14août 11

Les agences de notation sont des tigres de papier

Un devoir de résistance intellectuelle

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Je ne suis pas « rentré », comme on dit, même si je suis bien engagé, plusieurs heures par jour, par le travail de préparation des semaines qui viennent. Et mon passage aux « Quatre vérités » de France 2 m’a aussi contraint à un travail de documentation bien envahissant. En mettant de l’ordre dans mes pensées, j’ai pensé que cela pourrait donner quelque chose d’utile de me remettre au clavier. Mon thème de réflexion, au départ portait sur le conformisme intellectuel, étroit et dangereux, des responsables politiques qui se soumettent aux injonctions d’autorités aussi bidons que ces agences de notation. Je mesure l’impact de leur soumission. Elle pousse le commun des mortels à la  résignation au moment où il va être bientôt soumis à un terrible régime de privations de toutes sortes. Comme je fouillais dans les archives de mon blog européen pour trouver la trace du débat sur ces agences de notation ma mémoire a été bien rafraichie. « Triple zéro » titrait au sujet de ces agences  « Libération » du 12 aout ! Et même davantage. Mais la faute à qui, s’il vous plait ?

Combien de fois déjà depuis dix ans ? Combien de « crises » ? Beaucoup. Plus la dérégulation s’avance plus les crises reviennent vite. Les faits que nous avons sous les yeux sont trompeurs. L’esprit s’égare à courir au fil des dépêches d’agences et des déclarations politiques. Un jour ce sont les banques en crise, le lendemain les dettes souveraines, puis ce sont les dettes privées et ainsi de suite. Bien sur chaque aspect du dysfonctionnement du système à son explication localisée, sa dynamique spécifique. Il faut en tenir compte si l’on veut hiérarchiser les répliques et formuler des propositions crédibles. Mais il reste pourtant urgent de ne jamais perdre le fil conducteur général. Ce que nous vivons est une crise du système capitaliste dans son ensemble.  Ce n’est pas la première. Et tant que durera ce système, il en ira ainsi. Le capitalisme est un système hautement instable depuis son origine. Mais cette instabilité a été aggravée du fait même des mesures avec lesquelles les précédentes crises ont été réglées depuis un siècle. J’ai lu dans la presse qu’une sortie de crise comme une  guerre ou une hyper inflation généralisée ne sont pas exclue par quelques analystes qui ne sont pas de mon bord tels qu’Alain Minc ou Jacques Attali. Pour ne pas surcharger cette note je renvoie sur ce point à ce que j’en ai déjà écrit dans des notes précédentes. Je n’en répète qu’une conclusion : le pire ne serait pas qu’il y ait la crise mais que nous soyons incapables d’en tirer un monde nouveau.
Pour l’instant, libéraux et sociaux libéraux ne se préoccupent que d’une chose. Guérir le seul système qu’ils croient indépassable. Le guérir en répondant à ses exigences, d’après ses propres normes. Et nous nous proposons de l’affronter et de soumettre l’action publique à d’autres normes.

Je voudrais m’en tenir au moment. Dans tout ce qui se dit s’écrit et s’échange à propos de la « crise » en cours, il y autant à boire qu’à manger. Du meilleur et du pire. Tout dépend du point de vue sous lequel on se place. Tout est vrai et tout est faux en même temps, pour la raison que c’est selon ce que l’on veut défendre au bout du compte. Il est juste de dire que « l’explication de la crise » est la poursuite de la politique par d’autres moyens. Elle est donc un enjeu. A présent, selon moi, notre première tâche est de résister intellectuellement. Ne rien croire sur parole. Tout vérifier, tout questionner. Ce n’est pas facile car la machine à rabâcher tourne déjà à plein régime. Quand on vous dit que « Standard and Poor’s » déclasse la note des Etats-Unis, tenez compte du fait que le propriétaire de cette agence est un gros républicain, ennemi juré des démocrates. Quand vous voyez les mines pédantes des docteurs « je sais tout » présenter les déclarations de  cette agence comme des faits scientifiquement établis, souvenez vous qu’elle a reconnu s’être trompé de deux mille milliards dans ses calculs à propos des Etats-Unis. Deux mille milliards, rien que ça ! Sous le titre « triple zéro aux agences de notation », une enquête du journal  Libération montre le degré incroyable de suffisance et d’amateurisme de ces agences. 

Pourquoi ce devoir de résistance intellectuelle est-il si  essentiel. Voyons. Une terrible cure d’austérité est en vue. Comme c’est nouveau ! Et comme c’est étrange ! Pour l’essentiel elle consiste à accélérer et approfondir la réorganisation de la société autour des objectifs, des méthodes et des  exigences du libéralisme. Moins d’Etat moins de services publics, plus de privatisation et ainsi de suite. On connait. On pensait avoir atteint une limite. La « crise de la dette » survient à point nommé pour justifier un nouvel et terrible assaut. J’entends déjà le chœur des outragés « comment ? Vous niez la gravité de la situation ? » Et ainsi de suite. Je ne la nie pas. Je pense que le système est très malade et qu’il n’y a pas de guérison en vue. C’est pourquoi je propose de rompre avec ce qui provoque la maladie. C’est cela le projet du Front de Gauche depuis le premier jour. Il n’y a aucune fatalité à devoir subir ce qui se prépare. C’est pourquoi la résistance commence par la contestation, mètre par mètre, de tout ce qui cherche à passer pour une évidence  justifiant « objectivement » la politique de privations qui est annoncée.

La lutte sera longue et il faut prendre tout de suite les bonnes habitudes. Parmi celles-ci, disqualifier la parole des autorités qui prétendent déduire de vérités révélées par des « agences » des politiques aussi cruelles que celles qui sont annoncées. Dans le moment présent c’est sur les agences de notations qu’il faut concentrer les projecteurs. C’est elle dont il faut abattre le crédit et l’autorité dans les esprits. Car face aux dangers que met en scène le système devant les peuples récalcitrant la résignation est souvent au rendez vous. Oui les gens du commun ont peur d’être traités comme des grecs. Et puis ils se représentent le budget d’un pays comme celui de leur famille. Ils se disent « on fait avec ce qu’on a ». Il faut rembourser la dette tout de suite parce que c’est dangereux. Autour d’eux on le répète à l’envie. La machine diffuse du matin au soir des arguments de soumission. Elle fait peur. Et comment se méfier quand le plus important parti d’opposition reprend à son compte les modes de calcul et les normes du système pour faire des propositions de « réduction du déficit » exactement conforme au plan de route fixé par son adversaire. Les gens en déduisent que si tout le monde est d’accord c’est que ça doit être vrai. Avoir eu raison avant l’heure ne nous servira de rien dans ce domaine. Dans un premier temps les crises n’ont jamais incité à l’audace. Cette réalité là pèse lourd sur nos épaules.
  
Pour autant tout est-il écrit ? Non, bien sur ! Car la réalité se moque des schémas qui la décrivent où la nient. Elle fait son chemin sur une ligne de probabilités, plus ou moins grandes, où l’impact de la liberté humaine reste décisif. Car il y a un détail  essentiel. En matière de rapports sociaux, comme c’est le cas en économie, maints grands penseurs négligent de se souvenir que tout commence et tout finit par de l’activité humaine. Ce sont des êtres réels en chair et en os qui produisent, échangent, consentent ou se rebellent. Certes, leur comportement est assez imprévisible! C’est pourquoi les puissants se donnent tant de mal à bourrer les crânes ! Mais pour finir, si forte que soit la part d’illusion que les quidams nourrissent à leur propre sujet comme à propos de la société dans laquelle ils vivent, eux aussi sont pris en main par des nécessités qui parfois finissent par s’imposer à eux. Tout est dans ce détail.

Ce que l’on appelle politique de rigueur est en réalité une politique de privations. L’inconvénient des politiques de privations, pourtant si rationnelles sur le papier, c’est qu’elles s’appliquent à des gens réels qui ne peuvent pas être privés de tout, tout le temps. C’est une limite objective. Dès lors, ils sont contraints de réagir un jour ou l’autre. Leurs réactions compliquent donc tout. Mais surtout, en cela même, elles rendent irrationnelles la prévision qui n’en tient pas compte. Tout le monde connait peut-être l’anecdote qui réjouit les matérialistes de mon espèce. On raconte que des philosophes de l’antiquité discutaient de la réalité. Chacun y allait de sa chanson et brillait selon son génie propre dans l’art de la discussion. Survint Diogène le cynique, libertaire à travers les âges. Son argument fut le suivant : avec un bâton il frappa tous ceux qui passaient à sa portée parmi les faiseurs de discours. La réalité de la réalité était démontrée sans contestation possible par les cris et la fuite des bastonnés. La plupart des raisonnements qui se répètent en boucle ces temps-ci ne résisterait pas à un solide coup de bâton. Tout est rapport de force. Surtout l’économie humaine. Les gouvernements européens, de droite et sociaux libéraux marchent dans les pas de leurs homologues d’Amérique du sud en matière d’aveuglement politique. Leur culture académique, leur mode de sélection, les rend absolument incapables de penser autre chose que la bonne gestion de l’ordre établi. Ce n’est pas seulement leur attachement personnel ni leur intérêt dont je parle ici. C’est de leur conditionnement. Ils ne doutent pas un instant de la formulation des problèmes qui leur sont posés. On leur dit que les agences de notation formulent un diagnostic défavorable. Ils avalent tout rond. Ils ne se posent pas de question. Ils ne se demandent pas qui sont ces agences, quelle valeur ont leurs analyses, à quels intérêts elles sont liées. Ils ne les contestent pas davantage qu’ils n’ont contesté leur système de notation dans les grandes écoles.

Pourtant ce que nous avons tous sous les yeux ne devrait-il pas au moins les intriguer ? Par exemple, la décision de rétrogradation de la note des Etats-Unis, aujourd’hui, est absurde. En toute logique elle aurait du être prise il a bien longtemps. Par exemple ce jour d’aout 1971 où les Etats-Unis ont supprimé la convertibilité du dollar en or, avouant ainsi leur défaut de paiement. Ce sera ce quinze août le quarantième anniversaire de cette décision prise par Richard Nixon. Depuis cette date les Etats-Unis vivent à crédit du reste du monde. Ils manient la planche à billet comme ils veulent, sans contrepartie ni contrôle.  Ils ont ainsi mis en circulation le poison qui gangrène depuis toute l’économie mondiale. Pourquoi alors dégrader les Etats-Unis maintenant ? Par exemple, la baisse de la note aurait pu être décidée quand la banque centrale américaine a décidé de racheter les titres de la dette de l’état pour un montant de 700 milliard de dollars. C’était l’aveu que le papier américain ne trouvait plus preneur dans la quantité voulue, non ? Et ces agences de notation. Pourquoi ne se posent-ils aucune question à leur sujet ? Même « Libération » s’en pose !

Vous en serez bien étonné tout comme je l’ai été moi-même. Mais voila : je ne saurai dire mieux que Nicolas Demorand dans son éditorial sur ces agences de notation. Ce jour là « Libération » avait titré: « enquête sur les agences de notations : triple zéro ». En dehors de « l’Humanité » ce fut le seul acte de résistance intellectuelle au rouleau compresseur des affolements de circonstances. Demorand montre quelle supercherie est la soi disant objectivité de ces agences. Je vais y ajouter, un peu plus loin, en plus de ce que j’en ai déjà dit le même jour aux « Quatre vérités » de France 2. Et comme c’est le jour des compliments, je n’en veux pas à « Libération » de n’avoir rien dit quand ces agences ont vu leur pouvoir étendu en Europe alors que son inamovible correspondant sur place préférait s’occuper de la vie privée des hommes politiques. Plus sérieusement je veux citer la conclusion de Demorand. Je crois qu’elle peut annoncer une prise de conscience dans certains milieux jusque là assez suiviste et conformiste de la presse. Ce serait une bonne nouvelle. Car dans les mois qui viennent au fond, à travers tous les courants et partis il y aura deux camps. Ceux qui décident de s’adapter en accompagnant le mouvement et ceux qui résistent.

J’en reviens à Nicolas Demorand pour citer les dernières lignes de son éditorial. « Prétendre que ces agences disent le vrai est donc une fable, voire une supercherie. Plus grave encore est de leur reconnaitre une telle légitimité et de leur accorder autant d’influence. Pourtant les états pensent aujourd’hui leurs politiques dans le seul but de complaire à ces professionnels du flou. Ici les retraites sont réformées ou les fonctionnaires non remplacés ; là des services publics seront privatisés ou des pans entiers de l’économie dérégulés. La question n’est pas de savoir comment autant de pouvoir a pu être concédé à autant d’amateurs. Mais bien d’imaginer les moyens politiques de ne plus marcher sur la tête. » En toute logique j’attends de lire, dans ses lignes à venir, compte tenu de la gravité du moment, si les propositions des socialistes, à ce qu’on en lit sous la plume de Martine Aubry ou François Hollande, sont à la hauteur de cet enjeu.

Il reste à faire savoir que ces agences de notation
ont reçu des pouvoirs étendus en Europe de la part de la commission et avec l’approbation du parlement européen. Quand ? Il y a…. deux mois ! L’histoire a commencé en fait en Septembre 2010. Cette fois là, le Parlement européen validait la proposition de la Commission et du Conseil de mettre en place d'un "Système européen de surveillance financière". Après le déclenchement de la crise grecque, la thèse des eurocrates était que « c’est de la faute des grecs » ! Strauss-Kahn les avait même accusés d’avoir pour sport national la fraude aux impôts. Donc tous les gouvernements devaient être mis sous contrôle. Le but du dispositif  était évidemment de placer les gouvernements sous surveillance et les budgets votés par les parlements des états-nations sous autorité  européenne. Cela pour garantir évidemment qu’ils soient toujours conformes aux dogmes libéraux. C’est dans cet ensemble de mesures que fut décidé d’autoriser dorénavant les agences de notations à agir sur tout le territoire de l’Union. Elles furent donc dispensées de l’autorisation d’agir qu’instruisaient jusque là au cas par cas, les autorités nationale. En effet, avant cela, le Comité européen de régulation des valeurs mobilières (CERVM) recevait les demandes d'enregistrement et les faisait valider par chaque Etat membre. Désormais, l'Autorité Européenne des Marchés financiers s'en charge seule. Elle délivre ce que l’on appelle un « passeport européen ». Elle est aussi la seule responsable de la surveillance de ses agences de notation! Ce système est directement recopié de celui des Etats-Unis d’Amérique où la « Securities and Exchange Commission (SEC) », organisme fédéral, valide et surveille les agences de notations étatsuniennes, c'est-à-dire les principales d'entre elles au niveau mondial. Il ne fait aucun doute pour moi que cette stricte reproduction des structures participe de la construction discrète du « grand marché transatlantique » sur lequel aucun débat public n’a jamais été possible.

Au cas précis, compte tenu des conséquences d’une notation pour un émetteur de titre d’emprunt, tout ce système aboutit à créer une autorité indépendante avec un gigantesque pouvoir arbitral. Première caractéristique : il s’agit d’un organisme privé.  Deuxième caractéristique, ces agences sont juges et parties compte tenu de leur mode de rémunération. Tout cela ne trouble pas les eurocrates pour qui seul l’état et la puissance publique sont suspects. Quoiqu’il en soit, une fois de plus les protestations ne furent écoutées d’aucune façon. Les moulins à prière de « l’Europe qui protège » continuèrent à tourner en pilotage automatique et les récalcitrants furent tous repeints en « populistes anti-européens » selon les normes en vigueur depuis le référendum de 2005. Je laisse à chacun le soin d’aller demander aux autres partis de gauche ce qu’ils ont voté. Et de vérifier ce qu’ont écrit certains journalistes influents et chroniqueurs célèbres sur ces questions. Ni vu ni connu, personne n’en a plus parlé du fait qu’un règlement se transpose tel quel dans le droit national. Pour les amateurs de recherches fines voici des précisions. L'ouverture des portes de l'UE aux agences de notations est entrée en vigueur le 1er Juin 2011. Le Parlement européen l'a validée en Décembre 2010. L'acte législatif définitif, finalisé en Mai 2011, est le "Règlement (UE) n° 513/2011 sur les agences de notation de crédit." On mesure, sachant cela, ce que valent les cris d’orfraies d’aujourd’hui de quelques uns des nobles personnalités qui pointent du doigt le rôle exagéré des agences de notation. Aucun journaliste perfide n’a encore été leur demander pourquoi dans ce cas ils l’ont rendu possible ! Je signale encore, et croyez bien que j’en suis désolé, qu’à la session où le parlement européen vota tout ce fourbi, il prit aussi la décision d’autoriser la libre circulation des « hedges funds » en Europe. Mais les eurocrates n’en sont pas restés là !

En effet, les agences de notations se sont vues attribuer de nouveaux pouvoirs le 1er Juin 2011, alors mêmes que les précédentes dispositions entraient seulement en vigueur. Ce n’est donc pas sur la base d’un bilan que la décision fut prise. Mais juste par a priori sur leur supposée bienfaisance. Et que décida-t-on ? Que les agences de notations concurrentes enregistrées sont désormais encouragées à émettre des notations même quand personne ne les leur a demandées. Et au moment même où ce pouvoir exorbitant leur était accordé, les institutions européennes diminuaient les leur face aux agences. Citons l’article 23 du règlement qui organise ce renoncement. "Ni l'AEMF, ni la Commission, ni aucune autorité publique d'un État membre" n'ont le droit d'"interférer avec le contenu des notations de crédit ou les méthodes utilisées"! Ainsi une note est un fait réputé objectif, indiscutable ! Les esprits les mieux disposé se diront peut-être que du moment que l’on a contrôlé les méthodes de travail au moment de l’accréditation on peut être partiellement rassuré ! Ce n’est pas le cas. Au moment de l’accréditation d’une agence auprès de l’organisme européen, l’agence de notation peut refuser de donner les précisions qui lui sont demandées sur ses méthodes de travail. C’est le règlement ! Elles peuvent demander à être exemptées de certaines exigences si elles fournissent la preuve que "compte tenu de la nature, de l'ampleur et de la complexité de son activité ainsi que de la nature et de l'éventail des notations de crédit qu'elle émet, ces exigences ne sont pas proportionnées" (article premier, quatrième modification). Et comme si ça ne suffisait pas, un autre pouvoir leur a été donné, celui d’instruire elle-même leur dossier d’agrément. Jugez plutôt. Lorsqu'un groupe d'agences de notations demande à être enregistré auprès de l'AEMF, c'est l'une des agences du groupe, mandatée par les autres agences, qui fournit les informations pour chaque agence. Tout cela est à l’article 15.2 de ce nouveau règlement.

Les appréciations des agences de notation ne sont pas purement indicatives. Elles ont un pouvoir considérable. Il ne s’agit pas d’un pouvoir moral. La note des agences modifie le bilan et donc la valeur et la crédibilité des organismes qui en font l’objet. Par exemple dans les banques. Les agences de notation se sont vues attribuer en 2004, un rôle de quasi-régulateur du système bancaire par les accords dit « Bâle II » sensés garantir la solidité des établissements bancaires. Le risque qu'un emprunteur fasse défaut ou que sa situation économique se dégrade au point de dévaluer la créance que l'établissement détient sur lui est désormais inscrit au bilan des banques. Comment évaluer ce risque ? C’est le travail de notation de nos chères agences ! Les banques pondèrent donc dans leur bilan les encours prêtés selon un système préétabli. La pondération va de 0% (généralement pour les Etats souverains) à 150% pour les dossiers les moins bien notées. Le pouvoir des agences est donc considérable, et davantage encore que ce que l’on peut croire si l’on tient compte de l’effet domino que provoque la dégradation d’un établissement à l’autre. Un tel pouvoir, je l’ai montré, n’est guère encadré. Bien au contraire. Il a été augmenté et libéré de contrôle. A cet abus s’en ajoute un autre. On a des raisons de soupçonner l’impartialité de telles agences dans leurs évaluations.

Posons la question : qui les paie ? Réponses : les "entités qui veulent recevoir une note ou celles qui utilisent la note". Aux deux bouts de la chaine de l’emprunt se tient l’agence et ce n’est pas vraiment comme un arbitre. Celui qui veut émettre un emprunt ne peut le faire sans la recommandation d’une bonne note.  Et les banques qui doivent présenter des bilans doivent « évaluer les risques », ce qui leur permet de modifier leurs taux d'intérêts en fonction de la note. Selon le barème 2009 aux Etats Unis, une grande entreprise doit verser au minimum 70.000 dollars à l'agence de notation au début du processus de notation. Puis elle doit prendre un abonnement de «surveillance». Son prix s'élève à environ la moitié de la somme initiale. A chaque fois qu'elle émettra de la dette sur les marchés, elle s'acquittera en plus d'une commission de 0,045% de la transaction. Les montants sont du même ordre en Europe. Cette description permet de comprendre que ces chères agences n’ont rien d’académies scientifiques mues par le gout du savoir pur. De mauvais esprit feront aussi remarquer que plus la note est mauvaise, plus le taux d’intérêt bancaire est élevé et plus la commission de l’agence est elle aussi, élevée.
 
Pour moi, les agences notation ont donc partie totalement liée au système bancaire et financier. Pour celui-ci, au-delà des peurs et paniques qui sont le propre du métier de trader, un Etat en déroute est une bonne affaire qui produit du taux d’intérêt très juteux. Et le risque est nul comme l’a démontré l’exemple Grec. En cas de panique, les Etats payent l’ardoise. Ca, c’est le comique de situation. Les taux d’intérêt augmentent à cause du risque. Mais le risque est en réalité nul. Premier indice de lézard. Deuxième indice : les Etats Unis ne rembourseront jamais leur dette. Ils ne l’ont jamais fait, raison pour laquelle elle a augmenté jusqu’au point où la voici rendue. Quel est donc le sens de l’injonction qui leur est faites par « Standards and Poor’s » ? Nulle. Tout ce qui compte c’est que la confiance dans la monnaie dollar continue. Et c’est le cas. Les Etats-Unis sont endettés jusqu’au cou et mal notés mais leur monnaie s’apprécie face à l’Euro. La clef de compréhension est dans la politique pas dans l’économie pure et parfaite des manuels.

C’est la stratégie du choc. Encouragés par leur impunité face à la Grèce, au Portugal et à l’Irlande, les maitres de la finance veulent passer aux plus grosses proies. Pour cela, ils amplifient le choc de la menace qu’ils peuvent utiliser. Mais, ce faisant, ils mettent tout le système en danger de rupture et d’effondrement. La limite du test, c’est la docilité des gouvernements. De ce côté-là pour l’instant tout va bien. Partout c’est la même chanson. Il faut « rassurer les marchés ». Le monde à l’envers ! On a vu le banquier central européen donner des ordres au gouvernement italien et être immédiatement obéi ! Pour moi, il faut faire le contraire de ce que font ces gouvernements. Il faut rassurer les producteurs face aux « marchés », c'est-à-dire aux demandes des financiers. Au cas présent, il faut protéger le capital productif et les travailleurs. L’un contre l’étouffement par faute de crédit et de consommation, l’autre contre la précarisation sociale qui l’étrangle. Donc, à court terme, pour sortir de cette spirale il ne faut pas céder mais résister et contre attaquer. On peut éteindre l’incendie avec le retour de l’Etat et de la puissance publique. La banque centrale européenne doit avoir le dernier mot face aux financiers. Elle doit racheter massivement les  dettes souveraines,  laisser filer l’inflation, jusqu'à ce que l’attaque cesse. Faute de quoi la pente prise est sans fin. Là, je parle du court terme. A ce court terme devraient s’ajouter des décisions techniques touchant aux structures et aux moyens dont disposent « les marchés » pour faire régner leur tyrannie. Ce train de mesures serait destiné à donner le signal d’une riposte qui s’étendrait jusqu'à ce que cèdent ou crèvent les agioteurs. Ce qui compte c’est de faire un paquet de mesures de dissuasion. Et non de prendre en catimini et dans le désordre les mesures que nous recommandons depuis tant de temps. Par exemple cette décision de quatre pays d’interdire les « ventes à découvert », technique spéculative spécialement pourrie ! Ou bien aussi la séparation des banques de dépôts des banques d’investissements, comme après 1929. Et ainsi de suite. Je ne vais pas recopier ici tout le programme. Il existe. Il est applicable tout de suite. Il permet de retourner la situation.  Répercuter les couts sur les peuples a une limite. Mais pour l’instant les gouvernants lâches n’ont pas l’air le croire. Ils agissent comme si la résignation des citoyens n’aura pas de bornes. On va voir bientôt ce qu’il en est.

Voila une correspondance qui tombe à point nommé pour éclairer notre contexte. Elle vient d’Amérique du Sud. Présente au meeting de fin de campagne de Cristina Kirchner ce jeudi 11 août à au Théâtre Coliseo de Buenos Aires, Raquel Garrido, porte-parole  internationale du Parti de Gauche m’adresse quelques lignes d’observation.

« Il a été beaucoup question de la crise financière en Europe.  Non pas pour s’en réjouir, bien sûr, – tant la Présidente que le candidat à la Vice-présidence de la République et actuel Ministre de l’Economie Amado Boudou se sont dits désolés du déclenchement de la crise en Europe.  C’est cependant avec beaucoup de fierté que le Gouvernement argentin regarde le vent tourner et confirmer, rétrospectivement, toutes ses propres décisions de sortie de crise.  L’audace a été grande ! D’abord ce fut la rupture avec le FMI et ses politiques d’ajustement structurel. Le rejet de la surévaluation de la monnaie nationale au cours forcé d’un peso pour un dollar. Et surtout la restructuration très réussie de la dette. L’Argentine s’était déclarée en  cessation de paiement en 2002. Elle a rééchelonné unilatéralement sa dette et, comble de tout elle a baissé à 25% de leur a valeur faciale les obligations de l’Etat en 2995 et 2008 ! Le tout en refusant de recourir au marché pour le financement ! Tout cela fait de l’Argentine le lieu précis vers lequel devraient se tourner le regard de tous les Papandreou, Zapatero, Trichet, Merkel ou autre Sarkozy à l’heure où ils devrait faire face à l’attaque spéculative en cours en Europe. Ne nous payons pas de mots. L’expérience Argentine est essentielle pour nous ! Elle a montré que pour affronter toutes les théories de la bien-pensance économique  cela nécessite une volonté très ferme et un engagement total. Nestor Kirchner, avant Christina, y a laissé jusqu’à son dernier souffle d’énergie. En Europe, il est plus que temps de relever la tête et de dire stop aux spéculateurs. Mais qui se prépare à livrer cette bataille si ce n’est le Front de Gauche ? Qui a observé et étudié l’expérience Argentine ? Personne, si ce n’est nous. Dramatique absurdité que de voir la social-démocratie baisser les bras à l’heure où le système en faillite appelle à des décisions courageuses. Terrible perspective que de laisser la droite mener le pillage à son terme avec son nouveau lot de chômage de pauvreté. »

Et pour votre moral à tous, voici encore une correspondance d’Amérique du Sud. Le candidat de la gauche, Ollanta Humala a été élu président du Pérou le 5 juin dernier dans un silence médiatique européen très significatif. Rassurons nous, les insultes ne tarderont pas à venir. Par précaution je tiens à souligner que je ne souhaite pas faire d’Ollanta Humala mon modèle, ni copier son programme, ni rien de semblable comme le jaspineront pourtant bientôt les répéteurs automatique qui entretiennent mon pilori médiatique. Je vous extrais quelques passages du discours prononcé à Lima par Ollanta Humala lors de son investiture le 20 juillet dernier, tel que l’a traduit Françoise Bague. Juste pour le plaisir d’entendre une parole présidentielle sur des valeurs de gauche, dans un pays pauvre, pillé par sa classe dominante, les gouvernements de droite et les sociaux démocrates, corrompus et assassins, au portes de l’empire paranoïaque des Etats unis d’Amérique.

« C'est avec profond respect et ferveur patriotique que je reçois le mandat de Président de la République. Je déclare devant le Congrès, devant les présidents amis réunis ici et devant le peuple péruvien que, fidèle au mandat des urnes et en total respect à l'État de Droit, je consacrerai toute mon énergie à créer les bases nécessaires pour que nous effacions définitivement de notre histoire la face poignante de l'exclusion et la pauvreté en construisant un Pérou pour tous, toujours attentif envers les plus faibles de nos frères. J'exigerai de toute l'équipe qui m'accompagne dans l'Exécutif le même engagement et la même énergie. »

« La démocratie péruvienne sera complète lorsque la justice et la paix sociale, la souveraineté nationale et la sécurité de nos familles constitueront le socle de notre nation, lorsque l'égalité sera le patrimoine de tous et lorsque l'exclusion sociale aura disparu, même dans les endroits les plus éloignés du pays. Nous voulons que l'expression même d'« exclusion sociale » soit effacée pour toujours de notre langage et de notre réalité. J'assumerai cette gageure avec ma parole et avec ma vie. (…) Péruviennes et péruviens ! Le cinq juin une majorité de citoyennes et de citoyens a exprimé son désir de voir que la croissance économique et l'inclusion sociale marchent de paire pour transformer notre pays en une patrie de chances pour tous. (…) La démocratie a exprimé dans les urnes un mandat et ce mandat doit être honnête. Reconstituer la valeur de la parole donnée devant le peuple constitue l'axe de la récupération d'un système de valeurs morales inhérentes à la République.(…) Le grand Nelson Mandela, dans un célèbre discours prononcé dans le cadre de l'UNESCO, a affirmé, avec la conviction qui le caractérisait, que l'égalité, l'équité économique et la justice sociale étaient la base de toute démocratie. Il a dit : « Il n'y a pas démocratie avec de la misère, il n'y a pas démocratie avec des disparités sociales ». Et parce que je crois dans la justice de cette phrase, j'ai juré de respecter et de défendre la démocratie. La fortifier dans ses valeurs égalitaires pour la rendre légitime devant le peuple et il en sera ainsi. »

« Aujourd'hui, devant vous je renouvelle ce serment. Je veux que vous voyiez en moi un véritable soldat de la République, un gardien jaloux de l'État de Droit et un défenseur des droits humains et de la liberté de presse et d'expression. (…) Je veux profiter de cette intervention pour communiquer que le Salaire Minimal Vital des travailleurs soumis au régime de l'activité privée subira une augmentation immédiate de 75 sols à partir d'août et de 75 sols de plus en 2012, pour atteindre ainsi 750 sols.  »

« Les adultes en situation de pauvreté et qui ne reçoivent aucune aide de l'État doivent recevoir la solidarité de la nation. Des foyers dans lesquels se conjuguent l'âge avancé et la souffrance de la pauvreté, exigent une action sociale qu’on ne peut pas reculer. À ces foyers nous ferons arriver les 250 sols du programme PENSION 65. Sa mise en œuvre sera immédiate et nous atteindrons les 800 secteurs les plus pauvres de pays progressivement. Le programme « Crèche Plus » pour les enfants de 0 à 3 années sera également appliqué progressivement dans les 800 secteurs de pauvreté extrême du Pérou, aujourd'hui sur la base du programme ENSEMBLE. Le combat CONTRE la malnutrition infantile sera une priorité, soutenu par la mise en œuvre d'un programme de nutrition infantile qui comprendra des petits-déjeuners et des déjeuners dans les écoles. » (…) Durant les 5 prochaines années nous construirons des hôpitaux dans chacune des 50 capitales de province où ils n’y en a pas encore. Nous réaliserons ainsi notre engagement d'avoir au moins un hôpital dans chaque province du Pérou. (…) »

« Une bonne partie des conflits de la planète sont dus au manque d'eau. Il n'est pas possible que le Pérou que nous voulons construire ne développe pas une politique souveraine d'utilisation des ressources naturelles, une politique qui garantisse l'exploitation rationnelle et équilibrée de l'eau, la terre, les forêts, la biodiversité, le gaz et les minéraux. Ces ressources de tous le péruviens contribueront à l'éradication de la pauvreté et de l'inégalité. On encouragera l'activité privée sur les ressources naturelles, mais celles-ci seront exploitées dans des conditions de respect des populations, des travailleurs et de l’environnement.(…) Le gouvernement en réponse à l'alerte mondiale sur le changement climatique s’engage à renforcer le règlement et se consacrer avec sérieux aux tâches de préservation de notre biodiversité, de la ressource hydrique et des glaciers. La prévention de catastrophes sera une priorité pour nous.  »

« La corruption est pour nous un élément qui affaiblit à l'État et affecte son développement. C'est, par conséquent, un problème de sécurité. En ce sens, je défends l'imprescriptibilité des infractions de corruption attaquant l'État et la déclaration d'inhabilité à perpétuité d’exercer toute fonction publique pour leurs auteurs ou complices; je propose la suppression des peines conditionnelles des condamnations pour corruption afin que la détention soit accomplie effectivement ; et je défends la suppression des revenus pénitentiaires dans les cas de corruption.(…)  »

« À mes partisans je demande responsabilité, loyauté, sacrifice, intelligence et honnêteté. J'appelle l’opposition à la responsabilité. Je lui demande d’être vigilant et que depuis sa position, elle respecte aussi la décision des urnes, sa position et  la nôtre. En terminant ce message je réitère que je suis un soldat de la démocratie.  »


320 commentaires à “Un devoir de résistance intellectuelle”
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  1. Séb, c'est bien! dit :

    Encore une fois, très bonne intervention de Mélenchon chez Bourdin, mais je suis un convaincu depuis longtemps. Ce que je souhaite, à chaque fois, c'est qu'il y ait sur le total des auditeurs de ces échanges, plusieurs milliers de personnes qui fassent "tilt" et qui s'intéressent aux propositions du FdG, et en fassent part à d'autres zombies de la pensée unique qui sont, aujourd'hui encore, beaucoup trop nombreux (au vu des différents forums des médias radio, TV).
    Allez, encore 8 mois à poser les fondements d'une République réellement égalitaire, fraternelle et libre de vivre dignement et tous ensemble.

  2. Michèle dit :

    Je viens de vous écouter sur RMC et j'éprouve l'immense satisfaction qui doit être celle de l'élève qui n'en peut plus de tenir son doigt levé et qui est enfin interrogé ayant eu le temps de rassembler ses idées, de peaufiner, d'extraire l'essentiel. Tout simplement et encore une fois Bravo de savoir rendre intelligibles les choses compliquées, de faire apparaître qu'on se laisse persuader qu'elles sont compliquées.
    Magnifique!

  3. vaillant dit :

    Erreur à la fin de votre intervention. L’idéologie dominante est véhiculée par les propriétaires des médias prives et l'auto-proclamé patron des télés et radios publiques. Les journalistes ne sont plus libres.Cessez de vous en prendre à eux et dénoncez ce scandale dans une démocratie et au pays des droits de l'homme!

  4. lisou19 dit :

    Désolé de vous contredire dans ce blog. Je réponds aux posteurs qui affirment qu'il y a plusieurs droites et plusieurs gauches. Il y a des hommes de bonne volonté qui désirent mettre leur talent et leur capacité au service du collectif et d'autres qui ne pensent qu'à eux. Changer la société et la vie est possible que si une adhésion d'un maximum est réalisé. C'était le cas avec la Résistance et le CNR de Jean Moulin en France, mais il doit y avoir d'autres cas récents dans le monde. Je préfère quelqu'un qui s'engage à fond même contre mes idées que quelqu'un qui se moque éperdument de son prochain et du lendemain (qui chante). Quand je vois Noah, la personnalité favorite des français, s'engager un petit peu contre Sarkozy, puis plus rien, sous prétexte que c'est un chanteur qui se moque de la politique, ça me gène, car je pense qu'il faut aller au bout de ses idées et de ses actions. Jean-Luc Mélenchon nous a démontré quand s'engageant à fond, on peut provoquer l'adhésion de beaucoup. Peu importe d'où ils viennent. Pour cela, avoir un langage clair envers le Peuple (vu la majuscule) est indispensable. Parler de leur quotidien difficile, des mal-logés, des précaires mal payés, des étudiants avec une bardée de diplômes qui ne trouvent pas de boulot et là, on nous écoute. Bien sûr qu'il faudra une constituante, mais les gens s'en foutent, comme de la règle d'or (de plomb, c'est bon ça). Une école qui ferme une usine délocalisée, une poste ou un hôpital rayé de la carte il y aura toujours un militant du FdG pour apporter la bonne parole de Jean-Luc Mélenchon.
    Bon j'ai un peu dévié, mais comme je suis dans l'entretien(boulot), je pense qu'il faut tout le temps balayer sous les meubles si on veut remettre le citoyen au centre du débat.
    A part ça, je me régale avec Cohn- bendit, il fait tout ce qu'il faut pour détourner les verts de leur combat.

  5. Yves78 dit :

    Electeur de gauche, inquiet de la financiarisation de l'économie, je me permets néanmoins quelques précisions sur les agences de notations, ayant travaillé pour l'une d'elles (j'espère que mes péchés me seront pardonnés):
    - S&P est détenu par la famille Mc Graw Hill, qui publie "Business Week"
    - Fitch appartient au groupe Fimalac, dirigé par l'homme d'affaires français Marc Ladreit de Lacharrière
    - Moody"s est coté en bourse

    Les agences tirent environ 70% de leurs revenus de la notation. Ce modèle économique n'était pas le modèle initial, qui reposait entièrement sur la publication d'analyses. C'est le changement de la règlementation financière aux Etats Unis et la panique financière (suite notamment à la quasi faillite de la ville de NewYork en 1975) qui ont rendu ces notes incontournables, voire obligatoires dans certains cas. Donc ceux qui s'indignent aujourd'hui sont les premiers responsables. Si cela génère un "conflit d'intérêt", qu'en sera-t-il si elles sont directement supervisées par les états? Si un état est en faillite, auront-elles le droit de le dire?
    La règlementation "Bâle II" ne repose pas uniquement sur les notes des agences, mais plutôt sur les modèles internes des banques. Les agences, d'ailleurs, ne le souhaitaient pas, par peur d'être elles-mêmes réglementées.
    Les agences se sont lourdement trompées dans la notation des produits structurés dérivés des subprimes, et ont donc une responsabilité dans la crise. Les banques aussi. Les politiques aussi (économie de l'endettement suicidaire aux USA, par exemple). Faut-il supprimer les banques? Les politiques?
    Si la Grèce est surendettée, est-ce la faute des agences? si ses comptes nationaux ont été falsifiés, est-ce la faute des agences?
    Ce que l'on dit aujourd'hui des agences de notation me rappelle ce que les hommes politiques français disaient il y a quelques années: "c'est la faute à Bruxelles", aux "eurocrates"... c'est toujours la faute de...

    Les taux d'intérêt sur les marchés ne dépendent pas uniquement de la notation des agences. Il reste une douzaine d'états notés "AAA", et leurs taux ne sont pas forcément les mêmes. Il y a ainsi environ 0.80% d'écart entre les taux à 10 ans de l'Allemagne et de la France, toutes les deux notées "AAA".
    Ce n'est donc pas le "AAA" des agences qui doit conditionner la politique française (les Etats-Unis, dégradés à "AA+", soit 19/20 ont survécu...), mais le fait qu'après 35 ans d'endettement, le pays est exsangue. Je ne crois pas à la "règle d'or", car un déficit peut-être utile. Mais au stade où en est la France, on ne peut plus continuer sans réagir (par exemple, remettre complètement à plat le système des retraites au lieu de rajouter tous les 3 ans une rustine sur un pneu dégonflé = fin de TOUS les régimes spéciaux, y compris celui des sénateurs, suivez mon regard...). Je réalise d'ailleurs que je viens d'avoir 50 ans, et que si j'étais conducteur à la RATP, je serais à la pêche aujourd'hui. Mais c'est un autre sujet.
    Il faut donc trouver de l'argent (pas nationaliser, on payerait comment?). Et ce n'est pas en abrutissant les classes moyennes d'impôt qu'on y arrivera.

    Merci de nous offrir cet espace de débat.

    [Edit webmestre : ce n'est pas un espace de débat, mais un espace de commentaire. Merci de ne pas l'oublier...]

  6. jrm dit :

    Pour ceux qui n'auraient pas pu écouter Jean-Luc Mélenchon ce matin sur RMC, le podcast de l'émission est disponible ici.

    Amicalement.

  7. citoyenne21 dit :

    @Lisou19(256) :

    Noah est un people voilà tout. personnalité préférée des français ? Moi je ne m'en réjouis pas (j'ai d'autres noms en tête mais ils ne sont plus de ce monde). Les peoples doivent leur situation enviable au peuple qui les acclame et pour ne pas apparaitre comme des ingrats et pour que le peuple continue à les aduler et à les engraisser, il faut bien que de temps en temps, ils versent dans le compassionnel, histoire de marquer le coup puis ils s'en détachent pour aller compter (des activités bien plus lucratives les attendent). Je ne crois pas en l'adhésion d'un Noah à la cause du peuple. Si vous voulez que Noah redevienne humain et vraiment attentif aux problèmes des gens dans la mouise, le boycott est plus souhaitable.

  8. Cronos dit :

    @ marechal
    Pas de soucis camarade, je peux m'excuser moi même quand je le juge nécessaire, quant aux plumes tu les veux d'oies blanches ou de canards noirs.

    @ Goofa 237
    17 août 2011 à 21h00
    Si vous prenez les gens de haut, je crois que Jean-Luc ne sera pas élu. Car il s'agit d'élections et d'électeurs à convaincre, pas d'avoir raison coûte que coûte. Essayez seulement de comprendre le sens de ces lignes. Et si vous expliquiez ce que vous entendez par "une conscience de gauche" ? Peut-on voter pour Mélenchon sans avoir "une conscience de gauche" ?

    Monsieur, je ne me permets pas de prendre les gens de haut, ni de les prendre tout court, vous vous dites de gauche, mais de laquelle ? Vous vous installez là peinard avec votre bonne conscience, et vous appelez Monsieur Mélenchon "jean-luc" sans majuscules, dites moi quand allez vous lui taper sur l'épaule ? C'est un ex socialiste qui vous parle (encarté de 1977 à 1994) et croyez moi ma conscience de gauche en a pris un sérieux coup dans l'aile durant les années 84 à 93, car j'ai alors pris conscience que mon parti menait une politique de droite en se couchant devant les forces de l'argent en reniant les promesses sur lesquelles il avait été élu, non seulement il ne supprimait pas l'ignominie commise par Giscard d'Estaing en 1979, mais il l'entérinait, et, l'homme, F. Mitterrand, pour qui je m'étais battu me poignardait lâchement dans le dos moi et des millions de français qui avait cru en lui et en sa politique dite de gauche, et croyez moi tout cela en bonne conscience ; depuis lors, seul le livre de Jean-Luc Mélenchon m'a redonné l'espoir, et, qu'une conscience de gauche existait encore. Ce n'est pas pour autant que je suis béat d'admiration, car il lui en aura fallu du temps pour lui même prendre conscience que le PS ne naviguait plus à gauche depuis longtemps, mais vaut mieux tard que jamais. Voilà ce que j'appelle une conscience de gauche.

  9. Antoine dit :

    @Yves78
    les agences de notations sont incompétentes, point barre.
    Les gouvernement se sont trompés? En démocratie (ce qui n'est plus le cas en France), il peut être sanctionné aux élections (mais il y a aussi les grèves, les manifestations,...)
    Les banques se sont trompés? (en économie libérale contrairement à la nôtre qui est néo-libérale), les banques font des pertes (voire même faillite), c'est la règle du jeu (je répète, normalement dans l'économie libérale).
    Qui sanctionnera les agences de notations? Et d'ailleurs comment fonctionnent-elles? Est-ce que cela est transparent ?
    Par ailleurs, si l'on fait le bilan de ces 15 dernières années, on constate que ces agences sont des girouettes orientées par les rumeurs, les on-dit, des analyses à la mords-moi-le nœud (influencées par les dogmes néo-libéraux de Milton Friedman) !
    Elles se sont lourdement trompées et elles n'ont jamais prévu :
    - les crises en Russie, Turquie, Mexique et Indonésie en 98,
    - la bulle internet en 2001,
    - les magouilles d'ENRON et sa faillite en 2002,
    - la crise en Argentine en 2002
    - la bulle immobilière en Angleterre et Espagne de 2002 à 2007,
    - l'effet amplificateur des"SUBPRIMES" sur la bulle immo aux US en 2007,
    - la chute de Lehman Brothers en 2008.

    Franchement Mélenchon a 10 fois raisons, autant confier nôtre sort à l'interprétation de la Pythie de Delphes (elle est Européenne, au moins).

  10. Lapin-garou dit :

    À vaillant (commentaire n°255),

    Oh, pauvres choux, "les journalistes ne sont plus libres", ce sont les patrons et les propriétaires les très très méchants ! Tu sais ce qu'est un laquais, vaillant ? Les journalistes n'ont absolument aucun moyen de résistance ? Aucune dignité ? Ils n'ont d'autre choix que d'être médiocres, même quand ils n'en ont pas l'obligation ? Vraiment ?

  11. lionel mutzenberg dit :

    @ 260 - Cronos -
    J'aime bien votre expression, " conscience de gauche ", elle est peut être plus adaptée à notre époque. En parfait accord avec ce que vous dites. Dans les années du programme commun j'ai milité, avec d'autres camarades, pour l'union de la gauche, et, aux anciens, ces camarades qui avaient connu la résistance, et qui nous disaient leur retenue sur François Mitterrand, l'homme politique, nous leur répondions "c'était hier;" nous nous sommes lourdement trompés, c'est sur, mais nous avons ausssi été trompés, ce qui est certain. Mais, François Mitterrand n'a pas été le seul coupable, pour changer la société, il n'aurait pas fallu, qu'après la victoire électorale, nous laissions ce petit monde politique, penser et agir en notre nom. L'expérience de 1936 à trop vite été oublié.
    Dont acte.

  12. citoyenne21 dit :

    @ tous

    Question technique : ce matin dans son intervention à RMC Jean-Luc Mélenchon a parlé de taxer les revenus du capital. D'autres parlent de taxer le capital directement. Pour ceux qui comme moi n'y pigent pas grand chose au langage économique, un petit éclairage avec avantages et inconvénients sur les deux modes de taxation serait bien utile.
    Merci

  13. Simon Bolivar dit :

    @citoyenne21

    Jean-Luc Mélenchon n'a pas parlé de taxer les revenus du capital (ils le sont déjà) mais de les taxer "à la même hauteur" que les revenus du travail. Ce n'est pas la même chose.

    Quant à taxer le capital, c'est à la fois stupide et injuste.
    Bien que le capital ait une facheuse tendance à se multiplier par lui même, avec l'aide inspirée des marchés spéculatifs, il faut bien admettre que dans un passé plus ou moins lointain, il provient du fruit d'un travail, et a ce titre, a déjà été taxé une première fois.
    Supposons que j'investisse les maigres économies que m'a laissé le fisc après s'être copieusement servi dans le capital d'une PME (je dis bien supposons...), je verrais d'un sale oeil le fait que cette somme soit taxée à nouveau, juste à cause de l'emploi que j'en ai fait. Remarque bien que si je la dépense, elle sera bien taxée une seconde fois par le biais de la TVA.

    En revanche, si ce placement me rapporte des dividendes, je comprendrais parfaitement que cette nouvelle richesse soit taxée au même taux que les revenus qui l'ont rendue possible.

  14. Cronos dit :

    @ lionel mutzenberg 263

    Merci, moi même je suis vos textes et échanges sur ce blog depuis un bon moment et je suis très souvent en accord avec vous, mais on ne peut pas se congratuler à chaque post, n'est ce pas ; le dont acte est très bien, et, effectivement il va falloir être particulièrement vigilant dans un avenir prochain, ceci dit, les nuées sombres sont en train de s'amassaient au dessus nos têtes de manière épouvantable, et je crains fort qu'à l'approche de l'orage tous iront se mettre à l'abri, bien sûr ce n'est qu'une image, mais je ne dois pas être loin de la vérité, n'oublions jamais que la majorité des "gens" comme les appelle Jean-Luc Mélenchon sont des couards, que l'on ne vienne pas me faire un procès d'intention sur l'utilisation de ce mot, et que l'on sache que j'aime "l'homme" dans sa vérité, non dans ce qu'il est, malheureusement, bien souvent.

  15. Yves78 dit :

    @ Antoine

    Donc, si je vous comprends bien:

    - la France n'est plus une démocratie.
    - les banques ne peuvent plus faire faillite dans "notre" système "néo-libéral" (il me semblait que Lehman, que vous évoquez, avait fait faillite, non?)
    - les agences de notation sont des girouettes orientées par les rumeurs mais qui en même temps ne prévoient pas les crises? Donc là, quand elles dégradent la Grèce et les Etats-Unis, c'est le moment d'investir, si je vous suis bien? Et si elles ne réagissent pas aux rumeurs sur la Société Générale, raison ou tort?

    PS: s'agissant du cas Enron, il y avait fraude comptable. La véracité des comptes n'est pas contrôlée par les agences de notation mais par les auditeurs (Arthur Andersen).

    Au webmestre: je ne sais pas si c'est un commentaire ou un débat (?)

    [Edit webmestre : Votre première intervention était un commentaire tout à fait pertinent, que l'on soit d'accord ou pas avec vous. En revanche, si vous avez dans l'idée de convaincre Antoine qu'il se trompe, ce n'en est plus un. C'est un débat, qui plus est parfaitement inutile...]

  16. @266 Simon Bolivar
    " Quant à taxer le capital, c'est à la fois stupide et injuste".

    D'accord, s'agissant des acteurs de l'économie réelle. Je ne suis par contre pas du tout d'accord s'agissant des capitaux spéculatifs. Je suis farouchement en faveur d'une taxation très lourde des sommes folles qui font des galipettes sur les marchés dérivés.
    Un exemple : une anglaise,dont j'ai oublié le nom, à la tête d'une officine de spéculation, comprenant 180 traders, gagnent des sommes colossales en spéculant sur les matières premières. Elle est tellement fière d'elle qu'elle se cache et ne répond à aucun journaliste. Ce qui ne l'empêche pas de continuer son activité criminelle. Non seulement ces gens là devraient payer très cher leur odieuse activité, mais devraient être traduits devant un tribunal pénal international,(et avec eux les politiciens qui ont permis "ça").
    Il faut savoir que ce petit jeu renchérit d'environ 20% le coût de ces denrées de première nécessité et augmente encore le nombre de gens qui meurent de faim. Si ça ne tenait qu'à moi les marchés dérivés seraient à terme (si j'ose dire) supprimés purement et simplement. Le capitalisme en lui même, n'est déjà pas évident. Le capitalisme de casino est carrément infect !

  17. vaillant dit :

    Réponse à lapin-garou n°262.
    S'il vous plait, lisez les blogs que j'indique à 0H04 commentaire 251 avant de prendre parti.

  18. Victor dit :

    Hier, j’ai suivi une partie d’un débat sur la question de la crise financière actuelle sur une chaîne de télévision belge, là des phrases troublantes ont été prononcées et non seulement du fait de la véracité de leur contenu, elles étaient fondées sur une logique simple, celle de devoir se serrer la ceinture !Il faut contraindre tous les pays de l’union européenne à l’orthodoxie budgétaire ! De l’austérité, toujours de l’austérité pour les mêmes !
    Une « règle d’or » sera instaurée en vue de mutualiser les taux d’intérêts, mettre en place un « gouvernement européen » avec un ministre des finances. Le but : créer plus d’emplois. Ah bon !
    Aux dires des interlocuteurs, « il y aurait trop de pilotes dans l’avion de l’Europe ! » Soit, mais qui a nommé les pilotes, les peuples ? « Il faudrait revenir à l’équilibre à moyen terme ! » Combien de temps cela prendra-t-il pour nous sortir du gouffre ? « Réduire cette dette pour payer les pensions de demain ! » Voilà un point essentiel, les pensions, à force de spéculer, les différends fonds de pension ont été vidés de la faute exclusive des banques.
    Le plus émouvant et le plus écœurant, fut la réponse du ministre des finances belge, Mr Reynders. « Revenir en arrière sur des mécanismes qui ont été mis au point n’a pas de sens ! », ce qui signifie que rien ne sert de réagir, nous devons subir et baisser les bras. Indignez-vous !
    Continuez à appauvrir les états et à brader les entreprises publiques et surtout n’oubliez pas malgré tous vos efforts, messieurs les puissants, nous sommes et serons toujours les plus nombreux et lorsque le vote nous donnera la victoire, vous aurez à vous justifier.

  19. Simon Bolivar dit :

    269 Jean-Louis CHARPAL

    Même dans le cas de la spéculation, la taxation du capital ne rapportera jamais autant dans les caisses de l'Etat que la taxation (correcte) des plus-values.
    Et c'est bien des niches fiscales, ou des paradis fiscaux, qui permettent à ces plus-values de bénéficier de régimes d'éxonération insupportables, dont il est question.

    Nous n'avons pas plus les moyens d'interdire la spéculation que d'interdire les jeux de hasard. L'exemple du casino est assez éclairant. Je l'étendrais également à la Française des Jeux. Les "capitaux" (il s'agit bien de cela) investis quotidiennement dans les jeux de hasard n'ont aucune raison d'être taxés, en revanche je comprends mal pourquoi les gains au jeu ne le sont pas (déduction faite de la mise initiale).

    L'ISF est un exemple typique de taxation du capital (entendons le capital au sens large, en l'espèce le "patrimoine").
    Cela fonctionne parce que la plupart des assujetis ont par ailleurs des revenus également considérables, mais on en a vu les limites lorsque de braves agriculteurs ont vu leurs terres déclarées "constructibles" et se sont retrouvés dans l'impossibilité de payer l'ISF faute de revenus suffisants. Il ont fini par vendre à des promoteurs !
    Ainsi, par le biais de l'ISF, même si c'est le patrimoine qui sert d'assiette, ce sont bien les revenus qui sont taxés.
    Par ailleurs, en dehors de la satisfaction intellectuelle qu'il procure à ceux qui n'ont rien, l'ISF rapporte très peu.

  20. thierryjay93 dit :

    Aux détracteurs de Mitterrand,

    On ne gagne pas les élections, surtout à gauche, contre son propre camp, une des grandes leçons de Mitterrand.
    La fierté d’être de gauche, cela existe. Elle s’exprime notamment à travers Léon Blum, Pierre Mendès-France, Mitterrand et même Lionel Jospin. Ce dernier fut cité ce matin en exemple par Jean-Luc Mélenchon en matière de gestion de la dette publique.
    Concernant Mitterrand, l’hostilité confine au grotesque.
    Pour la gauche, faudrait-il brûler ce qui a été accompli ?
    Qui peut se targuer d’une politique sociale aussi imposante (Thatcher et Reagan menaient déjà l'offensive ultra libérale) ?
    - Le droit à la retraite à 60 ans (à la poubelle en 2011)
    - La réduction du temps de travail à 39 h sans perte de salaire (les compteurs étaient bloqués à 40 h depuis..1936 !)
    - La 5ème semaine de congés payés (on en est encore là !)
    - L’instauration d’un Revenu minimum, le RMI
    - Amélioration continue du pouvoir d’achat de tous les minimas sociaux
    - Extension des droits des travailleurs (Lois Auroux)
    - Préservation du système de protection sociale (déjà attaqué partout ailleurs en Europe)
    A-t-on déjà oublié ce que furent les bases de la politique économique ?
    - Nationalisation du secteur bancaire et d’une douzaine de grands groupes industriels dits stratégiques
    - Les grands travaux d’infrastructure
    - Un déficit budgétaire maintenu contre vents et marées à 3 % du PIB (en 1993, la dette ne représentait guère plus de 31 % du PIB !)
    Doit-on rougir des grandes avancées sociétales ?
    - La grande réforme de la décentralisation (mettant fin à plus de 2 siècles d’un centralisme étouffant.. mais on y revient avec Sarkozy)
    - L’abolition de la peine de mort et des tribunaux d’exception (tribunaux militaires)
    - L’avènement des droits des consommateurs
    - La dépénalisation de l’homosexualité
    - La libéralisation culturelle : radios libres, prix unique du livre, budget culturelle à 1%.
    - L'Education devient le 1er budget de la Nation dès 1988

  21. @273 Simon Bolivar :
    " Nous n'avons pas plus les moyens d'interdire la spéculation que d'interdire les jeux de hasard."

    Vous êtes naturellement libre de vos opinions, mais vous ne me ferez jamais admettre qu'on ne peut rien faire contre la spéculation contre les matières premières. Quant aux marchés dérivés, ils n'ont pas toujours existé, ce qui signifie que des gens les ont autorisés, institutés et que d'autres les font fonctionner, mais que l'Humanité s'en est fort bien passée pendant des millénaires.
    Ce que certains êtres humains ont fait, d'autres peuvent le défaire. C'est uniquement une question de rapports de force. Si une majorité de l'Humanité voulait les supprimer, elle le ferait sans difficulté. Ca n'arrivera peut-être jamais, mais il ne faut pas dire que c'est conceptuellement impossible. Prétendre le contraire, c'est adopter une position conservatrice : le monde est tel qu'il est, rien ni personne ne pourra jamais le changer. Je crois au contraire, qu'il ne faut jamais accepter les choses telles qu'elles sont, parce qu'elles peuvent toujours être améliorées. Ca s'appelle être progressiste.
    Les propositions de Jean-Luc Mélenchon ont fait rigoler tout le monde (à part nous), maintenant de plus en plus de politiciens courent derrière. Les utopies d'aujourd'hui peuvent très bien, du moins certaines d'entre elles, être les réalités de demain.

  22. paloma dit :

    @273 simon Bolivar
    "Cela fonctionne parce que la plupart des assujetis ont par ailleurs des revenus également considérables, mais on en a vu les limites lorsque de braves agriculteurs ont vu leurs terres déclarées "constructibles" et se sont retrouvés dans l'impossibilité de payer l'ISF faute de revenus suffisants. Il ont fini par vendre à des promoteurs !"
    Cet exemple a été servi, resservi, re-resservi par les médias et il est complètement faux. Je prends pour exemple l'ile de Ré, cas que je connais pour y avoir travaillé, où soit-disant, les pauvres agriculteurs se retrouvaient avec de l'ISF à payer pour des terrains devenus par hasard et tout d'un coup constructibles. Il s'avère que : 1. ces agriculteurs en question avaient tout à fait la possibilité de demander à la mairie que leur terrain reste agricole et non constructible et 2. dans le cas précis de l'île de Ré, ces mêmes agriculteurs, qu'on connait, et qui se plaignaient, sont ceux qui ont fait des pieds et des mains pour que leurs terrains soient constructibles, et qui veulent aujourd'hui ne pas payer l'ISF. cherchez l'erreur et l'entourloupe médiatique !

  23. Genialle dit :

    Excellent Monsieur Mélenchon sur RMC vous avez la forme!
    Par contre je rajoute une mauvaise nouvelle pour tout le monde.
    "un ancien de l'Elysée dépêché à l'AFP" (c'est sur, j'ai pris l'info sur le Canard).
    Nous nous creusons la tête pour nous faire entendre, et Sarko envoie un copain à lui a l'AFP. Alors que fait-on ?
    Peut-on arrêter cette horreur ? Car ils ont décidés qu'ils allaient le faire très vite.
    Un sénateur UMP a dit " je ne pense pas que la réforme de l'AFP puisse attendre l'après présidentielle"
    Qué se vayan todos...

  24. citoyenne21 dit :

    @ Simon Bolivar (266) : merci pour la réponse. Il est vrai que quand on maitrise mal un sujet, on pose mal ses questions :)

    Oui j'ai bien noté ce qu'à dit Jean-Luc Mélenchon : la taxe sur les revenus du capital + taxe sur les revenus du travail = 100 millards d'euros par an qui entrent dans les caisses de l'Etat. Cela augmente donc les recettes, ce qui ne nous oblige plus à subir la rigueur. Ouf, que ça fait du bien de se dire que la rigueur n'est pas la seule solution :) et j'ai retenu aussi qu'il fallait remplir les carnets de commandes (je l'ai même noté sinon hélas happée par le flux d'informations, j'ai tendance à me noyer). J'ai noté aussi que la dette reportée au nombre d'années nécessaires à son remboursement n'était pas un problème aussi important qu'ils veulent bien nous faire gober pour nous faire peur. Ouh les vilains manipulateurs !

    Je suis entièrement d'accord avec Jean-Louis Charpal quand il dit qu'il est farouchement en faveur "d'une taxation très lourde des sommes folles qui font des galipettes sur les marchés dérivés", surtout quand il cite l'exemple de cette spéculatrice (Blythe Masters ?) qui spécule sans l'ombre d'un scrupule sur les matières premières. Allez au miton tout ça ! Comment peut-on moralement continuer à vivre quand on est coupable par ses actions de l'aggravation de l'extrême pauvreté des autres et de la mort par famine de populations toujours plus démunies. Quand on en arrive à un tel degré d'insensibilité quant au sort de son prochain, c'est effroyablement injuste pour ceux qui subissent et insupportable pour ceux qui en sont spectateurs ! oui il faut punir sévèrement ce genre de comportements criminels !

  25. HYBRIS dit :

    @ 274 thierryjay93
    « On ne gagne pas les élections, surtout à gauche, contre son propre camp, une des grandes leçons de Mitterrand. »

    Beau principe, je vais vous en proposer un autre :
    « On ne gagne pas les élections, surtout à gauche, en faisant la politique de ses adversaires de droite »
    Pour ma part, je ne fais pas une fixation sur la personne de Mitterrand mais vous ne pouvez pas occulter le tournant libéral de 1983 ! Et même si la responsabilité morale des Maurois, Delors et autres Attali (j’en oublie sûrement) est plus grande que la sienne, c’est lui qui a avalisé le grand virage politique du P.S. des 30 dernières années, après avoir - c’est vrai - longuement hésité et sans probablement en mesurer toutes les conséquences.

    Dans votre panthéon social-démocrate, vous omettez un nom, celui de Guy Mollet et vous savez bien pourquoi, pourtant lui aussi avait un bilan social…

  26. Paul Volfoni dit :

    Pour imager la différence de gain financier (bien visualiser) entre un professeur des écoles de 48 ans ou quelqu’un d’autre payé 25 000 € par an avec quelqu’un qui gagne 360 000 € euros par an proposé par Jean Luc Mélenchon ou quelqu’un qui gagne 1 250 000 par an voici ce que cela signifie concrètement par un petit calcul théorique plein d’humour :
    25 000 et 360 000 : on multiplie par 14,4, donc pour gagner plus, je dois travailler plus. Je calcule : 40 ans x 14,4 = 576 ans + 24 ans pour des études = 600 ans. 2011-600= 1411 = 1 an avant la naissance de Jeanne d’Arc. Voilà la date à laquelle j’aurai dû naître pour gagner autant. Les gens qui gagnent 360 000 euros par an ne sont donc pas à plaindre. Ça sent le roussi.

    25 000 et 1 250 000 : on multiplie par 50, donc pour gagner beaucoup, mais beaucoup plus, c'est-à-dire autant que celui qui gagne 1 250 000 euros par an, je dois encore travailler encore plus longtemps. Je calcule : 40 ans x 50 = 2000 ans + 24 ans pour des études = 2024 ans. 2011-= 13 avant JC = Voilà la date à laquelle j’aurai dû naître pour gagner autant. J’aurai pu croiser pour un peu le fameux Jésus. Amen

    Mais pour gagner autant que Mme Béthencourt il aurait fallu démarrer du temps de Cro-Magnon. RRRRR

    Les agences de notation sont elles d'accord avec mes calculs ?

  27. CHOMSKY dit :

    Bonjour,
    A la fin de votre intervention télévisée sur BFM télé vous expliquez que les média délivre l'information correspondant a l'idéologie dominante.
    Noam Chomsky philosophe et linguiste américain en explique les mécanismes dans un reportage "Chomsky et compagnie" réalisé par Daniel Mermet, il y explique qu'il ne s'agit pas d'une théorie du complot mais de mécanisme mis implicitement en place sélectionnant les personnes capables de délivrer l’idéologie dominante.
    Théorie intéressante a connaitre qui permet ainsi de ne pas tomber dans la paranoïa.
    Bien a vous
    Bonne continuation dans votre lutte contre l’idéologie dominante qui nous est donné en fourrage chaque jour

  28. laforcedupeuple dit :

    @ gerard Blanchet (270),
    En le voyant la TV la semaine dernière, j'ai exactement pensé comme toi. Très bon clip. Cependant l'horaire de diffusion choisi n'est absolument judicieux. jugez-en plutot: 01h17. Et d'ailleurs depuis, plus rien.
    Je pense qu'il est indispensable de le diffuser beaucoup plus souvent dès le mois de septembre et à des horaires de grandes écoutes.

    @ tous,
    Les plus riches accepteraient de payer plus d’impôts (entendez jusqu'à 1%, et évidemment en se donnant le droit de contrôler l'utilisation de cet argent) et voudraient ainsi passer pour des gentils qui se soucient du peuple. Gare à la manœuvre d'intoxication de la pensée qui voudraient ainsi faire croire que Sarkozy n'est pas le président des riches. Ils sont en train de lui donner un coup de main pour tenter de changer son image et ainsi conforter sa cote de popularité pour essayer de le maintenir au pouvoir en 2012, se protégeant par là eux mêmes. La manœuvre est grossière pour les esprits avertis mais n'en reste pas moins très dangereuse pour nous.

  29. Louis St O dit :

    278 @citoyenne21
    « la taxe sur les revenus du capital + taxe sur les revenus du travail = 100 millards d'euros par an »

    Non, ce n’est pas la somme (+) des taxes des revenus du capital et du travail mais seulement ceux du capital qui représentent 100 milliards d’euro.

  30. vaillant dit :

    @ 277genialle
    La mainmise de l'Elysée et des propriétaires du CAC40 invités du Fouquet's sur les infos continue. Qui peut croire que ces gens-là n'ont pas le contrôle absolu sur leurs employés, les journalistes ?

  31. jeanClaudeVandale dit :

    Les Nantis commencent à avoir peur...
    Des 2 cotés de l'atlantique, les opportunistes qui spéculent sur la misère des peuples et qui payent peu ou pas d'impôt, entretenu par ce mode de société pervers et à bout de souffle, commencent sérieusement à s’inquiéter.
    Et ils ont raison de s'inquiéter, avec les révolutions arabes, les émeutes à Londres, et face aux multiples affaires qui provoquent une gronde populaire et une situation dangereusement explosive.
    La peur gagne les oligarques qui annoncent, après s'être gavés à outrance et contribués à ruiner l'économie mondiale, vouloir participer à l'effort national en désirant payer plus d'impôts.
    Partant d'un principe tout à fait honorable, ne nous méprenons pas sur le caractère néanmoins intéressé de tous ces milliardaires devenus subitement altruistes.
    Primo, l'annonce est faite de manière à faire croire aux populations qu'il s'agit d'un cadeau. Rappelons que les revenus du capital sont beaucoup moins taxés que ceux du travail, lorsqu'ils ne sont pas taxés du tout grâce à l'optimisation fiscale, aux niches et à l'évasion. Rappelons également que la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 prévoit que l'impôt doit être réparti entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.
    Secundo, si cette proposition de contribution exceptionnelle venait à se concrétiser, il semble qu'elle ne soit que peu contraignante car tout à fait provisoire et surement très symbolique au regard de la richesse accumulée par ces milliardaires devenus de soudain philanthropes.
    Après, ils pourront recommencer comme avant. Rappelons qu’après la crise en 2008, les banques se sont mises à redistribuer des bonus aux traders et à leurs dirigeants, belle solidarité !
    Cela dit, on ne va pas cracher sur la subite charité de ces généreux donateurs.
    Ensuite, en avril 2012, JL Mélenchon fera en sorte de transformer leur généreuse donation en un véritable impôt calculé proportionnellement à tous leurs revenus.

  32. thierryjay93 dit :

    @ Hybris - 279

    Si Guy Mollet avait un bilan social, cela se saurait, tout le monde l’a oublié.
    Si tournant il y a, il n’a pas eu lieu en 1983 mais en juin 1982 avec le blocage, 6 mois durant, des salaires et des prix. Pourtant aucune des avancées sociales, sociétales ne furent remises en question par Mitterrand.
    Par ailleurs, sauf à être obsédé par les caricatures grossières de socialistes forcément traîtres, Blum à sa façon, par ses origines bourgeoises l’était, et donc le mur de l’argent n’est qu’affabulation en 1936 comme sous le septennat de Mitterrand (fuite massive des capitaux, trois dévaluations).
    Il est à votre honneur d’avoir des analyses constructives.
    La dérive droitière de la gauche, cette deuxième gauche des Rocard et Delors, était précisément combattu par la première gauche des Mitterrand et Mauroy. Mais au lieu de combattre la 2ème, on préféra tuer la 1ère. On en voit le résultat aujourd’hui.
    Donc, je maintiens qu’en France, en particulier, la gauche ne gagne pas les élections présidentielles contre son camp.
    Rassurez-vous, pour moi, aucun des dirigeants socialistes actuels n’ont seulement ne méritent de représenter la vraie gauche mais ne sont à la cheville de Mitterrand.
    Et rassurez-vous, Jean-Luc Mélenchon est précisément l’exception à cette règle.

  33. jacques87 dit :

    @ webmestre :
    Je passe par ici, car ayant posté un commentaire avec des liens vers des textes de discours dans la rubrique Agissons
    ce matin, et personne n'étant venu entre temps, je ne peux plus poster.
    Bonjour, le lien vers la série des discours contenu dans le billet du 30 juillet "maintenant la pause" est un peu "caché" puisqu'il n'apparaît que lorsque l'on va lire la suite. Je pense qu'il serait bien de l'ajouter en haut de la page de la rubrique "agissons", dans la partie "retranscrire les discours" et merci pour la photo du parlement de strasbourg. amicalement Jacques

  34. NANOU 50 dit :

    Bravo Jean-Luc ! Comment tu lui as cloué le bec à notre grand économiste J M Sylvestre sur ITélé. Vont-ils finir par comprendre que tu l'as "la solution" ?

  35. Mario Morisi dit :

    De plus en plus fort, George Soros adopte les solutions du Front de Gauche et de Jean Luc !

    [...]

    [Edit webmestre : recopie intégrale d'un article de journal, sans indiquer que c'est une recopie et sans indiquer clairement la source. Ce n'est pas acceptable sur ce blog. La seule exception concerne les interviews de Jean-Luc Mélenchon...]

  36. Jeannot dit :

    Exceptionnellement j'ai allumé la T.V. à 18h.pour entendre J.L.Melenchon
    Que les plus riches commencent à trembler est un bon signe.Un autre bien plus important qui interpelle l'ensemble du mouvement social et en en premier lieu les syndicats de salariés est qu'un candidat à la Présidence de la République s'ouvre à leur écoute.Que ceux ci se saisissent bien de cette donne.

  37. aaa dit :

    Très belle démonstration sur i-télé, d'autant plus que l'émission repasse en boucle toutes les 30 minutes jusqu'à 20h apparament.
    Faites voir l'émission à tout vos proches !

  38. @278 citoyenne21
    La dame de fer anglaise qui spécule sur les denrées alimentaires est bien Blythe Masters.Un journaliste, dont j'ai oublié le nom (décidément, j'ai la mémoire qui flanche), vient de sortir un livre sur le sujet. Je vais essayer de le lire.
    @tous ceux qui, de façon chronique, se chamaillent à propos de Mitterrand.
    Mitterrand est mort (ça n'est pas un scoop), et fait désormais parti de l'Histoire, fût -elle contemporaine. Avec le recul, chacun est parfaitement libre de porter sur le personnage le jugement qu'il souhaite, avec la part de subjectivité inhérente à l'exercice.
    Les uns l'aiment, d'autres le détestent, d'autres s'en fichent ou approuvent certains aspects et en condamnent d'autres. J'ai assisté maintes fois, à des discussions entre amis sur le sujet et je n'ai jamais vu un Mitterrandôlatre convaincre un Mitterrandophobe et inversement.Chacun avance d'excellents arguments et on est pas plus avancé. J'ai personnellement une opinion très arrêtée sur la question et je la garde pour moi, car elle n'a aucun intérêt.
    Je sais bien qu'on peut débattre de tout, sinon il n'y aura plus que la pluie et le beau temps, mais je crois qu'il y a des questions plus urgentes que ces controverses qui divisent comme au bon vieux temps des tribus gauloises.
    J'ai envie de dire : que vous aimiez ou détestiez Mitterrand, on s'en fiche, car vous avez tous le droit de voter pour le Front de Gauche. Ce qui compte c'est la situation présente et l'avenir du peuple français. La priorité est de soutenir le Fd G et ses propositions, de voter et faire voter pour Jean-Luc Mélenchon.
    Après la victoire, ceux que ça amusent, pourront toujours discuter des mérites et turpitudes de Tonton !

  39. Thaumasios dit :

    Est-ce que quelqu'un aurait un lien pour l'interview de Jean-Luc sur i-Télé, en entier ? Je l'ai ratée et maintenant, il n'en passe plus que des extraits, assez courts.

  40. lapere dit :

    Bon anniversaire Jean-Luc !

  41. ºC dit :

    @ FrédéricLN
    «Fond 2 : dire à la BCE de laisser filer l'inflation, c'est donc votre préconisation pour la sortie de crise ? […] ça suffirait à faire s'envoler les taux d'intérêts de tous les crédits (privés et publics), ça ruinerait le pouvoir d'achat des salaires»

    Faux. L'inflation ne ruine le pouvoir d'achat des salaires que si les prix à la vente ne se répercutent pas sur les salaires… Quand l'inflation est «fabriquée», plutôt que importée, il faut supposer que inflation et salaires évoluent en tandem.
    Ensuite, l'objectif c'est d'éteindre le fardeau de dette pesant sous lequel croule l'économie. C'est équitable, compte tenu des plans de sauvetages successifs. C'est nécessaire afin de stopper la spirale de la dette.
    Il faut distinguer le niveau d'inflation de son incertitude. Et il faut distinguer le stock de dette existant en T et son remplacement au delà.
    Si l'inflation passe de 2% à 4%, les obligations émises avant T sont rabotées chaque année de 2%, en termes réels (de pouvoir d'achat). Si les obligations émises à partir de T le sont à un taux majorée de 2% exactement, pour compenser l'inflation, c'est neutre en termes réels. En vérité, il faut s'attendre à 2% + une prime liée à la perte de réputation de la BCE. Vu que la BCE a jusqu'à présent été un temple d'orthodoxie, cette prime serait négligeable.
    Et la compétitivité externe? Tout dépend de l'évolution de l'euro. Il faudrait qu'il se déprécie de 2% pour que nous restions neutre. Si le marché ne le fait pas de lui même, la BCE pourrait facilement le faire. Et il y a de la marge à faire plus parce que nos compétiteurs, eux, ne se sont pas gênés. La concurrence libre et non-faussée il ne faudrait pas que soit à sens unique! Allez faire comprendre ça à Pascal Lamy qui en plein crise, en 2010 militait en faveur de l'euro fort (L'expansion)!

  42. ºC dit :

    @ FrédéricLN
    «Fond 1 : une agence de notation est en gros un média privé d'information, comme un magazine économique par exemple. Je ne trouve rien de choquant à autoriser l'exercice de ce métier.»
    Un gros média privé d'information, comme un magazine économique. Quelle imagination! Dur de faire mieux, mais essayons : Un gros thermomètre?

    «Ce qui est choquant et même très dangereux, c'est que des contrats, impliquant des Etats, soient indexés sur les notes de ces agences. Cela crée un risque (et plus qu'un risque : une certitude) que les notes soient biaisées par la pression des intérêts en jeu.»
    Ce qui est choquant et même dangereux, c'est de présenter comme une proposition, ce qui est déjà inscrit dans la loi, en l'occurence Dodd-Frank. Renseignez vous.

    « La notation devrait être une simple information, d'ailleurs critiquable (et c'est bien qu'il y en ait plusieurs).»
    C'est exactement ce qu'ils ont prétexter pour se défendre de mettre à l'aveuglette, littérallement, des notes AAA sur des titres qui comportaient jusqu'à 90% de «liars loans», devant les comissions du congrès américain. Tous responsables, aucun coupables! Comme dirait l'auteur de la Refondation du Capitalisme. Cf ce lien.
    Une enquête est enfin lancée par la SEC à l'encontre des agences sur leurs agissements fraduleux dans la crise des subprimes. Encore une fois, renseignez vous.

  43. leleu rené dit :

    Nouvelle de Belgique. La Belgique est le bon élève européen actuel au niveau de la croissance. Selon des analystes non catalogués à gauche, la bonne santé économique de la Belgique serait due au fait qu'aucune mesure d'austérité n'est annoncées du fait que le gouvernement actuel ne peut faire autre chose que de la gestion courante. Celui qui dit que les gouvernement n'ont aucune influence sur les marchés se trompe. La preuve par l'absurde.

  44. titi dit :

    Pourquoi ne pas s'allier avec des gens comme Paul Jorion pour faire face. L'union fait la force, non?
    A voir son bouquin, une sacrée charge anti-système et merveilleusement argumenté.

  45. le Prolo du Biolo dit :

    La règle d'or de Sarkozy-Merkel

    Ou comment changer l'or en plomb...

  46. Marco dit :

    @293 Thaumasios : cette version a l'air plus complète

  47. nuria dit :

    Bonsoir Jean-Luc.
    Bon anniversaire !

  48. Thaumasios dit :

    @ Marco (300)
    Merci beaucoup ! Jean-Luc était magistral et J.-M. Sylvestre en est resté coi.
    Ça promet pour la suite. :-)


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