03sept 11

Le coup d’Etat des financiers, la classe ouvrière, la pauvreté, le Chili en lutte

La tentation autoritaire

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Dans cette note, finalisée avant de monter dans le train pour Lille et sa braderie, je fais un tour d’horizon en attelant ensemble des choses que j’ai rédigées à divers moments, à mesure que je pouvais approcher un clavier et que j’avais le temps disponible pour m’adonner à la passion de l’écriture partagé avec vous. Il sera donc question du « Coup d’état des financiers », expression dont je veux progressivement éclairer ici le contenu. Puis je parle de l’invisibilité de la classe ouvrière dans les médias audiovisuels. Et cela me fait le lien avec un film que je veux vous proposer d’aller voir. Je viens ensuite sur l’extension de la pauvreté et la question stratégique qu’elle souligne. Du coup mardi vous aurez une pensée pour les ouvrier(e)s du « Thé éléphant » trainés en justice à Nanterre par leur exploiteur Unilever qui se plaint qu’ils aient mal parlé de lui. Je finis avec un message venu du Chili qui nous concerne de près.

Une nouvelle étape de la tentation autoritaire qui travaille les dirigeants libéraux commence en Europe avec l’imposition de « la règle d’or ». C’est la conséquence de leur vision dogmatique de ce qu’est « la seule politique possible ». Je voudrai souligner aujourd’hui que cette façon de voir se nourrit de l’ambiance anti-parlementaire et antipolitique dominante dans les médias. L’habitude de parler d’une « classe politique », les refrains destiné à donner une couleur politique neutre aux pires poncifs contre les gouvernements « de droite comme de gauche » fonctionnent comme un conditionnement. N’oublions pas dans ce registre le rôle de l’adulation des experts et la manie d’avaler tout rond un argument dès qu’il est présenté sous une forme chiffrée. Les têtes les plus pleines n’y échappent pas.  James Lovelock scientifique britannique : « il peut être nécessaire de mettre la démocratie de côté pour un moment ». David Shearman chercheur australien : « si la démocratie ne peut pas fournir leadership et action sur le changement climatique, sa survie doit être mise en question ». Je tire ces citations du livre d’Hervé Kempf contre l’oligarchie. Ce journaliste du « Monde » note d’ailleurs comment de bonnes têtes peuvent être emportées à la faveur de circonstances traumatisantes. Ainsi quand Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : « c’est la faillite de la démocratie ». L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin ».

Mais c’est évidemment dans le cœur du système que la tentation autoritaire est la plus forte. Le moment politique que nous vivons est celui du divorce entre le capitalisme mondialisé et la démocratie. Hervé Kempf propose un florilège de phrases qui font froid dans le dos. Mais elles éclairent tellement bien d’où vient ce que nous vivons. The Economist par exemple, magazine de référence libéral écrit : « les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions [de l’Europe] de devenir plus dynamique et performante ». Plus près de nous, en France dans la nomenclature des médiacrates, si sourcilleux sur la démocratie chez les autres, on en a entendu de belles également. Ainsi Christophe Barbier, rédacteur en chef de l’Express en parlant de la nécessité d’un nouveau traité européen : « les peuples ne valideront jamais un tel traité […], un putsch légitime est nécessaire ». Et n’oublions pas Alexandre Adler, grand pourfendeur de dictature communiste qu’il voit au pouvoir avec Chavez. Cela ne l’empêche pas de préconiser une « dictature bienfaisante » pour la Grèce. Bien sûr, lui sait que c’est ce qui s’est déjà produit dans les années trente, sous le même prétexte, avec le même cheminement dans le même pays, sous la férule du dictateur Metaxás.

Les puissants ont commencé à critiquer les processus démocratiques
dès les années 1970 selon Kempf : « la Commission Trilatérale  regroupe à partir de 1973 des dignitaires politiques et économiques provenant des États-Unis, d’Europe et du Japon ». Son rapport de 1975 est rédigé par Samuel Huntington : « plusieurs des problèmes de gouvernance aux États-Unis aujourd’hui découlent d’un excès de démocratie ». Le théoricien du « choc des civilisations » avait à l’époque produit un livre où il montrait comment seuls les militaires étaient en état d’assumer l’intérêt général contre les politiciens nécessairement vissés dans une démagogie électoraliste de court terme. Ces thèses servirent de ciment et de justificatif pour la préparation et la conduite des années de dictature et de meurtres en Amérique du sud. Les prémices de la tentation autoritaire sont nombreuses et bien placées actuellement. Ainsi avec David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank qui a écrit en 1999 : « une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire ». Je suppose que ces lignes me vaudront maints ricanements et force accusation d’exagération. Un peu comme ce à quoi j’ai eu droit à propos du populisme. Et avant cela à propos de la dénonciation de la cupidité des riches. Vous avez donc vu que ces postures ne tiennent pas longtemps sous le feu des évènements. Le journalisme de l’audimat suit la pente et celle-ci va où nous disons et non là où ils préféreraient. De même la réalité du coup d’état des financiers finira par s’imposer aux esprits. J’ai noté avec orgueil que l’expression « coup d’état des financiers » était aussi un des slogans des indignés d’Espagne.  

Les ouvriers visibles ne sont que « 2% » chaque année à la télévision, toutes chaînes confondues. Ce chiffre, venu d’une enquête du CSA que je reprenais dans mon livre « Qu’il s’en aillent tous », commence à être connu désormais. Je l’ai rappelé à l’émission « Salut les Terriens » pour enfoncer le clou. J’y reviens. Invisibles, effacés, rayés du tableau, disparus ou en voie de disparition. Exception ce soir là : une employée de Sodimédical était invitée sur le plateau d’Ardisson pour parler de la délocalisation de son entreprise en Chine. La charge de violence brute de cette exclusion permanente le reste du temps n’en est que plus sévère quand on écoute cette femme décrire sa condition. Les universitaires et sociologues étudient cette « occultation ». Dans mes pérégrinations internet, je suis tombé sur un dossier du journal « La Croix » datant de 2008.  Un professeur d’université y faisait ce constat : « Chaque année, lorsqu’on demande aux étudiants combien il reste d’ouvriers en France, les réponses sont ahurissantes. Certains disent 100.000, d’autres 500.000. Il y en a toujours un qui par bravade va aller jusqu’à les estimer à un million. » Derrière l’absence d’images et l’absence de mots, il y a des hommes et des femmes qui ne travaillent pas tous dans les mêmes branches. Une ouvrière qui a vingt ans de métier dans une usine agro-alimentaire est citée dans ce même dossier : « Parfois, lorsque je leur décris mon atelier, j’ai l’impression que les gens n’imaginaient pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier.»

Des armées de communicants veillent à ce que les mots façonnent le monde qu’ils fantasment pour que les dominants qui les payent en tirent gloire et profits. L’ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d’un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations. Dans son livre sur l’oligarchie, Hervé Kempf, décrit bien (page 35) cette évacuation de la conscience de soi. « Le peuple ne se voit plus comme tel, la société se croit une collection indistincte d’individus […]. L’oligarchie, elle, a une conscience de classe aiguisée, une cohérence idéologique sans faille, un comportement sociologique parfaitement solidaire. ». Dès lors, la lutte politique que nous menons est aussi une lutte poétique, au sens radical du mot c’est-à-dire de création et d’invention contre tout un vocabulaire qui fonctionne comme une propagande permanente. La révolution citoyenne passe par ce travail d’invention. Nommer la réalité du monde sans euphémismes anesthésiants. Inventer ou réveiller  les mots ou les symboles qui portent ce que nous voulons voir se construire de nos intelligences et de nos mains. Me revient en mémoire l’appel en 2004 de treize illustres anciens résistants pour commémorer le 60ème anniversaire du Programme du CNR, celui « Des jours heureux » : « Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

Des artistes, des cinéastes, créent pour résister à cette déferlante quotidienne d’images mutilantes et obscurcissantes. D’images formatées dans « le moule à tarte » des séries et reportages du vingt heures. J’emprunte l’expression à Peter Watkins, le grand documentariste anglais auteur de « La Bombe », de « Punishment Park » et des six heures magistrales de « La Commune ». Dans les films de Robert Guédiguian, de Gérard Mordillat, les ouvriers sont visibles et vivants. Plus beau le collectif de travail, plus belles les solidarités de quartier et d’usine, avec des amours et des sentiments mais sans mièvreries. Le documentaire de Gilles Perret « De mémoires d’ouvriers »,  qui sortira au cinéma en janvier 2012, est de cette veine.

J’en parle parce que les participants du « Remue Méninges » à Grenoble ont pu le voir en avant première samedi soir dernier. Pendant ce temps, j’étais cloué dans ma chambre d’hôtel à préparer mon discours du lendemain. Mais quel moment cette soirée cinéma ! Gilles Perret avait contacté de lui-même l’équipe d’organisation pour proposer de venir installer de quoi projeter son film dans le grand bar du campus universitaire. Beaucoup d’entre vous connaissent son travail, ont vu « Walter retour en résistance » ou « Ma mondialisation ». Après la projection il y a eu échanges et débats, à l’image de ces trois jours d’intenses rencontres au Remue-Méninges. Je note qu’à la même heure samedi soir, ailleurs dans un amphi, des comédiens amateurs, nos camarades, jouaient la pièce en alexandrins de Frédéric Lordon, « D’un retournement l’autre ». Comme quoi une université d’été politique peut être un moment culturel pleinement intégré.

Pour avoir écouté les camarades qui m’en ont parlé, tous très émus, j’ai hâte de voir le film de Gilles Perret. Il cite ce chiffre des « 2% » de visibleset donne la parole à des ouvriers actifs et retraités de la production d’électricité et de la métallurgie en Savoie. Son récit s’écrit dans la durée, de l’évocation de la fusillade peu connue de Cluses en 1904, où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers en grève, aux images d’archives de la cinémathèque de Savoie qui couvrent cent ans d’histoire de grands travaux dans cette région des Alpes. Le film construit ainsi une mémoire ouvrière des mutations de l’industrie. Avec des images et des voix, de l’Histoire et du présent, avec cet art du montage propre au cinéma, les ouvriers du film décrivent le monde tel qu’il ne va pas et proposent des solutions politiques. Je le dis car un film comme celui-ci, tout comme « Pater » d’Alain Cavalier qui évoque l’idée du salaire maximum, fait avancer les causes que nous défendons autrement qu’un programme politique ou que le discours à une tribune. On adhère aussi à une idée parce qu’on a partagé l’émotion de qui la joue ou la propose. Les ouvriers de ce film évoquent la dégradation des conditions de travail à partir de la suppression du casse-croûte payé par l’entreprise à la pause. Ils montrent que la financiarisation des entreprises a fait entrer dans les usines des bataillons d’ingénieurs soucieux de rentabilité. Et que les ouvriers dans ces conditions connaissent mieux la chaîne de production et le fonctionnement des machines que l’encadrement. J’ai fait mienne cette idée dans « Qu’ils s’en aillent tous » : « Il faut éjecter des postes de commande des entreprises les financiers et les commerciaux qui les ont envahis. »

A mesure du récit cinématographique, un programme de luttes politiques s’énonce par la voix de gens du commun fiers de leur travail. Précarité, fusions-acquisitions, problèmes de sécurité liés à la sous-traitance, évolutions du droit du travail, re-nationalisation, réindustrialisation, bataille culturelle contre la communication d’entreprise qui célèbre la performance et la compétition. Les meilleurs défenseurs des outils de production et des réalisations qui concourent à l’intérêt général, ce sont les travailleurs qui ont de la mémoire, héritiers du temps long et non les financiers qui calculent à la seconde, esclaves du temps court.

Des nouvelles des riches ? Les 0,005% les plus riches sont à l’abri et vivent avec beaucoup d’argent. Le coup de rabot annoncé par Fillon la semaine dernière pour taxer les riches sera surtout symbolique. L’économiste Thomas Piketty le rappelait récemment dans un entretien au « Monde » : « Au total, 2011 a été une excellente année pour les riches » ! La France est « leader européen pour le nombre de millionnaires en dollar ». Piketty n’invente rien. Il décrit. C’est une étude de la banque Crédit Suisse qui atteste ses propos. Tel est le bilan des promesses de la mondialisation heureuse et des autres refrains du libéralisme. La pauvreté augmente en France sans discontinuer. Elle s’aggrave et se généralise. La pauvreté n’est pas un à côté du système qui laisserait sur la route les plus fragiles, les moins aptes à supporter les coups de sabre de la mondialisation. C’est le cœur, le moteur du modèle social du capitalisme de notre temps. Pour que des mégas fortunes s’accumulent il faut que le gros de la troupe puisse être pressé sans merci. Entre les deux, une masse volontairement et méthodiquement effrayée balance entre résignation et indignation. Il faut comprendre et expliquer le lien entre pauvreté et richesse. Car aussi étrange que cela puisse paraitre, beaucoup ne le font pas. Ils peuvent alors se réjouir dans une même phrase de l’augmentation du nombre des riches et déplorer l’augmentation du nombre des pauvres. La machine de propagande des dominants travaille alors à plein régime pour singulariser la pauvreté, l’expliquer par la faute des pauvres eux-mêmes.

 Ah, les pauvres ! La droite les culpabilise avec méthode. Ce sont les « assistés » dit-elle. Les « qui ne se lèvent pas assez tôt ». Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute ! Adaptez-vous ! Rebondissez ! Vous étiez ouvriers sur la chaîne d’une entreprise délocalisée ? Pourquoi ne pas bosser dans une plate-forme téléphonique, c’est tellement plus moderne ! La métallurgie périclite dans les montagnes ? Déménagez aux abords d’un parc de loisirs, c’est là-bas que sont les nouveaux « gisements d’emplois ». Le discours ambiant tend à faire de la pauvreté un accident de parcours, une extension malheureuse du domaine de la fatalité. Comme si elle ne touchait pas tout le monde, classes populaires et classes moyennes, étudiants mal logés, chômeurs en fin de droit, précaires en sursis, parents isolés, retraités, déclassés. Ceux qui travaillent comme ceux qui ne trouvent pas à travailler. Ceux des centres villes qui crapahutent du matin au soir pour des bouts de temps partiel, comme ceux des campagnes qui vivent mal de leur bout de terre et touchent des miettes de retraite. Toute cette pauvreté visible et invisible, est infligée comme un châtiment et intériorisée faute des mots pour la mettre à distance comme un obscur arrêt du ciel.

Cette augmentation de la pauvreté, l’Insee la mesure régulièrement depuis 2002. On calcule le seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, soit 954 euros par mois. Pour mémoire quelqu’un au RSA touche lui 455 euros. L’INSEE fait son constat dans une étude sur les niveaux de vie en 2009, il y a deux ans, publiée cet été. Elle montre que les pauvres sont de plus en plus nombreux dans notre pays. Il y a en France 13,5% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. 8,2 millions de nos concitoyens ! Je suis heureux de l’impact de cette enquête qui a été bien médiatisée. Sarkozy n’est pas seulement le président des riches. Il est celui qui aura fabriqué le plus de pauvres depuis la libération en 1945. Cent soixante mille de plus par an ! C’est une moyenne. Car de 2008 à 2009 l’Insee démontre qu’il y a eu 400.000 personnes de plus tombées dans la pauvreté. Sont touchées des catégories qui hier semblaient protégées. « Au total, le contexte de crise économique se répercute sur l’ensemble des ménages » note l’institut. « Mais ce sont les plus modestes qui sont les plus touchés. » De 2008 à 2009, le revenu médian, celui au-dessous duquel se trouvent 50% des salaires, est resté quasi stable. Mais la pauvreté a surtout augmenté avec la hausse du chômage comme conséquence des pertes d’emplois massives dans certains secteurs que la France a connu du fait des délocalisations et autres objectifs de rentabilité maximum. Un fait important à noter : la déferlante de la pauvreté concerne davantage les indépendants que les salariés. Cela laisse prévoir une convergence de situations avec les travailleurs précaires  qui peut prendre du sens politique. Car les indépendants sont le cœur de la classe qui se dit « moyenne ». Une autre observation qui fait sens politique mérite d’être examinée de près. Dans la composition des revenus des 10% les plus pauvres on constate une hausse de la part des indemnisations chômage et une baisse de la part des salaires. Autre constat : le taux de pauvreté des chômeurs baisse. La raison ? Les nouveaux chômeurs sont plus âgés et plus qualifiés que ceux de 2008. Ainsi donc le nombre de gens qui dépendent des prestations sociales pour ne pas sombrer va donc croissant. Peuvent-ils faire front ? C’est notre objectif.

Comme vous le savez, le Chili est en proie à une forte mobilisation étudiante. Du sans précédent depuis la chute du dictateur Pinochet. Il s’agit pour les jeunes de remettre en cause le modèle de privatisation du savoir qui est le but des réformes en cours notamment en France et dans toute l’Europe. Beaucoup  oublient que le Chili de Pinochet fut le cahier de brouillon des recettes de l’école de Chicago, c’est-à-dire du groupe d’économistes libéraux et monétaristes qui fit ensuite école dans le monde entier. L’éducation autonomisée et marchandisée, les études payées par l’emprunt personnel, toutes ces merveilles ont déjà fait leurs ravages. Une jeunesse exaspérée, des familles frustrées, venant de toutes les catégories sociales font exploser le couvercle de plomb qui muraient les esprit sous le gouvernement des socialistes et des centristes qui, bien sur, trouvaient tout cela parfait il y a encore peu. Cette bataille a une assise sociale et politique très large. Mais sa figure emblématique est une jeune femme qui est aussi membre du Parti Communiste et qui l’assume publiquement. Le Parti communiste chilien a fait le choix aux dernières élections présidentielles de soutenir un dissident socialiste, Jorge Arrate qui a rassemblé 6% des suffrages. A la suite de quoi, pour la première fois depuis la fin de la dictature, le PC a eu trois élus à l’assemblée nationale. Du côté du Parti de gauche français, une délégation s’est rendue pendant cette campagne électorale au Chili sous la houlette de l’avocate Raquel Garrido. Elle a participé de près à la fondation d’un nouveau Parti, regroupant d’anciens socialistes et des nouveaux venus au combat gagnés dans la jeune génération. Ce Parti, PAIZ (Partido de la Izquierda, Parti de gauche) s’est aussitôt allié aux communistes et il fut fer de lance de la campagne du socialiste dissident Jorge Arrate. Son jeune dirigeant Armando Uribe Echeverría s’exprime cette semaine dans la rubrique « Les invités de Mediapart » au moment où le président chilien Sebastian Piñera a accepté de rencontrer une délégation étudiante, deux jours après la mort d'un des leurs lors d'une manifestation. Il revient sur la situation politique du Chili, et sur la mobilisation entamée il y a un mois.  Je crois ce texte très à sa place ici.
 

« Le Chili est un pays de fantaisie. Après la très sombre dictature du général Pinochet, avec le retour des civils au pouvoir en 1990, le Chili se présente comme un prospectus pour touristes, avec données économiques époustouflantes et une démocratie merveilleuse. Qui pouvait penser que derrière cette «image-pays» — comme elle a longtemps été désignée sérieusement par les gouvernants successifs — survivait une réalité sinistre : le maintien intégral du système institutionnel, juridique et économique de la dictature? Personne. La «transition» était parfaite, avec un avantage considérable pour les auteurs de ce tour de passe-passe: le «modèle», comme ils l’appellent, serait désormais géré par des personnes incontestables sur le plan international: des anciens exilés, des anciens activistes anti-Pinochet, de purs démocrates. Les journalistes du monde entier, comme les spécialistes – politologues, économistes, sociologues… se sont empressés d’applaudir.
 
« Ce maintien intégral repose sur une Constitution inspirée par le franquisme et adoptée en 1980, en pleine dictature, avec un pays sous couvre-feu, avec des milliers de prisonniers politiques torturés dans des prisons secrètes, des dizaines de milliers détenus dans des camps de concentration, des centaines de milliers d’exilés, toutes garanties suspendues. Pour étonnant que cela puisse paraître, c’est cette Constitution complétée par les «Lois Organiques Constitutionnelles» adoptées par Pinochet immédiatement avant de quitter le devant de la scène, qui continuent d’encadrer la vie politique, sociale et économique du Chili plus de 20 ans après. En verrouillant toute possibilité de changement. La volonté déclarée des idéologues pinochettistes, dont la figure principale, Jaime Guzmán, reste une référence pour la droite au pouvoir, était que, quel que fussent leurs successeurs au pouvoir, ils sont contraints d’appliquer la même politique. »
 
« Parmi ces «Lois Organiques», celle de l’éducation démonétisait tout l’enseignement secondaire public en en confiant la pleine responsabilité aux municipalités bien incapables de le gérer sans moyens. La dictature avait fermé dès 1973 les exemplaires écoles normales ainsi que l’institut pédagogique, les lieux emblématiques de la formation des instituteurs et des professeurs, qui étaient un des orgueils de la République et le foyer de presque toute la vie intellectuelle de ce pays riche en écrivains, et qui avaient formé les deux prix Nobel de littérature chiliens, Gabriela Mistral et Pablo Neruda. »
 
« Les lycéens s’étaient déjà soulevés contre cette éducation au rabais, réservant l’accès au savoir à ceux qui peuvent le payer, accroissant des disparités sociales traditionnelles et insurmontables sans la possibilité d’accéder au savoir. La loi facilitait également l’installation d’universités privées pratiquement non régulées, en principe à but non lucratif et libres de délivrer des diplômes à leur guise. Fort lucratives, en réalité, grâce aux subventions versées par l’Etat pour chaque étudiant, grâce au prix exorbitant de chaque cursus -financés par des prêts à taux usuriers à chaque étudiant- et moyennant, enfin, les redevances payées par les universités aux sociétés immobilières possédant les campus et aux entreprises les entretenant, toutes aux mains des propriétaires des universités. Le Chili est le seul pays au monde où 70% du coût de l’éducation des jeunes doit être pris en charge par la famille. Le conflit lycéen s’était réglé en 2006 par un «grand accord national sur l’éducation» dont les promesses n’ont pas été tenues.

« Le mouvement étudiant et lycéen de 2011
, auquel on doit depuis trois mois les plus imposantes manifestations jamais vues depuis la fin formelle de la dictature, est mené ceux qui étaient lycéens en 2006, qui ont été floués par le gouvernement précédent et qui entendent ne pas se laisser faire cette fois-ci. Ils ont été très vite rejoints par les professeurs, puis par les recteurs des universités traditionnelles, puis par un nombre incalculable d’organisations sociales de tout ordre, qui s’étaient essayées à la mobilisation politique de masse lors des manifestations contre un projet écocide de centrale hydro-électrique dans le sud du pays. Les 24 et 25 août, c’est les syndicats qui ont rejoint le mouvement, en appelant à une grève générale. Depuis trois mois, aussi, 32 lycéens s’étaient lancés dans une grève de la faim à laquelle ils viennent de mettre un terme ce 25 août. »
 
« Toutes les manifestations ont été infiltrées par des policiers en civil et des agents provocateurs. Toutes, sauf une, ont été aussi durement réprimées que l’étaient les manifestations en pleine dictature, les Forces Spéciales des Carabiniers (la police militarisée) s’en prenant aux manifestants avec une violence excessive. Ce 25 août des détachements des Forces Spéciales ont pénétré violemment à 1h30 du matin dans trois à quatre maisons dans plusieurs banlieues pauvres de Santiago (Pedro Aguirre Cerda et La Victoria, mais probablement d’autres également) en détruisant tout sur leur passage et en tabassant toutes les personnes présentes, y compris des enfants et des personnes âgées, dans ce qui semble bien être une opération planifiée d’intimidation. Ils avaient fait de même dans plusieurs établissements scolaires de la capitale occupés par des lycéens, en provoquant également des destructions et des blessés. »
 
« Le gouvernement chilien et ses troupes parlementaires hésitent depuis trois mois entre l’affrontement sous couvert de maintien de l’ordre public et l’appel au dialogue afin d’endiguer une vague de colère sociale qui grandit de jour en jour. Les partis au pouvoir comme l’opposition officielle (la «Concertation» qui réunit les Démocrates-Chrétiens, les Socialistes, les Radicaux et les opportunistes) essayent désormais de limiter le problème aux seules questions de l’éducation, pour lesquels les uns comme les autres proposent des solutions partielles. Les lycéens et les étudiants continuent d’exiger la garantie d’une éducation gratuite et de qualité à tous les échelons et la fin du système imposé par la dictature et largement développé par la Concertation. »
 
« Lorsque les journalistes demandent aux lycéens comment ils envisagent la sortie de crise, ils répondent sans hésiter: une nouvelle Constitution au moyen d’une Assemblée constituante. Pour le monde politique chilien -régulé lui aussi par une «Loi Organique Constitutionnelle» et une loi électorale «binominale» aberrante- c’est comme proposer l’enfer ou, du moins, une promesse de purgatoire éternel. Les étudiants et les lycéens viennent de souligner, en effet, la véritable fracture politique qui traverse la société chilienne que les pouvoirs ont jusqu’ici refusé de voir, car il n’y a, en effet, que deux partis au Chili: d’un côté ceux qui ont accepté l’héritage de Pinochet et en ont fait leur propre patrimoine ; de l’autre, tous les autres, tous ceux qui ont été soumis, contre leur gré, leur avis, leurs opinions et leurs valeurs, à cet héritage néfaste qui a fait du Chili le paradis du néolibéralisme. Un pays où celui-ci a pu être mis en place avant que Reagan et Mme Thatcher en fassent leur pain quotidien et qu’il devienne une vulgate économique et politique mondialisée. Grâce aux étudiants on distingue désormais clairement les deux catégories de population: la poignée de ceux qui profitent du capitalisme contemporain et la grande majorité qui le subit. Le conte de fées de la main invisible du marché a vécu, et nous devrons certainement à la détermination des étudiants et des lycéens chiliens le retour prochain à une tradition républicaine qui avait cessé d’exister le 11 septembre 1973. »

 


430 commentaires à “La tentation autoritaire”
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  1. Colonel Walter Kurtz dit :

    L'"Europe qui protège" veut continuer son travail de protection.
    Les bureaucrates de Bruxelles envisagent de déposséder les Etats de tous pouvoirs décisionnels en ce qui concerne les frontières. Fini les dernières possibilités pour les nations d’exercer quelque contrôle que ce soit sur leurs frontières à présent.
    Le système actuel donnait aux états la possibilité de reprendre en main les frontières lors d’un évènement majeur comme un sommet international ou un attentat. Maintenant c’est Bruxelles qui s’occupera directement de cette prérogative. Il s’agissait en effet d’un maigre « pouvoir » donné aux Etats sur leur propre sol, mais cela était sans doute insupportable pour les Oligarques de cette entité supranationale qu’est l’UE.
    La commission ne cesse donc de proposer, au grand dam des Peuples européens qui voient leurs états de plus en plus dépossédés de leurs prérogatives par un monstre tentaculaire qui est le véritable marchepied vers le grand marché transatlantique prévu d'ici à 2015, et la mise en place d'un gouvernement mondial si cher à nos élites.
    La Commission européenne veut encadrer les contrôles frontaliers

  2. Séb, c'est bien! dit :

    moi (399)
    Pardon ce n'est pas la règle d'or, mais le plan de rigueur, mais bon, ça se vaut, c'est toujours dans le mauvais sens

  3. Pascal PG32 dit :

    Hollande vient de perdre la primaire socialiste. Il a voté pour le plan de rigueur de Fillon : soit c'est volontaire et il tombe le masque soit il s'est trompé et il n'est pas à la hauteur pour prendre les manettes de l'état !

  4. de passage dit :

    Je vous invite à signer et à faire signer. Merci! Les positions sur l'école seront aussi un critère de vote!
    http://ecole.depouillee.free.fr/

  5. Jean Jolly dit :

    Allons bon, Hollande se trompe de toutou en envoyant Cahuzac voter à sa place qui lui-même se trompe de bouton comme Jack Lang en 2008 pour la réforme des institutions, Kouchner se trompe de bureau en s'installant au Quai d'Orsay, quant à Besson il se trompe de convictions et réalise sur le tard qu'il serait plutôt libéral que social.

    Décidément, ce sont ces trucs là qui veulent former un gouvernement de gauche ? Autant envoyer les talibans pour gérer le Vatican.

  6. Colonel Walter Kurtz dit :

    Hollande qui se trompe !
    Nullement étonné de la part d’un bouffon dont le constat d’échec à la tête du PS pendant des années est plus que cuisant.
    Si vous avez du temps à perdre, ou que vous voulez vous en frapper une bonne tranche, écoutez le quand il est interviewé par des journalistes politiques, sur ses propositions et son programme : entre hésitation, approximation, contradictions et incompréhension, il sue à grandes eaux.
    Alors, je vous laisse imaginer la suée qu'il pourrait avoir si, dans un face à face, il se trouvait confronté à JL Mélenchon : mis devant ses contradictions ou ses mensonges, c'est la liquéfaction garantie.
    Ce type n'est pas sérieux, et heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon il serait dans un drôle d'état !

  7. Menjine dit :

    En tous les cas que Hollande se "trompe de bouton " fusse involontairement (sic) et par personne interposée (Cahusac) est inquiétant pour un mec qui veut être élu président et ainsi avoir le droit d'appuyer sur le bouton rouge du feu nucléaire!
    Acte volontaire ou acte manqué cela me conforte dans mon refus de voter socialiste au deuxième tour si le cas se présentait et de faire gagner Mélenchon dès le premier, pour que le choix entre deux guignols ne se pose pas.

  8. Citoyen 93 dit :

    L'idée d'un 2eme tour Hollande-Sarkozy. Pourvu que ça ne se présente pas, de toute façon je pense que j'arriverai pas à différencier les deux boutons...

  9. breteau jean claude dit :

    Fillon aux députés "pensez ce que vous voulez, mais faites ce que je vous dis de faire". Il se croit ou ? Des députés godillots voila son rêve. Quand a l'aveu de Sarko sur la règle d'or en refusant une fois de plus l'avis du peuple, sans doute plus facile d'acheter quelques députés en fin de parcours, avec l'argent des rétro-commissions ? Allons nous descendre plus bas. Enervons-nous, vite !

  10. Menjine dit :

    Avant la Fête:
    Il va falloir y enclencher le mouvement pour une phase qui doit être celle de la lame de fond.
    Courage à tous, et à Mélenchon en particulier.
    Que les hestaïres, comme on dit chez nous, et les empêchés puissent provoquer un sursaut contre la pétaudière capitaliste. On est nombreux à attendre beaucoup de ces trois jours.

  11. jean ai marre dit :

    @ Gerard Blanchet,

    J'ai lu que tu seras à la Fête de l'Huma, à Paris. Quelle chance.

    A ceux qui auront le même bonheur je lance une idée : Pourrait-on mettre un stand"Blog de J L Mélenchon" ?
    De quoi dynamiser les interventions et augmenter le volume des blogueurs.

    [Edit webmestre : Excellente idée ! Et aussi une statue de 18 mètres de haut sur laquelle les dévots pourront venir coller des feuilles d'or et déposer des gerbes de fleurs... Le culte de la personnalité quoi ! Je sais pas pourquoi, mais je sens que Jean-Luc Mélenchon n'aimerait pas ça du tout... Et il ne serait pas le seul.]

  12. Sonia Bastille dit :

    @ Pascal PG 32 (404) Citoyen 93 (405) gus003 (406)

    En quoi, François Hollande a perdu les primaires socialistes parce que le collègue député qui votait par procuration à sa place s'est trompé de bouton ?
    Malheureusement, j'ai bien peur que le Député de la Corrèze passe la primaire dès le 1er tour. Tellement que les campagnes des autres sont plutôt à côté de la plaque et fort surréalistes !

    Le Front de Gauche devrait essayer de comprendre pourquoi le candidat Hollande va sans aucun doute remporter les primaires et peut-être la Présidentielle et cela à mon grand regret. Alors qu'il y a une crise grave, qu'on annonce la rigueur et que ce candidat l'annonce aussi ? François Hollande perce dans l'électorat populaire et là c'est un fait surprenant à étudier ! Médiatisation poussée ? Sondages fabriqués ? Chouchou des médias ? Rien de tout cela : d'autres sont plus présents dans les médias, les sondages sont une expression, et le chouchou des médias semble être Martine Aubry ! Pujadas sur France 2 en a même dévoilé la chose. Oui pourquoi ce candidat social-libéral, européiste, qui s'entend très bien avec les communistes par ailleurs et notamment dans son "fief" corrézien semble être attractif dans l'opinion mais aussi dans les classes populaires et moyennes voir les paysans alors qu'il ne cache pas qu'il est social-libéral et qui va augmenter les impôts, prôner la rigueur ?

    Une discussion avec des gens sur un marché de la Vienne, me fait vous dire que Hollande a une très bonne côte chez ces citoyens. J'en ai été très surprise !

    Jean-Luc Mélenchon et le FdG devraient étudier la question, le phénomène sous peine de voir l'ex Premier Secrétaire devenir Président de la République.

  13. Menjine dit :

    Que Hollande gagne les primaires socialistes ce n'est pas notre problème, mais que Mélenchon gagne la présidentielle, et le front de gauche les législatives, voilà ce qui nous concerne.

  14. Louis St O dit :

    C’est vraiment honteux, une taxe de 2% pour les hôtels de luxe, c'est-à-dire que pour une chambre à 200 € la nuit, le client devra paye 204€, mais comment vont-ils faire, ils ne vont pas s’en sortir, ils vont être obligé de choisir une chambre à 196€, on s’acharne sur cette petite frange de la société.
    Par contre pour la Mutuelle Santé, la taxe passe de 3,5 à 7% donc doublé pour la majorité des français.
    En fait, au 1 janvier, j’avais subi une petite augmentation de 133,20 € passant de 2218,8 à 2352 du au non remboursement des médicaments et autres, et cette année 3,5% de plus ça fait 82,30 € en supposant que les mutuelles n’augmentent pas.
    Elle est pas belle la vie ! si on veut se soigner normalement.

    On lâche rien
    on lâche rien …

  15. Je vous annonçais un commentaire sur la fête l'Huma et la net-escouade. J'ai eu un échange, un peu vif, avec la rédaction de l'Huma suite à leur annonce hier demandant de leur faire connaitre les propositions de rencontre-débats pour figurer dans le 4 pages spécial fête. Alors que cela fait 2 mois que je demande avec d'autres que se coordonne sur la fête de l'Huma les initiatives des partis et celles des invisibles fourmis du net (la net-escouade) sans aucune réponse. Du coup j'ai pris cela comme un "foutage de gueule" ou au moins comme un "amuse-galerie" comme le site Initiatives Citoyennes qui n'est l'objet d'aucun suivi, le responsable de ce site ne pouvant tout faire ayant consacré son énergie à développer le réseau social "la commune" pour le PCF (basé sur le même logiciel Drupal que le site IC). J'ai eu une réponse de la direction de l'Huma qui me disent qu'ils ne sont pas maitres des débats sur aucun des stands des organisations politiques. J'ai donc écrit à Frank Mouly responsable du PCF et du site IC en demandant et en exigeant que sur le stand front de gauche se tienne à un moment libre une rencontre débat sur le thème : quelle bataille du net et quelle articulation avec la campagne de communication classique?. J'ai également posé à Frank et copie à E. Coquerel (PG), A. Faradji (GU), P. Cours-Salies (FASE) les questions suivantes :
    - Qui gère le stand du front de gauche dont nous avons appris l'existence ces derniers jours ?
    - Qui décide des débats sur ce stand ?
    - Peut-on compter qu'ait lieu cette rencontre-débat souhaitée ?
    - Qui décide de la composition du comité de campagne et peut-on compter que la net-escouade qui regroupe pour l'essentiel des non-encartés y sera représentée ?
    Je vous demande de faire le maximum...

    [Edit webmestre : Et moi, malgré toute la sympathie que j'ai pour vos initiatives (qui respectent la consigne de ne pas attendre de consignes), je vous demande de ne pas perdre de vue que ce blog n'est pas le lieu pour régler ce genre de problèmes. Vous devez comprendre que je ne pourrai pas permettre que se tienne ici un débat sur l'organisation de la fête de l'Huma ou sur la composition du comité de campagne. Vous avez le contact des organisateurs du site placeaupeuple2012, voyez cela avec eux...]

  16. citoyenne21 dit :

    Hélas Sonia Bastille a raison : Hollande a la cote. c'est à ne plus rien y comprendre ! Mais y a t-il vraiment quelque chose à comprendre dans une telle situation ? Tout va aller plus mal pour beaucoup d'entre nous, le Front de gauche, qu'on y croie à moitié ou à 100 % est à l'évidence la seule solution qui évitera la rigueur. Notre candidat est de loin celui qui se montre le plus clair et réceptif aux problèmes des plus démunis et dont les propos percutants sont la preuve de sa loyauté envers son pays et les gens vont lui préférer un pas franc du collier ? ça me sidère et franchement j'espère vraiment que les militants tant expérimentés que les novices, vous, moi modestement, nous pourrons faire changer l'opinion des gens. Sinon quel gâchis ce sera alors que nous sommes si près du but !

  17. Jacques dit :

    Jean-Luc Mélenchon a droit à un "Talk" dans le Figaro, mais les médias de la gauche bien-pensante (Le Monde, L'Obs et compagnie) persistent à l'ignorer, lui et surtout ses idées. Bizarre, n'est-il pas ?

  18. jean ai marre dit :

    [Edit webmestre : Excellente idée ! Et aussi une statue de 18 mètres de haut sur laquelle les dévots pourront venir coller des feuilles d'or et déposer des gerbes de fleurs... Le culte de la personnalité quoi ! Je sais pas pourquoi, mais je sens que Jean-Luc Mélenchon n'aimerait pas ça du tout... Et il ne serait pas le seul.]

    18 mètres non mais 17 mètres me parait être la bonne mesure.
    Qui parle d'idolâtrie ?
    Les billets de Jean-Luc Mélenchon sont des billes précieuses, l'idée est comment les faire connaître au plus grand nombre ?
    Ce que je sais, je le tiens de mon leader, il aime ses billets et voudrait qu'ils soient encore plus lus.
    Cordialement.

    [Edit webmestre : Dans ce cas, allez voir le classement des blogs et des blogs politiques sur Wikio.fr... Pas besoin de stand.]

  19. aaa dit :

    Je viens de tomber sur une vidéo édifiante (à voir absolument si vous ne l'avez pas déjà vue)
    http://www.youtube.com/watch?v=KLGWm9sOa08
    Rocard lors d'un discours à l’université du Medef affirme que la démocratie est nuisible et que les décisions politiques doivent être confiées aux chef d'entreprise. Hallucinant !
    Ca colle parfaitement avec votre billet, et le pire c'est que ça vient d'un ancien du PS.

  20. le Prolo du Biolo dit :

    le QG de campagne installé dans une usine de chaussures : Excellent pour tester les coups de pieds au cul

    http://lamachineakafe.com/v1/presidentielles/melanchon-qg-usine-chaussures/

    P.S.
    Cahuzac qui se trompe de bouton : ça devait arriver, à force de jouer double-jeu, ils ne sont plus très clairs dans leurs têtes les gars...

  21. Cronos dit :

    @ 418 citoyenne21 dit:
    "Hélas Sonia Bastille a raison : Hollande a la cote."

    Et voila le résultat ! Vous nous faîtes *** avec votre défaitisme, cela fait plusieurs fois que je mets en garde contre l'instillation perverse du fiel de certaines personnes sur ce blog, la démoralisation de l'adversaire fait parti des armes de combats de la propagande politique.
    JL Mélenchon, si il tient tant à son blog, seul espace de parole crédible de gauche sur le net, devrait savoir que le moral d'une troupe est plus important que les armes détenues par la dite troupe.
    Hollande à la cote à droite, c'est les médias de droite qui le mettent en vitrine "combien vaut ce chien dans la vitrine ? pom… pom… ce joli petit chien noir et blanc …" est personne d'autre, bien sûr, quasi toute la presse appartient à l'oligarchie financière, à qui la faute ? toutes les agences de sondage sont vendues aux capitales, bon j'arrête d'enfoncer des portes ouvertes, mais je suis désolé quand on est con c'est pour la vie (je ne parle pas de moi, en l'occurrence), Hollande est une baudruche qui va exploser à la gueule des bobos de gôche, c'est pôvres socialistes (encartés PS) n'ont décidément rien dans le citron, pfuttt !…
    Pour information, depuis un certain temps je compile la prose de certaines personnes, pour en faire un support d'étude et d'analyse, je pourrais ainsi, en son temps, présenter à d'autres personnes le fruit de ce travail afin qu'elles prennent conscience du mal qu'elles même ont pu faire, un grand maître Roland Barthes m'a enseigné cet art qu'est la sémiologie et la sémantique.

  22. QuienSabe_PG66 dit :

    Ah ! voilà le Mélenchon que j'aime retrouver...

    Je vous invite à le visionner sur ce lien: Jean-Luc Mélenchon invité du Talk Orange-Le Figaro 07/09/11

    Pour répondre brièvement sur les inquiétudes concernant la montée de Hollande (j'ai pas eu le temps de lire tous les messages), nous allons ouvrir la campagne présidentielle/législative sur le 66 d'ici une semaine, avec en main le Programme du Front de Gauche (addenda du Programme Partagé) disponible normalement dans une semaine.
    Objectif: démontrer l'inertie du PS sur les questions aussi bien internationales (essentiellement finance) que franco-française (sociales/économies), sans oublier l'UMP et + bien entendu.

    Rien n'est perdu, d'ici 8 mois, il peut s'en passer des choses, souvenons-nous du TCE...

    Place au peuple !

  23. citoyenne21 dit :

    Mais Cronos (423), on peut vouloir à fond que le front de gauche gagne les élections (et moi la première) et être en même temps lucide sur le peu de réceptivité de certains au discours du front de gauche. Je ne dis pas que c'est une fatalité, je dis juste qu'on peut hélas le constater et le regretter. Ce qui ne signifie pas que ça me mette en joie, vous le devinez bien ! Il faut aussi prendre en compte les éléments négatifs d'une situation et tout militant que vous êtes, côtoyez-vous trop de gens qui militent comme vous qui sont dans votre état d'esprit et qui du coup ne voient pas les atermoiements ou doutes du reste de la population peu ou pas politisée !

  24. Cronos dit :

    @ 425 citoyenne21

    C'est là, camarade que vous marquez, ou non, votre engagement et votre militantisme, ce n'est pas et ne sera jamais une partie de plaisir que de gagner la raison des gens qui sont épuisés par le lavage de cerveau qu'ils ont subit depuis maintenant plus de 25 ans, c'est déjà très bien s'ils vous écoutent, et ne soyez pas étonné si un jour l'un d'eux vous traite mal.

    Par contre et je vous en conjure ne portez pas attention aux propos défaitistes de certaines personnes sur ce blog, nous sommes en guerre, au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué, et je ne suis nullement parano, ni antisémite comme l'a prétendu un jour le webmester suite à une infiltration d'un fada qui voulait nous intoxiquer, je n'oublie rien et jamais.

    Vous êtes trop à "fleur de peau", ce n'est pas une critique bien au contraire, mais, jeune dame ne soyez pas si impatiente, nous aurons encore beaucoup de temps de souffrance mêlé à autant de temps d'espoir, ainsi va la vie et plus particulièrement en politique, et sachez pour conclure que vous êtes ici sur un lieu hautement politique et que des dizaines de milliers de gens viennent ici pour lire et comprendre ce que dit JL Mélenchon et éventuellement vous lire, soyez digne de l'espace que vous occupez, et haut les cœurs, ça en emm..de beaucoup, c'est déjà une satisfaction.

  25. Louis St O dit :

    @Citoyen21,
    Vous regardez les débats, vous lisez des journaux, je suis sûr que dans ces débats, ou sur ces journaux, vous avez entendu ou lu certains intervenants prônant des solutions socialiste et disant untel à dit ça, nommant le socialiste et d’autres, détaillants des solutions du Front de Gauche comme étant la seule solution et pourtant, avez-vous entendu une seule fois dire que cette « bonne » solution émané de Jean-Luc Mélenchon, NON, jamais alors ne désespérez pas, il y a seulement quelques semaines, ils ne parlaient même pas de ses solutions, aujourd’hui ils en parlent et les donnes en exemples, vous ne trouvez pas que c’est une grande avancée.
    Demain, j’en suis sûr, ils seront obligés de le nommer même si ça doit leurs rester en travers de la gorge mais ils le diront et alors là !

    Le doute sera dans l'autre camp.

  26. NM38 dit :

    Très bon talk même si la journaliste a essayé de faire baisser le niveau sur la dernière question...

  27. Jeannot dit :

    A 8 jours de la Fête de l'Huma n'est il donc pas possible de connaître le programme des interventions et débats auxquels participera le candidat du Front de Gauche à l'élection présidentielle.?
    L'attente de cet évènement est forte.
    Allons, on y va ou on y va pas à la conquête du pouvoir

  28. Bernard Leprêtre dit :

    Merci pour ce billet éclairant. Ce n'est pas de François Hollande ni de Martine Aubry qu'on peut attendre ce genre de réflexion.

  29. Bravo pour cette analyse d'un système qui dérive vers ce que j'appelle le libéral-totalitarisme. Les méthodes de l'enfumage et de la zombification ont progressé depuis le temps de "Radio-Paris" ("ment", disait la BBC).Actuellement, et peut-être provisoirement, on tolère très marginalement les expressions alternatives. Au cas où elles s'avèreraient efficaces, d'autres petits soldats conscients ou inconscients du libéral-totalitarisme(qui peut prendre différents aspects politiques plus ou moins autoritaires) s'en vont répétant que tel ou tel candidat que leurs tireurs de ficelles n'aiment pas est un "populiste", sans bien sûr démontrer en quoi ce candidat est populiste. Dans certains esprits, populiste=pas bien, et cela suffit comme argumentation pour endormir les bisounours. En revanche, les mêmes zombificateurs oublient les vrais démagogues qui ont promis la lune, pour ne distribuer que des paillettes aux naïfs qui les ont crus, et des espèces bien trébuchantes à leurs copains. L'oligarchie rejette la démocratie quand cela l'arrange ou qu'elle a peur, et l'accepte du bout des lèvres quand ses intérêts y trouvent de quoi prospérer.

  30. Jeannin dit :

    Cet après-midi l'UMP à accaparé la chaine LCP (public sénat) 13 pour son congrès et sa propagande. est-ce légal ?


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