16juin 13

Ayrault et Hollande, les nouveaux Américains

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Fanfares ! Fanfares ! Le mandat de la Commission européenne pour négocier avec les Etats-Unis la formation d’un Grand Marché Transatlantique, ne verra pas le régime des biens culturels inclus dans cette négociation. C’est une bonne nouvelle. Elle prouve que l’on peut bloquer les plus grandes machineries du moment où l’on a une volonté politique claire et affirmée haut et fort comme l’a fait Aurélie Filippetti. Le silence d’Ayrault et son absence de la scène a sans doute aidé à rendre crédible la détermination de la ministre de la Culture. Ceci étant posé, voyons la situation réelle : la France a accepté l’ouverture de la négociation et donc le principe même du Grand Marché Transatlantique ! C’est consternant ! Le candidat Hollande n’en avait jamais parlé dans sa campagne. Le premier ministre ne l’a jamais évoqué dans un de ses discours et notamment pas à l’occasion de celui qu’il a prononcé pour son investiture devant l’Assemblée. L’Assemblée Nationale elle-même n’en a jamais débattu. Cela ne dérange personne parmi les psalmistes de la démocratie et des droits de l’homme. C’est pourtant une bifurcation majeure du cours de l’histoire entre les deux rives de l’Atlantique. C’est l’annonce d’une révision de fond en comble de tout le système des normes commerciales, sociales et écologiques de nos pays. C’est la fin de l’espérance de pouvoir modifier le contenu libéral de la construction de l’Union européenne puisque le deuxième tour de verrou est donné avec les règles du Grand Marché Transatlantique. Tout cela est tellement consternant qu’on comprend mieux pourquoi la sonnerie des trompettes de victoire est si forte ! Elle constitue le stade suprême de l’enfumage ! Cherchez dans la presse la moindre référence au fait que cette négociation est ouverte sans que jamais le moindre mandat à ce sujet n’ai été débattu dans une assemblée française ! Voilà bien une démonstration de ce que dénonce Edwy Plenel : l’habitude de la servitude devient une culture active ! Le système médiatique, par paresse, par acceptation aveuglée de l’idéologie dominante, ne se contente pas de taire : il masque ! Il est vrai que les solfériniens ont joué fin pour tromper tout le monde. Ils savent qu’une partie des députés socialistes n’auraient jamais voté pour que ces négociations existent. Et ils savaient que les députés EELV non plus ne l’auraient pas fait. Donc ils ont tout simplement réservé le débat à la seule question de l’exception culturelle. La droite et les médias ont fait l’autre moitié du travail : enfumer et acclamer. Comprenons-nous bien, Aurélie Filippetti a fait son travail. Elle l’a fait dans le cadre créé par la capitulation décidée par Ayrault et Hollande. Ces deux-là sont responsables de cette première absurdité : la France dos au mur pour défendre son droit à avoir une production culturelle indépendante. Ça commence mal !

Ayrault et les retraites, le temps des adjectifs

Le temps des funérailles, ils s’étaient donné des mines d’héritiers de Pierre Mauroy. Certes j’avais bien souri de voir François Hollande, l’homme qui écrivait contre le programme commun et la politique de gauche de Mauroy dans les années 80, faire mourir une deuxième fois l’ancien premier ministre en faisant son éloge pour la politique de rigueur sans dire un mot des conquêtes sociale de 1981. Signé furax : il aurait dû parler de la retraite à soixante ans une semaine avant de l’enterrer elle aussi. Pas un des plumitifs de service ne fit le rapprochement. Quel petit filou ce François ! Depuis cette pantalonnade, le « rapport Moreau » est tombé. Il se confirme avant tout que les pleureurs professionnels n’étaient bien, une fois de plus, que des cyniques sans principes. Mauroy avait été le premier ministre de la retraite à soixante ans. Ayrault sera son fossoyeur. Non seulement il avalise toutes les lois scélérates de la droite en la matière mais il va les aggraver. Pire que Balladur et Fillon : Jean-Marc Ayrault. Pire que Sarkozy : François Hollande. Un gouvernement de "gauche" va pour la première fois en France décider de reculer l'âge du départ en retraite. Voilà la certitude. Le reste est un habillage. Car le gouvernement a beau jouer les Tartuffe en s'abritant derrière le « résultat des négociations entre partenaires sociaux », on sait déjà qu'il compte suivre les grandes lignes de ce « rapport ». En page 18 du « Monde », dans un coin sans importance, ce pauvre Ayrault débite ses habituelles phrases creuses sculptées comme de l’antique. Mais les dés sont jetés. Le rapport Moreau est un rabâchage sans imagination des mantras les plus éculés. Depuis vingt ans surgissent des gugusses de cette sorte qui prétendent « sauver notre système de répartition » en le démolissant. Les vieux refrains sont de retour : accroître la durée de cotisation et baisser les pensions. Une politique absurde et injuste par essence. Absurde car l'âge moyen de cessation d'activité en France étant inférieur à 59 ans ce sera au système de chômage et de pré-retraite de prendre en charge le différentiel toujours plus grand avec celui de départ à la retraite…

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Le plan de réforme des retraites est donc aussi un plan de ruine des comptes sociaux. Demain les mêmes menteurs et hypocrites viendront « sauver notre régime d’indemnisation » en supprimant les indemnités et « sauver notre système de santé » en réduisant l’accès aux soins de chacun. Mais en se gardant bien de dire que la principale cause de déséquilibre des comptes est leur politique. Et que le principal bénéficiaire de leur « réforme » est le secteur marchand : retraite par capitalisation, assurances privées, cliniques privées. Quant à la baisse des pensions, elle va mettre dans une situation toujours plus difficile des millions de retraités dont le niveau de vie ne cesse de se détériorer. Tout cela suit la rengaine de la droite : "on vit plus longtemps donc on doit travailler plus longtemps". Partout où de tels sottises ont été appliqués on observe un recul de l'espérance de vie en bonne santé. Parfois c’est l’espérance de vie tout court qui régresse. Il y aurait pourtant une toute autre logique à mettre en œuvre. D’abord développer l’emploi par une politique de la demande et des grands projets comme l’économie de la mer. Ensuite et à court terme : chercher les ressources là où elles se sont enfuies depuis trente ans c'est à dire dans les profits non investis. Il y a là largement de quoi combler les 20 milliard de déficit prévus d'ici 2020, si l’on accepte l’idée très audacieuse que les prévisions de déficit des soi-disant spécialistes vaillent mieux cette fois-ci que les précédentes. De toute façon l'équilibre du système par répartition est de l'aveu même du premier ministre, assuré dès 2035 en raison du dynamisme de notre démographie. Quelle bonne nouvelle ! Elle ne soulève pourtant guère de curiosité ni de commentaires… Nous y reviendrons le moment venu. Car c’est une bataille de mouvements et de pilonnage qui commence. Déjà le parti médiatique a commencé à asséner en boucle les habituels arguments pour pousser des cris catastrophistes, opposer les jeunes aux vieux, les fonctionnaires aux salariés du privé et ainsi de suite. Ce sont les préparations d’artillerie médiatiques classiques comme nous les avons déjà vécues. Il faut laisser passer ce premier feu. Il n’imprimera pas. Il est au contraire intéressant de laisser la médiasphère se déconsidérer une fois de plus par son embrigadement. Le dégoût et la méfiance sont déjà acquis dans la mesure où tout cela est de la redite. Les gens savent qu’on les prend pour des imbéciles et ils seront mieux disposer à écouter des solutions alternatives. Nous n’aurons aucun mal à les produire puisqu’il n’y a strictement rien de neuf dans le « débat ». Les syndicats vont se mettre en mouvement et nous aussi en charge progressive. Nous aussi, à leur suite. Il est possible que le gouvernement dispose du nombre de godillots suffisant pour faire passer cette nouvelle forfaiture. Mais les syndicats vont agir avant. La CGT, FO et SUD ne vont pas laisser faire. Et il n’est pas assuré que l’UNSA et la CFDT accepte de servir la soupe cette fois-ci. Venant après l’amnistie refusée, les cadres syndicaux vont finir leur décrochage d’avec le PS et ses arnaques et ils se tourneront franchement de notre côté à l’heure des bulletins de vote de représailles en mars et mai prochains. Nous avons un peu de temps devant nous. Pas beaucoup car le gouvernement veut avoir bouclé son affaire en septembre.

Bien sûr Jean Marc Ayrault a déjà pris la pause et sucé longuement ses mots pour annoncer et même exiger une « concertasssssion». Attention pas n’importe quelle « concertassssion» ! Une « concertassssssion » très spéciale. Qu’on en juge ! Le formidable premier ministre de François Hollande qui se prépare à liquider un acquis social historique de la gauche lui attribue quatre adjectifs, pas un de moins. Matin ! Quel haut niveau d’exigence ! Et quelle plume pour le dire ! Certes il est loin le temps ou le premier ministre ou ses séides disposaient de la page une du « Monde »  pour réciter ce genre de balivernes ! Ici ce texte fondateur et inoubliable dans l’histoire du PS au pouvoir doit être recherché page 18 du journal de révérence (quart gauche du haut de la page) ! Bref, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. La concertassssion de monsieur Ayrault, prise en sandwich entre la mauvaise volonté syndicale à se couper la gorge et l’urgence du calendrier parlementaire exige donc une pluie d’adjectifs palliatifs pour cache misère. Ce doit être une concertation : 1) « dense » 2) « construite » 3) « ouverte » et même, soyons fous : 4) « sincère » ! En tous cas l’essentiel est de se manier le train ! Car la loi de finances de la sécurité sociale en cours doit pouvoir intégrer les coupes qu’organisera la « réforme ». Car ne l’oublions pas : tout ceci n’a de sens que par rapport aux exigences de la « Commission européenne » pour les comptes publics de 2014 et 2015. Sinon quel besoin de se hâter de la sorte ? Comme dirait Hollande la Commission n’a pas à nous dire ce que nous devons faire puisque nous le faisons déjà !

Sondages : nouvelle percée des manipulateurs

bes (52)Avez-vous entendu parler du sondage qui donne le Front de Gauche à égalité avec le PS ? Il est bien possible que non. Le chiffre n’a pas été jugé digne d’être mentionné comme une information significative par nombre des commentateurs éthiques et indépendants. Pourtant, c'est le même sondage qui donne le Front National à 18%. Donc vous n'avez pas pu y échapper. En effet la « percée » du FN a été amplement annoncée, célébrée et agitée par les mêmes éthiques et indépendants. Ce sondage de l'institut YouGov pour Itélé et le Huffington Post a été publié le 13 juin et réalisé entre le 7 et le 12 juin. A la question "si les élections européennes avaient lieu dimanche prochain, pour quelle liste y a-t-il le plus de chances que vous votiez ?", il donne les projections suivantes : UMP 19%, FN 18%, Front de Gauche 15%, PS 15%. Chacun sait ici ce que nous pensons des sondages en général. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore je vais y revenir en fin de chapitre. Mais pour l’instant je propose de faire comme font d’habitude ceux qui traitent le résultat d’un sondage comme une donnée équivalente à un vote réel. D’ores et déjà vous pouvez retenir une première leçon. La manipulation médiatique ne connaît aucune limite. A mes yeux, tous ceux qui ont présenté ce sondage comme une nouvelle preuve de la « percée » des Le Pen, qui n’existe pas, une semaine après le meurtre de Clément Méric, sont des agents lepénistes. Surtout quand, de surcroît, ils ont ignoré le fait essentiel qu’est la progression du Front de Gauche parvenu à égalité avec le PS. Voyons ce tour de passe-passe.

Pour justifier la soi-disante "percée" du Front National, les médias officialistes comparent ce sondage aux résultats … des élections européennes 2009 ! On compare une élection qui a eu lieu il y a six ans avec la situation politique du jour ? Admettons un instant. Pourquoi pas. Cette méthode a sa part de vérité. Comparer une élection à la précédente sur le même objet permet d’écrire l’histoire de cette élection. Mais l’analyse politique exige de partir de l’action des gens réels, ici et maintenant. Ceux qui votent d’une façon à une élection, font ils le même choix politique à l’élection suivante ? Ça c’est le concret vécu dans la réalité. Ceux qui ont voté PS aux présidentielles vont-ils voter PS aux prochaines élections ? Ou bien Front de Gauche ? Dans le cas qui nous occupe comparer le sondage à la précédente élection ne permettrait pas de parler de « percée » de la famille Le Pen ! Pas du tout ! Car les chiffres présents disent alors que depuis les élections présidentielles, le FN stagne. Piteusement. Entre le score de Le Pen à la présidentielle de l'an dernier et ce sondage, le FN progresserait de … 0,1% ! Bonjour la « percée » ! Encore oublierons-nous de dire que ce sondage anglais donne même un FN en recul par rapport au sondage français précédent à propos de ces mêmes élections européennes. Car celui réalisé du 29 au 31 mai pour Valeurs actuelles donnait le FN à 21% ! Le FN y était ainsi premier ex-æquo avec l'UMP et le PS ! Décidément il est temps pour ces sondeurs anglais de mieux comprendre les attentes des médias officialistes français. Heureusement leurs rédactions veillent à ce que la bonne compréhension soit donnée au pauvre peuple. Ainsi "Canal+" a su présenter les résultats dans le bon angle. La chaîne, jeune et impertinente, a donné toute la journée le score de l’UMP du FN et du PS, sans un mot du tremblement de terre à gauche que contenait le score du Front de Gauche. Quelle audace, quelle modernité, quel humour ! Quant au journal qui milite contre la dissolution des groupuscules d’extrême droite, « Libération » le mal nommé, il estime que nous n’avons pas à nous plaindre parce que nous dénonçons d’habitude les sondages. Hi ! Hi ! Pouet ! Pouet ! La rirette !

N’empêche : l'événement de ce sondage YouGov c'est le score attribué au Front de Gauche : 15% des intentions de vote ! Des quatre premières forces politiques du pays, le Front de Gauche est la seule à progresser par rapport à l'élection présidentielle de l'an dernier. Ce sondage nous donne en hausse de 4 points. Pendant ce temps l'UMP reculerait de 8 points. Et le PS s'écroulerait en perdant près de 14 points ! L'autre leçon de ce sondage : il place le Front de Gauche à égalité avec le PS ! Pour ceux qui croient à la valeur objective des sondages, l’élément politique d'importance dans ce sondage ce devrait être celui-là. La question posée n’est donc pas de savoir si nous-mêmes nous croyons ou non aux sondages. La question est : pourquoi ceux qui publient et croient aux sondages n’en mentionnent-ils pas l’événement le plus spectaculaire : pour la première fois depuis quarante ans dans une enquête d’opinion, une force de la gauche fait jeu égal avec le PS, parti au pouvoir. Et à peine à quelques points de l'UMP (quatre points) et du FN (trois points). Sans compter les marges d'erreurs ! Autre question : pourquoi le passage du FN de 7% à 18% d’une élection européenne à l’autre est considéré comme une « percée » et pourquoi le passage du Front de Gauche de 7% à 15% n’est pas mentionné ? Réponse ? Le médium c’est le message. Les médias ne sont ni un miroir ni même une caisse enregistreuse. Ils sont la deuxième peau du système et leur fonction est de le protéger. Et d’abord protéger le PS qui est le parti qui fait la « sale besogne » à cette heure.

Revenons à ce que valent les sondages. Avec le chantage au danger Front National, les sondages sont l'autre assurance-vie du système politico-médiatique. Nous avons déjà édité une note et un livre sur le sujet. Nous savons que les chiffres sont manipulés dans l'opacité la plus totale. Mais il y a une exception. C’est précisément le sondage dont je parle ici. Ici le fournisseur anglais prend plus de risques que ses collègues français. En effet, il publie des données brutes sur l'échantillon de sondés en plus des données pondérées, c'est-à-dire trafiquées. Je note que les principaux instituts français ne le font jamais. Le sondage qui nous donne à 15% serait-il un peu plus sérieux que les autres ? Que reste-t-il des arguments des sondeurs français d’après lesquels les « coefficients correcteurs » et autres potions magiques seraient des « secrets professionnels ».

C’est le moment de revenir sur les méthodes de fabrication des sondages en France. Vous vous souvenez peut-être que le Sénat avait adopté à l'unanimité une proposition de loi sur le sujet. C'était le 14 février 2011. Il y a plus de deux ans et quatre mois. C'était une proposition de loi du sénateur UMP Hughes Portelli et du sénateur PS Jean-Pierre Sueur. Elle visait à "mieux garantir la sincérité du débat politique et électoral". Depuis, ce texte traine sur le bureau de l'Assemblée nationale. La Commission des Lois de l'Assemblée l'a examinée le 1er juin 2011. Il y a plus de deux ans donc. Cette proposition PS-UMP n'a jamais été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, ni du temps de l'UMP ni depuis que le PS y a la majorité absolue. Et son examen ne fait pas partie des multiples projets de loi annoncés par le gouvernement Ayrault pour toiletter la Constitution ou garantir la "transparence de la vie publique".

Il y en aurait pourtant bien besoin. La loi sur les sondages de 1977 renforcée en 2002 n'impose pas beaucoup de contraintes aux sondeurs et aux médias qui publient leurs sondages. Mais ceux-ci trouvent quand même le moyen de les violer en toute impunité ! Pourtant le non respect de ces obligations est puni d'une amende de 75 000 euros par le code électoral. Les innombrables violations constatées ne font curieusement l'objet d'aucune poursuite. Oui cela est très curieux. Très curieux. Pourquoi la très fumeuse Commission des sondages ne fait-elle pas son travail de contrôle ? Pourquoi le responsable de cette sinécure sans objet ne doit-il pas déclarer son patrimoine alors que les ministres et les parlementaires qui ont moins de pouvoir que lui y sont astreints ? Pourquoi les crédits de cette commission et les frais de ses postes de responsables ne sont-ils pas visés par les coupes budgétaires ? Curieux, vraiment ! Car ces gens ne font vraiment rien. Exemple. La loi oblige à mentionner "le droit de toute personne à consulter la notice" détaillée du sondage. Cette notice explique comment les résultats ont été obtenus. Cette règle est quasi-systématiquement violée ! La mention ne figure qu'exceptionnellement sur les sondages. La loi oblige aussi à faire figurer dans la fameuse notice "la proportion des personnes n'ayant pas répondu à chacune des questions". Mais là encore cette information, décisive pour apprécier la validité d'un sondage et sa portée, est la plupart du temps absente des « notices », quand il y en a.

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Pourquoi l'UMP ni le PS ne trouvent-ils le temps de faire voter une proposition de loi rédigée par des membres de leurs partis et approuvée par le Sénat ? Surtout que cette proposition avait fait grand bruit. Elle s'attaque frontalement aux manipulations des instituts de sondages et des médias qui les diffusent. En particulier, la proposition de loi prévoit d'obliger les sondeurs à publier leurs données brutes. Ces données brutes sont constituées des réponses spontanées des sondés. Comme on le sait, elles font ensuite l'objet de redressements et tripatouillages en tous genres pour arriver au résultat souhaité, soit par intérêt politique soit pour faire vendre du papier. C'est sûrement pour cela que la proposition de loi a été enterrée. Car les magouilles des sondeurs doivent rester secrètes. Sinon, leurs sondages ne vaudraient même plus l'encre et le papier nécessaires pour les imprimer. C'est déjà pour cela que les entreprises de sondages ne respectent pas la loi et ne font pas figurer la possibilité d'obtenir la "notice" ou ne donnent pas dans cette "notice" tous les éléments exigés par la loi. Cela les forcerait à expliquer leurs méthodes de « redressement » des résultats. Et on pourrait alors comprendre bien des bizarreries et aussi pourquoi les résultats sont si différents d'un sondage à l'autre, d’une entreprise de sondages à l’autre. Mais, bien sûr, rien de tout cela ne se fera tant que l’alternance officialiste continuera. Mentir et truquer est une nécessité du système et ses médias ont besoin qu’une partie de leur travail de décervelage soit pris en charge sous la forme de pseudo enquête aux apparences scientifiques.

Dimanche, ouf, le monde normal reprend. Trucage et enfumage comme mamelles communes du média de service. Ici c’est « Le Journal du dimanche ». Il s’agit d’un sondage pour le premier tour des municipales à Lyon, où l’on apprend qu’il y aurait « une liste de Gérard Colomb, du Front de Gauche et du PRG ». Premier bobard ! Il n’y aura pas de liste avec le Front de gauche au premier tour à Lyon car le Parti de Gauche, au moins, n’ira pas avec Colomb. Tout le monde le sait. Sauf peut-être le trafiquant de sondage qui pose la question sur une configuration qui n’existe pas ? Bien sûr que non ! Le truquage est volontaire. Mais il compte sur la stupidité du lecteur pour que celui-ci ne se rende compte de rien. Qu’on en juge. Le même génial sondeur passe à la question du deuxième tour. Mais cette fois-ci la liste de Colomb s’appelle « liste du parti socialiste du PRG et d’EELV ». Le Front de Gauche a disparu. Que cela serve de leçon aux amateurs d’une liste commune avec Colomb : au deuxième tour ils sont expulsés au profit des arrivants EELV qui auront fait une liste séparée au premier tour. Une liste séparée, comme le Parti de Gauche souhaite qu’il y en ait une.

De l'inflation comme remède à l'anémie

Il en est de certaines idées comme de l’eau sous terre. Elles avancent doucement mais imparablement. Sous la roche écrasante de l’idéologie libérale et monétariste, d’autres conceptions vont leur chemin. Elles finissent par toucher petit à petit des secteurs imprévus. Ainsi ce monsieur Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef au FMI qui enseigne actuellement à Harvard. Nous ferait-il une mélenchonite aigüe dans le journal « Les Echos » ? Voyez le titre de sa tribune : « Et si l’inflation était le meilleur antidote au poison de la récession ? » Mes lecteurs les plus attentifs que la chose économique ne rebute pas trop et qui supportent mes pesantes explications dans ce domaine savent que c’est là la thèse que j’essaie de mettre en débat. Je m’explique de nouveau avec l’espoir d’être assez efficace pour rendre service à ceux qui me lisent. Comment purger une dette quand on est un Etat ? Car ici, et pour l’instant je ne parle que de la dette de l’Etat. Plusieurs moyens se présentent. D’abord on peut penser arriver à rembourser la dette en améliorant ses recettes et en faisant des économies. C’est la méthode en vigueur aujourd’hui. Naturellement cette stratégie n’a aucune chance d’aboutir et maintenant tout le monde comprend pourquoi c’est l’inverse qui se produit. Je résume. Plus on fait de coupes budgétaires et plus l’activité se ralentit ; du coup les comptes publics se dégradent car les recettes fiscales baissent. Donc la dette augmente et ainsi de suite. Deuxième méthode : la banqueroute volontaire. Si la dette nécessite des coupes trop violentes, et qu’on ne voit pas de bout du tunnel possible, on peut décider de ne plus payer. C’est la banqueroute. Toute sorte de préteurs sont ruinés, certes, puis l’activité redémarre, car la vie continue et avec elle toutes les activités qui lui sont indispensables. Bien sûr les conséquences de ces ruines peuvent être dévastatrices du système tout entier. C’est néanmoins une option rationnelle. Surtout si la ruine se produit pour l’essentiel chez les autres comme ce serait le cas pour nous français qui sommes endettés « sur les marchés » c’est-à-dire à 80 % auprès d’agents financiers mondiaux. Cette option fonctionne car l’activité économique est un fait automatique : tous les jours il faut manger, aller venir, et ainsi de suite. La production et l’échange se recréent spontanément. Peu importe le temps pendant lequel se notent des pénuries. Elles finissent par disparaitre et le mouvement général après le désastre est que chaque jour la situation s’améliore alors que dans le cas où l’on persiste à vouloir rembourser, tout va plus mal chaque jour. La situation peut même être tout à fait brillante après une asphyxie. L’inconvénient de cette stratégie est dans la violence qu’elle engendre. Je ne pense pas tant au choc que toute la société reçoit par une certaine désorganisation qui s’observe. En effet la désorganisation commence bien avant ! D’ailleurs la lassitude des gens devant la pagaille est un des arguments qui permet de prendre la décision de spoliation des financiers. C’est pourquoi en Espagne et en Grèce il n’y a pas grand danger à passer à cette mesure compte tenu du chaos grandissant que provoque la politique d’ajustement structurel pour payer la dette. Ce qui est plus couteux c’est le climat politique qui en résulte. Car les financiers et les médias font alors des campagnes incessantes de déstabilisation et de sabotage. Les possédant craignent un pouvoir capable d’une telle audace et font tout pour le renverser. Les Etats-Unis organisent des complots et leurs marionnettes locales n’hésitent pas devant les plus basses besognes. C’est le scénario observé en Argentine et dans les autres pays de la transition post libérale en Amérique latine.

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Entre la médecine de cheval de la troïka et la banqueroute volontaire, il y a une méthode plus progressive pour liquider la dette de façon plus suave. C’est l’inflation. Avec un joli petit pourcentage d’inflation, petit à petit le stock de dette se dévalorise puisqu’il est établi dans une monnaie qui fond. L’inflation a aussi des inconvénients, cela va de soi. Son avantage est dans sa cause : l’injection de monnaie dans le circuit économique qui le revitalise et relance l’activité. La relance de l’activité peut être orientée cela va de soi. Il ne s’agit pas de prolonger la stupide politique de l’offre. D’abord on gèle la dette dans les coffres de la BCE puisqu’elle l’aura rachetée. Les comptes sont donc remis à zéro. Et on emprunte de nouveau, cette fois ci sur le marché intérieur. Les français stockent en effet l’équivalent d’un budget annuel de l’état sur leurs comptes épargne. Evidemment cette capacité ne se mobilisera que sur des projets connus et approuvés par les préteurs. C’est là que le plan de conversion énergétique par exemple trouve toute sa force. Et d’une façon générale le projet d’économie de la mer. A partir de cette courroie d’entraînement, toute l’activité redémarre. L’autre avantage de l’inflation provoquée est la stimulation des luttes de classes que cela déclenche. Les salaires aussi fondent et les salariés sont donc conduits à revendiquer ce qu’ils font d’autant plus facilement que la menace sur leur emploi recule du fait de la relance de l’activité. J’ai essayé de nombreuse fois de lancer cette hypothèse pour montrer qu’il n’y a pas qu’une seule politique possible, y compris du point de vue des normes de gens qui ne partagent pas du tout notre vision. Mes efforts n’ont pas abouti à ce jour. Chacun se souvient de la pauvreté des obsessions qui occupèrent mon échange avec monsieur Lenglet par exemple. Mais je crois que la propagation de climats insurrectionnels en Grèce et en Espagne va ouvrir des brèches…. « Comparée aux risques politiques sociaux et économiques que poserait la permanence d’une croissance lente après une crise financière telle qu’il n’en arrive qu’une fois par siècle la montée durable d’une inflation modérée n’est pas quelque chose à craindre, dit l’ancien économiste en chef du FMI ! Au contraire dans la plupart des régions elle devrait être adoptée »… C’est lui qui le dit !

Les USA par la porte arrière

On se souvient que François Hollande a ouvert son quinquennat en acceptant le principe du bouclier antimissile voulu par les nord-américains, rompant avec la doctrine française strictement dissuasive. Le Président a endossé la doctrine conçue par l’OTAN. Ce programme enferme chaque pays européen dans des capacités parcellaires, en sorte que seule l’OTAN, en tant que centre de commandement, disposera de capacités globales. Pire, au prétexte d’"inter-opérabilité" dans l’alliance atlantique, la nouvelle doctrine programme la mainmise de l’industrie de défense étasunienne sur ce qu’il reste d’indépendant en Europe dans ce secteur.

Un nouvel élément vient renforcer mes inquiétudes. Le 17 avril 2013, Le Canard enchaîné révélait que la Direction Interarmées des Réseaux d’Infrastructures et des Systèmes d’Information (DIRISI) et Microsoft Irlande étaient sur le point de reconduire pour quatre ans un accord cadre datant de 2009. Elle porte sur le maintien en condition opérationnelle des systèmes informatiques du ministère de la Défense. Pourtant, selon l’hebdomadaire, dès 2008, le rapport d’un groupe de travail de la Direction Générale des Systèmes d’Information et de Communication (DGSIC) du ministère de la Défense évoquait le risque d’une "perte de souveraineté nationale" vis-à-vis des Etats-Unis. Le rapport dit ouvertement que la NSA "introduit systématiquement des portes dérobées (back door)" dans les logiciels exportés.

Le contexte doit également nous inciter à l’extrême prudence. On doit se souvenir du récent scandale lié au Prism ! Ce programme nord-américain de surveillance électronique permet à la NSA de collecter des données d’étrangers. Notamment européens. Cette histoire allonge la longue liste des révélations sur l’espionnage des Etatsuniens en Europe. En 2000, la Commission européenne se disait ainsi « préoccupée » par les activités du réseau d’écoute mondial Echelon. Mais en 2010, elle a accepté que les Etats-Unis surveillent Swift, société basée en Belgique qui sécurise, au niveau mondial, les flux financiers entre les banques.

Alors qu’il avait pris l’engagement à faire de la cyber défense une priorité, François Hollande, Chef des armées a-t-il laissé le ministère de la Défense, dans des conditions particulièrement opaques, renouveler le contrat qui le lie à Microsoft Irlande ? Reste que les services de renseignement étasuniens ont bien la possibilité de s’introduire au cœur de notre sécurité nationale.

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223 commentaires à “Ayrault et Hollande, les nouveaux Américains”
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  1. Colette dit :

    Bonjour à tous
    Marie-Hélène Loiseau (Front de gauche) 5.08% donc mieux que la dernière fois, le FG, ne perd pas, mais monte trop lentement. Les solfériniens accusent Cahuzac, les verts de faute politique etc. Ils sont très, très loin de se remettre en cause. Ils ne changeront pas de cap. Jean-Christophe Cambadélis dit « ce matin, il faut lancer un appel à (Pascal) Durand (EELV) et (Jean-Luc) Mélenchon (PG), en disant maintenant "il faut arrêter de jouer", il faut créer les conditions d’une alliance démocratique pour les municipales». Donc Jean Luc joue, c'est encore un affront.
    Chaque passages de Jean Luc dans les médias, donnent la pêche, quelle que soit, l'émission où il va. Sur BMF TV, ce fut des plus agréable à regarder, cela change des Cohen et compagnie.

  2. Franck dit :

    @ Yannick V. (48).
    Vous avez du remarqué le changement de ton de Jean-Luc depuis quelques temps. Les colères (très souvent justifiées face à des journalistes odieux avec lui et avec nous) commençaient à me sembler contre productifs à ce niveau de maturité du parti. Nous entrons dans une nouvelle phase. Cela-dit, je suis absolument favorable à l'humour et l'ironie pour transmettre les idées et les connaissances. J'ai coutume de dire que nous sommes sérieux mais pas graves : le sérieux avec le sourire pour nous et laissons la grââââvité pour les imbéciles. La situation elle, est grave. Ne confondons pas.
    Cdt.

  3. isabelleh dit :

    Je rejoins Naif dans son interprétation. 1000 voix de plus au FN sur aussi peu de participation, de quoi avoir peur de l’avenir. Si au moins le FdG en avait fait de même, mais non, ce n’est pas le cas. Et je cherche l’explication. Si même les convaincus ne le sont plus, comment convaincre les autres ? Votre discours pourtant est clair et précis. J'y vois de l'espoir moi ! Pourquoi pas les autres ?

  4. Titoune dit :

    Est ce que ce gouvernement est atteint d'amnésie ? Sait-il qu'il est aux plus hautes fonctions ? Le président, en commentant le résultat du premier tour des partiels chez Cahuzac pense que c'est la faute à la progression du chômage ça alors quelle trouvaille ! Mais qui a crée l'ANI ? Qui l'a signé ? Sérieux il faut lui rafraîchir la mémoire, malgré tout, sous ce climat politique nauséabond nous grimpons dans les sondages, bravo à vous, vous adopté la meilleure attitude possible en tant qu'opposant mais surtout en tant que porteur d'espoir en apportant les preuves que la politique d'austérité nous mène dans le mur et surtout en proposant une politique alternative possible et indispensable. Le camarade qui vous propose un tour de France est une idée excellente, les ruraux sont aux abonnés absents et pourtant ils s'organisent pour survivre ils n'ont pas d'autres choix et du coup ils sont imaginatifs les rencontrer ne seraient pas inutiles certes de véritables têtes dures ne souhaitant pas être récupérés, mais ce sont des citoyens et ils doivent revenir aux urnes, la politique alternative ne peut que les séduire, avec la crainte de l'arrivée au pouvoir du FN, il ne s'agit plus du sale chiffon qu'on agite pour se faire élire alors enfin ils lâchent que le FN n'a pas de programme pas de contenu, que la haine de l'étranger c'est bien léger pour prendre les commandes du pays, allez encore quelques efforts ils finiront bien par mieux parler de nous, continuez ainsi vous êtes excellent, ainsi vous marquez des points et puis en plus vous nous rendez heureux et encore plus déterminés, en apportant les améliorations qui sont nécessaires à notre humain d'abord nous devrions cartonner, encore merci, vous êtes à l'écoute et cela est la plus importante des qualités d'un homme politique sincère, bref vous êtes une magnifique exception dans ce domaine, nous sommes fiers de vous !

  5. Daneel dit :

    @ Franck et Yannick V.
    Je comprends vos deux points de vue, mais je dois me solidariser avec la position de Yannick (même si je ne suis pas complètement d'accord avec lui) car nous ne pourrons avancer et progresser si nous refusons (avec agressivité) de faire notre autocritique. Je l'ai dis plusieurs fois dans mes commentaires et je le répète encore une fois, nous avons à revoir notre façon de communiquer pour changer une image assez négative que nous avons chez une grande partie des Français (en général non politisés). Rappelez vous camarades, nous, nous sommes déjà convaincus, le message doit être dirigé vers ceux qui ne le sont toujours pas, et non pas vers nous. Ce blog est une des sources de critiques constructives, je trouve suicidaire politiquement de les rejeter ainsi. La critique constructive est le seul moyen actuellement qui nous fera progresser.

    [Edit webmestre : Ce blog n'est pas un forum de discussion. Il appartient à Jean-Luc Mélenchon, et c'est un média public. Autrement dit, votre "critique constructive" n'a pas valeur de débat entre militants, mais ici, compte tenu du fait que vous ne savez absolument pas qui visite ce blog, elle s'affiche comme un désaveu public. La "critique constructive", il y a des lieux pour ça, et ce n'est pas ce blog.]

  6. Genialle dit :

    Le PS me fait penser a un enfant. Et oui, ce n'est jamais de la faute de l'enfant si il arrive un pépin. Bin, oui, c'est la faute a... c'est mon frère, ma soeur ou un cops (vous cochez au choix). C'est dur de ne pas vouloir grandir. Et EELV cela ne les dérangent pas de perdre leur âme? Faudra leur poser la question. Mais on connait la chanson, et la réponse, de l'intérieur, de l'intérieur. Il n'y a pas un poète sur ce blog pour faire une chanson là dessus ? on l'intitulerait : L'intérieur. Quelle bonne blague, car il vaut mieux en rire.
    Courage à tous.

  7. thersite69 dit :

    @teresa 46
    Je suis pleinement en accord avec vos remarques sur la nécessité de gagner au projet du Front de gauche non seulement les abstentionnistes mais aussi ceux qui doutent de la nécessité de s’engager avec nous. La défiance à l’égard des travers partisans hérités du passé est la cause d’un parti pris de détournement du politique qui fait le lit du FN. En prenons-nous la mesure lorsqu’ici même on accuse de traitrise les militants qui expriment leurs nuances ? Si la fin ne justifie pas les moyens alors il faut avoir l’ambition de faire partager les finalités simples d'un peuple qui aspire à tout autre chose qu’à un changement de ses représentants lors de élections successives, mais à retrouver une sobriété du « bien vivre », à quitter un monde socialement et écologiquement insoutenable. Une majorité comprend, aujourd’hui, comme l’exprimait Jean-Luc Mélenchon à Rennes l’ineptie qui conduit une entreprise de yaourts française à importer
    son lait de Slovénie. Chacun se demande, lorsque comme en Suisse nous demandons le ferroutage des camions (rendre la route mobile dans le but imaginé de limiter l’impact écologique) quel est l’intérêt de transporter toutes ces marchandises, et vers quels buts.
    La majorité des électeurs, comme le dit Patrick Viveret, saisit que « c’est tout un système de croyances qui est aujourd’hui en situation d’effondrement ». Les abstentionnistes savent intuitivement assister à la crise d’un monde où les croyances oscillent entre démesure et panique. Ce sont les conditions mêmes du vivre ensemble qui plongent les électeurs dans un délire dépressif. L’économie libérale en décomposition porte essentiellement sur l’émotionnel et nous fait passer du rêve euphorique (les bulles financières, etc. et le «ça ira mieux demain »), à la panique (perdre son emploi, perdre ses économies, etc.) Tel est l’état de pourrissement société où fleurit le FN et nous sommes trop braqués sur les échéances politiciennes.

  8. coucies42 dit :

    Pour le moment dans mon village il n'y a pas de liste de FdG en vue pour les prochaines municipales. Nous ne sommes que deux et essayons de recruter mais difficile. D'autant que ce matin quelqu'un m'a demandé pourquoi j'achetais l'Humanité. Si d'ici la il n'y a pas de liste je suis désolée mais je ne voterai pas.

  9. luluc dit :

    Blogs 6.0 : intervention de Jean-Luc Mélenchon. Très très intéressante vidéo au sujet des constats et futures stratégies de communication des blogs 6.0.

  10. turmel jm dit :

    Prenons un passage du billet sur les sondages :"Nouvelles percée des manipulateurs...". Oui en règle générale mais, hier à Villeneuve sur Lot un sondage grandeur nature a parlé, et de mon point de vue cela relativise quelque peu l'analyse de J-Luc Mélenchon sur le sujet. Dans un contexte post-Cahuzac tous les partis ont perdu en nombre de voix sauf le FN. Quant au FdG pour une bonne partie des citoyens du cru il n'apparaît absolument pas comme une perspective.
    Depuis quelque temps je sens bien que mes arguments sur la question Européenne ne prennent plus. Faire changer de l'intérieur, réorienter vers le social, obliger la BCE à prêter directement aux Etats parce que c'est la France qui l'exigerait avec un autre gouvernement plus volontaire, etc. De moins en moins de gens sont convaincus. De ce fait, je m'intéresse à ce que préconisent d'autres camarades de ma cellule par exemple et je deviens sensible aux thèses de certains économistes qui pensent stratégie différemment, ou à des dirigeants de mon parti qui, comme Hervé Poly interroge (Huma du mardi 11 juin) : "Sommes- nous crédibles en exprimant une volonté d'Europe sociale et celle d'une réorientation de l'Union européenne face aux politiques d'une rare violence contre les peuples?" Ou: "Notre bataille pour une 6 République ne trouve-t-elle pas ses limites dans notre absence de combat sur les questions de la nation?" Le score du FN n'est certainement pas étranger à ses positions plus accessibles (et très simplistes) concernant l'Union européenne. C'est pourquoi je partage l'idée de H Pauly, combattre les populismes passe par le populaire!

  11. alain31 dit :

    @Franck, Yannick V, Tunk
    Halte au feu. Oui, il y a des citoyens sensibles aux analyses et au programme du Front de Gauche et qui sont gênés par l'emploi répété de certains termes. Ce n'est pas mon cas, je considère qu'il faut appeler un chat un chat et que l'épinglage des 17 salopards, ou le coup de balai étaient les bienvenus. Mais je constate aussi que j'adapte mon vocabulaire selon les gens avec lesquels je parle. Mais surtout, comme nous voulons unir, ne nous divisons pas sur ce désaccord et n'excommunions personne.

  12. jean ai marre dit :

    J-L Mélenchon
    "Le silence d’Ayrault et son absence de la scène a sans doute aidé à rendre crédible la détermination de la ministre de la Culture"

    Cher camarade, tu nous a appris à être plus fin limier. La Ministre de la Culture a bien fait de défendre notre territoire culturel, ne pas le brader dans un traité qui ne verra pas le jour. Mais derrière tout cela, il ne faut pas occulter la pression des intellos parisiens. si Aurélie Filippetti n'avait pas défendu les intello, gros à parier qu'elle savonnait la planche de Hidalgo !

  13. ARAMIS dit :

    Et voir la tronche de Leroux se demander ce qui a bien pu coincer dans le vote de dimanche à la partielle du pays de Cahuzac, çà vaut son pesant de cacahuètes. Dire qu'il n'avait pas boudé son plaisir de voir le Front de Gauche se faire sortir à Hénin-Beaumont, il n'a pas fini de "tuiter" quand le PS va finir d'imploser.

  14. la pavana dit :

    Le score du FN au pays de Cahuzac ne peut étonner au vue de l'abstention. Ces scores démontrent bien que Jean-Luc Mélenchon avait raison de se présenter à Henin-Beaumont. Tant que les médias édulcoreront les propos MLP et inviteront sur tous les plateaux et approuveront les discours nauséabonds en la présentant elle et ses acolytes comme un renouveau possible, ils seront responsables de la montée de l'extrême droite.
    Le chômage, la précarité, les mensonges, l'enrichissement éhonté de l'oligarchie protégée et encouragée par les solfériniens sans réaction de la base du PS et de EELV nous n'avancerons pas. Nous avons raison, nous le savons et le déclamons haut et fort. La marée humaine en France ne se met pas en place, comme en Grèce ou en Espagne et au Portugal. Je gage que dans un an et peut être en septembre au moment du fait accompli sur les retraites, les futurs retraités qui devront payer encore et rester au travail, alors que nous, leurs parents jouissons d'une retraite à laquelle nous avons cotisé et profitons pleinement de ce repos légitime et mérité, réagiront.

  15. vm dit :

    L'élection de Villeneuve-sur-Lot ne me paraît pas si étonnante. La principale progression dans cette élection est celle des abstentionnistes, qui, trouvant (avec raison) que PS et UMP se ressemblent, et n'ayant pas spécialement de sympathie pour le FN, ne sont pas allés voter du tout. C'est un résultat normal étant donné le couvercle écrasant de fausseté du bi-partisme qui assomme depuis si longtemps la tête des gens, les détourne de réfléchir à la politique et leur fait oublier qu'ils sont des citoyens. Le FN, malgré la promotion éhontée dont il est l'objet, est très loin d'avoir gagné les voix perdues par l'UMP et par le PS. Dans ce fief de Cahuzac, une partie des électeurs socialistes se sont détournés du PS, et l'autre, toujours au non du "vote utile", a pensé que le PS avait tout de même plus de chance que le FdG d'empêcher le FN d'arriver en seconde position. En quoi ils se sont lourdement trompés, comme se sont trompés tous ceux qui continuent à être dupés par la médiacratie, et qui ont voté Hollande au premier tour, malgré leur hésitation en notre faveur. Le PS évidemment se précipite sur le prétexte de "division de la gauche" pour essayer de nous rallier. Calcul dérisoire et impossible, car il ne peut y avoir d'accord politique ni d'unité d'action entre les pro- et les contre-TSCG. Dans les années 30 à 36, en Allemagne, un soutien du KPD au SPD n'aurait servi à rien pour contrer le fascisme, puisque c'était la politique même du SPD qui avait dégoûté de lui les foules. Il n'y a qu'une seule issue à cette situation : encore et toujours, faire partout avancer le FdG comme force autonome aux municipales, jusqu'à ce que les gens s'aperçoivent qu'il y a un autre avenir pour lequel ils vaut la peine de lutter, et que la gauche, c'est nous.

  16. jean ai marre dit :

    Le candidat du parti socialiste à la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot a pris une veste, il n'ira pas au second tour. Avec 23,69 % des suffrages, il n'arrive dimanche qu'en troisième position. Cet ancien patron d’une société de produits surgelés perd en un an près de 15 000 voix par rapport à son illustre prédécesseur. Mais la grande gagnante de ce scrutin est bien évidemment l'abstention : elle atteint 54 % ce dimanche, contre 35 % il y a un an. C’est cela qui doit aussi nous alerter. Et si les électeurs à force de les prendre pour des " passages obligés à être élus" tournaient le dos aux hommes politiques ? Si le "tous pourris" commençait à gagner du terrain ? Si le PS était intimement associé à l’UMP ? Même politique, mêmes effets. Que va-t-il se passer dimanche ?
    Le PS en a appelé au Front Républicain, c'est-à-dire à voter pour l’UMP. Il l’avait fait dans l’Oise, en mars dernier, mais le candidat Front National avait gagné 22 points entre les deux tours. Dorénavant, le PS serait il le parti à arbitrer le duel UMP–FN ? Au Front de Gauche, il est temps de tirer parti de ces élections qui voient se déliter le PS. Il est temps de changer de stratégie, de dire que nous sommes la Gauche et refusons avec opiniâtreté le terme d’extrême gauche, qui nous évacue du champs politique. Souligner que notre ambition et projet politique est dans un programme différent, qui s'inscrit dans une perspective orienté vers l'humain. Affirmer notre différence sera mieux apprécié que de taper sur les solfériniens.

  17. carlo dit :

    @ Alain Tétart
    Résultats de Villefranche, PS 3 ième avec 23,69 % est éliminé, avec les 2,78 % de la candidate FdG, il passait devant le FN ! La leçon devrait servir à l'avenir.

    La leçon qu'on doit surtout en tirer est que les mécontents votent pour le FN et que nous devons désormais (re)conquérir ces électeurs mécontents. Pöur cela, il nous faut être plus clairs et plus fermes sur l'Europe. Imaginez que vous vouliez aller de Paris à Strasbourg et que vous preniez par erreur un train pour Brest. Lorsque vous vous rendriez compte de votre erreur, que feriez-vous ? Essayeriez-vous de convaincre le conducteur et les passagers de changer de direction et d'aller à Strasbourg ? Non, bien sûr, vous descendriez au plus vite de ce train en regrettant d'y être jamais monté.

  18. mafifan dit :

    @Christian Cerda
    "... N'est-il pas temps de créer une radio désintox, une radio "front de gauche" ?..."

    J'approuve et applaudis cette idée, je l'ai parfois exprimée ici ou là. Une radio, un temps d'antenne à exiger. Il faudra en passer par là si le Front de Gauche veut être entendu et sortir de "l'entre soi" quitte à y mettre chacun (si nous le pouvons) un peu de sous, comme pour le local du PG.

  19. Thierry_M dit :

    La manœuvre qui consistait à dire d'être bien sages pour qu'il y ait des récompenses en 2014 étant inopérante, les solfériniens anticipent la débâcle des municipales en pointant les responsables. «La question essentielle qui est posée aujourd’hui, c’est: est-ce qu’avant les municipales, il y aura une alliance démocratique des forces de gauche et des écologistes ou pas», a lancé Jean-Christophe Cambadélis. «S’il n’y en a pas, il est clair que ceux qui auront fait la division auront la responsabilité des résultats», a-t-il averti. Ceux qui pensent que les défaites les rapprocheront du Front de Gauche se trompent. Ils n'ont aucune intention de changer leur stratégie. Seuls des accords de programmes doivent dicter les alliances.

  20. Poncet dit :

    Je vais encore endosser ma cape de rabat-joie. J'ai examiné les chiffres du sondage YouGov, puisqu'ils sont en effet disponibles. Et malheureusement, le calcul de l'écart-type sur les résultats confirme ce que le nombre de réponses (756) laissait deviner. On ne peut rien en conclure de fiable. La probabilité pour que notre "jeu égal avec le PS" soit le résultat du hasard de constitution de l'échantillon, n'est pas négligeable du tout. En extrapolant le résultat à un vote réel, nous pourrions tout aussi bien faire 3,3 % et le PS 26,7%... ou l'inverse ! (plus précisément, il est probable à 99% que notre résultat, comme celui du PS, serait entre 3,3 et 26,7%. Plus raisonnablement il est probable à 68% que notre résultat serait entre 13,7 et 16,3). Ce que ne dit pas ce sondage, c'est dans quelle mesure ces deux résultats sont liés et dans quelle mesure ils sont indépendants. Alors bien sûr, le fait politique incontestable de ce sondage, ce sont les commentaires qui en sont fait. Ils confirment la liste de ceux qui pensent "plutôt le FN que le Front de gauche". Cette confirmation n'est pas très réjouissante.
    Je reprends maintenant ma propension à voir les verres à moitié pleins. Dans une élection réelle, nous pourrions faire 26,7% ! A nous de concrétiser cette possibilité.

  21. phil dit :

    Sur la question des retraites, je voudrai rappeler le travail de Bernard Friot aux éditions la dispute: "l'enjeu du salaire" et "l'enjeu des retraites" entre autre. Ce que je retiens par rapport à l'article de Jean-Luc, c'est que l'arc des réformateurs libéraux s'étend de la CFDT au FN, les dirigeants de la CFDT comme les dirigeants Solfériniens sont pleinement parti prenante de cette réforme, ils l'assument, la revendiquent et notre rôle politique ce n'est pas seulement de suivre les syndicats, c'est d'éclairer l'enjeu de la retraite et être offensif sur la question "pourquoi ne pas revendiquer la suppression des annuités dans le calcul des retraites "? Ce serait immédiatement tout bénef pour les femmes et les précaires qui sont au centre de notre projet et cela enclencherai le processus vers le "salaire à vie", le "salaire universel" etc. Cette lutte sur les retraites peut être une chance pour notre gauche, comme la campagne des Présidentielles à été une chance pour le Front de gauche. Il faut être sur notre terrain de la radicalité concrète pas sur celui des libéraux ou même des socio-démocrates de gauche.

  22. cousin hub dit :

    Maintenant que les Etats-Unis obtiennent le grand marché transatlantique pour lutter contre l'économie chinoise, les spéculateurs relayés par la politique européenne vont pouvoir relancer la machine.
    Je m'explique. L'Europe est tellement centré sur ses problèmes économiques qu'il devient naturel d'accepter le deal américain pour espérer s'en sortir. Evidemment à plus ou moins long terme on s'en sortira et les Européens accepteront n'importe quoi pour remercier les Américains de les avoir sauvés du marasme. Ce que les Etats-Unis n'ont pu faire avec les Sud-Américains, pour diverses raisons culturelles et surtout grossières erreurs économiques, ils le réalisent avec l'Europe. L'argent a un pouvoir démoniaque sur les humains, n'est-ce pas ? Regardez les résultats des élections à Villeneuve. Quand ça va mal les gens votent vers ceux qui sont pour ce pouvoir. Qu'il est dur d'espérer que cet état d'esprit puisse changer un jour. J'espère.

  23. Vince_BZH dit :

    Très belle intervention hier soir Jean Luc sur BFM, c'était clair et j'ai apprécié votre positionnement sur le second tour de Villefranche.
    J'adhère aussi totalement à vos propos sur le GMT. No pasaran le poulet au Chlore !

  24. 59Jeannot dit :

    Élections de Villeneuve sur lot. Une partielle est le moment rêvé pour un vote contestataire. La majorité absolue de l'assemblée nationale, bien que de plus en plus mince, n'est pas en danger. Le Français se défoule.
    Le FN depuis quarante ans, ne sert qu'à cela. Par contre, quand l'élection est plus sérieuse, type présidentielle, l'électeur y regarde à deux fois avant de donner sa voix à un parti parasite et inutile. La preuve, lors de la dernière présidentielle, nombre d’électeurs, sur le point de voter Jean Luc Mélenchon, se sont tournés, au dernier moment, vers un "vote utile PS". Pas le FN, qui fit certes un score supérieur au FdG mais sans dépasser ce qu'il réalise depuis tant d'année de par le père ou la fille héritière du fonds de commerce. Donc ne tirons pas de conclusions hâtives.
    Vive la 6ème république

  25. jeff dit :

    Très bonne idée la radio Front de gauche ou les syndicats de salariés serait reçus. Les patrons ont BFM business. Avec aussi des reportages sur les ravages de la crises et les solutions pour en sortir et de combat !

  26. Ardéchoise dit :

    @ JeanL
    Moi aussi, j'ai connu les années pendant lesquelles l'inflation était de l'ordre de 10%. Les salaires suivaient l'inflation et ceux qui empruntaient avaient tout à y gagner. C'est à partir de 1981 que l'inflation a été éradiquée. Une question m'occupe souvent l'esprit: est-ce que nous ne vivons pas une inflation déguisée? Les prix sont maintenus arbitrairement bas grâce aux délocalisations, à l'agriculture industrialisée, à la moindre qualité des produits, à la politique des supermarchés, etc. Si nous avions continué à produire en France, avec les mêmes exigences de qualité, les prix auraient augmenté et les salaires aussi. Mais le but de ceux qui nous gouvernent (politiques et finance) est de favoriser l'épargne pour les plus riches et de permettre, par des prix bas, aux salariés d'acheter sans pour autant voir leur salaire augmenter.

  27. Fred dit :

    Et voilà, déjà une remise en question de ce maigre (mais important) "acquis" qu'est l'exception culturelle française dans le cadre des négociations pour la libéralisation complète de tous les secteurs de l'économie pilotée par la droite et Barroso: "Cela fait partie de ce programme anti-mondialisation que je considère comme totalement réactionnaire". José Manuel pense que ce faisant, la France freine "le sentiment d'appartenir à la même humanité". Sans déconner. En gros son programme consiste à revenir aux normes sociales et environnementales du XIXe siècle, et c'est nous qui sommes réactionnaires. Et électorales ? Vu l'étonnement des élus UMP et PS conjoints au Parlement Européen, on sent que le José Manuel, il n'a pas que ça à faire de prendre l'avis des représentants du peuple (enfin, ceux qui sont désignés comme tels). Et toujours cette incitation à faire des efforts, à s'adapter au diktat du marché. "Du sang et des larmes", en somme, mais la contrepartie c'est la ruine. Ceci dit, la colère des gens doit être prise en compte, et il est normal et salutaire que Jean-Luc en soit le porte voix.

  28. Cheyenne dit :

    finalement j'ai trouvé les chiffres des résultats de cette élection à villeneuve sur lot : c'est ici. Dans cette élection ou quasiment personne ne s'est déplacé notons que 1640 bulletins blancs/nuls ont été déposés. Respect. C'est presque autant que le score de la représentante du FdG. Notons aussi que seul l'UMP passe la barre des 12,5% des inscrits, théoriquement chiffre butoir pour se présenter au 2nd tour, le FN l'atteint pas. Mais bon, on se sent las, pas vrai ?
    Et félicitations aux radios, télés, journaux et autres perroquets pour leur bon travail.

  29. naif dit :

    @phil à 18h30
    "...Ce que je retiens par rapport à l'article de Jean-Luc, c'est que l'arc des réformateurs libéraux s'étend de la CFDT au FN,"

    Vous auriez du entendre et voir le N°2 du FN sur la 5 dans "c'est à vous" interviewé par P.Cohen et Domenach de Marianne en position d'expert politique. Le FN parle presque comme nous sauf sur l'Euro et l'immigration. Ils clament haut et forts qu'ils sont pour la retraite à 60 ans et pour ne pas toucher les retraités, dénoncent la mise au chômage à 53 ans, ils veulent relancer la machine économique, mettre le paquet sur la fraude fiscale, ils dénoncent de surcroît le GMT. Le tout enveloppé dans un patriotisme républicain ! Les bras m'en tombent. Ils n'ont même plus besoin de bosser, il s'alimentent à notre compte. On lui coupe la parole (pour le fun) et en plus c'est lui qui s'excuse ! Du grand art. Pour lui ce qui s'est passé dans le Lot et Garonne c'est un vote d'adhésion, ce n'est plus de la protestation. Ils vont gagner le 2ème tour et largement. La commune du nom de "Cahuzac" (ça ne s'invente pas) ne comporte aucun immigré et à voté à plus de 40% pour le FN. Je pense que la martingale FN dépasse leurs auteurs. Préparons nous à de tristes périodes. Dimanche, il s'est vraiment passé quelque chose de plus grave que le 21 avril 2002. Je pense que ce ne sont ni les affaires, ni la politique du PS qui sont les principales causes de cet effondrement mais une brèche nauséabonde qui s'est ouverte car trop longtemps contenue. Il faut attaquer le FN sur le mensonge qu'est son programme social et économique et les Médias dans leur choix du traitement de l'info (ils ont eux aussi des papy Voise plein les tiroirs). N'oublions pas de rappeler que dans extrême droite il y "droite". Pour info, le candidat FN de 23 ans est un fils de gaulliste.

  30. Jerome dit :

    Concernant le bouclier antimissile, j'ai lu dans les plis diplomatiques révélés par wikileaks que d'une part il n'était pas valable contre une menace de grande ampleur donc en aucun cas un élément de dissuasion et que les russes le voyaient d'un très mauvais oeil car l'on pouvait facilement changer la vocation des lanceurs pour un usage bien plus agressif, ne parlons même pas des erreurs possible comme le cas du vol civil Iran Air 655 où près de 300 personnes sont mortes car l'équipage du USS Vincennes et le système Aegis utilisé pour le bouclier antimissile avaient pris l'Airbus A300 pour un F14 !
    Concernant le TTIP, c'est une véritable catastrophe nous allons nous retrouver avec des ogm et viandes aux hormones dans nos assiettes. Je suis totalement écoeuré de voir notre souveraineté mise à terre par nos propres politiques, j'ai fait front face à la droite croyant naïvement que la gauche française allait remettre de l'ordre, rendre l'honneur républicain que tout les français ont perdu le jour où Sarkozy a ratifié le traité européen de Lisbonne et protéger son peuple contre ces attaques de plus en plus forte contre la démocratie et nos libertés, mais non la messe est dite tout notre droit, nos valeurs et notre histoire va être jetés dans la gamelle des loups transatlantiques.
    Alors c'est quoi le projet maintenant ? Mettre notre drapeau aux ordures et reprendre un drapeau bleu avec des fleurs de lys doré (pardons des étoiles) ? Fusionner l'euro avec le dollar ? Offrir un esclave européen à chaque états-unien ? Aller mourir pour la grandeur de l'empire sur une terre lointaine ? Offrir en holocauste la jeunesse pour que la vie en rose des babyboomeur continue dans un rêve ouaté ?
    Comme diraient nos voisins anglais : "Enough is enough !"

  31. marj dit :

    Sur l'élection partielle de Villeneuve sur Lot, il faut voir que tous les partis perdent des voix et en particulier le PS (-20%)et l'UMP(-12%), c'est à dire qu'une partie importante importante de l'électorat de ces deux partis est écoeurée. Pour autant, cet électorat ne s'est pas tourné vers le Front de gauche qui a perdu quelques voix tout en restant plutôt stable (-0,7%) dans une circonscription qui ne nous est pas favorable généralement.
    Quant au FN, le seul parti qui a progressé, sa progression est toute relative (+1, 3%), il mord sur un électorat traditionnellement de droite mais aussi une petite partie du PS. Pour autant, on peut conclure que la grande masse des mécontents et des mécontents de gauche en particulier ne s'est pas mobilisée et s'est réfugiée dans l'abstention (+ 20%), cet électorat restant sans doute pour l'instant trés volatile et hésitant. En effet, certains sondages d'avant l'élection donnaient au Front de gauche des scores à 12%.
    Conclusion. Premièrement, nous avons encore du boulot pour convaincre mais ça n'est pas perdu, deuxièmement, le PS prend claque sur claque et malgré cette débacle, l'UMP ne gagne que par défaut et perd des voix, troisièmement, le FN grignote du terrain sans pour autant créer une adhésion massive malgré l'aide affligeante de notre médiacratie.
    Et ne pensez pas qu'une majorité de ceux qui votent FN, votent pour un discours construit (voir l'émission de M6) ou parce qu'ils sont entourés d'immigrés (voir les campagnes désertes), ils votent FN parce qu'ils sont mécontents et que la télé et les médias en général, tout en alimentant les peurs (voir l'inflation des faits divers aux infos) leurs disent que le meilleur moyen de protester, d'être en colère c'est voter FN, c'est tout.

  32. Ronan 38 ans dit :

    @cr-sud
    Merci pour ta réponse, je pense y voir plus clair. Mais du coup, sachant que nous sommes toujours dans ce satané système de plus en plus néolibéral, n'aurions-nous pas ainsi tendance à nous sabrer quant aux "échanges internationnaux" vu que nos produits sont de plus en plus cher ? A moins qu'il y ait une autre perspective à long terme que je ne distingue pas ?

  33. thierry dit :

    Retraites "il n'est pas sur sur que l'UNSA et la CFDTaccepte de servir la soupe cette fois çi".
    L'Unsa on verra, mais pour les cadres de la CFDT et de son secrétaire c'est tout vu d'avance. Doit-on rappeler le parcours de papa Chéreque et de son fils ? De Nicole Notat ? La CFDT des années 70 est morte.
    La nouvelle est trop proche de tous les pouvoirs et s'apprête une nouvelle fois à planter un couteau dans le dos de tous les salariés et ouvriers. Comparons l'accueil qui est fait dans les médias à Mr Mélenchon et celui qui est fait au discours du technocrate qui tient en main désormais la CFDT. C'est édifiant. N'attendez rien de ce type de syndicalisme, il se moque de nous.

  34. Invisible dit :

    Ce soir chez Pujadas, grosse grosse grosse pub pour MLP. Et Pujadas qui se demande comment ça se fait qu'elle progresse. C'est grâce à lui, pardi ! Vu à la télé ! Les gens choisissent en effet un homme politique comme un baril de lessive.

  35. cr_sud dit :

    @82Ronan
    En fait, l'inflation c'est peu de chose si on compare au problème épineux du cours de l'Euro/dollar surévalué de 30 à 50%. Ce ne serait pas le problème central.
    Si on veut vendre à l'extérieur, de toute façon, c'est pas en grapillant ici ou là des économies de bout de chandelle, en faisant cette politique actuelle, qu'on arrivera à concurrencer les autres sur nos exportations: avec une dévaluation compétitive de l'euro, qui accompagnerait cette politique de relance, une bouffée d'oxygène instantanée nous permettrait de vendre plus à l'extérieur. L'inflation resterait un petit problème interne, ne s'exporterait donc pas, et ne serait pas gênant si maîtrisé. Il me semble...
    Fraternellement

  36. naif dit :

    @Ardéchoise à 19h50
    "C'est à partir de 1981 que l'inflation a été éradiquée."

    Non c'est à partir de 1983, avec le 1er ministre Mauroy puis Fabius et surtout le ministre des finances J.Delors. L'inflation qui a atteint 14% dans les années 77 à 80 a été jugulée sévèrement en 5 ans en supprimant l'échelle mobile des salaires (indexation automatique des salaires sur le prix avec tout de même un décalage de -2% à notre détriment). Nos salaires augmentaient d'au moins 12% à l'époque. Certes la vie était aussi chère mais les remboursements d'emprunts (la dette individuelle) fondait rapidement et permettait aux accédant à la propriété de dégager rapidement du pouvoir d'achat puisque les remboursements étaient fixes. Les emprunteurs qui s'étaient engagés dans l'achat d'une maison (taux de 9% pour un PAP) avant la baisse de l'inflation ont subi douloureusement cette politique de désinflation. Il a fallu d'ailleurs renégocier leurs prêts (dans le temps). Donc si l'inflation repartait à la hausse, il faudra que les salaires suivent absolument et que cela fasse l'objet d'une loi. Parce que la lutte ne suffira pas, eu égard l'état de nos forces. Les bas salaires, les chômeurs et les allocataires en seraient les victimes assurées. La baisse du pouvoir d'achat qui en découlerait, générerait vite une catastrophe sociale et économique.

  37. Romain Kroës dit :

    L'intérêt de cette thèse n'est pas de redéfinir la "valeur", concept en effet vide de sens et complètement subjectif, mais de déculpabiliser les électeurs sur le problème de l'inflation, qui n'est donc pas due à la manne monétaire, mais à la hausse structurelle et irréversible des prix de revient de l'écosystème. Une politique de relance ne fait nullement de l'inflation, mais elle s'accompagne d'inflation parce qu'elle intensifie le recours aux ressources accessibles.

  38. Vinnie Reb dit :

    "C’est la fin de l’espérance de pouvoir modifier le contenu libéral de la construction de l’Union européenne puisque le deuxième tour de verrou est donné avec les règles du Grand Marché Transatlantique."

    Eh bien, c'est sans doute la seule bonne nouvelle de toute cette histoire. La fin d'une illusion, perdue définitivement. Voilà qui dégrise et rend sobre. Voilà va peut-être amorcer le débat - ô combien nécessaire - au sein de FdG sur la question de la sécession de la France - ainsi que des autres pays du Sud de l'UE, qui souffrent actuellement de l'austérité imposée par la Troïka.
    Depuis le temps que je soutiens dans nos réunions locales (pas plus tard que tout à l'heure, à notre FdG local) que l'on ne peut plus rien faire de cette UE, que ses institutions sont aux mains du grand capital, de la finance et de la banque et que vouloir la réformer n'est qu'un mythe, une douce illusion, voilà que le GMT va peut-être nous faire prendre conscience que nous autres peuples du Sud - la France, mais aussi l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Grèce, Chypre, entre autres - devons sortir de l'UE, autrement dire faire sécession. Ou du moins de l'envisager et de s'y préparer de manière réfléchie, avant que les événements ne nous y contraignent dans une sorte d'urgence. Et surtout avant que cette question - en France - ne soit totalement accaparée par la Mère Facho et estampillée FN, alors que le choix de rester ou de quitter l'Union est d'abord et avant tout un choix de société.
    De plus, la sécession de l'UE aurait l'avantage certain de nous faire aussi quitter le Titanic du GMT avant que nous ne heurtions l'iceberg fatal qui nous fera tous couler. Car c'est sûr, ce GMT, ce n'est pas du joli-joli pour nos droits civiques et sociaux, hérités largement de 1789 et du CNR.
    En tout cas, merci à Jean-Luc de nous éclairer et d'alimenter nos argumentaires par ses billets.

  39. Adrien dit :

    Très bonne prestation sur BFM et sur le Blog 6.0.
    Je me rends compte au fil du temps, que l'envoi de mails (pour ma part, près de 1000) avec le lien du blog de JL Mélenchon, me sont renvoyés avec la phrase à peu près similaire de : "trop long, pas le temps de lire tout ça, désolé! " La majorité des gens ont des difficultés de temps pour lire les excellents mais longs billets du blog de JL Mélenchon. Je sens dans leurs commentaires qu'ils aimeraient bien, mais tous ne sont pas retraités !
    Alors une idée parmi d'autres. Je veux apporter ma pierre à l'édifice du FdG et n'arrête pas de discuter et d'orienter la moindre conversation pour obliger l'interlocuteur à venir sur le terrain politique et ça marche. Mais ce Blog peut avoir un impact encore plus important.
    Je sais que JL Mélenchon ne peut pas tout faire, que le Webmaster à un boulot de "dingue" mais si quelqu'un du FdG pouvait faire un très bref résumé de 3, 4 lignes avec des titres accrocheurs (*) A ce résumé nous ajouterions simplement ce texte "pour plus de détails, cliquez sur le lien suivant" (nous mettrions le lien du blog de Jean-Luc Mélenchon.) Je suis convaincu qu'au niveau des gens à éduquer cela aurait plus d'impact que d'envoyer le blog dans son intégralité. Ceux qui n'iraient pas sur le Blog pour un tas de raisons notamment de temps, auraient au moins lu les grands titres et les très courts résumés. Donc, raison de plus pour que de notre côté, nous puissions utiliser cette formule pour nous faire toujours mieux connaître, avec des arguments aux textes maitrisés à la culture de JL Mélenchon.
    (*1) pour exemple, la presse Internet comme Médiapart met un super titre d'accroche, puis en dessous un texte de 3 ou 4 lignes qui présente bien l'article et qui donne envie d'aller voir la suite. Pour ma part ils ont réussi, car je me suis même abonné !

    [Edit wbmestre : Ce que vous réclamez existe déjà depuis longtemps et s'appelle "le petit courrier du blog". Il est envoyé toutes les semaines à près de 130 000 lecteurs... Mais peut-être n'y êtes vous pas abonné ?]

  40. Menjine dit :

    Le résultat des élections dans le Lot certes voient la débandade du PS, mais aussi 1000 voix de plus pour le FN dans les conditions d'abstention d'une partielle, et 500 de moins pour le FdG, soit pas "un peu moins" mais 50% des voix gagnées par le FN. Cela veut dire que notre discours est inaudible, que nous ne sommes pas capables d'aller récupérer les voix du PS, que nous ne sommes pas crédibles. Je me pose des questions de fond sur la stratégie du Front de gauche, sur la nécessité urgente de redresser les choses, de faire entendre une voix audible à la classe ouvrière. Je pense que nous nous sommes fourvoyés à laisser penser qu'on peut aménager, reprendre la main en Europe, peser d'une quelconque façon de l'intérieur ou des marges en espérant la reconquête pas à pas des reins des coeurs et des esprits. Le "dangereux climat politique" dont parle Mélenchon pour l'Espagne ne peut que s'établir et s'enkyster dans une telle absence de perspectives derrière les mots crus,drus et les envolées lyriques
    Le débat Sapir/ Boccara,lui, se pose avec acuité et urgence d'un point de vue économique, et pour moi je fais mienne la phrase du communiqué du PAME le syndicat de classe grec: " la seule voie qui est porteuse d'espoir : socialisation des monopoles, renversement de leur pouvoir, retrait de l'UE et de l'OTAN.". Si cela ne devient pas notre mot d'ordre le résultat des élections prochaines sera homothétique à celui de Villeneuve sur Lot.

  41. j.lou dit :

    Il semblerait que Mme Lienneman ait décidé de faire bouger les lignes dans son parti pour réveiller un peu les consciences de ceux qui à leurs convictions préfèrent leurs ambitions, à moins qu'elle en ait marre de ne plus pouvoir dormir au sortir des réunions au PS. A suivre car très instructif à mon sens sur les mouvances de la pensée au parti socialiste qui comme les nuages aujourd'hui vole à toute vitesse en ce jour de grand vent.

  42. Nicks dit :

    Il est vain de vouloir tirer des leçons d'une élection partielle qui n'est touchée par aucune dynamique de campagne. Le FN a de l'avance sur nous, ce n'est pas une découverte. Il ne faudrait tout de même pas que cela nous affole et nous conduise à adopter des postures qui joueront pour l'original en détournant notre humanisme vers un nationalisme exclusif. Or cette obsession de la sortie de l'euro chez certains y confine.
    L'euro est un outil. Il est mal façonné et mal utilisé. L'Union peut être une belle idée, elle a été mal construite. Nous pourrions certes nous en désengager en estimant que tout a été fait pour en changer l'orientation. Nous nous retrouverions alors seuls et nous devrions seuls, faire face au déchainement des marchés financiers et de la guerre commerciale que nous livreraient tous les pays acquis au néolibéralisme, à coup de dumping et de concurrence fiscale. Nous n'avons plus l'empire colonial pour nous tirer d'une telle situation et compter sur le Venezuela ou Cuba risque de s'avérer un peu limité.
    L'autre possibilité, c'est au contraire d'entrainer d'autres pays avec nous en jouant de notre statut de pays trop grand pour tomber, d'aller provoquer des négociations fort de cette position et de voir si oui ou non, les financiers prennent le risque de voir leur château de carte s'effondrer définitivement si nous mettons nos menaces à exécution. Quoiqu'il arrive, ce sera la fin de l'euro et de l'Union tels que nous les avons connus, mais nous nous laissons une chance de préserver l'unité d'un continent qui est nécessaire pour contrebalancer la puissance des autres grands ensembles. Il suffit que la France se souvienne de qui elle est.

  43. le Prolo du Biolo dit :

    D'accord sur le fond et sur la stratégie avec Nicks. @ 94.
    On reproche à l'Europe actuelle d'organiser la compétition "libre et non-faussée" entre les peuples, plutôt que leur entre-aide. Mais ne pourrait-on pas craindre que sans Europe elle soit bien pire encore, sans plus aucune barrière ni possibilité d'en mettre, féroce, "franche et joyeuse" ? Le moyen de changer d'Europe est de faire la jonction avec les autres peuples européens en révolte, pas de la quitter pour se cacher sous le tapis en pensant pouvoir nous en tirer seuls face au reste du Monde. Et notamment face au Grand Marché Transatlantique auquel nous ne pourrons nous opposer seuls et hors d'une force européenne constituée à taille égale.

  44. ermler dit :

    @ Adrien 22H59
    Désolé de vous décevoir, mais si ceux qui répondent à vos liens n'ont pas un quart d'heure à consacrer à la lecture du billet de Jean-Luc Mélenchon alors - inutile de chercher midi à quatorze heures - c'est tout simplement que ce qu'écrit ou pense Mélenchon ne les intéresse absolument pas ! Ceci dit, continuez à leur envoyer le lien. Peut-être qu'un jour, ça les intéressera.

  45. Deux réflexions tout d'abord. Quand la radio a annoncé la mort de Pierre Mauroy, le journaliste a ajouté "Jean-Marc Ayrault s'est immédiatement rendu à l'hôpital" Pourquoi, il n'osait pas y aller quand Mauroy était vivant ? Quand Hollande a rendu hommage à Pierre Mauroy, j'ai eut tout à coup l'impression d'un presque aveu, comme en font ceux qui ayant la conscience trop lourde donnent eux-même les indices permettant de les identifier, des aveux "en creux" en quelque sorte, il suffit de rajouter "virgule lui" à la fin de chaque phrase. Hollande, à propos de Pierre Mauroy "Il était socialiste... (virgule, lui), il tenait ses engagements (virgule, lui) etc.

    Et maintenant, le vif du sujet. Jean-Luc, je voudrai te faire modestement une recommandation, c'est, de temps en temps, de lire ou de relire les discours d'un certain "Jean-Luc Mélenchon". Personnellement je le fais régulièrement, et en dehors du bonheur à se sentir guidé, instruit par sa pensée, si juste, si construite, si clairvoyante, et dont on peut en revenant plusieurs fois sur un même texte, découvrir des profondeurs et des clartés que l'on n'avait pas aperçu la première fois. D'ailleurs je trouve qu'il s'en publie bien peu, pas assez pour dire vrai, raison pour laquelle je vais m'y remettre tellement cela m'apparait nécessaire.
    Je prendrai un exemple, un court extrait du discours de Rennes : [à ceux qui disent :] "C'est trop compliqué, c'est fumeux, la 6ème République, il y a bien plus urgent à faire. Non, il n'y a rien de plus urgent que l'organisation de notre démocratie." Oui, j’applaudis des deux mains, c'est ça le plus urgent, y compris dans nos organisation, y compris au sein du PG. Je cite le PG parce que j'en suis membre, pour les autres organisations, c'est à leurs membres de s'en charger. Et c'est nécessaire, et que chacun y a sa place, pas que ceux qui sont venus aux assises.

  46. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    @67carlo 17 juin à 16h36
    "La leçon qu'on doit surtout en tirer est que les mécontents votent pour le FN et que nous devons désormais (re)conquérir ces électeurs mécontents. Pour cela, il nous faut être plus clairs et plus fermes sur l'Europe."

    Assurément il est trop tard pour changer son fusil d'épaule, mais avec les résultats officiels on se rend compte que le FdG plus le PS ce sont 28,77 % des résultats donc premiers au premier tour, et le FN éliminé. Alors si l'on veut bien remettre les choses dans l'ordre notre premier objectif est bien de virer le FN, au lieu de cela dimanche prochain le FN a toutes ses chances pour remporter ce siège de député. Bonnet blanc ou blanc bonnet de notre ami Duclos, alors j'espère que nos amis du FdG iront à la pêche ou démocratiquement glisseront un bulletin blanc. Cette région va finir par être un vrai laboratoire politique, après un truand qui se disait socialiste, ils vont avoir un député FN. Bel écart n'est ce pas ! Je ne comprends pas qu'une aussi jolie région soit à ce point démobilisée et que prés de 55% s'en foutent de laisser le FN se servir d'eux comme des cobayes de labos. J'ai hâte de voir le futur accueil des immigrés qui viennent travailler au black pour ramasser les fruits de cette région si fruitière. Le FN c'est comme la scarlatine, il faut laisser sortir les boutons puisque l'on ne peut rien y faire, mais il ne faudra pas gratter ses boutons sinon cela risque de faire des traces indélébiles. Et notre pays n'a pas besoin de traces de cette maladie. Le verre est tiré il faut le boire, pourvu que cela nous serve de leçon !

  47. Citoyen18 dit :

    J’espère que la gauche du PS fera bouger les lignes comme on dit habituellement. Parce que autour de moi de plus en plus de personnes dise ne plus vouloir voter pour le PS. Et c'est un constat qui va croissant. Depuis dimanche certains dise même que le cordons sanitaire républicain, ne tiens plus. Vote blanc et tant pis, c'est grave tout de même. Les socialiste dans haut comme dit mon voisin, "n'ont rien compris" et ils se permettre d'accuser les autres formation de gauche de leurs retournement de veste. Oui aux prochaines élections en 2014 l’addition va être salée.

  48. marj dit :

    @Menjine
    Désolée de vous contredire mais vous allez vite dans vos conclusions sans connaître forcément les situations locales. D'abord, il s'agit pour cette élection du département du Lot et Garonne et non du Lot et cela fait une grosse différence.
    En effet, il faut savoir que dans le sud ouest, il y a globalement une forte résistance au FN, dans le Lot notamment car nous sommes sur des terres à forte implantation radicale socialiste (même si on peut s'attendre à une montée du FN au vu des renoncements du gouvernement actuel) avec une droite plutôt marginalisée. Mais dans ce contexte, il y a deux départements qui font exception. Le Lot et Garonne (Aquitaine) et le Tarn et Garonne (Midi-pyrénées) où la droite et l'extrême droite font depuis des années des scores élevés. Dans le Lot et Garonne, en 2002, J M Le Pen était déjà à 19% devant Chirac et Jospin alors que Jospin était pourtant devant dans presque tout le sud ouest. Il y a un basculement d'un électorat de droite agricole et conservateur vers l'extrême droite et inversement selon les élections. Aux législatives de 2012, c'est dans cette circonscription que le FN avait obtenu le meilleur score de toute l'Aquitaine !
    Ces deux départements sensibles aux thèses du FN sont des départements agricoles avec des cultures fruitières et légumières qui font appel à de la main d'oeuvre étrangère tout en la stigmatisant (comme ça se passe souvent). Ajoutons à cela une forte population Harki reconnaissante envers Le Pen d'avoir lutté pour l'Algérie française ! La télé, les difficultés économiques bien réelles, le raz le bol des affaires, le transfert des voix de droite vers l'extrême droite et la démobilisation de l'électorat de gauche dans son ensemble font le reste. Ne cherchez pas une réflexion poussée sur un quelconque programme dans ce vote parce que je pense qu'il n'y en a pas. Par contre, il faut que notre discours n'oublie pas les campagnes qui souffrent.

  49. rodolphe13 dit :

    @webmestre
    Une suggestion : serait-il possible et judicieux pour accroître la diffusion que quelqu'un lise les billets de Jean Luc de manière à ce qu'on puisse les écouter sous format mp3 ? L'écoute pour beaucoup est moins fastidieux que la lecture. Personnellement, je lis tout mais il est vrai que pour les hommes (et femmes) pressé(e)s, mais aussi pour celles et ceux qui ont une vue déficiente ce serait un gain de temps et d'accessibilité.

  50. Nous boirons la coupe du «vote utile» jusqu’à la lie.
    Je ne partage pas l'optimisme qui voit dans les 5,08% un maintient du Front de gauche. Nous avons perdu près de 500 voix dans "l'affaire Cahuzac". Nous payons encore le «vote utile», vote présenté comme le "moins pire" et vote de trouille. Mais la trouille n'a jamais rien empêché. Aujourd’hui l’abstention et un vote FN de désespérance remplissent le vide du suffrage universel, un vide de sens, car en toute logique ça ne sert plus à rien de voter parce que le système politique précédemment élu a transféré son pouvoir à travers des traités à une technostructure, la dite Troïka. Et malgré nous, nous sommes les jouets de cette société du spectacle qui nous est donnée à voir et du spectacle électoral en particulier, qui sous couvert de démocratie justement, sert à entretenir la résignation et la soumission du peuple aux exigences dictatoriales de l’oligarchie. Mais si la lutte contre l’austérité et la misère n’est pas liée au changement politique qui la conditionne, à savoir qu’elle doit être inscrite dans le processus en cours de mobilisation et de révolution citoyenne à l’échelle européenne, alors nos plaintes résonnent et continuerons de résonner comme un tambour percé. Je pense que c'est à ce niveau européen que se joue les rapports de forces et que à ce niveau nous manquons de lisibilité.


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