11mar 12

Prenons nos dispositions pour le 18 mars !

L’insurrection c’est maintenant

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Vous êtes dorénavant trente mille chaque jour à passer me rendre visite sur ce blog ! Je me sens donc un devoir encore plus fort de renouveler mes publications, même si le passage ici va dans toutes les rubriques et pas seulement à la une. Le Webmestre assure fidèlement le service de mise en page et l'écrasante gestion des milliers de messages qui sont postés. Cette note réjouira ceux qui me demandent souvent d'écrire plus brièvement. Mais je ne promets pas que ce soit plus simplement. Car j'écris de retour d'une grosse journée de présence studieuse. D'abord à la réunion du Front de Gauche des sports. Ensuite à la réunion nationale de l'association des associations. Un jour comme les autres : beaucoup de travail et de fraternité militante. Le service de protection rapprochée est parmi nous mais les camarades mettent leur point d'honneur à m'entourer comme avant. Hier j'ai reçu au courrier un cadeau hors du commun venant d'un camarade électeur. Il s'agit d'une plaquette de poésie de Paul Eluard : « Corps mémorables », édition achevée le 24 septembre 1948. La merveille est aussi que l'exemplaire comporte une signature manuscrite de Paul Eluard lui-même. Depuis je suis sur un petit nuage.

Le 18 mars prochain, avec l'appel du Front de Gauche à une marche sur la Bastille, un événement d'un genre nouveau va avoir lieu. Un genre tout à fait nouveau. A quand remonte la dernière manifestation politique, à l'appel d'une organisation politique, sur un mot d'ordre politique ? Je n'en ai pas de souvenir. Mais si je devais fouiller, je me reporterais aux plus chaudes heures de notre histoire : mai 1968, mai 1958. Une autre nouveauté doit être prise en considération. C'est la première fois qu'une campagne électorale se donne un tel moyen d'expression. C'est donc que cette campagne ne ressemble à aucune autre jusque-là. Et s'il en est ainsi c'est parce que jamais une campagne électorale n'a eu lieu dans un tel contexte. L'ampleur de la crise économique et financière en fait une crise politique. La preuve qui le montre et le résume est que, précisément, cet appel à la marche sur la Bastille connaît un grand succès d'enthousiasme. De partout il y a mobilisation, et les initiatives les plus diverses y préparent avec ardeur. De tous côtés, bien au-delà des cercles militants la date est connue et fait parler ! Cela montre qu'il y a une perception au niveau du grand nombre du caractère spécial du moment et que cela doit se traduire par des méthodes d'action qui y correspondent.

Le contenu de la marche est révolutionnaire. Il s'agit d'affirmer notre volonté de tourner la page des institutions actuelles et de passer à une nouvelle République. Une République sociale qui élargisse le champ de la démocratie en France. En ce sens il s'agit d'une insurrection citoyenne. Pacifique, calme, organisée, dirigée vers un objectif respectueux de la règle démocratique du vote au suffrage universel pluraliste. Une insurrection dont le rendez-vous opérationnel est le vote à l'élection présidentielle. Mais une insurrection. En quoi en est-ce une ? Le but et le moyen nous l'indiquent. Le but : le changement institutionnel. Le moyen : l'action du peuple lui-même se dressant contre un ordre inique. S'il en est ainsi c'est que nous partageons le constat de dangerosité du cadre actuel pour régler les problèmes urgents que le pays doit traiter. Le partage des richesses, la démocratie dans l'entreprise, la parité dans toutes les instances de représentation, la souveraineté populaire sur le parlement et de celui-ci sur toutes choses, ne peuvent être réalisés dans le cadre des institutions actuelles. Pire, celles-ci y font obstacle. Cette question ne concerne pas seulement le cadre national. Au contraire notre insurrection civique vise le pouvoir autoritaire qui s'impose à nous depuis les institutions actuelles de l'Union Européenne et contre lesquelles nous sommes rendus impuissants du fait de notre monarchie quinquennale. La gravité particulière et actuelle de la situation résulte de la signature du nouveau traité européen le premier mars dernier. Le gouvernement du pays consent  un renoncement à la souveraineté budgétaire du pays sans même l'excuse de la transférer à une autre instance démocratique. Cela permet de bien comprendre la légitimité de notre insurrection. La constitution de 1793 l'exprime bien : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

A vrai dire, la conduite de notre campagne fait de cette marche une étape à l'intérieur d'une séquence maîtrisée de longue main. Le Front de Gauche a été constitué comme l'instrument politique d'un projet. Je ne parle pas du contenu du programme « L'Humain d'abord » qui en est l'expression à une étape du parcours, celle qui commencerait concrètement avec notre gouvernement. Ce projet c'est d'assumer le sens du refus de 2005 face au projet de Constitution européenne devenu depuis le Traité de Lisbonne sous l'empire duquel nous vivons. C'est le projet d'un changement profond de la règle d'organisation de la société. L'actualité et l'importance d'un tel projet est démontrée par le sort subi par ceux qui ont accepté la règle du jeu actuelle. Il s'agit de la Grèce ! Mais aussi du Portugal, de l'Italie et de l'Espagne, pour ne citer que des voisins. Pour le futur de la France, il faut placer côte à côte le fait que les agences de notations veulent frapper notre pays et qu'un plan d'austérité terrible est programmé par le nouveau traité européen signé par Sarkozy. On devine ce qui attend notre pays s'il ne se prépare pas à résister et à contre attaquer, c'est-à-dire à proposer et à s'appliquer une autre règle du jeu.

J'ai promis, quelques lignes auparavant, un résumé de notre plan d'action dont la campagne présidentielle a été le cadre et l'instrument. Jusqu'en juin 2011 nous avons travaillé au rassemblement des forces de la gauche du « Non » autour d'un programme partagé et d'une candidature commune à l'élection présidentielle. Sur la place Stalingrad, le 29 juin dernier, nous avons lancé ce rassemblement. Puis nous l'avons développé jusqu'à la Fête de l'Humanité. Ce fut la période où le contenu du programme partagé a été bouclé et rendu public. Puis, tandis que se déroulait les primaires socialistes, nous avons ancré notre action sur le terrain. Nous avons permis que son contenu s'incruste dans le sol social du pays en organisant une diffusion massive du programme « L'Humain d'abord ». Ce fut le temps des premières assemblées citoyennes et des premiers meetings de popularisation. Nous sentions que la rencontre s'étendait en profondeur, que le discours touchait une masse de gens. Cette période nous a permis de faire comprendre notre différence d'approche avec le programme d'action du PS. Une démonstration argumentée a ainsi commencé à se diffuser. Elle a forgé des liens solides de convictions et de confiance. Nous avons alors avancé dans les esprits alors même que la tenue des primaires socialiste absorbait pourtant tout l'espace médiatique. Nous avons fini l'année avec le sentiment d'une force grandissante dont attestait déjà le niveau de participation à nos réunions et meetings.

En janvier, forts de cet ancrage, aidés par le succès de l'émission « Des paroles et des actes » sur France 2, nous avons lancé toute notre force dans la bataille contre l'extrême-droite. Compte tenu du processus d'extrême-droitisation dans lequel entrait alors l'UMP et son candidat, chaque pierre lancée atteignait deux cibles à la fois. Cette phase du combat nous permit de gagner en autorité et en confiance. L'affluence exceptionnelle à nos meetings, réunions et assemblées citoyennes, les soutiens financiers nous ont vite montré que nous avions franchi un nouveau pallier de mobilisation et de prise de conscience. L'évolution des propos de notre concurrent socialiste, les postures de notre adversaire de droite nous ont prouvé que le mouvement des esprits les conduisaient eux-mêmes à s'adapter et à valider notre tonalité, fusse à leur corps défendant. En se tirant une balle dans le pied sur le plateau de France 2 et en vacillant, puis en se faisant enfermer dans la position cruelle que l'on connaît sur le droit à l'avortement, la famille Le Pen nous a permis de prendre la main sur elle. Ce succès foudroyant sur le secteur où nous avions pris l'offensive et où nous étions pourtant presque seuls en lice nous a propulsé plus avant dans l'opinion. Et cela est depuis, une source supplémentaire de légitimité et de dynamique. C'est avec ces atouts en main que nous lançons l'étape suivante de notre marche. Le 18 mars est à la fois un point d'aboutissement de cette période et le point de départ de la suivante qu'il s'agit de porter à un plus haut niveau politique ! Celui de l'insurrection civique. A vous mes chers lecteurs de multiplier les initiatives de toutes tailles et de tous ordres pour rendre visibles et désirables l'insurrection que le 18 mars va impulser. A suivre ici et sur le site « place au peuple ».

Une fois n'est pas coutume et j'espère qu'il ne m'en voudra pas, je veux compléter le propos que je viens de tenir par un texte qui m'a paru bien résumer ce que j'aurais aimé dire et ce que je voudrais faire comprendre. Il s'agit de l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin paru dans « L'Humanité » du jeudi 8 mars dernier. Le titre résume bien le lien avec ce que je viens d'écrire : « Insurrection : acte I ».  Comme il y est question de moi, je prie mes lecteurs de me pardonner l'immodestie qu'il y a  dans ce « donné à voir », ici, au milieu de mes propres lignes. Voici le texte de cet éditorial.

« Nous avons allumé la lumière. » Prise isolément, cette phrase que Jean-Luc Mélenchon distille çà et là pour expliquer la démarche fondamentale et presque fondatrice du Front de Gauche peut paraître présomptueuse. Elle ne l'est pas. Héritiers que nous sommes d'une illustre tradition politique qui a toujours marié la justice à l'égalité et fiers – oui fiers ! – de notre axiome marxien adossé aux piliers des concepts républicains, nous entendons cette phrase du candidat à la présidentielle comme l'un des plus beaux symboles du renouveau "de la" politique. Celui du retour à "quelque chose" d'assez sacré : l'Idée. Mais aussi celui du début "d'autre chose" : une gauche à la main ferme. »

« Le peuple a de la mémoire. Alors que nous vivons le temps des remuements essentiels (la crise, le capitalisme, le développement, etc.), nous connaissons l'histoire contemporaine qui, trop souvent, a vu la gauche s'accommoder du "principe de réalité", provoquant ce que certains pouvaient considérer comme un éternel recommencement : une espérance suivie d'une déception… À moins de sept semaines du premier tour de l'élection présidentielle, cette hypothèque sur l'espoir semble levée par la dynamique et la crédibilité du Front de Gauche. Si nous n'aimons guère accorder trop de place aux logiques des sondages, néanmoins, les toutes dernières enquêtes d'opinion réchauffent le cœur et l'esprit et témoignent que le Front de Gauche vient de gravir une marche importante, comme nous le pressentions. Qu'on se le dise, le citoyen candidat Mélenchon vient en effet de franchir la barre des 10% d'intentions de vote ! La gauche de combat, soutenue par un corps électoral solide, est de retour ! Il était temps. Non ? »

« Ne le cachons pas. La verve et l'intelligence oratoire de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas pour rien dans l'accélération de ce processus populaire, dont nous ne mesurons pas encore toutes les possibilités. Lui-même le répète à souhait : "Nous défendons des idées, pas un guide suprême ou un leader." Tous les artisans de la campagne du Front de Gauche présents sur le terrain peuvent en témoigner. Grâce à la diffusion dans le corps social d'un discours de très haute ampleur programmatique, associé à l'élaboration d'arguments offensifs qui ne cèdent plus un mètre de terrain à qui que ce soit, tout devient possible, y compris l'appropriation et la diffusion des idées. On ne s'indigne plus seulement, on propose, on politise. L'ambition est si énorme que nous en tremblons de désir. Pour la première fois depuis des lustres, une grande partie du peuple de gauche, jadis déçu, parfois désespéré parce que trahi par la mise en œuvre systématique d'une véritable pédagogie du renoncement, se sent de nouveau concernée. Ce n'était pas "la" politique qui les avait quittés, mais la confiance dans sa capacité à changer leurs vies. Ils savent désormais qu'ils ont un rôle à jouer… »

« Il y a du bonheur à réinventer l'à-venir. Le Front de Gauche, qui voit plus loin que l'horizon et affranchit ceux qui ont souffert d'années d'humiliations, a pour objectif de réveiller et/ou d'éveiller les consciences. En y parvenant, il redonne aussi de la dignité à tous les citoyens, il les aide à devenir eux-mêmes des acteurs d'idées et des propagateurs du bien commun. "Le Front de Gauche, c'est quelque chose de plus grand que nous", clame Mélenchon. Ce quelque chose porte un nom : la révolution citoyenne. Et une méthode : l'insurrection civique. Nous en vivons l'acte I. Tôt ou tard, par la Raison et le Combat, cette insurrection bousculera puis renversera l'hégémonie de la gauche gestionnaire. Oui, la lumière est allumée ! » Merci pour ce résumé si bien dit de ce que nous pensons tous qui nous assemblons de meeting en meeting, de réunions en réunions, de collages en tractages !

Le PS et le Mouvement de Jean Pierre Chevènement ont annoncé avoir signé un « contrat de législature » qui « fonde leur alliance pour 2012 ». On connaît donc le choix de Chevènement un mois après le retrait de sa candidature. Ce n'est pas un accord de coin de table. En effet cet « accord politique et électoral constitue le contrat de législature entre les deux partis et fonde leur alliance pour 2012 ». La centralité de la question  européenne avait déjà été rangée au magasin des accessoires en 2007. Il en est de même cette fois-ci. Un flot de bonnes et saines pensées contre le capitalisme et les autres malheurs du temps garnissent utilement la capitulation sans condition de l'ancienne sentinelle inflexible. Du refus de l'Europe du Traité de Lisbonne, il ne reste que d'émouvants et dérisoires coups de menton favorables à « une parité monétaire plus juste », « un soutien prioritaire à l'investissement et à la recherche pour les PME » et à « une politique de croissance (…) à l'échelle européenne ».

Bien-sûr le PS et le MRC conviennent que le traité récemment conclu est "inacceptable" et "doit être renégocié". Avec le président François Hollande c'est comme si c'était fait. Il s'est bien gardé de leur préciser que son porte-parole a déjà bien expliqué qu'il ne s'agira pas d'un nouveau traité mais d'un texte additif se prononçant en faveur de la croissance. Mais peut-être les chevènementistes n'avaient-ils pas envie de le savoir ou bien même le savaient-ils déjà. Après qu'ils ont rappelé leur opposition à Maastricht, le document ouvre une nouvelle étape qui gomme la précédente. Il déclare que les deux partis « doivent approfondir ensemble leur vision de l'Europe ». Il est temps en effet "d'approfondir la vision", deux mois avant de gouverner ensemble et après qu'on a passé six ans à cela depuis 2005 ! Mais précisément, c'est tout cela qui est fini. Car le texte se propose "d'approfondir la réflexion" jusqu'à un niveau de profondeur  inouï : « en dépassant les oppositions du passé ». Pour moi l'opposition du passé ne peut se régler que sur une seule base : le respect de la décision du vote des français. Mais Hollande ne veut pas de référendum sur le nouveau traité. Et Jean-Pierre Chevènement, docilement, n'en parle plus. 

L'autre volet des reniements est, par contre-coup pour les alliés écolos du Parti socialiste. Car Hollande et son allié se prononcent « pour une politique énergétique innovante en matière d'énergies renouvelables, et vigoureuse en matière d'économies d'énergie ». Ce qui est excellent, mais ne mange pas de pain. Car le même document précise le point de vue du parti de Jean-Pierre Chevènement. Celui-ci estime « qu'il ne doit pas être porté atteinte à notre industrie nucléaire et à ses capacités, à ses yeux garantes d'une électricité moins chère et moins polluante ». Comment cela est-il conciliable avec un accord de législature qui l'unit par ailleurs à des gens qui pensent exactement le contraire ? Une telle ratatouille est servie à la veille du premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Nous n'en tirons donc pas du tout la même conclusion. Car un an après avoir commencé, les effets de la catastrophe nucléaire de Fukushima durent toujours. Cela devrait suffire à montrer l'urgence d'un débat honnête en France sur l'énergie et plus globalement sur la transition énergétique. Et il doit être tranché par le peuple souverain, notamment sur le nucléaire, par référendum. Le Front de Gauche est le seul à le proposer. Je déplore que l'UMP, le FN et le Parti socialiste le refusent. Mais je regrette surtout que l'accord de législature entre le PS et Jean-Pierre Chevènement n'en dise mot. L'importance du sujet devrait interdire que des accords politiciens se substituent au débat public sur le fond et au vote démocratique. Je n'en apprécie que davantage la déclaration de Paul Ariès en faveur de la candidature commune du Front de Gauche. Car s'il est vrai que nous ne sommes pas d'accord sur bien des points, il n'en reste pas moins que notre position ne demande à personne de renoncer à ses convictions ni au moyen de les voir l'emporter. 

Au final, cet accord fonctionne comme une caricature de la "Gauche plurielle". Car à l'époque on pouvait penser que l'on avait fait pour le mieux en juxtaposant les programmes. Il est vrai aussi qu'on n'avait guère eu le temps de faire autre chose du fait de la dissolution surprise de l'Assemblée Nationale décidée par Chirac. Mais aujourd'hui on a l'expérience des inconvénients de cette méthode. Recommencer une erreur de méthode de sang-froid c'est seulement signaler qu'on est intéressé à obtenir le même résultat. Lequel ? Donner les pleins pouvoirs au parti qui dirige le gouvernement. C'est d'autant plus pitoyable que cette fois-ci le programme ne prévoit aucune sorte de conquête sociale comparable aux 35 heures ou à la CMU, ni aucune conquête institutionnelle comparable à la parité comme ce fut le cas avec le programme de Lionel Jospin.

Du passage de Nicolas Sarkozy dans l'émission « Des paroles et des actes » mercredi, on ne semble avoir retenu trois jours après que ses regrets d'avoir fêté sa victoire au Fouquet's et passé ses vacances sur le yacht de Bolloré. Pourtant, au milieu de ce numéro de repentance très convenu, Sarkozy a fait plusieurs déclarations et propositions qui méritent d'être prises très au sérieux. Elles dessinent un programme du candidat Sarkozy assez sinistre.  Il a notamment annoncé le plus grand plan social de ce début d'année en programmant une nouvelle hémorragie de 40 000 emplois publics. Mais dans les collectivités locales. Sans que cela n'ait visiblement ému grand monde, notamment chez les socialistes, pourtant concernés au premier chef. Personne ne sait d'ailleurs comment Nicolas Sarkozy compte s'y prendre pour qu'un gouvernement supprime ainsi des postes dans les collectivités locales qui gèrent leur propre personnel. Il a d'ailleurs aussi indiqué qu'il allait plus largement « poursuivre la réduction des effectifs de la fonction publique ». Les 150 000 postes supprimés depuis cinq ans ne sont donc qu'un début.

Sarkozy a aussi prévu de poursuivre sa thérapie de choc libérale en intensifiant sa chasse aux "assistés". Il n'a évidemment pas parlé des fraudeurs du fisc que le gouvernement exonère régulièrement de poursuites pénales, surtout s'ils ont beaucoup fraudé. C'est un des constats inouïs du dernier rapport de la Cour des comptes : plus vous volez le fisc moins vous avez de chance d'être poursuivi pénalement ! D'ailleurs Sarkozy a bien rappelé qu'« il n'y a pas eu de cadeaux aux riches ». Ceux qu'il a désignés comme assistés sont les bénéficiaires du RSA dit "socle ". C'est-à-dire ceux qui ne travaillent pas. Pour une personne seule, c'est 475 euros par mois.  Deux fois moins que le seuil de pauvreté. Pour eux, Sarkozy propose de généraliser un travail forcé dit d'intérêt général de 7h hebdomadaire. Jusque-là, le "travail d'intérêt général" désignait une sanction pénale. Personne ne sait d'ailleurs dans quels secteurs devra s'exercer ce travail forcé, et avec quel encadrement. Les gestionnaires du RSA, c'est-à-dire les départements vont ainsi devoir gérer le travail forcé d'un million et demi de personnes. Et le projet UMP précise que des pénalités de 100 euros par mois seront appliquées à ceux qui refuseront le travail forcé. Avec les suppressions de postes prévues par Sarkozy dans les collectivités locales, cela promet ! A moins que le président candidat n'ait justement prévu de faire exercer certaines fonctions des collectivités par les bénéficiaires du RSA.

Ce soir-là, les immigrés étaient aussi dans le collimateur de Sarkozy. L'extrême-droitisation de son discours est désormais très avancée. Il a d'abord affirmé : « Si on ne maîtrise pas l'immigration, est-ce qu'on ne va pas à la faillite ? » Comme Mme Le Pen, il ignore l'étude que l'université de Lille a réalisée pour son gouvernement en 2009 et qui conclut que les étrangers rapportent 12 milliards par an aux comptes publics. Ils touchent en effet pour 48 milliards de prestations chaque année mais reversent 60 milliards en impôts et cotisations. Sarkozy a poursuivi ainsi : « Nous avons trop d'étrangers sur notre territoire et nous devons en accueillir moins ». Exactement ce que raconte Marine Le Pen. Et pourtant il y a moins d'étrangers aujourd'hui en France (5,8 % de la population) qu'il n'y en avait en 1975 (6,5 %) et en 1990 (6,3 %) ! Mais Sarkozy pense pourtant que « nous devons diviser par deux le nombre d'étrangers que nous accueillons ». Marine Le Pen va encore plus loin et propose de ramener ce nombre à 10 000 entrées par an. Mais ni l'un ni l'autre ne dit comment il compte s'y prendre. 65 000 entrées concernent chaque année des ressortissants européens. Marine Le Pen compte-t-elle interdire aux européens d'entrer en France ? Et ce n'est pas tout. Chaque année, autour de 50 000 entrées concernent des étrangers membres de la famille d'un Français, que ce dernier fait venir. Là aussi comment Sarkozy et Le Pen comptent-ils s'y prendre ? Vont-ils interdire à des milliers de Français de vivre en famille ? Enfin, 50 000 autres entrées concernent des étudiants. Comment y renoncer ? Faut-il rappeler le nombre d'étudiants étrangers qui deviennent des prix Nobel, des médailles Fields ou des médailles d'or du CNRS ? Ont-ils entendu parler du dernier prix Nobel de médecine, Jules Hoffmann, qui était un étudiant étranger avant de devenir français ?

Mais il y a plus odieux encore. C'est la volonté annoncée de Sarkozy de limiter l'accès des étrangers au minimum vieillesse et au RSA. Il a fixé les conditions suivantes : 10 ans de résidence régulière en France et au moins 5 ans de travail. Le caractère universel des droits serait ainsi sabordé. On exigerait des étrangers beaucoup plus que des français pour accéder à des droits sociaux fondamentaux. Les étrangers payent pourtant les mêmes impôts et cotisations que les français. Cette "discrimination", car c'est bien cela que Sarkozy veut institutionnaliser,  est une brèche vers la préférence nationale défendue par le FN. Dès le lendemain Louis Alliot, numéro 2 du FN, s'est d'ailleurs empressé sur « France Inter » de remarquer que Nicolas Sarkozy proposait de légaliser la préférence nationale. Car en effet, celle-ci est aujourd'hui contraire à la loi et même à la constitution qui garantit l'égalité en droits quelle que soit l'origine des personnes.
 


1  138 commentaires à “L’insurrection c’est maintenant”
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  1. ermler dit :

    @ ydaho
    Tu avais raison, une fois encore ! Je suis un étourdi et tu es un père pour moi.

    @ webmestre
    Avec toutes mes excuses !

    [Edit webmestre : Vous n'avez pas à vous excuser. En temps normal, j'aurais repêché votre commentaire avec plaisir puisqu'il n'a été bloqué que par une petite erreur de saisie de votre mail. Mais des circonstances imprévues m'ont tenu éloigné du blog pendant de longues périodes et j'ai eu à faire face à un afflux de commentaires inappropriés. J'ai donc choisi d'aller au plus court. Et Ydaho n'a rien fait pour arranger. N'oubliez jamais, avant de juger, que je suis un humain, d'abord...]

  2. rebelle dit :

    Bonjour à toutes et tous,
    France 1995, grande année, digne d’un millésime, qui a vu le peuple travailleur faire reculer les projets néfastes d’un Chirac et d’un Juppé pourtant « droit dans ses bottes ». Victoire de millions de salariés mobilisés du privé et du public (cheminots en tête) dans le même objectif, défense la retraite et la sécurité sociale.
    Les « vaincus » de l’époque ont vite tiré la leçon de cette séquence historique, diviser, diviser, encore et toujours, monter les Français contre les immigrés, les travailleurs contre les chômeurs, le privé contre le public, les usagers « pris en otage » par les grévistes, etc...
    Un travail programmé dans la durée, méticuleusement orchestré, avec des moyens (médias) tout acquis à la cause. Exemple, pour le cheminot que je suis, un spécial figaro daté du 15 février 1999 jetant l’opprobre sur les cheminots et leur temps de travail (29h/semaine), sans oublier les attaques incessantes sur les régimes spéciaux pointés comme des privilèges, etc...
    Toute les couches de la population y son passé, chacune en a pris pour son grade ; culpabilisation ça s’appelle.
    Oui, un énorme travail d’intoxication, à tous les niveaux de la société, dans le seul but, prévenir un nouveau 1995.
    Monsieur Sarkozy et sa caste ont, avec grand talent et succès, appliqué une stratégie * qui l’a conduit là où il est (présidentielle 2007). Depuis il a décliné sans faillir une politique de dislocation du tissu social avec la démolition des services publics (école, santé, transports, etc...), la destruction séquentielle de la sécurité sociale et des régimes de retraites, etc...
    Bref l’instauration insidieuse d’un régime de 3D, Dépendance, Discrimination, Désunion tendant à remplacer notre modèle républicain Liberté, Egalité, Fraternité.
    Et comme...

  3. Patrice C. dit :

    Bravo à Gabriela 941 qui a trouvé la vidéo sur Copé / Mélenchon
    A nous de faire des vidéos qui montrent à quel point ces gens la sont hypocrites et se croient au dessus de nous.
    C'est une bonne idée des petites vidéos comme celle la qui peuvent être visualisées rapidement. Ils ont les médias mais pas internet, servons-nous en.
    Merci

  4. Hélène dit :

    Dites-moi... Ce matin, en introduction à un cours sur la performance, je citais Bergson (L'évolution créatrice, 1907) : "La vie est précisément la liberté s'insérant dans la nécessité", devant un groupe de terminales, ravis. Et je leur faisais remarquer tout le révolutionnaire de la formule...
    Et ce soir, ce sont les ethnologues qui s'y mettent : Pourquoi coopérer ? "Comprendre l’évolution de la coopération est devenu un défi scientifique pour les années à venir."
    À un siècle de distance, ne serions-nous pas en train d'"infuser le déterminisme avec la liberté de la conscience" ?

  5. Louise dit :

    Ouahhhh! une dépêche AFP
    Au Forum alternatif de l'eau, Mélenchon sur les terres des écolos
    MARSEILLE - Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'Elysée, en visite jeudi au Forum alternatif mondial de l'eau à Marseille, s'est posé en défenseur des valeurs écologistes dans une campagne où la candidate EELV Eva Joly peine à décoller.
    L'enjeu pour moi, c'est de faire en sorte que le coeur de mon programme soit identifié. Comme tout tourne autour de la planification écologique, je mène une campagne assez ardente, a-t-il déclaré à la presse.
    Ce que je déplore, c'est que l'accord PS-Verts ait réussi cet exploit de ridiculiser une force politique qui mérite le respect, les Verts, et d'anéantir la question de l'écologie. Du coup, il ne reste plus que nous pour faire le travail, a poursuivi le candidat, alors qu'Eva Joly, attendue au Forum alternatif de l'eau vendredi, oscille entre 1 et 3% dans les sondages.
    Devant les responsables associatifs de la manifestation, qui s'est ouverte mercredi en dénonçant l'illégitimité du Forum mondial de l'eau se tenant toute la semaine à Marseille, Jean-Luc Mélenchon a prôné une gestion publique du cycle de l'eau, avec la propriété collective des moyens de production. Si M. Sarkozy est réélu, il vous fera payer jusqu'à votre propre salive, a-t-il ironisé, suscitant les rires dans l'assistance.
    Le candidat du Front de gauche, qui a également abordé la question du nucléaire sur lequel il propose un référendum, la prospection des gaz de schiste ou encore l'agriculture paysanne, a proposé d'introduire dans la Constitution la règle verte, plutôt que la règle d'or qui ne sert à rien.
    (©AFP / 15 mars 2012 20h34)

  6. Antigone 34 dit :

    @930 Oliv
    Votre post m'a touchée, oui décidement en vous lisant on comprend que nous c'est : l'Humain d'abord. Dites à vos amis qui votent écolo que même les Verts ne vont plus voter EELV. Ils se posent sérieusement la question de jeter l'éponge et voter Hollande direct pour les plus satellisés et pour les plus cohérents, eux, sont partis. Comment le sais-je? C'est simple! j'ai un espion sur place, un Vert converti au vote FdG, qui m'envoie les débats de leurs liste; débats fermés et secrets mais alors c'est un régal de les lire!
    Alors si vos amis veulent faire gagner l'écologie, c'est avec nous! rien que nous. Avançons! Gagnons et Constituons!

  7. olivier dit :

    Bonjour
    J'ai beaucoup aprécié, dans votre discours à Clermont-Ferrand, le passage sur l'enseignement supérieur et la recherche, c'est exactement ce qui se passe c'est avec le couteau sous la gorge que les équipes de recherche travaillent. Pas de résultat sous troix ans, plus de budget.
    La recherche publique dans son ensemble attendait depuis longtemps une réaction vive, critique mais surtout lucide de l'etat de la recherche.
    Pour rappel au CNRS 1 salarié sur 3 est en cdd, avec souvent des salaires de misère.
    Un bac plus 4 a souvent 1000 a 1200 euros par mois, quant aux post doc on leur dit souvent,inscrivez-vous au chômage et venez continuer votre recherche, travail gratuit, sans parler du crédit impot recherche,la LRU, IDEX, LABEX, prime d'excellence, etc. Enfin un politique qui parle vrai. Je vais de ce pas couper le passage et le diffuser au maximun de chercheurs et précaires.
    Merci encore et tous a la Bastille.

  8. xuxu dit :

    C'est quoi ce bin's ?
    Y'avait un mot de Naco 870 qui laissait un lien vers un superbe article Agoravox que j'avais relayé quelques messages plus bas. Y a plus rien de tout ça. 870 a changé d'auteur.

  9. Malek dit :

    @xuxu dit:
    "C'est quoi ce bin's ? Y'avait un mot de Naco 870 qui laissait un lien vers un superbe article Agoravox que j'avais relayé quelques messages plus bas. Ya plus rien de tout ça ; 870 a changé d'auteur..."
    Je me permet de répondre à la place du WM. Vu le nombre de "troll" et de messages limites (plus que limites même, mais bon...), une modération est faite, donc les message remontent et les numéros de post changent... that's all

  10. xuxu et Malek
    Cela milite pour que l'on cesse de parler d'un l'un d'entre nous en citant son numéro - qui est changeant, on vient de le voir - mais que l'on dire xuxu 21h05 par exemple ou Malek 21h09 : ça, ça ne change pas !

  11. jeanmarc dit :

    olivier 21h01
    Le passage sur la recherche, c'est à quel moment ? Merci

  12. Invisible dit :

    Serait-ce la Bérézina pour Marine Le Pen ? Je crois que depuis qu'elle a baissé les yeux devant Jean-Luc, sa vie a pris un sens à rebours.
    Et je crois que Sarkozy va bientôt prendre le même chemin. Il se discrédite trop de jour en jour.

  13. clarazed dit :

    @ jeanmarc à 21h28
    Quant j'envoie les interventions de Jean-Luc Mélenchon à mes contacts, j'indique les moments et le contenu (en gros) pour celles et ceux qui ont des intérêts particuliers et pas toujours le temps de tout écouter. Alors voilà :
    48'22” : productivistes disent faire baisser les prix unitaires des marchandises, innovation, recherche défigurée, publicité = impôt privé, saccage du productivisme

  14. JaB dit :

    Entre le FN, l’écologie, la recherche et tout le reste.
    Effectivement au forum de l'eau la répartie de JL « il ne reste plus que nous pour faire le travail… » m’a bien fait sourire vu le travail de ceux au PS soit-disant de gôche.

  15. dan dit :

    Je suis persuadé que Jean Luc le fera un jour ou l'autre. Mais il faut qu'il en appelle à la jeunesse, qu'il lui parle les yeux dans les yeux.
    Et remettre une couche sur cette Europe qu'on est entrain de nous fabriquer : Mécanisme de stabilité et nouveau traité européen : Tout notre avenir..proche est conditionné par ces nouvelles embrouilles libérales : Il nous faut éclairer nos concitoyens sur ces questions et l'on verra qui sont les vrais gens de gauche !
    Pour le reste tout y est - un sans faute dans cette campagne. Jean Luc Mélenchon est entrain de tout bousculer.....
    Résistance !

  16. Hélène dit :

    @ Jeanmarc 21h28 :
    À partir de 50'05"

  17. naco dit :

    xuxu et autres - J'ai écrit un petit truc sur Agoravox qui n'était pas pour faire un buzz, mais pour dire tout simplement ce que des camarades pensaient, et pour qualifier ce mouvement dont nous sommes tous. Je me me suis fait couper ici, sur cet espace de vie inespéré, et je ne le comprends pas. Mais ce n'est pas grave. Je viens en bécane dimanche pour aider à trancher la tête à tous ceux qui veulent vivre ad-éternam de leurs privilèges, et pour écouter ceux qui me chanteront une nouvelle chanson dans la tête, moi qui suis musicien au bout des ongles. A lundi.

  18. juju dit :

    N'oublions pas que le front de gauche et surtout JL Mélenchon sont invisibles pour tous les médias.Nous sommes donc invisibles. Ces médias à la botte de Sarko perdent plus de temps à cacher l'info sur JL Mélenchon que s'ils informaient normalement. Attendons nous donc, à moins d'un coup foireux de provocateurs style "lumpenprolétaires" chers à Marx ou hengels d'être invisibles lundi matin même si la prise de la bastille aura surement un succés immense. Quoiqu'il en soit, qu'ils s'en aillent tous.

  19. Jean-Philippe dit :

    C'était beau, ce geste transgénérationnel des métallurgistes de Lorraine déposant leur banderole - telle une vaste offrande - aux pieds de la belle "Dame de fer" de Gustave Eiffel... pendant que le saboteur de l'industrie s'agitait avec ses pantins adorateurs des Bourses (quand nous choisissons la vie...) ! Comme la séquence en disait long sur le marasme programmé par cette caste... et que vive la métallurgie lorraine !

  20. Spinnaker de Marseille dit :

    Le passage sur la recherche vers la minute 50; je suis de l'envoyer à tous mes copains chercheurs!

  21. graine d'ananar dit :

    @ Oliv, 15 mars 2012 à 18h20
    Pas de souci : je t'offre le voyage ((à condition que t'habites en métropole, hein, pas à Noumea...). Accepte, stp, ça me fera plaisir.
    Je suppose que le webmestre se fera un devoir de communiquer mon mail à Oliv ? Mais vite, ça urge.

  22. redline69 dit :

    bien,
    Je viens de regarder attentivement l'émission de C politique en vidéo sur ce blog.
    Jean-Luc Mélenchon aborde beaucoup de sujet en profondeur ! et les questions que pose la jeune fille, elle les posera pas à Hollande qui lui préfère du flou et du superficiel. Mais l'intéressant est le sujet sur le NPA où OB parle d'une association pour tenir le candidat Hollande sous contrôle. Il parle d'unir nos forces pour maintenir une vrai ligne de gauche. Alors j'avoue que la réponse de Jean-Luc Mélenchon m'a quelques peu génée, mais j'avoue que ça mériterait plus de développement. Nous nous barrons pour imposer une nouvelle ligne politique. Alors que ferons nous si Hollande décide de nous marcher sur la tête ? En réalité cette élection va se jouer en trois phases. La première nous allons la gagner. Faire la démonstration que des groupes politiques unis peuvent assoir un projet et le conduire très haut !

  23. ermler dit :

    Encore pire que Chevènement.
    Une déclaration de Robert Hue. A pleurer de bêtise, à rougir de honte. Dire que j'ai jadis voté pour ça !

  24. Manu dit :

    Bonjour Monsieur Mélenchon
    D'abord merci de porter si haut et avec un tel talent les valeurs de la gauche. Je connait tellement de gens que le front de gauche a convaincu lors de cette brillante campagne... Le débat y est plus intense que dans tout le reste du paysage politique, et les élections vont en surprendre plus d'un. Une remarque cependant : j'ai été très dérangé par un passage du meeting de Clermont durant lequel vous citez des noms d'évadés fiscaux. Je n'ai regardé que la vidéo mais l'ambiance de la salle a semblé changer... Je vous ai entendu déplorer les lunchages, c'en est une forme. L'admonestation personnelle des voyous ne les dessert pas, ni ne nous sert. Le débat d'idées avant tout, s'il vous plait. Vous avez une trop haute idée du débat politique pour vous livrer... à ceci. Bon courage pour la suite de la lutte.

  25. rodolphe dit :

    Hollande veut taxer les évadés fiscaux. Il a pris la décision ce matin en se rasant ? Ah et il a aussi décidé de rétablir le plafonnement de l'ISF, sans doute au petit déjeuner. Sur un pédalo, on tourne la jambe gauche, puis la jambe droite.
    Ils s'alignent tous sur le FdG et Jean-Luc Mélenchon. Ils tentent bien de sortir des vidéos frelatées, mais elles gênent plus Hollande que JL Mélenchon. La Le Pen est aux abonnées absentes, Bayrou tente de faire dur surplace. Sarko insulte les journalistes et méprise les Arcelor. Médiapart en remet une couche ce soir avec Kadafhi. Hollande réunit tout juste autant de monde à Marseille que Jean-Luc à Clermont. Des articles fielleux du Nouvel Obs, JL ovationné au Fame ce soir. La Bastille dimanche.
    J'y serai avec cinq amis, 6 votants Royal au premier tour en 2007...

  26. Heloise dit :

    @Papinard 33(725)
    Jean-Luc a vocation pour présider une république de transition "révolutionnaire", car toute la logique de sa "férocité" réside exactement dans le "Place au peuple" qu'il conjugue sur tous les sujets de la "crise" : Bien sûr qu'il partira mais seulement quand le peuple aura fait partir les dominants...Relire "qu'ils s'en aillent tous" est stimulant, relire "nous on peut" aide à comprendre que "nous" avons du pain sur la planche et le courage politique du peuple lui-même à cultiver...Bien sûr les électeurs au stade semi-infantile où la campagne des dominants les maintient pourraient renoncer à la prise de la bastille et se replier sur un "vote utile" le vote qui sert à s'endormir pendant que les fumées toxiques de "la crise" vont nous tuer...Alors avec JL Mélenchon soyons des empêcheurs de mort politique ! Il a raison de dire "place au peuple" !

  27. lilou 45 dit :

    @ermler (977)
    Il faut bien que le traitre Hue remercie les socialos pour son siège de sénateur. Ce zozo n'est plus au PC, bon débarras. Au PS il va pouvoir se vautrer dans les combines et les compromis, nous, nous n'avons pas besoin de ce genre de zigoto.

  28. martin dit :

    @Tiago_Jaime
    A propos de logement:
    Il y a une intervention de Mélenchon devant le DAL (Droit au Logement) le 12 janvier. Beaucoup est dit. A noter l'attittude débectante de personnalités'people'caritatives, qui visiblement veulent bien se montrer pour les bonnes causes, mais n'aiment pas qu'on parle politique...

  29. Nafissatou dit :

    Le débat Copé/Hollande démontre assez clairement:
    - que l'écart UMP/PS est fin, fin, fin (0.5% pour le budget, 1 centrale nucléaire, et l'appréciation de l'ampleur de la crise)...
    - qu'ils ont néanmoins soigneusement évité d'évoquer les affaires de part et d'autres
    - que Hollande ne fera pas le poids dans des négociations conflictuelles
    Mais ce fut un beau match, pour les amateurs du genre...
    Maintenant, passons à la vraie politique!

  30. Adrien dit :

    Je viens de regarder en différé le discours de JL Mélenchon à Clermont-Ferrand et en dehors de la qualité oratoire et explicative du programme du FdG toujours aussi excellente, je voudrais vous faire part d'un problème technique. Serait-il possible pour les techniciens du son, d'avoir une meilleur qualité.
    Les micros cravatte de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas d'une efficacité certaine, dès qu'il baisse un peu la voix ou qu'il tourne la tête le son est quasi inaudible.
    Je ne pense pas que cela vienne de mon ordi car la quasi totalité des autres discours sont bons.
    Merci de veiller à ceux qui ne peuvent se déplacer pour les entendre ses discours en direct.

  31. Messaoud dit :

    Salut à toutes et tous,
    Je viens comme tous les jours lire les vrais infos sur ce blog et me ressourcer dans cette fontaine de fraternité. C'est un bonheur renouvelé à l'approche de ce 18 mars qui sera un grand moment de communion et de partage. J'en profite (si le Webmestre juge que c'est possible) pour vous glisser un lien très intéressant sur un article paru dans le Sud-Ouest qui est passé inaperçu où figurent des extraits du livre de l'ancien directeur du journal Le Monde Eric Fottorino.
    On y lit des citations de NS édifiantes qui révèlent la nature profonde de cet homme sans vergogne.

  32. Picasso dit :

    J'écoute le débat Hollande vs Copé c'est affligeant. Franchement le niveau du spectacle ne peux que renforcer le fdg. Copé est hyper agressif et agaçant au possible il ne se rend pas compte de l'image qu'il montre. Moi qui n'était pas politisé il y a peu, après l'enseignement des discours du FdG j'aurai pu répondre à toutes les questions des interlocuteurs j'en suis le premier étonné. Merci pour cette clairvoyance.

  33. Malek dit :

    @Manu à 22h28
    "Je vous ai entendu déplorer les lynchages, c'en est une forme."

    Comparer ce qui a été dit au meeting de Clermont avec une forme de lynchage est bien disproportionné je trouve. Je comprends que ça ne fasse pas plaisir à certains, mais rien ne semble arrêter ce cynisme insupportable, ce mépris des devoirs qui nous sont communs. Et quand on ne peut même pas s'extraire (s'évader) du quotidien ne serait-ce qu'une minute tellement on est dans la mouise, en bon et modeste trimard... on est pas en droit, là, de parler de lynchage ? D'injustice criante face à tant d'abus ?
    Allons, ils s'en relèveront de ce supposé "lynchage", c'est juste une question d'amour propre pour eux, leur vie n'en dépend pas.

  34. stephan dit :

    Que je suis heureux et même ému que Jean Luc Mélenchon introduise enfin des idées essentielles d'écologie politique que le programme du Front de Gauche porte.
    Evidemment, je comprends bien l'interrogation qui naït chez certains n'ayant pas d'affinités particulières ni de culture écologique profonde. Mais l'introduction à ces idées et le lien qu'il fait avec la vie et les choix de chacun sont empreints d'un humanisme profond et singulier.
    Sortir d'un productivisme dont notre génération a cru qu'elle serait viable et vertueuse pour les génération futures demandent un courage et une lucidité politique très rare.
    J'invite donc les plus sceptique d'entre nous à lire un bienfaiteur de l'humanité qu'est Pierre Rabhi, notamment dans son ouvrage essentiel qu'est : "Parole de Terre : une initiation africaine" et ainsi permettre de sortir d'un doute qui peut déséquilibrer notre conscience qu'un autre monde ensemble est possible...

  35. jpp2coutras dit :

    L'insurrection c'est maintenant... que ça commence pour de bon, en montant en intensité comme l'ont fait les sidérurgistes devant le confortable siège des UMPariens.

    @airvelo943
    Oui les JT de fr2 ressemblent de plus en plus au modèle nord-coréen, la french'touch en plus. Hier a propos du prix du carburant le Lenglet du jour a terminé sa démo "powerpoint" en disant que "Mélenchon veut nationnaliser Total, ça coutera 100 milliards" sans autres explications, ni commentaire de Pujadas. Après la bataille de coloriages touZoulis de Lenglet, la bataille de bouses de vaches néolibérales médiatiques; pour sortir une artillerie aussi lourde, c'est qu'ils commencent à baliser un max!
    Par Mélenchon (Toutatis des gaulois du 21ème siècle), indomptables, nous nous élèverons !

  36. Walter79 dit :

    Merci pour ce magnifique meeting à Clermont ;-)

  37. af dit :

    Pour passer de 10 à 20%...
    Il faut que les électeurs ne soient pas obnubilés par 2002, mais plutôt par 2007. Quand tous les votes de gauches se sont reportés dès le 1e tour sur la candidate du PS et que ça n'a pas suffit pour le 2nd tour.

    En 2007, c'est celui qui a imposé ses thèmes dans la campagne qui a gagné. Et maintenant c'est Hollande et Sarkozy qui copient Mélenchon, pas l'inverse.
    Ils le savent alors, depuis ces 10%, ils volent: les médias parlent des propositions de Sarkozy sur les exilés sans citer une seule fois Mélenchon, Hollande veut taxer les riches? Même tour de force.
    Ils manipulent aussi. L'UMP commence à se servir de Mélenchon pour frapper sur Hollande, ce qui ravive la vielle théorie d'un Mélenchon agent de l'UMP.
    Voyez la vielle interview d'un congrès PS sortie par l'UMP et les Guignols, rien qu'aujourd'hui.

    Des deux côtés, bien sûr, on pousse ainsi au vote utile, pour éviter de réfléchir.
    Un moment de la politique politicienne, 10%, c'est aussi entrer dans la zone de tir groupé.
    Tout ça nous montre que la tactique est la bonne et qu'ils ont peur.
    Le programme, c'est ce qui différencie Mélenchon, et ça, c'est insupportable pour la vielle politique.

  38. manoel dit :

    "Peser dans la balance", c'est ce que j'ai cru comprendre des mots de Jean Luc Mélenchon dernièrement.
    Mais s'il n'envisage pas trop de gagner les élections, alors que Bayrou et Le Pen n'envisagent que cette possibilité, ne serais-je qu'un doux rêveur (un peu irresponsable..) en choisissant de voter pour lui?

  39. Xavier dit :

    Juste un mot sur le passage du discours de Clermont à propos des activités culturelles qui élèvent l'esprit (je ne sais plus quels termes exacts ont été utilisés). Jean-Luc Mélenchon parle de la musique, de la lecture, de la sculpture, de lapoésie etc... Mais n'oublions pas la culture technique, qui est tout aussi émancipatrice: bricolage, mécanique... aussi jardinage... qui relèvent d'une culture tout aussi noble et sophistiquée. Lire à ce sujet la formidable préface du ivre de Gilbert Simondon, "Du mode d'existence des objets techniques"

  40. Lilly54 dit :

    J'ai assisté à la prestation d'Hollande ce soir. Affligeant. Et ça me rend tout de même triste. Pour terminer la soirée de meilleure façon, quelqu'un aurait-il le lien permettant de visionner l'intervention de Jean-Luc au forum de l'eau s'il vous plait ? Merci et bonne nuit.

  41. JT dit :

    Bonjour,
    Je vous ai déjà contacté (ainsi que le Front de Gauche) à plusieurs reprises pour vous suggérer de faire campagne sur l'effondrement probable de la zone euro, que Jacques Généreux évoque sur son blog. Il est en effet inévitable que l'Espagne entre dans la zone des tempêtes en raison de son taux de chômage record (près de 25%), des régions en faillite, de l'éclatement de la bulle immobilière (et de l'insolvabilité bancaire qui en découle), et enfin du plan d'austérité qui en train de tuer tous les espoirs de croissance. Lorsque l'Espagne vivra ce que la Grèce a dû subir, le défaut de paiement ne sera plus très loin. Or l'Espagne est beaucoup trop grosse pour être secourue et son effondrement (la même chose est valable pour l'Italie) aurait des conséquences cataclysmiques pour l'Europe et la France : faillites bancaires (les banques françaises étant très exposées à la dette espagnole), chômage de masse, faillites d'entreprises en cascade, non-paiement des fonctionnaires, suppression des prestations sociales (chômage, allocations)... La crise dépasserait alors en intensité celle 1929.
    Je trouve que êtes un formidable orateur ; je reconnais volontiers que vous expliquez parfaitement comment l'austérité engendrera plus de récession, ce qui réclamera en retour plus d'austérité, jusqu'au défaut de paiement final (comme nous l'avons observé en Grèce). Mais il est désormais temps de dire clairement aux français quelles seront les conséquences du défaut de paiement d'une grande économie européenne.
    En disant clairement les choses sur la crise européenne (qui selon moi devrait être au centre de la campagne), vous pourriez continuer votre formidable percée.
    Pour terminer, je vous suggère à nouveau d'utiliser dans la campagne l'information incroyable que...

  42. cobalt dit :

    Nouvelle du front....de gauche, EPOC nous voit à 13%, devant FB (à 6.5%) et derrière MLP (à 15%). Qu'il va être joyeux ce rassemblement à la Bastille, dimanche. En tous cas, moi, je ne laisse pas ma place. J'y serai !

  43. Jean-Philippe VEYTIZOUX dit :

    @ af 990

    Je rajouterai que en 1974, 1981 et 1995, le candidat arrivé en tête au 1er tour a été battu. le théorème de Hollande est donc une pure vision de l'esprit.
    Je soulignerais la pensée profonde du candidat socialiste ce soir : "Si Sarkozy est premier au soir du 1er tour, eh bien il dira, je suis en tête". Ceci a été dit ou quelque chose de très approchant......là, ça me bouleverse !

  44. Cathar(31) dit :

    Vu en pointillé la prestation affligeante de FH ce soir. Impression qu'il a enclenché la machine à perdre. S'il persiste sur cette mauvaise pente, avec Sarko qui ne se qualifiera pas tellement il est détesté, pas si surprenant qu'on arrive à un duel Mélenchon-Bayrou ou Mélenchon-Le Pen au 2e tour...

  45. la pavana dit :

    Tous à la Bastille dimanche ! le seul vote utile c'est bien front de gauche!

  46. Nicolas G30 dit :

    Si le Webmestre me le permet, j'organise un covoiturage (Nicolas B, visible sur le Place au peuple pour le détail)...

    [Edit webmestre : Non, il ne permet pas. Vous commencez à être fatigants. Pour ce genre de choses, il y a le site placeaupeuple12. D'ailleurs vous dites y être déja inscrit. Alors pourquoi venez-vous polluer les comentaires de ce billet avec des choses qui n'ont rien à y faire ? Cela commence à devenir illisible si chacun se pointe ici avec ses petites annonces quand ce ne sont pas des combines...]

  47. Louise dit :

    D'accord avec Cathar(31) 23h39, "prestation affligeante de FH".
    Enfin lui, FH était content d'avoir pu aborder la question de l'euthanasie qu'il appelle "mort dans la dignité". Il a même conclu là-dessus. Yaouh, ça va doper les électeurs.

    La seule bonne réplique de FH à J-F C c'est quand il lui a dit : "Soyez-honnête..."
    - Oh honnête... dit J-F C (peut-être dans un éclair de lucidité)
    - Je parlais d'honnêteté intellectuelle bien sûr précise FH

  48. J-jour dit :

    @Manoel

    J'étais résolument pour gagner comme on l'est pour un match, parce qu'avoir un choix entre les autres candidats au second tour ne suscite chez moi aucun intérêt. Mais au fur et à mesure que la campagne avance, que Jean-Luc Mélenchon parvient en mots accessibles à expliquer de la logique de la politique qu'il représente, la flamme qui s'allume chez des millions de gens, avec l'espoir d'une reprise en main c de la chose publique et le renversement de perspective des questions enfin posées à partir de l'humain et du supportable, je me dis que l'important est dans ce qui est vécu, ce qui est réveillé, dans la justesse du geste et des paroles. Que les fruits viendront tôt ou tard si ce travail est aussi bien fait que ce qu'il me paraît l'être avec une énergie collective dynamisée.

  49. klein L dit :

    Voici un soutien qui sera de coeur avec nous depuis le chiapas, à la Bastille

    http://lepartidegauche26.over-blog.com/article-pour-le-front-de-gauche-depuis-le-chiapas-101618565.html

  50. Menjine dit :

    @ermler 22h20
    Toute honte bue le père Hue!
    Je sais bien que ce monsieur n'est plus membre du PCF, après en avoir essayé d'en être le liquidateur, mais il reste au titre des fondateurs membre du conseil d'administration du think tank du parti, la fondation Gabriel Péri, lieu de discussions et de recherche marxistes et progressistes. Les membres fondateurs, si j'ai bien compris les statuts de la fondation sur le net, en sont cooptés par le parti lui-même, le parti devrait réviser d'urgence sa cooptation.
    J'espère que la page en ligne sur le net de présentation du fameux think tank est périmée, et que la prose de Robert, lui vaudra d'être un peu relégué, même si on n'en est plus au centralisme démocratique. Les intellectuels du parti vont finir par avoir honte de M.Hue, comme tous les militants et ex militants.


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