06juin 12

Le lendemain du jour d’avant

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Dans cette note il est question d’Europe. L’actualité accélère les rythmes de décomposition. Puis je viens sur la campagne que je mène dans la 11ème marche-emiliennemopty-05circonscription du Pas-de-Calais. Avec la marche du dimanche 3 juin, c’est une véritable renaissance du mouvement populaire qui s’opère sur place. Des forces considérables, hier éparpillées et combattant chacune de son côté, convergent. Elles ont commencé à se donner à voir dans un flot joyeux de chansons, de pancartes et de drapeaux rouges. Tout cela s’est immédiatement prolongé, dès le lendemain, dans une assemblée sans précédent réunissant plus de deux cent cinquante travailleurs sociaux de toutes professions dans le bassin minier. Quoiqu’il arrive cette campagne aura rallumé ce feu ! Et il n’est pas prêt de s’éteindre, pas davantage que celui allumé à la présidentielle.

En cours de semaine, ce jeudi, j'ai mis à jour mon récit de la campagne pour tenir compte des derniers événements peu réjouissants qui nous sont arrivés ici.

En illustration de ce billet des images de la marche du 3 juin 2012 en hommage à la résistante Emilienne Mopty. Six mille participants ont arpenté la parcours depuis Montigny-en-Gohelle jusqu'à Billy-Montigny où le Front de Gauche tenait un meeting. Photos : N. Messyasz et Remy Blang.

Mise à jour du jeudi.

Les dernières heures de la bataille du premier tour de l’élection dans le Pas-de-Calais sont spécialement glauques. Nous en sommes à six tracts anonymes. Outre les injures connues et les fantasmes sur mes revenus, on en arrive par-dessus le marché aux montages vraiment nauséabonds. Notre protection est voisine de zéro. Nous sommes seuls face à cette déferlante. Les socialistes, les associations proches d’eux, personne ne trouve rien à dire. Trop heureux ! Jusqu’au jour où se sera leur tour et alors qui les défendra ? La campagne est donc totalement pervertie. Quels sont mes véritables tracts, lesquels sont desdsc00395631 faux ? Et quand je dois voir au journal de 20h sur France 2 un de ces tracts où ma photo a été montée pour faire de moi un Adolf Hitler devant la porte d’un camp de concentration je me demande où je vis.

Là-dessus arrive une offensive de sondages ! Faute de présence et même de campagne, le socialiste Philippe Kemel, mon concurrent à gauche dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais en fait son principal argument. Les sondages le décrivent meilleur candidat de second tour que moi ? Quel miracle ! Il s’agit de démontrer que la stratégie « Front contre Front » fait monter le FN. Que les progrès du FN se fassent au détriment du candidat de l’UMP n’atteint pas le cerveau du socialiste. Pour lui, la cible c’est moi. Pas le FN, pas la droite : moi. Revoilà donc le refrain du « vote utile » qui nous est servi en boucle. Puis jeudi, deuxième miracle, pour la première fois un sondage, commandé par le Figaro et TF1, le place en tête de la gauche. Il me devancerait d’un point. Joie, joie sans bornes ! Evidemment le sens critique déjà peu développé de certains commentateurs finit de s’effondrer. Que la différence d’un point n’ait pas de sens statistique, même dans le bidon habituel, n’est pas interpellé. Pourtant si l’écart est d’un point, compte tenu de la marge d’erreur le sondeur aurait pu aussi bien me placer moi devant. Devinez pourquoi il a choisi le contraire ? Pourtant je suis prié de commenter « rapidement » ces merveilles d’études scientifiques qui prouvent scientifiquement qu’il faut voter pour un socialiste. J’avoue ma consternation. Toutes les lois de la physique politique sont défiées. La semaine où le socialiste reconnaît dans le « Canard Enchaîné » avoir triché aux élections internes pour se faire investir, il serait plébiscité. La semaine où l’infâme Dalongeville, l’ancien maire socialiste d’Hénin-Beaumont par qui tous les scandales sont arrivés, lui apporte son soutien, le sondé hurle de plaisir ! La semaine où paraît le tome deux du livre « Rose mafia » qui l’inscrit dans le paysage des connexions que ce livre dénonce, le sondé s’enthousiasme. A l’inverse, trois jours après la plus importante manifestation politique des trente dernières années sur place je reculerais ? Après quatre meetings bondés, je peinerais face à quelqu’un qui vient de mettre quarante personnes dans une salle pour la visite de Jean-Marc Ayrault ! Si c’est le cas je n’y comprends rien. Car en plus de Martine Aubry, il y a aussi le Premier ministre qui est venu sur place soutenir l’impétrant. Chez les dirigeants socialiste, pour me battre, rien n’est trop beau. Et pourquoi ? La clef est révélée dans le « Canard Enchaîné » : la hantise des socialistes est que le groupe du Front de Gauche soit le groupe charnière de l’Assemblée et de la majorité. Et ma présence ajouterait à leur cauchemar. dsc00785637L’indépassable Alain Duhamel, récitant social-libéral en chef, a même décrit en détail le désastre à redouter. D’après lui, si la majorité dépend des députés communistes (notez le distinguo subtil) alors le système sera bloqué et la dissolution sera nécessaire ! Rien de moins. On n’a pas élu l’Assemblée que Duhamel prévoit sa dissolution… à cause des « rouges » ! Comme c’est moderne et neuf que cette vieille peur aigre des bien-pensant !

Bon, je reviens aux sondages parus ces temps-ci sur ma circonscription ! Il y en a eu trois : IFOP 18 Mai – IFOP 5 Juin – OpinionWay 7 Juin. Deux m’ont placé en tête de la gauche. Le dernier paru me place derrière le socialiste. Mais les trois sont plus proches du boniment que de quoique ce soit d’autre. Qu’on en juge. Ces sondages se basent sur un échantillon entre 550 pour le dernier et 600 personnes pour les deux précédents. La marge d’erreur est alors de +2% à +4% ou -2% à -4%, ce qui fait une étendue d’erreur de 8% maximum. Ainsi, concernant les deux candidats de gauche, ces sondages ne peuvent en rien prédire qui des deux sera devant l’autre. Ils ne veulent donc rien dire. Plus précisément, étant donné que les scores de ces candidats sont situés entre 20% et 30%, la marge d’erreur sur ces scores est d’environ +3,3% ou -3,3%. Autrement dit, concernant cette élection, selon les méthodes des sondeurs eux-mêmes, tout ce que nous savons c’est que nous ne savons rien. Mais nous savons cependant au moins une chose qui finit de tout décrédibiliser. C’est qu’une « intention de vote » ne peut pas évidemment se décrire sur la seule base des inscrits sur les listes électorales. On ne peut à la limite compter que les répondants qui se déclarent certains d’aller voter. Combien sont-ils ? Devinez pourquoi, cette information n’est pas communiquée par les instituts de sondage ! Pourtant c’est en réalité à partir de cette proportion que la marge d’erreur doit être calculée. Compris ? Démonstration. Quand on sait que le taux dsc00415632d’abstention aux élections législatives est de plus de 40%, cela voudrait dire que seulement 350 personnes parmi l’échantillon interrogé iront réellement se déplacer pour voter. A ce niveau-là, la marge d’erreur peut atteindre +6% ou -6%…

Nous avons une bonne preuve de l’ineptie de ces sondages par le simple fait que les deux derniers, dont les dates de terrain sont, à deux jours près, les mêmes, présentent des résultats aussi différents : un écart de 5 % sur Le Pen, 3,5% sur Kemel, 2% sur Urbaniak, et ainsi de suite. Cela suffit à prouver que la méthode est biaisée. Car logiquement, au moins l’un des deux est dans l’erreur. Donc la méthode du sondage qui se trompe ne peut être dite fiable. Or non seulement nous ne savons pas lequel des deux se trompe, mais surtout ils ont la même méthodologie d’enquête… Voila le comique de situation : c’est parce qu’il y a deux sondages qu’il est prouvé que les sondages se trompent ! Trop drôle !  

Le plus grotesque dans sa construction est évidemment le sondage OpinionWay réalisé sur un échantillon de 500 personnes. Il annonce un taux d’abstention au premier tour de 14%. Or aux élections législatives de 2007, l’abstention était d’environ 42% dans les communes de cette circonscription du Pas-de-Calais ! Il y a donc un nombre très important de personnes ayant donné une intention de vote alors qu’ils n’iront certainement pas voter dimanche. Tandis que, inversement, comme pour tous les enquêtes par téléphone, on sait qu’il y a de nombreuses personnes qui ont refusé de répondre à ce sondage (l’ordre est habituellement de 9 personnes appelées sur 10 qui refusent de répondre) alors même qu’elles iront voter… L’IFOP, quant à lui, préfère cacher ce gouffre méthodologique en ne donnant pas une estimation de dsc25865596l’abstention. Il donne seulement les résultats en suffrages exprimés. Il suffit de faire confiance. Mais avons-nous des raisons de le faire ?  

On aurait pourtant tort de croire qu'OpinionWay publie son chiffre estimé d’abstention dans un souci de transparence méthodologique. Cela sent fort la combine. En effet, après avoir annoncé le chiffre absurde d’une abstention à 14% au premier tour, l’institut annonce une abstention à 27% en cas de second tour entre le PS et le FN et à 38% en cas de second tour entre le Front de Gauche et le FN ! Or, l’abstention au second tour de l’élection législative de 2007 dans cette circonscription était aussi d’environ 42% : elle était donc non seulement très élevée, mais elle était aussi strictement égale à l’abstention du premier tour. Ainsi OpinionWay veut prétendre que l’abstention ferait un bond de 24% si j’étais présent au second tour ! Une manière de dire – en cœur avec le message médiatique du moment – qu’un duel entre ce dernier et Marine Le Pen « ennuierait » les habitants de cette circonscription. Une manière aussi d’expliquer pourquoi il y aurait un écart beaucoup plus serré entre Le Pen et moi qu’entre elle et le Kemel socialiste. Et pourquoi le sondeur annonce-t-il, en dépit de la faiblesse de l’échantillon, que la moitié des électeurs du centre préfère voter Le Pen plutôt que Mélenchon ? Ou que quatre-vingt-dix pour cent des électeurs communistes voteraient pour ce Kemel qui leur a pris une mairie avec la droite ! Surtout quand on sait que les dits communistes siègent dans l’opposition de son conseil municipal ! Mais ces petits détails sont inconnus des manieurs de coefficient correcteur. Et la taille et la localisation de leur échantillon ne leur permet pas de l’apprendre ! Tous ces biais ne seront naturellement jamais signalés. TF1 a fait son boulot. Au journal de 20 heures la conclusion a été servie sans autre indication et précédée d’une information décisive : dimanche je voterai par procuration afin de cacher que je n’habite pas Hénin-Beaumont. Subtil et délicat comme les bottes des petits camarades de madame Le Pen.

 

Sarkozy est tombé mais le Merkozysme continue. Et même, il contre-attaque. Après que le peuple français a eu l’insolence de voter contre le meilleur ami de madame Merkel, il est admonesté. Mercredi 30 mai, la Commission européenne a transmis au gouvernement français une série de « recommandations ». Celles-ci portent notamment sur les finances publiques et le marché du travail. En pleine campagne je me suis cependant donné le temps d’étudier ce document avec mes camarades les mieux informés. Je ne voudrais pas qu’il passe sans qu’il soit rien dit de son exceptionnelle arrogance. Car la Commission n’y hésite pas à faire peser la menace de « sanctions » si son programme de choc n’est pas appliqué. Je croyais lire la proclamation marche-emiliennemopty-08de ce duc autrichien qui menaçait les Français de représailles s’ils ne rétablissaient pas immédiatement la monarchie.

Voyons le contenu. En résumé, on le devine sans avoir besoin de lire, la Commission appelle à davantage d’austérité et de rigueur budgétaire. Dit dans la langue des libéraux de Bruxelles, cela donne : « La consolidation budgétaire reste un des principaux défis de la politique économique de la France ». La Commission exige : « La stratégie de consolidation doit être davantage spécifiée » et prévient : « La correction du déficit excessif pourra requérir des efforts additionnels ». Ces « efforts additionnels » sont une provocation. Ils méritent examen. Il s’agit bien d’en rajouter par rapport aux plans d’austérité du gouvernement Sarkozy ! La Commission ne saurait mieux dire qu’elle se moque du vote qui vient d’avoir lieu. Elle exige du nouveau gouvernement français qu’il « précise les mesures nécessaires pour s’assurer que le déficit excessif soit résorbé d’ici à 2013, comme recommandé par le Conseil» de l’Union européenne. Pour tenir cet objectif, la Commission européenne propose toujours la même vieille recette cruelle et absurde. Elle juge « important que la hausse des dépenses publiques reste située sous le taux de croissance potentiel du PIB, avec une attention particulière portée à la tendance de l'évolution des dépenses sociales et des collectivités locales ». En bref, coupez dans les budgets publics et les prestations sociales. Car une « hausse des dépenses marche-emiliennemopty-13publiques sous le taux de croissance du PIB » revient en fait à faire reculer la part de dépenses publiques dans le PIB. C’est la même méthode qui a poussé la Grèce vers le chaos et qui est en train de faire de même en Espagne.

Mais ce n’est pas tout. Les libéraux ont élargi la cible depuis plusieurs mois. Ils visent à présent systématiquement la question des salaires et des contrats de travail. C’est même le cœur de leur projet. La Commission estime que les salariés français sont trop payés ! Pour elle « depuis 2000, les salaires nominaux ont augmenté plus vite que la productivité ». Mais moins que la vitesse des ascenseurs a-t-on envie de répliquer tellement ce genre de comparaison n’a pas de sens ! Et elle met en garde à l’avance contre toute hausse du SMIC. Mais oui. Ils ont dû entendre parler de notre insistance à obtenir le contraire. Concernant le « marché du travail », marche-emiliennemopty-09la commission radote l’appel à des « réformes structurelles ». Comme on le devine, il ne s’agit pas de la sécurité sociale professionnelle. Pour la Commission européenne comme pour le FMI, c’est exactement le contraire. La Commission critique la « segmentation » et le « cloisonnement » du marché du travail entre contrats précaires et CDI. Mais dans le sens diamétralement opposé à nos préoccupations. Pour elle, le problème n’est pas la précarité mais le « haut degré de protection légale » incluse dans le CDI. C’est dorénavant un thème permanent des recommandations libérales. Et à l’avenant, la Commission demande que soit élargi le champ des licenciements économiques. Elle demande qu'ils soient autorisés pour améliorer la rentabilité des entreprises et leur compétitivité. Rien de moins. De telles outrances consternent par leur violence et leur profonde stupidité compte tenu du contexte dépressif dans lequel s’enfonce déjà l’économie du vieux continent. Mais que tout cela soit exigé sur ce ton, quinze jours après la défaite de Nicolas Sarkozy montre ce que j’ai déjà décrit cent fois ici à propos du mécanismemarche-emiliennemopty-12 autoritaire qui est à l’œuvre dans le délire européen actuel.

Il y a là un exemple caricatural de la méthode qui anime cette Europe libérale devenue folle d’aveuglement. La Commission propose de poursuivre les mêmes méthodes qui ont échoué partout en les aggravant encore. A l’inverse, le Front de Gauche propose de changer radicalement de paradigme. Quelle ligne va choisir François Hollande ? Disons-le clairement, s’il veut appliquer les « recommandations » de Barroso, ce sera sans nous et même contre nous. A l’inverse, s’il s’y oppose et qu’il veut résister, nous sommes prêts à l’aider. Je devine déjà la réplique des puristes : « Comment pouvez-vous douter qu’il cédera, comment pouvez-vous croire qu’il puisse vouloir résister ? N’avez-vous pas vu déjà ce qu’ont fait Papandréou en Grèce, Zapatero en Espagne, Socratès au Portugal ? ». Si, bien sûr, j’ai vu. J’ai même annoncé à l’avance. Ou est alors la différence ? La différence est précisément que tout cela a déjà eu lieu. Et que les survivants et les nouveaux élus en Europe le savent. Pour eux aussi trop c’est trop. Aussi portés qu’ils soient à la marche-emiliennemopty-10capitulation, ils savent qu’elle ne sert à rien, ne mène nulle part, ne produit aucun effet autre qu’une agonie économique et politique vite dénouée dans le désastre. Rajoy en Espagne et même cet ectoplasme de Mario Monti n’en peuvent déjà plus. Obama lui-même appelle à la relance en Europe. Je crois qu’il y a des points d’appui avant la catastrophe et il faut faire savoir que ceux qui s’y cramponneront seront aidés. Car la résistance elle aussi à sa propre dynamique interne. Aucun des mécanismes prévus, à commencer par le fameux mécanisme de stabilité financière d’ailleurs bloqué du fait qu’il n’a pas été adopté en Allemagne, ne peut faire face à la faillite de l’Espagne ! Aucun. La mascarade approche de la fin. Une étape essentielle va avoir lieu le dix sept juin prochain avec le vote des Grecs. Et avec le vote des Français. Le nombre de députés du Front de Gauche dans les deux pays va donner le sens des événements en Europe. Si nos amis de Syriza gagnent et si nous sommes le groupe charnière à l’Assemblée, toute la situation peut basculer. Deux « si », certes. Mais à portée de main. Dans ces conditions nous n’avons pas intérêt à confondre nos relations avec le Président de la République avec celles, détestables, que nous impose la direction du Parti socialiste. Le premier a l’initiative. Il doit nécessairement se confronter à un dispositif international hostile. Le second est un vague ramassis de supplétifs hargneux qui fera bien ce qui lui sera dit de faire par ceux qui distribuent les bonnes places. De tous les points de vue, au plan institutionnel comme politique, la clef est à l’Elysée pas à Solférino. S’il existe un espoir de voir commencer une résistance du pays, personne ne peut croire qu’elle puisse venir d’un seul marche-emiliennemopty-04hiérarque du PS ! Mais le Président ? C’est la question.

En attendant, pas un jour ne passe sans que la mystification de cette Europe-là n’éclate aux yeux de tous. Voyez le récent référendum en Irlande. Il était impossible au gouvernement d’y échapper. En effet, la constitution oblige le gouvernement à réaliser un référendum pour tout transfert de souveraineté. Les irlandais ont donc pu voter mercredi sur le traité Merkozy. Au Danemark aussi la constitution permet la tenue de référendum en cas de transfert de souveraineté. Mais les socialistes veillaient au grain. Le gouvernement à majorité social-démocrate a refusé la demande de référendum posée par nos camarades de l’alliance Rouge-Verte. Le traité a donc été ratifié sans que le peuple n’ait eu son mot à dire. La social-démocratie et la démocratie sont dorénavant fâchées. Tel est l’aboutissement de la ligne social-libérale.

En Irlande, la campagne a été rude pour les partisans du « non ». Comme lors du deuxième référendum sur le Traité de Lisbonne, en 2009, ils ont dû affronter la propagande de terreur des partisans du « oui », composé de l’inévitable tandem que forment dorénavant la droite et les sociaux-démocrates. Tout y est passé : du prétendu isolement dans lequel se retrouverait l’Irlande si elle votait « non », en passant par le fait qu’elle ne pourrait plus bénéficier des « aides » de la Troïka au titre du Mécanisme européen de stabilité puisqu’elles ne sont pas versées si le pays n’a pas ratifié le traité Merkozy. Le ministre des Finances a même menacé d’augmenter les coupes budgétaires en cas de rejet du traité. Quant au Premier Ministre, il s’est lancé marche-emiliennemopty-14dans des prédictions hasardeuses en annonçant triplement des intérêts de la dette en cas de victoire du « non ». Les irlandais ont donc cédé. D’autant qu’ils se souviennent que la dernière fois on les a obligés à revoter jusqu’à ce qu’ils disent « oui ».

Le « oui » l’a donc emporté. Les eurocrates exultent ! Peu leur importe que ce soit sur un abîme de haine et de dégoût pour eux. Car on peut d’ores et déjà tirer plusieurs enseignements de ce scrutin. Le premier est que la majeure partie des Irlandais n’adhère pas au traité. La participation est effectivement en chute libre : seuls 50% de la population se sont déplacés. La seconde c’est que ce vote est un vote de classe. Comme en 2009, la cartographie des votes montre que dans les quartiers populaires, c’est le « non » qui l’emporte. Bientôt nous commencerons la bataille en France. Le Front de Gauche prendra des initiatives dès la composition de l’Assemblée connue.

Dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais la bataille politique fait rage. Au plan local c’est une vraie joute à l’ancienne avec ses polémiques et rebondissements. Pour ma part je combats à la romaine. Petit bourg ou grande place : deux marche-emiliennemopty-19fossés, deux palissades ! Nous sommes partout, tout le temps, selon une technique qui fait mes délices et ceux des communistes locaux qui ont la même tactique de combat que moi. Nous avons tenu une réunion par semaine sauf celle-ci où il y en aura trois. La marche a été un gros succès qui a fait éclater de rage le pauvre Steeve Briois qui n’y a compté que cinq cents personnes au contraire de la police, ce ramassis de bolcheviks, qui en a compté trois mille, la presse locale quatre mille et nous, bien sûr, six mille ! Nous couvrons les murs âprement, nous faisons toutes les arrivées de gare, tous les marchés quotidiens, toutes les cités au porte à porte. Pas un instant nous n’oublions que nous partons de 15% à la présidentielle et qu’il faut doubler le score pour passer dans le duo de tête. Bref, nous ne gérons pas une rente de situation. Aucun sondage ne nous a grisé, ni la mauvaise foi de ceux qui ont annoncé que c’était gagné pour moi pour mieux se réjouir du contraire le cas échéant.

Au plan national on ne voit que ce que les médias en retiennent. Comme d’habitude je pars avec deux mains attachées dans le dos sous un flot d’injures et de bienpensance bouffie. La lecture de la « Charente libre », ou pire, de l’ignoble « Ouest-France » donne la mesure de l’infection des élites de droite par la sympathie pour l’extrême-droite. Par-dessus le marché je dois affronter le déséquilibre des temps de parole dans les médias audiovisuels. Une part d’entre eux sont présents sur place dans la durée. L’autre vient au seul marché du vendredi à Hénin-Beaumont faire les clichés qui pourraient être écrits depuis le pôle nord ou la planète Jupiter. Je ne peux m’empêcher de sourire en coin quand je vois la Le Pen jouer les prix de vertu, elle et son parti. Mais depuis son avènement à la tête du parti d’extrême-droite et en vertu du brevet de dédiabolisation qui lui a été attribuée par certains, il semble qu’elle bénéficie d’une large amnistie. Pas de notre part, on s’en doute ! Les méthodes délinquantes du FN sont avérées de longue date et l’actualité les a confirmées. Ainsi quand Marine Le Pen s’est « félicitée » de la diffusion d'un tract anonyme produisant un faux appel à voter pour moi. Mon camarade Hervé Poly a déposé plainte pour « engagement illégal de dépenses électorales ». En effet, comme ce tract anonyme comporte ma photo et se termine par l’appel « Votons Mélenchon », il pourrait être considéré comme du matériel de ma campagne. Il n’en est rien bien sûr et c’est là le cœur de la question au plan légal. Or l’article L 113-1-III du code électoral est très clair. Voici ce qu’il dit: « Sera puni d'une amende de 3 750 euros et d'un emprisonnement d'un an, ou de l'une de ces deux peines seulement, marche-emiliennemopty-23quiconque aura, pour le compte d'un candidat ou d'un candidat tête de liste, sans agir sur sa demande, ou sans avoir recueilli son accord exprès, effectué une dépense » électorale. Le délit est clairement établi et les faits correspondent parfaitement. La difficulté de ce genre d’affaires est généralement que les « anonymes » qui diffusent ce genre de tracts restent anonymes pour la justice aussi.

Mais là, ce n’est pas le cas. Nos camarades ont pris sur le fait des clochards politiques en train de le diffuser. Ces « anonymes » circulaient dans une camionnette immatriculée dans les Hauts-de-Seine. Et dans cette camionnette se trouvait un écriteau avec la mention « DPS » suivi d’un nom et d’un numéro de téléphone. Pour ceux qui ne le savent pas, « DPS » signifie « département protection sécurité » et c’est le nom du service d’ordre du Front National. Les anonymes sont donc démasqués ! Et comme une plainte a été déposée, voici que les amis de Marine Le Pen ont paniqué. D’où d’importants cafouillages dans la réplique qu’ils ont dû produire ! S’ils niaient, ils étaient vite démasqués au moins par l’enquête sur la propriété du véhicule. Ils ont donc commencé par reconnaître « avoir été informés » de l’idée de ce tract anonyme. Tout en reconnaissant l’avoir approuvé. Immédiatement après que nos camarades ont coincés leurs gorilles, voici ce que déclarait les principaux dirigeants du FN. Je vous livre la version donné par l’AFP : « Bruno Bilde, directeur de campagne de Mme Le Pen, a expliqué que cette initiative "individuelle", dont le FN "se félicite", émanait de "proches" du parti. (…) M. Bilde a par ailleurs indiqué que le FN avait été consulté avant l'impression et la distribution du tract, qui n'a pas été financé par le FN mais par des "proches", selon lui. ».

Cela ne tenait pas debout. Quelle bande de bons a rien. Dès le retour du chef, changement d’angle de riposte. Car entre temps les avocats avaient fait le point et les nouvelles n’étaient pas bonnes. Grosse colère de la dame. Marine Le Pen a dû reconnaître son implication directe dans le délit. Définitivement coincée, elle a déclaré « assumer pleinement » ce tract. Contradiction évidente avec la première version des faits. Logiquement il lui a fallu surenchérir pour amortir le ridicule de cette pitoyable équipe qui se fait prendre la main dans le sac. Sur Canal+ elle déclare donc que c’était un « coup médiatique, un coup de communication ». Cet aveu ne manque pas de piquant venant de celle qui dénonçait ma venue dans le Pas-de-Calais comme un « coup médiatique »

Quelle guignolade ! Pour essayer d’éviter l’enquête, Madame Le Pen a même déclaré qu’elle intégrerait ce faux tract dans ses propres comptes de campagne. Intégrer dans son compte de campagne un document anonyme appelant à voter pour moi ! Je jubile ! Ce que cet épisode révèle, c’est l’état du FN sur ce terrain que la madame et son armée de bras cassés est censée « labourer » et même avoir pour « fief » ! Le grand n’importe quoi est servi ! La voiture est immatriculée dans le 92 et le militant a reconnu avoir été payé pour faire le sale boulot. Ils le font en plein jour parce qu’ils sont une poignée de militants à gage qui militent aux horaires de bureau et sont dirigés par des permanents rentiers de situation électorale acquise. Quant à elle, même en pleine campagne électorale, elle est peu présente dans la circonscription, comme en témoigne son agenda envoyé aux médias. Lesquels sont bien souvent peu regardant à propos de la réalité de son implantation. Tout ça fait beaucoup d’improvisations et couacs d’autant plus spectaculaires qu’il s’agit du haut état-major du parti : la présidente, son directeur de cabinet et le secrétaire général du parti. Rien de moins que ça et au bout de la chaîne une poignée d’ahuris qui se fait serrer en marche-emiliennemopty-24train de distribuer des tracts anonymes. Rigolade !

Nous, par contre, nous sommes présents partout, tout le temps ! La campagne est un moment qui ne se mégote pas. Je suis là en permanence ou presque. Mon suppléant Hervé Poly est là continuellement. Dans toutes les communes, le tractage, le boîtage et les marchés se font chaque jour et chaque soir grâce au réseau de nos partis et principalement celui des communistes sans oublier la masse de citoyens et de syndicalistes qui se sont présentés spontanément à la permanence pour se porter volontaires. Nous avons tenu au moins une réunion publique par semaine dont une marche de masse dans les rues de deux communes. La dernière semaine nous avançons au rythme d’une réunion par jour. Les initiatives fleurissent parfois drôles et provocantes. En voici une très spéciale que j’ai découverte en roulant vers Lille pour le débat de France 3. De facétieux anonymes ont installé sur un terril un triangle rouge de cent mètre carré et les drapeaux rouges du PG et du PCF ! Les fascistes ont passé la journée à essayer d’enlever cette magnifique décoration. On m’a raconté qu’à l’inverse de courageux citoyens s’efforçaient de les en empêcher, révulsés qu’ils étaient par leurs affreux tatouages nazis et leurs mines patibulaires !

Sur le marché d’Hénin aussi sont arrivés d’étranges personnages vraiment très inquiétants. Nous leur avons aussitôt infiltré une taupe car ce sont aussi des amateurs en dépit de leurs airs de gros durs. Il s’agissait de militants d’extrême-droite identitaires venus soutenir madame Le Pen depuis Roubaix où ils animent une « maison des Flandres » me dit-on. Mauvaise pioche pour la dame que ce genre de renforts trop voyants qui font peur aux passants sur le marché. Elle les a donc reniés et insultés elle-même sur France 3. Pour le citoyen lambda, ces faux tracts, ces vrais supporters patibulaires qu’elle récuse, tout cela donne le tournis. Surtout qu’elle-même est entourée de grands costauds qui se la jouent avec des airs de grands féroces. Cette ambiance glauque est aggravée par les encouragements que donne Marine Le Pen. Ainsi quand elle « se félicite » et « assume pleinement » les méthodes de voyous des fabricants et diffuseurs de faux tracts ! Elle a même indiqué qu’elle était prête à recommencer ! « Le prochain tract va arriver la semaine prochaine, vous aurez la surprise » a proclamé l’amie des faussaires. Mais le plus insupportable, sous prétexte peut-être que faute avouée est à demi pardonnée, la diffusion du tract de faussaire a continué, justifiant une nouvelle plainte. En effet, dès son retour d’Amérique du sud, Raquel Garrido, mon avocate, qui faisait campagne pour le siège de député de l’étranger, a repris l’affaire en main et une nouvelle plainte a été déposée qui implique le fond du procédé. Peut-être cela devrait-il dissuader les distributeurs de faux tracts de continuer leur sale besogne. En tous cas les naïfs qui la croyaient quand elle dénonçait les voyous et le laxisme de la Justice, n’en reviennent pas de la voir faire désormais l'apologie d’un faux et des délinquant qui le distribuent. Car il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour savoir que faire un faux tract et engager ainsi une dépense électorale sans l'accord du candidat auquel on l’attribue est un délit puni par la loi. Cette publication d’un montage est une manœuvre frauduleuse. Ces deux actions sont punies par le code pénal. Quant au code moral c’est pire. Qui peut croire que des marche-emiliennemopty-25élections honnêtes soient possibles si chacun publie des tracts sous le label de ses concurrents ?

L’ampleur de cette fraude et l’énormité du procédé laisse pantois certains amis trop naïfs. Le moment est venu de faire un bref rappel d’un fait perdu de vue, ces temps-ci ! Ces délinquants sont des multi-récidivistes. Au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, 2 des 16 candidats élus sur la liste de Marine Le Pen ont été condamnés par la justice :  Marine Le Pen, condamnée en 2011 pour diffamation, Philippe Eymery, condamné en 1996 à de la prison avec sursis et 5 ans d'inéligibilité pour « provocation à la discrimination raciale ». Il faut aussi rappeler le palmarès des rares élus du FN à la tête de municipalité. En effet les principaux maires élus sous l'étiquette FN ont tous été condamnés ! Jacques Bompard, fondateur du FN et maire d'Orange, mis en examen pour prise illégale d'intérêts le 13 décembre 2010. Le 18 octobre 2011, la chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte-d'Azur pointe des irrégularités dans sa gestion municipale à Orange : « Une grande partie des dépenses correspondent à une consommation personnelle ou familiale et sont sans rapport avec la fonction de représentation du maire ». Marine Le Pen devait le rencontrer le lendemain (source : France-Soir). Avez-vous oublié aussi Jean-Marie Le Chevallier, ancien bras droit de Le Pen, maire de Toulon, élu sous l'étiquette FN. Condamné en 2001 pour détournement de fonds publics. Et Daniel Simonpiéri, maire de Marignane, élu sous l'étiquette FN. Condamné en 2011 pour emploi fictif, fausses factures et favoritisme. Et Catherine Mégret, ancienne maire de Vitrolles, élue sous l'étiquette FN. Condamnée pour détournement de fonds publics. En tous cas, il y en a un ici qui ne devrait pas avoir oublié ce genre d’exploit c’est le fameux Steeve Briois, le porteur de sac de madame Le Pen à Henin-Beaumont. En effet en 1998, Daniel Simonpiéri, Bruno et Catherine Mégret ont quitté le FN pour créer le MNR. L'un de leurs principaux soutiens était alors Steeve Briois. C’est un tout petit monde que celui de ces donneurs de leçons si mal placés pour jouer les prix de vertus civiques.

La semaine passée a été particulièrement ardente pour moi. J’ai ajouté a mon programme deux escapades hors de ma circonscription. L’une d’abord en direction des deux circonscriptions de l’Essonne où sont candidats les hommes clefs de ma campagne présidentielle, François Delapierre, le directeur de la campagne et Gabriel Amard, l’organisateur des événements de masse du Front de Gauche dans la présidentielle comme la Bastille et ses répliques à Toulouse et Marseille. Puis mardi j’ai établi un record. J’ai été présent dans sept circonscriptions de la capitale. Là encore c’était une participation en forme de remerciement pour des personnages essentiels de mon équipe de campagne. Le duo Ian Brossat et Danielle Obono dans le 18ème arr., Leila Chaïbi dans le 13ème, Alexis Corbière dans le 12ème, Danielle Simonnet et Didier Le Reste dans le 20ème, et enfin ma complice Martine Billard, tous ont été au cœur du dispositif qui a créé et alimenté sans trêve la dynamique dont on se souvient. En revenant ensuite dans le Pas-de-Calais faire campagne avec Laurence Sauvage du Front de Gauche des luttes juste avant le meeting de Calais, j’étais dans le même état d’esprit. A Calais, aux côtés des marins de SeaFrance, puis devant cette place de meeting, avec mon camarade de banc au Parlement européen Jacky Hénin, je ne faisais que côtoyer des partenaires de toujours, en quelque sorte. Une bataille politique comme celle que nous venons de mener et celle que nous prolongeons ne peut se concevoir si l’on ne sait pas que c’est aussi, et parfois surtout, une aventure humaine. Des gens très différents s’assemblent, souvent par hasard, et ne peuvent plus se quitter ensuite. Dans ces mois de coude à coude, l’effort à fournir impose une cadence et une synchronisation de gestes qui tissent entre les camarades des liens de connivence d’une force exceptionnelle. Je suppose que c’est ce que doivent ressentir des gens qui ont été sur une même cordée en montagne. A présent nous sommes en limite d’épuisement. Chaque jour je passe quelques coups de fil pour savoir où en sont les camarades, ici où là dans le pays. Ils sont loin d’avoir la chance d’une médiatisation aussi intense que celle dont je bénéficie. Je sens à leur voix la violence du choc qu’ils subissent sur place. Le bonheur des rencontres et du travail politique n’efface pas l’angoisse de la vie personnelle malmenée par cette terrible épreuve d’un engagement si long, si intense et si épuisant.

Pendant longtemps, parmi les nôtres, ceux qui ont été membres du PS autrefois se sentaient blessés par la hargne méprisante des anciens camarades. A présent il n’y a plus aucun affect. Le PS est universellement ignoré et méprisé par tous. Je crains les conséquences sur les deuxièmes tours. Mais en tous cas tel est le bilan depuis que le dispositif des législatives face au FN a montré que les chefs du PS préfèrent voir n’importe qui élu plutôt que l’un des nôtres. Le cas de la circonscription de Sylvie Andrieux est spécialement démonstratif. Ce sont les socialistes et personne d’autre qui, en pleine campagne, lui retirent l’investiture. Ils veulent donc ainsi signifier qu’elle n’est pas digne de les représenter du fait de son renvoi en correctionnelle. Qui est alors digne de les représenter ? Ils ne le disent pas. Pourtant ils pourraient annoncer leur soutien à la candidate du Front de Gauche puisqu’ils ne peuvent pas déposer d’autre candidature ! Non, ils préfèrent mettre en danger la circonscription. Car celle-ci est menacée par la droite et l’extrême droite. L’exclusion de Sylvie Andrieux donne des arguments à ses accusateurs. Elle rend donc service à la droite et surtout à l’extrême droite. Alors pourquoi refuser de proposer le vote marche-emiliennemopty-30pour Marie Batoux, la candidate du Front de Gauche ? Toute cette hypocrisie est destinée à avoir le beurre et l’argent du beurre. Si Andrieux est battue, le PS ne sera pas concerné par la déroute et si elle est élue, elle sera autorisée à courir s’inscrire au groupe PS avant réintégration comme c’est la tradition. C’est exactement la même chose pour Kucheida dans le Pas-de-Calais dans la circonscription limitrophe avec la mienne. Le PS a exclu Kucheida et nommé un autre candidat. Que fait Martine Aubry le jour où elle vient dans le bassin minier ? Va-t-elle aider le jeune challenger de Kucheida ? Non, elle se présente cinq kilomètres plus loin pour faire campagne en faveur de mon concurrent socialiste. Il n’y avait rien de mieux à faire ? Comme le dit le maire socialiste de Oignies tel que le rapporte le journal « le Monde » : « Elle a peut-être plus peur de Mélenchon que de le Pen ». Ce n’est pas moi qui l’ai dit ! En tous cas ici Kucheida est annoncé réélu. Donc il sera réintégré au PS, lui et tous les autres exclus du secteur. Pourquoi l’avoir exclu alors ? Pour pouvoir échanger sa réintégration et celle des autres contre la démission de Daniel Percheron de sa présidence régionale. Le remplaçant est déjà annoncé, il s’agit du camarade De Saintignon, le premier vice-président et homme lige de la maire de Lille. Tout ça pour ça ! Comédie !

La semaine passée, la droite imposait à l’ordre du jour du Parlement européen le vote d’une résolution condamnant le Vénézuela. Le moment était bien trouvé : le Venezuela est en pleine période pré-électorale. Le prétexte à cette résolution? La décision du gouvernement vénézuélien de quitter la Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme (CIDH) et la Cour Inter-américaine des Droits de l'Homme. Ce sont les deux organismes de protection des droits de l'homme de l'Organisation des Etats américains (OEA). La droite, qui n’a jamais condamné le coup d’Etat au Honduras, se précipite pourtant pour condamner cette décision. Je pourrais m’en tenir à ce constat sans rien dire de plus. Mais je tiens à faire jusqu’au bout la pédagogie de ce genre de situation, condamnations et indignations de commande, dont les Droits de l’Homme sont le prétexte toujours chéri par les réactionnaires contre les gouvernements de révolution démocratique. Préparez-vous. Car après cela et la condamnation contre la nationalisation du pétrole en Argentine vous allez voir bientôt arriver les indignations sur les Droits de l’Homme en Grèce sitôt que cessera le martyr actuel des Grecs et commencera celui des banquiers. Pour l’heure, avec cette nouvelle attaque contre le Vénézuela, on va déjà découvrir un excès de zèle. Car la dénonciation arrive avant la décision. En effet le processus législatif suit son cours. C’est l'Assemblée Nationale qui décidera en dernière instance. Et ce n’est pas fait.

Mais cette Cour des Droits de l’Homme, que vaut-elle ? Notons que seuls 24 pays sur les 34 de l’OEA y adhèrent. Ni les États-Unis, ni le Canada ne les ont ratifiées ! Mais oui ! Mais cela ne semble pas émouvoir la droite européenne. Elle n’a pas davantage présenté de protestation contre les Etats-Unis qu’elle ne le fait contre leur violation répétée des résolutions quasi unanimes de l’ONU contre l’embargo sur Cuba. Ni contre les autres états qui sont sortis eux aussi de cette « Cour ». Car ce n’est pas non plus la première fois qu’un pays décide de sortir de ces instances. En 1998, Trinité-et-Tobago l’a fait. Qui protesta en Europe dans ce saint siège des vertus humaniste qu’est le noble parlement de l’Union européenne ? Personne bien sûr ! Au Vénézuela on a quelques raisons de ne pas avoir de regrets à propos de cette « Cour » et de sa conception des Droits de l’Homme. Pendant les trente années de répression qu’a vécu le Vénézuela entre 1969 et 1999, la CIDH n'a admis que 5 pétitions contre l'État Vénézuélien. Pourtant d’innombrables violations des Droits de l'Homme, répression violente, disparitions, tortures, assassinats étaient dénoncée de tous côtés. Par contre, depuis l'élection de Chavez en 1999, c'est-à-dire en 12 ans, la CIDH a admis plus de 36 pétitions en ignorant les avancées significatives qui ont eu lieu au Venezuela en matière des Droits de l'Homme. Mais voici pire. Voici qui vous dira mieux que tout qui sont ces nobles juges des Droits de l’Homme. Le 11 Avril 2002, la CIDH a reconnu et a essayé de légitimer le coup d'État contre le président Chavez ! C’est pas beau ça pour une cour des Droits de l’Homme, d’approuver un putsch ? C’est donc en toute logique que depuis 2002 le Vénézuela refuse de recevoir des visites de la CIDH sur son territoire. La CIDH en outre a admis de nombreuses dénonciations contre le Vénézuela en dépit du caractère plus que bâclé de ces dénonciations remplies d'imprécisions, sans noms, dates, lieux en relation avec les faits dénoncés. Elle s'est souvent faite l'écho des affirmations de la presse et des organisations politiques ouvertement hostiles au gouvernement. Elle a en outre admis et diffusé des dénonciations fielleuses contre d’hypothétiques conséquences de l'adoption de certaines lois par le parlement. Mais jamais personne n’a lu quel bilan elle tirait ensuite de leur mise en œuvre effective. Bref cette Cour est un machin hostile et sous influence. Il existe d’autres références en matière de Droits de l’Homme sur place et elles disent tout autre chose.

Ainsi ces prises de position contrastent singulièrement avec celles du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU. Ce dernier reconnaît que le Vénézuela a adopté la majorité des recommandations faites par le Conseil. Parmi celles-ci d’ailleurs, il y a notamment les recommandations de notre chère Union européenne. Le Conseil a également reconnu que le Vénézuela continue à approfondir ses efforts pour faire avancer les Droits de l'Homme dans le pays. La résolution des sociaux-démocrates, des Verts et de la GUE/NGL, mon groupe au Parlement européen, présentée au Parlement européen, se fait l’écho de cette reconnaissance par l’ONU. Mais celle de la droite constitue une attaque en règle à visée électorale. Ce texte n’est destiné qu’à fournir de quoi écrire sur place dans les journaux éthiques et indépendants : « L’Europe dénonce le Vénézuela de Chavez ». Les agences d’influence de la CIA qui organisent ce genre de numéro peuvent ensuite justifier leur existence et réclamer de nouveaux crédits. Là, c’est très réussi car la motion de la droite a été adoptée. De nombreux crétins vont se dire « troublés » et ainsi de suite. Bien joué oncle Sam !  Je n’étais pas présent lors de ce vote. J’étais dans le Pas-de-Calais. Là où les mêmes agences font susurrer des mots doux pour madame Le Pen.


934 commentaires à “Le lendemain du jour d’avant”
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  1. Lilly54 dit :

    Bonjour Amis, Je ne suis pas experte en analyse de résultats électoraux. Je m'interroge simplement sur quelques points. L'abstention importante tout d'abord, rarement mise en avant. Puis les résultats UMP face au FN. Parfois, l'UMP n'est même plus évoqué. Et c'est le cas à Hénin. Elle a littéralement siphonné la droite. Les médias ne parlent que d'elle. Enfin, c'est normal elle fait partie de leur maison. J'ai regardé quelques résultats chez nous en Lorraine. Même topo. La droite s'est extrême droitisée. Point barre. Puis encore, ces médias qui nous classent systématiquement avec le PS. Tiens donc ! Dans notre journal local, nos résultats sont inclus sous le vocable "gauche" également. Bon il faudra tout décanter. Mais réellement le score de Jean-Luc est très honorable. Cependant, il faut bien se rendre à l'évidence : la France est à droite et bien à droite et Hollande en est le Président.
    Je voudrais également évoquer ici des informations qui nous parviennent concernant le système bancaire mondial et qui serait sur le point de s'écrouler (d'ici une semaine). Quelle confiance accorder à ces infos ? Mais je ne peux m'empêcher de penser que de graves évènements hélas, vont nous donner raison et bien plus tôt qu'on ne le pense. Alors, ne lâchons rien malgré notre peine. Courage à Jean-Luc et à nous tous car il va nous en falloir un max.

  2. costerousse 34 dit :

    Bonjour à tous,entièrement d'accord avec jacques bounoume...
    Encore merci Jean Luc d'être allé défier la le pen; il fallait du courage désinteressé pour cela! les journalistes bavaient de plaisir hier soir devant ta défaite ! moi aussi j'ai éteint la télé...je pense beaucoup à la douleur, à la déception qui doivent être tiennes depuis hier soir, mais comme nous, tu vas te relever et reprendre le flambeau, nous avons besoin de toi !et comme disait un homme célèbre "nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre !"car c'est bien de guerre dont il s'agit, guerre à l'extrême droite, à ses idées de haine et d'exlusion...pas de quartier! et que la le pen soit député avec 1 ou 2 autres on va les voir à l'oeuvre ! Nous comptons les nôtres pour nous faire connaître la manière dont ces députés FN défendront les gens du peuple comme ils le disent. Il faudra nous organiser pour répandre systématiquement leurs votes. Allez courage à tous quoiq'il arrive on ne lâche rien!

  3. florent dit :

    Que c'est dur tant d’effort et si peut récompenser. Ce matin j'ai une phénoménale gueule de bois. Je ressort encore une fois déçu et sidérer du nombre d'abruti et le mot et faible que compte se pays. J'ai 22 ans et j'ai décider de ne plus voter PS. C'est fini je ne les considère plus comme faisant parti de notre camp j'en ai marre d'être raisonnable de faire l'appoint pour battre la droite. J'en veut a tous ces moutons qui ont voter PS parce que "il faut donner une majorité au changement" le seul argument de cette bande de droitier; je dit droitier parce que ou est passé la gauche du PS? Emmanuelli, hamon, lieneman... je ne vous parle pas de fabius qui se félicité d'avoir la majorité absolue sans le front de gauche hier soir. Il ont tout fait pour casser le front de gauche; la dynamique ascendante est en panne certes mais quelque chose a changer malgré tout dans ces élections. Je l'ai déja dit ici je pense que le discours de Marseille nous a largement discrédité dans nombre d'esprit qui se tourner vers nous. On ne peut pas faire l'apologie du métissage comme sa il faut le penser mais pas en faire un cheval de bataille. Et je ne vois pas en quoi régulariser tout les sans papier règle le problème de l'immigration a mon avis il ne s'agit pas d'ètre fachos ou inhumain mais juste ètre réaliste sur ces questions. Je crois qu'il faut que l'on ait un débat aussi chez nous pour repartir de l'avant.

  4. Claude Andrée dit :

    @carlo
    Non, les électeurs socialistes de Henin Beaumont ne sont pas des bobos européistes et mondialisés! L'enjeu n'était pas de récupérer les électeurs du Fn, mais de passer devant le socialiste Kermel au premier tour. La venue de Martine Aubry et du premier ministre à Henin a été de ce point de vue tout à fait nuisible à notre candidature. Les électeurs socialistes du coin qui ont l'air assez légitimistes ont été sensibles à cette venue. Le sondage donnant Kermel plus largement vainqueur au second tour l'a encore renforcé. Non, on a perdu parce que les socialistes sont venus faire la guerre à l'homme grâce à qui ils ont gagné la présidentielle. L'homme qui 5 minutes après le premier tour a appelé à voter Hollande!
    Honte à eux.

  5. astap66 dit :

    Certains écrivent ici ou la a posteriori que l'idée de la campagne de Jean-Luc Mélenchon à Hénin Beaumont était une mauvaise idée. Pas nécessairement. D'ailleurs, il s'en est fallu d'un cheveu que nous parvenions au 2ème tour (21,5% quand même), ce qui n'était pas le cas autrement. Mais par contre, je suis d'accord avec ceux qui écrivent ici ou là qu'il faut chercher à convaincre les électeurs du FN, et ne pas se contenter de les insulter, ou de parler, comme certains d'entre nous dans ces colonnes, de "peuple stupide".
    Lordon écrivait il y a peu sur son blog, dans un article intitulé "Front National : mêmes causes, mêmes effets" :
    "à propos des électeurs FN qu’il lui incombe de reconquérir, même la gauche (la vraie gauche) commence à donner des signes de fatigue intellectuelle. En témoignent les refus exaspérés d’entendre seulement dire « la France qui souffre ». Assez de la souffrance sociale ! et retour aux explications simples et vraies : ce sont des salauds de racistes. Dans une parfaite symétrie formelle avec la droite qui, en matière de délinquance, refuse les « excuses sociologiques », d’ailleurs tristement suivie par la (fausse) gauche depuis un sombre colloque de Villepinte en 1997 (à chaque terme socialiste ses abandons…), voilà qu’une partie de la (vraie) gauche, en matière de vote FN, ne veut plus de « l’alibi » de la souffrance sociale".
    Je souscris à ces propos à 100% !

  6. Pobieda dit :

    Je suis de tout coeur avec vous, Jean Luc. Merci de nous avoir redonné l'envie de nous battre. Et merci aussi à tous les camarades qui se sont démenés dans ces deux campagnes. La lutte sera longue et encore semée d'embûches, mais j'espère que nos idées de fraternité, de justice sociale, de solidarité progresseront.
    J'ai bien entendu le message de Martine Aubry. Apparemment, les socialistes n'ont pas besoin de nos voix. Donc, je suis leur conseil. Dimanche prochain, je me déplacerai au bureau de vote. Mais pour y glisser un bulletin blanc. J'ai toujours soutenu les socialistes au 2ème tour, mais là, je regrette, ce n'est plus possible. Comme dit Michel Butel dans le journal "L'Impossible" du mois de juin, "Il aurait fallu que les vainqueurs de cette élection reconnaissent que sans la loyauté totale et immédiate de Jean-Luc Mélenchon, Sarkozy restait au pouvoir".
    Cette reconnaissance n'est jamais venue, alors qu'ils se débrouillent à présent sans nous. Et j'espère que nombreux électeurs FdG fassent de même, un petit bulletin blanc pour leur faire comprendre. S'ils en ont encore les moyens du haut de leur suffisance.

  7. Truhania dit :

    Après avoir dormi sur ce résultat décevant et attristant, je vais m'autoriser à jouer les stratèges de chambre :
    Tout d'abord un constat, les électeurs sont souverains que cela nous plaise ou non ils n'ont clairement pas suffisamment adhéré à notre projet.
    S'ils n'ont pas adhéré c'est certainement que nous avons commis un certain nombre d'erreurs.
    1ère erreur qui je pense nous a beaucoup coûté c'est une forme d'arrogance dans le ton qui fait qu'on apparaît parfois un peu agressif. Je crois que par moment nous avons oublié d'être une force souriante et joyeuse.
    2ème erreur je crains qu'en mettant trop en avant nos propositions anti-lepen on en involontairement donné de l'écho aux thèmes du FN et cela à rendu particulièrement inaudibles nos autres propositions : planification écologique, lutte contre la finance, réindustrialisation. Je sais que sur le fond ce n'est pas vrai, mais le seul thème que j'ai entendu repris dans les médias c'est que nous nous aimions les immigrés. Ce n'est pas quelquechose que je renie, mais être résumé uniquement à cela nous a fait du tort.
    3ème erreur : je pense qu'il faut revoir la stratégie médias, et clairement couper court aux questions idiotes. Trop souvent on est tombé dans le piège de leur faire une réponse longue et intelligente. Cela donne l'impression qu'on fuit la question et cela nous empêche de parler du fond. Parlons peu mais clair.

  8. Bertrand dit :

    Grosse déception à la hauteur de mes espérances bien sûr après la présidentielle et ce premier tour des législatives.
    Comment mes concitoyens peuvent ils se faire duper aussi facilement par les idées d’extrême droite? Comment peuvent ils croire une seconde que leur sort s'améliorera avec le FN au pouvoir?
    Malgré tout je vis cette période comme un renouveau politique, ce n'est que le début j'ose le croire. Peut être que l'arrivée au pouvoir de Syriza en Grèce aura valeur d'exemple et éveillera quelques consciences.
    Mr Mélenchon continuez inlassablement, nous n'en sommes qu'aux prémices, nous avons raison, notre programme est juste et vous avez le verbe pour l'expliquer.

  9. Charlie dit :

    Le coup est rude mais c'est justement là qu'il faut se serrer les coudes.
    J'ai presque envie, une fois n'est pas coutume, de citer... Bayrou hier soir : "Ce n'est pas parce que c'est difficile qu'il faut renoncer à ce qu'on estime juste."
    Même s'il faut lutter contre les manoeuvres des uns, les amalgames et les caricatures - relayées sans broncher voire colportées par certains médias - des uns et des autres, contre une inculture grandissante d'une bonne partie des Français, qui les empêche de déchiffrer ces caricatures.
    ... Même si c'est décourageant, faut revenir aux fondamentaux : on lâche rien.
    Courage, tout le monde !

  10. tchoo dit :

    Enfin, enfin, c'est un défaite parce que Jean-Luc Mélenchon ne devance pas pas le candidat PS (mais de peu)(si cela avait été le cas, le report de voix se serait-il sur Jean Luc?) mais tout de m^me 21% c'est pas rien, à peine à 2% du PS.
    Ce qui est plus inquiétant si les chiffres se confirment: 1 800 000 électeurs du FdG contre 3 900 000 au présidentielles: où êtes-vous passé les 2 100 000 qui manquent aujourd'hui partout? a quoi avez-vous jouer? et pourquoi?
    La véritable interrogation est là, et il faudra y trouver une réponse. Quand au triomphalisme du FN, on devait pas s'attendre à moins.
    Plus pénible furent les quasi cris d'orgasme de certains "journalistes", annonçant les résultats de cette circonscription

  11. Maria dit :

    Dommage.
    Bon, après le bilan et l’analyse, il faut quand même penser et rappeler au peuple partageux toutes les formes possibles permettant de porter le programme l'Humain d'abord mis a part les institutions de exécutif et du législatif qui nous sont temporairement inaccessibles. Le porter avec joie. On n'est pas encore la majorité consciente, ni en France ni en Europe, mais çà viendra. Inéluctablement. A condition de ne pas laisser tomber le plus beau projet politique entier qui existe au moment présent.

  12. jorie dit :

    Cher Mélenchon, grande tristesse de vous voir aussi défait après une si belle campagne d'éducation populaire, une campagne désintéressée en tout cas, vous aviez peu de chances au départ et beaucoup de courage. On a besoin de vous pour porter nos couleurs. Alors reposez-vous et pensez à l'avenir. Oui,nous devrons faire une auto critique de cet échec, avec 7% de voix au niveau national. Je pense que le combat anti raciste, si justifié soit il pour un programme républicain, a masqué vos thématiques sociales, anti libérales.MLP,elle, a repris ces thématiques sociales pour masquer sa politique raciale et ségrégationniste. Vous avez donc agi à "front renversé". Nos électeurs potentiels des régions sinistrées, ont la vue "courte" peut être, mais surtout faim et sont totalement désespérés par la politique, d'où une énorme abstention. Reprenez vos attaques contre la finance,contre la dérive néolib de l'europe,pour le social et vous savez bien que le reste coulera de source ! C'est par là qu'il faut prendre le manche! le fascisme, le racisme poussent toujours sur le fumier de la misère. Les média et leurs caricatures ont fait le reste, c'est clair, je souffre tous les jours en tentant de vous défendre sur tous les média,les forums bourrés de mensonge,mais n'oubliez pas la réalité de notre pays: déstructuré,déculturé,population paupérisée,précaire,et sans mémoire, hélas, bien souvent. Ils ont besoin de "nous" savoir proches d'eux. La conscience politique est plus faible...

  13. Sébastien dit :

    Cher Jean-Luc, cher camarade,
    Je suis heureux et fier de t’avoir apporté ma voix à la présidentielle, comme je le suis d’avoir apporté ma voix au Front de Gauche au premier tour des législatives.
    J’ai entendu le bref discours que tu as prononcé hier soir après les résultats. Ce n’était pas, loin de là, le discours « amer » qu’on présenté les commentateurs. C’était le constat, sans concessions mais sans désespoir, d’un homme et d’une équipe qui ont su, dans un climat politique plus nauséabond que jamais, venir rappeler au peuple en quoi consiste la véritable action politique, celle qui ne se compromet ni dans l’affairisme ni dans la démagogie. Tu es venu occuper à nouveau ce terrain que tes concurrents de « gauche » ont déserté depuis bien longtemps, et que tes ennemis — nos ennemis — d’extrême-droite ont miné, avec la complicité au moins passive d’un PS local dont chacun, en tout cas chacun de ceux qui savent lire, connaît désormais le lourd passé et les méthodes.
    Que de fois je vous ai admirés, ton équipe et toi, en vous voyant sillonner ce bassin minier où j’ai entamé ma carrière d’enseignant il y a une vingtaine d’années, cette ancienne terre de luttes ouvrières où déjà, à l’époque, le désespoir avait commencé à vitrifier les esprits! Et je n’ose penser, cher Jean-Luc, ce que tu as pu lire dans ces esprits en 2012, dans ces esprits ravagés par la casse sociale et le banditisme politique.
    Alors si tu avais gagné, là, ce n’aurait pas été une simple victoire, ç’aurait été un véritable triomphe! Réussir à faire entendre notre voix comme ton équipe et toi l’avez fait dans cette campagne, coincés entre les ennemis du FN, les faux amis du PS et les médias aux ordres, ce n’est sûrement pas un miracle, parce que’un miracle tombe du ciel et que vous ne devez vos voix qu’à vous-mêmes ; ce n’est sans doute pas le triomphe espéré ; mais ce n’en est pas moins une belle victoire : celle de l’intelligence politique sur le désespoir, l’abrutissement et l’ignominie ; en d’autres termes, celle de la liberté sur la servitude volontaire. Victoire partielle, peut-être, mais à tout prendre nos victoires ne le sont-elles pas, au moins pour le moment, presque toujours, tant nos ennemis sont nombreux, protéiformes et prêts à repousser indéfiniment comme les têtes de l’hydre ?
    Salutations fraternelles,
    Sébastien

  14. NatCha dit :

    Bonjour à tous
    Merci à tous les camarades, à tous les militants, à vous Mr Mélenchon !
    Certes l'histoire est en route, mais pour autant celle ci a un goût amer, dans ma circonscription pas de miracle et un second tour opposera un MRCPS contre un FN !
    Comme beaucoup ici je suis très déçue, et je m'interroge sur ce que veulent les français !
    Mais cette fois le PS n'aura pas mon vote, surtout depuis que M Aubry a annoncé sur FrInter ce matin qu'elle n'avait pas besoin du FdG !
    Donc hier soir j'ai fait mes calculs aucun risque que le candidat FN soit élu, aussi le 17 juin j'irai voter je mettrai un bulletin l'humain d'abord ! Oui il ne sera pas reconnu mais j'aurai fait mon devoir sans état d'âme mais profondément en colère contre toutes celles et tous ceux qui ne font aucun effort pour s'informer se former politiquement, sont égoïstes voire haineux !
    Imaginons que des milliers de bulletins l'humain d'abord apparaissent là où il n'y a aucun risque, peut être que cela réveillera quelques consciences, peut être !

  15. Lecabestan dit :

    Dans ma circonscription 18.800 voix en moins par rapport au 1er tour de la présidentielle qui avait fait 65.900 au total. L'abstention à 40% pose problème puisque le second (UMP) est à moins des 12,5 % des inscrits ! Si on regarde les votes de plus près. Le PS fait 1.400 voix de plus sur 22.700 et les Verts 400 sur 2.200. L'UMP perd 5.200 voix sur 15.700. Le FN perd 5.500 voix sur 10.000. Le Modem perd 4.700 voix sur 6.800. Le Front de Gauche perd 5.200 voix sur 8.500. On ne peut donc pas dire que l'abstention ait joué de la même manière pour tout le monde et le score PS a manifestement bénéficié d'une meilleure mobilisation et des voix venant du FdG.
    La leçon que j'en tire c'est qu'avec ce couplage avec la présidentielle, l'élection est difficile pour qui n'est pas dans le camp du vainqueur et ça a joué partout contre le Front de Gauche malgré les explications et les efforts de JL Mélenchon.

  16. Arnold Lane dit :

    "Il est des défaites qui sont des victoires et des victoires plus fatales que des défaites.../...Pour les forces vivantes de la révolution sociale, dont la croissance ininterrompue est la loi du développement social, une défaite constitue un stimulant" - Karl Liebknecht (Janvier 1919)
    Le combat mené à Hénin-Beaumont est l'honneur de Jean-Luc et de tous ceux qui l'ont soutenu. La défaite ne nous démobilisera aucunement. Que cela plaise ou non, il est acquis que la voix du Front de Gauche portera dans le débat national.

  17. amcb81 dit :

    Bonjour,
    Gueule de bois des lendemain d'élection ! C'est le résultat des politiques menées depuis plus de 20 ans : l'école, la culture, etc... et aujourd'hui voila le résultat ! 5 années de sarko ! elles ont fait mal ! avoir cultivé la haine, le racisme,... c'était prévu ! la faute aux autres, aux immigrés à ceux qui sont différents ! le chômage, la crise : et bien c'est leur faute ! eh oui ! c'est dur ! mais il faut continuer, il ne faut pas baisser les bras !
    Merci Mélenchon, merci le FG ! C'est nous qui disons vrai ! mais il va falloir expliquer, et surtout rabaisser le verbes des socialistes qui vont avoir la mémoire courte ! en 1 mois, ils ont déjà oubliés que si FH est élu : le FG y est pour très très beaucoup ! Camarades socialistes un peu de respect pour vos alliés de gauche de la vrai gauche ! un peu moins d'arrogance et de mépris pour ceux qui ont osés combattre le FN !
    Guérissez votre amnésie ! Vous allez avoir besoin de tous ceux qui pensent et agissent à gauche : ne l'oubliez jamais !
    La social démocratie : on en veut pas ! mais pas du tout !
    Ne vous gargarisez pas de votre victoire : elle ne vous appartient qu'en partie !
    Merci Mélenchon, merci pour votre courage, votre dévouement, merci pour vos batailles.
    Respect Monsieur !

  18. erlea2904 dit :

    @tchoo
    "Où êtes-vous passé les 2 100 000 qui manquent aujourd'hui partout?"
    Au PS pardi ! Parce que le changement c'est maintenant! Parce que les électeurs sont légitimistes. Parce qu'ils n'ont pas compris l'importance d'avoir un gros groupe FdG à l'AN(Les médias nous ont rendu inaudibles). Parce que ce sont des moutons. Ils suffit de leur susurrer "vote utile" et les voilà en rang d'oignons allant voter pour le PS. Regardons la grosse combine du sondage dans le Pas-de-Calais qui comparait 2 duels contre MLP dont un avec le 3ème (Kemel)... pour prouver qu'il fallait voter pour le 3ème! Magnifique! Et le pire, c'est que ça marche!

  19. fabrizio dit :

    Ne sauvons plus les places bien chaudes des magnats du Parti Socialiste. Il reproduise le même procédé qu'avec le PC. En politique à un moment donné, il faut "prendre" son indépendance pour pouvoir grandir. Nous avons voté Hollande pour gicler Sarkozy. C'est fait. Maintenant pensons à développer le Parti de Gauche pour que le Front de gauche soit fort.
    Et surtout sortons nous de toutes ces disputes stériles d'appareils et de personne qui font que comme aux présidentielles la 9° circo d'Aubagne verra l'UMP et le FN au second tour.
    Un militant du PG Aubagne (13)

  20. vm dit :

    Je suis entièrement d'accord avec Claude Andrée 13h01.
    C'est Aubry et Ayrault qui, dans la perspective du PS hégémonique, ont fait perdre Mélenchon.
    Trois fois honte à eux. D'autant que c'est leur parti, qui, sur place et dans tout le pays, a laissé prospérer le FN.
    Et pourtant, partout on l'on peut empêcher la présence à l'assemblée d'un député UMP ou FN de plus, c'est pour le PS ou le Vert placé en tête qu'il faut voter au second tour. C'est le seul choix qui permette de préserver symboliquement - et réellement - les chances d'un combat institutionnel, nécessaire à l'appui des luttes sociales. Les résultats de ce premier tour montrent bien que l'abstention favorise la droite...PS compris ! L'abstention ne se justifie que si on n'a plus le choix qu'entre UMP et FN.
    Non, le PS n'est pas un parti de gauche, dans la mesure où il se rallie à la politique d'austérité made in merkozy, en la présentant comme inévitable. Et pourtant, cette politique désastreuse apparaîtra d'autant plus "inévitable" que la droite-UMP sera plus présente à l'assemblée.
    Mais au-delà de toute élection, l'urgence est évidemment de continuer le travail d'éducation populaire et de ralliement au militantisme politique ré-instaurés et régénérés par le FdG et ses porte-paroles. La voie de l'avenir est plus que jamais celle de notre programme l'Humain d'abord contre la logique du taux de profit capitaliste.

  21. Hélène Soleil dit :

    Je souhaite que Jean-Luc reste silencieux jusqu'à vendredi ou samedi. Que les media créent le suspense. Que les socialistes se mettent à genoux et implorent le report des voix, qu'ils expriment enfin au niveau national leur reconnaissance envers notre travail, qu'ils célèbrent à sa juste valeur l'apport considérable de nos voix (oui, les huit millions qui peuvent encore venir dimanche - ou pas), qu'ils amorcent par des promesses claires le virage vers notre gauche - s'ils veulent leur fameuse majorité absolue.

  22. thersite69 dit :

    Maintenant, la nouvelle étape serait de structurer notre propre Parti de Gauche, autour des sympathisants et militants qui se sont retrouvés pendant cette phase d’action du Front de gauche. C’est dans mon Parti de Gauche que peut s’approfondir une réflexion sur le programme à proposer aux électeurs, prenant en compte le fait que la fin du capitalisme a déjà commencé : Ce système n’est plus en capacité de fournir un salaire à partir d’un travail proposé (en fait imposé) par les propriétaires de capitaux ! Les électeurs salariés ont sans doute mal reçu comme crédibles (en ont-ils eu connaissance ?) la méthode que nous proposions dans les discours de Jean Luc, que personnellement je trouvais assez sagement dans la ligne de l’action de Rooswelt après la crise des années 1930, pour sortir des crises (sociale, financière, écologique) par une phase de transition, vers un avenir à fonder, nécessairement différent. Un « autre monde possible » est beaucoup moins rassurant que le repli nostalgique proposé par le populisme du F.N. Il faut mettre en discussion la relation entre revenu et salaire. Entre travail imposé et travail choisi. Je regrette qu’on fasse le mauvais jeu de mot « F.Haine » pour énoncer une angoisse des électeurs..Angoisse devant le constat, pour ceux qui n’ont que leur capacité de travail, face à une société qui n’aurait plus rien à leur imposer méritant salaire. Quant à voter PS, "dur dur" désormais pour moi!

  23. Cricrie dit :

    Bonjour, et félicitations pour cette campagne à couper le souffle.
    Vous êtes tous ; vous, votre équipe ainsi que toutes les personnes qui participe à cette campagne, des gens fantastiques, francs droits, convaincants. Vous ne vous êtes jamais abaissé ni compromis.
    Ce blog est pour mois une vraie joie et une bouffée d'oxygène face à la haine et au mépris des médias et des politiques. Je lis les postes de Jean-Luc et les réactions de chacun
    qui me confirment dans cette conviction que j’ai depuis toujours sans trouver d’écho dans les représentants politique, dans la presse ou dans mon environnement social.
    La haine est toujours, pour les puissants, un merveilleux bouclier pour leur permettre de continuer en toute impunité leurs oppressions.
    Malgré la déception, je suis heureuse de savoir que Monsieur Jean-Luc Mélenchon est toujours là comme parlementaire européen à veiller...
    Le capitalisme vit ses dernières heures, ils s’affolent. Patience, lorsque le peuple n'aura plus rien à perdre, il comprendra ce que durant toute la campagne vous avez si brillamment chanté sur tous les tons. Il va falloir en passer par la dictature de l'Europe et peut-être la ruine pour que d'un seul élan tous nous leurs coupions la route.
    Bien que les médias ne joue pas le jeu, il nous reste les blogs et les réseaux sociaux qui leur échappent.

  24. jacques bounoume dit :

    Au risque de me répéter : arrêtez les gémissements,il y a un second tour dimanche et nous avons de sacrées cartes dans notre jeu ! Pas besoin du FdG mme Aubry ? bon,donc pas une de nos voix pour le ps, pas une !
    Et je le redis, une étude au niveau nationale serait nécéssaire cette semaine, pour savoir même combien de ps faire battre pour que le FdG puisse avoir un rôle clé à l'AN.
    Pas de quartier ! nous combattons pour les plus en souffrance d'entre nous ! vous voulez leur imposer 5 ans de politique néo libérale sans contrepoids !
    Et puis le bonheur de leur faire ravaler leur arrogance !

  25. maline dit :

    Ce que dit Léo 556 à 11h06... j'aurais voulu le dire. Et bien je le dis. Tout pareil (merci Léo). Y compris le mois et l'année où j'ai su votre existence M. Mélenchon.

  26. cerise verte dit :

    Quel inutile combat !
    Pour en arriver à tellement être obnubilé par Hénin Beaumont que, au vu des commentaires on sombre tristement dans une paranoïa misanthrope tous des c... tous des sal..., et pire tous pourris ! Abstenez vous donc pour renforcez encore un peu les score du FN pour renforcer vos arguments de l'axe du mal !
    Ah ! nous chevaliers blanc du front de gauche seuls contre tous comme nous sommes incompris, et vivement que les élections soient passées que nous puissions murir un peu c'est vrai que nous sommes bien jeunes.
    Je suis très en colère à la lecture des commentaires.
    Merci tout de même à JL Mélenchon pour toute cette énergie qu'il a dépensé sans conter et avec hâte de lire son analyse des élections.

  27. Espéranza dit :

    Je suis d'accord avec afournier 590! néannoins ça fait mal! il faut vite réfléchir comment capitaliser l'exellente campagne présidentielle qui ne doit pas être passée dans les pertes et profits. Cette angoument ce n'était pas un feu de paille cela correspondait a une réelle attente, ce n'était pas superficiel.C'est trop facile aprés coup de dire que JL n'aurait pas du y aller,mais le score du FdG n'a pas transandé non plus ailleurs,à mon avis notre force politique n'est pas encore clairement identifier,et les électeurs de gauche on du mal à faire la différence.
    Une semaine avant sur tous les plateaux télé,il y avait un ministre qui annoncait "une bonne nouvelle"!et nous nus avions disparu des radars.Il serait interressant de faire le bilan de tous les médias et de voir les temps de parole accordé à chacune de forces politique en présence. Ils vont bien entendu appuyer où ça fait mal. C'est beaucoup demander à l'équipe du front de gauche, mais il faut vite prendre le temps de la réflexion et tracer une ligne de riposte avec des échéances.Même s'il faut qu'ils prennent un temps de repos bien mérité.
    Pour moi ce printemps fût le plus beau depuis bien longtemps, même si la "pluie"à la fin s'en est mélée.

  28. cerise verte dit :

    @esperanza
    Tout à fait d'accord sur le problème d'identification du Front de gauche. Construisons nous de façon positive nous avons tant de choses à proposer, tant d'idées. "nous on peut".

  29. Moynacq Marie dit :

    @stratege
    Je suis complétement d accord avec vous. Ce n'est pas M.Le Pen qui a battu Monsieur Mélenchon, c'est le PS. Avec leurs magouilles et leurs casseroles.. eux le FN non seulement ils s'en fichent mais surtout ils s'en servent. J'ai honte pour le PS et tous ces chiens de garde.
    En tout cas merci Mr Mélenchon pour votre intégrité votre courage votre intelligence votre sincérité. Vous n'avez pas perdu à HB. Ils ont perdu. Ils ont perdu leur âme.
    Tout commence Mr Mélenchon. Nous sommes tous là debout fiers et avec vous. On ne lâche rien.
    Merci

  30. Michel Berdagué dit :

    " ILS" ont réussi à casser une dynamique d'une telle intensité que l'échec de la perte des plus de 2 millions de voix fait d'autant plus mal. Ce qui est sûr c'est que nos analyses étaient justes,l'extrême droitisation de cette droite, le dessin qui nous a planté dans l'extrêmisme, les prises de positions des dits-socs avec des mandats de région, la secrétaire de ce psolférino qui a tout fait pour ne pas faire un accord de désistement réciproque lors du danger manifeste et dans la 11ième aussi, nous avions vu la manoeuvre "ils" préfèrent que nous soyons des supplétifs et obligés de voter pour eux sachant que devant la droite extrémisée que nous combattons sans réserve nous rentrions dans le rang tout en mettant la pédale douce ou sur orbite, par média, le pire "dédiabolisé".
    Cet échec est dur à avaler.
    Puisque nous avons obtenu notre agrégation dans "l'extrême gauche" et mise en demeure,à résidence comme kif-kif avec les fafs, leurs discours de se regrouper pour battre qui ? risquent de n'être pas entendus. Il fallait y penser avant, et nous sommes plus que jamais en Résistance.
    Les appels d'Olivier de se regrouper après les élections sont ridicules, c'est en 2011 et 12 qu'il fallait choisir une vraie responsabilité majeure et politique de référence historique " Prolétaires de tous les pays unissez - vous ".
    Nous en sommes là plus d'un siècle après.... toujours divisés pour la plus grande jouissance de la réaction ultra dangereuse.

  31. Siamy dit :

    Virer Sarko, c'est déjà dans l'histoire de France. Bonne chose de faite ! Une assemblée législative à gauche, c'est presque fait. Et si ensuite le Front de Gauche devenait un véritable parti d'opposition et non pas un concurrent ?

  32. flo dit :

    Comme nombre d'entre nous ici, je suis écoeurée par l'état politique du pays : le taux d'abstention très élevé, la droitisation de tout l'échiquier politique, la dédiabolisation du FN et la diabolisation du FdG (“l'extrême gauche” ! présentée par les politologues de service comme un pendant au FN), un P”S” qui a préféré favoriser la victoire de la Le Pen plutôt que celle de Jean-Luc Mélenchon. Et maintenant ce “choix” : voter pour ceux qui nous méprisent afin de faire barrage aux UMP/FN !
    La volonté de combattre le FN était salutaire mais elle ne pouvait être payante que si d'autres partis s'y étaient clairement associés. C'est le contraire qui s'est passé. Je n'en reviens toujours pas que le dernier tract immonde atteignant Jean-Luc n'ait pas soulevé un tollé dans tous le pays.
    Je demeure plus que jamais sympathisante active du FdG, laissons maintenant le PS et l'UMP se demm... d'avec la Le Pen et poursuivons de façon positive l'explication du mécanisme de la dette qui viendra bientôt réveiller les indifférents qu'elle n'a pas encore atteint dans leur vie quotidienne. L'éducation politique est un travail de longue haleine, il est plus long d'amener à la réflection que de remuer les tripes !
    Merci Jean-Luc M. et courage à tous !

  33. HYBRIS dit :

    A Hénin-Beaumont, une défaite certes, mais pas une déroute.
    Jean-Luc Mélenchon a pratiquement doublé le % habituel du PC et talonne de très près le candidat du socialisme clientéliste auquel Ayrault et Aubry étaient venus apporter leur généreux et désintéressé soutien.
    Nous avons sans doute présumé de nos forces en comptant bousculer en 3 semaines de campagne un FN incrusté là-bas depuis longtemps. En tout cas, nous ne nous sommes pas trompés d’adversaire.
    Le FN phagocyte l’électorat extrêmisé et désinhibé de la droite classique implantée dans la circonscription depuis des décennies. C’est une tendance déjà observée ailleurs, le résultat de la sale besogne menée depuis deux ans par les Sarkozystes, autour de la manipulation des thèmes d’extrême droite. Une sale besogne et les relais qu’elle a trouvés dans les médias.
    L’électorat FN apparaît de plus en plus pour ce qu’il est : un électorat socialement conservateur travaillé par la xénophobie ; avec en minorité, quelques pauvres bougres - parfois méchants et dangereux - toujours mis en avant, qui votent contre leurs intérêts de classe. Des pauvres bougres comme il y a toujours eu à droite et à l’extrême droite...

  34. Genialle dit :

    Merci à tous et a Jean-Luc Mélenchon.
    J'ai lu et relu toutes vos interventions. Pour ma part, je n'étais ni déçue ni triste, j'étais colère et quand elle est descendue, je me suis dit "c'est bien" Il vaut mieux que le PS soit seul face a la gifle que la "soi-disant" gauche
    va prendre! Et après nous reconstruirons. C'est ainsi que va faire la Grèce, non ? Alors allons y le coeur tranquille et comme nous sommes "l'Humain d'abord" soyons beaux joueurs. Mais je mettrais un bulletin blanc dimanche prochain ! Bon courage monsieur Mélenchon, ce n'est qu'un mauvais moment a passer ou l'égo a été malmené, c'est une leçon terrible, vous en sortirez grandi. (ce n'est pas donné a tout le monde) Reprenez des forces, ressourcez vous parmi les vôtres, et revenez vers nous. Nous avons besoin de vous et de votre équipe géniale!
    Haut les coeurs, serrons nous les coudes,
    "De penser comme un homme et pas comme une machine
    Programmée à baisser l'échine
    Le roseau dévoué avoue se vouer à une seule vocation
    Il se plie mais jamais ne rompt
    Même sous la pression
    Même si le vent se déchaîne et enchaîne le chêne
    Le roseau se plie lui mais jamais il ne rompt

  35. JR84 dit :

    Et s'il fallait une preuve de l'évidente collusion entre le PS et l'UMP : sur la 3ème circo de Vaucluse, la candidate PS arrivée en 3ème position vient d'annoncer qu'elle retire sa candidature pour soutenir le député sortant UMP, secrétaire départementale de l'UMP, Jean-Michel Ferrand. N'était-il pas plus logique qu'elle se retire avant le 1er tour et soutienne le candidat du FdG, qui fut le seul (comme Jean-luc à Hénin-B) à combattre le FN. Aujourd'hui je suis désespéré d'avoir le choix en le FN et l'UMP dimanche prochain. J'irai voter, parce que c'est mon devoir, mais qu'on n'attende pas de moi de choisir entre la peste et le choléra.

  36. Gérard Mantor dit :

    Comment doit-on considérer un parti (le PS) qui ne veut que notre disparition ? Et bien un parti opposant. Voilà, très simple: le FdG doit dorénavant être un parti d´opposition.

  37. ouionpeut dit :

    Comme beaucoup sur ce blog, je voterai Front de Gauche dimanche et pour les mêmes raisons.
    Soutenons la presse de la vraie gauche, achetons l'Huma, abandonons-la, une fois lue, chez le dentiste, le docteur, au super marché.
    Engageons-nous, adhérons au PdeG ou à toute autre composante du FdG.
    Soyons fiers(res) d'être qui nous sommes, sans oublier la vigilance : le racisme, la xénophobie ne doivent pas circuler là ou nous nous trouvons.
    Bonne journée à tous et surtout, à vous Jean-Luc et à votre équipe

  38. jacquelin dit :

    12,5% des inscrits pour se maintenir au second tour
    Il manque 470 voix a Jean-Luc Mélenchon pour rester au second tour. 1173 voix non exprimées, perdues, de personnes refusant le système électoral actuel. La bataille menée a la fois contre PS et FN était trop éparpillée. La lutte sur les idées n'a pas pu passer par la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. La seule chose à faire pour virer MLP est de reporter intégralement les voix FdG sur le socialiste Kemel, quoiqu'on en pense. A moins de préférer voir MLP gagner la bataille d'Hénin-Beaumont.
    Reste de toute façon que nous devons tourner cette page et entrer pour de bon dans l'expression de nos idées. Comment s'y prend-t-on ?
    Ne pas s'assurer de la disponibilité d'autrui pour exprimer ses idées c'est de l'arrogance, non pas une bête immonde venue de nulle part, mais une faute simple dans le militantisme. Nous avons à réfléchir cette donnée. J'ai plusieurs fois évoqué le fait que le FN a ses racines dans un certain ordre, sur fond religieux, son combat contre l'islam en étant la preuve, bien plus encore que le racisme ou la xénophobie, deux composantes que le FN arrive a faire oublier par son discours actuel. Mais ces racines d'ordre moral issues de notre histoire judéo chrétienne reprennent le dessus dans les esprits, offrant une image ordonnée par rapport au désordre politique actuel. Notre vrai combat est celui des droits de l'homme, pas de la religion. Celui de l'abolition des privilèges, pas celui de la soumission à un dogme.

  39. Nicolas G30 dit :

    Si une abstention dynamique dimanche prochain, peut rendre incontournable les quelques députés FdG qui seront élus pour avoir une majorité gouvernementale, alors pas d'hésitation. j'adhère à cette idée. En tout cas il faut pas oublier celle du MES. Quand au FN laissons le au PS et l'UMP et le PS, ne nous en mêlons pas cette fois ci, à eux de faire le sale boulot. Un bulletin l'humain d'abord me suffira pour dimanche prochain, quelqu'un sait il l'écrire en Grec ?

  40. Houy Delalande Fabien dit :

    Tout n'est que partie remise. Dans deux ans quand l'Espagne, la Grèce puis la France se seront sacrifiés sur l'hotel du capitalisme alors là plein de gens se diront. Ben m**** on s'est fait avoir comme des bleus, mais qui donc avait dit que ça se passerait comme ça ? Ben Le front de gauche peut être. Qu'ils souffrent le plus possible ces gogos, ils ne méritent que ça. Ils veulent du FN, ils vont en avoir, ils vont le boire jusqu'à étouffement et peut être enfin songeront ils à se taire.
    Ecoeuré

  41. catou N14 dit :

    depuis hier soir 20h05 j'ai mal à l'estomac en pensant à Hénin Beaumont. Si le PS avait été correct et avait signé un accord avec le FdG dans le Pas de Calais, c'était Jean-Luc Mélenchon qui gagnait ou était en tête et non pas celle qui y sera ? Il ne s'agit pas de rejouer le film mais il y a des lendemains d'élections qui ont un goût très amer.
    Moi aussi je m'interroge sur les 2.5 millions d'électeurs F de G qui ont disparu ? Et qu'on ne me parle plus de vote utile.
    Nous en sommes au début de notre longue marche vers la victoire du Front de Gauche, Monsieur Mélenchon a commencé à nous montrer le chemin ; il va falloir persévérer, tenir sur la distance et lutter sans états d'ame même si le chemin risque d'être pentu.
    En tout cas, j'ai assez voté au PS pour les élections : avec lui, le don est toujours dans le même sens : on ne vois jamais de retour ; comme d'autres amis de ce blog : c'est fini : le 2ème tour du PS se fera sans moi !
    Enfin, merci à JL Mélenchon, et à toute son équipe, pour cette belle campagne électorale : que de belles valeurs évoquées et de fraternité réveillée avec "l'humain d'abord" : "chapeau bas" Monsieur et courage pour vous.
    Résistance.

  42. Nicolas VDR dit :

    @ Houy Delalande Fabine (15h16)
    Vous oubliez un petit détail qui a pourtant une très grande importance : la plupart de nos concitoyens n'ont pas de mémoire ou si peu que pour certains d'entre-eux, même le nom de Jean-Luc Mélenchon sera oublié d'ici peu de temps.
    Quant au PS qui n'aurait pas été "chic" avec Jean-Luc Mélenchon, ce parti a fait preuve d'une arrogance insupportable durant la campagne présidentielle et continuera ainsi car il n'y a aucune raison que cela change.

  43. Jean Jolly dit :

    @ jacquelin.
    Malgré tout le dégoût que m'inspire le FN, et si ma circo était dans la même situation que celle d'Hénin-Beaumont, je glisserai encore un bulletin FdG pour laisser le PS se débrouiller avec le diable qu'ils ont fabriqué, et puis Aubry a dit que le PS n'avait pas besoin du Front de Gauche... autant voir si elle a raison.
    Pour peu que l'équipe PS-EELV soit kik-kif que l'UMP à L'Assemblée, qui aura besoin de qui ?

  44. jacquelin dit :

    à Jean Jolly
    N’empêche qu'on ne peut pas laisser le FN clamer qu'il représente lui seul le peuple.
    Je réitère ce que je disais sur le FN. On néglige trop le fait qu'il se veut un promoteur d'un ordre qui semble perdu, semblant a la fois casser les magouilles actuelles et prôner un retour a un ordre passé.
    Bien au delà du combat contre un parti de "haine", qu'il arrive parfaitement a faore oublier par le jeu de proposition ramenant un ordre perdu.
    Le vrai combat contre le FN est là.
    Nombre des personnes avec qui j'ai discuté cette dernière quinzaine sont bien plus attirés par une certaine rigueur morale que par le rejet de l'étranger. La meilleure des preuves est que ce n'est pas forcément dans les zones à fortes immigration que le FN fait un malheur. Si c'était le cas, les tensions ethniques ou religieuses ou culturelles auraient déjà débouché sur des affrontements hors du cadre de la loi. Et ce n'est pas le cas.
    La montée du FN est insidieuse en ce sens. Son idéologie est avant tout basée sur l'ordre, dans tous les domaines, qu'il s'agisse de politique, de liens sociaux, d'économie. L'ordre. Là est la vraie obsession de ce parti. Et c'est ce qui rassemble le plus de voix sous sa bannière.
    L'autre est appréhendé comme fouteur de désordre. Et de fait rejeté. Il ne s'agit pas de haine. Il s'agit de moralité.
    Tous les arguments du FN vont dans le sens de l'utilisation de la peur du désordre. Sans bien sur en cerner les contours réels.
    Nous avons donc toute la place d'exposer nos idées en ayant systématiquement conscience de la peur du désordre dans laquelle s'engouffre le FN.
    Et de montrer que l'humain d'abord est plus ordonné socialement que leurs idées fractionnant la société en ayant droits et en rejetés.

  45. jeannine dit :

    @jacques Bounoume 589 et629
    Ah que cela fait du bien ,un bon coup de pied au c.., donné par un Auvergnat de cette trempe! Comme le phenix vous renaissez de vos cendres !( moi aussi habituellement) ; digne descendant des paysans de Lavoine.! Je suis scorpion ,donc je descend au fond du trou et dans la même journée je remonte et je mène trois combats d'affilé. Donc au boulot camarade !......et merci.

  46. Courrierlecteur dit :

    Bonjour, Monsieur Jean-Luc Mélenchon.
    J'ai envie de dire: "Camarade". Grâce à toutes ces campagnes courageuses, pertinentes, loyales qui m'ont bien secoué l'esprit, j'ai commencé à m'intéresser, de plus en plus, à la vie politique, à renouer des liens avec l'Histoire des luttes sociales et aussi avec l'histoire de ma famille.
    "Courage camarades"! Ce sont les mots adressés, légués, peu de temps avant son exécution sous le couperet de la guillotine, par le Frère de mon arrière Grand Père à ses amis, et à la postérité peut-être et, fort probablement, aux futurs porteurs et passeurs de flambeaux.
    Nul doute que la flamme a été ravivée aujourd'hui. Si elle scintille à nouveau dans des cœurs de plus en plus nombreux, des cœurs avides de justice, de Liberté, d'Égalité, de Fraternité, c'est que notre Porte Flambeau actuel s'est montré digne d'avoir repris le flambeau; digne d'aller porter la flamme là où il faut aller, dans les zones d'ombre ou règne l'obscurantisme, les chausses-trappes, la difficulté... C'est dans la lutte courageuse, tragique parfois, mais glorieuse cependant, que l'on rejoint ses camarades, que l'on fait honneur à ses prédécesseurs.
    Non, mon Arrière Grand-Oncle n'a pas gagné la guerre d'Espagne. Mais il a été présent là bas, aux côtés de "La Pasionaria" (No pasarán!), parmi les derniers à partir. La gloire n'est pas dans la victoire, mais dans la générosité à se manifester au combat, là où il l'on a besoin de "camarades", même si la lutte est difficile, inégale, incertaine.
    C'est là tout le sens de la lutte.
    Encore bravo pour toutes ces flammes qui s'éveillent peu à peu, grâce à cette lutte, et merci pour toute cette générosité au combat. La lutte est rude. Courage camarade.

  47. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    Le 18 juin il sera temps de changer les règles du jeu
    Martine Aubry vient de dire qu'elle n'a pas besoin de nous ! et elle a raison ! alors il faut lui dire que maintenant nous n'aurons plus besoin d'elle non plus et cela va nous être très difficile, pourtant il faut se rendre à l'évidence Jean-Luc Mélenchon et le PdG ont changé la ligne du partage des "eaux" ou "os", avant ce qui tombait du PC et les partis qui l'accompagnent, tombait automatiquement dans le PS parce que le PS était à gauche ! Aujourd'hui nous sommes certains que la ligne médiane passe entre nous et la partie du PS donc nous ne pouvons plus communiquer automatiquement.
    Conséquence Jean-Luc Mélenchon doit prendre et confirmer que son parti est le seul à gauche, bien sur nous aurons à nos cotés ces petits partis, LO, NPA, etc mais avec eux il faudra nous entendre et de toutes façons comme ils ne veulent pas prendre la direction du pouvoir, nous devrions nous entendre! par contre, ne plus jamais nous abaisser à subir le PS, aujourd'hui enfin le 18 juin nous redémarrons à zéro ! et notre premier combat sera celui des municipales dans les grandes villes, du moins celles qui votent avec une liste entière, pour les petites communes de tous temps ce sont les hommes qui comptent alors ils continueront de compter, et comme toujours il y aura bien des mélanges folkloriques mais c'est l'un des avantages des petites communes, c'est de ces mélanges que souvent naissent les grands hommes alors laissons faire !

  48. communistedepuis 1958 dit :

    Devant l'échec évident de la stratégie suivie depuis le lendemain du 1er tour de la présidentielle, ne pensez-vous pas qu'il serait utile de prendre en compte les commentaires nombreux (ceux qui ont été publiés) émettant des réserves sur cette orientation. En gros, il s'agit de dire qu'il aurait mieux valu qu'on s'en prenne aux causes de la régression sociale (le pouvoir de l'argent et la complicité de la social-démocratie) plutôt que s'épuiser contre les effets de cette régression (la montée du FN). Les auteurs de ces commentaires ont été régulièrement abreuvés d'outrages (trolls, névrosés, sous-marins, petits enfants...). On peut oublier ces réactions dues peut-être à un excès de passion pour réfléchir sereinement ?

  49. Reine dit :

    Bonjour Monsieur Mélenchon
    Merci pour ces deux magnifiques campagnes.
    Je suis très contente de vous retrouver au Parlement Européen et de pouvoir suivre les travaux de celui-ci avec vos explications.

  50. Salem dit :

    On avait bien dit "on lâche rien", non ? Bon, alors, on lâche rien.
    Les résultats invalident "peut-être" notre stratégie, mais pas nos idées. Ne soyons pas trop analytiques: il est difficile d'être lucide et totalement clairvoyant dans l'action.Et même avec beaucoup de distance, il est tout aussi dur de faire un bilan exact. Le temps, les événements à venir nous diront ce qui nous manque encore. D'ici là, ne perdons pas de vue l'essentiel: il n'y a pas d'avenir collectif sans partage des richesses, et plus que tout, c'est l'injustice -et plus encore celle dont on bénéficie soi-même- qui tarit l'humanité en nous. On ne peut pas avoir tort sur le fond quand on ne pense pas qu'à soi, on court juste le risque d'être suspect de mauvaises intentions.
    Jean-Luc: bravo et merci. Même s'il devait ne rester que ce blog, avec vos papiers si percutants, ce serait déjà, en termes de contribution au débat politique, mille fois plus consistant que tout ce que peut pondre un PS en bout de course.


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