03juil 12

De Madrid à Caracas

La confiance ça ne se décrète pas, ça se constate.

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Il est neuf heures, heure locale, à Caracas quand je reçois le sms de Martine Billard m’annonçant que notre groupe à l’Assemblée nationale votera l'abstention sur la motion de confiance présentée par Jean-Marc Ayrault au nom du nouveau gouvernement. C’est un événement de très grande signification politique. C’est l’acte de naissance de l’autre gauche parlementaire. Une alternative à gauche existe et s’assume. Elle agit en responsabilité. Autonome, pour faire des conquêtes politiques et sociales, notre gauche parlementaire aide ou s’oppose d’après ses propres objectifs, en toute indépendance.

J’ai fait cette interminable note dans l’avion qui m’a emmené à Caracas au Venezuela, en compagnie de quatre autres députés européens, pour assister comme invités au « Forum de São Paulo », organisation sommet réunissant les partis de l’autre gauche d’Amérique du Sud. Il y est question aussi d’ambiance, de la vie du Front de Gauche. Et bien sûr de l’épisode crucial du vote à l’Assemblée où il ne faut pas voter la confiance à ceux qui ne la méritent pas. Puis il est évidemment question d’Amérique du Sud, du moment politique qui s’y vit. Et même des élections au Mexique. J’ai mis mes idées au clair. Je vous en souhaite autant si vous avez la patience de me lire.

Quel régal que ce temps libre, cette solitude imposée par le voyage et ce silence bruyant qu’on ne connaît qu’en avion. L’isolement est une circonstance. La solitude un vécu. En ce sens, la solitude est le stade suprême de l’isolement. Quand ai-je déjà eu autant besoin de solitude qu’en ce moment ? Bien sûr la solitude peut-être dissolvante, je le sais bien. J’en connais trop qui la souffrent pour l’oublier. Mais, au moment approprié, et à juste dose, le poison est une médecine. Et la solitude un moyen de reconstruction. J’y suis ! La sollicitation permanente et le harcèlement dont je fais l’objet ne permettent plus l’échange vraiment humain. Ce n’est plus un échange d’ailleurs. Il faut donner constamment. Ou bien se laisser prendre, notamment en photo, sans cesse, au prix d’un prélèvement amenuisant du terreau fertile mais délicat qui forme la pâte de base de tout un chacun. L’ère de l’image fait parfois et même souvent oublier des codes élémentaires de bonne conduite à mon égard, comme si je n’étais plus vraiment une personne mais seulement un personnage. Donc une abstraction qui ne ressentirait rien. Je ne m’étonne que plus de ceux qui me supposent une appétence addictive pour les caméras et la notoriété. Ceux qui l’écrivent en sont eux-mêmes assez privés, je le vois bien, pour croire qu’il s’agit d’un délice. Il leur reste à apprendre combien ce n’est qu’un revers pénible de la médaille.

Mais pour ce jour de départ, ce fut calme. Et respectueux. Par-ci par-là des gens sont venus, à l’aéroport ou à l’embarquement me dire des mots d’amitié. J’ai été frappé du nombre des jeunes et même très jeunes parmi eux. Comme ce groupe de jeunes filles en partance pour Ajaccio. Elles n’ont pas l’âge de voter mais elles vinrent se présenter pour prendre mon avis sur ce qu’elles pouvaient faire d’utile pour nos idées. Ces brefs instants me signalent combien l’impact de ce que nous avons accompli avec notre campagne présidentielle a été profond. Et combien il a diffusé dans tous les catégories d’âge et tous les compartiments de la société. Cette bigarrure n’est pas un problème. C’est la solution. Si notre programme est bien un programme d’intérêt général alors il s’adresse à tout le monde. Le ciblage dans mes discours sur la classe ouvrière et les employés n’a pas de sens restrictif dans ma vision de la transformation sociale. D’un côté il vise à mobiliser le secteur le plus nombreux de la société mais qui s’est placé le plus en retrait politique. D’un autre il indique à tous qu’il n’y a aucun avenir possible sans que les besoins de dignité et de progrès humain de ces millions de personnes soient satisfaits. Cela s’entend, dans tous les milieux, quoiqu’on en pense. J’ai déjà raconté ici comment des gens qui déclaraient eux-mêmes n’avoir aucun intérêt personnel à notre succès, et même le contraire, venaient me dire qu’ils voteraient pour nous. Leur motivation est qu’ils savent, comme nous, que « leur truc ne marche pas », que les normes de fonctionnement de l’ordre établi conduisent tout le monde au désastre social et écologique. Cette conscience humaine peut être profondément enterrée sous mille sédiments de bonnes raisons, de circonstances ou d’histoires personnelles. Pourtant elle est toujours là, répartie de tous côtés, chez tout le monde. Elle affleure d’autant plus vigoureusement que les classes moyennes et qualifiées prennent la mesure de leurs illusions perdues.

Donc, non, assurément : tout le monde n’est pas seulement disponible pour l’odieuse maxime « profite et tais-toi ». Si je reviens sur ce point c’est après avoir entendu Michel Sapin me répliquer à la radio à propos du « carambar » quotidien que représente l’augmentation du Smic accordée par le nouveau gouvernement. Je comprends parfaitement qu’il ne soit pas d’accord. Je ne suis ni surpris ni choqué qu’il y ait une réplique. Ce qui me frappe ce sont les « arguments » utilisés. Voici ce qu’a dit Michel Sapin : « Je doute que monsieur Mélenchon mange beaucoup de carambar, et je ne crois pas qu’il soit payé au Smic ». Très drôle non ? Quel humour ! Mais regardons cela de plus près. Ne pourrait parler de carambar que celui qui en mange. Ne pourrait parler de Smic que celui qui le touche ? Je m’amuse de la réplique qui saute aux lèvres : mais alors pourquoi Sapin lui-même parle-t-il de l’un et de l’autre ? Seul le facteur a le droit de commenter le courrier ? Je galèje, bien sûr. Il faut creuser cependant la pensée de Sapin. Généralisons sa formule et, en effet, il n’y a tout simplement plus aucun intérêt général discernable par le débat. Seules resteraient des raisons techniques plus fortes que toutes les volontés. Je crois que c’est bien cela que veut nous signifier Michel Sapin. Pour lui ce qui a été décidé est la seule décision possible. Ne pas en convenir c’est soit être fou soit un imposteur. Classique. Parlant d’instinct, sans vraiment réfléchir, il ne sait pas qu’il a recours ici à la vieille formule rhétorique de la droite contre les gens de gauche : « Pas ça ! Pas vous ! »

Au hublot j’ai d’abord vu l’Espagne. Madrid pour être précis. J’ai une nouvelle espagnole pour les curieux des sondages. Ici, en Espagne, dans le marasme actuel, la mécanique de l’alternance se grippe. Les socialistes ne profitent plus des déboires de la droite au pouvoir comme celle-ci avait profité de ceux du PSOE et lui-même de ceux de la droite à l’épisode précédent. Leur commune responsabilité et leur conjointe impuissance successive semble enfin être assez bien perçue pour déplacer les lignes. Le PSOE était à 29,2 % des suffrages aux dernières élections générales, son plus bas résultat depuis le retour de la démocratie. Il est donné à 23%, au même niveau que le parti de droite. Mais voici la nouvelle. Nos camarades d’Izquierda Unida sont donnés à 14%. Ils doublent par rapport aux résultats acquis dans la dernière élection générale où ils avaient déjà doublé. Ainsi se confirme le frémissement de la vague montante que nous observons vers notre côté.

On comprend bien j’espère que s’il en est ainsi en Espagne c’est évidemment en relation avec l’approfondissement de la crise économique et sociale et non par la magie de je ne sais quelle alchimie électorale déterministe. En Espagne le chômage emporte tout. En Espagne on libéralise à tour de bras et tout va de plus en plus mal. Bien sûr, même la droite finit par avoir peur. C’est ce qui explique comment Mariano Rajoy a fini par devoir s’opposer à madame Merkel. Peu de journaux et encore moins de télés auront permis de comprendre sur quel point portait la confrontation entre les droites européennes. Mais cette confrontation est commencée. Je vois un lien entre la déclaration de l’anglais Cameron à propos d’un référendum avant 2015 et la même, du brutal ministre allemand des finances. L’un et l’autre n’évoquent pas un référendum sur l’Europe avec le même objectif, cela va de soi. L’anglais sait qu’en 2015 le marché transatlantique sera installé. Il revient dès lors à la politique traditionnelle des anglais : pas de puissance unifiée sur le continent. Et le conservateur allemand sait que le projet de purification budgétaire qui est le volant de la nouvelle politique de puissance allemande doit avoir les mains libres en Allemagne même sans courir le risque de bocage du type de celui que Die Linke met en place avec son nouveau recours contre le traité devant la cour constitutionnelle. J’y reviendrai. A cet instant je ne retiens que cela. La peur qui gagne les milieux dirigeants se combine aux aberrations du système en place pour accélérer la marche à la catastrophe.

Naturellement tout ce que fera Rajoy ne servira à rien d’autres qu’à garantir le système financier au détriment de plus en plus cruel de tout le reste. Cette pente est inéluctable. Il en va de même en Italie. Et bien sûr en France. Tout cela ne sert à rien. A rien. Juste à de nouvelles souffrances. Combien de temps faut-il pour que la conscience du fait qu’il faut tourner la page soit majoritaire dans la société. Car naturellement ce point est lui aussi inéluctable. Comme en Grèce, comme en Argentine avant cela, le scénario de l’auto-aveuglement des élites et de leurs griots médiatiques est le même. En ce sens le concert de louanges des médiacrâtes après le dernier sommet de la « dernière chance » pour « sauver l’euro » est un signe très encourageant de l’état de décrépitude du système. Car ces gens savent le plus souvent à quoi s’en tenir à propos de ce qui s’est réellement passé. C’est donc faute de mieux qu’ils se décident à dire que tout va bien et même de mieux en mieux. En réalité tout se résume au fait que le traité austéritaire va être adopté et que sa mise en œuvre va reposer sur un dispositif plus large et plus violent que celui initialement imaginé. L’Espagnol et l’Italien ont seulement obtenu que lorsque leurs banques s’endettent auprès de la Banque centrale, cette dette ne leur soit plus imputée. Comme le dit la presse espagnole, qui ne partage pas les hallucinations médiatiques françaises semble-t-il, rapportant les propos des dirigeants espagnols : « Nous avons gagné l’essentiel, c’est-à-dire un peu de temps ! ». C’est tout, en effet.

Si l’on juge des événements sur un plan rationnel, c’est à se taper la tête contre les murs de voir des dirigeants s’enfoncer avec enthousiasme apparent dans une impasse pareille. C’est à pleurer de savoir qu’ils savent aussi bien que nous que toutes ces souffrances sociales, comme celles provoquées en Grèce, ne servent absolument à rien. C’est exaspérant aussi de constater le niveau de prostitution des mots. Ainsi quand est présentée comme du « fédéralisme » la mécanique d’intégration autoritaire sous commandement financier de tout le fonctionnement de l’Union. En France on voit avec stupeur l’Etat mettre en œuvre le meilleur de son savoir-faire d’organisation et de planification à s’autodétruire. La nouvelle RGPP Hollande est plus violente que la précédente, comme on le sait, puisque les postes rétablis dans l’Education Nationale conduisent à une pulvérisation accélérée de tous les autres compartiments de l’Etat. Dans plus d’un secteur, la ligne de flottaison est emportée, et le naufrage est commencé. Ici, là, plus rien ne marche. Et la disparition du service public ne reçoit aucun relais. Le secteur privé, souvent gavé mais n’obéissant à aucune règle d’intérêt général, est incapable de prendre le relais de la couverture disparue. C’est au point que l’alarme se répand aussi chez les nantis qui prennent la mesure du séisme dévastateur qui fracasse déjà de si larges pans de la société. C’est clair dans le secteur de la santé. Et combien d’autres. Si insupportable que soit un tel spectacle et si violente l’envie de tâcher d’y remédier, la pire erreur serait pour nous d’y prendre notre part si peu que ce soit.

Car il est vain de croire que les socialistes veuillent autre chose que des complices et des commensaux. De l’un à l’autre la distance est vite franchie. Voyez ce communiqué incroyable des Verts-Europe-Ecologie se réjouissant du « pacte de croissance » ! L’écologie et la croissance ont un rapport plus critique, me semble-t-il, en général. Et ici en particulier. Puis lire que les mêmes regrettent que les mesures de contrôle budgétaire, présentées comme de "l'intégration européenne" n’aille pas plus loin comme si ce qui a été décidé en la matière était neutre politiquement ! Cette décadence intellectuelle et la brutalité du comportement des socialistes, y compris à l’égard des mieux disposés au compromis avec eux, devrait désormais servir de leçon. Nul n’aurait dû en douter en constatant comment il a été donné suite à notre appel au vote pour le deuxième tour de la présidentielle. Pourquoi cette violence constante, ce refus de toute forme de code de bonne conduite, sinon parce qu’ils savent qu’elle besogne ils doivent accomplir. Il est vrai qu’ils ont eu chaud. C’est le moment de dire en quoi consiste ma déception. Non pas le ridicule registre que proposent à mon sujet les petites cervelles. Plein de rancœurs, je macèrerais dans la déception et le goût de la revanche dans mes compétitions personnelles. Je m’amuse de cette façon de projeter sur les autres, les pauvres réflexes de la cour des miracles qu’est ce petit milieu. Ma déception est que les circonstances n’aient pas été mûres pour mettre en place la tenaille qui aurait changé le cours de l’histoire : nous en groupe charnière à l’Assemblée Nationale comme nous le sommes déjà au Sénat, et Syriza au pouvoir en Grèce. Voilà ce que j’avais dans la tête pour nous rendre maîtres de la situation. Ce qui rendait cette configuration possible se voyait assez pour qu’une mobilisation formidable se soit déployée dans le camp d’en face. C’est une même technique d’endiguement qui unit la brutalité électorale des socialistes en France pour faire battre tous les dirigeants du Front de Gauche et le numéro d’intimidation de François Hollande contre les électeurs grecs tentés de voter pour Syriza. Le reste de mes humeurs visibles est fait d’instantanés, d’apparences, et de comédies pédagogiques, comme c’est ma façon de combattre sur la scène publique. Passé ce round, voici le suivant. Il faut reprendre l’ouvrage. Notre niveau de départ est bon cette fois-ci. Et la fin piteuse du dernier sommet européen nous montre que notre mise au pied du mur se rapproche à mesure que l’impasse du système se renforce.

La vérité est que nous avons avancé comme jamais. Bien sûr d’abord en quantité de suffrages. A la présidentielle et aux législatives. Mais surtout politiquement. Toutes les tentatives pour diviser le Front de Gauche entre communistes et PG puis entre les deux premiers et les autres, tout a échoué ! Et cela en dépit d’efforts remarqués venant de tous ceux qui ont partie liée avec la nouvelle nomenclature. Les héliotropes ont eu le tournis. Mais notre homogénéité politique s’est affirmée dans le refus commun et unanime des sept partis de notre Front de participer au gouvernement. Il s’est approfondi d’une façon spectaculaire avec le choix du vote sur la motion de confiance du gouvernement. On ne peut voter la confiance à l’Assemblée compte tenu des décisions déjà prises. Un nombre considérable de militants syndicaux, de militants politiques et de citoyens informés en ont dorénavant déjà conscience. Le refus de voter la confiance a donc un sens clair. Il est exprimé avec responsabilité et nuance puisque nous ne votons pas « contre » ce qui signifierait que nous voulons faire tomber le gouvernement. Que nous ayons choisi tous ce même vote est un événement qui fera date dans notre histoire commune. Encore une fois les petits jeux pour nous diviser n’auront mené nulle part. Maintenant la voie est politiquement dégagée. Nous allons nous identifier et nous fortifier dans les luttes et dans les institutions démocratiques, si peu nombreux que nous y soyons. Le but sera de fortifier politiquement la société et sa capacité de résistance globale en se projetant sur un autre futur. Pour cela il s’agit de donner sans cesse aux mouvements les moyens de s’exprimer politiquement en formulant des alternatives. L’aller-retour entre ces luttes et leur traduction législative avec la méthode des ateliers législatifs va être notre fil conducteur. Bref c’est ainsi faire vivre la méthode de la radicalité concrète décrite dans la campagne présidentielle. Car les urnes seront de retour assez vite pour être des points de passages politiques où régler les comptes. Les élections Municipales et les Européennes se présentent dans un délai rapproché. Il est suffisant pour permettre une bonne montée en puissance d’un niveau de conscience politique et d’une volonté d’action plus élevé qu’elle ne l’est à présent et qu’elle risque de l’être avec la déception que les socialistes vont déclencher. Si nous y avons assez de forces ce peut être l’occasion d’un changement de cap global de la situation toute entière.

Sur le plan de vol qu’affiche l’écran de l’avion le trait rouge qui décrit notre parcours montre bien qu’il faudrait nager presque aussi longtemps pour revenir à notre point de départ que pour atteindre la rive sud-américaine. Je me rapproche donc du continent. Je crois que ce sera la vingt-quatrième fois pour moi. Le paysage politique, je vais l’explorer à travers les dizaines de rencontres plus ou moins formelles que je vais avoir avec les dirigeants de l’autre gauche sud-américaine présent sur place pour ce « Forum de São Paulo » qui se réunit cette année à Caracas au Venezuela. J’y vais comme invité européen, au titre de mon groupe au parlement européen, la GUE. Ni la GUE ni le Parti de la gauche européenne, que viendra représenter Pierre Laurent, ne sont membres du Forum. Nous ne siégeons pas dans ses instances. Nous ne pesons donc ni sur l’ordre du jour ni sur aucun des aspects du déroulement. C’est donc pour nous un exercice totalement détendu : pas de bataille sur les textes, pas de tractations, pas de responsabilité engagée. Mais en regardant faire et en disposant d’une occasion aussi formidable de rencontres bilatérales, on y fait des apprentissages accélérés. Surtout il me semble que pour un dirigeant c’est un devoir d’être « à niveau » pour comprendre ce qui se passe sur un continent clef de la réorganisation du monde et un avant-poste des luttes pour la souveraineté populaire. Apprendre à intégrer les angles de regard des autres est toujours du temps de gagné pour la suite, même si sur le moment on ne sait pas où vont les palabres. Dans le cas du Front de Gauche français et notamment en ce qui a concerné ma campagne, nous avons un rapport très complice avec nombre des protagonistes de l’autre gauche mondiale. Peut-être vous souvenez vous de la liste de plus de deux cent personnalités de cette autre gauche mondiale qui avaient soutenu ma candidature ? Pour autant nos rapports sont libres. Nous ne formons pas une internationale. Nous ne répondons pas de ce que chacun d’entre nous fait et dit dans son pays. Il arrive aussi qu’il y ait de sévères divergences sur telle ou telle question. De notre côté, nous les Européens, nous avons toujours choisi de ne pas les nier. Mais nous avons aussi toujours refusé de laisser dégénérer le débat comme c’est souvent le risque inutile. L’idée est que se parler est bon. Et parfois, essayer de se convaincre, même quand on n’y parvient pas, peut quand même donner des fruits dans la durée c’est-à-dire dans la manière de réfléchir ensuite.

Le moment de ces 18ème rencontres est particulier. Il réunit 85 partis venus de 21 pays latinos et va se tenir dans un contexte singulier pour le continent. La vague des révolutions démocratiques atteint un palier. La dynamique populaire a changé de mode d’expression. Des divisions existent dorénavant dans le mouvement populaire et notamment avec les mouvements indigènes. C’est le moment de se souvenir qu’il ne faut pas croire au récit de la propagande de la CIA. Cela veut dire que le contenu socialiste des politiques menées par nos gouvernements est relatif, inégal selon les pays et les moments. Et de même pour ce qui est de la compétition entre le modèle extractiviste et la politique écologique. De leur côté, les initiatives de nos gouvernements se projettent dans des formes plus institutionnelles. L’initiative géopolitique en particulier prend une grande place dans les stratégies de chacun et dans les discussions sur le futur. Le lancement d’une nouvelle union des pays de l’Amérique du Sud et des Caraïbes sans les Etats-Unis ni le Canada est un pas de géant fait dans la lutte pour l‘indépendance du continent. Mais il est peu probable qu’il soit possible d’en faire un argument de masse.

De son côté la contre-révolution aidée par les nord-américains ne relâche pas la pression. Les maillons faibles du dispositif sont frappés l’un après l’autre. Après le coup du Honduras, il y a eu la tentative de destitution de Rafael Correa en Equateur par une révolte de policiers. Une tentative identique a eu lieu en Bolivie. Et le président paraguayen Fernando Lugo vient d’être destitué par complot. Ces coups de boutoir, au succès relatif et incertain jusqu’à présent, n’ont pas pu renverser le rapport de force. La ligne de pente des événements et des mobilisations populaires reste de notre côté. Mais c’est le signe que vraiment rien n’est acquis. La clef du futur reste le niveau d’implication populaire. Ici le bât blesse dans de nombreux pays. Et la « contra » nord-américaine est solidement en action.

Une bonne façon de le constater est d’étudier la presse européenne dans chaque mauvais coup. Contre le coup d’Etat au Honduras ce fut le silence. En relais avec celui du Parlement européen qui ne condamna jamais le coup ! Pour l'Equateur, la rumeur médiatique répandit le bruit que ce n’était pas vraiment un coup d’Etat. Puis il fut amplement répété que de toute façon le président l’avait bien cherché en allant lui-même au-devant des policiers en révolte ! Pour le Paraguay à présent, on souligne que le coup est… légal, puisque approuvé par le parlement. Cette omerta a bien sûr l’objectif de masquer les échecs et de placer les initiateurs hors d’atteinte. Il faut n’en conserver qu’une impression d’ensemble : le bras de fer ne s’est jamais interrompu. La dimension géopolitique réelle oblige à revoir les clichés abondamment mis en circulation en Europe. Il n’y a pas « deux lignes », l’une celle du gentil Lula et l’autre celle du méchant Chavez. Et il n’y a pas ostracisation de Cuba. Tous se considèrent de fait comme partie prenante, chacun à sa façon, d’un seul et unique processus. Par exemple c’est un vénézuélien, Ali Rodriguez, ardent chaviste, ancien ambassadeur du Venezuela à Cuba, ministre des affaires étrangères, personnalité historique de la guérilla vénézuélienne qui est le secrétaire général de l’Unasur, coalition des nations d’Amérique du Sud. L’Unasur c'est le gros morceau. Ça regroupe les 12 pays d'Amérique du Sud, hors Amérique centrale et Caraïbe. C’est une population de 361 millions d'habitants, qui dispose de 30% des ressources mondiales en eau. C’est la première région du monde en termes de biodiversité et d'exportation agricole. Elle a été créée en 2008 à Brasilia et son siège est à Quito, en Equateur. Unasur est un projet géopolitique et économique majeur pour le Brésil et le Venezuela. Les deux pays et leurs dirigeants savent parfaitement à quoi s’en tenir. Le Brésil est l’économie géante de la zone. C’est là qu’est le principal foyer de tension avec les visées des Etats-Unis d’Amérique qui cherchent par tous les moyens à reprendre le contrôle du processus d’intégration régionale à coup de grands projets géopolitiques. Après l’échec de l’Alena, vaste zone de libre échange qui devait couvrir tout le continent du Canada a la Terre de Feu, c’est à présent avec le projet d’Union du pacifique que les Etats-Unis travaillent à diviser et à soumettre les pays de l’Amérique du sud. Entre Brésil et Venezuela, la résistance est commune et conjointe par nécessité autant que par accointance idéologique. C’est dans ce contexte global que chaque événement prend sa place. Nous, les Européens, nous sommes les tireurs dans le dos. L’Union exerce une pression constante pour conclure des accords purement bilatéraux qui désorganisent, en les contournant, toutes les structures régionales. Car, comme l’oublient toujours les naïfs, c’est exactement ce que préconise le Traité de Lisbonne.

Cette semaine la partie continentale a rebondi en se portant sur la scène mexicaine. Grand enjeu. Cent douze millions d’habitants sur un territoire grand comme quatre fois la France ! Notre gauche a raté l’élection la dernière fois avec une avance de la droite fixée à 0,58%. Une tricherie grossière ! Elle provoqua une quasi insurrection avant que le feu ne soit éteint, de guerre lasse, sous le poids du harcèlement médiatique en faveur de la droite et des mises en garde de la « communauté internationale » voisine. Cette fois-ci de nouveau, à la moitié du dépouillement, le grand concert a démarré pour annoncer la victoire du candidat du PRI. Il s’agit d’Enrique Peña Nieto, nouvelle éminence du Parti Révolutionnaire Institutionnel, un parti membre de l’internationale socialiste. Au pouvoir d’abord pendant soixante-dix ans, il vient de faire douze ans d’opposition. Il réapparaît sous la bienveillante protection du système oligarchique et de ses médias qui sait à quel point la droite a fait faillite et combien elle est haïe. Une campagne énergique a été faite pour fabriquer ce candidat, selon des critères élaborés par des armées d’experts. Et voilà le tableau : un homme jeune, style acteur de série B des années soixante, gominé, mariage médiatisé avec une actrice de Telenovela, béni par le Pape à Rome, issu d’une des familles politiques les plus puissantes du Mexique, le groupe Atlacomulco. Gouverneur de l’Etat de Mexico jusqu’en 2011, EPN a littéralement été porté par le groupe Televisa qui l’a peu à peu imposé dans l’opinion et au sein du PRI comme le candidat incontournable, image d’un « nouveau PRI » débarrassé des vieilles pratiques de 70 ans de pouvoir. La campagne médiatique a fonctionné à tel point que la plupart des instituts de sondage le donnent bien sûr gagnant avec une forte avance de 10 à 15 % des voix sur le second. Mais s’ils sont tout aussi manipulatoires que les nôtres, ces sondages sont encore moins fiables que les nôtres. Cela en raison de la difficulté d’avoir des échantillons représentatifs sur un territoire aussi vaste, avec une population répartie en ilots de prospérité au milieu d’un océan de classes moyennes paupérisées ou d’extrêmes pauvres urbains ou ruraux. 70% des sondés ont refusé de répondre. Avis à la population : toute ressemblance avec une situation déjà vécue ne saurait être fortuite. Attention, ce n’est pas fini.

De son côté, le candidat de la gauche unie, la nôtre, Andrés Manuel López Obrador, a été l’objet d’une campagne systématique de dénigrement et de calomnies par les chaînes de télévision et la grande presse. Son extrémisme populiste, son caractère agressif, ses goûts politiques dangereux, son amitié pour Chavez et Cuba ont été abondamment et méthodiquement dénoncés. Comme c’est original ! Il a construit malgré ce pilonnage une forte popularité dans les classes les moins favorisées, les employés, les zones rurales ou urbaines marginalisées grâce à un travail systématique mené durant les six dernières années. Localement mes amis me disent qu’il a su aussi se rapprocher des milieux d’affaires modérés, petites et moyennes entreprises et commerçants. Ceux-là souffrent terriblement des monopoles privés qui dominent le pays depuis la vague de privatisations. Mais aussi des effets d’une crise économique qui a laminé les classes moyennes. Plus de 60 millions de mexicains, sur 112, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Notre candidat a aussi le soutien des intellectuels et d’une grande partie de la jeunesse qui ne supporte pas l’idée d’un retour des dinosaures de l’Internationale socialiste à peine cachés derrière leur pantin gominé. Lequel par-dessus le marché n’est pas l’ange promu par la publicité. Bien qu’il ait été strictement encadré par ses conseillers en communication et par Televisa durant toute la campagne, il n’a pas pu dissimuler très longtemps que sous son look de présentateur de TV au sourire factice, se tenait un personnage inculte, sinistre, violent, responsable de la mort de nombreux activistes sociaux durant son mandat de Gouverneur de l’Etat de Mexico. Les méthodes de voyous de son parti sont de notoriété publique. Des milliers de « porte-monnaie électroniques » ont été distribués dans certaines circonscriptions et ne seront activés qu’après les élections en cas de victoire. Par exemple des cartes de crédit pour achats dans la chaîne de supermarchés Soriana. De même la distribution de denrées alimentaires ou de matériaux de construction en échange du vote est une pratique courante, désormais parfaitement documentée sur Facebook et Youtube.

Je fais cette description à partir des récits que m’en ont donné nos camarades qui sont sur place. Car il y a dorénavant des groupes Front de Gauche et des comités du Parti de Gauche dans toute l’Amérique du sud depuis la campagne de Raquel Garrido pour la législative. J’ai recoupé mes informations dans l’avion même car j’ai voyagé en compagnie d’un député européen socialiste espagnol qui aura été un puits d’informations bien fraîches pour moi. Elle est destinée à permettre un décryptage des informations qui vont parvenir par les gros tuyaux de la propagande médiatique de notre pays. Elle permet de comprendre comment l’ordre établi se maintient, de connaître ses méthodes, pour en repérer les constantes et savoir donc s’immuniser. Ici et maintenant s’y ajoute que je compte bien avoir l’avis des mexicains du Forum de Sã Paulo dont est membre notre ami le candidat Lopez Obrador. Suivant la forme et l’ampleur du résultat, nous aurons une indication pour la suite. Car cette fois-ci les gorilles qui font les résultats électoraux doivent compter avec un fait nouveau : l’irruption de la jeunesse étudiante sur la scène politique. Voici comment.

Le 11 mai dernier, le gominé officiel s’est présenté devant les étudiants de l’Université privée Ibéroaméricaine. Un bide ! Il fut hué par les étudiants qui s’en sont pris au monopole informatif de Televisa et à la fabrication d’un président sans consistance ! Nooon ! Le mouvement étudiant dirigé contre la marionnette et les chaînes de télévision a pris rapidement de l’ampleur. Il rapidement regroupé la plupart des universités publiques et privées sous le nom de « #Yo soy 132 ». Les étudiants ont tenté, avec un certain succès de répéter selon leur mot le « printemps arabe » avec occupation de places et ainsi de suite. Ils occupent désormais un espace dans la vie publique qui déborde largement les partis politiques et déconcerte les médias. Le mouvement a donné une bouffée d’oxygène inattendue dans un débat politique d’une médiocrité affligeante. Notre candidat lui-même a fait preuve d’une extrême prudence pour ne pas être accusé comme en 2006 d’être « un danger pour le Mexique ». Le mouvement étudiant, sans prendre position ouvertement pour lui, l’a soutenu néanmoins clairement en appelant à battre le candidat du PRI. L’irruption du mouvement étudiant dans la vie publique semble devoir aller bien au-delà des élections du 1er juillet grâce à la propagation massive des « réseaux sociaux ». Il ébranle sérieusement le monopole de l’information par les deux chaînes privées Televisa et Azteca. Il n’hésite pas à poser ouvertement les problèmes : décomposition sociale du pays, corruption et impunité, capitalisme mafieux, violence effrénée, récession économique, état de « non-droit », contrôle de l’information et ainsi de suite. C’est un glissement de terrain car ce sont là les jeunes de la classe moyenne. Un tiers de l’électorat a moins de 29 ans. Il s’agit donc de 23 millions de personnes. Cette masse, si elle se mobilise au-delà des réseaux sociaux peut modifier complètement tous les pronostics sur lesquels repose la tricherie habituelle. Notamment le fait que les gens se résignent ! On a vu au Québec de quelle opiniâtreté sont capables les jeunes de cette génération. Et il faut se souvenir que les mouvements de 1968 se sont très largement réimpulsés depuis le Mexique. De tout ceci, tirons au moins pour enseignement que la partie sud-américaine comporte un paramètre caché et imprévisible : l’action des masses qui n’attendent pas les consignes pour agir.

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339 commentaires à “La confiance ça ne se décrète pas, ça se constate.”
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  1. citoyenne21 dit :

    Convaincre, oui c'est bien noble et courageux comme démarche mais vous ne saurez jamais au final, si ceux qui vous pensiez avoir convaincus aux idées du FdG ne se déboulonneront pas au moment venu, comme cela s'est passé récemment à ces élections ! Je souhaite donc du courage à ceux et celles qui se font le devoir, parce qu'ils en ont ou le temps ou la volonté (ou les deux), d'essayer de convaincre leur prochain ! pour ma part, d'une je n'ai pas le temps à part au moins me renseigner sur ce qui nous attend sur le net et de deux, j'en ai pas le talent et de moins en moins la conviction qu'on va pouvoir changer quoi que ce soit tant qu'on ne sera pas au fond du trou !
    Désolée pour le négatif de mes pensées mais bon 60 % au moins de citoyens à déconditionner, vous pensez vraiment que c'est possible, alors qu'on a aucune légitimité ? Que les clichés fusent de toute part et qu'on est pour la plupart, considérés comme des arriérés ? Faut faire dans le fun pour attirer les gens qui sont plus occupés à se soucier de la pauvre Vanessa qui n'est plus au paradis depuis qu'elle a été larguée, avec une somme rondelette en prime de rupture !
    A quand un Jean-luc chemise fluo et coiffure hérissée, peut être que ça le ferait comme ça !
    Soyons Fun et peut-être passerions-nous moins pour des fous (ironie)

  2. fecirbaden dit :

    Je constate que beaucoup reste encore bloqué sur l'abstention, les attaques mesquines du PS ou les projets du gouvernement, reposer vos nerfs mes amis, immunisez vous un peu, tout va bien le FdG n'a pas explosé bien au contraire, il est uni et cohérent, Sapin devra répondre de la politique du gouvernement dans quelque temps et l'abstention du FdG n'a pas semé de confusion dans la tête des gens ou alors chez quelques puristes c tout. Alors décrochez un peu de la politique française, profiter un peu de cette note sud-américaine, en tout cas c ce que je fait pour calmer mes aigreurs d'estomac. Pas trop d'infos TV ou radio vous ferait le plus grand bien CQFD, prenez vous aussi des vacances médiatiques !

  3. Abstention, du latin abstentio : action de retenir. Concernant le vote de confiance au gouvernement les élus du GDR ont donc retenu leur confiance, ce qui exprime de toute évidence une attitude toute de vigilance à l’égard du gouvernement se mettant ainsi en état de réactivité maximale. La question n’est pas de faire tomber le gouvernement, elle est de se tenir prêt à tout moment à assumer la relève avec un programme, l’Humain d’abord, qu’alimenteront les luttes sociales, les ateliers législatifs, les assemblées citoyennes et autres formes innovantes d’interventions populaires et qui livrera à l’encan toutes les politiques néo-libérales, que celles-ci soient PS-istes, UMPistes ou FN-istes.

  4. Poncet dit :

    "70% des sondés ont refusé de répondre.". Voilà une arme intéressante. Difficile à manier, mais quelle puissance ! Si nous pouvions un jour diffuser un tel mot d'ordre : refusez de répondre aux sondages. Ils ne servent qu'à manipuler le résultat à venir.

  5. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    La tâche est ardue pour trouver de nouveaux adhérents, donc comme toujours s'attaquer au plus facile, et pour trouver de nouveaux adhérents le plus facile n'étant pas de les recruter à l'UMP, ou au FN il y a le chemin le plus court, qui est celui de convaincre des PS à nous rejoindre !
    Beaucoup de syndiqués sont ou votent PS c'est donc vers ces gens là qu'il faut travailler, et si ces gens là ne sont pas plus à gauche c'est que le mot communiste leur faisait peur, à nous de leur prouver que le FdG n'est pas que communiste, et aux communistes de leur expliquer que les communistes d'aujourd'hui ne sont plus dépendants des ordres de Moscou et que leur idéologie s'est bien modernisée, comme beaucoup j'ai eut aussi peur des communistes, mais maintenant je suis très content de travailler avec eux, même si il y a encore des communistes avec œillères comme il y en a dans tous les partis, l'ouverture telle qu'elle est faite par Jean-Luc Mélenchon me paraît être indispensable pour réussir, la mayonnaise qu'il avait réussit à faire prendre pour la présidentielle s'est un peu liquéfiée aux législatives et c'est une des raisons qui font que nous n'avons que dix députés, il suffit de faire reprendre à nouveau cette mayonnaise à l'occasion d'une bonne manifestation pour que petit à petit les 4 millions de voix grossissent et s'amplifient. A nous de faire ce travail de recrutement

  6. christine dit :

    Bonjour Jean-Luc.
    Merci pour ce billet si bien écrit et toujours si intéressant à lire. L'humour de mr Sapin vole bien bas. Moi, je ne mange pas de carambar, je gagne très bien ma vie. Je travaille beaucoup, c'est mon choix je suis infirmière libérale. Par contre mes enfants gagnent le Smic et sont en contrats 30H. Beaucoup de mes patients ne vont plus pouvoir se soigner car les notes de pharmacie augmentent de mois en mois. Je coupe les compresses en 4 pour faire les pansements et ainsi économiser. Nous récuperons les boites entamées chez les patients pour les donner aux autres. Je pense qu'il faut vivre avec les gens toutes catégories sociales confondues pour s'apercevoir des différences. Comprendre les besoins et voir la souffrance. Merci Jean Luc bon séjour à Caracas Nous avons besoin de toi.

  7. fecirbaden dit :

    Si le PS doit être traité comme notre ennemi comme l'UMP, le FN et le centre en général il faudra attendre une catastrophe nucléaire ou nous serions les seuls survivants pour accéder au pouvoir un jour ! Rejoignez les partis d’extrême gauche qui n'ont pas voulu s'allier à nous car eux au moins ils ne transigent sur rien et n'auront jamais aucune responsabilité, c'est tellement plus facile et votre intégrité sera préservée.

  8. Denis F dit :

    Il reste encore quelque ironie et fougue dans l'esprit de mes camarades du FdeG, ils ne sont pas tous cacochymes ou terrorisés, il reste encore de la pureté et de l'espoir ; beaucoup, vu le nombre de nonnistes, veulent encore en découdre avec les "solférino's boys", et ne confondent pas le siège social du PS et les socialistes sincères de la base, enfin il reste dans nos troupes des gens fiers d'être en opposition totale avec les larbins de l'oligarchie. Heureusement il reste encore quelques braves qui refuse de se la mettre sous le bras, et qui restent convaincus que nous n'avons absolument rien à foutre avec les socio-libéraux, et que nous refusons, tout aussi absolument, toutes connivences avec les menteurs, les écornifleurs qui occupent le gouvernement aujourd'hui, nous sommes et resterons dans une opposition "autonome et conquérante".

    Nous avons hurlé de dégoût quand les députés et sénateurs PS se sont abstenus sur le MES, nous avons fait suffisamment savoir notre désaccord, et dit que c'étaient des salauds faisant le jeu de la droite UMP à qui ils laissaient les mains libres. Et aujourd'hui, ô miracle c'est très bien de s'abstenir, c'est dans le sens politique, on ne peut refuser la confiance qu'ils nous demandent sous prétexte qu'elle se "constate" !… On ne peut refuser la confiance qu'ils nous demandent sous prétexte que "nous ne sommes pas de droite, ou qu'ils sont de gauche" !…

    Suis-je le dernier des "snoc", faut me le dire !…

  9. Alain44 dit :

    Devant un discours aussi plat que celui de JMH présenté à l'Assemblée je pense qu'il n'y avait pas besoin de sortir la grosse artillerie du NON. Il joue patte de velours pour donner l'impression d'être animé de bonnes intentions. Hélas! la finance réclame la suite. Après Sarkozy, il revient au PS de faire avaler une grosse couleuvre et entre autre le détricotage du code du travail. Depuis la révolution gagnée par les possédants la situation est la même, seulement aujourd'hui la planète ne peut plus être agrandie, les riches sont prêts à tout pour conserver leurs avantages. Il n'y a que si nous pouvons prouver que nous pouvons vivre autrement sans piller notre garde manger- que l'être l'emporte sur l'avoir-que nous arriverons à convaincre nos concitoyens qu'un autre monde existe. Beaucoup de gens au PS entendent cela, chez les Verts également, pourquoi ne pas créer des clubs de boite à idées afin de rassembler sur des idées accessibles qui deviendrons audibles et reprises politiquement.

  10. alinber dit :

    Pour les spécialistes de l'analyse politique Christophe Barbier un "expert" en ce domaine se présente toujours au mois de juillet affublé d'une écharpe rouge.
    Il soigne son image,il est congelé ou c'est le seul moyen qu'il a trouvé pour signifier son irrésistible attirance pour les idées du Front de Gauche?

  11. Jean Jolly dit :

    Bon alors allons-y pour " l’abstention dynamique ", il y a tout de même des subtilités qui m’échappent, tout dépend de qui s’abstient. Quand c’est le peuple on nous dit que la démocratie est malade, quand ce sont les députés dit " socialistes " on nous dit que ce sont des traîtres à la gauche mais lorsque ce sont nos députés on nous dit que c’est la seule stratégie possible pour ne pas nous trouver dans une situation difficile. Soit, l’avenir nous dira si cette stratégie était la bonne et je conserve toute ma confiance pour notre programme partagé, cependant je plains nos camarades qui vont devoir expliquer ces fines subtilités sur les marchés sans s’embrouiller les pédales… j’entends déjà les réflexions du genre " Ouais ! C’est comme ça vous arrange quoi ! ".
    Heureusement, les Français très peu politisés dans la grande majorité ont la mémoire courte et vont vite oublier cet épisode banal, surtout que les évènements qui s’annoncent catastrophiques vont nous donner raison, la seule crainte reste le vote FN.

  12. Le programme du FdG, voilà l'ennemi pour les ultra libéraux de tout poil, tous partis et "médias-chiens de garde" confondus. Quoi que disent les responsables du FdG, leur propos sont soient occultés, soient déformés. Un responsable ou partisan de base du FdG est présumé coupable. Il ne faut donc pas se faire d'illusions : que le groupe à l'AN vote contre, ou qu'il s'abstienne, personne ne dira " le FdG a bien fait". S'il avait voté "contre" on aurait dit "l'extrême gauche (sic) a voté comme l'extrême droite", et s'il s'abstient, on peut dire que le FdG est complaisant avec le PS (ce qui est faux). En effet, il faut quand même rappeler que ne pas voter la confiance (même en ne faisant que s'abstenir) signifie que le FdG ne croit pas que le programme du Gouvernement soit de nature à faire sortir le pays de l'ornière. Je viens d'entendre sur le site du PCF l'intervention - remarquable - d'André Chassaigne et j'invite les lecteurs de ce blog à le faire. Il a décliné tout ce qu'il est possible de faire pour sortir du marasme en s'appuyant sur notre programme. Ses propos correspondent exactement à ce que nous ressentons et sur le fond, j'ai la conviction que Jean-Luc aurait dit exactement le même chose. Il est des pages qu'il faut savoir tourner. Le FdG n'a pas approuvé le programme du Gouvernement, et surtout, a expliqué ce qu'il convenait de faire à l'avenir; c'est l'essentiel. Restons unis !

  13. neisse dit :

    Appeler à voter pour un président, puis pour ces députés pour après lui dire "non", nous n'avons pas confiance, n'aurait eu aucun sens. L'abstention était ici la bonne option. Du reste c'est assez en phase avec la manière de manœuvrer du gouvernement : il est en train de nous la mettre dans l'os, mais pas encore complètement, le temps de l'opposition totale et frontale n'est pas encore venu. Chaque chose en son temps.

  14. STRATÈGE dit :

    La confiance ça ne se décrète pas, ça se constate.

    Mais d'abord elle se mérite. Et si on ne l'obtient pas, c'est soit parce que l'on n'en fait pas assez, soit parce que l'on ne fait pas ce qu'il faut, soit les deux à la fois.

  15. Chistine dit :

    Abstention ou vote Non ?

    Le résultat est le même :le gouvernement Ayrault n'a pas l'aval du Front de Gauche pour sa politique générale.
    Mais on ne se mélange pas à la droite, on émet des réserves, et la balle est dans le camp socialiste.
    Emettre des réserves, c'est plus dur à admettre pour le parti socialiste.Plus qu'un refus, qui le conforterait dans sa volonté d'isoler le Front de Gauche,qui n'a que 10 députés, malheureusement.
    Les députés Front de Gauche ne font pas partie de la majorité présidentielle mais ne sont pas dans l'opposition.Et ils feront ce qu'ils peuvent.
    L'abstention,c'était le seul choix cohérent,à mon sens.

  16. jean 28 dit :

    Qu'est ce que c'est que cette polémique sur le vote NON où l’abstention?
    Sur son discours de politique générale le 1er ministre demande aux députés de soutenir le gouvernement.
    Ne votent que les députés qui sont pour et, donc ne sont comptabilisés que les voix qui le soutiennent.
    Dans son intervention l'UMP à bien indiqué pourquoi il s'opposait à ce gouvernement, comme d'ailleurs Borloo,
    André Chassaigne pour le FdG à bien souligné les faiblesses (en particulier sur le SMIC)du programme présenté par le PS, il a avancé les solutions que le Front de Gauche préconise, et en spécifiant que les 5 ultra-marins avaient la liberté de vote, il a déclaré que le Front de Gauche ne le soutiendrait pas en s'abstenant.

  17. DAVID JV dit :

    Merci Jean-Luc pour ce billet dont je me suis délecté une fois de plus...
    Concernant le NON ou l'abstention, j'ai l'impression que l'abstention a déjà provoqué une réaction forte de défiance du gouvernement.
    Après moultes réflexions, je reviens un peu sur le coté "sans concession" de mes commentaires précédents...on peut évoluer...Je pense aussi que je n'avais pas mesuré déjà le coté novateur, pour un mouvement de gauche, à s'abstenir (et donc ne pas rejoindre les rangs de la confiance) contre un gouvernement PS, c'est peut être d'ailleurs la première fois que cela arrive.
    Quoiqu'il en soit et quelque soient les déçus du NON, on reste mobilisé, et du boulot, il va y en avoir dans les prochains mois.
    Comme tu le dis si bien, le mouvement est en marche et une formidable vague s'est constituée, et cela, personne ne nous la reprendra. A nous de poursuivre tout le temps et partout la diffusion des informations de nature à éclairer les consciences sur la réalité de ce qui se joue actuellement avec nos relations, famille, amis, collègues....Sur ce terrain, il y a du boulot pour tout le monde !
    Résistance !

  18. Lucy 2 dit :

    Tiens, moi ce matin (une fois n'est pas coutume) le titre d'un article de Libé m'a fait marrer, et je crois bien qu'à libé personne n'a vu l'ironie : "l'essentiel du discours de J-M Ayraut en 3 minutes". Sachant qu'il lui a fallu 1h30 pour envelopper son pauvre programme...

  19. PascalL dit :

    Je suis très déçu par ce vote, qui refuse la confiance à un gouvernement de gauche. Bien plus qu'une incompréhension, c'est presque une position qui donne à montrer le peu de respect pour un gouvernement qu'on a aimettre au pouvoir. Cette position fermée ne peut être la réponse de la vraie gauche, face à la sociale démocratie.
    Dire à l'avance qu'on ne soutient pas un gouvernement de gauche qui se met en place (quel que soit ce qu'il a annoncé) est une position que je ne partage pas. Lorsque le budget sera sur le tapis, chacun prendra ses responsabilités et votera sur des actes, qu'il validera ou non. Mais faire par avance ce schisme entre le FdG et le PS n'a aucune utilité et nous décrédibilise!

  20. Philippe Stg dit :

    Comment oser parler de démocratie lorsqu'un gugusse peut promettre ce qu'il veut, sous la forme qu'il veut, et violer tout les principes qu'il a édictés, sans qu'il soit possible de lui en demander compte immédiatement.
    Et dire que nous sommes complice de cet état de fait; en bon petit citoyen obéissant nous avons dégagé le choléra pour la peste!
    La dictature: Tais toi c'est moi qui commande!
    La démocratie: Cause toujours c'est moi qui commande!
    Je me sens de plus en plus proche de Louise Michel et de moins en moins de Jaurès...

  21. Jean Jolly dit :

    @ PascalL.

    Alors là c'est le bouquet, certains ont du mal à comprendre que le PS a tiré une balle dans le pied de la gauche en s'abstenant sur le MES, je dirais même une balle dans la tête de nos concitoyens, ceci avec la complicité de la droite européenne. E tu accuses le FdG de créer le schisme avec le PS sur cette petite abstention de confiance, tu ne manques pas d'air ni de culot.

  22. Philippe Stg dit :

    Bonne nouvelle sur LCI: la taxe sur les compagnies pétrolières sera répercutée à la pompe par une hausse de 1 cts par litre;
    bonjour les couillons...

  23. pmjtoca dit :

    @ Daniel #26
    La remarque de Daniel (#26), me parait très riche de perspectives et d'actions concrètes sur le plan institutionnel.
    La représentativité de nos représentants (au FdG) doit être validée en permanence. Correct ? Les décisions importantes par conséquence.
    A propos de cette abstention quant à la confiance donnée ou pas (qui ne dit mot consent) à ce nouveau gouvernement néo-libéral qui va ratifier MES-TSCG etc.pendant les vacances, une question. Le FdG ne pourrait il pas commencer à expérimenter une démocratie directe grâce à Internet (éducation-débats) et à nos Assemblées Citoyennes (votations) pour donner l'exemple de ce que sera la prochaine constituante. Pourquoi attendre d'avoir d'improbables majorités dans des élections et une république (la Veme) qui ont été conçues et construites pour empêcher toute démocratie réelle ? Pourquoi ne pas donner la parole (au moins aux 4 millions de sympathisants possibles et volontaires du FdG) au cours de ces 5 prochaines années, sur des questions clés, selon un calendrier autonome et conquérant. Celà nous permettrait de sorti de l'agenda imposé par ces godillots du néo-libéralisme au pouvoir. Une forme de cessession concrète. Comme un refus de continuer à jouer dans leur cour autiste et mortelle. Enfin, c'est une voix !
    Autre thème : l'enjeu des salaires de B.Friot, me parait porter les germes d'une révolution concrète et conquérante quand va t on en discuter au FdG de façon sérieuse et en diffuser...

  24. Pulchérie D dit :

    @ Christine (10h49,n° 57)
    Je suis ravie de constater que la partie laborieuse de ceux qui estiment encore appartenir à la classe « moyenne » se rend compte que ses intérêts sont maintenant défendus seulement par la Gauche et éprouvent de la sympathie pour le FdG.
    Infirmière « libérale » (indépendante) est un dur métier, comme celui d’artisan.
    La place de ces citoyens est au FdG.

  25. Invisible dit :

    Je me demande si le débat autour de la question du vote de confiance n'est pas trop interne au parlement et surtout technique, bref, je trouve que le blog perd de son intérêt au niveau des commentaires. Par contre, je trouve régénérant d'apprendre des nouvelles de l'Amérique Latine. Il faut faire un peu de zoom arrière, sortir de l'Assemblée Nationale qui va maintenant ronronner sans trop de surprises et voir au-delà, dans les assemblées... internationales ! Ça tombe bien puisque c'est les vacances : autant passer à un autre sujet. On a bien travaillé et bien participé à nos campagnes électorales, on a fait notre possible et nous sommes montés à 11,11%. On a réveillé la gauche, on lui a rendu sa fierté et son identité. On a raté la révolution par les urnes, c'est sûr, mais c'était sans doute pas mûr pour l'ensemble du peuple français.
    On va tous continuer à s'informer, comprendre et transmettre et ça, c'est bien. Jean-Luc Mélenchon est notre passeur et il a l'immense faculté de savoir intéresser, passionner et enseigner. On aura encore besoin de lui et on compte sur lui. Chacun son rôle !
    Je lis dans ce billet des mots tels que prostitution des mots, contre-révolution, fabrication de candidats télévisuels, votes achetés. Le combat continue et le premier c'est d'ouvrir les yeux à nos concitoyens. Qu'ils ne se laissent pas enfumer par le baratin BachelotBaroinLemaireKosusckoBorlooVilleroydeGalhauWoerthPécresse distillé par nos ondes nationales.

  26. CM28 dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon : Ce voyage permet un billet très intéressant et un tour d'horizon instructif des évolutions en cours : l'Espagne et l'Amérique Latine. Il ne faut pas que nous pensions "nombriliste", même si l'actualité est l'installation d'Ayrault II.
    @ André Chassaigne (71) - merci pour le texte intégral ! :) Très belle et forte intervention !
    @ PascalL. (72) Je ne suis pas déçu contrairement à toi. Daniel Merino (56) exprime bien ma pensée, comme le discours d'André Chassaigne et ce billet de Jean-Luc. Nous connaissons déjà les projets (d'où la volonté d'avoir une majorité absolue de godillots pour le PS). Voter contre aurait impliqué une opposition systématique. Nous ne sommes pas là pour "lancer des grenades" (Chassaigne). Mais nous avons une autonomie conquérante fondée sur notre programme partagé. Aucun vote favorable n'était possible car cela revient à donner un blanc seing. Et nous avons dégagé Sarkozy, pas plébiscité Hollande sinon il fallait voter pour lui dès le premier tour pour son programme (non négociable).
    Bon séjour sud-américain à Caracas !

  27. marechal dit :

    @ 71 André Chassaigne
    Merci camarade pour les liens avec toute les nuances du jour d'hier !
    On me donne une mission je vais la remplir avec joie allégresse et tout, et sans aigreur. J'avais comme l'impression de les avoir quémandé ici ce lien, mais peut-être as-tu lu mes bonnes pensées. Y aura plus qu'à détricoter tout ça pour le vulgariser sur les marchés, et les gens des marchés pour se les farcir c'est pas de la tarte :l d'autant plus que les desserts sont rarement sur les étalages par ces temps de rigueur, rigueur de gôôôôche bien entendu... au label bleue ! on est déjà le 14 juillet avec le bal c'est la fête des pompiers de la finance...cela va de soit

  28. cerise verte dit :

    forte de l'adage " déjà qu'on est pauvre si en plus il faut se priver !"
    Je vais de se pas m'acheter des carambars.
    Je dois ici avouer que j'adore ça

    @ JL Mélenchon
    merci pour cette note qui prend de la hauteur : on en a bien besoin après cette foutue "séquence" électorale
    bourrée de ces saletés "d'élément de langages".
    dommage que les commentaires ne si réfèrent que peu elle est portant tellement riche
    J'ai particulièrement apprécié le paragraphe : "Sur le plan de vol...
    qui nous ouvre des perspectives nouvelles dans votre façon de travailler internationnale
    Pour qu'un autre monde soit possible il nous faut inventer une autre politique.

  29. lentendu dit :

    Deux poids, deux mesures ?
    Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas être d'accord avec vous sur cette abstention. C'est la première fois alors je me le permets.
    Pourriez vous m'expliquer Jean-Luc pourquoi il y a quelques mois, nous avons raillé les socialistes avec leur vote d'abstention contre le "MES" alors que nous venons de faire exactement la même chose hier lors du vote de confiance.
    Quelque chose m'échappe surement mais pour ma part, j'aurai voté non à la confiance tout simplement. Car nous ne leur faisons absolument pas confiance et le début de leur quinquennat ne fait que confirmer nos craintes.

  30. crepinge antoine dit :

    Cher Jean Luc,
    N'oublie pas qu'il y en a eu un qui a dû monter sur une croix pour y porter le péché du monde. Ca ne devait pas trop le brancher, non plus.
    Et si on s'entrainaient tous à cette éventualité "heureux serez vous si on vous persécute en mon nom (liberté..)"?
    Comme on n'avait pas de consigne, ben on s'y est mis tous seuls.
    Courage

  31. cerise verte dit :

    @Chassaigne
    merci pour ce discourt. Clair et précis et dont la fin est une belle conclusion au débat entre non et abstention
    Je me sens bien représentée à l'AN

  32. Antraigues dit :

    Encore un billet très intéressant.@ Denis F (2), je comprends ton impatience, mais dis toi que Jean-Luc Mélenchon est loin d’être un naïf. Il sait très bien quelles sont les stratégies des dirigeants du PS, mais pour l’instant nous devons éviter d’être soupçonnés de procès d’intention. Un peu de patience, l’action politique n’est pas efficace si elle est trop dominée par les émotions immédiates. Inévitablement, l’attitude du FdG en général va s’affermir et gagner en clarté dans les mois qui viennent.

  33. Virginie dit :

    Merci Jean-Luc pour ce billet qui va égayer mes vacances pluvieuses! Je fais partie des gens qui voulaient un vote contre ce gouvernement mais je crois que le plus important sera de rester cohérent avec nos idées en prenant position,en temps voulu, pour ou contre les propositions des socialistes (si bien sûr ils font un dixième de ce qu'ils ont promis). Je te souhaites un agréable séjour en Amérique de Sud où il doit faire plus chaud qu'en Bretagne. Et pense à te reposer!

  34. Mycroft dit :

    @ lentendu 82
    JL Mélenchon a déjà exposé dans ce billet et dans le précédent le motif de son choix. André Chassaigne (71) a publié son texte (tout est dedans!). Je t'invite à le lire pour la motivation de ce choix.
    Comparaison n'est pas raison !
    Le PS par "l'absention dynamique" a permis l'adoption par la majorité de droite d'une part du projet de loi ratifiant la décision du Conseil européen de modifier l’article 136 du Traité de Fonctionnement de l'Union Européenne et d'autre part le projet de loi autorisant la ratification du traité instituant le mécanisme européen de stabilité (MES).
    Par cette abstention dynamique, il a commis une forfaiture le 21 février 2012 car il existait une majorité pour rejeter par un vote NON ces projets de loi, notamment au Sénat.
    Si les députés du Front de Gauche avait voté NON, cela n'aurait pas privé le gouvernement Ayrault d'avoir le confiance (302 votes pour hier, majorité absolue). Le Front de Gauche serait dans l'opposition, alors même que les députés du Front de Gauche furent élus au second tour (soit avec et par des voix "socialistes") et certains lors de désistements républicains.
    L'abstention est un signe fort! Le Front de Gauche conserve sa liberté de vote face au gouvernement et son autonomie, en espérant que ce gouvernement prendra conscience que sa réussite passe par l'Humain d'Abord !

  35. Denis F dit :

    Ce qui m'intéresse ce n'est pas ce que nous pensons nous même de l'abstention ou du vote "non", de cela en réalité je m'en fiche, ce qui me fait soucis c'est ce que va me dire le passant que je vais accoster lors de mes pérégrinations dans les marchés de ma région, ce que va me dire mon petit fils à qui j'ai fait un cour d'éducation civique et politique concernant l'abstention des sénateurs socialistes en février dernier, et ce n'est pas les arguments que j'entends ici qui vont me permettre de faire face aux agressions verbales que je sens venir à grand pas. Je ne suis pas un perdreau de l'année, je pense même avoir pas mal de répartie, mais là j'avoue que l'abstention me pose un vrai problème de communication vis à vis des autres, je ne me sens pas de la jouer "convaincu", ma dialectique personnelle est assez directe, c'est blanc ou c'est noir, les nuances de gris je maîtrise pas du tout, la diplomatie (hypocrisie) n'est pas mon fort, je pense qu'ici tout le monde s'en est rendu compte, je suis ce qu'on appelle "d'un bloc", alors vous pensez bien que les fourberies à la social-libérale, c'est pas vraiment mon "tripe".
    J'aime pas trop parler de moi, c'est la première et la dernière fois que je pratique ce genre ici, mais je crois être assez représentatif pour m'interroger aux noms de celles ou ceux qui n'oseront pas le faire, quelles réparties honnêtes pouvons nous donner pour expliquer cet accompagnement, sous réserves, de nos meilleurs ennemis.

  36. mamienette dit :

    Education populaire ? Lisez le blog de Jean-Luc Mélenchon. Oui il faut avoir du temps. Je conseillerai à tous ceux qui veulent des informations objectives de ne plus les regarder à la télé. Les médias et les journalistes installés n'ont pas changé. Rien d'utile pour attiser les neurones. Si vous avez envie de connaitre les interventions à l'assemblée nationale au nom du FdG, écoutez le commentaire Chassaigne N° 71.
    Un grand merci à Monsieur Mélenchon que je suis dans tous ces écrits. Ne lâchons rien, il faut croire à la victoire de l'Humain d'abord.

  37. Michel Berdagué dit :

    Merci à Jean-Luc et à André pour les précisions et les analyses qui nous parviennent par ce support. A André suite à son info, je lui ai laissé un commentaire qui indique que sa réponse FdG et GDR (avec liberté de vote) a tout le souffle de notre Programme L' Humain d'abord.
    A Jean-Luc,Quelle forme ! des écrits comme: " La peur qui gagne les milieux dirigeants se combine aux aberrations du système en place pour accélérer la marche à la catastrophe". oui et c'est incompréhensible pour un être normal Président soit-il,sutout que ces mêmes dirigeants savent et mettent en place un cordon viral et médiatique pour empêcher toute diffusion autre que la souffrance/sacrifice et attaquant toute Alternative concrête et réaliste qui est la seule à nous considérer et la planête aussi. Oui ils le savent, mais comme tu le précises le " groupe charnière " manque et cruellement, à ce propos quel serait le visage et l'ambiance de cette A.N. avec 50/60 FdG en plus, pour voter hier et : " Voilà ce que j'avais en tête pour nous rendre maître de la situation." En effet, voilà tout le boulot sans consigne pour les masses, ne pas s'abstenir et s'engager avec l'incroyable outil le Front de Gauche de la seule Gauche.
    Un grand salut pour les Camarades du continent Américain et du nord aussi avec les 99% aux States et les déterminations du Québec libre de Luttes pour l'avenir.

  38. savy dit :

    Monsieur Mélenchon ne croyez vous pas que la solitude est un réconfort de sagesse moi je pense que oui, je n'aurais aucun commentaires ni reproches à vous faire, vous avez bien mérité cette évasion, pour sur que vous nous manquez avec votre verbe, mais vous nous avez ouvert les yeux, que ceux d'un système d'hypocrisie nous avait fermés depuis si longtemps, et notre famille vous en remercie à bientôt cher monsieur Mélenchon, nous en attendant votre retour après ce repos on ne lâche rien et quant a votre personne, nous ne vous lâcherons pas dans la conquête et de l'idéologie du programme l'Humain d abord.
    le citoyen

  39. cerise verte dit :

    Il faut prendre les socialistes aux mots, il y a dans le discours d'Ayrault des choses intéressantes et même si on a des doutes quand à leurs applications il faut rester sur les mots. si ils font ce qu'il a dit l'abstention se justifie. il sera toujours temps de dénoncer d'éventuelles trahisons du discours.
    La posture à priori est à mon avis toujours mauvaise. Il faut se remettre dans le contexte : il ne s'agit pas d'avoir confiance ou non dans les solférino'boys mais de voter la confiance et donc ici de ne pas la voter (abstention) à un gouvernement qui vient d'être élu dans le cadre d'une assemblée elle même toute neuve.
    Chassaigne l'explique vraiment bien.

  40. Francis Virlouvet dit :

    Reposes toi bien Jean Luc avec cette merveilleuse campagne que tu as mené. Je pense que ce sont les plus beaux jours de citoyen que tu m'as donné. Donc peu de politique ce jour,de l'amitié pour toujours. Et si tu n'as rien à faire tu es invité à la Maison Commune de Saulieu si tu es aimes les bons repas ce sera parfait. Amitiés très sincères F Virlouvet

  41. Mycroft dit :

    @87 Denis F ce que va me dire mon petit fils à qui j'ai fait un cour d'éducation civique et politique concernant l'abstention des sénateurs socialistes en février dernier, et ce n'est pas les arguments que j'entends ici qui vont me permettre de faire face aux agressions verbales que je sens venir à grand pas.
    1/ L'abstention des parlementaires socialistes est une trahison. Par ce vote blanc, ils sont restés l'arme au pied alors qu'avec les parlementaires du FdG, notamment au Sénat avec les sénateurs CRCSPG, les projets de loi pouvaient être rejetés. La modification de l'article 136 du TFUE puis l'adoption du MES ont été adoptés par la Droite à cause d'eux!
    2/ L'abstention d'un parlementaire n'est pas l'abstention "classique". La non participation (il y en a eu dont 2 PS et 2 UMP lors du vote de confiance) correspond à une abstention d'un citoyen lors d'un scrutin.
    L'abstention d'un parlementaire est un vote blanc. Ils ont voté "abstention". C'est un choix politique, pas une non participation au scrutin. Ce choix est celui de la Liberté, l'autonomie conquérante de l'Humain d'Abord. ls étaient présents en séance, il y a une l'explication clair de ce vote par l'admirable André Chassaigne.
    Pour moi, ce n'était pas GRIS. C'était un vote commun au groupe. Un vote franc. Un vote blanc (abstention) car nous ne serons pas contre tout ni pour tout. Nos représentants apprécierons au regard du programme partagé. Point!

  42. Menjine dit :

    Oui, à l'abandon de la TVA sociale. Mais aussi et surtout, contrairement au PS et à l'UMP, et aux centristes et aux verts : Oui, à un referendum sur le Tscg. Mais comment peut-on réussir à l'obtenir?
    Si j'ai bien compris nous n'avons toujours pas la possibilité de réclamer un referendum par "initiative populaire" c'est à dire à partir d'une pétition. Me trompé-je ? Alors, comment allons nous faire, quelle stratégie, quelles forces,quelles actions,comment devons nousagir pour y arriver?
    Car si un débat ne s'instaure pas "au plus profond des masses" on est sacrément bloqués. Nos élus auront beau en marteler la nécessité ils ne pourront pas faire grand chose à la Chambre ni au Sénat pour un résultat concret: l'organisation du referendum (ce qui ne serait que la première étape pour une non ratification.)
    Comment dès maintenant, sans attendre réussir à faire bouger les esprits sur cela, moi c'est la question que je trouve que nous devons aborder et résoudre d'urgence.
    Au boulot!,les copains, la boîte à idées à actions est ouverte, perdons pas nos forces dans le nombrilisme vindicatif, la lutte de classes continue pendant les vacances et elle n'a pas d'état d'âme !
    Amitiés.

  43. Groupe charnière ce serait bien effectivement mais cela s'inscrit encore dans les pratiques parlementaires de la Ve République. Et si nous transformions cette faiblesse apparente en force (judo). Avec nos 10 député-e-s faisons vivre dès maintenant le VIe République et "donnons la parole au peuple" sur tout le territoire avec les ateliers législatifs et pas simplement dans les 10 circonscriptions où les électeurs ont la chance d'avoir un-e- député-e- front de gauche.
    Il faut que concrètement les Estivales de Grenoble des 25 et 26 août lancent ce travail législatif impliquant à la fois les fronts thématiques et les assemblées citoyennes ou comités locaux du front de gauche.

  44. Denis F dit :

    @ 94 Mycroft dit:
    "Tout n'est pas à rejeter dans les projets ou propositions de la majorité gouvernementale, notamment sur les thèmes sociétaux. Mais, nous ne sommes pas d'accord sur les choix économiques et sociaux."
    Expliquez moi comment ils peuvent appliquer des choix sociétaux si par ailleurs ils ne se donnent pas les moyens économiques et sociaux pour ce faire ; pour moi toute la question du consentement à ce gouvernement et réduite à cela.

    "Si le PS a trahi lors du MES par exemple. Nous ne pouvons pas faire de même, soit divertir les barbiers etc. lesquels veulent nous cantonner dans un rôle de "gauchistes" impuissant et purement contestataire."
    Merci de reconnaitre que le PS a trahie pour le MES, mais aussi pour Maastrich, pour Nice, pour Versailles/Lisbone etc… ils ont trahi le peuple français et foulé la démocratie au pied ; on se fiche des Barbier, Calvi ou Zemmour, ces gens là je ne les croiserais jamais sur un marché…

    "Nous serons une force de proposition et nos parlementaires sont libres de soutenir ou de s'opposer aux prochains textes."
    Pourquoi mettre le mot "proposition" au singulier, vous n'y croyez pas ? 10 pékins vous appelez cela une force de propositions, moi j'appelle cela au mieux des trublions, d'ailleurs je prend date, nous en reparlerons sous peu.

    "Ce vote blanc, cette abstention à la confiance, est un acte fort."
    L'avenir nous le dira !…

  45. Michel Matain dit :

    @ Menjine 4 juillet 2012 à 17h08
    Oui, à un referendum sur le Tscg. Mais comment peut-on réussir à l'obtenir? Si j'ai bien compris nous n'avons toujours pas la possibilité de réclamer un referendum par "initiative populaire" c'est à dire à partir d'une pétition.

    Et si le Front de Gauche lançait un référendum populaire comme il avait été fait pour la Poste ? Ca n'aurait peut être pas de valeur légale mais politiquement ce serait important.

  46. palumbo dit :

    Cher Jean,
    Née en fin juillet 51, je suis une lionne comme toi ! J'ai adhéré au PDG dès la fin des primaires du PS car naïvement, comme Ségolène j'y croyais encore ! Hélas, à ce jour au PS plus personne ne peut prétendre être à gauche ! J'ai appris par Avaaz qui lance une pétition que le dictateur du Gabon sera reçu à l'Elysée, un retour en arrière sur la réception en fanfare de Khadafi me fait frisonner. J'espère vraiment que nous allons prendre la rue à la rentrée prochaine, une autre route est possible et cette route c'est toi et le FdG qui nous l'a montrée, l'a expliquée : notre comité du Haut var Verdon ne compte pas plus de 20 personnes mais nous sommes acharnés et on ne lâche rien ! reposes-toi et reviens vite, merci encore pour les moments que j'ai vécu à la bastille et au Prado !

  47. Poncet dit :

    Maréchal, que l'abstention ne te semble pas satisfaisante, je peux le comprendre (si tu nous expliques pourquoi...) mais dire que c'est "abdiquer", "baisser le pantalon" là j'ai du mal à comprendre. Personne ne nous a demandé de nous abstenir, et certainement pas le PS. Alors, à qui avons nous obéi ? Explique nous ton raisonnement.

  48. Serge CONTE dit :

    Et dire que j'ai voté Holande au 2ème tour et socialo aux législatives en 2ème.
    Trop vieux pour aller aux manifs, j'ai beaucoup donné. Non je ne voterai plus pour ces socialistes à la mie de pain. A l'époque dans mon village le boucher était cocu, tout le monde le savait. Et un jour il à gueulé au bureau de tabac, allant acheter un billet des "gueules cassées" et alors je suis cocu et pas content.
    Et moi aussi je suis cocu et pas content, Mon père disait: petit les socialos ne sont que les bons gérants du capitalisme, des épiciers en gros, mais des épiciers, tu peux changer d'épicier mais tu auras toujours un voleur.

  49. Alain Guillou dit :

    Si le groupe FdG devait se limiter à représenter la volonté de ses militants, rien n'aurait changé dans le paysage politique de la France : il aurait voté non, comme Marion... Or je crois que le groupe FdG représente l'avenir du peuple de France quand ce dernier aura entendu le message d'une abstention qui est un grave avertissement à tous : rien de bon n'est à attendre, n'accordez pas votre confiance, même si vous, les électeurs du vote utile, refusez encore d'en convenir, les leçons de choses arrivent, nous soutiendrons ce qui doit l'être, nous ne nous abstiendrons pas quand le peuple sera dans la rue: nous serons avec lui. Nous voterons tout ce que ce gouvernement lâchera, mais nous ne lâcherons rien ! L'appel du CN du PCF ressemble à l'appel lancé par Jean-Luc à la Bastille, il est pédagogique, et surtout le FdG montre que son unité n'est pas de façade : reste donc l'élargissement à travailler, car doivent nous rejoindre ceux qui veulent que la gauche réussisse. L'enjeu est décisif, car d'autres élections importantes approchent, et entre temps, le lien et la compréhension entre FdG et mouvement social doivent s'affirmer sans rien perdre de notre opposition frontale à la droite revancharde.

  50. Pierre34 dit :

    Ne refaisons pas le chemin des Espagnols ! L'ancien gouvernement socialiste de ce pays a, lui aussi, fait des réformes sociétales, bien sur qu'elles ne sont pas inutiles, elles sont souvent une reconnaissance de l'évolution des manières de vivre. Malheureusement, sur l'essentiel de la vie économique et sociale, il a cédé aux marchés financiers et à la troïka et imposé une austérité pire que celles qui étaient mises en place par les conservateurs de toute l'Europe.
    Nous n'avons rien à attendre de positif sur l'essentiel de notre gouvernement, qui semble n'être là que pour appliquer scrupuleusement les directives de l'UE. Cette application nous mène à la catastrophe, nous le savons !
    Préparons nos armes militantes pour être prêts dès que ce sera nécessaire, c'est à dire très bientôt, à donner les explications indispensables concernant les solutions proposées par notre programme. Nous devrons continuer le très bon travail de terrain déjà mis en place depuis plus d'un an, afin que nous soyons le recours pour l'ensemble du peuple de gauche.


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