21sept 08

Samedi je participais à la manifestation contre la guerre d’Afghanistan avec Marc Dolez député socialiste du nord. Mes amis de PRS ont formé une petite délégation groupée autour de leurs drapeaux. Au moment où je les rejoins, il fait beau et chaud si bien que la manifestation est aussi un moment où l’on peut lever le nez pour jauger les façades du Paris populaire. J’en ai besoin. L’ambiance stressante de la préparation du congrès socialiste m’a asphyxié. Chemin faisant, vers Barbés, je bavarde avec les représentants du Mouvement pour la paix. On convient de se revoir pour approfondir la conversation tout en prenant rendez vous pour les conférences de presse qui vont précéder le débat et le vote à l’assemblée et au Sénat cette semaine. L’actualité sera sur ce sujet. Les figures de la paix et de la guerre reviennent dans le débat public. Elles ne vont pas en sortir de si tôt. Dans ce registre plus que dans tout autre, l’examen soigneux des arguments, leur comparaison et leur vérification est un devoir de précaution constant pour qui veut agir en connaissance de cause. Car très traditionnellement, la guerre nécessite une consommation considérable de mensonges et de zone de silence pour son entretien. Leur mise à nu fournit souvent un éclairage précieux vers la vérité. De cette violence crue du mensonge asséné avec l’aplomb tranquille de l’évidence, nul meilleur exemple que la volte face du président de la République sans autre argumentation que la force de l’affirmation. Le 26 avril 2007, entre les deux tours de la présidentielle, sur France 2, il déclare : « La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive. Si je suis élu, les troupes françaises quitteront l’Afghanistan ». Puis en novembre 2007, au cours de sa visite à Washington, il affirme: « la France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra, car ce qui est en cause dans ce pays, c’est l’avenir de nos valeurs et celui de l’Alliance Atlantique ». Du retrait au renfort, la France a pris un virage sur l’aile sans autre explication que la décision de son chef des armées. Tout est donc bien possible dès qu’il s’agit de propagande. Ma conviction contre cette guerre est connue. je n’y reviens pas ici. Je veux seulement poser les questions qui peuvent éclairer le moment, si elles trouvaient réponse.
D’un bobard à l’autre
Les Etats-Unis et la France sont allés « en Afghanistan pour défendre la liberté du monde » ? C’est ce que proclame Nicolas Sarkozy,le 20 août à Kaboul et le 21 août en Conseil des ministres. Personne n’a pourtant jamais démontré de lien positif entre les actes de guerre de la coalition en Afghanistan et la « liberté du monde ». Sans excès de mauvais esprit, on pourrait même aisément démontrer l’inverse, à savoir que c’est l’intensification des actes de guerre de la coalition qui nourrit le terrorisme et fait reculer la liberté. Sarkozy n’en est pas à sa première affirmation péremptoire. Dès son discours devant la conférence des ambassadeurs le 27 août 2007, il avait affirmé que pour « prévenir une confrontation entre l’Islam et l’Occident », « notre devoir est d’accentuer nos efforts en Afghanistan ». On ne voyait pourtant pas non plus très bien le lien logique entre les deux, ni d’ailleurs quelle pouvait bien être la réalité d’une confrontation globale entre des entités aussi floues que l’ « Islam » et l’ « Occident ». Le ronflement des phrases creuses de cet acabit n’a jamais cessé pour justifier une présence militaire française dont en réalité plus personne n’énonce clairement les objectifs. Du coup l’emphase éclate comme une bulle de savon a la première question même la plus banale. Ainsi quand le président de la Commission de la défense de l’Assemblée nationale proclame que « la présence militaire française en Afghanistan est l’opération extérieure la plus décisive pour la sécurité de la France » (le 26 août à l’assemblée nationale). Faudrait-il donc en conclure que si la France ne combattait pas en Afghanistan, sa sécurité aurait gravement été compromise ? Par qui ? Comment ? Pourquoi ? Un argument massue de Bernard Kouchner tente de balayer la question : «le terrorisme qui frappe aujourd’hui à Kaboul pourrait frapper demain plus prés de chez nous ». C’est le même argumentaire qui avait été utilisé par les Américains pour justifier leur invasion de l’Afghanistan en 2001 au nom de la légitime défense suite aux attentats du 11 septembre.Nous sommes en danger ? Pourquoi ?

UN PASSE OBSCUR
Une bonne preuve de l’effet d’opportunité qui a été à l’origine de l’invasion militaire de l’Afghanistan est qu’elle a été préparée par les Américains et les Britanniques plusieurs mois avant le 11 septembre. Dès l’été 2001, les Américains avaient commencé à envoyer des commandos en Afghanistan et avaient pré positionné d’importantes forces en Egypte tout en déployant avec les Britanniques leurs flottes en mer d’Oman pour préparer l’invasion du pays. Les vrais motifs de l’invasion étaient donc ailleurs que dans la réplique à Oussama Ben Laden, qui n’avait d’ailleurs d’autres lien avec l’Afghanistan que de s’y être réfugié dans les montagnes. Mais qui se souviens que le régime taliban qui gouvernait à l’époque à Kaboul avait déclaré accepter au lendemain du 11 septembre de livrer Ben Laden pour qu’il soit jugé. Peu importait alors aux Américains. Colin Powell affirme alors au monde entier que les Etats-Unis détiennent des preuves de l’implication afghane dans les attentats du 11 septembre et qu’elles seront fournies au Conseil de sécurité. Personne ne les a pourtant jamais vues. Personne ne les réclame depuis. Ce tableau est donc couvert d’une ombre inquiétante depuis l’origine. En effet, les Américains sont très actifs en Afghanistan et au Pakistan depuis la fin des années 1970. Ils se sont fortement appuyés sur les islamistes pour contrer l’influence soviétique dans la région. C’est eux qui ont constitué « Al-Qaïda » à l’époque pour combattre les russes. A ce titre, ils avaient directement armé les Talibans. La prise de pouvoir de ceux-ci à Kaboul en 1996 avait été soutenue par deux alliés de poids des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite et le Pakistan. Tout ce passé semble s’être évanoui des souvenirs officiels et des « argumentations » du  présent. Pourquoi ?
 
LE PETROLE BIEN SÛR
Dans cette région du monde, la succession des événements montrent que souvent les motifs d’action sentent très fortement le pétrole. Depuis la chute de l’URSS en 1991, les Etats-Unis font tout pour contrer l’influence russe et iranienne en Asie centrale. En particulier pour désenclaver sous leur contrôle les importantes réserves de pétrole et de gaz du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan et du Turkménistan. Les Etats-Unis conçoivent alors un projet de pipe line géant allant de la mer Caspienne jusqu’à la mer d’Oman via l’Afghanistan et le Pakistan. Pour cela ils négocient via la compagnie pétrolière californienne Unocal avec tous les pouvoirs locaux en place. A partir de janvier 2001, le vice-président Dick Cheney suit personnellement le déroulement de ces tractations qui butent sur le refus du régime taliban. On notera que le régime taliban à peine renversé, le 27 décembre 2001, le Turkménistan, l’Afghanistan et le Pakistan signaient un accord relançant le projet de pipeline. Bush a aussitôt comme émissaire spécial à Kaboul un ancien collaborateur du groupe Unocal, le diplomate Zalmay Khalizay et le président Hamid Karzaï a lui aussi été consultant du groupe pétrolier, tout comme le futur ministre afghan des Mines et de l’Industrie Mir Sediq. Cette caricature à peine croyable de main mise est une toile de fond avérée. Mais elle est toujours absente du débat sur les objectifs de guerre en Afghanistan et le bilan de la présence "occidentale". Pourquoi ? 
 
UN BILAN ?
Officiellement, la coalition internationale (37 pays aujourd’hui) qui est intervenue derrière les Etats-Unis, d’abord sous mandat de l’ONU en 2001, puis par délégation à l’OTAN depuis 2003, ne mène pas de guerre. Elle est censée assurer la « stabilisation » et la « pacification » du pays. Avec pour la France, une prédilection théorique pour la formation de l’armée afghane et la reconstruction. Une rhétorique qui continue d’être servie par Bernard Kouchner. « Ca n’est pas une guerre, c’est une mission de paix » tonne-t-il lors de son audition à l’assemblée nationale le 26 août 2008. Pourtant la réalité militaire en Afghanistan n’a plus rien à voir avec les objectifs de départ au nom desquels des troupes françaises ont été engagées en 2001. Le chef d’état major des armées lui-même a reconnu le 25 août que « la France conduit des actions de guerre en Afghanistan » Tout cela dans un immense gâchis technologique : les avions Mirage et Rafale stationnés à Kandahar tirent par exemple chaque mois une vingtaine de bombes à guidage laser dont le prix unitaire se situe autour de 130 000 euros, sur des cibles aussi dérisoires qu’une grotte ou une charrette supposées abrités quelques talibans. La dégradation rapide du bilan de la présence militaire de la coalition fournit une autre preuve du gouffre qui se creuse entre les objectifs affichés et la réalité. Alors que le nombre de soldats occidentaux a cru de 40 000 à plus de 60 000 le nombre de soldats tués a explosé passant de 58 en 2004 à 230 en 2007. La situation militaire ne cesse de se dégrader avec la recrudescence des attaques suicides à raison de 3 à 4 par semaine alors qu’elles étaient quasi inexistantes en 2004. Les affrontements qui ont coûté la vie à 10 soldats français le 18 août sont très révélateurs de cette dégradation : ils ont démontré une puissance tactique et opérationnelle inédite de ce que les généraux français appellent désormais les « forces insurgées » plutôt que les « Talibans ». Ces forces ont en effet soutenu les combats pendant plusieurs heures contre les soldats français, y compris une fois des renforts parvenus sur place. Le lieu est aussi révélateur : à moins de 50 kilomètres de Kaboul, c’est-à-dire dans une zone qui n’est pas du tout réputée comme "talibane". Tout cela indique que l’opposition armée à la coalition est manifestement en train de s’élargir dans une dynamique nationaliste que nourrit l’occupation. Est-ce étonnant ? Car afin de minimiser ces pertes au sol, la coalition intensifie les frappes aériennes dites « chirurgicales » et les vols incessants d’intimidation au dessus des villages afghans dont la population est plongée dans la terreur. La polémique enfle aussi sur les armes « sales » qu’utiliseraient les américains: munitions à uranium appauvri pour percer d’éventuels bunkers ou parois montagneuses et bombes incendiaires au phosphore qui transforment en fournaise les zones où elles sont lâchées. Ces exactions déclenchent des rejets de masse dans la population que les Occidentaux sont censés aider. Il est frappant de voir que le vocabulaire pour nommer l’ennemi suit cette évolution. D’abord il s’agissait de terroristes, à présent il s’agit tantôt de « rebelles » et d’autre fois « d’insurgés »…. Cela n’a pas empêché le ministre français de la défense de continuer à affirmer aux députés : « Allez dans les vallées afghanes, où vous verrez les populations qui sont heureuses que les troupes occidentales soient là » A coup sûr pas les familles des 8 000 afghans tués en 2007. Ni celles des civils tués par erreur par une frappe américaine le 22 août : un dommage collatéral que les portes parole de la coalition ont chiffré à « 5 civils tués » là où le représentant de l’ONU en a dénombré 90. Ce bilan des actions de la coalition et de la situation militaire nous ne pouvons l’établir qu’en recoupant les informations disponibles dans la presse spécialisée et sur les sites internet qui s’intéressent à la situation. Aucun gouvernement n’en produit devant ses assemblées. Pourquoi ? 
 
LA LOI ISLAMIQUE EST TOUJOURS LA
Dans le registre des arguments de propagande, on trouve celui selon lequel « sous le régime des Talibans les droits de l’homme étaient bafoués » (Hervé Morin le 26 août 2008 à l’assemblée nationale). On pourrait lui objecter que c’est le cas de beaucoup de régimes, y compris auxquels la France vend des armes comme l’Arabie saoudite. Mais la situation depuis la chute des Talibans s’est elle améliorée ? Plus de la moitié de la population vit dans l’extrême pauvreté : 53 % des habitants ont moins de 1 dollar par jour. L’Afghanistan est classé depuis 2004 à la 174ème place mondiale sur 178 pays pour l’indice de développement humain. Une situation a rapprocher des sommes englouties par la guerre sur place…La coalition consomme 100 millions de dollars de dépenses militaires par jour et 10 fois moins pour les dépenses civiles de reconstruction. La condition des femmes ? Elle est officiellement meilleure en vertu d’une constitution qui garantit théoriquement l’égalité hommes-femmes. Pour autant, les femmes ne sont considérées par la même constitution que comme une minorité politique, au même titre que des groupes ethniques ou tribaux, auxquels sont réservés des quotas (25 % de femmes à l’assemblée nationale et 16 % au sénat). La même constitution écrite sous l’égide américaine confirme le pays comme république islamique, dans laquelle la base fondamentale du droit reste la charia. A tel point que la cour suprême est chargée de contrôler la conformité des lois à la loi musulmane. Ou encore que l’abandon de la religion musulmane ou la conversion à une autre religion sont toujours punis de la peine de mort. Autant de points qui avaient été salués par l’Iran au moment de l’adoption de cette constitution par la Loya Djirga, assemblée coutumière. Car telle avait été la « Constituante » afghane ! Cette domination du religieux sur les institutions, confortée et défendue les armes à la main par nos soldats en même temps que le régime qui les assume n’est jamais évoquée ni discutée d’aucune façon. Pourquoi ?
 
Le retour de l’Opium

Depuis 2001, à intervalles réguliers, des conférences internationales pour l’Afghanistan permettent aux occidentaux d’afficher de gigantesques promesses de dons pour la reconstruction. Mais sur les 25 milliards de dollars de promesses cumulées, 10 milliards n’ont jamais été versés, les Etats-Unis détenant le record de promesse non tenue (seule 45 % de l’aide américaine promise a été versée). Et encore, quand l’aide est versée, 40 % est engloutie dans sa gestion et revient donc aux pays donateurs, sous la forme de contrats de sécurité ou de services. Le déséquilibre entre l’effort militaire et l’aide civile est donc béant : depuis 2001 140 milliards de dollars ont déjà été dépensés sur le plan militaire et seulement 7 milliards versés pour l’aide civile ! Cela décrédibilise largement la présence « occidentale » aux yeux de la population. Ce n’est pas tout. 7 ans d’occupation ont progressivement polarisé l’économie afghane autour des besoins des occidentaux présents qui concentrent l’essentiel des investissements, au détriment du développement économique du pays. Celui-ci ne produit plus rien d’autre que de l’opium. Alors que la production de pavot avait commencé à décliner à l’époque des Talibans, l’Afghanistan est redevenu depuis 2004 le premier producteur mondial d’opium avec 95 % de la production mondiale représentant plus de la moitié du PIB du pays. Un record historique a été atteint en 2006 avec la plus grande production d’opium jamais réalisée, encore dépassée en 2007 où l’ONU parle de « nouveau record effrayant » avec une hausse de production de 34 %. Il faut dire que les Américains ont directement utilisé les chefs de guerre, barons de la drogue, pour reprendre les territoires contre les talibans. Ce sont ainsi dans les zones « sécurisées » par les occidentaux et les forces afghanes que la culture de drogue a explosé. Dans son rapport officiel d’étape à l’administration Bush, l’émissaire spécial américain James Dobbins affirmait ainsi en 2005 : « Les drogues sont la principale source d’argent pour financer la reconstruction, dépassant largement les aides internationales cumulées ». Alors même qu’il s’agit du principal motif d’ingérence des USA en Amérique latine, le bilan de la reprise incroyable de la culture du pavot sous les yeux des troupes américaines et de l’absence totale d’action pour l’en empêcher n’est jamais évoqué. Pourquoi ? 
 
La vassalisation des coalisés
L’Europe fournit, à travers ses 25 états membres sur 27 qui sont engagés dans la coalition américaine, plus de la moitié des soldats étrangers présents en Afghanistan. Elle représente 30 % de l’aide publique mondiale versée à l’Afghanistan qui se retrouve 4ème bénéficiaire mondial de l’aide extérieure européenne derrière Turquie, l’ex Yougoslavie et le Maroc. Pourtant l’Europe n’a pris aucune initiative pour changer le cap de la présence occidentale en Afghanistan, alors même que les Etats-Unis sont entièrement dépendants des soldats européens dont le retrait rendrait le maintien américain intenable. Alors que les Talibans avaient quasiment disparu du territoire en 2004, c’est donc la décision américaine de maintenir durablement l’occupation militaire du pays en y installant d’immenses bases qui leur a donné progressivement l’occasion de reprendre pied dans la population à partir de 2005. Les alliés des Etats-Unis l’ont bien vu. Et la coalition elle-même a commencé à battre de l’aile fin 2007 : les Canadiens ont menacé de quitter le sud afghan, l’Italie et l’Allemagne ne maintiennent leur présence que provisoirement et au prix de débats nationaux houleux et enfin la Corée du sud se retire carrément. De la sorte on peut dire que ceux qui font du zèle aujourd’hui sont ceux qui acceptent une véritable vassalisation a l’égard des Etats-Unis d’Amérique dans la conduite de la guerre. Ils paient, combattent et se taisent devant les décisions de leurs chefs. La demande américaine de renforts français était donc vitale pour la coalition elle-même. La réponse positive de Sarkozy a ainsi été saluée par Bush comme une « initiative majeure » et par le très conservateur premier ministre canadien Harper comme « un virage, une rupture historiques ». Tout dans la décision française a d’ailleurs été fait pour envoyer un signal très fort d’alignement atlantiste. Dans la forme avec une première annonce par Sarkozy devant le parlement britannique. Et sur le fond puisque le nouveau bataillon français de 800 homme va soulager les Américains dans l’est afghan, qui pourront se redéployer sur le sud. Avec ce renfort, la France passe de la place de 7ème contributeur à la 4ème, quasi ex-aequo avec l’Allemagne en 3ème position. La décision de Sarkozy conforte aussi au passage la légitimité de l’extension des missions de l’OTAN voulue par les Etats-Unis au-delà de sa vocation purement défensive, comme son intervention hors de la zone européenne. Avec désormais plus de 3 000 soldats français mobilisés sur place ou dans les pays voisins, l’Afghanistan devient la plus importante intervention française à l’étranger, devant les contingents présents au Liban, en Côte d’Ivoire ou en Ex-Yougoslavie. Le tout pour une dépense supplémentaire d’environ 150 millions d’euros par an, alors que l’enlisement du conflit afghan a déjà contribué à l’envolée des surcoûts budgétaires liés aux opérations extérieures, qui sont passés de 100 millions d’euros en 2005 à 360 millions d’euros en 2007, avec un surcoût 2008 qui devrait dépasser les 400 millions. . Et dans ce contexte, de tout côtés va l’antienne : « cette guerre est perdue, cette guerre ne peut pas être gagnée ». A tout le moins, en réponse,  devrait-il être expliquée comment elle pourrait être gagnée, en effet. Cela n’est jamais dit. Pourquoi ?
 
Une impasse reconnue
Les perspectives actuelles de fin du conflit sont si incertaines que le chef d’état major des armées le général Georgelin le qualifiait encore à la mi-mars de « merdier ingérable où nous n’avons aucun intérêt à nous impliquer davantage » (cité par le canard enchaîné). Tous les états-majors ont en effet à l’esprit le précédent de l’occupation soviétique de l’Afghanistan qui s’était soldée par un désastre et plus de 10 000 russes tués en dépit d’une présence de 130 000 hommes pendant 10 ans. Interrogé le 26 août à l’assemblée nationale sur les échéances de l’engagement des forces françaises, Kouchner a carrément avoué : « pour combien de temps ? Personne ne le sait » Pour rassurer l’opinion, le gouvernement insiste aussi sur « l’afghanisation du conflit » qui serait à portée de main. Ainsi, d’après Kouchner, « l’armée afghane c’est l’avenir » ! La réalité est très éloignée. Un évènement récent a fourni la preuve de la déliquescence de l’ « armée nationale afghane » : en mars 2008, le gouvernement afghan a dû lancer un mandat d’arrêt contre le chef d’état major de l’armée afghane, le général Dostom, après que celui-ci a commis diverses exactions. Loin de se soumettre au gouvernement, celui-ci s’est enfui et a rejoint son armée privée, qui était d’ailleurs une des composantes de la fameuse « armée nationale afghane ». Ancien seigneur de la guerre, ce général avait d’ailleurs été imposé par les Américains en 2003 comme vice ministre de la défense puis comme chef d’état major afghan en 2005 ! Le bilan de l’afganisation de la guerre n’est donc jamais fait. Mais on comprend cette fois ci clairement pourquoi. Cette guerre ne se fait pas « avec » les afghans mais contre eux.


291 commentaires à “La guerre en questions ?”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. 4 Août dit :

    Cote d'impopularité à 62% ?

    Solution ici:

    http://www.lesgarsdelaroyal.com/phpPETITION/index.php

  2. mongraindesel dit :

    Bonjour,
    Petite alerte technique: Deux précédentes notes sont exclues du fil RSS. Dommage!

  3. paul dit :

    Pourrait-on savoir dans la journée s'il y a accord avec Hamon pour une motion commune? Les médias semblent tabler sur sa non-faisabilité.
    La façon dont s'est passée la réunion de samedi ne laisse pas espérer d'avenir commun, malgré dess positions communes.

  4. 4 Août dit :

    Est-ce que Jean-Luc Mélenchon a bien reçu la petite lettre populiste adressée à la gauche par notre va-t-en-guerre ?

    http://www.lepoint.fr/actualites/nicolas-sarkozy-ecrit-aux-elus-de-gauche-sur-l-afghanistan/1037/0/275859

  5. Claire Strime dit :

    M. le Sénateur, quelques extraits d'1 article de Michel Collon, daté du 1er septembre dernier, qi valent mieux que les niaiseries du mouvement de la paix sur les accords d'Helsinki et l'ONU:

    « Un plan de dictature mondiale
    Au début de leur document, les cinq généraux annonçaient « des pistes pour surmonter une rivalité avec l'U.E. » Comment vont-ils s'y prendre ? En fait, ils utilisent le cadre de l'Otan pour organiser la soumission de l'U.E. aux volontés de Washington...

    Page 137 : « Nous considérons que les forces multinationales sont la clé d'une modernisation rapide et peu onéreuse des forces de l'OTAN, mais nous soulignons que cette option n'est possible que si les Etats membres acceptent sans restriction que ces forces seront à la disposition de l'OTAN pour toute opération autorisée par le Conseil de l'OTAN. » Traduction : on obligera les armées européennes à obéir aux décisions de l'Otan (actuellement, l'unanimité est requise).

    Le plan des Cinq procure trois avantages aux Etats-Unis : 1. Intégrer des forces européennes dans leurs guerres. 2. Reporter les coûts sur les alliés. 3. Partager aussi l'impopularité.

    Le caractère antidémocratique des Cinq se manifeste clairement page 139 : « Nous choisissons de ne pas formuler nos propositions pour la réforme de l'UE de façon aussi détaillée que pour l'OTAN, et ceci pour deux raisons : tout d'abord un nouveau traité qui vient remplacer la'constitution'désormais condamnée est actuellement adopté en douce, de façon à éviter de consulter les populations. »(…)
    Les présidents passent,
    les multinationales restent
    Elles ne sont pas nouvelles, ces deux options, militariste ou'intelligente'. Et il ne s'agit pas d'une opposition entre républicains et démocrates. Parce que ces deux partis ne représentent pas'la guerre'et'la paix', mais seulement des électorats différents, et des tactiques différentes, et toujours au services des multinationales. Ainsi, ce n'est pas un républicain, mais bien un démocrate, Harry Truman, qui a déclenché la guerre en 1950 contre la Corée et la Chine. Ce n'est pas un républicain, mais bien un démocrate, John Kennedy, qui a commencé la guerre contre le Vietnam en 1961.

    Et ce n'est pas non plus un vote populaire contre un vote bourgeois. Les multinationales US financent toujours les deux candidats, plaçant leurs oeufs dans les deux paniers. Mais on peut juger leurs préférences aux montants versés. Au début des années 90, les multinationales investissent des deux côtés, mais privilégient Clinton et les démocrates à 58 %. A partir de 1996, au contraire, elles misent sur les républicains à 67 %. Aux présidentielles de 2000, c'est Bush qui est financé massivement. Et déclaré élu bien que le scrutin ait désigné son rival Gore. Par contre, à la présidentielle de 2008, les multinationales changent à nouveau de côté et financent davantage Obama que son rival McCain. »

  6. Bibi dit :

    @JLM
    Comme toujours, l'article est incisif, argumenté, précis. Un régal dans la monotonie médiatique quotidienne. Comme (presque) toujours, je souscris à ces remarques. Et comme toujours, de la communauté de pensée naît un sentiment de réconfort...
    Mais après ?
    Que faisons-nous de cette communauté de pensée, de ces constats, de ces dénonciations ? Un élu, une personnalité politique n'a-t-elle pas vocation à aller au delà du travail journalistique de compte-rendu, d'explication et de mise à disposition d'arguments ?
    J'ai adhéré à PRS dès que j'ai eu connaissance de son existance, avec l'espoir qu'il occupe à gauche la place laissée vacante dans le paysage politique français. Mais, las, cette perspective ne semble pas évoluer favorablement.
    Je me suis d'abord dit : "après la présidentielle". Puis "après les législatives". "Après les municipales". Après les européenne ? Dis-nous, cher Jean-Luc, quand franchiras-tu le rubicon ?

  7. Claire Strime dit :

    Comme ils disent dans Sine-hebdo "plus meurtrier que l'Afghanistan, le Travail...":

    ".
    Suicide d'un salarié licencié
    Source : AFP
    22/09/2008 | Mise à jour : 11:30 |.
    Un salarié de l'entreprise Klarius (ex-Rosi, pots d'échappements) de Dreux (Eure-et-Loir) a mis fin à ses jours après l'annonce de la liquidation judiciaire de la société, a-t-on appris de sources syndicales.

    L'homme de 45 ans, salarié chez Klarius depuis 25 ans, n'aurait pas supporté de perdre son emploi, d'après la lettre qu'il a laissée à ses proches, quelques heures après une réunion d'information de la direction vendredi après-midi, précise-t-on de mêmes sources.

    Le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé mercredi la liquidation judiciaire de l'entreprise Klarius, impliquant la suppression de 240 emplois. Spécialisée dans la fabrication de pots d'échappements et de catalyseurs, l'entreprise était en redressement judiciaire depuis le 26 mars.

    80 emplois avaient déjà été supprimés en juin dans le cadre d'un premier plan social."

  8. JM dit :

    Pour amateurs de chats.
    Regardez comme il s'approche sans bouger ; superbe animal, amusant et fascinant. Et qui peut prêter à la réflexion politique aussi finalement.

    http://www.youtube.com/watch?v=muLIPWjks_M

  9. DiGeo dit :

    @J.M Comment as-tu fait pour de viner qu'il s'agissait de toi. C'est tout à fait incroyable cette perspicacité.

    @Bibi J'aurais aimé écrire votre post 57 à l'adresse de Jean-Luc Mélenchon. Je me contenterai donc d'y souscrire!

    @Jennifer. Tu l'auras compris je suis un paresseux, je me contente le plus souvent d'acquiescer ou de condamner sans apporter du fond ou si peu! Ainsi ton post 40 me convient parfaitement. A quand le référendum révocatoire.
    Disant cela je me rends compte que je donne un peu raison à l'autre enflure!

  10. Claire Strime dit :

    62 % des français sont pour le retrait des troupes en Afghanistan, l'UMP va voter pour leur maintien et Sarko va les maintenir
    l'UMP a perdu les municipales mais les villes de moins de 3500 habitants lui donnent 1 majorité au Sénat
    55 % des français ont rejeté le TCE par référendum mais transformé en TFUE il est imposé à Versailles par l'UMP et le PS et Bayrou

    Quand 1 séisme viendra-t-il balayer ce système truqué?

  11. JM dit :

    Claire, tes exemples sont hélas un petit échantillon seulement.

    Plus tôt ce séisme aura lieu, mieux ce sera, car moins fort il sera.
    Car n'en déplaise aux gardiens du Temple et aux idiots utiles des alternatives démocratiquement illégitimes, ce n'est pas un dysfonctionnement républicain, la République n'existe plus tout simplement.

    Et si vous condamnez en les citant UMP/PS et Modem, j'attire l'attention sur le fait qu'AUCUNE des alternatives proposées par les partis en présence n'a jamais été validée par les français lors des votes et ne le sera vraisemblablement jamais de manière majoritaire.

    Clair non!

  12. JM dit :

    Pour les "retardataires", je reposte ce lien que j'ai donné il y a quelques semaines.

    http://www.tns-sofres.com/etudes/dossiers/d_abstention.htm

  13. Tout est dit !

    Celui qui a tué nos 10 pioupious, c’est à l’évidence Sarkozy et une petite bande de généraux braillards, très courageux depuis leurs bureaux, qui ont voulu faire plaisir à la Maison Blanche et précipiter ce fameux choc des civilisations qu’ils désirent plus que tout.

    Texte complet sur http://www.oppressoir.net

  14. Claire Strime dit :

    en politique il ne faut jamais dire jamais

    Napoléon III

  15. 4 Août dit :

    "Des hélicoptères Caracal et Gazelle, des drones, des moyens d'écoute et des mortiers supplémentaires seront envoyés "avec les effectifs correspondants, soit une centaine d'hommes", a indiqué le premier ministre."

    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/09/22/francois-fillon-annonce-des-renforts-pour-l-afghanistan_1098303_3216.html#ens_id=1097641&xtor=RSS-3208

  16. BA dit :

    Pour les anglophones :

    " How We Became the United States of France.

    This is the state of our great republic: We've nationalized the financial system, taking control from Wall Street bankers we no longer trust. We're about to quasi-nationalize the Detroit auto companies via massive loans because they're a source of American pride, and too many jobs — and votes — are at stake. Our Social Security system is going broke as we head for a future where too many retirees will be supported by too few workers. How long before we have national healthcare ? Put it all together, and the America that emerges is a cartoonish version of the country most despised by red-meat red-state patriots: France. Only with worse food.

    http://www.time.com/time/nation/article/0,8599,1843168,00.html?cnn=yes

  17. 4 Août dit :

    @ BA

    Vilain jeu de mot: les banques sont dans le "rouge" ! :-)

  18. 4 Août dit :

    "Rapport « secret » de l’Otan : les 10 soldats français tués en Afghanistan manquaient de tout ".

    http://fr.novopress.info/?p=13235

  19. François Gaillard dit :

    Remettons les choses au point...
    De 1991 à la fin de son septennat la cote de popularité n'a jamais dépassé 35%

    Le PS a gagné 20 sièges au Sénat mais il n'a pas gagné d'élections présidentielles depuis 20 ans.. Et oui seul Mitterand le florentin a été capable d'accéder à la magistrature suprême..

    Le PS c'est le champion de la ligue 2....
    Il ne leur manque plus que Raymond Domenech comme premier secrétaire...

  20. Gaucho du PS dit :

    Salut Jean-Luc,

    Pour compléter ton analyse sur l'évolution des Etats-Unis d'Amérique, voici un portrait de celle qui risque de devenir le 45e (et 1ère) Président de ce pays : en effet, John McCain est âgé de 72 ans, a subi un quadruple pontage coronarien et lutte actuellement contre un cancer de la peau...

    PS : pour voir les photos, cliquez sur : http://pouvoiretpsychopathie.hautetfort.com/archive/2008/09/07/palin.html

    Sarah Palin, mère modèle... ou presque

    Depuis quelques jours, le colistier de John McCain – candidat républicain aux prochaines élections présidentielles -- est connu : il s’agit de Sarah Palin.

    Malgré des études et une carrière fort modestes, Sarah Palin a d’ores et déjà cumulé un nombre impressionnant de casseroles dans de nombreux domaines.

    Avant de commencer la lecture de cet article nous vous conseillons de vous munir d’un sachet en plastique ou tout autre récipient, en effet certains passages peuvent choquer les âmes les plus sensibles et légitimement provoquer quelques spasmes stomacaux.

    Voici donc un florilège des petits détails qui ne collent pas totalement avec l’image de la mère modèle de 5 enfants, belle, sportive, courageuse, dynamique, humble, religieuse et honnête que veulent nous vendre les médias de masse :

    - En 5 ans, Palin a été exclue de 5 universités

    - Encore aujourd’hui elle est surnommée « Sarah le barracuda » par les anciens élèves de son lycée en raison de son agressivité et de sa méchanceté :

    Sur le tee-shirt fiérement arboré par Sarah Palin, on peut lire :
    "je suis peut-être pauvre mais je ne suis pas plate comme une limande"

    - Palin a trompé son mari avec un collègue de ce dernier

    - Palin a commencé son mandat à Wasilla (7000 habitants à l’époque) avec 4 millions de dollars de réserves et l’a terminé trois années plus tard avec 20 millions de dettes

    - Palin est membre à vie de la National Rifle Association, puissant lobby des armes à feu :

    Les parents de Sarah Palin entourés de dépouilles d'animaux morts
    regardent leur fille à la télévision

    - Malgré les énormes dettes cumulées Palin n’a pas réalisée la station d’épuration qui constituait l’équipement prioritaire, elle a également laissé les infrastructures routières et téléphoniques dans un état déplorable

    - Palin a dit de sa rivale politique Lyda Green, survivante d’un cancer, qu’elle « était un cancer pour l’Etat [de l’Alaska] et une salope. »

    - Palin a engagé une entreprise de lobbying pour obtenir 27 millions de dollars d’aides fédérales rien que pour la ville de Wasilla alors qu’officiellement elle dit s’opposer à ces pratiques

    - Palin a soutenu le projet de « pont vers nulle part » dont le budget approche les 400 millions d’argent public. Lorsque l’opinion publique s’est réveillée, elle a retourné sa veste et s’est opposée audit projet

    - Sarah Palin a menti sur son cinquième enfant qui est en fait celui de sa fille Bristol qui en outre est enceinte d’un deuxième enfant (et encore mineure) :

    Photo prise approximativement 3 mois avant la naissance de Trig Palin (qui est enceinte ?)

    - Palin soutient ardemment l’extraction pétrolière au sein des réserves naturelles de l’Arctique alors que même Mac Cain s’y oppose

    - Palin utilise le parcours militaire de son fils et sa mobilisation en Irak à partir du 11 septembre 2008 (!) à des fins électoralistes

    - De 1995 à 2002 le mari de Sarah Palin a milité au sein du Parti sécessionniste de l’Alaska. En 1994, Palin a assisté à la convention de ce parti.

    - Palin pratique avec ferveur la chasse et de la pêche, spécialiste du tir sur rennes et sur caribous :

    Palin, le sourire au lèvre, pose devant un élan mort

    - Palin, intégriste et fanatique catholique, estime que les soldats américains sont en Irak par la volonté de dieu ou que la construction d’un gazoduc sur une réserve naturelle est le fruit de la volonté divine : « Je pense que la volonté de dieu doit être accomplie pour unifier les personnes et les entreprises afin de parvenir à la construction de ce gazoduc, donc priez pour cela »

    - Sarah Palin a été rebaptisée, à l’âge de 12 ans, à la Wasilla Assemblies of God, et elle a fréquenté cette église pendant au moins 25 ans avant d’en fréquenter trois autres, toutes ensemble

    - En 2000, Palin a soutenu la candidature de Pat Buchanan, le démagogue ultranationaliste d’extrême droite réputé pour ses déclarations et ses écrits antisémites, xénophobes et homophobes.

    - Palin s'est opposée à ce que les ours polaires et les baleines soient inscrits sur la liste fédérale des espèces menacées, ces animaux vivant dans des zones riches en gaz naturel et pétrole :

    Palin arborant un col en fourrure pose avec le club des Barbares

    - Le parrain en politique de Sarah Palin n’est autre que Ted Stevens actuellement poursuivi pour corruption

    - Palin a voulu faire interdire des ouvrages dans la bibliothèque de Wasilla et tenté de virer son responsable qui refusait un tel autodafe

    - Palin a viré le chef de la police de Wasilla car il refusait de licencier l’ancien beau-frère de Sarah Palin (ce dossier a généré l'ouverture d'une enquête)

    - Palin a réduit les taxes des sociétés et augmenté les impôts versés par les contribuables

    - Palin a commenté la victoire d’Obama sur Hillary Clinton en ces termes : « Bamboula a vaincu la salope »

    - Palin soutient l’enseignement du créationnisme à l’école

    - Palin a institué une prime de 150 dollars pour chaque loup ou louveteau abattu :

    Résultats de la prime à la destruction des loups instituée par Palin

    Sarah Palin se retrouve donc co listière de John McCain. Celui-ci est âgé de 72 ans est a subi un quadruple pontage coronarien et lutte actuellement contre un cancer de la peau.

    Si par le plus grand des hasards, John McCain venait à se retirer de la scène politique à l’issue de son élection, Sarah Palin se retrouverait à la tête des Etats-Unis.

    Alors le dernier acte de la grande tragédie de l'empire étasunien pourra débuter.

    Le casting de cette farce grotesque ne peut que nous rappeler ce passage de l’Evangile de Thomas dont la dévôte Palin doit être familière : "Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, mais au-dedans sont des loups rapaces." [Matthieu 7, 15-16]

  21. jennifer dit :

    Digeo

    "@Jennifer. Tu l’auras compris je suis un paresseux, je me contente le plus souvent d’acquiescer ou de condamner sans apporter du fond ou si peu! Ainsi ton post 40 me convient parfaitement. A quand le référendum révocatoire.
    Disant cela je me rends compte que je donne un peu raison à l’autre enflure!"

    Ben oui, on préfère tous attendre et n'avoir qu'à voter. Mais je pense plus profondément c'est qu'il gagne sur toute la ligne et qu'on a totalement l'impression d'être impuissants face à l'ampleur de ses attaques. Néanmoins j'imagine que c'est dans ce contexte que des comptes vont être tirés à gauche car la couardise, et la vénalité de nos "directions" de "gauche" ils ne l'emporteront pas au paradis (juste une expression car je ne crois pas en dieu). Je pense que les comptes vont commencer à être tirés.

  22. 4 Août dit :

    20h20. Le CAC perd 2.34%. Les autres bourses 2%. L'€uro remonte en flèche, le Yen aussi, le pétrole aussi. Finalement, chaque contribuable américains va payer 2000€ pour 3 jours d'euphorie boursière... C'est chère payé.

  23. 4 Août dit :

    PS: Ne soyons pas les prochains cons-tribuables !

  24. Moderateur dit :

    JM,

    si vous saviez vous passer d'insultes vis à vis de ceux dont vous ne partagez pas les idées, effectivement votre post n'aurait rien de gênant. En attendant, il est supprimé.

    Les militants de Lutte Ouvrière comme ceux de la Ligue Communiste Révolutionnaire méritent votre respect.

    le modérateur

  25. 193 milliards d'euros. dit :

    Cet été, la Banque Centrale Européenne a injecté 65 milliards d'euros pour renflouer les banques privées européennes.

    Lundi 15 septembre, la Banque Centrale Européenne a injecté 30 milliards d'euros supplémentaires pour renflouer les banques privées européennes.

    Mardi 16 septembre, la Banque Centrale Européenne a injecté 70 milliards d'euros supplémentaires pour renflouer les banques privées européennes.

    Lundi 22 septembre, la Banque Centrale Européenne a injecté 28 milliards d’euros supplémentaires pour renflouer les banques privées européennes.

    65 + 30 + 70 + 28 = 193.

    Pour le moment, la Banque Centrale Européenne a donc injecté 193 milliards d'euros pour renflouer les banques privées européennes.

    Ces centaines de milliards de dollars payés par le contribuable pour renflouer les banquiers n'auraient pas pu être mieux utilisés ?

    Par exemple, pour construire des logements sociaux ?

    Par exemple, pour construire des hôpitaux ?

    Par exemple, pour construire des écoles ?

  26. 4 Août dit :

    700 milliards pour sauver les bancassurances....

    Avec 700 milliards, on aurait pu sortir le monde de la famine.
    Avec 700 milliards, on aurait pu trouver une solution pour se passer des guerres du pétrole.
    Avec 700 milliards, on aurait pu éradiquer le cancer.
    Avec 700 milliards...

    Avec 700 milliards, on peut aussi renflouer les arnaqueurs.
    C'est cette dernière option qui a été choisie.

  27. robespierre dit :

    193 milliards d'euros. dit:

    "Ces centaines de milliards de dollars payés par le contribuable pour renflouer les banquiers n’auraient pas pu être mieux utilisés ?"

    Faire de l'économie peut sembler facile. Les 193 M€ dont vous parlez ne sont pas financés par les contribuables mais sont des refinancements éventuellement adossés à des titres financiers dont la qualité peut effectivement être discutable. la BCE en l'occurrence ne fait pas marcher la planche à impôts mais la planche à billets.... Rien à voir.

    L'intérêt d'ouvrir ces vannes à finances est d'éviter que les banques se retrouvent à court de liquidités par exemple pour accorder des prêts à des entreprises qui
    - construisent des logements (sociaux ou pas, je me demande ce que peut être un logement qui n'est pas social d'ailleurs, un chateau peut être)
    - construisent des hopitaux
    - des écoles
    - des routes
    - des airbus
    - votre prochaine voiture, télé, ordinateurs, sac de nouilles....

    A si seulement l'économie se conformait à la vision qu'on veut en avoir....
    Les faits sont chiant car ils sont tétus ou alors on fait de l'économie à la mode Poujade.

  28. Pierre L dit :

    "des titres financiers dont la qualité peut effectivement être discutable."

    Bel euphémisme, compliments.

  29. robespierre dit :

    BA dit:
    22 septembre 2008 à 17:40

    excellent ! Only with the worst food.....excellent

    Mais notez que pour la majorité des américains, cette nationalisation rampante des banques est bien vécu comme un futur problème, un échec et pas du tout comme une solution géniale, pas du tout....

  30. 193 milliards d'euros. dit :

    Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz a estimé "monstrueux" l'exposition des contribuables américains par le plan de soutien massif au secteur bancaire annoncé par Washington, dans un entretien à paraître dimanche 21 septembre dans un quotidien allemand. Ce plan "n'est qu'une solution à court terme", a déclaré Joseph Stiglitz au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS) dans un entretien diffusé samedi soir.

    "On met les placements à risque entre les mains des contribuables : comme aucun investisseur privé ne veut des placements à risque, on les colle au contribuable, c'est monstrueux", a jugé le prix Nobel d'économie 2001. Joseph Stiglitz voit dans la crise actuelle "la fin d'un modèle économique désastreux" et "la fin de l'idéologie selon laquelle les marchés libres et dérégulés fonctionnent toujours". Selon lui, le système financier américain tout comme le gouvernement du pays ont perdu leur crédibilité.

    http://www.lesechos.fr/info/finance/300294671-plan-bush-700-milliards-de-dollars-pour-assainir-le-systeme-financier.htm

    Soit je choisis de croire robespierre.

    Soit je choisis de croire Stiglitz.

    J'ai choisi.

  31. H2 dit :

    Remerciements vifs et appuyés au Modérateur

  32. 4 Août dit :

    @ 193 b€

    En tout cas ce soir, le monde de la finance n'a pas cru au dollard décrédibilisé....

  33. Pierre L dit :

    Le monde de la finance ne doit pas être satisfait des chipotages démocrates au congrès us.

  34. François Gaillard dit :

    @JM
    Suis bien less recommendations du "Modérateur"

    Tu n'apprécies pas N. SARKOZY tu as parfaitement de le traiter de facho, de sale con ou tout autre nom d'oiseau.
    Tu n'apprécies pas la LCR ou LO alors là tu fermes ta gueule sinon "Censure".

    Ca c'est la liberté d'expression comme je l'aime

  35. 4 Août dit :

    Robespierre, à par des routes, qu'est-ce qui se "construit" en France, grâce au "crédit" ?

  36. jennifer dit :

    Le monde de ce soir: FRANCOIS FILLON ENVOIE PLUS DE TROUPES EN AFGHANISTAN

    (...) François Fillon a annoncé l'envoi, dans les prochaines semaines, de moyens militaires supplémentaires "dans les domaines de l'aéromobilité, du renseignement et de l'appui". Des hélicoptères Caracal et Gazelle, des drones, des moyens d'écoute et des mortiers supplémentaires seront envoyés "avec les effectifs correspondants, soit une centaine d'hommes", qui viendront renforcer le contingent de quelque deux mille six cents hommes déjà déployé, a précisé le premier ministre.

    Le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, a de son côté justifié le non des socialistes au maintien des troupes en soulignant que le PS "n'accepte plus la dérive à l'œuvre" qui conduit, selon lui, à un glissement "vers une guerre d'occupation". "Nous ne votons pas contre la poursuite" de l'engagement français, "nous votons contre une conception politique et militaire qui nous conduit dans une impasse", a-t-il dit. Sur le fond du dossier, la position socialiste se distingue de celle de l'exécutif par la volonté de définir, à l'avance, un "calendrier" de retrait. S'exprimant au nom des Verts et des communistes, Noël Mamère va plus loin, appelant à un "retrait des troupes". "Il faut se rendre à l'évidence, la coalition a perdu la guerre", estime-t-il, appelant par ailleurs à la création d'une commission d'enquête parlementaire destinée à faire la lumière sur l'embuscade du 18 août.

    Le maintien des troupes a été approuvé par trois cent quarante-trois voix contre deux cent dix. La majorité présidentielle – UMP et Nouveau Centre – a voté pour, l'opposition – PS, Verts, PC – a voté contre.

  37. Pierre L dit :

    à François Gaillard (22 septembre 2008 à 21:25)

    Oui, c'est un scandale, mais il n'y a pas qu'ici.
    Tenez, Olivier Besancenot s'est vu refuser une chronique journalière par le Monde, et Arlette Laguiller idem avec Libération.

    Que des vilains censeurs, ces journaux.

  38. jennifer dit :

    François Gaillard
    Et Sarkozy, lui, il a le droit de dire "casse-toi pauvre con"?

  39. Moderateur dit :

    @François Gaillard,

    vous avez le droit de penser ce que vous voulez de qui vous voulez mais sur ce blog vous ne pouvez pas dire n'importe quoi de n'importe qui.

    le Modérateur

  40. Pierre L dit :

    François Gaillard dit:
    22 septembre 2008 à 21:25
    Tu n’apprécies pas N. SARKOZY tu as parfaitement de le traiter de facho, de sale con ou tout autre nom d’oiseau.

    Pas partout en tout cas, faites attention François Gaillard :
    http://www.rue89.com/2008/09/04/casse-toi-povcon-au-tribunal-pour-outrage-au-president

    Quand à la LCR, François Gaillard, voici comment la flicaille sarkosienne lui apprend "la liberté d'expression" :
    http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/05/quand-la-police.html

  41. commandant P. dit :

    en écho au post 64,

    Le parallèle entre Napoléon III et notre Nicolas Ier revient dans l'air du temps :

    le Prince-Président, (l'Empire, c'est la paix !)
    qui a commis nombre de corps expéditionnaires et d'aventures coloniales (dont la tragédie du Mexique), nombres de batailles sanglantes (l'Alma, Sébastopol, Solferino, Magenta),
    et qui pour finir (pour de bon !) se lança dans la guerre contre la Prusse tout en refusant le vote des crédits à son Armée !

    Plus sérieusement, quand notre Nicolas Ier tombera sur son Bismarck, POLITIQUEMENT j'entends... ?

  42. jennifer dit :

    PierreL
    Ca marche pas le lien sur la LCR

  43. François Gaillard dit :

    @Jennifer et Pierre L

    Si vous n'avez comme argument que "Sarko fait la meme chose" où allons nous...
    C'est justement car il fait comme ça qu'il faut faire autrement sinon vous justifiez sa façon de faire...
    Quand on veut donner des leçons il faut etre irréprochable...

  44. jennifer dit :

    Et bien c'est ce qu'on n'arrête pas de dire, qu'on fasse autrement et qu'on n'insulte pas les militants de gauche. De toutes façons, ceux qui se permettent d'insulter Sarkozy ou Dati, ont l'appareil policier et judiciaire aux fesses (cf ce jeune qui a insulté par mail Dati), donc eux ils ont les "méthodes" musclées pour qu'on ne les insulte pas.
    Dire que Sarkozy est facho n'est pas une insulte. Bon ce n'est pas juste politiquement car il peut aller vers cela mais n'en est pas encore là mais on peut penser que c'est ce qu'il nous prépare. Le fascisme est une caractérisation politique et non une insulte. Sarkozy lui a pris la place des facho en France en ce moment en piquant les voix à Le Pen, mais il n'a pas encore viré vers cela. Il a juste repris les politiques anti immigrés que Le Pen voulait et repris une partie de son discours

  45. Pierre L dit :

    à François Gaillard (22 septembre 2008 à 22:10)

    Dites donc, le modérateur a supprimé un post qui insultait les membres de la LCR et de LO non ? et vous êtes venu chouiner au nom de la "liberté d'expression" contre la supression de ce post, non ?
    Alors, il est où "le donneur de leçon" ?

  46. François Gaillard dit :

    @Pierre L
    Ici on applique la "Liberté d'Expression" à la méthode chinoise...

  47. François Gaillard dit :

    Claire Stirme dit : "62 % des français sont pour le retrait des troupes en Afghanistan".
    En 1938, il n'y avait pas encore de sondage mais s'il y en avait eu on aurait eu 80% d'approbation des accords de Munich... et en 1941 80% contre la poursuite de la guerre.

  48. paul dit :

    Les uns et les autres,

    Vous comprendrez aisément, si je lis bien vos divers envois, qu'il n'est pas facile de décrypter la situation actuelle (les moyens d'expertise manquent) ni de trouver les structures adaptées à y répondre. Ce blog est destiné à une confrontation des points de vue, si j'en ai bien compris l'objet du moins.

    Alors je trouve ces appels fréquents au modérateur, et ses interventions nécessaires... et modérées, symptômatiques d'un afadissement du débat.

    Quand même, devoir en appeler aux ciseaux de Dame Censure entre gauchos, c'est un peu tristou...

    Chiche, on réagit?

  49. François Gaillard dit :

    @Jennifer qui dit :"Sarkozy lui a pris la place des facho en France en ce moment en piquant les voix à Le Pen".
    Les voix de LePen ce sont celles de citoyens français qui ont sans doute fait fausse route. Mais quand en 2005 ils votent avec le Sénateur contre le Traité Européen ont trouve leur voix tout à fait honorables...


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