17déc 09

Modem et négociations au front de gauche

Depuis le Rhin

Depuis lundi soir,  je vis entre l’hémicycle de Strasbourg, mon ordinateur et mon téléphone. Tout est bien chaud. Car en ce moment se discutent les termes de l’accord à trouver entre le Parti Communiste et le Parti de Gauche pour les listes aux élections régionales. Je n’y passe pas mon temps. Il existe un équipe qui fait ce travail très bien. J’ai donc pris le temps de creuser mes notes. Je reviens donc sur le Modem. Je le fais parce qu’il est arrivé qu’après avoir beaucoup expliqué comment l’alliance avec le Modem menaçait la gauche on finisse par me demander, comme dans un sursaut de bon sens : « mais qu’est ce que vous lui reprochez concrètement ? Vous ne voulez pas d’un allié de plus ? ». Tel est en effet le résultat de mois de banalisation du Modem par le PS et par Europe Ecologie. La danse du ventre devant le Modem a fait oublier qu’il s’agit d’un parti de droite. Certes un parti d’opposition. Mais de droite. Pour le démontrer je reviens sur le programme qu’il vient d’adopter, dans le prolongement de celui que Bayrou avait déjà lui-même défendu pendant la présidentielle de 2007.

« …DONC LE MODEM… »

Je commence par revenir sur la déclaration de Martine Aubry que j’ai déjà citée dans ma précédente note. Le 9 décembre sur France Inter elle explique : « Je l’avais dit à François Bayrou : vous ne pouvez pas partir comme aux municipales, une fois à droite, une fois à gauche. Je crois qu’il a à peu près répondu à son congrès à Arras. Il a dit : nous n’irons nulle part où on peut soutenir Nicolas Sarkozy. Donc nous allons le voir. » Donc s’opposer à Sarkozy ce serait un critère suffisant pour être adopté à gauche. On ne s’occupe plus du programme. C’est la thèse du front anti Sarkozy défendue par "Libération" et "Marianne". Tous ceux qui s’opposent à Sarkozy ont vocation à s’unir, par delà leurs programmes. Mais comment peut-on s’unir sans tenir compte du programme ? Il y a toujours quelqu'un qui se rendra compte du tour de passe passe. Même Martine Aubry comprend que ce n’est pas possible d’un coup de baguette magique. Elle est donc conduite à préciser : « Deuxièmement il faut une clarté dans le projet. Pour l’instant j’ai noté qu’il y a avait des évolutions. Un soutien des services publics plus important que ce qui avait été fait en Europe. La fiscalité ; il y a quelques temps François Bayrou nous disait : il faut prendre 4 points aux ménages pour financer les entreprises. Aujourd’hui il nous dit il faut taxer les transactions financières comme nous le disons. Donc il y a des évolutions. » Serons-nous d’accord sur tout ? Nous le verrons. Nous en discuterons. […] » Promis, je n’ironiserai pas sur cette découverte: le programme socialiste et Martine Aubry sont partisans de la taxe Tobin! Je me souvenais pourtant du fait que pendant des années ce fut la revendication de la gauche du parti contre la majorité du PS, dont Martine Aubry, ne voulait pas. Il est vrai que Bayrou se prononce aussi à présent pour une taxe de cette nature. Sans autre précision. Mais quand Martine Aubry dit que monsieur Bayrou aurait renoncé à prendre « quatre points aux ménages » cela prouve qu’elle n’a pas lu le programme de celui-ci. Il est vrai que sans même l’avoir lu, puisqu’il n’était pas encore adopté, elle avait pourtant déjà déclaré vouloir cette alliance. Sur France 2, le 26 novembre, programme ou pas, elle déclare : «Nous souhaitons rassembler la gauche et tous ceux, démocrates, humanistes, donc le MoDem par exemple, qui partagent le même projet que nous.» Le projet était donc déjà réputé "partagé". Vraiment ? J’espère que non ! Je vais donner encore quelques exemples, après celui que j’ai déjà évoqué dans ma précédente note concernant l’impératif du retour à l’équilibre du budget de l’Etat et son coût pour le budget des ménages puisque Bayrou veut faire payer l’addition par l’augmentation de la TVA…  

DEUX EMPLOIS SANS COTISATION SOCIALE  

C’est une mesure que Bayrou défendait déjà à la présidentielle de 2007. Elle revient dans le programme d’Arras : « Exonérer de charges sociales les 2 premiers emplois créés dans chaque entreprise » Son coût avait été estimé 8 milliards d’euros par an, en 2007. Ce nouveau cadeau au patronat s’ajouterait aux 35 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations sociales dont bénéficient déjà les entreprises. On connait la critique que la Cour des Comptes a déjà bien démontré : ce type de mesure n’a aucune efficacité prouvée sur l’emploi. Ni pour les salaires non plus. Sans oublier l’instabilité professionnelle qu’elle provoque pour bénéficier des effets d’aubaine. Notons pour se faire une idée de l’importance de la somme que 8 milliards c’est le budget annuel de la justice. Comment le Modem va-t-il financer cette mesure, alors qu’il revendique par ailleurs la rigueur en matière budgétaire ? « Le Projet Humaniste » du Modem est silencieux sur ce point. Mais les documents préparatoires donnaient la solution : « une réduction massive des charges sur les salaires doit être envisagée, compensée par une hausse de fiscalité sur la consommation ou sur les revenus ». Vu ? Encore la TVA ! Précisons qu’il n’est pas dans les intentions de ces «humanistes» d’augmenter les salaires pour autant. Car le projet du Modem est absolument silencieux sur la question des salaires et ne propose aucune hausse du SMIC. Il est vrai que Bayrou le refusait sans ambigüité lors de la présidentielle ! 

L’EQUILIBRE DE LA SECU ?

Selon le programme du Modem, « Rétablir l’équilibre financier de la sécurité sociale est un des plus grands défis du moment. » Qui dira le contraire ? Oui mais comment ? En luttant contre la fraude aux cotisations patronales ? En annulant les exonérations de cotisations. On a vu que non puisque’il propose au contarire de nouvelles exonérations.. Alors ? Lisez :« Pour financer le système de santé, l’assurance maladie doit elle aussi se réformer. On n’échappera pas au débat sur la répartition entre régime obligatoire et complémentaire » Donc on renverra sur la complémentaire une charge croissante, a due concurrence du déficit. Pour que nul n’en doute, la suite du texte le souligne. « Nous pensons que cela ne peut pas se faire sans une responsabilisation des médecins et des patients qui ne doit pas se réduire à de simples dispositifs financiers incitatifs ou pénalisants. » Cette proposition ouvre la voie à un nouveau rétrécissement de la couverture maladie de base. C’est la logique des franchises et du déremboursement de nombreux médicaments. Elle ne peut produire que des inégalités accrues devant la santé. Car l’accès aux complémentaires est évidemment très inégal.

LES RETRAITES ?

Sur cette question ultra brulante, pas d’ambiguité au Modem: « Pour nous la pérennité de notre système de retraite passe par la constitution d’un système de retraites par points ». On connait. C’est la fin du droit à la retraite à soixante ans. Chacun part quand son nombre de points à la valeur de la date du moment est suffisant. Ou bien, quand il n’en peut plus, quelle que soit la valeur du point ! Le tout bien emballé en langue « humaniste » : « Chaque citoyen aura acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail … A partir de ces droits, chacun décidera lui-même de l’âge de départ à la retraite et donc du montant de cette retraite. » Evidemment ! Chacun choisira le montant de sa retraite librement ! Quelle mauvaise blague ! Rassurons nous en pensant que ceux qui seraient trop mal pensionnés pourront continuer à bosser. Le Modem le veut. Le Modem propose plus de flexibilité pour l’emploi des seniors : « Nous devons rendre possible des formes d’exercice de l’activité professionnelle extrêmement souples à temps partiel, avec des interruptions sabbatiques, en cumul d’activités […] C’est la seule façon d’encourager des carrières plus longues donc des recettes supplémentaires pour les caisses de retraite » 

SALAUDS DE PAUVRES !

On connait la vieille rengaine de la réaction. Les béneficiaires d’aides sociales sont des «assistés» toujours suspect d’être des fainéants. Le Modem renoue avec ses racines dans le paternalisme des caritatifs, sur ce sujet aussi :« Chaque bénéficiaire de minima sociaux devrait pouvoir, en fonction de ses capacités, exercer une activité à temps partiel au service de la communauté dans le secteur associatif ou public » On soulignera, juste pour mémoire, que s’il existe du travail à faire « au service de la communauté » dans le secteur associatif et pire encore dans le domaine public c’est donc qu’il y faut un emploi. Et pas du travail forcé payé avec les minima sociaux. 

VU DE LOIN

La proposition des communistes pour les élections régionales a été rendue publique. Il a pu arriver ici ou là que des esprits rapides en aient déduit que ce serait la version finale. Non. C’est l’offre des communistes. Et elle n’est pas complète puisque nombre de département ne sont pas évoqués. Quoiqu’il en soit, il en existe une autre. Celle du Parti de Gauche. Elle a été présentée dans le cadre de la négociation. Maintenant il faut rapprocher les points de vue. Hier est paru la déclaration générale du Parti de gauche. Elle concerne à la fois les régions où il y aura une liste du Front de Gauche et celles où, du fait de la participation des communistes aux listes socialistes, il n’y en aura pas. Là, le Parti de Gauche qui n’a qu’une seule orientation et qui n’est pas un parti fédéral, doit quand même faire vivre l’autonomie et l’unité de l’autre gauche. Cela se fera naturellement avec ses autres partenaires de l’alliance. Mais aussi avec le NPA chaque fois que possible. Sans oublier les communistes qui veulent rester autonomes du Parti Socialiste. Dans le moment présent, le soucis est de faire un accord qui fasse sa place à chacun, non seulement pour les partis membres du front de gauche, mais aussi aux autres partenaires. Et parmi ceux-ci nous voulons compter aussi les membres du NPA qui ont décidé de faire campagne commune avec nous. Il est vrai que les communistes locaux ne sont pas souvent très souples sur ce sujet. Et la Gauche unitaire est vent debout. Mais on va avancer. J’en reste là de mes appréciations, vues de loin, puisque je ne participe pas personnellement à la discussion.


651 commentaires à “Depuis le Rhin”
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  1. lola dit :

    Les thèses fondamentales de Badiou sont exposées dans l'Etre et l'événement et introduites dans "manifeste pour la philosophie"

  2. maxou dit :

    Bonjour à tous,

    La cour d’appel de Caen a jugé vendredi "sans cause réelle" les licenciements en 2001 de 568 salariés de Moulinex, contrairement à ce qui avait été jugé en première instance et elle a revu les montants des dommages et intérêts qui leur avaient alors été accordés.

    Dans l’Humanité samedi, retour sur huit ans de bataille. Comment, dès 2003, la brigade financière accablait banques et dirigeants du groupe.

    Les "licenciements doivent être considérés comme dénués de cause réelle et sérieuse", écrit dans son arrêt Bernard Deroyer, le président de la cour d’appel.

    Les dommages accordés par la cour vont de 1.700 euros à 49.700 euros selon les salariés, alors qu’en première instance la fourchette allait de 1.000 à 57.000 euros. Les demandes des salariés allaient de 10.000 à 139.000 euros.

    Le 11 septembre 2007, les Prud’hommes de Caen avaient "considéré chaque licenciement comme étant basé sur une cause réelle et sérieuse" mais ils avaient mis en cause leur "technique" de mise en oeuvre.

    Mais la Cour de cassation a depuis reconnu sans cause réelle ni sérieuse d’autres cas de licenciements Moulinex.

    Vendredi, l’arrêt de la cour d’appel de Caen a été salué par les anciens représentants syndicaux. "Après huit ans de lutte, c’est à la fois enfin de la monnaie sonnante et trébuchante et une reconnaissance", a déclaré Marie-Gisèle Chevalier ex-déléguée CFDT.

    L’appel était suspensif mais un éventuel pourvoi en cassation ne le serait pas, a précisé Me Coralie Loygue, l’une des avocates des salariés.

    Les administrateurs judiciaires n’ont pas encore décidé s’ils faisaient appel, a indiqué par téléphone leur avocat Jean-Pierre Laire. Ils ont deux mois pour le faire.

    Plusieurs séries de licenciements de salariés de Moulinex sont en cours d’examen par la justice mais celle sur laquelle a statué la cour vendredi est la plus importante en nombre.

    Le dépôt de bilan de Moulinex, société partiellement reprise par le groupe Seb en octobre 2001, avait conduit à la fermeture de quatre usines employant un total de 3.240 salariés en Basse-Normandie.

  3. Claude dit :

    @Annie (175):

    Une liste soutenue par le NPA et non une liste avec le NPA : tu apprécieras sans doute la nuance sémantique. D'autre part, l'Adoc = Association des objecteurs de croissance ne se présente pas comme un parti mais bien come une association : ils sont anti-partis si tu vas voir ce qu'en dit leur site ;)

    Nous avons donc une liste unitaire avec : une association, un comité (sur quatre) du PG, quelques militants des autres comités du PG et... et c'est tout : un soutien n'est pas une union ! Et que dire des têtes de listes présentées par l'Adoc : dirigideants du NPA bretagne et ex membres de la LCR. Quant au Jean-Marie Robert, présenté par l'Adoc dans le 56, au début du mois il était tête de liste régionale... du PG (dont il dit avoir démissionné).

    Quelle belle union ! La liste unitaire, elle est plutôt à regarder du côté du Communiqué commun du 12 décembre 2009 - Gâvres . Celle-là au moins réunit les mêmes partenaires qu'au niveau national et n'est pas enfermée dans une logique d'exclusion.

  4. Claude dit :

    @jennifer (183):

    Pour une lecture de Cronstadt qui ne soit pas "anarchiste", tu peux te référer à ce qu'en dit Trotsky dans "Ma vie" ou dans la trilogie d'Isaac Deutscher sur Trotsky : à défaut d'être totalement objectifs, ils sont loin de l'historiographie "officielle" stalinienne qui a eut court durant longtemps.

    Je crois avoir compris qu'Henri Brosses (et Hold-Up) ne rejette pas Lénine comme "accoucheur" de la social-démocratie russe, ni comme élément déterminant dans la Révolution Russe. C'est son côté inflexiblement dogmatique et sa compréhension marxiste qui sont mis en doute : ce sont elles qui ont finalement abouti au productivisme prolétarien dont l'URSS n'a jamais su s'extraire.

    Mais, je ne suis pas tout à fait d'accord avec mes deux camarades : Certes, il convient de noter ce point et d'en tenir compte dans nos pratiques pour ne pas tomber dans les mêmes travers (Gilles aussi est sur cette position, je crois) mais Lénine croyait en la République Sociale et était un admirateur de Jaurès... Mais c'était aussi un pragmatique (comme Descartes :P et pour lui, la fin justifiant les moyens, il a mis de côté son idéalisme jauressien pour se concentrer sur la sauvegarde de la révolution qui passait alors par le "communisme de guerre". Ses derniers écrits laissent à penser qu'il aurait probablement infléchi le discours et la doctrine communiste qui avaient cours en 1921/22... Comme Jaurès, il est mort trop tôt pour qu'on puisse en juger aujourd'hui.

  5. Annie dit :

    @claude post 202 : oui, j'ai lu un peu vite, c'est comme quand le NPA a soutenu Delapierre face à Douillet dans les Yvelines.

  6. Annie dit :

    @Jennifer post 180 : prend le temps de lire l'ensemble du débat Finkie/Badiou que j'ai posté en N° 97, ce que dit Badiou sur l'insignifiance des débats ultra médiatisés (sans papiers, enfoulardées, etc), très bien mis en perspective par lola posts 182 et 199 (sur les présences montées en épingle et le souci de leur erradication, l'universalisme de Badiou, et le "rôle" de la poésie), insignifiances par rapport aux vrais adversaires (pour résumer, la bourgeoisie compradore mondialisée, la marchandisation du monde et le capitalisme) et enfin l'appel à Finkie d'utiliser son énergie, son poids médiatique et son intelligence pour combattre les vrais adversaires.
    Pas une seule fois, je n'ai trouvé Badiou méprisant vis-à-vis de son interlocuteur, il est offensif, mais "l'appel" dont je parle est aussi une reconnaissance de l'autre et de son statut.

    ça m'a rappelé un peu la remise en question personnelle de Jean-Luc Mélenchon dans l'émission "Arrêts sur Images" quand il a houspillé Guetta (alors qu'il avait parfaitement raison de l'avoir traité de pur propagandiste !) : ensuite il dit qu'il "ne méprise pas ces gens" (i. e. ses adversaires politiques comme De Sarnez -Jean-Luc Mélenchon est l'un des rares à gauche à prendre très au sérieux Sarkozy et Royal-, les idéologues libéraux, et les journaleux kollabos), il demande surtout du fair-play pour que les gens de son bord puissent s'expirmer, et tente de faire prendre conscience aux journaleux et ceux qui les croient l'abandon de leur rôle de contre-pouvoir, là où certains mauvais esprits gauchistes infantiles ont interprèté ça comme de l'hypocrisie et de la lèche.

    @Hold up post 191 : un intellectuel pinailleur sur les formes ne passera jamais comme quelqu'un dont on sent qu'il et bienveillant et reconnait son interlocuteur, ne le prend pas pour un imbécile, mais cherche à le guider pour polir sa pensée. C'est ce qu'arrive à faire quelqu'un comme Badiou dont j'ai trouvé qu'il avait un bon contact avec les jeunes (notamment les "z'y va de banlieue" dixit la pravda Sarkozyste - quand il dit à Finkie qu'il les connait lui, il ne ment pas) une fois en conférence (il a en plus un côté malicieux et de l'humour, ce qui aide à la communication).

  7. Louise dit :

    @Hold up

    De rien.
    Merci pour le lien sur Bande passante (post 174). Très intéressant et notamment cette idée de sécurité professionnelle attachée à la personne du travailleur pour le protéger du développement de la flexibilité du travail.

    @ Claude
    Salut!
    Je voulais conforter ton allusion par ce qu'en dit la recherche historique aujourd'hui.

    "[...] il aurait probablement infléchi le discours et la doctrine communiste qui avaient cours en 1921/22…[...]"

    C'est pas "il aurait", c'est il a, car la nouvelle politique économique (NEP) est la droite ligne de sortie du communisme de guerre (cf post 193):

    « Nous nous sommes trop avancés dans la nationalisation du commerce et de l’industrie, dans le blocage des échanges locaux. Est-il possible de rétablir dans une certaine mesure la liberté du commerce ? Oui, c’est possible. C’est une question de mesure. Nous pouvons revenir sur nos pas sans détruire la dictature du prolétariat. » Discours du Xème Congrès du 8 au 16 mars 1920.
    (cf post 193)

    Pour regagner la confiance du peuple russe, le gouvernement supprime tout ce qui encadrait militairement la société: (cf post 193 sur le "communisme de guerre".)
    Les réquisitions sont remplacées par un impôt en nature. (21 mars 1921) et qui devient un impôt en argent avec le retour de la monnaie (tchernovets 1922, rouble 1924).
    Les paysans disposent désormais de leur surplus qu'ils peuvent vendre sur un marché libre.
    Les échanges sont libres entre les villes et les campagnes
    Les entreprises de moins de 20 salariés et le commerce de détails sont privatisées.

    Mais la NEP n'est pas un simple retour en arrière, un rétablissement du capitalisme.
    L'Etat contrôle les finances, les grandes et moyennes entreprises, le commerce extérieur et le commerce de gros,
    ainsi que les transports.
    Le sovkhozes développés dès nov. 1917 progressent d'autant plus que les terres ont été déclarées propriété de l'Etat le 14 février 1919;

    Ce renouveau économique passe par le développement des nepmen, investisseurs qui ont profité du retour du marché, comme celui des paysans riches, les koulaks. Couche sociale qui fait l'objet par la suite d'une stigmatisation.

    La NEP est un répit d'à peine 4 ans qui s'avère être un "échec":
    Les productions ont beaucoup de mal à retrouver les niveaux de 1913 et la productivité est encore faible.
    Avec la naissances des nepmen, le malaise social est instrumentalisé fin 1920 pour justifier un
    retour à la "pureté révolutionnaire" et un "grand bon en avant".
    (Cf, Histoire des communismes cité post 196, Edition de l'Atelier 2000)

    1924, c'est la fin officieuse de la NEP.
    Mais sa fin officielle c'est le 7 octobre 1929 quand Staline déclare le "Grand Tournant".

    Mémoire/Histoire, la nuance est dans ce qu'on aura envie de retenir ou d'oublier et je ne porte pas de jugement.
    Mais je ne crois pas qu'il faille calquer nos réalités actuelles et notamment françaises
    sur des réalités du début XXème dans une Russie qui d'une part a les yeux rivés sur l'Occident,
    et ce depuis au moins Catherine II de Russie (1762), dans l'idée de son "retard" par rapport à lui,
    d'abord sur un plan administratif car le territoire russe est immense et pas aussi bien administré que le
    territoire français par exemple dont le processus d'administration remonte au moins à Philippe Auguste.
    Et d'autre part sur le plan de ses "révolutions" agricoles et industrielles.
    Sachant en outre que si en France le servage remonte au Moyen-Age, en Russie, il n'a été aboli qu'en mars 1861.
    Sachant en outre que la Russie du début XXème est un pays largement rural. Seulement 3% de la population travaille dans l'industrie. Et qu'il devient donc difficile pour Lénine par exemple avec la NEP, d'appliquer les thèses marxistes qui ont été constituées elles par rapport aux réalités économiques et sociales des pays occidentaux qui
    sont très différentes.

    Voili pour ce que j'en sais d'après des écrits d'historiens contemporains dont ceux de cet ouvrage collectif
    intitulé "Le siècle des communismes", septembre 2000, Edition de l'Atelier et qui a le mérite de redonner au communisme toutes ses dimensions historiques et géographiques).

  8. jennifer dit :

    Hold up

    Je ne te dis pas de ne pas lire les anarchistes! Tu m'as mal lue. Tu fais ce que tu veux, bien sur. Je te dis que pour me convaincre sur Krondstadt, ne me propose pas des textes anarchistes, mais d'autres. Donc j'irai voir comme me le propose Claude du cote de Ma vie de Trotsky. Par ailleurs je ne sais pas ce que dit henri Brosse sur Lenine donc je ne comprends pas tres bien ce que tu me dis, Claude, sur H. Brosse.

    Louise

    Merci. C'est une bonne introduction. Mais je n'y echapperai pas, il faudra bien que j'aille lire un de ces jours moi-meme car la desinformation sur Lenine est solide.

    @ Hold-up encore

    je suis d'accord que Descartes a dit des conneries sur le marechal Petain, et ca montre combien il met avant tout les idees abstraites et comprend bien peu de choses a la lutte des classes.

    Neanmoins, je considere que ce qu'il a dit sur les forces productives est plus juste que bien des analyses dites de soit disant de gauche actuellement. Sa conclusion par contre ne l'est pas, bien sur, car pour lui le capitalisme est la moins mauvaise solution. C'est toujours la meme chose, il dit des choses justes mais n'a pas une vision de la lutte des classes donc ca reste abstrait. Pour moi il est peut etre social democrate.

    Par ailleurs de son meme point de vue abstrait, il a aussi mene un vrai debat sur le racisme avec moi, sans se faufiler ni partir dans les insultes quand il n'etait pas d'accord. J'ai apprecie cela. Car le debat etait depassionne, simplement sur les idees et c'est une denree rare.

    En gros je dirai qu'il dit des choses justes economiquement et fausses politiquement et que cela peut etre interessant de discuter avec lui sur certains points car ca permet d'affuter ses propres arguments, comme lui meme le reconnait parce qu'il discute des idees et respecte l'interlocuteur (en tout cas, moi, il ne m'a jamais insultee). Je ne pense pas le convaincre et ce n'est pas mon but.

    Moi je pense qu'il est de gauche, oui. Mais de cette gauche qui a plein d'idees de droite dans son corpus ideologique et qui donne des Segolene Royal et des DSK qu'a la fin on se demande s'ils sont vraiment de gauche. Jusqu'a ce qu'il y ait un mouvement de masses et qu'ils redecouvrent le marxisme.

    Je me souviens d'un debat entre Julien Dray et Jean Luc Mélenchon. Julien Dray avait toute une phraseologie de gauche, voire marxisante et on reconnaissait son passage a la LCR et pourtant il disait des choses tres droitieres par rapport a Jean Luc. Ca m'avait frappee.

    Par ailleurs, les meilleurs economistes bourgeois se forment en lisant Marx. C'est bien connu car seul Marx a une vision dynamique et non ideologique de l'economie. Les theoriciens economiques capitalistes (il me semble qu'ils s'appellent neo classiques, mais ca doit aussi commencer par Smith, il faudrait que je verifie) n'expliquent pas les rouages de l'economie: ils raisonnent dans un cadre ideologique de libre concurrence, et d'equilibres globaux ou la demande globale egale l'offre, situation qui n'existe jamais sauf dans leur vision d'ideologues pour prouver que le capitalisme est un equilibre naturel. Etudier Marx leur permet de vraiment comprendre ce qu'est l'economie et comment ca fonctionne. Et ils ne s'en privent pas.

  9. jennifer dit :

    juste un mot sur Sarkozy. Je l'ai entendu dire a la radio qu'il ne voyait pas le probleme de renvoyer des afghans chez eux, si ils le veulent. C'est obscene de dire cela. Quand on sait ce que ces afghans ont endure pour arriver jusqu'ici! Ce mec est une horreur, vraiment. Quelle insulte

    Et puis hier je decouvre dans le journal que de toute facon la France enverra plus de soldats en Afghanistan! Donc il les expulse et ensuite il les tue la-bas.

  10. Annie dit :

    @Jennifer post 207 : je suis parfaitement d'accord sur le fait que les idéologues/économistes bourgeois connaissent sans doute Karl Marx beaucoup mieux que les gauchistes : eux ils ont bien pris conscience de la lutte des classes, et savent défendre la leur !

  11. carole G dit :

    Sur Copenhague,un excellent article de Serge Portejoie:
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article95856

  12. azulejo dit :

    Discours et vidéos sous-titrées en francais du discours de Chavez tout en bas du texte ici collé :

    19 décembre 2009
    Copenhague : Discours de Chávez en français et vidéos sous titrées VF

    Hugo Chavez
    Le socialisme est la voie du salut de la planète
    Discours prononcé par Hugo Chávez Frias, président de la République bolivarienne du Venezuela, au Sommet des Nations unies sur le changement climatique, à Copenhague, le 16 décembre 2009

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, Excellences, chers amis,

    Je vous promets de ne pas parler plus longuement que celui qui a parlé le plus ici, cet après-midi.

    Permettez-moi un premier commentaire, que j’aurais voulu aborder avec le point précédent, traité par les délégations du Brésil, de Chine, de l’Inde et de la Bolivie. Depuis notre place, nous avons demandé la parole, mais il ne nous a pas été possible de la prendre.

    La représentante de Bolivie a dit –j’en profite pour saluer le camarade président Evo Morales, ici présent (Applaudissements), président de la République de Bolivie-, elle a dit entre autres choses ce qui suit –je l’ai noté sur ce papier : « Le texte présenté n’est pas démocratique, il ne part pas d’une politique d’inclusion ».

    A peine suis-je arrivé que nous avons entendu la présidente de la séance précédente, la ministre, dire qu’il y avait un document, mais personne ne le connaît. J’ai réclamé le document, mais il ne nous est pas encore parvenu. Je crois que personne ne sait au juste ce que c’est que ce document, il doit être « top secret ». La camarade bolivienne n’avait donc pas tort de dire : « Il n‘est pas démocratique, il ne part pas d’une politique d’inclusion ».

    Mais, Mesdames et Messieurs, ceci n’est-il pas justement à l’image de la réalité du monde ? Vivons-nous dans un monde démocratique ? Le système mondial se base-t-il sur l’inclusion ? Y a-t-il une once de démocratie ou d’inclusion à attendre du système mondial actuel ? Cette planète est régie par une dictature impériale, et depuis cette tribune, nous continuons de le dénoncer. A bas la dictature impériale, et vivent les peuples, la démocratie et l’égalité sur cette planète ! (Applaudissements)

    L’exclusion que nous constatons ici en est le reflet. Il existe un groupe de pays qui se croient supérieurs à nous, ceux du Sud, à nous, ceux du tiers monde, à nous, les sous-développés, ou, comme le dit le grand ami Eduardo Galeano : nous, les pays écrasés par l’histoire qui nous est passée dessus comme un train.

    Il n’y a donc vraiment pas lieu de s’en étonner : il n’y a pas de démocratie dans ce monde, et nous sommes confrontés ici, une fois de plus, à une preuve évidente de l’existence de la dictature impériale mondiale.

    Deux jeunes gens ont fait irruption ici, bien heureusement les forces de l’ordre se sont comportées correctement, il n’y a eu qu’une petite bousculade, et ils se sont montrés coopératifs, si j’ai bien compris…

    Mais dehors, vous savez, il y a beaucoup de monde. Bien sûr, ils ne tiennent pas tous dans cette salle. J’ai lu dans la presse que quelques personnes ont été arrêtées, qu’il y a eu des manifestations intenses dans les rues de Copenhague, et je tiens à saluer tous ces gens qui sont dehors, des jeunes pour la plupart (Applaudissements). Ce sont des jeunes qui s’inquiètent, et avec raison, beaucoup plus que nous de l’avenir du monde. La plupart d’entre nous qui sommes dans cette salle ont le soleil dans le dos, alors qu’eux le reçoivent en pleine figure, et ils s’en inquiètent sérieusement.

    On pourrait dire, Monsieur le Président, qu’un spectre hante Copenhague, pour paraphraser Karl Marx, le grand Karl Marx. Un spectre hante les rues de Copenhague, et je crois qu’il hante cette salle en silence, il est là, parmi nous, il se glisse dans les couloirs, monte, descend. Ce spectre est un spectre qui épouvante tellement que presque personne n’ose même le nommer. Ce spectre, c’est le capitalisme ! (Applaudissements) Presque personne n’ose le nommer, mais il s’appelle capitalisme, et les peuples grondent dehors, entendez-les !

    Je lisais certains des slogans que les jeunes scandaient dans les rues, et je crois en avoir entendu de nouveau quelques-uns quand ces deux jeunes gens ont fait irruption ici. J’en cite un : « Ne changez pas le climat, changez le système. » (Applaudissements). Je le reprends à notre compte : Ne changeons pas le climat, changeons de système, et c’est ainsi que nous pourrons commencer à sauver la planète. Le capitalisme, ce modèle de développement destructeur, est en train d’en finir avec la vie, il menace de détruire définitivement l’espèce humaine.

    Un autre slogan donne à réfléchir, parce qu’il est tout à fait d’actualité, avec cette crise bancaire qui a ébranlé le monde et qui continue de le secouer, et la manière dont le Nord riche a volé au secours des banquiers et des grandes banques. Les Etats-Unis à eux seuls… Le montant de la somme qu’ils ont versée pour sauver les banques est astronomique, on s’y perd… Voilà ce qu’on dit dans la rue : « Si le climat avait été une banque, il aurait déjà été sauvé. » Et je crois que c’est vrai (Applaudissements). Si le climat avait été une banque capitaliste, une des plus grandes, il y a belle lurette que les gouvernements riches l’auraient sauvé.

    Je crois qu’Obama n’est pas arrivé. Il a reçu le prix Nobel de la Paix pratiquement le même jour où il envoyait 30 000 soldats de plus tuer des innocents en Afghanistan, et le président des Etats-Unis va se présenter ici auréolé du prix Nobel de la Paix.

    Les Etats-Unis détiennent la planche à billets, la machine à faire des dollars. C’est ainsi qu’ils ont sauvé, ou du moins croient avoir sauvé, les banques et le système capitaliste.

    Bien, ceci était un commentaire en marge. Je voulais le faire avant, je levais la main pour pouvoir accompagner le Brésil, l’Inde, la Bolivie, la Chine, soutenir leur position intéressante et dire que le Venezuela et les pays de l’Alliance bolivarienne la partagent totalement, mais la parole ne m’a pas été donnée. Je vous demande seulement de ne pas compter ces minutes, M. le Président, ce n’était qu’une petite mise au point. (Applaudissements)

    Figurez-vous que j’ai eu le plaisir de rencontrer ici cet écrivain français, Hervé Kempf. Je vous recommande vivement ce livre, il existe en espagnol -Hervé est par ici-, en français bien sûr et en anglais sûrement : Comment les riches détruisent la planète, d’Hervé Kempf. Voilà pourquoi le Christ a dit : « Il sera plus facile de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille que de faire entrer un riche au Royaume des Cieux. » C’est ce qu’a dit le Christ, Notre Seigneur. (Applaudissements)

    Les riches détruisent la planète. Ils veulent peut-être aller s’installer dans une autre quand ils auront fini de détruire celle-ci. Peut-être caressent-ils ce projet. Mais pour le moment, on n’en voit pas d’autre à l’horizon de la galaxie.

    J’ai feuilleté ce livre dès qu’il m’est parvenu - c’est Ignacio Ramonet, lui aussi présent dans cette salle, qui me l’a offert - et je retiens du prologue ou du préambule cette phrase, significative. Voilà ce qu’écrit Kempf : « Nous ne pourrons pas réduire la consommation de biens matériels à l’échelle mondiale si nous ne faisons pas en sorte que les puissants diminuent la leur de plusieurs crans, et si nous ne combattons pas l’inégalité. Il est nécessaire d’adjoindre au principe écologiste, si utile à l’heure de la prise de conscience –penser globalement et agir localement–, un autre principe qu’impose la situation : consommer moins et distribuer mieux. » C’est là un bon conseil que nous donne l’écrivain français Hervé Kempf.

    Monsieur le Président, le changement climatique est sans aucun doute le problème environnemental le plus dévastateur de ce siècle : inondations, sécheresses, tempêtes sévères, ouragans, dégel ; montée du niveau moyen de la mer, acidification des océans, vagues de chaleur… Tous ceci aggrave l’impact des crises mondiales qui s’abattent sur nous.

    L’activité humaine actuelle dépasse le seuil du développement durable et met en danger la vie sur la planète. Mais, je tiens à le souligner, nous sommes là aussi profondément inégaux. Les 500 millions de personnes les plus riches, soit 7%, sept pour cent, seven, de la population mondiale, ces 7% sont responsables de 50% des émissions polluantes, alors que la moitié la plus pauvre de la population de la planète – la moitié, 50% – n’émet que 7% des gaz polluants. Voilà pourquoi je m’étonne : il me paraît bizarre de solliciter ici la Chine et les Etats-Unis dans les mêmes termes. Les Etats-Unis comptent peut-être 300 millions d’habitants, et la Chine, cinq fois plus. Les Etats-Unis consomment plus de 20 millions de barils de pétrole par jour, et la Chine arrive à peine à 5 ou 6 millions. On ne peut pas demander la même chose aux Etats-Unis et à la Chine. Voilà un sujet qui mérite discussion. Espérons que les chefs d’Etat et de gouvernement pourront s’asseoir ensemble et discuter ces questions pour de bon, cartes sur table.

    En outre, Monsieur le Président, 60% des écosystèmes de la planète sont endommagés, et 20% de l’écorce terrestre est dégradée. Nous avons été les témoins impassibles de la déforestation, de la conversion de terres, de la désertification, des altérations des systèmes d’eau douce, de la surexploitation des ressources marines, de la contamination et de la perte de la diversité biologique. La surexploitation de la terre dépasse de 30% sa capacité de régénération. La planète perd sa capacité d’autorégulation, elle est en train de la perdre. Nous produisons chaque jour bien plus de déchets que nous ne sommes capables d’en traiter. La survie de notre espèce est une question qui hante la conscience de l’humanité.

    Malgré l’urgence, deux années de négociations se sont écoulées pour élaborer une seconde série d’engagements sous le Protocole de Kyoto, et nous participons à cette réunion sans être parvenus à un accord réel et significatif.

    Soit dit en passant, sur ce texte surgi du néant - c’est ce qu’ont dit certains, dont le représentant chinois - le Venezuela annonce, les pays de l’ALBA, de l’Alliance bolivarienne annoncent que nous n’accepterons pas, qu’on le sache déjà, d’autre texte que celui qui provient des groupes de travail, du Protocole de Kyoto et de la Convention. Ce sont des textes légitimes qui ont donné lieu ces dernières années et ces dernières heures à des débats intenses. Je crois que vous n’avez pas dormi. Vous n’avez ni déjeuné ni dormi, c’est bien cela ? Il ne semble pas logique, dans ces conditions, qu’un texte surgisse du néant, comme vous le dites.

    Aujourd’hui, en ce moment même et jusqu’à présent, de toute évidence l’objectif scientifiquement établi de réduire les émissions de gaz polluants et de parvenir à un accord de coopération à long terme semble avoir échoué. Quelle en est la raison ? Il ne fait aucun doute que la raison est l’attitude irresponsable et le manque de volonté politique des nations les plus puissantes de la planète. Que personne ne se sente blessée. Je ne fais que reprendre les propos du grand José Gervasio Artigas quand il affirmait : « Avec la vérité, je n’offense ni ne crains personne » ; mais il s’agit vraiment d’une attitude irresponsable, caractérisée par ses tergiversations, son exclusion, sa manipulation élitiste d’un problème qui nous incombe à tous et que nous ne pourrons résoudre que tous ensemble.

    Le conservatisme politique et l’égoïsme des grands consommateurs, des pays les plus riches, révèlent un manque de sensibilité et de solidarité flagrant envers les plus pauvres, les affamés, les plus vulnérables aux maladies et aux désastres naturels.

    M. le Président : il est indispensable de parvenir à un nouvel et seul accord applicable à des parties absolument inégales, par l’ampleur de leurs contributions et de leurs capacités économiques, financières et technologiques, et basé sur le strict respect des principes énoncés dans la Convention.

    Les pays développés devraient contracter des engagements contraignants, clairs et concrets de réduction de leurs émissions, et assumer des obligations d’assistance financière et technologique aux pays pauvres, pour faire face aux dangers destructeurs du changement climatique. A cet égard, la situation particulière des Etats insulaires et des pays les moins développés devrait être pleinement reconnue.

    M. le Président : le changement climatique n’est pas le seul problème qui frappe aujourd’hui l’humanité. D’autres fléaux et d’autres injustices nous guettent. Le fossé qui sépare les pays riches des pays pauvres n’a cessé de se creuser en dépit de tous les Objectifs du millénaire, du Sommet de Monterrey sur le financement, de tous ces sommets, comme le faisait remarquer ici le président du Sénégal, qui dénonçait une grande vérité : les promesses, tant de promesses non tenues, alors que le monde continue sa marche destructrice.

    Le revenu total des 500 individus les plus riches du monde est supérieur au revenu des 416 millions de personnes les plus pauvres. Les 2,8 milliards de personnes qui vivent dans la pauvreté, avec moins de deux dollars par jour et qui représentent 40% de la population mondiale –je dis bien 40% de la population de la planète !– se partagent seulement 5% du revenu mondial.

    Aujourd’hui, environ 9,2 millions d’enfants meurent avant l’âge de cinq ans, et 99,9% de ces décès ont lieu dans les pays les plus pauvres. La mortalité infantile est de 47% décès pour 1 000 naissances vivantes ; mais elle est de 5 décès seulement dans les pays riches. L’espérance de vie sur la planète est de 67 ans, mais de 79 ans dans les pays riches et de 40 ans seulement dans certains pays pauvres.

    En outre, il existe 1,1 milliard d’habitants privés d’accès à l’eau potable ; 2,6 milliards sans services sanitaires et plus de 1,02 milliard de personnes affamées. Tel est le tableau actuel du monde.

    Mais, et la cause ? Quelle en est la cause ? Parlons-en un peu, ne nous dégageons pas de nos responsabilités, n’éludons pas la profondeur du problème. La cause, sans l’ombre d’un doute –je reviens sur cette question– de tout cette situation désastreuse, c’est le système métabolique destructeur du capital et son modèle incarné : le capitalisme.

    J’ai ici une citation que j’aimerais vous lire, brièvement, de ce grand théologien de la Libération, Leonardo Boff, qui comme chacun sait, est brésilien, c’est-à-dire « notre-américain ».

    Voici ce que dit Leonardo Boff sur cette question : « Qu’elle est la cause ? Eh bien, la cause c’est le rêve de vouloir chercher le bonheur à travers l’accumulation matérielle et du progrès sans fin, en recourant à la science et à la technique, avec lesquelles on peut exploiter de manière illimitée toutes les ressources de la Terre ». Et il cite quelque part Charles Darwin et sa théorie de la sélection naturelle, la survie des plus forts ; mais nous savons que les plus forts survivent sur les cendres des plus faibles.

    Jean-Jacques Rousseau –il est bon de s’en souvenir– signalait quant à lui : « Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime ». C’est pourquoi l’empire parle de liberté : la liberté d’opprimer, d’envahir, d’assassiner, d’anéantir, d’exploiter, voilà sa liberté. Et Rousseau ajoute la phrase libératrice : « Seule la loi libère ».

    Certains pays s’amusent à empêcher qu’un document soit adopté à cette rencontre. Pourquoi ? Parce que, précisément, ils ne veulent pas de loi, ils ne veulent pas de norme, car le fait qu’il n’y ait pas de norme leur permet d’exercer leur liberté d’exploiter, leur liberté destructrice.

    Faisons un effort et faisons pression, ici et dans les rues, pour qu’ici, de cette rencontre, naisse un engagement, un document qui engage les pays les plus puissants de la Terre ! (Applaudissements).

    M. le Président : Leonardo Boff se demande –vous avez connu Leonardo Boff ? J’ignore si Leonardo a pu faire le voyage. J’ai fait sa connaissance au Paraguay ; je l’ai toujours beaucoup lu– : « Une Terre finie peut-elle supporter un projet infini ? ». La thèse du capitalisme du développement infini est un modèle destructeur. C’est un état de fait et nous devons l’accepter.

    Et Boff de nous demander : « Que pouvons-nous attendre de Copenhague ? » A peine ce simple aveu : nous ne pouvons plus continuer ainsi, et un objectif simple : nous allons changer de cap ? Faisons-le, mais sans cynisme, sans mensonges, sans doubles agendas, sans documents issus du néant, et avec la vérité comme valeur ultime.

    M. le Président, Mesdames et Messieurs, depuis le Venezuela nous demandons jusqu’à quand allons-nous permettre de telles injustices et de telles inégalités ? Jusqu’à quand allons-nous tolérer l’actuel ordre économique international et les mécanismes de marché en vigueur ? Jusqu’à quand allons-nous permettre que de grandes épidémies comme le VIH/sida déciment des populations entières ? Jusqu’à quand allons-nous permettre que les affamés soient privés de la possibilité de se nourrir et de nourrir leurs enfants ? Jusqu’à quand allons-nous permettre que des millions d’enfants continuent de mourir de maladies curables ? Jusqu’à quand allons-nous permettre des conflits armés qui massacrent des millions d’être innocents à seule fin que les puissants puissent s’approprier les ressources d’autres peuples ?

    Que cessent les agressions et les guerres ! C’est que nous, les peuples du monde, demandons aux empires, à ceux qui prétendent continuer de dominer le monde et à nous exploiter. Nous ne voulons plus de bases militaires impériales ni de coups d’Etat ! Construisons un ordre économique et social plus juste et équitable. Eradiquons la pauvreté. Stoppons immédiatement les niveaux élevés d’émission de gaz, freinons la dégradation environnementale et évitons la grande catastrophe du changement climatique. Adhérons au noble objectif d’être tous plus libres et solidaires !

    M. le Président, il y a près de deux siècles, un Vénézuélien universel, libérateur de nations et précurseur de consciences, légua à la postérité cet apophtegme, chargé de volonté : « Si la nature s’oppose, nous lutterons contre elle et nous la forcerons à nous obéir ». C’était Simon Bolivar, le Libertador.

    Depuis le Venezuela bolivarien où, un jour comme aujourd’hui… à propos, il y a exactement dix ans que nous avons vécu la plus grande tragédie climatique de notre histoire, la tragédie dite de Vargas ; depuis ce Venezuela dont la révolution tente de conquérir la justice pour tout son peuple, uniquement possible à travers la voie du socialisme… Le socialisme, cet autre spectre dont parlait Karl Marx, se promène aussi par là-bas ; mais il s’agit plutôt d’un « contre-spectre ». Le socialisme est la voie à suivre, c’est la seule voie qui permettra de sauver la planète, je n’ai pas l’ombre d’un doute là-dessus. Et le capitalisme est le chemin de l’enfer, le chemin qui mènera à la destruction du monde.

    Le socialisme, depuis ce même Venezuela qui, pour cette même raison, est en butte aux menaces de l’empire nord-américain, depuis les pays qui forment l’ALBA, l’Alliance bolivarienne, nous lançons notre exhortation. J’aimerais, avec tout le respect que je vous dois et du plus profond de mon âme, au nom de beaucoup sur cette planète, exhorter les gouvernements et les peuples de la Terre, en paraphrasant Simon Bolivar, le Libertador : Si la nature destructrice du capitalisme s’oppose, alors luttons contre elle et forçons-la à nous obéir ; n’attendons pas le bras croisés la mort de l’humanité.

    L’histoire nous appelle à l’union et à la lutte. Si le capitalisme s’oppose, nous sommes dans l’obligation de livrer la bataille contre le capitalisme et d’ouvrir les voies du salut de l’espèce humaine. Cette tâche nous incombe à tous, sous les bannières du Christ, de Mahomet, de l’égalité, de l’amour, de la justice, de l’humanisme, du véritable et plus profond humanisme. Si nous ne le faisons pas, la plus merveilleuse création de l’univers, l’être humain, disparaîtra, elle disparaîtra !

    Cette planète à des milliards d’années, et elle a vécu pendant des milliards d’années sans nous, l’espèce humaine. Autrement dit, elle n’a pas besoin de nous pour exister. Par contre, nous ne pouvons pas vivre sans la Terre, et nous sommes en train de détruire la Pachamama, comme dit Evo, comme disent nos frères aborigènes d’Amérique du Sud.

    Pour conclure, M. le président, écoutons Fidel Castro lorsqu’il a dit : « Une espèce est en voie d’extinction : l’Homme ». Ecoutons Rosa Luxembourg lorsqu’elle a lancé : « Socialisme ou barbarie ». Ecoutons le Christ rédempteur lorsqu’il dit : « Bienvenus les pauvres, car le royaume des cieux leur appartient ».

    M. le Président, Mesdames et Messieurs, soyons capables de faire de cette Terre non pas la tombe de l’humanité ; faisons de cette Terre un ciel, un ciel de vie, de paix et de fraternité pour toute l’humanité, pour l’espèce humaine.

    M. le président, Mesdames et Messieurs, merci beaucoup et bon appétit (Applaudissements)

    Source Granma

    Vidéos du discours de Chávez sous titré en français

    Première partie

    Seconde partie

  13. jennifer dit :

    J'espere que Dray restera bien au PS. Pas confiance en lui du tout. L'histoire des montres meme s'il est acquitte, c'est pas joli-joli et puis politiquement il est trop girouette pour avoir confiance en lui.

  14. azulejo dit :

    Vidéos du discours de Chávez sous titré en français "peut-être qu'avec le lien cela fonctionnera pour voir les vidéos qui sont tout en bas de l'article : http://www.legrandsoir.info/Copenhague-Discours-de-Chavez-en-francais-et-videos-sous-titrees-VF.html

  15. jennifer dit :

    merveilleux azulejo. Tu peux mettre le lien pour la video, stp?

  16. Dremwell dit :

    Pour completer la réponse à propos de la liste NPA en Bretagne :

    La lecture du communiqué de la liste NPA/PG22 est affligeante..
    Que d'efforts et d'à peu près pour tenter de masquer l'isolement du NPA qui a quitté les réunions unitaires le 30 Novembre à Pontivy
    Le NPA continue sur sa lancée tout seul en essayant de faire croire que le PG est avec lui (voir Ouest-France de ce Samedi)...pour de la com. c'est de la com. et au-delà de la désinformation cynique !
    Affligeant de voir un inconnu, que personne n'a jamais vu dans aucune lutte sociale ou politique dans le 22 (La Poste, Les sans-papiers, les chomeurs...) se retrouver tête de liste avec un PG22 qui ne dépasse pas la douzaine d'adhérents...
    Faut-il que le NPA ait besoin de brouiller les cartes et le dénommé Xavier des ambitions perso !
    Affligeant de voir un " coucou politique" notoire du 56, changer encore une fois de casquette (il y a 3 semaines il parlait à Pontivy mandaté par le PG56 !) pour trouver un nid ou se poser pour figurer en tête de liste départemantale 56
    Ces pratiques de politicards (que l'on soupçonnait dès le 30 Novembre..) se mettent en place avec le soutien du NPA qui tente de cacher son isolement national et régional
    Que le PG de Bretagne prenne clairement et publiquement position et le PG national de même !
    La construction de la liste unitaire alternative avance (Appel de Gavres) et pointons clairement qui sont les diviseurs !

  17. azulejo dit :

    @ jennifer, de rien et sinon le lien est mis dans mon post 214.

  18. Truquet dit :

    hors sujet, mais de saison
    "lettre au Père Noêl
    Cher Papa Noël,

    Cette année, tu as pris:
    mon chanteur favori, MICHAEL JACKSON,
    mon acteur favori, PATRICK SWAYZE
    mon actrice favorite FARRAH FAWCETT.
    Je voudrais te rappeler que mon homme politique favori est SARKOZY.

    Ne l'oublie pas

  19. Louise dit :

    @ jennifer

    Julien Dray au PG ? A priori je ne suis pas pour non plus.
    Ce que je comprends c’est que Julien Dray a longtemps animé avec
    Jean-Luc Mélenchon et d’autres la gauche du PS sans succès. Et peut-être que le mouvement de Gauche, fait envie à ce titre à Julien Dray.
    Mais j’ai le sentiment qu’il n’adhère pas tout à fait à la vision
    du PG.
    Vu de l’extérieur, j’aurais l’impression que Dray au PG, figure assez médiatisée du PS, ferait un peu débarquement des éléphants du PS (certes pas le plus gros), genre PG, club politique des représentants du PS de gauche. Arrg. Impression que je n’ai pas par rapport à d’autres élus anciens PS plus petits, plus fourmis de terrain. Foin du PS !
    Pour ce qui est de ces histoires de montres, sans parler d’une affaire Julien Dray au regard de la justice, et sans même parler de Dray, juste la montre, bon je ne suis pas une adepte du bling bling à la Séguéla, mais dans nos vies nous avons tous un peu ce genre de compromissions non (sans aller jusqu’à Séguéla quel crétin) ? Une paire de chaussures un peu chéros (perso je préfère acheter de la chaussure de qualité plutôt que du bon marché made in china), euh bon j’ai pas trop d’idées, un kebab à l’occasion au fast food du copain qui fait des frites industrielles de l’agriculture productiviste, un verre de coca light à l’anniversaire du petit voisin, une voiture arch j’y connais rien en bagnole sorti de la deuch qui pollue d’ailleurs qu’il faut tricher au contrôle technique, certes elle roule pas vite, euh bon, la pureté de nos vies est toute relative au système dans lequel nous vivons, à notre environnement, et même si on s’organise pour fonctionner différemment on vit dans ce monde là pour l'instant. Alors oui comme beaucoup de gens j’ai déjà modifié mon comportement et il faut aller dans ce sens là. Oui j’essaie de me trouver des crèmes sans paraben et de manger des produits de saison, mais je fais aussi avec, car pas facile partout de s’alimenter directement chez un petit producteur par exemple. Avec le fait que c’est difficile de ne pas se compromettre au moindre pas que nous faisons.
    Tiens j’adore la sauce Thaï pimentée. Bon. Elle a traversé les mers. Aïe. Mais elle est beaucoup consommée par des Asiatiques qui sont venus vivre en France et on peut comprendre. Quant aux produits bio, beaucoup sont estampillés bio plus ou moins à tort et en trahissent l’esprit, comme les tomates cerises bio au mois de décembre. A la pureté, je préfère les orientations politiques qui induisent, accompagnent et permettent pratiquement un changement dans nos comportements. Et je reste attentive aux connaissances et astuces développées par les uns et les autres

    Mais Dray au PG, bof.

  20. BA dit :

    Nicolas Hulot juge l'accord de Copenhague "affligeant et consternant".

    http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-12-19/rechauffement-climatique-nicolas-hulot-juge-l-accord-de-copenhague-affligeant-et/924/0/406637

    Copenhague : « On a assisté à un fiasco complet, c’est désespérant. »

    Ronack Monabay : Tout d’abord, quelle est votre opinion concernant les négociations de la COP15 ?

    Georges Monbiot : Pour être honnête, on a assisté à un fiasco complet, c’est absolument désespérant. Voir tous ces pays qui se déchirent les uns les autres plutôt que de s’aider les uns les autres comme cela aurait du être le cas, et qui produisent uniquement des propositions toujours plus faibles chaque jour à mesure que le temps s’écoulait… Certains pays ont une eu une position acceptable, le gouvernement britannique n’a pas été si mauvais que ça, mais l’Union européenne a tout simplement disparu de la surface de la Terre. Au cours des pourparlers de Kyoto en 1997, c’est l’Union européenne qui était la locomotive mais cette fois, ils sont invisibles… Que se passe-t-il? Le véritable héros des négociations semble être Lumumba Di-Aping, le délégué soudanais qui a vraiment poussé les nations riches à prêter attention à ce que la science recommande. Il est assez ironique que ce soit un représentant d’une des nations les plus pauvres du monde qui dise aux pays riches, qui ont commandé et payé la plupart des scientifiques, ce que dit réellement la science.

    http://copenhague.blogs.liberation.fr/climat/2009/12/apr%C3%A8s-avoir-loup%C3%A9-de-peu-une-interview-avec-le-pr%C3%A9sident-des-maldives-jai-finalement-r%C3%A9ussi-%C3%A0-force-dabn%C3%A9gation.html

  21. Descartes dit :

    @ermler (#142)

    Tu écris: Personne n’interdit aux catholiques de planter des croix dans leurs églises ou même sur leurs clochers… alors la comparaison entre les minarets des mosquées et les croix dans les écoles, laisse-là aux Finkielkraut. Que je sache, personne n'interdit les musulmans de construire des minarets dans leurs mosquées. Ce qu'on leur interdit, du moins en Suisse, c'est de les construire à l'extérieur, c'est à dire, dans l'espace public. Finkielkraut a raison quand il dit qu'on ne regarde pas les interdictions de la même manière lorsqu'il s'agit de freiner le pouvoir de l'église catholique que lorsqu'il s'agit de freiner celui de l'Islam. On trouve parfaitement légitime de croasser au passage des curés, on trouverait probablement "raciste" de croasser au passage des femmes et des hommes en noir.

    J'ai ensuite beaucoup rigolé devant le paragraphe suivant:

    Descartes a écrit qu’il était un « pragmatique », pas un « dogmatique «.
    Descartes a écrit que la droite était pragmatique et la gauche dogmatique.
    DONC … Descartes est de droite !

    Magnifique sillogisme... un peu comme "La droite est au pouvoir et la gauche est dans l'oppostion; Jean-Luc Mélenchon veut conquérir le pouvoir; DONC Jean-Luc Mélenchon veut être de droite"...

  22. BA dit :

    Etats-Unis : cette semaine, six banques ont fait faillite.

    Cela porte à 139 le nombre de faillites bancaires dans le pays cette année, un record depuis 1992.

    Avec un nombre d'établissements "à risque" (552 fin septembre) au plus haut depuis 1993, la FDIC ne prévoit pas d'amélioration en 2010.

    http://www.lesechos.fr/info/finance/afp_00215165-etats-unis-six-nouvelles-faillites-de-banques.htm

  23. Descartes dit :

    @Michel Matain (#143)

    Si ce qui fait la "vie" du Parti est d'avoir des élus, alors le PCF est bien vivant. Comme l'est aussi le Parti Radical, qui garde de nombreux élus locaux, des députés et même un ministre (Jean-Louis Borloo).

    Seulement voilà, un parti politique ce n'est pas seulement un club d'élus ou une machine à gagner des élections. C'est aussi un lieu d'élaboration politique. Et de ce point de vue, le PCF est bien un "astre mort", qui ressert continument les mêmes plats réchauffés. C'est quoi "l'idée du Front de Gauche" ? Qu'est-ce qu'elle contient de nouveau par rapport aux douzaines de propositions d'unité à gauche qui émaillent l'histoire du PCF depuis trente ans ?

    Tu me dis que les élus communistes ne vont pas à la soupe. Fort bien. Alors, explique-moi ce que fait JC Gayssot sur la liste à Georges Frêche. Ou Perreux chez Duflot. D'ailleurs, tu remarqueras que les élus communistes ne quittent le navire que lorsqu'ils se trouvent une place éligible. C'est certainement une coïncidence.

  24. Descartes dit :

    @lola (#144)

    Tu écris: "Au contraire, je trouve Finkielkraut fondamentalement prisonnier d’un affect négatif, de peur, de rejet…". Finkielkraut est certainement un pessimiste. Mais cela ne veut pas forcément dire qu'il ait tort, ou que ce qu'il écrit ne soit pas intéressant. Je ne te savais pas si adepte du slogan de Carrefour... "positiver" à tort et à travers n'est pas nécessairement une bonne idée.

    Je suis d'accord avec toi, il n'y a pas de raison de minorer les contradictions. Mais cela n'oblige pas à lancer des anathèmes. Que Badiou critique les raisonnements de Finkielkraut, c'est parfaitement légitime. Qu'il l'accuse d'être "un suppôt de Sarkozy", cela n'apporte rien au débat, au contraire. Si tu relis la discussion, tu verras que Badiou passe son temps à faire l'amalgame entre Finkielkraut et différents "démons" (Israel, Sarkozy, etc.).

  25. Descartes dit :

    @Henri Brosses (#145) et sa Smalah

    Au lieu de compter les pages écrites par Marx, tu ferais bien de les lire. Tu crois sérieusement que la "division du travail" se réduit à "la division entre travail manuel et travail intellectuel" ?

    Je laisse de côté les jérémiades sentimentales qui n'ont aucun rapport avec le débat. Si tu veux te poser en victime, à ton aise.

  26. Descartes dit :

    @Jean ai marre (#147)

    Tu écris: "Descartes, Ta réponse @72 à l’évidence, ne peut me satisfaire". Et c'était une évidence: de la manière comment la question était posée, il était clair que quelque soit la réponse, elle ne pouvait pas te satisfaire, puisque l'affaire était jugée et condamnée d'avance...

    Penses tu que ton opinion sur Jean-Luc Mélenchon fasse avancer le débat!?. Car sans vouloir le défendre, je serais un piètre avocat, et en plus il n’a pas besoin de moi, il a pu se tromper, mais de là à écrire » qu’il a fait pas mal de conneries « , relèvent de l’impolitesse. Peut être n’est il pas le » chevalier blanc «, mais toi, es tu le » sauveur suprême « ?

    Certainement pas. Mais il n'est point besoin de savoir pondre des oeufs pour reconnaître un oeuf pourri. A mon sens, Jean-Luc Mélenchon a fait beaucoup de conneries dans sa vie, et c'est lui même qui le dit, alors je ne vois pas pourquoi ce serait une "impolitesse" de le répéter.

    Comme d’autres l’ont dit, et je partage leur opinion, c’est jouissant pour toi d’ entretenir sur ce blog, (qui est celui de Jean-Luc Mélenchon) des joutes rhétoriques, à défaut de les développer sur » un blog « où flotte le drapeau tricolore ! que tu connais si bien.

    C'est quoi vois-tu, méritée ou pas, la célébrité de Jean-Luc Mélenchon est infiniment plus grande que la mienne, et on retrouve donc bien plus de gens sur son blog que sur le mien. Je suis tout de même surpris par ton commentaire sur le "drapeau tricolore !". Dois-je comprendre que pour toi qu'il faudrait être honteux de "faire flotter le drapeau tricolore" sur son blog ?

    C’est ton attitude négative qui m’exaspère et ta suffisance à vouloir tout expliquer.

    C'est vrai qu'elle contraste avec ton exquise modestie...

  27. lola dit :

    Mais si Descartes n'est pas dogmatique et si la gauche est dogmatique, Descartes n'est pas de gauche. Non?

    Il faudrait alors se demander s'il est possible de ne pas être de gauche sans être de droite...

    Et en effet, si je m'en tiens à Ermler qui te cites (j'ignore l'historique de votre échange...), tu ne dis pas que le pragmatisme est de droite mais que la droite est pragmatique, ci qui est très différent.

    Tu pourrais alors être à la fois pragmatique sans être de droite.

    A moins de reccuser le partage ou gauche ou droite comme une fausse alternative, il semble correcte de conclure ainsi:

    Si Descartes à la propriété de ne pas être dogmatique et si la gauche a la propriété de l'être alors Descartes n'a pas la propriété d'être de gauche.

    ///sur la querelle de clochers:
    @Descartes

    Par définition, toute construction ou ensemble de constructions privées détermine un ensemble qui est son bord externe ou son espace extérieur, en négatif cet extérieur du privé est ce qui n'est pas privé, donc ce qui est public.

    Clochers ou minarets peuvent bien présenter une visibilité publique, ils demeurent une partie privée de constructions privées.

    C'est autre chose que d'importer à l'intérieur de constructions publiques des signes privés comme le crucifix.

    Les personnes peuvent bien porter leurs crucifixs sur elles, mais l'école elle même ne le peut pas.

  28. Descartes dit :

    @Mazan (#148)

    Je trouve l'energie que Mazan met à ne pas comprendre presque émouvante...

    Mon point était que l'on ne peut pas mécaniquement remplacer un concept par un autre dans une théorie et donner pour évident que la theorie ainsi modifiée continue à fonctionner. Par exemple, pour reprendre l'exemple donné par Mazan, si je reprends le paragraphe: « La grande mesure sociale de la Commune, ce fut sa propre existence et son action. Ses mesures particulières ne pouvaient qu’indiquer la tendance d’un gouvernement du peuple par le peuple. » et je remplace "peuple" par "prolétariat", j'aboutis à une affirmation différente. Et le fait que la première soit vraie ne garantit pas que la seconde le soit. C'est somme toute assez facile à comprendre. C'est bien ce que j'ai résumé dans l'expression: « Ce que la théorie marxiste dit du « prolétariat » n’a aucune raison d’être valable si on substitue à la notion de « prolétariat » la notion de « peuple » » que Mazan trouve si comique qu'il menace de mourir de rire...

    Ce point répondait à un commentaire d'un participant qui disait qu'on peut parfaitement être "profondément marxiste" sans nécessairement utiliser les catégories que Marx avait défini. Si on remplace ces catégories par d'autres, il faut révisiter la théorie pour vérifier qu'elle marche toujours...

  29. Louise dit :

    8. # Il met en doute les qualités, la compétence, la personnalité des autres : il critique sans en avoir l'air, dévalorise et juge.

  30. ermler dit :

    @ Descartes (219)

    Tant mieux si mon syllogisme t'a fait rigoler. Je sais que tu as de l'humour.
    Ceci dit, ça ne me gêne pas que tu sois de droite.... J'en ai quelques uns parmi mon entourage, ça n'empêche pas le débat.
    Ce qui me gêne, parfois, c'est ta mauvaise foi. Quand tu prends un argument pour répondre à côté de la plaque. Sur la fausse comparaison de Finkielkraut : Minarets - Croix dans les écoles, le problème n'est pas " dedans ou dehors", visible ou pas visible, mais de faire la distinction entre espace public (l'école républicaine et laïque) et espace privé (une mosquée, une église, une synagogue...). Tu saisis ?
    Un minaret à l'intérieur de la mosquée ? Toi aussi tu as de l'humour. Pourquoi pas détruire les clochers pour les reconstruire "pointe en bas" de façon à ce qu'ils soient "à l'intérieur des églises".

    Je n'ai jamais "croassé" au passage d'un curé. Par contre, ma mémoire historique m'empêche d'oublier que ceux qui ont incarné la "civilisation chrétienne" à la quelle je suis sensé appartenir, ont pendant des siècles combattu - jusqu'à la barbarie - toute idée de progrès humain et d'émancipation politique. Qu'ils ont été les ennemis acharnés des Lumières, de la République et de toutes les conquêtes sociales....
    Je refuse de m'identifier à cette "civilisation". Je refuse de considérer que l'existence d'un minaret serait une sorte d'"invasion" de l'espace public destiné à concurrencer une culture qui resterait "dominante" et qui serait la culture chrétienne. Je suis un laïque conséquent. Je ne me sens pas plus chrétien que musulman et un minaret, d'un point de vue symbolique, me laisse aussi indifférent qu'un clocher ou une croix de David.
    Je suis un fils de la Révolution, pas de l'évangile ou du Coran.
    L'Islamisme radical et politique doit être combattu. Mais ce n'est pas avec des soupirs de Tartuffe du genre "cachez donc ce minaret que je ne saurais voir !" qu'on y arrivera.
    Le débat sur le minaret est dérisoire, minable et totalement à côté de la plaque.
    Dommage que des gens aussi éclairés que toi tombent dans ce panneau...

  31. Gilles dit :

    @Hold up

    Oui nous sommes en plein de ce que l'on appelle la société du spectacle. Hier c'était le cirque du G 20 (G vain) pour lutter contre la crise du capitalisme notamment sa partie bancaire et financière aujourd'hui c'est la lutte contre la crise écologiste et climatique. C'est du vent que l'on nous sert et que l'on nous vend par leaders politiques, chefs d'Etats ou Stars « Plus écolo que moi tu meurs » et médias interposés. C'est de la pure consommation politique et idéologique marchandisée.

    Oui un péril fasciste peut menacer les démocraties et les républiques quel soit le lieu ou le continent. Et là, je trouve que les grands organisateurs et manipulateurs de cette société du spectacle sont entrain de devenir des apprentis sorciers.

    Au lieu de plonger tête baissée et avec une logique de pensée unique, le PG mais également l'autre gauche devraient au moins savoir qu'elle est la priorité vitale pour la personne humaine est-ce que les questions écologiques et climatiques ou est-ce le système monde capitaliste ?

    Au lieu de jouer au plus écolo des écolos, je préférerais que le PG définisse ce qui constitue l'intérêt général.

    Il y a le peuple notamment le peuple salarié mais aussi ceux qui n'ont plus ou pas de travail qui souffre dans leur vie quotidienne ou au boulot. 5 Millions de chômeurs toutes catégories confondues, 1 million en fin de droits, 1,3 en Rmi -Rsa.... sans parler des suicides, des destructions de vie de famille etc... les salaires à la baisse (veut-on le rationnement ?) mais aussi à la baisse les valeurs du métier et de la qualification partout rabaissée. La vie quotidienne des gens est à mille lieux du matraquage écolo actuel. Le manque de logement, les sans papiers, les sans toits, les sans droits peuplent nos rues et montre la profondeur de l'injustice qu'engendre et organise le système monde capitaliste.

    Les problèmes éducatifs sont inquiétants et la destructuration des mentalités comme des quartiers ou des campagnes montrent que l'urgence est entre République sociale et Barbarie (faschisme...).

    Les travaux de Généreux, de Rigaudiat ou autres sont utiles mais montrent clairement que le PG ne situe pas, plus (?), ou pas encore dans une logique de rupture avec le capitalisme et aussi ne montre absolument pas le début d'une refondation républicaine. Ce n'est pas une surprise (je connais leurs travaux) mais je pense que Jean-Luc Mélenchon ne prend pas concrètement à bras le corps ces perspectives de rupture avec le capitalisme et de refondation républicaine. C'est là qu'est l'échec du PG et qui explique la confusion pour les régionales et aussi la fuite en avant dans le tout écologie.

    Salut et Fraternité
    Gilles

  32. lola dit :

    @Descartes (222)

    Finkielkraut pas intéressant?qui a dit ça? J'ai au contraire une grande considération pour mes contradicteurs s'ils sont honnêtes et courtois. Et plus encore s'ils sont sophistiqués.

    J'ajoute que personne n'est je crois intégralement réactionnaire ou intégralement progressiste, les contradictions portées doivent donc être à la mesure de ce que sont réellement les individus.

    Chacun est la tresse compliquée de ces deux dispositions fondamentales, et puis chacun évolue...

    Tu déclares plus loin que Badiou lance des anathèmes. Donc des accusations gratuites?Voyons un peu.

    Finkielkraut peut bien à l'occasion s'en prendre à Sarkozy, cela ne veut pas dire qu'il n'alimente pas à sa manière certains aspects du Sarkozyme.

    Badiou je crois donne des démonstrations déployées de ce qui est en partage entre Sarkozy et Finkielkraut.

    Tu pourrais donc contrecarrer le contenu même de ces démonstrations concluant sur la proximité entre Finkielkraut et le Sarkozysme. Il ne s'agit pas d'affirmations à priori. Badiou conclut.

    Et nulle part Badiou ne parle de Finkielkraut comme s'"un suppôt de Sarkozy ".

  33. ermler dit :

    Bon. Mon 229 fait un peu doublon avec la fin du 226 de lola.
    Mais avec Descartes, il n'est pas inutile d'enfoncer deux fois le même clou. (Sans mauvais jeu de mot).

  34. Gilles dit :

    @Hold up
    Il fallait lire

    Les problèmes éducatifs sont inquiétants et la destructuration des mentalités comme des quartiers ou des campagnes montrent que l’urgence est entre République sociale ou Barbarie (faschisme…).

    Mille excuses
    Gilels

  35. Descartes dit :

    @jennifer (#177)

    "quand je parle de laicite je fais reference au contenu de la loi 1905 qui assure la liberte de culte. C’est de cela que je parle, cette loi que je defends".

    Dans ce cas là, tu risques d'avoir une désagréable surprise. La loi de 1905 n'assure nullement la "liberté du culte". L'article 1er de la loi affirme la "liberté de conscience" (ce qui n'est pas du tout la même chose) et soumet au contraire l'exercice du culte à des restrictions qu'elle énumère.

  36. VERGNES dit :

    De l'utilité à l'utilisation de la Gauche Unitaire?

    La GU 3éme composante du FdG, a jusque là servi à rajouter une signature en bas des affiches, et a surtout été instrumentalisé pour illustrer le caractére "sectaire" du NPA. La GU devenant la preuve irréfutable que le FdG était la seule coalition unitaire possible.

    Et en fidéle téléspectateur de la Télé de Gauche, je vois en bonne place une vidéo d'un militant de la GU rejoignant le PG.
    Cette vidéo n'est pas innocente, et montre le niveau de la fraternité unitaire au sein du FdG.
    Qu'un militant de la GU, rejoigne le PG, voilà bien un non événement. Pourquoi alors le mettre en avant et maintenant alors que PG et GU se retrouvent dans la même coalition électorale ?
    Guerre fratricide ou nouvelle utilisation et instrumentalisation de GU comme faire-valoir de la justesse du projet PG, qui n'a de cesse d'annoncer à grand renfort de vidéo ses "prises de guerre".

    Décidément la GU n'est qu'un jouet aux mains de Jean-Luc Mélenchon et du PC. Ce qui explique que Picquet soit rémunéré par son poste d'attaché parlementaire de Le Hiaric. C'est beau l'indépendance politique.

    D'autre part Jean-Luc Mélenchon, dans ce billet, annonce que les négociations pour les places aux régionales avec le PC ne font que commencer. Certes oui, mais ce genre de négociations se fait habituellement entre partis et non par le biais de déclarations à la presse comme l'a fait le PC. Une fois de plus le PC décide, et le PG appliquera comme pour les ateliers avec le PS, comme pour la participation du PC avec le PS au 1er tour, comme pour empêcher toute unité avec le NPA dans les 5 régions ou le PC à laisser le PG sur le bord du chemin, comme pour l'IDF.
    Comme c'est beau l'unité sans projet de changement radical, sur des programmes et des alliances à géométrie variable.

  37. lola dit :

    @ermler

    D'autant qu'il fallait ton imagination pour penser à des clochers "la pointe en bas"!

    XD

  38. Descartes dit :

    @Jennifer (#180)

    "C’est typique que pour toi Descartes, ce qui compte c’est qui gagne dans la joute."

    Et c'est typique pour toi de m'attribuer des choses que je n'ai pas écrites. Aurais tu l'amabilité de m'indiquer où ais-je dit que "Finkielkraut a remporté le combat" ? J'ai donné l'exemple Sarkozy vs Ségolène pour prouver exactement le contraire: que chacun voit comme "vainqueur" d'un débat la personne dont on partage les convictions...

    Entre Badiou et Finkielkraut, il ne peut pas y avoir de "vainqueur" parce qu'il ne peut pas y avoir de combat. Chacun d'eux parle depuis son propre cadre de référence, et ces cadres de référence sont beaucoup trop éloignés pour que la discussion puisse aboutir à une conclusion qui les réunisse. Chacun a raison dans son cadre...

    Ma seule remarque concernait la qualité des arguments. Finkielkraut construit à partir de ses références une argumentation qui me paraît plus subtile, plus riche, plus intéressante (au sens qu'elle ouvre sur d'autres portes de réflexion) que celle de Badiou. Badiou est certainement plus "positif" (au sens Carrefour du terme) et Finkielkraut plus mélancolique. Mais cela n'enlève rien à la richesse de l'un et au schématisme de l'autre...

  39. ermler dit :

    @ lola

    Descartes est, en effet, un interlocuteur qui stimule l'imagination.
    Rendons-lui cet hommage.

  40. ermler dit :

    @ lola

    Hommage pour hommage ton raisonnement sur l'identité politique de D. (p.226) mérite un coup de chapeau !

  41. lola dit :

    @ermler

    L'imagination et la raison...

    C'est la valeur de la contradiction elle même qui doit être soulignée, car elle encourage à vérifier ses certitudes, voire à les jeter aux orties.

    Et en s'exposant de manière transparente et déployée, elle nous donne une meilleure connaisance de ce que nous devons tenir pour fauxou incertains.

  42. Gilles dit :

    @ Annie

    Merci de ton post que je partage.

    Oui il faut sortir de cette europe qui a commencé avec la communauté européenne du charbon et de l'acier. Il faut que la france, notre patrie républicaine reprenne sa souveraineté sur son devenir et que le peuple souverain devient le peuple auteur de ce destin collectif.

    Je partage ton point de vue. Oui, il faut sortir de l'otan organisation criminelle et impériale. Cette dernière doit être dissoute. Ce serait mille fois plus salvateur pour l'humanité que le cirque écolo de copenhage.

    Je te rejoins sur la question de l'éducation populaire. Oui, éduquer le peuple, devenons les instituteurs du peuple comme Jaurès voyait les socialistes à son époque. Soyons donc, nous militants du PG, les instituteurs du peuple.

    Sur la planification.

    La planification ne doit pas être uniquement écologique (encore là aussi on cède à la pensée dominante. J'avais contesté ce type de qualificatif à l'époque à PRS). La planification est globale, d'ensemble. Décidée de manière démocratique et collective, la planification est économique, sociale et écologique.

    Bien fraternellement à toi

    Gilles

  43. Hold-up dit :

    @Jennifer
    OK - merci pour ta pondération. Bien noté.

  44. ermler dit :

    Au fait. Personne ne m'a répondu :

    Une question au militants du PG.
    Combien y a -t – il d’élus, tous mandats confondus, qui sont membres du Parti de Gauche ?

    Quelqu’un en a-t-il une idée ?

  45. Gilles dit :

    @Bastille

    Un grand merci pour ton approche que je partage amplement.

    Oui il faut combattre le système capitalisme en crise qui propage ses consèquences en multitudes de crises de plus en plus insurmontables pour des politiques libérales ou de simples régulations.

    Il faut rompre totalement avec ce système qui accumule pour mieux se développer et pour mieux oppresser et exploiter hommes et ressources. N'oublions la notion d'alienation de la force de travail et du salariè.

    Je trouve remarquable que tu abordes ces questions car ce type de questions n'est rarement abordée à gauche (c'est un comble) et pas du tout dans les travaux du PG.

    Oui combattons le système capitalisme. Rompons avec ce système d'accumulation, d'exploitation, de concentration et d'alienation et transférons la propriété privée des moyens de production, d'investissements, d'échanges à la propriété collective et sociale (nationalisations, municipalisation, régies, service publics, coopératives, mutuelles, entreprises associatives, collectifs ruraux, ateliers sociaux nationaux, offices publcs. Oui dèja si on rompt avec la propriété privée on fait un premier pas ensuite passons à la socialisation qui touchera autant la gestion des structures, que les objectifs,les contrôles, les moyens et les correctifs dans le cadre de la planification et la pleine souveraineté et citoyenneté du peuple et du salarié.

    L'objectif n'étant plus l'accumulation et la rentabilité du capital, le résultat dégagé après impôt (solidarité, intérêt général...) et reinvestit pour servir le salaire ou l'investissement. La satisfaction des besoins de chacun et de tous et la juste rémunération des producteurs.

    Voilà Bastille

    A bientôt de débattre sur ces sujets et d'autres...

    Salut et fraternité.

    Gilles

  46. Descartes dit :

    @Jennifer (#207)

    Je suis étonné de la facilité avec laquelle tu me prêtes des affirmations que je n'ai jamais formulées: Tu déclares ainsi que "je suis d’accord que Descartes a dit des conneries sur le marechal Petain". Je ne me souviens pas d'avoir écrit un mot sur le "maréchal Petain" (je constate en tout cas que tu utilises à son égard le titre de "maréchal" dont il a été déchu à la libération...). Pourrais tu indiquer quelle est précisément la "connerie" que j'aurais écrit à son sujet ? Autrement, je pense que tu me dois des excuses, non ?

    De même, je n'ai jamais dit que le capitalisme soit "la moins mauvaise solution" en général. J'ai dit que des solutions crédibles mises sur la table aujourd'hui, c'est la "moins mauvaise". Et je le maintiens. J'attends toujours de voir une proposition d'alternative... je me contenterais même de la réponse à deux questions: dans la "solution alternative", quel mécanisme propose-t-on pour la formation des prix des biens, et quelle serait l'organisation du travail pour permettre de maintenir une productivité élevée ? Une proposition qui repondrait à ces deux questions suffirait à me convaincre...

    Pour ce qui concerne ton dernier paragraphe, les économistes qui ont précédé à Marx sont appelés les classiques. Ils incluent Smith et Malthus mais aussi Ricardo, pour qui Marx avait une grande admiration et dont il a repris pas mal d'idées (notamment que le travail était la seule source de valeur). Marx lui même est considéré par beaucoup d'économistes comme le dernier des classiques. Les néoclassiques apparaissent à partir des années 1870.

  47. trunfio demetrio dit :

    AU CAMARADE GILLES,
    je souscrit tout ce que tu dis dans ton poste 157 à Lionel PG 44.
    Ce que tu rappelles dans ce post a été ma ligne de conduite pendant mes 10 mois de militant passés au PG.
    J'ai dû subir des attaques de toutes sorte, parfois mêmes diffamatoires et insultants, venant de la part de certains "camarade". Au bord de la crise de nerfs si non de la déprime j'ai choisi de démissinner.
    Je viens de temps en temps sur le blog de Jean-Luc Mélenchon et je me reconforte de tes interventions.
    C'est pourquoi je souhaite que tu puisses continuer à écrire encore longtemps !
    J'exprime mes voeux pour que le combat personnel que tu mènes contre l'adversité qui te frappe soit victorieux, et t'envoie les sentiments fraternels de mon estime;
    Demetrio

  48. Pulchérie D dit :

    Copenhague restera dans les mémoires.
    Un fiasco, peut-être... probablement, du point de vue accords sur l'environnement.
    Mais la vidéo montrant Chavez en action restera inoubliable !
    Ce fut un formidable face-à-face encore pacifique, mais lourd de menaces, entre les représentants de la partie
    que l'on peut qualifier de fortunée de l'humanité, constituée par moins d'un demi-milliard d'hommes, et celui parlant au nom du reste des autres hommes, numériquement écrasant, comptant plus de cinq milliards d'"oubliés"
    (olvidados). Un tel affrontement a pu être réalisé parce que les moyens techniques de mise en contact des hommes entre eux est désormais faisable.
    Nous n'avons plus le moyen de recourir à l'échappatoire habituelle :"Je ne savais pas".
    Nous, gens du Nord, sommes mis en garde. Nous sommes solennellement avertis : nous devons changer nos comportements exploiteurs (j'emploie ce mot en toute conscience) sinon, nous le paierons.

    Quelques heures auparavant, j'avais "visionné" le débat où a brillé Mélenchon face à une sorte de marchandeur venu excuser, de la manière la plus fumeuse, les errements du PS, qui servait véritablement de repoussoir à J-LM.
    Quelle incroyable différence entre ce bonhomme au langage torve et celui qui est venu demander impérieusement des comptes au nom du Tiers-Monde, Chavez.


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