09mar 15

Pour ou contre la guerre avec la Russie ?

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J’aurais bien d’autres sujets à traiter que celui de la préparation de la guerre contre la Russie. Mais une polémique d’une incroyable hargne a été déclenchée contre moi (je rappelle que c’est moi qui suis censé être agressif) sur ce thème. J’en suis accablé. Même si, comme à l’accoutumée, des centaines de personnes sont venues à ma rescousse dans les commentaires des articles les plus infâmes contre moi. Plusieurs de mes proches ont publié des mises au point argumentées très méthodiques. A tous un grand merci de compagnonnage de combat.

Quoi qu’il en soit, les attaques que je subis en disent long sur leurs auteurs. En effet, aucun ne parle du risque de guerre avec la Russie. Quelle meilleure préparation à la guerre que la diabolisation de l’ennemi en vue et la disqualification de ceux qui s’opposent à la guerre ? En toute hypothèse, je ne crois pas un instant que les éditorialistes qui m’ont accablé à propos de la Russie pendant plusieurs jours soient réellement intéressés par ce que je dis vraiment sur le sujet. Il suffit de me lire pour vérifier que ce qu’on m’impute ne se trouve pas dans mon propos. Leur but est d’utiliser ce que je dis pour interdire la parole dissidente et, surtout, pour contribuer par ce moyen même au bourrage de crâne en faveur de la guerre. Après quoi, hors des salles de rédactions, pour certains il s’agit de règlements de compte collatéraux en vue de 2017, pour d’autres il s’agit d’exacerber tout ce qui peut créer des difficultés dans le cadre du rapprochement avec EELV. Deux semaines avant les élections départementales proclamées gagnées d’avance par le FN, déclencher une polémique contre moi dans le style du dénigrement avilissant est une manœuvre certes fruste mais assez traditionnelle.

Cependant, il est stupéfiant qu’un journaliste comme Thomas Legrand s’y abandonne un matin sur « France inter » en appelant  les dirigeants du Front de gauche à prendre leurs distances avec moi ! Depuis que je lui ai refusé une interview pour le journal « LUI », où il travaille aussi, je le sens encore plus crispé qu’il l’est d’habitude du fait de ses opinions politiques. Le plus stupéfiant est qu’il se trouve des personnes qui obtempèrent ! Cette campagne de dénigrement vient à la suite de celle menée contre moi à propos de la Grèce. Elle prend place dans l’objectif de diabolisation de mon personnage qui est la forme du combat dorénavant contre tous les porte-paroles de l’autre gauche en Europe

Je veux cependant résumer mon point de vue. Je récuse le « débat » Poutine ou pas Poutine. Mon action a le but suivant : je suis opposé à la guerre qui se prépare contre la Russie. Totalement. Irrémédiablement ! Oui, je suis en campagne contre le danger de cette guerre ! Je dis bien : en campagne. La seule arme dont je dispose est ma parole, mes écrits dont j’essaie de faire des outils de désintoxication. Je n’ai pas choisi la polémique et l’outrance des attaques qui me sont faites. Je les subis. J’attends de mes amis qu’ils ne les relaient pas. Et pour les plus courageux, qu’ils viennent m’aider dans le but que je poursuis : lutter contre la préparation de la guerre avec la Russie. Mes adversaires sont toujours les mêmes sur ce sujet comme sur tous les autres, les mêmes journalistes, les mêmes médias. Mais aussi les mêmes esprits qui se trompent de sujet : ce n’est pas du degré de détestation contre moi mais de la guerre dont il est question.

Notez bien : aucun de ceux qui m’accablent n’en parle ! Ou alors seulement pour désigner Poutine comme ennemi principal du contexte. Cette attitude revient à une contribution de fait à la préparation de la guerre. La méthode contre moi est toujours la même : le dénigrement personnel et, bien sûr, l’assignation au « camp adverse ». Le grand Jaurès était lui aussi décrit comme un agent allemand parce qu’il combattait la préparation de la guerre dont il savait qu’elle serait mondiale. Beaucoup d’entre nous ont déjà été repeints en agent de Saddam Hussein, en ami de Bachar el Assad ou de Kadhafi chaque fois que nous avons refusé la guerre qui, parait-il, devait tout régler, tout arranger. Le spectacle du monde fait de la paix un enjeu ! Il faut jeter ses forces dans cette partie dont dépend la civilisation humaine ! Pas de guerre avec la Russie !

Je déplore la polémique lancée contre moi par Clémentine Autain sur ce sujet. Surtout pour me prendre à partie sur des propos que je n’ai pas tenus. Je déplore la violence des mots qu’elle emploie contre moi. « Complotiste » ! Quand même ! Surtout quand c’est pour dire, à la fin, la même chose que moi. Ainsi quand elle déclare: « Notre famille politique s’attache à combattre la vision des grands médias français qui opposent les "gentils Ukrainiens" aux "méchants Russes" : la situation est autrement plus complexe. Nous voudrions entendre parler davantage des nazis ukrainiens et que les enjeux géopolitiques de nos relations avec la Russie soient mieux pris en compte ». Bien sûr, cette phrase ne dit rien politiquement du risque de guerre ni des moyens d’y faire face. Mais quand même ! A ce degré de proximité des appréciations, à quinze jours des élections, n’avons-nous pas davantage besoin d’unité que de fausses querelles et de prise à partie personnelle ?

Le comble de la perversité étant de m’attribuer la volonté du trouble que les calomniateurs créent contre moi, selon la recette du journal « Le Monde ». Dois-je rappeler que ce journal est un partisan systématique de toutes les guerres, non seulement dans le passé depuis la première guerre du golfe ou celle d’Afghanistan mais encore au Mali, en Centre Afrique, à présent contre la Syrie, l’Iran, la Libye et dorénavant comme pousse au crime face à la Russie ? Si « Le Monde » était écouté, la France serait à cette heure en guerre dans sept pays ! N’est-il pas temps de se demander si tout cela est bien sérieux pour un journal qui prétend être « de référence » ? Pendant ce temps, la masse de ses publi-reportages pour le FN ne ralentit pas un jour. Ceci va avec cela.

La guerre est un sujet sérieux. Je suis en campagne contre la préparation des opinions à la guerre contre la Russie. Je suis stupéfait que certains de mes propres amis ne voient pas l’enjeu. Exiger de moi des condamnations contre Poutine pour avoir le droit de m’exprimer librement sur le danger de guerre, c’est déjà entrer dans les logiques de préparation psychologique à la guerre. Le prétexte de la charge contre moi est que, si j’ai condamné l’assassinat de monsieur Nemtsov sans ambiguïté, j’ai cependant refusé de l’admirer. Comme j’ai décrit qui il était politiquement, on argue que je « crache » sur lui ! Me cracher dessus sans raison paraît poser moins de problème aux intéressés. Monsieur Nemtsov était le leader de la liste « Union des forces de droite ». On peut deviner que cela ne crée pas une grande passerelle idéologique entre nous. A l’élection où monsieur Poutine a perdu 77 sièges, monsieur Nemtsov a recueilli moins de 1% des voix ! Il avait pourtant fait 8% des voix aux élections précédentes ! Dans ces conditions, vouloir en faire « le principal opposant » à Vladimir Poutine, n’est-ce pas marginaliser l’opposition ? Pourquoi le nommer ainsi alors ? Sans doute parce que le premier parti d’opposition, au plan électoral, est le Parti Communiste Russe ! Et ainsi de suite jusqu’au dernier du tableau en passant par l’ultra nationaliste Jirinovski ! On aura du mal à y trouver des gens représentatifs de ce que nos pays connaissent d’habitude ! Comme on le devine, je regrette amèrement que les groupes politiques en contacts avec mes amis au Parti de Gauche soient si minoritaires. Je ne le leur reproche pas. Nous le sommes dans la plupart des pays de l’ancien « bloc de l’est » où nos références à « l’éco-socialisme » sont mal comprises. Je ne suis donc lié d’aucune façon avec le parti de monsieur Poutine. Pour autant je refuse de mêler ma voix à ceux qui font de leurs désaccords avec lui un prétexte suffisant pour une entrée en guerre contre la Russie ou une bonne raison d’accepter l’élargissement des frontières de l’OTAN !  

Oui, je suis en campagne : contre la guerre en Russie

Je soutiens l’accord de Minsk 2, résultat de l’initiative Hollande et Merkel allant à la rencontre de Vladimir Poutine. J’approuve sans réserve l’exigence de retrait de toutes les troupes étrangères, notamment les forces nord-américaines, sur le sol de l’Ukraine tel que garantie par l’accord de Minsk 2, approuvé par les USA. Cette entrée dans le sujet, limitée au seul aspect géopolitique, laisse sur leur faim légitime ceux qui sont soucieux de défendre les droits de l’opposition en Russie. Je le comprends. Je rappelle seulement qu’en cas de guerre, plus aucune opposition ne tiendra sinon celle des plus violents contre ceux qui le seraient moins ! Et j’ai déjà rappelé quelle eaux très mêlées comporte l’opposition réelle de ce pays aux dernières élections. Je demande que l’on comprenne la situation réelle de la vie politique actuelle en Russie. Si j’ai dit que pour ce meurtre il fallait regarder plutôt du côté des ultra-nationalistes, c’est qu’ils constituent aujourd’hui les adversaires de Poutine les plus puissants et les plus dangereux en ceci qu’ils poussent à la confrontation directe avec les USA. Je sais parfaitement que monsieur Poutine est lui aussi dans une expression nationaliste chez lui. Est-ce incompréhensible ? Quel devrait être le registre d’un président voyant ses ennemis d’hier approcher un système d’arme comme les batteries de missiles anti missiles stationnées en Pologne qui ont dans leur rayon d’action 75% du dispositif russe ? Que doit-on attendre d’autre quand, contrairement à toutes les promesses faites au moment de la réunification de l’Allemagne, l’OTAN continue d’étendre son périmètre jusqu’aux portes de la Russie ? Le dire, ce n’est pas l’approuver. C’est comprendre les raisons d’agir de l’un des principaux  protagonistes de cette situation. Des raisons rationnelles. Il faut le faire au moment où la propagande fonctionne sur le registre qui vise à en faire un aliéné imprévisible. « Mais quels sont les buts de Poutine ? » ont demandé en refrain la plupart de médias soudain ingénus….

Tous les médias ne sont pas aussi suivistes que les nôtres en Europe. On me signale l’analyse (en anglais) de Seumas Milne – un journaliste qui couvre l’Ukraine depuis le début des événements pour « The Guardian ».  Je ne suis pas capable de mesurer chaque propos du journaliste, car mon anglais est sommaire. Mais je constate que son étude correspond à mes déductions à propos du rôle des ultra-nationalistes en Russie. Selon cet article du « Guardian », Poutine refrène leurs ardeurs bellicistes très présentes dans une part significative de l’opinion des Russes. En politique intérieure russe, le problème auquel le pouvoir fait face ne serait donc pas tant le pourcentage très faible de Russes contre la guerre en Ukraine. Il existe, cela va de soi. Et il existe à l’intérieur de cette opposition des gens qui ne sont pas pour autant des agents américains. Le danger vient du profond mouvement nationaliste diffus qui appelle à l’intervention militaire russe en Ukraine ! Ceux-là jugent donc Poutine « faible » en Russie et… trop lié aux Occidentaux ! Il y a par exemple un hashtag très populaire « Putin vvedi voiska » (Poutine fait la guerre !). C'est en réponse à ce mouvement qu'a été réalisée une vidéo de propagande gouvernementale pour convaincre les Russes « qui veulent faire la guerre depuis leur canapé » que cela aurait des conséquences désastreuses pour la Russie. « La défaite de Poutine aujourd’hui en Russie ne signifierait donc pas mécaniquement une victoire de "démocrates de type occidental", coopératifs avec l’OTAN et obéissant avec le FMI. Croire à cette fable dénote une méconnaissance profonde de la réalité sociale et politique russe » m’explique un ami très bon connaisseur du dossier.

L'assassinat de Boris Nemtsov par des ultra-nationalistes russes est donc une hypothèse qui n’est pas une trouvaille de ma part pour blanchir monsieur Poutine mais une des hypothèses de réflexions de nombreux gens sérieux. Elle a d’ailleurs été émise dans la presse française par plusieurs analystes et même par plusieurs journalistes. Mais comme on le sait, la sainte corporation ne se critique jamais entre elle. Dans ce cas, il faut savoir aussi que ces « ultra-russes » sont aussi dans l'appareil d'Etat et dans les forces militaires. Le responsable de la commission défense du Parti de Gauche me rappelle que, lorsque le sous-marin « Koursk » a coulé le 12 août 2000, la totalité des bombardiers stratégiques russes ont décollé vers leurs cibles ! Deux semaines après, Poutine limogera tout l'état-major. Si on veut faire de la géopolitique sérieuse avec la Russie, il est urgent de comprendre cela.

Etrange silence sur l’antisémitisme de certains opposants russes qu’encensent pourtant les médias qui m’accablent ! C’est le cas notamment à propos d’Alexey Navalny, principal co-organisateur de la fameuse manifestation avec Boris Nemtsov. Lui aussi, il est présenté comme un « leader de l’opposition en Russie » sans autre précision. J’ai déjà dit qu’il se distinguait par ses expressions xénophobes et racistes régulières. Notamment à propos des tchéchènes qu’il compare à des « cafards » et qu’il recommande de liquider physiquement ! J’ai déjà précisé qu’il est aussi antisémite. Pourtant, rien de tout cela n’est mentionné quand il s’agit de lui. Pas la moindre réserve ni précaution ! C’est pourtant le Forum pour la coordination de la lutte contre l’antisémitisme qui nous l’apprend. Selon cette source, Alexey Navalny porte des toasts à la Shoah ! Rien de moins ! On dispose de nombreux témoignage de presse (anglo-saxonne évidemment) sur le fait que des juifs de Moscou craignaient de le critiquer publiquement lors de la dernière campagne municipale à Moscou après avoir reçu des menaces de ses supporters. Cela ne gêne pourtant aucun journaliste français de présenter ce compagnon de Boris Nemtsov comme un « défenseur des libertés et de la démocratie ».

Même étrange silence à propos des actes du gouvernement de Kiev ! Deux effroyables commémorations viennent d’en attester. Sans qu’aucun des médias défenseurs de la démocratie et de la liberté ne s’en émeuvent, encore une fois. Ni que l’Union Européenne le condamne. Le Parlement ukrainien vient de faire une minute de silence en mémoire de l’officier ukrainien Roman Choukhevytch. Cet homme est pourtant un criminel de guerre. Meurtrier de masse de milliers de juifs en tant que chef d’unités de la police auxiliaire de la Gestapo en Ukraine, il fut ensuite à la tête d’une compagnie chargée de convoyer les juifs vers les camps d’extermination. En dépit de ces horreurs, il fut proclamé en 2007 héros national de l’Ukraine par le président Ioutchenko. Ce président, dont le malheureux Boris Nemtsov était le conseiller économique, comme je l’avais indiqué dans mon précédent post. Pourtant, c’est le silence radio chez les zélés du « Monde » et de « Libération ».

Ce n’est pas tout ! Le Parlement ukrainien vient aussi de décider de célébrer l’anniversaire de la naissance de Petro Diachenko. Encore un bienfaiteur de l’humanité ancien officier de renseignement ukrainien au profit des nazis. Cet homme a commandé ensuite un bataillon contre le ghetto de Varsovie, y massacrant ses résidents et prisonniers juifs polonais et… ukrainiens. Voilà, mes chers lecteurs, avec qui on vous propose de vous embrigader ! Pensez-y la prochaine fois que vous verrez les mêmes petites factions en France, et leur appointés médiatiques du style de monsieur Frédéric Haziza, m’accuser d’antisémitisme. Qui tient la tranchée aujourd’hui contre les vrais antisémites et les louangeurs des assassins d’hier ? Oui, qui ? 

Je condamne l’assassinat de Boris Nemtsov. Mais je refuse de l’admirer !

Puisque certains se sont sentis obligés d’en refaire le panégyrique, je veux à mon tour dire ma propre vision du personnage telle que je l’ai constituée à partir du travail de mon équipe. Organisateur de manifestations pour l’Ukraine en Russie, Boris Nemtsov était-il vraiment le « principal leader » de l’opposition comme l’ont dit beaucoup de médias ? J’ai dit qu’il était un illustre inconnu «  de l’opinion publique européenne ». Je suis prêt à retirer cette affirmation car j’ai pu constater que tout le monde connaissait monsieur Nemtsov autour de moi, et bien sûr dans la presse française avant son assassinat. Cependant, je ne dirai pas qu’il était un parfait inconnu en Russie ! Tout le contraire. Avec les autres responsables de la « thérapie de choc » libérale des années 1990, il fait au contraire partie des politiciens parmi les plus méprisés et honnis du peuple en Russie. Il faut comprendre pour cela le traumatisme national du krach russe de 1997-1998. Ce n’est pas une simple crise financière que traversa alors la Russie mais un véritable chaos économique, social et politique. Et le sommet d’une décennie de déclin comme la Russie n’en avait pas connu depuis la Seconde Guerre Mondiale et l’invasion allemande.

Boris Nemtsov fut un des principaux responsable et acteur de ce désastre. En tout cas un des plus visibles pour le peuple russe, puisqu’il fut présenté en 1997 par Eltsine comme son successeur à la présidence. Le journaliste de "Politis" qui me tape dessus fait de ce titre un sujet de glorification de Nemtsov. Pour ma part je n’utiliserai pas sa méthode et je ne l’accuserai ni lui ni « Politis » de vouloir blanchir ainsi l’œuvre de Boris Eltsine… Reste que ce passé glorieux d’eltsinien n’est pas oublié en Russie ! Un petit rappel d’Histoire peut permettre de mieux comprendre.

En 1997, alors que le pays s’enfonce dans l’affairisme et la récession sous l’assistance du FMI, Eltsine décide de faire monter au gouvernement de jeunes néo-libéraux. Avec le FMI, ils organisent ce que l’économiste Patrick Artus a appelé « un équilibre financier du désastre ». Nemtsov, déjà privatiseur frénétique comme ministre de l’Énergie, est promu 1er vice-premier ministre. Chargé de l’économie, il conforte la tutelle du FMI. Le malfaisant directeur du FMI, Michel Camdessus, celui qui a aussi ruiné l’Argentine et le Mexique, conseiller social du pape Jean-Paul II, fait alors deux fois le voyage à Moscou. Boris Nemtsov et lui détruisent le peu qu’il reste de l’Etat russe et de son budget. Et ils poussent les banques russes à s’endetter massivement en dollars pour acheter de la dette en rouble. Jusqu’au défaut de paiement. Le choc fut alors terrible : 720 banques sur les 1 600 du pays firent banqueroute. Le système monétaire disparut de fait pendant plusieurs mois. L’investissement du pays fut divisé par 5 par rapport à 1992. Et la Russie vit son PIB chuter au niveau de celui du Danemark. Peu de pays au monde ont subi un tel choc. Le taux de pauvreté bondit de 20 à 65 %. Au milieu de ce chaos, les plus riches, étroitement liés aux gouvernants néo-libéraux, doublèrent leur part dans la richesse du pays. En moins de 10 ans entre 1992 et 1999, la part des 10 % les plus riches est ainsi passée de 20 à 42 % de la richesse totale !

Au milieu de ce chaos, Nemtsov réussit à survivre dans un premier temps à la valse des gouvernements. Le pays vit en effet se succéder 5 gouvernements en 18 mois. Nemtsov fut même celui qui fut le plus longtemps ministre pendant cette période. Il est donc tristement connu en Russie. Ainsi, en plein naufrage, c’est à un jeune protégé de Nemtsov qu’Eltsine fit appel pour contenter le FMI. Ce libéral le plus fanatique est le jeune Sergueï Kirienko. Nommé premier ministre à 35 ans, il a été formé par Boris Nemtsov dans la région de Nijni-Novgorod. Il dirigeait à la fois une banque et une compagnie pétrolière qui furent le théâtre d’intenses malversations. Bien que son mentor Nemtsov ait un bilan calamiteux comme ministre de l’Économie, il obtint qu’il soit gardé au gouvernement. Nemtsov est néanmoins rétrogradé ministre des Monopoles et des Réformes du Secteur public. Son bilan dans ce domaine sera tout aussi effroyable. Et reste dans les mémoires de toutes les couches populaires russes. Les fonctionnaires n’étaient plus payés, des enseignants de Sibérie restant par exemple sans paye pendant 8 mois ! Tout comme les mineurs, qui se mirent plusieurs fois en grève par centaines de milliers. Même les pensions des millions de petits retraités de l’époque soviétique ne furent plus versées. Face à l’aveuglement des néolibéraux au pouvoir, des insurrections populaires éclatèrent un peu partout en Russie. En 1998, les mineurs de Tchéliabinsk, en Sibérie, bloquèrent le Transsibérien, axe vitale de la Russie d’Est en Ouest, tant qu’ils ne seraient pas payés. Des instituteurs moururent en grève de la faim. Des dizaines d’agents des banques se jetèrent par les fenêtres de leurs bureaux. Les Russes furent plus largement contraints par Nemtsov et ses amis à une économie de survie : retour du troc et de l’auto-production agricole. Les Russes des villes et des campagnes couvriront ainsi grâce à leurs lopins jusqu’à 45 % de la production alimentaire du pays. Et 90 % de celle de pommes de terre. Rappeler tout cela, est-ce « cracher » sur Nemtsov ou bien seulement donner les informations de contexte que mes dénigreurs devraient donner si leur métier était bien d’informer et non de prêcher ?

Au terme de cette décennie « libérale », la Russie avait cependant perdu 3 millions d’habitants. Le désastre économique étant cumulé avec la guerre de Tchétchénie, engagée par les mêmes gouvernants, le pays était au bord de la dislocation. Eltsine mourant fit appel à tout ce qui restait d’Etat. Il nomma en 1999 Vladimir Poutine, comme Premier ministre. Le rouble fut fortement dévalué. La Russie fit défaut sur 80 % de sa dette publique. Et Poutine restructura ce qui restait avec une décote de 90 %. Le FMI fut chassé de Moscou. Et 10 ans plus tard, la dette russe a été ramenée de 90 % du PIB à 9 %. En vertu d’une politique visant une indépendance croissante face aux marchés financiers et grace à l'opportune envolée des cours des hydrocarbures.

Voilà l’histoire de Nemtsov et Poutine. Tout le monde la connaît en Russie. Mais aucun média français n’en a encore parlé. Loin d’être inquiétés pour le chaos dans lequel ils ont plongé le pays, Nemtsov et ses collègues de gouvernement se sont confortablement recasés. Pourtant, la justice révèlera que, sous leur règne, 50 milliards de dollars ont été détournés par la Banque centrale via des comptes à Jersey. Et les enquêtes qui ont suivi le krach montrent que 80 % des prêts du FMI étaient détournés par des intermédiaires financiers liés aux oligarques proches du gouvernement. Nemtsov parviendra pourtant à prendre en 2004 la direction d’une banque, la Neftyanoi, dans le secteur de l’énergie qu’il a abondamment privatisé. Avant de devoir démissionner prématurément en 2005 suite à diverses enquêtes pour malversations.

Compte tenu de son passif historique, Boris Nemtsov n’a pas eu un grand succès en politique. Il cofonde en 2000 le parti d’opposition « l’Union des forces de droites », avec les principaux néolibéraux de l’ère de la thérapie de choc, Anatoli Tchoubaïs et Igor Gaïdar. Ils font 8 % aux législatives de 1999 et obtiennent 29 sièges de députés. Faute d’implantation réelle dans le pays et bénéficiant uniquement de soutiens étrangers, ils tombent à 3 % aux législatives de 2003 en ne conservant que trois députés. Mais aux élections de 2007, ils obtiennent moins de 1 % et n’ont plus de députés. Le parti de Boris Nemtsov ne compte plus aujourd’hui que trois élus régionaux sur les 3 800 élus des régions de la Fédération de Russie. On fait plus représentatif.

Nemtsov et son parti n’ont pas eu de député aux dernières élections. Il n’a nullement profité de la contestation qui s’est exprimée à cette occasion contre le parti du gouvernement. J’ai rappelé en début de ce post que, lors des dernières élections législatives, le parti de Poutine avec 49% des voix a perdu 77 sièges ! Ainsi donc, 51 % des électeurs n’ont pas voté pour des candidats de Poutine. Une proportion comparable à celle observée dans la plupart des pays. Pour autant, les Russes mécontents n’ont pas voté pour des candidats de Nemtsov. Trois partis d’opposition ont pourtant vu leur nombre de députés augmenter fortement. 36 pour les communistes, 26 pour les centristes de Russie juste et 16 pour l’extrême droite de Jirinovski. D’autres partis avaient présenté des candidats sans obtenir de sièges, comme les libéraux, pourtant encensés dans « Le Monde », de Yabloko. Il y a donc une opposition parlementaire en Russie. Boris Nemtsov en faisait partie. À la place que lui avait désormais réservé le peuple russe : celle de conseiller régional de l’Oblast de Yaroslav. Paix à ses cendres.


145 commentaires à “Pour ou contre la guerre avec la Russie ?”
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  1. Brouet dit :

    La guerre en Ukraine est commanditée par les américains afin d'affaiblir la Russie et de pouvoir continuer a vendre des armes pour préserver l'emploi chez eux.

  2. rayana dit :

    La diabolisation de Poutine est principalement due au fait que depuis 2007 (discours de Munich) il a pointé les horreurs d'un monde unipolaire dirigé par les USA. Dès qu'il en a eu la possibilité il a lutté précautionneusement contre les oligarques, la corruption, et a multiplié par 4 le niveau de vie de ses citoyens, tout en maintenant un bon système éducatif et la santé gratuite ce qui s'apparente plutôt a une forme de socialisme. A présent que l'économie russe va bien (comparons les dettes, déficits et réserves de change) et qu'elle est le pays où il y a le plus de ressources sur terre elle devient la convoitise des prédateurs qui n'en on pas eu assez dans les années 90. Cherchez le gaz et le pétrole, vous trouverez les zones de tension géopolitiques (les guerres capitalistes et leurs affidés fondamentalistes ou nazis). Pour mémoire, la Russie demande depuis six ans à l'Onu une résolution pour interdire la promotion du nazisme, refusée encore l'an dernier par les USA, l'Angleterre, et même la France !

  3. gp91 dit :

    Les beaux esprits spécialistes auto proclamés nous apportaient la vérité sur un plateau (obligatoire) : Poutine avait tenu le pistolet qui avait tué l'ami indéfectible de la démocratie qu'était Nemtsov. Sauf que "Quiconque connaît Zaour sait que c'est un homme profondément religieux qui avait été comme tous les musulmans choqué par les caricatures de Charlie Hebdo, l'hebdomadaire français satirique dont les journalistes ont été exécutés à Paris en janvier et que soutenait Boris Nemtsov, a précisé le dirigeant tchétchène Razam Kadirov." (Zaour, c'est le type qui a avoué le crime)
    Bon, on attend les démentis ? A moins que Poutine ait donné une arme à un extra terrestre qui l'a ensuite donné à un Tchétchène (pourquoi pas). Ou que les aveux aient été extorqués par des méthodes dignes de Guatanamo. Allez savoir.
    Autre chose. Quand une journaliste pose de bonnes questions à des intervenants qui connaissent leur sujet ça donne une agréable séquence comme à LCP dimanche soir.

  4. Palumbo Viviane dit :

    Cher Jean-Luc, merci pour votre analyse. Une hauteur de vue et de réflexion du bon sens que te caractère dont tes détracteurs haineux ou compagnons de route "superficiels et lourds parfois" du Front de Gauche feraient bien de s'inspirer ! Comme toujours tes analyses sont réfléchies et documentées et je partage à fond. Il va encore nous falloir du courage afin que le vent tourne de notre côté mais je viens d'entendre que le peuple portugais emboîtait le pas de Podemos et Syriza alors, ce sera bientôt à nous !

  5. Jean dit :

    Dont acte de cette condamnation sans ambiguïté, sans céder à une tentation d'admiration de la victime, qu'elle ait obtenu 1 ou 8% des suffrages de ses compatriotes ou qu'elle ait participé comme beaucoup d'autres oligarques au pillage de son pays. Loin de moi de la comparer à Jaurès que vous évoquez, mais un assassinat politique reste un assassinat et toute autorité doit les éviter et les réprimer (ce qui n'a pas été le cas de la France, il y a un siècle) !
    Il ne faut bien sûr pas arriver à une situation de guerre avec la Russie, même si beaucoup d'Ukrainiens ne comprendront pas cet attentisme, mais faut-il continuer notre "business as usual" contre des violations caractérisées du droit international ? C'est par notre détermination que nous avons gagné la guerre froide et pas par des atermoiements, comme avant la deuxième guerre mondiale.
    Le problème de Poutine c'est non seulement de s'accrocher au pouvoir (avec l'alternance Medvedev) mais aussi de s'afficher avec des ultranationalistes comme Zaldostanov ou d'autres despotes comme Kadyrov. Rien ne l'y oblige et comme "on ne prête qu'aux riches", il est très difficile de croire à sa totale méconnaissance de...

  6. Maxime Vivas dit :

    je citais le proverbe arabe : "Donne un cheval à l'homme qui a dit la vérité. Il en aura besoin pour s'enfuir". Pour ne rien vous celer, je voulais parler de le seller (pas sceller, qu'on emploiera plutôt dans : " Sceller les barreaux de la cellule où tu te retrouveras si ton cheval n'est pas sellé assez vite pour permettre ta fuite".
    Mea culpa.

  7. Eric RAVEN dit :

    Voilà une réponse à la hauteur des basses œuvres de tous ces perroquets mal intentionnés. Dommage que sur Médiapart ils ne tentent que de noyer le poisson et puis très déçu par Clémentine Autain !
    Soutient total et immense respect au travail de notre hôte, Jean Luc, pour lequel décidément rien ne semble lui être épargné. Bravo aussi pour le M6R et cette géniale intuition, m6r.fr/nouslepeuple !

  8. maryham dit :

    Bravo pour votre travail de précision, une nouvelle fois, j'ai appris quelque chose sur l'ensemble de l'Est, cela démontre vos connaissances réelles du sujet, vous suivez depuis très longtemps ce qui se passe là bas, et cela nous serait précieux d'en avoir une meilleure connaissance ici. J'ai ainsi compris la trame de cette histoire ce qui explique vos raisons pour une certaine prudence. Ceci dit, cela me fait un peu trembler, car c'est une belle poudrière, une de plus. Tant que l'argent et le pouvoir seront la base des gouvernements, nous aurons tous au dessus de nos têtes une bombe à retardement. Je vous remercie car j'ai lu quelque chose de clair et bien utile, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai cherché à retrouver vos réactions par rapport à ce que j'avais vu brièvement.
    Gardez courage et force et continuez à nous éclairer.

  9. Marianne dit :

    M. Mélenchon, courage !
    L'expression de votre point de vue a fait un bien fou à l'aura de la vraie gauche du coté de ceux qui gardaient un œil critique à propos de la situation internationale. Il était plus que temps, alors que le FN se refait aussi une virginité politique en lançant des slogans réducteurs, néanmoins plus proches de la "vérité de situation" que les discours vides ou "conformes" des autres forces de la vraie gauche. Pour amener de l'eau à votre moulin, à propos des forces nationalistes en Russie, observez la différence de ligne éditoriale entre RT UK, RT USA, et la toute nouvelle RT France. Cette dernière nous rebat les oreilles de Marine Le Pen. La lutte se mène partout, et laisser le terrain vide, c'est le laisser à l'adversaire. Vous mettez les pieds dans le plat : Noël !

  10. Alain Doumenjou dit :

    @46 jeannot
    "Sur Médiapart, il y a deux jours, face au député Paul un " frondeur" du PS, la prestation de Clémentine Autain avait donc un enjeu caché !"

    Je me suis posé, et me pose encore, exactement la même question.
    Ce billet de Jean-Luc tout à fait remarquable, me paraît être d'une importance majeure et d'une lucidité totale quant à la gravité de la situation. Ceux qui évoquent une simple "polémique" en invitant Jean-Luc à passer très vite à autre chose, ne semblent pas mesurer quels sont les enjeux. Il s'agit ni plus ni moins de la guerre ou de la paix. Une paille !

  11. Volodia dit :

    Cher Jean-Luc,
    Merci pour vos positions lucides et pour votre ardeur constante à défendre la vérité.
    Oui, l'Empire veut la guerre à la Russie tout en exigeant que la Russie en porte l'entière responsabilité aux yeux du monde. D'où l'acharnement à promouvoir partout le mensonge, la désinformation et la propagande à une échelle proprement orwellienne, rarement atteinte dans l'histoire. Il faut dire que l'enjeu est énorme. La condition indispensable de la guerre est en effet que les peuples concernés soient ou fanatisés par la propagande et soumis à lavage permanent de cerveau ou à tout le moins anesthésiés par cette même propagande et du coup inconscients du danger. C'est cette deuxième situation qui prévaut actuellement en France.
    Il faudra beaucoup de voix vigoureuses comme la vôtre pour que la conscience populaire se réveille enfin. Mais ce réveil est indispensable. Pour l’accélérer et compte tenu de l’extrême dangerosité du moment présent, permettez-moi une suggestion: la constitution rapide d'une "coordination contre la guerre" ouverte à toutes les bonnes volontés déterminées à éviter l'irréparable.
    Courage à vous et à nous tous dans cette...

  12. oberon dit :

    Il est délicat pour M. Mélenchon de s'exprimer, il en a le droit, sans y mêler le Front de gauche. Le souci est qu'il n'y a pas de matrice au FdG. Chacun, personnalités, partis politiques, associations, appartenant au FdG s'expriment sans en référer aux autres. Il n'y pas de comités de liaison pour mettre de la cohérence au FdG. Le FdG est dépassé, il est devenu un agglomérat sans pilotes, sans directions. En attendant, sur le terrain, sur les marchés, devant les restos d'entreprises ou administratifs de plus en plus de monde déclare ouvertement avoir l'intention de ne pas voter ou de voter FN. Mauvais présage ? Paroles en l'air ? L'orage gronde.

  13. Vassivière dit :

    Non C. Autain n'est pas anti-communiste, elle est même ce qu'on appelle un "compagnon" de route du PC, depuis le début de sa carrière politique, et le PC le lui rend bien. La concomitance des attaques de Autain et Laurent contre JL. Mélenchon concernant sa prétendue position vis-à-vis de Poutine marque simplement la difficulté qu'ont ces deux personnalités politiques à exister, et la tentation qu'ils ont de sauter sur tous les leurres que leur tend le PS pour se démarquer et s'affirmer face au leadership désormais incontestable de JL. Mélenchon à la gauche de la gauche, ou gauche radicale. Vu le niveau de ce blog et singulièrement de cette dernière note absolument fondamentale je peux comprendre leur désarroi.

  14. La Renaudie dit :

    Tout ce bruit des media on s'en fout. Ils veulent Le Pen, ils vont l'avoir. Franchement, voilà une paire d'années que je ne me sens plus vraiment en démocratie, je me ressens plutôt dans un totalitarisme naissant. Exemple, la France a voté non à la constitution européenne, on nous la quand même foutu. Les pauvres sont de plus en plus nombreux et les riches de plus en plus riches. On comptabilise les suffrages en fonction des exprimés et non de la totalité du corps électoral, etc.
    Non ce qui me préoccupe, c'est l'apathie de la gauche (pour moi le PS est à droite et uniquement à droite). Nos élus de gauche n'ont presque tous que le mot subvention à la bouche. Comme si seule l'économie n'existait en ce bas monde et que nous étions dédiés à ce dieu monétaire. Où sont les projets de vie ? Où sont les gens à vivre pour de vrai et ne pas à se contenter à lire et à tapoter 140 signes. J'ai un ami photographe qui pour pouvoir partager son art, au demeurant superbe, dans les salles dédiées, doit nécessairement se perdre dans la toile, sinon on lui dit qu'il n'existe pas, même dans les mairies de gauche.
    Le monde est pire qu'individualiste, il est solitaire. Je...

  15. Thierry_M dit :

    Merci Jean-Luc pour ce billet, qui pour moi est une référence de la géopolitique européenne.
    Cette odieuse campagne dirigée contre toi, pose des questions auxquelles je n’ai pas de réponse. Dans ton introduction, tu dis, « Leur but est d’utiliser ce que je dis pour interdire la parole dissidente et, surtout, pour contribuer par ce moyen même au bourrage de crâne en faveur de la guerre. » Cela vaut pour le Monde et ses affidés. Mais pour Médiapart, Politis, Autain et d’autres, sont-ils pour la guerre ? Si dans la suite de ce billet, tu pouvais apporter l’éclairage sur cette question, car comme tu l’as si bien dis, pour l’instant il semble que le sang froid soit du côté de Poutine.

  16. educpop dit :

    Jean-Luc Mélenchon a rappelé à plusieurs reprises qu'une guerre avec la Russie ayant l'Ukraine pour théatre d'opération se déroulerait au milieu des centrales nucléaires. Tchernobyl n'a pas suffit, une seule centrale détruite qui a fait l'objet d'un grand dévouement pour limiter les dégats a créé d'énormes dommages, alors plusieurs dans la débandade... Comment ceux qui veulent la guerre ne comprennent-ils pas que plus rien ne poussera, que beaucoup de leurs proches risquent de périr etc. ? Nous même, nous ne résisterons pas au passage des nuages et le nationalisme de Mr Poutine nous semblera alors très secondaire. Tout comme ce qui nous agite aujourd'hui.

  17. jean ai marre dit :

    Félicitations Jean-Luc pour ces précisions, des mots, des idées, et de géopolitique.
    Vouloir en rajouter ne serait qu'ombrager cet excellent billet. Il nous reste à nous, sentinelles de la gauche (grenouilles de la gauche radicale) de relayer cette mise au point. Tu cites Thomas Legrand, Le Monde, en occultant les journaleux de Médiapart. Bien joué, il reste à Ewdy Plenel de faire le job qui est dévolu à un journaliste d'investigation. Ca nous l'attendons.

  18. Espéranza dit :

    Absolument d'accord avec @Vassivière.
    Ce message pour vous apporter tous mon soutien. Des années de luttes et de combat derrière moi, je mesure combien votre travail et votre investissement est précieux et indispensable. Cet éclairage géopolitique m'a donné beaucoup à réfléchir.

  19. Soinsoin dit :

    Je trouve cette réponse très positive car elle clarifie complètement la situation et vous rejoins sur de nombreux points, et apprends de nombreuses choses qui ne sont pas écrites dans les journaux. Sans aucun jugement je me pose une question qui est surement du à mon ignorance. Mais que faire alors si les Russes envahissent un autre pays et ne respectent pas le accords de paix (même si il ne sont surement pas les seuls) ? La paix oui mais que faire alors ? [...]

  20. poucet dit :

    Mon cher et brave Monsieur Mélenchon, nous sommes tous avec vous, nous vous aimons, vous excellez dans vos blogs que j'attends toujours avec impatience, c'est un régal de vous lire. Tenez bon. Quand à Autain, je suis fortement déçue mais ça ne m'étonne pas plus que ça.
    Amitiés

  21. Eric V. dit :

    Merci M. Mélenchon ! Je suis (étais) de droite, je connais bien la Russie pour y avoir vécu plusireurs années et être russophone. Vous seul avez le courage (avec le FN hélas) de dire la vérité. Peut-être les derniers instants de vérité avant que le net ne soit censuré, qu'on nous emmène à l'abattoir si cela peut rendre service à nos maîtres. 2015 = 1914 plus que jamais. Et en route pour 1984 !

  22. patrick 2 dit :

    Merci pour ce commentaire si intelligemment argumenté qui devrait faire mourir de honte certains de vos contradicteurs.

  23. Nuno dit :

    On vous taxe d'antiaméricanisme primaire, mais si on faisait le compte depuis celle du Vietnam, de toutes les guerres déclenchées et de tous les assassinats (CIA opération Condor) commis par cette nation, il y de quoi faire réfléchir sur ce leader du monde occidental qui se prétend pourtant garant des droits de l'homme et des libertés individuelles. Avec la théorie du choc des civilisations et après le ravage de l'Irak et de la Libye (merci BHL), comme Frankenstein, nous aussi nous avons notre créature Daesh. Donc maintenant ils veulent s'attaquer à la Russie, suite aux expériences d'invasion de ce pays par les turcs, Napoléon, les immenses colonnes de blindés allemands, il semble se dégager un axiome militaire : il ne faut pas attaquer la Russie sous peine de désastre.

  24. Nadia moisset dit :

    Merci Jean Luc pour cette mise au point géopolitique sur la Russie d'autant plus nécessaire que la presse française ne fait qu'embrouiller les choses tant elle est pro américaine. Quand à Clementine Autain, que je connais pour voter pour elle, je partage totalement ce qu'écrit @Francis (6). Et pourtant aux prochaines départementales je n'aurai pas d'autre choix.
    Courage Jean Luc, nous sommes définitivement de votre côté !

  25. maximilien R dit :

    "Elle prend place dans l’objectif de diabolisation de mon personnage qui est la forme d1mu combat dorénavant contre tous les porte-paroles de l’autre gauche en Europe"

    Regardant les chaines espagnoles je confirme que Pablo Iglesias et Podemos subissent le même sort. Suppôt d'Amérique du Sud bien sur. Radicaux extrémistes et j'en passe et des meilleures.

  26. bernard hugo dit :

    Je soutiens entièrement la position de Mélenchon contre ceux qui attisent l'hostilité et les fins guerrières contre la Russie. Je rappelle que les communistes libertaires ont dénoncé dès 1919 la réalité du pouvoir bolchevik-léniniste, tandis que des millions de staliniens et de gauchistes de tous acabits ont admiré le régime bureaucratique jusqu'au bout. Jean-Luc devrait rappeler les différentes prises de position de Gorbatchev sur le conflit ukrainien qu'on ne peut pas suspecter de complaisances vis à vis du pouvoir russe actuel. Ce qui me révulse c'est que le débat politique au sein du Front de gauche puisse emprunter le canal des médias. Mais cela ne ne surprend pas de la part de Clémentine Autain qui fit partie des commentateurs de France Culture et qui rejoint l'arc antisoviétique des léninistes repentis qui sévit de Libération à Médiapart. Ce matin j'ai été édifié par les propos de Nicolas Hénin, auteur de "jihad académy" qui semble esentiellement motivé par une haine incommensurable à l'égard de Bachar El Assad, de Poutine et du gouvernement iranien, au point de relativiser la réalité barbare de Daesh et de comprendre les motivations de ceux qui rejoignent.

  27. meyer dit :

    Merci Jean-Luc pour votre constance. Ma lettre pour me désabonner de Médiapart partira fin de semaine. Nous vous avons bien défendu, plus de 2000 commentaire en votre faveur. Encore et toujours, résistance.

  28. t'Kint de Roodenbeke Micheline dit :

    Merci de cette mise au point. Il m'arrive aussi de lire the Guardian. C'est très important de recouper ses sources. Je suis navrée du "bêle en cadence avec les autres" général. Je bricole et jardine beaucoup avec radio ou télé. Toujours les mêmes "experts", c'est assez désespérant. France culture quelquefois sort du lot. Heureusement, il y a Médiapart et Mariane. Méfiez vous des Verts ils ne se préoccupent jamais des Hommes.

  29. Virgil Brill dit :

    Je n'ai rien d'autre à dire que mon accord sans réserve avec vos explications et mon soutien total à votre position. Je pense que ce charivari médiatique s'explique en partie mais en partie seulement par la sottise de certains employés de la grande distribution médiatique. Il y a sans doute aussi la préparation de la prochaine campagne de décervelage en faveur du vote utile, le retour.
    Si je reste abonné à l'indigne Médiapart, ce n'est certes pas pour admirer les moustaches ou les manigances tortueuses de son directeur mais pour pouvoir dans la mesure du possible contribuer à dégonfler certaines bulles puantes.

  30. JJA dit :

    JL, je te salue et te souhaite du courage car il en faut pour résister á tout ça.

  31. Marc Louboutin dit :

    On peut lire le même genre de propos, librement publiés, dans la grande presse anglaise. En France c'est apparemment interdit ou soumis à lapidation médiatique. Je crois que cela montre assez clairement où nous en sommes rendus en terme de démocratie et de piètre qualité de la presse française qui préfère désormais la propagande à l'analyse factuelle. (Désolé pour les non-anglophones).

  32. naif dit :

    Nos journalistes sont moins prompts à réclamer les conclusions du crash de l'avion MH017 qui s'est écrasé dans l'est de l'Ukraine. Pourtant cela date du 18-07-2014 ! Catastrophe qui leur a servi pour taper sur les Russes et Poutine, avant même que l'avion s'écrase faut-il le rappeler.
    Merci JL Mélenchon pour ces analyses qui sont corroborées par d'autres infos sur le net. Vous n'êtes pas seul loin de là. Cette volée de bois vert que vous avez reçu, nous mobilise comme jamais. Il faut continuer à ne plus laisser ces immenses professionnels du journalisme vous poser des questions, toujours les mêmes questions. J'espère qu'ils se repasseront leurs écrits et autres vidéos, lorsqu'ils seront en fin de vie, et qu'ils apprécieront fatigués et décorés leurs turpitudes professionnelles que même leurs descendants n'auront pas le droit de regarder.

  33. Caliban dit :

    Bonsoir,
    Merci M. Mélenchon pour toutes ces informations et cette réponse consistant à faire le travail que les journalistes ne font pas. Y compris dans un journal prétendument indépendant comme Mediapart et dont le rédacteur en chef est si prompt à donner des leçons de journalisme, de déontologie. Je crois que l'indépendance n'est pas si large que proclamée et que la déontologie est parfois mise sous le tapis. J'invite les lecteurs à consulter cette page. Depuis des mois (des années ?) M. Plenel dispose d'une brève sur France Culture et y traite tous les sujets d'actualité. Tous ? Nan... cherchez bien, il manque juste un thème.

  34. Mathieu dit :

    D'accord sur l'analyse géopolitique, Poutine a le droit et je dirais même le devoir de protéger ses frontières. Mais pourquoi donc ne pas admettre la même chose pour les USA ? Votre raisonnement est correct d'un côté de l'Atlantique mais devrait être revu de l'autre. Ni la Russie, ni les USA sont nos ennemies, les deux ont historiquement et politiquement un intérêt certain pour la France. S'isoler du cóté Nord Américain ou Russe n'est pas la bonne solution, nous devons garder notre indépendance car la France est grande de part son Universalité. Je pense que vos lectures de l'Histoire manquent clairement de ce côté USA, beaucoup est à apprendre et à comprendre. Le peuple Nord-Américain est un peuple qui lui aussi rêve d'autre chose que de guerre et de pauvreté, c'est un peuple qui a beaucoup espérer des révolutions tout comme le notre. Ne l'oublions pas.

  35. Guilloux dit :

    Même certains atlantistes de l'UMP, que j'écoutais récemment à la radio, tentent de faire marche arrière dans cette dérive agressive contre la Russie, ce qui prouve la gravité de la situation. Mais ces apprentis sorciers qui ne sont pas à une contradiction près, nous expliquent maintenant, après avoir soufflé sur les braises, qu'il faut que la France mène une une politique indépendante des intérêts nord-américains, tout en restant dans l'Otan ! M. Mélenchon, vous êtes le seul à vous dresser contre cette marche à la guerre, merci pour votre clairvoyance et votre courage.

  36. christiane 60 dit :

    Courage Jean-Luc, nous sommes nombreux à vous soutenir dans la défense de la vérité, tenez le coup ! Pour compléter votre analyse de la Russie d'Eltsine, je recommande à tous la lecture de l'excellent ouvrage d'Henri Alleg, "Le grand bond en arrière". Il s'est rendu sur place à l'époque et il décrit et analyse ce dont il a été témoin, c'est sans appel. Il ne nous reste plus qu'à essayer, chacun comme on le peut, à lutter contre "le décervelage" ambiant, et ça ne va pas être de tout repos.

  37. repavenue dit :

    Mr Mélenchon, j'écris pour la première fois ici pour vous apporter mon soutien face à la multitude des attaques qui vous assaillent. Quand l'un de nous risque de vaciller sous le nombre, il est naturel qu'on vienne lui preter main forte. Vos explications sur la Russie sont excellentes, votre position contre la guerre déterminante. A votre mesure vous préparez utilement vos concitoyens à l'avenir sombre qui s'annonce. La guerre, tout faire pour éviter cette éternelle horreur. Quant à vos ami/es que dieu (j'ose) vous en protège, vos ennemis vous vous en chargerez très bien.
    Les médias ? La TV est elle indispensable chez soi ? Attention de ne pas ouvrir machinalement par simple habitude la radio dite de service public. Reconsidérer ses abonnements à la presse écrite papier ou numérique. Consulter des blogs fréquentables (il y en a) et surtout poursuivez le votre !

  38. Hervé dit :

    Cet article détaillé, riche d'informations et clairement exprimé sur la Russie et les menaces de guerre fera date. Merci pour ce fameux argumentaire.

  39. TISSOT dit :

    Je partage beaucoup des commentaires. Le plus décevant est les articles à charge de Médiapart qui rejoint la meute. Pour revenir aux tireurs dans le dos du front de gauche et de EELV, cela révèle qu’au delà des apparences de profondes divergences qui à force de les éluder reviendront avec plus de force, ne serait-ce que l'exemple de la manifestation du 06/03.

  40. gege dit :

    Du grand art dans votre analyse. Pas étonnant que tant de serviteurs se trouvent dérangés par cette éclatante démonstration. Gardez confiance, toute cette meute d'aboyeurs finira dans les poubelles de l'histoire. A tout prix il faut éviter cette tentative de guerre. Seule l'ouverture des consciences y palliera.

  41. Poncet dit :

    "Cette attitude revient à une contribution de fait à la préparation de la guerre. "

    Oui, mais de fait seulement. J'imagine que beaucoup n'avaient même pas cette vision en tête. Leur mobile, "casser du Mélenchon". "Quoi, il a écrit sur la Russie ? Trop bon, on va lui régler son compte.". Evidemment, qui écrit sans vérifier, s'expose à cinglant démenti. Voilà bon nombre de ces chiens de garde pris au piège de leur propre bêtise par cette mise au point, se prononcer pour la guerre contre la Russie (ce qu'aucune personne raisonnable n'ose faire encore) ou bien reconnaître qu'il y eu erreur d'interprétation sur les propos. Les plus malhonnêtes écriront que même si Mélenchon n'a pas écrit qu'il était pro-Poutine, il l'est quand même un peu. La défense typique de l'affabulateur pris en flag', dont personne n'est dupe. Les plus honnêtes prendront conscience de leur erreur, à défaut de la reconnaître publiquement, et seront plus prudents à l'avenir. Bref, un point marqué pour nous.

  42. Etienne DASSO dit :

    A tous les contempteurs de Jean Luc Mélenchon, je suggère la lecture de l'article de The Guardian, journal britannique de centre-gauche, intitulé "Boris Nemetsov obituary", écrit par Jonathan Steele. Il se passe de commentaire. A ma connaissance, personne n'a traité outre-Manche ce journaliste de zélateur crypto-stalinien.

  43. magda Corelli dit :

    Clémentine Autain, c'est La grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf. Jean Luc vous pensez que l'on ne peut rien faire seul mais regardez ce que vous traînez. Ensemble, réunion de groupuscules sans grand intérêt et le PC moribond dont le chef vous tire dans le dos dès que l'occasion se présente. Les verts ? Je préfère vos vues sur l'écologie que les leurs.
    Merci de toutes ces précisions sur la Russie. Vous êtes bien entouré (équipe sérieuse et travailleuse) qui fait de vous un géopoliticien admiré par les spécialistes (souvenir de votre campagne 2012). A ce sujet Médiapart s'enferre dans un article de Bonnet. Je ne crois plus à rien de ce que ce journal raconte et j'étais très heureuse de pouvoir lire ce bout d'histoire terrible de la Russie que je n'avais pas retenu, endoctrinée sans doute car Internet n'existait pas pour aller à la pêche aux infos. Quand la finance ne sait plus où elle va, la guerre sert de prétexte pour remettre les pendules à l'heure avec toutes les souffrances que cela comporte. Tenez bon.

  44. Vassivière dit :

    600 parachutistes US sont désormais en Ukraine et le colonel Foster fait dans la nuance : "Si la Russie envahit l'Ukraine, qui nous dit qu'elle n'envahira pas les États-Unis après ?" Notre réaction est bien en deçà de ce que la situation exige.

  45. Lucide dit :

    La Russie finance directement le Front National. Le 22 Mars, on va voir les resultats de ce financement pour les élections. Celà suffit pour moi a faire de Poutine un ennemi de la gauche. Ou alors je comprends plus rien.

  46. Alain Doumenjou dit :

    Le tollé provoqué auprès des abonnés de Médiapart par l'article publié le 5 mars était devenu tel, que la rédaction a jugé opportun aujourd'hui de publier une "mise au point", sous la plume de François Bonnet qui persiste et signe. Selon ce dernier, il n'y a pas de nazis à Kiev et la situation en Ukraine est entièrement imputable à Poutine et non pas à l'OTAN ni à Washington qui n'y sont pour rien. Pour étayer son argumentaire, F. Bonnet se réfère à des sources telles qu'une association appuyée et financée par la NED (officine US destinée à déstabiliser partout dans le monde les régime qui ne plaisent pas à Washington) et Ben Hodges (responsable des troupes US en Europe). L'article du 5 mars est donc bien un choix politique clairement assumé par la rédaction de Médiapart. Aujourd'hui Marianne, habituellement peu tendre avec Jean-Luc, a publié un article (signé Jack Dion directeur adjoint de la rédaction) intitulé "Jean-Luc-Mélenchon, l'homme à abattre", apportant à cette occasion un soutien total à Jean-Luc et dénonçant très fermement la meute accrochée à ses basques. Tout cela ne fait que vous honorer Jean-Luc, bravo à vous !

  47. Md59 dit :

    @Gilles 06 et @ guy yves garnier d'Emilion
    Je ne critique pas le fond mais la forme. Et c'est principalement sur la forme que les critiques se sont déchaînées contre les arguments de Jean-Luc Mélenchon.

  48. orchidee dit :

    Tout ça me rappelle cette chanson de Guy Béart "le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté". Marre de ces journaleux qui vous enfoncent, vous blessent encore et toujours. Comme vous devez souffrir mais toujours repartir au combat, car vous le savez, vous n'avez pas le choix, telle est votre mission, nous n'aurons pas le choix, à nous le peuple de vous aider, à lui le peuple de se réveiller. Je vous souhaite beaucoup de courage.

  49. yves racort dit :

    Bravo Jean Luc Mélenchon, comme Jaurès en 1914, vous défendez avec raison et sagesse la paix.

  50. THOMAS dit :

    Bonjour camarade Mélenchon
    Oui, Clémentine Autain, dont j'apprécie souvent par ailleurs les analyses et les commentaires, s'est laissée abuser et toute la médiacratie, Thomas Legrand en tête (lui qui énonce doctement le matin sur France Inter sa propre vérité) a sauté sur l'occasion pour cracher un petit peu plus sa hargne envers toi. Ne leur en déplaise, c'est pourtant toi qui est dans le vrai et ces imbéciles ne voient pas (ou ne veulent pas voir) que ce sont les USA, avec leur machine de guerre que représente l'OTAN qui pousse à la guerre en Europe contre la Russie, même si celui qui la dirige n'est nullement un ange. Oui, la vérité est toujours révolutionnaire et c'est cela que tous ces zélés commentateurs, aux services des intérêts de leurs maîtres, ne te pardonnent pas dans la lucidité de tes commentaires.
    Courage camarade Mélenchon tu n'est pas seul, nous sommes avec toi.


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