24jan 11

Jean Quatremer refuse de dénoncer Khadafi et cache l’accolade de l’UMP avec Viktor Orban

Le cœur léger et joyeux, peu de bagages à la main, on fonce!

Ce billet a été lu 25  070 fois.

V oici un bref billet rédigé une fois de plus dans l’urgence après une fin de semaine, dimanche compris, très très chargée. J’espère que vous avez eu le temps de me voir ici où là et spécialement au journal de la deux où dans l’émission de Demorand sur France 5. Ici je dis juste un mot sur l’annonce de mon offre de candidature. Et un autre sur une nouvelle campagne de diffamation d’un médiacrate contre moi, le pitoyable Jean Quatremer ayant interrompu sa sieste pour vous accabler d’informations mensongères à mon sujet sur la Biélorussie.

Cette fin de semaine comptera pour nous, vous l’avez compris. En proposant ma candidature pour le Front de Gauche et les autres composantes de l’autre gauche, ainsi qu’aux personnes particulières et groupes, en France métropolitaine et outre mer, j’ai pris une initiative qui vise à faire avancer la situation de l’autre gauche dans le débat public de la présidentielle. Bien sur je n’ai pas pris cette décision tout seul. Notre secrétariat national du PG étudiait et échangeait avec la direction communiste depuis la tenue du conseil national du PCF il y a quinze jours. Notre souci était de décrypter correctement les décisions qui y avaient été prises. Il a fallu aussi comprendre exactement comment la Gauche Unitaire, elle aussi analysait la situation. Mais ce n’est pas tout. Il nous fallait enfin surtout évaluer correctement la situation de notre point de vue particulier. Car pour nous le point de repère n’est pas dans la diplomatie entre partis et organisations. Il est dans le rapport à la société, aux débats qui s’y mènent ou qui peuvent s’y instaurer. Nous n’étions pas de l’avis que la candidature commune se règle de cette façon. Nous souhaitions que les trois organisations, après avoir consulté la Fase, proposent un nom en assumant leur responsabilité, et que les adhérents des trois partis soient consultés sur cette proposition. Le scénario retenu est le plus compliqué. D’une part un  nom sera proposé d’autre part une primaire va avoir lieu dans un des trois partis de notre coalition. Il faut donc s’inscrire dans un travail de conviction en direction des adhérents du parti communiste en plus du reste. Le « reste » consiste en ceci qu’annoncer une candidature que l’on souhaite porter ensuite dans la société ne peut se faire comme pour remplir un formulaire administratif. Il faut d’entrée de jeu s’engager dans une campagne publique qui parle à tous et pas seulement aux adhérents des partis politiques de notre coalition. Donc il faut parler programme et proposition, alors même qu’on ne s’est pas encore mis d’accord sur ce point. Cette obligation tient à la nature de notre projet qui a besoin d’une implication populaire profonde pour exister. Et il tient aussi au fait qu’on convainc plus facilement l’interne quand on a convaincu à l’extérieur. Les militants ne vivent pas en vase clos en effet. Ils sont en contact avec l’opinion qui les entoure. Si les « retours » sont bons, tout est bon. Sinon gare à l’auto destruction des uns par les autres. Bref la situation est inconfortable si on ne la prend pas à bras le corps, sans complexe ni tortillis. Raison pour laquelle tout bien pesé, nous avons décidé d’avancer drapeau et musique en tête ! Nous sommes en campagne tous azimuts. On verra ce que cela donne en fin de parcours et on avisera.

J’étais préparé à ce qui se produit. D’un côté ceux qui partagent notre analyse sur la candidature commune au PC et ailleurs se taisent pour ne pas contrarier le mouvement qu’ils  espèrent voir s’amorcer tout seul. Ils comptent surtout sur mon énergie. Silence radio donc pour bien des soutiens. D’un autre côté ceux qui sont contre cette candidature, pour des raisons parfois diamétralement opposées se déchainent et concentrent en commun leurs coups. Ainsi n’a–t-on entendu de tout le week-end que des communistes qui me prenaient à partie rudement, et même parfois très agressivement, comme Gérin et Gremetz. Mais aussi des dirigeants du NPA qui m’arrosaient à vue conjointement. Jusqu’au point d’en venir même à relayer l’argumentation jospiniste de la responsabilité des divisions au premier tour de 2002 pour expliquer Le Pen au deuxième tour. Auto-amnistie ? Rappelons que Olivier Besancenot, à l’époque avait fait 4,26 % des voix c'est-à-dire à peine moins que Chevènement que Pierre-François Grond invoque dans sa diatribe contre moi. Et rappelons qu’il avait été candidat avec des signatures de maires socialistes sur ordre de Solferino ce qui donna lieu à de sévères polémiques entre socialistes à l’heure des bilans. A moins que les dirigeants du NPA aient décidé de ne pas avoir de candidat cette fois ci au premier tour, ce qui n’est surement pas le cas, on voit que ce genre d’argument est juste fait pour taper sans rime ni raison dans le seul but de démolir, chacun rêvant de trouver ensuite son compte dans les ruines.

La force de notre proposition viendra donc du tout venant, le peuple, les gens du commun, les militants associatifs et syndicaux. Eux ont commencé à investir la liste d’appui. La campagne est lancée. Un point c’est tout. Tout le monde peut s’y mettre. Et ceux qui veulent la voir aboutir doivent même en mettre un bon coup !  Je sais que c'est bien parti pour ça. L'ambiance du Conseil National du Parti de Gauche était spécialement amicale et très chaleureuse. Et mes amis ne sont pas de dévots, contrairement à ce que racontent les jaloux à leur sujet. L'excitation est réelle, joyeuse. Car d'une certaine façon, ce démarrage là, sous cette forme, allège nos bagages. Il faudra se nourrir à mesure de tout ce qui se présentera, chemin faisant. En tous cas, pour la part de travail qui me revient, je ne ménagerai pas ma peine. Je suis prêt au débat quand on veut avec qui le veut. Ou à peu près, bien sûr. Et je ne quitte pas de l'oeil un seul instant la campagne des élections cantonales qui doit nous donner un score à deux chiffres.

Je complète ces lignes sur ma proposition de candidature par les textes des entretiens que j'ai mené ces derniers jours avec  l'Humanité et le Journal du Dimanche.

Le Journal du Dimanche :

Entretien avec  Bruno Jeudy et Cecile Amar-

"Votre candidature à la présidentielle ne réjouit pas tous les communistes. Est-elle irrévocable ?"
Le Front de gauche est récent ! On a tout à construire. On n’a pas de patrimoine électoral. Le Parti Communiste a fait appel à candidature. Je propose donc ma candidature au Front de gauche, au NPA, aux associations, aux citoyens en métropole et outre-mer. Elle est sur la table. Notre projet n’est pas une alternance à la papa, un repatouillage du système pour le rendre moins pénible. Il faut bâtir une implication populaire. Ca prend du temps.
-"Pourquoi ne pas vous inscrire dans le cadre des primaires de la gauche ?"
Les primaires socialistes ne sont pas celles de la gauche. Sauf le Ps, aucun autre parti n’y participe. Le système des primaires correspond au modèle des USA : une élection à un seul tour. En France, le premier tour de la présidentielle est la primaire. Là, vous donnez un euro, vous signez, vous choisissez la ligne et le candidat, et vous acceptez de vous incliner devant le héros des sondages du moment. Pourquoi le ferais-je ? Je me sens le vent en poupe. Les événements me donnent raison. Je n’ai donc pas envie de renoncer. Voyez : je disais « la révolution citoyenne d’Amérique latine viendra en Europe », on me riait au nez. Maintenant elle est au Maghreb. Il faudra attendre combien de temps pour qu’ils comprennent que ça va se passer dans tous les pays. Partout, les peuples rejettent les oligarchies.
 "Vous n’êtes pas candidat à la Révolution mais à la présidentielle …"
 En effet je ne connais pas d’autres maitres que le suffrage universel. La révolution doit passer par les urnes. Moi élu, il y aura une constituante, il y aura un changement du régime de la propriété dans plusieurs grands secteurs, la banque, l‘énergie, la santé, l’éducation. Moi élu, il y aura la planification écologique. Moi élu, on sortira d’Afghanistan et de l’OTAN. Si les gens m’élisent président de la République, nous mettrons  fin à la Véme République. Je suis le candidat de la révolution citoyenne.
 "Vous voulez collectiviser les biens, mettre fin à la propriété privée comme à Cuba ?"
Je veux la fin de la concurrence libre et non faussée, la fin du règne des marchés, la collectivisation sous la forme d’une socialisation ou nationalisation ou entrée en coopérative de grands secteurs de l’économie du pays. C’est, par exemple, la fin du  profit privé sur le savoir, dans l’éducation. Le système de santé sera refondu de A jusqu’à Z pour échapper à la logique du profit. L’énergie : collectivisée et réorientée. C’est pour ça que je parle de révolution, mais citoyenne. Personne ne doit se dire comme en 1981, « les gars on vous a élu, maintenant faites nous le socialisme ». Il n’y a pas de changement possible sans implication populaire.
 "Plutôt la révolution façon 1917  que 1981 donc ?"
 Ce ne sera ni l’un ni l’autre. Mon modèle, c’est un mélange de 1789 et de la Commune de Paris. Les oligarques sont des têtes de pioches, rien ne les fait bouger de leur place. Il faut les contraindre.
 "Allez-vous porter plainte contre Plantu qui vous dessine au coté de Marine Le Pen ?"
 Non, ce dessin est infâme, mais c’est le débat. Je porterai plainte chaque fois qu’on entrera dans ma vie privée ou convictions religieuses ou philosophiques.
 "Dany Cohn-Bendit disait dans nos colonnes la semaine dernière que vous ne foutiez rien au Parlement Européen et que vous apparteniez aux élites politiques…"
 Je suis un bon parlementaire et depuis plus longtemps que lui. Mon taux de présence au Parlement européen est de 60 %, mais je suis le deuxième français en termes d’intervention. J’en ai assez des donneurs de leçons d’un décomposé comme Cohn-Bendit. Oui, j’appartiens à l’élite du pays ! L’élite c’est nous les ouvriers hautement qualifiés, et moi, je suis un intellectuel. Bien sûr que je suis dans le haut des revenus avec mes 6000 euros par mois, mais je refuse de me plier à ce « profite et tais toi, t’es des nôtres donc dis rien ».
 "Vos excès nuisent-ils à votre message ?"
Merci du conseil ! Ce qui est insupportable dans cette vie publique ce sont les leçons de bienséance. Il va falloir vous faire à mes manières. Elles font partie du programme. Vous ne pouvez pas croire un type qui vous dit qu’il va tenir tête à tous les grands du monde, s’il ne tient pas tête à un journaliste. Il faut qu’on sache que je ne veux pas céder. Chacun essaie de me réintégrer dans le système, les uns par les leçons de politesse, les autres par l’appât des beaux postes. 
 " Ca c’est pour vos amis socialistes…".
 Ce ne sont pas mes bons amis. J’espère prendre la tête du processus et j’enragerai d’être contraint à suivre le convoi. Je les mets en garde, le PS va créer une situation de défaite assurée s’il désigne Dominique Strauss-Kahn. Si c’est pour faire le programme du FMI, il ne faut pas compter sur nous.  Nous ne pouvons pas faire campagne contre les suppressions de fonctionnaires ou la destruction du système de santé et choisir DSK, car c’est très exactement ce que fait, en pire, le FMI. 
" Faites-vous une différence entre DSK et Sarkozy ?"
 Ils ne viennent pas de la même tradition. Dominique Strauss-Kahn appartient à la mouvance de la gauche et Sarkozy appartient à une droite très dure. Son programme c’est tondre, tondre et tondre. La politique que pratique DSK comme directeur général du FMI est une politique radicalement libérale. Pouvez-vous me citer un seul pays où le FMI a appliqué une politique bienveillante ? Et qui ait réussi ? L’argument selon lequel il est allé dans cette institution pour en changer le sens, c’est du pipeau. Je redis que le FMI est une organisation internationale vouée à organiser la famine, le désordre et le démantèlement de l’Etat. Avec DSK, le PS s’enfonce dans l’impasse. 
 " Vous avez été traumatisé par le 21 avril 2002, Marine Le Pen est à 18 % aujourd’hui, on risque un nouveau 21 avril ?"
 Et alors ? Je dois m’en aller ? Pourquoi pas eux ? Je ne crois pas qu’on s’en sortira par des combines politiciennes. Madame Le Pen doit être décrochée du terrain bouton de veste par bouton de veste. J’ai accepté un débat avec elle, je ne vais pas seulement lui dire « vous sentez le souffre ». Elle a commis une erreur, elle est venue sur notre terrain lexical, mais elle ne peut pas être Républicaine ou laïque jusqu’au bout, elle est contre les seuls  musulmans. Elle ne peut pas être sociale, elle est libérale."

L'Humanité :

Entretien avec Mina Kaci

"La direction de votre parti propose que vous portiez les couleurs du Front de gauche à la présidentielle. Quelle est l'originalité de votre candidature?"

La première de mes originalités tient à la démarche : je propose ma candidature. Elle n’est donc pas réglée mais mise en débat. Et puis, par rapport aux autres candidatures de gauche, en particulier socialistes, je ne me situe pas dans le cadre de l'alternance ‘’à la papa’’, mais dans le  cadre d'un objectif de rupture profonde avec l'ordre établi, que j'ai nommée révolution citoyenne. Celle-ci repose sur un croquis de programme en cinq points, exposés dans mon livre (1) : réforme des institutions, avec une Constituante ; partage des richesses en récupérant les 195 milliards confisqués par le capital au travail ; la planification écologique ; la sortie du traité de Lisbonne et enfin la construction d'une autre paix se traduisant notamment par la sortie de la France de l'OTAN et son départ d'Afghanistan. A la fin, j'ai bien évidemment l'intention de m'identifier au programme partagé du Front de gauche. L'originalité de ma candidature porte à la fois sur le contenu du programme mais aussi sur la méthode pour l'appliquer, car un tel programme n'est pas applicable d'en haut. Il nécessite une implication populaire permanente à sa réalisation, l'action populaire devenant directement protagoniste du programme lui-même.

"Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter si tôt ?"
Précisément parce que j’estime que nous, nous avons besoin d'une campagne longue pour pouvoir construire une opinion et une adhésion populaire de masse. Ce n'est pas un coup de marketing qui se règle en deux mois sur la base de bonnes images à la télévision. Je suis donc en campagne dans le sens où pour moi le processus qui va conduire les partis du Front de gauche à désigner un candidat commun ne peut être administratif. C'est un processus qui va se nouer sous la forme d'une campagne populaire.

"Vous auriez souhaité que les directions des trois composantes du Front de gauche « assument leur responsabilité » en proposant un candidat commun, avant le vote des adhérents. Or tel n'est pas le cas. Quel est, dès lors, le processus envisagé pour obtenir une candidature commune ?"
Je ne suis effectivement pas dans le scénario auquel j'avais pensé. Mon idée, comme celle d'André Chassaigne, était que les trois directions du Front de gauche formulent une proposition en commun à leurs militants. Dans mon esprit, le PCF avait l'initiative, car il est le parti principal de la coalition et rien ne peut se faire ni sans lui et, à plus forte raison, contre lui. Je m’inscrits à présent dans le nouveau paysage. Le PCF fait appel à candidatures pour le Front de gauche, non seulement à ses militants, mais à ceux qui n’en sont pas. Par respect de cette procédure, j’ai proposé ma candidature. Mais, cela ne peut pas être un bordereau de candidature que je dépose place du Colonel Fabien. Au contraire, il faut que ce soit une démarche mobilisatrice. Mon parti s'est prononcé ce week-end. Le congrès de la Gauche unitaire, début février, adoptera sans doute une position. Chemin faisant, des personnalités, des associations ou des élus peuvent décider d’apporter leur appui à ma démarche.

"Vous dites respecter la procédure du PCF dans l'optique qu'il n'y ait qu'un seul candidat du Front de gauche ? "
Absolument. Et, comme nous allons être présents dans les trois prochaines élections, il faut que la diversité s'exprime. C'est une nécessité : notre union est notre force ! Ce n'est pas une concession que les uns se feraient aux autres par politesses mutuelles. Cette diversité ne peut se manifester autrement que par une pluralité des candidatures. Les 70 % des candidats aux législatives seront proposés par le PCF. Ce sera le cas des 80 % des candidats aux cantonales. Je ne ferai pas de différence dans la campagne entre les candidats, je les soutiendrai tous, quel que soit le parti dont ils viennent. Je souhaite que nous ayons le plus beau des succès aux cantonales, avec un score à deux chiffres, de manière à ce que le Front de gauche entre dans la campagne présidentielle et législative le plus fort possible.

"Si le choix se porte sur votre candidature, comment le PCF et la Gauche unitaire peuvent-ils être visibles dans la campagne ?"
Ils le sont d'abord par leurs idées, car ce n’est pas le sigle qui définit un parti mais ses idées. Par ailleurs, dans le dispositif de campagne, je propose, pour ma part, que le Front de gauche soit coordonné par un communiste. Mais dans mon esprit, la campagne doit s'appuyer sur des comités d'action par circonscription, qui doivent être menés par les candidats aux législatives. Nous devons nous battre à l'échelle à laquelle s'organisera la rencontre avec le suffrage universel et cette échelle, c’est le scrutin législatif.

"Certains estiment que vous n’avez pas toute la crédibilité pour porter la radicalité d'un changement à gauche, vous reprochant de n'être qu'un « deuxième candidat socialiste ». Que leur répondez-vous ?"
Je n'ai pas honte d'être de culture socialiste. Je ne demande pas aux autres de renoncer à leur histoire. Ma crédibilité est d'avoir rompu avec le mouvement socialiste international. J’ai rompu politiquement en votant contre le traité de Lisbonne, en 2005. J'ai un bilan critique concret, traduit par des actes. On juge une personne sur ses objectifs. Ne suis-je pas un des coanimateur, un des cofondateur du Front de gauche ? Et puis, je ne suis pas identique à eux. On ne peut pas à la fois vouloir la diversité et s'en offusquer. La diversité n'est pas un prétexte, c'est une réalité. 

"Ne pensez-vous pas que vos diatribes antisocialistes peuvent faire fuir des électeurs de gauche vers le vote utile PS au premier tour ?"
Je récuse le terme de diatribes. Si on ne débat pas avec les candidats socialistes, pourquoi alors ne pas présenter les mêmes candidats ? Nous avons de sérieuses divergences avec les socialistes. Il ne s'agit pas de compétition pour des parts de marché électoral. Comment voulez-vous tendre vers le moindre progrès social sans affronter les agences de notation et les banques, par exemple ? Je veux que l'on réfléchisse, que l'on discute, et que les électeurs socialistes entendent, car ils savent que j’ai été 30 ans membre du parti. Il ne faudrait pas par convenance que chacun monologue."

Une nouvelle fois, Jean Quatremer me cible dans l’un de ses billets. Il va lui en cuire car il s’est mis dans un très mauvais cas de mensonge avéré. J’invite donc mes lecteurs à le faire connaitre largement comme preuve de ce que nous racontons sur l’absence complète de sérieux professionnel de nombre de ces médiacrates qui règlent des comptes personnels en profitant de leur position éminente. Car le prétendu journaliste-qui-verifie-ses-sources fait cette fois-ci un faux. Sous le titre racoleur : « Jean-Luc Mélenchon opposé aux sanctions contre la dictature (rouge) biélorusse », Quatremer me prend en effet à partie spectaculairement. Mais sur la base d’un faux à propos d’une prise de position de la GUE-NGL sur le régime de Loukachenko et de la Biélorussie. Il le fait d’une façon professionnellement inouïe en disant qu’il n’a pu vérifier mon vote mais que ce sont les Verts du parlement qui le lui ont rapporté. Tel quel !  En quoi cela constitue-t-il une référence pour un journaliste que l’avis partisan d’un groupe qui passe son temps à me tacler ? Pourquoi n’a-t-il pas vérifié lui-même avant d’écrire ? Pourquoi n’est-il pas sorti de son bureau pour m’interroger à la sortie de l’hémicycle ? Ou était encore cet « observateur attentif », ce jour là ? La sieste s’est prolongée ? Pourquoi, alors qu’il s’agit d’une prise de position de tout le groupe GUE-NGL, me cibler personnellement dans le titre parmi les cinq députés français du groupe, et les trente quatre du groupe GUE NGL pour m’attribuer la responsabilité de ce qu’il dénonce ? Qui cherche à faire du buzz dans cette circonstance ? La vérité est donc que Quatremer est à l’information ce que Médiator est à la santé. On croit apprendre en le lisant et on se fait désinformer. Pire, on alimente un ragot sur la toile, ce que précisément les journalistes dénoncent le reste du temps pour faire la différence entre eux qui « vérifient leurs informations » et le commun des mortels qui se laisserait berner !  Et ça marche ! Aussitôt son ragot pondu, la foule de ceux qui ne m’aiment pas et attendent n’importe quel prétexte pour me sauter à la gorge, recopie. Une foule de gens désinvoltes s’activent. Et cela jusqu’au site du NPA. Ceux-là pas davantage que Quatremer ne vérifient leurs « informations ». Ils ont certes pour excuse d’avoir cru un journaliste soi disant professionnel. Ce n’est pas vraiment une excuse à mes yeux comme on le sait. Il ne faut jamais rien croire venant de l’industrie du spectacle et de l’information aujourd’hui fusionnée. Je forme le vœu que mes amis aillent de tous côtés à leur tour faire connaitre les exploits de Jean  Quatremer journaliste qui colporte des ragots sans vérifier ses sources et désinforme ses lecteurs. Il est très important de le faire car cela nous sert sur un cas bien précis et avéré de faire la démonstration que nous devons faire de ce qu’est ce système médiatique.

Voici la prose de l’ami des ragots, le journaliste-dans-son-bureau Jean Quatremer: "la gauche radicale, elle, a une tendresse évidente pour les dictatures rouges. Le député européen du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, et ses amis communistes viennent de s’illustrer une nouvelle fois en refusant de voter, aujourd’hui, une résolution du Parlement européen demandant un durcissement des sanctions contre Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie, une ancienne République soviétique restée communiste et employant les mêmes méthodes que la défunte URSS (…). » Comme ce serait beau Mélenchon en train de soutenir Loukachenko ! Du Plantu dans le texte en quelque sorte. C’est ce dont rêvent ces illuminés de concurrence libre et non faussée qui ont déjà fait de moi un « partisan du régime chinois » et autres sornettes qu’ils font tourner en boucle avant de se les prendre en retour de bâton bien ajusté chaque fois que le mensonge éclate et qu’on les prend de surcroit en train de faire bénéficier de douce et bienfaisante amnistie des régimes pourris. Il me parait indispensable de vous faire connaitre dans le texte, pas très littéraire, le genre de « tendresse » que notre groupe et moi manifestons envers  Loukachenko. Nous l’avons en effet exprimée noir sur blanc, cette tendresse, en déposant nous même un projet de résolution sur ce sujet. Ce texte était déposé en concurrence avec celui de la droite que nous n’avons pas soutenu, en effet, et je vais dire pourquoi dans un instant.  Mais en lisant le texte de notre résolution vous serez estomaqué de l’ampleur  du mensonge de Quatremer. Vous vous demanderez pour quelle raison quelqu’un qui fait profession, si verbeusement, d’éthique, d’indépendance et autre bla bla bien connus de cette sorte de cléricature, s’abaisse à ce type de manipulation. Voila la réponse : il s’agit de cette variété de gens qui se lèvent tard et ne bossent pas vraiment. Rentier d’un poste surpayé, il bulle. Et fait des ménages. Il ne lit pas les textes, il ne suit pas la séance, il ne recoupe pas son information, il recopie, de son propre aveu, ce que les Verts lui ont dit.  Sans vérifier si c’est vrai. Ca c’est du journalisme ! Et le même jour où il colporte des ragots, il se passe dans l’hémicycle des évènements dont il ne souffle mot. Voyez plutôt. A par exemple été votée une résolution de libre échange entre l’Union européenne et… la Libye ! La Libye cette démocratie bien connue qui venait la veille d’apporter son soutien à Ben Ali. De tout cela Quatremer ne souffle mot. De même que cet « observateur attentif » par petit rapporteurs interposés, ne dit rien de l’accolade au cœur de l’hémicycle, sous les acclamations de la droite, entre Joseph Daul, UMP français,  président du groupe PPE, et Viktor Orban premier ministre hongrois qui persécute la presse et les journalistes, entre autres, dans son pays.  Et Viktor Orban est vice président du PPE. Quand monsieur Quatremer va-t-il écrire à propos de l’honneur perdu de l’UMP comme il l’a fait à propos des socialistes pour leur attitude à l’égard de Ben Ali ?  

Voici donc le texte où nous avons consigné notre « tendresse évidente » pour Loukachenko et son régime en Biélorussie, selon les mots du grand journaliste d’investigation. Il commence par dénoncer "la procédure de dépouillement non transparente remet en question la légitimité du résultat des élections". Puis il  "Condamne la violence et la répression de la manifestation du 19 décembre 2010 et la vague massive d'arrestations des dirigeants de l'opposition, de leurs partisans et des journalistes". Et il « demande aux autorités biélorusses de garantir l'unité des droits de l'homme politiques et sociaux, en particulier en ce moment où les libertés démocratiques et les droits politiques pour tous les citoyens de Biélorussie, y compris les organisations non gouvernementales et tous les partis démocratiques » Enfin il "demande aux autorités biélorusses de cesser immédiatement les poursuites contre les organisateurs et les participants de la manifestation pacifique du 19 décembre 2010 et de libérer tous les prisonniers politiques". Après quoi nous réclamons « une enquête indépendante et transparente sur les circonstances de la répression de la manifestation du 19 décembre 2010 et de prendre les mesures appropriées à l'égard des responsables des actes de violence et de la violation des droits de l'homme". Voici notre conclusion : " demande aux autorités biélorusses de garantir la liberté d'expression et des médias et de mettre fin à la répression des médias non officiels". Où y a–t-il là-dedans la moindre promiscuité avec ce régime ? Quatremer l’ignorant qui parle de dictature « rouge » se garde bien de savoir et de dire que l’un des dirigeants et animateurs du parti des communistes de Biélorussie membre du PGE a été arrêté et embastillé par le régime de Loukachenko. Mais il est vrai que pour ce genre de « journaliste » un communiste en prison ça ne compte pas.  

Voici comment Quatremer met en scène d’une façon unilatérale le contenu de la résolution de la droite pour me cibler et laisser croire que nous serions hostiles à la dénonciation du régime Biélorusse. « La résolution du Parlement présentée aujourd’hui a pour but de soutenir les efforts d’Ashton. Le texte demande que les plus hauts dirigeants bélarusses ainsi que ceux « qui peuvent être tenus pour responsables des fraudes électorales ainsi que de la brutale répression et des violentes arrestations de membres de l'opposition » soient à nouveau interdits de visa et leurs avoirs gelés. Il réclame aussi des « sanctions économiques ciblées et le gel de toutes les aides macro financières » et que l’Union soutienne l’opposition, notamment les médias indépendants. Sous prétexte qu’ils sont opposés aux sanctions, les députés de la GUE (groupe politique où siège M. Mélenchon) ont refusé de voter ce texte qui, évidemment, est passé sans problème, la GUE étant largement minoritaire." Il faut souligner la déloyauté et la manipulation du travail de propagandiste de Quatremer. Nous n’avons pas « refusé de voter » la résolution de la droite. Nous nous sommes abstenus. C’est tout autre chose. En effet elle contenait des points que nous ne pouvions approuver. Je vais dire lesquels. Mais surtout nous voulions voter notre propre texte, celui que je viens de citer et qui était proposé en concurrence avec celui de la droite. Qu’un groupe politique préfère son texte a celui d’un autre groupe c’est tout de même le minimum, non ? De tout cela il n’est dit mot. Quatremer fait un montage à charge. Mensonger et manipulateur. Ce n’est pas du journalisme c’est du règlement de compte personnel.  

Nous nous sommes abstenus sur le texte de la droite parce que nous désapprouvons les sanctions qu’il envisage. Quelles sanctions refusons-nous ? Celles qui gèlent les « aides du FMI et de l'UE », selon le texte de la résolution de la droite. En effet nous sommes opposés au régime des sanctions financières contre les peuples, d’une façon générale. Mais là il s’y ajoute de surcroit que nous sommes opposés aux « aides du FMI » et au système même de l’ingérence du FMI dans la conduite de la politique des pays. En quoi cette position est-elle un soutien au régime en place ? Ce n’est pas tout. Quelles autres propositions de cette résolution de la droite notre texte refusait il encore de soutenir ? Celle qui "invite la Commission à soutenir, par tout moyen financier et politique, les efforts déployés par la société civile biélorusse, les médias indépendants (y compris Belsat, Radio européenne pour la Biélorussie, Radio Racyja et d’autres. » En effet "Balsat TV" est une TV …. polonaise ! Et de surcroit financée par le gouvernement polonais.  Nous sommes contre ce type d’ingérence d’un gouvernement contre un autre qui sont des facteurs de tensions internationales évidents et spécialement dans ce cas une incitation à la confrontation, compte tenu du poids de l’histoire dans la zone. Tout cela c’est trop de subtilité pour ce pauvre Quatremer et son usine à mouliner les ragots partisans. Peut-être pourrait-on au moins espérer que la détestation que j’inspire de façon pavlovienne au NPA lui évite de me reprocher d’être opposé « aux aides du  FMI » même en Biélorussie ! Ma réplique amusée et narquoise à cette bande de nuls coalisés sur des infos bidons est dans le sous titre de ce billet : « Jean Quatremer refuse de dénoncer Kadhafi et cache l’accolade de l’UMP avec Victor Orban. » De cette façon je mets au diapason du style Quatremer. Et je quatremeriserai quiconque y reviendra. Quatremériser est le nouveau verbe que je crée pour parler d’un fait honteusement falsifié.


104 commentaires à “Le cœur léger et joyeux, peu de bagages à la main, on fonce!”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. max dit :

    @ quelqu'un post 96

    merci pour le lien de Schneidermann et tres bon article de ce dernier !
    Jean-Luc Mélenchon devrait ecouter plus souvent ce qui se dit de bon autour de lui......
    effectivement je fais partie de ceux qui lui "planquerait " bien sa tapette !

  2. tourille dit :

    Je suis pour votre candidature parce qu'elle est la plus proche de mes convictions, mais n'étant pas militant j'ai peur que mon vote éventuel ne serve à rien. Il est à peu près évident que le plus favorable au peuple de gauche (dommage ?) sera un affrontement UMP-PS au second tour, quel que soit le candidat du PS (DSK y compris !). Alors je ne sais vraiment pas pour qui je vais voter au premier tour des présidentielles (à gauche bien sur :))

  3. Berdagué dit :

    Michel -97-
    Oui c'est par le Rassemblement de toutes et tous dans partis constitués et pourquoi pas à venir dans le Front de Gauche et SURTOUT ceux et celles qui sont paradoxalement très politisés ou qui ne croient plus aux votes et là peut-ètre le "gros" des abstentionnistes que NOUS devons convaincre qu'avec Le Programme du Front de Gauche 100pour cent Gauche, ils seront assurés que les petits benalistes pourront faire leurs valises en NOUS laissant le compte juste de tous leurs larçins multiples d'ou le programme de " socialisation des Banques " de notre Mouvement radical par le vote : là ça leur fait très très peur car ils savent que ce n'est plus les nationnalisations des Banques de 1981 avec des gestionnaires très capitalisto/libéraux mais une gestion des Banques et du Crédit par les travailleurs, le pouvoir d'état socialisé et de vraie démocratie de débats sur la place Pulique, clair quoi.....car j'ai suivi à Paris le procès du Crédit Lyonnais en prenant plein de notes sur les gestions suspectes : et les Barre, Trichet (ce dernier gouverneur de la Banque de France avant comme tu le sais sévir avec talent en donnant aux banques pour le moins mafieuses et en faillite).et tous avaient trouvé le coupable en bouc émissaire historique : le DIRECTEUR financier:: c'est très commode et ça marche à tous les coups ; comme,plus le mensonge est gros plus ça passe. Voilà à quoi NOUS avons à faire mais tu savais tout ça.......
    Programme + République numéro 6 +Constituante + Mobilisations attentives et d'Actions et des formations continues et contoles du peuple. ça me semble irrésistible pour convaincre le plus dur abstentionniste.
    Au fait Paris-centre a la semaine prochaine une Réunion sur " Socialisation des Banques", débats, réflexions,interrogations, déterminations, propositions, et tactiques et stratégie sont les biens venus

  4. Le webmestre dit :

    Compte tenu de l'afflux de visiteurs, la possibilité de commenter est provisoirement interrompue sur le blog pour des raisons techniques. Nous mettons tout en œuvre pour qu'elle soit bientôt rétablie.


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive