17avr 13

En préparant la marche du 5 mai

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La situation du pays se dégrade à grande vitesse. Toutes les hypothèses économiques qui justifiaient aux yeux de la nouvelle équipe gouvernementale sa capitulation sans condition devant la finance sont démenties. Le pays va entrer en récession selon le FMI et selon le Haut Conseil des Finances publiques. Par conséquent le chômage va encore augmenter et atteindre un niveau record depuis la fin de la guerre. Evidemment, les déficits vont se creuser, non seulement ceux de l’Etat mais surtout ceux des comptes sociaux qui reposent sur les cotisations sociales. Du coup de nouveaux trains de mesure de coupes budgétaires vont avoir lieu dans les comptes publics et sociaux. Et de nouveaux prélèvements vont être décidés en même temps que de nouvelles baisses de prestations. Evidemment, tout cela aggravera la situation pour l’année suivante, 2014. Tout un chacun va donc se trouver bientôt au pied du mur, ou bien subir en silence ou bien entrer dans l’action pour changer tout ça. Avec ou sans balai. Mais pourquoi pas avec pour faire, comme dit Lordon, la révolution des balais. Plutôt que d’abandonner notre pays au soi-disant « printemps français » de la réaction.

La spirale dépressive est à l’œuvre dans toute l’Europe. Bientôt les Allemands seront eux aussi plus rudement frappés que cela ne se voit aujourd’hui. Evidemment, toutes ces souffrances sont aussi vaines qu’inutiles comme nous en avons eu la preuve partout où ce type de politique a été mise en place. Cette situation va pousser plus loin les logiques de braderie et de pillage comme on l’a vu partout ailleurs. C’est déjà parti fort en France comme je le relève plus loin.

Dans le domaine politique ce contexte va aggraver considérablement les tensions. D’abord entre les gouvernants et les gouvernés. Les huées à la raffinerie de Petroplus quand l’hyper-solférinien Guillaume Bachelay a parlé devant les salariés floués et désespérés, l’intrusion des ouvriers de PSA dans le conseil national du PS, tandis que le premier ministre s’enfuit et que le ministre des finances va se cacher au fond de la salle, ne sont qu’un début. Mais de l’autre côté de l’échiquier aussi, la rage face à un pouvoir ressenti comme faible et sans appui populaire pousse à une radicalisation qui va aggraver la déstabilisation. En décidant d’annuler leurs réunions publiques sur le thème et en décidant de rester cachés, les officiels socialistes ont affiché une pusillanimité qui est un encouragement aux pires débordements.

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Ce n’est pas tout. Les jeux entre les partis de l’officialisme UMP et PS vont se durcir dans des logiques de surenchères politiciennes. Et naturellement tout cela va tendre aussi les relations à l’intérieur de ces partis à mesure que les uns auront l’impression que le pouvoir est à portée de main et que les autres auront le sentiment de le perdre. Bien sûr il n’y a plus de courroie de transmission entre les mobilisations sociales d’un côté ou de l’autre et l’officialisme UMP et PS. Sur le terrain, aucune des deux séries de mobilisations ne se sent représentée à présent par ces politiciens. C’est évident à gauche. Même à la CFDT. Mais c’est vrai aussi de l’autre côté, dans une moindre mesure certes. C’est ce que l’UMP découvre avec les manifestations de la Frigide Barjot et autres exaltés contre « le mariage pour tous ». Il y a là une radicalité difficile à reprendre en main par la droite traditionnelle assez largement démonétisée dans ces secteurs. De son côté, l’extrême-droite officielle Lepéniste a elle aussi beaucoup de mal face à des secteurs qui la débordent, compte tenu de la désertion de Marine Le Pen. Au total, si la droite et l’extrême-droite de base s’homogénéise idéologiquement, il n’en va pas de même de sa représentation politique. A nous de prendre toute la mesure de l’incertitude du moment. « Qu’ils s’en aillent tous » est un phénomène qui envahit toujours la totalité du champ politique. Il s’étend à mesure que le mouvement d’en bas percute une structure officielle qui prétend le réintégrer dans le cadre qu’il juge illégitime.

En fait il ne faut pas perdre de vue que le  « Qu’ils s’en aillent tous » est un processus qui répond à la délégitimation de tous les pouvoirs, toutes les autorités. Tous, quelle qu’en soit la nature ! En soi ce processus est assez largement informel et assez incapable de se donner de lui-même une perspective générale. Tout l’enjeu est de savoir qui va l’incarner dans un sens ou dans l’autre. La stratégie de la révolution citoyenne vise à conquérir l’autorité et la confiance suffisante pour ouvrir une perspective qui devienne majoritaire. Pour cela deux conditions doivent être réunies dans l’action. D’un côté, un décrochage clair et tranché à l’égard de l’officialisme et du système politique dominant. Et secondement donner en permanence un contenu et des objectifs concrets de haut niveau à la protestation. C’est sur cette ligne que le Parti de Gauche construit son action quotidienne. Pour nous, ces deux conditions se réunissent dans l’action et par elle. Là, c’est la vieille règle du leader Krasucki : « La force se renforce en se voyant forte »… Comme on le sait, la marche du 5 Mai est dédiée à la sixième République. Elle fait le lien entre le refus de l’austérité et de la finance, et la question d’un changement radical des institutions. Ce sont des thèmes de haut niveau de contenu. Cette exigence n’empêche nullement de bien fédérer comme le montrent non seulement les mobilisations de terrain qui préparent la manifestation, mais le nombre et la diversité de ceux qui y appellent, nationalement et localement.

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En fait une partie de la manifestation viendra sur ses propres mots d’ordre et analyses. Par exemple il y aura un ample cortège en faveur du « mariage pour tous » puisque précisément l’égalité de tous les couples fait partie des bases de la Sixième République, si l’on se souvient de mon discours à la Bastille en mars 2012. Nous assumons ainsi fièrement le rapport de force avec les amis de Frigide Barjot. Mais ce ne sera pas le seul cas. Il y aura des cortèges des usines martyrs, qui pour la nationalisation, qui pour la coopérative. En ce qui concerne les forces politiques, la diversité n’est pas non plus un obstacle. Le NPA a décidé de s’associer à cette manifestation. Il participe totalement au comité de coordination. Mais il défilera sur ses propres mots d’ordre. Même scénario pour Eva Joly et ses amis qui viennent sur leurs mots d’ordre eux aussi. Tous se retrouvent sur l’idée de changer le régime politique et les moyens de la démocratie dans notre pays. Tous viennent s’opposer à la finance et à l’austérité.

En décidant de coller à cette journée du 5 mai après que nous l’ayons préemptée, la droite et les anti « mariage pour tous » trahissent leur anxiété. Il s’agit pour eux d’empêcher que la société exprime sa colère sur la gauche. Ce qu’ils ont mis en route avec la lutte contre « le mariage pour tous » est pour eux fondateur d’un « printemps français » comme ils disent. Cette saison serait censée jeter la société sous les bannières de la droite la plus traditionnelle et donc la plus réactionnaire. Vu de haut et de loin on peut dire que c’est la suite du courant « droite décomplexée » que portait Nicolas Sarkozy. Ce faisant, bien sûr, ils nous mettent au défi. Faut-il s’en plaindre ? Je ne crois pas qu’une seule personne de bonne foi confonde les deux manifestations. Et cela en dépit des efforts que vont faire pour cela les solfériniens, leurs divers bagages accompagnés et les « journalistes » qui leur servent la soupe. Mais acceptons le défi. De quel côté aller ? Ou bien s’effaroucher et abandonner le terrain à la droite manifestante comme y poussent le PS et les officiels d’EELV ? Ce serait reconnaître notre défaite. Pas celle de nos partis et groupements. Celle du courant que nous incarnons dans l’histoire face aux réactionnaires. Mais nous pouvons au contraire puiser de l’énergie dans le défi et relever d’autant plus haut le gant ? C’est évidemment cela notre choix collectif au Front de Gauche.

Mais je demande qu’on y réfléchisse. Le PS et EELV préfèrent abandonner le rapport de force populaire à la droite plutôt que de se tenir au moins en silence par rapport à notre mobilisation. Nous sommes donc tous seuls cette fois-ci en face de la droite. Et les gouvernementaux nous tirent dans le dos. C’est cela le symbole qui se met en place le 5 mai. Du coup, nous commençons à incarner sur le terrain tout ce qu’est notre camp politique du fait de la désertion des gouvernementaux. Pour moi c’est le début d’un élargissement de notre rôle dans la société et dans la période politique.

Une autre partie se joue aussi sous nos yeux en sens inverse. C’est en effet un paramètre intéressant que la dédiabolisation de Le Pen. Elle peut fonctionner comme une intégration au système des officiels. Vu de cette façon, Marine Le Pen et sa stratégie a ceci de bon qu’elle est en train de défaire la synthèse politique qu’avait réussie Jean-Marie Le Pen entre bandes et factions qui forment le socle historique du Front National. La course aux apparences « à gauche » quelle entreprend sous la houlette de Philippot, va à rebours du mouvement de ses bases qui vont, elles, dans l’autre sens. Il va devenir envisageable de la cueillir en rase campagne, politiquement isolée de ce qui se rassemble et se radicalise contre « le mariage pour tous ». Par exemple, je ne crois pas que la vieille base réactionnaire chouanne et royaliste ait envie de s’identifier à Madame Le Pen quand elle est assimilée à la sans-culotterie et, qui plus est, à mes côtés, à la une du journal « Le Point ».

Je clos ce chapitre en vous expliquant le changement de fonctionnement de ce blog. Mes lignes vont se répartir en deux endroits. Ici, en note plus brève. Et dans le pavé à droite de l’écran où des chapitres supplémentaires, des communiqués et des liens viendront au fur et à mesure se renouveler sur des cycles variables, entre une journée pour un communiqué et une grosse semaine pour des documents d’analyse. Par une astuce de publication quand vous cliquez un titre de « chapitre » du pavé, il apparaît en premier mais le reste de mes textes est lisible comme dans un tout.

Et en plus, ils privatisent !

Sans bruit, presque en cachette, le gouvernement Ayrault relance la machine à privatiser. Comme toujours avec les solfériniens, la manœuvre est mesquine, ses motivations pauvres et sans vision, sa mise en œuvre honteuse et presque clandestine. Médiapart a lancé l'alerte le 27 mars dernier. De mon côté, ici j’ai déjà raconté les péripéties lamentables du bradage d’EADS. Depuis la situation s’aggrave considérablement. Moscovici et Montebourg se disputent la médaille du meilleur liquidateur de la propriété publique.

Dans un article intitulé "Et maintenant, voilà les privatisations", Laurent Mauduit épinglait la "mini-privatisation" à "haute valeur symbolique" décidée par le gouvernement Ayrault. C'est le groupe Safran qui est concerné. Issu de la SNECMA, c'est un bijou de haute technologie leader mondial des moteurs aéronautiques. Le gouvernement a décidé de vendre 3,12% du capital de Safran. Pourquoi ? Parce que l'Etat était pressé d'empocher près de 450 millions d'euros pour boucler son budget. Misérable. Le sommet du ridicule et de l’absurde est atteint quand on sait que cette vente est destinée à alimenter le capital de la Banque publique d'investissement. Détruire de l’investissement pour alimenter un fonds destiné à aider l’investissement ! Jean Marc Ayrault est le nouveau Shadock de l’économie. Au passage on découvre que ces pitoyables gestionnaires avaient oublié de nantir le budget pour fonder cette banque ! Et, sans le vouloir, Moscovici fait ainsi l'aveu que la BPI n'est qu'un nain financier !

Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg sont ici à la manœuvre. En tant que ministre de l'Economie et des Finances, et ministre du Redressement Productif, ils partagent la tutelle sur l'Agence des Participations de l'Etat. Cette agence est la structure chargée de gérer le capital détenu par l'Etat dans les entreprises. Cette agence a été créée en 2004 par la droite. A l'époque, les libéraux vantait la nécessaire "modernisation" de "l'Etat actionnaire" qui devait "gérer son portefeuille" boursier. C'était l'abandon définitif de toute logique industrielle au profit de la logique financière et boursière. 

Le pillage a aussi lieu chez EADS. Sous l'impulsion du PS, "l'Etat actionnaire" met ses pas dans ceux du parasite Arnaud Lagardère. Cet oligarque a décidé de se retirer du capital d'EADS. Et il a obtenu qu'EADS rachète ses actions. Bilan de l'opération : 2,3 milliards d'euros de trésorerie d'EADS brûlés dans une opération dont le seul bénéficiaire est Arnaud Lagardère. Ce pillage, j'en ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog. Il me révolte. Ce lundi 15 avril, on a appris que l'Etat avait décidé de faire la même chose que Lagardère. EADS va racheter une partie de son propre capital détenu par l'Etat français : 1,56% du capital est concerné. Coût de l'opération pour EADS 478 millions d'euros. Entre Lagardère et l'Etat, EADS aura brûlé trois milliards d'euros de cash pour racheter ses propres actions, autant dire pour rien. Et grâce à cette merveilleuse trouvaille, l'Etat va reculer au capital d'EADS, une autre entreprise stratégique, un autre fleuron technologique.

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Le scandale ne s’arrète pas là. En quelque sorte Cahuzac continue de nuire. Médiapart nous apprend que le groupe Lagardère va bénéficier d'une importante exonération d'impôt sur la vente de ces actions EADS. C'est la fameuse "niche Copé" qui est en cause. Cette disposition législative permet à un groupe d'être exempté d'impôt sur les plus values qu'il réalise en vendant des actions de ses filiales. En l'occurrence le groupe Lagardère ne payera presque pas d'impôt sur la plus-value de la vente de ces actions EADS. Cette plus-value est estimé 1,8 milliard d'euros ! Au lieu de payer 600 millions d'euros d'impôt, le groupe Lagardère ne devrait en payer qu'à peine 70 millions grâce à ce dispositif soit 530 millions d'euros d'exonération fiscale ! L'Etat perd plus d'argent avec ce seul cadeau qu'il n'en gagne en vendant ses propres actions EADS ! Un comble. Cette "niche Copé" a été votée à l'initiative de l'UMP Jean-François Copé en 2004. Mais si ce dispositif existe toujours, c'est à cause de Jérôme Cahuzac qui a refusé de le supprimer dans le budget 2013. Bien sûr, il a agit avec l'aval de Pierre Moscovici et Jean-Marc Ayrault, probablement aussi de François Hollande. Cette niche coûte jusqu'à 6 milliards d'euros par an. A titre de comparaison, c'est presque autant que ce va prendre François Hollande au peuple en augmentant la TVA le 1er janvier 2014.

Il ne manquait que Montebourg dans ce pauvre tableau. L’obsession comptable a fini par l’atteindre au détriment de tout autre raisonnement politique. Il l'a dit le 5 avril dernier dans le Wall Street Journal, le journal des traders américains. Voià ce qu'a déclaré Montebourg : "Dans le cadre de l'effort de restructuration budgétaire (…), nous réfléchissons à des changements dans les participations de l'État" dans les entreprises. Dans Le Figaro, un "proche de Pierre Moscovici" rappelle que "la cession de participations relève du ministre de l'Économie". Un combat de coq pour savoir quel ministre décide, voila à quoi se résume la politique industrielle de l'Etat dans les entreprises dont il est actionnaire ! Enfin, on aura donc appris que c'est Pierre Moscovici qui est responsable de la braderie chez Safran et EADS.

Moscovici lui non plus n'écarte pas de nouvelles ventes d'actions de l'Etat. Il se gargarise de la vente d'actions Safran. Il précise même que de telles ventes pourraient servir à boucher les trous du budget. Il le dit dans Le Monde de jeudi 18 avril : "Les cessions d'actifs peuvent être mobilisées pour le désendettement ou le financement de dépenses en capital. L'Etat, tout en préservant à l'identique son influence, a ainsi récemment cédé des titres du groupe Safran afin d'apporter des ressources nouvelles à la BPI et financer des investissements d'avenir. Je préciserai la doctrine de l'Etat sur la gestion de son portefeuille". Il brade et il en est fier ! Attention danger, ce sont des illuminés !

L'industrie de la Défense est aussi menacée. Un nouveau "livre blanc de la Défense" doit paraître dans les prochaines semaines. Il est censé fixer la doctrine militaire et les moyens budgétaires alloués en conséquence. Dans le contexte d'austérité généralisée, l'armée devrait aussi être frappée. D'ailleurs François Hollande l'a confirmé le 28 mars à la télévision. Il a indiqué que le budget militaire serait gelé sur la période 2014-2020 à son niveau de 2013. Cela signifie donc que chaque année, il baissera du montant de l'inflation. Cela n’a rien a voir avec une quelconque réflexion sur l’industrie d’armement, sa conversion ou sur la nature de nos besoins de défense. Non, juste de la comptabilité. Degré de réflexion politique égal à zéro !

Face à cette politique stupide et dangereuse, certains ont cru intelligent de proposer une autre absurdité : que l'Etat vende certaines participations dans des groupes industriels et technologiques de Défense pour combler les trous et alimenter le budget militaire. Ce serait un marché de dupes. La France y perdrait en souveraineté technologique et industrielle. Ce serait aussi un renoncement insupportable pour la gauche qui, depuis plus d'un siècle, défend la maîtrise publique de l'industrie d'armement.

Ce serait aussi un mauvais coup de plus. Même là où l'Etat est encore actionnaire, la stratégie financière a déjà pris le pas sur la politique industrielle. C'est la Cour des Comptes qui s'est émue de ce problème dans un rapport publié le 12 avril dernier. Pour la Cour des Comptes, sous les gouvernements successifs, l'Etat "a fait preuve de nombreuses faiblesses, se plaçant parfois en risque de perdre le contrôle de certaines activités industrielles de défense, ainsi qu’en ayant des difficultés à faire appliquer ses décisions, voire à s’exprimer d’une seule voix". En chapeau de son article sur le sujet, le magazine L'Usine nouvelle résume le rapport comme cela : "participations bradées, perte d'influence opérationnelle sur des groupes pourtant sous contrôle actionnarial [de l'Etat], risque d'OPA sur des entreprises stratégiques".

La Cour des Comptes elle-même qui n’est pas un territoire du Front de gauche, rappelle que "la présence de l’État au capital des entreprises industrielles de défense est aujourd’hui indispensable". Elle exige "une amélioration de la protection et du suivi des intérêts stratégiques de l’État". Elle pointe en particulier le "risque, par exemple, d’une OPA non sollicitée sur Safran, dont 90 % de l’activité est civile". Oui, vous avez bien lu. La Cour des comptes juge qu'il y a un risque d'OPA hostile sur Safran et le gouvernement Ayrault ne trouve rien de plus intelligent à faire que de vendre 3% du capital de cette entreprise !

La Cour estime aussi que "l’État ne doit plus agir au coup par coup mais adopter une stratégie d’ensemble, préparer les décisions futures et dire ce qu’il attend de ses partenaires industriels". Mais pendant ce temps, le gouvernement vend "au coup par coup"' des actions Safran et EADS.

Enfin la Cour des Comptes alerte sur le fait qu'"une stratégie à long terme sur les partenariats avec le groupe Dassault" est nécessaire compte-tenu du poids pris par ce groupe dans l'industrie de défense française, en particulier par la filiale Dassault Aviation dans le capital de Thalès. La Cour des Comptes va même plus loin : "Désormais, le seul partenaire industriel français est Dassault, ce qui posera tôt ou tard un problème de contrôle actionnarial". "L’État doit être en mesure de l’anticiper". Si le gouvernement Ayrault y prête autant d'attention qu'à Safran et EADS, on a toutes les raisons d'être très inquiets.

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On se souvient que le programme du candidat Hollande ne disait déjà rien sur le sujet des entreprises publiques. Parmi les soixante engagements du candidat Hollande, cette question était balayée au point numéro 5. Que disait Hollande ? "Je préserverai le statut public des entreprises détenues majoritairement par l’État (EDF, SNCF, La Poste…)." C'est tout ? Oui. Quand nous proposions la création de plusieurs pôles publics, en particulier dans l'énergie, les banques, les transports, François Hollande promettait seulement de "préserver". Il prenait donc acte des saccages causés par dix ans de droite. Mais bien sur c’est cette pauvre équipe qui avait la vision réaliste et nous les « conforts de l’opposition » comme dit ce pauvre Jean-Marc Ayrault.

En fait le candidat Hollande ne savait même pas de quoi il parlait. Sinon, il n'aurait pas écrit cette phrase. Car depuis le passage de la droite, EDF et La Poste sont des sociétés anonymes. Ce ne sont donc plus des entreprises sous "statut public". Ce sont des sociétés de droit privé, soumises aux règles du privé, mais avec des capitaux majoritairement publics. La nuance est importante. Dans les trois entreprises citées par le projet de Hollande, seule la SNCF a encore un "statut public" en tant qu'"établissement public à caractère industriel et commercial". Et même dans cette entreprise, une privatisation rampante est à l'œuvre notamment à travers la stratégie de filialisation.

Le programme de Hollande était un recul colossal sur le programme historique du Parti Socialiste. Même le programme de Ségolène Royal de 2007 proposait encore au moins de "créer un pôle public de l’énergie entre EDF et GDF". Si je vous parle d'EDF et GDF ce n'est pas hasard. C'est Montebourg lui-même qui a évoqué GDF a demi-mot. Dimanche 14 avril sur France 5, il a déclaré "dans certaines entreprises, on a par exemple 36% de participation. On peut passer à 33%, qu'est-ce que ça change ?". Or 36% c'est précisément la part du capital de GDF-Suez que l'Etat possède encore.

Et l'article du Wall Street Journal dans lequel Montebourg est cité parle expressément d'EDF ou plus exactement d'"Electricité de France SA". Sous couvert d'anonymat, le journal fait parler "une autre source gouvernementale" qui déclare qu'en cas de ventes d'actions par l'Etat, EDF serait "le choix évident". L'article rappelle même que la loi actuelle permettrait au gouvernement de vendre 14% du capital d'EDF. Aujourd'hui 84,4% du capital est détenu par l'Etat mais la loi scélérate votée par la droite en 2004 autorise à descendre jusqu'à 70% sans avoir besoin de l'aval du Parlement.

C'est d'ailleurs une raison de venir marcher le 5 mai pour la 6ème République. Comment peut-on accepter que le patrimoine commun des Français puissent être dilapidé, bradé, vendu sans que le peuple n'ait jamais son mot à dire ? C'est un champ de la souveraineté populaire que nous devons conquérir. Il vaut bien sûr pour les grandes entreprises nationales. Mais il concerne aussi chacun dans sa commune et sa vie quotidienne. Par exemple, on pourrait imaginer qu'il ne soit plus possible pour un maire de confier la distribution de l'eau potable à une entreprise privée sans qu'un référendum local n'ait validé cette idée. 

Cela éviterait bien des erreurs. En effet, la privatisation d'entreprises publiques est très souvent synonyme de catastrophes technologique, stratégique et industrielle. Je pourrais vous parler de la démolition-privatisation des ex-PTT qui a donné lieu à au monde merveilleux d'aujourd'hui. Ce monde où France Telecom – Orange fait du courrier électronique et où La Poste vend des forfaits téléphoniques. Ou encore de ce formidable progrès qui voit EDF concurrencer GDF sur la distribution du gaz et GDF concurrencer EDF sur la production d'électricité. Au final bien sûr, ça marche moins bien et ça coûte plus cher. Mais les actionnaires privés s'en mettent plein les poches au passage, comme Vinci avec la privatisation des autoroutes ou les concessions de parkings souterrains et d'aéroports.

A Strasbourg, l'Europe s'enfonce en délire

Quelques heures passées dans l’hémicycle du Parlement européen sont totalement démoralisantes. Non seulement c’est une addition de pleurnicheries sans conséquences face au désastre qui s’avance mais l’adjonction d’une épaisse couche de vœux pieux achève d’écœurer. Parfois un éclat perce la muraille de grisaille. Ainsi quand Svoboda (Social démocrate) s’adressant au robot de la commission, l’androïde Olli Rhen, lance que le ministre des finances allemand Wolfgang Schaüble se comporte comme un colonialiste. Naturellement Olli Rhen s’en contrefiche. Ici tous les gens importants se fichent de tout. Ils appliquent les recettes libérales les plus stupides, ils récitent le catéchisme, ils restent assis le visage fermé et ils attendent que les blablas des parlementaires soient finis. Un point c’est tout. Un orateur l’a d’ailleurs dit aussi crûment que je l’écris ici. Mais tout le monde s’en fiche aussi. L’androïde Olli Rhen n’a pas bougé un doigt. Peut-être dort-il ou bien quelqu’un l’aura débranché pour économiser ses batteries.

Ce matin 17 avril, c’était la situation à Chypre. Minable. Une série de mises en cause virulentes devant une commission aussi lourde et peu maniable que nos bancs. Au milieu des discours construits, quelques délires . Ainsi quand Cohn-Bendit a révélé la solution idéale qu’il nous a postillonné avec ferveur : l’unification de l’ile pour encourager les Turcs à investir à Chypre, et l’exploitation du gaz et du pétrole. On se pince. Pauvre diablotin qui a perdu ses dents. C’est d’un libéral qu’il aura fallu entendre dénoncer la responsabilité des banques dans l’ile et les déséquilibres fiscaux en Europe. Bref : une déroute intellectuelle de plus face à la montée des périls.

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Le midi on examinait au pas de charge les rapports, dont un nombre considérable destinés à donner quitus pour leur gestion à divers organismes. Indifférence générale. Et pourtant on apprend par exemple que l’autorité bancaire européenne recrute dans des conditions d’opacité préoccupantes. On découvre que les taux d’erreurs pour bon nombre de financements gérés par la Commission Européenne sont considérés comme inacceptables par la Cour des Comptes. Il y a même un rapport qui refuse de donner quitus au Conseil Européen compte tenu de sa présentation qui ne permet pas d’en faire un examen sérieux. Et le Conseil est accusé de refuser de répondre à la commission de contrôle budgétaire. Un comble ! J’en passe et des meilleures. Mon écœurement est à son comble. Car tous ces gens sont ceux qui passent leur temps à faire des leçons de bonne gestion aux gouvernements et à montrer du doigt le sérieux de la gestion des peuples. La séance a été interrompue pour auditionner le président Irlandais venu nous faire un de ces discours en marbre de l’étrenité dont cette assemblée est extrêmement friande, tant qu’il ne s’agit pas d’un progressiste. Celui là avec une voix de Bilbo le Hobbit est venu nous débiter un maximum de truismes et de sornettes bien pensantes. Le président du parlement, le vociférant Martin Schultz, lui a aboyé dans son allemand délicat toutes sortes de compliments après avoir salué dans les tribunes le Grand Duc et la grande Duchesse du Luxembourg présent à cette occasion, on ne sait pourquoi. Ces deux là n’étaient pas là pour entendre ce qui s’est dit de Chypre et c’est bien dommage. Car il y était dénoncé l’hypertrophie d’un secteur bancaire dont le bilan pesait huit fois le PIB de l’ile. Les ci-devant Grand Duc et Duchesse aurait eu peur peut-être ? Car eux sont seigneurs d’un pays dont le bilan bancaire pèse vingt et une fois le PIB. Autant dire qu’il présente donc une garantie égale à une couronne en chocolat et un habit de duchesse en papier crépon.  

La séquence du débat sur Chypre fut saisissante. Pas une intervention n’a été faite pour autre chose que des critiques d’une extrême sévérité. Quel que que soit le banc, tout le monde est scandalisé par le comportement de la troïka, de la BCE, de la Commission. Les propos sont d’une extrême violence. Mais rien, absolument rien, aucune critique aucune accusation de tricherie et de mensonge, d’imprévoyance, aucune injure de quel banc que ce soit, rien n’émeut les androïdes de la Commission. Le cri d’angoisse du Chypriote de notre groupe, qui dispose d’une microscopique minute de temps de parole, exprime un terrible désespoir : « comment allons-nous en sortir après avoir détruit la moitié de nos sources de croissance ?» demande-t-il. La plupart des orateurs dénoncent l’imprévoyance de la Commission, tous se demandent quel pays va être le suivant dans la liste des dévastations. Les androïdes regardent leurs papiers. La réponse coulera comme d’un robinet d’eau tiède. Barnier parle dans la cohue indescriptible des députés qui arrivent pour l’heure des votes. Personne n’écoute, sauf mes compères de bancs et moi qui sommes là depuis le début de la séance et ponctuons d’interjections les déclarations des orateurs, vu que nous n’avons pas une seconde de temps de parole ! Bové, absent de la séance sur Chypre, vient émarger et voter sans savoir quoi puisqu’il n’y a aucun dossier agricole pour lesquels voter avec ses amis de droite et qu’il ne s’intéresse à rien d’autre. Arrive l’heure des votes. A une cadence infernale nous votons à main levée ou avec les boutons électroniques sur une grande cinquantaine de textes dont au moins trente « rapports » attribués à la même personne. Encore un qui pourra ainsi fournir des statistiques flambantes et recevoir les compliments du pilier de bistrot que « Libération » a abandonné ici depuis onze ans et qui, après avoir fait un bide avec un bouquin en commun avec Bové, organise à présent les campagnes de dénigrement de ce dernier contre ses collègues. En fait de « rapport », personne ne saura qu’il s’agit seulement de quitus donnés à la gestion des services de l’Union Européenne. Et dans la foulée on adopte une série d’horreurs. Par exemple la soumission des pays qui n’ont pas encore l’euro aux inquisitions de la troïka, ou bien le régime des menaces contre les pays d’Afrique, des Caraïbes et du pacifique qui ne cèdent pas aux injonctions de l’Union Européenne de démanteler leurs droits de douanes. Vous trouverez tout ça sur mon blog Europe. Je suis sorti de l’hémicycle en plaisantant avec un socialiste aussi planant que cette séance étrange. Mais moi je suis inquiet, très inquiet de ce que j’ai vu là.  

Appel d'écologistes pour la marche du 5 mai

Cher-e-s ami-e-s écologistes,

 

Parce que nous savons que vous êtes comme nous :

Persuadés que c'est en en finissant avec l'oligarchie, qui ne raisonne pas dans le sens de l’intérêt de la majorité de la population et de la planète mais dans le sens d'une minorité privilégiée, que nous engagerons enfin la véritable transition écologique

Convaincus que c'est en allant vers plus de démocratie que des projets respectueux des impératifs sociaux et environnementaux pourront voir le jour

Attachés à la nécessité d'un débat public libre, ouvert et non-violent et au principe de souveraineté populaire

Nous vous invitons à faire partie des signataires de l'appel des écologistes à la grande marche citoyenne pour la 6e République du 5 mai à Paris.

En espérant pouvoir vous compter parmi nous,

Nous vous invitons à relayer largement et signer cet appel directement en ligne sur :
http://www.marchepourla6eme.fr/?p=237

Amitiés écologistes et écosocialistes

Les premiers signataires : Paul Ariès, Directeur de la rédaction du journal La vie est à nous ! / Le Sarkophage et de la revue les Z'indigné(e)s, Corinne Morel Darleux, Secrétaire nationale à l'écosocialisme du Parti de Gauche, Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS, Stéphane Lhomme, Directeur de l'Observatoire du Nucléaire, Jacques Testart, directeur de recherche à l'Inserm, Anita Rozenholc, comité de rédaction d'Ecorev, Mathieu Agostini, Président de la commission Écologie du Parti de Gauche, Matthieu le Quang, Enseignant chercheur à l'Instituto de Altos Estudios Nacionales de Quito (Equateur), Anne Isabelle Veillot, Secrétaire Nationale du Parti Pour la Décroissance, Myriam Martin, Gauche Anticapitaliste, Laurent Garrouste, Gauche anticapitaliste, Stéphane Lavignotte, militant écologiste, Jean-Jacques Boislaroussie, Porte parole des Alternatifs, Roland Merieux, Exécutif national des Alternatifs, Guillaume Blavette, Collectif Stop EPR – Ni Penly Ni ailleurs, Silvain Pastor, Ancien conseiller régional Verts de Languedoc-Roussillon, Arno Munster, Philosophe, Gilles Monsillon, FASE, Marie Bixel, Militante écologiste FASE 71

Le plan et le budget Hollande sont morts

Le gouvernement Ayrault a présenté cette semaine son "programme de stabilité". Après discussion au Parlement, c'est ce "programme" qui sera transmis à la Commission européenne. Puis la Commission dira si elle le trouve suffisamment libéral et austère ou si elle exige des modifications, des coupes budgétaires ou des "réformes structurelles" supplémentaires. Et le gouvernement devra s'y plier sous peine de sanction. Ainsi va l'Europe austéritaire.

C'est Pierre Moscovici qui a présenté ce document en Conseil des Ministres mercredi 17 avril. Il s'aligne sur les prévisions de croissance de la Commission européenne : 0,1% en 2013, 1,2% en 2014. Que valent ces prévisions ? Nul ne s’en soucie.

L'austérité est une vis sans fin. C'est ce qu'a écrit le Parti de Gauche dans sa résolution de Congrès, quoique d’aucun croit que nous aurions passé notre temps à y traiter de salopard les ministres qui le méritent.. C'est ce qui se vérifie chaque jour en Europe et en France. Cette semaine, notre raisonnement a encore été validé par plusieurs institutions qui font généralement plutôt référence chez les libéraux que pour nous.

La prévision de croissance du gouvernement pour 2013 est mensongère. Elle l'est depuis le premier jour. Le gouvernement lui-même le sait et l'a déjà reconnu plusieurs fois. Dans son projet présidentiel qui réjouissait les adeptes du "chiffrage", François Hollande promettait une croissance de 1,7% de la richesse du pays en 2013. Le 3 juillet 2012, Jean-Marc Ayrault avait déjà revu ce chiffre à la baisse à 1,2%. A l'automne, ce chiffre avait encore été revu à la baisse, à 0,8% de croissance. C'est ce chiffre qui figurait dans le budget voté par le Parlement pour 2013. On se souvient que dans mon débat avec Jérôme Cahuzac sur France 2 en janvier j'avais dit que ce chiffre ne serait pas atteint. Cahuzac pérorait que si. Les commentateurs sous pression d’Euro RSCG psalmodièrent que lui était compétent et moi seulement « sincère »… Depuis Pierre Moscovici a reconnu le 7 avril, qu'il ne tablait plus que sur 0,1% de croissance, s'alignant sur les prévisions de la Commission européenne. C'est-à-dire en fait une stagnation de l'économie qui n'ose pas dire son nom.

Malgré tous ces reculs successifs, cette prévision reste un mensonge. Le FMI prévoit une récession avec un recul de l'activité de 0,1% en 2013 en France. Les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques prévoient une récession de 0,2%. Quant au "baromètre BFM Business", peu suspect de sympathie pour le Front de Gauche, il prévoit lui aussi un recul de l'activité mais plus fort encore, à -0,5%.

Mais le premier coup contre le gouvernement est venu de là où il ne l'attendait sans doute pas, du Haut Conseil des Finances Publiques. Cet organe a été créé par François Hollande lui-même. La création de cette autorité de contrôle "indépendante" a été décidée pour respecter le Traité Sarkozy-Merkel, accepté sans renégociation par Hollande. Ce Haut Conseil est chargé d'émettre un avis public sur les prévisions de croissance qui accompagnent les projets budgétaires du gouvernement et sur la trajectoire budgétaire. C’est la mise en œuvre des pseudo autorités indépendantes qui sont une spécialité d’ancien régime, là où n’existent pas de souveraineté populaire.

6ème République

La composition de Haut Conseil fait la part belle aux comptables et aux amis de l'oligarchie politico-financière. Il compte onze membres. Parmi eux, on compte cinq membres de la Cour des Comptes dont le président de celle-ci Didier Migaud, ancien député PS. C'est lui qui préside ce Haut Conseil. On compte aussi le directeur-général de l'INSEE, nommé par décret en Conseil des ministres et dont l'administration est sous tutelle du ministre de l'Economie et des Finances. Un autre membre est nommé par le président du Conseil économique, social et environnemental. Les quatre autres membres sont nommés par le président de l'Assemblée et celui du Sénat, et par le président de la Commission des Finances de l'Assemblée et son homologue du Sénat. Au final, deux sont donc nommés par le PS, et deux par l'UMP, tous fervents partisans du traité budgétaire et de la politique d'austérité. Sur ces cinq personnalités nommées, on trouve deux anciennes dirigeantes de grandes banques privées, Marguerite Bérard-Andrieu, de la Banque Populaire – Caisse d'Epargne et Mathilde Lemoine, de HSBC. On compte aussi Philippe Dessertine, un professeur de gestion membre du think-tank ultra-libéral Le Cercle de l'entreprise. Ou encore Jean-Pisany-Ferry, ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et directeur du très oui-ouiste think-tank Bruegel.

Même ces libéraux et ces comptables semblent avoir compris que l'austérité aggrave la crise et conduit à la récession ! C'est ce que dit leur avis sur le programme de stabilité du gouvernement. Eux aussi estiment qu'"un léger recul du produit intérieur brut en 2012 ne peut être exclu". En langage courant, on appelle cela un risque de récession. Le Haut conseil trouve que "le scenario pour les années 2013 et 2014 est entouré d'un certain nombre d'aléas qui, dans leur ensemble, font peser un risque à la baisse sur les prévisions". En langage courant, ça veut dire que le gouvernement est trop optimiste.

Aussi surprenant que ça puisse paraître, le Haut Conseil valide l'essentiel de notre critique contre le gouvernement. Le Haut Conseil alerte sur la consommation intérieure. Pour lui "dans un contexte où le chômage se maintient à un niveau élevé, les prévisions relatives à l'évolution des salaires paraissent optimistes". Il n'y a pas besoin d'être devin pour le comprendre : le chômage augmente et les salaires de ceux qui ont encore un emploi stagnent. Donc le pouvoir d'achat recule. Et la consommation aussi. Il suffisait de lire Les Echos du vendredi 12 avril dernier. La seule lecture du titre de l'article suffisait : "La consommation, dernier moteur de la croissance, est tombée en panne". Les Echos donnaient ensuite une série de domaine où la consommation des ménages recule, allant du bricolage à l'électronique.

Le Haut Conseil des Finances Publiques critique aussi la "politique de l'offre". C'est le cœur de ce qui reste de stratégie aux solfériniens. Elle se résume ainsi : "donnons de l'argent aux chefs d'entreprises et ils finiront bien par produire et embaucher". C'est le seul espoir de redémarrage de l'activité économique pour François Hollande. Cette stratégie repose entièrement sur le "crédit d'impôt compétitivité impôt", ces 20 milliards d'euros que Hollande a donné aux actionnaires sans aucune condition ni contrepartie. Le Haut Conseil est au moins dubitatif. Il considère que les effets sur la croissance découlant de ce dispositif coûteux "gagneraient à être davantage documentés". C'est une manière polie de dire que c'est un pari fumeux. Nous pensons qu'il échouera lamentablement : cet argent finira en opérations financières ou en dividendes pour les actionnaires.

Le Haut Conseil nous donne encore raison sur un point. Il dit que "le scenario d'une reprise de l'investissement des entreprises retenu par le gouvernement (…) reste conditionné à l'amélioration des perspectives d'activité". C'est que je répète depuis des mois et des mois. Une entreprise n'investit pas et n'embauche pas parce que M. Ayrault est allé à l'université d'été du MEDEF ou parce que M. Hollande va donner 20 milliards d'euros. Une entreprise investit et embauche quand elle a des clients et un carnet de commandes rempli ! Je n'ai pas fait l'ENA et HEC comme François Hollande mais j'ai compris ça.

La prévision du gouvernement pour l'année 2014 ne convainc pas plus que celle pour 2013. Tout le monde sait que les 1,2% de croissance promis ne seront pas atteints. Pourquoi ? Parce que le cercle vicieux que j'ai dénoncé tant de fois est en place. Les politiques d'austérité sont basées sur la réduction des dépenses publiques et des hausses d'impôts amputant le pouvoir d'achat populaire. Elles entrainent une contraction de la demande des ménages et de la commande publique. Donc une contraction de l'activité économique.

C'est ce que dit Eric Heyer, économiste à l'OFCE. Dans une interview sur le site du Nouvel Observateur, il explique les choses très clairement, chiffres à l'appui : "normalement, comme nous sortons d’une crise, nous devrions avoir une croissance de 2,6%. On perd 0,8% de PIB à cause de la situation économique de nos partenaires, 0,2% à cause du prix du pétrole, et 1,8% à cause de la politique d’austérité. Ce qui nous mène à une récession de 0,2%". Vous avez bien lu, à elle toute seule, la politique du gouvernement est responsable d'une perte de 1,8% de "croissance potentielle". Sans compter les pertes dues à "la situation économiques de nos partenaires", c'est-à-dire essentiellement à cause de la politique d'austérité appliquée partout en Europe. Bien sûr, tout cela a une forte dimension abstraite, mais le résultat est sans appel : l'austérité aggrave la crise.

Cette catastrophe économique aboutit à une catastrophe sociale. Au passage, l'OFCE note que "le taux de chômage augmenterait régulièrement pour s'établir à 11,6 % fin 2014. Seul un changement de cap dans la stratégie budgétaire européenne permettrait d’enrayer la hausse du chômage". Et cette catastrophe économique et sociale aboutit à un crash budgétaire. La contraction de l'activité réduit les recettes fiscales. La hausse du chômage augmente les dépenses sociales. Au final les déficits publics et sociaux se creusent. C'est ce que nous répétons depuis des mois. C'est ce qui est arrivé à la Grèce, à l'Espagne, au Portugal et partout où ces politiques d'austérité ont été appliquées. C'est ce qui arrive à la France.

Le gouvernement le sait. Il vient d'admettre qu'il ne tiendrait pas l'objectif de 3% de déficit en 2013. Moscovici dit que le gouvernement table désormais sur 3,7% de déficit l'an prochain. Cahuzac le savait depuis longtemps si j'en crois Le Canard Enchaîné du mercredi 10 avril. En page 2, Le Canard rapporte cette phrase qu'aurait tenue Cahuzac : "On me dit que j'ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu'il y aurait des mensonges indignes et d'autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l'Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j'ai menti devant l'Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013".

Face à cette situation, le gouvernement continue de mentir. Il récuse le mot d'"austérité". Mais Pierre Moscovici annonce un nouveau plan de 20 milliards d'euros en 2014. Officiellement il s'agit de ramener le déficit public à 2,9% de la richesse du pays, juste en dessous de la barre des 3% acceptée par la Commission européenne. Parmi ces 20 milliards d'euros de nouveau plan d'austérité, 14 milliards d'euros balai_07 viendront de coupes dans les dépenses publiques. Et 6 milliards d'euros viendront de hausses d'impôts, contrairement à ce qu'avait promis François Hollande.

François Hollande avait promis que "pour 2014 en dehors de [la hausse de la TVA], il n’y aura aucune autre augmentation d’impôt" à la télévision le 28 mars dernier. Passons sur cette haute des impôts de 6 à 7 milliards d'euros que représente la hausse de la TVA. Même le reste de la promesse de Hollande est faux. Lundi15 avril sur France Inter, Pierre Moscovici a annoncé : "il y aura une augmentation des prélèvements obligatoires qui est annoncée de 0,2 à 0,3 points" soit "6 milliards d'euros".

Un ancien ministre du budget reconnaît "avoir menti" sur la situation budgétaire de la France devant l'Assemblée. Tout le monde sait que le gouvernement ment dans ses prévisions économiques et budgétaires. Le ministre de l'Economie en exercice dit le contraire de ce qu'a dit le président de la République à la télévision quinze jours avant. Tous ces mensonges et toutes ces hypocrisies cherchent à masquer le fait que la politique menée conduit le pays vers un record historique de chômage. On voit ainsi combien les institutions de la Ve République permettent de dissimuler la vérité au peuple. Or, mentir au peuple, c'est porter atteinte à sa souveraineté. Voilà encore une bonne raison pour participer à la grande marche citoyenne du 5 mai "contre la finance et l'austérité, pour la 6e République".

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339 commentaires à “En préparant la marche du 5 mai”
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  1. pichot mont dit :

    Jean Luc a été au top hier soir dans l'émission de Ruquier. Acueilli par les bravos il est reparti sous les mêmes bravos. L'article dans le monde qui se veut plus modéré qu'usuellement est cependant garni de "savonnettes". A mon sens, les journalistes de service ont, comme à l'accoutumée, resservi les mêmes poncifs mais Jean Luc s'en est tiré par des boutades sur les sujets inintéressants et a réussi à présenter le fond politique du PG et a bien montré la démarche inductive de sa pensée. Je préfère croire que le journaliste du Monde qui fait le commentaire de l'émission est un ignorant plutôt qu'un manipulateur. Bourré des préjugés montés en épingle par la droite du XIXème siècle il essaie de rebondir sur des non-vérités en tentant de faire croire que JL se prend pour Robespierre, c'est-à-dire un incompris. Quel petit bras ! Il n'empêche qu'il nous reste à nous, militants de base (cette expression fait un peu PC des années 70) de continuer à chercher à convaincre, expliquer la démarche en canalisant de façon dynamique et positive le ras le bol du peuple de France. Alors, allons balayer les profiteurs, la mauvaise foi et leurs alliés dimanche prochain !

  2. Genialle dit :

    @ Ermler and co
    Vous avez raison et en même temps vous pinaillez ! Appréciez que Jean-Luc Mélenchon soit invité dans une émission ou beaucoup de personnes qui la regarde ne savent pas que le PG existe. Et en plus "On n’est pas couché avec Jean-Luc Mélenchon plus fort que l’after de The Voice Donc notre "Voice" a été plus doué que les chanteurs qui hurlent. Pas belle la vie ?
    @roussel
    Et en plus va chercher du muguet un 31 janvier (ou autre) pour offrir ou faire une fête. Peut être en plastoc !

  3. gabriela dit :

    J'ai adoré votre passage chez Ruquier! Mais en plus, je me demande comment il a été percu pour ceux qui ne sont pas de notre bord, c'est cela le plus importante je crois pour ne pas tomber dans ce truc de "convaincre qu'aux convaincus". Je sais que je suis loin, mais ici j'ai regardé l'émission avec des amis qui ne parlent meme pas francais et j'essaye d'expliquer la demarche du FdG. Eux, qui ne parlent que l'espagnol ont adoré Mélenchon meme sans le comprendre. Ils ont reconu une certaine vibration, une empathie qui est tres parlant. Mais on ne compte pas de tout, ce que compte ce sont les francais. Comment ils l'ont trouvé? Est.ce que Jean-Luc Mélenchon a sorti dédiabolisé? puisque je crois que c'était un peu le but recherché hier soir. J'ai trouvé le passage sur l'usage des photos dans la presse, le plus intéressante de ce point de vue. Sur la page facebook de Mélenchon on a eu 100 likes de plus, mais par rapport au nombre qui regardaient l'émission je ne crois pas qu'il soit beaccoup. Je lis la presse, ils le trouvent (comme d'ailleurs ils le font depuis un moment) trés bon sur la forme televisuel, mais pas plus que cela... donc, qu'en pensez vous? Est-ce qu'il y a des gens que ne sont pas avec nous qui ont pu changer d'avis sour lui? Qu'est.ce que vous sentez dans la rue la bas?

  4. ermler dit :

    @ genialle and co
    Vous avez raison et en même temps vous pinaillez ! ...et la suite

    Nouvelle définition de mot pinailler : Avoir raison . Dont acte.
    Je suis en effet immensément fier que ONPC ait battu The Voice en part de marché. C'est bien ce que je disais : Ruquier en a eu pour son argent et le rond de serviette (en or, minimum) de Jean-Luc est assuré !
    Si les 4 millions de téléspectateurs de ONPC sont avec nous dans la rue le 5 mai, je vous promets de ne plus pinailler!

  5. Madeleine dit :

    Gabriela, je trouve que tu poses des questions intéressantes. Oui, je crois que certains qui ne sont pas avec nous ont pu évoluer (changer d'avis, c'est peut-être beaucoup dire) au sujet de M. Mélenchon et commencent par conséquent à prêter quelque attention à ses idées.
    J'avais déjà remarqué de façon diffuse des commentaires dans toutes sortes de journaux favorables à une VIème République ou au coup de balai à notre façon. Maintenant, ce sont quelques journalistes qui s'y mettent dans la presse grand public : dans "Marianne", Jack Dion a dénoncé "la diabolisation de Mélenchon" comme "machine à blanchir Marine Le Pen", au Nouvel Observateur, Bruno Roger-Petit a loué sa critique pointue derrière l'humour de la stratégie de Hollande dans son article " Déclarations de patrimoine : Mélenchon se met à nu, un message redoutable et efficace", et aujourd'hui même c'est Nathalie Rheims qui dans Le Point se met à lui reconnaître des mérites autres qu'oratoires dans "Mélenchon, ah, ça ira !". C'est elle qui va le plus loin en envisageant sérieusement la nécessité possible d'une VIème République.
    Soulignons que le Nouvel Observateur et M. Roger-Petit sont loin d'être nos amis et que Le Point est un journal de droite (le plus digne, peut-être, mais tout de même). Notons aussi que ces articles ont entraîné des commentaires favorables ou du moins ouvert la possibilité d'un débat.
    C'est peu, bien sûr. Mais c'est nouveau.

  6. Empathie dit :

    Jean Luc invité hier soir de "Internationales" sur RFI et TV5 Monde. 2 vidéos : 1ère partie 2ème partie.

  7. citoyenne21 dit :

    Ben voilà, après la fête chez Ruquier, le sérieux à TV5 Monde ! Voyez comme c'est simple quand on a le potentiel pour jongler sur les deux tableaux, afin d'être audibles et par les moins férus de politique d'un côté et par les plus exigeants de l'autre. Et là notre porte-parole, il connait la musique, pas besoin de partition, c'est ça qui est kiffant (pour faire jeune) : un coup on rigole, un coup on s'instruit et tchao l'ennui mortel que distillent les autres corbacs de tous bords.

  8. marj dit :

    @205 Madeleine
    Quand certains médias que vous citez (dont "le Point" qui pour moi est un torchon) louent Mélenchon, je me méfie et je me pose plutôt la question de l'intérêt qu'ils y trouvent ? Peut-être appuient-ils sur les divisions de la gauche ?
    Sinon les politiques Européennes échouent partout mais les libéraux continuent à foncer dans le mur, Hollande et le gouvernement communiquent sur le "on fait ce qu'on peut mais on n'y peut rien car on est coincé par l'Europe" comme si Hollande à la tête du PS en 2005 n'avait pas appelé à voter pour cette Europe là ! Comme toujours loin d'analyser leurs erreurs, les dirigeants du PS se coupent de plus en plus du peuple et ne sont pas loin de nous accuser des divisions à venir et donc du risque de retour de la droite (alliée à l'extrême droite) au pouvoir.
    Encore à propos de l'Europe, dans les médias, on entend avec insistance la petite musique caricaturale qui affirme que les pays du Sud auraient été mal gérés (ils ont ce qu'ils méritent) et ceux du nord seraient vertueux. Ce leitmotiv est revenu ce matin sur France Culture pour justifier le choix d'une "bonne gestion" (soit l'austérité) dans une émission ou l'invité était Jacques Juillard, soutien de la politique du gouvernement. Ce faisant, ces discours occultent complètement les difficultés existantes dans les pays dit "vertueux": récession et désindustrialisation au Royaume Uni, pauvreté en Allemagne, et difficultés économiques dans bien d'autres pays comme la Belgique, tout cela avec une alarmante montée de l'extrême droite partout.
    Le but de cette manoeuvre est d'achever de faire accepter en France, au peuple de gauche, la mutation du socialisme vers le modèle Anglo Saxon ou germanique : l'Europe du Sud sert d'épouvantail, l'Europe du Nord serait le modèle à suivre.
    Quant aux privatisations sous un gouvernement socialiste, avouons que ça n'a rien de bien nouveau !

  9. Nicks dit :

    L'article du point de ce matin est intéressant parce qu'il pointe en premier lieu ce qu'apporte Mélenchon et le FdG en politique, à savoir le sens. Au contraire des néolibéraux PS, UMP, Modem, UDI qui se contente de nous dire qu'il faut faire comme ça parce que c'est comme ça, notre démarche est de redonner à la politique son objectif structurant. Définir une perspective, un projet, les moyens de le mettre en oeuvre, au final, un espoir. La dernière phrase de l'article résume un peu cela. Si Mélenchon avait été le prof d'histoire de l'auteur, cela aurait changé bien des choses. C'est cela, donner du sens.
    Notre problème, c'est que le FN, à sa manière, fait de même. A nous de démontrer que notre direction est la bonne, quand celle des extrémistes de droite conduit dans le mur. C'est une tâche rude et nous n'y arriverons pas en un instant, télévisé ou pas...

  10. Antraigues dit :

    Bravo Jean-Luc Mélenchon pour l'émission de L. Ruquier. Excellent sur le fond, mais si je puis me permettre, attention toutefois à ne pas céder à la provocation sur la forme.
    @carole 127 : Essayez le co- voiturage si possible.

  11. Barousset dit :

    @199 Michel Matain et @ tous
    Réaliser des œillets en papier est très simple et permet de réduire la demande en œillets cultivés la plupart du temps sur des terres africaines que nous voudrions réservées aux cultures vivrières locales.
    Notre comité PG en prépare des brassées pour le 1er et le 5 mai. On peut même décider de leur donner la taille d'un balai !
    Quant aux interventions de Jean-Luc (ONPC et RFI), bravo !

  12. Régine dit :

    Merci à Empathie pour son lien. N'hésitez pas à visionner cette émission et à la faire circuler. Les gens ne regardent pas toujours les bonnes émissions. Quand des journalistes font bien leur travail les idées peuvent être expliquées et là le porte-parole du Front de Gauche est perçu différemment.

  13. Daneel dit :

    Monsieur Mélenchon, j'ai regardé avec ma famille (non politisée) vos deux interventions télévisées ce weekend. Hier sur TV5 Monde, vous avez été Parfait, rien à dire. Par contre, alors que je vous ai trouvé charismatique et sympathique comme d'habitude chez Ruquier, le retour de ma famille était plus mitigé. Leur impression était que la discussion était trop confuse, et donc, à la fin de l'interview, ils étaient un peu plus perdus qu'avant. J'ai revu l'émission pour essayer de me mettre à leur place et j'ai mieux compris leur impression. En effet les sujets changeaient souvent, avec des provocations de Caron qui voulait rendre la conversation superficielle, et j'ai trouvé que vous avez perdu trop de temps à lui répondre. Je donne cet avis, en espérant que, lors de vos prochains passages à la radio et à la télé, vous puissiez éviter cette situation, peut être en laissant le/la journaliste poser sa question provocatrice sans rien dire et puis lui répondre que la question n'a aucun intérêt avec le moins de mots possible. Bon courage!

  14. Denis F dit :

    @ 191 ermler 21 à 20h18
    " Impressions subjectives et partisanes après la prestation dans ONPC. "

    Je n'ai pas regardé l'émission en question par crainte d'y retrouver les travers que vous décrivez fort bien dans votre excellent commentaire, les groupies qui sévissent sur ce blog sont équipées d'œillères et cela est dommageable pour elles. Politiquement parlant je ne suis pas certain, tout comme vous, que ce genre de prestations soit positive, mais les gens sont dans un tel délabrement psychologique et politique que pourquoi pas après tout !…

    @ Jean-Luc Mélenchon "I'm self"

    Quel est ce bruit de couloir qui vous prétend "prétendant au poste de premier ministre" ? J'ose espérer que cela ne restera qu'au stade du bruit !

  15. carlo dit :

    @ Denis F
    Politiquement parlant je ne suis pas certain, tout comme vous, que ce genre de prestations soit positive

    L'objectif de Jean-Luc Mélenchon n'était sans doute pas de convaincre les télespectateurs qui regardent cette émission pour se distraire et non pour se forger une conscience politique. Son intention était plus vraisemblablement de se rendre sympathique de façon à ce que les électeurs qui ne le connaissent pas bien aient envie d'écouter à l'avenir ce qu'il dit dans le cadre d'émissions politiques. De ce point de vue, la prestation de Jean-Luc Mélenchon me semble être un succès.

    Les groupies qui sévissent sur ce blog sont équipées d'œillères
    Je ne suis pas absolument sûr que vous soyez vous-même totalement exempt du défaut que vous reprochez aux autres.

  16. Michèle dit :

    @empathie merci pour les liens Et effectivement encore une fois je suis bluffé par notre porte parole et la clarté de son discours.

  17. phiphi the biker dit :

    Bonjour à tous,
    Chapeau Jean Luc pour ta prestation à ONPC ! Un régal, un festival d'idées qui ont été passées avec maestria (j'ai regardé l'émission 2 fois, et je jubile). Bravo pour la remise en place de Mr Caron.
    Même si je ne suis pas de son bord politique, bravo aussi à madame Polony qui a l'intelligence de ses questions et la connaissance des sujets (j'ai apprécié son hochement de tête approbateur quand Jean-Luc décrit Robespierre comme le défenseur du droit de vote des femmes, de la citoyenneté des juifs, la citoyenneté des comédiens, que Robespierre est contre la guerre, et la prise du pouvoir qui en découle, par ces mêmes militaires). Quel magistral condensé de cours d'histoire, qui est regardé par beaucoup de spectateurs (je n'en connais pas le chiffre).
    Jean-Luc, tu es un homme précieux à nôtre république, à notre patrie. C'est sûr, tu fais progresser les idées du Front de gauche, celle d'une vraie gauche.
    Vive la constituante, vive la sixième république. Liberté, égalité, fraternité !

  18. rayana dit :

    @denis f 214
    Il ne s'agit pas d'un bruit de couloir. A plusieurs reprises, ainsi qu'à l'avant dernier passage de Mélenchon chez Ruquier, il disait que si Hollande, s'apercevant que sa gauche serait plus forte que sa droite et imposerait un remaniement ministériel, Jean-Luc serait prêt à former un nouveau gouvernement. Il semble aujourd'hui que la rupture est trop importante avec les solfériniens pour espérer cela. Bien sûr je n'ose pas rêver, mais ça aurait de la gueule un gouvernement Mélenchon Front de gauche qui mettrait en place une assemblée constituante et une véritable politique de gauche, maintenant tout de suite. On ne va quand même pas attendre 4 ans de souffrances supplémentaires avant d'appliquer notre programme!
    A nos balais le 5 mai !

  19. citoyenne21 dit :

    Franchement, vu le contexte, ce ne serait pas si surnaturel que ça que d'envisager cette hypothèse de voir Jean-Luc Mélenchon être nommé, dans l'urgence, Premier Ministre, par un Hollande le faisant à reculons forcément. Mais ce sera ça ou l'implosion du système ou alors vaudrait mieux l'implosion et repartir de zéro. Franchement, n'est-ce pas pour ça qu'on a voté pour certains d'entre nous, pour Hollande, au second tour ? 2017, c'est loin et si on peut se hisser à mi-parcours du quinquennat, c'est que du bon boulot aura été fait par les uns et les autres du FdG.

  20. tchoo dit :

    C Boutin chantre de la morale cathos et de la lutte contre le mariage pour tous, tente de dévier les manif anti-mariage et manif contre le système
    C Boutin veut changer le système, nous aussi, mais pas avec ses idées

  21. zebulon dit :

    Le bal des menteurs. Du mensonge à l'incompétence, il n'y a que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette. Heureusement, les bals de noces du printemps nous donnerons au moins l'occasion de danser et de nous amuser.

  22. naif dit :

    En boucle dans tous les médias. Le 26 mai tous à la manif anti-homo. 1 mois à l'avance et tous les jours. Et le 5 mai ? Pardon ? Euh...! y a rien. Le médiateur de France télévision nuance. On en a parlé à minuit chez Ruquier et chez Mermet à 15h30. Ah oui faut pas pousser. Bon on en parlera chez Taddeï à 23h00 une fois.

  23. Sophie Clerc dit :

    Sur la mine et dans les yeux des personnes qui interviewent J-L Mélenchon, je vois souvent passer, furtivement et tout aussitôt réprimé, un petit nuage - en fait un soupçon d'acquiescemment. En réalité, ils sont d'accord avec ce qu'ils entendent, les pauvres - comment ne le seraient-ils pas. Ils ne sont finalement pas idiots pour s'être hissés au poste qu'ils occupent. Mais la situation est très difficile pour eux, et du coup très drôle pour le spectateur. Leur mandat étant de démolir et de ridiculiser l'interviewé, ils risquent leur gagne-pain en ne le faisant pas. Or cela devient de plus en plus difficile. D'une part parce que Mélenchon a raison et que le public le voit. ça les journalistes le savent. D'autre part, parce que les journalistes eux-mêmes commencent eux aussi à se poser des questions en leur for intérieur. Pour sauver l'hypothèque de leur maison, ils serrent les fesses et continuent à poser leurs questions toxiques et décalées, mais cela ne fonctionne plus très bien. Je ne voudrais pas être à leur place.

  24. cr_sud dit :

    @Sophie Clerc
    Très bonne analyse ! Puissent les vérités assénés depuis si longtemps par Jean-Luc Mélenchon et le FdG être vécues par les journalistes du système comme ayant une grande part de vérité. Leur for intérieur va imploser sous peu !

  25. citoyenne21 dit :

    Tant que la paye est bonne, Sophie Clerc, pas grave de faire une croix sur tout ce qui s’entrouvre devant eux et qu'ils préfèrent feindre ignorer. Bien sûr qu'ils savent qui a raison et qui a tord, bien sûr, mais ils font partie de l'élite journalistique, faut pas s'écarter du fourbe chemin sinon panpan !

  26. jeanmarc dit :

    Merci Empathie pour les liens.
    Et merci au "professeur". J'ai l'impression qu'on le laisse un peu plus s'exprimer qu'avant.
    Je fais tourner à mes relations. Peut-être pas aux mêmes que l'émission chez Ruquier.

  27. richard30 dit :

    @ marj. 208
    Vous dîtes « certains journaux sont des torchons ».
    Que pensez-vous aujourd'hui des Français qui votent à droite et que pensez-vous de ceux qui votaient à gauche sous la présidence de N. Sarkozy ? Que pensez-vous du résultat des votes des uns et des autres ? Si vous êtes d'accord sur le fait que, malgré qu'alternativement les uns, puis les autres voient, au pouvoir, des « élus » qui correspondent à leurs aspirations respectives, la politique qui se pratique va toujours dans la même direction, ni à droite, ni à gauche mais dans la direction de ceux qui possèdent le pouvoir par l'argent ? Alors, plutôt que continuer à mettre en place des solutions à durée déterminée qui ne satisfont au mieux que 50% des électeurs, n'est-il pas préférable de regrouper les bonnes volontés de droite et de gauche tant au niveau des citoyens que des responsables politiques, d'élaborer ensemble une politique commune, adaptable à la plus large majorité de citoyens « ouverts », pour évoluer dans un monde plus équitable ? Ne pensez-vous pas que la meilleure solution serait de confier les responsabilités à des élus capables de mettre en application des politiques élaborées en commun par des citoyens de droite et de gauche. En effet, les sujets les plus déterminants et qui traitent des problèmes de fond et de fonctionnement de notre société, ne seraient-ils pas communs à tous ? Les gens de gauche revendique le « partage ». Ne peut-il pas également s'appliquer au niveau des idées, de la conception, des décisions, de l'encadrement et du contrôle ? Partant de ces données innovantes, les intérêts devenant communs et une majorité de citoyens de droite et de gauche s'étant approprié ensemble ces derniers, pour passer à autre chose de mieux adapté, pensez-vous que les « torchons » auront lieu d'exister ? Ce sont les lecteurs, leurs problèmes et leurs questions qui font les journaux et point de solution adaptée sans questionnement judicieux.

  28. Thierry_M dit :

    Excellente prestation dans ONPC. J'ai trouvé que les sujets abordés ont été traités de manière claire et pédagogique, comme toujours. Dans ce type d'émission là est l'essentiel. Je ne résiste pas au plaisir d'un retour en arrière de huit mois ce qui permet de mesurer l'inconsistance du politique et de son larbin le journaliste ici.
    « Cela lui vaudra des invitations, ici et là, à "On n'est pas couché" sur France 2, au "Grand journal" sur Canal Plus, et autres émissions de divertissement politique, et puis l'effet retombera, comme un soufflé trop souvent servi... » Bruno Roger-Petit le 22/08/2012

  29. Genialle dit :

    Je demanderais a Mr Roger-Petit sa feuille d'impôt et la transparence de son patrimoine. Car il me rappelle étrangement un certain Jérome "vous êtes seul Mr Mélenchon" et vous connaissez la suite !

  30. Haricophile dit :

    Sans avoir fait HEC, il y a un principe économique qui n'a pas changé depuis l'invention de l'état. Quand tout va bien, on engrange pour les saisons moins bonne. Quand ça ne va pas bien, on desserre les boulons pour relancer l'activité.
    Quand on fait le contraire, on se retrouve au point de départ de la fable de la cigale et la fourni. Mais en fin de compte, qu'est-ce qui est important, le bien-être des états ou la conquête du pouvoir et la domination ?
    Ah, je ne pense pas pouvoir être à la manifestation, mais si quelqu'un cherche des idées, je verrais bien un groupe habillé en Punks, avec les masques de nos "élites", et arborant fièrement le slogan qu'il ont en commun : « No future ! »

  31. Invisible dit :

    En fin d'émission sur TV5 Monde, on vous a tendu une perche vers le Venezuela. Pourquoi n'avoir pas parlé des 8 assassinats perpétrés par la droite contre les nôtres après l'annonce de l'élection de Maduro ? Les médias ne nous bassinent que de Boston et la libération de la famille otage. Il faut faire savoir ce qui est tenu sous une chape de lourd silence. Il semble que vous ayez aussi choisir de passer par dessus ces faits dramatiques.
    Et sinon, à part ça, prenez soin de vous Jean-Luc, votre cœur, votre santé. Vous maigrissez, faites attention. Le meeting de Montpellier était tambour battant, en moins d'une heure, à fond. Comment tenez-vous un tel rythme de fou ?
    Heureusement que vous avez su chez Ruquiez rester dans le divertissement, la détente et la bonne humeur.
    Nous, tout le monde, sommes très exigeants avec vous et nous vous demandons toujours plus. Sachez ménager votre monture.

  32. justin dit :

    Il se trouve que la politique est un projet collectif. En tant qu’organisation de gauche républicaine, il serait souhaitable de ne pas l’oublier et donc de sortir de la logique qui, en trompe l’œil, assimile le progrès à la distribution de droits communautaires en fonction de l’émotion du moment. La gauche se couperait (ou plutôt, se coupe) ainsi, toute seule, de la source républicaine en se bornant à cette seule perspective.
    L’anthropologie montrera que le rapport de force politique, surjoué sur une question, (surtout lorsqu’il est bafoué sur 9/10 d’un programme électoral) ne suffira pas à modifier le sens commun de la conscience. Encore moins lorsque l’on s’apercevra que cette conscience est bien plus populaire qu’on ne le croit.

  33. Denis F dit :

    @ 215 carlo à 11h54
    Je ne suis pas absolument sûr que vous soyez vous-même totalement exempt du défaut que vous reprochez aux autres.

    J'avoue que lorsque la chanson est bonne, ma foi ! …

    @ 218 rayana à 13h06
    " Bien sûr je n'ose pas rêver, mais ça aurait de la gueule un gouvernement Mélenchon Front de gauche qui mettrait en place une assemblée constituante et une véritable politique de gauche, maintenant tout de suite. "

    Vous avez raison, il ne vous faut pas rêver ! Car dans cette 5° République, sachez que seul le Président de la République est habilité à dissoudre l'Assemblée Nationale, et donc lui seul peut convoquer une constituante et non pas le Premier Ministre, il faut de même convenir que la constitution de la République actuelle ne permet pas vraiment une politique telle que nous la souhaitons, le seul gouvernement qui fut réellement de "gauche" durant cette 5° République, fut celui de Monsieur Pierre Mauroy de mai 1981 à mars 1983, ensuite nous sommes entré dans le libéralisme avec J. Delors puis L. Fabius.

    " On ne va quand même pas attendre 4 ans de souffrances supplémentaires avant d'appliquer notre programme! "

    Si vous ne faites pas la révolution, celle que plus personne ne veut faire, vous allez bien sûr y être contraint mon bon ami. À moins qu'un coup de folie ne prenne François Hollande, ou qu'un accident de santé ne lui arrive, ce que je ne souhaite pas même s'il est le pire de mes ennemis.

  34. Gerard Blanchet dit :

    @Denis F
    Il n'y a pas à dissoudre l'actuelle assemblée nationale pour convoquer une Constituante. Il ne faut surtout pas dissoudre l'assemblée car alors c'est la droite décomplexée (pour reprendre l'expression de Lordon) qui l'emporterait. Avec l'actuelle majorité Hollande peut changer de cap et mener comme il l'avait dit au Bourget une politique contre l'austérité et contre la finance deux des objectifs du 5 mai. Quant à la convocation d'une constituante (différente donc de l'AN qui continue à légiférer)
    la constitution de la Ve ne prévoit que les modifications de la constitution, pas sa fin. Il faut donc que le Peuple souverain manifeste d'une manière ou d'une autre sa volonté d'une nouvelle République et d'engager un processus constituant. Une votation citoyenne dans la suite du 5 mai me semblerait une bonne méthode.

  35. jean ai marre dit :

    @ 222 naif dit:
    "Et le 5 mai ? Pardon ? Euh...! y a rien."
    Un bémol. Il n'y a presque rien. Certains éditorialistes commencent à en parler. Ils assurent même que la manif rassemblera tous ceux qui ne veulent plus de la politique de F Hollande. Ils sont malins ces journaleux, ça leur permettra d'écrire que les citoyens ne sont pas d'accord avec Hollande, en se taisant sur le fond et en faisant l'économie de dire que la gauche radicale veut une autre politique. Cher camarade, tu saisis la nuance ?
    Ce qui me ferait raquer c'est de me retrouver manifestant aux cotés de la droite !

    @ 223 Sophie Clerc "Je ne voudrais pas être à leur place."
    C'est là toute la liberté de la presse. Mais avoir une presse sans concession est un gage de liberté. Sans admettre, je comprend ces journalistes, ils sont comme les cadres dans l'entreprise où on nous demande de faire des choses contre notre nature.

  36. georges 70et25 dit :

    Intrigué par une "actualité" du Figaro ("Mélenchon se voit bien premier ministre"), je me rends sur le site et je trouve des extraits d'Europe1 ce matin (document audio à l'appui) présentés comme du tout frais d'aujourd'hui alors qu'il me semble avoir entendu ces mots mêmes il y a bien des mois, que j'ai suivi toutes les dernières interventions de Jean-Luc dans les médias (Ruquier et TV5 monde), et que l'agenda du blog n'a rien signalé à ce sujet. Comme déjà l'autre jour avait fleuri sur un site du Nouvelobs (teleobs) un resucé des propos de Jean-Luc sur Pujadas et Ferrari présentés là aussi comme "actualité", ce qui fut vite dénoncé sur ce blog, j'ai maintenu la curiosité vigilante, et...
    Surprise! L'Express emboite le pas au Figaro. Même "scoop", même référence à Europe 1, avec cette fois un document audio plus complet montrant que les mots cités proviennent du billet "un an après", de Bruno Donnet. Ce journaliste a-t-il bidouillé en jouant sur l'ambiguité de la chronologie ? Ses confrères sont-ils mauvais auditeurs, ou menteurs complices?
    En écoutant le document, il semble bien qu'il y ait malhonnêteté. L'"interview ", qui sent du reste son montage, est présentée comme réalisée "un an après le premier tour de la présidentielle"...
    Je passe sur le fait qu'Europe 1 a repris son propre "scoop" aux infos de la mi-journée.
    Ces pratiques sont inquiétantes, et les journalistes ne pourront pas s'en tirer en évoquant les paroles de Jean-Luc Mélenchon à ONPC : en contexte, interrogé par Ruquier lui-même (voir vidéo sur ce blog, vers les 30 mn) sur ses déclarations de l'an dernier présentées comme un scénario désormais impossible, il a clairement indiqué que si le front de gauche passait devant le PS aux régionales, Hollande devrait en tirer la leçon.
    Y a-t-il des recours juridiques possibles contre ces manipulations?

  37. cr_sud dit :

    @Denis F
    J'espère que vous vous trompez cher ami. Comme toutes les bonnes personnes bien pensantes, et qui tiennent loin d'elles ce qui peut altérer le long fleuve tranquille du cours des choses s'il ne les atteint pas, vous semblez incapable d'envisager une bifurcation du temps politique !
    Chaque fois que cela s'est produit dans l'histoire, comme vous, des pans entiers de gens communs-ordinaires-sympathiques- gentils- à l'abris (rien de tous ces adjectifs ne sont péjoratifs à mon sens) sont tombés des nues, sont restés hagards et impuissants, devant le changement qui s'opérait sous leurs yeux. Comme s'il était impossible de s'extraire du système quand on le vit de l'intérieur, et qu'on n'en souffre pas. Contrairement à vous, je suis persuadé qu'un système peut changer de cadre, sans verser de sang, et sans attendre 4 ans de plus. Ça suffit !
    Les politiques économiques qui mènent à la catastrophe, les souffrances inutiles, les reculs du code du travail, les accumulations honteuses de capital d'un côté de la chaîne et les gens "communs" de l'autre, les fraudes fiscales, l'incestueux pouvoir économique - politique- médiatique. Le temps de la Vème a vécu.
    J'espère donc que vous vous trompez et que vous n'avez pas la mesure de ce qui est en train de se tramer et que @218Rayanna est sur la bonne longueur d'ondes.

  38. ermler dit :

    @ ciyoyenne 21 8h21
    Ben voilà, après la fête chez Ruquier, le sérieux à TV5 Monde ! Voyez comme c'est simple quand on a le potentiel pour jongler sur les deux tableaux, afin d'être audibles et par les moins férus de politique d'un côté et par les plus exigeants de l'autre.

    Votre raisonnement du type "voyez comme c'est simple !" me consterne. Ruquier c'est des millions de téléspectateurs. TV5 monde, à tout casser, quelques dizaines de milliers ! Donc du "spectacle" pour le bas peuple fêtard- panem et circenses - et du " sérieux" pour la petite élite exigeante. Est-cela votre conception de l’éducation populaire ? Vous raisonnez à contre-courant de tout ce que nous défendons et entrez parfaitement dans le moule médiatique que nous voulons faire exploser. Bon, j’arrête là, d’abord parce que j’en ai marre de passer pour un rabat-joie pinailleur, ensuite parce que le WM, qui n'aime pas les pinailleurs, va me modérer.

  39. georges 70et25 dit :

    Le Point, le Huffington post et les Inrocks ont embrayé aussi comme un seul homme sur le travail d'Europe 1, et je ne parle pas de la presse régionale... Finalement, peut-être que les médias (sauf Le Monde et Libé) sont mus par un désir inconscient que Jean-Luc Mélenchon devienne chef du gouvernement.

  40. jean ai marre dit :

    @ 237 cr_sud dit:
    "je suis persuadé qu'un système peut changer de cadre, sans verser de sang, et sans attendre 4 ans de plus. Ça suffit !"

    Pour ma part je le souhaite et l'espère fortement, mais face à nos concitoyens conservateurs je doute que la chose glisse naturellement comme l'eau d'une rive à l'autre sans dommage. Pour mémoire aux lendemains de Mai 68, la droite était au pouvoir et les Français partaient en vacances !
    Il y a tellement d'inertie à faire changer les choses, que je pense qu'il est illusoire de penser que de c'est l'intérieur que les choses peuvent changer. Ne soyez pas comme les Verts, en allant au gouvernement ils croient qu'ils vont aire bouger les lignes. A tel point qu'ils envisagent de participer à la marche du 5 mai.

  41. Denis F dit :

    @ 234 Gerard Blanchet dit: 22 avril 2013 à 16h29

    " Il n'y a pas à dissoudre l'actuelle assemblée nationale pour convoquer une Constituante. "

    Merci de me prendre pour un imbécile, camarade, bien sûr qu'il ne faut pas dissoudre l'AN, l'ai-je dis ? Je dis simplement que seul le Président peut le faire, et de même convoquer une constituante. Le reste c'est de la littérature ou du rêve éveillé. Nous n'avons à l'heure actuelle aucun moyen de le faire par nous même (nous = le peuple), ni de destituer Hollande, ni de lui faire accepter une votation populaire qui de plus, n'est pas légale.
    Donc si nous voulons sortir de la légalité, que reste -t-il ?

    @ 237 cr-sud

    Que j'aimerais me tromper cher Monsieur !… Vous me connaissez bien mal l'ami pour parler de moi ainsi, vous devez fréquenter ce blog depuis peu pour me traiter de la sorte, je vous recommande ardemment d'aller lire ma prose dans mon webjournal "le nouveau combat", j'ose espérer que vous changerez vite d'opinion, ou sur mon blog, après jugez et parlez, les excuses ne sont pas nécessaires, les têtes dures de ma sorte en ont entendu de bien pires.

  42. citoyenne21 dit :

    @Ermler (238)
    Juste un petit coup en passant sinon je vais me faire balayer par le Webmestre. Il faut tout de même admettre qu'il y a différents niveaux de conscience et de compétences en matière politique et je ne me situe pas moi-même parmi les très calées, loin de là, juste une toute petite novice de rien du tout mais qui s'intéresse à la chose politique du mieux qu'elle le peut. Je voulais surtout dire que l'on peut et à la fois savoir être drôle dans des émissions où il est de bon ton de ne pas tirer une tronche de cent pieds de long et être performant dans d'autres, plus pointues. Cette capacité à savoir rebondir d'une émission à l'autre, en allant d'une pirouette à un retomber parfait sur ses pattes, c'est une belle prouesse et ça nous sert plutôt que ça nous dessert, à mon humble avis. J'aime pour ma part les deux facettes et je peux et regarder des émissions comme Ruquier et d'autres plus complexes. Rire c'est bon aussi et ça peut faire passer beaucoup plus de choses, mine de rien !

  43. Gerard Blanchet dit :

    @georges 15h57
    Depuis tout à l'heure je cherche à dater le fichier.mp3 du "scoop" d'Europe 1 repris par toute la presse.
    Manifestement c'est un montage de ce jour mais reprenant des enregistrements de l'an dernier mais pas tous du 22 avril puisqu'on y parle d'Henin-Beaumont. Et c'est tellement vicieux que le journaliste emploie dans l'avant dernière question l'expression "Et aujourd'hui vous aimeriez y aller?" comme si Jean-Luc était dans le studio ce matin. Et à la fin il enfonce le clou "c'est votre ambition aujourd'hui?"
    Il faut à mon avis en faire un cas d'école de ce que sont prêts à faire ces "chiens de garde" du système. Cela rejoint trop la perfidie de Caron à ONPC qui disait à Jean-Luc que la manif du 5 mai était pour sa pomme. Des spécialistes doivent pouvoir nous retrouver l'origine des fichiers et les points de montage.

  44. tchoo dit :

    Merci Empathie pour ce lien
    interview très intéressant, sérieux, et étrangement la journaliste du monde est restée muette (quasiment, une seule petite question à la fin).

  45. cr_sud dit :

    @ 240 jean ai marre
    Vous avez raison, il y a sans doute des collatéraux dans une bifurcation, mais l'important est, à mon sens, que ce ne sont que des collatéraux, et pas un but en soi. Le but est d'avoir à la base une démarche citoyenne de changement. Le système social et politique, selon moi, englobe le tout, y compris nous et notre protestation. La conscience politique, en ce sens, va auto-détruire - ou auto-réguler ce système, par une bifurcation politique radicale, en France mais aussi dans les autres pays, et effacer l'aberration néo-libérale qui profite à peu, en tenant sous le joug le nombre.

  46. naif dit :

    Bon, c'est plié, C.Barbier et B.Jeudy déclarent dans "C dans l'air" que JL Mélenchon ne peut pas être 1er ministre. C'est impossible. Voila, 1h00 à déblatérer sur la gauche et ses courants sans parler du Front de gauche. La gauche du PS c'est D.Morel et M.N.Lienemann. Le 5 mai n'existe pas. Circulez il n'y a rien à voir. Ils reconnaissent quand même que F.Hollande est bon parce qu'il a fait passer les lois les plus importantes : le TSCG sans croissance et l'ANI. Le reste n'est qu'amuses gueules et avantages d'élus (cumul des mandats, moralisation de la vie publique, décentralisation...)

  47. Gerard Blanchet dit :

    @Denis F à 15h44
    "sachez que seul le Président de la République est habilité à dissoudre l'Assemblée Nationale, et donc lui seul peut convoquer une constituante"

    Et tu emploies n'est-ce pas un "donc". Je te réponds sur ce "donc" et aussi sur le fait que "lui seul peut convoquer une constituante". Non la constitution de la 5e ne le permet pas. Il faut donc que ce soit le peuple souverain qui lui demande de le faire. N'avons-nous pas utilisé, avec succès, la votation citoyenne pour la Poste. C'est pourquoi on parle de votation et non de vote. On veut faire une révolution citoyenne c'est à dire par les bulletins de vote après le nombre de manifestations qu'il faudra. Que doit-on comprendre de ton dernier que reste-t-il ?

  48. Denis F dit :

    @ 247 Gerard Blanchet à 18h45
    Il ne t'auras pas échappé que c'est une question !…
    Au fait, tu ne sembles pas avoir pris la mesure de la connerie d'Hollande…

  49. jean ai marre dit :

    @ 245 cr_sud dit:
    "Le but est d'avoir à la base une démarche citoyenne de changement."

    Je pense que nous l'avons. Le problème c'est que nous ne sommes pas encore majoritaires pour mettre à terre la social démocratie. Il va falloir que la gauche du PS aiguillonnée par le Front de Gauche face entendre raison aux copains de DSK, car les Valls, Mosco, Fabius, Sapin et Cie ne vont pas rendre les armes aussi facilement. Ils vont être aidé par la droite. C'est là que la castagne va commencer. Je suis assez d'accord avec Blanchet, pour penser que pris en tenaille Hollande aura dans un sursaut de génie, la sagesse de ne pas déposer l'AN et de créer une constituante. Mais nous sommes encore loin de la VI République.

  50. casseron dit :

    Il faut sortir de l'Europe, tout ça est une mascarade, ça suffit.


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