06juin 12

Metro

Mélenchon ouvre son parachute

Ce billet a été lu 1  196 fois.
Entre les étals du marché de Noyelles-Godault, Jean-Luc Mélenchon serre des mains. Accompagné de militants du Front de gauche distribuant des tracts, il marche d’un pas décidé, à l’aise, même s’il se dit un brin "fatigué".

Tous deux au chômage depuis la fermeture de l’usine de Metaleurop, André et son épouse, le cœur à gauche, accueillent plutôt chaleureusement le nouvel arrivant sur cette terre ouvrière historique, bien décidés à le soutenir pour "que cela change enfin". Car la 11e circonscription du Pas-de-Calais, laminée par le chômage et la précarité, n’a pas été épargnée par les fermetures d’usines ni par les affaires.

"Oui, je suis un parachuté, tout comme Marine Le Pen", assume Jean-Luc Mélenchon, puis il demande aux journalistes de s’écarter "pour pouvoir parler aux gens". Et le quatrième homme de la présidentielle en fait même un avantage. "C’est un atout, car je n’ai rien à voir avec les élus du coin, comme ce Philippe Kemel (le candidat PS, ndlr), qui triche aux élections internes !", lance-t-il, bravache.

"Plus fâchés que fachos"

Ses anciens "camarades" du Parti socialiste lui reprochent de trop les attaquer au détriment de Marine Le Pen, mais le chef de file du Front de gauche n’en a cure. Depuis l’affaire du tract diffamatoire distribué par le FN, la tension est encore montée d’un cran. Les colleurs d’affiches des deux camps se marquent à la culotte, y compris en pleine journée.

"Ici, je pense que les gens sont plus fâchés que fachos", fait remarquer Ayad, commerçant local, au candidat. Un café à la main, Jean-Luc Mélenchon acquiesce, décontracté, ajoutant tout de même : "L’extrême droite excite des sentiments vulgaires, c’est dur de parler après. Le FN a pu se développer ici car la gauche était absente. Moi, désormais, je suis présent !"



Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive