25nov 13

Et maintenant, marchez !

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Ce samedi 23 novembre était bien trop froid à mon goût. Rien à voir avec le dérèglement climatique et encore moins avec la tragique vacuité des conclusions de la conférence de Varsovie sur le climat. Peut-être le stress augmente-t-il la frilosité. Car je vis dorénavant dans la tension de la préparation de la manifestation du 1er décembre pour la révolution fiscale et contre la hausse de la TVA au premier janvier. L'enjeu me paraît si élevé ! Peut-on, pour une fois, marquer un point par la gauche face à ce gouvernement ? Ou bien sommes-nous condamnés à voir l'extrême droite et le courant qu'elle entraîne dans l'UMP, le Medef, une certaine presse, dominer la scène et avoir la main ? A la façon avec laquelle les « bonnets rouges » l'ont prise… Quelle réponse allons-nous recevoir de ce pays qui sait qu’il ne lui reste que la rue ? Inutile de nous cacher la difficulté que nous affrontons. Pour nous, le verrouillage institutionnel est pire que sous Sarkozy. Les députés socialistes qui dénonçaient autrefois la hausse de TVA sous Sarkozy l’aggravent aujourd’hui dans les taux intermédiaires. Mais ils votent comme un bloc le budget en recettes et en dépenses, qui inclue le cadeau de vingt milliards aux actionnaires des entreprises dont cette hausse de la Tva est le moyen. La « Gauche du PS » ? La quoi ? Puis-je oublier tout ce que cela implique et veut dire dans l’ordre économique et social ? Le forum de l’après-midi sur le « coût du capital » organisé par la commission économique du Parti de Gauche ramenait durement aux réalités les plus cruelles. Le panel des intervenants, totalement indépendant de notre parti et même du Front de gauche, en a administré un tableau atterrant. Voyez le récit qu’en font Guillaume Etievant et Nolwenn Neveu. Dommage que la salle soit limitée à l’accueil des deux cent personnes qui s’y sont trouvées. 

Donc, les trois rendez-vous que j'avais ce samedi m’ont au moins réchauffé l'esprit. Le matin j’étais invité à la réunion qui a jeté les bases publiques de l'unification de plusieurs composantes du Front de gauche. Ce n'est pas un événement qui retiendra l'attention car il est d'apparence modeste. Mais je le crois de grande portée. Un certain cycle de dispersion dans l'autre gauche est peut-être en train de s'achever. C'est pour moi un très grand espoir. Car c'est notre devoir que de nous unir. Si nous voulons être une alternative crédible et durable à l'actuelle hégémonie institutionnelle du Parti Socialiste, nous devons aussi être capables de proposer aux Français un outil à la hauteur des tâches qu'il faut accomplir. Après le repas je voulais participer, sans ostentation, à la manifestation féministe au départ de Montparnasse. Le froid m’a suivi. Je voulais marcher dans les rangs des partisans de l'abolition de la prostitution et de la pénalisation des clients. Je sais combien le sujet est polémique. Et je ne doute pas qu'il n'y ait que de bonnes intentions en présence dans les divers points de vue qui s’expriment. En tous cas, à la suite du travail accompli par mes camarades, j'ai été convaincu par le raisonnement philosophique qui est à la base de la volonté d'éradiquer purement et simplement la prostitution. J'ai accepté l'enregistrement de mon point de vue en vidéo. J'y reviendrai bientôt par écrit. Ce ne sera pas la seule prise de risque de ce post qui va sur des terrains minés. Je dis aussi ce que je pense de l’accord avec l’Iran et je le fais en partant de ce que m’inspire le séjour de François Hollande au Moyen Orient.

Ce que nous avons déjà gagné

Le premier bilan politique de notre initiative pour le 1er décembre est facile à dresser. Souvenons-nous d'où nous partons. En fait, notre appel à marcher sur Bercy a permis de sortir de l'état de sidération dans lequel tant d’esprits avaient été plongés par l'opération « bonnets rouges », animée par le patronat le Medef et les identitaires. Après nous, l'un après l'autre, les grands syndicats du pays se sont dressés pour exiger, sous des appellations diverses, ce que Jean-Marc Ayrault appellera une « remise à plat du système fiscal », vingt-quatre heures après que j'ai utilisé cette expression dans l’émission « C politique » sur la Cinq. Comme cette émission a été un succès d'audience remarquée, je me dis que l'intérêt pour ce que j'y disais à propos de ce que nous appelons, nous, la « révolution fiscale », captait bien l'attention et sans doute la compréhension du très grand nombre. Que Jean-Marc Ayrault se soit senti obligé de faire cette annonce surprise d'une remise à plat, que tant d'organes de presse de référence et de révérence se soit sentis obligés de l'acclamer tout aussitôt, montre dans quelle nervosité sont les importants du pays. C'est un mystère par contre plus épais de comprendre pourquoi le chef de l'État est passé derrière son Premier ministre pour changer les dates, le contenu et les délais de ce projet. Ce qui achève de nous faire penser qu'il s'agit d'une pantalonnade de plus. Cependant, notre intérêt bien compris est d'agir comme si nous pensions qu'ils avaient réellement l'intention de faire quelque chose sur le sujet. Du coup, à l'objectif concret du refus de l'augmentation de la TVA le 1er janvier prochain, s'ajoute avec davantage de force la nécessité de peser sur le contenu de ladite « remise à plat ». Car j'ai bien noté que, tout aussitôt, le ministre Moscovici s'est senti obliger de rappeler que la préoccupation du gouvernement serait d'améliorer « la compétitivité des entreprises ». Chacun sait que, dans la langue de fonte des solfériniens, cela veut dire « tondre les moutons populaires pour tricoter des pull-overs aux actionnaires ». Nous voilà avertis !

Avez-vous vu avec quelle gourmandise les « commentateurs » habituels sont venus se réjouir de ce que « les syndicats – même la CGT – n‘appellent pas à la manifestation du 1er décembre » ? Aucun d'entre eux ne se soucie de remarquer que les confédérations syndicales n'ont jamais appelé à aucune de nos manifestations dans le passé. Aucun non plus ne notera que des unions syndicales locales, départementales, régionales, comme des fédérations de branche, – et surtout de la CGT – appellent cette fois-ci encore à manifester avec nous, comme cela se verra dans la rue le 1er décembre. Les mêmes commentateurs m'ont évidemment entrepris sur le fait que, puisque M. Ayrault convoquait « une remise à plat fiscale », à quoi bon notre manifestation ? La petite cerise constante sur le gâteau aura consisté à faire remarquer qu'Eva Joly ne participerait pas à la manifestation. C'est le contraire qui aurait été étonnant, dans la mesure où, si j'ai bien compris, elle est ce jour-là en congrès ailleurs. Bilan de toutes ces questions, qui sont en fait des affirmations déguisées : il ne servirait à rien de manifester puisque Ayrault nous aurait déjà donné satisfaction, que les syndicalistes n'appellent pas et que nous sommes seuls à mobiliser. Ce n'est pas fini. Il nous reste encore à subir les pages d'injures auxquelles nous avons eu droit la fois précédente avec le magazine du « Monde » et à la fin, bien sûr, le chiffrage de Manuel Valls, qui avait officiellement évalué le 5 Mai à 30 000 les participants, une heure après que la préfecture de police eut déclaré qu'elle ne faisait pas de chiffrage pour les manifestations politiques. Vous savez donc ce qui vous attend. Cela n'a aucune espèce d'importance. La seule chose qui compte c'est la réalité. Les puissants la connaissent. Eux savent évaluer un rapport de force. S'il est suffisant ce n'est pas Jean-Marc Ayrault qui fera la « remise à plat ». Là encore nous voici prévenu.

La manifestation du 1er décembre, c'est d'abord une action humaine. Bien sûr il y a le moment de la décision, celui de l'annonce et la préparation de ceux-ci. Si cette phase initiale est si cruciale c'est parce qu'ensuite des milliers de gens vont y consacrer leur énergie. Nous n'aurons eu que trois semaines de préparation. C'est une de moins que pour la manifestation du 5 mai et deux de moins que pour celle contre le traité européen ! Pour autant, d'un rendez-vous à l'autre, les femmes et les hommes qui ont fait le choix de s'engager au Front de Gauche ont engrangé un savoir-faire, des réflexes des solidarités qui se sont sans cesse renforcés. Si le Front de Gauche n'est pas un parti au sens traditionnel du terme pour ce qui est des congrès et des investitures, il l’est pour ce qui concerne l'orientation générale et l'action concrète commune. Une fois l'appel lancé, après une première vague sur les réseaux sociaux, une fois le feu vert donné l'une après l'autre par les composantes du Front de Gauche, la mobilisation s'est organisée de tous côtés avec des gestes d'organisation chargés d'expérience. Au seul quartier général du Parti de Gauche, on recense plus de quarante organisations départementales de départ de cars, soixante-dix organisations départementales de covoiturage. Sitôt imprimés, des centaines de milliers de tracts sont partis dans les boîtes aux lettres et des dizaines de milliers d'affiches ont été collées. Je reste ébahi de la rapidité et de la maîtrise avec lesquels de tous côtés on aura agi. Je vois aussi, en discutant avec l'une ou l'autre, celui-ci ou celle-là, que partout tout est organisé pour continuer à mobiliser jusqu'au dernier moment. Du coup, ça ne me fait que plus de peine de savoir que de si nombreux camarades et amis ne pourront faire le déplacement parce que cela coûte trop cher. Et de savoir aussi quels sacrifices consentent tant des nôtres, qu'il s'agisse d'argent ou bien de temps.

Je mentionne tout cela pour que chacun se souvienne bien que ce qui a été acquis dans cette nouvelle occasion, qui enrichira d'une façon considérable notre travail commun d'un savoir-faire et d'une capacité d'action spontanée, qui s'affirment et se renforcent avec le temps. À mes yeux, les frontières d'organisation ne sont rien. Ou peu de choses. Mon attention est avant tout retenue par tout ce qui est d'ores et déjà en commun. Cette capacité d'action commune spontanée en fait partie, bien davantage que de nombreux autres aspects. Il s’agit de construire un peuple rebelle, et pas seulement une organisation aguerrie. Oh, comme je voudrais que dans les commentaires on tienne compte davantage de ces milliers d'anonymes qui sont aujourd'hui la première et la plus grande force politique militants de notre pays, loin devant toutes les autres, même quand ces dernières disposent de relais institutionnels ou d'adhésions d'opinion supérieurs au nôtre, pour l'instant. C'est dans cette marmite que bouillonne l'avenir.

Le premier décembre, marchez ou taisez-vous ! Je devine bien ce qu'un tel slogan provoquerait d'agacement. Mais l'unanimité consternante du vote des députés socialistes sur le budget de l'État me pousserait volontiers à cette injonction. Au moins y a-t-il deux abstentions dans le groupe Europe Ecologie-Les Verts et même un vote contre, celui de Noël Mamère ! Au PS, tous les groupes, sous-groupes et autres vibrionnant des tribunes libres et des confidences de couloirs, exaltés des universités d'été « plus populaire que moi tu meurs », ont disparu sous la table au moment où il fallait agir. Nous pourrions mourir de cela. De ce nombre de gens qui font des phrases, des analyses plus ou moins brillantes, des propositions fulgurantes, mais qui sont incapables de passer à l'acte, inapte à construire où que ce soit un rapport de force. À proportion de leur inaction, le déséquilibre s'aggrave. Comme ils ne font rien, les sergents chefs solfériniens réjouis vont au rapport chez les colonels, qui transmettent aux généraux: « R.A.S chef ! ». Alors le chef est content, il sourit suavement, il sait que ses agents de liaison ont bien travaillé. Les places sur les listes municipales, aux européennes, aux futures cantonales, aux futures régionales, tout cela n'est-ce pas le miel le plus délicieux et le plus efficace pour aider à la réflexion sur le budget de l'État ? Peu importe à tous ces confits en pot la conséquence politique désastreuse de leur refus de combattre. Les forces qu’ils paralysent, l'air qu'ils refusent de donner à la contestation, tout cela se paie comptant sur le terrain. Sur terre règne le rapport de force. L’un recule l’autre avance. L'épisode des « bonnets rouges » en a fait une ample démonstration.

« Ensemble », un beau début

Plusieurs composantes du Front de Gauche ont décidé ce samedi de se rassembler en une formation unique nommée « Ensemble ». Je sais bien que le processus ne fait que commencer, mais il vient de franchir une étape décisive. Les trois cent présents dans la salle comble de Saint-Denis n’étaient pas seuls concernés. Je nous sens tous impliqués, et peut-être même mis au défi, au sein du Front de Gauche, par cet événement. La création de ce nouveau mouvement marque peut-être le début d'une période où s'achèverait l'émiettement de l’autre gauche. Je sais bien que cet émiettement n’a pas été entièrement négatif. Je ne reprocherai pas aux courants unitaires du NPA de l’avoir quitté, même si ce fut en trois vagues. Parfois, il a bien fallu commencer par se séparer des uns pour se retrouver avec les autres. La dialectique de la rupture et du rassemblement d’une part, de l’unité et de l’indépendance d’autre part, sont au cœur de la démarche du Front de Gauche. Il en est ainsi depuis sa création en 2008 entre le Parti communiste et le Parti de Gauche, tout nouvellement créé, bientôt rejoints par la Gauche Unitaire. Et c’est bien grâce à ce noyau initial et parce qu’il existait qu’on on a pu ensuite regrouper tous ceux qui voulaient partager ce choix de l’unité et de l’indépendance. Utile occasion de rappeler que le Front de Gauche est une stratégie et non une étiquette. Personne n’est jamais venu au Front de Gauche pour négocier des places avec les socialistes, mais au contraire pour les leur disputer. A commencer par moi, qui étais sénateur socialiste et qui suis allé arracher un siège aux européennes dans le grand sud-ouest avec toute la fougue des camarades qui savaient que le succès ou l’échec dessinerait la suite du projet. J’aurais pu rester dans le confort de ma situation. Elle était reconductible par accord avec le PS comme l’a prouvé l’accord conclu par le PCF à Paris aux sénatoriales suivantes. C’est le conseil que je donne à ceux qui me succéderont : si vous voulez être libres, ne devez jamais rien personnellement à ceux avec qui vous êtes en compétition. 

Dans cet état d’esprit, à mes yeux, le mouvement qui conduit vers une organisation comme « Ensemble », ne fait que commencer. Tous les partisans de l’indépendance politique à l’égard du PS doivent pouvoir se retrouver pour ne plus avoir à craindre à chaque étape ces retournements d’alliance de dernière minute, si dur à surmonter, comme celui que nous venons de connaître à Paris ou comme en plein milieu de campagne des élections régionales en Pays de Loire en 2010. Je pense que les innombrables communistes qui veulent maintenir fermement le cap de cette autonomie trouveront un bon point d'appui avec ce regroupement, comme c’est déjà le cas pour nous. Car évidemment il n’y a pas d’avenir pour le Front de Gauche sans ces communistes et leur parti. Ils sont nos camarades les plus dévoués au combat commun. C’est pourquoi je ne cesse de protester contre les paroles aigres et globalisantes que je lis trop souvent et jusque sur ce blog. Je le rappelle : les partisans de l’alliance avec le PS sont une minorité au PC, et c’est servir la soupe aux solfériniens que de refuser de l’admettre.

La méthode des petits pas qui anime « Ensemble » devrait donc être bénéfique pour nous tous. Plus ce regroupement parviendra à formaliser une cohérence doctrinale, pour peu qu'elle reste ouverte, mieux il sera disponible pour de nouveaux regroupements. Je veux dire par là que le Parti de Gauche est très directement intéressé. Le parti fusionné que nous voulions faire avec le parti communiste et dont il n’a pas voulu, ce qui est bien son droit, nous pouvons l’imaginer avec « Ensemble ». Bien sur, ce sera le moment venu et sous la forme que les circonstances vont dégager au fur et à mesure de l’action commune du Front de Gauche. L’important n’est pas de le faire dans l’urgence mais de ne pas se l’interdire et d’y travailler.

Global ou fatal

Un accord est signé avec l’Iran. Pour ma part, je n’ai aucune confiance dans ce que disent où signent les dictateurs religieux de l’Iran. L’idée d’un accord à petits pas avec de tels gens me parait être une vue de l’esprit. Un accord est global, ou bien ce n’est pas un accord mais un entracte qui peut devenir fatal. Ce que valent de tels entractes est connu depuis longtemps. Ceux qui se croient malins parce qu’ils signent « jusqu’ici mais pas plus loin » oublient la vieille leçon de l’Histoire : qui accepte « jusqu’ici » doit savoir que c’est déjà « plus loin » qui commence. Mais, à l’heure où j’écris, je ne connais pas le contenu de l’accord, et peut-être ne le connaîtra-t-on jamais. En même temps je ne crois, ni ne souhaite, une action de force contre l’Iran. Cela devra suffire à me valoir deux torrents de haines pavloviennes additionnées. Que m’importe ! J’ai eu le cran de dire à mes amis vénézuéliens que je n’étais pas d’accord avec leur relation avec l’Iran. Je crois qu’on répond à un raisonnement par d’autres raisonnements. Et j’admets pouvoir me tromper, au contraire de maints de mes détracteurs qui sont, eux, certains d’avoir toujours, tout le temps, raison ; au passé, au présent et au futur. Je m’empresse de dire que ce que j’écris sur le sujet m’est personnel, même si je sais très bien qu’un bon nombre de mes amis au Parti de Gauche pensent comme moi. On me dira que ce que je souhaite où crois n’a aucune incidence sur ce qui se passe. C’est vrai. Mais je crois important de réfléchir aussi longtemps que possible face aux torrents de notre temps avant qu’ils imposent des trajectoires que l’on pourrait éviter.

J’expose donc mon point de vue dans l’intention de le faire connaitre et de montrer, à ceux que cela intéresse, que l’on peut aborder un problème posé par des angles différents. Je reconnais sans mal que mon point de vue est d’abord dicté par ce que je crois être les intérêts de mon pays : la France. Le mien. Car je n’ai pour ma part qu’un seul passeport. Pour me faire comprendre et ne pas sortir du cadre du réel, je pars du récent voyage de François Hollande au Moyen-Orient. Je le fais puisqu’il est évident que cette signature d’accord avec l’Iran est un nouveau ridicule pour sa diplomatie faite de coups de gueule sans conséquence.

En effet, il ne faut pas ranger trop vite aux oubliettes l’épisode de la visite de François Hollande en Israël et Palestine. Je crois que le président français a manqué une belle occasion d'être utile au Moyen-Orient. Il n’était pas obligé de choisir entre les vociférations des iraniens et les glapissements du Premier ministre Israélien. Et plutôt que d'aller rejouer à Jérusalem le rôle défraîchi de la partition néo conservatrice américaine, il aurait mieux fait de saisir aux cheveux l'opportunité que présente la conjonction de la crise sur le nucléaire iranien et l'épisode du désarmement syrien. Une fois l’accord conclu avec les iraniens, est-il trop tard ? Disons que le cas semble plus tortueux. Mais si d’aventure une nouvelle opportunité de discussion se présentait, je pose ici un scénario. C’est celui d’une discussion qui partirait de la discussion sur la sécurité, qui soit vraiment régionale.

Par ce bout-là, sans provocation, en partant des seules exigences que l'actualité a mises à l'ordre du jour il y avait de quoi aller au cœur du problème et ouvrir des solutions concrètes sur le cœur réel du problème : le conflit israélo palestinien. De la formule désormais rituelle en faveur de « deux Etats aux frontières sûres et reconnues », plutôt que de commencer par « les deux Etats » sur lesquels tout a déjà été dit et à propos desquelles ce qui est en cours ne peut avancer que de l'intérieur, pourquoi ne pas partir de l'autre terme, c'est-à-dire de la sécurité ? Les frontières ne sont sures que d’un point de vue régional.
La sécurité de l'Etat d'Israël, comme celle de ses voisins proches ou lointains, ne se joue pas seulement le long de leurs frontières physiques respectives. C'est une réalité beaucoup plus globale. A un bout, on trouve les armes de destruction massive et, à l'autre bout, des éléments plus quotidiens mais qui n'en sont pas moins vitaux, comme l'accès à l'eau ou la possibilité de se déplacer librement. Il est évident que le plus délicat est ce qui est le plus brûlant et le plus immédiat : les armes de destruction massive. Israël est une puissance nucléaire. Pas ses voisins.

Depuis le point de départ il s’agit d’une logique d'escalade. D’abord Israël, entourée par une masse considérable d’adversaires qui s’étaient alors juré publiquement de la rayer de la carte, pense compenser le danger permanent sur le mode sur lequel la France l’a fait de son côté. La contribution des Français à cet armement n’est plus un secret. Il s’agissait de la dissuasion nucléaire contre une attaque qui serait analysée comme mortelle. Mais, en toute hypothèse, quel que soit l’adversaire régional, sa proximité ne laisse aucun doute sur le fait que la riposte nucléaire aurait des conséquences directes aussi sur le tireur nucléaire. Dans ce cas, donc, l’argument nucléaire est à la fois terrible et dérisoire. Comme dans le cas de la France, c’est un « argument posthume ». Pourtant, les voisins ont entrepris de compenser « l'avantage stratégique » ainsi pris par Israël. C'est la raison pour laquelle la Syrie et l'Égypte n'ont pas signé les conventions de destruction des armes chimiques ni bactériologiques. Réplique qui fait qu’à son tour Israël en a fait autant, quoi que dans cet ordre de combat elle n'en aurait aucun besoin compte tenu de l’argument de dissuasion dont elle dispose.

On peut situer les tentations iraniennes d'armement nucléaire dans ce même registre d’escalade régionale. Mais on ajoutera dans ce cas les raisons que l’Iran peut avoir aussi en regardant du côté de ses frontières orientales. Après tout, le Pakistan, autre puissances nucléaire, n'est pas si loin ! Il faut s’en souvenir ! Car nous, les Européens, nous croyons toujours que l'essentiel du monde se joue autour de la très proche Méditerranée et que tous les riverains ne regardent que de ce côté. D'instinct, nous y rattachons nos légendes les plus anciennes. Et même dans ce cas, nous ignorons à quel point la Méditerranée est communicante. C'est à peine si nous tenons compte du fait que la mer Noire en est un prolongement. La légende de la Toison d'or ne se joue pas sur des côtes grecques mais en Géorgie, là où est né le vin, trouvaille que nous attribuerions spontanément à bien d'autres plutôt qu'à ceux qui en furent les inventeurs, tant ils nous paraissent loin de notre monde. Je reviens au cœur de mon propos.

À partir de la question syrienne, tout le fil de la sécurité collective de la région peut être repris. Le désarmement chimique de Damas est l'occasion de reprendre par un bout concret toute la question du désarmement régional. Le chimique, le bactériologique. Logiquement y serait inclut le désarmement nucléaire. Mais il le serait dans un ordre d’arrangement sans vainqueur ni vaincu.

On m'objecte parfois que, puisque les Français ont l'arme nucléaire, on ne voit pas au nom de quoi ils feraient des leçons aux autres. Pour ma part, je pense le contraire. Dans la pure logique de la dissuasion nucléaire, l'intérêt d'un pays comme le nôtre est qu'aucun combat nucléaire ne soit jamais à l'ordre du jour. Ni aucune guerre menaçant notre territoire. Depuis cinquante ans, les Français sont arc-boutés sur cette idée que la moindre menace, quelle qu'en soit la nature, recevrait une riposte majeure. Telle est la logique de la dissuasion nucléaire pour empêcher la guerre. Je le rappelle : au bout du compte l'intention est bien d'empêcher qu'aucun conflit d'aucune sorte n’ait lieu dont notre territoire serait l’enjeu. Une première contribution simple à cet objectif est d'empêcher les autres d'avoir des armes nucléaires. Car sinon, le rapport de force ne serait plus du tout le même. Le sens de la dissuasion ne serait plus le même. À cet argument purement « français », en quelque sorte, s’en ajoutent d'autres de plus large portée. 

En quoi la dissémination nucléaire améliore-t-elle si peu que ce soit la situation et les chances de la paix pour quelque protagoniste que ce soit sur la scène mondiale actuelle ? Comment peut-on être à la fois pour le désarmement nucléaire et pour l'indifférence à propos de sa dissémination ? Pour nous, la France, le désarmement nucléaire est une priorité. Bien sûr, il faut commencer par ceux qui en sont le plus largement pourvu d’un côté. Et de l’autre il faut empêcher de nouveaux Etats de s’équiper. Nous devons donc être absolument et radicalement hostiles à toute forme de dissémination. Dans notre doctrine, ce n'est pas un objectif qui s'adresse en particulier à Israël ou à l'Iran, mais à tout le monde en général et partout sur la planète ! C'est pourquoi, lorsque nous nous prononçons pour le désarmement nucléaire de toute la région moyen-orientale et que nous saisissons toutes les occasions d'en faire avancer la réalité, nous servons d'abord notre propre cause la plus directe. Sans perdre de vue un seul jour qu’une guerre nucléaire en méditerranée ne sera jamais une guerre lointaine, faut-il le préciser, surtout compte tenu du sens dans lequel tourne la terre et du cheminement des nuages…

Ce point de vue concret donne une feuille de route bien plus compréhensible que les gesticulations devant l’Iran. Bien sûr, la nature du régime iranien en fait un adversaire par principe du monde républicain puisqu’il s’agit d’un Etat théocratique, c’est à dire fasciste par essence. Ses violences barbares contre la gauche politique et syndicale iranienne le signalent comme un ennemi pour notre camp. Mais s’il s’agit de relations internationales, le réalisme consiste à partir du point de vue de nos intérêts. Il faut donc regarder l’Iran en le considérant dans sa permanence et sous l’angle de ce qu’elle est capable d’accepter de négocier. Le régime des sanctions a prouvé son efficacité. Mais quand bien même aurions-nous le dernier mot sur ce front, qu’est-ce que cela change du point de vue global régional ? Rien. L’insécurité y serait toujours et les armes de destructions massives égyptiennes, israéliennes et autres y seraient toujours. Tout le monde sur place le sait. Raison donc pour laquelle nul ne peut avoir aujourd’hui le dernier mot nulle part et avec personne. Et par conséquent, le dossier palestinien reste encalminé jusqu’aux essieux. Sur ce point la paralysie n’est sûrement pas une affaire de tracé des frontières, même s’il est évident que cela compte énormément. La question est entièrement liée à la sécurité globale de chacun des protagonistes dans la région. On y revient.

Une nouvelle fois, je pense que la Syrie est un bon point de départ pour un règlement général, ou au minimum pour une discussion globale sur la sécurité de la région. De nombreuses questions sont en jeu. Mais une, parmi elle, est très directement liée à ce que nous évoquons à propos de sécurité globale. Qui a envie de voir à Damas un régime de fous furieux, armés par l’Arabie Saoudite et divers illuminés, prendre pied sur le plateau du Golan pourtant légitimement syrien ? L’exemple des exploits libyens ne suffit-il pas à comprendre ce que valent les méthodes d’exportation de la démocratie par les bombardements et les bandes armées de guerre civile ? Je crois que mon propos est assez présenté. Si le but est de faire avancer la paix, François Hollande n’a rien fait d’utile en prenant la pause face à l’Iran depuis Jérusalem. Et j’attends d’être convaincu par l’accord qui vient d’être conclu avec l’Iran. Seulement parce qu’on ne peut prendre une nouvelle direction dans la zone sans globaliser les solutions et sans commencer par le plus difficile : la sécurité militaire globale qui ne peut décidément pas se découper en tranche. En géopolitique comme en géographie, les erreurs d’échelle se paient cher.


103 commentaires à “Et maintenant, marchez !”
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  1. mimi dit :

    Les radicaux de gauche ont apportés leurs voix aux socialos a l'Assemblée nationale pour voter la réforme des retraites sûrement en contre-partie de bidouille électorale, c'est ecoeurant. Et pendant ce temps ce prépare une manif anti fiscale ? Pour faire quoi du bruit ? Mon action sera mon vote a toutes les élections c'est a dire anti-PS quels que soient les appels de qui que ce soit.

  2. jean ai marre dit :

    Excellent et plein de bon sens le : " Ne rien devoir à ceux avec qui vous êtes en compétition". Le tout est de savoir qui est en compétition. Ceux qui roulent pour le PS ne sont pas en compétition contre eux, ils sont donc avec eux. C'est à eux que reviens l'explication du savoir où ils sont ! Il est temps de choisir son camp. "Qui est pour mon adversaire est forcement contre moi".
    Si le mouvement "ensemble", tout comme celui de Montpellier "troisième pilier", permet de formaliser une cohérence doctrinale, il en demeure pas moins vrai que les partis politiques ou formations, animés par des chefs qui devront taire leur égo et se ranger aux volontés de leurs bases. S'il n'est pas possible que les partis fusionnent entre eux (ce qui peut très bien se comprendre), au moins est il salutaire pour la vraie gauche qu'ils soient en cohérence autonome, et que les succès électoraux rapportent non aux partis mais au Front de Gauche. La lecture effectuée par les citoyens sera bien plus claire, dénuée d'ambiguïté, et la crédibilité assurée.
    Cette situation évolutive me fait penser à la même démarche qu'a eu la Convention -CIR- en 1964, dont les conventionnels avaient pour objectif la rénovation de la gauche, ce qui a permis à F Mitterrand de fédérer les composants pour prendre le pas sur la SFIO et former le parti socialiste.

  3. lilou 45 dit :

    Dans une vidéo postée aujourd'hui sur son blog Paul Jorion semble faire un appel du pied au Parti de Gauche. Il a participé au colloque sur le cout du capital et semble regretter de ne pas pouvoir accompagner les initiatives du PG
    plus souvent ? (Voir en fin de la vidéo).

  4. Annonyme dit :

    @52
    Il est fort simple de caractériser un homicide : un être humain à été tué. Il est difficile de définir ce qui est acte de prostitution et ce qui ne l'est pas. Si une loi censée protéger contre les violences aux personnes s'avère être contre-productive dans les faits, alors il est préférable de ne pas la voter ou l'abroger et de partir sur meilleures bases pour trouver une meilleure solution. Pour établir une législation sensée sur un sujet, la première des choses est d'être en mesure de savoir de quoi il est question. C'est pourquoi il faut avant tout se demander ce que l'on entend par le mot "prostitution".

  5. François Lacoste dit :

    En politique comme ailleurs, il est des sujets qui n'ont pas de solution simple. Ainsi cher Jean-Luc, iI ne convient pas de dire éradiquer purement et simplement quand nous savons tous que cela est impossible. Car, pas plus qu'il ne soit possible d'éradiquer purement et simplement les voleurs, les violeurs, les tueurs et tout ce que la loi condamne, il n'est possible d'éradiquer la prostitution par la loi. Cela dit, il est évident qu'il faille légiférer pour lutter contre le crime dans ce domaine, comme dans tous les autres, éventuellement en punissant entre autre, les "consommateurs" de femme.

  6. Titoune dit :

    Tandis que nous nous organisons pour nous rendre à Paris j'ai appris que vous passiez sur I>télé, merci les copains car c'est généralement pour nous des rendez vous heureux. Vous vous battez généreusement, de tous vous êtes de loin le plus subtil, mais comme vous vous attaquez si justement à la racine du mal ça coince chez les culs dans le beurre, ce n'est pas grave ce qui est moche c'est que depuis des dizaines et des dizaines d'années les gens en votant s'en remettent au gouvernement élu et attendent tant bien que mal les prochaines élections s'en s'impliquer dans la vie de leur cité à présent l'habitude est prise accompagnée de dégoût pour la politique, normal donc que cela soit difficile pour des citoyens moutonniers, individualisés, alors vous faites peurs aux craintifs aux inquiets, vraiment vous n'avez rien a vous reprocher ceux qui refusent de comprendre ou qui n'en ont pas les moyens pourrons avoir des regrets mais cela sera bien tard, quoi qu'il en soit cette marche est importante, la place du peuple est dans le combat contre la finance plus simple que ça me parait difficile. Encore merci pour votre engagement sans failles.

  7. lemetayerv dit :

    Concernant la prostitution, l'esclavage ou le salarié dans l'entreprise, encore un article mais celui-ci de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 qui peut donner à réflexion. "Article 18 (achat des services et non des individus) : Tout homme peut engager ses services, son temps : mais il ne peut se vendre ni être vendu ; sa personne n'est pas une propriété aliénable. La loi ne reconnaît point de domesticité ; il ne peut exister qu'un engagement de soins et de reconnaissance, entre l'homme qui travaille et celui qui l'emploie." Peut être pourrait-on s'appuyer plus sur la constitution pour s'attaquer à l'injustice sociale, à l'accaparation de la nature par des intérêts privés qui la détruise, en évoquant la constitution qui inclut la déclaration des Droits de l'Homme et des Citoyens - le préambule à la constitution du 4 octobre 1958 - La chartre de l'Environnement de 2004.

  8. maximilien R dit :

    Ces solfériniens et consorts sont imbuvables, ils ont une calculette à la place du coeur, ont ils essayés de vivre avec 780 euros montant du minimum vieillesse ou avec un salaire de smicard ? Le 1er décembre ont ne leur diras pas "bercy" PS. A la difference d'un portique d'autoroute, au portique de Bercy c'est le guichetier Moscovici qui paient à chaque passage du MEDEF, avec notre argent.

  9. pascal des landes dit :

    Camarades, bonsoir,
    Plein de commentaires, sur la prostitution et la pénalisation des clients. On peut se faire plaisir, ou agiter le chiffon d'une certaine morale et montrer du doigt, et jeter au pilori les consommateurs de ce marché. Est-ce cela le combat de gauche ? Rappelons nous que la prohibition fut un fiasco aux USA, que la pénalisation des stupéfiants est loin d'avoir fait ses preuves, cela se saurait. Par contre dans toutes ces prohibitions, ce qui n'a jamais été mené au bout, c'est bien le réseau financier occulte ou non qui exploite ce segment de marché. C'est finalement se donner bonne conscience de condamner le menu fretin des clients. C'est bien autre chose de couper les cordons de la bourse. celle qui s'enfle des revenus de cette activité réputée la plus ancienne du monde (n'est ce pas une insulte faite à la femme que cette réputation d'ailleurs !) La vraie question à se poser, c'est qui profite, qui endette ces femmes, qui traite, qui spécule, qui encaisse, qui investit et blanchit à partir de cette activité. Sortons du débat moral (certes utile). Mais en finir avec la prostitution-esclavage passe par une lutte sans merci contre les financiers de cette activité, pour qui la prostitution est une branche parmi d'autres, les stupéfiants, le jeu, les armes et métaux. C'est à son capital qu'on doit s'attaquer pour en finir avec la prostitution. Le rôle de l'Etat est là. A moins d'accepter que le client de trottoir morfle.

  10. rivage 46 dit :

    "Puisque les Français ont l'arme nucléaire on ne voit pas au nom de quoi ils feraient la leçon aux autres. Pour ma part je pense le contraire".
    N'ayant jamais pu intégrer la logique de la dissuasion nucléaire, c'est avec la plus grande attention que je me suis penchée sur vos arguments car je dois reconnaître que votre « éducation politique » m'a très souvent éclairée. Donc j'ai parfaitement entendu vos arguments sur la dissuation nucléaire où il s'avère, si j'ai bien compris, que la France (et Laurent Fabius précisément dans cette négociation avec l'Iran) aurait de bonnes raisons d'être ferme en ce qui concerne les conditions de cet accord, dans un devoir d'opposition à la dissémination.
    "Pour nous la France, le désarmement nucléaire est une priorité".
    On est bien d'accord. Mais voilà que j'ai reçu la semaine dernière une pétition du Mouvement de la Paix qui appelle au rejet du vote ces jours ci à l'Assemblée Nationale de crédits pour la construction de nouvelles armes nucléaires avec un budget de 23.3 Milliards d'euros pour les armes atomiques. Donc non seulement la France ne considère pas comme une priorité le désarmement nucléaire, ne respecte pas ses engagements sur le traité de non prolifération, mais elle continue elle-même à en produire ! Alors, décidément non, la France n'a de leçon à donner à personne !
    "le régime des sanctions a prouvé son efficacité"
    Cette phrase m'interpelle aussi car il semble bien que ce soit les plus pauvres...

  11. jean sur dit :

    Avant de descendre dans la rue le 1er décembre avec nos proches et notre famille, nous avons suivi attentivement votre interview par L. Ferrari et d'A. Pulvar. Nous avons tous apprécié votre réponse à la "bourde" de Madame Pulvar, mettant sur un même plan la baisse de la TVA pour les restaurateurs et notre bataille pour l'annulation de la TVA au 1er janvier...Par contre, nous n'avons pas compris votre définition de l'entreprise "un bien commun". Ne serait-ce pas plutôt le lieu où s'exerce l'exploitation de la force de travail par l'extraction de la plus-value par le capitaliste (la fraction du travail non payé qui ira grossir les dividendes et les intérêts) Il suffit d'écouter ce mercredi la réaction des ouvriers de Peugeot à l'annonce de la retraite-chapeau de M. Varin pour vérifier que ce " bien commun" n'est qu'un leurrre. A dimanche, sous le portique!

  12. HugoTefendarc dit :

    @Jean
    "nous n'avons pas compris votre définition de l'entreprise "un bien commun". Ne serait-ce pas plutôt le lieu où s'exerce l'exploitation de la force de travail par l'extraction de la plus-value par le capitaliste".

    Si je vous comprends bien, l'entreprise est donc forcément un lieu d'exploitation capitaliste. Mais pourquoi ? Rappelez-vous ce qu'est une entreprise (du moins au sens de Mélenchon, puisque c'est votre souci). L'entreprise est un collectif de travail, point barre. Or, il est faux de prétendre qu'un collectif de travail exploite nécessairement ses membres. C'est la situation particulière de notre temps qui fait d'un collectif un lieu d'exploitation.
    C'est comme si vous vous étonniez que Mélenchon défende l'école comme lieu d'émancipation, et que vous lui répondiez : "mais aujourd'hui pourtant c'est un lieu de reproduction des inégalités sociales... ?!". En clair, je pense que vous confondez le descriptif (la situation telle qu'elle est) et le normatif (la situation telle qu'elle devrait être).
    Tout l'enjeu du Front de Gauche est justement de détruire l'équation médiacratique "entreprise=patron=actionnaire", qui revient à prétendre qu'aider l'actionnaire c'est aider les ouvriers. Bien au contraire, il faut opposer l'entreprise à l'actionnaire, en montrant leurs intérêts opposés.

  13. educpop dit :

    Il faudrait plus souvent penser à une dialectique du maître et de l'esclave, les uns et les autres n'existeraient pas sans les accords dits et non dits qui existent entre eux. La définition de "devenir autonome" peut se traduire par "trouver un patron" Donc si toute l'organisation sociale se résume à un formatage des gens pour qu'ils trouvent un travail rémunéré, il ne faut pas s'étonner que cette relation contractuelle domine tous les aspects de la vie. C'est l'argent qui sert de base à toutes les conventions et à toutes les convoitises, il me semble donc qu'il vaudrait mieux interdire l'argent plutôt que la manière de s'en servir, une telle idée ferait bien sourire les capitalistes pour qui les hommes ne sont que des variables d'ajustement dans une stratégie de profit. Le débat sur la prostitution est du même genre que celui sur le mariage homosexuel, pendant qu'on se demande avec obstination si des personnes incapables de résister à une pulsion sexuelle ne devraient pas être taxés, les députés votent une loi anti sociale sur les retraites. On voit bien que ceux qui tirent des ficelles veulent récupérer de l'argent par tous les moyens, et nous on suit comme les fidèles amis de l'homme qui aboient quand la caravane passe.

  14. durluche dit :

    N'oubliez pas que la seule vraie bataille au niveau de la France, c'est la convocation d'une constituante vraiment populaire et le poids des idées qu'on y amènera dans l'esprit du peuple qui la composera, tout ce dont au discute, nous ne pourront surement au mieux, l'appliquer nous même que de façon transitoire, la question à se poser, pour les partis est celle de leur existence quand le Français n'en veulent plus. On parle de se rassembler autour des idées en ce moment, c'est bien parce que le système de désignation des dirigeants par le biais des partis politiques pose un problème de fond, personnellement pour designer ce phénomène, je parle dirait que le sentiment diffus mènerait les gens à penser que les partis politiques sont la base du système pyramidale du pouvoir. C'est pour cela qu'il est important d'agir et de donner des pistes comme on le fait en ce moment car les idées possibles dans l'imaginaire collectif seront déterminantes pour la forme de la nouvelle constitution.
    Qu'on me donne une seule décision politique qui ne pourrait être prise par un échantillon représentatif de la population qui débattraient ensemble, à quelque niveau administratif que ce soit. La seule "élite" nécessaire est gouvernementale, pour assurer la "force de proposition" et là, le sens commun dira, tout doux, d'accord mais avec le contrôle populaire.
    Vive la VIème république ou devrais je dire, vive la première démocratie de l'air technologique.

  15. Glières dit :

    Tant mieux si « Ensemble » semble satisfaire. Pour ma part je trouve cela bien lent et bien timoré compte tenu de la conjoncture sociale, économique et politique. Comme le nom d’ailleurs bien trop mou et tarte à la crème. Ni fédérateur, ni mobilisateur. Ensemble ne suffit pas ; ne le sommes-nous pas déjà au Front de gauche ? Ce qu’il faut, c’est l’union des chefs et des instances, et là c’est une autre affaire alors que la base n’attend que cela. Ensemble évidemment, mais pour marcher du même pas, dans la même direction, avec la même ferveur, les mêmes objectifs, le même idéal et le même désintéressement !
    Les noms en disent souvent bien plus qu’il n’y paraît. Un nom de combat doit claquer comme un drapeau au vent et sonner comme un appel. J’aurais préféré quelque chose comme « Le Front de gauche républicain ». Le Front pour poursuivre notre lutte la tête haute, de gauche pour proclamer notre idéal, en y ajoutant républicain, ce que nous sommes, pour laisser la porte ouverte à tous ceux qui partagent nos convictions.
    Bref quand j’imagine le temps et l’énergie qu’il aura probablement fallu dépenser pour en arriver à ce piètre résultat, je suis déçu. Et tant pis si ce mot de mécontentement ne passe pas la barre de la censure. Une personne au moins, en prise directe avec Jean-Luc Mélenchon, l’aura lu.

  16. Annie Balle dit :

    Vivement le 1e décembre à Bercy !
    Alors que vous avez, à juste titre, critiqué la manifestation de Quimper, où défilaient côte à côte patrons et salariés, j'ai été surprise de vous entendre, sur i>télé, qualifier l'entreprise de "bien commun". C'est une contradiction, me semble-t-il.

  17. Manu dit :

    Jean-Luc Mélenchon sur Ouest France (lien).

  18. Humanite dit :

    Et les clients invités par les grands groupes pour les réceptions, congrès, et autres réunions "haut de gamme" de nos oligarques industriels et politiques dans des packagings tout compris avec "callgirls" !

  19. Laurent Loubère dit :

    La première nécessité est de créer des emplois dont les cotisations rempliront les caisses de retraite et qui permettront à tout un-e chacun-e de vivre dignement au sein d'une société juste. Arrêtons les patrons-ignobles qui délocalisent et licencient. Mettons en place les énergies durables. Construisons des logements qui s'auto-suffisent. Permettons à une agriculture raisonnable de bien nous nourrir. Faisons une imposition des revenus proportionnelle aux revenus. Stoppons l'évasion fiscale. Et que ceux qui ne veulent pas ça ne nous abreuvent plus de leurs fausses vérités ! Redonnons le pouvoir au peuple avec une part de démocratie directe. Interdisons le cumul des mandats. Réduisons les salaires des dirigeants, élus ou non. Que le salaire minimum permette de vivre sans tirer la ficelle par les 2 bouts. Que l'éducation fasse que nos enfants puissent se débrouiller dans leur vie et non pas d'oublier la notion de réflexion dans des apprentissages soit disant ludiques et informatisés à outrance. Que la santé soit publique et accessible à tous-tes. Ne gaspillons plus ni les choses ni les êtres ni notre énergie à essayer de grimper sur une échelle sociale castratrice et inhumaine. Voilà ! Et si moi, simple petit homme, employé de province, je suis capable de savoir ce qu'il y a à faire, qu'on ne me dise pas que ceux qui ont étés élus pour que ce monde change ne sont pas capables de savoir ce qu'ils doivent faire. Pour faire cela il n'y a...

  20. sebidf dit :

    La meilleure façon de ne pas payer d'amende si on se fait choper avec une prostituée, c'est encore de ne pas faire appel à leur service. Donc pour ma part qu'on sanctionne les clients, cela me fait ni chaud ni froid.
    C'est encore un débat pour masquer les vrais problèmes et détourner attention et énergie.
    Excellent message 73 de Laurent.
    Merci pour ce post si intéressant encore Mr Mélenchon et bon courage.

  21. mimi dit :

    Objectifs majeures du PS : lutte contre le racisme et lutte contre la prostitution.......eh ben

  22. dan dit :

    M. Mélenchon, vos interventions récentes, face aux médias, désarçonnent vos interlocuteurs, toujours prêts à vous agresser verbalement afin de vous déstabiliser. Vos réponses, claires et précises, sur les sujets abordés, laisse apparaitre leur désarroi. Continuez comme ça, c'est tout bon pour la vraie gauche.
    A bientôt le 1er décembre à la manif.

  23. chris dit :

    Mon commentaire est en relation avec les prochaines élections, municipales et ensuite européennes. C'est un peu en décalage par rapport aux sujets du blog, mais en ligne à mon avis avec la manipulation qu'organise le pouvoir solférinien actuel sur la démocratie. On vient de le voir avec le vol de démocratie concernant le vote bloqué au parlement sur les retraites !
    Ma crainte est le débat, comme d'hab, mis sur la table par les solfériniens. Apparemment anodin, il serait question d'introduire, pour la seule élection européenne, la validité et prise en compte du vote blanc.
    Alors là, je dis, bravo la manipulation ! Je m'attendais à quelque chose de ce genre pour canaliser la contestation européenne hors de nos sentiers. Mais là, c'est très fort! Qu'on ne s'y méprenne: ils vont se faire passer par de grands donneurs de leçon démocratique, mais en fait il s'agit de détourner les abstentionnistes tentés de voter pour la vraie gauche, contre l'Europe actuelle austéritaire, vers ce vote blanc. Ce détournement démocratique est donc en projet, uniquement pour les Européennes, et il y a lieu de soulever ce lièvre qui peut complètement dissoudre le mécontentement actuel en un mécontentement vain dans les faits et dans les urnes, car ne sera pas suivi d'effet ni de risque pour le système en place.

  24. pascal des landes dit :

    Bonsoir camarades,
    Encore un beau numéro des libéraux de tous poils sur la retraite chapeau PSA-Varin. Intéressant, 21 millions qu'on s'apprêtait à payer rubis sur l'ongle, alors que Peugeot décline sous sa direction éclairée et que 8000 postes ont été supprimés. 21 millions c'est largement de quoi financer le maintien de ces emplois et réinvestir pour que l'entreprise reprenne du lustre. Et c'est à cette entreprise et d'autres que les 7 milliard de TVA vont être dédiés et le reste, économies sur l'intêrêt général, les services publics, et le reste. Et le PS une nouvelle fois semble découvrir. "Comment ça une retraite chapeau ?" Ce socialisme de l'offre, ce socialisme pour les patrons, qui voient leurs retraites assurés comme on assure les guiboles des divas et des footballeurs, au prétexte qu'ils "prennent des risques" eux. ou pire, selon E. Dechiffre de BFM, chantre des bonnes recettes de bouillon libéral mode Barroso, "avec la retraite chapeau, les patrons sont moins tentés de cacher d'éventuelles erreurs et de mettre la poussière sous le tapis"... (manquait plus que ça), avant d'arrondir, "on peut comprendre que cela tombe mal !". L'Etat est forcément au courant de ce que votent les actionnaires, pas forcément imposables en France, qu'attend il pour publier ce genre de retraite, et soumettre à l'impôt juste ces entreprises qui s'adonnent à de telles pratiques ? Une pensée pour les camarades portugais après un énième plan d'austérité.

  25. lemetayerv dit :

    @ Laurent Loubière
    C'est pour ça aussi qu'il faut manifester le 1er décembre car on est écouté sur rien. Le peuple n'est pas entendu sur tous les sujets et propositions s'y rapportant. La liste est longue (du mépris des gouvernants sur nous autre) : Le peuple ne veut pas : de gaz ou pétrole de schiste, d'OGM dans leur assiette, des pesticides, d'agriculture intensive, du nucléaire, d'aéroport de NDDL, de déchet nucléaire, de niches fiscales inutiles pour les riches afin qu'ils ne payent pas d'impôt et leur permettent de profiter encore plus de leur richesse... Ils nous forcent à accepter ces choses sous prétexte de légitimité représentative. Pour eux le résultat des urnes justifie tout. c'est pourquoi, il faut se battre sur tout les fronts notamment pour destituer les hommes/femmes politiques qui ignore les mandats qui leur sont prêtés. Les propositions : la justice fiscale, l'agriculture saine et les formations qui vont avec, les énergies renouvelables avec les recherches qui vont avec, augmentation des salaires par diminution des rémunérations du capital, retour à la retraite à 60 ans, remettre la SS pour la gratuité des soins, transports publics gratuits, monter plus facilement sa scoop, nationalisé les entreprises des énergies, métallurgie, du transport et du fret ferroviaire... Propositions ignorées là aussi. Ca suffit !

  26. Messines ch. dit :

    Bonjour,
    Oui, y en a marre, Jean Luc a raison sur tout. Chez bourdin, encore aujourd'hui, il doit se battre sans arrêt pour pouvoir répondre aux questions (telle une mitraillette). Il y a longtemps que je leur aurais sauté à la gorge à ces journaleux qui ne prônent que la résignation et la soumission à "not'bon maitre" !

  27. durluche dit :

    Ta dernière tirade, chez Bourdin ce matin, en réplique au allégations de vil populisme dans le fait de désigner des "coupables" du populisme à nouveau vu son sourire. En fait, la notion de partage est du populisme pour ces messieurs. Enfin, ils t'invitent toujours au bon moment dans cette émission et ça défouraille sympa, au final, je suis certain de l'impact positif dans la conscientisation de ceux qui t'auront écouté. Bourdin n'a pas posé la bonne question sur le 1er décembre "Qu'est ce qu'il se passera si vous êtes plusieurs centaines de milliers dans la rue dimanche prochain?", j'ai respecté le style en plus. Et monsieur Mélenchon avec un grand sourire "une bouffée d'oxygène déjà, l'établissement du fait que les gens ne sont pas résignés, un point dans le rapport de force, la liste est longue des conséquences d'une forte mobilisation.". J'ai essayé aussi de respecter le style, libre au modo de lui faire corriger. Le clin d'œil sur les bulletins de vote n'était pas trop lourd et demander aux gens de réfléchir déjà à ce qu'il vont faire est nécessaire aussi. Je n'ai pas vu le premier 1/4 d'heure mais chez Bourdin c'est le deuxième qui compte.

  28. Louis31 dit :

    Annie Balle 27 11 2013 à 13h51
    « j'ai été surprise de vous entendre, sur i>télé, qualifier l'entreprise de "bien commun". C'est une contradiction, me semble-t-il. »
    L’entreprise ne fonctionne et produit que par les employés qui l’a compose, le capitaliste qui détient les actions et qui ponctionne une partie de la production à travers ses actions, ne connaît, parfois même pas « son entreprise » il n’y est peut-être même jamais allé. Donc on est bien d’accords, si on supprime les prédateurs, c'est-à-dire les détenteurs d’actions qui sont extérieur au fonctionnement de cette entreprise, cette entreprise devient un « bien commun » pour les employés qui produisent et gèrent cette entreprise qui devient donc « autogéré » par ses propres employés, cela devient des "Société coopérative et participatives" (CSOP) par exemple. Et je crois qu’il en existe plus de 600 en France (taper Scop ou autogestion sur votre outil de recherche) et donc l’entreprise est bien « un bien commun » puisque les actionnaires sont extérieur à l’entreprise elle-même et peuvent vendre leurs actions quand ils le désirent, sans même parfois savoir à qui. Il suffit de taxer les bénéfices non réparties (par actions) à 95% avec une loi qui interdisse la fermeture de l’entreprise et qu’elle puisse se transférer en scop pour se débarrasser des actionnaires qui trouveront l’entreprise non rentable et en pourrait l’acheter pour une boucher de pain.
    Vive la VIè Vive la VIE

  29. jean sur dit :

    Merci M. Mélenchon d'avoir mis en garde ce matin sur RMC sur les immenses dangers de la fusion IRPP/CSG pour la survie de notre protection sociale.Après cette fusion, qui pourra empêcher un Moscovici ou un Ayrault, agitant la menace de l'effondrement du système bancaire, d'engloutir les sommes - qui étaient auparavant affectées aux retraites, à la santé, aux chômeurs - au paiement de la dette ? Avec les CDS, les agences de notation, la chambre de compensation LCH Clearnet et les pouvoirs tyranniques de la BCE, le capitalisme financier dispose d'un arsenal terrifiant pour faire plier les peuples et les gouvernements et leur imposer soit le " blocus monétaire" (comme à Chypre), soit le hold-up de la protection sociale (comme en Irlande).
    Vive la Marche du 1er décembre!

  30. Invisible dit :

    Arrêt sur image. Hier, je passai sur LCP, en zappant, à la recherche d'un programme télé intéressant. Ne voilà-t-il pas que j'assiste à une scène burlesque ! Marine Le Pen, devant répondre à une question sur l'impôt, ne trouvait pas le mot pour dire la chose. Il faudrait, disait-elle, plus de... plus de... Elle battait de la main à la recherche de ce mot perdu. Elle ne l'a pas trouvé d'elle-même, c'est la journaliste (Marie-Eve Mallouine ?) qui le lui a fourni !
    Progressivité ! Progressivité. Ben oui, ce truc que Mélenchon ne cesse de seriner depuis deux ans ! Marine Le Pen a du mal à apprendre ses pompes par cœur. Un jour, la grenouille qui veut se faire plus grosse que tous les bœufs réunis finira par éclater.

  31. Antraigues dit :

    Tous à Paris, place d'Italie dimanche, rassemblement à 13h30, ceux qui ne peuvent pas être là au départ, ça n'est pas grave, rejoignez le cortège en cours de route !

  32. Willy du Sud-est asiatique dit :

    L'Iran est une puissance qui compte aux Proche et Moyen Orients comme tu l'indiques mais aussi plus globalement dans le monde même si ce n'est plus la Perse de Darius et Xerxes. C'est une puissance démographique (78 millions d'habitants), culturelle et économique. Elle est autant tournée vers la Méditerranée que vers l'Asie. La maintenir dans l'isolement n'a pas grand sens d'autant que c'est ainsi refuser que les évolutions sociales de sa population engagée dans la transition démographique n'entraînent une évolution politique positive qui s'amorce en profondeur. Bien sur les petro monarchies du Golfe tout comme les conservateurs en Israël voient cette évolution même modérée avec inquiétude. Les États-Unis du business pensent surtout au prometteur marché intérieur iranien. La France qui n'a plus de politique arabe a mis ses pas dans ceux des conservateurs États-uniens. Le voyage récent du président de la République aura surtout servi à affirmer que la ligne politique n'avait pas changé. Il vaudrait mieux pour tous qu'un Iran dédiabolisé et pacifique reprenne sa place dans les relations internationales et que la France y travaille.

  33. rivoire dit :

    Bonjour je pense que le mouvement Ensemble sera utile à tous, pour en finir avec les embrouilles entre le PG et le PC. J'espére que sur le long terme le PG et une parti du PC rejoindront Ensemble pour que vraiment la gauche radicale pèse d'avantage.

  34. françois dl dit :

    Règlementer la prostitution pour encadrer les personnes qui exercent cette activité me semble de salubrité publique. Empêcher les mafieux de faire des esclaves aussi. Quant à interdire en s'attaquant aux clients, ou autre, me semble dangereux. Tous les pays qui ont tenté d'interdire la prostitution ont vu le nombre de viols augmenter. N'oublions pas ce que les pulsions peuvent engendrer de crimes. En outre, la nature ne dote pas tous les êtres de la même façon et les plus mal lotis peuvent au moins acheter du contact. La misère sexuelle ça existe. Reste la question de l'impôt : comment l'état pourrait il encaisser des revenus liés à cette activité sans être considéré lui aussi comme proxénète ?
    Pour les retraites jack-pot méfions nous des effets d'annonce qui endorment l'opinion mais ne règlent pas le problème pour autant. Les délinquants salariaux séviront tant que la loi ne sera pas mise en place. La règle du 1/20 et vite !

  35. Adrien78 dit :

    A en juger à l'obstruction systématique de Bourdin, à sa caricature continue de tes arguments on est dans le vrai, le juste et tu es un redoutable pédagogue ! ça ne fait pas tout mais si chacun à participé selon ses moyens à la préparation du 1er décembre (il ne suffit pas de briller dans les listes de discussion, il faut savoir se lever aux aurores pour tracter dans les gares, aux portes des entreprises, dans les cités...) on devrait pas mal s'en tirer dimanche, sans oublier vendredi le lancement de la campagne du FdG à Paname avec Danièle Simonnet !Et encore bravo pour ton beau combat sur le ring RMC. Quel punch, et surtout quelle patience !

  36. tersa dit :

    Honte à Bourdin ! Et pire qu'Elkabbach avec Marchais. Les jeux du cirque ! Il est là pour donner une mauvaise image de vous et salir notre politique. Il ne fait que vous couper et amener les horreurs de la politique de droite. Ce n'est pas un journaliste mais un animateur de cirque. Cela veut dire aussi que vous représentez l'ennemi de la Finance, et que notre 1er décembre les dérange, pour le voir dans un si piteux état de nervosité. Si les gens connaissaient ce que nous voulons, en passant chaque jour nos idées sur les chaînes, 3/4 nous suivraient et ils le savent. C'est pourquoi ils nous évitent ou nous salissent. Sûr qu'ils préfèrent passer les guignols de ce gouvernement qui les protège.

  37. Adrien dit :

    Je ne suis pas surpris de J.J. Bourdin il faut savoir qu'il ne va pas servir la soupe à Jean-Luc Mélenchon car sa radio est détenu par Alain Weill et la Principauté de Monaco CQFD. Ce matin il m'a particulièrement hérissé le poil quand il n'a pas laissé Jean-Luc Mélenchon expliquer en détail notamment sur les retraites des fonctionnaires. Évidemment un auditeur est intervenu ensuite pour démolir Jean-Luc Mélenchon sur le recrutement des fonctionnaires pour avoir un équilibre de cotisants. Et cet individu de fustiger "avec quoi on va les payer ces nouveaux fonctionnaires ? M. Mélenchon sait très bien que cette déclaration n'est pas réalisable dans le contexte actuel !
    Pourtant Jean-Luc Mélenchon rabat assez les mêmes arguments de son programme et comment il finance toutes ses dépenses en s'attaquant à la haute finance. Mais je pense qu'il faut être très concis sur le financement du programme et répéter pour éviter de perdre du temps avec ces "idiots utiles" de bien affirmer que les recettes par les 14 tranches d'impôts, les revenus maxi, les impôts sur le capital financier (bourse), le réalignement entre les impôts des grands groupes sur ceux des PME-PMI, la disparition des niches fiscales non productives, la lutte contre l'évasion etc. démontrera bien que nous pouvons recruter des fonctionnaires sans que cela ne coute aux autres citoyens.
    Merci encore M. Mélenchon de votre "bol d'air" car vous nous redonnez cet espoir de...

  38. Sophie Clerc dit :

    Je vois Bourdin dans la catégorie des originaux qui aiment qu'on les déteste. Il se délecte d'être odieux et cherche exclusivement, non pas à comprendre, mais à faire mousser l'interlocuteur. Comme Jean Luc Mélenchon tire parfaitement parti de la constellation, rien à opposer à cela, si ce n'est que Bourdin ferait bien de réduire le nombre de ses interruptions. Systématiques, elles sont bêtes, stériles et fatigantes. De ce seul fait, lui qui se veut méchant fait platement l'effet d'un sot.

  39. pascal des landes dit :

    Chers camarades, on ne peut qu'attendre ça de journalistes salariés de grands groupes dont les actionnaires sont souvent les mêmes d'un CA à l'autre défendant les intérêts particuliers, les dividendes, d'un groupe qui s'oppose fondamentalement à nous, sur le principe de redistribution des richesses par l'Etat. Allons plus loin, c'est aussi cette question là qui nous oppose radicalement au FN au delà de toute considération morale. Dans le champ politique, deux champs se sont formés en opposition. Les tenants de l'orthodoxie financière de l'UE et de l'Allemagne, avec L'UMP, le PS, L'UDI, une partie d'EELV. De l'autre un autre champ qui regroupe le FdG, les organisations de la gauche radicale, frontalement opposée au FN. Devant le marasme de l'austérité, certains médias jouent la carte de la critique du système orthodoxe, UMP-PS-UDI, mais refusent d'envisager l'intérêt général, le partage des richesses, et la justice fiscale, noyant le poisson sous des propositions techniques sans fondement réels. Les possédant de médias n'ont aucun intérêt à un état Etat redistributeur. C'est ce qui nous oppose radicalement à Le Pen. La question du partage des richesses, de la distribution fiscale, et la fonction de l'Etat. Là est notre argumentation lorsqu'un chroniqueur tente l'analogie Le Pen-Mélenchon. Clarifions ce point pour concrètement convaincre autour de nous. Le FN est moins dangereux pour leurs intérêts financiers qui s'accommodent par delà des...

  40. Marlène dit :

    Je dépense tous mes sous utilement. Je paie très cher mon train mais quand c'est pour marcher et retrouver mes camarades, je remplis mon coeur d'une chaleur sans égal. Alors tant pis pour les euros ! Moi qui peux le faire je le fais et j'emporte tout ceux qui ne le peuvent pas avec moi.
    On y va, camarades !

  41. flo dit :

    Bravo M. Mélenchon ! Je vous suis depuis les présidentielles et ne serais pas prête de vous lâcher, malgré notre P. Laurent local. Je serai à Paris le 1er malgré le long trajet.

  42. stéphane dit :

    Ce matin j'ai laissé un message a JJ Bourdin lui disant que son apolitisme dont il nous rebat les oreilles a longueur d'antenne était a droite voir très a droite, pour preuve la différence de traitement lorsqu'il reçoit ML Le Pen et lorsqu'il interroge JL Mélenchon, tapis rouge pour l'une, peaux de bananes pour l'autre incroyable. Sur RMC écouter la différence, un peu comme P Cohen sur France inter ou là aussi il faut écouter la différence. Finalement la différence entre tous ces chiens de garde et leur radio ben c'est qu'il n'y en a pas ! tous adorent bouffer du Mélenchon a n'importe quel prix.

  43. Adrien dit :

    Finalement, pour toute participation dans les médias, est-ce qu'en préambule JL Mélenchon ne devrait pas faire une pré-déclaration des recettes du programme l'Humain d'abord" afin que toutes les questions idiotes du type : "comment allez-vous faire dans cette période de crise pour financer toutes vos promesses ?" aient d'avance les réponses donc pas de question débiles.
    Au moins le terrain serait dès le début aplani et placerait les journaleux dans de sérieux embarras.

  44. Charles dit :

    Bonjour,
    moi je n'ai pas été choqué par les questions de JJ Bourdin, c'est son métier que de prêcher l'inverse de ce que pense l'invité pour que l'invité puisse développer ses arguments. Moi qui écoute RMC tous les matins, je l'ai déjà entendu faire référence à Jean-Luc Mélenchon et à l'économie de la mer face à un solférinien par exemple, alors que rien ne l'y contraignait, ce n'est pas un chien de garde comme les autres, même s'il n'est vraisemblablement pas de notre bord...
    Je serai à Paris dimanche avec mon frère. J'ai hâte d'y être !

  45. durluche dit :

    Dimanche, les forces progressistes sont appelées à se mobiliser, contre la hausse de la TAV et pour la lutte contre la prédation financière et la logique libérale qu'elle impose.
    Les même personnes quelque part sont appelées samedi à se mobiliser contre le racisme; quand on voit d'où cela vient, on a du mal à se sentir appelé, par ce qui ressemble à un contre feu qui dit que le racisme devient insupportable car il s'en est pris à une ministre. Ha, mais quand un ministre tient des propos qu'on peut juger racistes: "Les Roms n'ont pas vocation à s'intégrer en France", c'est acceptable, vu qu'il n'a pas dit "les sales Roms".

  46. marianne31 dit :

    Permettez-moi Monsieur Mélenchon de vous parler de l'arnaque consistant a annoncer qu'il n'y aura pas de retraite en dessous de 800 euros/mois ! Quand on a 600 euros de retraite, il vous est répondu que rien ne changera pour vous car vous êtes en dessus du plafond (sic). Je vais péter le plafond, je n'en peux plus, je ne vais pas faire des ménages jusqu’à 90 ans. Donc en annonçant cela c'est encore une pirouette et on continue a se moquer carrément des gens. Je vous en prie, Monsieur Mélenchon, penchez vous sur cette arnaque une de plus.

  47. Antraigues dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon, comment ferez-vous pour mettre des flics derrière chaque buisson, dans chaque chambre d’hôtel ? N'ya t-il pas autre chose à proposer face au fléau social qu'est la prostitution, que la prison pour tous, souteneurs, « clients » et prostitué (e)s ? Si la lutte contre la prostitution a pour but de protéger les personnes qui en sont victimes, alors pourquoi faire comme si elles n’existaient pas en ne les incluant pas à la réflexion ? D’autre part, vous semblez faire des procès d’intention à celles et ceux qui ne valident pas les lois purement répressives, sachez qu’on peut vous retourner l’argument : êtes vous sincère ou est ce du racolage électoral (celui-ci n’est puni par aucune loi …)
    A l’heure où certains s’interrogent sur l’opportunité d’aller manifester contre le racisme au prétexte que le PS serait derrière tout ça, ne trouvez vous pas gênant de vous aligner en matière de lutte contre la prostitution sur des positions purement répressives partagées entre autres avec le PS, nombre de personnes à l’UMP et les catholiques ?

  48. Max Linder dit :

    La vidéo incrustée sur ce post (les 4 Vérités) est une pépite, en 8 min, Jean-Luc Mélenchon y place tout ce qui peut l'être sur les thématiques que nous développons en ce moment. Il arrive maintenant à des synthèses percutantes, et celle-ci est à diffuser sans modération. Nous serons de tout cœur avec les marcheurs (ou non) de dimanche.

  49. Genialle dit :

    Bonjour a tous. Jean-Luc Mélenchon a été parfait a Canal + (ci dessus) mais j'ai l'impression qu'il a peur pour la journée de dimanche. J'espère que tout se passera bien et qu'il y aura du monde. Merci et bon courage a tous.

  50. Voceru dit :

    Fidèle lecteur de ton blog jean-Luc, j'en apprécie le ton et la teneur.
    Concernant les sanctions qui pourraient (ou plutôt devraient) être imposées aux exilé fiscaux de toute sorte, ne pourrait-on pas envisager la suspension, ou même la privation (temporaires) des droits civiques. C'est à dire droit de vote, droit de gérer une société etc tant que le respect des devoirs civiques (tels que par exemple le paiement de l'impôt) n'est pas assuré?


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