03sept 11

Le coup d’Etat des financiers, la classe ouvrière, la pauvreté, le Chili en lutte

La tentation autoritaire

Ce billet a été lu 35  597 fois.

Dans cette note, finalisée avant de monter dans le train pour Lille et sa braderie, je fais un tour d’horizon en attelant ensemble des choses que j’ai rédigées à divers moments, à mesure que je pouvais approcher un clavier et que j’avais le temps disponible pour m’adonner à la passion de l’écriture partagé avec vous. Il sera donc question du « Coup d’état des financiers », expression dont je veux progressivement éclairer ici le contenu. Puis je parle de l’invisibilité de la classe ouvrière dans les médias audiovisuels. Et cela me fait le lien avec un film que je veux vous proposer d’aller voir. Je viens ensuite sur l’extension de la pauvreté et la question stratégique qu’elle souligne. Du coup mardi vous aurez une pensée pour les ouvrier(e)s du « Thé éléphant » trainés en justice à Nanterre par leur exploiteur Unilever qui se plaint qu’ils aient mal parlé de lui. Je finis avec un message venu du Chili qui nous concerne de près.

Une nouvelle étape de la tentation autoritaire qui travaille les dirigeants libéraux commence en Europe avec l’imposition de « la règle d’or ». C’est la conséquence de leur vision dogmatique de ce qu’est « la seule politique possible ». Je voudrai souligner aujourd’hui que cette façon de voir se nourrit de l’ambiance anti-parlementaire et antipolitique dominante dans les médias. L’habitude de parler d’une « classe politique », les refrains destiné à donner une couleur politique neutre aux pires poncifs contre les gouvernements « de droite comme de gauche » fonctionnent comme un conditionnement. N’oublions pas dans ce registre le rôle de l’adulation des experts et la manie d’avaler tout rond un argument dès qu’il est présenté sous une forme chiffrée. Les têtes les plus pleines n’y échappent pas.  James Lovelock scientifique britannique : « il peut être nécessaire de mettre la démocratie de côté pour un moment ». David Shearman chercheur australien : « si la démocratie ne peut pas fournir leadership et action sur le changement climatique, sa survie doit être mise en question ». Je tire ces citations du livre d’Hervé Kempf contre l’oligarchie. Ce journaliste du « Monde » note d’ailleurs comment de bonnes têtes peuvent être emportées à la faveur de circonstances traumatisantes. Ainsi quand Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : « c’est la faillite de la démocratie ». L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin ».

Mais c’est évidemment dans le cœur du système que la tentation autoritaire est la plus forte. Le moment politique que nous vivons est celui du divorce entre le capitalisme mondialisé et la démocratie. Hervé Kempf propose un florilège de phrases qui font froid dans le dos. Mais elles éclairent tellement bien d’où vient ce que nous vivons. The Economist par exemple, magazine de référence libéral écrit : « les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions [de l’Europe] de devenir plus dynamique et performante ». Plus près de nous, en France dans la nomenclature des médiacrates, si sourcilleux sur la démocratie chez les autres, on en a entendu de belles également. Ainsi Christophe Barbier, rédacteur en chef de l’Express en parlant de la nécessité d’un nouveau traité européen : « les peuples ne valideront jamais un tel traité […], un putsch légitime est nécessaire ». Et n’oublions pas Alexandre Adler, grand pourfendeur de dictature communiste qu’il voit au pouvoir avec Chavez. Cela ne l’empêche pas de préconiser une « dictature bienfaisante » pour la Grèce. Bien sûr, lui sait que c’est ce qui s’est déjà produit dans les années trente, sous le même prétexte, avec le même cheminement dans le même pays, sous la férule du dictateur Metaxás.

Les puissants ont commencé à critiquer les processus démocratiques
dès les années 1970 selon Kempf : « la Commission Trilatérale  regroupe à partir de 1973 des dignitaires politiques et économiques provenant des États-Unis, d’Europe et du Japon ». Son rapport de 1975 est rédigé par Samuel Huntington : « plusieurs des problèmes de gouvernance aux États-Unis aujourd’hui découlent d’un excès de démocratie ». Le théoricien du « choc des civilisations » avait à l’époque produit un livre où il montrait comment seuls les militaires étaient en état d’assumer l’intérêt général contre les politiciens nécessairement vissés dans une démagogie électoraliste de court terme. Ces thèses servirent de ciment et de justificatif pour la préparation et la conduite des années de dictature et de meurtres en Amérique du sud. Les prémices de la tentation autoritaire sont nombreuses et bien placées actuellement. Ainsi avec David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank qui a écrit en 1999 : « une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire ». Je suppose que ces lignes me vaudront maints ricanements et force accusation d’exagération. Un peu comme ce à quoi j’ai eu droit à propos du populisme. Et avant cela à propos de la dénonciation de la cupidité des riches. Vous avez donc vu que ces postures ne tiennent pas longtemps sous le feu des évènements. Le journalisme de l’audimat suit la pente et celle-ci va où nous disons et non là où ils préféreraient. De même la réalité du coup d’état des financiers finira par s’imposer aux esprits. J’ai noté avec orgueil que l’expression « coup d’état des financiers » était aussi un des slogans des indignés d’Espagne.  

Les ouvriers visibles ne sont que « 2% » chaque année à la télévision, toutes chaînes confondues. Ce chiffre, venu d’une enquête du CSA que je reprenais dans mon livre « Qu’il s’en aillent tous », commence à être connu désormais. Je l’ai rappelé à l’émission « Salut les Terriens » pour enfoncer le clou. J’y reviens. Invisibles, effacés, rayés du tableau, disparus ou en voie de disparition. Exception ce soir là : une employée de Sodimédical était invitée sur le plateau d’Ardisson pour parler de la délocalisation de son entreprise en Chine. La charge de violence brute de cette exclusion permanente le reste du temps n’en est que plus sévère quand on écoute cette femme décrire sa condition. Les universitaires et sociologues étudient cette « occultation ». Dans mes pérégrinations internet, je suis tombé sur un dossier du journal « La Croix » datant de 2008.  Un professeur d’université y faisait ce constat : « Chaque année, lorsqu’on demande aux étudiants combien il reste d’ouvriers en France, les réponses sont ahurissantes. Certains disent 100.000, d’autres 500.000. Il y en a toujours un qui par bravade va aller jusqu’à les estimer à un million. » Derrière l’absence d’images et l’absence de mots, il y a des hommes et des femmes qui ne travaillent pas tous dans les mêmes branches. Une ouvrière qui a vingt ans de métier dans une usine agro-alimentaire est citée dans ce même dossier : « Parfois, lorsque je leur décris mon atelier, j’ai l’impression que les gens n’imaginaient pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier.»

Des armées de communicants veillent à ce que les mots façonnent le monde qu’ils fantasment pour que les dominants qui les payent en tirent gloire et profits. L’ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d’un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations. Dans son livre sur l’oligarchie, Hervé Kempf, décrit bien (page 35) cette évacuation de la conscience de soi. « Le peuple ne se voit plus comme tel, la société se croit une collection indistincte d’individus […]. L’oligarchie, elle, a une conscience de classe aiguisée, une cohérence idéologique sans faille, un comportement sociologique parfaitement solidaire. ». Dès lors, la lutte politique que nous menons est aussi une lutte poétique, au sens radical du mot c’est-à-dire de création et d’invention contre tout un vocabulaire qui fonctionne comme une propagande permanente. La révolution citoyenne passe par ce travail d’invention. Nommer la réalité du monde sans euphémismes anesthésiants. Inventer ou réveiller  les mots ou les symboles qui portent ce que nous voulons voir se construire de nos intelligences et de nos mains. Me revient en mémoire l’appel en 2004 de treize illustres anciens résistants pour commémorer le 60ème anniversaire du Programme du CNR, celui « Des jours heureux » : « Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

Des artistes, des cinéastes, créent pour résister à cette déferlante quotidienne d’images mutilantes et obscurcissantes. D’images formatées dans « le moule à tarte » des séries et reportages du vingt heures. J’emprunte l’expression à Peter Watkins, le grand documentariste anglais auteur de « La Bombe », de « Punishment Park » et des six heures magistrales de « La Commune ». Dans les films de Robert Guédiguian, de Gérard Mordillat, les ouvriers sont visibles et vivants. Plus beau le collectif de travail, plus belles les solidarités de quartier et d’usine, avec des amours et des sentiments mais sans mièvreries. Le documentaire de Gilles Perret « De mémoires d’ouvriers »,  qui sortira au cinéma en janvier 2012, est de cette veine.

J’en parle parce que les participants du « Remue Méninges » à Grenoble ont pu le voir en avant première samedi soir dernier. Pendant ce temps, j’étais cloué dans ma chambre d’hôtel à préparer mon discours du lendemain. Mais quel moment cette soirée cinéma ! Gilles Perret avait contacté de lui-même l’équipe d’organisation pour proposer de venir installer de quoi projeter son film dans le grand bar du campus universitaire. Beaucoup d’entre vous connaissent son travail, ont vu « Walter retour en résistance » ou « Ma mondialisation ». Après la projection il y a eu échanges et débats, à l’image de ces trois jours d’intenses rencontres au Remue-Méninges. Je note qu’à la même heure samedi soir, ailleurs dans un amphi, des comédiens amateurs, nos camarades, jouaient la pièce en alexandrins de Frédéric Lordon, « D’un retournement l’autre ». Comme quoi une université d’été politique peut être un moment culturel pleinement intégré.

Pour avoir écouté les camarades qui m’en ont parlé, tous très émus, j’ai hâte de voir le film de Gilles Perret. Il cite ce chiffre des « 2% » de visibleset donne la parole à des ouvriers actifs et retraités de la production d’électricité et de la métallurgie en Savoie. Son récit s’écrit dans la durée, de l’évocation de la fusillade peu connue de Cluses en 1904, où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers en grève, aux images d’archives de la cinémathèque de Savoie qui couvrent cent ans d’histoire de grands travaux dans cette région des Alpes. Le film construit ainsi une mémoire ouvrière des mutations de l’industrie. Avec des images et des voix, de l’Histoire et du présent, avec cet art du montage propre au cinéma, les ouvriers du film décrivent le monde tel qu’il ne va pas et proposent des solutions politiques. Je le dis car un film comme celui-ci, tout comme « Pater » d’Alain Cavalier qui évoque l’idée du salaire maximum, fait avancer les causes que nous défendons autrement qu’un programme politique ou que le discours à une tribune. On adhère aussi à une idée parce qu’on a partagé l’émotion de qui la joue ou la propose. Les ouvriers de ce film évoquent la dégradation des conditions de travail à partir de la suppression du casse-croûte payé par l’entreprise à la pause. Ils montrent que la financiarisation des entreprises a fait entrer dans les usines des bataillons d’ingénieurs soucieux de rentabilité. Et que les ouvriers dans ces conditions connaissent mieux la chaîne de production et le fonctionnement des machines que l’encadrement. J’ai fait mienne cette idée dans « Qu’ils s’en aillent tous » : « Il faut éjecter des postes de commande des entreprises les financiers et les commerciaux qui les ont envahis. »

A mesure du récit cinématographique, un programme de luttes politiques s’énonce par la voix de gens du commun fiers de leur travail. Précarité, fusions-acquisitions, problèmes de sécurité liés à la sous-traitance, évolutions du droit du travail, re-nationalisation, réindustrialisation, bataille culturelle contre la communication d’entreprise qui célèbre la performance et la compétition. Les meilleurs défenseurs des outils de production et des réalisations qui concourent à l’intérêt général, ce sont les travailleurs qui ont de la mémoire, héritiers du temps long et non les financiers qui calculent à la seconde, esclaves du temps court.

Des nouvelles des riches ? Les 0,005% les plus riches sont à l’abri et vivent avec beaucoup d’argent. Le coup de rabot annoncé par Fillon la semaine dernière pour taxer les riches sera surtout symbolique. L’économiste Thomas Piketty le rappelait récemment dans un entretien au « Monde » : « Au total, 2011 a été une excellente année pour les riches » ! La France est « leader européen pour le nombre de millionnaires en dollar ». Piketty n’invente rien. Il décrit. C’est une étude de la banque Crédit Suisse qui atteste ses propos. Tel est le bilan des promesses de la mondialisation heureuse et des autres refrains du libéralisme. La pauvreté augmente en France sans discontinuer. Elle s’aggrave et se généralise. La pauvreté n’est pas un à côté du système qui laisserait sur la route les plus fragiles, les moins aptes à supporter les coups de sabre de la mondialisation. C’est le cœur, le moteur du modèle social du capitalisme de notre temps. Pour que des mégas fortunes s’accumulent il faut que le gros de la troupe puisse être pressé sans merci. Entre les deux, une masse volontairement et méthodiquement effrayée balance entre résignation et indignation. Il faut comprendre et expliquer le lien entre pauvreté et richesse. Car aussi étrange que cela puisse paraitre, beaucoup ne le font pas. Ils peuvent alors se réjouir dans une même phrase de l’augmentation du nombre des riches et déplorer l’augmentation du nombre des pauvres. La machine de propagande des dominants travaille alors à plein régime pour singulariser la pauvreté, l’expliquer par la faute des pauvres eux-mêmes.

 Ah, les pauvres ! La droite les culpabilise avec méthode. Ce sont les « assistés » dit-elle. Les « qui ne se lèvent pas assez tôt ». Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute ! Adaptez-vous ! Rebondissez ! Vous étiez ouvriers sur la chaîne d’une entreprise délocalisée ? Pourquoi ne pas bosser dans une plate-forme téléphonique, c’est tellement plus moderne ! La métallurgie périclite dans les montagnes ? Déménagez aux abords d’un parc de loisirs, c’est là-bas que sont les nouveaux « gisements d’emplois ». Le discours ambiant tend à faire de la pauvreté un accident de parcours, une extension malheureuse du domaine de la fatalité. Comme si elle ne touchait pas tout le monde, classes populaires et classes moyennes, étudiants mal logés, chômeurs en fin de droit, précaires en sursis, parents isolés, retraités, déclassés. Ceux qui travaillent comme ceux qui ne trouvent pas à travailler. Ceux des centres villes qui crapahutent du matin au soir pour des bouts de temps partiel, comme ceux des campagnes qui vivent mal de leur bout de terre et touchent des miettes de retraite. Toute cette pauvreté visible et invisible, est infligée comme un châtiment et intériorisée faute des mots pour la mettre à distance comme un obscur arrêt du ciel.

Cette augmentation de la pauvreté, l’Insee la mesure régulièrement depuis 2002. On calcule le seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, soit 954 euros par mois. Pour mémoire quelqu’un au RSA touche lui 455 euros. L’INSEE fait son constat dans une étude sur les niveaux de vie en 2009, il y a deux ans, publiée cet été. Elle montre que les pauvres sont de plus en plus nombreux dans notre pays. Il y a en France 13,5% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. 8,2 millions de nos concitoyens ! Je suis heureux de l’impact de cette enquête qui a été bien médiatisée. Sarkozy n’est pas seulement le président des riches. Il est celui qui aura fabriqué le plus de pauvres depuis la libération en 1945. Cent soixante mille de plus par an ! C’est une moyenne. Car de 2008 à 2009 l’Insee démontre qu’il y a eu 400.000 personnes de plus tombées dans la pauvreté. Sont touchées des catégories qui hier semblaient protégées. « Au total, le contexte de crise économique se répercute sur l’ensemble des ménages » note l’institut. « Mais ce sont les plus modestes qui sont les plus touchés. » De 2008 à 2009, le revenu médian, celui au-dessous duquel se trouvent 50% des salaires, est resté quasi stable. Mais la pauvreté a surtout augmenté avec la hausse du chômage comme conséquence des pertes d’emplois massives dans certains secteurs que la France a connu du fait des délocalisations et autres objectifs de rentabilité maximum. Un fait important à noter : la déferlante de la pauvreté concerne davantage les indépendants que les salariés. Cela laisse prévoir une convergence de situations avec les travailleurs précaires  qui peut prendre du sens politique. Car les indépendants sont le cœur de la classe qui se dit « moyenne ». Une autre observation qui fait sens politique mérite d’être examinée de près. Dans la composition des revenus des 10% les plus pauvres on constate une hausse de la part des indemnisations chômage et une baisse de la part des salaires. Autre constat : le taux de pauvreté des chômeurs baisse. La raison ? Les nouveaux chômeurs sont plus âgés et plus qualifiés que ceux de 2008. Ainsi donc le nombre de gens qui dépendent des prestations sociales pour ne pas sombrer va donc croissant. Peuvent-ils faire front ? C’est notre objectif.

Comme vous le savez, le Chili est en proie à une forte mobilisation étudiante. Du sans précédent depuis la chute du dictateur Pinochet. Il s’agit pour les jeunes de remettre en cause le modèle de privatisation du savoir qui est le but des réformes en cours notamment en France et dans toute l’Europe. Beaucoup  oublient que le Chili de Pinochet fut le cahier de brouillon des recettes de l’école de Chicago, c’est-à-dire du groupe d’économistes libéraux et monétaristes qui fit ensuite école dans le monde entier. L’éducation autonomisée et marchandisée, les études payées par l’emprunt personnel, toutes ces merveilles ont déjà fait leurs ravages. Une jeunesse exaspérée, des familles frustrées, venant de toutes les catégories sociales font exploser le couvercle de plomb qui muraient les esprit sous le gouvernement des socialistes et des centristes qui, bien sur, trouvaient tout cela parfait il y a encore peu. Cette bataille a une assise sociale et politique très large. Mais sa figure emblématique est une jeune femme qui est aussi membre du Parti Communiste et qui l’assume publiquement. Le Parti communiste chilien a fait le choix aux dernières élections présidentielles de soutenir un dissident socialiste, Jorge Arrate qui a rassemblé 6% des suffrages. A la suite de quoi, pour la première fois depuis la fin de la dictature, le PC a eu trois élus à l’assemblée nationale. Du côté du Parti de gauche français, une délégation s’est rendue pendant cette campagne électorale au Chili sous la houlette de l’avocate Raquel Garrido. Elle a participé de près à la fondation d’un nouveau Parti, regroupant d’anciens socialistes et des nouveaux venus au combat gagnés dans la jeune génération. Ce Parti, PAIZ (Partido de la Izquierda, Parti de gauche) s’est aussitôt allié aux communistes et il fut fer de lance de la campagne du socialiste dissident Jorge Arrate. Son jeune dirigeant Armando Uribe Echeverría s’exprime cette semaine dans la rubrique « Les invités de Mediapart » au moment où le président chilien Sebastian Piñera a accepté de rencontrer une délégation étudiante, deux jours après la mort d'un des leurs lors d'une manifestation. Il revient sur la situation politique du Chili, et sur la mobilisation entamée il y a un mois.  Je crois ce texte très à sa place ici.
 

« Le Chili est un pays de fantaisie. Après la très sombre dictature du général Pinochet, avec le retour des civils au pouvoir en 1990, le Chili se présente comme un prospectus pour touristes, avec données économiques époustouflantes et une démocratie merveilleuse. Qui pouvait penser que derrière cette «image-pays» — comme elle a longtemps été désignée sérieusement par les gouvernants successifs — survivait une réalité sinistre : le maintien intégral du système institutionnel, juridique et économique de la dictature? Personne. La «transition» était parfaite, avec un avantage considérable pour les auteurs de ce tour de passe-passe: le «modèle», comme ils l’appellent, serait désormais géré par des personnes incontestables sur le plan international: des anciens exilés, des anciens activistes anti-Pinochet, de purs démocrates. Les journalistes du monde entier, comme les spécialistes – politologues, économistes, sociologues… se sont empressés d’applaudir.
 
« Ce maintien intégral repose sur une Constitution inspirée par le franquisme et adoptée en 1980, en pleine dictature, avec un pays sous couvre-feu, avec des milliers de prisonniers politiques torturés dans des prisons secrètes, des dizaines de milliers détenus dans des camps de concentration, des centaines de milliers d’exilés, toutes garanties suspendues. Pour étonnant que cela puisse paraître, c’est cette Constitution complétée par les «Lois Organiques Constitutionnelles» adoptées par Pinochet immédiatement avant de quitter le devant de la scène, qui continuent d’encadrer la vie politique, sociale et économique du Chili plus de 20 ans après. En verrouillant toute possibilité de changement. La volonté déclarée des idéologues pinochettistes, dont la figure principale, Jaime Guzmán, reste une référence pour la droite au pouvoir, était que, quel que fussent leurs successeurs au pouvoir, ils sont contraints d’appliquer la même politique. »
 
« Parmi ces «Lois Organiques», celle de l’éducation démonétisait tout l’enseignement secondaire public en en confiant la pleine responsabilité aux municipalités bien incapables de le gérer sans moyens. La dictature avait fermé dès 1973 les exemplaires écoles normales ainsi que l’institut pédagogique, les lieux emblématiques de la formation des instituteurs et des professeurs, qui étaient un des orgueils de la République et le foyer de presque toute la vie intellectuelle de ce pays riche en écrivains, et qui avaient formé les deux prix Nobel de littérature chiliens, Gabriela Mistral et Pablo Neruda. »
 
« Les lycéens s’étaient déjà soulevés contre cette éducation au rabais, réservant l’accès au savoir à ceux qui peuvent le payer, accroissant des disparités sociales traditionnelles et insurmontables sans la possibilité d’accéder au savoir. La loi facilitait également l’installation d’universités privées pratiquement non régulées, en principe à but non lucratif et libres de délivrer des diplômes à leur guise. Fort lucratives, en réalité, grâce aux subventions versées par l’Etat pour chaque étudiant, grâce au prix exorbitant de chaque cursus -financés par des prêts à taux usuriers à chaque étudiant- et moyennant, enfin, les redevances payées par les universités aux sociétés immobilières possédant les campus et aux entreprises les entretenant, toutes aux mains des propriétaires des universités. Le Chili est le seul pays au monde où 70% du coût de l’éducation des jeunes doit être pris en charge par la famille. Le conflit lycéen s’était réglé en 2006 par un «grand accord national sur l’éducation» dont les promesses n’ont pas été tenues.

« Le mouvement étudiant et lycéen de 2011
, auquel on doit depuis trois mois les plus imposantes manifestations jamais vues depuis la fin formelle de la dictature, est mené ceux qui étaient lycéens en 2006, qui ont été floués par le gouvernement précédent et qui entendent ne pas se laisser faire cette fois-ci. Ils ont été très vite rejoints par les professeurs, puis par les recteurs des universités traditionnelles, puis par un nombre incalculable d’organisations sociales de tout ordre, qui s’étaient essayées à la mobilisation politique de masse lors des manifestations contre un projet écocide de centrale hydro-électrique dans le sud du pays. Les 24 et 25 août, c’est les syndicats qui ont rejoint le mouvement, en appelant à une grève générale. Depuis trois mois, aussi, 32 lycéens s’étaient lancés dans une grève de la faim à laquelle ils viennent de mettre un terme ce 25 août. »
 
« Toutes les manifestations ont été infiltrées par des policiers en civil et des agents provocateurs. Toutes, sauf une, ont été aussi durement réprimées que l’étaient les manifestations en pleine dictature, les Forces Spéciales des Carabiniers (la police militarisée) s’en prenant aux manifestants avec une violence excessive. Ce 25 août des détachements des Forces Spéciales ont pénétré violemment à 1h30 du matin dans trois à quatre maisons dans plusieurs banlieues pauvres de Santiago (Pedro Aguirre Cerda et La Victoria, mais probablement d’autres également) en détruisant tout sur leur passage et en tabassant toutes les personnes présentes, y compris des enfants et des personnes âgées, dans ce qui semble bien être une opération planifiée d’intimidation. Ils avaient fait de même dans plusieurs établissements scolaires de la capitale occupés par des lycéens, en provoquant également des destructions et des blessés. »
 
« Le gouvernement chilien et ses troupes parlementaires hésitent depuis trois mois entre l’affrontement sous couvert de maintien de l’ordre public et l’appel au dialogue afin d’endiguer une vague de colère sociale qui grandit de jour en jour. Les partis au pouvoir comme l’opposition officielle (la «Concertation» qui réunit les Démocrates-Chrétiens, les Socialistes, les Radicaux et les opportunistes) essayent désormais de limiter le problème aux seules questions de l’éducation, pour lesquels les uns comme les autres proposent des solutions partielles. Les lycéens et les étudiants continuent d’exiger la garantie d’une éducation gratuite et de qualité à tous les échelons et la fin du système imposé par la dictature et largement développé par la Concertation. »
 
« Lorsque les journalistes demandent aux lycéens comment ils envisagent la sortie de crise, ils répondent sans hésiter: une nouvelle Constitution au moyen d’une Assemblée constituante. Pour le monde politique chilien -régulé lui aussi par une «Loi Organique Constitutionnelle» et une loi électorale «binominale» aberrante- c’est comme proposer l’enfer ou, du moins, une promesse de purgatoire éternel. Les étudiants et les lycéens viennent de souligner, en effet, la véritable fracture politique qui traverse la société chilienne que les pouvoirs ont jusqu’ici refusé de voir, car il n’y a, en effet, que deux partis au Chili: d’un côté ceux qui ont accepté l’héritage de Pinochet et en ont fait leur propre patrimoine ; de l’autre, tous les autres, tous ceux qui ont été soumis, contre leur gré, leur avis, leurs opinions et leurs valeurs, à cet héritage néfaste qui a fait du Chili le paradis du néolibéralisme. Un pays où celui-ci a pu être mis en place avant que Reagan et Mme Thatcher en fassent leur pain quotidien et qu’il devienne une vulgate économique et politique mondialisée. Grâce aux étudiants on distingue désormais clairement les deux catégories de population: la poignée de ceux qui profitent du capitalisme contemporain et la grande majorité qui le subit. Le conte de fées de la main invisible du marché a vécu, et nous devrons certainement à la détermination des étudiants et des lycéens chiliens le retour prochain à une tradition républicaine qui avait cessé d’exister le 11 septembre 1973. »

 


430 commentaires à “La tentation autoritaire”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. el jefe dit :

    citoyens
    J'habite le Chili,depuis 13 ans maintenant et je suis avec enthousiasme les développements du FdG.
    La société chilienne est la société de la précarité absolue et institutionnalise. Les médias se chargent du lavage de cerveaux des masses.
    Et tout d'un coup, les étudiants réveillent les résignes. Dans un premier temps, ils demandent un truc fou, complétement anachronique. Éducation gratuite.
    Les autorités répriment comme elles savent si bien le faire sous ces latitudes puis se moquent, "Rien n'est gratuit et la liberté, bla, bla, bla. Et puis comment payer alors ?"
    Et voila les bolchevisants étudiants y avaient pense, vu qu'ils étudient, donc voila le plan:
    Réforme tributaire pour que les plus riches participent, re-nationalisation du cuivre parce que quand même c'est a nous non ?
    Assemblée constituante et nouvelle constitution pour pouvoir faire tout ce qui précède.
    Joli programme.
    Hasta la Victoria Siempre

  2. Berdagué dit :

    En attente de 17h40, tu vas sur l'INSEE les stats. Population de plus de 15 ans selon la catégorie socio-professionnelle, à moduler vu les 18 requis et les stats datant de 2009. Ouvriers (y compris agricoles) 12,8%, employés 16,4%, bien sur ça fait du monde mais ça fait pas une majorité, c'est au prolétariat qu'il faut faire connaitre notre programme et surtout au peuple souverain.
    A noter que les chômeurs n'ayant jamais travaillés font quand même 0,9%, peut-être les rentiers milliardaires ?

  3. Raymond dit :

    Un magnifique spectacle parlant des ouvriers et de l'industrie. Vu au festival d'Aurillac cet été. "virés vers l'est" de la compagnie metalovoice. Je vous le conseille absolument. Un petit extrait filmé par un spectateur est disponible ici.

  4. J'ai enregistré C/Politique mais c'est un gros morceau : près de 2Go.
    Je l'envoie quand même sur le site http://gerard.abeille.com/pub/videos mais il faudra patienter 9h22 pour que vous puissiez cliquer droit de souris sur France 5_20110904_1743.mpg pour le télécharger chez vous.

  5. Louis St O dit :

    1h15 d'émission à parler de DSK, des Socialistes et j'en passe et on donne 1 mn pour s'expliquer à la fin, honteux !
    Toujours à couper la parole, c'est pas possible, quand allons nous avoir un présentateur intelligent qui va poser une question et qui va laisser répondre.
    Je suis sûr que pour d'autres intervenant, on va les laisser parler.
    Bon heureusement que JL à su placer les principales idées du FdG, mais c'est terrible de ce battre pour pouvoir dire une phrase sans être coupé.
    Elle dit qu'elle est professeur en activité, alors je demande à tous ses étudiants qui me lisent, de ne pas la laisser parler et lui couper la parole dans son cours juste pour lui montrer l'effet que ça fait.

  6. Mario Morisi dit :

    Je viens de sortir de Mülhmann et Jean-Luc Mélenchon sur la Cinquième.
    Ca m'a semblé clair-et-net, sans bavure, du charme au début, de la vigueur et de la précision ensuite, un coup de moins biens sous la pluie impromptue de relance de l'animatrice (qui a peut-être fait sauter quelques pièces d'argumentaires - le compromis de Luxembourg par exemple, nos scénarios si la Grèce et d'autres sautent), mais une démonstration puissante en fin de compte.
    Seul doute, qui regarde C/Politique hormis les militants, les politiciens professionnels et les amoureux de politique ?
    J'attends vos réactions avec curiosité.

  7. NM38 dit :

    Vraiment excellent ce C/Politique ! Merci pour nous tous qui espérons.

  8. ermler dit :

    Mélenchon à C Politique.
    D'accord, ici on est un peu habitué mais quand même ! Quelle force, quelle intelligence politique, quelle dignité, quel panache !
    Et quelle chance pour nous d'être représenté par quelqu'un comme vous, monsieur Mélenchon !

  9. @111 Louis St O

    Je ne suis pas vraiment d'accord avec vous. Sans vouloir ne voir que la bouteille à moitié pleine et tomber dans l'optimisme béat, je trouve que les journalistes sont infiniment moins agressifs que lors des débuts de Jean-Luc. Malgré ce que vous dénoncez, mais qu'il ne faut pas surévaluer, Jean-Luc a, d'après moi, tout à fait réussi à faire passer les bons messages.
    Pour moi, il a été excellent et sa force de persuasion va compter dans la campagne.

  10. polgui 24 dit :

    @Jean-Luc Mélenchon
    Je viens de voir C/Politique. Merci de porter notre parole si justement et fortement. Au delà de la jubilation à vous écouter, nous avons là une mine d'arguments pour discuter partout autour de nous. Et ça avance, ça avance.
    comptez sur notre conviction et notre enthousiasme et prenez soin de vous!

  11. Larmanou Marcel dit :

    Bravo JL Mélenchon pour ta brillante prestation lors de l’émission de la 5 ce dimanche 4 septembre. J'espère que les arguments solides et crédibles développés sauront convaincre de nombreux électeurs au delà de ceux du Front de Gauche. Nous sommes nombreux à engager la campagne des présidentielles pour obtenir le meilleur résultat politique et électoral possible. Très fraternellement.
    Marcel Larmanou Gisors Eure

  12. thierryjay93 dit :

    Résultats provisoires de ce dimanche 04/09/2011 dans le lander Mecklembourg Poméranie Occidentale (Allemagne - Nord de l'ex Allemagne de l'est) pour 71 sièges et par comparaison à 2006
    SPD 37 % 30 sièges (contre 40,60 % et 33 sièges en 2006), CDU 24 % 21 sièges (31,40 % / 25 s.), DIE LINKE 17 % et 11 sièges (16,4 % et 13 s.), Libéraux 3 % et 0 s (5% et 0 s.), Verts 8,5 % et 9 s (2,5 % et 0 s.), NPD (Extrême droite) 4 % et 0 s (0,8 % et 0s.).

  13. Manu dit :

    Bonjour,

    Votre citation de James Lovelock est hors de propos, puisqu'il propose dans le contexte du réchauffement climatique de se soustraire à la démocratie pour imposer des mesures d'urgence. Or vous présentez la citation comme si son idée était de sortir de la crise financière par un certain déni de démocratie, ce qui me semble être une présentation incorrecte de son idée.

  14. QuienSabe_PG66 dit :

    @JLM
    Je suis assez déçu par votre prestation sur France 5 que je viens de voir à l'instant.
    Encore une fois, vous vous êtes fait piégé par la journaliste en parlant essentiellement de ce qui l’intéresse elle (DSK / Aubry / Hollande /dette publique) pour son audimat et pour coller à l'immédiateté.
    Votre compassion pour Anne Sinclair était totalement déplacée.
    Également, par pitié, cesser de parler de la Gauche quand vous évoquez le PS. Dites le PS, PAS la Gauche. Le PS n'est plus de gauche depuis longtemps, vous le savez puisque vous l'avez quitté, non ? Un vieux réflexe peut-être. Moi, je vous pardonne, mais certains s'y perdent, ne comprennent plus, et les militants doivent se refaire le boulot.
    Vous n'avez que très peu évoqué le programme du FdG. Pas un mot sur l'agriculture paysanne (alors que Fillon faisait le beau devant des veaux), les SCOOP, le nucléaire, l'environnement. Très peu sur la sixième république, la constituante, etc.
    Je sais, je suis un peu dur, mais je vote et fait voter pour vous. Je vois se profiler pour l'avenir une montée fascisante que vous êtes le seul à pouvoir endiguer pendant qu'il en est encore temps. Vous avez une grande responsabilité sur les épaules pour l'avenir de notre pays. Beaucoup espèrent et beaucoup ne savent plus.
    Rester simple, aller à l'essentiel. Quel est le pourcentage d'imposition d'un simple smicard comparé à des Bettencourt, JJ Arnaud, etc ?
    Dénoncer l'inadmissible, le révoltant, l'injuste et l'arbitraire sans cesse. Faites valoir à l'opposé la probité du plus grand nombre. C'est cela, entre autre, qu'il faut éclairer.
    Place au peuple !

  15. gerlub dit :

    Bonsoir,

    L'émission de ce soir, C/Politique, s'est très bien passée. Réponses calmes, claires et précises sur les sujets importants et plus rapides sans être lapidaires par respect des auditeurs sur l'accessoire: PS, DSK (c'est pareil me direz vous).
    Le ton a toujours été juste et grave, à la hauteur d'un candidat à la magistrature suprême, qui a cherché à rassurer les électeurs en leur proposant des solutions aux problèmes du pays et en s'appuyant sur la raison pour les démontrer. Il ne joue pas, lui, sur la peur du peuple à contrario de la droite.

    Félicitations, mais ce n'est que le début et il faudra tenir la distance à ce niveau sans tenir compte des sondages que de toute façon le PG ne commande pas !

  16. bertgil dit :

    J'ai regardé l'émission de Mulhmann et Mélenchon.
    Comme d'habitude Jean-Luc Mélenchon a été trés bon.
    Bonne émission, les questions étaient parfois lourdes surtout concernant DSK.
    Bien entendu je ne suis pas d'accord avec Jean-Luc Mélenchon sur le problème de l'euro, car l'euro est un vrai problème, mais cela est une autre affaire.

  17. gerald rossell dit :

    Ah !
    La journaliste de C/Politique. Quel personnage. Elle illustre très bien l'idée de la pensée morcelée. De quoi en effet exercer patience et magnanimité. Non, ce n'est pas une poète.

  18. boris dit :

    Très bonne émission dans l'ensemble mais je deviens un peu difficile. J'aurais aimé que Jean-Luc Mélenchon développe plus d'arguments concernant les solutions à mettre en oeuvre pour contrer le système financier. Pour gagner en crédibilité il faudra convaincre qu'il est possible de faire autrement. Il faut donc expliquer concrètement et plus en détail ce que seront les principales mesures du programme. Le discours fut pour moi un peu trop général. Beaucoup de gens seraient disposés à adhérer au discours sur le partage des richesses ou à la non capitulation à la règle d'or. Mais la vraie question sera alors : comment on fait concrètement. Est-il possible de ne pas rembourser la totalité de la dette ? Beaucoup de gens pensent que non. Bref approfondir et développer le fond tout en gardant la forme. Bon courage pour la suite.

  19. marechal dit :

    Petit mot pour signaler un livre de Eric Hazan qui coute 6 euros et qui est dans l'esprit de la révolution citoyenne, ainsi qu'une arme contre la pensée d'un Kempf, Barbier, ou d'un Adler cités dans ce billet de Jean-Luc Mélenchon : http://www.homme-moderne.org/raisonsdagir-editions/catalog/hazan/lqr.html

    Pour bien faire entendre en quoi ce petit bijou est une arme, j'en donne l'introduction :
    Il s'agit de faire le tableau d'une sourde oppression que toutes les sphères sociales exercent les unes sur les autres, d'une maussaderie générale mais inerte, d'une étroitesse d'esprit faite d'acceptation et de méconnaissance, le tout bien encadré par un système de gouvernement qui, vivant de la conservation de toutes les vilenies, n'est lui-même que la vilénie au gouvernement.
    Karl marx, Introduction à la Critique de la philosophie du droit de Hegel
    Et faites vite. Je perd mon temps à écouter vos conneries.
    Jean Genet, Le Balcon

    @ Rachel, je te suis totalement dans ton avant dernier post où tu dis :
    @Jean-Luc Mélenchon : merci.Je pense que vous devriez plutôt parler de "défi" lancé au PS, en disant par exemple "je vous défie de débattre avec moi ! ", plutôt que d'"offre de débat". Le choix des mots est ici primordial, et cette erreur (je considère ça comme une erreur) vous a coûté des malentendus (Mélenchon "tend la main" au PS, etc).
    Ce genre de pensée justes et forte, dans l’intérêt de notre mouvement, doit être relayée avec vigueur à mon sens. Mais comment ? Je n'ai peur que d'une chose, que le FdG ne soit pas au second tour : nous avons la raison de notre côté et question communication nous ne somme pas des poules mouillées. Et toi tu poses clairement la question de savoir si nous devons oui ou non nous mouiller davantage. Encore bravo.

  20. Mario Morisi dit :

    @ QuienSabe_PG66

    Différence de point de vue. Ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon qui conçoit l'émission et qui décide pour l'équipe rédactionnelle, il subit l'actualité (principe des 5 jours de la semaine). Le piège serait de contester ce privilège des journalistes et de passer pour dictatorial. Jean Luc n'a pas été compassionnel, il a marqué sa différence et des points en direction des femmes (voir la petite vidéo sur Jean-Luc Mélenchon féministe). Tu as raison, il vaut mieux dire PS à la place de gauche (ruse et tique des médias en place). Mais il a démonté leurs arguments et leur posture de manière si impitoyable. Quant aux autres sujets, déjà dur d'en placer une et de donner le squelette de nos argumentaires sans les estropier.

  21. L dit :

    Mélenchon à C/Politique.
    Très convaincant. Comme dit ermler on est habitué mais quand même. Sentiment qu'on passe une étape, là encore.
    Au fait, je fais remonter un petit témoignage factuel : encore le mot "révolution", cette fois-ci dans la bouche de quelqu'un qui a voté Sarkozy en 2007. Et qui avait mis quelques sous de côté d'une carrière professionnelle peu rémunératrice, par le biais de privations personnelles, et qui les a placés dans des produits financiers et qui les a perdus.
    Je retourne à mes devoirs.

  22. Hélène GRESSIN dit :

    Emission C/Politique:
    Super! Cher Mr Mélenchon!
    Et pourtant ce n'était pas facile, car vous avez été souvent interrompu par le questionnement de Mme Muhlmann qui est experte en glissades d'un sujet vers un autre. Votre démonstration a été très claire et compréhensible. Chacun-e d'entre nous a la tâche de responsabiliser les gens par rapport à leur vote en 2012, comme vous le faites publiquement avec un talent incomparable.
    Après leur avoir fourni informations et explications sur la situation (dette-prétexte, coup d'Etat financier, etc...) nous devons les persuader qu'en 2012, ce sont eux qui ont en mains l'orientation de leur propre avenir indissociable de l'avenir commun, grâce à leur bulletin de vote. Ils seront face à deux choix possibles, se résumant à deux politiques: la révolution citoyenne et le Programme partagé-proposés par le Front de gauche par votre voix de candidat à la Présidence de la République- par lesquels ils exerceront une citoyenneté réelle et changeront la donne, celle de la soumission au coup d'Etat financier avec les désastres actuels amplifiés: chômage, pauvreté, insécurité, abêtissement, dégradation grave et continue de l'environnement, violence..., qui est le choix actuel de la droite et des poids lourds du PS.
    La tâche n'est pas facile. Le poids des médias qui orientent et manipulent les consciences en permanence, le poids des habitudes mentales (remarques de certain-e-s: "je ne suis qu'un pion"), l'écoeurement par rapport aux votes "truqués" (2005), la difficulté de participer aux luttes quand on est soi-même en grandes difficultés.
    Nous ne pouvons compter que sur notre courage, notre intelligence et notre nombre. Merci de partager avec nous votre réflexion, vos informations, vos impressions.

  23. Thersite69 dit :

    "les gens n’imaginent pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier."

    Les gens n'imaginent pas non plus que les marchandises faites à la chaîne dans les usines lointaines nécessitent d’être emballées à la chaîne encore dans les vastes entrepôts de logistiques qui remplacent nos usines, par des employés précaires mal payés.

  24. Cronos dit :

    C/Politique du 04/09/2011, mouais, bon on ne va pas cracher dans la soupe, mais l'auditoire qui fait vitrine est bien tenu en laisse, ils ont failli (les spectateurs présents) applaudir, mais ça fut vite, très vite interrompu ; Mme Muhlmann représente l'archétype de la bourgeoise BCBG, cette manière hautaine de couper la parole est très énervante, c'est certainement ce qu'elle recherche, mais JL Mélenchon a su garder calme et dignité, il a réussi à enfoncer quelques clous très brillamment comme d'habitude.

    Mais avons nous le bon regard et la bonne oreille ? Nous qui sommes tellement convaincus, j'en doute …
    Pour un néophite il y a certainement quelques trous d'ombres car le développement des idées ou les explications sont toujours et éternellement coupés par la "perruche" qui fait son travail de médiacrate parfaitement : brouiller le plus possible le message, je trouve que même Demorand était plus "fairplay" que la "lady".
    Enfin, Jean-Luc est passé le premier pour la rentrée, ce sera une consolation.

    En Allemagne Mme Merkel vient de prendre une "déculottée" dans le land de Meklembourg/Poméranie occidentale, et Die Linke fait 17,2%, il y a de plus en plus d'espoirs mes camarades.

  25. A-J Holbecq dit :

    J'ai trouvé Jean-Luc Mélenchon excellent, et j'ai même trouvé une certaine connivence de (avec) Mme Muhlmann

    @ (120) boris

    " Est-il possible de ne pas rembourser la totalité de la dette ?"

    Bien sur... aucun pays ne remboursera jamais la dette publique, c'est simplement impossible.
    Ce seront les derniers détenteurs qui ne retrouveront plus personne à qui filer la patate chaude qui se brûleront.
    Par contre ce qui nous pénalise ce sont les 50 milliards d'intérêts à trouver tous les ans, alors que notre Banque Centrale pourrait très bien les "monétiser" : d'ailleurs que ce soit à 1, 5 ou 10%, comme la BdF appartient à l'Etat, le taux réel final est toujours de zéro.

  26. Marcius dit :

    C/Politique cet après midi : exposé détaillé malgré les interruptions. Un oubli majeur : pas une seule fois le mot "écologie" ne fut prononcé, et la planification écologique oubliée dans les propositions finales. La première révolution qu'a opérée le Front de Gauche est l'articulation entre les plates-formes historiques de la gauche et l'horizon d'un nouveau mode de croissance, un vrai chamboulement idéologique dont on ne mesure pas assez la portée. Cet oubli est très regrettable, et je l'espère involontaire : sans doute un effet de l'actualité, au plus mauvais sens du terme, car Fukushima a beau être éclipsé par les média, les problèmes qu'il pose sont toujours là.

  27. Michèle dit :

    Emission C/Politique digne de son nom grâce à votre contribution ce 4 septembre. En effet vous n'avez cessé de rapatrier la politique au centre de l'entretien.
    Admirable votre capacité à faire face au morcellement, aux différents procédés visant la réponse scoop, à rassembler les morceaux épars, à dévoiler voire à démasquer sans violence, dans la dignité.
    La cohérence et la logique ont pu servir l'intelligibilité et la crédibilité du propos. Le ton à la fois vif et posé était particulièrement agréable et convaincant. L'effet produit: un sentiment de satisfaction, d'accomplissement, de confiance.

  28. Berdagué dit :

    Un grand merci à Eric Durand -20- qui a fait connaitre gràce au PG de Charente-maritime, les genése de ces 3% à lire et relire, de l'écriture du style et de la logique dans ce qui ne peut pas se calculer comme ça, bravo.
    "Nous,on peut" c'est le point essentiel à faire connaitre autour de nous car il y a eu tellement de pédagogie de la machine dogmatique de soumission au pire qu'il est très difficile malgré le vécu au quotidien d'entrevoir le possible de la gestion des finances et de retrouver notre souveraineté décisionnelle, c'est une vraie révolution. Le peuple gérant les finances par la révolution citoyenne, les craintes, les hésitations de notre peuple à s'engager en conscience et enthousiasme viennent pour une grande part de là. Jean-Luc réussit très bien à dévoiler notre projet et il sera encore plus aidé lorsque chaque compatriote pourra lire notre programme, mème si des journalistes avec les techniques des communiquants pour interdire tout développement d'idées autres que celles du tout venant, à savoir se mettre à genoux devant les crapules financières menant la danse mortelle mondiale, à force le cogito va faire effet et devant l'intenable appris ils écouteront sans coupure et relance fausse par détournement du sens dit, le bien-dire. Ce soir ce professeure/journaliste a été surprise par les arguments et le ton de notre candidat, certes une minute c'est ridicule mais là le travail militant, la masse prend tout son sens.
    Avanti populo.

  29. Cathar dit :

    "Toujours à couper la parole, c'est pas possible, quand allons nous avoir un présentateur intelligent qui va poser une question et qui va laisser répondre".

    Ce n'est pas l'impression que j'ai eue des interventions de la journaliste. La puissance du message n'en est que plus forte dans ce que j'ai perçu comme une joute verbale où chacun est à sa place et se respecte. La professionnelle de l'information a poussé à quelques reprises Jean-Luc Mélenchon dans ses retranchements, ce qui l'obligeait à être plus concis et incisif, sans mépriser au final les idées émises qui n'en étaient que plus percutantes.
    Il y a eu une référence à l'expérience argentine pour illustrer le rôle nocif du FMI mais l'Amérique latine mérite mieux qu'une simple référence anecdotique: ce qui s'est produit dans plusieurs pays de ce continent dans les années 90 doit être présenté comme la matrice des problèmes et solutions de ce que vit actuellement l'Europe, obliger les "experts", les medias à sortir de leur "européocentrisme" en les obligeant à débattre des multiples chemins pris alors en Argentine, au Venezuela, en Equateur tant dans le domaine de l'économie (audits et renégociation des dettes, suppression unilatérale du remboursement des dettes pourries, redistribution via l'impôt, etc..), des institutions (constituantes, disparition des partis traditionnels dont l'Action Démocratique social démocrate vénézuélien, membre de l'internationale socialiste sur le destin duquel les PASOK, PSOE et autre PS français devraient méditer). Orienter les regards vers ces expériences et leçons, outre les vertus d'éducation populaire et d'humilité qui sont sous-tendues dans une telle démarche, c'est aussi montrer que les propositions de Jean-Luc Mélenchon et du FdG ne sont pas irréalistes et...

  30. Leroux dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Je suis comme toujours, d'accord sur tous les sujets que vous abordez. A commencer par l'absence de la classe ouvrière dans les médias. Mais avec ce gouvernement de droite qui ne pense qu'aux riches et aux actionnaires du cac 40, ça n'a rien de surprenant. Cette politique menée par Sarkozy et ses dissiples depuis 2002, est tout simplement lamentable pour le peuple. La pauvreté augmente, le chômage aussi, les usines se délocalisent, les administrations se privatisent, et j'en passe.
    Personnellement je suis concernée par ceux qui sont atteints du seuil de pauvreté. En effet, mon mari avait une retraite disons "acceptable" mais elle se trouve engloutie par son placement dans un centre de long séjour en raison de sa dépendance mentale et physique à 87 ans, il est paralysé par une SEP depuis 22 ans, il a fait 2 AVC et beaucoup de séquelles. Je ne pouvais plus à presque quatre vingts ans, assumer cette charge. Je l'ai gardé le plus longtemps que j'ai pu au domicile : 12 ans avec l'aide d'aides-soignantes, et d'auxiliaires de vie, 3 fois par jour 7 jours sur 7. Lit médicalisé, fauteuil roulant, lève-malades, etc. etc. Il ne me reste pour vivre que 900 euros par mois. Heureusement, nous avons avec beaucoup de privatisations, réussi à faire construire notre maison et, je n'ai pas de loyer à payer. C'est ce qui me sauve. Mais malheureusement beaucoup de gens n'ont même pas cette somme, et ont un loyer à payer, donc je me dis qu'il y a encore plus pauvre que moi. C'est bien sûr, une triste consolation. Alors que les amis de cette classe privillégiée amassent des fortunes collossales. Fillon nous annonce une crise d'austérité, toujours pour les mêmes hélas.
    Vivement 2012 qu'on soit débarrassé de toute cette clique !

  31. jefmergen dit :

    bonsoir
    J'ai aussi vu C/Politique
    Satisfait de mon champion et je trouve la journaliste moins mauvaise que d'autres avant elle !
    ...elle n'a pas trop forcé sur son "droit de nuisance" propre à cette profession.
    Bien sur il restait beaucoup de thèmes à aborder, mais pour le citoyen qui regardait JL.M dans l'espoir de connaitre nos idées c'est pas si mal !

  32. NM38 dit :

    "QuienSabe_PG66 dit:
    Votre compassion pour Anne Sinclair était totalement déplacée".

    Je dois avouer que j'ai également trouvé très pénible la manifestation de votre sympathie envers celle qui donne une bien piètre image de la femme. J'ai préféré me dire qu'elle était une de vos amies.

  33. Eve37 dit :

    Le débat de savoir si Jean-Luc Mélenchon doit dans ses propos faire la nuance entre le PS et la gauche est inutile, cela s'appelle de la stratégie électorale. Il est certain que son discours ne s'adresse pas qu'à ses électeurs, mais aussi à ceux PS, du NPA, de LO et de EELV et aux abstentionnistes, aux ouvriers tentés par le vote FN, s'il stigmatisait le PS en disant, ces gens là ne sont pas de gauche en parlant de la globalité du PS (élus et électeurs), je pense qu'il aurait du mal à séduire au 1er tour les électeurs socialistes déçus par le candidat issu des primaires. Nous savons tous ici que la politique menée dans les derniers gouvernements socialistes que cela soit en France ou ailleurs en Europe Grèce, Espagne, Portugal, etc..) n'a pas été une politique de gauche. Loin s'en faut.

  34. Askatom dit :

    Bonsoir,
    Vous pouvez voir ici la suite de mes photos (argentiques) du Remue-Méninges que j'ai vécu en tant que participant.
    En espérant que ça vous plaise !

    Thomas

  35. JR dit :

    Jean-Luc est notre porte-parole, celui du Front-de-Gauche, et il faut reconnaitre qu'il le fait plutôt bien. Mme Muhlmann est dans son rôle de journaliste. Même si, parfois, et Jean-Luc lui a fait remarquer, elle pose la question et n'est pas satisfaite tant que la réponse qu'elle souhaite n'est pas donnée. Cette femme est professeur ? Il lui manque quelque peu de pédagogie et de respect de l'interlocuteur (étudiant-e-s ?). Bon bref, le discours est préformaté, plus d'une heure pour s'entendre poser des questions sur DSK ou la primaire PS. C'est un peu léger, Madame, pour 1 émission politique. Jean-Luc a été très bien. Oh! bien sûr, il n'a pas pu développer notre programme, celui du Front de Gauche, mais il aura bien d'autres occasions. La morale, dans tout cela, c'est que ces médias ne peuvent, décidément plus se passer de ses interventions (audimat oblige!) et Jean-Luc est de plus en plus convainquant.
    Merci à toi, Camarade, et que le souffle de la campagne te mène à la victoire du Peuple tout entier.

  36. redline69 dit :

    Bonsoir

    Les dés sont jetés.
    En effet Ségolène et Hollande accrochés à Sarkozy par une laisse très courte se disent près à adopter une règle d'or pour 2012. Ils la voteraient pas maintenant, mais en 2012. Joli programme et aussi suicide en règle pour ses deux pré-candidats à leur égocentrie.
    Ségolène vient de se cramer à gauche et elle va vite s'en rendre compte.
    L'alternative est maintenant claire ! Il ne peut plus y avoir d'accord avec ce parti et je soutiendrai jamais ces candidats là qui sont les duplicata en rose de Sarkozy. D'ailleurs, les choses se précisent et ils jouent la montre en ignorant volontairement le Front de gauche.
    Voter clairement et massivement pour le FdG ! c'est comme le NON à la constitution faire un choix clair contre les manitous de la finance.
    cordialement

  37. J'ai apprécié lors de l'émission C/Politique, que Jean-Luc à propos de l'attitude des socialistes espagnols qui acceptent de se soumettre à la règle d'or, ait parlé de lâcheté. C'est bien de cela qu'il s'agit et il faut, si j'ose dire, du courage pour l'affirmer.
    La lâcheté et le manque d'imagination sont les deux plaies de notre époque. Cette posture, agaçante chez les politiciens de droite, devient révoltante lorsqu'elle est revendiquée par ceux qui se disent de gauche.

  38. Marco dit :

    l'émission c politique est visible ici

  39. Genialle dit :

    Bravo à mr JL Mélenchon, car ce n'était pas une tache facile, il faut le féliciter.
    Par contre j'aimerais savoir (bien que regarder c/politique avec JF Copé and co cela va être dur) si les autres qui vont passer après vous, auront la joie de découvrir le remue-méninges de Grenoble, car nous avons eu droit au PS à la Rochelle, l'UMP à Marseille etc. On va suivre de près cela! non ? des volontaire svp.
    Oui au fait un petit bémol pour Anne Sinclair. En tant que femme et féministe je n'ai pas du tout, mais pas du tout la même opinion que vous. Parlez en autour de vous, à vos amies vous verrez la réaction, surpris non ?

  40. francis dit :

    Bien heureux de voir que, une fois n'est pas coutume, dans ce blog on parle du cœur des problèmes et de la sidération d'encore la majorité bien que les initiatives en tout genre se multiplient, ce qui donne de l'espoir à tous je crois.
    Effectivement la révolution ne se fera pas sans une révolution culturelle. Le langage est la culture en générale ne sont pas que communication et liens ; ce sont avant tous les outils qui nous permettent de percevoir la réalité ; autrement dit, ce sont les symbolismes qui nous permet de la manipuler (mémoriser, analyser...). Et voilà que le réel rencontre le mur des faits (pauvreté à tous les virages contre cité des riches, démocratie factice contre oligarchie organisée...). C'était pourtant gros comme une vache mais l'endoctrinement des écoles, petites ou grandes, est terriblement efficace (car planifié) pour reproduire ces patologies. Si l'intelligence est vive est le conditionnement profond ; c'est le trauma assuré ! Mais la construction d'un nouveau symbolisme (réalité donc) devient possible avec l'épanouissement en sus (étant tous fait quasiment pour ça !).

    Il me parait évident que l'on est dans ce basculement mais sous estimer les forces de rappel serait une grossière erreur ! Donc OUI : "Plus que jamais,à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c'est résister. Résister, c'est créer."
    ET Bien évidemment que la démocratie effective est le seul système viable possible (et c'est pas une considération morale ou éthique mais logique) : la masse au contact du monde et la plus éloignée de tous les endoctrinement est la boussole de la véritable réalité mais l'endoctrinement précoce des masses a commencé, alors ? Qui Résistera, vivra (vraiment) et...

  41. Alexandria dit :

    @ 135 Askatom
    Merci pour tes photos. Ce regard argentique, je l'avais un peu oublié. Ce N&B, ça rend des angles et des arêtes, une forme que la couleur nous habitue à ne plus voir, parce qu'elle les met à plat.
    @ 132 Jefmergen
    « ... elle n'a pas trop forcé sur son "droit de nuisance" propre à cette profession ».
    Oh que non ! c'est la deuxième fois qu'elle est face à Jean-Luc, et la première fois, elle avait été odieuse (comme la dette). C'est ici. Je n'ai pas eu le courage de me re-“farcir“ cette émission-là, c'est le souvenir que j'en ai.
    Aujourd'hui, j'ai eu l'impression que, par moments, elle n'en menait pas large (elle a lâché un moment quelque chose comme : « Jusque là, ça s'est plutôt bien passé », ce qui a fait sourire Jean-Luc Mélenchon...). Plus le temps passe, plus les anticipations de scénarios, et les remèdes préconisés par la voix de notre candidat, se révèlent justes, et plus les journalistes le prennent au sérieux et lui manifestent enfin le respect qu'il mérite. Vous allez voir qu'ils vont bientôt se marquer à la culotte pour l'interviewer.
    Plus généralement, les critiques de détail que j'ai pu lire ci-dessus, ici ou là, me paraissent secondaires. C'est du « vu de l'intérieur ». Pour ne prendre qu'un exemple : la compassion pour Anne Sinclair. Juste en une petite phrase. Ça m'a paru parfaitement normal, même si cette femme me paraît pitoyable dans son côté Édith Piaf (« Il me bat, i'me fout des coups, mais je l'aiiiiiiimeuh ! »). Ce n'était, quoi qu'il en soit, pas le lieu de débattre de sa position par rapport au féminisme.
    Dans l'ensemble, chapeau à Jean-Luc !

  42. MI33 dit :

    Suite aux réactions suscitées par mon post 42, et dans un moment de doute envers mon impression première que j'ai pensée un peu épidermique, je me suis infligé une réécoute de cette émission (salut les terriens). Rien à faire. Je persiste et signe. Comment avaler des "amuseries" du genre "c'est bien que tu nous le dises parce qu'on ne l'avait pas remarqué" (Reflexion d'Ardisson à l'égard de JL Mélenchon, à la suite d'une conclusion de Jean-Luc Mélenchon que j'ai pour ma part trouvée tout à fait pertinente), suivi d'un éclat de rire du public.
    Et tant pis! Se préter à ce genre d'émission, c'est s'exposer à la dérision. Tant pis ou plutôt, dommage.
    Et comme disait Coluche:" c'est mon avis et je le partage". Et qui déjà posait cette question intéressante:"peux-t'on rire de tout?"

  43. lapavana dit :

    A propos de l'émission de la 5 c/politique, je suis du même avis nous sommes "la gauche" et le PS qui se dit de gauche trompe les électeurs lorsqu'il utilise ce terme. La démocratie libérale n'est pas socialiste.

  44. Vincent dit :

    Concernant l'émission de France 5 : Mélenchon est très bien mais a une importante lacune dans son discours, ce qui s'est vu dans l'émission : comment faire en sorte que la BCE prête aux Etats à la place des banques privées comme il le propose? Là il répond "La France est un grand pays on nous écoutera". La journaliste demande : "Faut-il sortir de l'euro, de l'UE" ? Et là Mélenchon bafouille un peu, cherche ses mots !
    Et oui! Car si l'on veut reprendre le contrôle de notre monnaie, il faut re-nationaliser l'émission de monnaie (comme ça 0 intérêts à payer), donc re-création d'une monnaie nationale (car les autres pays seront jamais d'accord pour faire ça avec la BCE), ce qui ne veut pas dire abandonner complètement l'euro. Créons une monnaie nationale non soumise à la spéculation en parallèle de l'euro.
    Que pensez-vous de ma proposition ? Ne manque-t-elle pas à Mélenchon? Moi je crois que si (ça risque de m'empêcher de voter pour lui d'ailleurs, car ce manque met presque tout le reste du programme par terre).

  45. martin dit :

    @hervé 93
    Et ce coup la il faudra pas attendre que les Américains viennent nous sauver.
    Qué z'américains? Ceux qui sont arrivés en 44, qui ont eu moins de tués que les Français? Comme en 1917, ils sont venus s'assurer qu'on leur paierair leur dette exorbitante. Wall Street a envoyé quelques couillons au casse-pipe à la onzième heure, c'est tout. C'est l'armée et le peuple soviétiques qui ont terrassé le nazisme et personne d'autre (Mais honneur bien sûr à tous ceux qui ont combattu ou souffert, Américains compris).

  46. Colonel Walter Kurtz dit :

    Belle prestation de Jean-Luc Mélenchon hier, dans "C Politique", malgré la médiocrité de l'interviewer et d'une partie des sujets abordés, sortes d'écran de fumée, et auxquels le système tente à tout prix donner de l'importance, tels que DSK ou quel est le meilleur à la primaire PS.
    Cela dit, c'est avec lucidité et intelligence (comme d'hab'), que Jean-Luc Mélenchon a à chaque fois réussi à réorienter le débat vers les sujets essentiels et les problèmes liés aux politiques d'austérité pratiquée partout en Europe et notamment en France, de soumission à la finance, et qui sont les source de pauvreté, chomage et insécurité, qui conduisent les nations et les peuples vers un chaos indescriptible.
    Seul bémol, la Libye : on sent une sorte de malaise chez Jean-Luc Mélenchon, dés qu'on aborde ce sujet sensible et complexe politiquement. Jean-Luc Mélenchon n'est pas un naïf, et je suis sur qu'il ne peut pas ne pas être au courant de la véritable tragédie qui se joue là-bas, et des véritable enjeux financiers, sources de ce conflit, et qui sont à mille lieues d'une révolution citoyenne comme il a pu le dire.
    Personnellement, j'ai le sentiment que, pour ne pas nuire à sa campagne et apporter de confusion dans une part d'un électorat encore très indécis dans le choix de son candidat pour 2012, mais entièrement conquis par cette pseudo victoire rebello-occidentale, Jean-Luc Mélenchon reste très "politiquement correct".
    Aussi, et c'est légitime, un candidat à la présidentielle a surement plus de chance d'accéder à la fonction suprême en se battant sur le terrain national plutôt qu'international.
    A l'issue de l'émission, j'ai zappé sur Lci et son grand jury RTL, entrain d'interviewer un Hollande approximatif, incomprenhensible et bouffi de suffisance : Quel décalage extraordinaire avec le discours clair et déterminé de...

  47. gerlub dit :

    @ 148 - Vincent
    En fait je me demande s'il n'est pas possible soit après création d'un secteur public bancaire, soit via la Banque Postale toujours publique, de contourner les dispositions du traité de Lisbonne / Janvier 1973 Pompidou-Giscard et de présenter à l'escompte les effets de l'état ? et par là même éviter de payer des intérêts sur les emprunts d'état au secteur privé ? Ce qui dans un premier temps ferait tout de même économiser au moins 50 milliards/an pour les seuls intérêts de la dette !

  48. Berdagué dit :

    Bonjour;
    Effectivement gerlub et Vincent vous pointez le nerf de la guerre qui a été placé dans les mains d'une poignée.
    De poser la question c'est aussi y répondre, à une des premières réunions du FdG de Paris-centre, j'ai demandé des précisions pour l'action monétaire, de battre monnaie, de gérer en démocratie réelle les finances, du Npa était présent. Silence, les camarades ont depuis bossé sur le sujet, la confrontation avec le Mpe'p de gauche qui demande la sortie de l'euro est nécessaire mais avec résolutions et propositions réalistes. Je crois que dans l'état actuel nous ne pouvons pas proposer la sortie de l'euro, de cette europe avec ses traités barbelés à nous mettre en dépendance esclavagiste, nous retirant tout indépendance et souveraineté républicaine, l'ombre de Maastricht a fait des ravages. Les 3% dans la Constitution en font partie, retirer toute possibilité de manoeuvre pour une alternative possible, efficace et gagnante : La Révolution citoyenne. En symbolique comme j'aimerai l'ancienne monnaie avec des Victor Hugo, des Pascal, Descartes, Voltaire, Louise Michel, Robespierre, St Just, tu vois Vincent y a de quoi faire, mais ce réel avec cette réalité très très dangereuse doit-ètre pris en compte, d'abord ètre convaincu de retrouver notre pouvoir de décision démocratique, le reste c'est que du papier.

  49. phiphi the biker dit :

    C / politique hier :
    Bravo mr Mélénchon ! Encore une fois, il est très intéressant d'étudier les réactions (les paroles, mais aussi les regards et diverses expressions du visage de mme Muhlman). C'est évident la journaliste marche" sur des œufs" (mais ses autres confrères aussi, lors d'autre émissions).
    Non pas que vous soyez "méchant", mais parce-que vous dominez la grosse majorité sujets évoqués et apportez des réponses claires.
    "L'offre publique de débat avec le PS " oui, bien sûr, car il s'agit de mettre le PS devant ses contradictions, de toucher un large public avec le programme du FdG, bref, de "pomper" un maximum de voix à ce parti qui n'est plus de gauche. En aucun cas un accord avec eux n'est pour moi (et je pense pour beaucoup d'entre nous) envisageable en cas de 2ème tour.
    Même remarque pour le FN,son programme et ses électeurs égarés.
    Anne Saint clair : ce n'est pas le problème des électeurs du FdG. Elle aime "son" Dominique et elle reste contre vents et marées (je peux comprendre, le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas) ou alors qu'elle le quitte.
    A trop s’apitoyer, on risquerait presque de plaindre l'ex patron du FMI (quand on fait le bilan de l'homme et de l'organisation qu'il dirigeait !)
    A +

  50. thersite69 dit :

    @berdagué 129
    "les crapules financières menant la danse mortelle mondiale"

    Il faut de préférence faire comprendre que la crise financière n'est que l'aspect particulier d'un état de crise permanente du système capitaliste et non pas le fait de spéculateurs moralement "crapuleux".


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive