03jan 09

L’heure étant propice aux bilans de l’année écoulée, je profite des derniers jours de pause de fin d’année pour vous proposer de lire un article dans lequel j’ai essayé de récapituler mes analyses sur la crise financière qui n’a cessé de s’amplifier tout au long de l’année 2008. Cet article est à paraître dans la revue italienne "Alternative per el socialismo", dont le directeur Fausto Bertinotti m’a demandé une contribution sur la crise, aux cotés d’autres responsables de gauche européens. Voici donc cet article.

La crise : une bifurcation de l’histoire humaine

Article à paraître fin janvier 2009 dans "Alternative per el socialismo"

La crise de la finance ne peut pas être séparée du corps qui la porte, c’est-à-dire l’économie  capitaliste. Ce système n’a jamais été stable. Pour fonctionner il doit sans cesse étendre le domaine du marché et de l’accumulation. Mais il produit ses freins en même temps que son moteur. L’instabilité est une propriété de ce système et non une exception ou un dérèglement de sa mécanique. De 1816 à 1929 le capitalisme a connu 14 crises. Les deux suivantes ont donné deux guerres mondiales. On peut dire que la seconde est une reprise des problèmes laissés par la première. On ne doit pas manquer de se souvenir que les deux guerres ont réduit l’aire du marché avec l’émergence d’un « camp socialiste » retirant un tiers de l’humanité du mécanisme de l’accumulation capitaliste. Dans le modèle capitaliste, la crise aggrave la crise en quelque sorte.
Le socialisme est né comme discours d’élucidation des causes de ces crises cherchant à y apporter une réponse globale de long terme. Je doute que les mièvreries sur la moralisation du système convainquent qui que ce soit comme explication ni même comme réponse aux problèmes du moment. Le capitalisme ne peut pas être moralisé. Il est d’essence amorale. Et la nécessité d’accumuler en toutes circonstances est son code génétique. Cela ne peut pas être modifié.
Voici la réalité économique qui résume le problème actuel : la valeur des signes monétaires de toutes sortes qui circulent en dollars est cinquante fois supérieure à la masse de ce qui est produit réellement dans le monde entier, évalué dans la même monnaie au même instant. Quand la confiance est rompue, si chacun court concrétiser ses avoirs, l’ajustement enclenche une spirale dévastatrice. Je sais que je simplifie. Mais je donne cette image pour fixer une idée : en réalité le mécanisme d’effondrement que nous voyons se propager pourrait n’en être qu’à son début. On peut d’un certain point de vue voir tout le processus en cours comme une monstrueuse dévaluation. Dans ce contexte les pare feux sont tous plus que très incertains. Ils consistent à rétablir la confiance. C’est-à-dire à enrayer le processus de vérification des avoirs. Outre que cela relève d’une certaine magie davantage que de l’argumentation rationnelle, l’idée ne résiste pas a la spirale effective qui s’enclenche dès qu’un débiteur s’écroule ravageant le bilan du voisin.

D’une crise à l’autre

La crise que nous vivons annonce une bifurcation dans l’histoire de l’humanité. Ce n’est pas seulement une crise financière. C’est la dernière en date -et potentiellement la plus violente- des crises qui secouent le capitalisme depuis son origine. C’est une crise du régime économique mondial actuel fondé sur l’endettement. C’est une crise de l’hégémonie américaine dans un monde marqué par de nouveaux rapports de force. C’est une crise des orientations politiques néolibérales qui ont inspiré les gouvernements de tous pays depuis un quart de siècle. Un cycle de plusieurs décennies est donc en train de se refermer.
A court terme la suite est malheureusement connue. La crise va poursuivre ses développements. Elle va continuer au plan financier car la quantité de capital fictif qu’il faudrait garantir pour maintenir la valeur des actifs est bien supérieure aux ressources des Etats eux-mêmes. Elle va frapper de plus en plus durement l’économie réelle. Elle va avoir des conséquences toujours plus violentes au plan social. Et donc politique. Il faut entendre ici que tout le système des relations sociales dans les pays va être mis sous tension. Et tout le système des relations internationales de même. La paix dans tous ses aspects va redevenir aussi une question de l’actualité et du concret, du local au global. La crise financière va donc se prolonger comme une crise économique, sociale, politique et géopolitique.
Son épilogue mortel pourrait bien être la crise écologique, qui était déjà là mais qui s’emballe. Qu’est ce qui va empêcher en effet les voyous qui ont mené le monde jusqu’à cette catastrophe économique de nous amener jusqu’à la suivante, la totale, celle qui a commencé à détruire la planète? C’est là que l’on mesure aussi la gravité de la bifurcation à l’œuvre dans l’histoire du capitalisme. C’est en effet la première fois que le capitalisme crée, de manière maintenant tangible, non seulement les conditions de sa propre destruction mais aussi de celle de la planète et donc de l’humanité. Cette marche à la catastrophe risque de devenir irréversible non pas dans des siècles ou des décennies mais à horizon de 10 ou 20 ans.

Un problème politique et non technique

Dans ce contexte il est juste en effet de proposer des mesures de court terme, de moyen et de long terme puisque la difficulté se présente dans ces trois dimensions de temps. Par simple bon sens, en supposant que la machine puisse être rapidement relancée, il serait juste de bloquer tout net les causes techniques qui facilitent la réapparition des bulles. Tout le monde sait comment. Il serait juste aussi de re-cloisonner les métiers de la finance et de la banque de dépôts pour éviter les effets dominos des chocs. Tout le monde sait comment. Je pourrais comme beaucoup allonger cette liste et la ponctuer de la même façon chaque pause d’un «tout le monde sait comment». Car il n’y a aucun mystère dans la façon dont tout le système dément actuel s’est mis en place. Et les remèdes pour anticiper et empêcher le désastre ont été évoqués des milliers de fois dans des centaines de colloques de livres et d’articles de toutes sortes. L’affaire n’est pas technique, elle est politique. Aucune mesure technique ne résoudrait  durablement le fond du problème puisqu’aucune ne répond pas à la question de la transition globale vers un système de production et d’échange stable et écologiquement durable. Mais elles vaudraient mieux que des balivernes sur la recherche de je ne sais quelle erreur de gestion et boucs émissaires qui auraient provoqué la déroute en cours. Ceux qui ont provoqué ce désastre ont agi légalement et d’après la pure logique de marché qui a consisté à ne s’occuper que de son intérêt personnel. Leur égoïsme et leur vision à court terme étaient censés faire passer la fameuse «main invisible du marché» qui devait à la fin tout mettre en équilibre, allouer les ressources avec finesse et efficacité. Peut-être doit-on faire figurer au rang des mesures de salubrité intellectuelle publique la mise à la poubelle de l’histoire des formules magiques de ce genre de doctrine fumeuse. Et s’il faut trouver des coupables qu’on juge les griots du système qui ont chanté ses louanges et mis en place les législations qui ont permis ce pillage et ce gâchis.
En nommant le Frankenstein du FMI, le sinistre M. Camdessus, à la tête de l’organisme prévu pour refinancer les banques avec l’argent du contribuable français (360 milliards d’euros !), Nicolas Sarkozy, aux discours si anticapitalistes depuis peu, a adressé à la bien-pensance mondiale un clin d’œil qui devrait nous glacer. Malheureusement, les sociaux-démocrates, quand ils gouvernent encore, ne font pas tellement mieux.

L’impasse social-démocrate face à la crise

La social-démocratie, qui est dominante à gauche dans toute l’Europe, est à cours de stratégie et de programme alternatif parce qu’elle n’a pas pris la mesure du changement de nature du capitalisme de notre époque. Elle se trouve dans une impasse théorique et stratégique qui saute aux yeux dans l’actuelle crise financière. Longtemps elle a cru ses méthodes indépassables. Dans la mondialisation libérale elle n’a fait que reproduire la vieille stratégie sociale-démocrate du XIXème siècle qui consistait à faire des prises d’avantages pour les travailleurs dans le cadre du capitalisme à l’échelon national. Cette stratégie est totalement épuisée depuis que le capitalisme a changé de nature et d’échelle. La transnationalisation du capitalisme et sa radicale réorganisation sur les seuls impératifs de financiarisation de tous les secteurs de l’économie sont des faits mal analysés et incompris dans l’Internationale socialiste. En effet, dans le cadre national le capitaliste industriel peut trouver intérêt à discuter avec les syndicats et à peser dans la définition des normes. Dans la mondialisation libérale, le capitalisme financier n’a plus besoin de faire aucun compromis politique ou social en contrepartie de ses prélèvements sur le travail. Le rapport de force que lui donne sa transnationalisation est d’autant plus écrasant qu’il est mal compris ou qu’il passe pour une loi de la nature.
Dans cette forme du capitalisme toute visée générale est rendue impuissante. La sphère financière a soumis à ses normes tous les compartiments de l’activité des sociétés. Ce résultat ne tombe pas du ciel ni d’aucun mouvement spontané lié au développement des sciences et des techniques. La mondialisation est d’abord un phénomène politique. Elle fonctionne comme une forme nouvelle de domination au profit de la rente. C’est la dictature de l’actionnariat. On constate donc sous toutes les latitudes une pression terrible pour sanctuariser le marché, pour le mettre hors de portée de la décision collective. C’est ce qu’a tenté de faire le projet de Constitution européenne, en proclamant la « concurrence libre et non faussée » comme le principe central de la vie de l’Union auquel tout le reste doit être subordonné. Ce nouvel âge du capitalisme est allergique à la souveraineté populaire. Une tyrannie molle s’installe insidieusement et sous l’apparence d’un laisser-faire généralisé. Le marché ne peut pas avoir d’autres régulateurs que lui-même. Par conséquent, son principal adversaire vient du fait que les citoyens se mêlent d’établir des normes et des lois susceptibles de s’opposer à une impulsion du marché. Il essaie donc de faire reculer partout la norme d’intérêt général, et donc la citoyenneté qui l’exprime, comme mode de conduite des affaires publiques.
Dans ces conditions, le credo social-démocrate de la « régulation » du capitalisme sonne dans le vide et ne peut avoir aucune prise sur le réel. Comment réguler en effet une réalité qui ne se soumet pas aux cadres de délibération et de prise de décision publique ? Comment réguler un système dont l’objectif même est précisément de s’affranchir de toutes les contraintes qui pourraient encadrer, orienter ou retarder son expansion ?
Cette contradiction majeure du discours social-démocrate sur la régulation explique que les sociaux-démocrates soient si démunis face à la crise actuelle. Comme ils se refusent à penser le dépassement du capitalisme et la nécessité d’introduire des ruptures avec l’ordre actuel, ils en sont réduit à soutenir le sauvetage et le rafistolage à tout prix du système. La présence de Pascal Lamy et Dominique Strauss Kahn, tous deux ouvertement sociaux-démocrates, à la tête de l’OMC et du FMI souligne dramatiquement l’impuissance de la social-démocratie.

Le bouclier social : une réponse d’urgence et une voie de dépassement

Avec l’ampleur de la crise sociale et l’évidence de la crise écologique, un nombre sans précédent de gens perçoivent aujourd’hui que le capitalisme est toxique pour l’humanité. Mais il ne suffit pas de le percevoir pour pouvoir l’enrayer. Encore faut-il disposer d’une force politique dotée d’un programme et d’une stratégie. Cela résume l’ampleur de la tache de ceux qui partout dans le monde, et notamment en Amérique latine et en Europe, ont entrepris de réinventer la gauche. Pour cela il faut d’abord s’opposer : dire non à tout bouclier bancaire qui ignore les travailleurs. Et porter le mot d’ordre d’un bouclier social face à la crise.
C’est le premier devoir de la gauche que de proposer les moyens immédiats de protéger le plus grand nombre, qui est à la fois le plus exposé à la crise et le moins concerné par les plans de sauvetage  qui protègent d’abord les riches.
La gravité de la crise que nous traversons justifie l’application de mesures d’exception pour sauver l’économie productive et protéger le travail. La puissance publique doit se doter d’un droit de véto sur les délocalisations et sur les licenciements boursiers. Face à une telle crise, la politique européenne ne saurait non plus se limiter à de vagues promesses de plans de relance plus ou moins concertés. En toute hypothèse il faut placer aux frontières de l’Europe pendant cette période d’exception un bouclier douanier qui bloque le dumping social et environnemental. De même, l’appareil financier et bancaire qui irrigue l’ensemble de l’économie ne peut plus être abandonné aux prédateurs qui le gèrent aujourd’hui : il doit passer sous contrôle public pour être orienté dans l’intérêt général. Mais ce n’est pas tout, un véritable bouclier social doit aussi assurer une protection individuelle des travailleurs. A travers plusieurs mesures d’urgence destinées en priorité aux ouvriers et aux employés qui constituent la majorité de la population active en France et donc le poumon économique et populaire du pays : augmenter rapidement le salaire minimum, mettre fin aux franchises médicales en abrogeant le bouclier fiscal qui profite aux plus riches, créer un fonds d’indemnisation du chômage technique qui soit financé par un prélèvement sur les profits des grands groupes. Enfin pour affronter la crise sociale et aider à la relance de l’économie il faut aussi renforcer les services publics. C’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ! Il faut donc arrêter les privatisations notamment de la Poste, rétablir les postes supprimés dans les écoles et les hôpitaux et stopper les mesures européennes de libéralisation et d’ouverture à la concurrence dans l’énergie et les transports.
Mais ce projet de bouclier social n’est pas seulement une réponse technique d’urgence de gauche face à la crise. Son explication et sa déclinaison comme mot d’ordre dans les manifestations et les entreprises en font une pédagogie de la rupture avec le capitalisme. Car chaque mesure d’urgence proposée met à l’ordre du jour un autre partage des richesses et des pouvoirs et donc un autre système. Pour nous le bouclier social est donc aussi une méthode pour aller vers la République sociale, qui est le nom qu’au Parti de Gauche nous donnons, dans la tradition du socialisme républicain français depuis Jaurès, à l’autre société que nous voulons construire. Le mot d’ordre du bouclier social est donc aussi porteur d’une dynamique sociale et politique, pour peu que la gauche s’en empare. Comme nous l’a dit récemment Nicolas Maduro, le ministre des affaires étrangères du Venezuela, « la crise est un grand malheur mais elle est aussi une opportunité pour faire naître un monde nouveau. Le pire pour nous ce ne sera pas la crise mais si nous n’arrivions pas à en tirer un monde nouveau ».


164 commentaires à “Année de crise”
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  1. Nipontchik dit :

    Ils ont la trouille...

    "Selon les syndicats, Darcos "lâche du lest" sur les Rased
    LEMONDE.FR | 08.01.09 | 17h09 • Mis à jour le 08.01.09 | 17h10

    Alors que les lycéens défilaient à nouveau, jeudi 8 janvier, dans les rues de France, Xavier Darcos a lâché du lest sur la question des enseignants en Rased (réseau d'aide spécialisée aux élèves en difficulté), en ramenant de 3 000 à 1 500 le nombre des postes supprimés en 2009. C'est ce qu'affirment, jeudi, les trois principaux syndicats, le SNUipp-FSU, le SE-UNSA et le SGEN-CFDT.
    Actuellement, les professeurs des écoles en Rased – 11 000 au total – n'ont pas de classe à l'année, mais interviennent dans plusieurs écoles d'un secteur auprès d'élèves connaissant des problèmes d'apprentissage, d'adaptation à l'école ou de comportement. Le budget 2009, tel qu'il a été voté en décembre, prévoit de "sédentariser" – c'est-à-dire de leur confier un enseignement ordinaire – 3 000 de ces enseignants en Rased, ce qui équivaut à la suppression de 3 000 postes.

    "UN PREMIER SUCCÈS"

    Dans un communiqué le SNUipp-FSU affirme que le ministère "vient d'annoncer que 1 500 de ces 3 000 maîtres (...) que le ministre envisageait de sédentariser ne seraient finalement pas implantés dans une classe". Ils conserveront "leurs missions d'enseignants spécialisés qui interviennent auprès des élèves en difficulté", a-t-il ajouté. "C'est un recul", a affirmé à l'AFP son secrétaire général, Gilles Moindrot.

    Le SE-UNSA a également indiqué à l'AFP que M. Darcos avait "lâché du lest" en lui annonçant, mercredi soir, que "sur les 3 000 postes devant être transférés (...) 1 500 correspondront à des postes vacants (et donc retourneront devant une classe ordinaire) et 1 500 seront affectés dans les écoles en surnuméraire". "Ces derniers n'auront donc pas la charge d'une classe", a affirmé Luc Bérille.

    Le SGEN-CFDT a lui aussi annoncé, dans un communiqué, que le "ministère revoit sa copie en réduisant les sédentarisations de postes Rased de 3 000 à 1 500". Il évoqué "un premier succès", qui reste toutefois "insuffisant". "

  2. 4/8 dit :

    \"Ça le démangeait. Sans surprise, ce syndicat traditionnellement collaborationniste se plie une fois de plus aux manœuvres patronales et gouvernementales.”

    http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=4292

  3. jennifer dit :

    @ Julie
    A toi aussi bonne année et merci pour tes encouragements!

  4. Mano dit :

    - Israël n’a pas lancé ses attaques dévastatrices seulement pour arrêter les roquettes, ou en représailles, mais aussi pour toute une série de raisons non reconnues officiellement.

    Richard Falk est rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme.

    * * *

    Comprendre la catastrophe de Gaza

    jeudi 8 janvier 2009

    Richard Falk - The Huffington Post

    Ce que ce contexte nous suggère avec force, c’est qu’Israël n’a pas lancé ses attaques dévastatrices, le 27 décembre, seulement pour arrêter les roquettes, ou en représailles, mais aussi pour toute une série de raisons non reconnues officiellement.

    Le peuple de Gaza est gravement persécuté pour des raisons éloignées des questions de roquettes et de sécurité à la frontière... (...)

    Pendant ce cessez-le-feu, la direction du Hamas à Gaza a proposé à maintes reprises de prolonger la trêve, proposant même une trêve pour une période de dix ans, et elle s’est déclarée réceptive pour une solution politique basée sur l’acceptation des frontières d’Israël de 1967. Israël a ignoré ses initiatives diplomatiques et n’a pas, de son côté, respecté l’accord de cessez-le-feu qui impliquait des assouplissements au blocus qui réduisait à une quantité infime les produits alimentaires, les médicaments et le carburant qui pouvaient entrer dans Gaza. (...)

    Mais la réalité est plus trouble. Il n’y a eu aucune attaque notable de roquettes depuis Gaza durant le cessez-le-feu jusqu’au jour où Israël a lancé une attaque, le 4 novembre dernier, prétendument dirigée contre des militants palestiniens dans Gaza, tuant plusieurs Palestiniens. (....)

    Ce que ce contexte nous suggère avec force, c’est qu’Israël n’a pas lancé ses attaques dévastatrices, le 27 décembre, seulement pour arrêter les roquettes, ou en représailles, mais aussi pour toute une série de raisons non reconnues officiellement. Il était évident pendant les quelques semaines qui ont précédé les attaques israéliennes que les dirigeants militaires et politiques préparaient l’opinion à des opérations militaires d’envergure contre le Hamas. (...)

    Des commentateurs israéliens, estimés et conservateurs, vont plus loin. Par exemple, pour l’éminent historien, Benny Morris écrivant dans le New York Times il y a quelques jours, la campagne sur Gaza se rapporte à un stade plus profond d’une appréhension qu’il compare à l’humeur sombre de l’opinion qui a précédé la guerre de 1967, quand les Israéliens se sentaient sérieusement menacés par la mobilisation arabe à leurs frontières. Morris souligne que malgré la prospérité israélienne de ces dernières années et une relative sécurité, plusieurs facteurs ont conduit Israël à agir hardiment dans Gaza : la perception d’un refus persistant du monde arabe à accepter l’existence d’Israël comme une réalité établie, les menaces incendiaires proférées par Mahmoud Ahmadinejad en même temps que la volonté supposée de l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, la mémoire de l’Holocauste qui s’estompe combinée avec une sympathie grandissante en Occident pour la situation palestinienne, et la radicalisation de mouvements politiques à la frontière d’Israël sous la forme du Hezbollah et du Hamas. Effectivement, Morris prétend qu’Israël tente, en anéantissant le Hamas à Gaza, d’envoyer ce message plus large à toute la région, que rien ne l’arrêtera pour faire respecter ses prétentions à la souveraineté et à la sécurité. (....)

    http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=5733

  5. dudu 87 dit :

    @Modérateur
    J'ai posté ce matin mais tout à disparu, pourquoi?

  6. dudu 87 dit :

    Tiens ça passe maintenant, vous avez dit bizarre...

  7. maxou dit :

    Golden salaire pour le directeur de Pôle emploi
    Chômage. ChristianCharpy, ex-directeur de l'ANPE, bénéficierait en 2009 d'une augmentation de 45 000 euros (+20 %)
    Les chômeurs et les agents de Pôle emploi, pris dans la galère de la fusion, vont grincer des dents. Le Canard enchaîné révèle dans son édition d'hier que Christian Charpy, ex-directeur de l'ANPE et désormais patron de pôle emploi, l'organisme fusionnant les ANPE et les ASSEDIC, verra son salaire annuel augmenter de 20 % en 2009. jusqu'à présent, le haut fonctionnaire touchait la somme de 230 000 euros par an, salaire qui passerait ainsi à 275 000 euros, soit 45 000 euros supplémentaires. D'après le Canard, Bercy aurait réagi en expliquant que la rémunération de Christian Charpy n'est (pas définitive) et qu'elle (serait modulée en fonction de ses résultats). Christian Charpy lui-même aurait expliqué à l'hebdomadaire satirique qu'il ne fait plus (le même boulot), ce qui confirmerait l'information. Depuis, changement de ton. A l'AFP, Bercy explique que la rémunération n'a pas été fixée, et une porte-parole de Pôle emploi fait part de (surprise) de M. Charpy, qui a déclaré n'avoir (pas demandé d'augmentation de salaire). Ce qui signifie pas qu'il la refusera si on lui propose !
    Cette augmentation serait d'autant plus malvenue que les difficultés s'accumulent pour les demandeurs d'emploi. Alors que la fusion est annoncée en grande pompe, le numéro de téléphone unique 39 49 ainsi que le site Internet pole-emploi.fr en service depuis lundi, et censée leur faciliter la vie, sont complètement saturés. Les chômeurs ne peuvent ni s'inscrire, ni actualiser leur situation, ce qui peut provoquer des retards, voire des pertes d'indemnisation, sachant que les délais entre l'inscription et le paiement ont grimpé à deux mois.
    Du côté des agents, la situation est tout aussi confuse. Après une première grève lundi, suivie par
    20 % d'entre eux, les syndicats CGT, SNU, FO, SUD, SNAP préparent la prochaine mobilisation pour la journée nationale interprofessionnelle du 29 janvier. Ils ont renoncé à appeler à la grève prévue aujourd'hui, du fait d'une division syndicale au cours des négociations avec la direction sur la mise en œuvre de la fusion. Fin décembre, quatre syndicats (CFDT, CFTC, CGC et UNSA) avaient renoncé à la grève de lundi après avoir signé avec la direction un accord pour une (prime de fusion) de 500 euros par agent. Les mêmes s'apprêtent à signer un autre accord trouvé mardi avec la direction, prévoyant l'embauche de 400 CDD en 2009 pour remplacer les agents en formation, alors que les départs en formation représentent au bas mot 633 emplois à temps plein, selon la CGT, non-signataire.

  8. urriola dit :

    Bonjour camarade: mes meilleurs voeux pour commencer et surtout une année de reconstruction de la gauche. Je n'ai pas eu le temps de lire cet article mais j'en profite pour vous demander quelle est la position du Parti de Gauche par rapport au genocide sioniste. Lors du dernier rassemblement du 3 janvier à la République, je n'ai pas trouvé une seule pancarte du Parti de Gauche. En sachant qu'une nouvelle manif aura lieu -à la République également- le prochain 10 janvier, je voudrais connaitre le mot d'ordre. Merci par avance
    Je suis un ami de "Sambo" et il y a quelques années j'ai été chez vous après un baptême républicain célébré à la mairie de Massy.
    Bien cordialment, Ulysse

  9. jennifer dit :

    excellent article mais en anglais d'un journal de droite "The independent"

    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-why-do-they-hate-the-west-so-much-we-will-ask-1230046.html

    2) Communiqué du MRAP

    Le MRAP souhaite une information libre et plurielle sur le conflit du Proche-Orient

    Plusieurs journaux ont décidé de fermer les forums de discussion et les possibilités pour les lecteurs de réagir en ligne sur les articles concernant le conflit du Proche-Orient.

    Le MRAP estime normal et indispensable que des mesures soient prises pour bannir et sanctionner les propos haineux ou racistes. En la circonstance il demande que les lois existantes puissent être appliquées dans toute leur rigueur. Cependant le MRAP condamne toute forme de censure des expressions qui consisteraient à s’opposer à la ligne éditoriale de certains de ces journaux prenant prétexte de possibles dérapages.

    Le MRAP dénonce la vision partiale et unilatérale que donnent les médias français du conflit du proche orient. Il souhaite que toutes les opinions puissent s’exprimer et que les informations données soient réellement objectives et pluralistes.

    3) la "diplomatie" ou l'art de faire semblant de faire quelque chose alors qu'on laisse le massacre se perpétrer. Sarkozy gesticule mais ne fait rien dans cette "urgence à ne pas se presser" dont il a l'art et où les grands excellent en ce moment, laissant tout le temps nécessaire à Israel pour finir le "sale boulot". Sans parler de la trahison du "frère" égyptien qui ferme ses portes à ceux qui veulent se sauver. Ca fait encore plus mal, quand l'ami ou le frère vous trahit et vous livre au bourreau!

    http://www.rue89.com/2009/01/06/la-diplomatie-et-la-guerre-de-gaza-ou-le-ballet-des-hypocrites

  10. Carol DEBY, Liège dit :

    communiqué d'Euronews du 8 janvier 2009

    A Beyrouth hier, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes, le chef du Hezbollah libanais avait prévenu Israël que son mouvement était prêt à une nouvelle guerre si on l’y poussait, Hassan Nasrallah prenant faits et causes pour les frères palestiniens : “Je le dis à Ehud Olmert, l’homme qui a échoué et qui a déçu au Liban : vous ne serez jamais capable d‘éradiquer le Hamas, d‘éradiquer le Hezbollah. Nous sommes prêts à toute éventualité... “
    ---------------------------------------------------------------------------
    Des tirs de roquettes ont eu lieu à la frontière libanaise.
    Rappelons qu'en août 2006, Israël avait subi une déconfiture en attaquant le
    Hezbollah.
    Mais dans les circonstances actuelles, il pourrait être difficile pour de tels adversaires de circonscrire la guerre au Liban : un conflit généralisé au Proche-Orient serait possible.
    Israël joue-t-il un va-tout ?

  11. H2 dit :

    La pureté dangereuse de M.BHL :

    M. BHL a dit :

    "4. Entre l’attitude des uns et celle des autres il y a, quoi qu’il en soit, une différence capitale et que n’ont pas le droit d’ignorer ceux qui veulent se faire une idée juste, et de la tragédie, et des moyens d’y mettre fin : les Palestiniens tirent sur des villes, autrement dit sur des civils (ce qui, en droit international, s’appelle un « crime de guerre ») ; les Israéliens ciblent des objectifs militaires et font, sans les viser, de terribles dégâts civils (ce qui, dans la langue de la guerre, porte un nom-« dommage collatéral »-qui, même s’il est hideux, renvoie à une vraie dissymétrie stratégique et morale)."

    Quelles paroles proprement ignobles ! On en a la nausée aujourd'hui en lisant ce commentaire abject. " La pureté dangereuse " mène au massacre de masse et au nettoyage ethnique. L'État d'Israël visiblement ne déroge pas à l'affaire. Dénaturé par la guerre et par son idéologie militariste de conquête, il est évident désormais que cet État n'a jamais recherché véritablement la paix.

    Stéphane Hessel, ancien déporté de Buchenwald, a qualifié le massacre de masse de Gaza de " crime contre l'humanité ".
    La voix des Justes est longtemps inaudible mais elle parvient toujours à faire son chemin. Gaza restera dans les mémoires comme le furent d'autres massacres et Tzipi Livni un jour comparaîtra devant la Cour pénale internationale comme le fut en son temps Slobodan Milosevic. N’en doutons pas.

    L'instrumentalisation de la Shoah par Le pouvoir Israélien est aussi largement dénoncé par Stéphane Hessel lui-même. Cet alibi idéologique pour cautionner toutes les guerres et les massacres de populations civiles ne tient plus et il s’agit de le dénoncer haut et fort.
    En 2007 les anciens déportés des camps de concentration nazis,manifestaient dans les rues de Tel Aviv pour dénoncer leurs conditions sociales misérables. Abandonnés par les pouvoirs en place, il est en effet étonnant de voir ceux-ci vivre dans une grande précarité. Les morts semblent visiblement plus importants pour les politiciens que les vivants.
    Un cycle de légitimation politique s'achève. Un autre cycle commence. La communauté mondiale n'est plus dupe de tous ces stratagèmes pour légitimer la barbarie.
    Il est temps de mettre un frein à la toute puissance et à l'impunité infinie du pouvoir militariste Israélien. L'ONU et la communauté internationale doivent prendre une bonne fois pour toutes leurs responsabilités avant que ce conflit ne dégénère encore au point d’entraîner toute la planète au bord d'un nouveau conflit mondial.
    L'argumentaire que M. BHL tente de développer dans les colonnes du " Point ", ne l'honore décidément pas. Qualifier de crimes de guerre les tirs de roquettes artisanales et de dommages collatéraux le massacre d'une population civile par la 5éme armée la plus puissante du monde, est assez sidérant pour un esprit soi-disant " éclairé ".
    Les 600 palestiniens dont 250 enfants assassinés par Tsahal, ne pourront plus le remercier pour cette analyse politique de haute voltige.
    L'argumentaire de l'idéologie bushiste filtre dans chacun des mots prononcés par M. BHL. Triste éteignoir de la pensée en vérité. Les barbares sont les suppliciés et les civilisés ceux qui larguent les bombes.
    Triste démission d’un intellectuel face au nécessaire devoir de vérité. Nous aimerions qu’un jour M. BHL se libère de BHL et ouvre enfin grand les yeux sur le réel. Tel qu’il est et non pas tel qu’ il aurait fallu qu’il soit.

  12. Pierre L dit :

    " Ce sont les banques qui ont refusé. " dit:
    8 janvier 2009 à 17:22

    Cet article de Liberation.fr me rend furieux. Je me mets en colère quand je relis cet incroyable aveu de Jean-Paul Fitoussi : « L’Etat aurait voulu devenir actionnaire. Ce sont les banques qui ont refusé. »

    Qu’est-ce que c’est que ça ? Les banques exigent, et l’Etat obéit ? Mais dans quel pays vivons-nous ? Depuis quand l’Etat obéit-il aux banquiers privés ? Depuis quand ?

    Houla, vous savez cela fait longtemps que nos etats democratiques sont au service de la finance.
    A mon avis c'est une de leurs principales fonctions d'ailleurs.

    Maintenant, pour une date exacte, demandez à votre pote Nicolas Dupont GnanGnan, il pourra s'en doute vous renseigner...

    A plus, "BA".

  13. Mano dit :

    Communiqués de l'UJFP

    PETITION A SIGNER : PAS DE CRIMES EN NOTRE NOM !

    le 8.01.2009

    Nous sommes des juifs de France provenant de divers horizons avec des opinions, des pratiques, des engagements culturels, politiques, philosophiques ou religieux non moins divers, mais, justement parce que juifs et en raison de ces engagements, ensemble :

    1) Nous sommes indignés qu’un Etat qui se dit juif avec une armée suréquipée d'engins de mort sophistiqués assiège, prive de tout moyen de vivre, terrorise, bombarde, massacre toute une population auparavant déshumanisée car préalablement désignée comme « entité hostile ». Inévitablement, nous pensons aux heures tragiques que certains de nous, de nos parents ou grands parents ont vécues il y a plus de soixante ans.

    2) Nous refusons qu’en notre nom le CRIF ou quiconque soutienne cette politique en osant déclarer qu’elle se fait pour nous. Les responsables israéliens se rendent clairement coupables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, ces crimes étant déguisés en macabre parodie d'« auto-défense ».

    3) Nous pensons que cette politique loin de « protéger les juifs » risque fort de provoquer la résurgence de l’antisémitisme et des replis communautaires juif et arabe en France.

    4) Nous exigeons donc l’arrêt immédiat de l’intervention israélienne à Gaza, la fin du blocus et une négociation avec le Hamas et toutes les autres instances palestiniennes sur la base des résolutions de l’ONU et de la légalité internationale pour qu’une paix juste s’instaure enfin au Proche-Orient où chaque habitant, quelle que soit son origine ou sa religion puisse jouir d’une pleine égalité de droit.

    Pour signer la Pétition :

    http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=50


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