17déc 09

Modem et négociations au front de gauche

Depuis le Rhin

Depuis lundi soir,  je vis entre l’hémicycle de Strasbourg, mon ordinateur et mon téléphone. Tout est bien chaud. Car en ce moment se discutent les termes de l’accord à trouver entre le Parti Communiste et le Parti de Gauche pour les listes aux élections régionales. Je n’y passe pas mon temps. Il existe un équipe qui fait ce travail très bien. J’ai donc pris le temps de creuser mes notes. Je reviens donc sur le Modem. Je le fais parce qu’il est arrivé qu’après avoir beaucoup expliqué comment l’alliance avec le Modem menaçait la gauche on finisse par me demander, comme dans un sursaut de bon sens : « mais qu’est ce que vous lui reprochez concrètement ? Vous ne voulez pas d’un allié de plus ? ». Tel est en effet le résultat de mois de banalisation du Modem par le PS et par Europe Ecologie. La danse du ventre devant le Modem a fait oublier qu’il s’agit d’un parti de droite. Certes un parti d’opposition. Mais de droite. Pour le démontrer je reviens sur le programme qu’il vient d’adopter, dans le prolongement de celui que Bayrou avait déjà lui-même défendu pendant la présidentielle de 2007.

« …DONC LE MODEM… »

Je commence par revenir sur la déclaration de Martine Aubry que j’ai déjà citée dans ma précédente note. Le 9 décembre sur France Inter elle explique : « Je l’avais dit à François Bayrou : vous ne pouvez pas partir comme aux municipales, une fois à droite, une fois à gauche. Je crois qu’il a à peu près répondu à son congrès à Arras. Il a dit : nous n’irons nulle part où on peut soutenir Nicolas Sarkozy. Donc nous allons le voir. » Donc s’opposer à Sarkozy ce serait un critère suffisant pour être adopté à gauche. On ne s’occupe plus du programme. C’est la thèse du front anti Sarkozy défendue par "Libération" et "Marianne". Tous ceux qui s’opposent à Sarkozy ont vocation à s’unir, par delà leurs programmes. Mais comment peut-on s’unir sans tenir compte du programme ? Il y a toujours quelqu'un qui se rendra compte du tour de passe passe. Même Martine Aubry comprend que ce n’est pas possible d’un coup de baguette magique. Elle est donc conduite à préciser : « Deuxièmement il faut une clarté dans le projet. Pour l’instant j’ai noté qu’il y a avait des évolutions. Un soutien des services publics plus important que ce qui avait été fait en Europe. La fiscalité ; il y a quelques temps François Bayrou nous disait : il faut prendre 4 points aux ménages pour financer les entreprises. Aujourd’hui il nous dit il faut taxer les transactions financières comme nous le disons. Donc il y a des évolutions. » Serons-nous d’accord sur tout ? Nous le verrons. Nous en discuterons. […] » Promis, je n’ironiserai pas sur cette découverte: le programme socialiste et Martine Aubry sont partisans de la taxe Tobin! Je me souvenais pourtant du fait que pendant des années ce fut la revendication de la gauche du parti contre la majorité du PS, dont Martine Aubry, ne voulait pas. Il est vrai que Bayrou se prononce aussi à présent pour une taxe de cette nature. Sans autre précision. Mais quand Martine Aubry dit que monsieur Bayrou aurait renoncé à prendre « quatre points aux ménages » cela prouve qu’elle n’a pas lu le programme de celui-ci. Il est vrai que sans même l’avoir lu, puisqu’il n’était pas encore adopté, elle avait pourtant déjà déclaré vouloir cette alliance. Sur France 2, le 26 novembre, programme ou pas, elle déclare : «Nous souhaitons rassembler la gauche et tous ceux, démocrates, humanistes, donc le MoDem par exemple, qui partagent le même projet que nous.» Le projet était donc déjà réputé "partagé". Vraiment ? J’espère que non ! Je vais donner encore quelques exemples, après celui que j’ai déjà évoqué dans ma précédente note concernant l’impératif du retour à l’équilibre du budget de l’Etat et son coût pour le budget des ménages puisque Bayrou veut faire payer l’addition par l’augmentation de la TVA…  

DEUX EMPLOIS SANS COTISATION SOCIALE  

C’est une mesure que Bayrou défendait déjà à la présidentielle de 2007. Elle revient dans le programme d’Arras : « Exonérer de charges sociales les 2 premiers emplois créés dans chaque entreprise » Son coût avait été estimé 8 milliards d’euros par an, en 2007. Ce nouveau cadeau au patronat s’ajouterait aux 35 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations sociales dont bénéficient déjà les entreprises. On connait la critique que la Cour des Comptes a déjà bien démontré : ce type de mesure n’a aucune efficacité prouvée sur l’emploi. Ni pour les salaires non plus. Sans oublier l’instabilité professionnelle qu’elle provoque pour bénéficier des effets d’aubaine. Notons pour se faire une idée de l’importance de la somme que 8 milliards c’est le budget annuel de la justice. Comment le Modem va-t-il financer cette mesure, alors qu’il revendique par ailleurs la rigueur en matière budgétaire ? « Le Projet Humaniste » du Modem est silencieux sur ce point. Mais les documents préparatoires donnaient la solution : « une réduction massive des charges sur les salaires doit être envisagée, compensée par une hausse de fiscalité sur la consommation ou sur les revenus ». Vu ? Encore la TVA ! Précisons qu’il n’est pas dans les intentions de ces «humanistes» d’augmenter les salaires pour autant. Car le projet du Modem est absolument silencieux sur la question des salaires et ne propose aucune hausse du SMIC. Il est vrai que Bayrou le refusait sans ambigüité lors de la présidentielle ! 

L’EQUILIBRE DE LA SECU ?

Selon le programme du Modem, « Rétablir l’équilibre financier de la sécurité sociale est un des plus grands défis du moment. » Qui dira le contraire ? Oui mais comment ? En luttant contre la fraude aux cotisations patronales ? En annulant les exonérations de cotisations. On a vu que non puisque’il propose au contarire de nouvelles exonérations.. Alors ? Lisez :« Pour financer le système de santé, l’assurance maladie doit elle aussi se réformer. On n’échappera pas au débat sur la répartition entre régime obligatoire et complémentaire » Donc on renverra sur la complémentaire une charge croissante, a due concurrence du déficit. Pour que nul n’en doute, la suite du texte le souligne. « Nous pensons que cela ne peut pas se faire sans une responsabilisation des médecins et des patients qui ne doit pas se réduire à de simples dispositifs financiers incitatifs ou pénalisants. » Cette proposition ouvre la voie à un nouveau rétrécissement de la couverture maladie de base. C’est la logique des franchises et du déremboursement de nombreux médicaments. Elle ne peut produire que des inégalités accrues devant la santé. Car l’accès aux complémentaires est évidemment très inégal.

LES RETRAITES ?

Sur cette question ultra brulante, pas d’ambiguité au Modem: « Pour nous la pérennité de notre système de retraite passe par la constitution d’un système de retraites par points ». On connait. C’est la fin du droit à la retraite à soixante ans. Chacun part quand son nombre de points à la valeur de la date du moment est suffisant. Ou bien, quand il n’en peut plus, quelle que soit la valeur du point ! Le tout bien emballé en langue « humaniste » : « Chaque citoyen aura acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail … A partir de ces droits, chacun décidera lui-même de l’âge de départ à la retraite et donc du montant de cette retraite. » Evidemment ! Chacun choisira le montant de sa retraite librement ! Quelle mauvaise blague ! Rassurons nous en pensant que ceux qui seraient trop mal pensionnés pourront continuer à bosser. Le Modem le veut. Le Modem propose plus de flexibilité pour l’emploi des seniors : « Nous devons rendre possible des formes d’exercice de l’activité professionnelle extrêmement souples à temps partiel, avec des interruptions sabbatiques, en cumul d’activités […] C’est la seule façon d’encourager des carrières plus longues donc des recettes supplémentaires pour les caisses de retraite » 

SALAUDS DE PAUVRES !

On connait la vieille rengaine de la réaction. Les béneficiaires d’aides sociales sont des «assistés» toujours suspect d’être des fainéants. Le Modem renoue avec ses racines dans le paternalisme des caritatifs, sur ce sujet aussi :« Chaque bénéficiaire de minima sociaux devrait pouvoir, en fonction de ses capacités, exercer une activité à temps partiel au service de la communauté dans le secteur associatif ou public » On soulignera, juste pour mémoire, que s’il existe du travail à faire « au service de la communauté » dans le secteur associatif et pire encore dans le domaine public c’est donc qu’il y faut un emploi. Et pas du travail forcé payé avec les minima sociaux. 

VU DE LOIN

La proposition des communistes pour les élections régionales a été rendue publique. Il a pu arriver ici ou là que des esprits rapides en aient déduit que ce serait la version finale. Non. C’est l’offre des communistes. Et elle n’est pas complète puisque nombre de département ne sont pas évoqués. Quoiqu’il en soit, il en existe une autre. Celle du Parti de Gauche. Elle a été présentée dans le cadre de la négociation. Maintenant il faut rapprocher les points de vue. Hier est paru la déclaration générale du Parti de gauche. Elle concerne à la fois les régions où il y aura une liste du Front de Gauche et celles où, du fait de la participation des communistes aux listes socialistes, il n’y en aura pas. Là, le Parti de Gauche qui n’a qu’une seule orientation et qui n’est pas un parti fédéral, doit quand même faire vivre l’autonomie et l’unité de l’autre gauche. Cela se fera naturellement avec ses autres partenaires de l’alliance. Mais aussi avec le NPA chaque fois que possible. Sans oublier les communistes qui veulent rester autonomes du Parti Socialiste. Dans le moment présent, le soucis est de faire un accord qui fasse sa place à chacun, non seulement pour les partis membres du front de gauche, mais aussi aux autres partenaires. Et parmi ceux-ci nous voulons compter aussi les membres du NPA qui ont décidé de faire campagne commune avec nous. Il est vrai que les communistes locaux ne sont pas souvent très souples sur ce sujet. Et la Gauche unitaire est vent debout. Mais on va avancer. J’en reste là de mes appréciations, vues de loin, puisque je ne participe pas personnellement à la discussion.


651 commentaires à “Depuis le Rhin”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. lola dit :

    @ermler

    Je t'approuve sur ce que tu dis de Finki.

    Il serait d'ailleurs intéressant je trouve de le comparer à Heidegger, car je vois chez Finki une forme d'impuissance politique exaspérée et à tout moment livrée à la tentation du poème.

    Finki, pour qui "la belle langue", notre langue est ultimement ce qui fonde "l'identité nationale" est un troublant écho je trouve à Heidegger: lui aussi voulait que la langue soit la maison à l'abri de laquelle la communauté soit sauve.

    Si je peux avec toi critiquer certaines idées de Badiou, je le tiens cependant pour un penseur très stimulant.

    Tu dis que Badiou "fredonne la vieille chanson du grand soir", pourtant Badiou à maintes fois expliqué que la vision millénariste du jour oû enfin les lendemins chanteront est une vue de l'esprit.

    Nous sommes voués à faire de la politique pour toujours, et jamais l'Etat ne sera aboli, l'Etat mute...

    Pas plus Badiou est un illégaliste de principe ou un insurectionnaliste, parfois l'insurrection est un devoir, notre charte le déclare elle même.

    Il manque dit-il, l'unité entre jeunesse, travailleurs, intellectuels. Des mots d'ordre communs, des rencontres transversales. De cette unité à venir, surgira des formes nouvelles de la politique loin des Partis (un mot de l'Etat), une figure nouvelle de la révolution, loin des modèles militaires et avant gardistes dont 1917 et l'emblème.

    Ces transversalités exitent déjà bien sûr, pas assez...

    Mais en effet, pourquoi, Badiou lui même un jour candidat PSU rejette-t-il si catégoriquement la forme Parti comme finalement gestionnaire? Je ne comprends pas bien son argument...

  2. ermler dit :

    @ lola

    Merci pour tes propos qui complètent et nuancent les miens.
    Je ne connais pas très précisément la pensée politique de Badiou dont j'ai découvert les propos et certains de ses écrits voici peu de temps.Mais je partage ton sentiment : sa pensée est TRES stimulante !
    (Celle de Finkielkraut aussi, d'ailleurs. Mais en négatif).
    D'accord sur la nécessité des transversalités hors des partis. Mais reste, comme tu dis, la question de la gestion du pouvoir....
    Qu'en dit Badiou ?

  3. ermler dit :

    Une question au militants du PG.
    Combien y a -t - il d'élus, tous mandats confondus, qui sont membres du Parti de Gauche ?

    Quelqu'un en a-t-il une idée ?

  4. manolo dit :

    Etant de gauche attaché aux valeurs de la classe ouvrière, j ai confiance en Jean-Luc Mélenchon et au front de gauche.Au moins les choses sont claires pas de magouilles polititiennes avec le Modem comme le fait Royal et la sociale democratie Faut avoir la mémoire courte pour oublier que Bayrou a eté ministre de Chirac.On en a mare de cette politique reactinnaire de Sarko ou l on fait payer les gens modestes pour enrichir les riches Comme la taxe carbone.Et que propose le PS,du mercurochrome sur une jambe de bois.Si c est pour faire une politique à la Blair,non merci. Certes la presse ne donne pas beaucoup la parole à Jean-Luc Mélenchon et au FdG mais la campagne pour les regionales est longue et j ai confiance..

  5. Pulchérie D dit :

    Actualités irakiennes.
    L’arroseur arrosé.
    Les USA perdront, parce qu’ils prennent leurs adversaires pour des cons. L’hypergalette appauvrit l’intelligence, et provoque la sous-estimation de l’adversaire.

    Les gringos pensaient que l’Irak était vaincu. La surveillance des territoires non occupés par les troupes US était assumée, croyait le Pentagone, par des drones envoyant des milliards de Mb d’infos à un centre chargé de commander les bombardements de zones non sécurisées.
    Mais…
    « En Irak, les insurgés sont les rois de la débrouille. Ils utilisent un logiciel premier prix pour pirater les flux vidéo d'un drone américain ». Un simple programme informatique russe baptisé SkyGrabber et coûtant 25,95 dollars (18 euros) a permis à des insurgés irakiens de pirater les flux vidéo du drone américain Predator.

    C’est révélé par le Wall Street Journal du 17 décembre 2009.
    Insurgents Hack U.S. Drones.
    http://online.wsj.com/article/SB126102247889095011.html?mod=igoogle_wsj_gadgv1&.
    La victoire US en Irak attend d’être confirmée.

  6. Gilles dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon
    @ Toutes et tous
    Bonsoir,

    Je viens cinq minutes sur le blog. Ce n'est pas la forme aujourd'hui. Le froid, la neige et d'autres effets dus au traitement me lessivent totalement.

    @Lionel PG 44

    A quand un PG républicain socialiste jacobin, laïque, patriote et internationaliste ?
    Je lis nos textes, manifeste pour les régionales (il aurait être pondu par le PS, EE ou le modem !
    Notre projet de manifeste en vue du congrès. C'est de la social démocratie ripolinée à la sauce écolo nouvelle religion du monde politico-médiatique et des élites.

    La décentralisation est antirépublicaine et contre révolutionnaire. Je ne vois rien dans nos textes qui va vers son abrogation.
    L'europe actuelle est néfaste à la démocratie, à la république, au salariat, aux services publics. Il faut rompre et sortir de cette europe (pas simplement de l'Europe de Lisbonne) sorti de l'Europe union européenne et aussi du futur grand marché transatlantique !

    Sur la sécu, il faut la refonder. Revenir aux idéaux et à l'esprit révolutionnaire et à l'esprit de resistance (CNR). Le retour d'un véritable état providence. Cela parle concrètement aux gens ! Non ?

    Je lis Généreux, Rigaudiat, Debons ce qu'ils proposent c'est de la sociale démocratie ripolinée écologie comme je l'ai déjà dit plus haut. C'est quoi ce socialisme néomoderne de Généreux ? Une simple sociale démocratie compatible avec l'économie de marché et l'europe actuelle. Je suis désolé. Pour moi c'est non merci !

    Finel qui condamne les réformes des collectivités locales se situe dans le processus aggravé de décentralisation. Il est proche sur le plan du fond de ce que pense le pcf ou le ps. Décentralisateur et anti jacobin !

    Camarade, il y a du boulot pour faire avancer concrètement l'idée de république sociale et de socialisme, de jacobinisme, de patriotisme et d'internationalisme pas seulemetn dans toute la gauche mais aussi chez nous au PG car ces principes, ces fondementaux, ces bases sont constestées, dénaturées ou oubliées.

    Salut et fraternité

    Gilles

    @Bastille

    Merci de ton post que je partage.
    Je reviendrai plus longuement une autre fois.
    Mais je suis trop fatigué. Excuse-moi.
    A bientôt.

    Salut et fraterité.
    Gilles

    Bonne soirée à toutes et tous. A bientôt.
    Gilles

  7. Hold-up dit :

    @142 ermler
    "Ah, ces gens de gauche qui ont des yeux pour voir la réalité, et une pensée qui l’efface tout aussitôt !…"
    Et oui !
    @149 ermler
    Ouf, ça fait du bien de te lire !
    @ 145 Henri Brosse
    Merci ! Quelle respiration à chaque fois tes envois ! ça fait du bien après le passage des Huns sur ce blog.

    @ Jullie
    "...car je vois chez Finki une forme d’impuissance politique exaspérée et à tout moment livrée à la tentation du poème"

    C'est étrange cette formulation, je trouve, Julie :
    " et à tout moment livrée à la tentation du poème "...
    Le poème vu comme une sorte de déchet impuissant, ridicule, sans grande teneur et sans puissance. Cette vision est vraiment dommageable, je trouve. Cela me fait penser à une anecdote sur Lénine qui, averti par un "camarade " sur la beauté de la musique de Beethoven, affirmait que oui c'était beau et grand mais qu'il ne fallait pas s'attendrir sur les œuvres d'art qui détournaient de la voie révolutionnaire. (!)
    Plutôt flippant comme propos d'airain, non ? Peut -être qu'il aurait mieux valu qu'il ne quitte pas la fréquentation des oeuvres d'art ce cher Vladimir Ilitch Oulianov, tu ne crois pas Julie ? Cela lui aurait permis de ne peut-être pas en finir avec la Commune libre de Kronstadt chère à beaucoup et à Henri Brosse ici, qui nous rappelle les vérités toujours bonnes à entendre pour avancer et non pour s'arrêter.
    Le poème et " sa tentation " serait ce qui pourrait arriver de mieux à M.Finkielkraut dont je ne partage ni les vues globales et dénaturées ni les options politiques mais que je rejoins dans cette caractérisation d'époque où le livre est abandonné, méprisé et détruit. Il n'y a pas un jour où je ne vois pas ce mépris pour la lecture, le livre et la pensée écrite tuée. Je parle de la société dans son ensemble, du "haut" en "bas" de la société, dans les médias, la télévision, au gouvernement, dans une majeure partie du peuple etc...oui, M.Finkielkraut est un grand mélancolique et s'il ne se fourvoyait pas dans des eaux boueuses de droite, si sa confusion sous prétexte de renier sempiternellement des années " coupables " (?) il pourrait parfois m'émouvoir par cette vision du constat de la HAINE DU LIVRE et DE LA LITTÉRATURE au profit de la communication, des ersatz industriellement fabriqués à la chaine dont le marché s'empiffre en accélérant le processus de lobotomisation approfondie et consommée et partagée visiblement par nombre de nos gouvernants contemporains.

    Comme si "la tentation du poème " pouvait être la pire infamie qu'il soit !? Pardon Julie, là je ne te suis pas ou alors je comprends de travers.

    Après il est bien évident que je trouve A.Badiou plus " transcendental " pour le coup, il voit haut et loin tandis que A.Finkielkraut effectivement reste englué dans son monde qui lui semble englouti. Je dis bien "qu'il lui semble " car je ne partage pas cette vue hyper pessimiste non plus. Quand on voit que l'on peut accéder à toute un grand pan de la culture des textes sur Internet, il est évident que je trouve délirant les propos de Finkielkraut sur la question du net :

    Un exemple parmi d'autres sur les découvertes que l'on peut faire :
    : http://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/fondane/index.htm
    http://www.editions-verdier.fr/v3/oeuvre-maldesfantomes.html

    On dirait qu'il y a un impensé chez A.Finkielkraut d'où ses dérives intolérables et ses confusions - et sur ce point désolé de décevoir certains ici, mais Phillipe Solers est tout de même plus lucide -.... que se passait -il du temps de la jeunesse de M.Finkielkraut ? Et bien comme le dit P. Solers, toute une génération partait en guerre ! Quelle guerre ? Mais la guerre d'Algérie bien sûr ! Donc était-ce mieux ? Non, bien sûr ! Et nous devons partir de là aussi pour comprendre l'époque actuelle, le malaise de M.Finkielkraut qui idéalise " une ancienne époque " même si on peut le suivre sur certains points (la perte de la culture dite " républicaine et humaniste " celle de la culture du livre, etc...), la bulle du Sarkozysme en voie de crevaison, tout ce ramassis de personnages qui voudraient revenir à cette époque bénie d'avant 1968 et poursuivre la négation de la guerre d'Algérie, nier la faillite du modèle colonial et faire " comme si " tout cela avait été " positif ". Quelle petite bande de salauds !

    Que vive " la tentation du poème " et qu'il s'éclaire, lui, ce poème humain.

  8. Annie dit :

    @Vergnes post 121 : c'est vrai, je ne rêve pas, ai-je bien lu ? Hourra pour cette liste alors ! (je suis toujours une unitaire désespérée)

    @Pulchérie D post 103 : oui oui, je sais, j'ai déjà lu tes demandes précédentes de mettre seulement les liens, mais si j'ai posté l'intégrale de cette interview de Badiou/Finkelkraut en post 97, c'est parce que je l'ai trouvée très stimulante, pour reprendre l'adjectif de lola post 151. Je voulais faire au départ une synthèse avec le lien, mais j'ai pas eu le temps. En tout cas, j'approuve le résumé de ermler post 149, et je suis contente que cette interview ait fait réagir, malgré sa longueur.

    C'est aussi pour faire contrepoids avec les propres idées de Jean-Luc Mélenchon, car même s'il le rejoint sur beaucoup de points, Badiou diverge complètement par son scepticisme vis-à-vis de la démocratie participative. Il faut se référer à ses critiques sur notre modèle de démocratie représentative et les élections, mais halte au cliché Badiou = stalinien !
    Je ne suis pas une "groupie" de Badiou, je n'ai lu que 3 livres de lui, mais je salue sa "fraicheur" (à son âge^^) face à ce que j'ai appelé la "trahison des clercs", à propos des Finkelmachin and Co, toujours prompts à justifier les guerres au Proche-Orient et l'ordre libéral par leurs "subtilités" ! Je me souviens l'avoir vu à une conférence, et il avait un bon contact avec les jeunes, mais je doute que le FdG puisse le récupérer, quoiqu'il est déjà venu aux fêtes de l'Huma.

    Je ne trouve pas du tout qu'il était dans l'insulte de Finkelmachin : il dit bien qu'il sait qu'il ne fera jamais partie des néo-nazis, ce dont il "l'accuse" c'est d'avoir manqué à son devoir d'éclaireur ! Ne me dîtes pas que les "éditocrates" (du nom du livre récemment sorti), la classe médiatique et culturelle ne sont pas complices d'avoir promu un ordre si injuste ? Badiou m'a surtout eu l'air de critiquer l'alliance des lettres et de la posture médiatique, une alliance dévoyée qui sacrifie la pensée et l'éducation des populations, pour susciter le mimétisme et le conformisme.

  9. Hold-up dit :

    @ Gilles

    Je peux te suivre dans les linéaments de ta pensée, et bien souvent je suis d'accord avec toi et tu m'aides à y voir plus clair, mais je m'interroge -(heureusement).
    Je crois que pour gagner quelque chose il faut lâcher aussi quelque chose. Par exemple lâcher Lénine pour mieux garder Marx. Lâcher le Jacobinisme pur et dur pour une République Sociale réinventée qui serait une forme politique nouvelle, etc...Mais bon, il doit me manquer des savoirs solides pour bien te répondre.

    Après je te suis complètement dans tes vues sur l'Ecologie d'Opérette que l'on est en train de nous concocter, que certaines officines du spectacle sont en train de nous vendre, où la superficialité le dispute à la confusion avec cette inestimable touche de positivisme publicitaire sur fond de chaos.

    Cet entrain faussement collectif et bien d'origine frelatée, qui voudrait transformer une pensée philosophique et politique en une assemblée de témoin de Jéhova verts qui répéteraient comme des mantras hilares, amnésiques et millénaristes des slogans abscons de façons répétitives, m'effraie. Oui.
    J'ai parfois l'impression qu'une vaste fumisterie s'empare de la planète et de la France en particulier pour mieux fagociter les principaux acteurs de la pensée écologiste. Le pouvoir semble avoir rapidement compris que ce que l'on ne pouvait pas briser, il fallait s'en emparer.
    Souvenons-nous tout de même, qu'il y a à peine deux ans, José Bové était l'ennemi public N° 1 et que Nicolas Sarkozy lui avait envoyé des hélicoptères de la gendarmerie pour l'arrêter tandis qu'il était pénard chez lui et que les autorités le savaient pertinemment. On mesure le chemin parcouru par, non pas la réflexion murie, politique et populaire en libre débat, mais bien par la société du spectacle qui a repris à son compte, ce nouveau schéma de pensée pour asseoir un nouveau règne de domination au XXI° siècle.
    J'avoue ressentir un énorme malaise suite à cette accélération médiatique de "l'Histoire", par les financiers de tous bords et par une clientèle douteuse, afin que nous ne nous saisissions plus de la réflexion profonde qu'éclairait l'Ecologie Politique dans toutes ses dimensions et celle anthropologique en premier lieu.
    On semble vouloir nous " coloniser mentalement " afin de ne plus penser, pour mieux tout liquider et afin
    que d'autres se chargent à notre place du débat et prennent les rennes de ce qui avait tout de même à la base une forte potentialité révolutionnaire d'un autre type.
    Un vrai " stroytelling " semble écrit désormais ! Hier les écologistes étaient chevelus, puants et douceâtrement ringards, mais maintenant voila que M.Boorlo est " hype " avec ses voyages ethnographiques au pays de l'Ours polaire, en avion plein gaz, pour bien constater de " ses propres yeux" que le glacier Kangerlua fond bien à une vitesse record et le comparer à « un gigantesque distributeur de glaçons ". (Pincez-moi, je rêve).
    Le même qui encouragera demain les " marchés à polluer " ! (pincez-moi je cauchemarde).

    Il est clair par contre que l'Écologie Politique est ce nouveau partage des eaux.
    Non pas " pour " ou " contre" l'Écologie, mais superficiellement OU de façon complémentaire et approfondie.
    Discutée et partagée ou dénaturée et subie. Deux camps bien évidemment.

    Pour finir, quand on voit la vidéo envoyé par " abenm****alors" (152) et que l'on a bien compris que le néofascisme était déjà là et en voie de consolidation avancée, tu m'excuseras d'être enthousiaste vis à vis du projet
    de socialisme néo-moderne proposé par Jacques Généreux et bien évidemment donné à la réflexion de toutes et de tous. Que Martine Billard ait eut le courage de fuir le bateau "Vert" à temps, afin précisément que l'Ecologie Politique ne soit pas sacrifier sur l'autel de la publicité, du merchandising, du bling-bling et du "capitalisme vert", est plutôt pour me rassurer dans l'avènement de la République Sociale Contemporaine appelée de nos vœux.

    Que la force, Gilles, soit avec toi. Merci d'écrire sur ce blog. C'est un vrai enseignement.

  10. turmel jm dit :

    BSR. Je ressent certaines interventions sur ce blog,entachées de haine. Sachons nous respecter,tout en ayant un avis sur tel ou tel parti. Le FdG est composé de gens qui, c est vrai dans l histoire n ont pas eu que des convergences cest le moins que l on puisse dire.Mais aujourdh ui, notre intéret et celui du peuple c est l unité,alors débattons, sans esperer plus ou moins la mort d une de ses composantes,ou plutot prétextant la constater. M Matain,à bien fait de donner son avis! Je préffere lire le journal: le havre livre, que nous a transmis Maxou.Quel dommage cet isolement du NPA.J ai beau éssayer de comprendre leur logique, il y a quelque chose qui coince.cela me parait pas tres fondé. Quand à LO leur argumentation doit contenter leurs adherents je suppose..,mais que c est éloigné du quotidien des gens..Enfin,avec le temps et le résultat du FdG; les lignes peuvent bouger C est mon voeux pour 2010.Pour rire,meme si moi le cheminot communiste à la retraite je ne suis pas surpris..Dis mon cde gayssot;elle doit etre vachement bonne la soupe de Parrain..Fréche ? Cumulée à sa pension de maitrise,ou cadre?de la sncf,plus sa retraite dancien ministre,fichtre! j espère qu il en reverse un peu au parti? Et oui,il y en a un vingtaine sur 185 élus sortants Rien n est parfait mais cela ne m empechera pas d agir pour l unité

  11. BA dit :

    France : 35 blogueurs politiques ont voté pour décerner les " Nicolas " d'or de l'année 2009.

    - Le « Nicolas » d'or de la phrase de l'année : Jacques Séguéla pour : « Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, on a raté sa vie ».

    On avait cru la page du « bling-bling » définitivement tournée, Séguéla l’a remise au goût du jour avec maestria. C’est donc fort logiquement que les blogueurs ont retenu sa phrase devenue culte : « Si à 50 ans, on n’a pas de rolex, c’est qu’on a raté sa vie ».

    - Le « Nicolas » d'or du fantôme politique de l'année : Fadela Amara.

    De l’incandescence à l’obscurité des limbes, il n’y a parfois qu’un pas, allégrement franchi par la fantomatique Fadela Amara. La blogosphère dans sa grande générosité a tenu à saluer la vacuité de son action politique. Elle s’est enfermée dans un palais, et lambine sous les lambris dorés.

    - Le « Nicolas » d'or du coup d'éclat politique de l'année : le retour de Daniel Cohn Bendit et le score d'Europe Ecologie aux Européennes.

    Le coup d’éclat politique revient à Dany le rouge pour avoir redonné vie à des Verts aux bords de la crise de nerfs. Il a sans nul doute réalisé le coup politique de l’année lors des élections européennes.

    - Le « Nicolas » d'or de l'arnaque économique de l'année : la moralisation du capitalisme.

    Au menu des bluettes racontées aux tout grands, « La moralisation du capitalisme » martelée avec trémolo est un chef d’oeuvre du genre. À ce titre, elle a supplanté tous les autres thèmes.

    - Le « Nicolas » d'or du bide politique de l'année : Jean Sarkozy et l'EPAD.

    En matière de bides politiques, Jean Sarkozy s’est imposé à tous comme une évidence. Sa candidature à la tête de l’EPAD a défrayé la chronique et a même fait vaciller les plus convaincus à l’UMP. Sacrée performance.

    - Le « Nicolas » d'or du Coup de pelle de l'année : Nicolas Sarkozy pour : « Les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore les bandits eux ont une morale. »

    En avril 2009, le Canard enchaîné relatait les propos fleuris que le chef de l’état destinait à nos cousins journalistes : « Les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore les bandits eux ont une morale. » Que pense-t-il des blogueurs ? Il ne se contente plus d’haranguer les foules, d’emplâtrer les journalistes et ses débatteurs.

    - Le « Nicolas » d'or du site Internet de l'année : Jean-Luc Mélenchon

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/

    Jean-Luc Mélenchon déboule sur le web 2.0. Ergonomique, bien écrit, photos décalées, il est plébiscité par les geeks de la politosphère.

    Voici les blogueurs participants à l'attribution des Nicolas d'or 2009 :

    Laure Leforestier, Olympe, Le Monolecte, Mrs Clooney, Caréagit, Yann Savidan, H16, Ruminances, Le Privilegie, Luc Mandret, Frednetick, Antidote, Abadinte, Jean-Paul Oury, Falcon Hill, Intox2007, Crise dans les médias, Les bonnes nouvelles de Slovar, Seb Musset, De tout et de rien, Horizons, Le Pavé, Eric Mulhouse, Pensez Bibi, Disparitus, Dedalus, Coucou, Sarkofrance, Rébus, Partageons Mon Avis, Peuples, Le volontaire, Marc Vasseur, Reversus, Piratage(s)

  12. Louise dit :

    @ Annie
    Magnifique article.
    Je « connais » Alain Badiou depuis peu et il me fait réfléchir beaucoup.

    @J’avais envie de revenir sur Finkielkraut dont effectivement je perçois une peur des jeunes, des autres qui lui contesteraient sa France en partage.

    N’ayons pas peur des jeunes ! De dl’a ! Ils sont notre plus sûre boussole ! De dl’a !

    J’m’en vas revenir un peu sur les mots/les maux de Finki.

    « […] La France c’est quelque chose qui m’est donné en partage. Elle s’est proposée à moi, et c’est sa grandeur, comme une patrie adoptive. La France c’est une langue dans laquelle j’ai grandi. Une culture que j’ai faite mienne. L’école ne m’a rien proposé d’autre et je ne lui demandais rien d’autre.[…] »

    Je reprends ces mots : « …Une culture que j’ai faite mienne », « l’école ne m’a proposé rien d’autre et je ne lui demandais rien d’autre ».

    Il y a ce « je », pronom personnel, suivi d’une forme verbale active, « avoir fait », « demander ». Qui pose « Je » comme sujet actif de la phrase.
    Et il y a cette école qui ne lui a rien « proposé » d’autre que cette « culture ».
    Et il y a cette « France en partage ».

    Il dit aussi :
    « […] Accueillir c’est donner quelque chose et pour donner quelque chose il faut avoir quelque chose à donner et en face être réceptif. Et je constate la disparition progressive de cette réceptivité.[…] »

    Mais pour être réceptifs, il faudrait qu’ils puissent être acteurs de leur vie. Sujet de leur propre vie comme Filkielkraut de sa phrase et de son apprentissage.

    Et c’est bien ce pouvoir là qui leur est contesté.
    Oh bah quoi ? Y’sont pas réceptifs les p’tits gars ? Ben m**** alors !

    Si «je» est contesté, alors comment « je » peut-il « faire mienne » de quoi que ce soit ?
    Ce que « je » « demande », ce n’est rien d’autre que ce pouvoir d’émancipation. C’est pas ce que défend Badiou ? L’émancipation ?
    Pourquoi Finkielkraut semble-t-il ne pas vouloir considérer cet angle d’approche ? Ou alors c’est moi qui n’ai rien compris…

    Pouvoir. Le pouvoir sur sa vie, ce pouvoir qui fonde le libre-arbitre.

    Mais que « peut »-on quand « on » est l’objet d’un projet et pas « sujet » de sa propre vie ?
    A part essayer de s’y soustraire ? En étant « peu réceptifs ». Heureusement tiens qu’ils sont pas réceptifs, c’est qu’ils ont encore un peu de désir de vivre à revendre !
    C’est pas aux jeunes qu’il faut donner de la Rytaline ! De l’industrie pharmaceutique. Tiens tiens.

    Et que fait-on quand on ne « peut » pas, à part tomber dans les paradoxes du monde ?

    La vraie question qu’il faut se poser à mon sens c’est de savoir de quoi ces « jeunes » font-ils l’objet ?
    L’objet des ambitions de leurs parents ?
    L’objet des ambitions de la société ?
    L’objet des ambitions d’un système marchand ?
    L’objet des ambitions politiques de part et d’autres ?
    Qui servent-elles ces ambitions ?
    Le jeune ou les parents, le jeune ou la société, le jeune ou le système marchand, le jeune ou les nostalgies mélancoliques de Finkielkraut ?

    Je comprends alors l’impétuosité des « jeunes » qui se débattent à corps perdu.

    Alors comment ce « je » est-il contesté ?

    « Je » est contesté par exemple à l’école.

    Il est contesté à l’école. Oui parfaitement. N’en déplaise à Finki !
    A l’école qui exclu et où ce n’est pas son rôle « on » est d’accord. A l’école où son désir d’apprendre pourra être invalidé par une INJONCTION à apprendre, sera invalidé par l’IMPOSITION d’un « savoir » au lieu d’être porté, nourri par une RELATION aux savoirs, porteuse de connaissance et de découverte de soi, de l’autre, du monde et moteur du désir d’apprendre et donc de la réceptivité tant souhaitée.
    Je me souviens d’une anecdote concernant un professeur de français qui s’était moqué d’un élève de 6ème car à la question de savoir ce qu’il y avait sur le « u » du passé simple du verbe être conjugué à la première personne du pluriel, au lieu de répondre « accent circonflexe », il avait dit « chapeau pointu ». Et elle l’avait dénigré. 6ème. Que lui en coûtait de valider sa réponse et de lui donner l’appellation « accent circonflexe » comme un savoir qui le porte plus loin plutôt que comme un savoir qui le place en situation d’échec, surtout que « chapeau pointu », c’est pas l’élève qui avait dû l’inventer. Cet élève ce jour là a appris une chose, il y a un savoir qui est fait pour vous signifier que vous êtes du bon ou du mauvais côté d’une barrière. Au lieu d’apprendre quelque chose de son propre rapport à la langue.
    Et il fut indiscipliné cet élève ? Mais comment peut-il en être autrement, à part de sombrer dans la résignation ? Ah oui bien sûr, c’est l’âge bête, c’est un garçon, les garçons à cet âge, et puis chez ses parents on parle pas très bien français…(C’est moi qui développe comme ça, je n’ai pas eu la suite de l’histoire).

    A l’école toujours où il est question d’« orientation ».
    « Choix de l’orientation » ou « orientation » programmée ? On pourrait gloser à loisir sur la reproduction des élites à ce sujet.
    Et quand l’élève est-il « sujet » des choix de son propre apprentissage ? (Apprentissage au sens d’apprendre, au sens large) ?
    Le futur ingénieur espéré n’est-il pas l’objet du désir de ses parents inscrit dans les croyances de la société ? Lequel ingénieur se défoncera en soirée comme pour dépasser quelque chose de lui-même, sortir d’un cadre préétabli « pour » lui ? Cadre supérieur. Cadre dynamique. ? Défonce au Champagne à dix euros la coupe, paradoxe de celui qui a l’argent, à défaut d’être/d’ avoir été, donné à lui-même ? (Que des faits réels pour ce qui est de mes observations). Objet d’investissement dans un projet d’entreprise…Objet de maintien électoral d’un ordre établi entre la croyance d’être du bon côté de la barrière fondé sur le salaire et la peur de ne plus y être ?

    L’élève orienté en lycée professionnel.
    Sujet de son propre apprentissage ? Ou « objet » d’une sélection ? « Sujet » désirant aller vers ce qui lui parle, lui plaît, fait écho à quelque chose de lui-même ou objet d’une croyance qui dirait que devenir jardinier c’est avoir raté sa vie de designer ou de je-ne-sais-quoi de « plus mieux » et plus mieux pour qui d’abord? Que devenir menuisier c’est avoir raté sa vie d’architecte ? Que devenir quelqu’un ailleurs que dans une activité professionnelle c’est avoir raté sa vie tout court ?

    Et ils sont pas réceptifs les p’tits bouts ? Allez, viens prendre ta Rytaline !

    Et puis ce rapport à la culture de l’autre.
    Pourquoi ne pas passer de l’injonction d’une culture donnée à la proposition de rencontres avec la richesse d’un patrimoine dont les contours évoluent sans cesse et au gré des rencontres justement.
    Qu’est-ce cette injonction peut signifier et qui est derrière pour quel projet ? Culture dominante ou culture qui vous rend à vous-mêmes ?
    Qu’est-ce qu’elle signifie cette injonction que de nier ce à partir de quoi chacun part pour cheminer au gré de son désir d’apprendre et composer, se créer, se recréer et contribuer ainsi à construire de la culture y compris littéraire par exemple?

    C’est l’élève qui porte avec lui jusqu’en classe des ciels et des saveurs dont il est l’héritier. Quelle chimie cela va donner s’il rencontre Molière? Ou José Pliya (Ecrivain contemporain français né au Bénin, auteur de pièces de théâtre, lui-même héritier d’héritages multiples, pas seulement africains et de la littérature « française » faite d’autant de ciels, d’autant de chants, d’autant musiques, de paysages d’autant de saveurs)?
    On ne sait.
    A l’élève d’en faire son miel à partir de ses ciels, et de se porter plus loin.
    L’école propose. Et l’élève dispose, à partir de lui-même et donnera autre chose qui enrichit la culture, celle là même qu’on pourra dire « française » c’est-à-dire faite de tous les héritages, de lui-même et des rencontres qu’il a faites.

    Et qu’est-ce que je retiens d’Alain Badiou ?
    L’inébranlable foi dans l’émancipation. Que « je » puisse exister. Et ça passe par un combat des forces qui nous confisquent à nous-mêmes et nous rendent objets. Alors oui, point levé !

    Donc point levé contre l’acculturation marchande qui récupère le désir à ses propres fins marchandes.
    Contre la confiscation des savoirs dans un processus d’exclusion, accent circonflexe compris.
    Contre l’enfermement de l’autre dans des discours de stigmatisations identitaires dont les jeunes deviennent otages.
    Contre un pouvoir qui prive les autres du leur sur leur propre existence.
    Contre un système économique qui se sert de vous à ses propres fins où à celle de ceux
    qui vous excluent de l’autre côté des accents circonflexes.
    Contre le désir des adultes quand celui-ci nie celui de leurs enfants.
    Le jeune est bien sûr héritier d’un passé, de plusieurs, de tous les chants, les langues, les ciels dont il vient, et ceux du pays où il vit, mais la continuité de ces héritages à l’intersection desquels les jeunes se trouvent, ne se fait pas dans le strict respect des traditions mais dans le désir qui fait la rencontre, qui fait composer avec la vie, la crée la transforme sans cesse et le recrée lui-même au-delà de l’héritage pour l’écriture d’un nouveau récit.

    A l’image de cette parabole de Khalil Gibran à propos de l’enfant dans Le Prophète.
    « Et une femme qui tenait un bébé contre son sein dit, Parlez-nous des Enfants.
    Et il dit :
    Vos enfants ne sont pas vos enfants.
    Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à la Vie.
    Ils viennent à travers vous mais non de vous.
    Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous.
    Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées.
    Car ils ont leurs propres pensées.
    Vous pouvez héberger leurs corps, mais pas leurs âmes.
    Car leurs âmes résident dans la maison de demain que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
    Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne cherchez pas à les faire à votre image.
    Car la vie ne marche pas à reculons, ni ne s'attarde avec hier.
    Vous êtes les arcs desquels vos enfants sont propulsés, tels des flèches vivantes.
    L'Archer vise la cible sur le chemin de l'Infini, et Il vous tend de Sa puissance afin que Ses flèches volent vite et loin.
    Que la tension que vous donnez par la main de l'Archer vise la joie.
    Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime également l'arc qui est stable. »

    Ah oui et je vous recommande de découvrir José Pliya, écrivain complexe, de voir notamment cette pièce de lui, ou à défaut de la voir, de la lire : Nous étions assis sur le Rivage du Monde. Où il parle de l’Enfance perdue mais pas seulement. Où il est question aussi de différence d’appartenance et d’intolérance. Et aussi Le Complexe de Thénardier, où il est question d’autonomie justement et de liberté.

  13. Henri Brosse dit :

    @ Hold-up

    Merci. Impeccable de ta part d'avoir saisi cette remarque qui a peut-être échappé à Julie "LA TENTATION DU POEME" belle formule non ? et dont tu soulignes à contrario le sens profond qu'elle pourrait avoir. J'espère que Julie reviendra sur ce point à mon avis très important contre le délire des généralités abstraites. Pour le reste je partage ton point de vue d'ensemble sur la question, sur la position de Finkielkraut qui par ailleurs a parfois tenu des propos beaucoup moins modérés. Finkielkraut voudrait peut-être mais n'est pas Camus ! Quant à Badiou, il n'est pas Marx qui n'était pas marxiste, un peu comme Descartes n'était pas cartésien mais ceci est une autre affaire. Amicalement.

  14. Hervé (Petitparc) dit :

    Un bel exercice de démocratie à Quimper... Suite à la décision du maire de fermer 3 écoles, dont deux maternelles, de façon autoritaire et face au ramdam et l'écho dans la presse locale et régionale, le Conseil Municipale a décidé de débattre du sujet.
    C'est peut dire que c'était affligeant.
    Nous avons pu voir les élus de l'opposition (ump, MoDem et NC) faire la leçon sur la démocratie participative et l'écologie avec des termes plus que pertinents et que n'auraient pas renié l'autre gauche !
    En face, à part une opposition de principe du 3ème adjoint Vert, le Bigot, c'est le néant.
    M.Poignant, maire socialiste, va au delà des désir de l'Inspection Acédémique, sans aucune concertation avec les élus, les conseils de quartier, et encore moins les parents, même si ces derniers ont des solutions alternatives à proposer...
    Etape suivante, les élus de la Région, juste avant les élections... Pas sur que je vote PS/Europe Ecologie s'ils sont présents au deuxième tour dans quelques mois...

  15. Annie dit :

    @Gilles post 156 : comme tu sais, je te rejoins complètement pour ça en particulier "L’europe actuelle est néfaste à la démocratie, à la république, au salariat, aux services publics. Il faut rompre et sortir de cette Europe (pas simplement de l’Europe de Lisbonne) sortie de l’Europe union européenne et aussi du futur grand marché transatlantique !"
    Et pour te compléter, il n'y a pas que la sortie de l'UE sur laquelle plancher, mais aussi de l'OTAN (organisation belliciste et terroriste, s'il en est). L'UE (je veux dire le machin technocratique qui allie Commission de Bruxelles/BCE/OTAN) me dégoute tous les jours. Donc je poste juste pour faire le perroquet ^^.

    J'espère que lors de la campagne des européennes, les animateurs du FdG élargi et du PG plus particulièrement reprendront certains des axes les plus intéressants de leur campagne européenne, car je suis d'accord sur le fait que les régionales sont d'une certaine manière des campagnes nationales : le rappel du coup d'état de Versailles de 2007 à propos du Traité de Lisbonne ratifié contre notre volonté souveraine, le Grand Marché Transatlantique à venir, le transfert de notre souveraineté vers la bureaucratie autoritaire, anti-démocratique et incompétente de Bruxelles, et je rejoins un peu sur ces points les "conseils" de dedefensa http://www.jean-luc-melenchon.fr/2009/12/de-retour-de-lactualite/all-comments/#comment-50372
    A compléter avec l'appel à une refondation citoyenne et l'éducation populaire pour susciter une volonté de reconquête de souveraineté nationale (et là, j'ai envie de dire qu'on ne doit pas faire l'erreur de considérer le MPEP comme un simple satellite, mais au contraire le mettre en avant durant cette campagne).

    Bien évidemment, la planification écologique et l'information sur des pistes comme la géothermie sont à promouvoir, mais j'ai juste peur d'une campagne qui oublie ses bons points des européennes pour tenter de faire passer un message du genre "Plus vert que moi tu meurs !", ce serait suicidaire, et nul comme stratégie, car on donnerait l'impression de juste surfer sur la vague. Le tir groupé Cohn-Bendit+Borloo+Home+film Avatar de James Cameron me gonfle déjà ! On arrive à presque 1 million de chomeurs en fin de droits, je doute que le message "Plus écolo que moi, tu meurs" l'émeuve. Je suis intimement persuadée que susciter la reconquête de souveraineté populaire serait notre force.

  16. Louise dit :

    « Sans s’en rendre compte, sans que personne ne le décide, notre société a produit une sorte d’idéologie de la crise, une idéologie de l’urgence qui, peu à peu de manière très discrète, s’est installée à tous les niveaux, de l’espace public jusqu’aux sphères privées et intimes. Elle est devenue, pour chacun, une manière de se penser en tant que personne.
    Mais cette idéologie de rechange n’est pas un « récit » ou une cosmogonie complète qui aurait remplacé l’idéologie antérieure. Au contraire, elle se présente comme un « patchwork », comme des béquilles permettant de faire comme si « les choses » marchaient encore » malgré la crise.
    Une « idéologie-patchork »
    Toute la culture occidentale moderne s’est fondée, nous l’avons vu, sur une croyance principale : le futur nous était promis comme une sorte de rédemption laïque, comme un messianisme athée. Et cette promesse a fait long feu. Ce constat nous permet d’identifier ce qui rend la crise actuelle différente des autres (auxquelles l’Occident a su s’adapter) : il s’agit d’une crise de ses fondements mêmes.
    Dans notre société comme dans toutes les autres, l’éducation, la transmission des valeurs et des principes assurant la continuité d’une culture sont fondées sur la reproduction et la transmission de ses mythes fondateurs. Ainsi, dans la culture occidentale, éduquer signifiait inviter l’autre, le jeune, à s’engager sur un chemin : celui de la promesse, celui qui amène à ce futur qui nous attendait et qui nous permettait de nous sentir partie intégrantes, chacun dans son domaine, d’un projet commun.
    Alors comment peut-on désormais éduquer, comment peut-on transmettre et intégrer ces jeunes dans une culture qui a non seulement perdu son fondement central, mais qui a vu celui-ci s’inverser en son contraire, le futur-promesse étant devenu le futur-menace ? Finalement, le plus étrange est que ce changement ne soit presque pas évoqué. Les différentes institutions chargées dans nos sociétés d’éduquer, de transmettre et de soigner ce qui va mal agissent comme s’il n’y avait pas de crise, comme s’il n’y avait qu’un ensemble de difficultés à surmonter, à l’aide de la technique et avec un peu de bonne volonté.
    Parmi les « idéaux-patchorks » qui se substituent aux espérances de la modernité et qui s’efforcent d’occulter la crise, il y en a un qui nous intéresse particulièrement. Il s’agit précisément de ce passage du désir à la menace. Aujourd’hui, la menace face au futur s’est substituée à l’invitation faite aux jeunes d’entrer dans la société, de partager, de connaître et de s’approprier les biens de la culture. Il semble que notre société ne peut plus « s’offrir ce luxe » d’espérer ou de proposer aux jeunes leur intégration sociale, comme le fruit et la source d’un désir profond. On oublie ce qui, pour Freud –comme pour ses successeurs, mais surtout pour une très grande majorité d’enseignants et d’éducateurs – constitue le mouvement d’apprentissage : le désir de l’enfant d’apprendre et de comprendre.
    En effet, Freud présentait la possibilité de commencer à apprendre, à s’éduquer en somme, à entrer dans une culture à travers le concept de la sublimation de la libido. Cela signifie qu’en grandissant, l’enfant accepte de sublimer – ou de négocier, pourrait-on dire- une partie de sa libido, c’est-à-dire de son énergie vitale, de son désir…Celle-ci passe alors d’une position autocentrée, nommée libido narcissique, à une préoccupation et à une attention portées au monde extérieur, que Freud appelle libido objectale. Une partie de ce processus permet aux petits d’assumer leur humanisation comme un devenir. Ce passage est conceptualisé par Freud sous le nom de pulsion épistémologique : ce terme désigne la capacité de l’enfant à désirer apprendre, en consacrant une partie de sa libido aux objets du monde qu’il doit appréhender, comprendre et habiter.
    Le désir est donc tout simplement le fondement de l’apprentissage. Certes l’apprentissage scolaire est dans une certaine mesure « utile » à l’enfant, puisqu’il s’en sert dans la vie quotidienne. Mais il est le fruit du désir et de cette pulsion épistémologique, et non pas d’un simple utilitarisme unidimensionnel. Il ne s’agit pas d’être simplement informé, l’éducation n’étant pas l’assimilation d’un « mode d’emploi de la vie»…
    La pulsion épistémologique et le désir d’apprendre ne sont pas l’expression du seul désir de survivre. Ils ne se réduisent pas à produire une méthode de survie. Ces notions expriment au contraire le désir de la culture. Précisons que le désir est, bien sûr, ce qui compose avec les autres, ce qui s’accorde avec les notions de multiplicité et de pluralité. Ainsi, le désir compose, crée des liens, tandis que l’éducation de survie implique qu’on se « sauve seul ». Dans la survie, on est tôt ou tard « contre les autres ».

    Miguel Benasayag et Gérard Schmit, Les Passions tristes, février 2003, Editions La Découverte.

    Et aussi, sortir d’une vision menaçante de l’avenir passe par la reprise en main de nos destins. Et c’est cette perspective là que propose la gauche de Gauche pour moi. Plutôt que des politiques qui rafistolent « à l’aide de technique » et « d’un peu de bonne volonté ».

  17. le Prolo du Biolo dit :

    @ 156 - Gilles

    Tiens Gilles au fait il y a tes "bobos en 4X4 adeptes de l'écologie religio-médiatique imposée" qui sont en train de se faire casser la gueule en ce moment même.

    http://www.youtube.com/watch?v=n6gCyklaYZ4&feature=player_embedded#

    De mon côté, je me sens plutôt solidaire de ceux-là et des idées qu'ils défendent...

    Mais il est vrai que reconnaître qu'il y a une écologie radicale et une écologie récupérée, et qu'on ne peut pa sclasser tous les écolos dans le même sac, cela ferait tâche dans ton propre cathéchisme.

  18. Hold-up dit :

    @Henri Brosse
    Et bien ma foi très touché. Merci à toi.
    Je suis sûr de même que Julie reviendra par là et nous en dira plus.

  19. julie dit :

    @henri bosse p.164
    @hold-up
    vous avez du vous tromper de pseudo, moi, Julie, je viens tout juste de lire quelques posts en diagonale, les vôtres en détails.... et j'essaie de suivre. mais celle qui pourra vous mener plus loin dans la réflexion doit être une autre.

    @hold-up
    ton post en réponse à gilles me va très bien, il faut trouver le lien entre cette porte d'entrée vers un autre modèle de société que pourrait représenter écologisme, à condition de pouvoir se distinguer clairement des écotartuffes.
    Faut-il le faire en inventant un nouveau vocabulaire ? En avançant clairement les différences, en décortiquant les dessous.
    pour finir, hier soir sur une chaîne allemande aux infos de la nuit, le résumée de l'échec du sommet de copenhague annoncé, en une phrase: au fond, il s'agit de gros sous et de business, vendre de la technologie verte aux pays africains, qui eux veulent l'avoir pour pas cher.
    celui-là au moins a dit les choses comme ils sont!

  20. Louise dit :

    Petite précision:
    Pour devenir jardinier dès la 3ème, on peut passer par le lycée agricole
    ou le lycée horticole.
    Ces lycées dépendent du ministère de l'agriculture
    et non de celui de l'Education nationale. Curieux.
    Donc pour devenir jardinier ces lycées proposent plusieurs diplômes:
    -CAPA travaux paysagers (certificat d'aptitude professionelle agricole)
    - BEPA aménagement de l’espace, option travaux paysagers (brevet d'étude prof. agricole)
    - BPA ouvrier hautement qualifié en jardins et espaces verts (baccalauréat professionnel agricole)
    - Bac Pro travaux paysagers.
    - BP travaux paysagers (brevet professionnel).

    Beaucoup de ces diplômes sont orientés vers le paysager apparemment.

    Il y a un phénomène qui revient un peu à la mode c'est celui du "jardin ouvrier" ou "jardin familial".
    Je vois qu'ils sont nés de la Révolution industrielle pour permettre une autosubsistance alimentaire des ouvriers et qu'une loi de 1952, prévoyait de les exempter de l'impôt foncier.
    Mon grand-père qui s'est installé en ville, en HLM après la guerre en avait un.

    Apparemment il y a eu une proposition de loi en 2003 au Sénat proposant ceci:
    La proposition de loi propose de rédiger l'article L.561-1 du code rural ainsi : « L’appellation « jardins collectifs » fait référence aux jardins familiaux, aux jardins d’insertion et aux jardins partagés [...]. On entend par jardins familiaux les terrains divisés en parcelles, affectées par les collectivités territoriales ou par les associations de jardins familiaux à des particuliers y pratiquant le jardinage pour leur propre besoins et ceux de leur famille à l’exclusion de tout usage commercial. »
    Cette proposition de loi n'a pas abouti.

    "[...] Contrairement à l’Allemagne, les jardins familiaux conservent en France l’image dépréciée des jardins ouvriers. Malgré l’intérêt croissant qu’ils suscitent auprès des classes moyennes et supérieures, séduites par la convivialité de ces espaces naturels, les jardins familiaux souffrent de l’absence d’un cadre législatif adapté.
    Dans de nombreuses localités, lorsqu’ils existent, ils sont relégués dans des zones marginales (bords d’autoroutes, de voies ferrées, de zones industrielles...) impropres à toute autre utilisation. Ces implantations posent des problèmes d’accès, de sécurité et sont souvent dépourvues de réseaux d’eau.
    Ceux qui bénéficient de meilleures implantations ne sont pas à l’abri d’opérations immobilières convoitant leurs terrains. Dans ce cas, ni l’antériorité des jardins, ni leur intérêt social et environnemental, ni le travail réalisé sur le site ne résistent à la spéculation.[...]" Wikipédia "Jardins familiaux".
    .

  21. Hold-up dit :

    @ Julie
    Écologie / "Décortiquer les dessous", oui, toujours.
    Donc si Je comprends bien, Il y a "deux Julie" qui se promènent sur le blog. Avec le prix remporté par Jean-Luc Mélenchon d'après B.A (Le « Nicolas » d’or du site Internet de l’année), il pourrait même y en avoir des centaines. 155000 personnes dans le mois, il se peut que celle qui a parlé - négativement il me semble -de la " tentation du poème " ne repasse plus jamais par là.Reste l'expression et la belle formule, oui : La tentation du poème.
    Cela doit être ça un fragment poétique. Un éclat à prendre. Ni toujours, ni jamais. Pleinement.
    Donc aussi politiquement.

  22. Annie dit :

    Et une liste unitaire NPA avec PG a réussit à se faire en Bretagne. Faut pas désepérer ! Allez que les autres se bougent, surtout les régions où le PCF part avec le PS dès le 1er tour.

    LAURENCE DE BOUARD, cadre infirmière à l’hôpital de Carhaix, conduira la liste soutenue par le NPA Bretagne, le parti de Gauche 22 et des militants des autres départements bretons du PG et les objecteurs de croissance de Bretagne (ADOC)... suite ici http://bellaciao.org/fr/spip.php?article95840

  23. jennifer dit :

    Lu dans liberation mais pas retrouve sur le site de libe. Le Front National a un projet d'affiches pour les regionales qui ressemble beaucoup a celle des minarets en suisse, avec une femme voilee. On y lit:
    La France n'est ni arabe, ni musulmane!
    Allez voter!
    Front national

    Juste comme reponse a ceux qui ne voient pas que derriere l'islamophobie il y a le racisme. Le FN nous le montre bien.

  24. jennifer dit :

    Descartes post 135

    quand je parle de laicite je fais reference au contenu de la loi 1905 qui assure la liberte de culte. C'est de cela que je parle, cette loi que je defends.

  25. jennifer dit :

    lou passajaire post 127
    Oui, tout a fait.

  26. ermler dit :

    @ hold-up et Henri Brosse

    C'est Lola et non Julie qui évoque la "tentation du poème" de A.F. (P.151).

  27. jennifer dit :

    je vois que c'est la lune de miel entre Descartes et Nipontchik. Descartes lui decerne des bons points quand Nipontchik dit qu'en gros Badiou c'est de la m****. Pour Descartes c'est Finkelkraut qui a remporte le combat comme Sarko contre Royal.
    Personnellement, je n'ai toujours pas lu le debat entre les 2, mais la question n'est pas si Finkel est plus fort a argumenter. Je pense qu'il est assez intelligent pour briller mais dans des causes indefendables. C'est typique que pour toi Descartes, ce qui compte c'est qui gagne dans la joute. Oui tu es fort la-dedans et tu as surement fait de grandes ecoles ou tu as appris l'art de la joute verbale dans laquelle tu excelles. OK tu es intelligent et Finkel aussi. La question est: ce que vous dites est-il juste?

  28. Hold-up dit :

    @ Ermler

    Autant pour moi. OK. Désolé Julie. Donc Lola nous en dira certainement plus quand elle reviendra sur le blog.
    Bonsoir à vous.

  29. lola dit :

    @Hold-up

    Le cerveau est dit-on un muscle et comme pour le sport: je traverse des périodes plus ou moins sportives et des périodes plus ou moins disposées aux argumentaires serrés.

    Je vais tout de même faire un effort pour expliciter un peu cette hypothèse d'un Finkielkraut heideggerien sur les bords.

    Je ne voulais surtout pas dire du poème qu'il n'a pas sa puissance et sa beauté propre. Je pense le contraire: la beauté du poème est certaine d'être à la faveur d'une configuration particulière de la langue à la mesure du réel, infini en ressources. Exhibition de l'infini.
    Le poème recouvre le réel d'une langue telle que soit montré ce qui pour la langue elle même reste en excès de ce qui ne peut être dit: un point de réel échappe. Et ce recouvrement lui même éclaire, Heidegger dit vrai là dessus.

    C'est aussi bien l'excès persistant du réel sur la représentation du réel: la pensée. La tâche du poème est de rendre compte dans la langue, de cet écart présentation (ce qu'il y a)/représentation.

    C'est pour moi une déclaration matérialiste importante: le réel est toujours en excès sur sa représentation, les choses commandent.

    Par exemple, nous dirons que les sans-papiers sont un point de réel en excès sur la représentation étatique: ils ne sont pas comptés et pourtant, ils sont là. Les nazis eux avaient même tenté d'abolir le réel juif pour ne plus avoir à le compter.

    Sarkozy se contentera de chasser ce réel qui compte pour rien et le poète s'éfforcera dans la langue de montrer les exclus, ou ce qui est exclu de la représentation.

    Il me semble que Finkielkraut partage avec Heidegger la conviction que c'est dans la ressource de la langue que se trouve le salut, ce qui sauvera la communauté. C'est là que Badiou s'écarte.

    Moins prophétique que Heidegger, Finkielkraut n'invite pas au déchiffrement mystique de ce que dit le poème mais il voudrait tout de même que fasse retour une supposée "belle langue" révolue, avilie par la modernité et à l'abri de laquelle, la communauté
    serait enfin sauvée du nihilisme technique. Une sorte de Heideggerien modéré, juste tenté par le poème là oû Heidegger était sidéré. Le face à face sidérant de la pensée avec la Présence. Et les nazis en bout de course...

    Or, la langue mise en partage et aussi "belle" soit-elle ne fabrique pas, par elle même une communauté politique.

    L'homogénéité linguistique française est encore toute relative, celle du monde encore plus...La lutte des classes n'est pas réductible à la lutte des langues. Le langage sms?le rap?... n'est pas l'ennemi.

    En politique, seuls valent les énoncés "pour tous", universels. Un énoncé universel supporte très bien la pluralité des formes.

    Là encore, Badiou est un bon maître.

  30. jennifer dit :

    Bonsoir Hold-up
    Je n'ai pas trouve une explication de Krondstat (enfin une explication qui ne soit pas le fait des anarchistes), j'ai pas eu le temps mais ton rejet categorique de Lenine ne va pas. As-tu jamais lu rien de lui? C'est un peu facile de critiquer sans connaitre. La logique exigerait que tu saches un peu de quoi tu parles. Car il a ete de mode de tout faire remonter le stalinisme, la dictature, la degenerescence de l'URSS a Lenine. Il faudrait un Badiou pour reparer cette grande injustice envers Lenine, expliquer son role determinant dans la revolution russe, son role pour denoncer la trahison en 14 de la social democratie et la reconstruction d'une nouvelle internationale etc... On ne peut pas mettre tout dans le meme sac.

    Je suis sure que tu ne le feras pas mais si jamais tu avais envie d'approfondir la question, je te conseillerai juste un tout petit livre "lettres de loin".

  31. ermler dit :

    @ Jennifer

    Tu devrais le lire ce débat entre Badiou et Finkielkraut.
    Ca m'étonnerait que tu trouves F. plus brillant dans ces arguments que B. et que c'est lui qui gagne la "joute".

    Le point de vue de Descartes est purement idéologique. Ne t'y trompes pas.

  32. BA dit :

    Copenhague : « On a assisté à un fiasco complet, c’est désespérant. »

    Ronack Monabay : Tout d’abord, quelle est votre opinion concernant les négociations de la COP15 ?

    Georges Monbiot : Pour être honnête, on a assisté à un fiasco complet, c’est absolument désespérant. Voir tous ces pays qui se déchirent les uns les autres plutôt que de s’aider les uns les autres comme cela aurait du être le cas, et qui produisent uniquement des propositions toujours plus faibles chaque jour à mesure que le temps s’écoulait… Certains pays ont une eu une position acceptable, le gouvernement britannique n’a pas été si mauvais que ça, mais l’Union européenne a tout simplement disparu de la surface de la Terre. Au cours des pourparlers de Kyoto en 1997, c’est l’Union européenne qui était la locomotive mais cette fois, ils sont invisibles… Que se passe-t-il? Le véritable héros des négociations semble être Lumumba Di-Aping, le délégué soudanais qui a vraiment poussé les nations riches à prêter attention à ce que la science recommande. Il est assez ironique que ce soit un représentant d’une des nations les plus pauvres du monde qui dise aux pays riches, qui ont commandé et payé la plupart des scientifiques, ce que dit réellement la science.

    http://copenhague.blogs.liberation.fr/climat/2009/12/apr%C3%A8s-avoir-loup%C3%A9-de-peu-une-interview-avec-le-pr%C3%A9sident-des-maldives-jai-finalement-r%C3%A9ussi-%C3%A0-force-dabn%C3%A9gation.html

  33. Hold-up dit :

    @ Jennifer

    Bonsoir Jennifer - Quelqu'un qui sur son blog soi-disant pour faire rire ou par ironie crie " vive le Maréchal " me semble des plus douteux. On peut rire de tout mais pas avec tout le monde. Mais rire avecle Maréchal, franchement quelle horreur.
    " Descartes " a considéré de toute façon que le net détruisait la hiérarchie et que tout le monde se permettait de parler sans avoir les "bagages" pour ça, il est difficile de lui adresser la parole dans ces conditions.

    Parleriez-vous en effet avec quelqu'un qui vous dirait avant de parler déjà de commencer par vous taire ?

    Vous aurez compris le message : Prolétaires de tous les pays, fermez votre gueule et enfouissez-vous dans la terre toute honte bue !
    Tout en concédant quelque chose chez le vieillard nazi de France à la tête chenue, c'est toujours " par la bande" que " Descartes" nous dévoile sa méthode. Il est clair que ce monsieur est averti sur le marxisme (plus que moi évidemment) mais lorsque celui-ci ne verrait pas d'entorse majeure à rejoindre M.Eric Besson si celui-ci créait un parti politique et si surtout celui-ci "changeait " (plus à droite encore ?), tout cela laisse rêveur. J'optais pour le profil du professeur d'économie en Faculté d'extrême droite, au départ, mais j'avoue humblement que le profil est plus complexe et nous dirons des plus "chatoyants". Un Chevènementiste de droite égaré sur le blog de Jean-Luc Mélenchon ? Sans doute. Quelqu'un qui tarde à rejoindre le gouvernement en tous les cas et qui trépigne.
    Le message suivant il faut l'avouer ne manque pas de talent à sa lecture. Mais Drieu La rochelle en avait lui aussi beaucoup. Et c'est sans doute ce qui n'est pas à lire qui est le plus poisseux. De ce que l'on entend entre les lignes. Les derniers mots de parachèvement sont proprement dégoûtants :

    Descartes : «  Et si débattre des vrais problèmes c'est être "pétainiste", et bien j'assume: Vive le Maréchal! »

    Lien vers le site de Descartes : « http://descartes.over-blog.fr/article-l-identite-nationale-merite-un-vrai-debat-38353795.html ».

  34. lola dit :

    @Emler

    La république n'est pas non plus l'alpha et l'oméga de l'histoire, République est un autre nom de l'Etat, peut-être le plus communiste de ses noms mais tout de même: c'est un communisme restreint encore insatisfaisant dans un horizon intégralement communiste.

    Mais tout de même, la république reste encore une grande chose à la hauteur de nos enjeux présents.

    Comment partager la chose publique sans le truchement de la démocratie peu ou prou représentative? Badiou n'échoue pas à répondre ou plutôt, il reconnaît qu'il y a là un continent noir, une pensée et des pratiques à élaborer.

    De ce que je comprends, sa conviction là dessus n'est pas convaincante...Les partis politiques sont pour moi des médiations nécessaires mais il est vrai non exclusive d'autres voies politiques, plus transversales et si nécéssaire illégales.

    Les lois de l'Etat ne sont pas supérieures aux lois de l'émancipation et la lutte contre l'oppression est un devoir pour les peuples inscrit dans notre déclaration fondamentale. Singulière et belle invention de notre grande révolution.

    Peut-être pour éclairer le contentieux de Badiou avec l'action partidaire, lire ce texte ou Bensaïd dit 2 ou 3 choses:

    http://philosophie.blogs.liberation.fr/noudelmann/2009/01/rponse-alain-ba.html

  35. BA dit :

    France : 35 blogueurs politiques ont voté pour décerner les " Nicolas " d'or de l'année 2009.

    Pour voir les résultats, c'est par exemple à l'adresse ci-dessous (Jean-Luc Mélenchon est récompensé : son blog remporte le " Nicolas " d'or du meilleur site politique de l'année 2009) :

    http://unclavesien.blogspot.com/2009/12/le-palmares-des-nicolas-dor.html

  36. lola dit :

    @Henri Brosse
    "Quant à Badiou, il n’est pas Marx qui n’était pas marxiste, un peu comme Descartes n’était pas cartésien mais ceci est une autre affaire"

    Tu dis que Badiou n'est pas Marx, certes...c'est évident: Badiou est Badiou. Marx est Marx.

    Badiou partage en tout cas avec Marx le trait de ne pas être marxiste.

    Mais que voulais-tu dire avec Badiou n'est pas Marx?

    Ci dessous, je reproduis un passage du séminaire 2008/2009 de Badiou:

    "Bref détour par Marx et sa thèse fameuse (et abondamment moquée) sur le dépérissement de l’État. Il faut la comprendre, à la lumière de ce que nous venons de dire de Platon, comme une thèse sur la dés-étatisation. Marx, comme Platon, pense que la politique est un processus auto-suffisant, à distance de ce que l’État peut en prescrire ; elle l’est d’ailleurs à un point tel, pour Platon, que la cité dont traite La République est totalement dépourvue de lois (celles-ci sont sans objet dans une cité dont le fonctionnement est immanent au processus politique). S’adosser à la thèse du dépérissement de l’État, c’est se soustraire aux conceptions qui font de l’État un facteur obligé de toute politique, qu’on le conçoive comme dépositaire du bien-être collectif possible ou au contraire comme instance oppressive (comme « police », selon l’expression de Rancière) [en définitive, les visions de l’État oscillent toutes entre ces deux pôles]. Pour Platon, comme pour Marx, toute politique est d’abord une sortie, un pas de côté … pour aller où ? Pour aller là où – selon ce qu’en dit l’État - il n’y a pas de lieu. Le trajet de la politique est incalculé (et sans garantie). "

    http://www.entretemps.asso.fr/Badiou/08-09.htm

  37. ermler dit :

    J'espère que le "Nicolas" du meilleur site politique décerné à Jean-Luc Mélenchon ne récompense pas seulement l'ergonomie ou la qualité des billets de Mélenchon, mais aussi la qualité et la densité des contributions postées sur ce Forum.
    (Je ne parle pas des miennes, of course...)

  38. Hold-up dit :

    @Jennifer

    Non, c'est vrai, je ne l'ai pas lu. C'est une tare je le reconnais. Mais je n'ai jamais dit sur ce blog que j'étais un franc politique. Tout le monde l'aura bien vu de toute façon et je n'ai pas cherché à le cacher. Simple citoyen lambda de France et de bien plus. Et s'il est plutôt vrai que l'on ne devrait parler que de ce que l'on a lu, vécu, aimé ou maitrisé, il est clair cependant que nous sommes encore sur un blog humain, celui de Jean-Luc Mélenchon, et pas encore sur un site de la faculté des "têtes d'œufs" unis pour durer. Et donc n'ayant ni lu Lénine ni ayant vécu à Kronsdat en 1921 alors je me tais mais difficilement. Et tout de même je ne suis pas débile, je veux bien croire que le bonhomme était génial. Mais le génie suffit -il en vérité ? Mais oui ok, je lirais "les lettres de loin" un bien beau titre, même si la poésie ne doit certainement pas y avoir sa place. Bon, mais je me fais l'écho d'un certain Luxembourgisme critique, il ne faut pas déconner non plus, je ne suis pas tout à fait débile. Et rien de nouveau sous le soleil. Il est vrai.
    Mais pourquoi rejeter la vue des Anarchistes ? C'est quoi ça ? D'où ça vient cette interdiction ? Ce postulat de base ?Je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas lire ce blog anarchiste sur Kronsdat ? Même si ça déplait à pas mal de monde et même aux Trotskystes et même aussi si tout cela n'est vraiment plus d'actualité. Vraiment plus. Sauf la mémoire qui n'est bien évidemment pas un " devoir " comme les trompettes Sarkozystes nous les sonnent, mais notre substance d'humanité qui nous fait... ou nous défait.
    Site anarchiste : "Kronstadt 1921 : prolétariat contre bolchevisme"
    http://increvablesanarchistes.org/articles/1920_36/21_kronstadt.htm

  39. Reykj-on-Thames dit :

    @ Jean Claude #95

    ». pourtant vous semblez avoir été contaminé par la doctrine simpliste du « on ne peut tout de même pas accueillir tout le monde …. Cela transpire de vos écrits,….. Peut-on réellement renvoyer un homme vers un pays en guerre sans mourir de honte?

    Ce qui est à mourir de honte ce sont ces propos que vous et d’autres tenaient sans en démontrer le bien fondé. Ce bien fondé est en fait annulé par les conséquences négatives voire désastreuses à la fois sur certains autochtones et immigrés.
    Non ce n’est ni simpliste ni honteux et j’ai déjà donné les principales raisons. Mais vous n’argumentez pas sur ces raisons, d’oû l’impasse de la discussion sur le sujet. Vous ne dites pas non plus comment vous gérez cette situation d’accueil dans l’immédiat et le futur.

    Plus malin que « la masse » ou la moyenne, vous ne paraissez pas souffrir de la xénophobie primaire qui anime grand nombre de nos concitoyens, fort bien,…

    Contrairement à vous, je ne pense pas que la majorité des citoyens soit xenophobe. D’ailleurs, quels sont les éléments qui corroborant ces propos ? Depuis, ces 4 à 5 dernières années, j’ai constaté que les gens ne pouvaient pas s’exprimer sur certains problems de notre société, en outre l’évolution des mentalities et comportements de certaines categories de citoyens sans être taxés de xenophobes ou racistes. Comme peut-être pas mal d’autres personnes, il y a 4-5 ans quand je voyais ou entendais parler d’un artiste, ou d’une personnalité connue, ou que je croisais quelqu’un dans la rue, je ne voyais que la personne et ce qu’elle représentait dans la société, ou un inconnu sans noter sa couleur de peau ou son appurtenance ethnique. Or aujourd’hui, il m’arrive de voir cette appartenance ethnique. Ce n’est ni le FN ni le BNP qui sont à l’origine de cette modification de ma perception des autres, mais ceux qui depuis 4 à 5 ans environ ne cessent de se dire victimes de discrimination en raison de la religion, de la couleur de peau, de leur sexualité, etc, et peut-être plus encore de ceux qui ont entretenu (et/ou provoqué) ce comportement (i.e. associations, citoyens, classe politique), et enfin de la politique de diversité. Il ne faut pas différencier, discriminer ces dites “minorités”, mais en meme temps il leur faut plus de visibilité, donc les distinguer des autres par rapport à leur difference ethnique, religieuse, à leur orientation sexuelle, etc !
    Tous ne partagent pas bien sûr cette opinion mais on ne les entend pas ou on ne les écoute pas ; ou alors sont-ils une minorité parmi les dites minorités ?

    Enfin, si l’immigration internationale vous pose un problème, considérez alors les migrations saisonnières dans les localités touristiques des pays d’Europe ou sur certaines îles et vous constaterez qu’elles ont aujourd’hui un impact negative qu’elles n’avaient pas des décennies auparavant. Cela vous permettra peut-être de comprendre et d’admettre les consequences des migrations sur les populations locales, les migrants et l’environnement.

    http://www.paperblog.fr/606755/tourisme-a-maurice-un-seuil-de-tolerance-qui-reste-a-etre-defini/

    Pourtant ceux dont il est question sont d’une nature extraordinaire (littéralement)…

    Vous vous moquez ou quoi ! Aucune nationalité ou ethnie est supérieure ou “plus extraordinaire” qu’une autre. En quoi peut bien consister cette nature extraordinaire ? Vous rendez-vous compte que vous raisonnez comme ceux qui d’après vous seraient xenophobes; vos propos discriminent, ils laissent entendre qu’il y aurait des êtres supérieurs et des êtres inférieurs.
    C’est peut-être parce que les prétendus xenophobes ne voient pas cette “nature ex-tra-or-dinaire” qu’ils sont xenophobes. C’est vraiment de plus en plus délirant !

    ..vous semblez même étendre cette logique patente à tous les types d’immigrés…

    Le développement de l’UE ne nous a pas tous affectés de façon identique. Bien sûr qu’il y a des problèmes générés par la libre circulation des citoyens et travailleurs migrants dans certains pays et villes d’Europe. Et il est aussi urgent de les aborder.
    Mais pardon il y a avant tout la conquête des électeurs français pour les régionales. Au fait, savez-vous si les européens travaillant et residant en France peuvent voter lors des élections régionales françaises ?

    …laquelle il n’est pas normale que ces hommes fuient le combat alors que nos soldats l’affrontent.

    Ce qui est absurde c’est que l’on envoie des soldats pour combattre des terroristes qui mettent paraît-il notre sécurité et notre vie en danger, et qui aussi, avec d’autres citoyens Afghans, maltraitent les femmes de leur pays (2ème justification de cette guerre offensive), mais… que l’on accueille des Afghans (sans papiers) dont on ignore tout …

  40. Hold-up dit :

    @ermler
    Des tiennes aussi ermler et je suis bien d'accord avec toi sur la densité exceptionnelle de ce blog comme
    " intellectuel collectif ", un parmi d'autres.

    @ Lola. Je ne dis plus rien. Plus de question (pour ce soir)- Merci des réponses. Chapeau !

    Ha, et bien si, en fait... Une seule qui semble sourdre et qui me chagrine parce que je sais que je n'ai pas tout à fait bien compris. Pour avoir envoyé un lien tout à l'heure vers le poète Benjamin Fondane, Poète Juif assassiné par les nazis à Auschwitz, j'ai du mal avec cette dernière phrase, quelque chose me dérange vigoureusement :
    "...là où Heidegger était sidéré. Le face à face sidérant de la pensée avec la Présence. Et les nazis en bout de course…" oui, on dirait - mais je vous relirais car je n'ai pas dû comprendre bien que j'ai lu un petit ouvrage sur Heidegger - que si l'on poursuivait le raisonnement.... la poésie totale serait en fait....d'essence nazie ! (l'oeuvre d'art totale Benjaminnienne et la tentation esthétique totalitaire ?) mais évidemment moi, c'est Benjamin Fondane que je garde, et il était poète ! Comme Paul Celan, bon mais je dois être fatigué, il se fait tard, et je dois me mélanger les neurones. Je ne saisis pas bien la subtilité. Je la rate. Merci en tous les cas de votre réponse de grande qualité. Je vous relirais demain sans aucun doute et j'essaierais d'approfondir la question et de vraiment comprendre.
    Lien vers Benjamin Fondane :
    http://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/fondane/index.htm

  41. Louise dit :

    @ propos de poésie:

    Un poète est un monde enfermé dans un homme. (Victor Hugo)

    @ propos de Kronstadt. Fonds de tiroirs.

    La révolte de Kronstadt révèle l'impasse du communisme de guerre.
    Lénine: "Les faits sont là. La Russie est menacée de famine. Tout le système du communisme de guerre est entré en collision avec les intérêts de la paysannerie" (je n'ai pas la source de cet extrait pas moyen de remettre la main dessus peut-être au congrès de lancement de la NEP?).

    Arsenal de Pétrograd où se situe la marine de guerre russe sur l'île de Kotline qui ouvre sur le golfe de Finlande et qui protège la cité fondée par Pierre Le Grand.
    Ses marins sont d'authentiques révolutionnaires qui ont appuyé fortement la "révolution/le coup d'Etat?" d'Octobre. (Cf croiseur Aurora)
    Au départ le 28 février 1921, 27000 soldats et marins rejoints par 13000 ouvriers exaspérés protestent contre le manque de pain et les marins mutinés réclament aussitôt la fin des entraves au ravitaillement clandestin et le rétablissement de tous les partis de gauche et des libertés politiques.
    Le gouvernement décrète la loi martiale.
    Les révoltés en appellent alors à une "troisième révolution" pour faire triompher le "pouvoir" des "soviets" et chasser les Bolchéviks. Les révoltés de Kronstadt ne se réclament pas de l'Assemblée constituante mais d'une démocatie soviétique sans communistes (nombreux anarchistes chez les marins).

    Refusant tout compromis sur le monopole du pouvoir, le gouvernement apaise les ouvriers et réduit militairement la révolte. Il décide de relâcher la pression. "Nous avons perturbé les bonnes relations de l'avant-garde et des masses" Lénine (pareil je ne sais plus où il a dit ça)
    La révolte de Kronstadt, véritable coalition de soldats et de paysans, d'anarchistes et de Manchéviks, est directement à l'origine de la formation de la NEP.

    L'historien J. L. VAN REGEMOTER en conclue que Lénine n'a pas imposé la collectivisation de force, même sous le communisme de guerre.
    L'historien N. Werth lui affirme que le communisme incarne un nouvel humanisme, "un décalage entre la doctrine et la réalité".

    Communisme de guerre: mise en place de moyen exceptionnels pour sauver la révolution et le pays.
    Armées de réquisitions qui doivent assurer le ravitaillement des armées et des villes et qui entraîne des révoltes et résistances paysannes passives avec développement du marché noir.
    Monopole d'Etat du commerce intérieur.
    Nationalisation des grands moyens de production (production de guerre sur le modèle allemand)
    Militarisation de la production industrielle donc grèves interdites qui deviennent des mutineries.
    Le travail devient obligatoire en janvier 1920.
    Décret sur l'étatisation des terres. Mais si les ouvriers sont favorables, les paysans se partagent les terres. Avec naissances des premières fermes collectives devant rassembler les paysans pauvres avec un fond avancé par l'Etat.
    Mais ces 15000 fermes employant environ 800 000 paysans n'ont que peu de terres et une très faible productivité.
    Le communisme de guerre permet aux Bolchéviks de garder le pouvoir au terme d'un double processus de subordination des Soviets, comités et syndicats, et d'élimination des autres partis, en créant une dictature au nom de la classe ouvrière.

    Voili voilou ce que j'ai raclé de mes fonds de tiroirs sur Kronstadt et le communisme de guerre version des historiens du "courant" Nicolas Werth.
    Je ne sais pas ce qu'en penserait Annie Lacroix-Riz

  42. Hold-up dit :

    @ Lola
    Un énoncé universel supporte très bien la pluralité des formes.

    Je l'ai toujours pensé. L'universel est un énoncé kaléidoscopique. Une seule lumière vient irradier l'Humanité en la diffractant, pas en l'opposant dans des guerres contre le terrorisme sans fin qui ne sont que l'alibi de la domination capitaliste sur " les restes du monde " selon la psychologie Bushiste contemporaine qui n'a rien à voir avec
    l'Universel véritable qui luit de mille feux dans la pluralité créole des formes sensibles.
    Quand à ceux qui refusent de vouloir voir la lumière...le combat continue.

    Pour débattre librement :
    http://sisyphe.org/spip.php?article3446
    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2897

  43. bastille dit :

    @Gilles : ce qui me paraît fondamental : proposer une perspective de sortie non de la crise mais des crises. La misère, la guerre, la destruction des facteurs de production en premier lieu du travail salarié et de la nature sont inhérents au capitalisme. Système aveugle à tout ce qui n’est pas le profit, sa dynamique d’accumulation le conduit avec un instinct sûr à la reproduction sur une base sans cesse élargie. Comme Midas, il transforme en or tout ce qu’il touche au profit de la minorité des possesseurs (propriétaires) des moyens de production.
    Exagéré ? Regardons le à l’œuvre : réforme après réforme que restera t-il de nos acquis, du secteur « non-marchand » ?
    Il faut en finir avec la propriété individuelle des moyens de production, d’échange et de crédit,
    et aller vers la réorganisation de la vie sociale et économique autour de la coopération des hommes entre eux, la république jusqu’au bout….
    Faute de débattre d’un tel projet, la politique pourrait se réduire à l’immédiateté des programmes électoraux, au conjoncturel en vogue dans lequel excelle l’actuel titulaire de l’Elysée.
    Prends soin de ta santé, c’est primordial et reviens nous vite en forme.
    Bien à toi.
    Salut et fraternité.

  44. Louise dit :

    Suite et fin. Ce sera tout pour ma contribution.

    La NEP :

    Dans les thèses d’avril (euh ne croyez pas que je suis experte sur le sujet) Lénine (et mon propos n’est pas d’en faire l’éloge ou la critique, je fais ici la part du panthéon et du discours historique enfin j’essaie, arrêtez-moi si je me trompe) soutient que la terre doit être donnée aux paysans (ce qui est contraire à l’idée marxiste) et promeut une nouvelle politique économique, au regard d’une économie de guerre en crise, entre 1920 et 1924 (1924 dans les faits, mais officiellement jusqu’en 1929) la NEP:
    « Nous nous sommes trop avancés dans la nationalisation du commerce et de l’industrie, dans le blocage des échanges locaux. Est-il possible de rétablir dans une certaine mesure la liberté du commerce ? Oui, c’est possible. C’est une question de mesure. Nous pouvons revenir sur nos pas sans détruire la dictature du prolétariat. » Xème Congrès du 8 au 16 mars 1920.
    La NEP qui n’est pas non plus un simple retour au capitalisme a pour enjeu de sortir du communisme de guerre (qui avait lui-même pour but de sauver la révolution et le pays et dont la révolte de Kronstadt révèle l’impasse : Lénine dit : « Les faits sont là, la Russie est menacée de famine. Tout le système du communisme de guerre est entré en collision avec les intérêts de la paysannerie »voir précédent post)
    Et ce, à la fois pour regagner la confiance du peuple russe, mais aussi promouvoir le nombre d’ouvriers dans l‘industrie par la relance de la production industrielle.

    Car c’est là le cœur du problème. Comment réaliser le projet marxiste dans une société faite de paysans ?
    La Russie est composée à 85% de paysans à peine sortis du servage et de quelques 3,5 millions d’ouvriers en 1917 pour 1 million en 1921 (guerre civile entre les deux), soit 3% de la population. (« Le siècle des communismes » somme d’analyses et de synthèse nourries par la consultation d’archives longtemps inaccessibles, chapitre : « les ouvriers et les communistes » par Lewis Sigelbaum professeur à l’université du Michigan, pp165 et 175, Editions de l’Atelier, septembre 2000.)

    Entre temps, Lénine meurt. (Bon je ne sais pas ce que ça lui confère au regard de la suite des événements et c’est affaire de panthéon là n’est pas mon propos)

    Mais la suite de l’histoire produit le « grand tournant » le projet politique conduit par Staline,
    Et, dit Wikipédia (ok ok): « Le but de Staline n’est pas seulement de construire une société sans classes, objectif du communisme. Il s’agit aussi de ravitailler au plus vite les villes, foyers du pouvoir bolchevik, alors que la « crise des collectes » (1927-1929) a obligé à restaurer le rationnement urbain et démontré la fragilité du pouvoir. Au-delà, il s’agit d’industrialiser le plus rapidement possible l’URSS en prélevant les ressources nécessaires sur les campagnes, pour moderniser le pays et le rendre capable d’affronter les pays capitalistes en cas de guerre. »

    Et la paysannerie est vécue comme une « classe » en quelque sorte. Car la NEP et l’accès à la terre, même déclarées propriétés de l’Etat en février 1919, a produit une paysannerie de koulaks, paysans riches et couche sociale stigmatisée.
    Et il se passe un truc incroyable, Staline engage un processus de « dékoulakisation » visant à « liquider les koulaks en tant que classe dans le cadre de la « collectivisation forcée » et qui se solde par la mise à mal de 5 à 6 millions de personnes (pas tous koulaks mais amalgamés comme tels), soit notamment 1 803 392 qui connurent l’exil forcé (même livre même chapitre que plus haut).

    Voilà pour la trame historique. Du moins la version « actuelle » des historiens

  45. Hold-up dit :

    Merci Louise.

  46. Tiago_Jaïme dit :

    Je ne suis pas surpris du fiasco de Copenhagen. Je n'ai pas compris ce qu'il s'y passait. je n'ai pas compris pour quoi tous ces gens se réunissaient si longtemps. je n'ai pas compris pour quoi faire? je n'ai pas compris que les chefs d'états venaient le dernier jour..le dernier jour de quoi ? et pour faire quoi..je n'ai pas compris tous ses enthousiastes qui croient que les petits hommes vont empècher la terre de mourir...je n'ai pas compris ces enthousiastes béats gentils qui eux pensaient que tout allait être décidé.j'ai même entendu des abrutis dirigeants nous faire pleurer parce que réunir 110 chefs d'états ce serait peut-être plus jamais possible...Je suis sarcastique et je l'assume......Enfin bien que je n'ai pas tout lu, j'ai aimé ce que j'ai lu du discours de Hugo Chavez.! sauf que c'est grâce à notre camarade dont j'ai oublié le nom...Chavez est il passé sur les télés françaises?.Quand va t'on faire des chaines de télé politiques, Nom de dieu! Quand va t'on comprendre que la TNT c'est de la m**** de doublons triplets sans intérêt...

    AGaucheToute. Si le peuple veut bien!

    Et surtout il faut que nous rigolions que nous nous marrions bien; que nous nous épanouissions que nous respirions la joie de vivre...Pourquoi le peuple voterait pour nous pour se faire chier!...
    Toute notre technocratie d'alliances et de négociations et de théorisations à la gauche du Ps me fatique un peu.....ça sent un peu comme à Copenhagen(oui comme on écrit London). Oui Ps avec un petit s ça lui va bien pour l'instant. adjugé! vendu! (je me demande d'où vient cette expression)(c'est ça l'esprit scientifique: alors que je dis adjugé,vendu de puis plus de 40a sans trop savoirpourquoi, je viens de réussir à me poser la question).
    Cela me ravit assez pour aller dormir!
    Bonne nuit! et pas de correction orthographique non plus..Et si la foire du COP15 et le débat sur l'identité nationale relevaient de la diversion..
    Dernier effort. Il faut le dire que le meilleur sur le débat de l'Identité nationale..c'est Jean-Luc Mélenchon
    que je résumerai. Celui qui a une carte d'identité française est français.

  47. lola dit :

    @Hold-up

    Tu as parfaitement raison, le poème n'est absolument pas destiné au fascisme.

    Reste la trajectoire de Heidegger : "Il a voulu rejoindre les Grecs par les Allemands, au pire moment de leur histoire" (Deleuze/Guattari)

    Heidegger, à l'écoute du poème, de ce trésor salvateur qui selon lui est interne au poème, entreprend de placer intégralement son engagement politique durant les années 30 sous le signe finalement de l'esthétique.

    Cette perception d'un peuple allemand à reconquérir dans son "essence supposée" à la faveur d'une monstrueuse élaboration esthétique (voir les immenses barnums hitlériens, les stades exaltés...) a dans une mesure été partagée par Heidegger. Lacoue-Labarthe a beaucoup pensé ces choses là...

    Heidegger sidéré par la Présence a été aveuglé par l'hystérie nazie. Mais le Reich ne durera pas mille ans...

    Et le poème aura été dévoyé, Holderlin détourné.

    Badiou reconnaît à tout moment sa dette vis à vis des poètes: Célan entre autres:

    "sur les inconsistances s'appuyer" annonce selon Badiou une thèse cruciale: l'Etre inconsiste.

    L'ontologie ou discours sur l'Etre ne saurait être confiée aux poètes, seules les mathématiques, science du multiple pur est conforme à l'Etre: pure multiplicité, multiple de multiples.


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive