04mai 14

Débloquer la gauche

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Je rédige ce post avant de refaire ma valise car, cette semaine, je suis de nouveau sur les routes du pays. J’ai à peine eu le temps de digérer les belles images et impressions reçues lors de mon passage à Perpignan et Sète, mais aussi à Narbonne et Alès où nous étions si nombreux et si chaleureux. Notre campagne est un fait public, massif et chacun s’accorde à nous trouver nombreux et enthousiastes. Mais elle est méthodiquement niée par les médias parisiens dominant. Sans vergogne, par exemple, LCI, Europe 1 et tutti quanti organisent des « débats » dans les grandes circonscriptions auxquels trois partis seulement sont invités. Des fois quatre. Jamais nous. Ici où là, de grands groupes de presse organisent la même exclusion des nôtres. Inutile d’épiloguer. Ils se comportent en ennemis. Ici, la consigne est claire : si vous n’êtes pas invités, invitez-vous !

Après quoi je dois préciser que je n’ai, à titre personnel, aucune envie de voir dans ma campagne le journal des publireportages sur les Le Pen qu’est « Le Monde » pointer ses petites pattes pleines de fiel. Qu’il reste à la maison ! Car s’il venait, ce serait pour jeter du venin, exciter les divisions ou se livrer à des provocations. C’est déjà ce qui a été fait contre mon camarade Gabriel Amard dans la circonscription du Grand Est. Ce coup-là, le drôle de la situation, c’est que le « journaliste » du glorieux « Le Monde » s’est présenté comme étant celui de « Libération ». Aucun des « journalistes » de ces deux quotidiens ne sont bienvenus dans mes meetings et déplacements tant qu’ils travaillent pour ces quotidiens ! D’ailleurs, j’appelle mes amis à les surveiller de façon étroite et vigilante, à filmer leurs agissements, si possible, dès qu’ils les repèrent, qu’ils agissent à découvert ou qu’ils se cachent sous des faux noms.

Dans ce post je reviens sur ce que j’ai dit concernant la nécessité pour les députés socialistes qui ont refusé de voter le plan d’austérité de s’organiser en groupe parlementaire autonome. Puis je complète ma démonstration en montrant comment l’idée que le dialogue avec le Premier ministre pourrait ouvrir un espace de changement d’orientation est une illusion. En effet, Manuel Valls s’est engagé en sens inverse de façon irrémédiable. J’en donne une preuve dans le souci de ne pas être dans accusé de procès d’intention. Cette preuve c’est un document que notre équipe a étudié et que j’ai dû lire (il serait plus juste de dire « survolé » à cette heure !) en dépit de son extrême aridité. Il s’agit du « Programme national de réforme » que Valls remettra le 7 mai à l’approbation de la Commission européenne. Un crédo libéral et austéritaire à mille lieux du discours proposé au bon peuple par le PS dans le cadre des élections européennes. Ce programme est donc le vrai manifeste politique du nouveau Premier ministre.

Comme il est question dans ce programme de Valls de la vente des barrages hydro-électriques au secteur privé et du vote des Verts favorable à la libéralisation de l’énergie, je viens aussi sur une très étrange déclaration de José Bové dans l’émission « Face aux chrétiens ». Il s’agit selon moi d’un sérieux dérapage dont je donne la clef philosophique.   

Un nouveau groupe socialiste autonome dans les Assemblées débloquerait la gauche

A-t-on bien pris la mesure de la situation politique institutionnelle qui résulte du vote de l’Assemblée nationale ? Le gouvernement n’a pas eu de majorité absolue pour son plan d’action. Le Premier ministre a perdu quarante-cinq voix depuis le vote de confiance qui a suivi son discours d’investiture. soixante-treize députés de gauche ne le soutiennent pas. C’est-à-dire quinze de plus que le nombre requis pour déposer une motion de censure. Ce refus de soutien dessine une pente vers la radicalisation qui saute aux yeux. Onze députés socialistes s’étaient abstenus sur la confiance. Cette fois-ci, ils sont quarante-et-un. Notons qu’une bonne partie ne s’est abstenue que pour faire nombre avec les abstentionnistes alors que maints députés socialistes s’apprêtaient à voter contre. En tous cas, les Verts, qui avaient voté abstention la fois d’avant, ont très majoritairement basculé dans le vote contre : deux seulement se sont abstenus tandis que douze ont voté contre. Et comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle composante de la majorité fait dissidence. Il s’agit du MRC de Jean-Pierre Chevènement. Ses trois députés ont voté contre. Et même au PRG, il s’est trouvé deux abstentions ! Dans ces conditions, il ne reste plus à ce gouvernement que le soutien du seul PS. Et encore ! D’une partie du PS !

Valls a donc totalement divisé la gauche parlementaire. C’est un fait. Pas un soupçon ni une appréciation subjective : un fait. Sur quelle base repose donc la construction politique du président de la République ? Ni sur l’Assemblée, ni sur la popularité, ni sur une mobilisation des bases de son camp. C’est la position la plus périlleuse en démocratie. D’autant plus quand menacent des forces contre-républicaines et même contre-démocratiques aussi nombreuses que celles qui agissent aujourd’hui, qu’il s’agisse des mécanismes européens, de la poussé des partis bruns, mais aussi d’une masse d’intellectuels déboussolés qui franchissent continuellement de nouvelles lignes blanches. Qui a lu Jacques Julliard dans « La fatigue démocratique », paru dans Marianne, peut se faire une idée du point d’avachissement où peuvent tomber les idéologues de la mouvance qui a constitué la « gauche-Nouvel-Observateur », dont les Hollande et Valls sont les héritiers.

C’est cet attelage si terriblement affaibli, ce reste si étroit de la coalition initiale, qui veut faire appliquer le plus violent plan de coupes budgétaires et de démantèlement de l’Etat et des institutions démocratiques que notre pays ait jamais subi en temps de paix. 50 milliards de coupes, plus la suppression des départements et de la moitié des régions, sans oublier la destruction de fait de milliers de communes absorbées par les métropoles !

Pendant ce temps tout parait bloqué. L’état-major socialiste totalement tétanisé n’a plus qu’une arme de paralysie massive : la vieille tenaille du chantage au pire à tout instant et sur tous les sujets. Le vote utile dans les élections locales, nationales et européennes. Et à présent, la menace de dissolution de l’Assemblée pour contenir les récalcitrants. Sur ce point, comment ne pas voir l’escalade ? Jusque-là, les solfériniens accusaient ceux qui ne voulaient pas leur céder de faire le jeu de la droite et de l’extrême droite. A présent ils menacent de livrer la place à la droite et à l’extrême droite si on ne leur obéit pas ! 

Dans ce contexte, nuls autres que les socialistes sont devant une obligation aussi directe de prendre une initiative. Toutes les autres composantes de la gauche l’ont fait à ce jour ! Toutes ont quitté la majorité de 2012. Les députés socialistes viennent à leur tour de valider les critiques que tous les autres formulaient en refusant, ensemble et de façon concertée, d’approuver la nouvelle donne issue du vote des municipales. Il me semble qu’ils ne peuvent se limiter à proposer au pays comme projet politique d’améliorer leurs propres relations avec le Premier ministre ! Ce ne serait pas à la hauteur du moment, de la crise politique qu’eux même ont achevé de rendre visible aux yeux de tous. A l’inverse, en se constituant en groupe autonome, ils rendraient possible la constitution d’une nouvelle formule de gauche pour gouverner. En particulier parce qu’ils rendraient possible le dialogue à gauche totalement verrouillé par les brutalités sans fin de la période Ayrault-Désir-Hollande. Je n’ai pas mis cette question sur la table de ma seule initiative. En rencontrant récemment mon camarde Pierre Laurent, nous avons pu vérifier que nous regardions bien de la même façon les priorités de l’heure. Nous ne visons pas seulement à rassembler la gauche depuis les Verts jusqu’au NPA. Notre but n’est pas d’isoler le PS. C’est déjà fait. Notre but doit être de mettre fin à sa politique avant la catastrophe qui se prépare. Je sais très bien que nos chances d’être entendu à court terme sont faibles. Mais après la nouvelle raclée que le PS va prendre aux européennes, si nous sommes nous-mêmes assez forts, nous pouvons tout débloquer, en ayant donné un signe clair dès aujourd’hui.

Le pire serait de se laisser enfermer dans la caricature que le pouvoir solférinien essaie de dessiner pour se protéger. « La lutte contre les extrêmes », ce nouvel avatar du vote utile, est le pointillé qui délimite l’union nationale sur « la seule politique possible ». Ce nouvel axe a commencé à se dessiner lors du vote sur le plan d’austérité, quand des députés significatifs du centre ont voté avec Valls. Le programme du gouvernement déposé devant la Commission est le programme commun de cette coalition en cours de maturation. Les députés socialistes qui croient donc qu’en reportant le moment de leur autonomie, ils soulagent la pente à la crise, se trompent du tout au tout. Ils l’aggravent en donnant des délais d’exécution à une manœuvre destructrice.

Le vrai programme de Valls devant la Commission européenne

Vous aurez noté, donc, que pour une partie des députés dissidents, l’avenir ce serait le « dialogue avec le chef du gouvernement ». Si on veut en rester à cette affirmation de principe, demandons-nous cependant si ce « dialogue » est possible. Je veux dire : s’il dégage de quelque façon que ce soit un espace de changement de trajectoire de l’action gouvernementale. Car s’il s’agit de parler, d’user de bonnes manières, je suis certain que Manuel Valls, que je connais, est le meilleur homme du monde et le mieux disposé à être avenant et souriant. Il peut même accepter des modifications à la marge, comme il vient de le faire, pour ne pas humilier les contestataires qui acceptent de capituler devant lui. Mais cela ne saurait suffire ! J’espère que tout le monde est d’accord sur ce point.

La question posée à tous est de savoir si ce dialogue peut ouvrir un espace pour une autre politique. La réponse est formellement : non ! Rien ne peut inverser le cours de la politique austéritaire car elle est d’ores et déjà planifiée par le Premier ministre pour de très longs mois. En faut-il une preuve concrète ? Pour s’en convaincre rien de mieux qu’une lecture attentive du « Programme national de réforme ». Car tout ça est déjà écrit noir sur blanc. D’accord : c’est une lecture extrêmement rébarbative. Mais de quoi s’agit-il ? C’est l’un des deux documents que le gouvernement français doit envoyer à la Commission européenne, en vertu des nouvelles règles de l’Europe du traité Merkozy signé par Hollande, sans en changer un mot, comme on s’en souvient. Car la France est bien devenue une des « colonies de la Commission Européenne », comme l’avait pronostiqué celui qui était alors secrétaire général de la confédération européenne des syndicats : John Monk. Elle doit, comme tous les autres pays, soumettre toute sa politique économique et budgétaire à l’approbation de la Commission avant que son Parlement ait le droit d’en débattre. L’autre document déposé devant la Commission, c’est le « Programme de stabilité » des finances publiques, qui a fait l’objet du vote de mardi 29 avril à l’Assemblée. Le « Programme national de réforme » est donc le complément du plan d’austérité de 50 milliards d’euros décidé par Manuel Valls. Comment ça marche ? Le « Programme national de réforme » recense, une par une, les « recommandations » que la Commission européenne a fait à la France l’année dernière. Les désirs de la Commission doivent être compris pour ce qu’ils sont : des ordres. Dès lors, pour chacune des « recommandations », le document indique les réponses obéissantes du gouvernement Valls. Le document est volumineux : il fait 101 pages. Mais il est public. Et le texte est publié en version française dans laquelle il a sans doute été rédigé avant d’être traduit en anglais pour la Commission. Chacun peut donc aller juger par soi-même sur le site du ministère de l’Economie.

Toute la politique économique de droite du gouvernement Valls y est. Evidemment, on y trouve un résumé très satisfait de la politique d’austérité. Ensuite, vient une partie sur la « compétitivité » et le « coût du travail ». En fait, il s’agit des cadeaux fait au MEDEF. Le gouvernement détaille la manière dont il entend donner 30 milliards d’euros par an au grand patronat. Mais le gouvernement Valls se vante aussi de ne pas avoir augmenté le SMIC. Le document rappelle que la Commission européenne demandait en 2013 « à faire en sorte que le salaire minimal évolue d'une manière propice à la compétitivité et à la création d'emplois, compte tenu de l'existence de dispositifs de soutien des salaires et d'exonérations de cotisations sociales ». Le gouvernement Valls répond en détail. Il se vante du quasi-gel du SMIC au 1er janvier 2014 jugeant que « Cette revalorisation reste largement contenue ». Comme il l’avait déjà fait dans un autre document envoyé à la Commission européenne à l’automne dernier, le gouvernement confirme aussi que « la réforme des retraites fera mécaniquement reculer l’âge effectif de départ à la retraite par le biais de l’allongement progressif de la durée d’assurance ». Ce nouvel aveu se trouve page 57. Détail obscène : ce document a été approuvé en Conseil des ministres le jour de la visite de François Hollande à Carmaux ! La retraite à 66 ans devant la statue de Jean Jaurès, celui qui l’avait arrachée, il y a un siècle, en 1910, pour les salariés à partir de… 65 ans ! On mesure ici de nouveau quel art consommé de la duperie et de la moquerie cruelle révèle après coup le numéro qu’a fait Hollande à Carmaux. Bravo à ceux qui l’ont accueilli comme il le méritait.

Un secteur du « programme » de Valls est particulièrement intéressant. C’est celui qui concerne les services publics. Ils sont spécialement dans le viseur. Page 43, on apprend ainsi que « le Gouvernement a engagé, à travers plusieurs véhicules législatifs et notamment la loi relative à la consommation du 17 mars 2014, un ambitieux mouvement de renforcement de la concurrence dans le secteur des services, à la fois grâce à des mesures transversales et des mesures sectorielles ». Energie et transports ferroviaire sont particulièrement menacés. Comme l’an dernier, le gouvernement reconnaît que la réforme ferroviaire préparée vise à permettre la mise en concurrence généralisée : « dans le domaine des transports, le projet de loi de réforme du système ferroviaire a été présenté au mois d’octobre 2013. Il vise à renforcer l’efficacité de la gouvernance actuelle avec la mise en place d’un opérateur unique pour la gestion de l’infrastructure, dans une perspective compatible avec l’ouverture à la concurrence du transport de passagers. (…) Par ailleurs, la pression concurrentielle dans le secteur devrait s’accroître du fait de l’accroissement des possibilités de transport par autocar » ! La route va pouvoir faire concurrence au train ! Bel exemple de l’absurdité écologique de la politique libérale ! Bien sûr, on attend que les candidats du PS aux élections européennes viennent expliquer toutes ces merveilles dans leurs réunions et porte-à-porte…

Et surtout qu’ils aillent les défendre devant les salariés des secteurs concernés. Ainsi devant ceux de l’énergie. Car les attaques y sont encore plus précises. Le gouvernement Valls indique ainsi que « les tarifs réglementés de vente de gaz naturel pour les professionnels seront progressivement supprimés à partir de 2014 ». Il rappelle aussi que « les tarifs réglementés de vente de l’électricité, comme prévu par la loi portant nouvelle organisation du marché de l’électricité (loi NOME datant de 2010), disparaîtront d’ici fin 2015 à l’exception des tarifs réglementés « bleus » pour les petits consommateurs. Leurs modalités pratiques de disparition ainsi que les obligations d'information des fournisseurs seront identiques à celles prévues pour le gaz naturel ». Le gouvernement se vante aussi de « renforcer la concurrence entre fournisseurs historiques et fournisseurs alternatifs » en ayant « permis à l’ensemble des fournisseurs de proposer le tarif social de l’électricité ».

Surtout, le gouvernement confirme sa volonté de privatiser les barrages hydroélectriques. L’annonce est dissimulée aux pages 16, 48 et 95. Le gouvernement annonce qu’« un renouvellement par mise en concurrence des concessions d’exploitation des installations hydroélectriques sera privilégié ». L’ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho s’était opposée à cette décision avant d’être éjectée du gouvernement il y a quelques mois. Mais la nouvelle ministre Ségolène Royal a confirmé qu’elle comptait bien ouvrir les concessions de nos barrages au secteur de la finance.

Douze barrages sont concernés d’ici 2020. Et si cette logique est enclenchée, tous les autres suivront. Quatre cents sites sont sous concession dans tout le pays. Dans 80% des cas, c’est EDF qui gère la concession, et dans 15% GDF, héritage de son ancien statut public. C’est un nouveau coup libéral contre le service public et la transition énergétique. En effet, les barrages hydroélectriques sont la première source d’énergie renouvelable en France. Vous croyez que les fonds privés veulent produire de l’électricité propre ou des flots d’argent avec ces barrages ? Vous faites confiance au privé pour entretenir et investir dans l’équipement des barrages ?

Ainsi, en plein dépeçage d’Alstom, la grande braderie de nos moyens et savoir-faire énergétiques continue ! Encore une fois, l’intérêt général et la souveraineté du pays sont sacrifiés pour contenter les idéologues du profit qui mènent l’Europe au désastre. Pensez-y le 25 mai prochain en votant aux élections européennes. Ceux qui ont voté la libéralisation du marché européen de l’énergie doivent être sanctionnés. C’est bien sûr le cas de la droite. Mais aussi des députés PS et Europe Ecologie-Les Verts, qui ont tous soutenu la libéralisation de l’énergie. Ainsi, en septembre 2011, tous les députés européens PS et Europe Ecologie ont voté pour le rapport Chatzimarkakis prônant la concurrence totale sur le marché de l’énergie. Trois mois plus tôt, en juillet 2011, une majorité d’entre eux dont José Bové ont voté pour la libéralisation comme le soutenait le rapport Wagner. Pour ma part, j’ai voté contre. Je cite José Bové plutôt qu’un autre compte tenu de sa nouvelle situation de candidat des Verts européens à la fonction de président de la Commission européenne

José Bové dérape sur la PMA

Comme je vous l’apprends, José Bové a été moins présent que moi cette année au Parlement européen à l’heure d’appuyer sur les boutons de la machine à voter. Peut-être va-t-il mieux comprendre qu’une campagne électorale, même interne, comme celle qu’il a menée pour être investi comme candidat à la présidence de la Commission, est une activité qui prend du temps et qu’elle n’est pas indigne du mandat de parlementaire. Ayant eu à vivre le même épisode pour l’élection présidentielle en France, j’ai connu cette situation. Mais du fait de cette nouvelle position, je suis dorénavant avec intensité toutes ses prises de position, puisque les Verts sont en concurrence avec nous devant le jugement des électeurs. S’y ajoute la curiosité au cas précis. Car il est vrai que les attaques répétées de Bové ont été nombreuses ces derniers temps et j’avoue qu’elles m’ont pris de cours car je ne m’y attendais pas. Je suis donc dorénavant bien décidé à comprendre qui est ce donneur de leçons que je croyais connaître comme un camarade.

Plus j’écoute ce qu’il dit plus je suis stupéfait. Je m’en veux de ne pas l’avoir fait plus tôt. Car il n’est pas possible que ce que je j’entends de lui soit nouveau dans sa bouche et en tous cas dans sa pensée. Ainsi à l’occasion de son dernier passage média important. Ce jour-là, José Bové était l'invité de l'émission « Face aux chrétiens » animée par Dominique Gerbaud. Une émission de qualité à laquelle j’ai également participé il y a peu. Il répondait aux questions de Louis Daufresne (Radio Notre-Dame), Benjamin Rosier (RCF) et Mathieu Castagnet (La Croix). Ses réponses considérées comme essentielles ont été reprises par le journal « La Croix » paru vendredi 2 Mai. Deux d’entre elles méritent une attention particulière. La première concerne son credo européen, la seconde la question de la procréation médicalement assistée. La première éclaire bien la nature de son engagement européen. « Ayons du courage, déclare-t-il, n'ayons pas l'Europe honteuse ! Expliquons aux gens qu'elle permet de vivre mieux que s'ils étaient chacun recroquevillés dans leur propre pays » déclare Bové. On se pince. Candidat à la présidence de la commission européenne compte-t-il assumer cette position devant les Grecs, les Espagnols, les Irlandais, les Portugais ou même les Français ? En Europe, qui vit mieux aujourd’hui grâce à l’Europe ? Plus loin dans l’entretien, l’usage d’un rapprochement qu’il fait entre Le Pen et moi, alors que la question ne lui était pas posée, me parait devoir être signalée. Il déclare : « Je me situe très clairement en opposition aux discours de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ». Voilà un de ces procédés déloyaux auquel dorénavant José Bové ne répugne plus, même à l’égard de ceux qui l’ont soutenu aux moments difficiles dans le passé. Je me sens donc les mains libres pour évoquer à présent ce que je crois être un dérapage grave de la part d’un homme de gauche. Naturellement José Bové a parfaitement le droit d’avoir des convictions religieuses qui lui fassent un devoir moral de comportement personnel. Mais le législateur européen doit-il s’y soumettre et voter des textes pour y soumettre tous les autres ? Je donne d’abord à lire ce que « La Croix » a transcrit sur le thème. Lisez tranquillement pour bien prendre la mesure de ce qu’il dit.

« La Croix » : « Vous qui combattez les OGM, soutenez-vous l'offensive des écologistes pour ouvrir la PMA aux couples homosexuels? »

José Bové : « Je n'ai jamais varié, je suis contre toute manipulation sur le vivant, que ce soit pour les couples homosexuels ou hétérosexuels. Je ne crois pas que le droit à l'enfant soit un droit. La réflexion ne peut pas se couper en tranches sinon, d'évolution en évolution, il n'y aura plus de limite. Tout ce qui fait qu'on va fabriquer le vivant plutôt que de le laisser se développer pose énormément de problèmes humains et éthiques. Pour moi, tout ce qui est manipulation sur le vivant, qu'il soit animal, végétal et encore plus humain, est quelque chose qui doit être combattu. » Selon la sénatrice Verte Esther Benbassa, José Bové confond ici OGM et PMA. Pour ma part j’y vois une erreur encore plus lourde. Et même inouïe. José Bové sait-il que la PMA est légalement appliquée, d’ores et déjà, pour les couples hétérosexuels qui la demandent ? Propose-t-il de l’interdire ? Oui. Sa position est donc plus restrictive que celle des adversaires du mariage pour tous qui ne la refusent qu’aux couples homosexuels !

José Bové pose encore un deuxième principe. Il se prononce « contre toute manipulation du vivant ». Que désigne-t-il sous l’appellation « manipulation du vivant » dont il précise qu’il les refuse dans toutes les catégories : animales, végétales et « a fortiori humaines » ? Je ne crois pas qu’en tant qu’ancien éleveurs de brebis il condamne les croisements qui améliorent les caractéristiques des céréales ou des lignées d’ovins. Ce sont pourtant des manipulations. Je crois donc qu’il vise explicitement ce qui relève des sciences techniques dans ce domaine. Mais alors, toutes les thérapies génétiques doivent-elles être condamnées, par exemple ? La racine de cette mise à distance généralisée des sciences et des techniques n’appartient pas qu’aux branches dures du christianisme actuel. A sa périphérie, des courants de pensée se sont aussi réapproprié cette inspiration. Ils ont été à leur tour largement réinterprétés par certains courants écologistes. Dans l’ensemble ils ont emprunté au philosophe Jacques Ellul les grands traits de sa critique de la société « technicienne ». Jusqu’au point pour certains d’identifier les biotechnologies à des « sciences de la mort ». J’estime que sur le plan philosophique, ce n’est pas le meilleur d’Ellul. Mais sur le plan politique, c’est le pire. L’humanisme progressiste s’en tient à la modeste mais exigeante devise de Rabelais : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Cela signifie que nous ne devons être ennemi d’aucun progrès de connaissances et de mode opératoire, mais que nous ne devons en user qu’en ayant appliqué préalablement notre examen critique consciencieux.

A moins que ce ne soit un problème encore plus vaste que soulève José Bové. Je le mentionne en raison de l’ambiguïté visible d’une de ses phrases. La voici : « Tout ce qui fait qu'on va fabriquer le vivant plutôt que de le laisser se développer pose énormément de problèmes humains et éthiques ». Quelle est cette opposition entre « fabrication du vivant », que l’on comprend du point de vue énoncé auparavant par Bové, et son contraire formulé ainsi : « plutôt que de le laisser se développer » ? Parlons net : l’avortement est-il une « manipulation du vivant » ? Que faudrait-il laisser se développer dans ce cas ? Le fœtus ? Encore une fois, je ne récuse pas le droit de Joé Bové, en tant que personne privée, de s’interdire le choix de l’avortement si sa décision personnelle est sollicitée. Mais le législateur européen José Bové reconnait-il aux autres le droit de pouvoir choisir eux et elles-mêmes ? Cette question n’est pas sans importance dans le contexte actuel d’attaque contre les droits des femmes en Europe.


171 commentaires à “Débloquer la gauche”
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  1. PaulFG dit :

    Je suis de la circonscription du Sud-Ouest et fier de voter pour votre liste, le 25 Mai !

  2. Pierrot de Pont dit :

    Merci de cette première analyse du Programme national de "réformes" de Valls qui confirme la dérive droitière ostensible de la politique de Hollande s'accentuant à mesure que ses échecs en tous ordres se multiplient. On peut penser cette démarche suicidaire si on n'oublie que la seule "ambition" de ce disciple obsessionnel de Mitterrand est c'est de se faire réélire pour un second quinquennat (à défaut d'un septennat qu'il aimerait sûrement rétablir si cela lui était possible). Or, les seuls qui se sont fait réélire sont ceux qui ont eu à connaître une cohabitation (Mitterrand 2 ans avec Balladur en 1986-88 et Chirac, avec 80 % en 2002 comme récompense de 5ans avec Jospin). Dès lors, toute la politique actuelle ne vise qu'à favoriser graduellement la rupture avec l'aile réellement de gauche des députés PS et préparer le rapprochement avec les centristes dans une "union nationale" que permettrait, à terme, un vote de défiance contre le gouvernement Valls (que l'on retrouverait malgré tout dans le gouvernement d'union suivant la dissolution obligée). Gageons qu'au Château on réfléchit déjà au montage politique permettant ce scénario avec un groupe PS libre.

  3. Lizerunn dit :

    Selon l'outrancier Papy José, il faut condamner tout ce qui fait qu'on fabrique le vivant ? Il prône l'abstinence absolue sans condition ? Un peu comme sa reddition à l'UE en fait.

  4. JULES IMPRÉCATEUR dit :

    Et dans la circonscription Ouest, ça se présente comment pour les verts ? Comme José Bové ?

  5. Gilles dit :

    Bravo Jean-Luc ! Au lendemain des municipales on croyait le PG en difficulté (PCF rallié au PS et écolos méprisants). Eh bien nous avons eu raison. Car après quelques jours le climat avait radicalement basculé en faveur de notre courage. Le PS à la rue avec ses élus informes (genre Hidalgo déjà anonyme), le PCF se faisait discret, et les écolos quittaient le gouvernement. Avec qui tous ces gens vont-ils discuter sinon avec le PG maintenant ? Ils jouent encore les fiers, mais ils vont devoir se résoudre à la réalité, ils sont alliés au PG. Et maintenant, malgré tout, 41 députés PS sortent de la majorité. Certes, ils font encore la fine-bouche, mais ils finiont bien par se rapprocher du PG aussi. Bravo pour ton boulot à la tête du parti, bravo pour ta persévérance. La gauche démocratique est en train de se refonder en France, les choses bougent ! Enfin ! Et nous y participons.

  6. Lyendith dit :

    La position de Bové sur la PMA est plus radicale que celle de la Manif pour Tous, mais finalement, elle est aussi plus cohérente. Si on est pour le droit à la PMA, on doit l'être pour tout le monde. Si on est contre, on doit l'être dans tous les cas. S'opposer à la PMA uniquement pour les homosexuels relève d'une démarche purement homophobe, mais s'opposer au principe même de la PMA, ma foi, cela se défend. Même si "l'effort demandé" n'est pas le même que pour la GPA, la logique est finalement similaire. Il s'agit de louer sa fonction reproductrice (sperme ou utérus) pour aider à concevoir un enfant que l'on élèvera jamais. En soi être rebuté par cette idée n'a rien d'aberrant. Après, l'argument de Bové est différent et il est vrai assez bancal. Il n'est pas inutile de rappeler que la PMA a été reniée par son inventeur lui-même, Jacques Testart, qui en dénonce aujourd'hui les dérives potentielles et pour certaines déjà en cours (voir le Monde Diplo de mars ou avril de cette année je crois). Ça n'est pas quelque chose à prendre à la légère je pense.

  7. guillaume dit :

    La PMA est mon premier et sans doute le seul point de désaccord avec Jean-Luc Mélenchon. Je ne suis pas plus d’accord avec M Bové. La PMA n’est pas réservé aux couples hétéros ! Elle est réservée aux couples « malades » c’est-à-dire souffrant de certaines formes de stérilité. Pour le reste, la procréation ne peut, ni ne doit être médicalement assistée. Ou alors quoi ? L’homosexualité serait pathologique ? Il est sûr que certains ne se gêneraient pas pour faire le raccourci. Et puis qui payerait ? La question est plus philosophique que matérielle. Non franchement, il n’est pas bien compliqué pour un couple de lesbiennes d’avoir un enfant. Laissons la médecine en dehors de tout ça.

  8. Sophie Clerc dit :

    Chez Aphatie, RTL, ce matin, de la haute voltige ! Le cadre ressemble à une miniature. Du fait même de cette échelle minuscule, le message, percutant, perce. Tout est dit, l'information est complète, chacun sait ce qu'il reste à faire.

  9. tchoo dit :

    Vous avez parlé dans un billet précédent des navires de guerre français navigant dans la Mer Noire, et de l'absence de raison de cette présence. Voici une autre présence, cette fois-ci des avions Rafale en Pologne, insigne masqué. Que font-ils là-bas? (lien)

  10. Antraigues dit :

    « Par ailleurs, la pression concurrentielle dans le secteur devrait s’accroître du fait de l’accroissement des possibilités de transport par autocar »
    Bravo ! Quelques lignes TGV transeuropéennes pour les plus riches et les hommes d’affaire, des autocars lents, dangereux, inconfortables et polluants pour le petit peuple comme alternative à la bagnole. Amis écologistes, réveillez vous, ils sont devenus fous !

  11. naif dit :

    tomasss dit:
    5 mai 2014 à 12h47
    "Je ne doute pas que la ligne de ce journal en fasse des ennemis politiques, mais pourquoi ne pas choisir une forme d'indifférence ou de déconstruction de leur travail plus rationnelle et posée"
    Quand on a à faire à des individus qui ne font, volontairement, qu'un travail de sape, il faut leur opposer le reflet de leur action. C'est à dire les prendre en flagrant délit de manipulation. Afin de pouvoir démontrer, si l'occasion se présente (en justice, ou dans les médias), les entorses à la déontologie de leur métier. Ce n'est pas du flicage, c'est un manque de confiance absolu. Il n'y a qu'à voir comment le monde traite l'actualité internationale. Même quand L.Fabius, qui n'est pas un perdreau de l'année, parle de désescalade en Ukraine, qu'il dit en direct qu'il n'existe pas les bons et les méchants, la presse continue l'escalade et dresse l'opinion publique contre les Russes. Au mépris des faits et de la réalité.

  12. DC dit :

    José Bové contre la manipulation du vivant, il y a de quoi s'interroger. Pas sur qu'il soit contre l'avortement, il faudrait vérifier mais la culture de cellule souche ? Celle de peau artificielle pour les grands brûlés ? Celle des cellules souches destinées aux victimes de leucémie. Toujours contre la manipulation du vivant, José ? Alors que c'est déjà réalisé depuis des années. Comme il dit le dérapage c'est comme la manipulation du vivant sans limites.

  13. Fred dit :

    Je propose qu'on appelle désormais François Hollande "Le Fossoyeur" car aucun avant lui n'aura autant mis en danger le pays, que ce soit économiquement avec des cadeaux toujours plus importants aux grands groupes, politiquement avec la montée programmée de l'extrême droite. Vous allez voir qu'il va réussir à perdre "son" 21 avril. Et enfin et surtout au niveau de notre état de droit, nos lois, réglementations, usages voire même constitution qui pourront être remises en causes devant des tribunaux privés avec la signature de l'accord TAFTA. On retrouve encore et toujours, mais dans la bouche d'un responsable socialiste, la rengaine "le problème c'est l’État" ! On a dit que le Fossoyeur n'avait pas trahi, qu'il avait au fond toujours été de droite, j'affirme le contraire, il trahit son pays et la charge qu'il porte, il liquide la République pour la donner au privé. Il est impératif de se dissocier de cette engeance sous peine de se trouver avec la même situation politique qu'en Italie, à savoir plus de gauche représentée. Courage à tous!

  14. DC dit :

    L'article paru dans A Gauche concernant les conséquences de l'austérité sur la santé et les pays martyrs victimes de la troïka répond en partie a ces questions. Augmentation du nombre de suicides, de la mortalité infantile, d'effondrement de la prise en charge médicale par un système hospitalier en liquidation, baisse (dans le meilleur des cas stagnation) de l'espérance de vie. Au final la crise grecque a fait combien de morts ? Comment la mortalité a évoluée entre l'avant crise et maintenant dans les différents pays victime de cette politique d"ajustements structurels" ? Je me souviens d'un excellent livre d’Henri Alleg concernant les conséquences de l’effondrement de l'Union Soviétique sur la vie et la mort de la population (edition delga).
    A quand une plainte contre les membres de la troïka œuvrant en Grèce, en Espagne au Portugal auprès du TPI pour crime de masse (crime économique ou crime de guerre de classe ?).

  15. GC dit :

    En espérant que la construction des barrages hydroélectriques ne soit pas privatisé à des entreprises Chinoises car le vrai problème c'est que c'est nous qui payons les impôts pour le financement de ces marchés publics, l'électricité produite par ces barrages vont engendrer des taxes que les français vont payer et on va faire travailler les entreprises chinoises pour leur construction. Scandaleux !

  16. Un partageux dit :

    PMA, OGM, manipulation du vivant, etc. Les propos de José Bové ne sont sans doute pas très clairs. Mais ils ont le mérite d'ouvrir des questions que l'on semble vouloir esquiver au nom du "progrès", du "droit à" ou d'autres préceptes abstraits. Il n'en reste pas moins que des questions de fond sont posées et qu'il vaudrait mieux y répondre avant de voir revenir par une porte dérobée un eugénisme rajeuni et masqué sous des phrases grandiloquentes. Jacques Testard cause de cela dans le Diplo d'avril et ses objections méritent un examen approfondi loin des slogans à l'emporte-pièce.

  17. theuric dit :

    La question centrale, me semble-t-il, serait de savoir si les déséquilibres économiques à l'échelle mondiale et nationale vont ou non générer un effondrement de cette économie mondialisée ? Doit-on penser en jours, en semaine, en mois, en années ou en éternité ? Serait-il possible que nous soyons au bord du plus terrible crash de tous les temps ? Nos maîtres étasuniens survivront-ils à cette catastrophe si elle se produit ? L'européenne union y survivrait-elle également ? Ne devrions-nous pas nous y préparer, au cas où ?!

  18. Pierre Pifpoche dit :

    Le candidat José Bové à présent "à droite" sur le plan sociétal. Le candidat des écologistes à la commission européenne est devenu un homme de droite sur le plan sociétal. Il voudrait interdire l'insémination artificielle aux couples qui y ont actuellement salutairement recours, pour leur plus grand bien être et pour celui de leurs enfants. De l'horizon, le Maréchal Pétain semble arriver à grand pas, et les militants verts et EELV semblent ici "trahis" par leur candidat et député européen Bové dans leurs plus intimes convictions. Effectivement, quelques soient ses convictions philosophiques, on se doit d'assumer son mandat d'élu sans trahir, au nom de ses mandants. Je doute que les militants d'EELV goûtent ses plaisanteries. A quand José Bové comme nouveau premier ministre de Hollande, ou comme ministre de l'intérieur de Manuel Valls ? Même dans l'insulte de la vraie gauche, de celles et ceux qui devraient être ses alliés, il se veut le nouveau champion !

  19. jlb dit :

    Billet absolument excellent ! Gageons qu'aucune presse "mainstream" ne reprendra ces éléments, pourtant critiques, pour décrypter l'hypocrisie immense d'un PS littéralement déboussolé. Nous vivons en France, comme ailleurs en Europe, les dernières heures de cet astre mort qu'est le PS, l'expérimentation libérale de la social-démocratie. Place à la nouvelle gauche. Place au peuple.
    Merci Jean-Luc. C'est bien toi qui avait raison depuis le début.

  20. Tholluche dit :

    Eh ben moi Mr Mélenchon, je ne crois pas à la prise de conscience des godillots du P.S et des bobos d'EELV, ils vont protester (mais pas trop) et ils passeront sous le tapis comme d'ab. Ça fait un siècle qu'ils nous joue du "molletisme" à qui en veut. Ce numéro ça ne marche plus. Socialistes tous pourris et même la fausse aile gauche qui gobe tout ! D'ailleurs la preuve c'est que si vous pensiez avant 2009 que la gauche du PS était utile, vous ne l'auriez pas quitté camarade Mélenchon ! La preuve du pouding c'est qu'on le mange ! CQFD ! Vous rêvez cher Jean-Luc Mélenchon, vous le ferez croire à qui vous voulez mais pas à moi !

  21. Tonya dit :

    @Lyendith
    Refuser la PMA telle que le préconise Bové, cela veut dire que quatre enfants que je connais bien (fils d’amis, 2 jumeaux et deux frères séparés) ne seraient pas nés. Ils ont pourtant des parents biologiques (nés d’ovules et spermatozoïdes de leurs deux parents biologiques fécondés in vitro puis portés par leur mère biologique). Alors ? C’est cohérent de refuser ?

  22. Denis F dit :

    Nous voilà encore une fois parti dans des raisonnements scabreux qui touchent le domaine sociétal, encore un écran de fumé de plus alors que tant de sujets importants ne sont pas abordés. La loi qui permet aujourd'hui l'application thérapeutique de la PMA est faite pour permettre à des parents malades ou impropres à procréer d'avoir des enfants, cela est bien tant que les hommes ne joueront pas aux apprentis sorciers. Il ne s'agit ni d'homophobie ni de ségrégation aucune. Les lesbiennes peuvent à volonté avoir des enfants par des relations naturelles, les gays peuvent adopter s'ils le désirent et le peuvent. Alors que voulez-vous ?

  23. Bob.pollet dit :

    @jlb
    "...Gageons qu'aucune presse "mainstream" ne reprendra ces éléments, pourtant critiques, pour décrypter l'hypocrisie immense d'un PS littéralement déboussolé."

    Je crois que la presse "mainstream" peut être utilisée par nous. Nous pouvons y faire des commentaires reprenant les bons arguments de Jean-Luc. On peut avoir envie de mettre une croix sur "Le Monde", mais on peut aussi inonder ce canard de commentaires qui lui remontent les bretelles (voir ceux de ce jour 5 mai). L'essentiel étant l'info transmise aux autres lecteurs !

  24. turmel jm dit :

    Lorsque l'on est en mesure d'écrire un livre "En quête de gauche", d'une pertinence et d'une analyse politique aussi éclairantes peut t-on être étonné par l'attitude et les propos d'un Bové ? Pour ce qui nous concerne, celles et ceux qui avons crû un moment à sa sincérité, dés lors qu'il a adhéré au parti vert ayant voté pour le TCE nous l'avons vite cerné moustache de raphia. Il est bien évident que J Luc a le devoir d'être plus prudent que nous, mais sachez bien que ce politicien ne fait plus illusion auprès de nombreuses personnes. On ne m'en parle plus comme avant. Quelqu'un a dit "On peut tromper le peuple un moment, on ne peut le tromper tout le temps".

  25. Courgette dit :

    On ne peut pas reprocher à José de prendre position contre la PMA, enfin une personnalité de gauche qui assume, avec bon sens, son opinion ! Et qui va rassembler beaucoup de personnes, ce n'est pas parce que l'on est de "gauche" qu'il faut être ouvert à tout "progrès technique" dès qu'il s'agit d'êtres humains. Sa position contre la PMA, bannis pour les homo comme hétéro, est tout à fait pertinente si l'on ne veut justement pas tomber dans l'homophobie et soumettre chacun aux mêmes lois. Il faut arrêter les raccourcis sur les soi-disantes "convictions religieuses" de Bové qui n'ont pas lieu ici ni faire d'amalgame avec l'IVG etc. Bové n'est pas le grand méchant loup dans la bergerie. Et peut être étudier un peu plus la génétique avant de se permettre des grands discours sur les OGM et la PMA.

  26. Thomas SAHABI dit :

    M. Mélenchon, vous devriez porter attention aux réflexions du précurseur du bébé éprouvette française, Jacques Testart, par ailleurs soutien du Front de Gauche, qui revendique plus de mesure sur la PMA, notamment en stopant la surmédicalisation de telles pratiques, en encadrant le diagnostic prénatal, et en supprimant l'anonymat du don. Quand on est de gauche, comment trouver quoique ce soit de progressiste dans le principe des banques de sperme qui trient les donneurs de sperme sur des critères raciaux ? De même que votre parallèle entre refuser la PMA et refuser l'avortement est douteux. Là ou l’avortement permettait aux femmes de se libérer de la contrainte d'un enfant non voulu, la PMA c'est justement l'acharnement thérapeutique pour que toutes les femmes deviennent des pondeuses même celles qui le pouvaient pas. Cela mérite d'être discuté non ? Il a de soi que tout frein à la technique de la PMA doit s'appliquer aux homos comme aux hétéros.
    Cordialement, un militant du PG pas d'accord sur la PMA avec la direction du parti comme de nombreux autres militants de base.

  27. Le thème raccordé à la PMA étant des plus philosophique (et donc de plus nobles), merci à tous de faire l'effort d'argumenter, quel que soit son point de vue. Je crois bien qu'on sort toujours meilleur d'un débat argumenté même si l'on ne change pas d'avis à son issue. Pour ma part je ne suis pas d'accord avec le point de vue exprimé par José Bové. Je l'ai argumenté. Je ne l'ai pas méprisé mais mis en rapport avec un système philosophique cohérent, et pour le faire comprendre je l'ai rapproché de celui soutenu par Jacques Ellul. Je suis d'accord avec ceux d'entre vous qui soulignent la cohérence du point de vue de José Bové. C'est précisément la logique interne de cette cohérence que je désapprouve. amicalement a vous tous qui êtes si précieux sur cet espace. Jean Luc Mélenchon

  28. Alain Huard dit :

    @ Jean-Luc
    C'est rare de vous voir répondre. C'est dur d'argumenter quand on n'a droit qu'à si peu de caractères. Vous parlez à juste titre de Ellul, que je préfère et de loin à Condorcet. Je pense que tout le monde a à dire sur le sujet du "progrès" technique, qui va plus vite que les besoins des humains. Alors quoi, l'offre crée la demande ou bien ?

  29. marj dit :

    En ce qui concerne Bové, je pense qu'il a tout simplement envie que l'on parle de lui, à quelques jours des élections. Un champs d'OGM fauché par ici, une polémique sur le PMA par là et le voilà qui fait les choux gras de la Dépêche du midi. En attendant, après l'épisode du NON en 2005, il a lamentablement tourné sa veste en soutenant mordicus et en votant le dernier traité européen et le MES. Depuis, je ne prends plus Bové au sérieux.
    Par contre, dénoncer la ligne éditoriale du journal "Le Monde" et mettre les choses au point, pourquoi pas, mais n'est ce pas une perte d'energie au final ? Ensuite, utiliser un discours menaçant ne me semble pas utile parce que le journal concerné aura alors l'occasion rêvée de se faire passer pour la victime.

  30. Thomas Sahabi dit :

    M. Mélenchon
    Merci de votre réponse rapide et courtoise. Il a manqué au PG et qu'il manque toujours un grand débat sur ces questions liées à la PMA, et plus largement sur ce qui touche à la "modification du vivant" (thérapies géniques, tri des embryons, transhumanisme, etc...). Questions sur lesquelles nous ne devons pas être aveuglement progressistes. Le PG s'honorerait d'arrêter les amalgames tels que "José Bové est contre la PMA, demain pour l'avortement", ou les accusations expéditives d'obscurantisme portées contre ceux qui ont des doutes, ou craignent des dérives marchandes ou eugénistes. Le PG et le Front de Gauche s'honorerait de consulter plus ses membres sur le sujet, et notamment d'organiser un débat citoyen par exemple aux Estivales, en invitant des scientifiques et épistémologues qui questionnent les limites de la science, comme Pierre-Henri Gouyon, Jacques Testart ou Miguel Benasayag, dont on ne peut suspecter une seule seconde qu'ils soient réactionnaires. Espérant que ce message sera entendu.
    Fraternelle salutations. Sur ce sujet comme sur d'autres, ne lâchons rien de notre intelligence critique.

  31. Alain Huard dit :

    Je plussoie à Thomas Sahabi, à une exception. Comme une certaine "gauche" a transformé le clivage gauche / droite en un clivage progressiste / réactionnaire, en homme de gauche convaincu, je veux bien revendiquer le terme de réactionnaire.

  32. casemoire dit :

    La réaction de J.L Mélenchon au sujet des propos de José Bove sur la PMA, loin de creuser une question centrale (ou qui devrait l'être pour tout homme politique conséquent) se contente de pousser dans la caricature facile et à la limite de l'honnêteté. [...] Ne pas voir de frontière entre les manipulations génétiques non naturelles (OGM, PMA GPA) et les croisements sexués (les moutons ou le métissage des populations) c'est refuser de poser la question des limites de l'intervention humaine au sein du vivant. A défaut de se poser cette question aujourd'hui il faudra se la poser demain devant les foldingues du transhumanisme. Je passe sur les allusions faites autour de l'avortement !
    Pour ma part je trouve très courageux de la part de José Bové de pouvoir exprimer tout haut la cohérence de son combat sur la procréation artificialisée en mettant sur le même plan les couples hétéro et homos et en ouvrant la porte à la question de savoir ce que c'est que "le droit à l'enfant à tout prix" et ce que cela suppose socialement..

  33. Delcourt dit :

    Bonsoir,
    Si on ne peut exclure le fait que Bové ait lancé cette polémique pour faire buzzer sa campagne, il n'en demeure pas moins que le débat existe et j'ai été ravi de lire la référence à Jacques Ellul sur un tel sujet, Bové se déclarant un de ses disciples. Manifestement, le débat était posé dans les bons termes par Jean-Luc Mélenchon.
    Pour ma part, à l'instar de Thomas Sahabi, je me mets dans les pas de Jacques Testard notamment qui, répondant au mensuel La Décroissance le mois dernier donnait des arguments essentiels sur le refus de la PMA y compris pour les couples hétérosexuels, donc oui, il s'agirait de revenir sur un droit concédé, non pas le droit de faire des enfants par voie autre que naturelle, mais bien celui de se faire assister par le corps médical pour ce faire. Et dans l'hebdomadaire La Vie en mars dernier, il en donnait les raisons en mettant en évidence les risques de dérive à long terme.
    Amitiés militantes

  34. tomasss dit :

    @casemoire
    Il n'y a pas de manipulation génétique dans la PMA. Il s'agit d'un ensemble de techniques qui facilitent la fécondation, c'est à dire la rencontre d'un spermatozoïde (23 chromosomes) et d'un ovule (23 chromosomes) permettant de former un embryon (46 chromosomes). Le génome n'est pas modifié. Mettre la PMA sur le même plan que les OGM est un non sens.
    De plus, quand José Bové dit "Tout ce qui fait qu'on va fabriquer le vivant plutôt que de le laisser se développer pose énormément de problèmes humains et éthiques", il semble ne pas saisir que toute forme d'agriculture (par exemple), sans parler de la sélection d'espèces, est une forme de "fabrication du vivant" qui ne laisse pas la nature se développer librement. Les médecines au sens large (y compris les médecines traditionnelles) sont aussi des formes de "manipulation du vivant".
    Poser la question de la légitimité de telle ou telle technique en termes d'opposition naturel/artificiel conduit rapidement à des apories. Il faut prendre acte que les techniques biologiques (y compris rudimentaires) sont artificielles, on peut alors les questionner à l'aune de la raison et de systèmes de valeurs.

  35. Tina dit :

    Pourrait-on parler de monsieur Bové plus tard ? Bien sûr que oui, car le prochain scrutin est largement plus important et de plus, très proche. Si proche même qu'une campagne "classique" n'y suffirait pas. Le 23 Mai, un vendredi, deux jours avant les élections européennes (un seul tour ! c'est vif !) qui nous empêche de démontrer que la Gauche française est en lutte et refuse qu'Alstom soit vendu ? Serons nous capables d'organiser une telle mobilisation ? Hollande s'en fout. Pas nous et il est de notre responsabilité de le prouver. C'est le moment. Et le choix du lieu comptera. Un ministère pour le moins...

  36. ademat dit :

    Chapeau à François Delapierre bien seul hier soir sur le plateau du grand journal de Canal+ face à des journalistes venus lui faire payer vos propos concernant le journal Le Monde. Le système peut dormir tranquille, les chiens de garde veillent à son maintien et quiconque ose émettre une critique sur les médias dominants (mention spéciale à Barbier pétri d'arrogances hier soir) se fait mettre en pièces. Bon courage et merci pour vos contributions et à toute votre équipe.

  37. Sylvia dit :

    Billet appelant plusieurs réflexions:
    Pour le moins étonnante la réaction de Bové concernant la

  38. Francis dit :

    Je suis inquiet par le peu d'échos que rencontre la campagne du Front de gauche dans l'opinion. Comment allons nous mobiliser nos électeurs (car beaucoup même les plus avertis semble se préparer à l'abstention) si nous ne fixons pas clairement les enjeux du scrutin du 25 Mai ? Le 25 Mai il ne s'agira pas de voter pour une loi éthique ou une sortie de l'euro. Il s'agira d'obtenir un maximum de député qui seront autant points d'appui pour enrayer la dérive autoritaire et ultra libérale de cette construction complexe et imbriquée qu'est devenue la CE. Il s'agira de créer un rapport des forces avec d'autres partis de gauche européens pour empêcher la ratification du Traité de Grand Marché Transatlantique.
    Cette seule perspective me fera me lever le 25 Mai pour aller exprimer un vote de lutte contre ce traité scélérat. Je voterais pour ceux qui s'expriment clairement contre ce traité et pour une refondation de la CE sur des bases démocratiques et respectueuses de la souveraineté des peuples. Il faut donner ce contenu à l'expression nationale de notre campagne et en évitant de se disperser sur des sujets certes importants mais qui ne sont pas aujourd'hui d'une...

  39. F Sharifi dit :

    La haine des dirigeants occidentaux et les medias capitalistes contre tous ceux qui osent les défier est ahurissante. Ainsi sur tous les articles du quotidien moribond du monde.fr, qu'il s'agit du PCF, du FdG ou de l'Ukraine, etc., on ne trouve que de désinformation, de la manipulation et de la haine. Tandis que depuis trois jours l’offensive de l’armée des ultra nationalistes ukrainienne est lancée contre la ville de Sloviansk, des combats sanglants et des dizaines de morts dans cette ville, Piotr Smolar le Reporter du service international du sinistre quotidien du monde.fr publie un article sous le titre «La menace d’une guerre civile en Ukraine semble chaque jour moins farfelue». Pour ce grand reporter du sinistre quotidien de référence "le Monde", le pouvoir central d'Ukraine ne « réprime par la force » et il écrit «pour l’heure, l’armée se contente par exemple de stationner autour de la ville de Sloviansk, au nord de Donetsk.» !

  40. Il faut que tous les camarades s'unissent et on la débloquera la gauche !

  41. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    Sur le site de Politis, Jacques Testart apporte une réponse argumentée aux déclarations de José Bové.

  42. lemetayerv dit :

    A Marj (29)
    Je ne suis pas d'accord avec toi sur "dénoncer la ligne éditoriale du journal "Le Monde" et mettre les choses au point, pourquoi pas, mais n'est ce pas une perte d'energie au final ?".
    Aucune dénonciation des méfaits de qui que ce soit n'est anodin, tout est combat qu'il soit petit ou grand, cela dépend de la sensibilité des gens. La moindre peau de banane lancé sous les pieds des passants même si c'est une blague (ou surement plus une mauvaise intention) peut faire des dégâts irréparables voir mortel. Je pense que nous sommes responsables de ce marasme aussi à cause de cela, se dire : Oh ! ça ! C'est pas grave. Oh ! ça ! On va pas en faire tout un fromage ! Oh ! ça ! Ben attendons demain peut être que ça va partir tout seul ! On va pas s'énerver pour si peu ! Ca, le MES, L'ANI, les retraites, le pactes de responsabilité ou social, des yeux crevés ou diverses blessures dans des manifestations pacifiques faites par des flash-ball, des personnes emprisonnés parce qu'elles défendent l'intérêt général, Une question que je me pose à quel moment, "ça" sera grave ? Autre sujet, Hollande veut être jugé avant la fin de son mandat, titre sur internet...

  43. Nicks dit :

    Je considère comme certains que les sujets sociétaux sont secondaires en période de crise aigüe, comme celle que nous vivons. Ce n'est pas que ces questions là ne sont pas importantes ou dénuées d'intérêts et de répercussions sociales, mais en l'occurrence elles ne revêtent pas un caractère urgent. Dans le contexte d'une campagne européenne inexistante, sans la dynamique qu'aurait pu nous apporter des élections municipales où nous aurions fait preuve de cohérence et d'homogénéité, la priorité doit être donnée aux sujets économiques et sociaux, de même qu'à la politique étrangère et de défense, puisqu'elle est liée. Il me semble que beaucoup de citoyens sont en manque de repères. Il faut les leur donner en éclairant ceux de l'avenir et de la nouveauté (écosocialisme, etc), en s'appuyant sur des piliers et des héritages qui doivent être inamovibles. J'apprends que Hollande veut accélérer la réforme territoriale. Il faut la combattre de toutes nos forces car elle signifie justement détruire un des ces fondamentaux de notre pays : la continuité territoriale qui fait sa cohésion, dernière résistance à l'ordre néolibéral porté par les européistes.

  44. Adrien M. dit :

    Un petit commentaire au sujet de la PMA et de Jacques Ellul, que je suis content de retrouver dans votre billet. Vous parlez d'un "examen critique consciencieux" mais M. Ellul dit justement, il me semble, que la société technicienne dans sa course folle, ne fait pas cet examen, non pas parce qu'elle n'en a pas les moyens mais parce que tous les éléments de cette société ne sauraient soumettre la technique à une quelconque critique et refuser le progrès, dès l'instant ou celui-ci est issu d'une technique puisque celle-ci serait totalement absolument neutre. S'il est souhaitable d'aller vers une société qui laisse plus de place au débat, comme vous le préconisez j'en suis sur, il serait de bon aloi, comme les autre commentateurs le font remarquer, de ne pas diaboliser les opposants aux techniques qui paraissent si intéressantes au premier abord. M'étant moi-même documenté sur le sujet, je ne sais toujours quoi en penser et j'imagine que d'autres sont dans le même cas, laissons donc un peu d'espace au débat !

  45. casemoire dit :

    @Tomass
    "Mettre la PMA sur le même plan que les OGM est un non sens"

    Vous avez raison, il y a a bien une errance sémantique à naviguer dans ces eaux là et, comme José Bové, je me suis sans doute mal fait comprendre. Car à défaut de mettre PMA et OGM sur le même plan il y a bien un rapport entre les deux. C'est au niveau d'une intrusion excessive de la technoscience dans des domaines où elle n'apporte aucun bénéfice partagé au sein d'une société. Je ne pourrais mieux dire que ce que J. Testart exprime à ce sujet en parlant du bien commun. Ainsi c'est moins le refus dogmatique de toute manipulation génétique (les PGM agricoles n'ont d'autres but que de privatiser le vivant alors que l'insuline issue de l'outil OGM est un progrès) que le refus raisonné sur le constat d'un déséquilibre entre le bénéfice et le risque. C'est ainsi que l'on dérive sur un fond de progrès scientifique d'une absurdité (PGM agricoles) à l'accès à un "droit à l'enfant" à tout prix même à celui d'une assistance bio technique privilégiée, couteuse et aléatoire. Question complexe à traiter dans les nuances pour en tracer les frontières avec un outil politique bien...

  46. Martin Rhodine dit :

    Jean-Luc, en Ukraine des pogroms d'une violence inouïe touchent les opposants au régime fasciste du Maidan. A Odessa, une trentaine de personnes brûlées vives, battues à mort ou laissées agonisantes par la police et des hordes d'ultras. J'ai vu les photos et c'est à vomir. Des femmes violées. je n'ose imaginer ce qui se passera dès que les forces armées et leurs supplétifs de Blackwater et de l'extrême droite occuperont les villes de l'est. L'Europe a besoin que des voix puissantes relaient ce qui se passe effectivement en Ukraine, au-delà de la vile propagande des médias à la botte des USA, dont... le Monde.
    Amitié

  47. Denis F dit :

    Mon Cher Jean-Luc Mélenchon, merci pour ton intervention sur ton blog, je te savais le lire, mais non y participer, c'est une excellente chose, merci encore, cela remonte le moral des troupes.
    Mais vois-tu, je rejoindrais le camarade Nicks (43) dans son commentaire. L'urgence du calendrier veut que nous nous posions les bonnes questions. Qu'en est-il de la campagne pour les élections européennes réputées être notre élection primordiale et déterminante ? Qu'en est-il d'une campagne d'affichage fulgurante dans tous les carrefours français ? Nous devrions voir des 4x3 sur toutes les routes de France de manière envahissante ! Toute notre trésorerie devrait être dépensée dans cet affichage massif quitte à faire appel aux économies de nos adhérents. Où en est cet appel ?
    Faire la tournée des popotes des convaincus n'apportera aucune voix supplémentaire, beaucoup de fatigues pour aucun bénéfice. Ceci dit, j'admire le courage des candidats, quel marathon !

  48. Autrement dit :

    Si la polémique avec José Bové peut servir à ouvrir les yeux des Verts et de leurs électeurs potentiels sur ce qui se prépare, ce n'est pas un mal. Jacques Testart remet les choses au point. Mais comme le souligne Nicks, 10h33 : "J'apprends que Hollande veut accélérer la réforme territoriale"...
    Oui, tout s'accélère et voilà ce qui est vraiment grave. En achevant de détruire tout ce qui reste en France de territoire communal, de citoyenneté républicaine, de code du travail et de droits sociaux, de souveraineté et d'initiative populaires, de libre pensée, vite vite, grâce au pouvoir d'enfumage et d'écrasement des grands medias, le gouvernement Hollande-Valls nous livre pieds et poings liés aux "marchés" et en particulier au GMT, et à la pire régression "vichyste". Il faudrait bel et bien renverser la table...

  49. Jean-François91 dit :

    D'accord avec 43 nicks. Même si les sujets sociétaux restent importants, aujourd'hui l'urgence est autre. Nous sommes face à une offensive massive contre les droits sociaux, contre la démocratie, via le GMT, via la réforme territoriale. Si on laisse faire ce gouvernement et ses alliés, demain la République française sera devenue une vaste zone franche où tout est permis au capital face à une population sans droits. Ce gouvernement ne se contente pas de faire une politique exécrable il détruit la république par une stratégie de terre brûlée. Peu leur importe leur carrière politique, demain il pantoufleront chez ceux qu'ils servent aujourd'hui. Nous devons ouvrir les yeux de nos concitoyens, avant qu'il soit trop tard.

  50. Louis D dit :

    Oui, oui, oui. Mais enfin, a quand une entente entre les hommes de gauche ? J'ai l'impression que toute cette politique politicienne nourris la haine, au dépend de la volonté de faire progresser des idées, des débats, et je le déplore.


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