18juin 14

Chaud, le moment chaud !

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Je préfère en rire. Que je me donne cinq jours d’absence de France, puis que je renonce aux fatigues des émissions matinales à la radio et à la télé me vaut un papier dans le « Figaro » sur mon « retrait de la scène politique ». La « scène »… c’est bien dit. On évoque même avec délicatesse ma déprime de 2002 pour suggérer que je suis peut-être de nouveau malade. Quelle élégance ! Mais surtout, quelle comédie ! Les mêmes ne s’émouvaient guère de notre manipulatrice disparition de la scène médiatique pendant les élections municipales et européennes !

Certes, ce n’est pas là le fait marquant de la vie médiatique. La haine aveuglée des médias contre les cheminots et leurs grèves est un révulsif autrement plus notable ! Bien sûr, c’est un classique. On y revient à chaque grève et à chaque diminution des droits de grève dans le service public. Dans le contexte d’un pays à 25 % d’extrême droite, la propagande médiatique anti-syndicale est une contribution directe à la propagande de celle-ci. L’usage obsessionnel des mots « prise en otage » résume l’incitation malsaine à la criminalisation de l’action syndicale qui est recherchée à cette occasion. Les professionnels du vocabulaire cherchent délibérément à provoquer la confusion entre syndicalistes et terroristes, conflit social et guerre. Que les cheminots fassent grève pour défendre l’intérêt général n’a pas effleuré un seul article, un seul reportage. Qu’ils en soient lourdement de leur poche juste avant les vacances ne veut rien dire pour un médiacrate gavé. Que la libéralisation du rail soit une calamité et un échec partout où elle a été appliquée n’est pas le débat pour eux. La seule question qui vaille ce serait la grève, pas ses causes. « Faut-il interdire la grève ? », demande même le Figaro. Question aussi choquante pour les libertés publiques que si les cheminots demandaient : « Faut-il interdire le Figaro ? ». Je m’amuse d’observer jusqu’où va l’esprit de caste chez ces croisés. Ainsi de l’argument glauque des malheureux candidats au bac qui seraient ainsi empêchés. Cela ne concernerait éventuellement, le cas échéant, que 7 % du total. Mais il y a plus intéressant à noter. Le savez-vous : le bac pro avait commencé depuis une semaine sans que les beaux esprits s’émeuvent du sort des jeunes gens concernés. Révélateur, non ?

Cette bataille sociale du rail en France n’est pas la seule. Le pays fourmille d’initiatives et de conflits partout sur le territoire. Celui des intermittents est exemplaire d’une profonde et légitime exaspération sociale. Cette situation entre en résonance avec un contexte de conflits, plus amples encore, qui touchent tout le sud martyrisé du vieux continent. En Europe, la pente des évènements entraîne tous les protagonistes vers un point de rupture dont l’enjeu va croissant. Après les maxi manifestations républicaines d’Espagne, la maxi manifestation de la CGT au Portugal demandant la démission du gouvernement et des élections générales. Clairement, dans l’Europe du sud, la rébellion tient la corde. Et les nôtres l’incarnent. Il n’en va pas de même en France et dans l’Europe d’outre-Rhin, où domine la pulsion d’extrême droite comme réponse aux saccages irresponsables des libéraux. C’est ce qu’analysait le conseil national du Parti de gauche ce week-end en même temps que se tenait celui d’EELV et du PCF. Je dis un mot de réflexion générale sur ce que ces réunions nous apportent selon moi.

La bataille du rail est un combat d'intérêt général

Cette question du Figaro, « Faut-il interdire la grève ? », est tellement révélatrice de la distribution des rôles sociaux actuels. On voit bien quelle différence de taille existe, à cette heure, entre un cheminot et journaliste du « Figaro » qui le décrie ! Le cheminot perd des journées de salaire pour le bien de tous et le journaliste du « Figaro » est payé pour défendre l’intérêt de quelques-uns. Le cheminot fait vivre à ses dépens personnels une liberté fondamentale, le journaliste du « Figaro » milite pour limiter la liberté dont il est censé être l’emblème. Mais pourquoi charger le seul « Figaro » ? Les moutons de Panurge ont plus d’un nom. En France, la presse actuelle est, pour l’essentiel, l’adversaire principal de la liberté de penser autrement, c’est-à-dire de penser tout court.

Sur le terrain, les militants du PG distribuent des tracts de soutien aux grévistes de la SNCF. Ils vont à la rencontre des usagers pour expliquer la situation. C’est décisif. Je crois bien que nous sommes le seul parti à le faire. Quand les gens entendent le message et apprennent la responsabilité de Hollande et de la Commission européenne, leur colère change vite de cible. Le travail est facilité par la méfiance que les gens ont à l’égard des médias quand ils se mettent tous à répéter la même chose. L’écoute est plus grande. L’exaspération, paradoxalement, pousse au débat. C’est de la politique. On ne sait pour combien de gens, cette discussion sera un déclencheur non seulement à propos de ce conflit mais dans bien d’autres registres. Pour chacun d’entre nous, il faut bien comprendre ce qui est en jeu.

La grève à la SNCF aura commencé il y a une semaine. Les libéraux multiplient les insultes contre les cheminots comme Eric Woerth les comparant à des « Talibans ». Manuel Valls, comme un banal homme de droite, mise sur le pourrissement de la lutte et l’épuisement des lutteurs pour gagner son bras de fer. Quoi qu’il arrive, quelle que soit l’issue du conflit, il faut travailler à faire connaitre la vérité : les cheminots en grève défendent l’intérêt général. Plus cette idée gagnera du terrain plus nous tirerons d’un mal un bien. Pour cela, voici une provision d’arguments. Si cet argumentaire vous convainc, prélevez-le et faites-le connaître dans vos listes de diffusion. Une grève ? Mais pourquoi ?

Les cheminots en grève depuis le 11 juin protestent contre le projet de réforme ferroviaire du gouvernement Hollande-Valls. Le gouvernement prétend que sa réforme va « réunifier la famille ferroviaire » aujourd’hui divisée en deux entreprises distinctes. En effet, en 1997, la SNCF a été coupée en deux. Depuis, la SNCF est chargé de « l’exploitation » du réseau, c’est-à-dire de faire circuler les trains. Et une autre entreprise, Réseau Ferré de France (RFF), assure l’entretien des voies ferrées et la construction de nouvelles lignes. Ce système est absurde. C’est d’abord une absurdité technique : séparer les rails et les quais des trains donne le spectacle lamentable des quais trop larges qui doivent être rabotés. C’est aussi une absurdité financière. Dans le ferroviaire, il faut des infrastructures très lourdes pour pouvoir faire circuler des trains. La logique de l’entreprise unifiée est de regrouper toutes les activités. Le système actuel sépare l’activité qui coûte le plus, à savoir entretenir et construire des voies ferrées, de l’activité qui rapporte, à savoir faire circuler des trains. Comble de l’aberration, lors de la création de RFF, c’est cette entreprise qui a hérité de toute la dette issue des investissements de la SNCF pour construire le réseau ferroviaire français. Bilan : RFF est asphyxié par cette dette et son remboursement. Et RFF est donc incapable de financer les investissements nécessaires à l’entretien et au développement du réseau. Pour compenser, RFF augmente les droits de péages que la SNCF doit lui payer pour pouvoir faire passer ses trains. Ce qui aboutit à augmenter les tarifs pour les usagers et à supprimer les trains les moins «rentables », donc a aggraver la désertification humaine et industrielle des zones concernées.

Le gouvernement prétend que son projet va mettre fin à cette division. Il ment. Il ment pour tromper. Que le public s’y laisse prendre, c’est une chose compréhensible. Mais il n’y a aucune chance que les cheminots le croient un instant, qu’ils soient en grève ou pas.

En effet, le projet du gouvernement ne prévoit pas de regrouper les deux entreprises. Il prévoit au contraire d’éclater encore davantage le service public ferroviaire en créant une troisième structure censée chapeauter les deux autres. Pour habiller son mensonge, il propose que le sigle « SNCF » figure dans le nom des trois entreprises. Cela ne trompera que ceux qui le croiront ! Le gouvernement ne veut pas réunifier le système ferroviaire. Car pour le faire, il lui faudrait désobéir à l’Union européenne. En effet ce sont les directives et règlements européens qui imposent la séparation de la gestion des voies et des trains. Hollande veut être le « bon élève de la classe européenne ». Il obéit donc servilement aux injonctions de la Commission qui reviennent à détruire la France pan par pan.

Le but de toute cette manœuvre est l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire. Il s’agit de permettre à d’autres entreprises que la SNCF de faire circuler des trains. Cette ouverture à la concurrence est déjà effective pour le transport de marchandises depuis 2005 et pour les liaisons internationales de passagers depuis 2009. L’Union européenne pousse actuellement pour ouvrir à la concurrence les transports intérieurs de passagers : trains régionaux, trains intercités, TGV. L’ouverture totale à la concurrence est prévue à partir de 2019 par le fameux « quatrième paquet ferroviaire » actuellement en débat au niveau européen. Au Parlement européen, le PS et la droite l’ont déjà adopté en première lecture en février. J’ai voté contre. Un deuxième vote aura lieu dans les mois à venir. La bataille du rail n’est donc pas finie !

Dans ces conditions, il ne faut surtout pas accepter de réduire le problème soulevé par la grève à un conflit corporatif ! Les cheminots luttent pour l’intérêt général. En premier lieu parce que la concurrence, ça coûte plus cher et ça marche toujours moins bien ! Depuis des années, l’Europe et les gouvernements poussent la SNCF et RFF à être gérées comme des entreprises privées et non comme des services publics. Le résultat est aussi clair qu’ubuesque : fermetures de gares, explosion des tarifs, notamment pour le TGV, remplacement des trains par des autocars… Le bilan de la concurrence est désastreux partout où elle est appliquée. En Angleterre, elle s’est soldée par des accidents dramatiques causant de nombreux morts. En France, la concurrence est déjà appliquée pour le transport de marchandises depuis 2005. Bilan ? Depuis 2005, la part du ferroviaire a reculé au profit du transport routier. Entre 2005 et 2012, la part du ferroviaire a reculé de un point, passant de 10,6% à 9,6% des marchandises transportées. Pendant ce temps, la part du transport routier a augmenté de près de deux points, passant de 81,9% à 83,6%. Davantage de concurrence, c’est donc davantage de camions et de pollution !

Le but visé est soigneusement masqué par les vociférations contre les grévistes. Avec sa réforme ferroviaire, le gouvernement Valls organise très directement le passage à la concurrence pour le transport de passagers. Il n’en dit mot publiquement. Mais il l’a écrit noir sur blanc dans son Programme National de Réforme, un document transmis à la Commission européenne en mai 2014 sans aucune publicité ni sans que les fainéants de la plupart des médias fassent le début du commencement de leur fameux « devoir de savoir et d’informer ». J’en ai déjà parlé sur ce blog.

J’en parle de nouveau ici pour que vous voyiez bien l’articulation entre tous les éléments de la politique en cours. Voici ce qu’écrit le gouvernement Valls : « dans le domaine des transports, le projet de loi de réforme du système ferroviaire […] vise à renforcer l’efficacité de la gouvernance actuelle avec la mise en place d’un opérateur unique pour la gestion de l’infrastructure, dans une perspective compatible avec l’ouverture à la concurrence du transport de passagers. (…) Par ailleurs, la pression concurrentielle dans le secteur devrait s’accroître du fait de l’accroissement des possibilités de transport par autocar » ! La logique est claire : « être compatible » avec l’ouverture à la concurrence et « accroître la pression concurrentielle » avec les autocars !. C’est contre tout cela que se battent les cheminots.

Cette lutte est d’intérêt général. J’en donne un autre exemple. Il s’agit de la sécurité du transport ferroviaire. Il y a un an, le 12 juillet 2013, 7 personnes mouraient dans le déraillement d’un train à Brétigny dans l’Essonne. Tout le monde s’en souvient. Les cheminots eux-mêmes n’ont jamais instrumentalisé cet événement tragique. Ils voulaient d’abord savoir ce qui s’était passé. L’enquête a ensuite montré que la raison de l’accident est le mauvais entretien des voies ferrées. Ce n’est pas un cas isolé. Dans « Libération »de ce lundi 16 juin, un conducteur de TGV témoigne du mauvais entretien des abords des voies : « Je suis apolitique, pas syndiqué, je ne vais pas aux AG. Mais je vais vous dire ce que je vois de ma cabine : la direction nous parle de sécurité, mais c’est le TGV qui élague les arbres ! On a alerté dix fois et la hiérarchie fait le mort. On en a marre d’écoper dans une maison qui prend l’eau ». Tout cela est la conséquence directe de la logique financière de la SNCF et RFF, du recul du service public et de l’austérité. C’est contre cela que les cheminots sont en grève. Ils perdent leur salaire pour nos conditions de transport. Ils méritent donc notre soutien.

Une nouvelle fois, François Hollande aurait mieux fait de se taire. Vendredi 13 juin, il a cru intelligent de déclarer « Il y a un moment où il faut savoir arrêter un mouvement ». Il voulait faire référence à la phrase célèbre de Maurice Thorez en 1936. Je me permets donc de rappeler cette phrase en entier : « il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue ». Or pour l’heure, les cheminots n’ont pas obtenu satisfaction. Donc la grève dure. C’est la faute du gouvernement. Les cheminots ont exprimé leurs désaccords avec la réforme ferroviaire depuis des mois. Ils l’ont fait par deux journées de grève de 24 heures le 13 juin 2013 et le 12 décembre 2013. Ils l’ont encore fait par une manifestation nationale à Paris le 22 mai. L’idée d’une grève reconductible en juin était déjà dans les têtes à ce moment-là. Le gouvernement n’a rien voulu entendre et a tenté le passage en force. Son coup a raté. Manuel Valls a pris les usagers en otage pour se faire bien voir de la Commission européenne. Puisse-t-il le payer le plus cher possible !

Après les élections ? C'est le tour de la lutte

Les trois réunions de conseils nationaux ce week-end portent loin. Elle tendent a constituer un nouveau paysage dans la gauche politique. Les Verts ont donné la consigne de ne pas voter le collectif budgétaire du gouvernement, c’est-à-dire l’inepte pacte de responsabilité. Quand on vote contre le budget, qu’est on, sinon dans l’opposition ? Ainsi, d’un seul coup, quels que soient, pour finir, la réalité et le nombre des votes négatifs des députés Verts, l’opposition de gauche s’élargit d’un parti supplémentaire. Il y a trois mois, ce parti était membre du gouvernement….

Le conseil national du PCF a produit un texte qui m’a enchanté. En effet, il approfondit la convergence sur le fond doctrinal avec les thèses du Parti de Gauche. Dans un moment où nombreux sont ceux qui prennent un malin plaisir à souligner les divergences et à essayer d’envenimer les débats, cette convergence est un bien précieux. Lors du dernier congrès communiste, les délégués ont déjà adopté la thèse de la « révolution citoyenne ». Je n’en reprends pas ici la description. Mais je crois que je peux rappeler ceci : il ne s’agit pas de nommer sans le dire l’ancienne idée de « révolution socialiste ». Il s’agit d’autre chose. Le mot nomme le processus qui met en mouvement pour « prendre le pouvoir dans tous les domaines du quotidien » un acteur nouveau. Cet acteur, c’est la population urbanisée, ou vivant en mode urbain, en condition salariale ou précarisée ou durablement sans emploi, pauvre ou incluse dans le circuit du système. Une telle révolution se donne pour objectif et pour méthode la démocratie partout et jusqu’au bout, au service du bien de tous. A noter que ce processus se dote de ses propres organes d’action : le comité citoyen ou l’assemblée citoyenne. A ne pas confondre avec une assemblée de base du Front de gauche. En effet, il s’agit ici d’une assemblée de tous, quelles que soient les opinions, quels que soient les votes, en vue d’une appropriation collective d’un problème a régler. Nommer cet acteur est décisif. Il s’agit du « peuple », concept qui inclut le salariat mais ne s’y réduit pas puisqu’il intègre tous ceux que la condition urbaine met en situation d’interdépendance.

Je demande qu’on me pardonne ce résumé abrupt et somme toute assez abstrait. Mais sans doute nombre de mes lecteurs qui suivent mes réflexions sur ce thème y retrouveront un écho de leur propres analyses. Le concept de peuple fut âprement discuté, et je fus copieusement affublé de l’étiquette de populiste pour cela. L’idée de « Front du peuple » se déduit de cette description. Elle ne nie pas la centralité du conflit pour le partage de la richesse ni la place singulière de la lutte en entreprise sur ce terrain. Elle en élargit le domaine d’application à l’ensemble des questions de la vie commune, que l’on soit salarié ou pas. Ce qui importe ici c’est le mode de vie et la relation d’interdépendance étroite entre individu à travers, par exemple, les prestations communes des services publics, ou de l’extension du domaine de l’interconnexion des individus entre eux. Le « Front du peuple » est donc un mot d’ordre pour tous et en tous lieux. Il unit dans un même mouvement la participation politique traditionnelle des partis mais aussi des syndicats, des associations, des secteurs informels, mais surtout des comités et assemblées de citoyens librement associés dans l’action. On est loin de la formule du « Front populaire », traditionnellement réduit à un cartel d’organisations politiques. Une convergence sur un tel espace idéologique est, à mes yeux, essentielle. Plus nous parlerons la même langue, plus nous avancerons facilement ensemble pour comprendre et agir. C’est par la compréhension commune que l’action commune se renforce le plus vite et le plus profondément. Il est encourageant que, sans concertation préalable, nos deux résolutions de Conseil national s’achèvent par la même référence au « Front du peuple ».

C’est pourquoi je veux rappeler comment notre texte conclut : « Voici notre conviction : le pire de la crise ne serait pas les ravages qu’elle provoque. Le pire serait que nous renoncions à en tirer le moyen de faire naître un monde nouveau, libéré des causes des malheurs du présent. Le Parti de Gauche tiendra son poste de combat. Il se donne les moyens de son développement autonome. Mais il sait que rien n’est possible sans que naisse une union large de tous ceux qui ont compris le danger et le besoin d’en finir avec la politique austéritaire. Et bien davantage encore, rien n’est possible sans qu’un Front du peuple ne se lève pour congédier l’oligarchie, préparer les « jours heureux » et avancer vers l'écosocialisme, seul horizon viable de l'humanité. ».

Ce projet d’une action en vue de la construction d’un « Front du peuple » nécessite sans aucun doute bien des discussion pour en approfondir le sens, les voies et les moyens. Je n’y viens pas à cet instant. J’aurais pourtant bien envie de montrer comment nos marches politico-sociales, et notamment celle du 1er décembre contre l’augmentation de la TVA et pour la révolution fiscale, en ont déjà dessiné les contours. Je ne viens à présent que sur un point. La question de cette construction politique et celle du rapport du Front de Gauche aux dissidents socialistes et Verts. La réunion de mes amis en Conseil national, m’a rendu le service que j’en attendais : y voir plus clair. Un point en particulier m’a frappé. Quelque chose que je n’avais pas vu, du fait de mon implication personnelle dans les discussions avec les partenaires institutionnels de la gauche. Beaucoup me mettent en garde : les regroupements de groupes et partis politiques ne sont pas l’essentiel à cette heure. Il existe une lame de fond de rejet de tout ce qui touche à « la politique ». L’activité de ceux qui veulent tourner la page de ce système ne doit surtout pas donner l’impression de résumer sa préoccupation à la préparation d’élections et aux alliances qui vont avec. J’entends ce message et je crois qu’il touche juste. Surtout si l’on tient compte du fait que les « dissidents » socialistes et Verts sont pour l’instant plus forts en mots qu’en actes. Ils ne sont donc ni le centre du monde ni « les nouveaux héros de la lutte des classes », comme le disait Pierre Laurent à propos de Kerviel. Beaucoup d’entre eux veulent surtout négocier des corrections à l’intérieur de la trajectoire définie par le gouvernement. Non, le cœur du moment est dans l’action de combat et dans les luttes à épauler et conforter autant qu’on le peut. C’est là qu’est le moteur du Front du peuple que nous voulons faire émerger. Et c’est là que va se jouer l’année qui vient. Le message venu du terrain est clair : on ne répond pas à l’écœurement général pour la scène politique en donnant l’impression d’ajouter des épisodes à la farce ! Que les dissidents de toutes sortes fassent mieux que grogner et se plaindre. Qu’ils agissent, qu’ils rompent les rangs, qu’ils renoncent aux arrangements politiciens. C’est l’urgence. Tout doit être fait pour les y aider. Mais c’est à l’aide aux luttes de terrain qu’il faut s’appliquer. Plus le front social sera actif, plus la scène politique sera ébranlée. L’un commande l’autre à cette heure.


222 commentaires à “Chaud, le moment chaud !”
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  1. ElNigo dit :

    Petit exercice de décryptage : 3 unes du Parisien en une semaine sur la grève SNCF, sur le mode prise d'otage, et autres "ça suffit!". A l'intérieur, c'est pas mieux, je cite : la CFDT serait un syndicat "raisonnable" alors que la CGT "retombe dans ses vieux travers". On a l'habitude, on traduit. En réalité les premiers collaborent, les seconds résistent. Le pire, ce canard répète en boucle que la réforme fusionne SNCF et Réseau, alors qu'au contraire elle va les éclater en 3 entités. Résultat dans l'esprit du lecteur moyen, les cheminots étaient contre la séparation, ils sont maintenant contre la fusion, c'est donc qu'ils saisissent n'importe-quel prétexte pour se mettre en grève. Et voilà! [...]

  2. Glières dit :

    «Le Front du peuple est donc un mot d’ordre pour tous et en tous lieux»

    Autrement dit un Front de gauche bis en gestation à la sauce partisane, informel et inconsistant, sans existence juridique propre, sans chefs responsables et sans direction unique, sans objectifs clairement définis, sans stratégie, bref un remake du FdG quels que soient son nom et ses bonnes intentions. Et ce après que le PC en la personne de Pierre Laurent notamment se soit complètement déconsidéré lors des Municipales et que ce type de regroupement ait désormais perdu toute crédibilité. Ce ne sont plus les partis usés jusqu’à la corde qui feront bouger le peuple, c’est l’appel d’un homme qui lui promettra l’avènement d’une sixième République et la sortie de l’Europe de Bruxelles. Deux obstacles préalables au retour de toute vie démocratique en France et en Europe. Deux objectifs clairs et concrets amplement suffisants pour réunir ensemble dans un vaste Rassemblement populaire et républicain tous les citoyens prêts à s’engager pour la défense de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
    J’aimerais que ce soit Jean-Luc Mélenchon. Probablement parce qu’on est le 18 juin.

  3. sinnaz dit :

    @Syl91 13h43
    A contrario de votre commentaires et sans vouloir justifier les actes ou les paroles de violence ou d'intimidation de "certains" cheminots, il y en a aussi qui agissent avec toute la réflexion et la connaissance des conséquences de ce projet de loi de réforme ferroviaire, et pour bien illustrer mon propos, je vous invite a allez visiter le blog de "Sylvain, cheminot" et vous aurez une autre façon de comprendre les gens qui font grève et qui défendent le Service Publique.

  4. Poncet dit :

    @Martine Verlhac
    "Qui a coupé la SNCF en deux en 1997 ? C'était sous quel mandat ?"

    Le président de la République était Jacques Chirac, le ministre de l'Équipement, du Logement, des Transports et du Tourisme était Bernard Pons et la secrétaire d'Etat chargée des Transports, Anne-Marie Idrac. Désolé de désamorcer ce Scud contre le gouvernement Jospin.

  5. Dominique LE BRETON dit :

    Bonjour Jean Luc
    D'abord j'espère que ces jours de recul et de repos t'auront été profitables, mais à te lire je n'en doute pas.
    J'aime ta phrase "Plus le front social sera actif, plus la scène politique sera ébranlée. L’un commande l’autre à cette heure." car c'est ce que je vis depuis plusieurs mois en essayant de rassembler, dans ma petite ville (Revel en Haute Garonne) et alentours, les personnes qui se sont retrouvées dans le Front de Gauche mais qui n'en n'ont rien à faire des luttes d'appareil. Ils sont instinctivement sensibles à tout rassemblement qui remettra en cause cette société. Et ce midi, au cours d'une rencontre pour préparer un évènement culturel nous avons eu cette discussion avec une personne qui cherche à comprendre qui nous sommes, mon mari et moi, et ce que nous voudrions construire. J'avance doucement, mais j'avance, et j'espère que prochainement les résultats de ce rassemblement construit jour après jour, autour des thèmes essentiels "L'humain d'abord", la 6è République pour construire la société "Eco socialiste" que nous voulons aura porté ses premiers fruits. L'écoute en ce moment est différente d'il y a quelques mois.

  6. naif dit :

    "Dans le contexte d’un pays à 25 % d’extrême droite, la propagande médiatique anti-syndicale est une contribution directe à la propagande de celle-ci."

    Ce matin sur France inter P.Cohen affirme (dans le cadre des facilités de circulation accordées aux ayant-droits) que les beau-frères des cheminots pouvaient voyager gratuitement. Ce qui est absolument faux, seuls les parents et beau-parents ont droit a un coupon gratuit par an. Mais le pompon revient à l'hebdomadaire "le Point" qui montre une vidéo, tournée en février, dans un poste d'aiguillage où des cheminots sont en train de boire du punch et de casser la croûte après avoir fini leur service, puisqu'ils ont prévenu la régulation. Ce torchon titre "Quand l'alcool coule à flots à la SNCF, les usagers trinquent". C'est ignoble et mérite un dépot de plainte.

  7. rayana dit :

    Si nous avions de vrais syndicats qui défendent l'intérêt général, nous aurions depuis longtemps bloqué le pays, inversé le rapport de force et imposé une sixième république. Malheureusement il nous faudra attendre encore beaucoup de casse sociale et de misères avant qu'un grain de sable provoque une colère généralisée, qui en plus sera aiguillée vers les partis fascistes afin de préserver les privilèges de l'oligarchie. Restons vigilants, merci Jean Luc de ne jamais rien lâcher.

  8. Lafaye dit :

    Aujourd'hui 18 juin, Mr Le Pen est invité par madame Ruth Elkrief. Pourquoi lui ? Veut on prouver que le pays est mur pour la dictature ? Pendant ce temps on ne voit aucun cheminot venir expliquer ce qu"ils craignent de la réforme gouvernementale et pourquoi ils se battent. Honte a ces médias qui polluent nos esprits et a Ruth Elkrief (mais peut-être l'a t'on forcée).

  9. Daniel 11 dit :

    Merci Jean-Luc pour cette analyse, qui comme d'habitude fait tilt. Merci vraiment du fond de mes tripes.
    A bientôt

  10. Vassivière dit :

    Apprécions ensemble l'humour acéré de la dernière partie et son subtile cheminement ! Cette dialectique allègre nous lave de la boue de la langue de bois de dirigeants en mal de "lisibilité".

  11. Georges 69 dit :

    Merci du bon retour. Bravo au résistants PG qui distribuent des tracts en faveur des grévistes SNCF. Les dissidents du PS s'ils veulent être crédibles, il leur faut vivre leur dissidence en sortant du cadre libéral, sinon à l'échelle des problèmes que traverse la Gauche, c'est perdre son temps que d'en attendre un renfort possible. Concernant le PCF, et sa nouvelle orientation le Front du Peuple, il convient de faire un retour sur l'Histoire, ça a donné "Retroussons nos manches", "Changer de Cap", l'Union de la Gauche puis retour au Changement de Cap et retour à l'union de la Gauche, puis Front de Gauche, puis retour à l'union de la gauche et enfin la recherche des consensus avec le Peuple. On ne peut s'empêcher de penser à Gramsci martyr en lutte de sa prison contre le fascisme italien au pouvoir. L'histoire de l'émancipation des travailleurs n'appartient plus au PCF dont l'analyse actuelle est liée au rapport qui découle du libéralisme PS. Je souhaite que le PG se donne les moyens de prendre la tête de la Gauche comme au temps de nos grands meetings, là est notre avenir, là est mon sentiment.

  12. Thomas Giry dit :

    A toutes fins utiles, en complément, un argumentaire syndical sur la grève des cheminots et une pétition de soutien qui compte Jean-Luc Mélenchon et nombre d'autres camarades parmi les premier-e-s signataires.

  13. oberon dit :

    M. Mélenchon,
    Il y a de quoi se préoccuper. La médiacratie est à l'œuvre. Les grands médias audiovisuels font et défont les événements au gré des lignes éditoriales. Ils font et défont l'actualité. J'étais un téléspectateur des journaux TV du service public. C'est fini. Les médias français sont très vivement critiqués. 77% des personnes interrogées ne leur font pas confiance. Pour 74% des Français, les journalistes ne parlent pas des vrais problèmes des Français. Auto-critique ? Ils en sont incapables ! Les lignes éditoriales sont orientées politiquement. Les éditorialistes radios et TV sont toujours du même sérail, on les voit tout le temps. Ils attribuent bon et mauvais points à telles ou telles personnes, mettent en avant Paul, ignorent Pierre. La démocratie est devenue un vain mot. Il me semble que les manifestations citoyennes devraient se faire devant le siège de ces médias. M. Mélenchon vous êtes victime d'un excès de vertus. Trop honnête, trop franc, trop sensible, trop intellectuel. Renoncer à ces qualités, certes pas. Même si je ne partage pas à 100% tous vos avis, je vous remercie de m'éclairer.
    Un citoyen français.

  14. Serge Marquis dit :

    Ce ne sont pas des gestes du PG qu'attendent les grévistes cheminots mais une action collective de tout le FdG. Vouloir renforcer le PG, c'est le faire en vérité au détriment de l'homogénéisation du FdG, c'est s'abandonner à la même politique que le PCF. De même, cette orientation d'un Front du peuple, c'est prétendre élargir quand on n'a pas soi-même réalisé le travail de masse que les gens attendaient du FdG depuis cinq ans sur le terrain. Les Européennes nous ont ramené à la réalité des faits. Le Verbe est bien insuffisant pour amplifier le mouvement !
    Le FdG doit donner toute sa place aux Assemblées citoyennes, stop au cartel ! Il doit s'orienter sur la pédagogie en direction des abstentionnistes. De même qu'il doit ouvrir les chantiers urgents : la souveraineté nationale ne doit pas être laissée au FN, ni le protectionnisme, ni une politique de gauche pour l'emploi à l'échelle de la France ! En un mot : et si le FdG reprenait un peu sa tête ?

  15. Fred dit :

    Pour Jean-Luc
    Une chape de plomb, une censure absolue pèse sur votre personne et vos idées pourtant si pertinentes. Soyez cependant assuré que nous sommes un certain nombre à ne pas marcher dans ces combines, que nous nous souvenons que "vous" avez ouvert la brèche ! Nous nous battons tranquillement mais sûrement. Nous étions dans les gares, hier, et demain nous serons là où la lutte le nécessite. Ne lâchez pas ! Et si votre style déplaît aux monstres froids de la politique, ignorez-les ! Nous avons besoin de vos analyses et de votre réflexion.
    Bien à vous.

  16. Léo 2 dit :

    Bonheur et soulagement de vous retrouver sur ce blog. Ce n'est pas pratiquer le culte de la personnalité que de reconnaître que vous êtes une des rares figures publiques qui ne soit pas tombée dans cet espèce de tourbillon médiatique mortifère où les mots résonnent comme des coquilles vides. A chaque épreuve difficile je me dis, ça y est ils nous l'ont achevé. Puis vous réapparaissez. Ce qui se passe en France est grave et nos acteurs politiques et éditorialistes sont comme contaminés par le même délire et le même déni, cette même mauvaise foi entêtante. Ils nous ont ravi le sens des mots, la générosité est devenue démagogie, la révolte devant l'injustice est devenue populisme et se battre pour préserver les acquis sociaux, c'est être rétrograde. Le PG et sa cohérence nous apporte l'oxygène, ce n'est pas rien dans ce truc qu'on vit en ce moment. Même si pour le moment les résultats des élections sont décevants, je suis persuadé que les valeurs généreuses que vous défendez finiront par balayer le délire collectif. Histoire comme tu es lente et cruelle citiez-vous un jour. Toujours à vos côtés. Bravo.

  17. L'écossais dit :

    Bonsoir à tous. Merci une fois de plus à Jean-Luc, pour ces mots précieux. Au retour d'une mer déchaînée un vrai marin ne fait jamais le fanfaron, car il sait la chance qui est la sienne d'être là en entier. On ne peut pas se moquer du peuple à ce point, comme le fait Hollande et ses serviteurs zélés, sans courir le moindre risque. Il campent l'arrogance de l'autorité. La Nature les attend au virage. Oui Jean-Luc, ça va forcément coincer. La propagande enfume les esprits, mais il y a toujours une limite à tout. Vous ne maîtrisez pas toute votre communication comme vous l'espérez souvent, mais ce sont les évènements qui vous donneront la parole. Si nous sommes très attentifs à toutes vos expressions, c'est parce qu'elles ont leur fondement, et que vous seul avez su dire toutes ces choses importantes que "les autres" ne veulent pas qu'on entende. Merci du fond du coeur, et bon courage.

  18. louise michel dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon,
    Je suis d'accord avec votre post, surtout la fin qui me réjouit. Mais j'aimerais voir cela sur le terrain. Nous sommes plusieurs à avoir tenté de s'investir mais rien ou presque nous le permet localement. Il serait temps de mettre en place des assemblées de la révolution citoyenne. L'envie de changement et d'engagement est partout mais nous n'avons aucune structure réelle. Merci de mettre cela en place. Bref de mettre en place une structure. Vive la Révolution citoyenne.

  19. Sandrine dit :

    Ravie de retrouver ta plume Jean-Luc. Mais je t'aurais compris si tu aurais pris tes distances. Entre les médias infâmes, les PS infectes, le FN qui t'en as fait voir, et aussi certains des nôtres, j'aurais compris que tu mette une parenthèse. Il faut vraiment avoir les nerfs solides dans ce monde de brutes. Le PS n'a pas fini de nous en faire voir. On ne va pas vers du bon.. Mais ceux envers qui j'ai vraiment la rage ce sont les médias. On ne pourra pas avancer tant qu'on ne les combattra pas. Ce sont eux qui diffusent la haine, entre la dédiabolisation du FN et les sales infos qu'ils font sur les grévistes là j'ai des hauts le coeur. Ce sont eux qui font croire aux gens que les grévistes incarnent le mal. Nous, on aura beau faire tous les beaux discours, tant que les médias ne seront pas combattus on aura du mal à avancer. Courage Jean-Luc, le temps nous donnera raison.

  20. Jean-François91 dit :

    C'est sûr qu'un tract commun du FdG en soutien aux cheminots, aux intermittents et aux autres en lutte, ça aurait plus d'impact. Mais en attendant (pas trop) tout est bon à prendre.

  21. marco polo dit :

    Tout à fait d'accord. Nous voici à la croisée des chemins. La crise dont la nature antisociale, antidémocratique s'approfondit demande des solutions d'ampleur inégalée. Un Front du Peuple, ce qu'il suggère en ouverture, en qualité de contenus et d'objectifs, est désormais ce qu'il faut viser. Le Front de Gauche toujours acteur, initiateur, doit être le moteur de cet essor inédit. Les comités citoyens comme moyens de rassemblement, de construction, d'action à tous les niveaux doit être la réponse permettant ce changement, notamment par le débat sur la 6e République. Et pourquoi pas de commencer dès maintenant pour soutenir la lutte des cheminots, pour le maintien du service public de la SNCF ?

  22. Gorfou breizhou dit :

    Bonjour et Merci mille.
    Quel réconfort de vous lire vous M. Mélenchon, vous Front de Gauche. Merci.
    Je lis avidement, semaine après semaine, après mois voire années. En diagonale d'abord. Puis j'y reviens. Je transmets. Je lis encore. J'édite papier. L'information n'existe que par le support qui la véhicule. Et je relis et même à haute et intelligible voix. Une vrai joie de lire un homme politique, un professeur de français qui et en technique et apprentissage en connait un rayon. Merci Jean-Luc Mélenchon. Bonne fin de semaine.

  23. carlo dit :

    Que les dissidents de toutes sortes fassent mieux que grogner et se plaindre. Qu’ils agissent, qu’ils rompent les rangs, qu’ils renoncent aux arrangements politiciens.
    Absolument d'accord.

    Dans le contexte d’un pays à 25 % d’extrême droite
    Cette formule est trop rapide ou bien elle révèle une erreur d'analyse des résultats des élections européennes. Le quart de l'électorat qui a voté pour le FN n'est pas d'extrême droite. Ces électeurs ont simplement voulu exprimer leur rejet d'un système représenté par l'UMP et le PS qui se succèdent au pouvoir pour mener à peu près la même politique. Et ils associent le FdG à ce système car, comme le PS, le FdG prône la réorientation de la construction européenne. Or, ces électeurs -ou en tout cas un certain nombre d'entre eux que nous aurions tort de mépriser- ont parfaitement compris que l'Europe des traités est à l'origine d'une grande partie de nos maux présents et à venir : la rigueur budgétaire, la concurrence de tous avec chacun, bientôt la réforme ferroviaire qui va déboucher sur la privatisation de la SNCF etc.

  24. dincu dit :

    Je ne crois plus aux grèves, elles deviennent impopulaires. En période de crise il serait plus judicieux de faire le transport gratuit pour tous, pas de perte de salaire pour les cheminots puisqu'ils bossent mais perte pour l'entreprise, le nerf de la guerre c'est l'argent et les usagers ne sont pas importuner (les examens, les RDV 1er emploi, RDV d'affaire ect.) Je ne comprend pas que pour l'intérêt général on n'y pense pas il m'arrive de douter des grévistes malheureusement. Il faut changer le mode de contestation. Je suis retraité et j'ai fait parti de syndicat. Je regrette le manque d'unité le 1er mai même si les avis divergent entre eux.

  25. Laurence dit :

    La grève des cheminots touche principalement le peuple d'en bas, ceux qui n'ont pas les moyens de se payer une voiture et pour qui les transports publics sont indispensables. Moi-même je galère pour rejoindre tous les jours l'hôpital où je travaille, et je suis épuisée. Il faut absolument revoir les moyens d'action parce que avec cette grève, les syndicats et la gauche de la gauche se mettent les classes populaires à dos, et on n'a vraiment pas besoin de ça !

  26. erikantoine dit :

    Cher Jean-Luc,
    Si j'en crois ce post d'un blog tenu par un cheminot gréviste, cité par un camarde du PG, il semblerait que l'histoire des quais rabotés est surtout un moyen entre RFF, SNCF et ARF pour semer le doute sur qui doit payer l'addition d'une modification inéluctable, prévue et connue. C'est donc sans doute un mauvais argument dans ce combat, ou alors il faut le tourner autrement.
    Le Canard Enchaîné est largement devenu un journal à la con comme n'importe quel autre, à mon humble avis.

  27. Thomas Giry dit :

    L'alliance de classe nécessaire pour renverser la situation politique nous contraint à gérer la tension entre travail en direction de la partie des abstentionnistes qui ne se reconnaissent plus dans le clivage gauche/droite et travail en direction de celles et ceux qui votent encore et espèrent l'unité à gauche, sur des bases de gauche.
    Les billets des deux coprésident-e-s du PG, Jean-Luc ici, Martine sur son blog, présentent une complémentarité utile à l'analyse de la situation comme au débat sur les suites à donner.

  28. Titoune dit :

    Merci, heureuse de vous trouver sur la même longueur d'onde que la base, c'est rassurant, souvent nous imaginons et vous concrétisez, ainsi nous irons loin encore ensemble moquez vous de qui vous moque allez votre chemin soyez dédaigneux, l'indifférence est une bien plus grande force ne vous épuisez pas avec ces gens des médias de tous poils, vous vivez une aventure plus noble ! Bonne route !

  29. Antraigues dit :

    Soutenons les cheminots en grève. Les « roulants » ont toujours été à l’avant garde des conquêtes sociales et à la pointe des luttes. Non au démantèlement du service public, non à la privatisation. Bravo à eux. Le privé fonctionne mieux que le public, paraît-il ? Alors pourquoi ne pas confier au privé uniquement les activités les plus déficitaires, pour voir ?
    Bien content de lire un nouveau billet.

  30. Ant dit :

    En lien avec votre article sur la défense des services publics, je regrette beaucoup qu'au delà des discours, le Front de gauche à l'Assemblée et au Sénat se contente de s'abstenir sur le vote des SEMOP (sociétés mixtes à opération unique) qui est une forme de Partenariat Public Privé (PPP) en pire (encore plus opaque et moins restrictif). Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, un exemple connu c'est Ecomouv. C'est une privatisation des services publics au profit des géants du BTP. Après il est difficile de croire que le Front de gauche mènerait une politique différente de l'actuel gouvernement si sur une loi comme celle là il n'a même pas le courage de voter contre ! J'ai du mal à croire que le Front de gauche s'il était aux responsabilités serait capable de mener une autre politique face au pouvoir de la finance et dans le cadre européen.

  31. Poncet dit :

    Arrêtez de nous échauffer les oreilles avec l'idée de faire rouler les trains sans faire payer : c'est illégal. Le droit de grève n'abolit ni la relation de subordination â l'employeur, ni son droit de propriété sur les moyens matériels et sur le produit. Donc, faire rouler un train sans percevoir la recette correspondante serait une faute passible de sanction disciplinaire voire pénale. Vous dites que le peuple nous soutiendrait si on lui faisait un cadeau ? Quel beau soutien ! J'entends heureusement un autre son de cloche parmi les voyageurs que je côtoie dans mon train quotidien. Tous ne sont pas si soumis aux injonctions cathodiques qu'on le dit. J'ai connu des grèves bien plus difficiles. Nous allons sans doute reprendre le travail demain, parce que cette petite musique à fait son œuvre parmi nos collègues. Le mouvement s'épuise réellement. D'autres prendront la relève. Tout aussi alcooliques, preneurs d'otages et impopulaires que nous peut être. Mais nous irons à leurs manifs nous aussi.

  32. Glières dit :

    N’attendons pas des partis politiques plus qu’ils ne peuvent apporter. Pour rétablir la démocratie il nous faut un mouvement politique qui ne soit pas un parti en ce sens qu’il n’ait pas pour finalité la conquête du pouvoir, et que sa dissolution soit inscrite dans ses statuts dès lors que son objectif est atteint. Un véritable mouvement, avec un chef, un objectif et des moyens sans lesquels il n’est point de victoire possible. Ce chef nous l’avons. Cet objectif nous le connaissons, une sixième république et la sortie de l’Europe de Bruxelles pour une autre Europe. Ces moyens ils existent, humainement dans la volonté et la disponibilité des citoyens, financièrement dans la cotisation qui leur sera demandée ; pour peu qu’elle soit modeste le résultat sera considérable. Il nous faut absolument pour réussir et nous éviter bien des déboires une structure nationale, transparente, ouverte et accueillante à toutes celles et ceux qui partagent le même idéal de démocratie. Après quoi il reviendra aux élus et aux partis de remplir leur rôle dans les règles d’intégrité prévues dans la constitution. Allez Jean-Luc, le premier pas, c’est toujours le chef qui le fait…les autres suivent.

  33. theo.brun dit :

    @glieres
    Un chef qui n'aurait pas pour finalité la conquête du pouvoir ? Mais avons nous besoin de chef ? Je crois que nous avons plus besoin de facilitateurs capables de favoriser la création de liens dans le peuple, avec le peuple et pour le peuple !

  34. DelacheJ dit :

    Combien sont subventionné le Figaro, le Monde, le Point pour nous désinformer ? Combien de niches fiscales bénéficient nos chers journalistes pour défendre le système qui leur va bien ? Le corporatisme ! Mais c'est comme cela que fonctionne nos grands corps d'Etat (Énarques, Polytechnique, Cours de justice, etc.) La privatisation rampante était déjà à l'ordre du jour avec Mitterrand ? DSK et Jospin n'ont pas fait moins. A quand le découpage de EDF avec d'un côté la production nucléaire, la production des barrages, le transport du courant et la vente aux particuliers et entreprises. C'est du capitalisme mais a-t'on un projet de ce que l'on veut faire vraiment avec nos entreprises nationales. Quelles sont les entreprises qui doivent être gérées par l'Etat avec quels objectifs (sidérurgie, énergie, santé, eau, Mital, Alstom, EDF, SNCF, Véolia, les laboratoires, la recherche, etc.) ? Où sont les projets et plus que de critique parlons de la construction possible d'un autre monde et de son organisation.

  35. espinoza dit :

    Bravo Mélenchon !
    Merci de ton énergie, nous avons aussi la notre. Il faut remettre l'ouvrage encore et encore. Il y a un combat contre toutes les forces de la désinformation.

  36. Glières dit :

    @théo.brun
    Toute institution humaine structurée a besoin d'un chef à tous les échelons tout autant que de faciliteurs. La difficulté est de trouver le bon, responsable, compétent, intègre, plus exigeant envers lui-même qu’envers autrui, faisant passer l’intérêt général avant le sien. Un chef qui s’enquiert de l’avis des autres y compris de ses détracteurs. Un chef qui montre l’exemple, assume ses décisions, décharge ses compagnons du poids de la défaite et leur dédie les fruits de la victoire. Mais le chef est aussi un être humain avec ses faiblesses. C’est pourquoi son pouvoir doit être strictement défini, encadré, limité dans le temps, non renouvelable indéfiniment et rééquilibré par des contrepouvoirs. Dans la vie en société, pour pouvoir agir collectivement et efficacement avec une économie de vie, de moyens, de peines et de souffrances, il faut des chefs. Les petits chefs, bons ou mauvais, sont à l’image de leur chef, eux-mêmes à l’image de leurs grands chefs et nous avons les grands chefs politiques que nous méritons. A nous d’en changer. Si c’est le mot chef qui te gêne, appelle-le comme tu veux.
    Ceci dit en 1206 signes et caractères, dans le désordre mais avec le cœur.

  37. jeanne dit :

    Jean-Luc, un immense merci, nous avons tant besoin dans ces temps si complexes qui évoluent si vite, de nourrir notre réflexion, vous nous y aidez tellement. Un studieux régal, pour avancer et construire ce front du Peuple dont la prise de conscience semble se partager de plus en plus.

  38. gege dit :

    Il est un déroulement de sortie de conflit qui me trouble. Le ministre des transports parlait d'amendements qui rassureraient les cheminots, puis effectivement les sénateurs communistes sortent ces ammendements sur la table qui apporteraient des garanties sur une convention collective unique. Mais rien n'interdit derrière la fameuse libre conccurence libre et non faussée qui amènera la privatisation. Ce qui m'indispose le plus c'est que dans le numéro du Canard sorti mercredi celui-ci annonçait à l'avance la stratégie qui est en cours et qui semble être une duperie pour l'avenir des cheminots. Faut-il penser que le syndicalisme proche des solfériniens y serait pour quelque chose ? La même manoeuvre est tentée du côté des intermitents qui semblent plus prudents.

  39. Elisa dit :

    Cet eco socialisme citoyen, c'est ce que nous essayons de promouvoir dans notre petite commune rurale en mobilisant le maximum d'habitants par les associations locales, tant que la communauté d'agglomeration ne nous absorbe pas encore complètement ! Ce sont des actes de résistance qui nous permettent de vivre encore des jours heureux.

  40. Pierre Pifpoche dit :

    Enfin des horizons et perspectives libérateurs à nouveau !
    J'étais un militant, après le résultat si décevant des élections, assez découragé et abattu d'avoir apparemment si bien lutté pour que la Le Pen semble en recueillir tous les fruits. Mais je sens aujourd'hui que les perspectives et issues libératrices réapparaissent enfin après le dernier week-end et ses différentes assises, à l lecture de ce billet et après avoir participé à une AG départementale du PG 92, et c'est une très bonne nouvelle !

  41. Ardéchoise dit :

    Pendant la grève des cheminots, j'ai traversé la France avec les transports en commun. J'ai attendu au moins une heure dans quatre gare: Montélimar, Lyon Perrache, Paris Gare de Lyon, Paris Montparnasse. J'ai observé et écouté autour de moi, j'ai discuté avec des voyageurs. Je n'ai constaté aucun mouvement d'impatience ni manifestation de mauvaise humeur. Pourtant, si l'on en croit les médias, les voyageurs étaient devenus hystériques, nous étions au bord de la guerre civile. Des gens excédés par les transports en commun, surtout dans la région parisienne, à cause des pannes et des retards, les médias pourraient en interviewer tous les jours. La grève n'a fait qu'amplifier un mécontentement dû aux dysfonctionnements de la SNCF. Mais ce qu'il fallait mettre en avant, c'était l'impopularité de la grève et l'irresponsabilité de certains syndicats.

  42. darcel roger dit :

    Merci, moi aussi je pense que l'on peut encore convaincre tous ceux qui se sont réfugiés jusqu'alors dans l'abstention.

  43. alain diancourt dit :

    Bravo Jean-luc ! Content de voir que vous n'avez rien perdu de votre combativité. Vous nous redonnez du courage dans les moments de faiblesse. Il faut tenir bon et ne pas être dupe du discours médiatique. A ce propos, je propose un boycott permanent de BFM-TV, qui s'affiche résolument de droite, encore ce vendredi matin, à propos de la grève des cheminots.
    Bon courage à toutes et tous.

  44. marianne31 dit :

    Personnellement je ne peux pas écouter plus d'une minute les infos télé, ça me met en colère cet enfumage permanent. Mais hier sur I-tele il y avait François Delapierre qui a expliqué aux socialistes dissidents qu'au Parti de gauche ce sont des actes qu'on veut et notamment soutenir toutes les revendications sociales contre l’austérité et la libéralisation des services publics ainsi que la lutte contre le TAFTA.
    Monsieur Mélenchon, ils sont odieux et fourbes à votre égard, mais vous êtes dans le vrai. Merci encore pour toute cette énergie pour le bien commun.

  45. Invisible dit :

    Nous voilà redevenus ce que nous avons toujours été, un bastion de la raison critique et de la conscience politique, une proportion parmi la population. Les autres font leurs vies, courent, consomment, râlent mais ne cherchent pas la logique du système : de bons clients pour la boutique facho.
    Dans le texte du PCF, les propositions de conseils citoyens ou comités citoyens dans le milieu urbain paraîtraient surréalistes et complètement folles. On se demande où vous allez chercher la foi. Je pense que l'Amérique Latine est le cœur du réacteur et la démonstration que c'est possible, quelque part et vécu. Je lis actuellement le livre de Cécile Raimbeau et Daniel Hérard, Chroniques Bolivariennes. En attendant que ce soit en livre de poche, il faudrait que les médiathèques et bibli s'en équipent d'un exemplaire. C'est formidable.

  46. Antraigues dit :

    « Dans le contexte d’un pays à 25 % d’extrême droite »

    Je ne partage pas cette analyse du résultat des élections européennes. Nous avons largement contribué à créer un sentiment de rejet des institutions européennes (à juste titre), mais nous n’en n’avons pas récolté les fruits, les électeurs préférant hélas se tourner vers la formation qui affiche la posture la plus anti européenne. Cela ne signifie pas que 25 pour cent des votants approuve la totalité des idées du FN.

  47. superdupont dit :

    Cher Jean Luc
    De tout cœur avec toi. Une union de toute la vraie gauche non productiviste, avec les écologistes sincères (donc anticapitalistes!) est nécessaire. Faudra-t-il attendre, comme en Grèce, que l'Etat vende le domaine public, les monuments, les ports, les barrages, les plages, les musées, etc. à la Phynance pour que le Peuple se révolte? A quand une nuit du 4 Août pour l'abolition des privilèges de la Noblesse d'argent !

  48. Languin, Laurence dit :

    L’Humain d’abord, le programme du Front de Gauche pour les élections présidentielles de 2012, appelait à la refondation républicaine du pays et à la convocation de l’Assemblée Constituante de la 6e république parlementaire, sociale et participative. Hélas les assemblées citoyennes lancées en 2011 se sont progressivement transformées en meeting électoraux avec les représentants du PCF, du Parti de Gauche et d’Ensemble. Le PCF, qui aux municipales se divisa pour maintenir son appareil au travers des processus électoraux, a mis un éteignoir sur l’espérance citoyenne présente au départ. Tout cela pour en arriver au trauma des européennes avec les 25 % de voix pour le Front national !
    Monsieur Mélenchon, vous l’avez dit dans votre conférence de presse le 25 mai 2014 : « en vérité rien ne continuera comme avant » (…) « Il faut tout reconstruire ». Mais comment ? Dans votre dernier blog vous proposez Front du peuple au lieu de Front de Gauche, en disant que Pierre Laurent serait arrivé à peu près aux mêmes conclusions. S’il convient d’abandonner le terme de « Gauche », qui a été volé par le parti « socialiste », beaucoup de militants pensent aussi qu’il ne convient plus d’utiliser le terme de « Front » terme pris par le Front national qui lui pourtant n’est qu’un parti.

  49. Ant dit :

    @ 97
    Quand vous parlez de l'état grec qui vend le domaine public au privé, les bâtiments publics, les barrages etc., c'est déjà le cas en France avec les PPP et maintenant les SEMOP ! (Société d'economie mixte à opération Unique) voir mon commentaire n°80 ! Avec ce système les services publics sont transformés en source de profits pour les multinationales du BTP.

  50. Roberto dit :

    Bonjour Jean Luc, heureux de voir que vous allez bien, et merci pour ce billet, je peux enfin partager un article qui explique exactement ce qu'il se passe dans notre entreprise.
    Portez vous bien.


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