03sept 11

Le coup d’Etat des financiers, la classe ouvrière, la pauvreté, le Chili en lutte

La tentation autoritaire

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Dans cette note, finalisée avant de monter dans le train pour Lille et sa braderie, je fais un tour d’horizon en attelant ensemble des choses que j’ai rédigées à divers moments, à mesure que je pouvais approcher un clavier et que j’avais le temps disponible pour m’adonner à la passion de l’écriture partagé avec vous. Il sera donc question du « Coup d’état des financiers », expression dont je veux progressivement éclairer ici le contenu. Puis je parle de l’invisibilité de la classe ouvrière dans les médias audiovisuels. Et cela me fait le lien avec un film que je veux vous proposer d’aller voir. Je viens ensuite sur l’extension de la pauvreté et la question stratégique qu’elle souligne. Du coup mardi vous aurez une pensée pour les ouvrier(e)s du « Thé éléphant » trainés en justice à Nanterre par leur exploiteur Unilever qui se plaint qu’ils aient mal parlé de lui. Je finis avec un message venu du Chili qui nous concerne de près.

Une nouvelle étape de la tentation autoritaire qui travaille les dirigeants libéraux commence en Europe avec l’imposition de « la règle d’or ». C’est la conséquence de leur vision dogmatique de ce qu’est « la seule politique possible ». Je voudrai souligner aujourd’hui que cette façon de voir se nourrit de l’ambiance anti-parlementaire et antipolitique dominante dans les médias. L’habitude de parler d’une « classe politique », les refrains destiné à donner une couleur politique neutre aux pires poncifs contre les gouvernements « de droite comme de gauche » fonctionnent comme un conditionnement. N’oublions pas dans ce registre le rôle de l’adulation des experts et la manie d’avaler tout rond un argument dès qu’il est présenté sous une forme chiffrée. Les têtes les plus pleines n’y échappent pas.  James Lovelock scientifique britannique : « il peut être nécessaire de mettre la démocratie de côté pour un moment ». David Shearman chercheur australien : « si la démocratie ne peut pas fournir leadership et action sur le changement climatique, sa survie doit être mise en question ». Je tire ces citations du livre d’Hervé Kempf contre l’oligarchie. Ce journaliste du « Monde » note d’ailleurs comment de bonnes têtes peuvent être emportées à la faveur de circonstances traumatisantes. Ainsi quand Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : « c’est la faillite de la démocratie ». L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin ».

Mais c’est évidemment dans le cœur du système que la tentation autoritaire est la plus forte. Le moment politique que nous vivons est celui du divorce entre le capitalisme mondialisé et la démocratie. Hervé Kempf propose un florilège de phrases qui font froid dans le dos. Mais elles éclairent tellement bien d’où vient ce que nous vivons. The Economist par exemple, magazine de référence libéral écrit : « les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions [de l’Europe] de devenir plus dynamique et performante ». Plus près de nous, en France dans la nomenclature des médiacrates, si sourcilleux sur la démocratie chez les autres, on en a entendu de belles également. Ainsi Christophe Barbier, rédacteur en chef de l’Express en parlant de la nécessité d’un nouveau traité européen : « les peuples ne valideront jamais un tel traité […], un putsch légitime est nécessaire ». Et n’oublions pas Alexandre Adler, grand pourfendeur de dictature communiste qu’il voit au pouvoir avec Chavez. Cela ne l’empêche pas de préconiser une « dictature bienfaisante » pour la Grèce. Bien sûr, lui sait que c’est ce qui s’est déjà produit dans les années trente, sous le même prétexte, avec le même cheminement dans le même pays, sous la férule du dictateur Metaxás.

Les puissants ont commencé à critiquer les processus démocratiques
dès les années 1970 selon Kempf : « la Commission Trilatérale  regroupe à partir de 1973 des dignitaires politiques et économiques provenant des États-Unis, d’Europe et du Japon ». Son rapport de 1975 est rédigé par Samuel Huntington : « plusieurs des problèmes de gouvernance aux États-Unis aujourd’hui découlent d’un excès de démocratie ». Le théoricien du « choc des civilisations » avait à l’époque produit un livre où il montrait comment seuls les militaires étaient en état d’assumer l’intérêt général contre les politiciens nécessairement vissés dans une démagogie électoraliste de court terme. Ces thèses servirent de ciment et de justificatif pour la préparation et la conduite des années de dictature et de meurtres en Amérique du sud. Les prémices de la tentation autoritaire sont nombreuses et bien placées actuellement. Ainsi avec David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank qui a écrit en 1999 : « une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire ». Je suppose que ces lignes me vaudront maints ricanements et force accusation d’exagération. Un peu comme ce à quoi j’ai eu droit à propos du populisme. Et avant cela à propos de la dénonciation de la cupidité des riches. Vous avez donc vu que ces postures ne tiennent pas longtemps sous le feu des évènements. Le journalisme de l’audimat suit la pente et celle-ci va où nous disons et non là où ils préféreraient. De même la réalité du coup d’état des financiers finira par s’imposer aux esprits. J’ai noté avec orgueil que l’expression « coup d’état des financiers » était aussi un des slogans des indignés d’Espagne.  

Les ouvriers visibles ne sont que « 2% » chaque année à la télévision, toutes chaînes confondues. Ce chiffre, venu d’une enquête du CSA que je reprenais dans mon livre « Qu’il s’en aillent tous », commence à être connu désormais. Je l’ai rappelé à l’émission « Salut les Terriens » pour enfoncer le clou. J’y reviens. Invisibles, effacés, rayés du tableau, disparus ou en voie de disparition. Exception ce soir là : une employée de Sodimédical était invitée sur le plateau d’Ardisson pour parler de la délocalisation de son entreprise en Chine. La charge de violence brute de cette exclusion permanente le reste du temps n’en est que plus sévère quand on écoute cette femme décrire sa condition. Les universitaires et sociologues étudient cette « occultation ». Dans mes pérégrinations internet, je suis tombé sur un dossier du journal « La Croix » datant de 2008.  Un professeur d’université y faisait ce constat : « Chaque année, lorsqu’on demande aux étudiants combien il reste d’ouvriers en France, les réponses sont ahurissantes. Certains disent 100.000, d’autres 500.000. Il y en a toujours un qui par bravade va aller jusqu’à les estimer à un million. » Derrière l’absence d’images et l’absence de mots, il y a des hommes et des femmes qui ne travaillent pas tous dans les mêmes branches. Une ouvrière qui a vingt ans de métier dans une usine agro-alimentaire est citée dans ce même dossier : « Parfois, lorsque je leur décris mon atelier, j’ai l’impression que les gens n’imaginaient pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier.»

Des armées de communicants veillent à ce que les mots façonnent le monde qu’ils fantasment pour que les dominants qui les payent en tirent gloire et profits. L’ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d’un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations. Dans son livre sur l’oligarchie, Hervé Kempf, décrit bien (page 35) cette évacuation de la conscience de soi. « Le peuple ne se voit plus comme tel, la société se croit une collection indistincte d’individus […]. L’oligarchie, elle, a une conscience de classe aiguisée, une cohérence idéologique sans faille, un comportement sociologique parfaitement solidaire. ». Dès lors, la lutte politique que nous menons est aussi une lutte poétique, au sens radical du mot c’est-à-dire de création et d’invention contre tout un vocabulaire qui fonctionne comme une propagande permanente. La révolution citoyenne passe par ce travail d’invention. Nommer la réalité du monde sans euphémismes anesthésiants. Inventer ou réveiller  les mots ou les symboles qui portent ce que nous voulons voir se construire de nos intelligences et de nos mains. Me revient en mémoire l’appel en 2004 de treize illustres anciens résistants pour commémorer le 60ème anniversaire du Programme du CNR, celui « Des jours heureux » : « Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

Des artistes, des cinéastes, créent pour résister à cette déferlante quotidienne d’images mutilantes et obscurcissantes. D’images formatées dans « le moule à tarte » des séries et reportages du vingt heures. J’emprunte l’expression à Peter Watkins, le grand documentariste anglais auteur de « La Bombe », de « Punishment Park » et des six heures magistrales de « La Commune ». Dans les films de Robert Guédiguian, de Gérard Mordillat, les ouvriers sont visibles et vivants. Plus beau le collectif de travail, plus belles les solidarités de quartier et d’usine, avec des amours et des sentiments mais sans mièvreries. Le documentaire de Gilles Perret « De mémoires d’ouvriers »,  qui sortira au cinéma en janvier 2012, est de cette veine.

J’en parle parce que les participants du « Remue Méninges » à Grenoble ont pu le voir en avant première samedi soir dernier. Pendant ce temps, j’étais cloué dans ma chambre d’hôtel à préparer mon discours du lendemain. Mais quel moment cette soirée cinéma ! Gilles Perret avait contacté de lui-même l’équipe d’organisation pour proposer de venir installer de quoi projeter son film dans le grand bar du campus universitaire. Beaucoup d’entre vous connaissent son travail, ont vu « Walter retour en résistance » ou « Ma mondialisation ». Après la projection il y a eu échanges et débats, à l’image de ces trois jours d’intenses rencontres au Remue-Méninges. Je note qu’à la même heure samedi soir, ailleurs dans un amphi, des comédiens amateurs, nos camarades, jouaient la pièce en alexandrins de Frédéric Lordon, « D’un retournement l’autre ». Comme quoi une université d’été politique peut être un moment culturel pleinement intégré.

Pour avoir écouté les camarades qui m’en ont parlé, tous très émus, j’ai hâte de voir le film de Gilles Perret. Il cite ce chiffre des « 2% » de visibleset donne la parole à des ouvriers actifs et retraités de la production d’électricité et de la métallurgie en Savoie. Son récit s’écrit dans la durée, de l’évocation de la fusillade peu connue de Cluses en 1904, où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers en grève, aux images d’archives de la cinémathèque de Savoie qui couvrent cent ans d’histoire de grands travaux dans cette région des Alpes. Le film construit ainsi une mémoire ouvrière des mutations de l’industrie. Avec des images et des voix, de l’Histoire et du présent, avec cet art du montage propre au cinéma, les ouvriers du film décrivent le monde tel qu’il ne va pas et proposent des solutions politiques. Je le dis car un film comme celui-ci, tout comme « Pater » d’Alain Cavalier qui évoque l’idée du salaire maximum, fait avancer les causes que nous défendons autrement qu’un programme politique ou que le discours à une tribune. On adhère aussi à une idée parce qu’on a partagé l’émotion de qui la joue ou la propose. Les ouvriers de ce film évoquent la dégradation des conditions de travail à partir de la suppression du casse-croûte payé par l’entreprise à la pause. Ils montrent que la financiarisation des entreprises a fait entrer dans les usines des bataillons d’ingénieurs soucieux de rentabilité. Et que les ouvriers dans ces conditions connaissent mieux la chaîne de production et le fonctionnement des machines que l’encadrement. J’ai fait mienne cette idée dans « Qu’ils s’en aillent tous » : « Il faut éjecter des postes de commande des entreprises les financiers et les commerciaux qui les ont envahis. »

A mesure du récit cinématographique, un programme de luttes politiques s’énonce par la voix de gens du commun fiers de leur travail. Précarité, fusions-acquisitions, problèmes de sécurité liés à la sous-traitance, évolutions du droit du travail, re-nationalisation, réindustrialisation, bataille culturelle contre la communication d’entreprise qui célèbre la performance et la compétition. Les meilleurs défenseurs des outils de production et des réalisations qui concourent à l’intérêt général, ce sont les travailleurs qui ont de la mémoire, héritiers du temps long et non les financiers qui calculent à la seconde, esclaves du temps court.

Des nouvelles des riches ? Les 0,005% les plus riches sont à l’abri et vivent avec beaucoup d’argent. Le coup de rabot annoncé par Fillon la semaine dernière pour taxer les riches sera surtout symbolique. L’économiste Thomas Piketty le rappelait récemment dans un entretien au « Monde » : « Au total, 2011 a été une excellente année pour les riches » ! La France est « leader européen pour le nombre de millionnaires en dollar ». Piketty n’invente rien. Il décrit. C’est une étude de la banque Crédit Suisse qui atteste ses propos. Tel est le bilan des promesses de la mondialisation heureuse et des autres refrains du libéralisme. La pauvreté augmente en France sans discontinuer. Elle s’aggrave et se généralise. La pauvreté n’est pas un à côté du système qui laisserait sur la route les plus fragiles, les moins aptes à supporter les coups de sabre de la mondialisation. C’est le cœur, le moteur du modèle social du capitalisme de notre temps. Pour que des mégas fortunes s’accumulent il faut que le gros de la troupe puisse être pressé sans merci. Entre les deux, une masse volontairement et méthodiquement effrayée balance entre résignation et indignation. Il faut comprendre et expliquer le lien entre pauvreté et richesse. Car aussi étrange que cela puisse paraitre, beaucoup ne le font pas. Ils peuvent alors se réjouir dans une même phrase de l’augmentation du nombre des riches et déplorer l’augmentation du nombre des pauvres. La machine de propagande des dominants travaille alors à plein régime pour singulariser la pauvreté, l’expliquer par la faute des pauvres eux-mêmes.

 Ah, les pauvres ! La droite les culpabilise avec méthode. Ce sont les « assistés » dit-elle. Les « qui ne se lèvent pas assez tôt ». Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute ! Adaptez-vous ! Rebondissez ! Vous étiez ouvriers sur la chaîne d’une entreprise délocalisée ? Pourquoi ne pas bosser dans une plate-forme téléphonique, c’est tellement plus moderne ! La métallurgie périclite dans les montagnes ? Déménagez aux abords d’un parc de loisirs, c’est là-bas que sont les nouveaux « gisements d’emplois ». Le discours ambiant tend à faire de la pauvreté un accident de parcours, une extension malheureuse du domaine de la fatalité. Comme si elle ne touchait pas tout le monde, classes populaires et classes moyennes, étudiants mal logés, chômeurs en fin de droit, précaires en sursis, parents isolés, retraités, déclassés. Ceux qui travaillent comme ceux qui ne trouvent pas à travailler. Ceux des centres villes qui crapahutent du matin au soir pour des bouts de temps partiel, comme ceux des campagnes qui vivent mal de leur bout de terre et touchent des miettes de retraite. Toute cette pauvreté visible et invisible, est infligée comme un châtiment et intériorisée faute des mots pour la mettre à distance comme un obscur arrêt du ciel.

Cette augmentation de la pauvreté, l’Insee la mesure régulièrement depuis 2002. On calcule le seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, soit 954 euros par mois. Pour mémoire quelqu’un au RSA touche lui 455 euros. L’INSEE fait son constat dans une étude sur les niveaux de vie en 2009, il y a deux ans, publiée cet été. Elle montre que les pauvres sont de plus en plus nombreux dans notre pays. Il y a en France 13,5% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. 8,2 millions de nos concitoyens ! Je suis heureux de l’impact de cette enquête qui a été bien médiatisée. Sarkozy n’est pas seulement le président des riches. Il est celui qui aura fabriqué le plus de pauvres depuis la libération en 1945. Cent soixante mille de plus par an ! C’est une moyenne. Car de 2008 à 2009 l’Insee démontre qu’il y a eu 400.000 personnes de plus tombées dans la pauvreté. Sont touchées des catégories qui hier semblaient protégées. « Au total, le contexte de crise économique se répercute sur l’ensemble des ménages » note l’institut. « Mais ce sont les plus modestes qui sont les plus touchés. » De 2008 à 2009, le revenu médian, celui au-dessous duquel se trouvent 50% des salaires, est resté quasi stable. Mais la pauvreté a surtout augmenté avec la hausse du chômage comme conséquence des pertes d’emplois massives dans certains secteurs que la France a connu du fait des délocalisations et autres objectifs de rentabilité maximum. Un fait important à noter : la déferlante de la pauvreté concerne davantage les indépendants que les salariés. Cela laisse prévoir une convergence de situations avec les travailleurs précaires  qui peut prendre du sens politique. Car les indépendants sont le cœur de la classe qui se dit « moyenne ». Une autre observation qui fait sens politique mérite d’être examinée de près. Dans la composition des revenus des 10% les plus pauvres on constate une hausse de la part des indemnisations chômage et une baisse de la part des salaires. Autre constat : le taux de pauvreté des chômeurs baisse. La raison ? Les nouveaux chômeurs sont plus âgés et plus qualifiés que ceux de 2008. Ainsi donc le nombre de gens qui dépendent des prestations sociales pour ne pas sombrer va donc croissant. Peuvent-ils faire front ? C’est notre objectif.

Comme vous le savez, le Chili est en proie à une forte mobilisation étudiante. Du sans précédent depuis la chute du dictateur Pinochet. Il s’agit pour les jeunes de remettre en cause le modèle de privatisation du savoir qui est le but des réformes en cours notamment en France et dans toute l’Europe. Beaucoup  oublient que le Chili de Pinochet fut le cahier de brouillon des recettes de l’école de Chicago, c’est-à-dire du groupe d’économistes libéraux et monétaristes qui fit ensuite école dans le monde entier. L’éducation autonomisée et marchandisée, les études payées par l’emprunt personnel, toutes ces merveilles ont déjà fait leurs ravages. Une jeunesse exaspérée, des familles frustrées, venant de toutes les catégories sociales font exploser le couvercle de plomb qui muraient les esprit sous le gouvernement des socialistes et des centristes qui, bien sur, trouvaient tout cela parfait il y a encore peu. Cette bataille a une assise sociale et politique très large. Mais sa figure emblématique est une jeune femme qui est aussi membre du Parti Communiste et qui l’assume publiquement. Le Parti communiste chilien a fait le choix aux dernières élections présidentielles de soutenir un dissident socialiste, Jorge Arrate qui a rassemblé 6% des suffrages. A la suite de quoi, pour la première fois depuis la fin de la dictature, le PC a eu trois élus à l’assemblée nationale. Du côté du Parti de gauche français, une délégation s’est rendue pendant cette campagne électorale au Chili sous la houlette de l’avocate Raquel Garrido. Elle a participé de près à la fondation d’un nouveau Parti, regroupant d’anciens socialistes et des nouveaux venus au combat gagnés dans la jeune génération. Ce Parti, PAIZ (Partido de la Izquierda, Parti de gauche) s’est aussitôt allié aux communistes et il fut fer de lance de la campagne du socialiste dissident Jorge Arrate. Son jeune dirigeant Armando Uribe Echeverría s’exprime cette semaine dans la rubrique « Les invités de Mediapart » au moment où le président chilien Sebastian Piñera a accepté de rencontrer une délégation étudiante, deux jours après la mort d'un des leurs lors d'une manifestation. Il revient sur la situation politique du Chili, et sur la mobilisation entamée il y a un mois.  Je crois ce texte très à sa place ici.
 

« Le Chili est un pays de fantaisie. Après la très sombre dictature du général Pinochet, avec le retour des civils au pouvoir en 1990, le Chili se présente comme un prospectus pour touristes, avec données économiques époustouflantes et une démocratie merveilleuse. Qui pouvait penser que derrière cette «image-pays» — comme elle a longtemps été désignée sérieusement par les gouvernants successifs — survivait une réalité sinistre : le maintien intégral du système institutionnel, juridique et économique de la dictature? Personne. La «transition» était parfaite, avec un avantage considérable pour les auteurs de ce tour de passe-passe: le «modèle», comme ils l’appellent, serait désormais géré par des personnes incontestables sur le plan international: des anciens exilés, des anciens activistes anti-Pinochet, de purs démocrates. Les journalistes du monde entier, comme les spécialistes – politologues, économistes, sociologues… se sont empressés d’applaudir.
 
« Ce maintien intégral repose sur une Constitution inspirée par le franquisme et adoptée en 1980, en pleine dictature, avec un pays sous couvre-feu, avec des milliers de prisonniers politiques torturés dans des prisons secrètes, des dizaines de milliers détenus dans des camps de concentration, des centaines de milliers d’exilés, toutes garanties suspendues. Pour étonnant que cela puisse paraître, c’est cette Constitution complétée par les «Lois Organiques Constitutionnelles» adoptées par Pinochet immédiatement avant de quitter le devant de la scène, qui continuent d’encadrer la vie politique, sociale et économique du Chili plus de 20 ans après. En verrouillant toute possibilité de changement. La volonté déclarée des idéologues pinochettistes, dont la figure principale, Jaime Guzmán, reste une référence pour la droite au pouvoir, était que, quel que fussent leurs successeurs au pouvoir, ils sont contraints d’appliquer la même politique. »
 
« Parmi ces «Lois Organiques», celle de l’éducation démonétisait tout l’enseignement secondaire public en en confiant la pleine responsabilité aux municipalités bien incapables de le gérer sans moyens. La dictature avait fermé dès 1973 les exemplaires écoles normales ainsi que l’institut pédagogique, les lieux emblématiques de la formation des instituteurs et des professeurs, qui étaient un des orgueils de la République et le foyer de presque toute la vie intellectuelle de ce pays riche en écrivains, et qui avaient formé les deux prix Nobel de littérature chiliens, Gabriela Mistral et Pablo Neruda. »
 
« Les lycéens s’étaient déjà soulevés contre cette éducation au rabais, réservant l’accès au savoir à ceux qui peuvent le payer, accroissant des disparités sociales traditionnelles et insurmontables sans la possibilité d’accéder au savoir. La loi facilitait également l’installation d’universités privées pratiquement non régulées, en principe à but non lucratif et libres de délivrer des diplômes à leur guise. Fort lucratives, en réalité, grâce aux subventions versées par l’Etat pour chaque étudiant, grâce au prix exorbitant de chaque cursus -financés par des prêts à taux usuriers à chaque étudiant- et moyennant, enfin, les redevances payées par les universités aux sociétés immobilières possédant les campus et aux entreprises les entretenant, toutes aux mains des propriétaires des universités. Le Chili est le seul pays au monde où 70% du coût de l’éducation des jeunes doit être pris en charge par la famille. Le conflit lycéen s’était réglé en 2006 par un «grand accord national sur l’éducation» dont les promesses n’ont pas été tenues.

« Le mouvement étudiant et lycéen de 2011
, auquel on doit depuis trois mois les plus imposantes manifestations jamais vues depuis la fin formelle de la dictature, est mené ceux qui étaient lycéens en 2006, qui ont été floués par le gouvernement précédent et qui entendent ne pas se laisser faire cette fois-ci. Ils ont été très vite rejoints par les professeurs, puis par les recteurs des universités traditionnelles, puis par un nombre incalculable d’organisations sociales de tout ordre, qui s’étaient essayées à la mobilisation politique de masse lors des manifestations contre un projet écocide de centrale hydro-électrique dans le sud du pays. Les 24 et 25 août, c’est les syndicats qui ont rejoint le mouvement, en appelant à une grève générale. Depuis trois mois, aussi, 32 lycéens s’étaient lancés dans une grève de la faim à laquelle ils viennent de mettre un terme ce 25 août. »
 
« Toutes les manifestations ont été infiltrées par des policiers en civil et des agents provocateurs. Toutes, sauf une, ont été aussi durement réprimées que l’étaient les manifestations en pleine dictature, les Forces Spéciales des Carabiniers (la police militarisée) s’en prenant aux manifestants avec une violence excessive. Ce 25 août des détachements des Forces Spéciales ont pénétré violemment à 1h30 du matin dans trois à quatre maisons dans plusieurs banlieues pauvres de Santiago (Pedro Aguirre Cerda et La Victoria, mais probablement d’autres également) en détruisant tout sur leur passage et en tabassant toutes les personnes présentes, y compris des enfants et des personnes âgées, dans ce qui semble bien être une opération planifiée d’intimidation. Ils avaient fait de même dans plusieurs établissements scolaires de la capitale occupés par des lycéens, en provoquant également des destructions et des blessés. »
 
« Le gouvernement chilien et ses troupes parlementaires hésitent depuis trois mois entre l’affrontement sous couvert de maintien de l’ordre public et l’appel au dialogue afin d’endiguer une vague de colère sociale qui grandit de jour en jour. Les partis au pouvoir comme l’opposition officielle (la «Concertation» qui réunit les Démocrates-Chrétiens, les Socialistes, les Radicaux et les opportunistes) essayent désormais de limiter le problème aux seules questions de l’éducation, pour lesquels les uns comme les autres proposent des solutions partielles. Les lycéens et les étudiants continuent d’exiger la garantie d’une éducation gratuite et de qualité à tous les échelons et la fin du système imposé par la dictature et largement développé par la Concertation. »
 
« Lorsque les journalistes demandent aux lycéens comment ils envisagent la sortie de crise, ils répondent sans hésiter: une nouvelle Constitution au moyen d’une Assemblée constituante. Pour le monde politique chilien -régulé lui aussi par une «Loi Organique Constitutionnelle» et une loi électorale «binominale» aberrante- c’est comme proposer l’enfer ou, du moins, une promesse de purgatoire éternel. Les étudiants et les lycéens viennent de souligner, en effet, la véritable fracture politique qui traverse la société chilienne que les pouvoirs ont jusqu’ici refusé de voir, car il n’y a, en effet, que deux partis au Chili: d’un côté ceux qui ont accepté l’héritage de Pinochet et en ont fait leur propre patrimoine ; de l’autre, tous les autres, tous ceux qui ont été soumis, contre leur gré, leur avis, leurs opinions et leurs valeurs, à cet héritage néfaste qui a fait du Chili le paradis du néolibéralisme. Un pays où celui-ci a pu être mis en place avant que Reagan et Mme Thatcher en fassent leur pain quotidien et qu’il devienne une vulgate économique et politique mondialisée. Grâce aux étudiants on distingue désormais clairement les deux catégories de population: la poignée de ceux qui profitent du capitalisme contemporain et la grande majorité qui le subit. Le conte de fées de la main invisible du marché a vécu, et nous devrons certainement à la détermination des étudiants et des lycéens chiliens le retour prochain à une tradition républicaine qui avait cessé d’exister le 11 septembre 1973. »

 


430 commentaires à “La tentation autoritaire”
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  1. Genialle dit :

    @ 199 (le nom est trop long) En attendant, ce soir il y a mot croisés avec Chèrèque, Montebourg et un de droite
    (je n'ai pas retenu son nom) pour parler du pouvoir d'achat des Français, de la dette etc. etc. sans nous...
    Une invitation pour J.Généreux s'il vous plait Mr Calvi.

  2. Cronos dit :

    @ JL Mélenchon et @ Tous

    Jean-Luc Mélenchon vous dites : "Ainsi quand Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : « c’est la faillite de la démocratie ». L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin »."

    Jean-Luc est ce une interprétation de votre part de ce que pense Mr Kempf ? Ou est ce une formulation précise de Mr Kempf ? Pour ma part j'ai interprété différemment ce propos à la lecture de ce passage dans son livre (que je recommande ardemment) "L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie" dont vous reprenez le titre du premier chapitre "La tentation autoritaire", moi je pense que l'idée sous-jacente d'Hervé Kempf est que Mr Hulot est un sous-marin piloté par les sponsors oligarques de son entreprise "Ushuaia". Il est évident qu'il ne peut pas le formuler de cette manière sans crainte. Comment des gens réputés sérieux et intègres comme les verts ont pu se faire duper à ce point, cela prouve 2 choses, d'abord la connivence des politiques, notamment D. Cohn-Bendit, avec l'oligarchie internationale et financière (Bilderberg), et ensuite l'état mental dans lequel nous sommes aujourd'hui après 50 ans de lavage de cerveau.

    Effectivement il se pourrait bien que le cadre démocratique ne puisse plus convenir à l'évolution de notre société, alors dans ce cas, les urnes ne seront plus d'aucunes utilités pour réaliser la révolution républicaine que vous appelez de vos vœux.

    Que vive la VIè république…

  3. A-J Holbecq dit :

    (201) JM
    On est un peu hors sujet là... désolé, cher webmestre, je ne le ferai plus ;)
    Je voulais dire "avec notre proposition de financement innovant" (FNH)... je ne connais pas ses opinions politiques. Vous pouvez trouver ici l'intervention de Sterdyniak lors du séminaire de présentation.

  4. Excellente idée Gilbert d'autant que LCP couvre par plusieurs débats les primaires socialistes. Mais France 2 ce serait beaucoup mieux pour après ces primaires.
    Pour l'émission C/Politique le son en.mp3 est disponible sur http://gerard.abeille.com/pub/sons pour les non-voyants ou pour faire entendre dans une voiture par exemple avec une clef usb.
    La vidéo d'une taille plus raisonnable 590Mo sera disponible dans 2h sur http://gerard.abeille.com/pub/videos

  5. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 199 - Delbrayelle Gilbert

    "J'avais déjà émis ici l'idée d'un débat citoyen hebdomadaire sur le service public.
    Lieu : France 2
    Périodicité : hebdomadaire
    Horaire : Le vendredi à 20h30 pour une durée de 2 ou 3heures
    Titre : Le débat citoyen"

    Je te conseille de t'adresser au Père Noël...

  6. Cronos dit :

    @ le Prolo du Biolo 206
    @ - 199 - Delbrayelle Gilbert
    "J'avais déjà émis ici l'idée d'un débat citoyen hebdomadaire sur le service public.
    Lieu : France 2
    Périodicité : hebdomadaire
    Horaire : Le vendredi à 20h30 pour une durée de 2 ou 3heures
    Titre : Le débat citoyen"

    Je te conseille de t'adresser au Père Noël...

    Et à la Sainte-mère l'Église, ou à son représentant le chanoine de Latran, il paraît qu'il est capable de miracle !…

  7. Delbrayelle Gilbert dit :

    @ geniale 202
    Voilà, c'est la raison pour laquelle il faut exiger un débat citoyen neutre
    @ le prolo 206
    Je ne vois pas pourquoi ce serait inutile de tenter d'essayer d'oser y penser !
    Est-ce que la demande d'un débat citoyen neutre hebdomadaire a été faite par le PG ou le PC ou EELV ? Il faut faire cette demande et médiatiser cette demande officielle !

    Je répète : on va encore nous voler le débat... rappelez-vous il y a 5 ans, on a eu droit qu'à des 100 minutes pour convaincre de Mazerolles et la parodie de Sarko face aux Français.
    Il y a des gens du PG ici. Faites remonter la demande ! Insister ! ça me désole à chaque élection d'être privé de ce débat citoyen.

  8. Jean Jolly dit :

    @ jacques87.

    Je sais que tu le sais mais il est toujours bon de le rappeler; "la concurrence libre et non faussée" signifie rétablir "la loi de la jungle".

    Bien entendu, une jungle sans forêts ni aucune verdure, une jungle simplement connectée par ondes électromagnétiques qui aura supplantée la jungle des "tam-tams" et autres "signaux de fumée" pour voler "légitimement" les populations à la nano-seconde (pourquoi perdre du temps inutilement se sont-ils dit après l'expédition expéditive de Christophe Colombin).

    L'idée était simple au départ : Les humains sont comme les pies, ils sont attirés par tout ce qui brille. Ça tombe bien, une légende disait qu'un continent regorgeait d'or au delà de l'Atlantique. Ce fut le départ de la colonisation sous couvert de religion... fallait bien trouver une excuse qui tienne la route de la moralité en pleine inquisition (qu'importe le réel but puisque la population est par nature inculte).

    A l'heure actuelle, rien n'a évolué... sauf que l'éclat brillant d'un métal s'est transformé en une m**** noirâtre qui pue et englue les pies et autres volatiles.

    Donc ceux qui volent ne sont pas à l'abri d'un renversement de situation.

  9. Hélène GRESSIN dit :

    Les députés sont les médecins et les pompiers d'un pays.
    Ce qu'on attend d'un médecin c'est qu'il vous soigne et non qu'il vous assassine. Ce qu'on attend des pompiers, c'est qu'ils agissent et luttent contre le feu avec des moyens appropriés.
    Les députés de droite, du centre et socialistes qui ont voté le traité de Lisbonne sont des médecins aveuglés par leur suffisance et leur fausse « science », sourds à la volonté des peuples. Sous prétexte d'un « savoir » supérieur, ils ont assassiné la démocratie.
    Les députés socialistes grecs et espagnols qui mettent en place la « règle d'or » et s'agenouillent de plein gré devant le « coup d'Etat financier » sont des pompiers qui jettent leur peuple dans le feu.
    Les socialistes français sont prêts à faire la même chose.
    Parce que les majorités élues (de droite ou socialistes), une fois au pouvoir, font le contraire de ce que souhaitent la majorité des gens, beaucoup (trop) ne se dérangent plus pour voter.

  10. Victor dit :

    « Il faudrait se focaliser sur la recapitalisation du système bancaire » ai-je entendu sur RTL-Belgique ce lundi 05/09/11 !
    L’élection est une chance pour ramener à la raison ces illuminés que seules des solutions punitives semblent intéresser.
    Nous devons voir dans ces prémices de l’élection de 2012 qui respecte le peuple. Oui, le peuple doit revenir à la place qui lui est due, la première.
    Seul le Front de Gauche peut nous sortir de cette situation.
    Mélenchon, présidons!

  11. Genialle dit :

    @208
    Oui d'accord pour le débat neutre, mais exigez à qui, à quoi ?
    Cela fait un moment, sur ce blog, ou nous sommes plusieurs à évoquer cette histoire : se faire entendre dans un débat neutre mais on se bat contre des moulins et je ne suis pas Don Quichote ni personne.
    Rappelez vous à qui appartient la France 2
    Par contre vous pouvez donner des idées pour faire avancer l'histoire.

  12. Hélène GRESSIN dit :

    Ce que souhaite la majorité des gens se résume à l'expression très générale « vivre bien » dans laquelle chacun-e met ce que bon lui semble, mais qui n'a aucune commune mesure avec l'appât démesuré du gain de ceux qui évoluent dans la sphère financière et à ses marges.
    Jusqu'à hier, il faisaient confiance à leurs spécialistes (docteurs et pompiers élus et payés pour cela) sur les questions techniques à prendre au plus haut sommet, pour que se réalise concrètement dans la vie sociale leur désir de « vivre bien ».

    Les solutions techniques sont floutées à l'envie par les médias, compliquées à l'extrême par les « experts » de tout poil.
    Jean-Luc Mélenchon a le don de les mettre à la portée du citoyen moyen, grâce au vocabulaire et aux images qu'il emploie, notamment lorsqu'il invite chacun à mettre en parallèle le fonctionnement du budget de l'Etat avec son propre budget (recettes/dépenses).

    Aujourd'hui, constatant que les décisions des élus au pouvoir (de droite ou socialistes) aggravent leurs conditions de vie, ils vont devoir s'initier aux questions techniques pour se soigner et se sauver, tous ensemble, de la maladie et du feu en s'appuyant sur d'autres élus, ceux du Front de gauche, qui leur proposent d'autres choix et ont le courage de les défendre.

    Que les élus (quels qu'ils soient) n'oublient jamais qu'ils ne sont pas des patrons de « droit divin » et cessent de se comporter comme tels.
    Que le grand nombre refuse les décisions imposées par des minorités. Le référendum après débat public,doit trancher toutes les questions vitales pour les gens.

  13. graine d'ananar dit :

    Geraldine Muhlmann... Elle en a fait du chemin, cette petite. Après avoir commencé par voler au secours de la volaille journalistique plumée par Halimi et Bourdieu (au moyen de "balivernes" décrites en détail ici), ce qui lui a valu la reconnaissance éternelle et corporatiste des professionnels de la profession, et, accessoirement, mais c'était le but, lui a permis de s'imposer... dans ces mêmes medias : la falsification permanente méritait bien cette gratitude, toute peine méritant salaire Géraldine fut donc, depuis lors, invitée à peu près partout où l'on bavarde à perte de vue devant un écran et un micro, entre gens de bonne compagnie, et sans contradicteur véritable.

    Ainsi pérora-t-elle, en tant que comparse régulière, sur RTL dans "On refait le monde" cette émission répugnante*, archétype de ces émissions de faux débats mais vraies saloperies, marque de fabrique de nos radios et télés (privées ET publiques confondues, hélas) la voici donc maintenant parvenue (on imagine dans quel état...) en maîtresse de débats, une sorte de Chabot, en moins moche mais tout aussi hostile.

    C'est à croire que défendre les "bordels" (l'expression n'est pas de moi -je me permettrais pas- mais de J. d'Ormesson, académicien) permet d'y avoir table (si j'ose dire) ouverte...

    (* Les pas bégueules pourront aller le vérifier avec cet échantillon)

  14. Disjecta dit :

    Sur C/Politique:
    Je peux au moins attester d'un nouveau vote pour le Front de Gauche après cette émission. Mélenchon a raison d'insister sur la nécessité de ne pas débattre entre convaincus mais de se coltiner les êtres a priori les moins portés à rejoindre nos arguments. Quel plaisir lorsqu'on parvient, à force de débats, d'infléchir la position d'un collègue ancien "sarkozyste" de 2007.
    Ceci dit:
    La compréhension de la politique internationale reste le point noir (ou, à défaut, l'angle mort) du Front de Gauche. Peut-être n'est-ce pas le lieu et le moment pour cette coalition d'étaler son hétérodoxie mais quand même. Quelle naïveté d'avoir considéré avec autant de légèreté l'offre de dialogue de Chavez adressée à la Libye (certes bien aidés en cela par les soi-disant rédactions de gauche de Libé et du Monde qui se gourent sur à peu près tout). Et ce sentiment un peu paternaliste de supposer que Chavez n'était pas capable de comprendre l'essence des révolutions au Maghreb. Mais Chavez connaît très bien l'essence de l'impérialisme atlantiste, de sa faculté à se donner les meilleures raisons de massacrer partout pour "offrir la démocratie". Et l'arnaque de la soi-disant révolution libyenne lui est tout de suite paru évidente, dans ce pays infiniment plus développé que ses voisins. Comment Mélenchon peut encore crier "au loup" au côté des mêmes pour qui le fond de commerce est de se choisir les pires dictateurs, si tant est qu'ils soient de fidèles caniches, et de dégueuler sur ceux qui n'ont pas l'heur d'un tant soit peu leur plaire. Et pourquoi en rajouter chez Muhlmann sur la théocratie iranienne qui n'est après tout pas plus écœurante que la théocratie israélienne ou étasunienne sauf qu'eux ne passent pas leur temps à bombarder les autres...

  15. Yannick (sympathisant pdg) dit :

    Juste pour vous signaler que M. Aphatie pense que vous faites une fixation sur lui, puisque vous lui avez consacré quelques lignes. Lui étant plus dans la réserve, et pas dans l'obsession comme vous, parle de vous sur une demi page.
    Je crois qu'il ne pourrait plus exercer sans vous, alors que vous sans lui....

  16. Zapping dit :

    Trois extraits du passage de "Jean Luc Mélenchon, le résistant" à C/Politique ce dimanche

    Résister à quoi ? A la résignation et au coup d'état des financiers :
    http://www.dailymotion.com/video/xkvjfb_jean-luc-melenchon-resister-au-coup-d-etat-des-financiers_news

    Le partage des richesses de gré ou de force :
    http://www.dailymotion.com/video/xkvjhl_jean-luc-melenchon-le-partage-des-richesses-de-gre-ou-de-force_news

    Qu'est ce qui est le mieux pour la France ? - Moi :
    http://www.dailymotion.com/video/xkvjkn_jean-luc-melenchon-etre-le-numero-1-a-gauche_news

  17. Jean Jolly dit :

    @ Disjecta.

    Jean-Luc Mélenchon, comme tout être doué de raison, prône la liberté de conscience avant d'entamer une vision de liberté d'un pays... l'un ne va pas sans l'autre.

  18. QuienSabe_PG66 dit :

    Merci à graine d'ananar #214 pour les liens.
    Merci à Disjecta # 215 §2 pour sa réflexion si juste.

    Et aussi dans la série des pourquoi, pourquoi avoir déclamer sur "cette pauvre madame Bettencourt qui ne sait plus quoi faire de son argent" (sic), qui ne parle plus à sa fille malgré tous ses millions, et patati et patata, et si peu de mots en parallèle (donc médiatiques) pour tous les sans-logis (DAL), les crèves-misères par millions dans ce pays riche qu'est la France, qui naviguent en précaires, de fin de mois en fin de mois, de stage en job, de RSA en SDF, pendant que le gotha, le star système éclabousse les écrans de toutes leurs impudences. Il a bon dos le féminisme de certains, et les 50/50...

    Jean-Luc Mélenchon, aussi brillant soit-il, est un homme comme les autres qui commet des erreurs. Sauf que ses responsabilités sont bien plus grandes. Dans huit mois il faudra être au second tour. C'est pas gagné si on ne marque pas nos différences de façons claires et nettes. Je le vois très souvent sur le terrain, surtout auprès des indécis, sympathisants PS, EELV, car si le PS c'est aussi la gauche pour certains, alors pourquoi voter FdG au premier tour et risquer l'effet 2002 ! La seule gauche véritable de ce pays, c'est le FdG, NPA + LO. Le PS et EELV sont au centre, point barre. Ce n'est pas anecdotique.
    Place au peuple !

  19. Pier7 dit :

    Bonjour à toutes et tous, camarades,

    Merci @sha1966 n° 159…

    Cà, c’est du matériel idéologique pour faire douter la petite bourgeoisie tranquille de province qui ne croit qu'à l'économie, qu’à l’accessibilité de la (leur) réussite individuelle alors que nous savons qu’elle n’est que collective. Aussi malin, aussi qualifié soit-on, il en faut un (d'entre-nous) qui pousse la brouette.
    Il faut apprendre le langage de l’ennemi.
    Restons vigilant !
    Vieille tête dure …
    Continue J-L Mélenchon …

  20. Christian B dit :

    @A-J Holbecq
    Je regarde avec nausée l'émission "mots-croisés" de ce soir, et Arnaud Montegourg dit que l'Europe a aidé les banques en 2008 à hauteur de 4500 milliards d'euros. J'aimerais comprendre. Sagit-il de de prêts d'état via la BCE ? Remboursés ?
    Merci

  21. Jean Jolly dit :

    Commentaire précédent trop rapidement écrit et donc mal formulé.

    La décision de bombarder un pays ne doit pas être acceptée venant d'un seul animal, soit-il celui désigné par une horde d'animaux dégénérés (l'OTAN).

    Autrement dit, seul le peuple est propriétaire de son pays et aura donc le pouvoir de décider de son avenir, c'est la seule façon de voir les choses si nous nous décidons à refuser l'esclavage.

    Tout le reste n'est que pure résignation pour alimenter les gros porcs qui sont contre nos idées progressistes.

  22. Menjine dit :

    Va falloir faire une commande de rosettes et de croix très importante, car il risque d'y avoir foule à introniser dans la Légion d'honneur le 14 Juillet 2012: Xavier Mathieu, ses copains les Contis et depuis aujourd'hui faudra rajouter les postiers et Olivier Besancenot sans compter tous les inculpés sous n'importe quel prétexte.
    La justice devrait s'occuper de 1- Juger
    2- Condamner d'autres gens que les syndicalistes et les travailleurs en lutte.
    On devrait pouvoir aisément sans beaucoup chercher leur fournir des indications de noms assez connus, mais on n'est pas des balances...
    Honneur à Xavier Mathieu, à Olivier Besancenot et à tous les autres.
    Mais comme dit la chanson:
    "Ca branle dans le manche
    Les mauvais jours finiront!
    et gare à la revanche
    Quand tous les pauvres s'y mettront"
    Tous ensemble.

  23. marechal dit :

    Coup de gueule contre l'UMP : l'histoire du "coréen national" me met hors de moi...
    Après le premier le premier ministre qui s'en prend à Eva Jolly parce que pas assez française, l'histoire de l'auvergnat de Hortefeux etc. (la liste des petites phrases racistes s'allonge sans cesse).
    Je crois Que Jean-Luc Mélenchon doit un jour dénoncer la Le Penisation de l'UMP avec tumulte et fracas, comme il l'avait fait lors du meeting sur l'euros plus salle Japy. "les Tunisiens sont nos frères" (discours poignant qui me reste dans la tête) criait-il : les Français d'origine ceci ou cela on n'y touche pas ! M’énerve grr...

  24. Alexandria dit :

    @ 159 sha1966 :
    Merci pour ces liens à cette interview de Jacques Généreux. C'est limpide, et profondément innovant. Je crois n'avoir jamais entendu personne expliquer avec cette clarté combien c'est l'engagement dans un parti politique qui peut changer le rapport de force imposé politiquement par les tenants du néo-conservatisme. À une époque où on nous serine sur tous les tons que les partis c'est « ringard ».
    Le démontage de l'imposition de la doctrine néolibérale par le formatage des esprits (25 ans ! et ce n'est toujours pas achevé. Mais ça le sera avec les changement de génération, si justement on ne revient pas au militantisme politique), ce démontage est implacable. À écouter, réécouter, et méditer.

  25. Menjine dit :

    Que la défense du travail, soit de plus en plus l'objet de mises en cause judiciaire, d'inculpation voire de condamnation,m'indigne complètement.
    Dans un mail précédent j'ai essayé de le dire sous forme plaisante, mais en fait je rebondis sur ce que dit Mélenchon au début de son billet: Je me révolte de ce que le patronat d'Uni Lever puisse porter plainte contre ses employés, que des condamnations puissent être prononcées contre des postiers, qui, certes, n'avaient pas dû aller converser mondainement avec leur direction,que ce soit légal de lourder les gens si leur entreprise leur propose un poste à 3000km de chez eux pour 250 euros par mois tout cela m'indigne, me scandalise.
    Il n'y aura pas que la constitution qu'il faudra changer pour établir la République "de la justice et du travail" à laquelle j'aspire, il faudra aussi changer les lois, tout comme leur application, leur interprétation.
    La question du travail, le droit du travail demanderont une refondation au moins aussi importantes que la question de la dette et de son comblement. Cette question doit être replacée au centre des débats, je n'en peux plus de tout voir, de tout savoir des débordements d'un vieux beau de retour chez lui et que rien ne me soit dit des gens qui perdent leur travail, sont salis sur leur casier judiciaire par des condamnations iniques.
    La défense de la Bourse je m'en fous, la défense de la dignité dans le travail cela m'importe, l'honneur de DSK n'est pas mon problème, l'honneur des syndicalistes oui.

  26. Hold-up dit :

    Pour info : les taux grecs à 1an sont passés à plus de 82 %

  27. Jean Jolly dit :

    @ marechal.

    Attention, Éva est jolie naturellement puisqu'elle fut l'une des "Miss" Norvège à son époque, mais il ne faut cependant pas lui attribuer deux ailes à son patronyme car sinon tu penses à moi et forcément je n'ai rien d"une "Miss", même en me maquillant outrageusement je ressemblerais plus à une envolée de la cage aux folles.
    Mon nom serait d'origine italienne (paraît-il), mais bon c'est comme l'ADN, plus c'est vieux et moins on sait.

    @u webmestre ; à effacer au plus vite. (on se libère un peu).

  28. phiphi the biker dit :

    Merci à Sha 1966 pour la diffusion de ses liens sur la brillante démonstration de Mr Jacques Généreux.
    Comme cela fait du bien d'entendre de tel discours !
    Il faudrait avoir un moyen de diffuser ce type de document sur les télés aux heures de grande écoute.
    A mon petit niveau, je vais en parler à mon entourage professionnel (et à mon fils : effectivement, il faut toucher les jeunes : ils sont l'avenir)
    Vraiment merci !

  29. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 219 - QuienSabe_PG66

    pourquoi avoir déclamé sur "cette pauvre madame Bettencourt qui ne sait plus quoi faire de son argent" /... / et si peu de mots en parallèle pour tous les sans-logis

    Si tu veux mon avis, la compassion de J.L.Mélenchon pour Mamie c'était du second degré...

  30. lepierrot dit :

    ça me met vraiment de mauvaise humeur, ce matin l'invité politique de France inter c'est Ségolène Royal ! Et ça continue, un coup l'UMP, un coup le PS et hop un coup la Marine car il faut pas l'oublier, et on tourne en rond comme ça avec les mêmes depuis des mois. Cette radio devient vraiment de plus en plus écœurante. Qu'en pensez vous ? Moi je pense qu'il faudrait réagir et leur adresser tous un mail de mécontentement afin de faire inviter le FdG.

  31. karim dit :

    Sur l'émission Cpolitique:
    Vous avez été clair et incisif, comme d'habitude. Cependant la fin m'a laissé comme un malaise: pas un mot sur l'écologie, ainsi que l'ont relevé d'autres commentaires.
    Soyons vigilants à ne pas oublier ce volet fondamental. Une gauche digne de ce nom n'aura d'avenir au 21è siècle que si elle aura su faire la synthèse entre l'écologie politique et le socialisme. Cela a constitué pour moi l'attrait du Parti de Gauche. L'écologie politique est un des piliers d'une pensée progressiste. Ne pas l'oublier en chemin.
    Alors bonne route et continuons à penser globalement.
    No pasaran!

  32. Mario Morisi dit :

    Incompréhensible. Gérard Filoche nous gratifie ce matin d'une rafale de prises de position "pure PG/FdG", de la BCE ne doit pas être indépendante, la BCE doit prêter directement aux Etats à 0%, les Grecs ne doivent pas payer, les charges sociales n'en sont pas, ce sont des cotisations, etc...
    Pour finir par appeler à voter aux Primaires du PS !
    Parfois, tu te demandes !
    Il croit que Hollande ne va pas mettre DSK à Matignon ou à Bercy ?

  33. A-J Holbecq dit :

    (221) Christian B.

    Je n'ai pas beaucoup plus d'informations que celles résumées sur ce blog

  34. Louis St O dit :

    99 - @Delbrayelle Gilbert 206 @le Prolo du Biolo

    Mais, vous ne regardez pas la Télé, des débats il y en a toutes les semaines, seulement le FdG ou une de ces composantes ne sont jamais invités. Je vous fais remarquer que Jean-Luc Mélenchon à été le premier invité à C-Politique, mais la saison est longue jusqu’à l’élection, et bien tenons les comptes pour savoir combien de fois chaque parti sera invité et en partie le FdG ? D’ailleurs c’est un décompte que l’on devrait tenir pour toutes les émissions politiques.

    213 @Hélène GRESSIN
    « Que les élus (quels qu'ils soient) n'oublient jamais qu'ils ne sont pas des patrons de « droit divin » et cessent de se comporter comme tels »
    Vous avez raison, mais ces mêmes élus savent très bien, que si ils devaient perdre leurs mandats (au pluriel, parce que souvent ils en ont plusieurs) et bien, ils retrouveraient automatiquement une place grassement payé (pour eux) pour service rendu, dans une des sociétés ou de ses satellites, du CAC40.
    Ce sont des gens qui n’ont pas de fierté et seraient prêt à tout renier pour quelques places qu’on leurs attribueraient pour leurs vieux jours, des places qui seraient pour les gens qui les emploient quelques miettes de leurs revenus.
    Alors oui certains élus se comportent comme leurs futurs employeurs veulent qui se comportent, et en plus comme tous les lâches avec zèle.

  35. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 233 - Mario Morisi

    En résumé: "Filoche fait des analyses Front de Gauche et prône le vote P.S."

    Incompréhensible c'est vrai.

    Je suppose que Filoche croit encore au "vote utile" ancienne version (voter pour le plus gros parti même si ce parti se trompe), mais de cette façon ne fait hélas que ralentir les changements politiques nécessaires.

    Du très court terme comme stratégie, dommage c'est un type bien...

  36. Philippe dit :

    Une nouvelle République pour 2012. Que faut-il faire ?
    Voici les différentes réalisations à entreprendre rapidement :
    La fonctionnarisation des huissiers, notaires, commissaires-priseurs et greffiers de tribunaux.
    Une réforme pédagogique en faveur d'un enseignement basé sur l'expérimentation, l'observation et la raison.
    Une réforme judiciaire approfondie au service des citoyens.
    Voici quelques idées des insurgés de la Commune de Paris de 1871.
    A méditer.

  37. jcmig dit :

    Que pensez de la victoire de Die Linke 17,2% dans le land où Merkel s'est ramassée une veste avec 23% je crois (je n'ai plus les chiffres en tête). C'est plutôt encourageant de constater que le parti semblable au Front de Gauche fasse un si bon score. On peut rêver de faire de même en France. Mais bien sur aucun média n'en a parlé !

  38. vm dit :

    A propos de 235 : oui ! G.Filoche est complètement schizo ! D'un côté (inspecteur du travail) il est sur nos positions, de l'autre il reste inconditionnel d'un PS devenu majoritairement droitier (j'ai vu ce pauvre F. Hollande au JT : il en est à imiter les mimiques et les coups de menton de Sarkozy pour se donner un air d'autorité...)

    Le cas Filoche, c'est sans doute une sorte d'attachement quasi-mystique à "son" parti (pathologie identitaire bien connue...), et haine viscérale de tout ce qui tend à le remettre en question...

    Le plus difficile dans ces discussions, c'est qu'on se heurte à des affects, à des habitudes de pensée, qui défient toute logique !
    On sait depuis longtemps que l'idéologie dominante (celle du maintien de "l'ordre") manipule en priorité des affects pour imposer ses points de vue : le "moindre mal", la "dette incontournable", le "réalisme", la "compassionnite"...

    Il y a surtout le piège anti-civique et anti-politique de l'élection présidentielle, aggravé, après De Gaulle, par Jospin (qui a placé la présidentielle avant les législatives) : tout se transforme en vedettariat, avec la complicité des grands medias, et cela rend aveugle même des gens relativement réfléchis, qui ne comprennent pas que le "moindre mal", c'est encore et toujours le mal, et que rien ne changera sans un rupture spectaculaire avec le bi-partisme.

    Or, et c'est cela qu'il faut mettre en avant, cette rupture a déjà eu lieu : c'est le NON de gauche au TCE ! Et quoi qu'en aient dit les divers anti-libéraux lors de la désastreuse élection de 2007, c'est la SEULE majorité vraiment représentative du peuple...celle qu'il faut savoir mobiliser pour gagner, dans la rue comme dans les urnes.
    Tout le reste n'est que criailleries et...

  39. Yan Amarre dit :

    "Derrière le gouvernement visible siège un gouvernement invisible qui ne doit pas fidélité au peuple et ne se reconnaît aucune responsabilité. Anéantir ce gouvernement invisible, détruire le lien impie qui relie les affaires corrompues avec la politique, elle-même corrompue, tel est le devoir de l'homme d'Etat"
    (Théodore Roosevelt en 1912 dans son programme électoral)

  40. Cronos dit :

    @ 236 le Prolo du Biolo qui dit: @ - 233 - Mario Morisi

    "En résumé: "Filoche fait des analyses Front de Gauche et prône le vote P.S."
    Incompréhensible c'est vrai.
    Je suppose que Filoche croit encore au "vote utile" ancienne version (voter pour le plus gros parti même si ce parti se trompe), mais de cette façon ne fait hélas que ralentir les changements politiques nécessaires.
    Du très court terme comme stratégie, dommage c'est un type bien..."

    Non ce n'est pas un type bien, tout comme les autres du PS il bouffe aux gamelles idéologiques, si c'était un type bien comme tu dis, d'une part il serait au PG (refuge des anciens vrais socialistes), il ferait un peu plus de bruit dans le domaine du travail, son pré-carré, il pourrait en l'occurence contredire ce con de Chéréque, qui encore hier soir à fait son "spitche" sosotant à "Mots croisées" (émission indigne et pourrie comme jamais vue), enfin comme les autres du PS il est tellement creux et sans idées qu'il est obligé de venir nous piquer nos arguments afin de faire voter pour la "Sociale Démocratie Française" ex PS.

  41. redline69 dit :

    bonjour,

    La réalité du PS.
    Mr Mélenchon à lancé une offre de débat et curieusement personne au PS reprend cette offre au sérieux. C'est plutôt inquiétant et sa montre le mépris de ce groupe pour les gens de gauche en général.
    Plutôt que de voir un Jack Lang courir sur le paillasson des DSK place des Vosges (un vrai quartier de banlieue) j'aurais préféré qu'on réponde aux questions que soulève le Front de gauche.
    Quel avenir pour la gauche à partir de 2012.
    Le PS conforter par des sondages essaie de se persuader qu'il y arrivera comme Mr Jospin laminé pour une élection présidentielle. Maintenant l'avenir avec le PS, personnellement je le vois plus !
    Le Front de gauche est donc la seul alternative à gauche, le reste n'est que nuance des idées de la Sarkozy et du monde de la finance qui a fini par gangréner jusqu'au PS.
    Finalement avec le recul, je comprends mieux mr Sapin qui prenait de haut Mr Mélenchon dans un débat chez Calvi.
    notre victoire sera fier ! car tout ceux qui croit à la gauche et à l'écologie viendront sur la liste du FdG. quand au socialistes, je leur souhaite bien du bonheur car nous n'aurons pas la mémoire courte !

  42. Mario Morisi dit :

    La litanie et la rengaine, 4% des intentions de vote pour Jean-Luc Mélenchon d'après LH2, soit 2,9 points de moins qu'après six mois d'existence, 4 après dix huit mois, et 6 de moins qu'aux Cantonales !
    Mais qui est LH2 ? Allez y voir, appréciez les clients et les partenaires, et surtout le "positionnement" dans un monde complexe qu'il est moderne de simplifier.

  43. aaa dit :

    Je ne sait pas si vous en avez deja parler mais Martine Billard vient de sortir un livre :
    http://www.martine-billard.fr/post/2011/08/29/Le-Medef-l-a-imagin%C3%A9,-Sarkozy-l-a-fait "Le Medef l'a imaginé, Sarkozy l'a fait - 10 ans de casse de casse du code du travail"
    En attendant celui de Jacques Généreux qui sortira le 15 septembre

  44. Menjine dit :

    Ce matin petit reportage "anodin" sur France info : une salle de marché pour voir les réactions des employés à la baisse de la bourse. le trader nous dit qu'il faut vendre les ciments Lafarge car "ils sont trop impliqués dans les programmes publics (quel gros mot) de construction en Europe" et acheter des actions "Schneider electric très présent sur les marchés émergents" (sic, sic!).
    Schneider electric je le lis ce matin dans l'Huma transporte son siège social, et je suppose va payer ses impôts, en Chine.
    Je crois aussi que France info sous prétexte de micro trottoir fait de la propagande transparente pour un capitalisme éhonté, sans vergogne ils nous présentent comme "des réactions de gens comme vous et moi, mais qui sont en plein dedans" des manoeuvres dépouillant les richesses que nous avons produites. La dépouille est en temps direct et glorifiée et ce sont les onze postiers qui sont condamnés et dont on ne parle pas!

  45. Au-delà du cas Filoche, se dessine un risque pour le Front de Gauche (mais qui ne risque rien, n'a rien !). En effet, la droite, comme la gauche molle, au fil du temps, se rendent compte, malgré toutes les tentatives médiatiques pour étouffer ce phénomène, que le F d G est la seule formation politique qui crie haut et fort, arguments à l'appui, qu'elle est capable par toutes sortes de mesures conjuguées, dont beaucoup relèvent de la justice sociale, de sortir le pays du marasme.
    La parade pour l'UMP et le PS consiste à récupérer, mais sur un mode uniquement verbal, superficiel et incantatoire, nos propositions. Si possible par des éléments de leurs partis présentés comme sympathiquement anti conformistes et contestataires, faisant mine de bousculer l'ordre établi.Sarkozy, lui même,jadis, a essayé de faire croire qu'il taxerait les hyper profits spéculatifs, "moraliserait" le capitalisme de casino, supprimerait les paradis fiscaux etc...
    Ainsi risque d'être pratiqué un double langage (d'où la schizophrénie évoquée par un intervenant) : une ligne officielle, faite pour rassurer ceux auxquels ils veulent plaire (les marchés, le Medef, les trouillards...), et une ligne-bis destinée à capter les indignés de tous bords, alors qu'il est bien évident, qu'une fois au pouvoir, ils
    n'appliqueront aucune de leurs belles promesses qu'ils nous auront piquées, et aussi bidons que leurs alternances inutiles.
    Il est clair qu'il va falloir éviter cet écueil. Comment ? Je n'ai pas de solution miracle. Probablement en montrant la force et la sincérité de nos convictions et en démasquant les fumistes.

  46. Diane Gilliard dit :

    Bonjour,

    Je suis Suissesse, je ne voterai donc pas Jean-Luc Mélenchon... Cela ne m'empêche pas de le suivre assidument depuis le vote sur le Traité constitutionnel en 2005. Je discute avec des amis français, de gauche, qui savent déjà qu'ils voteront pour le candidat socialiste désigné, au premier tour déjà. L'un d'eux m'écrit ce qui suit:

    Pour la présidentielle, il n'y a que 2 candidats au second tour. Il serait préférable qu'il y ait un type de gôche, même mou, plutôt que Marine et Sarko ! Le pouvoir est au parlement : c'est aux législatives qu'il faut mettre le paquet sur Joly et Mélenchon. Filoche ne dit rien d'autre. (...) Il ne faut pas se tromper d'élection comme l'avait fait le PS en faisant éliminer Jospin puis Royal, il n'y a pas si longtemps ! En "démocratie" française, le président n'a constitutionnellement guère de pouvoirs. Il va falloir forcer le PS à s'en souvenir, ce qui ne sera pas une mince affaire.
    Pour le moment, Mélenchon et Joly entretiennent le trouble en ne séparant pas "présidentielle" et législatives, et en faisant semblant d'ignorer les conséquences de l'élimination du PS au second tour de la présidentielle. Il ne faut
    pas compter sur Sarko ou Marine pour respecter l'esprit et la lettre de la constitution. Sarko nous le montre depuis 4 ans ! Et s'il est réélu, rien, absolument rien ne l'empêchera de faire ce qu'il veut, puisqu'il ne peut pas se représenter en 2017. Quand à Marine, l’extrême droite a montré avec Adolphe qu'une fois au pouvoir, elle ne prendra pas de gants.
    Ca n'enlève rien à la capacité pédagogique de Mélenchon pour expliquer ce que sont l'économie et la finance : il a toute sa place dans un gouvernement de gauche à l'économie par exemple."

    Que lui répondre?

  47. jacques87 dit :

    A propos de ceux dont parle 219 QuienSabe_PG66 les sans logis, les crèves misères...

    Une mesure comme le revenu social, prestation monétaire versée à titre individuel, à chaque citoyen, tout au long de sa vie sans condition ni contrepartie garantissant à tous un niveau de vie suffisant pour accéder aux biens et aux services essentiels, instaure une couverture sociale universelle, et apporte une réponse aux limites actuelles des politiques sociales de lutte contre le chômage et la pauvreté, mais apporte aussi une limite essentielle à la précarisation.
    C’est de plus une réponse extrêmement forte au sentiment d’exclusion des jeunes de moins de 25 ans ou des étudiants, ou de ceux à qui on n'avait jamais donné un boulot que la Gauche a autrefois exclu du RMI lors de sa création - (pourquoi les jeunes ont-ils cessé d'aller voter ?)
    Nous affirmons vouloir une transformation radicale de la société par une transformation du partage des richesses, nous affirmons également promouvoir et développer une Révolution Citoyenne qui a déjà commencé.
    Il n’y a pas de différence fondamentale entre la question de la planification écologique et de la sortie du nucléaire pour lequel nous disons qu’il y a différents points de vues, tous respectables, que l'on va organiser un débat et que c’est le peuple qui choisira.
    C'est une autre approche que l'augmentation du smig, le revenu social (et les gratuités à réaliser) sont un autre moyen de parvenir au même résultat, c'est réellement révolutionnaire car c'est un rupture profonde du partage des richesses. Qu'en est-il dans le programme partagé ?

    Le débat sur ce point est-il ouvert ?
    J'attends beaucoup du discours de Jean-Luc à la fête de l'huma.

  48. laforcedupeuple dit :

    En ce moment, dans les rues de Rome, des milliers de grévistes et de manifestants contre la « Règle d’or » que veut imposer le gouvernement Italien. En même temps ce gouvernement implore l’aide financière de l’U-E.
    Cette fois nous y somme…L’usine à gaz (l’Europe qui protège) est en feu.

  49. Daniel du 93 dit :

    Je pense que face à l’avalanche de sondages, la pipolisation, la personnalisation à outrance, l’absence de confrontation de projets (dont l’objectif est de réduire les citoyens en simples spectateurs de la campagne électorale), nous pouvons bousculer les scénarii préétablis en imposant un débat sur les choix de société, sur le contenu des réformes à engager, en créant l’évènement à la rentrée en en multipliant partout où c’est possible des collectifs locaux du FdG. Donnons de l’éclat à leur mise en place, en faisant un évènemen local dans les villes ou les entreprises. Cela fera péter la chape de plomb des médias sur le FdG et donnera à voir que d’autres scénarii sont possibles. Trop insuffisants dans le pays, ils sont pourtant l’outil indispensable pour mener la campagne, populariser le projet partagé et impulser des initiatives. Les salariés, les syndicalistes, les militants associatifs et de nombreux citoyens, membres d'aucun parti politique, sont intéressés par notre démarche. Ces collectifs vont leur permettre de s’investir dans la campagne et d’en devenir les scénaristes.
    Si nous voulons être reconnus par le monde du travail comme les porteurs de leurs aspirations, il est essentiel d’être très clairs sur notre ambition : que la gauche soit majoritaire et qu’en son sein les idées de transformation sociale portées par le FdG et ses candidats pèsent d’un poids suffisant. Mais il va falloir être sacrément inventifs et percutants dans notre communication pour créer le buzz et convaincre que le FdG peut se positionner devant le PS, quel que soit son candidat au 1er tour. Créons de l’espérance, attirons vers nous des soutiens qui pour l’instant tournent leurs regards vers le PS (intellectuels, artistes, chercheurs, économistes, sportifs...).

  50. ActuAlex dit :

    @Diane Gilliard, votre ami dit
    "...Pour la présidentielle, il n'y a que 2 candidats au second tour. Il serait préférable qu'il y ait un type de gôche, même mou, plutôt que Marine et Sarko !..."

    Oui, bien sur, ou comment culpabiliser les gens qui ne voteraient pas PS ! Désolé, mais pour ma part, je voterai FdG car son programme est celui qui correspond à mes convictions et à ma façon de construire une société humaine.
    Alors si le PS ne veut pas de Sarko ou Marine au second tour, ou pire au pouvoir (et je suis le premier à le souhaiter), alors que le PS fasse un programme de gauche. Dans un de mes posts il y a quelque temps (et passé à la trappe ce que je peux comprendre), je disais même que je "menacerais" le PS de voter blanc voire l'autre camp (sauf MLP bien sur) si le PS arrivait au second tour avec un programme de "centre-droit", ceci pour les faire bouger à gauche. Le premier tour, c'est FdG pour moi, et j'espère pour le 2eme aussi, point.
    Quant à Mélenchon ministre de l'économie du PS, là, je crois que c'est sur ce genre de propos que l'on voie que le PS n'a pas compris le personnage Jean-Luc Mélenchon. Mais bon, je sais aussi que c'est pour distiller l'idée que Jean-Luc Mélenchon se ralliera au PS, technique politicienne quoi.
    Pour résumer, dites à votre ami (mais qui vous répondra peut-être sur ce même blog s'il ne se cantonne pas au PS!) de proposer au PS de faire un vrai programme de gauche, ce sera déjà un vrai début...


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