti-musulman. Il aide à lancer le débat, se dit très réservé sur les lois interdictrices et se fait dépasser par les "interdicteurs". C'est encore lui le plus malin, il n'a qu'à agiter le chiffon rouge et la France entière s'agite, se divise. Lui il n'a qu'à récolter les fruits: des lois et l'augmentation de la stigmatisation d'une communauté.

    Voilà comment il a procédé en 2003/2004, et comment il recommence:

    Le relais français du « clash des civilisations »
    Nicolas Sarkozy agite le voile islamique (écrit en janvier 2004)

    Le débat qui agite la France depuis huit mois « à propos » du voile islamique a en réalité été volontairement provoqué par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. Se plaçant sur la même ligne que l’administration Bush en matière de politique internationale, il entend mettre le président de la République en difficulté en montrant que le soutien français aux États musulmans ne serait pas payé de retour sur le plan intérieur. Ce faisant, il importe le « clash des civilisations » et remet en cause le pacte laïque tout en se réclamant de lui.

    Depuis huit mois, la France est en proie à un vif débat « à propos » du voile islamique. Nous écrivons « à propos » parce que le voile n’est ici qu’un artifice qui masque des problèmes de fond et tente de les maintenir dans l’ordre du non-dit. C’est aussi un prétexte changeant puisque l’on l’évoqua d’abord au sujet des photos d’identité, puis de l’école et des entreprises, avant d’aborder les signes politiques et les marques commerciales, en passant par la liberté des femmes, voire la modification des jours féries.

    Tout débat « à propos » du voile islamique se doit de commencer par une définition de la laïcité, dont chacun se réclame pour mieux stigmatiser ses adversaires.
    Rappelons donc que la laïcité est un mode d’organisation sociale où la Loi est le fruit d’un débat raisonné d’où sont exclues les convictions particulières. Ce système garantit à chacun la liberté de conscience (ce qui inclut le droit à l’apostat et au blasphème) et à tous la paix civile.
    Par un détournement sémantique, le terme de laïcité, qui implique une obligation de réserve pour les fonctionnaires, est employé à tort pour imposer des obligations identiques aux élèves. Pourtant, la question du port d’insignes particuliers par ceux-ci relève uniquement des choix pédagogiques des enseignants (l’éventuelle « sacralisation » de l’espace éducatif) et de l’exercice de leur autorité.

    Pour comprendre la fonction politique du débat actuel, il faut en analyser la genèse et le rôle central qu’y joue un politicien médiatique.

    Le 19 avril 2003, « Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a délibérément relancé un débat hautement polémique en abordant la question du foulard islamique samedi au rassemblement annuel de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) au Bourget », rapporte l’AFP [1]. Ce débat, qui avait défrayé la chronique à la fin des années 80 semblait en effet clos, comme le montre l’étude quantitative des dépêches d’agence sur ce thème (cf. notre graphique).
    Pour fabriquer la querelle, le ministre se rend au congrès de la plus importante fédération musulmane, laquelle ne réalise pas l’étrangeté de la situation et se pense honorée de tant de sollicitude. Prenant la parole avec paternalisme, le ministre se félicite de la création à son initiative d’un Conseil représentatif des musulmans de France (CRMF). Là encore, nul ne s’étonne plus de cette ingérence de l’État dans le domaine religieux, dans la pure tradition napoléonienne et en totale contradiction avec les principes républicains [2]. Le ministre évoque alors la réglementation des photos d’identité pour marteler qu’il ne saurait en aucun cas autoriser le port du voile dans les documents anthropométriques. Cette question n’ayant aucune raison d’être abordée puisqu’aucun cas de litige administratif sur ce sujet n’est récemment répertorié, la déclaration se pose comme une provocation apparemment inutile. Une partie de la salle, piquée au vif, ne peut s’empêcher de siffler devant les caméras de télévision qui avaient été convoquées en nombre en prévision de cette réaction. Le conflit est engagé médiatiquement et pour ceux qui le perçoivent uniquement à travers un bref extrait télévisé, il semble avoir été engagé par des musulmans revendicatifs contre un membre du gouvernement venu leur rendre visite « en ami ».

    Cette initiative de Nicolas Sarkozy intervient un mois après le veto opposé par la France aux États-Unis au Conseil de sécurité de l’Onu. Elle peut être interprétée comme une volonté d’importer la stratégie états-unienne du « clash des civilisations ». Le ministre de l’Intérieur fait ainsi d’une pierre deux coups : atlantiste fidèle opposé au veto français, il met indirectement en cause la politique proche-orientale de la France ; en rivalité permanente avec Jacques Chirac, déjà accusé aux États-Unis d’antisémitisme, il le harcèle sur une nouvelle question religieuse en le mettant en demeure de prendre ses distances avec les musulmans.

    Au sein même de parti du président de la République, l’UMP, le président de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, met en place une mission d’information sur le port des signes religieux à l’école. Il y reprend une rhétorique classiquement tenue par les ultras du parti gaulliste et qui n’est pas sans rappeler celle de son père, Michel Debré, lors de la crise algérienne. À cette époque, faisant fi des principes républicains dont elle se réclame, la France distinguait dans ses départements d’Algérie deux collèges électoraux : les Français et les Musulmans.

    Pour se dégager de cette situation, Jacques Chirac met en place une commission indépendante dont il confie la présidence à un démocrate-chrétien, Bernard Stasi. Mais, loin de poser le problème philosophico-politique de fond, cette commission se contente d’une approche gestionnaire des conflits survenus dans les services publics. Au lieu de redéfinir des principes consensuels, elle émet une série de propositions réglementaires qui ouvrent une multiplicité de polémiques techniques.

    Le débat artificiellement provoqué par Nicolas Sarkozy s’enfle d’autant plus que la question de l’interdiction du voile islamique sert à beaucoup de prétexte habile pour signifier symboliquement le rejet des Français musulmans hors de l’espace public. Le théologien Tariq Ramadan, qui met en garde ses coreligionnaires contre le réflexe du repli communautaire et les incite à s’engager en politique, devient alors la cible des personnalités atlantistes. Il est accusé d’antisémitisme avant d’être mis en cause indirectement et rendu responsable des opinions de son père et de son frère. Un débat est organisé par la chaîne de télévision publique France 2 entre Nicolas Sarkozy et Tariq Ramadan. Au cours de celui-ci, le ministre de l’Intérieur somme son interlocuteur de dénoncer publiquement sa famille. Le message est clair : dans la stratégie états-unienne du « clash des civilisations », ce qui est demandé aux musulmans européens, ce n’est pas d’adapter leurs pratiques religieuses aux sociétés occidentales, c’est de rompre avec les populations du Proche-Orient. Mais en jouant la carte états-unienne pour satisfaire ses ambitions personnelles, Nicolas Sarkozy réveille les vieux démons de l’intolérance.

  36. Annie dit :

    @carlo post 607 : et en retour, il ne me semble pas avoir lu un seul "laïcard" dire qu'il fallait interdire tous les voiles par principe, dans tous les aspects de la vie.
    En fait, j'ai surtout lu de la part des "laïcards" : des disctinctions sphères publiques/privées, et dissimilation totale du visage et non. Pour la première distinction, c'était la défense de l'interdiction, et pour la deuxième, le même principe à appliquer qu'aux fonctionnaires. En général, les "laïcards" exigent la même chose de la part de tous les fidèles à d'autres spiritualités, et sous réserve que j'ai loupé un post, je n'ai jamais lu un seul soutenir que dans d'autres cas, ce serait "moins dangereux de la part de X ou Y religion".

    Après que dans la forme, certains s'emportent, c'est très regrettable, mais faudrait aussi arrêter de traiter d'accompagnateur de Jean-Marie Sarkozy (caché ou inconscient), de faire perdre "l'âme de la gauche", de stalinien, d'insensible à la montée des discriminations anti-musulmans, de républicain froid et uniformisateur face à l'immense humanité plurielle, de lâcheté humaniste, d'irrationnel, de crypto-commerciaux de talons aiguilles et soutiens-gorges pigeonnants (autres habits exploitant les femmes), de voyeur, de futur ratonneurs-arracheurs de voile, de non-admirateur sans goût de l'immense subversion anti-capitaliste que serait le voilement intégral, etc, les contradicteurs "laïcards". C'est dans la forme moins injurieux qu'un machiste "groupie de Tarik R. à la diarrhé verbale", mais c'est tout aussi déplacé.

    Et je lis pst 676 que Jennifer dit que "C’est sa vision (celle de Jean-Luc Mélenchon), qui se place du point de vue laïque et républicaine qui rejoint le rigorisme stalinien qui lui, d’un point de vue d’un soit-disant marxisme, interdisait les religions en URSS.", maintenant Jean-Luc Mélenchon assimilé à Staline sur la question de la laïcité, comme si la laïcité avait motivé un jour le tyran moustachu...

    Jennifer, je t'invite en toute camaradie à lire le long décryptage de la pensée de Jaurès, que j'avais mis post 300 http://www.ufal.info/media_flash/2,article,760,,,,,_Jaures-et-lremancipation-laique.htm alliant République Sociale, Laïcité, Emancipation et Démocratie. L’auteur rappelle un mot de Pena-Ruiz parlant de « dialectique des émancipations », et c’est ce genre de pensée qui nourrit Jean-Luc Mélenchon (Pena-Ruiz et Jaurès l‘influençant énormément, comme tu dois le savoir), d‘où son attachement fort et sa volonté d'étendre la rigueur laïque des fonctionnaires jusqu'aux candidats et élus, ce qui est déjà une sorte de consensus non écrit accepté (les candidats et élus ayant une certaine probabilité d’exécuter des fonctions exécutives, même très minime, et parce qu‘ils s‘adressent à l‘ensemble de la société française), et la conclusion de ce long décryptage c'est que la laïcité a été pour Jaurès le principe de circulation sanguine de la République, de l’État et du socialisme. Tu seras d’accord avec moi que la pensée de Jaurès n’est en rien du laïcard froid et intolérant, et encore moins de stalinien rigoriste, car il pense la société dans sa globalité.

  37. Annie dit :

    @Pulchérie D. post 575 : tu dis que Je me contenterai de dire, ce soir, que la question n’est pas simple, qu’on ne peut sortir du nucléaire comme on sort d’un bain. Mais il y a néanmoins une chose dont je suis sûre, c’est que l’énergie nucléaire doit être à 100% sous le contrôle de l’Etat.
    Ce ne peut être rien d’autre qu’un service public, sans actionnaires exigeant des dividendes.
    On ne joue pas en Bourse avec un péril menaçant la vie des citoyens. Je crois que toute production importante d’énergie est périlleuse, et que le hasard volontaire (spéculation, actionnariat etc.) ne peut jamais en faire partie.

    Je suis bien d'accord avec la prise de contrôle totale du nucléaire par l'Etat, qui doit tout assumer (du traitement infligé aux pays extracteurs d'uranium à l'entretien).

    @tous les débatteurs sur le nuclaire : existe-il une carte sanitaire des concentrations de populations autour des centrales nucléaires ou des études ? A-t-on observé des cas de dégradation sanitaire, ou toute autre ?

  38. Darthé-Payan dit :

    @ Annie

    Merci pour ton post 690

    Le problème c'est que Jennifer a une idée ou une interprétation fausse de la républlique, de la laïcité.

    Donc, partant de ce postuat biaisé le reste de son argumentation suit la même pente.

    J'ai cru hier soir qu'elle avait un peu compris la question avec la comuniqué de la LP mais bon c'est reparti.

    Jaurès parler d'un devoir républicain des socialistes d'émanciper les esprits de la part religieuse que l'on peut avoir chacun en nous. Faire de l'homme un citoyen humanisé et laïque tel est le devoir républicain de chaque socialiste.

    Bien amicalement à toi.

    Fabien

  39. jennifer dit :

    Pour info, l'article que j'ai cité plus haut vient du réseau voltaire, voltaire.net

  40. ermler dit :

    @ descartes

    Pourrais-tu admettre que ce n'est pas "spécialement" à Descartes que je m'adresse quand j'exprime un point de vue ?
    Que tu n'es pas ma "référence" principale sur ce débat lequel ne tourne pas "exclusivement" autour de la personne de monsieur Descartes ?
    Alors tes " MOI je n'ai jamais dit que...", tu peux les économiser.
    De plus tu m'imputes des "accusations" que je n'ai jamais portées envers quiconque !

    Quand à la "malhonnêteté " il me semble, sur le fil précédent, avoir suffisamment prouvé la tienne, pour ne pas recevoir de leçons de ta part sur ce sujet.

  41. Annie dit :

    @Mazan post 685 : tu pointes une interprétation intéressante en disant (...)Rompre avec le « léninisme » au nom de Marx et d’Engels. Pourquoi : parce que dans sa mue de la LCR au NPA, la notion du socialisme doit céder la place à « l’anticapitalisme », notion suffisamment vague et flexible pour « fédérer » tous ceux pour qui « anticapitalisme » ne veut pas nécessairement dire socialisme mais aussi régulation du capital, tiersmondisme, écologie etc…jusqu’au guévarisme et tout les mélanges explosifs, du moment qu’on y voit que du feu., ; j'avais "regretté" (c'est un grand mot, je n'ai jamais fait partie ou cotoyé la LCR) qu'ils aient abandonné le mot "communiste" dans le nom du parti, et la raison de cet abandon, tu viens peut être de me donner la réponse que je cherchais (pour moi, communisme et anticapitalisme ne sont pas des synonymes).

    Par contre, j'ai loupé une étape dans ton raisonnement (dsl), pourquoi selon toi, la loi de 1905 serait selon le NPA « on ne peut plus éloignée de la fin du capitalisme et du Capital » ?

  42. 4 Août dit :

    @ Jennifer

    "Comment Sarkozy manipule le débat anti-musulman. Il aide à lancer le débat, se dit très réservé sur les lois interdictrices et se fait dépasser par les « interdicteurs ». C’est encore lui le plus malin, il n’a qu’à agiter le chiffon rouge et la France entière s’agite, se divise."

    Et ça a marché sur ce blog... on passe à la suite ?

  43. Annie dit :

    @lola post 402, qui rappelle une blague de Jérome Leroy sur causeur.fr, à propos d'un éventuel second tour Villepin/DSK en 2012 (qui me semble très improbable, ceci dit).

    Comme je l'ai dit, même en me payant je ne voterai jamais pour cette crapule de président du FMI.
    Par contre, face à Villepin, si celui-ci est très intelligent et met dans son programme "Sortie de la France de l'OTAN" et axe sa campagne autour, et ben je suis capable de voter pour lui !
    J'ai fait les manifs anti-CPE, je ne supporte pas cet homme, mais devant l'éventualité d'une sortie de cette entité criminogène et terroriste, je serai capable de voter pour.

  44. Descartes dit :

    @Jennifer (#689)

    Tout débat « à propos » du voile islamique se doit de commencer par une définition de la laïcité, dont chacun se réclame pour mieux stigmatiser ses adversaires. Rappelons donc que la laïcité est un mode d’organisation sociale où la Loi est le fruit d’un débat raisonné d’où sont exclues les convictions particulières.

    Excuse moi, mais une fois encore tu sorts de ton chapeau une aberration.
    D'abord, la laïcité n'est pas un "mode d'organisation sociale". Il y a des aristocraties laïques, des démocraties laïques, des dictatures laïques. La laïcité est une caractéristique d'une organisation politique, et non d'une organisation sociale.
    Ensuite, la laïcité ne se réduit pas à la manière dont la loi est élaborée. Prends par exemple un Etat ou une loi qui serait "le fruit d’un débat raisonné d’où sont exclues les convictions particulières" autoriserait les instituteurs à faire intervenir leurs propres convictions religieuses dans les cours qu'ils donnent à leurs élèves. Un tel Etat serait-il laïque ?
    Et pour finir, la laïcité n'implique pas de bannir ses "convictions particulières" du débat public. Que serait d'ailleurs un débat public dans lequel les participants ne pourraient pas exposer leurs "convictions particulières" ?

    Je te propose une autre définition (qui est celle implicitement retenue par les rédacteurs de la loi de 1905): est laïque un Etat qui est indifférent à la réligion. Un Etat dont les lois, les institutions, les fonctionnaires ont interdiction de faire une distinction quelconque basée sur un critère religieux. En d'autres termes, un Etat qui bannit le religieux de la sphère publique.

    Par un détournement sémantique, le terme de laïcité, qui implique une obligation de réserve pour les fonctionnaires, est employé à tort pour imposer des obligations identiques aux élèves.

    Il n'y a aucun "détournement sémantique". La laïcité de l'Etat implique nécessairement la laïcité de l'enseignement. Or, l'expérience a démontré qu'il est impossible de sauvegarder la laïcité de l'enseignement sans imposer aux élèves un certain nombre d'obligations, dont celle de ne pas exhiber des signes ostensibles d'appartenance religieuse.

    Pourtant, la question du port d’insignes particuliers par ceux-ci relève uniquement des choix pédagogiques des enseignants (l’éventuelle « sacralisation » de l’espace éducatif) et de l’exercice de leur autorité.

    Eh bien, tu te trompes. Le Conseil d'Etat a jugé le contraire: dans la mesure où la liberté de culte est une liberté fondamentale, il ne peut y être porté atteinte que par la loi. Cela arrange ta vision du monde de croire que la loi sur les signes religieux à l'école est une loi purement de propagande, parce que cela te permet de justifier ta théorie conspirative mettant en scène un Sarkozy diabolique. Mais ce n'est pas le cas: elle a été faite après que le Conseil d'Etat ait conclu que dans l'état du droit avant la loi il n'était pas possible d'interdire dans une école le port d'insignes religieux, quels qu'ils soient, par les élèves.

  45. jennifer dit :

    Annie
    ma phrase est mal formulée mais relis-là bien: je ne dis pas que Jean-Luc Mélenchon c'est comme Staline car ils partent de points de vue différents, extrêmement différents, l'un de la République laïque et l'autre d'une caricature qu'il appelle marxisme et qui n'est en fait qu'une déformation de celui-ci pour justifier son totalitarisme. La religion est l'opium du peuple et bien "bing, on l'interdit!" et comme cela pensée unique et tutti quanti...

    Jean-Luc Mélenchon est bien entendu à l'opposé de cela mais tu ne veux lire que ce que tu veux Annie. Par contre tous les 2 en arrivent à des positions interdictrices: Là tu es d'accord non? Jean-Luc Mélenchon aime beaucoup les lois et voudraient en rajouter plein, surtout des lois interdictrices. C'est ce que je ressens très fort dans son discours.


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