16fév 11

Pseudo anti sémite et vrai archaïque, Le Pen, le Parlement européen

Deux façons de combattre la droite extrême

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mimizan

Dans cette note j'évoque une nouvelle discussion sur les révolutions du Maghreb menée avec madame Leila Shahid en séance de mon groupe, la Gauche Unie Européenne au parlement européen. Je dis un ou deux mots de mon débat avec madame Le Pen et des manières de combattre la droite extrême car je veux me mettre à distance de la méthode nulle de la baston socialiste avec Jacob à propos de Strauss Kahn. Je vous tiens au courant des avatars de ma journée à Strasbourg à propos d'un nouveau rapport sur la directive Bolkestein qui continue son œuvre malfaisante. Vivement la semaine prochaine ! Mardi prochain je serai en vacances !

Merci à Jean-Lou Bouffault pour les très belles photos qui illustrent de ce billet.

Madame Leila Shahid, représentante de l’autorité palestinienne auprès de l’Union européenne était présente à la réunion du groupe de la GUE pour nous parler des révolutions au Maghreb et au Moyen Orient. Son approche est très intéressante. Elle met en avant des arguments anthropologiques plutôt que géopolitiques. Elle retient donc les caractéristiques communes des sociétés en révolution du point de vue des individus qui les composent. Dès lors ces révolutions perdent tout caractère exotique. Selon elle, ces révolutions partent d’une société civile commune, en dépit des frontières. Avec une langue commune, l’arabe. Des télévisions communes, un cinéma commun, des chanteurs communs, des jeunesses éduquées mais précarisées, des couches moyennes déclassées. Politiquement la situation est commune : d’un côté une oligarchie, de l’autre un peuple dépossédé de droits civiques réels. Economiquement la situation est également commune : le libéralisme éradique toutes les structures de cohésion sociales, quelles qu’en soient les formes. Regardez bien cette liste. Est-ce biaritzque ce ne sont pas les mêmes caractéristiques de départ que celles des révolutions d’Amérique du Sud ? Et puis cette liste est aussi celle de nos propres caractéristiques nationales, en France. Avec en plus deux connexions spéciales entre ces révolutions et nous Français. Cette connexion c’est que nous avons l’usage d’une langue en commun, la langue française. Jamais autant de gens ne l’ont parlée de l’autre coté de la Méditerranée. Et encore une autre caractéristique : des millions de bi-nationaux. Jusqu'à 20% de la population tunisienne est bi-nationale franco-tunisienne a dit Benjamin Stora à Grenoble. Et cela parmi une population immigrée venue d’Afrique du Nord nombreuse, active et impliquée dans la vie de notre pays.

Mais des partis politiques capables de porter les aspirations de cette société civile émergeront-ils à temps pour que la révolution ne soit pas confisquée, lui ai-je demandé ? Elle a répondu en commençant par montrer que la revendication centrale était la constitution d’un Etat de droit. Elle voit deux points d’ancrage à cette aspiration. D’une part une Constituante qui abroge les dispositifs confiscatoires de la démocratie. D’autre part un mécanisme de responsabilisation des pouvoirs en place et de contrôle permanent sur eux. Tout cela c’est ni plus ni moins que le contenu et la méthode de la révolution citoyenne. Dès lors, elle pense que la « forme parti » n’est pas celle qui s’impose à ce moment de la révolution. Car elle diminuerait l’ampleur de l’implication populaire dans la révolution. Je crois que cela vaut la peine d’être réfléchi. Certes, dans les processus révolutionnaires, qui de surcroit détruisent des partis-Etat, la forme parti n’est pas l’outil de la révolution. Notons que cela n’a jamais été le cas nulle part et dans aucun cas de révolution, incluse celle de 1917. Celle-ci engendre ses propres organes. Aujourd’hui ce sont des comités de quartier ou de village, principalement. Mais les syndicats jouent un grand rôle. On l’a bien vu en Tunisie où l’UGTT a fourni tout l’encadrement de l’action dans les campagnes par l’intermédiaire des travailleurs syndiqués qui y vivent. Pour autant la structuration en partis se produit mécaniquement sitôt que la conduite des objectifs révolutionnaires donne lieu à des oppositions de points de vue et même d’intérêts entre les catégories de population impliquées. Mais, bien sûr, la forme que prend cette structuration peut être de mille et une sortes différentes. Sans aller plus avant sur le sujet, ne serait ce que parce que je manque de tant d’éléments et de savoirs pour en parler, j’en reviens à mon intuition de départ. Les révolutions de la Méditerranée ne se contentent pas de nous concerner. Elles nous impliquent et elles doivent nous instruire.

Je ne vais pas beaucoup parler du débat avec madame Le Pen. Il a déjà tellement été commenté. Je pense qu’il était probant. Je ne parle pas de la question de savoir qui a eu le dernier mot. Je ne crois pas que cela soit le véritable enjeu, même si j’ai de bonnes raisons d’être assez satisfait de ce que j’ai fait si j’en crois les commentaires et les messages reçus aussi bien du monde médiatique que des citoyens téléspectateurs. Ce qui me plait, c’est que l’on ait pu écrire commela rochelle à la Une de France Soir : « Le Pen – Mélenchon : enfin un débat ! » Madame Le Pen était sans surprise. Elle n’a rien dit de plus ni de moins que d’habitude. Au passage on s’est aperçu qu’en moins d’une semaine elle a recentré son discours sur les fondamentaux du FN contrairement au bla bla selon lequel elle aurait abandonné tout cela. La surprise est en proportion des efforts fournis par tant de gens pour dire qu’elle et moi c’était du pareil au même. Ce qui était une surprise, c’est que quelqu’un lui tienne tête, sans reculer ni tergiverser, sur les principes de gauche. Il y a longtemps, longtemps que personne ne l’avait fait clairement sans demi-teinte ni euphémisation, sans dramatisation ridicule ni diabolisation moralisante. J’ai donné mes arguments clairs et nets. Et elle l’a fait aussi directement que d’habitude. Sur les sujets de fond : immigration, laïcité, peine de mort, monnaie européenne, j’ai assumé de bout en bout ma totale différence à gauche. Mes arguments sont ceux de la gauche historique et non les embrouillis sociaux démocrates frileux ou les capitulations à la Manuel Valls. J’ai incarné la gauche décomplexée. C’est à dire toute la gauche. Ce qui a tant plu aux gens de gauche c’est de se sentir représentés dans cette circonstance ! Rien de plus, je le sais bien, mais c’est déjà tant ! Même quand ils ne m’apprécient pas. Et dès fois, ça m’a fait apprécier par des gens qui ne me connaissaient pas ou qui croyaient me connaitre. Pour nous, pour notre équipe et notre parti c’est une charge politique de plus. Nous nous sommes portés en première ligne sur de nombreux thèmes en adoptant une ligne de combat frontal. A présent et à partir de cette émission nous devons aussi porter la représentation frontale de la laïcité et celle de l’immigration assumée.

Partant de là on devine ce que je pense de la récidive de madame Elkrief me comparant pourtant le jour même aux collabos Doriot ou Déat, « sauf pour l’immigration » précise-t-elle. Ou du journal « Libération » qui relègue le débat en page 15 et me renvoie dos à dos avec Le Pen sous les dehors mielleux d’un compte rendu « objectif ». Sous titre fielleusement froid : « La présidente du FN et le leader du Front de Gauche se sont affrontés hier. Chacun se revendiquant le plus proche du peuple ». Qui sait lire, et que ça intéresse de lire une telle réduction à l’eau tiède d’un débat qui fut aussi brûlant, voit dans ce compte rendu les petites giclées de fiel qu’il contient. Mais ce n’est pas ce qui compte dans la circonstance. Ce qui compte c’est qu’un journal de gauche consacre trois pages, deux interviews et un édito à une indignation politicienne de commande sur une déclaration de Christian Jacob et presque rien à une lutte réelle, argument contre argument, qui a fait réellement événement. Je dis qu’elle a fait événement parce qu’en témoignent audimat et le douhetretransmissions sur tant de sites internet de journaux ou de réseaux. J’en profite pour dire que la façon de surévaluer deux phrases de Christian Jacob sur un tel thème, dans ce registre, de cette façon, aggrave le mal qu’elle prétend dénoncer. Qui a intérêt à incriminer d’antisémitisme dans une déclaration de cette sorte ? Pour menacer tous ceux qui s’opposeraient à Strauss Kahn d’antisémitisme ? La ficelle est grosse ! Surtout que l’accusation est particulièrement vicieuse. Ils n’affirment aucunement qu’il s’agit d’antisémitisme mais que cela pourrait en être et cela que Christian Jacob « le veuille ou non » (Philippe Lançon), qui adopte « plus ou moins consciemment les thèses du théoricien de l’action française sur l’identité nationale » (Laurent Joffrin). Sachant que l’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit en France grâce à la loi Gayssot (PCF), on voit quel procédé inquisitorial et venimeux est ainsi mis en scène. Si le papier d’analyse d’Alain Auffray est extrêmement prudent et factuel on ne peut en dire autant des titres et questions « La chasse au DSK est ouverte », « A gauche certains ont vu des relents antisémites dans les propos de Jacob. Qu’en pensez vous ? ». Cette méthode d’insinuation et d’inquisition sur des « relents » et autres apparences est celle qui nous a enfoncés face à Le Pen dans le passé. La préférence donnée à l’invention d’un combat contre un pseudo antisémite est une faute politique totale. Mon débat avec Madame Le Pen procède d’une toute autre méthode : des faits, rien que des faits mis en débat sous la lumière de la raison. Si l’on doit critiquer Monsieur Jacob ce n’est pas pour des « relents » ni au nom de fumeuses stigmatisations gratuites mais pour le fond de ce qu’il dit. Quelle est cette France « des terroirs » dont il parle ? Monsieur Jacob n’aime pas la France urbaine ? Il n’aime pas les gens qui y vivent et qui n’ont pas de « terroir » ? Cette France-là pourtant c’est celle du Vingt et unième siècle dans laquelle vivent quatre vingt cinq pour cent de notre population. Christian Jacob n’est pas un antisémite. C’est juste un gros agrarien archaïque !

Ces références obsessionnelles aux années trente, par des gens qui n’en ont visiblement tiré aucune leçon autre que moralisante, est totalement contre performante. Pierre Moscovici traite Jacob de pétainiste. La belle affaire ! Mais le caractère politicien de l’incrimination saute aux yeux comme le prouve cet amalgame pourri qui lui surgit au détour d’une phrase. Car il conclut fielleusement son entretien par « cette manœuvre, qui vise à salir et discréditer, rejoint certaines attaques populistes. C’est un front curieux qui se met en place ». Tel est le fond de commerce des Strauss-kahniens contre nous et donc contre moi, nommément désigné dans l’éditorial de Laurent Joffrin, pour faire un exemple. Huchon, Valls, Cambadélisnormandie pensent arranger les affaires de leur candidat en m’intimidant parce qu’ils croient que je crains leur pouvoir de stigmatisation. On voit mieux avec ce genre de méthode ce qu’est le clan des Strauss-Kahniens. Quiconque n’est pas d’accord politiquement avec eux est aussitôt traité de suppôt du fascisme. Nous sommes censés baisser les yeux ? Ni en rêve. A l’intolérance et au sectarisme ils ajoutent ainsi un clanisme qui repousse. Les interviews volontairement sibyllines de son épouse, les bavardages ineptes de l’armée des grands prêtres qui les décryptent, les aboiements des serre-files tout cela provoque une infantilisation de la gauche atterrante ! Non décidément, ce candidat ne peut pas rassembler la gauche ni au premier ni au deuxième tour. Ni lui, du fait de son bilan au FMI et non de sa personne, ni son clan, ne le peuvent du fait de leur méthode dans cette phase de la campagne. Je ne tends pas la joue gauche et je ne pratique pas le pardon des offenses. Et les gens de gauche informés non plus, qui n’aiment guère être traités de cette façon si j’en juge par ce que j’entends.

Je pense que cette meute de gardiens du fétiche Strauss-Kahnien s’énerve parce qu’elle est très inquiète. En fait, leur candidat n’en a rien à fiche d’eux et de leurs projets de carrière, occupé qu’il est par la sienne.  Et puis maintenant, il y a trois autres candidats socialistes que les enquêtes donnent possibles vainqueurs de Sarkozy. A quoi bon alors s’encombrer d’un homme en baisse et qui est autant rejeté par toute l’autre gauche, se disent plus d’un. Et puis, tout accusés que nous soyons d’être « complices de la droite et des pétainistes », la véritable complicité avec la droite est de son côté dès qu’il s’agit de politique réelle et de gestion concrète. C’est madame Lagarde qui a vendu la mèche sur le plateau des Quatre Vérités de France 2. Elle complimente le travail du directeur du FMI et leur totale convergence de vue. Ce même mardi où pérore Pierre Moscovici sur le « curieux Front qui se constitue », elle en avoue un autre autrement plus réel et lourd. Elle déclare : "Il a été nommé directeur général du FMI, tout le monde s'accorde et j'en fais partie, pour dire qu'il fait un très bon travail au FMI. Il soutient les thèses françaises pour ce G20 donc nous, nous avons besoin de lui là où il est." Et l’enthousiasme finit par griser la malheureuse qui ajoute : "c'est un partenaire de travail de grande qualité comme directeur général du FMI. Il soutient nos thèses, il soutient en particulier tous les travaux que nous engageons pour éviter les excès sur le système monétaire international". Erreur madame ! Le directeur du FMI estime que l’idée française de taxation des transactions financières présentée par Sarkozy est "simpliste" et "inapplicable". Dommage que sous le gouvernement Jospin les « irréalistes » du groupe socialiste et communiste aient voté, contre l'avis de DSK, le principe d’une telle taxation « inapplicable » !

Je ne sais comment vous décrire ce que je ressens quand j’entends parler la novlangue européenne. J’ai une boule de nausée qui me monte de l’estomac comme lorsqu’on a avalé par mégarde quelque chose de répugnant. Au moment où je l’évoque, ici devant mon clavier dans l’hémicycle, monsieur Barroso est en train de parler. Il enrobe de mielleuses paroles creuses la réforme du traité de Lisbonne pour rendre possible le mécanisme de coercition dit « de poitiers-tisonsstabilisation financière ». Tout ça va se faire sans consulter les parlements nationaux ni les peuples, d’aucune façon. Dans la langue des eurocrates ça donne "nous sommes tous d’accord pour monter dans le train des réformes en vue de lever les obstacles pour libérer les potentialités d’une pleine croissance durable. Mais alors se pose la question de savoir sur quel rail faire rouler ce train des réformes positives". Nous savons tous que le mécanisme de stabilité est celui qui convient et ainsi de suite. Comparaison pour petits enfants (le train et le rail), ruses sémantique à deux balles (« nous savons tous »), et bonne conscience en béton armé. C’est insupportable. Mes chers lecteurs sachez que le Traité de Lisbonne va être modifié sans votre avis. Alors qu’on vous avait dit que c’était impossible d’en toucher une ligne. Et maintenant voici l’orateur du groupe « socialiste et démocrate ». « Nous saluons la création d’un mécanisme de gestion permanente des crises financières. Mais comment va fonctionner ce mécanisme ? Est ce qu’il va fonctionner comme un mécanisme communautaire ou bien encore un renforcement intergouvernemental et du pacte franco allemand ?». Voila tout. Les peuples ? Ce grand « socialiste et démocrate » s’en moque. Son problème c’est de savoir comment vont se répartir les pouvoirs entre la commission, le parlement et le conseil. Un noir bureaucrate de plus ! Un nationaliste anglais lui demande si ça lui parait plus important que l’avis des chômeurs que le mécanisme va créer ! Beuark ! Le « socialiste et démocrate » dit qu’il faut respecter le traité et ses procédures. Roule bouboule ! Ce monde est devenu fou ! Le plus pénible ce n’est pas que la droite soit de droite mais juste que la gauche officielle soit aussi d’accord avec elle ! C’est ce sentiment d’être désarmé qui est mortel.

Comme il n’est pas question de Cuba (ennemi affreux) ni du Qatar (ami délicieux), pas d’espions ni personne pour rendre compte de la séance auprès de la concierge quatremérisante du parlement ! Misère ! reDommage. Car il était question des arrivants immigrés sur l’ile de Lampedusa. Quand c’était les refugiés de l’horrible camp de l’est communiste, « l’Europe qui protège » s’est dépêchée de donner à tous les rescapés l’asile amical et bienveillant avec primes, passage à la télé et prix Sakharov extrêmement émouvant. Puis les belles personnes ont promis tout de suite l’adhésion à l’Union sitôt que le mur fut tombé ! Maint feux d’artifices furent tirés en même temps qu’on faisait toute sortes de délocalisations d’entreprises dans la joie et les auto-congratulations. Mais là on a d’abord fait les délocalisations et les belles personnes ont fait de beaux voyages tous frais payés dans l’autre sens. Et quand les régimes autoritaires sont tombés, personne n’a promis l’adhésion à l’Europe. Les réfugiés d’avant et de maintenant ont été parqués comme des animaux et brutalisés de toutes les façons possibles ! Pas de télévision, pas de prix Sakharov ! Et aujourd’hui sur les bancs de madame Le Pen au parlement européen les membres de son groupe ont dénoncé les milliers d’islamistes et de terroristes qui viennent de débarquer à Lampedusa ! J’ai demandé publiquement à ce député comment il savait qu’il s’agissait de criminels, de terroristes et d’islamistes. Et lui m’a répondu que tout le monde le savait. Et ensuite le ronron a repris. Et où était monsieur Quatremer, le rentier de « Libération », pour raconter ça ? Ce n’est pas son truc ? Non. C’est juste qu’il n’était pas là, une fois de plus, et que ses informateurs Verts non plus pendant ce débat pourtant essentiel pour la dignité humaine. Mais celle-ci est-elle intéressante  ailleurs qu’à Cuba ? Pas pour Quatremer. Ce n’est pas tout. Quand l’essentiel est en débat les mondains sont ailleurs.

La directive Bolkestein est revenue ce matin. C’est sur la base d’un rapport social démocrate et c’est avec les voix de ce groupe et celle de la droite que le rapport a été adopté ! La GUE, mon groupe, et les Verts ont voté contre ! Cela mérite une explication. Ce n’est pas Jean Quatremer qui vous parlera. Il est vrai que ce n’est pas un ragot du bar du parlement. Vous vous souvenez de la directive Bolkestein ? Aujourd'hui appelée "directive services", cette directive impose et organise la libéralisation des services au sein du marché unique de « l’Union Européenne qui nous protège ». Elle découle tout droit de l'Accord général sur le Commerce des Services adopté par l'OMC et de la Stratégie européenne dite « de Lisbonne ». Décidément, Lisbonne, quelle ville pour l’Europe libérale ! Il n’en est que plus risible de voir les sociaux démocrates portugais au pouvoir, préférer l’argent chinois au secours de leur chère « Europe qui protège » et son bras armé le camarade Strauss Kahn et les troupes d’occupation du FMI. Cette directive a été adoptée par le Parlement européen en 2006, après une rude bataille populaire qui n’avait pas peu contribué au rejet du Traité Constitutionnel en 2005. Les « socialistes et démocrates » avaient pourtant voté avec entrain, avec la droite, au prétexte que certains services publics seraient désormais exclus du champ de la directive. Il s'agit des fameux "services d’intérêt généraux" dont la définition est laissée aux Etats. Barrage de paille. Car dès que des secteurs privés existent au sein d'une branche de services, l'ouverture à la concurrence est obligatoire. Autant dire que tous y sont voués. Est donc ainsi  spécialement visés st-benoitl’éducation puisqu’il existe des écoles privées, par exemple. Même cas pour la culture ou encore d'autres services publics clés comme les postes, l'énergie, l'eau, les déchets. Concrètement cette directive limite l’intervention de l’Etat et les réglementations considérées comme des entraves à la concurrence dans les secteurs concernés. Ce ne sont pas seulement les choses qui sont visées mais aussi les personnes. Les procédures d’autorisation ou de déclaration imposées aux professionnels des services vont ainsi être allégées voire supprimées. Prenons un exemple. La directive services oblige les Etats à faire sauter des clauses d’exclusivité, de spécialisation ou de compétence imposées dans certains domaines. Pour être agent de voyage par exemple, mais aussi pour être actionnaire d’une société d’exercice libérale – comme les sociétés d’avocats, de conseils juridiques et ainsi de suite. On réduit ainsi les exigences imposées aux professionnels et on diminue d'autant les protections des usagers. En renforçant les acteurs marchands, on accroît la pression pour l’ouverture à la concurrence dans des secteurs où on n’imaginait même pas qu’il en soit question. L’éducation devient ainsi une cible privilégiée. Les opérateurs privés vont pouvoir se renforcer dans le secteur déjà marchand comme la formation professionnelle notamment. Toutes ces merveilles libérales furent adoptées à l’époque par la droite et 137 « socialistes et démocrates » sur 200. Et parmi ces 137, tout le beau linge de cette lamentable équipe comme le président du Parti socialiste européen Poul Nyrup Rasmussen et le président du groupe au parlement européen, Martin Schulz. Les libéraux de la ALDE ont voté pour, y compris Marielle de Sarnez, le numéro deux du Modem.

C'est la deuxième fois depuis que je siège au parlement européen que le sujet est à l'ordre du jour. La première fois c'était en Novembre 2009, quelques jours avant la date butoir prévue pour la transposition effective de la directive dans le droit national des Etats membres. La date buttoir était le 28 Décembre. J’en avais parlé sur ce blog, assez dégouté par la façon de faire en secret. A l'époque comme aujourd'hui, il n’était pas question de revenir sur la directive services. Au contraire il s’agissait d'assurer sa mise en œuvre effective par les Etats membres. Vous trouverez cette question traitée dans la rubrique européenne de mon blog. Le sujet était à nouveau à l'ordre du jour ce mardi à Strasbourg. On y votait en effet un rapport d'initiative de Madame Gebhardt, « socialiste et démocrate » récidiviste endurcie et convaincue sur le sujet. C'est déjà elle qui était la rapporteure lorsque le Parlement européen avait donné son aval à la directive services. Elle est donc de retour pour nuire.

Ce rapport avait un mérite. Un seul. Celui d'« inviter (…) les États membres concernés à assurer une plus grande transparence, notamment au travers d'une meilleure implication des parlements nationaux et de l'élaboration de tableaux de corrélation ». Une invitation à laquelle le gouvernement français ne répondra surement pas ! Toute la transposition de la directive, éparpillée dans toutes sortes de loi, est achevée depuis le 28 décembre dernier. Mais toutes les demandes des parlementaires du Parti de Gauche pour en avoir un bilan sont restées sans réponse. Après quoi le rapport « socialiste et démocrate » n'est que validation et célébration de la vulgate néolibérale. Il se permet de rappeler à l'ordre les gouvernants des Etats membres qui "manquent d'ambition" dans sa mise en œuvre. Berk ! Ce qui n’empêche pas, en fin de texte, un aveu ridicule : le parlement y reconnait être incapable de juger des conséquences de la mise en œuvre de cette merveille ! En effet, il "espère que la directive sur les services aura réellement un impact positif ".  Il précise même que "l'impact de la directive sur l'économie, les entreprises et les citoyens ne pourra être évalué qu'une fois qu'elle aura été transposée de manière complète ". Voilà sans doute qui explique pourquoi il n'y avait pas de vote nominal sur ce texte. Les noms des responsables ne seront donc pas connus. Mais les feuilles de consignes de vote restent. Seul mon groupe, la GUE/NGL et Les Verts ont voté contre ! Les « socialistes et démocrates » ont fait bloc avec la droite ! En route vers « l’égalité réelle » comme disent les habitants de la rue de Solférino !

Quelqu’un sait-il où Sarkozy veut en venir avec cette nouvelle croisade contre le multiculturalisme ? Quel genre de campagne présidentielle est-il en train de mijoter ? On voit laquelle. Il est donc temps de vacciner et de faire vivre de puissants anticorps dans l’organisme républicain parce qu’il va être rudement secoué une fois de plus.
 


255 commentaires à “Deux façons de combattre la droite extrême”
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  1. Jonathan L; dit :

    Pareil que Nicole [51]: merci de faire le boulot des journalistes qui ne font qu'à peine égratigner l'épiderme du complexe socio-politique alors que vous nous disséquez son cœur...

    J'ai pu (enfin) voir qui pouvais bien être cette MLP aussi transparente qu'un ligot de marbre. Sans qui que ce soit pour ne pas jouer son jeu mais bel et bien lui répondre, on ne voit pas bien ses mécanismes d'esquive (elle est douée à ce jeu) et sa manie de permuter sujet de débat et sujet portant le débat prête rapidement à confusion pour qui assume ses convictions jusqu'au bout en souhaitant les faire se confronter avec celle de son opposant dans sa propre tête car cela demande d'entre-voir une vraie structure dans l'argumentaire puisque se fier aux raisons pour lesquelles l'autre s'accapare la légitimité humaine - alors qu'elles n'ont, en l'occurrence, ni queue ni tête - risque de réunir sous un même terme plus ou moins usuel des choses qui s'opposent.

    Je vous encourage à persévérer dans cette voie de la franchise et de la lumière à faire sur toute chose importante, M. Mélenchon. Présidons!

  2. Miskiti dit :

    Je partage totalement l'analyse de Philippe (commentaire 50).

  3. plume de cib dit :

    bonjour,
    j'ai vu le débat Le Pen / Mélenchon. Je viens de lire votre.... analyse dirons-nous. Elle confirme ce que j'ai ressenti lors de ce débat. J'ai bien peur que le fait d'être déclaré candidat ne vous ait un peu tourné la tête. Vous ne lisez que ce que vous avez envie de lire à priori. C'est dommage, je vous trouvais intéressant, intelligent, courageux. J'arrête, vous allez encore prendre un degré de fièvre ! Je ne vous suis plus du tout. Vous n'avez été dans ce débat qu'invective, vociférations. Vous crachiez votre venin, c'est tout. Pour le reste, permettez-moi de vous dire que régulariser les sans papiers est une vieille rengaine éculée et populiste qui n'a rien à voir avec la réalité. La réalité c'est que l'Europe a abaissé les frontières, les entreprises françaises emploient des gens de l'Est pour des missions payées trois fois moins chères que si elles avaient été faites par des travailleurs français. Ces gens n'ont aucune envie d'être régularisés comme vous dites. Ils viennent bosser en France mais habitent dans leur pays avec leur famille. Ils travaillent dans des conditions inacceptables pour nous français, mais eux s'en moquent totalement de dormir dans leur camion par exemple ou par terre. Ils achètent leur bouffe dans leur pays, ne dépensent rien en France. C'est ça la réalité et j'aurais bien aimé vous l'entendre dire au lieu de raconter des vieilles fables. Vous m'avez déçue, mais je vous remercie de l'avoir fait à 14 mois des élections.

  4. Jean-Philippe dit :

    Bonsoir a tous,

    J'ai regarde le debat en ligne (je vis aux USA), quelle lecon de politique, de moral, d'esprit republicain et laique qui caracterise la France que j'aime: celle des Lumieres, de la Fraternite. Malheureusement, meme le zapping de Canal que je regarde en ligne comme fenetre sur la France, n'a pas choisi les meilleurs moments du debats. C'est dommage pour eux (et pour nous) car le zapping d'aujourd'hui mettait en avant des reportages sur les ravages de la sur-consommation et les problemes ecologiques qui s'en suivent, produit direct du capitalisme financier dont vous n'avez cesse de demontrer et demonter la veille.
    Continuez a mettre les videos en ligne, ca m'aide a convaincre ma famille sur Paris et aux Antilles/Guyane que vous n'etes pas le Bolcheviks que les medias leur vendent ! Par la raison et l'argumentation, la lumiere jaillit !
    A bientot

  5. lub3 dit :

    Le masque tombe pour Mélenchon, lors du débat sur BFM. Il s'est trahi en appelant a voter à gauche contre le "fascisme" même si il y a DSK... Donc pour moi le parti de gauche a uniquement pour but de rallier les mécontents du PS pour mieux les faire voter pour eux...

  6. Pierre34 dit :

    @plume de cib

    Vous invectivez vous-même Jean-Luc Mélenchon, sans raison de fond, s'agit-il d'une provocation ?

    Vous ne devez pas avoir vu le même débat, je n'ai vu qu'une personne qui invectivait, coupait la parole, ne répondait pas sur le fond, c'était MLP. En face, par contre j'ai vu quelqu'un qui tentait de développer des arguments rationnels et cohérents (qui seront certainement, en grande partie, repris dans le programme partagé du Front de Gauche), ramenant le débat sur les vrais problèmes, tentant d'expliquer que tout est lié, la situation du tiers monde, l'approche néocolonialiste des pays riches vis à vis des pays pauvres, le patronat européen qui profite de cette aubaine qu'est la misère du monde pour exploiter les clandestins et faire pression sur tous les salariés français, la re-localisation industrielle nécessaire, le redéploiement de l'industrie française vers les énergies renouvelables.

    Vous pouvez, bien sur critiquer, c'est votre droit, mais dans ce cas quelles sont vos solutions ?

  7. Mario Morisi dit :

    Petit point sémantique

    Vous le savez tous, une partie de notre combat se fonde sur le lexique et la syntaxe. La lutte contre l'oligarchie passe aussi et presque surtout par la guerre sémantique. Nos adversaires et ennemis doivent être amenés à utiliser notre vocabulaire et à commenter notre grammaire, pas le contraire.

    Or en appelant Marine Le Pen, MLP, vous la mettez au même niveau que Jean-Luc Mélenchon.
    Et vous faites disparaître le patronyme malodorant de Le Pen, dont tout le monde sait ce qu'il signifie depuis quarante ans.

    Surveillez votre langage, dirais-je en vous souriant.

  8. Pierre34 dit :

    @lub3

    Vous venez de découvrir un scoop extraordinaire ! que la gauche a une tradition anti-fasciste.

    Encore une fois est-ce de la provocation ?

    Parlons du fond, les supputations sur ce que va faire Jean-Luc Mélenchon au deuxième tour n'ont aucun intérêt, qui peut savoir ce que sera le résultat du 1er tour. Pour le moment il défend des propositions cohérentes, renseignez-vous et venez donner votre avis.

    En dehors de cette démarche, vos interventions n'ont aucun intérêt pour faire avancer le débat.

  9. LB dit :

    Je suis d'accord avec l'ensemble de votre post, sauf sur votre analyse sur Jacob. Je pense qu'il a franchement été limite.
    Par contre, là vous avez raison c'est que les lieutenants de DSK ne vont pas se priver de faire un amalgame entre les propos de Jacob et les votre, au moment où DSK commençait réellement à perdre des points dans les sondages (et que la gauche est en train de comprendre qu'il n'est pas de gauche).

    Cette offensive de la droite contre DSK vise avant tout à le renforcer parmi la gauche, car il ont bien compris qu'ils avaient tout intérêt à ce que la gauche soit représentée par le candidat de l'oligarchie.

  10. Descartes dit :

    @Pierre34 (#58)

    Vous ne devez pas avoir vu le même débat, je n'ai vu qu'une personne qui invectivait, coupait la parole, ne répondait pas sur le fond, c'était MLP.

    C'est un phénomène bien connu: lorsqu'on regarde un débat "à chaud", on a toujours l'impression que ceux des participants qui sont d'accord avec nous "répondent sur le fonds" et respectent les règles du jeu, alors que ceux de l'autre bord " invectivent et coupent la parole". Mais il faut savoir sortir de ce conditionnement pour avoir une vision plus objective, et surtout se demander comment l'échange peut être perçu par les différents publics.

    D'abord, il faut tenir compte du positionnement des acteurs. MLP vise un rôle tribunicien, et son objectif n'est donc pas de proposer des solutions crédibles, mais de poser les problèmes dans des termes tels que les gens se reconnaissent dans son discours. Et devant le tribun, deux choix s'offrent à son adversaire: soit jouer lui même un rôle tribunicien (et alors gagnera celui qui "collera" le mieux aux préjugés de la population, c'est le coup de Tapie), soit répondre d'une manière crédible en montrant qu'on a des solutions aux problèmes posés.

    Jean-Luc Mélenchon a choisi (justement, à mon sens) la deuxième solution, mais ses réponses n'étaient pas à la hauteur. Lorsque MLP évoque l'utilisation par le patronat de l'immigration pour faire baisser les salaires (en citant un rapport du CAE... Jean-Luc Mélenchon pourrait prendre l'exemple et préparer mieux ses références) Jean-Luc Mélenchon lui répond que la solution est de "régulariser les sans papiers", ce qui est totalement à coté de la plaque, l'effet auquel MLP fait référence concernant aussi l'immigration régulière. Même chose avec l'Euro: évoquer un "SMIC européen" sans avoir la moindre idée de comment ou quand il pourrait voir le jour, ce n'est pas crédible.

    Jean-Luc Mélenchon ne bosse pas assez (ou ne fait pas assez bosser ses collaborateurs) sur le fonds. Ca va lui jouer des tours...

  11. AAA dit :

    55 plume de cib

    "Vous suiviez Mélenchon" comme je suis Le Pen... allez faire croire ça à des imbéciles mais pas ici -
    Ou pire alors vous n'êtes qu'une girouette.
    Marine Le Pen a été extrêmement impolie en coupant la parole sans arrêt et son verbe étant très haut cela a été très désagréable pour les auditeurs.
    Je profite pour lancer une idée aux journalistes de tout bord : couper le micro à celui qui n'a pas la parole !
    Mr Mélenchon et les siens se démènent pour nous sortir de cette société nauséabonde et c'est tout ce que vous avez à dire.
    Je ne suis pas du tout pour le PS et ne voterai jamais pour eux "quel qu'il soit", mais nous n'aurons pas besoin en 2012 de vote utile. Mr Mélenchon sera au 2ème tour, et c'est tout -

  12. jorie dit :

    MENGINE18 ET LOGITOR26, camarades, je voulais vous apporter mes "modestes" lumières concernant l'europe.
    Effectivement, dirigée par une élite libérale et tous ses lobbies, l'Europe fonctionne d'elle même dans cette mouvance qui écrase tout ! A mon sens, Mélenchon a la prétention suivante et je pense que ça peut marcher : la France est la 2e puissance européenne (richesse, population) avec l'Allemagne. C'est aussi le 1er contributeur européen, "c'est nous qu'on paye le plus!" (on paye chacun 284 €/an au budget européen). Il est donc clair que la France, si elle a signé des traités qui l'engagent, n'en a pas moins une force de pression importante : si la France sortait de l'Europe, il n'y aurait plus d'Europe du tout et l'Allemagne ne l'accepterait pas, parce qu'elle ne pourrait pas tenir. Ce serait un séisme majeur, donc : nous pouvons négocier, imposer une réorientation des points qui nous paraissent essentiels pour notre survie française.
    Si on ne l'a pas fait, c'est que nous sommes gouvernés (droite et gauche gouvernementales) par des libéraux ou des partisans d'un "marché unique" le moins contraignant possible et soumis à la concurrence libre et non faussée. Nous sommes en mesure, par le dispositif de "l'opt-out" largement pratiqué par la GB (sans justification d'ailleurs!) de sortir de certains points du traité de Lisbonne.
    Qui a le courage politique d'affirmer cette volonté politique en dehors de Mélenchon ? En ce moment, une hypnose de masse "moderniste" dans le sens du move libéral anesthésie tous les cerveaux, mais n'anesthésie pas les cerveaux du Front de gauche. Faut y aller.

  13. eric dit :

    Yvette Horner est sur le dernier album de Julien Doré qui sort dans un mois.
    Yvette Horner, c'est IN !

  14. Louis st O dit :

    58 @Pierre34

    (et peut être @Descartes qui vient nous analyser le pourquoi du comment madame plume de cib à raison)

    « Vous invectivez vous-même Jean-Luc Mélenchon, sans raison de fond, s'agit-il d'une provocation ?... »
    « mais dans ce cas quelles sont vos solutions ? »

    Je crois que vous n’avez pas bien suivi les interventions (sur d’autres billets aussi) de cette dame, les solutions de @plume de cib sont de voter pour Le Pen, il suffit de cliquer sur son pseudo et de voir son site.
    Il faut ce méfier des larmoiements de certains…
    Amicalement

  15. fabien e. dit :

    Bonjour M. Mélenchon. Concernant votre débat avec Marine Le Pen, beaucoup ont commenté la supéririté de vos arguments sur le terrain économique et social en particulier. Une question me taraude toutefois concernant votre positionnement sur l'euro. Nous somme d'accord pour dire que le "franc Le Pen" est une absurdité. Pour autant, que pensez-vous des analyses produites par Jacques Sapir (lisibles notamment sur Marianne2), qui est un républicain et appartient au camp de la gauche ? Pour faire très vite et caricatural, ce dernier considère que l'euro est une partie du problème et ne sera pas le terrain de conquêtes sociales, il lui préfère une coordination des monnaies. Comme j'imagine que vous ou vos collaborateurs se sont penchés sur ses thèses, comment y réagit-on au Front de Gauche ?

  16. Meligh dit :

    le débat avec Madame Le Pen était très réussi à mon gout. Le problème principal étant et c'est ce qui est dit dans ce billet, ce que les journalistes en font. Souvent rien ou peu. Et même ce peu qu'ils en font n'est qu'une mise en scène en sélectionnant comme "morceaux choisis" les éclats les plus spectaculaire, mais surtout pas les plus fondamentalement intéressant.
    J'étais au forum hier soir, une première pour moi, qui me motive d'autant plus que le nombre de personne présente et la réalité d'un monde dont on oublie trop souvent et trop facilement les malheurs qui s'y passent et la détresse des gens qui la vivent. C'était à la fois triste de faire ce constat, mais réjouissant de voir tant de monde en train et toujours prêt à se battre. Et cela donne envie de s'investir encore et toujours plus.
    A un moment la question a été posée sur les jeunes et leur implication dans le mouvement. Je pense qu'il est très important de les faire rentrer dedans. Parce que c'est à cette jeunesse de cautionner et d'alimenter la démarche du FdG. Mais souvent les jeunes sont le plus atteint par le système pour n'avoir connu que ça. Beaucoup agissent par nostalgie. Mais les plus jeunes d'entre nous ne peuvent pas. Il faut leur redonner l'espoir.
    J'aimerais partager ce documentaire d'arté sur notre société de consommation et son cercle infernal avec quelques idées pour s'en sortir.

  17. Descartes dit :

    @Louis st O (#67)

    (et peut être @Descartes qui vient nous analyser le pourquoi du comment madame plume de cib à raison)

    Je vois que la méthode de l'amalgame reste encore prisée par certains...

    Je me fous de savoir qui a "raison". J'essaye de penser en politique. Insulter MLP a longueur de messages et invectiver ses partisans procure - je n'en doute pas - à certains une profonde jouissance personnelle, mais ça ne fait pas vraiment avancer le schmilblick. Cela fait trente ans que la gauche s'échine a crier "fasciste!", "raciste!", "pétainiste!" etc. etc. et ça n'a pas l'air de marcher. Il faut comprendre que si MLP entraîne derrière elle une partie importante du vote populaire, il y a forcément une raison rationnelle. Et il serait plus utile de chercher à la comprendre, ce qui implique établir un dialogue avec les électeurs de MLP. C'est le seul moyen de forger les instruments efficaces pour combattre l'extrême droite. Je répète: on a essayé l'ostracisme, et ça ne marche pas. Il est grand temps de passer à autre chose.

    Par exemple, à un débat sérieux sur les problèmes posés par le FN. L'argument sorti par MLP concernant l'utilisation par le patronat de l'immigration (et on parle ici d'immigration légale) pour faire baisser les salaires est un argument fort. Pour y répondre, on ne peut se contenter de répéter des slogans style "régularisation de tous les sans papiers". Il faut une réflexion de fonds sur ce problème et des solutions crédibles. C'est la seule manière de montrer à un électorat populaire qui se sent abandonné qu'il n'y a pas que MLP qui est sensible à ses problèmes.

    La (re)conquête de l'électorat populaire passe par un travail de fonds sur les problèmes que ces élécteurs considèrent prioritaires (et non pas ceux que nous considérons comme tels). Et pour savoir quels sont ces problèmes, écouter MLP est un bon thermomètre. A condition d'avoir les oreilles ouvertes.

  18. JM dit :

    Le débat avec Le Pen pose effectivement la question du comment combattre le FN. Comme le souligne Descartes, deux formes sont possibles et on est plutôt satisfait que Jean-Luc Mélenchon ait choisi la seconde (crédibilité et argumentation). Concernant l'immigration et la baisse des salaires que cela induirait, je serais moins sceptique que Descartes : la responsabilité des patrons est évidente, le combat est là, dans une lutte des classes limpide et la régularisation des travailleurs sans papiers (souhaitée par la CGT notamment) mettrait le patronnat devant ses responsabilités et devant le code du travail la tout en donnant aux salariés des droits (attention pas d'angélisme les salaires ne remonteraient le lendemain). Maintentant, Jean-Luc Mélenchon est-il pour une régularisation de tous les sans papiers?
    Le momment du débat qui me laisse perplexe est dans la partie concernant l'Europe. J'étais resté sur la sortie du traité de Lisbonne, une impulsion forte - quasi un chantage- pour lutter contre la libre concurrence, maintenir des services publics forts et nationnaliser des banques et là Jean-Luc Mélenchon nous ressort le SMIC Européen avec critères de convergences à la clé : dans l'idée j'aime bcp, mais dans la pratique je suis très, très sceptique et c'est certain que la position du FN sur ce sujet est certes surement dangereuse et simpliste mais claire pour ses électeurs. Car si nous lecteurs plutôt assidus de ce blog et des diverses propositions du FdG ne comprenons pas alors quid du citoyen moins informé?
    Pour conclure à part ce smic européen qui mérite explications, l'emission fut de mon point de vue - pas très objectif, j'en conviens- une réussite. Merci à vous.

  19. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    Parler en positif, de l'Islande, plutôt qu'en négatif, de DSK

    Peut-être Jean-Luc pourrait-il sortir l'affaire lors de ses passages sur les médias ?
    Une révolution pacifique, démocratique et anti-capitaliste a lieu de Islande, à la fois contre la Droite et contre la Gauche "libérale".
    Et aucun média n'en parle.
    Ce serait pourtant à montrer du doigt pour crédibiliser la voie de la "révolution citoyenne", très similaire, que nous avons choisie pour la France.
    Un exemple concrêt et vivant existe déjà quelque-part très près d'ici, et pour de vrai...

    http://lesdernieresnouvellesdumonde.blogspot.com/2011/01/revolution-pacifique-en-islande-black.html

  20. Grég dit :

    En parlant de droite extrême... Peut-être que Jean-Luc Mélenchon a déjà donné son avis sur le sujet, mais cela n'a pas fait écho. Que pense le parti de gauche, voir le front de gauche, de la loi Loppsi 2 ? Je crois qu'il faut informer la population de ce qu'est réellement cette loi autoritaire, et tenter de la rendre impopulaire !
    http://paris.indymedia.org/spip.php?article5594

    Pour rassembler le peuple de gauche, les indécis, et d'autres en perditions, sinon plus, il faut leur parler de ce qui les concerne concrètement. Et cette loi, loppsy2, quand vous regardez son contenu, est à mon avis une loi d'extrême droite, et qui fait la guerre féroce à notre classe encore et toujours ! Une loi répressive, fasciste, et qui nous conduit un peu plus vers le totalitarisme. Il est urgent de faire blocage ! Il y a des mouvements anti-loppsi 2, mais je pense qu'il serait utile que Jean-Luc Mélenchon, dont la voix porte, à travers les médias notamment, prenne la question à bras le corps, pour faire relais avec ces mêmes mouvements !

    Parlons-en aussi tout autour de nous, ou distribuons l'article que j'ai mis en lien ci-dessus !

    La lutte continue !

  21. jean ai marre dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon,
    c'est lorsque j'analyse les sondages CSA suite au débat avec Marine le Pen que je suis satisfait de n'avoir jamais été complexé par la droite.
    Il faut impérativement que le sujet sur l'immigration soit limpide.
    Dans les quartiers populaires, ce thème est vécu comme une concurrence sur le marché du travail.
    On peut toujours rétorquer qu'on a mis dehors l'étranger qui venait manger le pain des Français, mais maintenant on n'a plus de pain,: c'était le boulanger...
    http://www.csa-fr.com/dataset/actuopi.asp.

  22. Suticos dit :

    J'ai l'impression qu'on se noie dans un faux débat à cause d'arguments bidon du FN....

    Il n'y a plus d'immigration du travail "légale" pour la bonne et simple raison que l'accès à un titre de séjour pour une question de travail frise, hors immigration UE et ultra spécialisation, l'impossible....

    Il n'y a pour le surplus aucune corrélation entre travail "légal" et baisse de salaire. Il y a en France, un salaire minimum légal, ainsi que des minimas conventionnels définis par les conventions et accords. Ces données sont incontournables, sauf évidemment pour les situations illégales, par définition, non déclarées. Seule donc l'illégalité des situations et leur opacité entrainent donc une situation concurrentielle. La situation d'illégalité favorise le séjour irrégulier des étrangers, une régularisation contribuerait donc bel et bien à la mise en place d'une situation humaine et équilibrée au grand dam de ceux qui profitent de la misère entretenue par ces situations irrégulières.

    Par contre, effectivement, je ne comprends pas non plus l'intérêt d'un SMIC européen qui pourrait se transformer en arme contre l'application du salaire légal français dès lors qu'il existerait dans le contrat un élément d'extranéité permettant d'exclure la clause de non régression (envisagée) applicable aux nationaux français.

  23. Lionel Ravaisson dit :

    réponse à Greg :
    Jean-Luc Mélenchon et le Parti de Gauche sont intervenus à plusieurs reprises contre la loi Loppsi depuis plusieurs mois. Voir notamment cet argumentaire sur ce même blog :
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/arguments/la-surenchere-securitaire/

    Et le PG est très mobilisé contre la Loppsi, va voir sur le site lepartidegauche.fr
    Il a notamment sorti et diffusé un tract sur le sujet :
    http://www.lepartidegauche.fr/images/stories/tracts/tract-loppsi-2.pdf

  24. Rachel dit :

    @Grég : Il vous arrive de consulter le site du Parti de Gauche ?

  25. Louis st O dit :

    @68
    Je ne vois pas dans mon (ou mes) post au sujet de madame Le Pen, la moindre insulte !
    Par contre quand vous dites à Pierre34 « C'est un phénomène bien connu: lorsqu'on regarde un débat "à chaud", on a toujours l'impression que ceux des participants qui sont d'accord avec nous "répondent sur le fonds" et respectent les règles du jeu...»
    Là, vous mettez en doute son objectivité et donc tout ce qu’il dit par la suite...
    J’ai regardé plusieurs fois la vidéo et je pense comme lui.

    Ce que je voulais signaler, était, à vouloir rebondir trop vite sur les commentaires, on peut avoir des jugements un peu hâtifs.
    Il ne faut pas tomber dans le panneau, et utiliser les éléments d’une personne qui dit ici, qu’elle doute des idées de Jean-Luc Mélenchon alors que celle-ci ne doute pas une seconde sur son site pour affirmer que c’est M Le Pen qu’elle choisira, puis s’en prendre à une autre, en l’occurrence Pierre34, pour développer ce que Plume de cib dit.
    Le sujet sur les immigrés est assez grave pour en débattre, et comment nous devons le résoudre, sans à priori, mais sans donner caution à cette dame.

    Sans rancune

  26. Louis st O dit :

    69 @JM
    « Maintenant, Jean-Luc Mélenchon est-il pour une régularisation de tous les sans papiers? »

    Non, il faut arrêter de diffuser cette info, Jean-Luc Mélenchon dit il faut régulariser tous les travailleurs sans papier, ce n’est pas la même chose.

  27. ermler dit :

    @ descartes (68)

    L'argument sorti par MLP concernant l'utilisation par le patronat de l'immigration (et on parle ici d'immigration légale) pour faire baisser les salaires est un argument fort.

    Oui. Je connais cet argument. Ca fait des années que des mecs comme Zemmour à la télé nous le balance à tous propos, sans jamais rien démontrer !
    Alors, pourrais-tu, au delà de la formule répétée en boucle comme une vérité "évidente", me fournir des données précises, des études sérieuses qui prouveraient la réalité de cette affirmation ? Et surtout donner une explication crédible à ce phénomène ? (Nous parlons bien entendu de salaires légaux, pas de travail payé au black).
    Connaissant ta rigueur et ton habituelle exigence sur les "faits", je suis sûr que tu ne manqueras pas d'éclairer ma lanterne. Merci d'avance.

  28. Emlo dit :

    Tout d'abord, je me réjouis de la qualité des commentaires de ce blog qui nourrissent puissamment la réflexion de tous sur les moyens de faire aboutir cette révolution citoyenne qui nous tient à cœur
    Exercice difficile que de répondre en permanence et rapidement aux sujets d'actualité du moment tout en communicant au plus grand nombre le contenu d'un programme politique que nous construisons au sein du Front de Gauche.
    Jean Luc Mélenchon possède cette grande intelligence et ouverture d'esprit de capter rapidement nos réflexions les plus constructives à ses propos, pour les mettre en application dans sa stratégie politique.
    Il reste qu'il faudrait rapidement pouvoir entendre d'autres voix porteuses du projet du Front de Gauche dans les médias pour concrétiser ce formidable élan citoyen.
    Il faut également comme le soulignait un internaute, commencer à envahir le paysage français de signes FG accompagnés de propositions de programme percutantes.
    Bravo pour les dernières photos, elles sont magnifiques !
    Fraternellement votre.

  29. Grég dit :

    @ Rachel et @ Lionel,

    Mon commentaire n'était pas une accusation. J'essaie toujours de vérifier les informations avant d'affirmer les propos que je peux tenir. Ce j'essaie de dire, c'est que Jean-Luc Mélenchon, qui a désormais une place privilégiée dans les médias, devrait tenter d'en parler pour faire connaître au plus grand nombre, la dangerosité de ce texte de loi. Il n'est pas ici question de moi, de me rassurer quant à la position du parti de gauche quant à cette question, mais plutôt de toutes ces personnes qui n'ont comme moyen de s'informer, que la grande messe du 20h00 sur TF1. Je sais aussi que la tâche n'est pas simple, car les masse médias ne s'intéressent qu'aux sujets à la mode qui font recettes, et que les journaleux dressés comme il se doit, posent, à surenchère, des questions qu'on a déjà posé partout ailleurs ! Mais comme je sais que Jean-Luc Mélenchon a lu Bourdieu, notamment sur le sujet de la télévision et des médias en général, je sais alors qu'il a les outils intellectuels nécessaires pour essayer de déjouer les méthodes médiatiques, et de pouvoir placer le sujet de la loi loppsi 2 en particulier, même si, je le répète, la tâche n'est pas simple.

  30. lionel-pg44 dit :

    "Casse toi, pauv'con !"
    Notre camarade Hervé n'est plus le seul à être sanctionné pour une petite pancarte.
    Un enseignant français du lycée français qui avait manifesté au Caire avec sa petite pancarte vient de se faire suspendre par le Quai d'Orsay et doit rentrer en France, laissant au Caire sa femme égyptienne et des enfants.
    La ripoublique de notre cher président à talonnettes est vigilante au respect d'un collègue corrompus !

  31. PERNES Michel dit :

    Pour réflexion...
    l'Islande c'est pas encore gagné:
    http://www.lepost.fr/article/2011/02/07/2397842_une-revolution-en-islande-pffff-n-importe-quoi-tu-dis-vraiment-que-des-betises.html
    Nous étions des millions dans les rues contre le projet de réforme des retraites. Aujourd'hui la pétition pour un référendum sur internet plafonne en dessous 350 000 signatures. Découragés les Français ou rendus à la cause ultralibérale

  32. Descartes dit :

    @Suticos (#73)

    Il n'y a plus d'immigration du travail "légale" pour la bonne et simple raison que l'accès à un titre de séjour pour une question de travail frise, hors immigration UE et ultra spécialisation, l'impossible....

    Oui et non. Si le visa "travailleur" est très difficile à obtenir, il existe de nombreux autres possibilités de séjour régulier qui donnent le droit de travailler: le séjour "étudiant" donne droit au travail "dans la limite de 60% de la durée légale" (art L313-7 CESEDA); le séjour pour regroupement familial donne le droit le droit "d'exercer toute activité professionnelle de son choix" (art L431-1 CESEDA), de même que le séjour "vie privée et familiale" (art L313-12, CESEDA). Or, ces trois types de séjour couvrent les 3/4 des immigrés entrant chaque année (au nombre de quelque 120.000).

    Il n'y a pour le surplus aucune corrélation entre travail "légal" et baisse de salaire. Il y a en France, un salaire minimum légal, ainsi que des minimas conventionnels définis par les conventions et accords.

    Il ne t'a tout de même pas échappé que ces salaires sont des salaires minimum. Mais la plupart des salariés touchent des salaires supérieurs au SMIC. Ces salaires sont fixés par le marché, c'est à dire, par la confrontation entre l'offre de travail et la demande de travail. Il est trivial de dire qu'une augmentation de l'offre provoque, comme sur tout marché, une baisse du prix. Or, l'immigration légale fait précisément cela: augmenter l'offre de travail. C'est d'ailleurs pour cela que le patronat, depuis les années 1960, a toujours poussé à des politiques d'immigration souples...

    [Edit webmestre : 15 "commentaires" sur 2 billets, toujours plus ou moins sur le même sujet. On atteint la saturation... et il ne s'agit pas de mon opinion personnelle. Merci d'en tenir compte.]

  33. JRX dit :

    La seule façon de combattre l'extrême gauche c'est de faire comprendre autour de nous son essence anarchiste, anticapitaliste c'est à dire Sarkozyste et socialiste depuis 30 ans qui a ruiné la France avec Jospin et consort!

  34. Descartes dit :

    @ermler (#79)

    Dernier commentaire sur cette question, vu que le webmestre s'enerve... mais étant donné l'importance du sujet dans le combat contre l'extrême droite...

    Alors, pourrais-tu, au delà de la formule répétée en boucle comme une vérité "évidente", me fournir des données précises, des études sérieuses qui prouveraient la réalité de cette affirmation ? Et surtout donner une explication crédible à ce phénomène ?

    Avec le plus grand plaisir. Je t'invite à lire le rapport du CAE "Immigration, qualifications et marché du travail". Tu trouveras une étude théorique qui conclut que "si l’immigration génère des gains agrégés pour le pays d’accueil, ces gains sont inégalement distribués. Dans l’exemple qu’on a étudié, le revenu du capital des résidents du pays d’accueil augmente, mais le revenu du travail diminue". Ensuite, les auteurs analysent le données empiriques et critiquent l'idée d'une politique migratoire fondée sur les "besoins non satisfaits" (ce que demande le patronat) en ces termes: "Dans le cas du marché du travail, cela signifie qu’à la place de l’immigration des années soixante on aurait pu envisager une hausse du salaire des moins qualifiés. Bien entendu, cela aurait eu diverses conséquences sur l’économie : une profitabilité plus faible (...)" pour conclure que "il n’en reste pas moins que d’un strict point de vue économique, si le but recherché est l’élimination d’une pénurie sur un segment particulier du marché du travail, alors on peut recourir tout aussi bien à l’ajustement par les prix – une hausse de salaire – qu’à celui par les quantités – une augmentation de l’immigration". CQFD

    La place me manque pour plus de commentaires, mais je te conseille la lecture du rapport. Tu verras que indépendamment de Zemmour, le lien entre immigration (légale) et baisse du salaire a une base théorique et empirique solide.

  35. oeil2nuit dit :

    @ Louis, post 77
    répondant à 69 @JM « Maintenant, Jean-Luc Mélenchon est-il pour une régularisation de tous les sans papiers? »
    Non, il faut arrêter de diffuser cette info, Jean-Luc Mélenchon dit il faut régulariser tous les travailleurs sans papier, ce n’est pas la même chose.

    Et comment on fait pour les identifier les travailleurs sans papiers : "Bonjour je suis sans-papier et je travaille vous pouvez me régularisez"
    "oui et vous travaillez où ?"
    y'a un truc qui cloche là non ?,car il dénonce son employeur par la même, qui n'est pas sensé employer quelqu'un sans papiers...

  36. argeles39 dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon
    Je crois que cela vaut la peine d’être réfléchi. Certes, dans les processus révolutionnaires, qui de surcroit détruisent des partis-Etat, la forme parti n’est pas l’outil de la révolution. Notons que cela n’a jamais été le cas nulle part et dans aucun cas de révolution, incluse celle de 1917. Celle-ci engendre ses propres organes. Aujourd’hui ce sont des comités de quartier ou de village, principalement.

    Cette affirmation mériterait d'être développée et analysée. Si tu penses vraiment ce que tu écris, tu ne peux que donner quitus au NPA pour son positionnement.
    Les soviets n'étaient pas un parti mais ce n'était pas non plus une organisation spontanée qui aurait vu le jour en 1917, bien au contraire. La révolution espagnole (1936-1939) sort des urnes avec une coalition de partis (front populaire); sur bien des plans (réforme agraire, collectivisation de la propriété industrielle......) elle n'avait "rien à envier" à la révolution russe de 1917.
    Dans les révoltes du Maghreb je crois qu'il y a carence de partis organisés, structurés, forts, ayant en mains un programme de substitution; à cause de cet état de fait la révolution n'est pas certaine dans ces pays (attendons de voir.....).
    La thèse qui voudrait qu'une révolution soit un phénomène de rue, sorti spontanément du peuple sans besoin d'organisations politiques, est une thèse discutable; Besancenot justifie la position du NPA avec ce type d'arguments (en substance il a déclaré que les événements de Tunisie et d'Egypte prouvent la pertinence du positionnement NPA vis à vis du FdG, positionnement qu'on peut schématiquement résumer aux slogans "élections pièges à c..." et "attente du grand soir car révolution par les urnes impossible dans le cadre d'un démocratie bourgeoise").

  37. Louis st O dit :

    Au sujet du sondage CSA Jean-Luc Mélenchon - Le Pen, il y a un petit Pb que je n’arrive pas à comprendre sur l’adhésion aux idées des deux candidats, bien que ce soit positif pour nous, 45 % des sympathisants d’extrême-gauche / parti de Gauche disent qu’ils leurs arrivent d’être d’accord avec les idées de Le Pen.
    Sur l’image de Jean-Luc Mélenchon, elle est positive par rapport à Le Pen et pourtant sur l’image de JL, 31 % des sondés ne se prononcent pas.

  38. cassius36 dit :

    Ne serait-il pas plus "parlant", à propos de l'immigration de déclarer que si le Parti de Gauche est un jour au pouvoir il fera adopter une loi punissant d'emprisonnement et de confiscation de l'outil de travail tout employeur pris à employer des salariés clandestins et de préciser que cette condamnation s'appliquerait aussi aux entreprises donneuses d'ordre (les BOUYGHES et compagnie qui sous-traitent des chantiers à des négriers, comme cela s'est passé par exemple pour des travaux à l'Assemblée Nationale!...).
    Ce serait un moyen très efficace pour tarir les sources de l'immigration clandestine en faisant porter sur les exploiteurs de main d'oeuvre vulnérable le risque et non sur ceux qui viennent chercher en occident une amélioration de leur vie.
    Cela n'excluant pas la régularisation des travailleurs clandestins déjà présents.

  39. Air One dit :

    Me voila rassuré, pas d'appel à se reporter sur DSK s'il se présente et arrive au 2nd tour, j'avoue que la réponse de JL Mélenchon lors du débat avec Le Pen m'etait apparue comme ambigüe.
    Quant aux procès en antisémitisme lancés par son clan, c'est intellectuellement navrant, et politiquement dangereux : à force de traiter tout le monde d'antisémite, on appauvrit le contenu de ce qualificatif, ses contours, ses limites, et sa signification précise. Stratégiquement c'est aussi contre-productif puisque si cela constituait naguère une tâche infâmante, l'argument a tendance de nos jours à se retourner contre l'envoyeur, suspecté de lancer des anathèmes pour éviter d'évoquer le fond. En fin, ça exaspère les français, peu dupes du petit jeu politicien que cela révèle.
    Les socialistes jouent à un jeu dangereux, qu'ils prennent garde où la campagne pourrait prendre un virage malsain, qui plus est quand on observe qu'à droite, la communauté muslmane va être instrumentalisée à fond pour créer de la peur irrationnelle et siphonner les voix du FN.
    Drôle d'ambiance...

  40. JULIA dit :

    Immigration : Jean-luc a bien écrasé MLP, et il a eu raison d'être clair et net, en disant : "nous devons régulariser tous les sans-papiers" !C'est la raison précise pour laquelle j'ai signé mon soutien à sa candidature !
    Enfin, Descartes, ce n'est pas un tabou ! la CGT qui soutient les sans-papiers dans leur lutte pour le salaire et la dignité, sait bien ce qu'elle fait : il s'agit d'une lutte de classe, l'immigration clandestine étant organiseée par le classe dominante, qui s'en engraisse, par la surexploitation de la main-d'oeuvre! C'est la classe des patrons Le Penistes...voir la liste des entreprises qui soutiennent le parti facho via des subventions à une presse "amie"! C'est la classe dominante, qui subventionne le parti raciste: la boucle est bouclée, il y a complicité de "la droite décomplexée", avec une seule méthode : mentir sur toute la ligne, depuis les "boat-people" en méditerranée, jusqu'aux officines occultes de "recrutement d'esclaves" et se travestir en supporter des petites gens : le populisme d'un sarko rencontre et alimente celui des Le Pen, c'est St cloud via Neuilly!
    Il faut régulariser les sans-papiers et leur donner tous les droits que la classe ouvrière se bat pour obtenir face au patronat trafiquant d'hommes et délocalisateur ! Sarko-Le Pen même combat sont pris sur le fait, à jouer sur les deux tableaux, et qu'on revienne au vrai débat : redonner au peuple sa souveraineté partout, y compris sur la gestion des entreprises !

  41. Daniel MERINO dit :

    "on ne peut se contenter de répéter des slogans style "régularisation de tous les sans papiers". Il faut une réflexion de fonds sur ce problème et des solutions crédibles."
    Crédible, autrement dit sans avoir de preuve, d'évidence formelle, voilà qui n'est pas rationnel. La question de fond est : comment convaincre les travailleurs opposés aux immigrés qu'ils se trompent de combat ? Il faut que se produise l'"impossible" : une ouverture aux immigrés, sans que ceux-ci soient maintenus à un rôle subalterne une fois régularisés, mais s'emparent de la tradition égalitaro-émancipatrice qui est la nôtre, pour que personne ne soit exclu de l'espace égalitaire et que s'enrichissent du même coup les traditions des uns et des autres dans leur lutte contre l'oppresseur commun.

  42. Suticos dit :

    Descartes, ton raisonnement est faux et tu dois mal connaître le niveau des salaires pratiqués pour des emplois peu qualifiés dans des cadres d'activités aussi charmants que le bâtiment ou la restauration (par exemple). Contrairement à ce que tu penses, la majeure partie des salariés sont payés au ras des pâquerettes de leur qualification et aucune pression supplémentaire à la baisse n'est possible du fait d'une offre supplémentaire. De toutes façons dans le cadre rieur des emplois peu qualifiés, c'est le minimum possible qui est offert et jamais plus que tu sois Normand ou Turkmène et le Turkmène n'y est pour rien !

    On sait que l'accès au travail qualifié est impossible pour une immigration lié au travail, sauf cas très exceptionnels.

    Par suite, les trois modes dérivés d'accès au séjour que tu cites ne peuvent permettre l'accès à l'emploi qualifié, (comme si en plus, c'était simple d'accéder au droit au séjour !)

    Pour les étudiants, comme tu l'indiques, c'est nécessairement limité et cela concerne des emplois à temps partiel et peu qualifiés qui de toutes façons sont payés au minimum. Aucune influence de cette immigration légale sur le niveau des salaires.

    Le regroupement familial concerne avant tout, les conjoints et les enfants et donc une population qui ne peut postuler à court et moyen terme à un emploi. Aucune influence de cette immigration légale sur le niveau des salaires

    La vie privée et familiale pourrait permettre, dans l'absolu, des régularisations et donc permettrait de lutter contre la "concurrence déloyale" du travail dissimulé. Influence bénéfique puisque permettant de payer les salariés concernés de façon normale au lieu de dévaloriser, encore plus que ce qu'il n'est, le revenu du travail.

    La seule influence à la baisse sur les salaires pratiqués, ne peut être que le fait du travail dissimulé, lui même lié au caractère irrégulier du séjour du travailleur concerné. C'est donc le séjour irrégulier, le problème !

  43. citoyenne21 dit :

    J'ai lu ici que certains trouvaient que Jean-Luc s'adressait surtout aux classes moyennes et pas assez aux classes dites populaires ! et je pense que ce n'est pas faux : ceux qui ont une conscience politique et qui viennent sur les blogs sont déjà des gens qui ont un énorme avantage sur les vraiment défavorisés, qui sont lobotomisés par ce système injuste de par leurs conditions très dures d'existence qui ne leur permet pas d'avoir du recul notamment au sujet de l'immigration ! Nous autres qui venons ici, pas de problème, nous savons déjà pour qui nous allons voter en 2012 et quelles concessions nous sommes prêts à faire ou pas. Je trouve que Jean-Luc est trop idéaliste quand il dit que l'immigration est une chance pour la France ! ce n'est pas forcément une malchance non plus mais j'imagine un ouvrier qui entend ça, qui lui bosse durement pour un salaire de misère, qui vit dans une cité où sévissent des bandes maffieuses qui se font 6 000 euros par jour par le trafique de drogue ! qui vit dans l'insécurité et le bruit dans un décor de cauchemard et qui a conscience que son sort ne s'améliorera jamais, normal qu'il soit défaitiste et qu'il soit abstentionniste ! que propose concrètement le parti de gauche pour mettre un terme à ce chaos ? il faut être clair et précis la-dessus, il faut que le peuple d'en bas ait la certitude qu'en votant pour le PG, son sort s'en trouvera amélioré sur tous les plans...Un point qu'il faut toucher, c'est les allocations familiales ! ne trouvez-vous pas qu'il est injuste que des femmes monoparentales avec un ou deux enfants ne touchent pas d'allocations familiales alors que des médecins gagnant entre 6 000 € et 30 000 € par mois les touches à partir de 3 enfants ! je pense aussi qu'il faudrait limiter le versement des allocations à trois enfants ! au-delà, cela doit être un choix assumé par le couple !l y a des tas d'actions concrètes qui pourrait améliorer le sort des plus pauvres sans nuire au mieux lottis...

  44. Jéjé dit :

    @ citoyenne21 (94)

    ceux qui ont une conscience politique et qui viennent sur les blogs sont déjà des gens qui ont un énorme avantage sur les vraiment défavorisés, qui sont lobotomisés par ce système injuste de par leurs conditions très dures d'existence

    Jamais dans l'histoire la révolution n'a été le fait des petites gens. En fait, la révolution n'a jamais été le fait des favorisés non plus. Le problème de Jean-Luc (dont malgré tout je soutiens les idées), et de beaucoup de "révolutionnaires" est qu'il n'ont pas encore réalisé qu'on ne "fait" pas une révolution. Une vraie révolution arrive d'elle-même. Il ne sert à rien d'attendre qu'un héros surgisse de l'ombre et répare le système afin que tout le monde soit finalement heureux. Ca n'existe pas. Ce qui arrive en revanche c'est que le système capitaliste (ou autre) s'effondre sous ses propres contradictions, emportant avec lui tout le monde. Et c'est exactement ce qui est en train d'advenir. A cause de l'appauvrissement des couches moyennes en occident, la demande pour le crédit a explosé, provoquant une bulle qui s'est ensuite effondrée. Est-ce que c'est le fait de quelque "révolutionnaire"? Non. Le système capitaliste nous conduit à sa propre fin, indépendamment des opinions des uns et des autres, ou des changements que vous lui imposerez. Sinon on se demanderait bien comment, avec le faible niveau d'analphabétisme en Egypte et en Tunisie, comment ils ont pu bien en venir à cette révolte. Ainsi, non seulement le bas peuple peut continuer à se lobotomiser devant TF1, mais tout le monde peut en faire de même. L'effondrement du système, la révolution, sont inéluctables.

  45. JM dit :

    @77 LouistO
    Je n'ai diffusé aucune information, seulement posé une question et je confirme que Jean-Luc Mélenchon est pour la régularistation des travailleurs sans papiers . Que chacun se détende, 14 mois avant le premier tour c'est long! Du sang froid. Faisons nous confiance.

  46. Rachel dit :

    @Jéjé : Le problème de Jean-Luc (dont malgré tout je soutiens les idées), et de beaucoup de "révolutionnaires" est qu'il n'ont pas encore réalisé qu'on ne "fait" pas une révolution. Une vraie révolution arrive d'elle-même.

    Désolée Jéjé, mais c'est exactement ce que dit tout le temps Mélenchon, qui ne confond pas révolution et révolution citoyenne, contrairement à vous.

  47. Citoyenne21 dit :

    A Jéjé (95)

    Et donc si tout doit s'écrouler quoi qu'on fasse (ce que je conçois vu le chao actuel), à quoi bon voter alors si je suis votre raisonnement ? et à quoi sert-il donc que Jean-Luc se démène comme il le fait ? on ferait mieux de regarder TF1 en boucle à longueur de temps histoire de faire chuter nos neurones de manière irréversible, à un point tel que la vie nous semblera rose et belle même peinte en gris ! affichons des posters de sarko sur les murs de nos chambres histoire de se familiariser avec la décadence, goinfrons-nous de médiocrité et oublions les grands esprits de Jadis ! et si révolution il y a, d'autres requins après la bataille aiguiseront de nouveau leurs dents acérés et se boufferont de nouveau les uns les autres......Ce n'est pas très gai tout ça

  48. argeles39 dit :

    @ jéjé # 95
    Une vraie révolution arrive d'elle-même. Il ne sert à rien d'attendre qu'un héros surgisse de l'ombre et répare le système afin que tout le monde soit finalement heureux. Ca n'existe pas. Ce qui arrive en revanche c'est que le système capitaliste (ou autre) s'effondre sous ses propres contradictions, emportant avec lui tout le monde. Et c'est exactement ce qui est en train d'advenir.

    Admettons en l'augure, admettons l'hypothèse du "grand soir".
    Mais une fois que la révolution spontanée, sans héros sortis de l'ombre, arrive d'elle-même qu'est-ce qu'on fait? Qui prend les manettes? Qui a les compétences et la technicité pour faire tourner la machine état avec un autre paradigme? Ne vaut-il pas mieux s'y préparer en amont dans le cadre d'une révolution citoyenne?

  49. Rachid dit :

    Le pays est en train de vivre l'une des pires crises de don histoire et voila que notre cher président propose un nouveau débat sur l'islam pour refaire une nouvelle diversion et tenter de recliver les français pour ou contre l'islam. Des éditorialistes sur France info parle du fait que ce sera un grand thème de la campagne de 2012.
    Il y a dans ce pays 8 Millions de pauvres, 4 millions de chômeurs, des milliers d'entreprises qui continuent de délocaliser en Asie et ailleurs, un problème sur la dette en l'Europe, sur la formation des jeunes, sur la justice, sur la santé... et on nous ressort une fois de plus un débat sur quoi sur l'islam !?
    L'une des raisons de toujours stigmatiser les mêmes provient du fait que les musulmans sont pour la plupart des gens discrets et non visibles dans les médias et qui de surcroit ne peuvent pas se défendre. C'est donc une opération intéressante pour l'UMP de taper sur les plus faibles qui n'ont rien demandé à personne et qui vivent pour la plupart leur foi dans le domaine privé.
    Le président ne se comporterait pas comme cela si il craignait de voir des centaines de milliers de manifestants dans la rue pour s'indigner de cette utilisation continuelle d'une partie de la population a des fins purement électoraliste et politicienne. Le pire c'est que les gens vont encore une foi se laisser prendre !
    L'UPM appelle cela un débat ! J'aimerais que l'on m'explique ou il y a débat. Les choses sont fixées que je sache puisque la france est un pays laique. Soit on laisse les gens construire des mosquées avec leur argent soit on les empêche de le faire. S'ils prient dans la rue on envoie la police et puis c'est tout ! (Je ne vois pas ou il peut y avoir un débat).
    Je vous supplie monsieur Mélenchon de hurler haut et fort comme vous le savez le faire notre indignation devant la dérive, les boucs émissaires et de recentrer les débats de 2012 sur les vrais sujets et pas d'enfumer les...

  50. Meligh dit :

    @Jéjé

    L'apocalypse et le jugement dernier c'est bien de l'annoncer. La question justement est de l'éviter, le repousser, en changeant soi même, avant que ça change dans le chaos et la démesure pour que l'ensemble "humanité" se recrée un ordre, comme c'est arrivé maintes fois dans le passé.
    Parce que si on continue comme ça : "on va tous mourir, donc pas le peine d'essayer de se soigner quand on est malade". Non l'espoir fait vivre. Et plutôt bloquer la maladie libéro-capitaliste avec nos médicaments à nous que d'attendre que la société en crève.


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