31mai 11

Les Grecs, les Espagnols, Cohn-Bendit et nous

Même pas peur !

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J’ai fait cette note après m’être déjà beaucoup exprimé la semaine passée grâce aux invitations de plusieurs médias. Je l’ai donc limitée à quelques questions sur lesquelles je vois se nouer des changements de longue portée. La volatilité de la situation politique en Europe s’accroit sous nos yeux. J’en suis souvent ébahi. Chaque pays marque à son rythme des changements de saison politique. Et chaque situation nationale influe et contamine l’ensemble des autres pays où nombreux sont ceux qui regardent lisent, écoutent pour savoir ce qui se passe. A l’Europe absurde des puissants et de leur politique cruelle s’oppose dorénavant une autre Europe, celle d’en bas. Celle-là fraternise et se solidarise. Les indignés de tous les pays s’unissent de cœur. Mais je parle aussi du vote chez les Verts. Et des problèmes des discussions dans le Front de Gauche. Tout bouge, tout avance.

Cohn Bendit a subi un rude revers lors du vote des adhérents des Verts-Europe Ecologie. Il est ainsi mis en échec dans son projet d’OPA sur la formation écologiste. Je pense ici bien sûr à la ligne centriste qu’il assume ouvertement. Mais je pense aussi à son plan de retrait de la candidature écologiste à l’élection présidentielle sous le prétexte du « danger Front national » qu’il ne combattait d’ailleurs jamais concrètement. En ce sens, sa déroute est une bonne nouvelle politique pour les gens qui partagent mon engagement. Ce n’est pas une appréciation sur sa personne, évidemment. Je le dis alors même qu’il n’a jamais été spécialement correct avec moi. Mais l’échec de la ligne centriste et la victoire d’une direction jeune qui ringardise les vieilles astuces politiciennes protège l’avenir et la diversité de l’écologie politique. Vous savez ce que j’en dis de longue date. Pour moi les points d’accroches communs avec Le verts-Europe écologie sont plus nombreux et légitimes qu’avec le PS dominé par les sociaux libéraux. L’espace culturel commun s’ouvre d’ailleurs plus facilement aussi avec l’intuition communiste. Je pense à la sensibilité à propos des biens communs de l’humanité. Nous sommes là plus proches les uns des autres  qu’avec la logique intrinsèquement productiviste de la ligne des socialistes actuels. En effet ceux-ci refusent de faire bouger par les rapports de force avec le capitalisme financiarisé le curseur du partage des richesses. Ils en rabattent donc et se limitent à proposer le fumeux « partage des fruits de la croissance ». Sans toucher bien sûr à la clef de répartition du gâteau. Ils se condamnent donc au productivisme comme cœur de leur stratégie de compromis social. Ceci posé je ne rêve pas. Les Verts-Europe écologie assument un anti communisme spontané assez agressif. Les dernières cantonales l’ont assez bien rappelé. Pour autant je ne suis pas dissuadé d’essayer de les convaincre comme j’avais tenté de le faire aux régionales. Un jour ou l’autre une coalition avec eux pourrait-être la formule de rechange pour une autre majorité à gauche que celle aujourd’hui dominée par l’hégémonie des sociaux libéraux. La mise à l’écart de Cohn Bendit par les adhérents eux-mêmes raccourcit le chemin qui nous sépare. 

A Deauville les martiens se sont réunis. Seuls des extra-terrestres peuvent tenir une réunion comme celle–là. Je veux dire des gens qui ne semblent rien savoir de ce qui se passe vraiment. Et qui ne se posent aucune question sur eux-mêmes. Quand le G8 a commencé, sous Giscard, mais les convives n’étaient que cinq, la réunion pesait 70 % du PIB mondial. Aujourd’hui à peine 40 %. Le G8 ne représente que 13 % de la population mondiale. Et il exclut les grands pays émergents, Chine, Inde, Brésil et Afrique du Sud. Ceux là sont les invités du deuxième service, réunis pour faire des phrases sous le nom de G20. Cette faiblesse n’enlève rien à la morgue. Le G8 prétend décider du cours politique, diplomatique et sécuritaire du monde. Signal de très mauvaise santé : ce directoire de l'oligarchie mondiale ne  peut plus se réunir sans mobiliser une véritable armada pour sa protection. D'habitude si économe en fonctionnaires, Sarkozy n'a reculé devant aucune dépense publique pour conjurer le risque. 12 000 policiers et gendarmes mobilisés. Et combien d’autres panoplies : batteries de missiles Crotale, navires de guerre en alerte sur les cotes, hélicoptères et drones, en veux-tu, en voila ! L’ardoise est lourde pour ces bavardages de prestige. Pour loger 2500 membres de délégation et 3 500 journalistes, il en aura coûté au moins 20 millions d'euros au contribuable. Soyons mesquins : cette somme aurait pu financer 500 postes de profs pendant un an !

Tout ça pour quoi ? D'abord des promesses en l'air pour les révolutions arabes. Le G8 a promis 40 milliards de dollars d’aides pour la Tunisie et l'Egypte. Mais sans aucun engagement précis. Pas de répartition entre pays bénéficiaires. Pas de répartition précise entre les contributeurs. Pas de calendrier de versement. Finalement une promesse qui n’engage que ceux qui veulent y croire. Une promesse pour communiqué final et journalistes pressés. Car on sait ce que valent les promesses du G8. Déjà en 2005 au G8 de Glenneagles en Ecosse, 25 milliards avaient été promis pour l’Afrique … mais seulement 11 milliards ont effectivement été versés six ans après ! La seule précision apportée cette fois-ci est que l’essentiel de l'aide consistera en des prêts du FMI et de la Banque mondiale. Quel cadeau ! Le FMI ! Tant vaut dire confier au loup le secours aux moutons. On connait le prix du ticket d’entrée avec ces gens. Là où ils viennent la démocratie et la souveraineté du peuple disparaissent.

Les conclusions du G8 sont grossièrement marquées par le point de vue des Etats-Unis d'Amérique. L'indignation à géométrie variable fonctionne à plein régime sur les révolutions arabes. Le G8 appelle à l’arrêt immédiat de l’usage de la force en Libye et en Syrie, mais exprime une simple "préoccupation" sur le Yémen. Et il ne dit pas un mot des oligarques d'Oman et de Bahreïn qui répriment leurs peuples. Les USA ont même obtenu du G8 qu'il exprime son soutien au travail du Conseil de coopération du Golfe, qui est pourtant l’organe des dictatures pétrolières du Golfe. Le "deux poids, deux mesures" est aussi tangible sur le conflit israélo-palestinien. Le G8 renvoie dos à dos Israéliens et Palestiniens dans la responsabilité du blocage actuel. Mais il relaie la demande israélienne pour « la libération inconditionnelle et sans délai du soldat Gilad Shalit », alors qu'il ne mentionne pas la demande de libération du jeune franco-palestinien Salah Hamouri alors même que la présidence est française. Et pas un mot pour une demande élémentaire : la fin du siège de Gaza. Autre signe d'alignement du G8 sur les préoccupations des services paranoïaques états-uniens, la déclaration finale insiste lourdement sur les menaces nucléaires de l’Iran et de la Corée du Nord, et sur la lutte contre le terrorisme. Le G8 lance même un appel à la paix en Afghanistan, mais bien sûr sans aucune remise en cause de l’occupation par les Etats-Unis et l’OTAN qui a conduit à une guerre enlisée sans perspective, sans objectif claires et sans ennemi nommé. Tout cela est d’une banalité et d’une platitude totale. Et d’une inefficacité qu’il n’est même plus besoin de commenter.  

Mais le catéchisme a été répété avec enthousiasme, dans un mépris absolu des dégâts déjà occasionnés par son application. Les récitants ont psalmodié leurs mantras. Car même s'il n'est plus censé s'occuper d'économie, domaine désormais dévolu au G20, le G8 n'a pas pu s'empêcher de faire un plaidoyer pour ses dieux coutumiers, le marché et la concurrence libre et non faussée et autres merveilles bien connues. « le G8 réaffirme son engagement durable en faveur de marchés libres et ouverts ». « L'OMC joue un rôle déterminant pour prévenir le protectionnisme.. »« Nous réaffirmons notre engagement en faveur du processus de libéralisation du commerce ».  Rappelons pour l’humour (noir) que ce jamborée était placé sous l’exergue : "Nouveau monde, nouvelles idées" ! Waaaah ! Les nouvelles idées super neuves que voila ! Et pour finir d’être édifiés, apprenez que les Etats-Unis ont même obtenu que la « liberté religieuse » soit mentionnée parmi les objectifs des révolutions arabes. Personne n’a dû leur dire que c’est au contraire la séparation du religieux et du politique et la laïcité, mot horrible naturellement absent du texte en dépit de la présidence française, qui sont portées par les franges les plus avancées des révolutions arabes, notamment en Tunisie. Tout cela, vous pouvez courir pour en trouver la trace dans les médias de masse. Comme d’habitude, le bétail a reçu ses aliments préférés : des niaiseries destinées à le distraire. La grossesse de l’épouse du chef de l’Etat, les images des allées et venues des puissants et des phrases creuses censées résumer les travaux.
 
Les illuminés de « l’Europe qui protège » poussent la Grèce vers l’effondrement. L’Union menace de ne pas verser la suivante tranche de prêts à la Grèce, vous l’avez su. Elle est accusée de ne pas respecter les conditions fixées par l'Union  Européenne et son bras armé le FMI. Ces derniers la menacent de suspendre le versement de l'aide s'ils n'obtiennent pas des garanties supplémentaires Sachez que ce scénario  a un précédent. Il a eu lieu en Argentine. Après plusieurs plans d'austérité successifs qui l'avait étranglée, l'Argentine a été précipitée dans la chute le 5 décembre 2001 par le FMI qui décida de suspendre le versement d'une nouvelle tranche d'aide. A l'Argentine déjà asphyxiée, le FMI reprochait aussi de ne pas avoir respecté les engagements d’austérités prévues. On ne voit d'ailleurs pas quelles garanties la Grèce pourrait encore donner puisqu'elle en est à son quatrième plan d'austérité. Ou plutôt si. On voit trop ce qui pourrait arriver. Car désormais la troïka infernale FMI-Commission européenne-BCE exige des garanties institutionnelles. Autrement dit une mise sous tutelle de l'Etat grec par un instrument de pillage légal. Il s’agirait d’une agence indépendante de gestion des actifs publics grecs mis en vente. Cet organisme comprendrait des représentants des pays créanciers. Ceux-ci conduiraient les privatisations à la place du gouvernement, en utilisant les actifs publics en garantie ou en hypothèque des prêts accordés à la Grèce. L'Europe propose donc aujourd'hui de devenir propriétaire de la Grèce en échange de la poursuite de son « aide » ! Cette incroyable arrogance, cette atteinte sans précédent à la souveraineté d’un pays est un précédent stupéfiant. Je ne sais ni combien de temps, ni combien d’énergie seront nécessaires pour en faire prendre conscience ici, alors que les journalistes répètent comme des disques que les Grecs « l’ont bien cherché », et ainsi de suite. Avez-vous entendu Jean Michel Aphatie faire ses blagues à deux balles sur le sujet ? Quelle délicatesse ! « C’est pas les conneries qu’on entend sur le FMI qui est responsable de cette situation, c’est eux qui ne payent pas leurs impôts ! » Et les petits bourgeois gavés qui l’entourent de rire à gorge déployée avec de mines de connaisseurs ! L’horrible bonne conscience des collaborateurs de l’occupant banquier me donne la chair de poule. Demain ils applaudiront les armées de technocrates apatrides qui viendront, un par ministère, comme en Grèce,  saigner notre pays. Car bien sûr, comme va le monde et l’Europe, nous serons tous des grecs un jour ou l’autre. Il ne manque pas d’admirateur du « courage » de Papandréou pour en faire autant. Ni de griots prêts à soutenir la main qui frappe !

Je prends date en vous racontant comment l’affaire se noua en Argentine. Si j’y reviens c’est parce qu’il en fut question sur le plateau de Taddéï l’autre soir. Mais la circonstance ne me permit pas de rappeler à monsieur Bourguignon, l’économiste, pourquoi j’étais si sûr de mon affaire concernant la nocivité des politiques d’austérité du FMI appliquées à des économies nationales déjà anémiées. De 1991 à 2001, l'Argentine a vécu une décennie de politiques libérales et d'austérité. Elles étaient consacrées à maintenir la parité absurde entre le peso argentin et le dollar américain. Une politique monétaire rigide, centrée sur la stabilité de la monnaie et la lutte contre l'inflation. Elle était censée rassurer les investisseurs ! La même politique que celle de la Banque centrale européenne avec l'euro. Asphyxiée, l'Argentine a plongé dans la récession en 1999-2000. En effet, chemin faisant, une envolée du dollar sur les marchés financiers finit de rendre intenable le cours forcé de la monnaie argentine. Comme l'a subi la Grèce suite à la crise de 2008 venue des Etats-Unis. L'Argentine a alors demandé l'aide du FMI. Lourde erreur. C’était déjà un Français qui officiait, monsieur Michel Camdessus, actuel conseiller de Nicolas Sarkozy pour la  dette de l’Etat. Et aussi conseiller du pape pour les questions sociales. Mais oui ! Celui-là ne voulut tenir compte d’aucune réalité. Le dogme c’est tout ! L’Argentine fut donc soumise à une nouvelle cure particulièrement violente d'austérité. Avec des plans successifs d'économies et de privatisations. Original, non ? Comme en Grèce cela a logiquement aggravé la récession et plongé des millions d'Argentins dans la misère. Jusqu'à ce que l'austérité devienne intenable avec le plan "Déficit zéro" de « l’homme de l’année » à Davos, le ministre des finances, l’ultra libéral Domingo Cavallo. Ca ne s’invente pas ! « Déficit zéro » ça vous dit quelque chose ? La fameuse règle d’or des allemands dorénavant inscrite dans notre Constitution.  La suite je l’ai racontée plus haut dans ce texte. Et que le FMI précipite le défaut de paiement du pays en dénonçant le non respect des engagements du plan d'austérité. Le scénario qui menace les Grecs est donc déjà écrit et s'est déjà réalisé. En Argentine, une banque de dépôts a fini par craquer. Les petits bourgeois et le peuple travailleur descendit dans les rues et tapaient les casseroles. Il occupait sans relâche les places et rues autour du palais présidentiel. Leur mot d’ordre : « qu’ils s’en aillent tous ! ». Un chaos total. Puis après trois présidents de la république en trois mois, la délivrance, l’effondrement du système politique. Avec seulement 24% des voix face à un bonze du système, Carlos Menem qui en avait recueilli 40 %, la rupture est venue là-bas, au second tour, d'un "outsider" hors système, Nestor Kirchner, figure atypique de l'aile gauche du péronisme. Depuis l'alternative y est toujours en construction mais la page du libéralisme est tournée.

« Qu'ils s'en aillent tous !", l'Europe y vient, petit à petit. En Espagne et en Grèce, je vois le mot d’ordre, et l’idée, se faire son chemin parmi les foules de précaires de tous âges assemblés sur les places. A cette heure, non seulement la mobilisation ne faiblit pas mais elle s'amplifie. Ce qui est tout à fait remarquable puisque les objectifs précis énoncés par les plateformes adoptées sur le tas ne semblent fixer aucun horizon de délais ou de moyens d’action autre que celui d’occuper la place. Le mouvement des jeunes chômeurs de la Puerta del Sol à Madrid s'est étendu comme on le sait à plusieurs villes d'Espagne. Et il a reçu le renfort d'assemblées de quartiers impliquant la population bien au-delà de la jeunesse. En Grèce, des dizaines de milliers de personnes sont mobilisées sur la place du Parlement pour refuser tout nouveau pas dans le dépeçage du pays. Elles réclament un référendum sur le nouveau plan d’austérité. Comme en Islande. « Le Figaro » raconte que les manifestants criaient : « quelle heure est-il, quelle heure est-il ? L’heure qu’ils s’en aillent ! ». Et maintenant voici tous ces grands démocrates, ces prix de vertu de la liberté chez les autres, les bons esprits de l’Union européenne, donneur de leçons à Caracas et bla bla qui sont  au pied du mur ! Allez ! Montrez que vous respectez vos principes ! Faites voter ! Osez le faire !
 
La solidarité avec les Espagnols et les Grecs s'est exprimée en France. Ce dimanche, plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées place de la Bastille. Pour moi, en ce 29 mai, cette solidarité exprimée avec les Espagnols et les Grecs en lutte pour leur souveraineté avait une portée particulière. Je n’oubliais pas que c’était le sixième anniversaire du rejet de la Constitution européenne par les Français. Non, je n’oublie pas. Vaille que vaille je fais ce que je peux, avec mes amis, pour que le souvenir, mais surtout la leçon, de cette violence ne se perde pas. J'ai écrit à ce sujet une tribune qui a été publiée samedi dans Marianne. C'était une manière pour moi de dire que l'absence de démocratie réelle que dénonce les Espagnols et désormais les Grecs nous concerne aussi directement. La droite ici a commencé à sentir le danger révolutionnaire de cette conjonction de la révolte sociale et de l'aspiration démocratique. Alain Juppé s’en est fait l’écho, dimanche sur Canal + : "je ne crois pas à un été européen après le printemps arabe". "Il y a un point commun, c'est le chômage. Grosse différence, c'est la démocratie. Nous nous l'avons, eux (les pays arabes) ne l'ont pas, ils se battent pour ça". Je ne sais pas si Juppé s'est rendu compte de l'énormité qui consiste à vanter la démocratie dans notre pays le jour anniversaire d'un vote populaire piétiné par son parti politique.

Il ne s’en souvient pas. Voila ce que je crois ! Comme beaucoup d’autres, à droite et à gauche, il ne veut pas s’en souvenir. Je vois là une véritable crise d’amnésie chez tous ces gens face à un souvenir qui les traumatise encore. Le traumatisme de leur défaite. Puis, celui tout aussi glauque, de leur forfaiture ensuite. Il a d'ailleurs senti qu'il ne pourrait pas s'en tirer aussi facilement. C’est pourquoi sans doute il a cru bon d'ajouter : "Il y a des enseignements à tirer de ce mouvement. D'abord le sentiment d'injustice devant la cupidité sans limites des plus riches (…) et puis la précarité grandissante des plus pauvres. C'est une interrogation sur le fonctionnement de la démocratie elle-même (…) Aujourd'hui, la démocratie représentative – on élit quelqu'un et on lui donne carte blanche pendant cinq ans – ca ne marche plus". Ces propos sont assez stupéfiants. Le mouvement espagnol et sa réplique naissante en France ont déjà commencé à produire leurs effets politiques. Tout cela ne fait que commencer ! Je sais très bien quelle est la faiblesse actuelle de ce mouvement en France, et la façon avec laquelle il est ignoré des grands partis et de quelques petits également. Ce qui compte à mes yeux c’est qu’il se soit amorcé. La marée ne monte jamais d’un coup. Les vagues vont et viennent. Ce qui compte c’est le sens général du mouvement et du cycle. 

Au Parti de Gauche, nous nous lassons de lire, ici et là, des commentaires et des réactions à propos de la négociation dans le Front de gauche sur les élections législatives. Ces échos, très éloignés de la situation véritable, créent une mauvaise ambiance, sans raison, parmi les équipes départementales des trois partis. Ils ralentissent l’intégration des nouveaux arrivants dans notre Front. Ils donnent surtout une très mauvaise image, très politicienne de nos échanges. Pour essayer d’éclaircir l’atmosphère et faire connaitre la réalité telle quelle est, je publie de façon exceptionnelle un document adopté par la réunion de notre bureau national ce weekend. Mon intention est de prouver qu’on peut et veut avancer aussi vite que possible pour mettre en ordre notre dispositif commun. Ce texte présente les dix propositions du Parti de Gauche pour finaliser la négociation du Front de Gauche sur les élections législatives. Elles montrent, contrairement aux rumeurs de "gourmandise" de notre parti, une clef de répartition des candidatures qui témoigne de notre raison. Elle est de surcroit extrêmement proche de la première proportion présentée par Pierre Laurent lui-même. En atteste la dépêche AFP du jour où nous avons, lui et moi, tenus une réunion publique à Limoges, à l’invitation de « Limousin terre de gauche ». Je résume en trois chiffres cette proportion : 70 % pour le PCF, 20 % pour le PG, 10 % pour GU et les nouveaux alliés.  De plus notre parti est prêt cette fois-ci encore à se porter en avant pour régler les problèmes qui pourraient surgir avec nos alliés. Si je publie ce texte et si je me porte en ligne, c’est que je veux contribuer, de toutes les façons possibles, au succès de cette dernière discussion. Je souhaite que tout soit en ordre dès la fin du processus de vote interne des communistes, de la Fase et de Convergences et Alternatives qui vont tous trois délibérer d’ici au 18 juin. Je crois utile de faire connaitre ce texte pour aider à faire baisser les inutiles tensions que j’ai vues se créer ces jours derniers en permettant à chacun d’apprécier la réalité tout a fait surmontable de nos difficultés. A deux doigts du but de rassemblement de l’autre gauche, je crois que la cause mérite un effort de compromis général.

Voici le texte des propositions du Parti de gauche. « Le Front de Gauche est aujourd’hui une réalité politique incontournable. Il a progressé à chaque élection et est devenu, à l’issue du scrutin des Cantonales, la deuxième force à gauche. Il a été présent dans toutes les mobilisations sociales et citoyennes et en a lui-même initié. Dans un contexte de crise du système capitaliste, de révolutions et de résistances citoyennes mais aussi de montée en Europe de mouvements d’extrême droite, il est toujours plus indispensable qu’il poursuive sa démarche lors des échéances électorales de 2012 dont nous savons qu’elles peuvent se révéler décisives pour le pays. Les forces qui composent actuellement le Front de Gauche, – la Gauche unitaire, le Parti Communiste Français, le Parti de Gauche – ont donc pour responsabilité historique de concrétiser cet immense espoir. Chacune d’entre elle prendra, sous des formes de consultation différentes, des décisions sur cette question au mois de juin. C’est dans ce cadre et dans un esprit constructif que le Bureau national du Parti de Gauche a souhaité faire une offre à ses partenaires. Ces dix propositions, dont la plupart sont des rappels de textes et de principes déjà actés par les partenaires du Front de Gauche, ont pour seul objectif de lever les dernières difficultés et de permettre l’entrée du Front de Gauche, d’un Front de Gauche élargi, en campagne dans les meilleures conditions possibles.              

LES 10 PROPOSITIONS DU PG POUR FINALISER UN ACCORD DU FRONT DE GAUCHE

1  – Le texte « stratégie » déjà adopté par les trois composantes du Front de Gauche le 31 mars 2011 et publié.
2 – Le « programme partagé », qui aujourd’hui ne comporte plus de points de désaccord, et est actuellement en cours de finalisation.
3 – Sur ces bases, la proposition immédiate d’élargir le Front de Gauche aux forces qui se disent disponibles, dont récemment  la FASE et Convergence & Alternative. A cette fin,  nous proposons d’entamer  immédiatement avec elles les discussions programmatiques qu’elles mettent en débat. Toujours sur ses bases stratégiques et programmatiques, le Front de Gauche continuera jusqu’au bout à proposer au NPA une alliance pour les présidentielles et législatives.
4 – Le Front de Gauche appelle immédiatement à un élargissement à toutes les personnalités qui souhaitent œuvrer à son succès. Nous rappelons notre accord commun pour la mise en place d’un collectif national où elles seront associées. Plus largement, le Front de Gauche appelle à s’ouvrir à toutes les citoyennes et les citoyens qui le souhaitent à travers des Front de Gauche thématiques et des assemblées citoyennes partout en France.
5 –Le BN du Parti de Gauche rappelle l’approbation, le 22 janvier dernier lors du vote des délégué-e-s au CN, de la proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon pour porter les couleurs du Front de Gauche l’élection à la Présidentielle.
 6 – Sur la question des législatives, le Bureau national du Parti de Gauche décide de gestes importants pour permettre le règlement rapide des négociations en cours. Nous proposons donc que, tout en garantissant une représentation respectueuse de toutes les composantes possibles du Front de Gauche, une très large majorité de circonscriptions soit attribuée au PCF. Le PG propose une nouvelle répartition sur le plan national avec 70 % des circonscriptions France Métropolitaine pour les candidatures proposées par le  PCF, 10 % pour celles proposées par Gauche unitaire et les forces qui pourraient rejoindre le Front de Gauche, et environ 20 % pour les candidatures proposées par le Parti de Gauche, chacune des forces étant responsable de la parité dans le choix de ses candidatures. Nous souhaitons également que le choix des suppléances participe également le plus possible à la diversité politique de notre alliance.  
En tenant compte des discussions en cours, des demandes de candidatures incontournables déjà faites par ses partenaires, le Bureau National du Parti de Gauche s’est attaché à établir une liste de candidatures en partie modifiée. Elle devrait permettre d’acter très rapidement cet accord dès lors que chacun y met du sien. Elle est basée sur ses implantations réelles et sur l’apport qu’elles représentent pour le Front de Gauche en termes de dynamique locale. Elle sera envoyée à ses partenaires et publiée le lundi 30 mai.     
7 – Les partenaires du Front de Gauche doivent avoir pour volonté partagée de permettre à minima la réélection des actuels parlementaires du Front de Gauche, ou de leurs successeurs, à l’assemblée nationale et au Sénat. C’est pourquoi  nous devons avoir pour principe de « réserver » les circonscriptions de nos sortants dès lors qu’ils se revendiqueront clairement de l’étiquette commune du Front de Gauche. En conséquence, le Parti de Gauche demande que soient impérativement validés, les candidat-e-s qu’il désignera dans les trois circonscriptions de ses sortants. Cette logique doit se décliner pour le Sénat où l’existence d’un groupe Front de Gauche sera déterminante à condition qu’il  représente le plus possible notre diversité politique. C’est pourquoi la condition d’un accord aux sénatoriales implique de présenter partout en France, dans les configurations d’alliance qui seront choisies localement, des candidatures Front de Gauche en adoptant le même principe que les législatives soit la reconduction de nos sortant-e-s lorsqu’ils ou elles se présentent ce qui est notre cas en Essonne.         
8  – Sur les questions du financement  des partis politiques qui dépend du résultat aux législatives, le Parti de Gauche propose à toutes les forces actuelles et à venir du Front de Gauche de mettre en place une association de financement commune technique qui pourrait permettre de déconnecter les questions financières des questions de répartition de circonscription. Nous sommes y compris prêts à mettre en place cette solution avec les seules forces qui le souhaiteraient.
9 – Pour prétendre représenter le Front de Gauche, l’ensemble des candidatures  intégrées dans  l’accord national du Front de Gauche devront obligatoirement se déclarer sous l’étiquette politique commune « Front de Gauche soutenu (ou proposé) par le PCF, PG, GU (plus les autres forces qui pourraient nous rejoindre) » comme cela a été acté dans les négociations en cours.
10 – Nous voulons mener campagne en donnant déjà à voir notre conception de la république et de la démocratie. C’est pourquoi le Bureau national du Parti de Gauche rappelle son attachement à une campagne présidentielle et législative collective et unitaire. A cette fin nous appelons à la mise en place de collectifs de circonscription ouverts à toutes celles et à tous ceux qui souhaiteront mener, dans le même élan, la campagne présidentielle et législative. Sur le même principe que le collectif national de campagne tel que validé dans notre texte stratégie, ces collectifs de circonscription devront être présidés par une personnalité du Front de Gauche qui ne soit pas la ou le candidat(e) à la législative ni de son parti. (La liste des circonscriptions proposées sera disponible sur le site du PG) »


135 commentaires à “Même pas peur !”
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  1. cristobal dit :

    Bonjour a tous.
    En tant que citoyen travaillant dans les fruits et légumes, je me dois de vous informer de la manipulation dont nous sommes en train d'être les victimes. Je m'explique. Si demain matin je suis malade en achetant un steack haché par exemple chez LIDL, il y a fort a parier que l'on va d'abord incriminer le distributeur, puis le fabricant, mais on a jamais vu, même le plus mauvais des journalistes, s'en prendre a l'éleveur du boeuf qui a servi a la fabrication du steak. Dans le cas présent, celui du concombre d'Espagne, on essaye de faire croire aux gens que le producteur de concombre qui a servi a faire ces barquettes de salade serait responsable ! Pourquoi pas, celui qui les a confectionnés ou celui qui les a distribué., Mais attention, l'heure et grave pour nous aussi car plus de 50 departements sont passes en pénurie d eau et nos camarades espagnols on détruit les marchandises présentes et on arraché le reste. La bonne question a se poser, me semble-t'il, que mangerons nous en aout et plus que tout, a quel prix ?

  2. Jean Jolly dit :

    Comme beaucoup, je suis estomaqué par l'attitude du NPA.
    La direction du NPA aura décidé d'appliquer la politique de l'autruche au détriment de l'intérêt général pour une seule raison que la révolution attendue vienne par la rue.
    Je ne sais pas si une révolution est plus crédible par la rue ou par les urnes, mais je suis certain qu'elle est devenue nécessaire. Rien ou presque ne nous sépare du NPA... juste la manière d'arriver à cette révolution.
    La balle est dans votre camp messieurs/dames du NPA, notre main sera toujours tendue à ceux qui subissent le capitalisme.

  3. Eve37 dit :

    Mon pauvre Jean-Luc, la galère de RTL, insupportable à écouter, dans ma voiture il y a longtemps que je n'avais pas écouté, manque de discernement de jeunesse, mais là le pseudo journaliste a du mal à cerner ce qu'est le Front de gauche, le Parti de gauche, il confond le PC, qu'il retourne à l'école de journaliste, et qu'il apprenne ce qu'est faire des amalgames et à bosser ses sujets. Et puis entre deux pages de pub, un pseudo comique est venu faire un journal soi disant rigolo, en sortant des vannes à deux balles sur Line Renaud. C'en était trop pour moi, j'ai remis sur France Musique pour me laver le cerveau. Affligeant.

  4. Melanie Tsagouris dit :

    Merci pour votre entêtement à ne pas oublier le peuple grec.
    Pour le reste, je fais partie des communistes qui défendront avec toute la force de leurs convictions, ces dix propositions, lors de la très prochaine conférence nationale du PCF.

  5. Linformaticien dit :

    C'est indispensable de mettre la vraie gauche en ordre de bataille sur un projet unique.
    Mais, tout de suite après, il faut s'adresser à tous les citoyens, dépasser les arguties internes, se préparer à gouverner au nom de tous.
    Quelques millions font le résultat des élections. Ce sont des gens qui se moquent complètement des étiquettes de droite ou de gauche. Beaucoup sont imprégnés de valeurs bourgeoises, mais ils ont compris que les puissants nous mènent à la catastrophe à plus ou moins brève échéance à force d'égoïsme et d'esprit de classe... Il faut convaincre ces quelques millions. La révolution citoyenne ne se fera pas seulement par l'énergie de militants disciplinés. L'abolition des privilèges, autrefois, n'était pas l'oeuvre de défavorisés de la société d'alors. L'idéal et le réalisme sont toujours des moteurs puissants d'adhésion.

  6. Bien Modestement dit :

    70% des postes pour les législatives de 2012 réservés aux candidats présentés par le PCF ? C'est généreux !
    C'est une main largement ouverte et tendue par le Parti de Gauche vers un allié qui lors des dernières cantonales a cru devoir s'embarquer dans une péniche dans laquelle je n'ai toujours pas compris ce qu'il pensait devoir y faire.
    Le message politique envoyé avec cette proposition me semble clair: "L'union (le Front) qui fait la force avant tout". Que le PCF choisisse désormais son camp sans la moindre équivoque.
    Si c'est celui de Front de Gauche, qu'il arrête les négociations et le hésitations et qu'il se mette au boulot.
    Il y a largement assez à faire surtout si l'on prétend avoir les plus gros bras.

  7. Pearle dit :

    52 cristobal
    l'heure et grave pour nous aussi, car plus de 50 départements sont passés en pénurie d'eau ! Et nos camarades espagnols on détruit les marchandises présentes et on arraché le reste. La bonne question a se poser, me semble t il, que mangerons nous en aout et plus que tout, a quel prix ? »

    Oui hélas Cristobal et à côté de cela, d’après ce qu’on peut lire il y a les quelques 400 heures de vol déjà à 13 000 euros l’heure pour l’intervention en Libye. Pourtant les caisses, comme on a pu l’entendre hier soir sur France 2, sont vides. Et les stations de traitement d'eau de mer seraient bienvenues pour palier à la sécheresse d’autant que si le niveau des océans montent autant les vider un peu ? Triste quel gâchis.

  8. Jean Jolly dit :

    Convaincre est le contraire de vaincre, le dernier verbe consiste à imposer un modèle alors que le premier demande à discuter.
    Si le PS et le NPA voulaient discuter sérieusement de l'état actuel de notre pays et de l'État actuel, nous n'en serions pas là !

  9. francis dit :

    Jean-Luc Mélenchon dit à propos du mouvement de révolte en France : "Ce qui compte à mes yeux c’est qu’il se soit amorcé. La marée ne monte jamais d’un coup. Les vagues vont et viennent. Ce qui compte c’est le sens général du mouvement et du cycle."
    J'aime quand la politique se pique ainsi d'un peu de poésie pour gonfler ou retenir l'énergie des révoltés car si la raison des uns et des autres peut parfois trouver des points de désaccord, d'impatiente ou d'imprécision, une fois le travail principal des lignes de force bien éclairés, s'unir sur l'émotion en deçà des niveaux symboliques d'appréhension de la réalité, est tous simplement universel.
    Clin d'œil d'un fatigué n'étant pas moins déterminé à vous lire pour vous récompenser de votre action.

  10. Grain de Sel dit :

    Pour sûr votre livre : "Qu’ils s’en aillent tous" sera un best seller, une perle de la culture française. Mission accomplie, vous réussissez à transmettre au plus pessimiste d’entre nous la dynamique avec quelques lueurs d’espoir en prime. Ce fut aussi un soulagement que de lire votre opinion franche et honnête à propos des inepties destinées aux jeunes que certaines chaînes (comme RTL ou TF1) nous servent tel que secret story, d’une incommensurable médiocrité, qui attirent cependant les jeunes même ceux qui ne sont pas totalement fermés à quelques idéaux plus profonds. Au collectif unis avec Bové j’ai dit à propos du pitre qui s’est hissé au perchoir et règne depuis sans partage, que je n’avais pas compris (moi petite belge prenant les français pour des grands esprits) comment ils avaient été séduits par ses discours à quatre sous destinés à des gosses de l’école gardienne ! Non, je n’ai jamais compris ! Les dés étaient-ils truqués ? Les émeutes de 2005 ont impressionné, étaient-elles provoquées ? Amplifiées ? Quoiqu’il en soit elles furent récupérées… Cela dit chez nous 53 % / 47 % et même moins : cela donne la cohabitation, les proportionnels, c’est déjà plus démocratique. Ici le vote est obligatoire, cela semble normal, c’est un devoir civique qu’on acquitte de bon gré, même si le paysage politique ne nous inspire pas autant que chez vous qui avez quelques perles rares, tel que vous ou encore Olivier Besancenot, qui nous a impressionné en 2007 par sa judicieuse éloquence, sa vivace présence d’esprit, autant que par son authenticité sincère, sans oublier José Bové dont on sait même sans avoir lu ses livres "Paysans du monde", "Le monde n’est pas une marchandise", "Candidat rebelle" que sa sagesse et son efficacité ne sont plus à démontrer. Les français parlent trop et trop bien, ne perdez s’il vous plait pas de vue dans vos belles phrases (qui valent je l’admets leur pesant d’or) le fait qu’il faille une réponse adéquate à ceux qui vous provoquent si ostensiblement, dont les discours sont jalonnés de : racaille, karcher, taser, flash ball, pauf’con, casse-toi... Et qui offrent à présent aux promoteurs US de belles régions touristiques à saccager! Pourquoi personne ne lui a-t-il pas retourner sa phrase : "La France on l’aime où on la quitte " ?

  11. Jean Jolly dit :

    @ Grain de Sel
    Ici le vote est obligatoire, cela semble normal,c’est un devoir civique qu’on acquitte de bon gré, même si le paysage politique ne nous inspire pas autant que chez vous qui avez quelques perles rares,

    Le mot "obligatoire" percute l'esprit par son effet de décision imposée. Il deviendrait donc indispensable de rendre le vote, non pas obligatoire, mais incontournable.
    Même avec la meilleure des volontés, je n'arrive pas à concevoir une démocratie sans vote.

  12. Jean Jolly dit :

    @ La fin du texte de Grain de Sel et pour couper court en disant :
    pourquoi personne ne lui a –t-il pas retourner sa phrase : "la France on l’aime où on la quitte" ?

    Justement, il faut détester la France pour la malmener de cette manière, Sarkozy s'est toujours proclamé pro-américain jusqu'à preuve du contraire...

  13. Jonathan L. dit :

    Je faisait partie de ceux qui étaient à la Bastille le 29, et de ceux qui y seront demain. Je peut vous assurer de quelques quelques petites choses, très cher Jean-Luc Mélenchon.

    1) Le mouvement est non seulement lancé, mais aussi et plutôt carrément propulsé. Les idées ont fusé, on sentait bien le côté balbutiant du mouvement mais il frémit et il part sur un très bon pied, avec de très bonnes volontés. J'en vois encore les yeux hagard de se rendre compte que leurs idées ne sont pas, contrairement à ce que les médias et les politiques en général pourraient leur faire croire, une bouillie informe de revendications utopistes et idiotes...

    2) Y étaient présents de nombreux sympathisant et militants PG/FdG qui, pour l'occasion, ont apporté leur pierre à l'édifice de cette macro-agora d'assemblée parlementaire, et qui, après avoir vu que certains avaient peur que des groupuscules politiques accaparent le mouvement en France (compréhensible: certains étaient clairement et uniquement là pour ça) ont rangé les drapeau, les badges, et autres invitations à discuter de notre vision de la révolution citoyenne

    3)Il régnait une ambiance à la fois sérieuse, festive, civique...citoyenne, en somme. A plusieurs reprises, nous avons crié que nous étions pacifiques, et, c'est important de le dire, les forces de l'ordre nous ont encerclés, puis provoqués à de nombreuses reprises, puis spoliés dans notre dignité en faisant fi de notre autorisation jusque 21h d'occuper la place, et enfin tout bonnement frappés, gazés au poivre, lattés avec leurs Rangers et, c'est aussi important de l'évoquer, à de nombreuses reprises certains se sont laissés avoir par la méprise à cause de l'attitude oppressante de ces fous-de-la-matraque et se sont mis à huer, pester...le mouvement auto-régulé fit que les uns ont raisonnés les autres, et les discutions ont repris dans le calme et la ferveur citoyenne de notre début de révolution.

    Je rajouterai ceci: "Paris, debout,...

  14. cyrille dit :

    Bonjour
    Monsieur Mélenchon ne fera rien sans le peuple, mais le peuple ne fera pas grand chose sans Monsieur Mélenchon. Attention, si le mouvement grandit et devient dangereux pour les capitalistes, il faut que Jean Luc se méfie.
    Ils ont tué Jaurès et d'autres. Je ne veux pas être pessimiste mais, quelqu'un a-t'il prévu un service de protection ! Désolé, mais j'y pense souvent. Aujourd'hui on ne tue plus comme avant. Ca se fait discrètement et lentement pour ne pas créer un héros. Un petit morceau de matière radioactive dans le casque à moto de Jean Luc et hop, un cancer du cerveau déclaré, c'est la faute à pas de chance...
    Un cancer, ça ne vous dit rien ça. A peine élu, Mitterand souffre d'un cancer... j'y pense souvent. Attention Monsieur Mélenchon, ils n'ont aucun scrupule et ont accès à toutes les techniques.
    Désolé d'être si noir, mais quand même faites attention. Merci pour votre engagement. Nous avons besoin de vous.

  15. le Prolo du Biolo (PG 01) dit :

    Un autre monde est possible !

  16. Pulchérie D dit :

    Les remèdes absurdes du FMI
    C’était le titre d’un article du Monde Diplomatique paru en février 1998, il y a donc 13 ans.
    Les dragons asiatiques (Corée du Sud, Thaïlande, Indonésie) se portaient bien financièrement, selon les critères du Fonds. Mais le baht thaïlandais s’effondrait le 2 juillet 1997, entraînant en quelques jours dans sa chute les monnaies des autres pays précités.
    La Thaïlande eut la fâcheuse idée de demander de l’aide au FMI, suivie par l’Indonésie, et enfin, par la Corée du Sud.
    Les mesures de sauvetage imposées par le FMI aboutirent à une situation que résume de la manière suivante un sénateur US républicain : «Nous sommes en train de privatiser les profits et de socialiser les pertes ». Quelle lucidité prophétique, en 1998 !
    http://www.monde-diplomatique.fr/1998/02/WARDE/10054
    Le FMI est décidément une maladie chronique grave qui doit conduire le monde néo-capitaliste à sa perte.

  17. Henri Brosse dit :

    La « concurrence libre et non faussée » et les grands principes des droits humains entrent en contradiction dans un monde qui a profondément changé depuis un siècle. Bouleversement anthropologique comme l’a fait remarquer Michel Serre, dans des conditions démographiques, urbaines, technologiques, matérielles et symboliques radicalement transformées.Mais le fait le plus remarquable totalement ignoré par tous les commentateurs même les plus critique concerne la part des emplois et du travail global qui aujourd’hui est majoritairement consacré non plus à la production de richesses réelles, mais à la circulation et à la captation de l’argent, à l’industrie financière et à la reproduction de tous les signes qui représentent la valeur. A l’échelle d’une crise systémique du diktat des critères économiques et financiers qui menacent directement les besoins humains, et dont les retombées se heurtent aux limites impératives de l’éco-système humain, ce sont ces contradictions qui frappent de plein fouet tous les peuples du monde. Les récents soulèvements populaires qui ont brisé le joug de tyrans inappropriés aux conditions libérales, vont affronter pratiquement le règne concurrentiel qu’il n’y a pas si longtemps cette existence délicieuse devait leur promettre, le culte des individus référencés à la valeur de leur vie capitalisée. Dans ce grand écart entre liberté politique et libéralisme économique, comment briser le carcan de la valorisation en crise qui emprisonne et détruit la vie sociale ?

  18. Née un 19-Août dit :

    @ Jean Jolly (#62) :

    Tout à fait d'accord avec vous ! Une mesure qui pourrait être prise dès que Jean-Luc est notre président : déchoir Sarko de sa nationalité française. La France, on l'aime ou on la quitte, comme les Américains le disent de leur propre pays. Sarko pourra toujours pousser la porte des USA - pas sûr que les Américains l'acceptent...
    Bon, on peut toujours rêver. On peut toujours aussi songer à un Tribunal style Nuremberg qui jugerait les criminels de la finance en France et les politiciens qui ont trahi notre pays en le dépeçant pour le vendre au plus offrant.

    @ Cyrille (#64) : Moi aussi je m'inquiète pour Jean-Luc. Nous allons être confrontés à des intérêts extrêmement puissants. Le capitalisme et ses thuriféraires ne lâcheront pas le morceau aussi facilement. Ils ont tellement à perdre ! Je prie tous les jours pour qu'il n'arrive rien à Jean-Luc. On peut aussi tuer quelqu'un psychologiquement, par la médisance par exemple.

  19. de passage dit :

    DCB était hier interviewé sur France Inter. J'ai retenu un mot marrant venant de lui, qui fera un excellent slogan pour les manifs.
    "En 2012, offrons un long congé parental à Sarkozy"

    PS (sans allusion!) : L'Est Répu du jour rappelle les nombreuses incartades de Morano, secrétaire à l'apprentissage (des bonnes manières). Cela vaut son pesant de cacahuètes. Ils ont oublié ses bourdes.

  20. antigone dit :

    @52 Jean Jolly
    Mille fois d'accord avec vous, il faut faire cette plateforme électorale de la gauche anti-libérale. Mais ceux qui n'y souscriront pas auront une responsabilité historique d'avoir raté le train de la révolution citoyenne, la première révolution par les urnes contre le libéralisme en Europe après celles d'Amérique du sud. Ils auront joué avec nos espérances car les amis, considérez, ce n'est pas tous les jours que l'on a un porte-parole comme JL Mélenchon ! Un homme prêt à tous les combats et qui entre en résonance et colle à nos vécus, nos analyses, nos années de manifs et de conférences pour comprendre ce qui nous arrivait. Il vient là et pouf ! cristallise le tout et c'est la masse critique qui vient à point. Ça ne se trouve pas sous le pas d'un cheval ce genre de configuration historique!
    On la et on va faire les ergoteurs comme le NPA?
    On va le ratiboiser comme le PC, un peu opportuniste sur ce coup (pour les législatives au prétexte que l'on a le gros des militants, mais point des électeurs nuance camarade.)
    Les traites, les sociaux libéraux, sont peu à peu démasqués (voir Cohn Bendit).
    JL Mélenchon, par sa seule présence agit comme catalyseur et du coup la gauche libérale, officielle celle qui a désespéré les espagnols, apparait sous son vrai jour, JL Mélenchon c'est l'effet Dracula.
    Les temps sont venus de se définir comme on dit en espagnol, car en temps de crise les barricades n'ont que deux côtés. Et s'ils avaient Mélenchon, en Espagne, la rue trouverait son chemin !
    Alloons marchooons!...

  21. gp91 dit :

    Avec l'agrément du FMI et de l'UE, les employeurs grecs peuvent désormais payer les moins de 25 ans 20% sous le salaires minimum (739,60€) c'est à dire 591,60€. Le coût de la vie en Grèce est presque équivalent au notre en France !
    Le maximum des CDD est passé de 2 à 3 ans. Ils pourront être renouvelés 3 fois. L'employeur n'est pas tenu de garder l'employé à ce terme. S'il est viré, il ne touchera pas d'indemnités de licenciement.
    La flexibilité fait qu'un employeur pourra demander de travailler 10 heures par jours jusqu'à 6 mois par ans.
    Pendant ce temps l'aide de 110 milliards est à mettre en rapport avec l’évasion fiscale de 280 milliards.
    Le premier ministre grec a du sortir sous escorte policière mardi soir après que les manifestants aient bloquées les sorties du parlement. Le député Christos Protopappas dit qu'un manifestant a retiré son pantalon et lui a montré ses...
    Les Grecs sont 6 fois moins nombreux que les Français. Une manif quotidienne de 10000 personnes est donc énorme. Imaginez 60000 personne quotidiennement dans les rue à Paris.
    On remercie et on applaudit bien fort le FMI, l'UE, la BCE et le gouvernement grec.

  22. Berdagué dit :

    Henri Brosse -67-
    Comment ? Certainement en vous lisant et aussi Daniel Bensaid "Le spectacle,stade ultime du fétichisme de la marchandise" Ed. Lignes, écrit inachevé qui est à poursuivre dans les interrogations, réflexions, pensées, citées par Daniel de Marx, Marcuse, Debord, Lefebvre, Baudrillard. Tout un boulot.
    Vous avez écrit sur le fétichisme financier qui éclaire avec celui de la marchandise notre rapport individuel influencé par le collectif ou plutôt celui de cette société présentée comme la seule possible malgré toutes ses imperfections, d'ailleurs reconnues par ceux qui en profitent le plus, les décomplexés du luxe rien que pour eux car à leur petite pensée du si il y avait partage ça ferait pas grand chose pour chacun, donc qu'il vaut mieux des riches individuels et en réseaux pour s'auto entretenir les élus, c'est de nous faire marcher tous ensemble. Maintenant même les plus réacts se pavanent dans le social, pour un temps l'oubli de leurs montres de luxe est nécessaire et si il n'y avait que les montres. Ça sent les élections eh bien oui votons !
    Il leur faut donc de sacrés moyens de propagandes pour faire passer tout ça, et le sacré dit lien social rabâché par tous les tenants de la psychologie adaptative au système n'est là que pour nous faire passer comme doux rêveur, utopique, marginal, et si vous insistez terroriste, dangereux jusqu'à criminaliser toute revendication qui apporte des solutions à l'exploitation.
    Alors comment avoir une vie sociale ? De reconnaitre tous les mécanismes à l'oeuvre, les reconnaitre comme destructeurs pour l'humain et pour notre petite planète si belle et si abimée pour ouvrir une autre voie et plus que problématique. Je pense que le Front de Gauche pose de plein fouet une alternative pour cette vie sociale désirée.
    Vive la politique !

  23. 4 Août dit :

    @ 73 gp91
    Pendant ce temps l'aide de 110 milliards est à mettre en rapport avec l’évasion fiscale de 280 milliards.

    On se demande bien où ils peuvent s'évader, vu que le nain a fait fermer tous les paradis fiscaux d'un coup de menton ;-)
    (Mais non, on ne se fout pas de nous !)

  24. Boom dit :

    @ gp91

    Vous décrivez une situation terrible pour les grecs, mais c'est une vaste blague! S'ils souffraient, pourquoi auraient-ils choisi de plébisciter le gouvernement socialiste aux législatives de 2009 ? Je ne parle même pas de l'alternance possible droite/gauche, je parle seulement d'un changement ! La souffrance en Grèce est une vaste blague!
    Vous croyez sérieusement au suspens qui entoure le rallongement des prêts aux Grecs ? Si c'est le cas, vous êtes perdus dans l'analyse...
    L'UE alliée au FMI se disent "On leur rallonge leurs prêts ou ils font défaut sur une partie des 350 milliards d'euros qu'on leur a prêté jusque là... hmmm..."
    Et donc, pour parodier, selon vous ils se disent "oh là là! mais il est difficile ce problème dis-donc!" la grosse blague ! Je m'en tape sur les cuisses, j'arrive plus à respirer.
    Les politiques de restriction budgétaires demandées à la Grèce sont une vaste mascarade. Oui certaines personnes vont en souffrir un peu, mais 10.000 personnes dans la rue alors que la journée est supposée être une "grève générale". Soyons honnêtes deux minutes, c'est moins qu'une tempête dans un verre d'eau ! Et puis de l'autre côté les dizaines de milliards d'euros affluent, maintenant le pays à flot. Et nous le savons très bien, vous comme moi, ces dizaines de milliards ne seront jamais remboursés, c'est physiquement impossible.

  25. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ 75 - Boom
    "S'ils (les Grecs) souffraient, pourquoi auraient-ils choisi de plébisciter le gouvernement socialiste aux législatives de 2009"

    On appelle encore çà un plébiscite quand il y a 60% d'abstention ?
    Une fois déduites les oppositions et l'abstention, au final combien représente-t-il d'électeurs votre PS "plébiscité" ?

  26. Gilbert LAURET dit :

    Je crois qu'il est instructif de réécouter l'émission de Ce soir ou jamais où le philosophe Michel développe plus en détail le monde nouveau qui vient. Jean Luc et les camarades du PG et du FdG devraient s'en inspirer car il dit que la nature est devenu un acteur réel de la politique et nous fait passer d'un jeu à deux à un jeu à trois. La planification écologique que nous mettons en avant est en phase avec cette philosophie. http://www.dailymotion.com/video/xb6us2_crise-financie-re-michel-serres-17_news#from=embed.

  27. Jake B dit :

    @ boom
    Oui, oui, rien ne sera remboursé, on le sait. Mais les intérêts payés finiront vite par dépasser le capital prêté.
    Et va expliquer au mec (ou à la fille) qui touche moins, bosse plus, et ne finit pas son mois que tout çà c'est de la rigolade.
    Tu te gourres de côté mon gars. Va faire tes blagues sur le site de Valeurs Actuelles.

  28. gp91 dit :

    @boom 74
    Ces infos viennent, entre autres, du journal de centre droit kathemirini (j'ai mis le lien dans un post précédent).
    Si perdre presque la moitié de son salaire, son emploi et autres joyeusetés de cet acabit sont une vaste blague alors tapons nous sur les cuisses.
    Une petite dernière : la contraction des entreprises publiques vont déboucher sur 50% de licenciements. On rigole, on s'amuse.
    L’article de Jean Luc s'appelle "même pas peur!". Si tu es d'accord avec, et si tu n'as peur de rien, va faire tes vannes place Syntagma à Athènes. Je serais heureux de t'y rencontrer bientôt.
    une pancarte dans la foule :
    "vous trahissez nos rêves
    vous hypothéquez notre futur
    maintenant vous vendez notre patrie"

  29. Yanis dit :

    Je ne vois pas en quoi la pensée communiste est étroite. Pas forcement partisan, j'en respecte les penseurs et tout ceux qui se sont sacrifié pour.
    Mr Mélenchon je pense a su faire une place dans les médias et véhiculer un message qui jusqu'à présent n'était pas vraiment entendu sur la scène politique. Il ne dit peut être pas tout, j’entends par là tout ce que je voudrais entendre. Mais il nous propose de retourner vers un débat démocratique et sensé. Il faut être aveugle pour ne pas voir le décalage entre cet homme et la ribambelle de caricatures, pur produit de la médiacratie française, qui l'affronte dans les sondages. Qui s'y frotte s'y pique. Le message passe à gauche comme à droite. Mélenchon fais peur et chamboule le train train politique des années précédente. Pour cela au moins, il mérite notre reconnaissance.

  30. ydaho dit :

    Je souhaite juste signaler a boum, que si les grecs ont "plébiscité" Papandreou en 2009, il n'étaient pas encore au courant de ce qui allait leur tomber sur le bec. Je lui conseille de revoir un peu la chronologie de la crise.
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/05/12/2009-2011-chronologie-de-la-crise-grecque_1520780_3214.html
    Se taper sur les cuisses trop souvent entraine souvent quelques désagréments comme la cécité, la surdité ou même la perte de tout bon sens.

  31. antigone dit :

    @79 Yanis
    Un des erreurs et la pensée marxiste en ce qui concerne le communisme, comme la social démocratie et une grande partie de la gauche c'est qu'il y a une impasse qui est le productivisme qui s'oppose à la planification écologique, dans un monde où la croissance infinie est impossible puisque ses ressources sont limitées.

  32. Boom dit :

    @ Jake B
    "Mais les intérêts payés finiront vite par dépasser le capital prêté"

    Ils empruntent à 5.5% à travers l'EFSF (les grecs n'empruntent plus sur le marché depuis mai 2010), il faudra plusieurs dizaines d'années avant d'avoir remboursé le capital.

    @ le Prolo du Biolo (PG 69)
    "On appelle encore çà un plébiscite quand il y a 60% d'abstention ?"

    Ils n'avaient pas le choix? Il est interdit de se présenter soi-même dans ce pays? Il n'y a pas de parti communiste là bas? Les anarchistes sont présents dans tous les médias. Je veux dire, si t'es mécontent au point de mourir de faim, tu peux toujours faire la révolution non?

    @ gp91 "la contraction des entreprises publiques vont déboucher sur 50% de licenciements."
    Et ça représente 10.000 personnes? Je demande parce que c'est le nombre de gens dans la rue lors des impressionnantes journées de "grève générale"...

    @ ydaho dit: "si les grecs ont "plébiscité" Papandreou en 2009, il n'étaient pas encore au courant de ce qui allait leur tomber sur le bec."
    Mais maintenant ils savent non? Et ils sont combien dans la rue lors des impressionnantes journées de "grève générale"? 10.000.

    Tout ça pour dire que les allemands font croire qu'ils sont en train de presser le kiki aux grecs, mais c'est complètement bidon, ils n'en ont pas les moyens. Qu'ils essaient un peu, et on va bien rigoler. Avec les peuples qui commencent à montrer leur mécontentement, et l'exemple des pays arabes, ils risquent des soulèvements. Qu'est-ce qu'ils feraient s'ils perdaient le contrôle d'un gouvernement d'un PIIGS? Ce serait la fin de l'euro. Il faudrait soit envahir, soit s'asseoir sur les dettes. Les allemands n'ont donc pas le choix, ils paieront jusqu'à engloutir la production mondiale de papier. Tout le reste n'est que parade pour défendre ce qu'il reste de crédilité à l'euro.

  33. ydaho dit :

    @ Boum : Oui, les Grecs le savent maintenant, mais ne le savaient pas avant, ce qui ne t'empêchait pas de l'affirmer : "Vous décrivez une situation terrible pour les grecs, mais c'est une vaste blague ! S'ils souffraient, pourquoi auraient-ils choisi de plébisciter le gouvernement socialiste aux législatives de 2009 ? Je ne parle même pas de l'alternance possible droite/gauche, je parle seulement d'un changement ! La souffrance en Grèce est une vaste blague !"
    Les Grecs vont souffrir, et voir leur pays être dépecé sous contrôle de l'UE ou du FMI, c'est une évidence, tout comme est une évidence ce qui vient d'arriver aux Espagnol, a propos de la bactérie tueuse, Ils ont été sacrifiés sans le moindre début de preuves, alors qu'en cette période de l'année c'est le plein boum de leurs ventes en Europe (pour les fruits et légumes), personne ne trouve cela étrange ? Tous les coups sont permis, voilà tout !

  34. g dit :

    Ah si seulement le NPA et Les Verts-Europe Ecologie rejoingnaient le Front de Gauche pour la Présidentielle. Nous en rêvons à défaut qu'ils le fassent. Il faut croire qu'ils aiment perdre. Mais en France le peuple continue a souffrir, c'est le quotidien d'un peuple représenté par des c***.
    Amitiés,
    g.

  35. gp91 dit :

    Grace à Mr Boom (82) nous savons désormais que s'il n'y a pas 4 millions de manifestants en France c'est parce que les sans emploi et les précaires sont contents de leurs sort.
    Retire ta cagoule Sarko, on t'a reconnu :-))

  36. Julien H dit :

    Il ne faut pas non plus prendre les électeurs du NPA pour des abrutis. Ceux qui ont voté pour ce parti, et qui continueront de le faire, y trouvent certainement le moyen de voter "contre" le reste de la classe politique, pour faire simple, de dire "m****" plutôt que de s'abstenir. Si les dirigeants du NPA voulaient intégrer le FdG, je ne suis pas certain que l'électorat en question suivrait. Et comme on l'a déjà dit ici avant moi, si le NPA et le FgG se rejoignent en idée sur beaucoup de thèmes, il subsiste malgré tout un désaccord profond sur les moyens de faire la Révolution. En gros : la rue contre les urnes. C'est là que je trouve une grosse limite au NPA, puisqu'il me semble franchement contradictoire et en même temps opportuniste de participer au cirque politique tout en le dénonçant si ouvertement. Il faut se faire à l'idée qu'il y aura 5 à 8% de Français qui se prononceront l'année prochaine pour le NPA et la LCR, ces deux partis qui a priori ne cherchent pas à prendre réellement le pouvoir (même si le médiatique facteur sera absent de la course). A partir de là, il faut malgré tout travailler au corps ces électeurs si proches de nous, et les convaincre que voter le FdG, c'est véritablement "voter utile" !

  37. Ghanem dit :

    Le malheur de la France et de l'Europe s'appelle NAIRU (Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment) appeler aussi chômage délibérément entretenu.
    Le 18/01/08 Christine Lagarde tablait sur "un chômage ne descendant pas sous les 5% pour 2012, limite du chômage structurel."
    La BCE maintient des taux directeurs suivant les conjonctures afin de que le taux de chômage ne descend sous un certain seuil.
    Même l'OCDE préconise aux gouvernements européen d'infléchir leur politiques, suivants que ce taux soit au dessus de 9% ou lorsqu'il frôle les 5 %. Au nom d'une inflation maitrisée.
    Je vous invite à chercher sur google "NAIRU" et vous comprendrez pourquoi il y a toujours du chômage malgré les promesses des candidats.
    Jean Luc doit dénoncer avec vigueur ce qui est le plus grand scandale de ses 40 dernières années.

  38. Quousque tandem dit :

    Article magnifique.
    Une chose me gène : le PCF me semble bien gourmand par rapport à ce qu'il représente aujourd'hui, et je comprends les réticences des verts....
    70 % alors que la base électorale a quasi disparu ! Pour que les élus communistes, issus pour la plupart du stalinisme, soient réélus ?
    Ils ne comprennent donc pas que c'est leur dernière chance ?
    Le FdG à mon avis se fait baiser, car théoriquement le nombre de voix aux prochaines élections devraient balayer les prévisions faites sur les anciens scores.
    Et si ce n'est pas le cas, alors la partie en 2012 sera perdue.
    Mais je ne le pense pas: par contre vous prenez le risque que l'on dise le FdG est le nouveau sigle du PCF.

    Qm.

  39. Alain Guillou dit :

    @Cyrille(64)
    "Monsieur Mélenchon ne fera rien sans le peuple, mais le peuple ne fera pas grand chose sans Monsieur Mélenchon".

    Parmi les exigences des partenaires du front de gauche, il y a, pour qu'enfin Jean-Luc soit notre candidat, que désormais il fasse la campagne du "nous", et qu'il mette de côté le "je"...
    Je ne pense pas qu'il s'agisse là d'une exigence malveillante à l'égard de jean-luc Mélenchon, au contraire.
    Jusqu'ici Jean-Luc est candidat à la candidature, donc, il a parfaitement raison de dire "je", car "nous" avons le droit de le connaître et de lire ses préférences sincères telles qu'il les offre à la discussion. Tel est le cas de son livre "qu'ils partent tous", sincère et personnel, mais qui ne prétend pas dire le programme partagé, lequel est en cours de "partage", justement.
    Dans la dynamique du Front élargi que nous souhaitons tous victorieuse, sortir du nucléaire ne figurera pas formulé ainsi, car "nous" nous respecterons. Nous réclamerons qu'enfin, sous la poussée réelle de la révolution citoyenne, le vrai débat qui est attendu sur cette question de l'énergie égale pour tous soit soumis à la réflexion et à la souveraineté populaire, dans la plus grande transparence et dans la plus complète confrontation des experts requis.
    Il en va de même pour tout ce qui pose encore problème, car "nous" refuserons de cacher les problèmes tels qu'ils doivent être posés au peuple lui-même !
    Alors, Jean-luc Mélenchon ne sera plus l'homme providentiel dont la vie serait mise en danger, il sera un dirigeant à l'image du peuple qui s'indigne et décide la désobéissance contre les puissants armés de dogmes émoussés.
    La force des premiers chrétiens fut d'avoir été "des christs par milliers"... de là à espérer une crucifixion, non !

  40. Pier7 dit :

    Bonjour à toutes et tous, camarades,
    Ceux, qui assurés de leurs positions matérielle et symbolique (langue, culture), dont les belles personnes, peuvent nier les hiérarchies dans une stratégie de condescendance sans qu’on ne puisse pas les soupçonner à ignorer ou être incapable de satisfaire les exigences de ces hiérarchies.
    Alain Juppé, repris de justice « droit dans ses bottes » dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris (1er décembre 2004), emploie, en partie et depuis peu, la terminologie de Jean-Luc Mélenchon. Comme Juppé n’est pas le dernier des importants (agrégation de lettres classiques), il pourrait être un des obstacles majeurs à affronter après la piétaille des médiacrates.
    Le problème avec les pauvres, c’est que les riches pourront toujours en payer une moitié pour tuer l’autre moitié.
    Nos rêves seront leurs cauchemars. Il faut apprendre le langage de l’ennemi !
    Restons vigilant !

    Vieille tête dure … Continue J-L Mélenchon …

  41. Alain Guillou dit :

    @Quousque tandem
    "le PCF me semble bien gourmand par rapport à ce qu'il représente aujourd'hui, et je comprends les réticences des verts..."

    Je comprends que vous soyez géné, car vous avez chaussé les œillères d'un anticommunisme aveuglant, mais si vous voulez-bien, imaginez, la réalité militante, c'est-à-dire, en fait la seule vraie "fortune de guerre" dont dispose le tout jeune FdG, et qui ne se chiffre pas en devises, comme pour la droite et le PS, mais en ressources humaines, comme au PCF, à GU, au PG, et j'espère, dans les ruisseaux qui rejoignent la confluence de ces trois partis si différents !
    Alors, si vous avez envie de partager un programme, vous en viendrez à partager mon avis: le PCF apporte une incomparable richesse militante, dont le prix est tout simplement le respect des personnes humaines. Celles qui risquent leur parti dans cette aventure encore incertaine (les alliances traditionnelles passées de tout la gauche dans son ensemble étaient encore confortables). Celles qui n'appartiennent à aucun parti et qui vont converger vers "nous", si "nous" savons "nous" respecter. Celles qui ont quitté le PS (gagnant-gagnant, etc.) et forment ce nouveau Parti de gauche, déjà critiqué pour son prétendu manque de démocratie interne (c'est pas si facile à faire!). Celles qui ont quitté un NPA où elles se sentaient en phase avec leur rage impatiente (difficile de constituer une Gauche Unitaire pour porter à la fois cette rage et tenter l'union avec d'autres qui manifestement calment leur rage dans un espoir fou) etc. Toute la discussion pour les législatives doit servir à optimiser les chances de la dynamique unitaire. Si le PCF, c'est-à-dire sa force militante, n'est pas pris en considération pour ce qu'il fut et pour le potentiel qu'il apporte, alors, l'échec sera la punition d'un oubli du devoir de mémoire ! La seule punition que l'histoire inflige aux...

  42. ydaho dit :

    @ alain guillou : tout est dit ! Notre richesse c'est l'humain !

  43. Daniel MERINO dit :

    @Quousque tandem "Le FdG à mon avis se fait baiser"
    Sans vouloir jouer les prudes, que vient faire ce lexique sous la plume de quelqu'un arborant son ras-le-bol sous un pseudonyme cicéronien ? Jusqu'à quel point enfin peut-on aller dans le plaisir de ressasser l'agonie d'un PCF dont seul un aveugle ne voit pas que sans lui la stratégie du FdG s'évapore. Je rends grâce à Jean-Luc Mélenchon et aux camarades tels Eric Coquerel de montrer la patience et la fermeté nécessaires à faire progresser la discussion sur les législatives. Redéployer l'ombre du stalinisme au-dessus des têtes des dirigeants communistes ne relève-t-il pas d'une volonté assumée de nuire sinon aux communistes eux-mêmes du moins à l'ensemble des partisans du FdG ? Hélas, je le crains et le déplore. Il m'est plus agréable de lire le propos raisonné d'Alain Guillou (92). Attisons nos coeurs jusqu'à l'unité finale.

  44. Eve37 dit :

    Lorsqu'il a annoncé sa candidature à la présidentielle pour le Front de gauche, lors de sa conférence de presse, Jean-Luc Mélenchon a terminé son exposé en s'adressant à ses supporters: de grâce pas de Mélenchon, président! mais plus de Mélenchon présidons! Alors ceux qui lui cherchent des poux dans la tête pour des histoires de nous ou de je, feraient bien de regarder à nouveau cette vidéo.
    Mélenchon sans le front de gauche, sans les communistes, sans les membres du PG, sans la gauche unitaire, il n'a aucune chance de faire un score honorable et inversement.
    La dynamique de rassemblement du Front de gauche voulue par Mélenchon et les forces de l'autre gauche peut faire basculer le curseur à gauche dans notre pays.
    Mélenchon est tout sauf un individualiste et les prétentions du Parti de gauche pour les élections législatives n'ont rien d'extravagantes même si cela déplait à certains.
    Courage Jean-Luc le peuple de gauche te suivra.

  45. Jérémie dit :

    Je remarque deux faits similaires sur les deux derniers plateaux de "ce soir ou jamais" et "BFM 2012".
    Lorsque Mélenchon commence à développer ses arguments sur le déroulement, fait après fait de la crise économique dans un des pays aidés par le FMI (l'Argentine dans le premier, la Grèce dans le second), très vite, le contradicteur se dérobe : "on va laisser tomber c'est très technique", "passons à un autre exemple, vous avez l'air de très bien connaître ce sujet". Leur malaise est très visible, leur stratagème de fuite grotesque, sans doute peu habitués à devoir justifier point par point leur position. C'est très encourageant pour les débats à venir, et ça pourrait inciter d'aventure à ne pas les autoriser à s'échapper aussi vite de la poudrière qu'ils ont eux-mêmes allumée.

  46. jc de seraing dit :

    A écouter sur France Culture
    Espagne: accident du rêve européen au ralenti!
    par Cécile de Kervasdoué

    http://www.franceculture.com/player?p=reecoute-4257887#reecoute-4257887

  47. vm dit :

    A propos de la Grèce et de la dette, un témoignage réconfortant :
    http://www.legrandsoir.info/La-solidarite-internationale-s-exprime-a-Athenes-pour-mettre-fin-a-l-asservissement-par-l-endettement.html
    J'en appelle à l'enthousiasme lucide et communicatif de Daniel Tanuro :
    http://www.rezocitoyen.org/Democracia-real-YA-Le-credit-le-temps-l-espace-et-la-revolution.html
    Alors en Belgique, ça y est, la LCR fait cause commune avec leur "Front des gauches" ?
    Cause commune ! Ça devrait faire réfléchir tout le monde, cette expression, il est grand temps de dépasser les points de vue particuliers et figés, ça ne veut pas dire du tout un ralliement ni un abandon, au contraire.

  48. Michel Matain dit :

    Pierre Laurent dans l'Huma du 31 mai : "Les conditions sont donc en train d'être réunies pour soumettre au débat des délégués à la conférence nationale des engagements partagés afin qu'ils puissent, en toute connaissance de cause, prendre leur décision sur les choix qui leur incombent."
    Les choses avancent, doucement, et pas forcément à la vitesse dont nous pourrions rêver, mais avancent dans le bon sens.

  49. Achelle dit :

    Sur Mediapart, deux articles sur Jean-Luc Mélenchon et le PCF (par Stéphane Alliès)
    Celui réalisé à partir du dépouillement d'une grande-partie des contributions synthétisant les débats qui ont eu lieu dans les sections du PCF montrent une grande méconnaissance de la personne, de l'éthique politique et des propositions de Jean-Luc Mélenchon. Il n'est pas ici utile de revenir sur cette habitude générale qui est de juger à partir de pas grand chose, de se laisser emporter par le sens du vent médiatique, etc. au lieu de se donner les moyens de juger sur des actes, des textes, des analyses ce qu'on pense de l'action d'une personne en politique. Bref, Jean-Luc Mélenchon n'est pas connu d'une grande partie des militants communistes !
    Une fois cette affaire de candidatures pour 2012 à peu près réglée (dans quelques semaines), et si ça tourne bien, il serait souhaitable que Jean-Luc Mélenchon prononce un discours destiné aux militants communistes, pour leur dire qui il est, ce qu'il fait, comment il pense, répondre une fois encore à ce qu'une partie d'entre eux lui reproche, en parlant avec les mots de ses adversaires médiatiques ou politiques : à défaut d'un meeting par département (!), une vidéo (+ une retranscription du discours) qui leur seraient explicitement destinées pourraient être utiles pour ceux qui acceptent de se donner une chance de changer d'avis sur sa personne. J'imagine d'ailleurs que beaucoup de ceux qui lisent ce blog (moi y compris) ont changé d'avis du tout au tout lorsqu'ils ont pu accéder à des textes ou des interventions de JLM

  50. groumpf dit :

    J'ai vraiment de plus en plus de mal à lire ces billets trop longs et mêlant plein de sujets différents.
    Je propose de faire un billet par idée et d'ajouter des tags pour les classer. Ca permet de faire des recherches plus efficaces. On peut aussi normalement faire des catégories mais votre blog ne semble pas les exploiter alors on se retrouve avec un fouillis immense.
    Par exemple si je recherche "euro" je récupère une dizaine ou plus d'articles dont les titres n'ont rien à voir avec l'euro. Il faut que je lise tout pour trier ?


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