03sept 11

Le coup d’Etat des financiers, la classe ouvrière, la pauvreté, le Chili en lutte

La tentation autoritaire

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Dans cette note, finalisée avant de monter dans le train pour Lille et sa braderie, je fais un tour d’horizon en attelant ensemble des choses que j’ai rédigées à divers moments, à mesure que je pouvais approcher un clavier et que j’avais le temps disponible pour m’adonner à la passion de l’écriture partagé avec vous. Il sera donc question du « Coup d’état des financiers », expression dont je veux progressivement éclairer ici le contenu. Puis je parle de l’invisibilité de la classe ouvrière dans les médias audiovisuels. Et cela me fait le lien avec un film que je veux vous proposer d’aller voir. Je viens ensuite sur l’extension de la pauvreté et la question stratégique qu’elle souligne. Du coup mardi vous aurez une pensée pour les ouvrier(e)s du « Thé éléphant » trainés en justice à Nanterre par leur exploiteur Unilever qui se plaint qu’ils aient mal parlé de lui. Je finis avec un message venu du Chili qui nous concerne de près.

Une nouvelle étape de la tentation autoritaire qui travaille les dirigeants libéraux commence en Europe avec l’imposition de « la règle d’or ». C’est la conséquence de leur vision dogmatique de ce qu’est « la seule politique possible ». Je voudrai souligner aujourd’hui que cette façon de voir se nourrit de l’ambiance anti-parlementaire et antipolitique dominante dans les médias. L’habitude de parler d’une « classe politique », les refrains destiné à donner une couleur politique neutre aux pires poncifs contre les gouvernements « de droite comme de gauche » fonctionnent comme un conditionnement. N’oublions pas dans ce registre le rôle de l’adulation des experts et la manie d’avaler tout rond un argument dès qu’il est présenté sous une forme chiffrée. Les têtes les plus pleines n’y échappent pas.  James Lovelock scientifique britannique : « il peut être nécessaire de mettre la démocratie de côté pour un moment ». David Shearman chercheur australien : « si la démocratie ne peut pas fournir leadership et action sur le changement climatique, sa survie doit être mise en question ». Je tire ces citations du livre d’Hervé Kempf contre l’oligarchie. Ce journaliste du « Monde » note d’ailleurs comment de bonnes têtes peuvent être emportées à la faveur de circonstances traumatisantes. Ainsi quand Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : « c’est la faillite de la démocratie ». L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin ».

Mais c’est évidemment dans le cœur du système que la tentation autoritaire est la plus forte. Le moment politique que nous vivons est celui du divorce entre le capitalisme mondialisé et la démocratie. Hervé Kempf propose un florilège de phrases qui font froid dans le dos. Mais elles éclairent tellement bien d’où vient ce que nous vivons. The Economist par exemple, magazine de référence libéral écrit : « les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions [de l’Europe] de devenir plus dynamique et performante ». Plus près de nous, en France dans la nomenclature des médiacrates, si sourcilleux sur la démocratie chez les autres, on en a entendu de belles également. Ainsi Christophe Barbier, rédacteur en chef de l’Express en parlant de la nécessité d’un nouveau traité européen : « les peuples ne valideront jamais un tel traité […], un putsch légitime est nécessaire ». Et n’oublions pas Alexandre Adler, grand pourfendeur de dictature communiste qu’il voit au pouvoir avec Chavez. Cela ne l’empêche pas de préconiser une « dictature bienfaisante » pour la Grèce. Bien sûr, lui sait que c’est ce qui s’est déjà produit dans les années trente, sous le même prétexte, avec le même cheminement dans le même pays, sous la férule du dictateur Metaxás.

Les puissants ont commencé à critiquer les processus démocratiques
dès les années 1970 selon Kempf : « la Commission Trilatérale  regroupe à partir de 1973 des dignitaires politiques et économiques provenant des États-Unis, d’Europe et du Japon ». Son rapport de 1975 est rédigé par Samuel Huntington : « plusieurs des problèmes de gouvernance aux États-Unis aujourd’hui découlent d’un excès de démocratie ». Le théoricien du « choc des civilisations » avait à l’époque produit un livre où il montrait comment seuls les militaires étaient en état d’assumer l’intérêt général contre les politiciens nécessairement vissés dans une démagogie électoraliste de court terme. Ces thèses servirent de ciment et de justificatif pour la préparation et la conduite des années de dictature et de meurtres en Amérique du sud. Les prémices de la tentation autoritaire sont nombreuses et bien placées actuellement. Ainsi avec David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank qui a écrit en 1999 : « une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire ». Je suppose que ces lignes me vaudront maints ricanements et force accusation d’exagération. Un peu comme ce à quoi j’ai eu droit à propos du populisme. Et avant cela à propos de la dénonciation de la cupidité des riches. Vous avez donc vu que ces postures ne tiennent pas longtemps sous le feu des évènements. Le journalisme de l’audimat suit la pente et celle-ci va où nous disons et non là où ils préféreraient. De même la réalité du coup d’état des financiers finira par s’imposer aux esprits. J’ai noté avec orgueil que l’expression « coup d’état des financiers » était aussi un des slogans des indignés d’Espagne.  

Les ouvriers visibles ne sont que « 2% » chaque année à la télévision, toutes chaînes confondues. Ce chiffre, venu d’une enquête du CSA que je reprenais dans mon livre « Qu’il s’en aillent tous », commence à être connu désormais. Je l’ai rappelé à l’émission « Salut les Terriens » pour enfoncer le clou. J’y reviens. Invisibles, effacés, rayés du tableau, disparus ou en voie de disparition. Exception ce soir là : une employée de Sodimédical était invitée sur le plateau d’Ardisson pour parler de la délocalisation de son entreprise en Chine. La charge de violence brute de cette exclusion permanente le reste du temps n’en est que plus sévère quand on écoute cette femme décrire sa condition. Les universitaires et sociologues étudient cette « occultation ». Dans mes pérégrinations internet, je suis tombé sur un dossier du journal « La Croix » datant de 2008.  Un professeur d’université y faisait ce constat : « Chaque année, lorsqu’on demande aux étudiants combien il reste d’ouvriers en France, les réponses sont ahurissantes. Certains disent 100.000, d’autres 500.000. Il y en a toujours un qui par bravade va aller jusqu’à les estimer à un million. » Derrière l’absence d’images et l’absence de mots, il y a des hommes et des femmes qui ne travaillent pas tous dans les mêmes branches. Une ouvrière qui a vingt ans de métier dans une usine agro-alimentaire est citée dans ce même dossier : « Parfois, lorsque je leur décris mon atelier, j’ai l’impression que les gens n’imaginaient pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier.»

Des armées de communicants veillent à ce que les mots façonnent le monde qu’ils fantasment pour que les dominants qui les payent en tirent gloire et profits. L’ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d’un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations. Dans son livre sur l’oligarchie, Hervé Kempf, décrit bien (page 35) cette évacuation de la conscience de soi. « Le peuple ne se voit plus comme tel, la société se croit une collection indistincte d’individus […]. L’oligarchie, elle, a une conscience de classe aiguisée, une cohérence idéologique sans faille, un comportement sociologique parfaitement solidaire. ». Dès lors, la lutte politique que nous menons est aussi une lutte poétique, au sens radical du mot c’est-à-dire de création et d’invention contre tout un vocabulaire qui fonctionne comme une propagande permanente. La révolution citoyenne passe par ce travail d’invention. Nommer la réalité du monde sans euphémismes anesthésiants. Inventer ou réveiller  les mots ou les symboles qui portent ce que nous voulons voir se construire de nos intelligences et de nos mains. Me revient en mémoire l’appel en 2004 de treize illustres anciens résistants pour commémorer le 60ème anniversaire du Programme du CNR, celui « Des jours heureux » : « Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

Des artistes, des cinéastes, créent pour résister à cette déferlante quotidienne d’images mutilantes et obscurcissantes. D’images formatées dans « le moule à tarte » des séries et reportages du vingt heures. J’emprunte l’expression à Peter Watkins, le grand documentariste anglais auteur de « La Bombe », de « Punishment Park » et des six heures magistrales de « La Commune ». Dans les films de Robert Guédiguian, de Gérard Mordillat, les ouvriers sont visibles et vivants. Plus beau le collectif de travail, plus belles les solidarités de quartier et d’usine, avec des amours et des sentiments mais sans mièvreries. Le documentaire de Gilles Perret « De mémoires d’ouvriers »,  qui sortira au cinéma en janvier 2012, est de cette veine.

J’en parle parce que les participants du « Remue Méninges » à Grenoble ont pu le voir en avant première samedi soir dernier. Pendant ce temps, j’étais cloué dans ma chambre d’hôtel à préparer mon discours du lendemain. Mais quel moment cette soirée cinéma ! Gilles Perret avait contacté de lui-même l’équipe d’organisation pour proposer de venir installer de quoi projeter son film dans le grand bar du campus universitaire. Beaucoup d’entre vous connaissent son travail, ont vu « Walter retour en résistance » ou « Ma mondialisation ». Après la projection il y a eu échanges et débats, à l’image de ces trois jours d’intenses rencontres au Remue-Méninges. Je note qu’à la même heure samedi soir, ailleurs dans un amphi, des comédiens amateurs, nos camarades, jouaient la pièce en alexandrins de Frédéric Lordon, « D’un retournement l’autre ». Comme quoi une université d’été politique peut être un moment culturel pleinement intégré.

Pour avoir écouté les camarades qui m’en ont parlé, tous très émus, j’ai hâte de voir le film de Gilles Perret. Il cite ce chiffre des « 2% » de visibleset donne la parole à des ouvriers actifs et retraités de la production d’électricité et de la métallurgie en Savoie. Son récit s’écrit dans la durée, de l’évocation de la fusillade peu connue de Cluses en 1904, où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers en grève, aux images d’archives de la cinémathèque de Savoie qui couvrent cent ans d’histoire de grands travaux dans cette région des Alpes. Le film construit ainsi une mémoire ouvrière des mutations de l’industrie. Avec des images et des voix, de l’Histoire et du présent, avec cet art du montage propre au cinéma, les ouvriers du film décrivent le monde tel qu’il ne va pas et proposent des solutions politiques. Je le dis car un film comme celui-ci, tout comme « Pater » d’Alain Cavalier qui évoque l’idée du salaire maximum, fait avancer les causes que nous défendons autrement qu’un programme politique ou que le discours à une tribune. On adhère aussi à une idée parce qu’on a partagé l’émotion de qui la joue ou la propose. Les ouvriers de ce film évoquent la dégradation des conditions de travail à partir de la suppression du casse-croûte payé par l’entreprise à la pause. Ils montrent que la financiarisation des entreprises a fait entrer dans les usines des bataillons d’ingénieurs soucieux de rentabilité. Et que les ouvriers dans ces conditions connaissent mieux la chaîne de production et le fonctionnement des machines que l’encadrement. J’ai fait mienne cette idée dans « Qu’ils s’en aillent tous » : « Il faut éjecter des postes de commande des entreprises les financiers et les commerciaux qui les ont envahis. »

A mesure du récit cinématographique, un programme de luttes politiques s’énonce par la voix de gens du commun fiers de leur travail. Précarité, fusions-acquisitions, problèmes de sécurité liés à la sous-traitance, évolutions du droit du travail, re-nationalisation, réindustrialisation, bataille culturelle contre la communication d’entreprise qui célèbre la performance et la compétition. Les meilleurs défenseurs des outils de production et des réalisations qui concourent à l’intérêt général, ce sont les travailleurs qui ont de la mémoire, héritiers du temps long et non les financiers qui calculent à la seconde, esclaves du temps court.

Des nouvelles des riches ? Les 0,005% les plus riches sont à l’abri et vivent avec beaucoup d’argent. Le coup de rabot annoncé par Fillon la semaine dernière pour taxer les riches sera surtout symbolique. L’économiste Thomas Piketty le rappelait récemment dans un entretien au « Monde » : « Au total, 2011 a été une excellente année pour les riches » ! La France est « leader européen pour le nombre de millionnaires en dollar ». Piketty n’invente rien. Il décrit. C’est une étude de la banque Crédit Suisse qui atteste ses propos. Tel est le bilan des promesses de la mondialisation heureuse et des autres refrains du libéralisme. La pauvreté augmente en France sans discontinuer. Elle s’aggrave et se généralise. La pauvreté n’est pas un à côté du système qui laisserait sur la route les plus fragiles, les moins aptes à supporter les coups de sabre de la mondialisation. C’est le cœur, le moteur du modèle social du capitalisme de notre temps. Pour que des mégas fortunes s’accumulent il faut que le gros de la troupe puisse être pressé sans merci. Entre les deux, une masse volontairement et méthodiquement effrayée balance entre résignation et indignation. Il faut comprendre et expliquer le lien entre pauvreté et richesse. Car aussi étrange que cela puisse paraitre, beaucoup ne le font pas. Ils peuvent alors se réjouir dans une même phrase de l’augmentation du nombre des riches et déplorer l’augmentation du nombre des pauvres. La machine de propagande des dominants travaille alors à plein régime pour singulariser la pauvreté, l’expliquer par la faute des pauvres eux-mêmes.

 Ah, les pauvres ! La droite les culpabilise avec méthode. Ce sont les « assistés » dit-elle. Les « qui ne se lèvent pas assez tôt ». Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute ! Adaptez-vous ! Rebondissez ! Vous étiez ouvriers sur la chaîne d’une entreprise délocalisée ? Pourquoi ne pas bosser dans une plate-forme téléphonique, c’est tellement plus moderne ! La métallurgie périclite dans les montagnes ? Déménagez aux abords d’un parc de loisirs, c’est là-bas que sont les nouveaux « gisements d’emplois ». Le discours ambiant tend à faire de la pauvreté un accident de parcours, une extension malheureuse du domaine de la fatalité. Comme si elle ne touchait pas tout le monde, classes populaires et classes moyennes, étudiants mal logés, chômeurs en fin de droit, précaires en sursis, parents isolés, retraités, déclassés. Ceux qui travaillent comme ceux qui ne trouvent pas à travailler. Ceux des centres villes qui crapahutent du matin au soir pour des bouts de temps partiel, comme ceux des campagnes qui vivent mal de leur bout de terre et touchent des miettes de retraite. Toute cette pauvreté visible et invisible, est infligée comme un châtiment et intériorisée faute des mots pour la mettre à distance comme un obscur arrêt du ciel.

Cette augmentation de la pauvreté, l’Insee la mesure régulièrement depuis 2002. On calcule le seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, soit 954 euros par mois. Pour mémoire quelqu’un au RSA touche lui 455 euros. L’INSEE fait son constat dans une étude sur les niveaux de vie en 2009, il y a deux ans, publiée cet été. Elle montre que les pauvres sont de plus en plus nombreux dans notre pays. Il y a en France 13,5% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. 8,2 millions de nos concitoyens ! Je suis heureux de l’impact de cette enquête qui a été bien médiatisée. Sarkozy n’est pas seulement le président des riches. Il est celui qui aura fabriqué le plus de pauvres depuis la libération en 1945. Cent soixante mille de plus par an ! C’est une moyenne. Car de 2008 à 2009 l’Insee démontre qu’il y a eu 400.000 personnes de plus tombées dans la pauvreté. Sont touchées des catégories qui hier semblaient protégées. « Au total, le contexte de crise économique se répercute sur l’ensemble des ménages » note l’institut. « Mais ce sont les plus modestes qui sont les plus touchés. » De 2008 à 2009, le revenu médian, celui au-dessous duquel se trouvent 50% des salaires, est resté quasi stable. Mais la pauvreté a surtout augmenté avec la hausse du chômage comme conséquence des pertes d’emplois massives dans certains secteurs que la France a connu du fait des délocalisations et autres objectifs de rentabilité maximum. Un fait important à noter : la déferlante de la pauvreté concerne davantage les indépendants que les salariés. Cela laisse prévoir une convergence de situations avec les travailleurs précaires  qui peut prendre du sens politique. Car les indépendants sont le cœur de la classe qui se dit « moyenne ». Une autre observation qui fait sens politique mérite d’être examinée de près. Dans la composition des revenus des 10% les plus pauvres on constate une hausse de la part des indemnisations chômage et une baisse de la part des salaires. Autre constat : le taux de pauvreté des chômeurs baisse. La raison ? Les nouveaux chômeurs sont plus âgés et plus qualifiés que ceux de 2008. Ainsi donc le nombre de gens qui dépendent des prestations sociales pour ne pas sombrer va donc croissant. Peuvent-ils faire front ? C’est notre objectif.

Comme vous le savez, le Chili est en proie à une forte mobilisation étudiante. Du sans précédent depuis la chute du dictateur Pinochet. Il s’agit pour les jeunes de remettre en cause le modèle de privatisation du savoir qui est le but des réformes en cours notamment en France et dans toute l’Europe. Beaucoup  oublient que le Chili de Pinochet fut le cahier de brouillon des recettes de l’école de Chicago, c’est-à-dire du groupe d’économistes libéraux et monétaristes qui fit ensuite école dans le monde entier. L’éducation autonomisée et marchandisée, les études payées par l’emprunt personnel, toutes ces merveilles ont déjà fait leurs ravages. Une jeunesse exaspérée, des familles frustrées, venant de toutes les catégories sociales font exploser le couvercle de plomb qui muraient les esprit sous le gouvernement des socialistes et des centristes qui, bien sur, trouvaient tout cela parfait il y a encore peu. Cette bataille a une assise sociale et politique très large. Mais sa figure emblématique est une jeune femme qui est aussi membre du Parti Communiste et qui l’assume publiquement. Le Parti communiste chilien a fait le choix aux dernières élections présidentielles de soutenir un dissident socialiste, Jorge Arrate qui a rassemblé 6% des suffrages. A la suite de quoi, pour la première fois depuis la fin de la dictature, le PC a eu trois élus à l’assemblée nationale. Du côté du Parti de gauche français, une délégation s’est rendue pendant cette campagne électorale au Chili sous la houlette de l’avocate Raquel Garrido. Elle a participé de près à la fondation d’un nouveau Parti, regroupant d’anciens socialistes et des nouveaux venus au combat gagnés dans la jeune génération. Ce Parti, PAIZ (Partido de la Izquierda, Parti de gauche) s’est aussitôt allié aux communistes et il fut fer de lance de la campagne du socialiste dissident Jorge Arrate. Son jeune dirigeant Armando Uribe Echeverría s’exprime cette semaine dans la rubrique « Les invités de Mediapart » au moment où le président chilien Sebastian Piñera a accepté de rencontrer une délégation étudiante, deux jours après la mort d'un des leurs lors d'une manifestation. Il revient sur la situation politique du Chili, et sur la mobilisation entamée il y a un mois.  Je crois ce texte très à sa place ici.
 

« Le Chili est un pays de fantaisie. Après la très sombre dictature du général Pinochet, avec le retour des civils au pouvoir en 1990, le Chili se présente comme un prospectus pour touristes, avec données économiques époustouflantes et une démocratie merveilleuse. Qui pouvait penser que derrière cette «image-pays» — comme elle a longtemps été désignée sérieusement par les gouvernants successifs — survivait une réalité sinistre : le maintien intégral du système institutionnel, juridique et économique de la dictature? Personne. La «transition» était parfaite, avec un avantage considérable pour les auteurs de ce tour de passe-passe: le «modèle», comme ils l’appellent, serait désormais géré par des personnes incontestables sur le plan international: des anciens exilés, des anciens activistes anti-Pinochet, de purs démocrates. Les journalistes du monde entier, comme les spécialistes – politologues, économistes, sociologues… se sont empressés d’applaudir.
 
« Ce maintien intégral repose sur une Constitution inspirée par le franquisme et adoptée en 1980, en pleine dictature, avec un pays sous couvre-feu, avec des milliers de prisonniers politiques torturés dans des prisons secrètes, des dizaines de milliers détenus dans des camps de concentration, des centaines de milliers d’exilés, toutes garanties suspendues. Pour étonnant que cela puisse paraître, c’est cette Constitution complétée par les «Lois Organiques Constitutionnelles» adoptées par Pinochet immédiatement avant de quitter le devant de la scène, qui continuent d’encadrer la vie politique, sociale et économique du Chili plus de 20 ans après. En verrouillant toute possibilité de changement. La volonté déclarée des idéologues pinochettistes, dont la figure principale, Jaime Guzmán, reste une référence pour la droite au pouvoir, était que, quel que fussent leurs successeurs au pouvoir, ils sont contraints d’appliquer la même politique. »
 
« Parmi ces «Lois Organiques», celle de l’éducation démonétisait tout l’enseignement secondaire public en en confiant la pleine responsabilité aux municipalités bien incapables de le gérer sans moyens. La dictature avait fermé dès 1973 les exemplaires écoles normales ainsi que l’institut pédagogique, les lieux emblématiques de la formation des instituteurs et des professeurs, qui étaient un des orgueils de la République et le foyer de presque toute la vie intellectuelle de ce pays riche en écrivains, et qui avaient formé les deux prix Nobel de littérature chiliens, Gabriela Mistral et Pablo Neruda. »
 
« Les lycéens s’étaient déjà soulevés contre cette éducation au rabais, réservant l’accès au savoir à ceux qui peuvent le payer, accroissant des disparités sociales traditionnelles et insurmontables sans la possibilité d’accéder au savoir. La loi facilitait également l’installation d’universités privées pratiquement non régulées, en principe à but non lucratif et libres de délivrer des diplômes à leur guise. Fort lucratives, en réalité, grâce aux subventions versées par l’Etat pour chaque étudiant, grâce au prix exorbitant de chaque cursus -financés par des prêts à taux usuriers à chaque étudiant- et moyennant, enfin, les redevances payées par les universités aux sociétés immobilières possédant les campus et aux entreprises les entretenant, toutes aux mains des propriétaires des universités. Le Chili est le seul pays au monde où 70% du coût de l’éducation des jeunes doit être pris en charge par la famille. Le conflit lycéen s’était réglé en 2006 par un «grand accord national sur l’éducation» dont les promesses n’ont pas été tenues.

« Le mouvement étudiant et lycéen de 2011
, auquel on doit depuis trois mois les plus imposantes manifestations jamais vues depuis la fin formelle de la dictature, est mené ceux qui étaient lycéens en 2006, qui ont été floués par le gouvernement précédent et qui entendent ne pas se laisser faire cette fois-ci. Ils ont été très vite rejoints par les professeurs, puis par les recteurs des universités traditionnelles, puis par un nombre incalculable d’organisations sociales de tout ordre, qui s’étaient essayées à la mobilisation politique de masse lors des manifestations contre un projet écocide de centrale hydro-électrique dans le sud du pays. Les 24 et 25 août, c’est les syndicats qui ont rejoint le mouvement, en appelant à une grève générale. Depuis trois mois, aussi, 32 lycéens s’étaient lancés dans une grève de la faim à laquelle ils viennent de mettre un terme ce 25 août. »
 
« Toutes les manifestations ont été infiltrées par des policiers en civil et des agents provocateurs. Toutes, sauf une, ont été aussi durement réprimées que l’étaient les manifestations en pleine dictature, les Forces Spéciales des Carabiniers (la police militarisée) s’en prenant aux manifestants avec une violence excessive. Ce 25 août des détachements des Forces Spéciales ont pénétré violemment à 1h30 du matin dans trois à quatre maisons dans plusieurs banlieues pauvres de Santiago (Pedro Aguirre Cerda et La Victoria, mais probablement d’autres également) en détruisant tout sur leur passage et en tabassant toutes les personnes présentes, y compris des enfants et des personnes âgées, dans ce qui semble bien être une opération planifiée d’intimidation. Ils avaient fait de même dans plusieurs établissements scolaires de la capitale occupés par des lycéens, en provoquant également des destructions et des blessés. »
 
« Le gouvernement chilien et ses troupes parlementaires hésitent depuis trois mois entre l’affrontement sous couvert de maintien de l’ordre public et l’appel au dialogue afin d’endiguer une vague de colère sociale qui grandit de jour en jour. Les partis au pouvoir comme l’opposition officielle (la «Concertation» qui réunit les Démocrates-Chrétiens, les Socialistes, les Radicaux et les opportunistes) essayent désormais de limiter le problème aux seules questions de l’éducation, pour lesquels les uns comme les autres proposent des solutions partielles. Les lycéens et les étudiants continuent d’exiger la garantie d’une éducation gratuite et de qualité à tous les échelons et la fin du système imposé par la dictature et largement développé par la Concertation. »
 
« Lorsque les journalistes demandent aux lycéens comment ils envisagent la sortie de crise, ils répondent sans hésiter: une nouvelle Constitution au moyen d’une Assemblée constituante. Pour le monde politique chilien -régulé lui aussi par une «Loi Organique Constitutionnelle» et une loi électorale «binominale» aberrante- c’est comme proposer l’enfer ou, du moins, une promesse de purgatoire éternel. Les étudiants et les lycéens viennent de souligner, en effet, la véritable fracture politique qui traverse la société chilienne que les pouvoirs ont jusqu’ici refusé de voir, car il n’y a, en effet, que deux partis au Chili: d’un côté ceux qui ont accepté l’héritage de Pinochet et en ont fait leur propre patrimoine ; de l’autre, tous les autres, tous ceux qui ont été soumis, contre leur gré, leur avis, leurs opinions et leurs valeurs, à cet héritage néfaste qui a fait du Chili le paradis du néolibéralisme. Un pays où celui-ci a pu être mis en place avant que Reagan et Mme Thatcher en fassent leur pain quotidien et qu’il devienne une vulgate économique et politique mondialisée. Grâce aux étudiants on distingue désormais clairement les deux catégories de population: la poignée de ceux qui profitent du capitalisme contemporain et la grande majorité qui le subit. Le conte de fées de la main invisible du marché a vécu, et nous devrons certainement à la détermination des étudiants et des lycéens chiliens le retour prochain à une tradition républicaine qui avait cessé d’exister le 11 septembre 1973. »

 


430 commentaires à “La tentation autoritaire”
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  1. A-J Holbecq dit :

    Bon argument de Jean-Luc Mélenchon hier dans "c'politique" à propos de la dette:
    "Bien qu'il soit idiot de comparer un stock à un flux, si on le fait il faut comparer une dette de maturité de 7 ans à un PIB de 7 ans donc 1640 Md€ sur 14000 Md€, soit 12% de 7 ans de PIB"

    @ (148) gerlub
    C'est en gros la proposition de la FNH mais bien qui ayant participé, je ne crois pas que ce soit possible sans l'aval des autres 16 de la zone euro. Cette proposition équivaut à une pure création monétaire de monnaie centrale qui normalement est sous contrôle de la BCE.

  2. Pulchérie D dit :

    @ marechal (120)

    Attention, attention ! ne pas confondre Hervé Kempf avec ses cibles, telles que Barbier, ou l’assimiler à Adler.

    Kempf a écrit dans le Monde Diplomatique un article dont le titre ne laisse aucune place à un doute à propos de ses positions politiques : " Comment les riches détruisent le monde".
    http://www.monde-diplomatique.fr/mav/99/KEMPF/16157
    Et son entretien avec Daniel Mermet, le 4 janvier 2011 au sujet de son dernier bouquin : « l’oligarchie, ça suffit. Vive la démocratie », ça ne vous dit rien ?. Et la présentation du même livre qui a eu lieu dans Mediapart ? (cherchez, vous trouverez)
    Kempf attaque Lovelock et Shearman dans son bouquin et J-LM en tire des citations en guise de témoignage contre ces trublions parfois inconscients, comme Lovelock, etc.`

    A ce train, on nous présentera Catherine Ashton comme un soutien compatissant de la Grèce contre le FMI !

  3. marc dit :

    @ vincent 145
    Je suis d'accord avec vous.
    Vouloir sortir de l'Euro comme un but en soi est une stupidité mais vouloir y rester coûte que coûte est une sottise.
    La question de l'euro se pose plutôt sous l'angle de la souveraineté populaire sur la création monétaire.
    L'Euro et la politique qui le sous-tend, est-il oui ou non compatible avec la souveraineté populaire ?
    Dans l'affirmative (ce dont je doute) on le garde, dans le cas contraire on le jette. Si l'Union Européenne cherche à utiliser l'Euro comme moyen de combattre une politique antilibérale en France, il restera au Front de Gauche à confier (restituer) à la banque de France le pouvoir de création monétaire sous contrôle démocratique.
    Il ne peut y avoir de souveraineté démocratique sans détenir le levier politique de la création monétaire. C'est là le premier acquis du conseil national de la résistance à restaurer.

    L'Euro va exploser, tout le monde le sait.

  4. gerlub dit :

    @ 152 A-J Holbecq

    Peut-être qu'il faut l'aval des 16 autres ?Je n'ai pas vérifié. Ceci étant c'est au moins aussi régulier vis à vis des textes que la BCE rachetant les dettes pourries des états via le second marché !
    Attention je ne dis pas que la BCE ne doit pas intervenir. Elle le fait de manière spécieuse car elle n'a pas le droit de les acheter directement.
    De toute façon ce n'est qu'une proposition, un argument éventuel dans le cadre d'un débat avec les partenaires de la zone euro qu'un élu à la présidence du FdG devrait avoir pour modifier les règles qui font la part trop belle au secteur privé qui joue au casino sans crainte de perdre et se fait systématiquement rembourser par le contribuable en cas de perte et prend les intérêts de toutes façons.

  5. A-J Holbecq dit :

    Dans le 152 " mais bien qu'y ayant participé" et non "mais bien qui ayant participé"...

    Sur le sujet : il faut absolument lire le billet de Lordon " le commencement de la fin "
    Extrait:
    "Incapables de faire face à leurs engagements de paiement interne, les Etats qui sont en déficit primaire se tourneront vers la banque centrale pour financer leur solde. Mais, sans même s’attarder à la lettre des traités, la BCE est-elle capable de répondre favorablement à une demande de ce genre ? Poser la question c’est y répondre. Tout l’habitus du banquier central européen s’y oppose. Dans ces conditions, les pays concernés reprendront barre sur leur banque centrale nationale, de fait extraite du SEBC (le Système Européen de Banques Centrales), pour lui faire émettre des euros en quantité ad hoc. A ce moment précis, constatant l’apparition dans la zone euro d’une source de création monétaire anarchique, affranchie des règles du SEBC, donc susceptible de mélanger ses euros impurs aux euros purs (et par là de les corrompre), l’Allemagne considérera que le point de l’intolérable a été atteint et, faute d’avoir les moyens d’exclure le(s) contrevenant(s) [9], jugera que sa propre conservation monétaire lui fait devoir de quitter les lieux. Fin du voyage pour l’euro, en tout cas dans sa forme originelle.

    [...] Recapitalisation et garantie des diverses catégories de dépôts (sous un certain plafond, par là doté de bonnes propriétés de justice sociale : il y a des très riches qui vont beaucoup perdre…) se feront par émission monétaire."

  6. SABROU dit :

    Pour moi il ne fait aucun doute que seul les partis politiques qui s'opposent au capitalisme sont crédibles. Car défendre un système aussi nuisible pour l'homme et sa planète ne peut être fait que par seul ceux qui y ont intérêt. Le Parti Socialiste porte une lourde responsabilité à ce sujet. Heureusement le Front de Gauche est là, mais il manque cruellement certains à l'appel... (Olivier qu'est ce que tu fais ?!).

  7. Mario Morisi dit :

    A propos de la compassion pour Mme DSK...
    Je crois que la stratégie sémantique et morale de Jean-Luc Mélenchon est lisible depuis un bon moment.
    Lorsqu'on a attaqué Audrey Pulvar dans sa pratique professionnelle, dans la foulée d'autres journalistes femmes épouses ou compagne d'hommes politiques, Jean Luc a pris soin de développer un argument "féministe" et "républicain". Elles ne sont pas des "femmes de", elles sont des individus citoyennes et des professionnelles. On n'accuse pas les "maris de" et on ne les menace pas professionnellement sous ce prétexte.
    De la même manière, Carla Bruni était chanteuse (épouvantable et geignarde à mes ouïe) avant d'épouser le Pdt.
    Itou pour Anne Sinclair. C'est elle qui subit toute cette affaire, elle n'a pas a être mis dans le même sac et si elle aime son mari, nul ne peut le lui reprocher.
    Cela fait sens dans la mesure où une vidéo "Mélenchon : féministe !" vient de sortir de nos ateliers.
    Je crois que tout cela a le mérite de la cohérence. Nous sommes pour la parité, pour l'égalité des chances, pour un parlement à 50/50 ou non ?

  8. toto dit :

    Question de Mario Morisi (107)
    "Seul doute, qui regarde C/Politique hormis les militants, les politiciens professionnels et les amoureux de politique ?"

    Ma réponse: Pas bézef mais l'émission a le mérite d'exister !
    Quant à la journaliste on la dit de sensibilité de gauche. Non pardon de sensibilité PS ce qui fait une sacré différence tout de même. Pour ce qui est de la prestation de Jean-Luc on en attendait trop pour être vraiment comblés mais on doit lui faire compliment pour sa ténacité et son aplomb face aux questions piégeuses.

  9. Berdagué dit :

    thersite69-151-
    100% d'accord avec toi c'est de la crise permanente du système capitaliste qui est la genèse des crises multiples, mais de considérer les exacerbations des finances d'argent facile à manipuler toujours gagnantes vu que c'est une poignée qui détient de quoi faire varier tous les cours de n'importe quoi, et que cet argent volé ne reviendra en aucune façon dans le bien commun, si dans le luxe et uniquement, il y a quelques années les conseils les plus juteux allaient dans ce sens: LVMH ça rapporte !
    D'autre part nous ne sommes plus à la mi 19 ième, le capitalisme est en stade suprème et plus que Lènine le prévoyant, le système capitaliste alors que les banques d'affaires existaient s'est permis en luxe que les max de dividentes récoltées dans les trusts de production aillent uniquement dans les marchés spéculatifs très faciles et juteux, ah si parfois ils donnent qqs grains de semoule au bien commun, moralité oblige, ou faire des fondations charitables dégoulinantes, le coeur sur la main.
    Loin de moi de faire appel à la morale, de les qualifier de crapules y a un zeste de gentillesse, mon vocabulaire s'avère en panne pour les qualifier ces patrons modernes voyous, nous sommes loin des patrons paternalistes qui n'hésitaient pas à faire appel à l'armée en cas de grèves, c'est pire aujourd'hui, sous couvert de réussite et d'obligation ils n'hésitent pas à licencer en masse laissant des secteurs stratégiques et désertifiant des régions entières avec toutes les conséquenses humaines, ils s'en foutent.
    Si il existe encore des patrons qui entreprennent et risquent, ce ne sont pas pour moi des crapules au contraire, nonobstant la plus-value chère à Marx.

  10. Il faut appeler un chat, un chat. Parler de libéralisme, c'est adopter la langue de bois de l'oligarchie. Ce dont il s'agit c'est d'une forme de capitalisme extrême, revenu à l'état sauvage, sans aucun frein, ni retenue.
    La nature de ce capitalisme absolu est déjà, en elle même, totalitaire. Il s'agit de soumettre les peuples, par la seule, mais totale, maîtrise du cerveau de chacun, de façon à transformer ceux qui étaient des citoyens en petits moutons, volontaires pour se faire tondre (cf les "socialistes" européens) et à empêcher ceux qui sont déjà des petits moutons, de devenir des citoyens.
    Affirmer que ce système est incompatible avec la dictature (sauf erreur, un seul intervenant l'a fait) relève de la négation des faits. Les exemples d'une telle osmose entre la dictature politique et la dictature du fric sont si nombreux qu'il serait interminable de les citer tous. Il suffit de consulter les manuels d'histoire ou les archives du Monde Diplomatique.
    Il ne s'agit pas seulement à mon avis d'une tentation, mais d'une réalité palpable et effective. Devant la lâcheté de la plupart des politiciens des démocraties, l'oligarchie (multinationales, spéculateurs, appareils médiatiques de désinformation) se rengorge et pousse toujours plus loin le bouchon. Les démocraties sont dans le caniveau; logique que les maîtres du monde veuillent s'en débarasser une fois pour toutes.
    NB : petite illustration concrète. Bientôt à Nice (capitale mondiale des idées progressistes- lol) va se tenir un "machin" nommé G20. Mon petit doigt me dit que les forces de l'ordre vont être considérables pour empêcher une liberté fondamentale de s'exercer : celle de manifester. Vous avez dit dictature ?

  11. JM dit :

    @AJ Holbecq
    Je vous lis sur ce blog régulièrement et je ne comprends pas, peut-être par sectarisme j'en conviens, le rapport entre vos interventions et N.Hulot : en effet la FNH (fondation pour la nature et l'homme : nom qui pour je ne sais quelle raison me pose problème) est une fondation présidée par l'ex candidat écolo plus europe écologie tendance au mieux Cohn Bendit - pour situer le curseur - que vert d'ailleurs. De même j'aperçois le nom de Sterdyniac (orthographe inexacte sans doute) économiste réputée de gauche. Pouvez vous m'éclairer sur votre rôle aisni que celui de Sterdyniac dans cette fondation? même sur cette fondation?
    @ tous
    Une réelle fierté que mes idées soit représentée par un candidat comme Jean Luc Mélenchon à nouveau remarquable hier ! Quant aux débats sémantiques du type PS /de gauche ou anecdotique Anne Sainclai ou Carla Bruni, franchement je doute que cela soit l'essentiel de l'emission d'hier. Je préfère retenir le candidat des têtes dures, des résistants avec biensur les valeurs, la pédagogie et le sens des responsabilité qui vont avec.

  12. claude dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Belle prestation dans "C politique", mais pourquoi accepter de jouer le jeu du langage de l'adversaire en reprenant l'expression de : "la règle d'or" ?
    Pourquoi ne pas reprendre la belle formule lue dans un commentaire sur ce blog : "la règle de plomb" ? Je l'entends déjà dans votre bouche...

  13. Christophe Thill dit :

    "Dès lors, la lutte politique que nous menons est aussi une lutte poétique, au sens radical du mot c’est-à-dire de création et d’invention contre tout un vocabulaire qui fonctionne comme une propagande permanente."

    Oui ! Absolument. Et glisser au passage l'excellent mot "globalitaire" en est un bon exemple.
    Alors, par pitié, arrêtons avec la "règle d'or".
    Stop à la reprise, même avec guillemets, de ce terme mensonger de propagande gouvernementale. Parlons de règle de fer, de plomb, de règle des mains liées, ou autre, mais arrêtons de répéter le vocabulaire de l'adversaire, car c'est déjà lui céder du terrain.

  14. marechal dit :

    @ Pulchérie D
    Mea culpa camarade, je suis allé trop vite en besogne.
    Bon courage à tous et à plus tard.

  15. L dit :

    Mario Morisi
    Seul doute, qui regarde C/Politique hormis les militants, les politiciens professionnels et les amoureux de politique ?

    Je pense ne pas trop me tromper en disant: tout ceux qui commencent à prendre conscience de la situation économique et financière critique dans laquelle nous sommes, et qui maintenant cherchent et sont attentifs aux analyses et discours politiques. Surtout que dans téléspectateurs de la chaîne, il y a sans doute les amateurs de C dans l'air, lesquels ont pu prendre la température de la crise d'après le climat d'euphorie du plateau courant du mois d'août pendant l'effondrement des bourses internationales. Et quand on voit le cirque médiatique autour de DSK, et de manière générale le peu d'épaisseur politique dans les apparitions publiques de nombre de candidats aux présidentielles, il y a de quoi en être écœuré mais par contraste de quoi se réjouir de l'existence et du sérieux du Front de Gauche.
    Et s'il n'y avait pas le FdG, à titre personnel, je crois que je ne serais pas seulement inquiète de la situation, je serais terrifiée. L'horizon de cette campagne, c'est moins la quête électorale que la possibilité d'aborder un tournant historique avec la tête froide, détermination et une boussole morale bien arrimée. Pendant que d'autres sont occupés à filmer "les moches". L'époque dans laquelle nous vivons nous pervertit. Il y a ceux qui passent du bon côté du chorten, et il y a les autres. Ca fait de la peine à voir et c'est angoissant. Je ne regrette pas d'avoir choisi la voie FdG.

  16. JM dit :

    @Claude
    Tout à fait d'accord, il faut combattre en plus des idées, la sémantique qui leur est associée : non à la règle de plomb !

  17. A-J Holbecq dit :

    (163) JM
    "Pouvez vous m'éclairer sur votre rôle ainsi que celui de Sterdyniac dans cette fondation"

    Pas de secret. Je ne fais pas parti de la FNH, mais j'ai contribué avec un certain nombre d'économistes et de juristes à la préparation d'un document intitulé "Financer l'avenir sans creuser la dette"
    Sterdyniak - qui n'est pas du tout d'accord avec nous ;) - n'est intervenu qu'après la présentation de la première version.

  18. Thersite69 dit :

    @ bernagué 161
    Bien sûr qu'il faut reprendre la main sur les finances. Mais si nous en sommes encore à s'en prendre aux seuls patrons,et banquiers, et non au système lui-même dans lequel nous sommes tous impliqués (pauvres et riches), alors nous serons incapables de créer une alternative future aux vices du système dont nous avons hérités. C'est cela qui doit faire notre différence avec le social libéralisme! C'est en fonction de cela que je me sens plus proche des écologistes que du PS: sortir de la crise écologique (majeure) est une chance de créer une nouvelle organisation sociale et économique, non plus vouée à spéculer sur la croissance continue(la spéculation sur l'enrichissement est au fondement de l'économie capitaliste, dés l'origine). Le socialisme est un concept du XXeme siècle, dans le cadre d'une société productiviste, destructrice des biens communs par nécessité. Les problèmes actuels appelles des réponses autres. Je pense que nous le savons, donc ajustons nos formulations pour une juste éducation populaire.

  19. Mario Morisi dit :

    La situation devient dramatique en Italie ! Jugez donc.
    Alors que la CGIL, la Cgt italienne, appelle à la "grêve générale" et la vraie gauche parle de coup d'Etat constitutionnel (abrogation de l'art 18 qui interdit de licencier hors des règles), cette crapule de Trichet, depuis l'Institut Montaigne (sûr que ça ne pouvait pas être depuis l'appartement de Jacques Généreux), EXIGE que l'UE prenne des sanctions préventives contre les pays qui ne garrottent pas assez vite leur économie et ne rentrent pas dans le carcan des 3% et des mesures punitives. (Ca fait penser à l'instrument de torture appelé Vierge de fer !).
    Combien de temps cet ennemi de l'humanité va-t-il se prendre pour l'empereur du monde ? Il te vient de ces sombres idées, parfois...
    Ce qu'il y a de sur, c'est que connaissant les Italiens et leur amour de l'Etat, jamais personne ne pourra les faire rentrer dans ce carcan ; surtout quand on pense à la déliquescence dans laquelle le politique se trouve...
    Cela veut dire une chose : l'Italie est déjà en faillite, et toute l'Europe avec.

  20. ddmm dit :

    @ Mario Morisi (158)
    Je pense que vous êtes l'un des rares ici à avoir compris la stratégie de JL Mélenchon, lorsqu’on lui pose des questions concernant les femmes d’un tel ou de tel autre…
    Le ou la journaliste se voit à chaque fois l’herbe coupée sous le pied et passe vite à autre chose, lorsque JL Mélenchon donne une réponse bien différente de celle qui était attendu.
    Comme il le dit, il est entouré de féministe et c’est une trés bonne bonne chose.
    La moitié des électeurs sont des électrices : Bien joué !

  21. Berdagué dit :

    Mario
    La botte secréte n'a plus qu'à filer un coup de pied ou je pense à ce directeur de BCE, crapule.
    Avec le suivi du procès du Crédit Lyonnais,ce directeur,patron de notre Banque de France cité comme témoin, avec le feu Barre des plans d'austérité historiques(2), et la suite avec manif interdite, ce Trichet a voulu me parler au Palais de Justice, je lui ai signifié "pas devant un garde du corps", qqs jours plus tard je l'ai rencontré au Palais royal, seul, en direct " c'est une vraie catastrophe " que je lui balance, eh bien très bien informé il acquiesce.
    Et aujourd'hui qu'en est-il de la cata ? C'est pire.
    Merci sha 1966 de revoir Jacques Généreux ,ça fait du bien.

  22. Bernard Samson dit :

    Tout d'abord, je dois dire mon admiration pour Jean-Luc Mélenchon : arriver à supporter les pitoyables pitreries d'Ardisson ou les interruptions permanentes de Mulhmann (et des autres) sans se déconcentrer, en gardant son calme et sa capacité de conviction, çà me bluffe!
    Une requête ensuite : l'évocation (à Salut les Terriens) des sociétés financières qui achètent/possèdent des immeubles qu'ils laissent vides pour améliorer leur note de crédit mériterait d'être développée (dans un prochain billet?). Personnellement, jusque là, je ne comprenais pas la logique de ces immeubles vides. Et, compte-tenu des niveaux des loyers, je crois que cela pourrait éclairer beaucoup de gens sur les beautés du capitalisme.

  23. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 107 - Mario Morisi

    "Seul doute, qui regarde C/Politique hormis les militants, les politiciens professionnels et les amoureux de politique ?"

    L'audience d'une émission de télé ne se mesure peut-être pas qu'en termes d'auditeurs directs, la qualité et la nature de ses auditeurs comptent sans doute aussi beaucoup.

    Les auditeurs de C'Politique sont effectivement et par définition essentiellement des gens qui s'intéressent à la vie de la société, mais là est justement l'intérêt de toucher ces téléspectateurs-là.
    Le genre à beaucoup discuter autour d'eux des informations et des idées entendues ici ou là, ce qu'on appelle des "relais d'opinion" qui transmettent les "messages" aux autres citoyens actifs qu'ils rencontrent.
    D'où un effet boule de neige et une audience décuplée lorsque l'intervenant reçu dans l'émission a su être percutant et convaincant.

    Même si l'audience directe de C'Politique est au départ modeste (à vérifier) il n'est donc pas inutile à mon avis de participer à ce genre d'émission.
    Et puis de toute façon les petits ruisseaux font les grandes rivières...

  24. Pulchérie D dit :

    A propos de la prestation de J-LM dans "Cdans l'air"
    N'ayant pas, par principe, la télévision, je n'ai pu porter de jugement sur les réponses de Jean-Luc.

    Mais ma fille (37 ans), employée à la Ville, sans convictions politiques stables (son mari est avocat d'affaires), a suivi l'émission et vient de me téléphoner pour me faire part de son admiration pour la clarté et la simplicité de Jean-Luc, qui dépasse de loin, dit-elle, les autres candidats.
    Je me réjouis de pouvoir regarder cette émission en vidéo.

  25. Mario Morisi dit :

    Moscovici et Holland proclament que la compétence économique de DSK est la bienvenue dans le débat pour les Présidentielles. En voilà une bonne nouvelle pour nous ! Ces gens sont complètement déconnectés de la vie réelle. Comment allons-nous faire au cas - improbable heureusement - où nous ne serions pas au second tour. Choisir entre Hollande et Sarkozy... un cauchemar ! D'un côté M.Weightwatchers qui dit tout et son contraire mais préconise une rigueur de gauche. De l'autre M. World Compagnie et ses suzerains du Fouquet's...

  26. lisou19 dit :

    J'ai voté pour Olivier. C'est un fait qu'il est cruellement absent du débat politco-financier du moment. Il me semble indispensable et je me demande si sa place ne serait pas plus indispensable, au coté de Mélenchon (qui a fait ses preuves) qu'au coté de Poutou qui n'apportera rien de mieux et même va discréditer l'action du NPA à travers cette élection.Nous avons besoin de toi Olivier Besancenot au FdG. Je sais que tu lis ce blog. On ne fera pas la Révolution sans une partie de la vrai Gauche, celle des travailleurs que tu défends et qui se reconnaissent en toi.

  27. JCM31 dit :

    Comme la laisser entendre en substance hier Jean-Luc Mélenchon en fin d’émission C-Politique nous aurons bientôt les choix suivants
    * Celui que proposent UMP/PS : l’austérité avec l’enfer qui va planer et s’abattre sur les plus vulnérables tout au long d'une période trouble et terrible dont l'issue est incertaine.
    * Soit notre révolution citoyenne avec certes une tâche énorme à accomplir avec l’application du programme partagé du Front de Gauche avec tous ceux qui voudront le rejoindre, mais avec au bout la délivrance accompagnée de la fraternité entre les peuples, car j’anticipe peut-être un peu, mais je crois bien que ce qui risque d’arriver en France, fera certainement des émules dans toute l’Europe. Hier matin,j’écoutai France Inter et un journaliste connu disait en préambule de l’émission :Combien de temps encore allaient tenir les mensonges&l’escroquerie servis tous les jours de la part de certains médias publics et privés,tellement le décalage était énorme avec la réalité et de ce qui se passe en ce moment qui devient insupportable tellement c'est énorme.
    Et puis,il y a eu quelques jours auparavant cette émissions extraordinaire de clarté. D’ailleurs je l’ai diffusé sans retenues en me disant que pour les septiques le doute n'était plus admis: http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2228
    Là, il faut reconnaître l’excellent travail accompli par ces deux sociologues que sont M et M Pinçon Charlot. Voilà matière à faire connaître la vérité et faire obstacle à l’infecte propagande qui nous est servie tous les jours à la télé, pour brouiller les cartes et les esprits. Honte à ceux qui pratiquent ces méthodes qui faussent le débat et ne sont pas dignes de véritables et intègres journalistes.Qu'ils s'en aillent tous et...

  28. Lentendu dit :

    Léger petit coup de gueule @ tous les mécontents du passage de Jean-Luc Mélenchon à des émissions du style de samedi soir.
    Pensez vous réellement que Jean-Luc ait besoin de vous convaincre?
    Comment comptez vous obtenir les 10 prochains % qui feront que le slogan "Mélenchon Présidons" ne reste pas qu'un rêve ?
    Alors oui s'il vous plait Jean-Luc faites ce genre d'émission, j'ai regretté que pour expliquer le système de la dette, vous n'employez pas l'image du prêt personnel pour l'achat d'une voiture comme vous l'avez déjà fait, par contre l'image du crédit révolving est à reprendre.
    Les prochaines voix à obtenir vont passer par des images de la sorte, alors oui faites Ardisson, Ruquier, et que sais je si ces passages peuvent vous servir à élargir votre auditoire !
    Bonne braderie.

  29. Jean Jolly dit :

    Un excellent début de campagne de la part de Jean-Luc (et de son staff bien sûr), une très bonne stratégie qui consiste d'abord à discréditer l'image que la médiacratie aura voulu imposer sur le FdG et particulièrement sur notre candidat. Ils nous dépeignaient (à demi mots) comme de stupides fanatiques staliniens, le couteau entre les dents, prêts à égorger le premier bourgeois passant, incapables de définir la démocratie... Ils sont tombés sur un os et de taille.

    Non seulement Jean-Luc connaît toutes les combines du PS mais il a derrière lui une solide expérience en politique générale, aussi bien locale, nationale qu'internationale, il a toujours été respectueux de la République et de ses principes fondateurs, ses origines l'ont naturellement amené à dénoncer les aberrations du capitalisme (plus encore celles du néo-libéralisme) qui ne peuvent s'accorder avec notre devise nationale. Cerise sur le gâteau, il détient une maîtrise de philosophie adoubée d'un sens naturel de pédagogie renforcé lors de son passage comme serviteur de l'Éducation Nationale.

    Si bien que les Mme Muhlmann et autres journaleux vont "se casser les dents" (une autre expression Mme Muhlmann) à mesure de l'avancement de la campagne. J'adore l'ironie des réponses face aux questions stupides du genre de celles concernant Anne Sinclair et Carla Bruni, les pseudos journalistes tombent bêtement dans leurs propres pièges, tel est pris qui croyait prendre. En revanche et lorsqu'il s'agit de questions sérieuses, les réponses sont argumentées, raisonnées, chiffrables, fermes mais justes.

    La campagne ira crescendo ainsi que les débats, les français vont découvrir l'alternative tant attendue et vont devoir trancher entre conserver leurs œillères ou les arracher.

  30. dk dit :

    Saloperie intégrale que de dire (cf. Kempf) que la démocratie ne peut résoudre les problèmes quand le système actuel est un simulacre de démocratie. Si le peuple était réellement convié aux décisions (mais peut être ne devrait on plus appelé ça la démocratie mais la république), alors certain que les décisions prises seraient fort différentes. Laisser les décisions à une poignée d'élite éclairée est le plus sûr moyen d'aller au précipice. D'ailleurs qui donc a pris les décisions qui nous y ont menées depuis 30 ans sinon ces experts et ces élites ?

  31. Kroës dit :

    Coup d'Etat financier, ou coup d'Etat des financiers?
    La question peut sembler oiseuse, mais "coup d'Etat financier" définit la nature de l'agression, tandis que "coup d'Etat des financiers" en désigne les auteurs. Or, ce sont les pouvoirs politiques qui sont à la manoeuvre. Il y a bien tentative de coup d'Etat financier, mais politiquement organisé. La nuance est de taille.

  32. antigone dit :

    Remplir l'espace d'un appel.
    Les positions se clarifient à mesure que les candidats s'expriment.
    Le choix libéralisme ou d'une économie planifiée en remettant l'H et la nature au centre devient plus évident, il y a 2 camps : libéral ou antilibéral et cela traverse tous les partis PS, Verts, UMP, Centristes- (sauf le PG et le NPA qui sont dans leur constitution même anticapitalistes et antilibéraux)
    Alors si chacun d'entre nous faisions un post ici exprès pour appeler les militants Verts et NPA antilibéraux à rejoindre le FdG et faire gagner l'alternative radicale et antibérale tous ensemble avec un seul candidat, celui qui est en position de rassembler?
    ça urge, il faut le montrer à tous, réveiller l'eau qui dort dans le ronron des partis.
    J'appelle donc Les militants de base, Verts et le NPA et les désencartés qui ne votent plus, à rejoindre le Front de Gauche, lors de ces présidentielles pour faire barrage à la progression dangereuse pour l'Homme et la Nature du libéralisme en France en Europe et dans le Monde.

  33. citoyenne21 dit :

    Franchement, qui écoute Carla Bruni ? Les bobos en général ! dire de cette personne qu'elle a du talent fut peut être lui faire trop d'éloge même dans le but de ne pas entrer dans le jeu d'Ardisson et de ne pas passer pour un anti-sarkoziste. Son fric lui permet de se payer tous les producteurs qu'elle veut sans avoir à prouver quoi que ce soit au niveau artistique. Il existe des artistes moins médiatisés qui non seulement sont les auteurs de leurs textes et en plus ne se contentent pas de mimer des paroles guimauve. Quant à Anne Sinclair et son intrépide mari, qu'on les laisse à leur vie de stars ! ras-le-bol ! J'ai attaché peu d'importance à cela sur le coup parce que pour le reste que ce soit chez Ardisson ou à "C/Politique", Jean-Luc Mélenchon fut bon comme d'habitude dans son argumentation mais on s'en fout de la femme du président et des états d'âme de la femme de l'ex monsieur FMI !

  34. maxou dit :

    @Marco, post 139, 04/09/ à 22h56,
    "C'Polique", merci à vous pour avoir mis cette vidéo en ligne, bien que n'étant pas "économiste du tout" ! J'ai apprécié la prestation de Jean-Luc Mélenchon, avec lui au moins je n'étais pas largué, et j'ai même eu l'impression d'avoir "progressé en économie" (rire), je n'ai pas eu le temps de lire tous les posts, donc je ne connais pas le ressenti des intervenants de ce blog vis-à-vis de la prestation de la journaliste, qui pour une fois, à moi, m'a donné l'impression de faire bien son travail, elle a évidemment titillé un peu Jean-Luc Mélenchon, mais c'est quand même son travail, et personnellement je pense qu'elle l'a bien fait. Pour en revenir à Jean-Luc Mélenchon, comme d'habitude il a été égal à lui-même, c'est-à-dire bon !

  35. Lyendith dit :

    Fou rire (jaune) dans le sud-ouest de ce matin :
    « Ségolène Royal a déclaré de son côté que la règle d'or était « une très bonne règle » et qu'elle l'inscrirait dans la Constitution « en début de mandat » si elle était élue présidente. La voter aujourd'hui « serait totalement immoral, a-t-elle cependant expliqué. Vous comprendriez qu'en fin de mandat un président de la République qui a jeté l'argent des Français par les fenêtres […] puisse se repeindre comme cela en bon gestionnaire ? » a-t-elle lancé.
    J'ai presque envie qu'elle gagne la primaire, rien que pour l'entendre ressortir ça pendant la campagne !

  36. @Lyendith
    Rassure-toi, Hollande favori des primaires a dit la même chose. Voir LeMonde.fr du 4/09 à 20h33 qui titre : Hollande et Royal pour la "règle d'or" après la présidentielle.

  37. Arte dit :

    Tentation Autoritaire ?

    Dans un monde où la seule légitimité est "économique", il ne s'agit plus de "Tentation Autoritaire", mais d'une "Obligation Sécuritaire", le maintien de l'ordre comme seule fonction régalienne impartie aux états par les dirigeants "économiques" du monde, qui se chargent du reste.

    Les peuples "remboursent", les états maintiennent l'ordre. Comme en 33 en Allemagne ! Voyez l'état grec, dont la violence est inouïe, sans que cela constitue un motif réel d'objection de notre part. L'état y est réduit à son expression "idéale", selon le modèle a-démocratique qui se développe : garantir l'"ordre".

    Les sorties des uns et des autres sur la fin de la démocratie ne doivent déjà plus être prises pour l'expression d'une "Tentation", d'une proposition, ou d'un idéal de quelques-uns. On peut les entendre comme une préparation des esprits à un état de fait. Non que la fonction "sécuritaire" des états soit nouvelle, mais que cela devienne leur unique et dernière raison d'être !

    Qu'est-ce qu'être "citoyen", dans ce modèle ? Voyez le discours du début de campagne de l'UMP : en substance, il s'agit de qualifier de mauvais citoyen, celui qui rechigne à payer, le "bon" citoyen étant celui qui rembourse "par patriotisme". Une fois ce patriotisme passé dans les esprits, le maintien de l'ordre ne sera plus qu'une affaire "naturelle", collective. Acceptée !

    Après la création du "petit travailleur infatigable" de l'ère industrielle, on assiste à la naissance du "petit payeur infatigable" de l'ère financière.

  38. jacques87 dit :

    Bonjours à toutes et à tous
    Ma ligne de téléphone arrachée par une pelleteuse est toujours par terre, mais j'ai repris le boulot, finies les vacances à Granoble (j'attends avec impatience la suite de mes vacances - A La Courneuve), donc j'ai retrouvé un accès à Internet.
    A propos du vocabulaire, je pense qu'il faut être attentif, chaque fois que nous parlons de la concurrence libre et non faussée, nous donnons à penser que nous sommes d'accord sur le fait qu'elle serait libre et non faussée. Je préfèrerai qu'on dise, par exemple, la concurrence soit disant libre et non faussée, de même, ne pas dire dépenses en moins (pour l'arnaque de la règle d'or) mais dire prélèvements en plus sur la santé, sur l'école...
    Ce sont des pickpockets. Ils nous disent regardez la dette, regardez la dette, et pendant ce temps là, ils nous font les poches.
    [...]
    J'ai beaucoup de retard dans la lecture des commentaires, je vais essayer de le rattraper.

  39. LE STRAT Didier dit :

    On peut comprendre que la démocratie fasse peur à l'oligarchie qui dirige le monde et à ses ses larbins qui s'imaginent détenir la science infuse du haut de leurs bureau du FMI ou des médias de l'empire du fric...
    Pourquoi?
    Je pense que tous les grands mouvements sociaux depuis la révolution de 1948 fonctionnent sur deux grandes lignes de forces essentielles qui convergent vers :
    -Un partage des richesses - et une démocratie élargie qui ouvrirait sa voilure au domaine économique.
    Autrement dit, la revendication d'un meilleur partage de gâteau et une participation des travailleurs, des associations de protection de l'environnement, à la gestion des entreprises. Démocratie qui répondrait à ces questions: fabriquer quoi, comment, pourquoi faire... Comme disait Rosa Luxembourg: Rien sans démocratie ...

  40. Jerome V dit :

    Toujours un plaisir de vous lire.

    En effet, les mots qui décrivent les situations sont important! Le travail de requalification est immense mais je suis certain qu’avec des candidats comme Jean-Luc Mélenchon (et par ailleurs Eva Joly) la droite va souffrir avec ses slogans creux...

    En avant!

  41. NANOU 50 dit :

    Encore un article détestable pour toi, Jean luc, sur le blog du médiacrate Aphatie !

  42. laforcedupeuple dit :

    Comme lisou19, j’en appelle au rassemblement pour le Front de Gauche. J’ai moi aussi voté en 2007 pour Olivier Besancenot, et je voterai en 2012 pour le FdG (enfin si les événements nous en laissent le temps). Il est capital que le NPA et LO nous rejoignent maintenant.
    Bravo à Jean-Luc Mélenchon pour ses prestations.

  43. Jake B dit :

    Back home ! Finies les vacances....
    J'ai entendu parler de la règle d'or. Belle idée en effet si on la lit d'une autre façon !
    Equilibrer, non par une baisse des dépenses, mais par une hausse des recettes.
    On vote le budget nécessaire au bon fonctionnement et au développement.
    Et on fixe les impôts afin de les financer.
    Enfin, on augmente les impôts, ou on réduit les niches fiscales, ou on taxe tout le monde au même niveau.

  44. sherlo dit :

    De même que le règle de plomb formuler " la dette vis à vis du public ou envers le public" plutôt que la dette publique...

  45. Louis St O dit :

    110 @Jean-Louis CHARPAL
    Emission C/Politique
    « je trouve que les journalistes sont infiniment moins agressifs que lors des débuts de Jean-Luc »

    C’est des fois plus pénalisant de voir un(e) journaliste moins agressif(ve) qui vous pose des questions concernant des sujets qui n’intéresse pas l’invité (sachant pertinemment qu’il ne veut pas parler des ses sujets cette dame est loin d’être bête, et elle c’est exactement quel sont les sujets qui « fâche ») et qui coupe la parole des que JL bifurque vers des sujets concernant son programme, en précisant, « non,non pas ce sujet tout à l’heure vous aurez tout le temps de vous exprimer à ce sujet », et quand arrive le temps des explications, elle précise, il vous reste 1 mn, non mais de qui ce moque –t-on ?, et là que JL m’excuse, mais au lieu de dire « ça va allé très vite », il aurait du ce plaindre qu’elle lui avait promis tout au long de l’émission qu’il pourrait s’expliquer. D’ailleurs, il n’a eu le temps de rien parce qu’il a complètement zappé la planification écologique, qui, si pour nous il n’y a pas de problème, nous savons qu’elle fait partie de nos propositions, pour certains, qui ne connaissent pas notre programme, pouvaient attendre quelques mot sur ce sujet.

    Mais ce n’est pas une critique de JL, vous savez comme moi que tout ce qu’il dit c’est toujours excellent, et dire comme tout le monde qu’il était très bien, je pense que c’est un pléonasme.

    Amitiés.
    PS: Dans mon prochain commentaire je vous raconterai ma BA du jour.

  46. marechal dit :

    @ phiphi the biker (150) tu dis :
    "L'offre publique de débat avec le PS " oui, bien sûr, car il s'agit de mettre le PS devant ses contradictions, de toucher un large public avec le programme du FdG,

    Salut à toi camarade motard, (si j'en crois ton pseudo) tu sais comme moi que dans la vie il faut parfois prendre des risques, ce qui la rend plus grisante et nous rend plus vivant, je prends pour moi ton commentaire. J'ai déjà souligné en post 120 l'idée d'un défi de débat avec le Ps plutôt qu'une offre - avec une bourde pointée par Pulchérie D, que j'ai remercié de sa vigilance - j'insiste sur la différence entre les 2 notions : pourquoi ? Parce que l'une des techniques de JLM pour réveiller les morts (abstentionnistes) a été jusqu'ici de bien souligner qu'il n'y aurait aucun compromis avec le Ps (ce qui peut sembler risqué, mais a le mérite d'être clair...) Or l’électeur perdu de gauche, qu'il soit mort ou coincé par le vote utile ne l'entend pas de cette oreille tout coincé qu'il est dans le miroir déformant de la médiacratie et il est persuadé que Jean-Luc Mélenchon cherche le compromis et qu'il n'est qu'un politicard comme un autre (ça nous énerve tous de l'admettre mais ces comme ça qu'il est l’électeur lambda endormi).
    Bref, conclusion : cette offre plutôt qu'un défi est contre productive, et nous donnera à nous militant davantage de grain à moudre.
    C'est pourquoi j'emprunte cette nuance de taille trouvée par Rachel, et que je cite parfois les intervenants de ce blog qui comprennent comme moi (ou mieux que moi) la révolution citoyenne comme la plus vivante possible.
    Que vive la VIè république citoyenne, pour et par les citoyens et les citoyennes unis dans un même mouvement irréductible.

  47. Delbrayelle Gilbert dit :

    Si la prestation de Jean-Luc Mélenchon a été très intéressante et positive à C/politique (avec une journaliste intéressante... ne soyez pas critique systématiquement..), le principe des émissions politiques avec un invité a ses limites. Le politique ne peut qu'essayer de placer ses idées face à un journaliste qui, au mieux, le confine à l'actualité sur des sujets peu intéressants, ou au pire face à un journaliste-star qui vient faire son numéro (Aphatie, Duhamel).
    Attention, on va encore nous voler le débat pour la présidentielle si on laisse continuer comme ça.
    J'avais déjà émis ici l'idée d'un débat citoyen hebdomadaire sur le service public.
    Jean-Luc Mélenchon veut débattre et bien pourquoi le Front de Gauche ne fait-il pas une demande officielle pour ce genre de débats ? (Je ne sais pas moi, un communiqué, une demande écrite à France TV, une question au gouvernement à l'assemblée..)
    Voilà à quoi je pense :
    Lieu : France 2
    Périodicité : hebdomadaire
    Horaire : Le vendredi à 20h30 pour une durée de 2 ou 3heures
    Titre : Le débat citoyen
    Iinvités :
    > 5 politiques représentant les grandes familles politiques
    > 5 Français
    > 2 ou 3 experts
    Animateur : 1 médiateur qui se contente d’organiser le débat et de veiller à l’équité des interventions.
    Chaque semaine, un grand sujet est débattu (éducation, prix agricoles, fiscalité, justice, grande distribution, services publics, l’eau, l’énergie,….)
    Rôle de chacun:
    > Les Français exposent leurs problèmes et leur ressenti et leur vécu
    > Les politiques présentent leur projet et leurs solutions
    > Les experts font un état des lieux technique
    Les intervenants ont la possibilité de présenter des reportages ou des infographies choisis par eux.

  48. jeannot dit :

    Empêché samedi je viens de visionner "Salut les Terriens"
    Dire et redire la voie à prendre et les moyens pour y réussir.
    La gêne des tenants du pouvoir se réfugie dans une ironie de très mauvais cru.
    Maintenir et gagner à la conviction est le gage du succès.

  49. JM dit :

    @AJ Holbecq
    Merci pour ces précisions, Concernant SterdyniaK me trompe-je quand à son bord politique, "qui n'est pas d'accord avec nous"?


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