03juil 13

C’est plus crédible en roman qu’en vrai !

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François Hollande avait déjà divisé la gauche politique, puis les syndicats. Il divise à présent son gouvernement. Et du même coup son parti, comme il va le voir bientôt. Il s’en mordra les doigts. Il croyait faire un exemple sans frais. Mais Madame Batho n’est pas la faible femme qu’il croit. Son expulsion correspond à un moment politique qui lui donne un sens très large. Les socialistes et les Verts savent dorénavant qu’ils n’ont d’autre espace que celui de la soumission aveugle et silencieuse au dogme de l’austérité. Ils savent que toutes leurs convictions y seront sacrifiées. Seul Hollande et sa cour de technocrates solfériniens peuvent croire que les préoccupations de carrière sont les seules motivations du grand nombre des socialistes et des écologistes. Cela ne passera pas. Aux abois, François Hollande montre un visage autoritaire, machiste et violent. Sa décision va révulser. Puisse-t-elle accélérer l’indispensable recomposition politique sur des bases saines et honnêtes dont le peuple a besoin.

Dans ce post je traite de la déchéance paranoïaque des Etats-Unis d’Amérique dans ce grotesque espionnage généralisé. Il s’inscrit dans un paysage de violences et d’abus qui change la nature de la société dans laquelle elle prend place. Tout cela justifie selon moi une objection de conscience comme préalable à toute discussion sur le Grand Marché Transatlantique. Puis après avoir argumenté mon point de vue, j’en viens au dernier sommet européen et je dis de quelle honte s’est encore couvert François Hollande et quels engagements terribles il y a pris sans qu’aucun des cire-pompes médiatiques ne se donne la peine de faire mieux que de répéter ce que ses communicants leur ont dit ! 

Aujourd’hui me voici au parlement européen. Dans les couloirs et les allées du palais on subit le portrait ridicule de Farinas, torse nu, bénéficiaire du dernier prix Sakharov de « la liberté » qui devrait être célébré au cours d’une de ces gluantes cérémonies de patronage dont le parlement européen a le mièvre secret. Un cubain évidemment. Ici on mange dans la main de la propagande nord-américaine. Le côté glauque de ce prix dans le moment que nous vivons saute aux yeux. Ce serait donc Cuba le problème de la liberté dans le monde ? Tel est le message du parlement européen ! Cela au moment où nous apprenons que les Etats-Unis espionnent nos états et qu’ils surveillent plusieurs millions de personnes dans notre pays et en Europe ! Pourtant ils peuvent faire dormir tranquilles leurs chiens de soupe sur leur carpette européenne. Et espionner tout le monde sans soucis. D’ailleurs la presse écrite vous le dit bien : « bof, bof, bof, on le savait depuis longtemps ». A quoi bon, n’est-ce pas ?

Et en plus ils nous espionnent !

Imaginez que Cuba ait espionné deux millions de Français par jour ! Que le Vénézuela ait piraté les ordinateurs de la délégation de la France et l’Union européenne aux Nations-Unies ! Je n’en dis pas plus. Le parlement et son prix Sakharov sont ridicules, non pour leur grossier et unilatéral parti pris constant, mais surtout pour le décalage avec le réel. Une fois de plus, dans ce domaine comme dans tous les autres. Ce que nous vivons depuis les révélations du journal allemand « Der Spiegel » sur l’espionnage nord-américain est un incroyable révélateur aux yeux de millions de personnes. Naturellement tout sera étouffé d’ici à quelques jours. Mais ce sera quand même trop tard. Une déligitimation massive du rôle mythique des Etats-Unis comme « gardien de la démocratie et de la liberté individuelle » aura travaillé en profondeur la société. Les puissants se rassureront comme ils le font chaque fois qu’ils croient avoir réglé un problème du fait que leurs médias n’en parlent plus. Mais le sentiment populaire continuera son œuvre. Au cas précis, la tradition de méfiance à l’égard des nord-américains est très profonde en France. Des Gaullistes aux communistes, en passant par toutes les nuances de républicains et d’anti-capitalistes, nous savons tous à quoi nous en tenir à leur sujet. La mince couche superficielle des atlantistes qui tiennent le haut du pavé médiatique, politique et financier se rassure à bon compte quand elle prend ses verrouillages pour du consentement ! Bien sûr, nous allons travailler ce sentiment pour lui donner un contenu positif d’aspiration à la souveraineté.

Comment les Etats-Unis en sont-ils arrivés là ? Pour ma part je crois que la maladie qui les atteint vient de loin, que ses racines sont très profondes. Mais pour l’immédiat, en bon matérialiste, je m’en tiendrai aux rapports réels qui sont à la base des événements. Ils n’ont rien d’une dérive mais ils sont un état constant. La guerre froide n’a pas seulement défiguré la société du supposé « camp socialiste ». Elle a ravagé tout autant son vainqueur. On a vu et on se souvient qu’un directeur du KGB, Andropov, était devenu pour un bref laps de temps le dirigeant suprême de l’URSS. Mais on oublie que Bush père avait été directeur de la CIA. N’est-il pas frappant d’ailleurs que ce dernier soit sorti de sa réserve pour défendre le genre d’intrusions qui viennent d’être dénoncé et rappeler qu’il en a été le créateur ? L’URSS s’est effondrée et avec elle une bonne partie de la cohésion des systèmes de sécurité et d’espionnage qui la tenaient debout. A l’inverse, leurs homologues nord-américains ont triomphé et exulté aux USA. J’ai lu que 19 agences de sécurité y existaient en parallèle. Autant de bureaucraties avides de subventions, prouvant leur utilité par des surenchères et des manipulations dont on comprend sans peine qu’elles sont vitales pour la survie de chacune d’elles. Cette compétition est profondément enkystée dans les rouages de toute l’administration des USA. Pour moi la société nord-américaine n’est plus vraiment une démocratie politique, et depuis longtemps. Pour autant, même si l’envahissement paranoïaque de l’espionnage n’a pas de rationalité, on ne peut considérer la révélation qui en est faite comme un épisode parmi d’autres. Bien sûr, nous savions bien des choses déjà depuis l’affaire Swift où l’on avait déjà pris la main dans le sac les nord-américains en train de surveiller tous les comptes en banque européens. On avait vu aussi l’affaire des prisons secrètes, et celle de l’obligation de fournir les données personnelles des voyageurs vers les Etats-Unis. Mais cette fois-ci les pièces du puzzle se sont assemblées sous les yeux de tous. On a pu voir reconnue par les autorités de chacun de nos pays un niveau d’espionnage sans précédent dans l’histoire ! On a vu confirmer sa diffusion aux individus les moins impliqués de façon préventive comme dans une dictature orwelienne ! On a vu confirmé le stockage et la surveillance de millions d’informations privées grâce à l’aide des réseaux sociaux que chacun de nous alimentons avec naïveté. Cette fois-ci, cela dépasse tout ce qui était considéré jusque là comme de purs délires. Je ne sais pas si un groupe de « complotistes » a jamais dénoncé une réalité aussi glauque que celle-ci. Dès lors, les révélations que nous devons à monsieur Snowden sont décisives pour notre sécurité et souveraineté. Elles font de lui un héros global de la liberté et de la souveraineté des peuples du monde. J’utilise cette désignation pompeuse pour parler de monsieur Snowden pour faire le pendant de tout ce que nous avons dû subir pendant des années de préchi-précha, de la part des nord-américains et de leurs marionnettes médiatiques à propos de la liberté du monde qui serait protégée par les Etats-Unis.

J’en rajoute puisque d’autre en retranchent. J’ai bien vu comment le vocabulaire avait évolué. Du temps de la guerre froide les héros qui passaient d’est en ouest étaient accueillis en grande pompe et l’univers entier était appelé à les admirer. C’était des « combattants de la liberté », des « résistants » et ainsi de suite. La comédie a continué dans la période contemporaine avec des héros de deuxième main touchant davantage à la série B qu’au peplum. Ainsi à propos de Cuba comme je viens de le rappeler. Sur ce plan les héros de la « résistance » et du « monde libre » sont devenus des personnages de très petite étoffe, certains étant mêmes de purs délinquants peu convaincants dans le rôle pour lequel ils sont rémunérés. Les héros réels sont traités tout autrement. Aujourd’hui dans le meilleur des cas, les véritables héros, ceux qui risquent vraiment leur peau, l’enlèvement, l’empoisonnement, les prisons clandestines, les mois d’enfermement dans un asile provisoire sans fin, ne sont plus que des « lanceurs d’alerte ». Assange et Snowden n’auront pas droit aux célébrations larmoyantes auxquelles est appelé un personnage aussi interlope que ce cubain torse nu, le sieur Farinas. « Lanceur d’alerte » ! L’euphémisme dit tout de la société de bavardage dans laquelle nous évoluons. Tout sur l’abaissement des prétendues grandes consciences qui la surplombent. Je m’amuse de voir déjà les gardiens du temple combiner l’indignation feinte à laquelle ils ne peuvent se soustraire avec de vertueuses mises en garde contre le risque de « dérapage » dans « l’anti-américanisme primaire » ! On sent les cœurs de moutons qui s’effraient de leur audace et regardent nerveusement par-dessus leurs épaules après avoir critiqué…. Ceux-là vont bientôt recevoir du renfort.

La technique pour amortir l’impact des turpitudes que révèlent « les lanceurs d’alerte » est très au point. A l’heure à laquelle j’écris, les services nord-américains travaillent dur à mobiliser tous leurs agents pour monter la contre-offensive qui permettra d’enterrer l’affaire. La première salve est déjà tirée : voyez « Le Monde » et « Libération ». Les deux s’arcboutent pour relativiser les faits, c’est à dire la gravité de la culpabilité des USA et la signification de ce qu’est une société qui porte en son sein un tel système de surveillance généralisée. « Le Monde » la joue sur le mode de la tendresse fâchée : « l’Oncle Sam se conduit très, très mal ! »  Deux fois « très », c’est une de trop pour faire sérieux. « Libération » amplifie le style « pouet, pouet, larirette » qui est la marque que savourent ses maigres 38 000 lecteurs quotidiens : tout est drôle rien n’est sérieux. La une commence avec un « les réseaux de la colère » laborieux pastiche des « Raisins de la colère » de Steinbeck, avant un nouvel éclat de rire page deux : « Hollande pince les oreilles d’Obama » ! Waf ! waf ! waf ! La rigolade enrobe une marchandise autrement plus vicieuse dont le résumé est dans le titre qui barre la page deux : « En France nous faisons la même chose ». Comme d’habitude ce n’est pas vraiment ce que dit François Géré, de l’institut d’analyse stratégique, dont l’interview est publiée sous ce titre. Relativiser le scandale en le banalisant c’est encore ce que fait une page plus loin un cynique, Cédric Thomas, dit « Jean Quatremer ». Son papier est surtitré : « l’union sait depuis plus de quarante ans qu’elle est surveillée par les services américains » et titré « Quand l’Europe fermait les yeux sur les écoutes ». Bref, puisque tout le monde savait d’une part et que d’autre part, rien ne changera, à quoi bon continuer à faire tout ce bruit sur le sujet ? Il est vrai que pour banaliser le présent, Quatremer doit lourdement charger le passé au prix d’une fresque d’ensemble où il en vient même à accuser Israël d’avoir coulé des micros dans le béton de la construction du siège du Conseil européen des ministres. Etrange…. Un feu doit masquer l’autre. Renseignement pris auprès de la bouche du cheval, cette relativisation systématique, c’est l’argument que les diplomates nord-américains servent à qui veut bien les écouter depuis dimanche….

Brouiller le message que porte l’énorme abus de pouvoir des USA, telle est la consigne. L’UMP Lefebvre, élu par les Français des Etats-Unis, dilue la sauce sur le mode traditionnel « attendons les explications des USA etc. etc. » Côté Snowden, on lui attribue une demande d’asile à la Russie en omettant de préciser qu’il la présente également à 21 autres états. C’est une bonne façon d’associer le nom de Poutine au sien. Sans oublier l’indépassable gag des publi-reporters de madame Le Pen, selon lequel nous lui emboîterions le pas dans ses demandes. Quelle se soit exprimée après les Verts et moi ne gène pas les interviouveurs sous influence. Ce qui compte c’est de mettre un autre signe égal infamant entre la défense de Snowden et le Front National. Tout ce travail de sape est destiné à tenir la rampe pendant les quelques jours où l’émotion de l’opinion doit être canalisée. Ensuite, les grands médias de référence vont vite passer à autre chose. Enfin, dans la queue de comète, on apprendra que Snowden est soupçonné de crime sexuel ou quelque chose du genre comme ce fut le cas pour Assange. Ceux dont ce serait l’honneur et le devoir de prendre le relais et de porter plus haut le travail des « lanceurs d’alerte » seront les premiers à jeter la pelletée de l’ensevelissement. 

Pour le reste on restera sur notre faim. Si « Jean Quatremer » a raison quand il accuse Israël et les Etats-Unis d’avoir coulé des micros dans le béton européen, ce que je découvre, si les faits qu’il récapitule par ailleurs sont avérés, et beaucoup en effet m’étaient connus, comment peut-on croire que les services de contre-espionnage français ne savaient rien ? Dès lors, pourquoi les ministres n’ont-ils rien dit ? Et si le « Spiegel » sait et publie ce qu’il sait, comment croire que « Le Monde » ne sache pas ? A d’autres ! On ne peut le croire. On doit plutôt se poser des questions sur la façon avec laquelle ce journal traite ce genre d’affaire depuis quelques temps. Le prétendu quotidien de référence ne « sort » plus jamais aucune affaire. Il se contente de répéter et de commenter les révélations que font les autres. Mais pourquoi faut-il qu’il laisse en plus le sentiment gênant de vouloir étouffer ce qu’il sait ? C’est pourtant la désagréable impression qu’il donne chaque fois qu’éclate un scandale mettant en cause les Etats-Unis d’Amérique ! A chaque fois c’est le même jeu. On annonce qu’un groupe de grands journaux éthiques et indépendants sont en possession d’informations décisives. On annonce qu’ils vont en garantir une publication sincère et vérifiée. Puis …. Quelques noms apparaissent et, hop, passez muscade ! Il n’est ensuite plus question de rien. Les noms donnés sont d’ailleurs choisis avec soin, les morts y sont bienvenus, et de toute façon aucune suite n’est donnée. Souvenons-nous de cette pleine page de reportage sur les vaillants reporters du « Monde » arrivant à Madrid pour faire le travail colossal de boire un café avec les collègues qui leur ont ensuite remis des listes de fraudeurs du fisc. Boudi ! Le boulot à faire ! Bref, à part parler d’eux et donner quelques noms sans faire ensuite aucune enquête, quoi ? Rien ! Et les télégrammes de Julian Assange ? Que sont-ils devenus après un premier lâcher de noms secondaires ? Rien non plus. Lui-même, Julien Assange, fournisseur des informations, a été littéralement abandonné dans son refuge à l’ambassade d’Equateur à Londres. C’est au point où l’on doit se demander si, en fait, tout ce système de la remise des documents à de « grands journaux » n’a pas pour objet de  bloquer l’information par le truchement de ceux qui sont censé la faire connaître et la faire comprendre !

Dimanche tandis que roulait mon train de retour depuis Nîmes, je consultais mes camarades du Parti de gauche. Il s’agissait de définir une prise de position à proposer sur ce que nous venions d’apprendre à propos de la révélation par le journal « Der Spiegel » de l’espionnage généralisé auquel se livrent les Etats-Unis d’Amérique sur des millions de citoyens en Europe et sur nos états et institutions. Nous sommes convenus d’en marquer la gravité. Et d’en tirer des conséquences pour l’actualité. Trois décisions. D’abord demander l’arrêt immédiat des négociations sur le Grand Marché Transatlantique. C’est une mesure de représailles bien sûr. Il s’agit de se faire respecter. Mais surtout il s’agit de prendre au sérieux ce qui a déjà été dit par la Commission européenne elle-même sur le sujet. En effet il nous a été affirmé que le contenu du mandat de négociation devait rester secret pour l’efficacité des pourparlers. A cette heure donc les seuls qui ne sachent rien officiellement sont les parlementaires et les citoyens puisque, de leur côté, grâce à l’espionnage, les Etats-Unis savent au mot près à quoi s’en tenir. A quoi bon discuter encore sur cette base ? Nous avons pensé proposer le lancement d’une pétition sur le sujet pour demander l’arrêt de la négociation. Puis nous avons convenu que la logique voulait qu’on tire toute la leçon du cas Assange. Pas question de laisser la situation devenir humainement insoluble comme c’est le cas avec lui. C’est à nous de proposer l’asile politique de Snowden dans un pays européen. Et ne pas nous en remettre au fait que, de nouveau, ce soit sur un pays latino-américain comme l’Equateur qui porte toute la charge du problème et du défi aux Etats-Unis. Le sujet venait d’entrer dans l’actualité. Mais depuis vendredi dans mes discours aux deux fêtes auxquelles j’ai participé à Perpignan et Lézan dans le Gard, j’ai soulevé l’objection de conscience que je crois nécessaire d’opposer en préalable à la négociation avec les Etats-Unis. L’affaire de l’espionnage renforce considérablement cette approche. De quoi s’agit-il ?

L’objection de conscience que j’oppose est, en fait, un appel à prise de conscience. Combien de fois l’argument des droits de l’homme est-il un préalable à la négociation commerciale. Dans le cas des Etats-Unis tout cela semble oublié, comme si les Etats-Unis ne posaient pas de problèmes graves du point de vue des droits de l’homme. Tout se passe comme si le bipartisme suffisait à faire une différence fondamentale en tous cas suffisante pour ne plus poser aucune question. Evidemment on peut décider que la question de la peine de mort n’a pas sa place en préalable. On laissera donc de côté. Mais enfin est-ce une raison suffisante pour passer aussi sous silence le problème que pose l’existence des prisons secrètes de la CIA pratiquant enlèvements et tortures, celles qui existent en Afghanistan, en Irak et en Thaïlande mais aussi en Pologne et en Roumanie, sans oublier bien sûr et surtout le centre de torture de Guantanamo ouvert illégalement depuis 12 ans. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi, pour certains, ce fait serait déconnecté du reste de la réalité nord-américaine, de sa vision du rapport à la punition et à la liberté individuelle. Comment peut-on oublier que les USA ont le record mondial de personnes en prison ! Leurs 2,3 millions de prisonniers constituent le 1 % de la population adulte ! C’est huit fois le taux français. Et c’est aussi six fois le taux chinois ! Cela n’est pas tout pour signaler la distance qui nous sépare du système de valeur qu’ils pratiquent et que les dirigeants européens font semblant d’ignorer. Les Etats-Unis sont en effet également les champions de la non application du droit international ! Peut-être peut-on considérer comme secondaire qu’ils aient refusé de signer la convention d'interdiction des mines anti-personnel et qu’ils n’aient pas ratifié la convention sur la Cour Pénale Internationale. Ce n’est pas mon avis mais j’admets qu’on me dise que ce n’est pas un sujet central qui fait modèle de société. Mais je ne peux accepter la remarque pour les domaines considérés par nous, par principe, comme fondateurs. Pourtant nos gouvernements ne posent aucune question aux Etats-Unis alors qu’ils n’ont pas ratifié la convention internationale sur les Droits de l'Enfant, ni celle pour les Droits des Handicapés. Et ce qui tient aux personnes en état de faiblesse, vaut encore pour d’autres droits que nous considérons également comme essentiels en particulier dans le cas de ces six sur huit des conventions fondamentales de l'Organisation Internationale du Travail. Et pas des moindres ! Ainsi la convention sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, celle sur le droit d'organisation et de négociation collective, celle sur l'égalité de rémunérations entre les hommes et les femmes, celle concernant la discrimination ou sur l'âge minimum du travail ! Toutes ont été signées par la totalité des 28 Etats membres de l’Union européenne. Ne serait-il pas normal que ce soit un préalable à la négociation à propos de la formation d’un grand marché unique où toutes ces questions ont un impact direct sur les sujets en débat ? Le même raisonnement vaut dans le domaine des engagements en défense de l’écosystème. Les Etats-Unis, au contraire des européens, ont refusé de signer la convention de l’ONU sur la biodiversité mais aussi le protocole de Kyoto de lutte contre l'effet de serre ! Pour finir ne nous demandons pas pourquoi aucun président de la République française ne peut rencontrer de dirigeants chinois sans être harcelé de réclamations pour qu’il ne manque pas de poser la question des Droits de l’Homme dans ce pays et que rien ne soit jamais exigé de tel à propos des Etats-Unis. Nous savons tous bien pourquoi ! Mais demandons-nous si nous trouverons meilleure occasion de faire avancer ces droits dans le monde et aux Etats-Unis mieux que dans la campagne contre le traité du Grand Marché Transatlantique.

Hollande, le ravi de l'Europe anti-sociale

Une fois de plus au Conseil européen, François Hollande, qui se flatte de vouloir être le « bon élève » de la classe, aura plutôt été le ravi de la crèche ! Il a signé tout ce qu’on lui a demandé de signer. C’est le tango Barroso de la France solferinienne. Des coups de menton avant les génuflexions. Après avoir pris la pose de guerre et avoir menti sur le fait que la Commission n’avait « pas le droit de dire à la France ce qu’elle doit faire », il a bien fallu qu’il admette le contraire, une fois sur place. Et il a signé sans faire d’histoires le document de la Commission concernant la France. Fini le bravache ! Madame Merkel n’a même pas eu besoin de lui faire les gros yeux. Pas un mot d’ailleurs sur le bilan désastreux de la politique de celle-ci et de l’effondrement en cours de l’économie européenne dans la récession. Il aura fallu que ce soit ce néant ambulant de Peer Steinbruck, grand chef du SPD allemand, qui pose la question le premier sur une scène politique institutionnelle. Ce n’est pourtant pas un foudre de guerre, ce Steinbruck, car il a été le ministre des finances de madame Merkel dans le cadre du gouvernement de grande coalition. Mais le 27 juin dernier, au Bundestag, il a dit tout haut et très clairement ce que François Hollande n’a pas osé dire en notre nom, tétanisé qu’il est par les rites et injonctions de son surmoi bisounours sur le « couple franco-allemand » et la misérable auto-censure que ce concept creux impose aux eurobéats français. «  Le chômage des jeunes, dont vous parlez ici et le taux élevé de chômage en général, madame la chancelière, a donc dit Peer Steinbuck, sont une conséquence directe de la politique que vous mettez en œuvre en Europe et qui n'est basée que sur l'austérité ». Après quoi, comme s’il lisait un discours d’un orateur du Front de Gauche, il a dénoncé le "cercle vicieux" de l’austérité : " Au lieu de diminuer, comme vous en aviez l'intention, les dettes ont augmenté de 500 milliards d'euros en 2012 dans les pays européens, Les mesures d'austérité que vous avez défendues ont provoqué une augmentation du nombre de chômeurs à 26 millions. Le chômage des jeunes de moins de 25 ans a, lui, augmenté à 6 millions ». Personne ne l’a traité de germanophobe. Voilà bien le fin mot de la politique de madame Merkel : les dettes publiques ont augmenté de 500 milliards dans l’Union européenne. Imaginez la masse juteuse des intérêts que cette politique tire des poches des peuples pour les donner aux banques ! Je n’y viens pas. Mon propos est juste de souligner l’écart entre le soi-disant sérieux de cette politique et la réalité de son résultat. Mais je veux détailler le tableau de ces exploits avec les chiffres de la hausse de la dette en 2012 dans l’union comme nous les donne Eurostat. La dette a augmenté de 148 milliards d’euros cette année en Espagne, en France de 118 milliards d’euros, en Italie de 81 milliards d’euros ! Et même en Allemagne, ce pays de rêve et de réussite éblouissante, la dette, oui, la dette publique, ce chancre caractéristique de l’incontinence budgétaire de l’Europe du sud, la dette a augmenté de 81 milliards d’euros !

Revenons à ce sommet européen. Comme on le sait l’immense François Hollande qui a déjà obtenu pour notre bonheur à tous un formidable plan de relance européen vient de nous obtenir à propos des retraites une nouvelle victoire sur l’ignoble Barroso que ses petits camarades ont si bien fustigé. L’humble carpette s’est muée en somptueux tapis de haute laine. Les bouffons ont acclamé. Décidément le traitement médiatique de l’actualité européenne reste le sempiternel conte pour enfançons que débitent, dans leur morgue combinée à leur flemme ou à leur ignorance, les commentateurs plus ou moins spécialisés, tous acquis par principe à l’eurobéatitude. Il est vrai qu’il est plus difficile de décrypter un sommet européen avec le souci de l’information que de recopier après boire avec Cédric Thomas, dit « Jean Quatremer », des statistiques d’androïdes sur mon travail de député européen. C’est donc par ce blog que vous apprendrez l’ampleur de la nouvelle capitulation du bon élève de la classe européenne. Et d’abord sur cette fumisterie de prétendue victoire grâce au fait que François Hollande aurait obtenu le retrait de la référence à « l’âge légal » de départ en retraite ! Car en « contrepartie » c’est « l’âge effectif » qui doit être retardé ! Un comble ! Cela signifie que les gens doivent être incités à partir plus tard pour jouir d’une retraite à taux plein. Donc que leur durée de cotisation doit être augmentée ! Bonjour la victoire ! Quel cynique que cet homme et ses services de communication ! Aucun commentateur de référence ne nous a fait la grâce de le « révéler ».

Pas davantage n’aura-t-on été tenu informés des autres engagements signés le même jour par François Hollande. C’est pourtant décisif. Car ces engagements forment l’agenda du gouvernement pour les prochains mois et rendent impossible toute forme de rapprochement à gauche pendant toute la période où cette politique va s’appliquer. Voyons rapidement un petit florilège des «recommandations» de la Commission que le président français a signé. Retraite : "prendre des mesures d'ici à la fin de l'année 2013 par exemple en adaptant les règles d’indexation, en augmentant encore la durée de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein et en réexaminant les régimes spéciaux, tout en évitant une augmentation des cotisations sociales patronales". Sans commentaire ! Ou plutôt si ! Voici un éclairage. Ces gens connaissent aussi bien que nous le résultat concret de ce genre de mesure. Les seniors qui ne partent pas à la retraite pour pouvoir ensuite toucher leur retraite à taux plein vont s’inscrire au chômage car ils forment la tranche d’âge qui connaît le plus fort taux de chômage. Le trou soi-disant bouché dans les comptes de régimes de retraite est aussitôt creusé dans celui des comptes de l’indemnisation du chômage. Les eurocrâtes ont donc trouvé la parade. Et François Hollande les a approuvés. Il faut payer moins les chômeurs ! Et donc rendre dégressive et plus difficile l'indemnisation du chômage. C’est noté ? François Hollande a dit oui, comme un bon élève de la classe européenne : "les conditions d’admissibilité, la dégressivité des allocations dans le temps (…) devraient être adaptés pour garantir l’adéquation des mesures d’incitation au travail". C’est du sabir de la novlangue européenne mais on comprend. Et bien sûr tout cela est placé sous l’égide de la seule politique possible : "poursuivre la réduction du coût du travail, notamment en adoptant d’autres mesures pour réduire les cotisations sociales patronales" ! Sans commentaire. "Prendre des mesures supplémentaires déplaçant la charge fiscale sur le travail vers les taxes environnementales ou la consommation". Il va de soi que ce retour de la « TVA sociale » s’ajoutera à l’augmentation déjà prévue qui portera la TVA à 20% au 1er janvier prochain ! Et ce qui est vrai des engagements inadmissibles sur les grands sujets l’est tout autant secteur par secteur. Ainsi à propos de l’élargissement du champ de la concurrence. Voyez : « Dans le secteur ferroviaire, ouvrir le transport intérieur de passagers à la concurrence ».

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179 commentaires à “C’est plus crédible en roman qu’en vrai !”
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  1. jeannine dit :

    Dans ce meli-melo honteux actuel, faute d'action a ma portée, je me contente d'approuver chaudement, tous les commentateurs de ce blog, qui se sont indignés sur le comportement scandaleux de ce gouvernement qui a refusé l'accès de notre espace aérien au Président Evo Moralès. J'en suis sidérée. quelle arrogance ! Mais pour qui se prennent-ils ? Les sous peuples c'est terminé, il n'y a pas de grand et de petit Président, il y a des Présidents et basta. Des Etats et basta. Honte, honte mais le pire c'est nous qui avons honte.

  2. carlos dit :

    Les nouvelles colonies des États-Unis ne sont pas en Amérique Latine mais en Europe. En Europe, les américains peuvent survoler son espace aérien quand la CIA transporte des disparus pour être torturés dans des prisons secrètes, mais pas quand il s'agit d'une personne courageuse qui a montré à l'opinion publique internationale que les américains espionnent ses citoyens. Les présidents dignes et souverains ne peuvent pas voler quand ils ont le courage d'affronter l'Empire.

  3. Menjine dit :

    Un message de soutien remarquable tant dans les termes que sur le fond a été adressé au Président Evo Morales par le bureau du Collectif Communiste Polex ce cinq Juillet.

  4. françois dl dit :

    Concernant Mme Batho, des journalistes (BFM ou i>Télé) expliquaient hier soir qu'elle était devenue une gêne pour Hollande qui a parmi ses conseillers l'épouse d'un industriel qui a des intérêts dans le gaz de schiste. De plus Hollande avait besoin de montrer sa fermeté et il a sévi sur celle qui gênait le plus ses projets dans le domaine.

  5. Maximilien R. dit :

    Concernant les USA et leur démocratie, avez-vous noté que la statue de la Liberté tourne le dos à l'Amérique ? Un symbole, peut-être, mais tellement parlant.
    Concernant le "licenciement" de Mme. Batho, deux choses. Elle retrouve le mois prochain son siège de député solférinien à l'Assemblée Nationale et votera, à coup sûr et comme tous les autres, le budget de misère de son ancien Ministère. A moins qu'elle choisisse de siéger ailleurs ?
    L'attitude des soit disant "Verts" au moment du limogeage de la ministre de l'Ecologie.... Chapeau ! Quel courage. On n'est pas contents, mais on reste, parce que, au fond, la place est bonne et que l'écologie, ma foi. Ont-ils lu la Règle Verte ?

  6. souria dit :

    Pour ceux qui souhaitent regarder le débat Mélenchon / Sapir sur l'euro voici un lien. Bon visionnage !

  7. Stéphane dit :

    Avons-nous une explication officielle sur le refus d'Hollande de donner l'asile politique à Snowden ? Le groupe Front de Gauche à l'assemblée nationale peut-il poser la question au premier ministre ?

  8. Fred dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Une explication remarquable! on bosse à fond.
    Bien à toi et continue à nous expliquer comme ça.

  9. Poncet dit :

    Je partage totalement le point de vue de Femme d'aujourd'hui (79, 4 juillet, 18h18). La différence entre Obama et Hollande est que le premier est confronté à ce qu'Eisenhower avait appelé le complexe militaro-industriel, cette monstrueuse privatisation des fonctions régaliennes de l'Etat aujourd'hui bien plus avancée qu'alors. Quel est le pouvoir des élus dans un pays où la liberté d'entreprendre est sacrée et où des fonctions essentielles de l'Etat sont aux mains de libres entreprises (Booz Allen Hamilton, Blackwater...) ?
    Georges Lucas, à sa façon de cinéaste, avait tenté d'appeler à la rebellion contre cet empire qu'il voyait se construire -cela devenait particulièrement évident, pour un citoyen américain éclairé, sous Nixon, malheureusement sans doute moins pour nous européens biberonnés des décennies durant aux images du débarquement de Normandie, bien plus qu'à celles du mouvement "US go home". Mais la méthode Lucas a ses limites faute d'être explicite, et sans doute aussi en raison de son penchant messianique, la métaphore ne conduit pas à l'engagement politique.
    L'appel de Jean-Luc à l'objection de conscience peut sembler à première vue être un prêche dans le désert. L'opportunité des révélations du Jedi Snowden aidant, il a en réalité toutes les chances de toucher un large public.

  10. françois dl dit :

    Plus inquiétant encore que de se savoir espionné c'est cette volonté médiatique d'étouffer le scandale qui fait peur. Une démocratie saine devrait s'insurger de telles dérives, mais elle fait le contraire en les relativisant pour les faire accepter. Pire, elle met au ban les lanceurs d'alerte en les considérant comme des criminels. On peut se demander vers quel genre de société on nous pousse et dans quel but. les progrés techniques de la communication que nous cautionnons en les finançant (en plus) de nos deniers participent à cette entreprise de surveillance généralisée ; le confort qu'ils nous apportent pourrait au final coûter encore plus cher si notre liberté devait en être affectée. Si on rajoute la volonté de plus en plus insistante de ficher notre ADN à la moindre occasion, et de ranger dans la catégorie "paranoîaques" ceux qui commencent à s'inquiéter de telles dérives, il y a de quoi s'inquiéter de ce que l'avenir nous prépare et vers quelle société on nous conduit. Le troupeau est en route mais les bergers et les chiens ont de curieuses manières.

  11. rayana dit :

    Merci @souria 106 pour le lien du débat avec Sapir, où l'on comprend mieux la difficulté de bien maitriser une sortie de l'euro. La vision de Jean Luc est moins technique mais plus large que celle de Sapir. Il est vrai qu'elle n'est pas simple à résumer d'un seul slogan car résultant de rapports de force, et de rapprochement avec les pays du sud. Il n'empêche qu'il vaudrait mieux que nous soyons au pouvoir au moment où la zone euro se désintègrera, ou du moins que nous le prenions à cette occasion. La honte que nous inflige ce gouvernement avec l'alignement sur la politique étazunienne nous donne de nouveaux arguments dans notre combat contre le traité de libre échange.

  12. Michèle dit :

    La France refuse l'asile politique à Edward Snowden. C'est d'une cohérence sans faille avec l'ensemble des actes posés par ce gouvernement. Actes et non pas paroles qui disent le contraire.
    Nommer le complot mondial orchestré par les Etats Unis contre les droits de l'homme, dans la vraie vie, relève de l'épreuve de réalité à laquelle nous devons faire face, c'est à dire que la raison et la loi du plus fort dominent le monde.
    Oui mais pas tout à fait. Ici dans ce blog, là-bas Cuba, en Amérique du Sud, partout dans le monde où il apparait que l'homme ne se réduit pas à l'homme économique.

  13. Laurent Loubère dit :

    Bonjour Jean-Luc, bonjour à tous
    Au fil des publications, il est clair qu'un vrai changement de cap est de plus en plus absolument nécessaire. Pour 2 raisons principales. La première, la trop grande inégalité de répartition des richesses qui interdit au plus grand nombre de vivre dans le bonheur (petits salaires, chômage, précarité, pauvreté). La deuxième, l'état alarmant dans lequel se trouve notre chère vieille terre (pollution, réchauffement climatique, couche d'ozone, montée des océans, disparition d'espèces). Ces 2 choses sont connues de tous, acceptées de tous, elles doivent donc évidemment être la base sur lequel doit s'appuyer le changement. Actuellement et ce malgré la connaissance des problèmes que subit notre monde les votes des citoyens se tournent vers des partis qui ne leur proposent pas ou peu de changement sur ces 2 points. A chaque fois qu'un militant du front de gauche dit qu'en appliquant l'humain d'abord les 2 problèmes précédemment cités vont radicalement changer il se voit rembarrer par la question goguenarde "comment allez vous vous y prendre". L'argumentaire, on le connait (transition énergétique + partage des richesses). Une deuxième question vacharde arrive alors "et l'Europe". Deuxième argumentaire sur la discussion avec les pays membres, notamment l'Allemagne sur la nécessité d'un smic Européen, d'un protectionnisme solidaire, d'un financement par la banque centrale des investissements pour la transition énergétique. Et là coup final "et vous croyez que les autres pays vont vous suivre". S'ensuit un flottement sur le visage du militant qui ne peut aller plus avant que de répondre qu'il va falloir discuter fermement. Mais déjà les esprits de ceux qui écoutaient, espérant d'un avenir enfin meilleur, sont repartis dans la tristesse et la résignation (Bah ! encore quelqu'un qui nous vend du rêve sans réelle possibilité que ça se fasse). Europe...

  14. jean ai mare dit :

    @ J-L Mélenchon
    " Du temps de la guerre froide les héros qui passaient d’est en ouest étaient accueillis en grande pompe et l’univers entier était appelé à les admirer. C’était des « combattants de la liberté », des « résistants » et ainsi de suite"

    C'était avant ! Au temps où les Etats unis n'étaient pas les gendarmes de la planète. Aujourd'hui qui peut se dresser contre eux ? Seule la Chine pourrait le faire, mais l'économie libérale est passée par là, et l'argent est l'unité de mesure de toutes les valeurs.
    Il y aura toujours des lanceurs d'alerte, il y aura toujours des défenseur de la démocratie. Il faut les protéger. Donc nous devons faire attention à tous ces accords qui passent en sourdine, et qui enchaînent les libertés. Par exemple la convention de Genève qui empêche d'accueillir Snowden, car il n'est pas persécuté dans son pays. Il ne peut demander l'asile politique. Notre gouvernement n'est pas en cohérence avec ses dires, puisque nos ministres veulent mettre un terme à la corruption et veulent faire preuve de transparence, pourquoi alors ne pas aider ce lanceur d'alerte qui oeuvre pour la démocratie ? Il faut le protéger, c'est un axiome des valeurs de gauche.

  15. Messines ch. dit :

    Bonjour Jean Luc
    Je viens de suivre le débat avec J. Sapir sur ASI, et l'ai trouvé très intéressant. Où on voit que Hollande n'a aucune vision pour notre pays, et où il s'est entouré de spécialistes qu'il n'écoute pas. J'ai des craintes pour notre pays et pour nos enfants s'il continue de s'enfermer dans ses blagues à 2 balles.

  16. Denis F dit :

    @ 109 Poncet
    Et le second, il est confronté à quoi, lui ? Vous pouvez nous le dire, monsieur ?
    Le second étant une erreur de casting à ce qu'il semblerait, mais néanmoins particulièrement nocif à la France, vous feriez bien de lire ou relire mon commentaire n° 81, cela vous aiderez certainement à y voir plus clair, ainsi qu'ici pour éclairer ce qui vous sert de lanterne.

  17. tchoo dit :

    J'espère que tous auront enfin compris la position du FdG concernant l'euro après le débat entre Sapir et Jean Luc intéressant au plus haut point dans la confrontation entre un universitaire, intellectuel brillant et un politique chargé de traduire politiquement les perspectives ouvertes par le premier.
    Merci à tout les deux pour ce moment, qui a pu paraitre technique à certains, mais dont on sort avec la nette impression d'être plus intelligent.

  18. citoyenne21 dit :

    @tchoo (121),
    Oui, tout le monde a bien compris que le FdG était pour une Europe sociale, à la française, plus exactement. On est donc juste censés attendre que les autres peuples d’ Europe se soulèvent et s’ils ne le font pas, en attendant, on y reste. Et c'est cela qui parait trouble aux non convaincus et ceux qui ont intérêt à à ce qu'on quitte l'euro plutôt qu'on y reste. En attendant, les classes populaires ne viennent pas à nous, en grosse partie parce que d'autres envisagent de manière plus prompte la sortie de l'euro et pas que le FN (sauf que les autres sont invisibles dans les médias).

  19. Raynald De Leo dit :

    Hollande et sa garde rapprochée portent une lourde responsabilité historique, avoir brouillé la frontière droite/gauche, faisant au passage le jeu du FN. La vérité doit être rétablie. La frontière droite/gauche traverse aujourd'hui clairement le PS. Seule solution, le rassemblement de toutes les forces de gauche (je me refuse à dire la "vraie" gauche, car il n'y a qu'une seule gauche et les Hollandiens n'en sont pas) pour en finir avec cette Vème république agonisante (qui ne se survit que sous perfusion hollandienne) par une révolution citoyenne qui instaure une République refondée, la VIème!

  20. Wayna Kapac dit :

    Très bon billet de Mélenchon. Je suis totalement en phase en ce qui concerne Morales et j'ai honte pour la France. Jean-Luc devrait s'excuser publiquement auprès du président Bolivien au nom du peuple de gauche Français. [...]

  21. Phil dit :

    En 2012, la gauche, alors plus ou moins unie, a été élue de manière démocratique. Mais la gauche unie ne gouverne pas, elle ne préside pas non plus. La totalité des actions sont décidées par une poignée de gens de pouvoir. Leurs actions sont en continuité avec celles décidées avant les dernières élections. Pas de changement! Toujours les mêmes victimes sociales, toujours les mêmes alliés peu recommandables... Et pourtant il y a d'autres possibilités. En politique interne, pour le social, le parti de gauche l'a démontré, et, pour les alliés, le monde est grand et plein de pays tout à fait intéressants avec lesquels nous aurions beaucoup à gagner si nous les traitions mieux.
    Pourquoi le gouvernement et la présidence tournent-ils le dos à leurs promesses, à ceux qui leur ont donné mandat, aux idéaux de la gauche? Pourquoi emboitent-ils le pas à un système qui ne peut guère se terminer que par plus des guerres?

  22. Jean Jolly dit :

    @ Stéphane.
    «....une explication officielle sur le refus d'Hollande de donner l'asile politique à Snowden »
    Nous n’avons que la raison officiellement communiquée par Manuel Valls, à savoir que ce dernier soutenait, au 4 juillet au matin, ne pas avoir connaissance d’une demande d’asile politique de la part d’ Edward Snowden. Cependant, le ministre de l’intérieur jugeait a priori défavorable l’accueil d’un tel boulet puisque nous sommes amis avec les USA, qui nous espionnent allègrement, et qu’il devait se rendre justement à l’ambassade des USA pour commémorer l’anniversaire de la libération du peuple américain. Le paradoxe est difficilement explicable, mais ce sont ses propres arguments

    « Le groupe Front de Gauche à l'assemblée nationale peut-il poser la question au premier ministre ? ».
    J’imagine qu’il ne se ferait qu’un plaisir de poser cette question, sauf que notre constitution ne le permet pas, le groupe Front de Gauche ne bénéficie que de quelques niches (terme employé dans l’hémicycle) pour exprimer ses revendications, autant dire qu’ils sont bâillonnés et ficelés.
    Pourquoi pensez-vous que nous réclamons la VIe République avec autant de vigueur ?

  23. Jean-Luc dit :

    Combien d'insultes aux écolos faudra-t-il donc pour que EELV s'arrime au front de gauche et retrouve un discours crédible sur la transition écologique ? Batho ferraille avec le gouvernement et ne courbe pas l'échine, mais alors pourquoi rester dans ce gouvernement EELV ? Combien de trahisons et d'humiliations faut-il pour renoncer à la stratégie qui consiste à travailler le gouvernement de l'intérieur plutôt qu'à construire une alternative politique sérieuse en se positionnant franchement à l'extérieur ?
    Je ne suis pas loin de penser que certains cadre d'EELV ont perdu leur âme en se laissant acheter.

  24. citoyenne21 dit :

    Ce que dit Emmanuel Todd résume parfaitement la situation de la France, vue en tant que complice de l'Allemagne. La vérité est que, sans la complaisance de la France, dans sa posture de brillant second qui cherche à passer à travers les gouttes, l'Allemagne ne pourrait pas imposer aux pays faibles du Sud des politiques de destruction de l'Etat social et de la démocratie. Le Parti socialiste au pouvoir devrait avoir honte.

  25. rayana dit :

    @citoyenne21 (119)
    Nous n'avons pas compris la même chose concernant la sortie de l'euro. Effectivement nous souhaitons établir un large mouvement de retournement des politiques européennes. Mais nous n'attendrons pas que d'autres peuples se soulèvent pour changer les choses ; quoiqu'il arrive nous dénonçons les traités et reprenons le contrôle de la dette et de la création monétaire. Soit la BCE collabore, soit on fait fonctionner notre propre banque centrale. Le poids de cette menace devrait suffire à faire bouger les instances européennes (la France a un autre poids que Chypre !) mais de toutes façons la dénonciation des traités nous libèrera de la dictature des pantins de Bruxelles. Quant à ceux qui ne viennent pas vers nous ce n'est probablement pas uniquement à cause de notre position sur l'Europe, mais sûrement à cause d'une idéologie complètement opposée à la notre comme l'ont prouvés les évènements récents (manifs contre le mariage pour tous, meurtre de Clément Méric, refus du vote des étrangers aux élections locales...).

  26. Femme d'aujourd'hui dit :

    J'ai lu le débat entre Emmanuel Todd et Frédérick Lordon (125) et je ne comprends pas que Todd dise que le Parti de gauche n'a pas de programme économique et que JL amuse les journalistes et ne convainc personne! Je ne connais pas vraiment cet Todd mais je trouve ça inquiétant si ça reflète la position de pas mal "d'intellectuels" français.

  27. citoyenne21 dit :

    @Rayana (126) :
    Comme le disait Marx, "la théorie ne devient une arme que si elle s'empare des masses". Pour l'instant les masses n'ont pas envie de prendre leurs responsabilités. Pour beaucoup, être dépendants d'un système leur convient alors la 6ème République, ça leur ferait plutôt peur. Seuls les plus pauvres d'entre nous en ce moment sont dans la tourmente. Ceux qui s'en sortent encore pensent qu'ils arriveront toujours à s'en tirer et n'ont aucunement envie de se projeter vers des pensées qui devraient remettre en cause leur bel optimisme de circonstance. Et puis, pour ma part, je suis sympathisante FdG mais je n'étais pas spécialement pour le mariage pour tous (pour des raisons d'éthique de ce qui va suivre (PMA/GPA) et sachant qu'Hollande l'avait mis en avant que pour foutre le boxon, sinon il aurait modifié le pacs) ni ne considère que l'immigration (mal gérée depuis des décennies) et dont une partie ne veut volontairement pas s'intégrer, soit forcément une chance pour la France. On peut venir au FdG sans avoir été socialiste ou communiste à la base et être de ce fait, moins accro à une certaine idéologie, qui parfois peut ne s'appuyer que sur des images d'Epinal.

  28. naif dit :

    citoyenne21 à 8h54
    "On peut venir au FdG sans avoir été socialiste ou communiste à la base et être de ce fait, moins accro à une certaine idéologie, qui parfois peut ne s'appuyer que sur des images d'Epinal."

    Tout à fait d'accord, on peut venir au FdG sans avoir été socialiste ou communiste à la base. Mais on peut venir d'ailleurs et amener également ses images d'Epinal et autres idées reçues. Les images restent des images. Chaque obédience entretient ses caricatures et autres clichés, consciemment ou pas.
    "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" disait Rabelais. Marx aurait aussi apprécié.

  29. gerlub dit :

    Bonjour,
    Le débat Jean-Luc Mélenchon / Sapir n’a fait que confirmer mes craintes. Le PG a une posture sur l’Europe/€uro qui n’est pas compréhensible, voire juste accessible, par l’électeur moyen. Je doute fort que les qualités pédagogiques de Jean-Luc Mélenchon, aussi exceptionnelles soient-elles, ne puissent rivaliser avec la rhétorique simpliste de Marine Le Pen. Je pense que l’argument consistant à dire, en gros, que nous allons faire plier les allemands car nous sommes la 2è puissance de l’Europe, et que le reste des 15 membres de l’€uro nous suivra, est plus compliqué pour recueillir l’adhésion des électeurs que celui qui consisterait à dire, de manière simpliste certes, qu’en cas d’arrivée au pouvoir du PG nous sortirions de l’€uro.
    Pour autant aucun des ces 2 arguments ne fait le poids face au détournement du vote populaire de 2005 rejetant le traité constitutionnel. Détournement qui a permis les dérives que nous connaissons aujourd’hui. Par ailleurs quand Papandréou a simplement parlé de référendum en Grèce, il s’est fait virer, « en douceur », par l’oligarchie financière non pas grecque, même pas européenne mais mondiale !
    Alors ça ne sera pas facile, car ils (l’oligarchie financière) ne se laisseront pas faire, mais je pense que la parole doit être redonnée au peuple en la matière et que le PG doit le dire haut et fort et cesser de tergiverser sur le sujet !

  30. Philippe B dit :

    La sortie de Batho ce n'est pas du courage, c'est de la stratégie politique. Le mois prochain elle retrouve son CDD (juin 2017) de député à plus de 5000 € mensuel quasiment non imposable en cumulant pendant 6 mois son salaire de ministre. Nous n'avons pas entendu Batho lorsqu’on été mises en place toutes les décisions de ses collègues lors de l’ANI ou le refus de l’amnistie des syndicalistes ainsi que les mauvais traitements faits par les sbires de Valls lorsque ceux ci voulaient garder leur emploi.
    Le vrai courage c'est par exemple:
    - Défendre son emploi ou celui des autres.
    - Vivre avec des minima sociaux et rester digne.
    - Attendre l’huissier qui va vous expulser de votre logement.
    - Vivre dans la rue seul ou avec ses enfants.
    - C'est de s'occuper des autres dans un cadre associatif ou comme professionnel dans des conditions de travail de plus en plus difficiles.
    Batho va avoir un revenu de plus de 150 000 € en 2013 dont une grande partie non imposable soit 4.6 années de salaire moyen d'un chef d'entreprise en France, 10 années de SMIC, 29 années de RSA.
    Ça suffit ces atermoiements sur cette caste que nous ne supportons plus et qui nourrit le FN. Un peu de décence et merci de regarder le vrai monde, celui qui souffre.

  31. naif dit :

    @gerlub à 10h04
    "Le PG a une posture sur l’Europe/€uro qui n’est pas compréhensible, voire juste accessible, par l’électeur moyen. Je doute fort que les qualités pédagogiques de Jean-Luc Mélenchon, aussi exceptionnelles soient-elles, ne puissent rivaliser avec la rhétorique simpliste de Marine Le Pen".

    Il suffit de démonter simplement la rhétorique de MLP. Que dit-elle ? On sort de l'Euro et 1 Euro=1 Franc. Effectivement c'est simple. Alors la Baguette coûte 1 Fr. Mais quid des salaires, pensions et autres allocations ? Le SMIC à 1200 Frs ? Les retraites à 800 Frs, 1500 frs? Le RSA à 450 Frs ? En terme de pouvoir d'achat il n'y à pas de changement. Mais que dire du pétrole payé aujourd'hui en Dollars ? 1 dollar = 0,75 euro = 0,75 Frs ou 5 Frs ? Ce qui voudrait dire que les parités sont inchangées. Devons nous voir le prix de l'essence atteindre 11 Frs le litre ou 1,53 Frs ? Les prix des produits importés de la Zone Euro vont-ils devenir inaccessibles ? Nos salaires vont-ils rejoindre les pays en voie de développement 70 euro / mois (vu de la zone euro) ? Ce que ne dit pas MLP. Si en plus les commerçants nous la jouent comme pour le passage à l'Euro, il vont nous arrondir les prix en fonction de ce qu'ils pratiquaient avant le retour aux francs. La baguette à 5 Frs et ils nous expliqueront qu'ils y perdent et que c'était mieux avec l'Euro. Le retour au Franc, une dévaluation et un peu d'inflation ne régleront pas le quotidien des Français. Les liens sont ténus entre la valeur des monnaies, l'étalon dollars, les parités, l'inflation, la productivité, les salaires, le commerce international, les taux d'intérêts, les flux financiers.

  32. marj dit :

    Je ne crois pas que les classes populaires choisissent le FN à cause de l'Euro et d'abord je ne crois pas que les classes populaires choisissent le FN tout court. Malgré la grosse pub médiatique faite à M Le Pen, malgré la politique marketing qui entretient le brouillage idéologique, les classes populaires ne votent pas en majorité pour son parti mais s'abstiennent. D'ailleurs, depuis la campagne du non au référendum, les médias ne cessent de nous assimiler au camps antieuropéen sans entrer dans la nuance. Cette stratégie a pour but de nous marginaliser en nous mettant justement dans le même camp que le FN et ainsi de nous traiter d'extrêmes. Car contrairement à ce qui est dit ici, une majorité des Français est toujours hostile à la sortie de l'Euro.
    Non, les arguments des sympathisants FN, en tout cas, ceux que j'ai pu entendre tournent surtout autour de la sécurité, l'islam, l'immigration et les soi-disant avantages perçus par les étrangers en France même si le disours antieuropéen est aussi présent. Bref, on est bien au coeur des arguments de toutes les extrêmes droites. De la division et encore de la division, division des peuples européens, divisions des travailleurs pour surtout ne pas parler de lutte des classes.

  33. Santiago dit :

    Cher Jean-Luc,
    En cette période estivale propice au farniente et pendant laquelle la France tourne au ralenti, à l'exception des Solfériniens qui vont se charger de faire passer la réforme des retraites en catimini, permets-moi de te souhaiter de très bonnes vacances. Merci pour le travail accompli, et j'espère que l'on se retrouvera à la rentrée dans un grand rassemblement contre cette réforme injuste des retraites.
    Quant à moi qui habite Granville (Manche), petite station balnéaire organisant chaque été un salon du livre avec certains auteurs incontournables et indéboulonnables, je ne manquerai pas d'aller "féliciter" le célèbre Joffrin pour l'ensemble de son oeuvre de démolition te concernant. Cela ne changera rien mais parfois, çà fait du bien de dire ce que l'on pense à ce genre d'individu.
    Bonnes Vacances et encore Merci pour tout !

  34. Poncet dit :

    @Naïf (132, 7 juillet, 15h49)
    Ta démonstration n'est pas très claire. Si le franc-de-retour vaut 1 euro, le litre de Brent vaudrait entre 60 et 70 centimes, comme aujourd'hui. Au moment du changement, rien n'est changé. C'est ensuite que les choses peuvent différer, parce que la politique monétaire serait différente et que, pour que cela présente un intérêt, le franc-de-retour vaudrait de moins en moins par rapport aux autres monnaies. Plus exactement : on glisserait peu à peu d'une parité 1 F = 1 € à une parité de 1 F = 1 $ (puisque la politique monétaire de la Réserve fédérale des Etats-Unis est, il me semble, plus inflationniste que celle de la Banque centrale européenne).

  35. naif dit :

    Poncet dit à 9h32
    "Naïf (132, 7 juillet, 15h49) ta démonstration n'est pas très claire".
    Ce n'est pas une démonstration, ce sont des questions qu'il faudrait poser à MLP ? Puisque la dame propose tout ce que le quidam discute dans les cafés et autres réunions festives. De plus elle est à l'affût de toutes nos propositions économiques, non pour les mettre en oeuvre mais pour ratisser notre électorat. La voilà maintenant à soutenir l'asile politique de la France à Edward Snowden.
    Le Français "lambda", qui n'a aucune notion en économie, croit au retour au Franc comme l'ancien croit à la nostalgie de sa jeunesse. Il a vu les prix augmenter lors du passage à l'euro, ses repères ont été embrouillés, son pouvoir d'achat diminuer et donc il en déduit que le franc était meilleur que l'Euro. La preuve est qu'il raisonne, 11 ans après, en comparant les prix de l'an 2002. En aucun cas il ne les relativise en terme d'inflation qui aurait eu lieu de toute façon et aurait fait croître les prix de 20 à 40%. Ce n'est pas l'Euro qui est le responsable du prix du petit noir sur le zinc, ni du prix de la baguette, ni du Kg de carotte ! C'est l'irrationnel et l'appât du gain qui en est la première cause. C'est bien pour cela que je partage l'analyse de JL Mélenchon, à savoir que derrière les monnaies et les flux économiques, qui sont des données techniques, il y a avant tout de la philosophie et de la politique. Qu'importe l'Euro, le Franc ou le Mark la véritable question est: Quelles politiques économiques, monétaires et financières pour que les peuples vivent correctement et en paix.
    Bien entendu, toutes décisions en matière économique provoquent des conséquences inattendues et les ajustements qui en découlent nous font souvent sortir du cadre et du paradigme dans lesquels nos raisonnements naissent. Ce que semble ignorer J.Sapir lorsqu'il se projette à 5 ans voire à 10 ans.

  36. Poncet dit :

    Je comprends mieux. Sur le fait que le passage à l'euro n'ait pas eu d'influence sur l'inflation, tu te trompes. Je pensais comme toi avant, parce que je ne voyais pas ce que ça changeait. Quelqu'un d'un peu plus clairvoyant peut-être (en tout cas sur ce point) m'avait dit : c'est une monnaie moins précise que le franc (rien à moins de 70 centimes de francs) ce qui impliquait déjà que tous les arrondis sur les petites sommes induiraient une inflation supplémentaire. Mais c'est allé bien au-delà des arrondis, et tu as beau dire que c'est de "l'irrationnel", ça change quoi ? Le fait est que tout ceux, à commencer par l'INSEE, qui ont voulu démontrer que l'euro "ne changeait rien" ont du recourir à l'artifice de convertir les prix en "nombre de minutes de travail" pour expliquer qu'il fallait travailler moins pour avoir la même chose... autrement dit, on compare une inflation que tout le monde subit, à un accroissement moyen des salaires qui n'est réellement un accroissement que pour certains. Bravo l'embrouille !
    La réalité, c'est que même avec 3% d'inflation par an, personne aujourd'hui n'oserait vendre des abricots à 9 € le kg ! Avec l'euro, ça ne fait qu'un chiffre, ça passe.... tout au moins auprès de ceux qui ont un revenu qui excède largement leurs besoins, et ne prennent effectivement pas la peine de se demander : "est-ce un prix raisonnable ?". Quant aux autres... Ils n'ont aucune notion en économie. Ils ont tort.
    D'accord, ce changement de monnaie avec un rapport de 1 à 7 n'est pas seul en cause : il y a conjonction avec un accroissement de la dispersion des revenus. Mais la conjonction des deux a bien entraîné une perte totale de repères sur les prix, au profit des professions qui fixent elles-mêmes leurs tarifs et au détriment de ceux dont le salaire est négocié collectivement sur la base d'indices biaisés.

  37. archerducher dit :

    Les débats c'est bien, ça fait soi-disant avancer les idées, mais en ce qui me concerne ça fait plus de 60 ans que ça dure, alors on avance puis on recule et, de temps en temps, la gauche est au pouvoir, comme aujourd'hui, et quand je lis dans l'Huma de ce matin que la CGT a été reçu à Matignon pour l'avenir et reforme des retraites, je comprends que Ayrault ecoute mais avec les oreilles bouchés aux boules Quies, alors comprenez chers camarades que les débats ras le bol, peut-être faudra t'il clairement annoncer que le vote socialiste sera une illusion futur. La sournoiserie commence a bien faire.

  38. carlo dit :

    @ marj
    d'abord je ne crois pas que les classes populaires choisissent le FN tout court
    Réveillez-vous.

    contrairement à ce qui est dit ici, une majorité des Français est toujours hostile à la sortie de l'Euro.
    Oui : une majorité de français votant pour le PS et l'UMP, c'est-à-dire pour les partis qui appelaient à voter oui en 2005. Mais ce ne sont pas ces électeurs auxquels il faut s'adresser prioritairement, mais à l'électorat populaire à qui l'euro n'a strictement rien rapporté en contrepartie des sacrifices exigés.

  39. Magda Corelli dit :

    Ce qui me pose question c'est la présence des Verts au gouvernement après de telles humiliations. Madame Batho était bien ministre de l'Ecologie non ? Même si elle est rose au lieu de verte ils supportent tout sans broncher ou presque. La base doit bouillonner.
    Il existe une liberté aux USA, une seule, celle de gagner de l'argent. Malheureusement le rêve américain certains y croient toujours et ils oublient tout le reste. Monsieur Jean Luc Mélenchon a bien fait de nous rafraîchir la mémoire.
    Il faut démolir la réputation usurpée du Monde journal soit disant de référence c'est plutôt la danseuse de financiers.
    L'augmentation des dettes dans tous les pays de l'Europe est la preuve que cette politique est nulle mais je veux savoir si les oligarques (c'est ainsi que je les vois maintenant) qui nous gouvernent sont complices ou crétins particulièrement en France.

  40. Michel S. dit :

    Parti au repos deux semaines dans les bois et prairies Corrèziennes, et sans ordinateur ni téléphone à tout faire, je me suis "borné" à écouter France Info et France Inter pour ce qui est de la recherche d'informations. C'est un fait, le Front de Gauche, ses organisations et ses leaders n'existent pas pour la Radio dite Publique !

  41. thierry dit :

    En ce qui me concerne ils sont complices, et c'est faire une énorme erreur que de penser qu'ils sont incompétents nos oligarques. Chacun de leurs actes, chacune de leurs décisions abouti inévitablement à enrichir ceux qui, à l'évidence, n'en n'ont pas besoin, le hasard n'est pour rien là dedans, c'est une volonté délibérée de leur part, qu'ils soient de droite ou du PS.

  42. tersa dit :

    2 militants-tes socialistes très incrustés dans 2 départements viennent de me raconter leur dégoûts de FH et sa clique. Nous avons resitué nos objectifs démocratiques et pour en finir il-elle- sont repartis avec le programme l'humain d'abord du FdG. Heureux de le lire et d'avoir nos perspectives. Ils sont d'accord que le FdG est un rassemblent efficace de la gauche, sans renier son identité. Une autre société, non austéritaire est possible et c'est nouveau pour eux. Grosse discussion aussi avec des téléspectateurs assidus imprégnés des médiacrates. Lavage de cerveaux au maxi et immense discussion à partir de ce qu'ils vivent et entendent. Par contre sont heureux de pouvoir expliquer ce qu'ils pensent (votent FN). Ce n'est qu'un début à suivre et à mettre en action. La révolte n'est pas la révolution. Donc re-discussion sur ce sujet.
    No vacances, mais no stress ! On peut toujours prendre le temps d'un café avec les uns et les autres. Eux même amorcent la discussion.

  43. Willow dit :

    Jean-Luc nous dit « A l’heure à laquelle j’écris, les services nord-américains travaillent dur à mobiliser tous leurs agents pour monter la contre-offensive qui permettra d’enterrer l’affaire »

    Je voudrais ajouter, en quoi cette attitude est-elle nouvelle ? Cela fait belle lurette que l’offensive de désinformation est mise en œuvre chaque fois qu’un évènement révèle au grand jour les turpitudes d’Israël ou des Etats-Unis. Il ne faut pas s’y tromper, mentir, falsifier la vérité a toujours été dans leur manière de concevoir la démocratie. Il y a peu, il était question de l’attentat de Boston et de l’assassinat d’un militaire à Londres perpétrés par des islamistes. Lorsque l’on visionne la vidéo de Londres on remarque étrangement que personne ne semble effrayé. Pire encore, une mère de famille passe tranquillement avec sa poussette devant le soi-disant fou sanguinaire sans la moindre hésitation. Heureusement il existe encore des journalistes dignes de leur profession qui ne se contentent pas de relayer les balivernes que l’on nous sert en permanence. Mais voilà ces journalistes sont anglo-saxons et n’ont pas droit de cité sur nos écrans ou dans nos journaux. Ces informations sont pourtant accessibles à tous. Mais sans doute est-ce là, la fameuse théorie du complot si évidente.

  44. jaz dit :

    En tous cas Hollande a déçu tous ceux qui avaient espoir que les dégâts causés par son prédécesseur qui a ruiné la France on prenant les Français pour des débiles mentaux.
    Le changement, oui, tout a changé en pire. Il est temps de rechanger en mieux.

  45. pascal des landes dit :

    Chers camarades et amis,
    Qu'il est bon d'être enfin en été. Et l'été s'annonce chaud, surtout vers la fin. Le débat JLM-Sapir est un vrai plaisir à regarder. D'abord, pour une fois on aborde la question de la sortie ou non de l'euro à fond, ce qui a pour mérite de vraiment avoir deux points de vue qui sur bien des points convergent. Je reste d'accord avec Jean-Luc Mélenchon, l'euro reste un instrument d'échange, une monnaie, et c'est la politique qui la gère qu'il faut radicalement et concrètement changer en arrachant ou en convaincant le peuple allemand qui travaille qu'il faut accepter l'idée d'une dévaluation de l'euro, d'une augmentation massive des salaires outre Rhin, et créer les conditions d'une croissance à la fois sociale, planifiée, et écologique. En clair, redonner à l'Etat et à la politique son rôle d'orientateur des politiques économiques. L'argumentation de Sapir est intéressante, et même séduisante, mais la sortie de l'euro serait une capitulation devant les grands dirigeants de l'économie, qui eux proclament ouvertement leur union sacrée contre le droit du travail, contre le progrès social. Seul l'emploi peut permettre de régler les déficits sociaux, ou des caisses de retraites, et il serait tout de même un comble qu'on attende que l'Europe tombe en ruine pour réagir. Il serait également grand temps de nous tourner, nous l'un des plus jeunes pays d'Europe et le plus peuplé bientôt, vers l'avenir de ce monde, vers l'Amérique latine, vers l'Afrique également. Or la France vient d'offenser un des symboles de ce renouveau sud américain, indien Evo Morales, qui mène dans son pays une politique humaine qui participe des alternatives que proposent les mouvements de la gauche latino.

    @gerlub
    Oui la propagande Le Pen est simpliste. Ce n'est pas une raison pour en faire de même. C'est justement dans la complexité que la solution politique et économique se trouve. le débat est ouvert.

  46. christian b dit :

    Les solferiniens et leurs ancêtres félons sont des vecteurs de misère, de tout temps.
    Il ne suffira pas qu'ils dégagent toutes et tous, il faudra avec leurs homologues de droite qu'ils paient leurs méfaits, leurs crimes au peuple Français. Car qui peut imaginer la terrible violence qu'ils ont engendrée par leurs actions conscientes mais sans scrupules.

  47. archerducher dit :

    Nous sommes un peu plus de 28 000 à avoir lu ce billet, nous sommes seulement 5405 à avoir signé la pétition en faveur de l'avocate de Jean-Luc Mélenchon et Michel S.(141) s'interroge que France Inter ou France Info ne parle pas du FdG. Croyez-vous qu'avec des Kerviel et des Snowden, la base même du peuple qui apporte aussi le bulletin FN, soit apte à soutenir des gens loin (en pensée) de notre monde à nous ?
    La nouvelle de ce matin est qu'EDF va augmenter de 5% en aout et 5% l'an prochain, ce qu'il y a de sûr est que si le FdG augmentait autant chaque année, Michel S (141) déjà cité plus haut pourrait écouter les infos du FdG tout azimut.

  48. coucies42 dit :

    @tersa 143
    Ce n'est pas partout pareil. Cela fait 2 repas que je fais où justement il est question du dégout de FH par des amis socialistes. Ils disent qu'aux prochaines élections ils voteront blanc. Quand je leur parle du FdG, ils disent qu'ils ne veulent pas en entendre parler. Hélas dans ma commune de presque 4000 habitants pour le moment il n'y a qu'une seule liste aux municipales et je vais devoir moi même voter blanc car il est hors de question que je vote pour le liste en question.

  49. Eric dit :

    @Willow
    Le “soi-disant”, comme tu dis, fou sanguinaire en est un. Avec son complice il vient d’achever à coups de couteau et d’outil de boucher (hachoir) un jeune soldat en permission qu’ils ont auparavant renversé avec une voiture au nom de l’Islam. Il a les mains couvertes du sang de sa victime. Les deux meurtriers discutent avec les passants en attendant les policiers en uniforme qu’ils chargeront en espérant obtenir une mort de héros.
    Quant aux journalistes anglo-saxons, ils sont les mêmes, sinon pires, que ceux français. La plupart des TV sont privées, et si la BBC fut autrefois une référence, c’est bien fini. Sensationnalisme et nouvelles des USA sont les deux mamelles de l’information en GB. Enfin, de quelles balivernes et informations parlez-vous dans le sujet que vous abordez ?

  50. charles dit :

    Et ça continue! Hier, le blog Attac sur médiapart signale une énième apparente reculade/offrande de postérieur à joues bien écartées au monde de la finance et des néolibéraux par les représentants de Bercy. Il s'agit de la taxation des transactions financières, que la France soutenait officiellement (les petits poings dodus du père François brandis pendant la présidentielle), mais pour laquelle le ministère vient de faire part de tout un tas de "difficultés" avec la TTF et a proposé une série "d'amendements" qui feraient de la TFF une belle coquille vide. C'est un superbe programme d'exceptions et d'exemptions que réclame aujourd'hui la France, en bref, l'abandon dans les faits des objectifs fixés par cette taxe: plus question de réguler les transactions financières, plus question d'empêcher les institutions financières de faire de la spéculation à tort et à travers, et surtout, ne plus peser financièrement sur ces pratiques qui nuisent tant à notre économie.
    Oui, il a bien dit que "le changement, c'est maintenant", mais il a oublié de préciser quand c'était, "maintenant".
    Tout les détails sur la page blog Attac France de Médiapart. C'est édifiant! Je me demande combien de médias vont reprendre cette info.


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