11juil 12

De Caracas en guettant l’Equateur et le Paraguay

Sous le clavier d’été, peut-on bronzer ?

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Ici je réfléchis avec mon clavier. Je laisse de côté, volontairement tout ce qui concerne l’action du gouvernement de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Je n’ouvre pas ici une succursale du mur des lamentations ! Je suis ailleurs. Pour être mieux là, ensuite. A partir du bilan que je fais de ma participation au « Foro de São Paulo » à Caracas, je fais des projets. Au total ça parle du Foro, de son histoire, du point où en est l’autre gauche internationale, de mes relations avec des personnages décriés par la presse vénézuélienne, du coup d’Etat qui vient d’avoir lieu au Paraguay, du scandale de la diffusion de délires du tueur en série toulousain. D’une réunion à propos de la façon d’être traités dans la presse de nos pays. Je ne sais pas si ce sont de bons sujets à lire en période de vacances. Mais il m’aura été utile de les mettre en mots. J’y trouve au moins mon compte, tant mieux si c’est le cas pour vous aussi.

En ce moment je passe pas mal de mon temps avec deux vénézuéliens hors du commun. Tous deux parlent un français parfait. Le premier est Témir Porras, ministre des affaires européennes. Un intellectuel puissant, personnage montant, dans le sillage du puissant ministre des affaires étrangères, Nicolas Maduro. Ce dernier est au cœur d’une tourmente médiatique qui implique aussi mon second partenaire quotidien du moment, l’ambassadeur du Venezuela au Brésil. Il s’appelle Maximilien Arvelaiz. J’ai déjà évoqué cet homme à plusieurs occasions dans ce blog puisque nos routes se sont croisées à de nombreuses reprises, au hasard des événements latino-américains dans lesquels je me suis impliqué. Qualifié « d’enfant gâté de Chavez », Arvelaiz est devenu une sorte de bête noire de légende pour la presse contre-révolutionnaire de ce pays. C’est-à-dire pour à peu près toute la presse. On lui reproche d’être une sorte d’agent international du chavisme, porteur de mallettes de dollars, organisateurs de coups électoraux et stratège régional présent comme agent d’influence bolivarien partout et ailleurs. Cette mise en scène surgit à propos des suites du coup d’état qui vient d’avoir lieu au Paraguay contre un président de gauche, Fernando Lugo. Les réactionnaires du Paraguay ont fait leur jonction avec ceux du Venezuela pour essayer de retourner l’opinion internationale latino-américaine outrée par ce coup tordu qui se veut « constitutionnel » ! Peut-être en avez-vous entendu parler en France ? Mais y a-t-il de la place entre deux éructations médiatiques sur l’affaire du tueur en série toulousain ? Ça m’étonnerait. Un résumé sera donc bienvenu je suppose.

Le président du Paraguay, Fernando Lugo, a été mis en cause au prétexte de son incapacité à faire face à une tuerie entre forces de police et paysans à l’occasion d’une occupation de terres chez le responsable du parti de droite du coin. Tel quel. Le parlement a destitué Fernando Lugo en une après-midi, la cour suprême l’a entendu et jugé en deux heures. Le record du monde de vitesse de l’impeachment ! Un gros coup monté, mal ficelé et stupide à huit mois des élections. Toute la région sans exception, gouvernements de gauche et de droite pour une fois d’accord, a condamné ce putsch de la même veine et méthode que celui perpétré il y a trois ans contre Manuel Zélaya au Honduras ! Les putschistes paraguayens et les réactionnaires du Venezuela s’accordent donc en ce moment pour essayer de retourner la situation. Ils accusent le ministre Maduro et l’ambassadeur Arvelaiz d’avoir fomenté un coup d’état contre la décision de destitution ! Un comble. « C’est eux qui font un coup d’état et ils nous accusent d’en faire un parce que nous protestons contre ! » s’est exclamé Chavez devant l’assemblée nationale du Venezuela à l’occasion de la Fête de l’indépendance. Toute la fable s’appuie sur la présence sur place aux côtés de Lugo des deux hommes. En fait les deux étaient là, en même temps que leurs collègues des autres pays, envoyés en mission d’urgence sur place pour rencontrer tous les protagonistes. Le montage tourne court depuis quarante-huit heures. Nicolas Maduro, qui était accusé d’avoir appelé les soldats à désobéir, a été disculpé par les militaires eux-mêmes témoignant devant les députés. Et le procureur général du Paraguay a disqualifié les bandes vidéos produites à charge contre Maduro et Arvelaiz. Je n’entre pas davantage dans les détails. Ce qui me semble de très bon augure c’est que tous les gouvernements soient tombés d’accord pour faire échec au coup d’Etat. Les Etats-Unis d’Amérique ne sont plus si intimidants semble-t-il. Ce qui est de mauvais augure c’est que ce coup ressemble tant à d’autres récemment commis, par sa méthode, ses protagonistes et sa communication. Et qu’une fois de plus on doit déplorer un coup tordu dans un des pays que vient de visiter Léon Panetta, le proconsul nord-américain. Ce qui me plait beaucoup, c’est qu’avec Témir Porras, comme avec Max Arvelaiz j’ai l’occasion d’apprendre en direct beaucoup de choses utiles sur le maniement gouvernemental des relations internationales avec un pays voisin dangereux et paranoïaque comme l’est l’empire nord-américain.

Je suis venu ici comme observateur au titre de mon groupe au parlement européen suivre le « Foro de São Paulo ». Celui-ci a duré la semaine prévue à Caracas, avec son temps fort concentré sur les trois derniers jours. Des ateliers par dizaine ont permis l’habituel exercice d’échanges et de constats partagés. Pierre Laurent est intervenu au nom du PGE à la séance d’ouverture. J’étais prévu comme orateur européen à la séance de clôture. Je me trouvais donc parmi les heureux élus qui ont pu suivre les interventions, et notamment celle de Chavez, depuis la tribune, ce qui est un poste d’observation privilégié pour apprendre des autres en regardant faire les intervenants. Une certaine angoisse me nouait, à l’idée de l’exercice auquel je devais me livrer avec cette prise de parole en espagnol devant deux mille personnes dans une ambiance imprévue de meeting. J’en fus vite libéré. En effet mon temps de parole a été avalé, ainsi que celui de cinq autres orateurs, par les quatre premiers intervenants qui ont parlé une demi-heure au lieu des dix minutes attribuées à chacun. J’ai donc pu m’absorber tranquillement dans l’écoute du discours d’Hugo Chavez. Il a parlé deux heures. C’est peu pour lui qui peut faire bien plus long et même davantage qu’on arrive à l’imaginer. N’a-t-il pas parlé une fois, l’an passé, neuf heures et demie ? Ce soir-là, je l’observais donc avec attention. Je suivais autant le contenu du propos que j’observais sa forme et son mode d’organisation. A première vue, le discours semble aller à l’improviste. Il est entrecoupé de cris et de slogans de la salle. L’orateur lui-même entremêle son propos d’interpellations personnelles à l’un ou à l’autre, à la tribune ou dans la salle. L’impression est trompeuse. En fait le propos est très contrôlé. Le thème central est un fil rouge toujours maintenu. Chavez y revient avec une très grande précision. Il renoue au millimètre, comme un arrimage de vaisseau spatial, après chaque digression qui illustre parfois de loin le sujet central. Je m’amusais à le voir faire ces raccords, en pensant aux méthodes que moi-même j’emploie dans de telles circonstances. Mais on comprend vite combien son discours est un objet très construit quand on voit se succéder, sans crier gare, des événements qui illustrent le contenu du propos. Ils ne peuvent être improvisés. Ainsi quand son officier d’ordonnance lui amène une très grosse édition commentée du « Capital » qu’il exhibe comme illustration de ce qu’il décrit. Ou bien quand montent sur scène des enfants des écoles à qui il remet un ordinateur. Ou encore quand une liaison internet est prévue avec une ministre qui est ailleurs sur le terrain. En fait on ne voit pas le temps passer. Surtout, l’aridité du propos est si largement épicée et enrobée qu’on ne la sent plus vraiment.

Ce soir-là le sujet était la nécessité d’organiser la transition vers le socialisme par des politiques concrètes. Tous les ingrédients vivant du discours venaient illustrer sa thèse. Comme je le décris ici le lecteur pourrait avoir l’impression qu’il s’agissait d’un discours un peu académique. Il n’en est rien. C’est au point que certains, même à la tribune, se sont laissés totalement emporter par les moments d’interventions inattendues. Ils étaient ensuite bien plus perdus que l’orateur au moment de reprendre le fil du propos. Je sais que certains ont été indisposés par cette forme d’expression. Pas moi. Je comprends trop le souci d’éducation populaire de cette méthode. Et puis il y a le fond. Pour moi l’essentiel, au-delà de la forme, est l’accord que j’ai ressenti avec le fond du propos. C’est à dire avec l’obsession d’inscrire le changement de société dans la dimension du concret. Et aussi de l’implication populaire permanente. Ce n’est pas facile à penser et encore moins à faire. C’est tout le thème de la révolution citoyenne et de la radicalité concrète, si centraux dans notre campagne présidentielle que je retrouvais ici. Dit autrement, bien sûr. Et en partant d’un point de départ totalement différent, cela va de soi, après treize ans de pouvoir et plus d’une élection par an depuis le début du processus. Ce que cette façon de faire apporte est neuf. Nous ouvrons une nouvelle piste. Je voudrais montrer comment. Ne perdez pas le fil, je vais faire d’abord un détour.

Le « Foro de São Paulo » ne se réunit plus seulement à São Paulo du Brésil où il est né. La preuve : nous étions cette fois-ci à Caracas. Et j’y ai déjà participé lorsqu’il s’est réuni à Mexico en 2009. Sa réunion est à présent un événement politique continental. Cela a été rappelé par Lula lui-même, qui en est un fondateur avec son parti, le PT du Brésil. Dorénavant chaque session réunit un nombre croissant de ministres et de dirigeants de partis de toutes tailles. Des observateurs de toutes sortes y viennent des cinq continents et de tous les horizons de la gauche. C’est même le cas de certains partis socialistes qui s’y inscrivent quand ils sont dans l’opposition. Donc pas de PS français cette année ! Ah ! Comme il était drôle de croiser des membres du PSOE ! Mais cette audience s’est construite de longue main.

Le « Foro de São Paulo » a été créé en Juillet 1990, un an après la chute du mur, à l’initiative du PT brésilien, à São Paulo au Brésil, d’où son nom. Il comportait alors 48 organisations de la gauche latino-américaine. Il en compte 90 aujourd’hui. Le contexte compte beaucoup pour comprendre. Voici ce qu’en dit Lula : « Les régimes socialistes bureaucratiques étaient balayés de la carte de l’Europe de l’Est [et] les gouvernements sociaux-démocrates adoptaient leurs premières mesures d’ajustement néolibérales en Europe de l’Ouest ». Et puis c’était aussi au lendemain de l’agression des Etats-Unis contre le Nicaragua, contre le Salvador et c’était le moment de leur intervention militaire au Panama. C’était aussi l’époque des premières négociations pour mettre en place le grand marché unique de toutes les Amériques (ALENA) que l’empire menait à la baguette. Sans oublier l’interminable et cruel siège de Cuba ! Les buts étaient donc tous tracés par la déclaration fondatrice de 1990. Il s’agissait alors de « rénover la pensée de gauche et le socialisme, de réaffirmer son caractère émancipateur, d’en corriger les conceptions erronées, de dépasser toute conception bureaucratique et toute absence de véritable démocratie sociale de masse ». A mesure du temps s’affirma la vocation de « constituer un pôle anti-impérialiste et anti-colonialiste se revendiquant de la lutte contre le néolibéralisme imposé au monde après avoir été brutalement expérimenté en Amérique latine ». Au plan continental, le « Foro de São Paulo » affirme en outre sa volonté de « créer les conditions propices à la construction de la Grande Patrie latino-américaine dont rêvait Bolívar ».

Quoiqu’il en soit, à cette époque, la mode était plutôt à l’adhésion à l’Internationale socialiste. De son côté, le « Foro » paraissait très mineur et même marginal. Il n’en fut rien. Avec l’effondrement quasi généralisé des partis socialistes dans la corruption, le néo libéralisme et les alliances à droite, le « Foro » est vite devenu un recours général.  S’y retrouvèrent tous ceux qui cherchaient vraiment, chacun à sa manière, le moyen de fonder une alternative au capitalisme de notre époque en Amérique du sud. Les observateurs venus se faire voir ne sont arrivés que bien après.

En fait, le « Foro » ne serait rien de ce qu’il est devenu s’il n’avait été bénéficiaire de la dynamique produite par les « forums sociaux mondiaux » qui se sont tenus à partir de l’an 2000 également au Brésil. En France, les deux figures emblématiques de ces forums sont Bernard Cassen et Ignacio Ramonet. Forum et « Foro », ne pas confondre ! Les « forums sociaux mondiaux » de Porto Alegre ont vraiment rempli une fonction de dynamisation pour toute cette autre gauche mondiale. Après la chute du mur de Berlin, c’est de cette façon, à partir de leur dynamique que tout a pu être recommencé. Chacun avait besoin de voir les autres, de se reconnaître mutuellement. Et de prendre conscience de l’état des forces disponibles. Rude épreuve ! Tout le monde semblait perdu et sûr de rien. Se chevauchaient au plan politique, dans une ambiance de foire aux idées, les restes des partis communistes et des mouvements qui s’étaient en partie lourdement entre-combattus. Et il y avait aussi de nouvelles formations politiques, quasi totalement vierges des anciens conflits. Celles-là aussi, comme leurs dirigeants, ont fait du chemin ! Tous les actuels chefs de gouvernement de la vague démocratique sont passés par les « forums sociaux mondiaux » et, d’une façon ou d’une autre, certes pas toujours très réussie, par le Foro de São Paulo ! Il régnait cependant dans ces lieux de débats une grande curiosité joyeuse. Et beaucoup de modestie. Au point parfois de paraître finalement velléitaires. L’idée magique des forums sociaux mondiaux fut d’avoir immédiatement lié mouvements politiques et mouvements sociaux dans une même dynamique d’échanges. Et davantage encore d’avoir rassemblé sans aucun sectarisme tous ceux qui acceptaient de se retrouver. Le brassage était incroyable. J’en garde un souvenir formidable ! Comment oublier qu’étant ministre en exercice, je fus associé à la commission de rédaction de la motion sur l’enseignement que produisit le forum en 2001, assis entre des syndicalistes de toutes les Amériques et d’Europe ? Le niveau d’extrême généralité auquel se tenaient les documents conclusifs n’était pas un problème. Ce fut surtout une période d’ébullition, de brassage, ou peu comptait en définitive ce qui se concluait. La prise de contact et le brassage était l’essentiel. Selon moi cette période est achevée. Il faut passer à autre chose. A une autre étape.

Voici le retour au fil conducteur, après cette digression destinée à mettre en scène le moment présent. J’ai dit qu’il fallait passer à une autre étape de la vie des rencontres internationales de l’autre gauche. Evidemment, le système des rencontres de type « Forum social » et « Foro » conserve une utilité évidente. C’est un terreau qui est toujours capables de faire lever des contacts et des apprentissages mutuels. Mais pourquoi en rester à des analyses générales, des échanges de bilan et de descriptions, même bien informées ? Comment et pourquoi passer à côté du fait que nous gouvernons déjà tant de pays décisifs en Amérique du sud ? Que dire des pratiques gouvernementales ? Ne sont-elles pas une ressource formidable d’idées et de savoir-faire ? Ne sont-elles pas un matériau de base pour évaluer ce que peuvent être des transitions vers d’autres modèles d’organisation de la société ? En France, une démarche de ce type a été initiée avec la formation du réseau « la gauche par l’exemple » qu’anime en particulier Gabriel Amard du Parti de Gauche. C’est à partir de pratiques à vocation universelle que beaucoup peut se construire. Si je cite ici Gabriel Amard c’est évidemment pour sa participation théorique et concrète à la bataille pour la propriété publique de l’eau et de sa distribution. Ce n’est pas pour rien que la multinationale lyonnaise a pris le risque d’embaucher une agence pour le déstabiliser, notamment en se proposant d’acheter des influences dans les médias locaux et nationaux (c’est donc possible !). « Marianne 2 » et « Médiapart », en sortant cette affaire ont ouvert un dossier qui est une première en France. Une multinationale se donnant ouvertement pour objectif de nuire à un élu ! Dès lors, pour nous, quoi de plus concret comme démarche collectiviste, écologiste et anti-capitaliste que cette sorte de bataille-là ? N’est-elle pas d’autant plus révolutionnaire dans son contenu, ses méthodes, et sa portée qu’elle repose sur une réalisation concrète, ici à l’échelle d’une communauté d’agglomération ? N’est-elle pas d’autant plus clivante qu’elle permet de situer de façon simple et compréhensible, par tous et pour tous, ce que veulent dire deux orientations politiques aussi distinctes que la mise ou non en régie publique de cette ressource fondamentale indispensable à toute vie humaine ? Tel doit être selon moi le nouvel âge des forums politiques internationaux.

J’ai commencé ici à Caracas, à tester autour de moi avec des camarades, des plus illustres aux moins connus, cette idée. Evidemment avec mes amis Vénézuéliens. Mais c’est avec les Equatoriens que la discussion est entré dans le vif, après que j’ai rencontré Ricardo Patiño le ministre des affaires étrangères de Rafael Correa, le président de l’Equateur. Il est vrai que c’est eux qui m’ont entrepris sur la nécessité d’avoir des modes opératoires entre latino-américains et européens partisans de « la révolution citoyenne ». C’est à partir de cette discussion que j’ai avancé des propositions. L’idée d’un forum international pour la Révolution citoyenne est née de cet entretien. J’en tiens la prémisse, déjà bien échafaudée, de la commission internationale du Parti de Gauche avec qui je travaille très étroitement. Je ne vais pas détailler à cet instant le contenu complet de cette démarche. Ce serait sans doute trop pesant. Je veux juste en évoquer le cadre pour mes lecteurs qui ont la patience de venir me lire en plein été !

La question posée serait de donner son contenu concret à la théorie de la Révolution citoyenne. D’abord en tant que pratique gouvernementale. Ce serait déjà considérable ! La radicalité concrète par l’exemple, voilà l’idée. J’ai vu, par exemple, Hugo Chavez présenter à la tribune, pendant le discours, des billets de monnaies locales comme un exemple de bonnes pratiques sociales. Auparavant il avait évoqué la formation d’un réseau bancaire public au niveau des collectivités locales. Il présentait tout cela comme des transitions vers le socialisme. Pourquoi ce type de sujets et de pratiques seraient-ils les absents de nos discussions « sérieuses » ? Mais il y a un autre aspect à mettre en mots pratiques. C’est celui de la stratégie de conquête du pouvoir. Comment « Révolution citoyenne » et victoire par les urnes s’articulent-elles concrètement. Pourquoi n’en parler jamais ? Rien ne m’agace davantage que les formules qui restent dans le vague ou qui font l’objet de mines entendues en lieu et place de plans clairement énoncés. Si l’on veut que l’idée d’une transformation aussi profonde que celle que nous avons en vue et que nous nommons pour cela « révolution » sorte du nuage dévastateur des idées confuses et anxiogènes, il faut décrire et ancrer dans le réel ce que nous voulons dire, à la fois pour ce que nous ferons et pour ce qui est du moyen de parvenir à le faire. Cette sorte de démarche pragmatique est la marche d’escalier intermédiaire dorénavant indispensable entre la méthode des « forums » et celle d’une improbable nouvelle internationale. De cette façon je réponds à Hugo Chavez qui a posé la question dans son discours de clôture du « Foro » l’autre jour. Il demandait : « Votre texte est très bien mais quelle est la consigne ? » Et aussi : « Vous dites qu’il faut une action internationale et c’est vrai parce qu’on ne peut pas réussir le socialisme dans un seul pays, mais où est le plan d’action alors ? ». Plus piquant il soulignait : « Je vous avais proposé une cinquième internationale vous n’en avez pas voulu. Bon : d’accord ! Mais, maintenant, comment proposez-vous d’agir en commun ? ». On peut faire tous les reproches que l’on veut à Chavez mais pas celui de parler à mots couverts. Ce qui a été dit aussi crûment mérite une réponse. Je crois que je viens de le faire et je pense que mes lecteurs en mesurent la portée possible.   

C’est un hasard, mais il peut être parfois si distrayant ! Notre repas ce dimanche-là, dans ce restaurant italien de Caracas, était déjà sévèrement perturbé par les échos d’un meeting de l’opposition. Il se tenait en effet à quelques dizaines de mètres de là. Comme il était tellement surréaliste de faire le point sur la campagne électorale au Venezuela dans de telles conditions ! Le hasard étendit son empire. Arrive un type immense qui parle fort et serre la main du patron avec une vigoureuse accolade. Mon voisin de table éclate de rire : il a reconnu le directeur de la campagne présidentielle de la droite. Monsieur Briquet, un descendant de français me précise-t-on. Une certaine soupe à la grimace commence donc en face de nous, à la table de Briquet. Car nous sommes trois pestiférés bien connus et reconnus : Témir Porras, ministre des affaires européennes de Chavez, Ignacio Ramonet et moi. Le diable rouge en trois personnes ! Madame Briquet nous mitraille abondamment avec son portable. Ses regards me fascinent plus que tout. On dirait qu’elle observe des martiens gluants.

Il est vrai que peut-être finissent-ils par croire à leur propre propagande. Les caricatures et insultes les plus abjectes courent sur Chavez et ses partisans avec une violence dont nous commençons seulement à connaître l’équivalent en Europe et surtout en France. J’ai mentionné et illustré ce point dans chacun de mes précédents carnets de voyage en Amérique du sud tant j’avais été frappé par le niveau de bassesse des coups portés. Je m’arrête un instant sur ce point. Car j’ai de l’inédit. Ici, au Foro de São Paulo, nous nous sommes vus, à plusieurs, venus de divers pays d’Europe et des Amériques, pour faire un état sur la façon dont la presse traite les porte-paroles de notre gauche dans nos pays respectifs. Les hommes font l'objet d'un registre d'arguments quasi identiques d'un pays à l'autre. On montre du doigt leur agressivité, leur amitié pour Cuba et ainsi de suite. Plusieurs sont comparés à des animaux. Le singe tient le haut du pavé. Un d'entre nous a eu droit à être comparé à un porc avec cette précision supposée amusante : "grouink ! grouink !". Les femmes dirigeantes souffrent d'un niveau plus élevé d'insultes personnelles incluant évidemment leur vie sexuelle supposée ou leurs liaisons supposées. Le recours au vocabulaire connoté pour introduire nos citations tel que « éructe », « vocifère », dont je croyais qu’il m’était réservé, est en réalité partout présent. Ce constat commun nous fit un bien inimaginable. En effet le harcèlement dont nous faisons l’objet dans ce registre provoque chez chacun de nous des réactions psychologiques convergentes. Par exemple ce sentiment d’encerclement que chacun a décrit avec ses mots. Ou bien le dégoût quasi physique, si difficile à surmonter, à l’égard des « journalistes » qui se spécialisent dans cette activité et qui peut conduire à des décisions contre-performantes. Mais nous étions moins préoccupés de psychologie que de sens politique. Le problème soulevé n’est pas réservé aux seules victimes de ces traitements dégradants. C’est surtout l’enjeu de l’accès à une information honnête et décente qui est posé.

L’épisode de la diffusion des délires du tueur en série Toulousain en atteste. Le croisement entre le goût morbide du voyeurisme, rebaptisé « devoir d’information », les coups de billard à dix bandes entre officines qui en jouent et les effets pervers de la reprise en boucle nous ont montré une fois de plus jusqu’où peut aller l’irresponsabilité sociale du système médiatique. S’agissant du tueur en série je ne sous-estime pas non plus le coût désastreux de l’exhibitionnisme prétendument religieux de l’assassin, complaisamment relayé par une certaine presse écrite, heureusement encore moins lue en cette période de l’année. Cet épisode répugnant de la vie médiatique ne servira naturellement pas de leçon. Au contraire. La concurrence libre et non faussée dans ce domaine justifiera de nouveaux excès. Dans le cas de l’information politique, cette situation implique gravement la vitalité démocratique de nos sociétés.

D’ailleurs le problème du niveau d'abaissement polémique des médias et de leur inclusion aux avant-postes des dispositifs du combat néo-libéral jusque dans ses formes les plus répugnantes fait l'objet d'une mention particulière de la résolution finale du Foro de São Paulo. Le point six de ce texte pose un diagnostic et ouvre le débat. « …. La droite a lancé une vaste campagne médiatique pilotée à l'échelle internationale par de puissants consortiums de communication. L'attitude de ces derniers constitue un thème récurrent de l'agenda politique régional. Les grandes corporations déploient des plans de déstabilisation et agissent comme des organes de pouvoir plus influents que les gouvernements émanant du suffrage universel. Jour après jour, les grandes entreprises médiatiques défient la démocratie et ses institutions. En conséquence, la démocratisation de la communication représentera sans doute à l'avenir l'un des principaux enjeux pour les pouvoirs de gauche. » Je précise que je ne suis pas l’auteur de ce paragraphe et que je n’ai pas participé à la décision de l’inclure.

Voilà qui rejoint totalement ce que j’ai pu en dire ici tant de fois, après tant d’autres. Le travail d’Acrimed, ou de « Arrêt sur Images » ont maintes fois démontré le caractère grégaire des ritournelles médiatiques. Le livre d’Ignacio Ramonet sur le passage des mass-médias à la masse des médias le décrit si bien. Rien n’est plus propice à la propagation des manipulations que ces bégaiements du mouton médiatique. Comme il est frappant alors de constater combien, trop souvent, on croit qu’il est question d’une affaire personnelle ! Combien de fois nous a-t-on susurré que tout pourrait se régler si nous mettions de l’eau dans notre vin face à tel ou tel des médiacrâtes ou de ses deuxièmes couteaux ! Quelle illusion nombriliste ! Le regard croisé à ce sujet, sur tout un continent, permet de mieux comprendre l’enjeu en prenant la mesure du caractère systématique de l’engagement partisan de l’essentiel des grands réseaux médiatiques. Nous nous souvenons tous avoir vu la sphère médiatique quasi au complet se mettre en chaîne pour matraquer le vote « Oui » à la constitution européenne. Et, depuis cette date, on ne compte plus les campagnes partisanes de cette sorte. Elles sont surtout menées pour soutenir de toutes les façons possibles, du mensonge à l’omission, les plus piteuses palinodies de la scène européenne et accabler par tous les moyens de dénigrement leurs adversaires. On vient d’en avoir une nouvelle démonstration avec le traitement du dernier sommet européen et la pitoyable affaire du pacte de croissance de François Hollande. A notre tour, nous devons prendre en main une campagne sans complexe et sans connivences pour le renouveau et l’émancipation du travail médiatique qui est une tâche de notre Révolution citoyenne. L'épisode de la disqualification professionnelle de six prétendus « journalistes » du « petit Journal » qui n'ont pas eu droit à une carte de presse montre qu'il est payant de tenir bon et de ne pas se laisser faire, contrairement aux recommandations et intimidations qui avaient été faites à l'époque.

Je reviens à mes voisins de table dans ce restaurant italien. Je m’efforçais de deviner à leur mine l’ampleur du dégât qu’a subi leur campagne du fait de notre meeting de clôture du Foro de São Paulo. Vous allez apprendre pourquoi. En effet, le candidat de la droite avait largement amorcé sa campagne sur le thème « moi je veux agir comme Lula au Brésil. Je le connais, nous sommes en contact. Je ferai le changement sans confrontation, sans le style agressif de Chavez ». C’était assez bien joué dans la mesure où ce candidat est issu de l’aile dure de la droite. La stratégie du choc frontal n’a pas donné de grands résultats pour la droite à ce jour ici, comme on le sait. Le subterfuge n’a pu être tenté qu’en raison de l’aide des socialistes locaux. En effet le candidat de droite a été désigné à l’issue d’une primaire à laquelle le parti socialiste local s’était associé. Mais oui. Vous avez bien lu. Le PS local a participé à une primaire avec la droite. Le candidat de la droite en béton, Henrique Caprilès Radonski l’a emporté. Il jouait donc le personnage du gentil centre gauche, aussi incroyable que cela puisse paraître de la part de tels gorilles. Patatras ! Vendredi a été diffusé devant tout le public du « Foro de São Paulo », et les millions de téléspectateurs qui suivaient la séance, une vidéo de Lula. Il y affiche un soutien lyrique et émouvant à Hugo Chavez. Il y rappelle sa contribution à l’histoire de l’émancipation de l’Amérique latine. Il conclut en disant : « Ta victoire sera notre victoire à tous ! » Ici au moins la campagne de confusion qui dure encore sous nos latitudes ne fonctionne plus. La thèse du gentil Lula face au méchant Chavez a vécu. Lula en personne s’est chargé de la démentir. Que cela nous serve aussi définitivement à comprendre qu’il s’agit en Amérique du sud d’un processus unique de changement dont les formes différentes, d’un pays à l’autre, loin de pousser à la divergence pousse aux efforts d’unité d’action. Cette leçon doit nous servir pour bien penser et préparer ce qui va nous arriver, le moment venu, en Europe. 

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229 commentaires à “Sous le clavier d’été, peut-on bronzer ?”
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  1. Alain BINARD dit :

    Si tu rentres à temps, pour le 14 juillet, je t'attends aux bords du lac de Viry, nous y ferons des "touches à l'eau", mais sans la Lyonnaises des Eaux. C'est familial et j'aurais grand plaisir à te revoir après tous ces mois passés sur les routes.
    Dis... juste un truc, en lisant ce que tu écris, tu dors quand ?
    Amitiés
    Alain

  2. Beaujean dit :

    Je n'ai pas de touches, même à l'eau, avec Jean-Luc, mais je voulais lui faire savoir combien nous aurons besoin de forces comme celles d'un Front de gauche uni et solidaire pour faire face à une rentrée qui s'annonce encore plus désolante que les autres... Je ne suis pas surpris par la politique de nos élites de la French-American Foundation, et des discours sur toutes les "titivités" du monde... Je suis désolé pour les gens qui continuent à se recroqueviller autour de leur misère. Parce que nul "décideur" ne saura jamais vraiment quelle détresse morale nos concitoyens en détresse ont à subir depuis tant d'années... S'ils savaient à quel point être pauvre fatigue !... Reposez-vous bien, Jean-Luc, et que la France très tempérée se rapproche de l'Equateur.

  3. ariane walter dit :

    "Sous le clavier d'été, peut-on bronzer?

    Voici la réponse à la question. Du moins la mienne.
    Les touches d’un clavier d’été, comme celles d’un clavier d’hiver, dès qu’on les effleure, inventent des lettres invisibles qui se posent sur l’écran blanc et deviennent ces mots que nous nous envoyons d’un continent à l’autre, d’une pensée à l’autre, d’un désir de vie meilleure à l’autre. Bronzer, ce n’est pas seulement la futile coloration chocolat de l’été, c’est aussi comme ce mot "bronze" le sous-entend le bronze, ce métal, inventé par les hommes, qui a donné son nom à un âge ingénieux de notre histoire, inventant les statues, les armes, les cloches, tant de formes qui témoignent de l'intelligence humaine, de son désir de découvrir et de partager. D'offrir à tous. Quand le son de la cloche d'airain (le nom poétique du bronze) retentit, il est pour tous. Et peu importe son message. Il est un lien. Se bronzer est alors, dans la douceur de l‘été, préparer les luttes de l’hiver, simplement en tapotant ce clavier docile qui aussitôt propulse vers l’écran une multitude de signes qui deviennent témoignage, partage. Action future. Désir de se préparer. Comme on "fourbit " ses armes. Comme on recueille toutes les histoires et les légendes dont on aura besoin pour ferrailler dans le réel. Se bronzer sous le soleil de l'humain. Oui, ça donne bonne mine.

  4. Invisible dit :

    On nous rebat les oreilles avec cette affaire Merhad, mais il y en a une autre qui peine à occuper la scène des débats médiatisés et qui pourtant me rend, personnellement, malade de honte et d'indignation. C'est celle des réfugiés de guerre qu'on a laissé mourir sur leur canot au large de la Libye sans leur porter secours alors que les militaires savaient. Penser à la lente agonie de ces gens est atroce. Ce scandale ne va-t-il pas apparaître dans toute sa dimension ? C'est un crime contre l'humanité. Notre chef d'état d'alors a-t-il fait sciemment le choix pour montrer l'exemple et étouffer dans l’œuf toute velléité d'émigration ?
    Ce sujet est-il tabou ?

    [Edit webmestre : Tabou, non ! Hors-sujet, certainement... Pas de débat à prévoir ici sur cette actu.]

  5. miss coquelicot dit :

    L'histoire va se prolonger en Europe et je suis bien d'accord sur ce point, il faut la préparer et la penser en ayant en tête deux principaux soucis : celui de travailler aux moyens de réaliser concrêtement les valeurs humaines et celui de favoriser la reconnaissance mutuelle de tous les hommes autour du socle commun des valeurs humaines.
    Je n'ai donc pas d'hésitation et je ré-ouvre "l'humain d'abord" car c'est notre base d'idées, notre terre créative, celle où nous ressourçons notre intelligence. Ce programme constituera ma piste de recherches dans les semaines qui suivent et j'espère qu'il en sortira quelque chose de bon, du moins de quoi apporter ma contribution au grand remue-méninges général qui aura lieu fin août. La distance, elle aussi, est propice à la résistance...

  6. Ivette Bauthière dit :

    Je vous félicite pour ce blog très instructif ! Je vous dis aussi merci pour toutes ces infos de valeur. Je vous "suis"...

  7. david dit :

    Une note très instructive, merci beaucoup.
    Je partage l'idée de tisser des liens internationaux entre les différents partis de l'autre gauche, dans le monde entier, ne serait-ce que pour s'identifier, s'aider, coopérer lors des débats dans nos pays sur la politique étrangère et internationale, pouvoir avoir des réseaux où l'on puisse s'informer sur la situation dans tel ou tel pays, etc. Préparer des projets de coopération internationale, des accords inter-gouvernementaux. Je suis même pour une sorte "d'internationale", une plate-forme commune comme le site placeaupeuple, où l'on pourrait s'informer à chaque élection dans chaque pays, avec des analyses de nos partis frères. Il faut déjà développer le PGE et un site d'information européen.
    ça rejoint le domaine des médias où le constat formule nos sentiments à tous. On ne peut pas se battre seulement en défendant. Il faut aussi conquérir. En 1904, a été créée "L'Humanité" en journal papier. Aujourd'hui, avec les câbles, satellites, la tnt, les web tv, qu'attendons-nous pour créer notre propore chaîne de télévision. Nous ne manquons pas d'artistes, cinéastes, producteurs, sincèrement de gauche, comme Guédiguian, Bedos, etc... qui feraient de notre chaîne une programmation de qualité, qui inventerait de nouvelles valeurs, solidarité, humanisme etc, aux antipodes de la concurrence, de l'égoïsme et du fric, mis en avant par les médias actuels avec la télé réalité, les émissions sécuritaires ou voyeuristes, la...

  8. sophie dit :

    Bonjour a tous je suis nouvelle ici, je milite via internet du mieux que je peux pour promouvoir le FdG, durant mes recherches et réflexions, je suis tombé sur ce superbe film qu'il faut absolument voir, c'est un film politique. J'aurais aimé votre avis Jean Luc, ainsi que celui des autres membres. C'est dans l'air du temps, zeitgeist en Allemand, voici le film en version française ici [...]
    Amitié,
    Sophie

    [Edit webmestre : Puisque vous êtes "nouvelle", autant apprendre tout de suite les règles. Ce n'est pas ici le dernier salon où l'on cause, de tout et de rien, et particulièrement de vos "trouvailles" internet. Ici, on commente le dernier billet de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que les faits d'actualité auxquels il participe, d'une manière ou d'une autre. Pour le reste, je vous renvoie aux réseaux sociaux.]

  9. ventdebout-38 dit :

    Caracas est bien loin dans mes pensées. Ce qui me préoccupe chaque jour un peu plus est la situation économique est les décisions politique. Toujours au plus fort de la crise, ils viennent d'utiliser les derniers centimètres du rouleau qu'ils croyaient sans limite. Nous sommes au pied du mur, de l'ultime décision. Il n'y a plus rien à sauver de ce système financier. La croissance tant recherchée n'est plus qu'un souvenir du passé et elle ne reviendra plus jamais.
    En France, se sommet social qui vient de s'achever n'a eu comme objectif que la recherche de compétitivité par la baisse du coût du travail. Comprenez, la baisse des salaires, la baisse des pensions de retraite, la baisse des allocations de chômage, etc. Bref, la baisse des charges pourtant nécessaire qui ont fait notre système social qu'ils sont en train de mettre à mal. Quand je vois Parisot et Chérèque se déclarés content de ce sommet, j'ai vraiment envie de rendre.

  10. erlea2904 dit :

    "La question posée serait de donner son contenu concret à la théorie de la Révolution citoyenne. D’abord en tant que pratique gouvernementale. Ce serait déjà considérable ! La radicalité concrète par l’exemple, voilà l’idée."
    Si j'ai bien compris votre idée: un forum qui rassemblerait plusieurs pays et qui donnerait à voir les propositions et expériences concrètes gouvernementales de la gauche... Vraiment très une très belle idée! Mais surtout il ne faudrait pas que ce soit des réunions trop techniques et donc accessibles à tous, ou alors à plusieurs niveaux pour que tout le monde puisse s'approprier ces initiatives. (Si je peux donner mon humble avis de citoyenne lambda). Bref que ça reste populaire! Si ça pouvait réveiller les citoyens de leur torpeur (vote utile et abstention!) et les rendre témoins des possibilités politiques d'un vrai changement de société, ce serait magnifique! Bon, ben, Top Là!
    Quand j'ai appris qu'une multinationale avait embauché une agence pour déstabiliser un élu, je me suis dit, positivons: we are very dangerous pour tous ces spoliateurs de ressources et c'est tant mieux!

  11. Regaine dit :

    Bonjour,
    Je guettais un billet tout en me disant, il faut qu'il se repose, qu'il prenne des vacances et du sommeil à plein corps, à plein bras...
    Je suis heureuse de vous lire et de comprendre rassurée ? Non je n'ai jamais douté qu'une autre étape est en marche alors que je n'ai pas cette immense chance d'aller dans les forums ou dans les foro... Mais vous étiez là bas pour nous aussi, la preuve ce billet….
    Je suis, nous suivons et pour beaucoup nous avons compris d'où nous partons et où nous allons. Ce billet d'infos du sud ne fait que conforter ce que nous pensions faire. Merci M. Mélenchon. L’après Sarkozy est difficile aussi la bataille sera plus dure car plus subtile, nous nous battrons contre deux adversaires dont l’un joue au bonneteau avec nous.

  12. L'oligarchie, véritable Internationale des accumulateurs de fric(spéculateurs, banksters, multinationales), dirige de fait, la planète. Elle coordonne son action au plan mondial. Elle a sa "grand messe" à Davos et ses messes basses (réunions en petits comités, connues ou clandestines). De puissants échelons intermédiaires exécutent ses volontés, et vont tous dans le même sens : les USA, l'Union Européenne, l'OMC, le FMI, l'OCDE, la BCE. Et, organe central et décisif, clef de voûte du système, remplaçant quasiment l'Inquisition de jadis, les médias, propriété de la dite oligarchie. Les naifs qui croient encore que les médias ne jouent aucun rôle et que les "gens sont libres" n'ont qu'à lire ce billet. J'espère qu'ils comprendront. Face à cette Internationale, en existe une autre, l'internationale "socialiste". Non seulement elle ne sert plus à rien, mais elle est nuisible puisqu'elle collabore, avec zèle et dévouement, avec l'autre, contribuant au recul de civilisation dramatique que nous constatons tous les jours. C'est pourquoi tout ce qui va dans le sens d'une coordination des forces de toute nature qui luttent contre le système est bon à prendre. On voit bien dans ce billet à quel point les échanges d'informations et d'expériences sont indispensables.C'est pourquoi je comprends mal qu'une nouvelle Internationale ne se mette pas en place.Elle permettrait de faire ensemble ce qu'on ne peut faire seul.

  13. Ariane Thevenin dit :

    Et bien Jean-luc, après cette lecture très intéressante, pour faire face aux puissances médiatiques douteuses, pourquoi ne pas créer un journal propre au mouvement de Révolution citoyenne, journal qui paraitrait partout dans le monde, et qui s'il n'est pas sur papier pourrait être sur le web. Les mm articles en Espagnol, en Anglais en Français.

  14. jmb dit :

    Camarade-s,
    Concrètement comment on peut participer aux réjouissances, pour l'âme, et l'esprit, de cette fin août ? Il faut bien qu'on passe à la préparation de l'action et puis, y aller, non ?…
    Cordialement

  15. danj dit :

    Bonjour Jean Luc.
    Toujours un plaisir de lire tes longs billets.Ces nouvelles venues de l'autre côté de l'Océan donnent quelque espoir quant à l'avenir des peuples de notre planète si tous parviennent enfin à résister ensemble.
    Juste un mot de Noam Chomsky sur le rôle de la "médiacratie" dans notre belle société néo-libérale :"La propagande est à la démocratie ce que la violence est à la dictature".
    A bientôt.

  16. Jeanne MOLL dit :

    Billet très intéressant comme d'hab,
    Je vais faire comme Chavez (excusez du peu !) :
    mais quels moyens va-t-on mettre en oeuvre pour contrer la propogande médiatique des oligarques internationaux ?
    Propositions :
    - occuper les murs par des séquences de "dazibaos"
    - internet, bien-sûr
    - soutenir Fakir, Acrimed et les médias critiques
    - fédérer les journalistes non aux ordres ?

    D'ailleurs, il faudra aussi s'attaquer aux policiers, de l'intérieur, appeler à la désobéissance... ?

    Vivement les remue-méninges...

  17. biloute dit :

    Voilà de très très bonne nouvelles, hormis celle concernant Gabriel Amard (ce sont vraiment des ruffians), un billet d'un intérêt politique incontestable, et une ouverture formidable sur une coalition des vraies gauches internationales pro-révolutionnaires, soudainement on se sent moins seuls.

    Une remarque du Président Chavez qui me plait beaucoup : « votre texte est très bien mais quelle est la consigne ? »et que je vous adresse aussi, quelle est la consigne pour la rentrée sociale ?

  18. GrandTemps dit :

    Bonjour,
    A propos de Chavez et de la manipulation des médiacrâtes, une preuve concrète:
    Amitié sincère

  19. François dit :

    Bonjour Monsieur, j'ai lu avec intérêt vos nouvelles de Caracas. J'ai au passage bien noté que vous ne vouliez pas être "le mur des Lamentations" des actions du gouvernement. Et pourtant, au regard des positions de plus en plus franchement libérales dudit gouvernement, c'est bien ça qui nous préoccupe, nous qui avons voté pour vous. Aujourd'hui, nous avons besoin d'opposition. Je pensais naïvement que vous, le bruit et la fureur, l'incarneriez. Mais aujourd'hui, votre position est incompréhensible : vous ne voulez pas voter contre le gouvernement pour des raisons pour le moins confuses, vous ne commentez plus (ou moins) la position du gouvernement sur la fiscalité, l'Europe, les positions du FdG sont inaudibles (par exemple sur la nomination de Joutet à la CDC)... Je ne regrette pas encore d'avoir voté pour vous, mais je me dis par moment qu'il aurait été plus efficace de voter blanc, pour manifester mon mécontentement au travers de l'abstention. Bien cordialement.

  20. Olivier TOMASINI dit :

    Sous le clavier la page !

  21. Ariane theveni dit :

    @ François, vous savez, je pense que c'est une perte de temps et d'énergie que de "ressasser" les agissements du gouvernement actuel. A quoi bon de longs et fatigants "palabres" qui ne mènent à rien. Le temps est à l'organisation, de la mise en place du mouvement citoyen, de son explication, et non pas à la polémique; Nos idées sont différentes du PS et il me semble que nous avons d'autres préoccupations que d'analyser leurs "singeries". Ils font sans "nous" nous faisons sans eux., parce que le temps presse, la banquise fond au soleil, les ours blancs et des milliers d'autres espèces disparaissent, des puits de pétrole de plus en plus dangereux sont mis en exploration, stop! La liste est longue des peuples qui soufrent, notre planète est saccagée, pillée...est-ce cela, l'aboutissement de l'intelligence humaine, notre finalité? il serait temps de se poser individuellement ce genre de questions.

  22. Antigone 34 dit :

    C'était comme si j'y étais et j'en profite pour envoyer à Temir qui nous connaît: un grand abrazo de Montpellier.
    Il y a de nombreuses convergences entre le Venezuela et La France entre notre FdG et la révolution bolivarienne,il faudra tirer les leçons de tout cela pour avancer,. Jean-Luc Mélenchon voit la question des médias, il y a aussi la question des partis dans une organisation plus large, et le rejet du Parti PSUV(de Chavez) par nombreux bolivariens, il y a aussi la difficulté de mettre en place une réelle démocratie participative.
    Cependant et malgré tout, à chaque rencontre avec les acteurs de la révolution bolivarienne, on a l'impression de pouvoir agir sur notre réel et c'est très important que Jean-Luc Mélenchon aille prendre de cette énergie là. Ca va nous aider pour la suite. Cet écrit montre que Jean-Luc Mélenchon a très bien saisi le déroulé d'un meeting de Chavez et voilà pourquoi je l'y retrouvais dans les meetings de notre porte parole : intellectuellement dans leur rapport aux mots, aux gens, à la pensée qui s'expose, ils sont tous deux très proches.
    Un petit bémol râleur, ce n'est pas ouvrir "une succursale des lamentations" de dire que nous ne satisfaisons pas d'un gouvernement PS, même avec la "story telling" de Filoche, c'est même le ferment de notre projet de rupture d'avec la social démocratie libérale. J'attends avec impatience noter retour à la résistance. Por ahora!

  23. Invisible dit :

    @François20
    On a dit qu'on voulait éviter une trop grande personnification. Hors si vous attendez TOUT de la part de JL Mélenchon, n'êtes-vous pas en fait dans l'idolâtrie ? Cet homme a fait une grosse besogne sur deux campagnes électorales. On peut peut-être le laisser se ressourcer ? Et de plus, il ne s'agit pas d'avoir un leader omnipotent. Le Front de Gauche est l'émanation de nombreux courants de gauche qui exercent une poussée ensemble et non pas d'un homme providentiel. Il faut laisser à notre maillon fort une respiration, car personne ne peut en permanence donner. Comment voulez-vous qu'il soit à Caracas et qu'il s'occupe des affaires comme s'il était toujours ici sur place ?
    Il a fait le boulot pendant de longs mois et les Français ont choisi autre chose. Maintenant, comment savoir l'avenir ? C'est l'affaire de tous, des forces en présence, cela décante ou mijote, selon. C'est déjà très combatif d'aller dans un congrès politique plutôt que de tailler ses rosiers dans une jolie propriété de la douce France et cela augure des batailles à venir et des fraternités internationales.
    Vous avez des exigences impérieuses, je trouve. Il n'est qu'un homme, pas dieu !

  24. simone dit :

    je voudrais parler de l'affaire merah :il me semble que cela met en évidence un lien certain entre les"" rg ""et les "petits caïds " de banlieue et ce pas seulement à toulouse : j'avais eu écho de ces manipulations de petits délinquants (très exhubérants parce que protégés et payés pour cela ) dans d'autres banlieues de villes de province il y a quinze ans déjà. Ils sont payés pour entretenir un climat d'insécurité permanente dans leurs quartiers et nourrir les sentiments racistes.;d'où la stabilité relative des votes FN engendrés par ces phénomènes. Pourquoi cela n'est -il pas dénoncé + fort::: je sais bien que ce n'est pas la cause première (qui est la misère sociale) mais à mon avis cette pratique souterraine est très efficace :on mesure les effets de ces comportements provocateurs au moment des élections : ça favorise aussi les ""contrôles d'identité multiples " vis_à_vis de la population ordinaire mais 'typée'quand même.Une vie quotidienne gachée aussi par le bruit, les incivilités, la crainte de la violence ,,en plus des pbs financiers ,,ça peut empêcher de réfléchir . Je suis vraiment étonnée que cela ne soit pas dénonçé

  25. Lilly54 dit :

    Bonjour Amis, Bonjour Jean-Luc ! Nous avons le temps de lire ici en Lorraine. Le temps, car le ciel pleure tous les jours. Un temps de rentrée ! Billet très instructif et de belles idées prometteuses pour des relations sociales internationales. Nous avons bien compris le système médiatique européen et mondial. Encore un exemple, s'il en fallait encore un : la grève des mineurs espagnols entamée il y a deux mois dans le silence assourdissant des médias. Aujourd'hui ils sont arrivés à Madrid après leur longue marche. Les vidéos de l'accueil que leur a fait le peuple espagnol circulent sur le net. Impressionnant et si émouvant ! Ce matin Rance Inter daigne l'évoquer. Mais l'information est évidemment tronquée car amputée du fait que ce sont les subventions européennes qui sont supprimées à ces mineurs sur injonction de Merkel. En voyant ces images, je n'ai pu m'empêcher de penser à celles de l'hommage rendu à Emilienne Mopty à Henin et du silence médiatique qui l'a accompagné. Comment faire ? On étouffe sous la pensée unique. Et en France tout se passe comme le Front de Gauche l'avait prévu et expliqué. Hollande est au travail. Aubry se prépare à museler la gauche du PS. Il nous tarde de nous retrouver d'autant que nos rangs ont grossi. Et il nous faudra apprendre à hurler pour nous faire entendre ! Merci Jean-Luc pour vos précieuses informations.

  26. flo dit :

    Un texte formidable d'idées, un appel d'air ! Merci M.Mélenchon ! Je retourne le lire une 2ème fois ! Ca fait du bien de sortir du débat franco-français !

  27. Vallerustie dit :

    Bonjour Jean Luc.
    Toujours aussi captivant.
    Merci et bonnes vacances. Il en faut...
    Vinceremos companiero.

  28. Poncet dit :

    "Et aussi de l’implication populaire permanente. Ce n’est pas facile à penser et encore moins à faire."

    Je crois même que c'est là le principal problème. On ne donne pas le pouvoir : on le prend. Et si le peuple ne prend pas le pouvoir, lorsqu'il tombe, quelques brigands s'en emparent. Il ne reste jamais longtemps dans la rue. Il s'agit d'inventer une sorte de "principe de subsidiarité" généralisé, à tous les niveaux et dans tous les domaines.

  29. gus003 dit :

    Et maintenant on fait quoi ?
    Hollande c'est couché devant le dictat de la finance en moins de 2 mois. On fait comme en 1981 ? on laisse faire, parce qu'on attaque pas la "gauche" ? Les syndicats ouvriers en stand by, sauf bien sûr la CFDT qui travail en sous-marin pour le patronat. Je suis dégoûté de la politique menée depuis + de 30 ans. Bien sûr que la résistance des pays d'Amérique latine est une chose formidable, mais chez nous en France avec la moitié des électeurs qui vote PS et l'autre UMP FN, comment changer les choses ? hein, comment changer les choses ? Allez, on arrête les discussions stériles et on crève à petit feu comme la majorité, en profitant et en se taisant.

  30. Pulchérie D dit :

    Merci de ce portrait que vous nous tracez de Chavez.
    Ce grand homme de gauche me semblait oublié, ces derniers temps, sur ce blog.

  31. s.montoya dit :

    A François, bonjour,
    Je comprends car je partage votre confusion et votre mécontentement quant aux actions et la communication du Front de Gauche depuis l’accession du PS au pouvoir. Je ne suis pas un militant déclaré du FdG bien que je milite à mon échelle (les révolutions se font à la maison (encore plus pour la révolution 2.0)). J’imagine que les temps sont quand même durs au FdG et qu'après la tempête, le rôle du capitaine et de réparer le Brigantin avant de repartir à l’abordage, tout en comptant les rats qui quittent le navire. Jean-luc Mélechon avec le programme " L'Humain d'Abord!" à tenté cette révolution citoyenne, lors des élections présidentielles. Nous nous sommes tous battus, et avons échoué (glorieusement ou honteusement selon chacun) mais nous y avons tous cru, autant aux idées qu'a l'homme. Moi, je n'ai rien à reprocher à Jean-Luc Mélenchon sur sa qualité à porter si haut et si fort la voix(les voix) du peuple lors de cette campagne.Je l'en félicite encore et le remercie. Nous avons été victimes de ces masses de médias à la solde du capital et du système établi (la photo avec Al Assad), et toutes ses manipulations dont il est question dans ce billet. Les positions pour le deuxième tour en cas d'échec était connues (controversées, mais connues). Que dire des législatives? Le combat était noble, rien ne vaut un bon choc des idées pour forcer les esprits abrutis par la télévision à rentrer dans le débat et à afficher ses position.[plus de caractères...

  32. ariel dit :

    Bonjour à tous !
    Pur le coup, je ne suis pas d'accord avec votre analyse. Vous parlez de participation citoyenne, je pense qu'il est bon que l'affaire "Merah" sorte dans sa totalité. Wikileaks est passé par là, et nous sommes assez adultes pour connaître toute la vérité, aussi indigeste soit-elle. Ce culte du secret qui règne en France ne peut qu'être néfaste à la démocratie. Vous ne pouvez promouvoir une participation citoyenne, et en même temps demander que certaines choses demeurent dans l'ombre. Je fais partie de ces personnes qui pensent que le Front de Gauche a un avenir, mais ils faut rompre avec ce culte de la personnalité, qui exige qu'en France, nous fassions confiance à nos élus. Ce temps-là est révolu, c'est l'essence même du Front de Gauche. Si je me réfère à mon propre engagement, nous voulons un contrôle sur ce qui se passe dans notre pays. Alors, Mr Mélenchon, vous m'avez enthousiasmée aux présidentielles, refroidie aux législatives, je suis comme beaucoup d'autres, dans l'attente. Les premières mesures du gouvernement Ayrault me semblent signifier qu'il y a urgence !

  33. lafleur dit :

    Si tu restes neutre devant l'oppresseur tu es complice.
    Merci de nous guider dans ce chemin sinueux où les monstres des médias et des multinationales s'unissent afin de nous perdre dans un flot d'informations désinformantes.

  34. Nicolas.G30 dit :

    Le XVIII ème siècle était le siècle des lumières, le XXI ème sera peut être celui de l'émancipation des peuples. Ce qui se passe en Amérique du Sud nous réconforte sur la capacité des peuples à se libérer des scories impérialistes, et à imaginer d'autre système basés sur l'humain d'abord. Merci de penser à nous de là-bas, ces nouvelles j'aurais aimé les voir sur nos chaînes publiques d'information, au lieu de cela on parle de la pluie et du beau temps, des hausses inévitables car les caisses sont vides, le trou de la sécu servira encore d'excuses. Au moins on ne voit plus le Sortant, c'est déjà ça, sinon pour le reste rien n'a changé, à la rentrée j'espère que le peuple se réveillera et commencera à comprendre. J'espère aussi que c'est d'Amérique du Sud que le vent soufflera, il réchauffera nos cœur et balaiera la résignation. Pas un seul représentant PS Français officiel à ce Forum ?, quelle honte, la France avec la Guyane a la possibilité de développer un partenariat privilégié avec le Brésil et les autres états. C'est d'un choc des cultures qu'il s'agit, l'anglo-saxone contre la latine, la rigueur plus facile, contre la créativité plus difficile. L'idée d'une télévision mondiale d'information, avec l'appui de plusieurs pays ou peuple serait un début de solution pour contourner l'Omerta médiatique. La résistance doit être à la hauteur des enjeux et des forces en présence, elle doit être mondiale. Bonne fin de voyage, M Mélenchon.

  35. Jean-François91 dit :

    @16 Jeanne MOLL et à tous
    Mais quels moyens va-t-on mettre en oeuvre pour contrer la propagande médiatique des oligarques internationaux ? [...]soutenir Fakir, Acrimed et les médias critiques[...]

    Oui soutenir les médias critiques existants, notamment les plus difficiles à faire vivre, les quotidiens (un seul quotidien national nous soutient !). Si nous cessions de financer la presse d'enfumage, pour consacrer nos deniers à développer la presse critique, ce serait déjà un grand progrès. Et n'oublions pas que plus nous sommes fragmentés médiatiquement, moins nous existons.

  36. Alain44 dit :

    En complément aux propos de gus003(29), c'est encore faire beaucoup de respect pour le PS et de Hollande que de dire que celui-ci c'est couché au dicta de la finance,il sait très bien que le PS ne gouvernera pas si l'allégeance au pouvoir financier n'est pas totale. Je viens de terminer l'excellent "Robespierre" d'Henri Guillemin et je m'aperçois qu'il n'y a rien de changé sous la République. De plus je pense également-modestement forcément- que JL c'est fait avoir et qu'il doit revoir sa copie, sur la bataille de l'opinion, pour poursuivre la bataille qui ne va pas manquée d'être rude dans les semaines qui viennent.

  37. ventdebout-38 dit :

    Nous avons changé les hommes, mais les directives de l'oligarchie restent les mêmes. Hollande et le PS sont à tous les pouvoirs, mais ils suivent le chemin tracé par les prédécesseurs.
    Faut-il vraiment arrêter les discussions et la contestation, crever à petit feu, profiter (mais de quoi?) et laisser faire?
    La révolution citoyenne ayant échouée, ne faudrait-il pas envisager une autre solution?
    Le monde ne tiendra pas 5 années de plus.

  38. Jeannot dit :

    Merci M. Mélenchon pour ce beau regard sur l'Amérique du Sud..
    C'est vrai que c'est l'été, cependant l'écrit sérieux est non seulement digeste mai également distrayant en ce sens que la médiocrité d'une majeure partie des médias n'entraîne qu'ennui, rejet et colère. Je suis persuadé que ces lignes et d'autres tisseront la toile vers laquelle convergeront des forces nouvelles.

  39. Sam dit :

    Je me dis que ce blog est une mine d'info incroyable! Si tous les journalistes avait cette ouverture d'esprit, ca ferait des bons papiers. Bravo, me voila rafraichi :)

  40. Salem dit :

    Donner un contenu concret à la révolution citoyenne, où est le plan d'action, comment agir en commun ?

    Mais oui, les institutions de la Vème ne nous donneront pas le tempo, imposons le nôtre:
    Un grand meeting, ou une marche par mois, pour rester mobilisés et combattre la hollandisation des esprits
    Créons un hebdo et appelons-le "Résistance". Comme Libération ne libère plus grand chose, il y a un espace à prendre.
    Et surtout, surtout, donnons-nous pour règle de pratiquer, au sein même du FdG, un mode de relations qui ne soit pas celui que favorise notre société défigurée par l'individualisme et l'ambition étroite.

  41. Poncet dit :

    Simone (24) ce que tu soupçonne ne peut pas être dénoncé, pour une raison simple : il n'y a pas suffisamment de preuves pour l'affirmer. Dans le cas de Merah, il se trouve que parmi les services en charge de l'enquête, il y la DCRI autrement dit précisément l'organisme suspecté d'avoir eu des pratiques scabreuses avec Merah. Autant dire que s'il y a une vérité à connaître, ce n'est pas demain la veille.

  42. Romane dit :

    "...Je pense qu'il est bon que l'affaire "Merah " sorte dans sa totalité. Wikileaks est passé par là, et nous sommes assez adultes pour connaître toute la vérité, aussi indigeste soit-elle..."

    Je partage l'argument d'Ariel (post31). Et souhaite rebondir sur wikileaks qui a fait l'objet de discussions au Foro de Sao Paulo puisque le Foro soutient la demande d'asile politique de Julian Assange à l'Equateur. Les enjeux sont importants. Et Rafael Correa examine de près la demande. Ricardo Patiño, le ministre des affaires étrangères de Rafael Correa, le Président de l’Equateur, a fait savoir par voie de presse, sa stupéfaction mâtinée d'hilarité concernant la demande d'extradition de la Suède. Rafael Correa a lui-même dit que s'il avait fait subir le 10è de ce que les politiques et les médias occidentaux ont fait subir à Assange, plus particulièrement anglo-saxons et suédois, il aurait été traité de "dictateur". M. Mélenchon, vous avez été présent à ce Foro de Sao Paulo, et vous évoquez l'attitude des médias dans cet article. Quid de débats ou de discussions à ce Foro à propos des médias, Assange et wikileaks ?
    Pouvez-vous la prochaine fois apporter des précisions/info si vous...

  43. Antraigues dit :

    Billet toujours fort intéressant. Jean-Luc Mélenchon, on ira loin, ensemble, si on n'est pas mangé par les petits cochons...

  44. Nicks dit :

    Voilà de la bonne nourriture estivale pour l'esprit. Prenons tous du repos avant la reprise. Nous aurons besoin de toutes nos forces pour la suite, notamment pour ce combat de l'information que nous devons mener.

  45. Michel777 dit :

    Bonjour à toutes et à tous, et bonnes vacances pour ceux d'entres-vous qui ont la chance de pouvoir partir...

    Mr Mélenchon, d'aprés votre compte-rendu, il m'apparait clairement que ce "Foro de Sao Paolo" est essentiel pour l'organisation de l'autre gauche au niveau mondial, outil indispensable si l'on veut lutter efficacement contre les ravages du capitalisme néo-libéral mondial. Je sais que tout reste à faire, mais votre participation à cet évenement et votre proposition représentent déja une avancée.
    [...]

  46. zouzou dit :

    Petite remarque : attention de bien faire la différence entre "tueur en série" et "tueur de masse". "Le but souvent inavoué et final semblerait être un suicide, le tueur de masse haïssant la société et se sentant aliéné." C'est le plus souvent un psychotique." Mohammed Merah est bien un tueur de masse.

  47. Christine dit :

    Quel bonheur de vous lire à nouveau, j'ai suivi les journées du Foro par le net, ainsi que l'intervention par vidéo conférence de Lula et le discours de Chavez. Un pur plaisir !

  48. Poncet dit :

    Je ne vois pas l'intérêt des subtilités de cette pseudo-science qu'est la "criminologie". D'un point de vue psychiatrique, les mobiles revendiqués du fou importent peu. Sa pathologie, qui se traduit par un passage à l'acte criminel, est la même. D'un point de vue politique, de même. Seul compte le contexte et la récupération du crime à des fins politiques.

  49. François dit :

    Ce blog est une île de résistance: je ne sais pas où j'en serais sans lui.
    Oui, il est vraiment important de mener une contre offensive médiatique, et pas seulement. Les droits de l'homme, tu connais? La démocratie, tu connais? La liberté, tu connais? Eh bien, oui, ici, on connaît et cela compte.
    Ce n'est pas fini. Non seulement on lâche rien, mais en plus tous ensemble, nous allons faire la différence et virer tous ses puissants qui nous esclavagisent à longueur du matin jusqu'au soir. Merci.

  50. Ariane Thevenin dit :

    Pourquoi tant de personnes se dissimulent sous des prénoms ou des pseudos? Une "Révolution citoyenne" commence me semble-t-il par affirmer le droit que nous avons de nous exprimer librement et de signer nos écrits. Ne perdons pas ce droit si durement acquis par nos anciens aux cours des siècles, parlez que diable mais surtout signez de votre nom d’être Humain.

    [Edit webmestre : Si d'aventure vous devez un jour chercher du boulot, ou postuler à quoi que ce soit, vous serez la première à m’inonder de mails insistants pour que j'efface votre nom de ce blog. Cela se produit presque quotidiennement. Donc, signez comme vous voulez, et ne vous occupez pas des autres.]


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