03sept 11

Le coup d’Etat des financiers, la classe ouvrière, la pauvreté, le Chili en lutte

La tentation autoritaire

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Dans cette note, finalisée avant de monter dans le train pour Lille et sa braderie, je fais un tour d’horizon en attelant ensemble des choses que j’ai rédigées à divers moments, à mesure que je pouvais approcher un clavier et que j’avais le temps disponible pour m’adonner à la passion de l’écriture partagé avec vous. Il sera donc question du « Coup d’état des financiers », expression dont je veux progressivement éclairer ici le contenu. Puis je parle de l’invisibilité de la classe ouvrière dans les médias audiovisuels. Et cela me fait le lien avec un film que je veux vous proposer d’aller voir. Je viens ensuite sur l’extension de la pauvreté et la question stratégique qu’elle souligne. Du coup mardi vous aurez une pensée pour les ouvrier(e)s du « Thé éléphant » trainés en justice à Nanterre par leur exploiteur Unilever qui se plaint qu’ils aient mal parlé de lui. Je finis avec un message venu du Chili qui nous concerne de près.

Une nouvelle étape de la tentation autoritaire qui travaille les dirigeants libéraux commence en Europe avec l’imposition de « la règle d’or ». C’est la conséquence de leur vision dogmatique de ce qu’est « la seule politique possible ». Je voudrai souligner aujourd’hui que cette façon de voir se nourrit de l’ambiance anti-parlementaire et antipolitique dominante dans les médias. L’habitude de parler d’une « classe politique », les refrains destiné à donner une couleur politique neutre aux pires poncifs contre les gouvernements « de droite comme de gauche » fonctionnent comme un conditionnement. N’oublions pas dans ce registre le rôle de l’adulation des experts et la manie d’avaler tout rond un argument dès qu’il est présenté sous une forme chiffrée. Les têtes les plus pleines n’y échappent pas.  James Lovelock scientifique britannique : « il peut être nécessaire de mettre la démocratie de côté pour un moment ». David Shearman chercheur australien : « si la démocratie ne peut pas fournir leadership et action sur le changement climatique, sa survie doit être mise en question ». Je tire ces citations du livre d’Hervé Kempf contre l’oligarchie. Ce journaliste du « Monde » note d’ailleurs comment de bonnes têtes peuvent être emportées à la faveur de circonstances traumatisantes. Ainsi quand Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : « c’est la faillite de la démocratie ». L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin ».

Mais c’est évidemment dans le cœur du système que la tentation autoritaire est la plus forte. Le moment politique que nous vivons est celui du divorce entre le capitalisme mondialisé et la démocratie. Hervé Kempf propose un florilège de phrases qui font froid dans le dos. Mais elles éclairent tellement bien d’où vient ce que nous vivons. The Economist par exemple, magazine de référence libéral écrit : « les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions [de l’Europe] de devenir plus dynamique et performante ». Plus près de nous, en France dans la nomenclature des médiacrates, si sourcilleux sur la démocratie chez les autres, on en a entendu de belles également. Ainsi Christophe Barbier, rédacteur en chef de l’Express en parlant de la nécessité d’un nouveau traité européen : « les peuples ne valideront jamais un tel traité […], un putsch légitime est nécessaire ». Et n’oublions pas Alexandre Adler, grand pourfendeur de dictature communiste qu’il voit au pouvoir avec Chavez. Cela ne l’empêche pas de préconiser une « dictature bienfaisante » pour la Grèce. Bien sûr, lui sait que c’est ce qui s’est déjà produit dans les années trente, sous le même prétexte, avec le même cheminement dans le même pays, sous la férule du dictateur Metaxás.

Les puissants ont commencé à critiquer les processus démocratiques
dès les années 1970 selon Kempf : « la Commission Trilatérale  regroupe à partir de 1973 des dignitaires politiques et économiques provenant des États-Unis, d’Europe et du Japon ». Son rapport de 1975 est rédigé par Samuel Huntington : « plusieurs des problèmes de gouvernance aux États-Unis aujourd’hui découlent d’un excès de démocratie ». Le théoricien du « choc des civilisations » avait à l’époque produit un livre où il montrait comment seuls les militaires étaient en état d’assumer l’intérêt général contre les politiciens nécessairement vissés dans une démagogie électoraliste de court terme. Ces thèses servirent de ciment et de justificatif pour la préparation et la conduite des années de dictature et de meurtres en Amérique du sud. Les prémices de la tentation autoritaire sont nombreuses et bien placées actuellement. Ainsi avec David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank qui a écrit en 1999 : « une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire ». Je suppose que ces lignes me vaudront maints ricanements et force accusation d’exagération. Un peu comme ce à quoi j’ai eu droit à propos du populisme. Et avant cela à propos de la dénonciation de la cupidité des riches. Vous avez donc vu que ces postures ne tiennent pas longtemps sous le feu des évènements. Le journalisme de l’audimat suit la pente et celle-ci va où nous disons et non là où ils préféreraient. De même la réalité du coup d’état des financiers finira par s’imposer aux esprits. J’ai noté avec orgueil que l’expression « coup d’état des financiers » était aussi un des slogans des indignés d’Espagne.  

Les ouvriers visibles ne sont que « 2% » chaque année à la télévision, toutes chaînes confondues. Ce chiffre, venu d’une enquête du CSA que je reprenais dans mon livre « Qu’il s’en aillent tous », commence à être connu désormais. Je l’ai rappelé à l’émission « Salut les Terriens » pour enfoncer le clou. J’y reviens. Invisibles, effacés, rayés du tableau, disparus ou en voie de disparition. Exception ce soir là : une employée de Sodimédical était invitée sur le plateau d’Ardisson pour parler de la délocalisation de son entreprise en Chine. La charge de violence brute de cette exclusion permanente le reste du temps n’en est que plus sévère quand on écoute cette femme décrire sa condition. Les universitaires et sociologues étudient cette « occultation ». Dans mes pérégrinations internet, je suis tombé sur un dossier du journal « La Croix » datant de 2008.  Un professeur d’université y faisait ce constat : « Chaque année, lorsqu’on demande aux étudiants combien il reste d’ouvriers en France, les réponses sont ahurissantes. Certains disent 100.000, d’autres 500.000. Il y en a toujours un qui par bravade va aller jusqu’à les estimer à un million. » Derrière l’absence d’images et l’absence de mots, il y a des hommes et des femmes qui ne travaillent pas tous dans les mêmes branches. Une ouvrière qui a vingt ans de métier dans une usine agro-alimentaire est citée dans ce même dossier : « Parfois, lorsque je leur décris mon atelier, j’ai l’impression que les gens n’imaginaient pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier.»

Des armées de communicants veillent à ce que les mots façonnent le monde qu’ils fantasment pour que les dominants qui les payent en tirent gloire et profits. L’ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d’un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations. Dans son livre sur l’oligarchie, Hervé Kempf, décrit bien (page 35) cette évacuation de la conscience de soi. « Le peuple ne se voit plus comme tel, la société se croit une collection indistincte d’individus […]. L’oligarchie, elle, a une conscience de classe aiguisée, une cohérence idéologique sans faille, un comportement sociologique parfaitement solidaire. ». Dès lors, la lutte politique que nous menons est aussi une lutte poétique, au sens radical du mot c’est-à-dire de création et d’invention contre tout un vocabulaire qui fonctionne comme une propagande permanente. La révolution citoyenne passe par ce travail d’invention. Nommer la réalité du monde sans euphémismes anesthésiants. Inventer ou réveiller  les mots ou les symboles qui portent ce que nous voulons voir se construire de nos intelligences et de nos mains. Me revient en mémoire l’appel en 2004 de treize illustres anciens résistants pour commémorer le 60ème anniversaire du Programme du CNR, celui « Des jours heureux » : « Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

Des artistes, des cinéastes, créent pour résister à cette déferlante quotidienne d’images mutilantes et obscurcissantes. D’images formatées dans « le moule à tarte » des séries et reportages du vingt heures. J’emprunte l’expression à Peter Watkins, le grand documentariste anglais auteur de « La Bombe », de « Punishment Park » et des six heures magistrales de « La Commune ». Dans les films de Robert Guédiguian, de Gérard Mordillat, les ouvriers sont visibles et vivants. Plus beau le collectif de travail, plus belles les solidarités de quartier et d’usine, avec des amours et des sentiments mais sans mièvreries. Le documentaire de Gilles Perret « De mémoires d’ouvriers »,  qui sortira au cinéma en janvier 2012, est de cette veine.

J’en parle parce que les participants du « Remue Méninges » à Grenoble ont pu le voir en avant première samedi soir dernier. Pendant ce temps, j’étais cloué dans ma chambre d’hôtel à préparer mon discours du lendemain. Mais quel moment cette soirée cinéma ! Gilles Perret avait contacté de lui-même l’équipe d’organisation pour proposer de venir installer de quoi projeter son film dans le grand bar du campus universitaire. Beaucoup d’entre vous connaissent son travail, ont vu « Walter retour en résistance » ou « Ma mondialisation ». Après la projection il y a eu échanges et débats, à l’image de ces trois jours d’intenses rencontres au Remue-Méninges. Je note qu’à la même heure samedi soir, ailleurs dans un amphi, des comédiens amateurs, nos camarades, jouaient la pièce en alexandrins de Frédéric Lordon, « D’un retournement l’autre ». Comme quoi une université d’été politique peut être un moment culturel pleinement intégré.

Pour avoir écouté les camarades qui m’en ont parlé, tous très émus, j’ai hâte de voir le film de Gilles Perret. Il cite ce chiffre des « 2% » de visibleset donne la parole à des ouvriers actifs et retraités de la production d’électricité et de la métallurgie en Savoie. Son récit s’écrit dans la durée, de l’évocation de la fusillade peu connue de Cluses en 1904, où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers en grève, aux images d’archives de la cinémathèque de Savoie qui couvrent cent ans d’histoire de grands travaux dans cette région des Alpes. Le film construit ainsi une mémoire ouvrière des mutations de l’industrie. Avec des images et des voix, de l’Histoire et du présent, avec cet art du montage propre au cinéma, les ouvriers du film décrivent le monde tel qu’il ne va pas et proposent des solutions politiques. Je le dis car un film comme celui-ci, tout comme « Pater » d’Alain Cavalier qui évoque l’idée du salaire maximum, fait avancer les causes que nous défendons autrement qu’un programme politique ou que le discours à une tribune. On adhère aussi à une idée parce qu’on a partagé l’émotion de qui la joue ou la propose. Les ouvriers de ce film évoquent la dégradation des conditions de travail à partir de la suppression du casse-croûte payé par l’entreprise à la pause. Ils montrent que la financiarisation des entreprises a fait entrer dans les usines des bataillons d’ingénieurs soucieux de rentabilité. Et que les ouvriers dans ces conditions connaissent mieux la chaîne de production et le fonctionnement des machines que l’encadrement. J’ai fait mienne cette idée dans « Qu’ils s’en aillent tous » : « Il faut éjecter des postes de commande des entreprises les financiers et les commerciaux qui les ont envahis. »

A mesure du récit cinématographique, un programme de luttes politiques s’énonce par la voix de gens du commun fiers de leur travail. Précarité, fusions-acquisitions, problèmes de sécurité liés à la sous-traitance, évolutions du droit du travail, re-nationalisation, réindustrialisation, bataille culturelle contre la communication d’entreprise qui célèbre la performance et la compétition. Les meilleurs défenseurs des outils de production et des réalisations qui concourent à l’intérêt général, ce sont les travailleurs qui ont de la mémoire, héritiers du temps long et non les financiers qui calculent à la seconde, esclaves du temps court.

Des nouvelles des riches ? Les 0,005% les plus riches sont à l’abri et vivent avec beaucoup d’argent. Le coup de rabot annoncé par Fillon la semaine dernière pour taxer les riches sera surtout symbolique. L’économiste Thomas Piketty le rappelait récemment dans un entretien au « Monde » : « Au total, 2011 a été une excellente année pour les riches » ! La France est « leader européen pour le nombre de millionnaires en dollar ». Piketty n’invente rien. Il décrit. C’est une étude de la banque Crédit Suisse qui atteste ses propos. Tel est le bilan des promesses de la mondialisation heureuse et des autres refrains du libéralisme. La pauvreté augmente en France sans discontinuer. Elle s’aggrave et se généralise. La pauvreté n’est pas un à côté du système qui laisserait sur la route les plus fragiles, les moins aptes à supporter les coups de sabre de la mondialisation. C’est le cœur, le moteur du modèle social du capitalisme de notre temps. Pour que des mégas fortunes s’accumulent il faut que le gros de la troupe puisse être pressé sans merci. Entre les deux, une masse volontairement et méthodiquement effrayée balance entre résignation et indignation. Il faut comprendre et expliquer le lien entre pauvreté et richesse. Car aussi étrange que cela puisse paraitre, beaucoup ne le font pas. Ils peuvent alors se réjouir dans une même phrase de l’augmentation du nombre des riches et déplorer l’augmentation du nombre des pauvres. La machine de propagande des dominants travaille alors à plein régime pour singulariser la pauvreté, l’expliquer par la faute des pauvres eux-mêmes.

 Ah, les pauvres ! La droite les culpabilise avec méthode. Ce sont les « assistés » dit-elle. Les « qui ne se lèvent pas assez tôt ». Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute ! Adaptez-vous ! Rebondissez ! Vous étiez ouvriers sur la chaîne d’une entreprise délocalisée ? Pourquoi ne pas bosser dans une plate-forme téléphonique, c’est tellement plus moderne ! La métallurgie périclite dans les montagnes ? Déménagez aux abords d’un parc de loisirs, c’est là-bas que sont les nouveaux « gisements d’emplois ». Le discours ambiant tend à faire de la pauvreté un accident de parcours, une extension malheureuse du domaine de la fatalité. Comme si elle ne touchait pas tout le monde, classes populaires et classes moyennes, étudiants mal logés, chômeurs en fin de droit, précaires en sursis, parents isolés, retraités, déclassés. Ceux qui travaillent comme ceux qui ne trouvent pas à travailler. Ceux des centres villes qui crapahutent du matin au soir pour des bouts de temps partiel, comme ceux des campagnes qui vivent mal de leur bout de terre et touchent des miettes de retraite. Toute cette pauvreté visible et invisible, est infligée comme un châtiment et intériorisée faute des mots pour la mettre à distance comme un obscur arrêt du ciel.

Cette augmentation de la pauvreté, l’Insee la mesure régulièrement depuis 2002. On calcule le seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, soit 954 euros par mois. Pour mémoire quelqu’un au RSA touche lui 455 euros. L’INSEE fait son constat dans une étude sur les niveaux de vie en 2009, il y a deux ans, publiée cet été. Elle montre que les pauvres sont de plus en plus nombreux dans notre pays. Il y a en France 13,5% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. 8,2 millions de nos concitoyens ! Je suis heureux de l’impact de cette enquête qui a été bien médiatisée. Sarkozy n’est pas seulement le président des riches. Il est celui qui aura fabriqué le plus de pauvres depuis la libération en 1945. Cent soixante mille de plus par an ! C’est une moyenne. Car de 2008 à 2009 l’Insee démontre qu’il y a eu 400.000 personnes de plus tombées dans la pauvreté. Sont touchées des catégories qui hier semblaient protégées. « Au total, le contexte de crise économique se répercute sur l’ensemble des ménages » note l’institut. « Mais ce sont les plus modestes qui sont les plus touchés. » De 2008 à 2009, le revenu médian, celui au-dessous duquel se trouvent 50% des salaires, est resté quasi stable. Mais la pauvreté a surtout augmenté avec la hausse du chômage comme conséquence des pertes d’emplois massives dans certains secteurs que la France a connu du fait des délocalisations et autres objectifs de rentabilité maximum. Un fait important à noter : la déferlante de la pauvreté concerne davantage les indépendants que les salariés. Cela laisse prévoir une convergence de situations avec les travailleurs précaires  qui peut prendre du sens politique. Car les indépendants sont le cœur de la classe qui se dit « moyenne ». Une autre observation qui fait sens politique mérite d’être examinée de près. Dans la composition des revenus des 10% les plus pauvres on constate une hausse de la part des indemnisations chômage et une baisse de la part des salaires. Autre constat : le taux de pauvreté des chômeurs baisse. La raison ? Les nouveaux chômeurs sont plus âgés et plus qualifiés que ceux de 2008. Ainsi donc le nombre de gens qui dépendent des prestations sociales pour ne pas sombrer va donc croissant. Peuvent-ils faire front ? C’est notre objectif.

Comme vous le savez, le Chili est en proie à une forte mobilisation étudiante. Du sans précédent depuis la chute du dictateur Pinochet. Il s’agit pour les jeunes de remettre en cause le modèle de privatisation du savoir qui est le but des réformes en cours notamment en France et dans toute l’Europe. Beaucoup  oublient que le Chili de Pinochet fut le cahier de brouillon des recettes de l’école de Chicago, c’est-à-dire du groupe d’économistes libéraux et monétaristes qui fit ensuite école dans le monde entier. L’éducation autonomisée et marchandisée, les études payées par l’emprunt personnel, toutes ces merveilles ont déjà fait leurs ravages. Une jeunesse exaspérée, des familles frustrées, venant de toutes les catégories sociales font exploser le couvercle de plomb qui muraient les esprit sous le gouvernement des socialistes et des centristes qui, bien sur, trouvaient tout cela parfait il y a encore peu. Cette bataille a une assise sociale et politique très large. Mais sa figure emblématique est une jeune femme qui est aussi membre du Parti Communiste et qui l’assume publiquement. Le Parti communiste chilien a fait le choix aux dernières élections présidentielles de soutenir un dissident socialiste, Jorge Arrate qui a rassemblé 6% des suffrages. A la suite de quoi, pour la première fois depuis la fin de la dictature, le PC a eu trois élus à l’assemblée nationale. Du côté du Parti de gauche français, une délégation s’est rendue pendant cette campagne électorale au Chili sous la houlette de l’avocate Raquel Garrido. Elle a participé de près à la fondation d’un nouveau Parti, regroupant d’anciens socialistes et des nouveaux venus au combat gagnés dans la jeune génération. Ce Parti, PAIZ (Partido de la Izquierda, Parti de gauche) s’est aussitôt allié aux communistes et il fut fer de lance de la campagne du socialiste dissident Jorge Arrate. Son jeune dirigeant Armando Uribe Echeverría s’exprime cette semaine dans la rubrique « Les invités de Mediapart » au moment où le président chilien Sebastian Piñera a accepté de rencontrer une délégation étudiante, deux jours après la mort d'un des leurs lors d'une manifestation. Il revient sur la situation politique du Chili, et sur la mobilisation entamée il y a un mois.  Je crois ce texte très à sa place ici.
 

« Le Chili est un pays de fantaisie. Après la très sombre dictature du général Pinochet, avec le retour des civils au pouvoir en 1990, le Chili se présente comme un prospectus pour touristes, avec données économiques époustouflantes et une démocratie merveilleuse. Qui pouvait penser que derrière cette «image-pays» — comme elle a longtemps été désignée sérieusement par les gouvernants successifs — survivait une réalité sinistre : le maintien intégral du système institutionnel, juridique et économique de la dictature? Personne. La «transition» était parfaite, avec un avantage considérable pour les auteurs de ce tour de passe-passe: le «modèle», comme ils l’appellent, serait désormais géré par des personnes incontestables sur le plan international: des anciens exilés, des anciens activistes anti-Pinochet, de purs démocrates. Les journalistes du monde entier, comme les spécialistes – politologues, économistes, sociologues… se sont empressés d’applaudir.
 
« Ce maintien intégral repose sur une Constitution inspirée par le franquisme et adoptée en 1980, en pleine dictature, avec un pays sous couvre-feu, avec des milliers de prisonniers politiques torturés dans des prisons secrètes, des dizaines de milliers détenus dans des camps de concentration, des centaines de milliers d’exilés, toutes garanties suspendues. Pour étonnant que cela puisse paraître, c’est cette Constitution complétée par les «Lois Organiques Constitutionnelles» adoptées par Pinochet immédiatement avant de quitter le devant de la scène, qui continuent d’encadrer la vie politique, sociale et économique du Chili plus de 20 ans après. En verrouillant toute possibilité de changement. La volonté déclarée des idéologues pinochettistes, dont la figure principale, Jaime Guzmán, reste une référence pour la droite au pouvoir, était que, quel que fussent leurs successeurs au pouvoir, ils sont contraints d’appliquer la même politique. »
 
« Parmi ces «Lois Organiques», celle de l’éducation démonétisait tout l’enseignement secondaire public en en confiant la pleine responsabilité aux municipalités bien incapables de le gérer sans moyens. La dictature avait fermé dès 1973 les exemplaires écoles normales ainsi que l’institut pédagogique, les lieux emblématiques de la formation des instituteurs et des professeurs, qui étaient un des orgueils de la République et le foyer de presque toute la vie intellectuelle de ce pays riche en écrivains, et qui avaient formé les deux prix Nobel de littérature chiliens, Gabriela Mistral et Pablo Neruda. »
 
« Les lycéens s’étaient déjà soulevés contre cette éducation au rabais, réservant l’accès au savoir à ceux qui peuvent le payer, accroissant des disparités sociales traditionnelles et insurmontables sans la possibilité d’accéder au savoir. La loi facilitait également l’installation d’universités privées pratiquement non régulées, en principe à but non lucratif et libres de délivrer des diplômes à leur guise. Fort lucratives, en réalité, grâce aux subventions versées par l’Etat pour chaque étudiant, grâce au prix exorbitant de chaque cursus -financés par des prêts à taux usuriers à chaque étudiant- et moyennant, enfin, les redevances payées par les universités aux sociétés immobilières possédant les campus et aux entreprises les entretenant, toutes aux mains des propriétaires des universités. Le Chili est le seul pays au monde où 70% du coût de l’éducation des jeunes doit être pris en charge par la famille. Le conflit lycéen s’était réglé en 2006 par un «grand accord national sur l’éducation» dont les promesses n’ont pas été tenues.

« Le mouvement étudiant et lycéen de 2011
, auquel on doit depuis trois mois les plus imposantes manifestations jamais vues depuis la fin formelle de la dictature, est mené ceux qui étaient lycéens en 2006, qui ont été floués par le gouvernement précédent et qui entendent ne pas se laisser faire cette fois-ci. Ils ont été très vite rejoints par les professeurs, puis par les recteurs des universités traditionnelles, puis par un nombre incalculable d’organisations sociales de tout ordre, qui s’étaient essayées à la mobilisation politique de masse lors des manifestations contre un projet écocide de centrale hydro-électrique dans le sud du pays. Les 24 et 25 août, c’est les syndicats qui ont rejoint le mouvement, en appelant à une grève générale. Depuis trois mois, aussi, 32 lycéens s’étaient lancés dans une grève de la faim à laquelle ils viennent de mettre un terme ce 25 août. »
 
« Toutes les manifestations ont été infiltrées par des policiers en civil et des agents provocateurs. Toutes, sauf une, ont été aussi durement réprimées que l’étaient les manifestations en pleine dictature, les Forces Spéciales des Carabiniers (la police militarisée) s’en prenant aux manifestants avec une violence excessive. Ce 25 août des détachements des Forces Spéciales ont pénétré violemment à 1h30 du matin dans trois à quatre maisons dans plusieurs banlieues pauvres de Santiago (Pedro Aguirre Cerda et La Victoria, mais probablement d’autres également) en détruisant tout sur leur passage et en tabassant toutes les personnes présentes, y compris des enfants et des personnes âgées, dans ce qui semble bien être une opération planifiée d’intimidation. Ils avaient fait de même dans plusieurs établissements scolaires de la capitale occupés par des lycéens, en provoquant également des destructions et des blessés. »
 
« Le gouvernement chilien et ses troupes parlementaires hésitent depuis trois mois entre l’affrontement sous couvert de maintien de l’ordre public et l’appel au dialogue afin d’endiguer une vague de colère sociale qui grandit de jour en jour. Les partis au pouvoir comme l’opposition officielle (la «Concertation» qui réunit les Démocrates-Chrétiens, les Socialistes, les Radicaux et les opportunistes) essayent désormais de limiter le problème aux seules questions de l’éducation, pour lesquels les uns comme les autres proposent des solutions partielles. Les lycéens et les étudiants continuent d’exiger la garantie d’une éducation gratuite et de qualité à tous les échelons et la fin du système imposé par la dictature et largement développé par la Concertation. »
 
« Lorsque les journalistes demandent aux lycéens comment ils envisagent la sortie de crise, ils répondent sans hésiter: une nouvelle Constitution au moyen d’une Assemblée constituante. Pour le monde politique chilien -régulé lui aussi par une «Loi Organique Constitutionnelle» et une loi électorale «binominale» aberrante- c’est comme proposer l’enfer ou, du moins, une promesse de purgatoire éternel. Les étudiants et les lycéens viennent de souligner, en effet, la véritable fracture politique qui traverse la société chilienne que les pouvoirs ont jusqu’ici refusé de voir, car il n’y a, en effet, que deux partis au Chili: d’un côté ceux qui ont accepté l’héritage de Pinochet et en ont fait leur propre patrimoine ; de l’autre, tous les autres, tous ceux qui ont été soumis, contre leur gré, leur avis, leurs opinions et leurs valeurs, à cet héritage néfaste qui a fait du Chili le paradis du néolibéralisme. Un pays où celui-ci a pu être mis en place avant que Reagan et Mme Thatcher en fassent leur pain quotidien et qu’il devienne une vulgate économique et politique mondialisée. Grâce aux étudiants on distingue désormais clairement les deux catégories de population: la poignée de ceux qui profitent du capitalisme contemporain et la grande majorité qui le subit. Le conte de fées de la main invisible du marché a vécu, et nous devrons certainement à la détermination des étudiants et des lycéens chiliens le retour prochain à une tradition républicaine qui avait cessé d’exister le 11 septembre 1973. »

 


430 commentaires à “La tentation autoritaire”
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  1. Victor dit :

    En qualifiant d’utopie les idées, les analyses et les décisions urgentes proposées par le Front de gauche, ceux-là qui hier se moquaient de Mr Mélenchon, savent que d’ici peu, cette utopie deviendra la réalité de demain ! Il n’y a pas d’autre choix possible pour nous sortir de ce marasme total. Beaucoup de riches vont y perdre des plumes mais leur duvet restera tout de même très confortable. Quant aux autres, le peuple, ils seront gagnants sans devoir « s’acheter » le billet magique de la loterie. Le partage y pourvoira.
    Le fait que tel ou tel interlocuteur politique ne puisse apporter comme seul remède aux circonstances dramatiques de cette crise, l’accompagnement et la privation, et non le changement et la résistance, montre leur ignorance (en apparence) de la réalité au quotidien du plus grand nombre. De telles personnes sont toutes semblables, ce sont des plantes !
    Chers camarades, « l’Amitié est la cause de tous les êtres, l’Amour rapproche même ce qui est dissemblable et la Haine sépare ce qui est joint ». (Empédocle Vème s av JC).

  2. citoyenne21 dit :

    Pour en revenir sur la taxation sur les sodas, Sur europe 1 dernièrement, Xavier Bertrand a rétorqué que cette mesure ne touchait pas les pauvres spécialement car il n'y avait pas que les pauvres qui buvaient du soda. En plus tout le monde sait que remplacer le sucre par de l'aspartame est encore plus nocif pour la santé alors son débat comme quoi grâce à cette mesure on éradiquera le diabète et que du coup cela réduira les dépenses de santé. Quelle honte ! moi c'est simple, j'en peux plus d'entendre des sornettes pareilles !

  3. Sonia Bastille dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon
    @ à tous

    Entre la tentation autoritaire et le peuple impuissant, la crise du système capitaliste et notamment la crise des dettes souveraines font qu'implacablement les politiques d'austérité avancent à grands pas dans toute l'Europe dite "communautaire". Elle éprouve le peuple grec oui certes. Mais pourquoi ne fait-on pas appel à l'argent des Grecs qui remplissent les comptes en Suisse à hauteur de 200 milliards d'euros ? Je ne parle même pas des avoirs dissimulés ou placés dans d'autres paradis fiscaux ! Le problème de la fraude fiscale et des placements à l'étranger sont récurrents en Grèce ! En tout cas le peuple grec lui va subir la cure d'austérité et montre son incapacité à l’empêcher. Il en est de même pour le peuple Espagnol dont le gouvernement a inscrit la "fameuse" "règle d'or" dans la constitution du Royaume. Le Portugal encaisse les chocs de l'ajustement des dépenses et de la réduction de la dette sans que le peuple portugais ne puisse également l’empêcher. En Italie, Berlusconi le bon élève va réduire les dépenses de l'état et rogner sur les acquis sociaux mais comme le peuple italien et surtout la gauche (existe-t-il encore une gauche en Italie ?) ne semblent capables de pouvoir enrayer la machine de guerre de l'austérité.

    Marché unique, monnaie unique, mise sous tutelle, gouvernement économique de la zone euro, règle d'or, cures d'austérité ! La longue litanie de l'Union européenne et de l'euro qui détruit tout !

    L'UE, l'euro sont les nouvelles prisons des peuples et les fossoyeurs de la souveraineté des Etats-Nations ! Ne pas sortir de ces prisons et bien, c'est irrémédiablement appliquer les cures d'austérité d'une part et organiser l'impuissance du peuple d'autre part !

  4. Daniel MERINO dit :

    Nous avons un programme. Nous avons un candidat aux présidentielles. Nous aurons un candidat dans chaque circonscription.
    Nous serons au premier tour. Nous serons au second tour. Et nous gagnerons en dignité !
    Bulletinons Front de Gauche !

  5. le Prolo du Biolo dit :

    Pour la campagne, le texte de "On lâche rien" :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/dominique-couturier/301010/lache-rien-chanson-de-manif

  6. Pulchérie D dit :

    @ Cronos (349)
    Bravo pour ta sortie, cet individu se permet de devenir insultant.
    Mais en même temps, il justifie nos raisons de vaincre et resserre notre amitié.
    C’est un homo stultus utile à notre cause.

  7. Merci à tous et toutes de vos petits mots gentils pour me remonter le moral. Cet net-escouade est vraiment une équipe sympa. Prochain commentaire là-dessus (la net-escouade et la fête de l'Huma).
    Mais n'empêche il se peut que notre pays soit effectivement dans la situation de ce qu'il était au moment de Munich et que la vague déclenchée par la crise soit une vague de mort. La guerre n'est plus classique comme en 1939 (elle peut le devenir) mais elle est tout autant mortelle car pernicieuse et semblant au commun des mortels impossible à arrêter. Jean-Luc a eu raison de parler de lâcheté pour les députés socialistes espagnols, mais vous croyez que les nôtres ici ne vont pas faire de même si par exemple la note de la France après celle de l'Italie est baissée. Devant la montée des périls il y a les lâches qui ont la trouille d'affronter la bête et les résistants sont une poignée. Nous pouvons être dans cette situation là. Le baromètre va être la lutte des enseignants et des parents et ensuite le 11 octobre. Mais là aussi je sens comme une résignation et je crains vraiment que ce soit un flop.
    Bon le soleil est revenu et peut-être que la vague qui arrive va déclencher un surf pour le front de gauche. C'est sûr en tout cas le "temps des tempêtes est revenu".

  8. Jean-François dit :

    @ Jean Cohenny327
    Depuis Jospin, les législatives sont passées dans l'ombre de l'élection la moins démocratique, la présidentielle, situation lamentable créée, pour convenances personnelles (on a vu le résultat).

    Pour cette raison, il est important d'avoir un candidat porteur et "visible".

    Mais il est crucial (une fois désignés) que tous les candidats du FdG à la députation soient des acteurs majeurs et visibles de la campagne présidentielle. Les médias ne nous aideront pas. Ils travaillent intensément pour un bipartisme de pensée unique, tout en popularisant le FN, pour faire un peu peur. Ils sont en train de détruire l'essence de la démocratie : discussion et argumentation sur des programmes. Quand ils daignent inviter le FdG, ils l'obligent à parler d'autre chose que de ses propositions.

    Le PS profite honteusement de ce monopole de l'"opposition officielle agréée" pour se droitiser un peu plus : on confirme l'austérité pour ne pas toucher aux causes légales de la dette, on ne recréera pas 80000 postes d'enseignants supprimés, on rouvrira pas les hôpitaux honteusement fermés, on ne recréera pas les postes d'inspecteurs du travail, on restera dans l'OTAN, etc... L'appel à un vote dit "utile" ressemble de plus en plus à un comité de soutien au blairisme, ce qui verrouille toujours plus l'espace politique.

    Alors, oui, quand tout est verrouillé, certains craquent, la violence finit par apparaître, contre soi-même, contre les voitures de ses voisins, contre ses voisins... Et l'ordre établi n'attend que cela pour renforcer son arsenal répressif.

    Le seul vote utile c'est celui qui déboulonne le couvercle et qui nous débarrasse de toutes les "règles de plomb", pour redonner le pouvoir au seul souverain...

  9. Pulchérie D dit :

    Un collègue de faculté, retraité comme moi, vient de découvrir (dans une vidéo) J-LM en pleine action.
    Ce qu’il en dit : « C’est vrai qu’il a un souffle presque hugolien. »

    Il y a un an, peu de gens connaissaient notre porte–parole.
    Souvenons-nous que nous avons encore plus de 8 mois pour convaincre les électeurs.
    Votez utile : votez Mélenchon.

  10. Berdagué dit :

    Sonia Bastille 356
    Toujours l'euro à mettre en avant, pour l'instant de ne pas mettre cette sortie de cette monnaie est pour nous un avantage car ce sont les mêmes qui l'ont promue qui vont la foutre en l'air, du fait de toutes leurs contradictions et de leurs gloutonneries à se servir un max en faisant payer les peuples, les culpabilisant, les rendant coupables des dépenses jusqu'à la natalité faiseuse de chômage, ils sont malades et très dangereux.
    Je serai d'accord avec toi et vous (le m'pep) en théorie cette monnaie au service des pires libéraux est à foutre en l'air, mais en cas de victoire du FdG, imagine les attaques de cette Europe mafieuse, hypocrite et dangereuse avec son bras armé qu'est l'OTAN, ce qu'a proposé Vincent est à méditer, l'enjeu de la gagne en cette Europe viable est le rapport de forces avec les mobilisations des peuples la constituant.
    Difficile et courage, car mission presque impossible.

  11. jefmergen dit :

    @ Cohenny Jean
    je ne peux pas voter ailleurs que Front de Gauche étant pour l'égalité des chances et la solidarité des citoyens.
    pourquoi "les Verts, le P.S..." ne viennent pas dans notre Front de Gauche ?
    Car faire de la politique, un tremplin pour l'ambition personnelle avec toutes les complaisances centristes, c'est pas ordinaire, c'est pourtant les valeurs du P.S.
    Ensemble, nous aurions sûrement la possibilité d'élire notre président au 1er tour !

  12. Au sujet de ce qui se passe aujourd'hui en Europe, il est intéressant de lire ou relire ce livre extraordinaire mais très inquiétant, voire effrayant, de Naomi Klein "La stratégie du choc" qui montre, entres autres, comment les dirigeants mettent en œuvre et profitent de la stratégie du désastre pour appliquer des mesures qu'ils n'auraient jamais pu mettre en application en temps normal.

  13. Fredo2B dit :

    Bonjour Mr Mélenchon
    Déjà je tiens à vous remercier pour votre programme sur votre politique nationale comme l’échelle patronale salariale de 1 à 20 et plein d'autres mesures très intéressantes, par contre en ce qui concerne votre politique internationale, vous n’êtes pas très clair.
    Sur c/politique je vous ai entendu attaquer l'Iran qui aurait déclarer vouloir détruire Israël, jamais l'Iran n'a tenu ces propos, vous faites du Sarko sur ce coup là, de la propagande mal placée.
    De plus vous condamnez l'Iran sur des propos qu'ils n'ont pas tenu et rien sur Israël qui eux autres que les propos bombardent des hôpitaux avec des enfants dedans (oui je sais bouclier humain pfff) et ont tué des milliers de civils.
    J'attendrai votre position sur le conflit palestinien avant de voter pour vous en 2012, car Israël est à mon sens un état terroriste, si vous ne le faites pas je n'irai pas voter, même si je vous apprécie.
    Vous ne pouvez pas vous taire indéfiniment sur ce conflit par démagogie électorale
    Bonne continuation et vive les communistes !

  14. Pour rester dans le cadre du billet de Jean-Luc sur l'autoritarisme du système, qu'on pourrait même qualifier de totalitaire, je signale un excellent article du Monde Diplomatique de ce mois sur la presse, intitulé :" Patrons de presse en campagne".
    Nous savons tous sur ce blog que les médias sont la clef de voûte de l'ultra libéralisme mondialisé, puisqu'ils ont pour but de transformer en petits moutons conditionnés les citoyens potentiels. Les sondages ayant pour fonction de vérifier que la machine à décerveler fonctionne toujours aussi efficacement. L'auteure du dit article, très courageuse, est elle même journaliste et décrit de façon très précise avec quelle main de fer un groupuscule d'oligarques (Dassault, Lagardère, Arnault, Bolloré entre autres) dirige 95% des journaux et donc l'opinion.
    Quand on sait que nombre de libertés élémentaires sont en voie d'extinction (droit de grêve, droit de manifester) le muselage quasi total des journalistes est scandaleux et gravissime. Les démocraties, partout dans le monde, sont en passe de devenir des coquilles vides, un décor purement formel, dénué de sens.
    Mais une phrase de cet article mérite d'être reproduite. S'agissant des médias français appartenant à Lagardère,dont Europe 1, il est dit; " Il a d'ailleurs confié à M. Denis Olivennes, un proche de M. Dominique Strauss-Kahn apprécié de M. Sarkozy, le soin de piloter cet ensemble hautement stratégique".
    Je crois que la boucle est bouclée quant au parti unique de la pensée unique : l'UMP et le PS. Comme dirait "qui vous savez" qui nous considère ici comme des fascistes: votez utile !
    Si on me pardonne cet excès de langage : plutôt crever !

  15. jefmergen dit :

    Ce qui va être remarquable, dans les semaines à venir, c'est les sempiternelles promesses pour tout et n'importe quoi, que vont faire nos amis "candidats du P.S." pendant leur campagne.
    ça va encore raser gratis ! Pour on le sait, finir par baisser les bras : "on ne peut rien faire, ce sont les marchés...", "il faut plus de rigueur"
    Je retrouve ici les mots du regretté J Ferrat dans "la porte à droite".

  16. Berdagué dit :

    Excellent ton intervention sur FIG.fr, orange
    Si j'ai bien entendu la dernière phrase "...ça va faire méditer le bourgeois ".
    En tous cas encore une journaliste qui regarde notre candidat autrement, avec les arguments justes, vrais, en phase avec ce qu'il faut faire, et malgré la tentetive de l'enfermer dans le communisme unique, oui ils vont ètre surpris par le formidable et historique succès du journal, réunion pour la fète qui sera d'autant plus réussie, militante car très politique et je ne vois pas pourquoi et au nom de quoi Jean-Luc Mélenchon ne parlerait pas à la tribune centrale, avec la direction du journal, les responsables du PC et avec tout "le staff" Front de Gauche, puisse-il encore ètre élargi, pour gagner en ordre de bataille de la guerre (des guerres) qu'ils nous imposent.

  17. cobalt dit :

    J'ai retrouvé la photo de Paris Match, à la une, de François Hollande et de Nicolas Sarkozy. Belle photo, beaux sourires de vainqueurs. Il n'y a pas à dire, les photographes de Paris Match ont l'art du choc des photos. Ce choc, je l'ai pris en pleine poire. Je ne croyais pas, à l'époque, qu'un socialiste puisse s'accoquiner avec la droite. J'ai compris par la suite quand tous ces socialistes se sont retrouvés avec Nicolas Sarkozy pour différents ministères (bravo Besson). A ce sujet, j'ai eu une discussion avec mon père (93 ans à l'époque) qui m'a rappelé qu'ils (les socialistes) ont dans leur grande majorité suivi la tentation autoritaire de Pétain en 1940. Il y a eu des communistes aussi, mais peu. Mon père est resté encarté au PC pendant 72 ans et m'a appris une chose: les hommes sont aveugles ou borgnes pour les grandes décisions politiques. La peur joue un rôle primordial, la famille et la religion aussi. Deux chiffres pour finir 1080 compagnons de la Libération sur 40 millions d'habitants en 1940. 80 % des français faisait confiance à Pétain en Avril 1944, deux mois avant le débarquement. Le Français couard, face au changement?

  18. jauresist dit :

    Je suis heureux de voir à quel point ce blog est investi par les simples citoyens que nous sommes. A propos du débat de tactique sur le 1er tour de la présidentielle, nous avons quand même des raisons (n'en déplaise à Jean Cohenny) d'être optimistes.
    Jean-Luc, on a pu le voir encore dans C Politique, est sans aucune adulation, le meilleur candidat de l'alternative antilibérale jamais vu. Il est parfaitement crédible en chef d'Etat, de par son expérience du fonctionnement des institutions et sa maitrise des sujets ardus de l'actualité. Il est incisif et clair dans ses démonstrations tout en se montrant adroit à déjouer les pièges de ses journalistes (bizarrement détracteurs n'est-ce-pas?). On ne le désarçonne pas et ce talent va encore briller davantage quand les débats télévisés vont orchestrer la campagne.
    Mélenchon intéresse bien au delà de l'ordinaire: son livre "Qu'ils s'en aillent tous" est 1ere vente des livres politiques de 2010 loin devant le 2nd, et son blog est le plus visité des blogs politiques de France...Je pourrais étayer de davantage d'exemples de sa popularité impensable si l'on reste collé aux "sondages" de nos vénérables "instituts".
    Je veux néanmoins réinsister sur le fait que malgré tout le diable de confort qu'est le FN est encore une arme puissante du système. S'il n'y avait qu'UN seul candidat sérieux à gauche du PS, l'échiquier traditionnel qui paralyse bcp de nos sympathisants serait balayé. Alors que diable, on la veut cette Révolution Citoyenne ou pas?! Dialoguer avec les Verts ne me parait pourtant pas un prix bien lourd. Ne viennent-ils pas de rejeter le vote de la "règle d'or" avec les communistes à l'Assemblée? Faut être à la hauteur de l'Histoire. Ces écuries c'est trop c..!

  19. le Prolo du Biolo dit :

    Du côté des autoritaires mous :
    Le discours de Martine Aubry à Toulouse : grandes envolées de "il faut..., il faut..., il faut... blabla". Mais de là à dire comment...
    Comme dit Papandréou : "Votez utile, ayez confiaaaance...".

  20. Diane Gilliard dit :

    Chères commentateurs et commentatrices,

    J'ai informé Jean Cohenny, l'ami français dont je citais les propos dans mon premier message, que j'avais publié sa position anonymement sur ce blog. Il a donc été voir, et a écrit ce qu'il pensait. Je ne suis toujours pas d'accord avec lui, il le sait, mais je trouve que certains d'entre vous commettent une erreur en le traitant d'ennemi. Ce n'est pas un ennemi: il a ses convictions, et il avait commencé à entendre ce que dit Jean-Luc Mélenchon et à l'admirer pour sa capacité de faire de l'éducation populaire. Dommage, car certains ont eu des mots et des phrases dont je suis presque sûre qu'elles dépassaient leur pensée. Et maintenant, va falloir que je me bouge pour le faire revenir à de meilleurs sentiments! Si je puis me permettre, moi qui suis Suissesse et ne voterai pour personne en France: faites gaffe, dans vos arguments et la manière dont vous traitez vos contradicteurs! Si vous voulez convaincre.
    Cela dit en toute solidarité, car je rêverais de voir Mélenchon au second tour, bien qu'on m'explique que c'est pure utopie. A cela, je réponds: "Ils partirent en vainqueurs et pour vaincre", c'est la seule position tenable, sinon autant prendre tout de suite une pelle pour aller s'enterrer au fond du jardin.
    Solidairement

  21. ActuAlex dit :

    Il y a un site d'infos (entre 19 et 21 mn) qui titre "Primaires PS: Martine Aubry vire à gauche". Ça m'a presque fait sourire cet humour (?), presque car ces candidats PS me fatiguent. Les 2 ou 3 mesures citées ne m'apprennent pas grand chose, je pense qu'elle les avait déjà données. Par contre, pour faire le lien avec le fameux vote utile, c'est en fin d'article que les propos d'une sympathisante sont reportés : "Mais j’ai aussi été traumatisée par 2002. Alors, je voterai utile, pour le candidat le mieux placé." Le travail de sagouin continue...
    En tout cas, qu'elle n'ait pas peur de tourner encore la barre, la Aubry, il reste des tours avant de nous rejoindre !
    Je regarde aussi de près EELV, mais s'ils visent une partie du pouvoir, ils n'ont aucune raison de se presser (pour une éventuelle alliance j'entends), ils sont convoités.
    Pour Cronos et d'autres, je me sens moins seul sur la stratégie du 2ème tour (je dis ça car je l'avais évoqué il y a qq temps), si par grand malheur (et donc incompréhension de/par les concitoyens), le FdG n'est pas au 2ème et que l'UMP et le PS s'y retrouve, alors boucher pour boucher, je préfère celui qui a le couteau le plus tranchant, souffrirais moins.

  22. Lino 83 dit :

    Ancien vrai gaulliste, ecoeuré de ce qu'ont fait de l'héritage les successeurs depuis 30 ans, j'ai écouté attentivement les propositions de JL Mélenchon, ce n'est que du bon sens, un langage clair, avisé et sincère.
    Attention messieurs du pouvoir, voilà 30 ans que vous nous chantez les mèmes berceuses.
    "Aux mèmes maux les mèmes remèdes" et ça ne marche pas ça empire, attention messieurs du pouvoir, le peuple à force de dormir depuis 30 ans n'a plus sommeil, l'heure du réveil est proche et c'est vous qui riquez de dormir pour longtemps.

  23. Genialle dit :

    "Le Talk" du figaro de JL Mélenchon :
    http://www.youtube.com/watch?v=Mu28JOPIrKc&feature=share

  24. ActuAlex dit :

    @Diane Gilliard - 372
    Oui, peut-être certains propos ou mots ont été virulents, mais il faut dire qu'il est venu sous un mauvais angle et qu'il a lui-même utilisé des mots discutables. Enfin bref, on va éviter la cour de récré. Ce qui est le plus "dommageable" c'est que vous ne réussirez pas à le convaincre, car il est venu ici juste pour dire qu'il fallait voter PS et rien d'autre. Il y en a d'autres qui font l'éloge de Mélenchon mais qui disent aussi qu'ils ne voteront jamais pour lui (et pour moi c'est aussi une stratégie pour dissuader les indécis : éloges = on vient lire les propos, et certains peuvent rester uniquement sur la conclusion, et quand celle-ci est négative, eh bien ça casse tout ou presque). Mais bon, j'ai tendance à voir le mal partout, malgré mon optimisme de nature (qui est rudement bousculé ces temps-ci!).
    Par contre, pour le FdG (et la France si j'ose), continuez votre travail d'information, vous êtes du bon côté, merci à vous.

  25. MI33 dit :

    Entendu dans l'émission C/politique: "Les ambitions militaires de Téhéran constituent des menaces croIssantes qui pourraient mener à une attaque préventive" Signé Sarko. Je vous ai heureusement et avec soulagement entendu répondre Mr Mélenchon que "c'est aux Iraniens de se débarrasser eux-mêmes de leur régime".
    N'oublions pas que l'Iran est le troisième producteur de pétrole. Encore un nouveau bourbier type Irak en perspective?

  26. @372Diane Gilliard
    J'avoue ne pas comprendre votre message. Jean Cohenny recourt à l'insulte (comment le dire autrement ?) en disant que certains d'entre nous tiennent des propose fascistes, ce qui n'est pas acceptable et vous nous trouvez trop durs, alors que nous nous sommes contentés d'exprimer notre désaccord.
    Il n'a avancé aucun argument démontrant la moindre différence de fond sur les questions économiques et sociales entre le PS et l'UMP, alors que sur ces sujets nous sommes en mesure de prouver de façon indiscutable, comme le fait d'ailleurs Jean-Luc dans ses billets, qu'il y a identité de vue sur ces questions cruciales entre ces deux partis, tenant de la pensée unique ultra libérale.
    Nous sommes également en mesure de démontrer que les propositions du Front de Gauche sont en rupture totale avec cette pensée unique basée sur la soumission, la lâcheté et le renoncement.
    Nous ne voulons plus, plus jamais, d'alternance bidon et nous ne voulons plus qu'on nous prenne pour des imbéciles avec ce "vote utile" qui est pour nous un vote parfaitement inutile.
    Et il faut arrêter, dès que quelqu'un affiche des convictions sincères et fermes, sous prétexte que l'on vit dans un monde sans idéal, sans courage et sans imagination, de dire qu'il est "effrayant", qu'il est "fasciste", comme s'il était impensable et scandaleux de savoir de qu'on veut et aussi ce qu'on ne veut pas !
    Ce que nous voulons : ce que voulait Jaurès, créateur de l'Humanité. C'est à dire aller aussi loin qu'il est possible dans la justice sociale, dans le respect des libertés républicaines.
    Ce que nous refusons : la continuation d'un système économique inhumain et totalitaire, incompatible avec la dignité de l'être humain.

  27. Antoine D. dit :

    Salut !

    Suite à l'émission C/Politique du dimanche 4.09, je souhaiterais donner une observation.
    Je comprends bien l'analyse du prétexte de la dette (et du service de la dette), vers la 49e minute de l'émission.
    Cependant, afin d'améliorer la lisibilité pour tout spectateur (ou auditeur), et il s'agit ici d'une question de langage, je me permettrais de croire qu'il serait plus captivant d'orienter le discours davantage avec des notions de proportions qu'avec des notions de calcul, ce qui n'enlèverait rien à la force ou la logique de la proposition. Mais le "tout un chacun", spectateur, auditeur, voit mieux les choses avec une notion de proportion, car cela crée une image (une repésentation concrète).
    Au contraire, avec des notions de calcul, le "tout un chacun" risque de considérer que le débat lui est encore confisqué. (demandez donc !)

    Avec des

  28. Hold-up dit :

    372 @ Diane Gilliard

    A propos de M.Jean Cohenny, vous dites " Si je puis me permettre, moi qui suis Suissesse et ne voterai pour personne en France: faites gaffe, dans vos arguments et la manière dont vous traitez vos contradicteurs ! Si vous voulez convaincre." Fondamentalement, je suis plutôt d'accord avec vous, il faut étayer son argumentation et modérer le ton employé pour emporter la conviction des personnes indécises. Je regrette pour ma part que M. Cohenny ne m'ait pas répondu en ce qui concerne l'abstention à hauteur de 70 % de l'électorat dit " ouvrier " à la plupart des élections et qu'il n'ait pas rectifié ses propos qui épousaient confortablement la propagande classique qui voudrait que cet électorat votât FN. C'est simplement faux. Je vous rappelle aussi qu'il n'y a pas que les contributeurs de ce blog qui ont parfois le " sang chaud ". L'intéressé aura lui-même traité de " fasciste " (dixit) toute personne qui ose dire à haute voix qu'il n'ira pas voter PS au second tour si jamais ce pauvre parti franchit seulement le premier tour, ce qui est depuis 2002 une hypothèse valide mais pas automatique, vous en conviendrez. Argumentons ensemble avec raison, de part et d'autre, oui bien sûr, ça vaudra certainement mieux.

  29. Michèle dit :

    Bonjour et merci à l'hôte comme aux participants pour les trouvailles que ces échanges recèlent et créent.
    "Des armées de communicants veillent à ce que les mots façonnent le monde pour que ceux qui les emploient en tirent gloire et profit."
    Le mot "armée" est employé au plein sens du terme qui désigne une attaque ravageante, celle de désarmer l'éventuel adversaire en manipulant sa pensée pour la désamorcer l'empêchant de se battre.
    Alors oui, il importe de le repérer pour y faire face, résister et contrer. Repérer ce qui fait lien avec les autres qui passe par les mots.
    Oui, "on lâche rien" se révèle une expression au statut de slogan porteur d'une vérité collective et révèle que chacun de nous possède cette capacité créative. A nous de contrer l'armée de communicants avec des chansons, comme chants de sirènes révolutionnaires.

  30. Berdagué dit :

    Bonjour,
    Après des rêves réparateurs, récupérateurs de voie royale de mon inconscient, somme toute satisfaisant, bonne disposition d'écoute pour la radio publique, mon oreille discerne: Mélenchon, tiens le Val donne des ordres pour une équité des politiques, j'écoute le propos: un cauchemar, ça continue dans l'abjecte propagande nauséeuse, il y aurait parait-il du biz-biz, de presque au bord de rupture entre la direction du journal et le candidat Mélenchon, l'info du siècle,de première boure, le scoop intégral digne du célèbre et engagé Londres, plein d'éthique, de déontologie de respect pour l'information vraie et vérifiée, bref une news de première main.
    Au delà du fait que l'on parle de nous aux infaux, le camarade Patrik Le Hyaric directeur émérite du journal de Jaurès va laisser toute sa place à notre candidat du FdG en clôture politique de la scène principale, il parait que c'est une histoire de prendre la parole en dernier, alors là le scoop et bien proposition: prise de parole de la direction du journal, de la direction du PC, des prises de parole des 3 historiques GU, PC, PG, prises de parole des nouveaux entrants, prises de parole des NPA, LO, PT:POI, et partis gauche alternative (surtout pas de discours fleuves Fidel style on en aurait jusqu'aux élections) et un formidable discours final concis percutant de clôture de meeting de Jean-Luc candidat pour la Sixième République.
    Lutte finale par la Marseillaise et Debout les damnés de la Terre.

  31. Eric dit :

    @ Cobalt.
    Il faut toujours faire attention quand on en appelle à l’Histoire : jusqu’en 1941, le PC était allié aux Nazis. Donc, danger d’utiliser le passé.

    @ Diane
    Certes, certains propos ont été un peu hors limites dans l’expression, cependant Jean Cohenny est intervenu ici avec une certaine arrogance.
    Il me semble qu’il a manqué un élément : les socialistes de mon genre ne voteront pas si la seule alternative est le PS. Le mot d’ordre dans ma famille est « tout sauf le PS ». La tentation est à l’abstention pure et simple. Nous nous sommes fait blouser, élection après élection. Grâce à La propagande (que l’on voit parfois sur ce blog) qui fait porter sur Mitterrand toute la responsabilité de ce qui arrive de nos jours fait aussi son œuvre dans les esprits des gens qui ont voté à gauche en 1981, parce que si lui aussi le sentiment de tous pareil… à quoi ça sert tout ça… a fait son œuvre dans les esprits de la gauche non communistes.
    D’où mon rappel quant à l’utilisation de l’Histoire. C’est autodestructeur.
    En ceci, je rejoins Jean Cohenny quand il dit de ne pas saboter les efforts de Jean Luc Mélenchon en tenant des propos « dignes du PSU » dans leurs outrances. Il y aurait les « purs » et les autres.
    J’avoue hésiter à donner à lire ce blog à mes parents (sens large), non pour ce qu’exprime si bien Jean Luc Mélenchon, mais pour les certains commentaires qui suivent.
    Mais appeler au vote PS tant que le PS n’est pas redevenu un parti de Gauche est désormais inutile. Nous ne tomberons plus dans ce piège. Parce que l’adage « élections piège à C… » a été vérifier grâce au PS lors de l’affaire du Traité de Lisbonne, non par la Gauche… Les forces anti-démocratiques et la tentation autoritaire sont présents dans tous les partis, mais ont été appliqués par...

  32. Luigi dit :

    B'jour à tutti,
    @Jean Cohenny. Au sujet de la Lucidité, puis-je vous conseiller, à moins que ce ne soit déjà fait, la lecture du livre de José Saramago qui porte le même nom. Pour le reste, c'est-à-dire les échanges qui sont les nôtres sur ce blog, cela relève justement de la lucidité. Celle qui refuse le régime de la peur. Lequel conduit depuis très longtemps les gargantuas du pouvoir à réduire nos pensées et nos regards critiques. A ce sujet, j'aimerai avoir votre opinion sur la fameuse "règle d'or". A ce que j'ai pu lire, Hollande et Royal y seraient favorables mais après l'élection de 2012. La règle d'or c'est la constitutionnalisation du non déficit d'un état. Les élus espagnols viennent de l'entériner. Les italiens s'apprêtent à le faire. Dans les deux cas ils n'ont demandé l'avis de leurs concitoyens ? Etrange n'est-il pas. Ce même régime de la peur aurait peur de leurs propres mandants ? C'est ce que je voulais vous dire dans mon précédent message au sujet du traité de Lisbonne et de l'AGCS de l'OMC. Pour information je suis militant altermondialiste, militant syndical. Bien à vous. Luigi

  33. Jean Jolly dit :

    Autant prévenir les prochain/e/s du PS ou assimilés qui tenteraient de venir draguer ici quelques voix. Ils seront crédibles lorsque le/la candidat/e qui sortira des primaires annoncera publiquement qu'il sera prêt à se désister vers le candidat du Front de Gauche en cas de seconde place des partis de gauche (ce sont eux qui se disent de gauche et trompent ainsi le peuple). C'est une coutume républicaine, s'ils refusent nous sommes en droit d'en conclure qu'ils ne sont pas de gauche ou ne sont pas républicains, voire les deux. Perso ça ne changerait rien à ma décision de vote sur les deux tours mais ça permettrait d'éclaircir les Français sur le fait que nous sommes un mouvement tout à fait respectable et sur un pied d'égalité.
    Mais bien entendu ils ne le feront jamais, ils seraient même capables de se désister pour l'UMP comme dans beaucoup d'autres pays, ce qui est assez logique puisqu'ils sont très proches politiquement.

  34. Gilbert La Porte dit :

    @ Diane Gilliard
    Nous partons en vainqueurs pour vaincre. Et vous allez, nous allons voir que la victoire ne sera que plus éclatante. Hier j'écoutais une émission sur France Culture à propos des héros de l'Histoire de France appris aux élèves à travers les siècles. J'ai eu l'impression qu'au Front de gauche nous avons une armée de héroïnes et de héros qui allons montrer que nous sommes les dignes héritiers de la Révolution Française. Et nous allons le faire aux urnes, avec ce droit inaliénable aux institutions sondagières, qu'est ce droit de vote conquis avec leur sang par nos aïeux !

  35. jrm dit :

    En parlant de tentation autoritaire, les Pays-Bas veulent imposer l'équilibre budgétaire plus fortement à ceux qui ne la respectent pas, voire les faire sortir de la zone Euro.
    "Décrits comme des « pécheurs notoires », les Etats défaillants perdraient même leur droit de vote au sein du Conseil de l’UE et seraient privés de fonds structurels. Si la première sanction a finalement été écartée par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, la seconde fait partie des propositions franco-allemandes exprimées cet été."
    On est à des années-lumières de la solidarité européenne...

  36. vaillant dit :

    A propos du 2ème tour
    1- PS +rigueur c'est comme en Grèce ou en Espagne : indignés, révoltés, répression après on sait pas.
    2- Sarko+rigueur, on le sait (voir état d'urgence et omerta révoltes banlieues) c'est le régime de la peur pour longtemps d’où mon insistance à faire comprendre que les journalistes sont bâillonnés, signe d'un état déjà totalitaire.
    3- Front de Gauche gagne 2012. On n'a pas d'autre choix et là je rejoins notre amie suisse(372).

  37. HYBRIS dit :

    @ Eric à Cobalt
    « Il faut toujours faire attention quand on en appelle à l’Histoire : jusqu’en 1941, le PC était allié aux Nazis. Donc, danger d’utiliser le passé. »

    Allié ?
    Et vous n’avez pas vous-même l’impression d’être un peu approximatif quand vous dites ça ? Et de télescoper un peu l’Histoire autour du pacte germano-soviétique?

  38. Louis St O dit :

    329 @Philippe dit:
    « Je constate que depuis longtemps maintenant sur France 3, il n'y a plus l'intéressante émission politique, qui était programmée le mardi et le mercredi à 15h00 : "l'Assemblée Nationale." »

    C’est pourtant simple à comprendre, puisque d’après le communiqué de la SNJ-CGT,
    « le FN établissant un nouveau record de 716 passages rien que sur France 3 de janvier à mai ! »

  39. vm dit :

    @Eric 383 :Il faut toujours faire attention quand on en appelle à l’Histoire : jusqu’en 1941, le PC était allié aux Nazis. Donc, danger d’utiliser le passé.
    Je vous retourne ce rappel salutaire !
    Vous oubliez que le pacte germano-soviétique (août 1939) a suivi, et non précédé, les accords de Munich (septembre 1938) : C'est la France de Daladier et l'Angleterre de Chamberlain qui ont capitulé devant les ambitions nazies (annexion de la Tchécoslovaquie), en signant ces accords avec Hitler et Mussolini. Leur mot d'ordre était : "Plutôt Hitler que le Front Populaire" !
    Staline dès lors a pris le temps d'équiper la Russie contre une guerre de conquête dont il savait bien que l'ennemi principal était le communisme. Et la suite l'a prouvé...
    Le PCF, par solidarité avec la Russie soviétique, n'a effectivement pas dénoncé le pacte germano-soviétique, mais nombre de ses membres ont commencé à organiser la résistance dès fin-39 début-40, contrairement au mensonge qui veut que De Gaulle ait été le premier.
    Il est donc tout à fait injuste et contraire à la vérité historique de dire que les communistes "étaient les alliés des nazis", alors que l'URSS a joué le rôle principal dans la défaite de l'Allemagne nazie, et que le PCF résistant a été reconnu comme le "Parti des fusillés"...
    Sans être un inconditionnel du PCF, on se doit de réagir contre la propagande bien-pensante, qui s'efforce de déformer l'histoire à son profit pour défendre sa fausse respectabilité !

  40. Pulchérie D dit :

    @ Diane Gillard
    Vous reprochez à certains (dont je dois faire partie) une agressivité qui exclurait tout débat.
    C’est la manière de nous aborder qui amène l’agressivité, tout simplement.
    Nous sommes en guerre des nerfs.

    Je participe à ce blog depuis au moins 2008. J’ai pu constater qu’il était attaqué de diverses façons : hautainement contradictoire (« Votre avis est stupide, tout bon expert vous rira au nez »). D’autres affichaient des attitudes exagérément jacobines, afin de nous ridiculiser ou de mettre en cause notre « tièdeur » (!).
    Pendant ce temps, J-LM était pris à partie par d’étranges journalistes, provoquant sa colère, ou était boycotté par la presse écrite (Humanité et Diplo mis à part). Calomnié aussi (se rappeler l’infâme caricature du plantigrade du Monde).
    C’était normal : le mouvement censé représenter la gauche, le PS, fermement orienté vers la droite (se souvenir du OUI socialiste au traité giscardien) tient à garder ses sièges et continue à suivre sa voie d’«honnête gérant du capitalisme » ; tous les moyens sont bons pour garder ses prébendes.

    Ce fut donc, sur ce blog, dès le début, des essais d’infiltrations patelines et doucereuses.
    Le contraire eut été étonnant ou aurait démontré que le FdG était sans danger. Les attaques que nous subissons prouvent notre dangerosité pour la Droite et pour la fausse Gauche. Nous sommes entraînés à les repérer dès leur deuxième ou troisième intervention.
    Ils essaient d’être démoralisants, et pourraient aboutir, malgré une rhétorique de lycéen de troisième, parce que la « scoumoune », la dépression, peut s’abattre brutalement sur un esprit, comme la grippe en automne.

    J’ose espérer avoir été claire malgré la limitation du texte.

  41. marsouin dit :

    bonjour,

    Depuis toujours J.L Mélenchon dénonce l'inefficacité des mesures d'austérité imposé aux peuples par leur gouvernement et qu'apprend-on aujourd'hui ?
    Et bien Hollande et Cahuzac ont voté pour le plan d'austérité mis en place par Fillon (Tous les députés du groupe socialiste ont voté contre sauf François Hollande et Jérôme Cahuzac).
    Donc à se souvenir !

  42. Tonya dit :

    Selon Jérôme Cahuzac qui disposait de la délégation de vote de F.H. ce serait une erreur de manipulation de sa part.
    Vous le croyez ? J'ai beaucoup de mal quant à moi.

  43. vaillant dit :

    @Diane Gillard
    Peut-être avez vous vu à la Télé Suisse Romane ce documentaire si révélateur vieux déjà de plusieurs mois, interdit en France et aussi sur internet. Merci si vous pouvez ouvrir les yeux aux "militants de l'humain ". En effet il s'agit de ne pas perdre de voix.

  44. citoyenne21 dit :

    Tout ce qu'on peut constater, lucides que nous sommes, c'est que très bientôt la Grèce ne pourra plus emprunter pour rembourser, c'est à dire que le défaut de paiement est pour demain (plus de 95 % d'intérêts pour une obligation à un an).
    Ce sera l'effet domino des récessions, état européen par état. L'Allemagne n'aura d'autre choix que de se retirer de l'Euro.
    Après le défaut de paiement, que va t il se passer ? effet domino sur le Portugal, l'Espagne, l'Italie, la France ? Récessions et crises économiques et sociales sans précédents, pays par pays concernés ? A la façon de l'Argentine, puis mouvement sociaux ou guerres civiles ?
    La France entrera en récession grave, les pires folies seront présentées comme des solutions alors qu'elles aggraveront la situation : retour au franc (obligé si l'Allemagne sort de l'Euro...) fermeture des frontières aux produits étrangers donc en retour asphyxie de nos exportations éventuelles, fiscalisation accrue, donc chômage et récession : appauvrissement du peuple... misère.
    Est-il encore possible d'éviter cela, les élections sont dans 8 mois et tout va s'accélérer dans les prochains jours. Les mauvaises décisions ont été prises ou voulues, le résultat sera catastrophique et même si le Front de Gauche arrive au pouvoir, ce ne sera pas immédiatement que la situation pourra être corrigée et encore si elle peut l'être. Vous trouvez ça trop pessimiste comme scénario ? Personnellement, j'aimerais bien que ce ne soit qu'un excès de pessimisme mais il faut bien voir les choses en face. D'ici 2012, l'euro aura probablement giclé et toutes ces petites guéguerres électorales seront bien ridicules !

  45. leniglo dit :

    Non, François Hollande ne peut être président de la république. Comment être au pouvoir suprême lorsque l'on peut se tromper de bouton et que l'on a la responsabilité de l'arme nucléaire ? Cet homme est dangereux a tous les niveaux.

  46. Cobalt dit :

    @eric
    Celui qui ignore l'histoire est condamné à la revivre éternellement Karl Marx
    Marsouin nous l'apprend à l'instant: le socialiste Hollande vote le plan de rigueur, et il ne faut pas tenir compte de l'histoire qui se répète et qui se répétera tant que le peuple continuera de déléguer son pouvoir à des élites pourries en France et dans le monde. Jean-Luc Mélenchon a raison qu'ils s'en aillent tous, mais c'est pas pour en mettre d'autres qui feront une politique similaire. les mouches changent d'âne en 2012. les ânes socialistes et les clowns qui se qualifient de démocrates vont trouver des postes aux ministères ou en tant qu'élus et tout va recommencer pour le plus grand bonheur des capitalistes (c'est pas un gros mot, on peut le dire).Le peuple sera heureux 6 mois et...
    Mais vous croyez que ça va durer encore longtemps. On a acheté le livre d'Hessel, mais on ne fera rien qui risque de briser le présent.et bien oui, ça va durer, tant qu'on n'est pas touché personnellement. les gens s'en foutent du malheur des autres, ils zappent sur une autre chaîne pour regarder le bonheur s'exprimer à travers secret story ou autre bonheur dans le pré, alors qu'ils ne savent pas faire la différence entre un hanneton et un scarabée.

  47. Je n'arrive pas à croire qu'Hollande ait voté le plan d'austérité de Fillon ! Je suppose qu'il va annoncer incessament son adhésion à l'UMP et que le PS va l'exclure de toute urgence ?
    Probablement va t-il avec son petit drapeau de l'UMP à la main, manifester à Cannes son soutien au Gouvernement lors du Festival de l'austérité de Cannes les 3 et 4 novembre prochain, alias G20 ?
    Parallèlement qu'attend monsieur Montebourg pour claquer la porte et venir rejoindre le Front de gauche ?

    NB : @395 citoyenne21
    Gardez le moral ! Plus je vois le système "pédaler dans la choucroûte" plus je suis content. C'est bien ce que nous voulons : en finir avec l'ultra libéralisme qui n'est autre, si on veut appeler un chat un chat, qu'une forme particulièrement virulente, sauvage et totalitaire du capitalisme.
    Face à tout problème, il y a forcément une ou des solutions. Par définition, ce que des hommes, certes complètement tarés, ont fait, d'autres hommes, de bonne volonté cette fois, peuvent le défaire et remettre sur ses pieds un monde qui marche sur la tête. Nous n'avons pas à nous lamenter mais au contraire à nous réjouir devant la perspective de liquidation d'un monde qui n'est pas le nôtre, que nous n'avons pas voulu, que nous condamnons avec la plus grande détermination et alors même que nous savons précisément quoi mettre à sa place !
    Haut les coeurs et que se vayan todos !

  48. Séb, c'est bien! dit :

    Et voilà donc tous les médias de propagande officielle de reprendre tous en choeur "F. Hollande a voté pour la règle d'or... par erreur."(AFP, c'est donc important ;))
    Non-non, y'a pas d'erreur, c'est cohérent avec leur prérogative. L'erreur est humaine, mais eux ne pensent qu'à leurs carrières.
    Nous c'est "l'humain d'abord", donc eux ne se trompent pas, ce sont leurs electeurs qu'ils trompent.

  49. Eric dit :

    @ VM et Hybris: Je ne pense pas que ce blog soit le lieu d’ouvrir un débat historique.
    Mon seul propos de montrer que les reproches venus du passé sont inutiles.
    Et bien je télescope et je n’oublie rien. Mais comme ils disent ici « two wrong don’t make one right », que j’ai un peu de mal à traduire. Deux erreurs ne font pas une légitimité… ? En gros…

    Ceci dit, réduire le Pacte Germano-Soviétique à simplement du temps gagné par Staline c’est oublier l’agression de la Pologne (ce qui en fait objectivement des Alliés), l’annexion de pays Baltes et la guerre contre la Finlande…
    Choses, qui d’après mon oncle, ont toujours tracassé mes grand parents qui furent FTPF (mais moins que Budapest et Pague)…


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