14août 11

Les agences de notation sont des tigres de papier

Un devoir de résistance intellectuelle

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Je ne suis pas « rentré », comme on dit, même si je suis bien engagé, plusieurs heures par jour, par le travail de préparation des semaines qui viennent. Et mon passage aux « Quatre vérités » de France 2 m’a aussi contraint à un travail de documentation bien envahissant. En mettant de l’ordre dans mes pensées, j’ai pensé que cela pourrait donner quelque chose d’utile de me remettre au clavier. Mon thème de réflexion, au départ portait sur le conformisme intellectuel, étroit et dangereux, des responsables politiques qui se soumettent aux injonctions d’autorités aussi bidons que ces agences de notation. Je mesure l’impact de leur soumission. Elle pousse le commun des mortels à la  résignation au moment où il va être bientôt soumis à un terrible régime de privations de toutes sortes. Comme je fouillais dans les archives de mon blog européen pour trouver la trace du débat sur ces agences de notation ma mémoire a été bien rafraichie. « Triple zéro » titrait au sujet de ces agences  « Libération » du 12 aout ! Et même davantage. Mais la faute à qui, s’il vous plait ?

Combien de fois déjà depuis dix ans ? Combien de « crises » ? Beaucoup. Plus la dérégulation s’avance plus les crises reviennent vite. Les faits que nous avons sous les yeux sont trompeurs. L’esprit s’égare à courir au fil des dépêches d’agences et des déclarations politiques. Un jour ce sont les banques en crise, le lendemain les dettes souveraines, puis ce sont les dettes privées et ainsi de suite. Bien sur chaque aspect du dysfonctionnement du système à son explication localisée, sa dynamique spécifique. Il faut en tenir compte si l’on veut hiérarchiser les répliques et formuler des propositions crédibles. Mais il reste pourtant urgent de ne jamais perdre le fil conducteur général. Ce que nous vivons est une crise du système capitaliste dans son ensemble.  Ce n’est pas la première. Et tant que durera ce système, il en ira ainsi. Le capitalisme est un système hautement instable depuis son origine. Mais cette instabilité a été aggravée du fait même des mesures avec lesquelles les précédentes crises ont été réglées depuis un siècle. J’ai lu dans la presse qu’une sortie de crise comme une  guerre ou une hyper inflation généralisée ne sont pas exclue par quelques analystes qui ne sont pas de mon bord tels qu’Alain Minc ou Jacques Attali. Pour ne pas surcharger cette note je renvoie sur ce point à ce que j’en ai déjà écrit dans des notes précédentes. Je n’en répète qu’une conclusion : le pire ne serait pas qu’il y ait la crise mais que nous soyons incapables d’en tirer un monde nouveau.
Pour l’instant, libéraux et sociaux libéraux ne se préoccupent que d’une chose. Guérir le seul système qu’ils croient indépassable. Le guérir en répondant à ses exigences, d’après ses propres normes. Et nous nous proposons de l’affronter et de soumettre l’action publique à d’autres normes.

Je voudrais m’en tenir au moment. Dans tout ce qui se dit s’écrit et s’échange à propos de la « crise » en cours, il y autant à boire qu’à manger. Du meilleur et du pire. Tout dépend du point de vue sous lequel on se place. Tout est vrai et tout est faux en même temps, pour la raison que c’est selon ce que l’on veut défendre au bout du compte. Il est juste de dire que « l’explication de la crise » est la poursuite de la politique par d’autres moyens. Elle est donc un enjeu. A présent, selon moi, notre première tâche est de résister intellectuellement. Ne rien croire sur parole. Tout vérifier, tout questionner. Ce n’est pas facile car la machine à rabâcher tourne déjà à plein régime. Quand on vous dit que « Standard and Poor’s » déclasse la note des Etats-Unis, tenez compte du fait que le propriétaire de cette agence est un gros républicain, ennemi juré des démocrates. Quand vous voyez les mines pédantes des docteurs « je sais tout » présenter les déclarations de  cette agence comme des faits scientifiquement établis, souvenez vous qu’elle a reconnu s’être trompé de deux mille milliards dans ses calculs à propos des Etats-Unis. Deux mille milliards, rien que ça ! Sous le titre « triple zéro aux agences de notation », une enquête du journal  Libération montre le degré incroyable de suffisance et d’amateurisme de ces agences. 

Pourquoi ce devoir de résistance intellectuelle est-il si  essentiel. Voyons. Une terrible cure d’austérité est en vue. Comme c’est nouveau ! Et comme c’est étrange ! Pour l’essentiel elle consiste à accélérer et approfondir la réorganisation de la société autour des objectifs, des méthodes et des  exigences du libéralisme. Moins d’Etat moins de services publics, plus de privatisation et ainsi de suite. On connait. On pensait avoir atteint une limite. La « crise de la dette » survient à point nommé pour justifier un nouvel et terrible assaut. J’entends déjà le chœur des outragés « comment ? Vous niez la gravité de la situation ? » Et ainsi de suite. Je ne la nie pas. Je pense que le système est très malade et qu’il n’y a pas de guérison en vue. C’est pourquoi je propose de rompre avec ce qui provoque la maladie. C’est cela le projet du Front de Gauche depuis le premier jour. Il n’y a aucune fatalité à devoir subir ce qui se prépare. C’est pourquoi la résistance commence par la contestation, mètre par mètre, de tout ce qui cherche à passer pour une évidence  justifiant « objectivement » la politique de privations qui est annoncée.

La lutte sera longue et il faut prendre tout de suite les bonnes habitudes. Parmi celles-ci, disqualifier la parole des autorités qui prétendent déduire de vérités révélées par des « agences » des politiques aussi cruelles que celles qui sont annoncées. Dans le moment présent c’est sur les agences de notations qu’il faut concentrer les projecteurs. C’est elle dont il faut abattre le crédit et l’autorité dans les esprits. Car face aux dangers que met en scène le système devant les peuples récalcitrant la résignation est souvent au rendez vous. Oui les gens du commun ont peur d’être traités comme des grecs. Et puis ils se représentent le budget d’un pays comme celui de leur famille. Ils se disent « on fait avec ce qu’on a ». Il faut rembourser la dette tout de suite parce que c’est dangereux. Autour d’eux on le répète à l’envie. La machine diffuse du matin au soir des arguments de soumission. Elle fait peur. Et comment se méfier quand le plus important parti d’opposition reprend à son compte les modes de calcul et les normes du système pour faire des propositions de « réduction du déficit » exactement conforme au plan de route fixé par son adversaire. Les gens en déduisent que si tout le monde est d’accord c’est que ça doit être vrai. Avoir eu raison avant l’heure ne nous servira de rien dans ce domaine. Dans un premier temps les crises n’ont jamais incité à l’audace. Cette réalité là pèse lourd sur nos épaules.
  
Pour autant tout est-il écrit ? Non, bien sur ! Car la réalité se moque des schémas qui la décrivent où la nient. Elle fait son chemin sur une ligne de probabilités, plus ou moins grandes, où l’impact de la liberté humaine reste décisif. Car il y a un détail  essentiel. En matière de rapports sociaux, comme c’est le cas en économie, maints grands penseurs négligent de se souvenir que tout commence et tout finit par de l’activité humaine. Ce sont des êtres réels en chair et en os qui produisent, échangent, consentent ou se rebellent. Certes, leur comportement est assez imprévisible! C’est pourquoi les puissants se donnent tant de mal à bourrer les crânes ! Mais pour finir, si forte que soit la part d’illusion que les quidams nourrissent à leur propre sujet comme à propos de la société dans laquelle ils vivent, eux aussi sont pris en main par des nécessités qui parfois finissent par s’imposer à eux. Tout est dans ce détail.

Ce que l’on appelle politique de rigueur est en réalité une politique de privations. L’inconvénient des politiques de privations, pourtant si rationnelles sur le papier, c’est qu’elles s’appliquent à des gens réels qui ne peuvent pas être privés de tout, tout le temps. C’est une limite objective. Dès lors, ils sont contraints de réagir un jour ou l’autre. Leurs réactions compliquent donc tout. Mais surtout, en cela même, elles rendent irrationnelles la prévision qui n’en tient pas compte. Tout le monde connait peut-être l’anecdote qui réjouit les matérialistes de mon espèce. On raconte que des philosophes de l’antiquité discutaient de la réalité. Chacun y allait de sa chanson et brillait selon son génie propre dans l’art de la discussion. Survint Diogène le cynique, libertaire à travers les âges. Son argument fut le suivant : avec un bâton il frappa tous ceux qui passaient à sa portée parmi les faiseurs de discours. La réalité de la réalité était démontrée sans contestation possible par les cris et la fuite des bastonnés. La plupart des raisonnements qui se répètent en boucle ces temps-ci ne résisterait pas à un solide coup de bâton. Tout est rapport de force. Surtout l’économie humaine. Les gouvernements européens, de droite et sociaux libéraux marchent dans les pas de leurs homologues d’Amérique du sud en matière d’aveuglement politique. Leur culture académique, leur mode de sélection, les rend absolument incapables de penser autre chose que la bonne gestion de l’ordre établi. Ce n’est pas seulement leur attachement personnel ni leur intérêt dont je parle ici. C’est de leur conditionnement. Ils ne doutent pas un instant de la formulation des problèmes qui leur sont posés. On leur dit que les agences de notation formulent un diagnostic défavorable. Ils avalent tout rond. Ils ne se posent pas de question. Ils ne se demandent pas qui sont ces agences, quelle valeur ont leurs analyses, à quels intérêts elles sont liées. Ils ne les contestent pas davantage qu’ils n’ont contesté leur système de notation dans les grandes écoles.

Pourtant ce que nous avons tous sous les yeux ne devrait-il pas au moins les intriguer ? Par exemple, la décision de rétrogradation de la note des Etats-Unis, aujourd’hui, est absurde. En toute logique elle aurait du être prise il a bien longtemps. Par exemple ce jour d’aout 1971 où les Etats-Unis ont supprimé la convertibilité du dollar en or, avouant ainsi leur défaut de paiement. Ce sera ce quinze août le quarantième anniversaire de cette décision prise par Richard Nixon. Depuis cette date les Etats-Unis vivent à crédit du reste du monde. Ils manient la planche à billet comme ils veulent, sans contrepartie ni contrôle.  Ils ont ainsi mis en circulation le poison qui gangrène depuis toute l’économie mondiale. Pourquoi alors dégrader les Etats-Unis maintenant ? Par exemple, la baisse de la note aurait pu être décidée quand la banque centrale américaine a décidé de racheter les titres de la dette de l’état pour un montant de 700 milliard de dollars. C’était l’aveu que le papier américain ne trouvait plus preneur dans la quantité voulue, non ? Et ces agences de notation. Pourquoi ne se posent-ils aucune question à leur sujet ? Même « Libération » s’en pose !

Vous en serez bien étonné tout comme je l’ai été moi-même. Mais voila : je ne saurai dire mieux que Nicolas Demorand dans son éditorial sur ces agences de notation. Ce jour là « Libération » avait titré: « enquête sur les agences de notations : triple zéro ». En dehors de « l’Humanité » ce fut le seul acte de résistance intellectuelle au rouleau compresseur des affolements de circonstances. Demorand montre quelle supercherie est la soi disant objectivité de ces agences. Je vais y ajouter, un peu plus loin, en plus de ce que j’en ai déjà dit le même jour aux « Quatre vérités » de France 2. Et comme c’est le jour des compliments, je n’en veux pas à « Libération » de n’avoir rien dit quand ces agences ont vu leur pouvoir étendu en Europe alors que son inamovible correspondant sur place préférait s’occuper de la vie privée des hommes politiques. Plus sérieusement je veux citer la conclusion de Demorand. Je crois qu’elle peut annoncer une prise de conscience dans certains milieux jusque là assez suiviste et conformiste de la presse. Ce serait une bonne nouvelle. Car dans les mois qui viennent au fond, à travers tous les courants et partis il y aura deux camps. Ceux qui décident de s’adapter en accompagnant le mouvement et ceux qui résistent.

J’en reviens à Nicolas Demorand pour citer les dernières lignes de son éditorial. « Prétendre que ces agences disent le vrai est donc une fable, voire une supercherie. Plus grave encore est de leur reconnaitre une telle légitimité et de leur accorder autant d’influence. Pourtant les états pensent aujourd’hui leurs politiques dans le seul but de complaire à ces professionnels du flou. Ici les retraites sont réformées ou les fonctionnaires non remplacés ; là des services publics seront privatisés ou des pans entiers de l’économie dérégulés. La question n’est pas de savoir comment autant de pouvoir a pu être concédé à autant d’amateurs. Mais bien d’imaginer les moyens politiques de ne plus marcher sur la tête. » En toute logique j’attends de lire, dans ses lignes à venir, compte tenu de la gravité du moment, si les propositions des socialistes, à ce qu’on en lit sous la plume de Martine Aubry ou François Hollande, sont à la hauteur de cet enjeu.

Il reste à faire savoir que ces agences de notation
ont reçu des pouvoirs étendus en Europe de la part de la commission et avec l’approbation du parlement européen. Quand ? Il y a…. deux mois ! L’histoire a commencé en fait en Septembre 2010. Cette fois là, le Parlement européen validait la proposition de la Commission et du Conseil de mettre en place d'un "Système européen de surveillance financière". Après le déclenchement de la crise grecque, la thèse des eurocrates était que « c’est de la faute des grecs » ! Strauss-Kahn les avait même accusés d’avoir pour sport national la fraude aux impôts. Donc tous les gouvernements devaient être mis sous contrôle. Le but du dispositif  était évidemment de placer les gouvernements sous surveillance et les budgets votés par les parlements des états-nations sous autorité  européenne. Cela pour garantir évidemment qu’ils soient toujours conformes aux dogmes libéraux. C’est dans cet ensemble de mesures que fut décidé d’autoriser dorénavant les agences de notations à agir sur tout le territoire de l’Union. Elles furent donc dispensées de l’autorisation d’agir qu’instruisaient jusque là au cas par cas, les autorités nationale. En effet, avant cela, le Comité européen de régulation des valeurs mobilières (CERVM) recevait les demandes d'enregistrement et les faisait valider par chaque Etat membre. Désormais, l'Autorité Européenne des Marchés financiers s'en charge seule. Elle délivre ce que l’on appelle un « passeport européen ». Elle est aussi la seule responsable de la surveillance de ses agences de notation! Ce système est directement recopié de celui des Etats-Unis d’Amérique où la « Securities and Exchange Commission (SEC) », organisme fédéral, valide et surveille les agences de notations étatsuniennes, c'est-à-dire les principales d'entre elles au niveau mondial. Il ne fait aucun doute pour moi que cette stricte reproduction des structures participe de la construction discrète du « grand marché transatlantique » sur lequel aucun débat public n’a jamais été possible.

Au cas précis, compte tenu des conséquences d’une notation pour un émetteur de titre d’emprunt, tout ce système aboutit à créer une autorité indépendante avec un gigantesque pouvoir arbitral. Première caractéristique : il s’agit d’un organisme privé.  Deuxième caractéristique, ces agences sont juges et parties compte tenu de leur mode de rémunération. Tout cela ne trouble pas les eurocrates pour qui seul l’état et la puissance publique sont suspects. Quoiqu’il en soit, une fois de plus les protestations ne furent écoutées d’aucune façon. Les moulins à prière de « l’Europe qui protège » continuèrent à tourner en pilotage automatique et les récalcitrants furent tous repeints en « populistes anti-européens » selon les normes en vigueur depuis le référendum de 2005. Je laisse à chacun le soin d’aller demander aux autres partis de gauche ce qu’ils ont voté. Et de vérifier ce qu’ont écrit certains journalistes influents et chroniqueurs célèbres sur ces questions. Ni vu ni connu, personne n’en a plus parlé du fait qu’un règlement se transpose tel quel dans le droit national. Pour les amateurs de recherches fines voici des précisions. L'ouverture des portes de l'UE aux agences de notations est entrée en vigueur le 1er Juin 2011. Le Parlement européen l'a validée en Décembre 2010. L'acte législatif définitif, finalisé en Mai 2011, est le "Règlement (UE) n° 513/2011 sur les agences de notation de crédit." On mesure, sachant cela, ce que valent les cris d’orfraies d’aujourd’hui de quelques uns des nobles personnalités qui pointent du doigt le rôle exagéré des agences de notation. Aucun journaliste perfide n’a encore été leur demander pourquoi dans ce cas ils l’ont rendu possible ! Je signale encore, et croyez bien que j’en suis désolé, qu’à la session où le parlement européen vota tout ce fourbi, il prit aussi la décision d’autoriser la libre circulation des « hedges funds » en Europe. Mais les eurocrates n’en sont pas restés là !

En effet, les agences de notations se sont vues attribuer de nouveaux pouvoirs le 1er Juin 2011, alors mêmes que les précédentes dispositions entraient seulement en vigueur. Ce n’est donc pas sur la base d’un bilan que la décision fut prise. Mais juste par a priori sur leur supposée bienfaisance. Et que décida-t-on ? Que les agences de notations concurrentes enregistrées sont désormais encouragées à émettre des notations même quand personne ne les leur a demandées. Et au moment même où ce pouvoir exorbitant leur était accordé, les institutions européennes diminuaient les leur face aux agences. Citons l’article 23 du règlement qui organise ce renoncement. "Ni l'AEMF, ni la Commission, ni aucune autorité publique d'un État membre" n'ont le droit d'"interférer avec le contenu des notations de crédit ou les méthodes utilisées"! Ainsi une note est un fait réputé objectif, indiscutable ! Les esprits les mieux disposé se diront peut-être que du moment que l’on a contrôlé les méthodes de travail au moment de l’accréditation on peut être partiellement rassuré ! Ce n’est pas le cas. Au moment de l’accréditation d’une agence auprès de l’organisme européen, l’agence de notation peut refuser de donner les précisions qui lui sont demandées sur ses méthodes de travail. C’est le règlement ! Elles peuvent demander à être exemptées de certaines exigences si elles fournissent la preuve que "compte tenu de la nature, de l'ampleur et de la complexité de son activité ainsi que de la nature et de l'éventail des notations de crédit qu'elle émet, ces exigences ne sont pas proportionnées" (article premier, quatrième modification). Et comme si ça ne suffisait pas, un autre pouvoir leur a été donné, celui d’instruire elle-même leur dossier d’agrément. Jugez plutôt. Lorsqu'un groupe d'agences de notations demande à être enregistré auprès de l'AEMF, c'est l'une des agences du groupe, mandatée par les autres agences, qui fournit les informations pour chaque agence. Tout cela est à l’article 15.2 de ce nouveau règlement.

Les appréciations des agences de notation ne sont pas purement indicatives. Elles ont un pouvoir considérable. Il ne s’agit pas d’un pouvoir moral. La note des agences modifie le bilan et donc la valeur et la crédibilité des organismes qui en font l’objet. Par exemple dans les banques. Les agences de notation se sont vues attribuer en 2004, un rôle de quasi-régulateur du système bancaire par les accords dit « Bâle II » sensés garantir la solidité des établissements bancaires. Le risque qu'un emprunteur fasse défaut ou que sa situation économique se dégrade au point de dévaluer la créance que l'établissement détient sur lui est désormais inscrit au bilan des banques. Comment évaluer ce risque ? C’est le travail de notation de nos chères agences ! Les banques pondèrent donc dans leur bilan les encours prêtés selon un système préétabli. La pondération va de 0% (généralement pour les Etats souverains) à 150% pour les dossiers les moins bien notées. Le pouvoir des agences est donc considérable, et davantage encore que ce que l’on peut croire si l’on tient compte de l’effet domino que provoque la dégradation d’un établissement à l’autre. Un tel pouvoir, je l’ai montré, n’est guère encadré. Bien au contraire. Il a été augmenté et libéré de contrôle. A cet abus s’en ajoute un autre. On a des raisons de soupçonner l’impartialité de telles agences dans leurs évaluations.

Posons la question : qui les paie ? Réponses : les "entités qui veulent recevoir une note ou celles qui utilisent la note". Aux deux bouts de la chaine de l’emprunt se tient l’agence et ce n’est pas vraiment comme un arbitre. Celui qui veut émettre un emprunt ne peut le faire sans la recommandation d’une bonne note.  Et les banques qui doivent présenter des bilans doivent « évaluer les risques », ce qui leur permet de modifier leurs taux d'intérêts en fonction de la note. Selon le barème 2009 aux Etats Unis, une grande entreprise doit verser au minimum 70.000 dollars à l'agence de notation au début du processus de notation. Puis elle doit prendre un abonnement de «surveillance». Son prix s'élève à environ la moitié de la somme initiale. A chaque fois qu'elle émettra de la dette sur les marchés, elle s'acquittera en plus d'une commission de 0,045% de la transaction. Les montants sont du même ordre en Europe. Cette description permet de comprendre que ces chères agences n’ont rien d’académies scientifiques mues par le gout du savoir pur. De mauvais esprit feront aussi remarquer que plus la note est mauvaise, plus le taux d’intérêt bancaire est élevé et plus la commission de l’agence est elle aussi, élevée.
 
Pour moi, les agences notation ont donc partie totalement liée au système bancaire et financier. Pour celui-ci, au-delà des peurs et paniques qui sont le propre du métier de trader, un Etat en déroute est une bonne affaire qui produit du taux d’intérêt très juteux. Et le risque est nul comme l’a démontré l’exemple Grec. En cas de panique, les Etats payent l’ardoise. Ca, c’est le comique de situation. Les taux d’intérêt augmentent à cause du risque. Mais le risque est en réalité nul. Premier indice de lézard. Deuxième indice : les Etats Unis ne rembourseront jamais leur dette. Ils ne l’ont jamais fait, raison pour laquelle elle a augmenté jusqu’au point où la voici rendue. Quel est donc le sens de l’injonction qui leur est faites par « Standards and Poor’s » ? Nulle. Tout ce qui compte c’est que la confiance dans la monnaie dollar continue. Et c’est le cas. Les Etats-Unis sont endettés jusqu’au cou et mal notés mais leur monnaie s’apprécie face à l’Euro. La clef de compréhension est dans la politique pas dans l’économie pure et parfaite des manuels.

C’est la stratégie du choc. Encouragés par leur impunité face à la Grèce, au Portugal et à l’Irlande, les maitres de la finance veulent passer aux plus grosses proies. Pour cela, ils amplifient le choc de la menace qu’ils peuvent utiliser. Mais, ce faisant, ils mettent tout le système en danger de rupture et d’effondrement. La limite du test, c’est la docilité des gouvernements. De ce côté-là pour l’instant tout va bien. Partout c’est la même chanson. Il faut « rassurer les marchés ». Le monde à l’envers ! On a vu le banquier central européen donner des ordres au gouvernement italien et être immédiatement obéi ! Pour moi, il faut faire le contraire de ce que font ces gouvernements. Il faut rassurer les producteurs face aux « marchés », c'est-à-dire aux demandes des financiers. Au cas présent, il faut protéger le capital productif et les travailleurs. L’un contre l’étouffement par faute de crédit et de consommation, l’autre contre la précarisation sociale qui l’étrangle. Donc, à court terme, pour sortir de cette spirale il ne faut pas céder mais résister et contre attaquer. On peut éteindre l’incendie avec le retour de l’Etat et de la puissance publique. La banque centrale européenne doit avoir le dernier mot face aux financiers. Elle doit racheter massivement les  dettes souveraines,  laisser filer l’inflation, jusqu'à ce que l’attaque cesse. Faute de quoi la pente prise est sans fin. Là, je parle du court terme. A ce court terme devraient s’ajouter des décisions techniques touchant aux structures et aux moyens dont disposent « les marchés » pour faire régner leur tyrannie. Ce train de mesures serait destiné à donner le signal d’une riposte qui s’étendrait jusqu'à ce que cèdent ou crèvent les agioteurs. Ce qui compte c’est de faire un paquet de mesures de dissuasion. Et non de prendre en catimini et dans le désordre les mesures que nous recommandons depuis tant de temps. Par exemple cette décision de quatre pays d’interdire les « ventes à découvert », technique spéculative spécialement pourrie ! Ou bien aussi la séparation des banques de dépôts des banques d’investissements, comme après 1929. Et ainsi de suite. Je ne vais pas recopier ici tout le programme. Il existe. Il est applicable tout de suite. Il permet de retourner la situation.  Répercuter les couts sur les peuples a une limite. Mais pour l’instant les gouvernants lâches n’ont pas l’air le croire. Ils agissent comme si la résignation des citoyens n’aura pas de bornes. On va voir bientôt ce qu’il en est.

Voila une correspondance qui tombe à point nommé pour éclairer notre contexte. Elle vient d’Amérique du Sud. Présente au meeting de fin de campagne de Cristina Kirchner ce jeudi 11 août à au Théâtre Coliseo de Buenos Aires, Raquel Garrido, porte-parole  internationale du Parti de Gauche m’adresse quelques lignes d’observation.

« Il a été beaucoup question de la crise financière en Europe.  Non pas pour s’en réjouir, bien sûr, – tant la Présidente que le candidat à la Vice-présidence de la République et actuel Ministre de l’Economie Amado Boudou se sont dits désolés du déclenchement de la crise en Europe.  C’est cependant avec beaucoup de fierté que le Gouvernement argentin regarde le vent tourner et confirmer, rétrospectivement, toutes ses propres décisions de sortie de crise.  L’audace a été grande ! D’abord ce fut la rupture avec le FMI et ses politiques d’ajustement structurel. Le rejet de la surévaluation de la monnaie nationale au cours forcé d’un peso pour un dollar. Et surtout la restructuration très réussie de la dette. L’Argentine s’était déclarée en  cessation de paiement en 2002. Elle a rééchelonné unilatéralement sa dette et, comble de tout elle a baissé à 25% de leur a valeur faciale les obligations de l’Etat en 2995 et 2008 ! Le tout en refusant de recourir au marché pour le financement ! Tout cela fait de l’Argentine le lieu précis vers lequel devraient se tourner le regard de tous les Papandreou, Zapatero, Trichet, Merkel ou autre Sarkozy à l’heure où ils devrait faire face à l’attaque spéculative en cours en Europe. Ne nous payons pas de mots. L’expérience Argentine est essentielle pour nous ! Elle a montré que pour affronter toutes les théories de la bien-pensance économique  cela nécessite une volonté très ferme et un engagement total. Nestor Kirchner, avant Christina, y a laissé jusqu’à son dernier souffle d’énergie. En Europe, il est plus que temps de relever la tête et de dire stop aux spéculateurs. Mais qui se prépare à livrer cette bataille si ce n’est le Front de Gauche ? Qui a observé et étudié l’expérience Argentine ? Personne, si ce n’est nous. Dramatique absurdité que de voir la social-démocratie baisser les bras à l’heure où le système en faillite appelle à des décisions courageuses. Terrible perspective que de laisser la droite mener le pillage à son terme avec son nouveau lot de chômage de pauvreté. »

Et pour votre moral à tous, voici encore une correspondance d’Amérique du Sud. Le candidat de la gauche, Ollanta Humala a été élu président du Pérou le 5 juin dernier dans un silence médiatique européen très significatif. Rassurons nous, les insultes ne tarderont pas à venir. Par précaution je tiens à souligner que je ne souhaite pas faire d’Ollanta Humala mon modèle, ni copier son programme, ni rien de semblable comme le jaspineront pourtant bientôt les répéteurs automatique qui entretiennent mon pilori médiatique. Je vous extrais quelques passages du discours prononcé à Lima par Ollanta Humala lors de son investiture le 20 juillet dernier, tel que l’a traduit Françoise Bague. Juste pour le plaisir d’entendre une parole présidentielle sur des valeurs de gauche, dans un pays pauvre, pillé par sa classe dominante, les gouvernements de droite et les sociaux démocrates, corrompus et assassins, au portes de l’empire paranoïaque des Etats unis d’Amérique.

« C'est avec profond respect et ferveur patriotique que je reçois le mandat de Président de la République. Je déclare devant le Congrès, devant les présidents amis réunis ici et devant le peuple péruvien que, fidèle au mandat des urnes et en total respect à l'État de Droit, je consacrerai toute mon énergie à créer les bases nécessaires pour que nous effacions définitivement de notre histoire la face poignante de l'exclusion et la pauvreté en construisant un Pérou pour tous, toujours attentif envers les plus faibles de nos frères. J'exigerai de toute l'équipe qui m'accompagne dans l'Exécutif le même engagement et la même énergie. »

« La démocratie péruvienne sera complète lorsque la justice et la paix sociale, la souveraineté nationale et la sécurité de nos familles constitueront le socle de notre nation, lorsque l'égalité sera le patrimoine de tous et lorsque l'exclusion sociale aura disparu, même dans les endroits les plus éloignés du pays. Nous voulons que l'expression même d'« exclusion sociale » soit effacée pour toujours de notre langage et de notre réalité. J'assumerai cette gageure avec ma parole et avec ma vie. (…) Péruviennes et péruviens ! Le cinq juin une majorité de citoyennes et de citoyens a exprimé son désir de voir que la croissance économique et l'inclusion sociale marchent de paire pour transformer notre pays en une patrie de chances pour tous. (…) La démocratie a exprimé dans les urnes un mandat et ce mandat doit être honnête. Reconstituer la valeur de la parole donnée devant le peuple constitue l'axe de la récupération d'un système de valeurs morales inhérentes à la République.(…) Le grand Nelson Mandela, dans un célèbre discours prononcé dans le cadre de l'UNESCO, a affirmé, avec la conviction qui le caractérisait, que l'égalité, l'équité économique et la justice sociale étaient la base de toute démocratie. Il a dit : « Il n'y a pas démocratie avec de la misère, il n'y a pas démocratie avec des disparités sociales ». Et parce que je crois dans la justice de cette phrase, j'ai juré de respecter et de défendre la démocratie. La fortifier dans ses valeurs égalitaires pour la rendre légitime devant le peuple et il en sera ainsi. »

« Aujourd'hui, devant vous je renouvelle ce serment. Je veux que vous voyiez en moi un véritable soldat de la République, un gardien jaloux de l'État de Droit et un défenseur des droits humains et de la liberté de presse et d'expression. (…) Je veux profiter de cette intervention pour communiquer que le Salaire Minimal Vital des travailleurs soumis au régime de l'activité privée subira une augmentation immédiate de 75 sols à partir d'août et de 75 sols de plus en 2012, pour atteindre ainsi 750 sols.  »

« Les adultes en situation de pauvreté et qui ne reçoivent aucune aide de l'État doivent recevoir la solidarité de la nation. Des foyers dans lesquels se conjuguent l'âge avancé et la souffrance de la pauvreté, exigent une action sociale qu’on ne peut pas reculer. À ces foyers nous ferons arriver les 250 sols du programme PENSION 65. Sa mise en œuvre sera immédiate et nous atteindrons les 800 secteurs les plus pauvres de pays progressivement. Le programme « Crèche Plus » pour les enfants de 0 à 3 années sera également appliqué progressivement dans les 800 secteurs de pauvreté extrême du Pérou, aujourd'hui sur la base du programme ENSEMBLE. Le combat CONTRE la malnutrition infantile sera une priorité, soutenu par la mise en œuvre d'un programme de nutrition infantile qui comprendra des petits-déjeuners et des déjeuners dans les écoles. » (…) Durant les 5 prochaines années nous construirons des hôpitaux dans chacune des 50 capitales de province où ils n’y en a pas encore. Nous réaliserons ainsi notre engagement d'avoir au moins un hôpital dans chaque province du Pérou. (…) »

« Une bonne partie des conflits de la planète sont dus au manque d'eau. Il n'est pas possible que le Pérou que nous voulons construire ne développe pas une politique souveraine d'utilisation des ressources naturelles, une politique qui garantisse l'exploitation rationnelle et équilibrée de l'eau, la terre, les forêts, la biodiversité, le gaz et les minéraux. Ces ressources de tous le péruviens contribueront à l'éradication de la pauvreté et de l'inégalité. On encouragera l'activité privée sur les ressources naturelles, mais celles-ci seront exploitées dans des conditions de respect des populations, des travailleurs et de l’environnement.(…) Le gouvernement en réponse à l'alerte mondiale sur le changement climatique s’engage à renforcer le règlement et se consacrer avec sérieux aux tâches de préservation de notre biodiversité, de la ressource hydrique et des glaciers. La prévention de catastrophes sera une priorité pour nous.  »

« La corruption est pour nous un élément qui affaiblit à l'État et affecte son développement. C'est, par conséquent, un problème de sécurité. En ce sens, je défends l'imprescriptibilité des infractions de corruption attaquant l'État et la déclaration d'inhabilité à perpétuité d’exercer toute fonction publique pour leurs auteurs ou complices; je propose la suppression des peines conditionnelles des condamnations pour corruption afin que la détention soit accomplie effectivement ; et je défends la suppression des revenus pénitentiaires dans les cas de corruption.(…)  »

« À mes partisans je demande responsabilité, loyauté, sacrifice, intelligence et honnêteté. J'appelle l’opposition à la responsabilité. Je lui demande d’être vigilant et que depuis sa position, elle respecte aussi la décision des urnes, sa position et  la nôtre. En terminant ce message je réitère que je suis un soldat de la démocratie.  »


320 commentaires à “Un devoir de résistance intellectuelle”
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  1. marechal dit :

    Comme un anniversaire ne se fête pas sans cadeau,; le mien sera un simple aveu à tous mes camarades parce que je n'ai que ça à offrir j'espère en être par avance excusé. Eh oui aujourd'hui mes camarade j'ai fauté, je suis allé faire un tour sur le site de l'UMP.
    (Je chanterai 20 fois l'internationale dans un salon de thé à Neuilly pour me faire pardonner si vous penser que ça m'est nécessaire!)
    Voici un extrait d’échange entre deux intervenants pris au hasard sans même que j'ai eu besoin de leur chercher des poux dans la tête.
    question : peut-on faire justice soi-même ?
    réponse : cela dépend des cas de figure...
    Par rapport à la résistance intellectuelle, si c'est pas un beau contre-exemple ça !

    et qu@nd Cronos dit (post267)
    n'oublions jamais que la majorité des "gens" comme les appelle Jean-Luc Mélenchon sont des couards, que l'on ne vienne pas me faire un procès d'intention sur l'utilisation de ce mot, et que l'on sache que j'aime "l'homme" dans sa vérité, non dans ce qu'il est, malheureusement, bien souvent.
    Je crois qu'il a nous seulement raison, mais que c'est pire que de la couardise pour certain de nos compatriotes
    Et pourtant, et pourtant, je vous fiche mon billet qu'on va gagner!

  2. GREG dit :

    Je mets en ligne l'appel de mediapart du 18/08/2011, qui est l'appel européen contre la dictature financière :
    http://blogs.mediapart.fr/blog/les-invites-de-mediapart/180811/appel-europeen-contre-la-dictature-financiere
    Signez et diffusez le plus possible si vous êtes d'accord !

  3. Lyendith dit :

    Pas mal l'interview sur RMC, les vacances vous ont fait du bien ! Vous vous êtes juste un poil emmêlé les pinceaux sur les «maîtres du monde» à la fin mais rien de dramatique. Merci de ne pas rater une occasion de tacler le PS.
    En parlant du PS, Bourdin est quand même fort : arriver à attaquer le gouvernement Jospin sur le seul point où il a été irréprochable alors qu'y avait de quoi faire !

    Il vous invite beaucoup tout de même, y a un contrat d'exclusivité ou bien…?

    Bon anniversaire, puisqu'il paraît que c'est le jour !

  4. Genialle dit :

    Nous sommes le 19 Août et je peux souhaiter une excellente année de cet anniversaire à JL Mélenchon.
    Qu'elle vous apporte tous vos espoirs et nous serons bien heureux pour vous et pour nous.
    Passez une bonne journée de repos, entouré de ceux qui vous sont chers, dans le calme et la bonne humeur.

  5. rienamoi dit :

    Bon anniversaire a notre futur président.

  6. bern ike dit :

    Ahh le plaisir de voir Sylvestre cloué bouche bée, ne sachant que répondre (car au fond il n'y a rien a redire à la vérité) et même acquiessant parfois en opinant du chef. Il ya tant d'années que ce type me sort par les yeux à l'entendre déblatérer ses elements de doctrine prédigérés pour économistes à courte vue, vendu au système. Ahhhh ! Oui c'était trop bon ! Merci Mr Melechon !
    En dehors de ça, c'était clair, net, precis, argumenté, pédagogique. Y a pas ça requinque les vacances, même courtes.
    Bien joué !

  7. françois dit :

    Marco 300, merci pour cette vidéo complète.
    En Martinique nous avons vue et entendu seulement 2 phrases de 10 secondes qui venais comme des cheveux sur la soupe, agrémenté d'un sourire narquois de Sylvestre.

  8. donimico dit :

    Bonjour à tous,
    Je souhaite un bon anniversaire à ma petite soeur ainsi qu'accessoirement (lol) à monsieur Mélenchon et j'ose espérer que cette 61ème année qui débute pour ce dernier sera celle par laquelle ses idées seront comprises du plus grand nombre. Présidons donc! Attention médiatiquement à la manière dont il conviendra de soutenir les indignés français, les forums citoyens, les signataires de l'appel de médiapart enfin tous ceux qui se réuniront pour donner leur avis (sans qu'on nous l'ait demandé). Il sera nécessaire que ceux qui soutiennent le Front de gauche aient les moyens de faire circuler aisément les projets avec des mots simples. Une synthèse facilement accessible est donc urgente au moment de la rentrée.
    Merci à Monsieur Mélenchon de réussir à s'imposer médiatiquement comme il le fait actuellement grace à tout le travail au corps médiatique réalisé auparavant.

  9. Jean Jolly dit :

    @ Jean-Louis CHARPAL.

    Bonsoir Jean-Louis.

    Un journaliste, dont j'ai oublié le nom (décidément, j'ai la mémoire qui flanche), vient de sortir un livre sur le sujet. Je vais essayer de le lire.

    Il s'agit de Pierre Jovanovic, on aime ou pas son style et sa vision du monde mais comme mon esprit est ouvert à toutes possibilités, je n'hésite pas à approfondir mes connaissances et si possible à combler mes lacunes par la même occasion. Pierre Jovanovic est un journaliste que l'on pourrait classer au centre démocrate chrétien bien qu'il n'aura jamais exprimé son appartenance politique, il s'en tient à l'étalon or comme principe monétaire mondialisé. Il écrit des livres très intéressants pour peu que l'on daigne chercher à s'ouvrir aux autres et à leurs conceptions qui peuvent sembler bizarroïdes a priori.

    Pour revenir à ce que je pense de la possibilité d'un CNR à l'heure actuelle, mélangeant gauche et droite (d'une extrême à l'autre), je n'y crois pas, simplement parce que les temps ont changés et parce que la propagande aidant ils nous voient comme de "sales" communistes, le couteau entre les dents, prêts à égorger les bonnes familles catholiques qui jettent un euro, aux gueux, à la sortie de l'église le dimanche matin pour se donner bonne conscience.

    Non franchement, ils n'ont aucune conscience de la gravité des évènements, nous courrons tout droit vers la guerre civile alors préparons nous... ça va déménager.

    Ceci dit, j'admire ton optimisme, nous avons partagé un beau combat militant sur Marianne 2.fr.

  10. @311 Jean Jolly
    Bonjour Jean,
    Merci pour le renseignement. Je suis d'accord avec toi qu'à priori un nouveau CNR n'est pas à l'ordre du jour. Quoique, si les choses tournaient vraiment très mal au plan économique et social suite aux exploits des ultra libéraux, il n'est pas impossible qu'une union sacrée républicaine-progressiste voie à nouveau le jour. Le Front de Gauche ayant un rôle incontournable à jouer de vigilance sociale, comme le PCF en 44.
    Par contre ce que je voulais dire, mais qui tombe sous le sens à mon avis, c'est que Jean-Luc devra s'adresser à tous les français, sans démagogie et sans rien renier, mais à tout le monde. Il ne faut pas exclure, et c'est même indispensable, que des électeurs qui s'apprêtaient à voter à droite, au centre ou pour la gauche molle, vote pour lui.
    NB : sans vouloir jouer les anciens combattants, c'est vrai que sur Marianne2 il y avait une avant garde favorable au Front de Gauche qui a mené la vie dure à tous les réacs qui venaient débiter leurs sornettes. La fermeture de cet espace démocratique par Marianne, qui n'est pas innocente, me reste en travers de la gorge.

  11. SueMease dit :

    Cela ne sert à rien mais... Bon anniversaire quand même ! On est avec toi...

  12. titi dit :

    Joyeux anniversaire!

  13. gilbair dit :

    Ci-joint: un article de gérard filoche pour des solutions claires et concrètes!
    http://www.marianne2.fr/gerardfiloche/La-gauche-peut-et-doit-arreter-la-crise-economique_a5.html

  14. Jean-Marie Gogue dit :

    Je viens de relire "Allons-nous vers la révolution prolétarienne?" de Simone Weil, écrit le 25 août 1933 (Gallimard 1988, Oeuvres complètes, t. II). Texte dense et exigeant, de bons thèmes de réflexion. C'était il y a 78 ans exactement. Cela pourrait avoir été écrit en ce moment par Jean-Luc. Mes amitiés, camarade !

  15. yann dit :

    Il est clair que l'oligarchie ploutocratrique totalement irresponsable actuellement aux commandes utilise la "crise" pour détruire le peu qui reste encore de démocratie. Dans leurs déluges de mensonges, de manipulations et d'immoralités ils ne cachent meme plus leur vrai visage d'esclaves de la bete immonde de la finance mondiale. C'est un véritable crime organisé contre l'Humanité. Contre la pensée unique chaque citoyen a le devoir de résistance intellectuelle. Sur le chemin qui mènera au bureau de vote je n'oublierai pas les hautes trahisons d'un président (minuscule volontaire) d'une minorité ni celles d'une gauche molle (probablement trop a coté de ses pompes dans ses basses quetes). Il est plus que temps pour un vrai virage a Gauche toute. Et comme la connaissance s'accroit quand on la partage je conseille un petit détour par ce blog pour ceux et celles qui recherchent des infos pertinentes sur la réalité de cette "crise".

  16. GODELLE Jean-Pierre dit :

    [...]

    [Edit Webmestre : même déguisées, cette volée d'insultes à l'encontre de personnalités politiques de tous bords n'est pas tolérable sur ce blog. Modérez vos propos, cela vous évitera de l'être...]

  17. francis dit :

    La spirale libérale qui amène la cure ultralibérale effectivement Monsieur Mélenchon "C’est la stratégie du choc" !
    Heureux de vous l'entendre dire.
    Ce message, cette logique il faut l'expliquer, la marteler, j'aurais envie de dire, aussi fort qu'on nous martèle l'ineptie (fort rusée) libérale.
    Merci de portée haut cette voix combien de temps encore sous des chapes de plomb !

  18. Philippe dit :

    Pour reparler de Kadhafi et afin de le trouver à l'intérieur de sa forteresse, je soumets cette idée, qui est celle-ci. Les insurgés Libyens au demeurant ont dû y penser, ainsi que les militaires alliés.
    Sans être naïf et très modestement, il suffirait, peut-être, que les insurgés se munissent de chiens. L'odorat du chien est très sensible, il suffirait donc de lui faire sentir des habits, par exemple, que le dictateur a portés. Les chiens très bien dressés mèneraient les insurgés jusqu'à l'endroit où se terre ce bouffon pervers.
    A méditer ; une idée à faire partager et à reprendre assez vite !

    Vive la Liberté !

  19. gerard du 70 dit :

    Bonjour a toutes et a tous
    Mélenchon est le seul candidat de gauche pour représenter le peuple français. Je ne crois absolument pas les candidatures socialistes pour 2012. D'ailleurs il faut se poser une vraie question : ne sont-ils pas en train de mettre tout en marche une stratégie pour perdre la présidentielle2012 et pour preuve sur la règle d'or. Le PS ne veut pas voter cette règle mais il veut l'appliquer une fois élus en 2012. Enfin, ils prennent les électeurs pour qui, pour quoi ? Cher Jean-Luc, des millions de gens attendent beaucoup des discours et des actes - de solutions et surtout dans quelle poches récupérer l'argent pour satisfaire les besoins.
    PS et UMP font chambre commune. Je me souviens de l’après 1981 année de mes 25 ans.
    Bonne journée à tout et la lutte continue.
    Joyeux anniversaire camarade Jean-Luc.

  20. Philippe dit :

    Pour reparler de Dominique Strauss-Kahn, est-il vrai que ses amis le décrivent comme un homme intelligent ? Paraît-il que c'est un véritable intellectuel, mois je veux bien, mais alors pourquoi n'a t'il pas effectué un travail sur lui-même ? Et depuis qu'il a ses pulsions, pourquoi ne s'est-il pas fait analyser ? Par manque de courage ? Par manque de lucidité ? Compte-t'il trop sur la belle et intelligente Anne Sinclair - comme un véritable chaperon -, afin de l'aider à nouveau dans un autre périple judiciaire et juridique ?
    Que les nombreux socialistes répondent déjà à ces questions.


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