11avr 09

Je reviens de trois jours politiques intenses dans la circonscription européenne du grand sud ouest. Auch, Tarbes, Saint-Gaudens, Foix, pour l’essentiel. Conférences de presse, marchés, congrès du Modef, réunion de meneurs d’opinion, réunions publiques, rencontres avec des syndicalistes de la santé, d’EDF, des retraités de l’agriculture, un rythme soutenu.  Pourtant, une fois devant le clavier, ce sont les descriptions de paysages qui me tirent les doigts davantage que quoique ce soit d’autres. Et puis, le temps et les réunions passant et s’ajoutant, je m’imprègne d’une ambiance humaine nouvelle. Celle qui entoure les militants communistes. Dans cette note je parle de cela. Mais je donne aussi mon analyse sur les déclarations des dirigeants socialistes à propos de la commission européenne en général et monsieur Barroso en particulier. Parce que tout le gratin du PSE (Parti Socialiste Européen) se donne rendez vous à Toulouse le 24 avril prochain.  

CONTAGIEUSE

Pour la première fois depuis bien longtemps, ma présence en régions ne se fait pas la nuit, d’une salle polyvalente à l’autre, toutes semblables. Cette fois ci, je roule de jour et j’arrive avant la tombée de la nuit au lieu du meeting. Entre les deux, chaque halte militante se fait dans un environnement que soulignent les lumières du printemps. Je ne peux plus le séparer de ce que je vis. J’ai été magnifiquement accueilli sur le marché de Tarbes. D’où vient-il que tant de gens viennent à ma rencontre et m’encouragent ? Mais comment oublier combien de fois je levais le nez avec des frissons sur les Pyrénées enneigées qui se laissaient regarder entre les allées de tentes. Puis de Saint Gaudens à Foix, tandis que je faisais mes points politiques au téléphone comme chaque jour avec mes si sérieux amis François Delapierre, Éric Coquerel ou Pascale Le Néouannic, je ne perdais pas une miette du spectacle des vallées s’allongeant doucement sous le coteau où court la route. Je crois de longue date que la beauté des choses ne se contente pas de caresser l’esprit. Elle traverse aussi le corps et irradie sa splendeur. La beauté est ainsi contagieuse, en quelque sorte. Elle est donc réparatrice à sa façon. Où sont ces coups d’œil en région parisienne ? Trop rares. Trop disputés à la laideur que les urbanistes et autres architectes ont lourdement étalée partout. A cet instant je me souviens des tirades de Roland Castro sur le droit à la beauté en banlieue. A présent je comprends combien il avait raison. Parfois les trajets actuels me ramènent aussi dans les souvenirs de bonheur passés. Ainsi dans le Gers, où j’ai écrit un livre pendant l’été 1994, ou à Foix dans l’Ariège où j’ai négocié avec Henri Emmanuelli la création du courant Nouveau Monde sur la terrasse du sénateur Jean-Pierre Bel, le château de Gaston Phoebus pour garant ! Je mesure que les nostalgies s’effacent quand on vit dans les projets. Et le Front de gauche est un agenda si extraordinaire !

CAMARADES

Après ces mots sur les paysages, quelques lignes à propos des gens. Je parle des militants. Dans le grand sud ouest, le Parti de gauche est certes implanté dans chaque département. Des fois, son ancrage est très solide quand il y a eu avant une base du courant socialiste de gauche. Et plus stable encore quand c’était un groupe de PRS. Mais cela ne m’empêche pas de voir à quel point nous sommes un parti naissant, parfois embryonnaire. Le militantisme extrêmement actif qui est notre marque de fabrique à cette étape est certes toujours spectaculaire. Et il est vrai que nous sommes portés par beaucoup de sympathie. Mais rien de tout cela n’aurait d’effet durable dans la campagne sans le travail de fond qu’accomplissent sur le terrain les communistes. Je connais les communistes. J’ai passé ma vie militante avec eux. Je ne les découvre donc pas. Mais c’est la première fois, bien plus même qu’en 2005 que je fais équipe avec eux dans cette étroite complicité. Évidemment, parfois j’ai des chocs. Il est vrai que nous n’avons pas la même lecture de bien des évènements et élections… Il y a cinq mois encore j’étais un dirigeant du Parti socialiste. Certes minoritaire et assez ostracisé, mais quand même. Ces contre pied de point de vue m’amusent le plus souvent et mes interlocuteurs communistes tout autant que moi quand nous en parlons. S’il en est ainsi c’est que, à l’écart du barnum socialiste on voit bien dans quel état est la gauche sur le terrain. Une commune lucidité inquiète rassemble ceux qui la ressente et efface bien des controverses du passé. Sur le terrain, la gauche ce sont des notables et des militants. Ils se croisent. Mais ne se rencontrent pas beaucoup pour autant. Les notables ce sont surtout ceux du PS, plus ou moins appréciés et sympathiques, le meilleur et le pire souvent ensemble. La quasi totalité sont coupés de toute pratique sociale et militante. Ils vivent entre élus, d’une réunion à l’autre. C’est comme ça qu’on les voit. Je ne m’en rendais pas compte. Les militants, ce sont les autres. Syndicalistes, associatifs. Quand j’y retrouve des socialistes on n’en finit plus de se congratuler. Mais le camarade ne se présente jamais autrement que sous son étiquette syndicale. De toute façon les militants de gauche sont peu nombreux. Plus nombreux en ce moment compte tenu des mobilisations pour la défense des services publics et du nombre des boîtes en lutte contre des plans de liquidation. Mais partout sur la défensive, dans une ambiance de débâcle des petits pays où tout meurt. Ce que je vois c’est que partout où ça lutte il y a des communistes dans l’action. Des communistes, bien sûr, il y en a de toutes sortes. Des anciens, des ex, des nouveaux. Entre eux existent des controverses aussi impénétrables que celles que j’ai connues ailleurs. Cependant je n’entends jamais évoquer de problèmes de personnes. Je ne suis pas naïf. Ces questions sont là aussi, j’en suis certain. Mais ce qui est donné à discuter ce n’est jamais le charabia que j’ai connu avec les «sensibilités» socialistes aux contours si flous et si semblables, aigrement structurées par les haines et rivalités de carrière. Il est vrai qu’on ne parle guère de questions propres à chaque parti quand on est en campagne. Mais ce que je vois et ce que j’ai vu au congrès communiste m’a paru plus moderne, plus argumenté et construit que ce que j’ai entendu au PS. C’est déjà là ce que je ressentais sur un mode plus personnel en 2005 quand je faisais la comparaison entre les manières d’être de François Hollande et celles de Marie Georges Buffet. Autant l’un me semblait coupé de toute réalité autre que strictement liée à la vie de l’appareil du parti autant l’autre, comme femme autant que comme ancienne ministre des sports, m’a paru s’intérresser à toutes sortes de questions de l’existence quotidienne. Mon coup d’œil à présent est que la désuétude n’est pas là où je le croyais. Quant à la chaleur humaine c’est le jour après la nuit. Pourtant j’ai eu et j’ai encore nombre d’amis au PS. Mais c’est autre chose que d’avoir des amis parmi d’autres et d’avoir partout des camarades.

POUL L’INGRAT

A Toulouse donc,  bientôt vont avoir lieu deux meeting intéressants. Celui de ma liste aux élections européennes le 22 avril prochain. Et deux jours après, Martine Aubry réunit toutes les têtes de listes du PSE aux prochaines élections européennes. Je suppose que ce raout des importants va être présenté aux militants comme un grand moment de la fraternité des socialistes européens avec tout le pathos sentimental qui accompagne ce genre de moment. La salle peut contenir quatre mille places. L’affection n’en garnira pas plus de mille six cent selon la configuration prévue. Car avant même d’avoir commencé ce rassemblement pose problème à beaucoup de monde. Quel socialiste du sud ouest a réellement l’intention d’aller s’afficher aux côtés des responsables du PSE ? D’après moi ils ne se bousculeront pas. Car beaucoup d’entre eux savent à quoi s’en tenir. Non seulement à propos des sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leurs pays mais aussi à propos de l’état réel de la prétendue bataille du PS français pour affronter la commission et son président, monsieur Barroso. On se souvient qu’il a été beaucoup question de la présidence de la commission européenne il y a une quinzaine. Je reconnais que ce n’est plus le sujet du jour. Il ne va pas tarder à le redevenir. Les dirigeants socialistes l’ont promis. Mais l’affaire a mal commencé quand Delors a eu proposé des candidats de droite pour la fonction. Peu avant les dirigeants socialistes avaient pourtant promis une bataille frontale avec la droite sur ce sujet. Bon. Soyons justes. Ils ne sont pour rien dans les délires de Delors. Donc, elle, Martine Aubry, n’y est pour rien. Par contre elle est responsable de ses propres déclarations. Et sur cette question, il faut bien constater qu’elle n’est pas aussi claire dans son genre que Jacques Delors dans le sien. Sur France Inter le 20 mars au matin, de retour du sommet qui avait réuni les dirigeants du PSE à Bruxelles la veille, elle a claironné: «Monsieur Barroso est le candidat de la droite. Monsieur Barroso fait la politique de Monsieur Sarkozy et de Monsieur Berlusconi. Il a renoncé pendant la crise. On ne l’a pas entendu. » Après quoi elle a décrété: .«Monsieur Barroso ne peut pas être le candidat des progressistes. Il faut un candidat unique, capable effectivement d’incarner cette nouvelle Europe que nous voulons. C’est de cela dont nous discutons actuellement pour trouver le nom. Mais sur le principe, je crois, il faut que nous soyons fermes, il faut incarner l’Europe par un homme qui portera et qui retrouvera les valeurs de l’Europe.». Puis, on s’en souvient peut-être, elle avait à nouveau proposé la candidature de Poul Nyrup Rasmussen, l’actuel président du PSE, ancien premier ministre social démocrate du Danemark. Benoit Hamon avait dit la même chose peu de temps avant. Selon ce dernier ce serait même l’enjeu de l’élection européenne. Jean-Christophe Cambadélis a dit de même. Mais là, Martine Aubry a prétendu que la réunion du Parti socialiste européen (PSE) la veille lui avait permis de «faire avancer cette idée» qu’il faudrait un candidat alternatif à Barroso. Une idée des socialistes français en progrès dans le PSE, c’est nouveau ! Elle avait même évoqué l’accord de «plusieurs partis sociaux-démocrates» avec cette proposition. Mais elle s’est bien gardée de dire lesquels. Et pour cause ! En réalité, ladite réunion du PSE a abouti à des conclusions exactement inverses. Martine le savait bien. Comment nommer cette façon de dire des choses dont on sait qu’elles sont fausses? Bah! Laissons tomber. En tous cas le cher président du PSE, Poul Nyrup Rasmussen, le candidat en progrès, a déclaré selon l’AFP que le choix par le PSE d’un candidat face à Barroso n’était «pas à l’ordre du jour». Vu? Quel ingrat ce Poul! A France Inter personne n’avait relevé. Pourtant il y avait moyen de le savoir. Par exemple, le correspondant de «Libération» à Bruxelles, Jean Quatremer, s’était clairement exprimé sur le sujet sur son blog. Il est peu suspect d’hostilité à l’égard des sociaux-démocrates. «Le PSE renonce à s’opposer à Barroso», écrivait-il. On apprend de lui que le PSE a demandé à Martine Aubry «de mettre la pédale douce sur sa volonté de créer un front anti-Barroso». Et qu’Aubry s’est trouvée «bien isolée». Quant à l’idée même de la candidature de Poul Nyrup Rassmussen, monsieur Quatremer nous révèle qu’en toute hypothèse elle est littéralement impossible. Question d’équilibre dans la répartition des postes internationaux. En effet un autre danois, Anders Fogh Rasmussen était à l’époque pressenti pour devenir secrétaire général de l’OTAN. Il l’est devenu en effet depuis. Cela empêche de fait d’envisager la candidature d’un autre danois pour présider la commission européenne.

UN QUARTERON DE SOCIAUX LIBERAUX ENDURCIS

Ce qui nuit le plus à l’amuse gogo de la lutte contre la candidature Barroso et de la diatribe de Martine Aubry qui l’accompagne c’est la vérité de la situation. Comment Martine Aubry aurait-elle pu convaincre ses pairs du PSE de tourner leur canons électoraux contre ce bon Barroso ? Cela n’est tout simplement pas crédible. Encore faut-il connaître ce sujet. C’est ce qu’empêche la bienfaisante amnésie qui accable les salles de rédaction quand Martine fait ses mouvements de menton. Le PSE ne peut pas condamner Barroso. Cela lui est impossible. Pour la raison que tous ses députés européens, sauf les français, ont voté pour l’investiture de monsieur Barroso en 2004. Oui, tous les députés sociaux démocrates européens ont voté pour Barroso ! Sauf les français. Mais ce fut de peu pour ces derniers car après la campagne socialiste de 2004 très à gauche en France, il s’était quand même trouvé que la proposition initiale de la direction socialiste était de «réfléchir au vote à formuler». Cet euphémisme capitulard ne le céda qu’après de vigoureux assauts de la gauche du parti de l’époque (dont votre serviteur) non sans rencontrer une vive résistance. La même absence de mémoire interdit aux poseurs de questions officiels de demander à Martine Aubry si son action a fait changer d’avis les trois premiers ministres socialistes actuels, Socratés, Zapatero et Brown. En effet ceux-ci ont déjà déclaré et confirmé leur soutien à la candidature de monsieur Baroso. Ce n’est pourtant pas rien que ces trois là!. Et ce n’est pas difficile à savoir: ils l’ont déclaré à la fin du sommet de Madrid du PSE, en décembre dernier. Et cela juste après qu’ils aient signé avec Martine Aubry le «Manifesto», programme commun des partis du PSE pour les élections européennes. Voulez vous améliorer votre compréhension du sujet? Il faut encore aller plus loin. Tous seuls, bien sur, car le genre d’information que je vais donner est totalement original. Aucun organe de presse qui a interrogé Martine Aubry n’a donc pu lui poser une question à ce sujet. Faute d’information sans doute. Mais un document jusque là secret est désormais disponible sur le site du parlement européen. Il s’agit de la liste des commissaires européens et de leurs attributions. Quand on le découvre on comprend ce qui a été caché à Martine Aubry et qui l’empêche de savoir qu’elle n’a aucune chance de convaincre ses petits camarades de mettre en cause la commission européenne et son président davantage qu’aucun adjoint de Lille ne peut décemment mettre en cause le conseil municipal de cette ville et son maire. En effet, Barroso gouverne la Commission avec les sociaux-démocrates! Et même plus, les 2 premiers vices présidents de Barroso sont des sociaux-démocrates! Il s’agit de la suédoise Margot Wallström membre du parti social démocrate suédois, chargée des institutions et du social-démocrate allemand Günter Verheugen, chargé des entreprises et de l’industrie! Au moins on saura à qui dire merci pour les progrès de la démocratie des institutions européenne depuis 2004 et aussi pour les prouesses de la politique industrielle de l’Union! Mais ce n’est pas tout. Il y a au total six commissaires sociaux-démocrates, et pas des moindres. Tous les partis poids lourd de la social-démocratie européenne ont un commissaire européen. Ils dirigent des secteurs clefs de la politique libérale de la commission.

LA LISTE QUI FAIT TÂCHE

Voici la liste des quatre autres sociaux libéraux endurcis complices des malheurs de notre temps. Catherine Ashton, commissaire chargée du commerce, membre du Labour Party. C’est elle qui au nom de la commission défend le libre échange à tout crin notamment à l’OMC. Joaquim Almunia, commissaire chargé des affaires économiques et monétaires, membre du PSOE espagnol. Il est chargé de faire la chasse aux déficits et de défendre le Pacte de stabilité et l’indépendance de la banque centrale. Vladimir Spidla, commissaire chargé de l’emploi et des affaires sociales, membre du parti social démocrate tchèque CSSD. Le bilan social de ce commissaire est admirable comme la directive temps de travail! Laszlo Kovacs, commissaire chargé de la fiscalité et de l’union douanière, membre du parti social démocrate hongrois MSZP. On peut le remercier pour les encouragements de la Commission en matière de dumping fiscal et de lutte contre les barrières douanière autour de l’Europe Vous avez bien lu. Sur tous ces secteurs décisifs, social, emploi, commerce, entreprises et industrie, politique et monétaire, fiscalité, ce n’est pas Barroso que Martine Aubry devrait dénoncer. Ce devraient-être les commissaires sociaux-démocrates qui mettent en œuvre la politique libérale de la commission dans tous ces domaines! Pourtant leurs partis ont ensuite signé à Madrid, avec elle, le «Manifesto». Que valent alors ses numéros anti Baroso et anti Commission? Je prends le pari qu’après la publication de cette note, et sa diffusion tous azimuts par mes lecteurs militants, Martine Aubry ne jouera plus cette partition. Vous n’entendrez plus parler, par elle, de la commission ni de Baroso ni de Poul Rasmussen. Et ceci parce que nombre de dirigeants du PS, qui ne suivent ni ne lisent ni ne sont curieux de rien, vont découvrir tout ce que je viens de dire. Je prends le pari que pas un d’entre eux ne s’exposera à défendre une telle honte. En tout cas ce dont je suis sur c’est que pas un militant ni un électeurs du Parti socialiste n’ira défendre une telle bande de sociaux libéraux de haut vol qui représentent tout ce qu’ils détestent et combattent. Pourtant, ce silence ne suffira pas à effacer toutes les traces du bidonnage de l’indignation du PS français à propos de Baroso et de la commission. Car l’actuelle direction, Martine Aubry en tête, a signé le communiqué final de la dernière réunion du comité du PSE, celle qui a précédé les déclarations guerrières de la dirigeante socialiste française le lendemain à la radio contre les libéraux européens. Il faut savoir que le texte adopté par les dirigeants du PSE le 19 mars à Bruxelles ne s’est pas contenté d’appeler à renforcer la relance. Sur le plan mondial, en lien avec le sommet G20 à Londres le 2 avril, il se prononce exactement comme la Commission européenne, et comme le G20, pour «l’aboutissement du Doha Round». Rien que ça! Il s’agit du nouveau cycle de libéralisation du commerce mondial par l’OMC, officiellement appelé «Cycle de Doha pour le développement». Sachez seulement que ce «cycle» est justement bloqué notamment par le front des pays du «sud» mené par le Brésil et la Chine. Ceux là ne partagent pas l’enthousiasme du PSE. Ils dénoncent au contraire les conditions inégales de la libéralisation prévu par ce projet d’accord. Ainsi pour le PSE, il ne s’agit donc même plus seulement de refuser tout protectionnisme! Le PSE veut aller encore plus loin et plus vite dans la libéralisation des échanges!! Il est vrai que le patron de l’OMC est un social démocrate français bien connu, Pascal Lamy. D’ailleurs en écho aux positions officielles de l’UE et de la Commission, relayée par les chefs d’État et de gouvernement lors du Conseil européen, le PSE réclame comme solution à la crise «des ressources renforcées pour le FMI». Le G20 les a entendu! Quelle originalité! Mais il n’exige aucune réforme de cette institution qui a fait tant de mal avec ses politiques d’ajustement structurels. Et qui continue à cette heure à martyriser les pays qui viennent de tomber dans ses griffes cruelles comme la Bulgarie et la Hongrie! En tous cas Martine Aubry ne pourra pas dire qu’elle n’y souscrit pas car le communiqué du PSE précise bien qu’elle était là lors de la présentation de ces propositions … A ses côtés plastronnait notamment le commissaire européen espagnol Joaquin Almunia, le social libéral de choc qui ne perd jamais une occasion de fustiger les déficits publics. A tous ces purs amis du peuple, bienvenus le 24 avril prochain à Toulouse! …  


208 commentaires à “D’Auch à Foix”
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  1. Nipontchik dit :

    le lumpen?
    "de source sure" (pas 1 confidence bidon d'Alain Bauer lors d'1 cocktail avec Valls et Lellouche...) il y a, en France, 200 000 dealers qui assurent la "paix sociale" dans leurs cités et font vivre leurs familles ainsi qu'une part des investissements de "jeunes chefs d'entreprise" dans les zones franches urbaines et au delà

  2. Nipontchik dit :

    je suis "un peu" véner...le CG de l'Essonne vient de refuser, 1 fois de +, ma candidature, ils ont réussi l'exploit de pourvoir le poste en temps record
    qqch de pourri au royaume des collectivités de gôche...

  3. Nipontchik dit :

    Le voile épais à Baidoa c'est "moins pire" que la burqa à Vénissieux; la barbarie n'est pas à nos portes mais à l'intérieur de la forteresse:

    "Somalie:un "voile épais" pour les femmes
    AFP
    15/04/2009 | Mise à jour : 14:29 | Ajouter à ma sélection
    Les islamistes de la ville de Baidoa, dans le sud de la Somalie, ont ordonné aux femmes de recouvrir leur corps d'un voile "épais" et aux commerçants de fermer leur magasin pour les prières, a annoncé aujourd'hi un porte-parole des shebab.
    "Nous donnons un délai de trois jours à toutes les femmes vivant dans la région pour qu'elles couvrent leur corps avec des voiles épais", a annoncé à la presse cheikh Abdiasis, porte-parole local des shebab.

    "Si elles contreviennent à cet ordre, elles seront condamnées à 12 heures d'emprisonnement", a-t-il ajouté, regrettant que de nombreuses femmes à Baidoa soient encore visibles sans "jalalib", une tenue islamique qui couvre de la tête aux chevilles.
    Baidoa, située à 250 kilomètres au sud de la capitale Mogadiscio, est officiellement le siège du parlement fédéral somalien de transition mais a été conquis par les insurgés islamistes en janvier dernier.
    Le porte-parole des shebab a également affirmé que les commerçants devaient fermer cinq fois par jour pour les prières et que les contrevenants devraient faire cinq jours de prison.
    Une part de la population de Baidoa, une des villes les plus cosmopolites du pays, a manifesté des réticences à appliquer strictement la loi islamique imposée par les shebab."

  4. Jennifer dit :

    Je ne sais pas quelle est ta source sûre Nipontchik mais donc tu en déduit que les émeutes des quartiers ce sont ces 200 000 dealers?
    Quelle vision étroite et conformiste de la société ! D'ailleurs il y a bien d'autres voyous: ceux qui manifestent, contestent l'ordre social, les "rouges", les alternatifs, les pauvres, les squatters, les "gueux", et tous ces jeunes qui troublent l'ordre bien pensant de la société.
    C'est qui les bons alors? les parlementaires et les dirigeants syndicaux?

  5. Jennifer dit :

    Ta hierarchisation des couches sociales est hypermoraliste et bien pensante Nipontchik!
    Bizarre comment tu peux combiner des visions justes sur l'internationalisme avec une sorte de "chauvinisme" (je ne cherche pas à être blessante mais je ne trouve pas bien le mot juste: nationaliste peut être serait mieux?)

  6. Nipontchik dit :

    non précisément les 200 000 dealers ont été plus que tolérés pour calmer les "jeunes émeutiers"

  7. Nipontchik dit :

    La Turquie otanesque, base logistique d'al qaida:

    "Russie: un émissaire d'Al-Qaïda abattu au Daghestan (FSB)
    21:17 | 14/ 04/ 2009

    MAKHATCHKALA, 14 avril - RIA Novosti. Trois hommes ont été tués lundi soir lors d'un échange de tirs à Khassaviourt (Daghestan), l'un d'eux serait un émissaire d'Al-Qaïda, a annoncé dans un entretien à RIA Novosti un porte-parole de la direction du Service fédéral de sécurité de Russie (FSB) dans la république nord-caucasienne.
    "Un des trois terroristes abattus a été identifié. Il s'agit du ressortissant turc Zia Pece, un des émissaires d'Al-Qaïda, selon les données dont dispose le FSB", a annoncé le porte-parole.
    Selon la source, un complice actif des terroristes qui assurait le financement de groupes clandestins daghestanais a été arrêté mardi dans le district de Khassaviourt.
    "Il s'agit d'Ali Ozdemirov, domicilié au Daghestan. De 1998 à 2004, il a suivi une formation en Syrie. De janvier à mars 2008, il se trouvait en Turquie où il a reçu 15.000 dollars pour l'achat d'armes et de munitions. Il était imam d'une mosquée utilisée dans le financement des bandes", a poursuivi l'interlocuteur de l'agence. "

  8. Nipontchik dit :

    Ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela en France

    Dans le cadre de la célébration des anniversaires de :

    LA PROCLAMATION DE L’INDEPENDANCE

    le 19 avril 1810

    et

    LA RESTAURATION POPULAIRE DE L’ORDRE CONSTITUTIONNEL ET

    L’ECHEC DU COUP D’ETAT FASCISTE,

    le 13 avril 2002

    l’Ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela

    vous invite à une

    Réunion Publique

    LE VENDREDI 17 AVRIL 2009 À 17H00

    A L’AMBASSADE DE LA REPUBLIQUE BOLIVARIENNE DU VENEZUELA

    11, rue Copernic

    75016 Paris

    Métro Victor Hugo, Kléber, Boissière

  9. Nipontchik dit :

    La crise énergétique, les excès de CO² et les gaz à effet de serre ça suffit comme ça!

    " Russie: vers des technologies nucléaires de nouvelle génération (Rosatom)
    15:08 | 15/ 04/ 2009

    REGION DE TVER, 15 avril - RIA Novosti. Le groupe Rosatom a élaboré un programme de développement de technologies nucléaires de nouvelle génération et espère qu'il sera adopté prochainement, a déclaré son PDG, Sergueï Kirienko, lors d'une réunion présidée par le premier ministre Vladimir Poutine.

    "A l'horizon 2015-2017, nous devons fournir un nouveau produit sur le marché. Nous avons préparé un programme sur les technologies nucléaires de nouvelle génération, basé sur la technologie du réacteur à neutrons rapides. Dans ce domaine, nous avons environ dix ans d'avance sur nos concurrents et nous ne devons pas perdre notre avantage. Le programme a fait l'objet de concertations nécessaires, nous attendons le feu vert (gouvernemental)", a indiqué M. Kirienko.

    La réunion se tient sur le site de la centrale nucléaire de Kalinine à 150 km au nord-ouest de Moscou."

  10. Jennifer dit :

    Un extrait d'un texte de Philippe Jessu
    LES MUSULMANS EN FRANCE:ENQUETES

    Les connaît-on ? Sont-ils quatre à cinq millions ? Aucune statistique ne permet de le savoir. De plus, « musulman », est-ce une culture ou une religion lorsqu’il s’agit de personnes qui vivent en dehors des pays dits musulmans ? A la rigueur, lorsqu’on parle de populations dont la présence est une conséquence de l’immigration, il faudrait plutôt parler de populations potentiellement musulmanes. On en est réduit à des estimations. L’enquête de Sylvain Brouard et Vincent Tiberj (5) amène les auteurs à estimer qu’en 2005 « le nombre de français adultes de religion musulmane se situe autour de 1,1 million de personnes ». Religion et non-culture, ce qui est une autre dimension.

    Quelques enquêtes récentes (6) contredisent et nuancent l’image que l’on a généralement des opinions et attitudes des « musulmans ». La proportion de ceux qui se reconnaissent de religion musulmane est à peu près la même que celle des Français qui se déclarent catholiques, et les proportions de pratiquants sont de même ordre quoique la « pratique » ne soit pas tout à fait comparable. « L’islam et ses normes (abstinence alcoolique, prières quotidiennes, jeûnes annuels) semble structurer la vie quotidienne des croyants, alors que l’organisation collective autour du lieu de culte est beaucoup plus lâche et comparable à la situation du catholicisme en France. » On constate, certes, un phénomène de réislamisation qui touche d’abord les 18-24 ans, mais « la pratique religieuse apparaît, de l’aveu même de la majorité des personnes musulmanes, en retrait par rapport à la génération précédente » (Brouard et Tiberj).

    Leurs opinions ? 79 % sont opposés à la polygamie ; 91 % sont favorables à l’égalité hommes-femmes et 79 % ne sont pas d’accord avec la proposition : « La femme doit être soumise à son mari » ; 78 % sont opposés à la lapidation des femmes adultères ; 69 % acceptent qu’une fille musulmane épouse un non-musulman ; 94 % sont favorables à considérer les individus de la même manière quelque soit leur religion ; 60 % se considèrent comme autant Français que musulmans (14 % comme d’abord Français et 22 % comme d’abord musulmans). Trois musulmans sur quatre se déclarent favorables à la laïcité, « principe de la séparation des églises de l’Etat ».

    La plupart ont une évaluation positive des conditions de la pratique religieuse, mais le sentiment d’une plus ou moins forte hostilité de la population française à l’islam est partagé par 68 % des musulmans.

  11. maxou dit :

    Bonsoir à tous,

    Donner de l'élan au Front de gauche
    Par Michèle Dessenne et Jean-Jacques Nikonoff, porte-parole du Mouvement politique d'éducation populaire (M'PEP) (*).
    Le Front populaire est né le 14 juillet 1935, lors d'un rassemblement antifasciste de communistes, socialistes, radicaux, socialistes indépendants, syndicalistes de la CGT et de la CGTU, membres d'une association d'anciens combattants, du comité de vigilance des intellectuels antifascistes, du Mouvement contre la guerre et le fascisme, de la ligue des droits de l'homme. Puis, un comité national pour le rassemblement populaire élabora un programme commun et des accords de désistement dans la perspective des élections du printemps 1936. Les législatives des 26 avril et
    3 mai donnaient la victoire au Front populaire...
    Le Front de gauche, lui aussi, a vocation à s'inscrire dans l'histoire. Il est loin d'avoir révélé tout son potentiel. Pour y parvenir, trois objectifs sont à atteindre dans des délais très brefs : offrir un débouché politique aux luttes sociales, réduire les votes de diversion et endiguer l'abstention.

    Offrir un débouché politique.
    Les élections européennes peuvent être un référendum anti-Sarkozy, si nous lui donnons le souffle d'un renouveau politique en créant l'union à la base : celui qui lie mouvement social unitaire dans la rue et combat dans les urnes. Les citoyens veulent une vraie gauche, anticapitaliste, fière, qui transmette son histoire et regarde vers l'avenir. Une gauche qui mène à un combat acharné pour l'égalité, internationaliste, qui ne renonce ni à la souveraineté populaire et nationale ni à la laïcité. Une gauche qui protège et inscrit les droits au cœur de ses objectifs : santé, retraite, logement, emploi et même plein-emploi...

    Réduire les votes de diversion
    Pourtant, près d'un tiers des électeurs ayant voté non en 2005 s'apprêteraient à voter pour le PS et les Verts. Mais voter pour les listes de l'UMP, du PS, du Modem et des Verts revient à voter oui au traité de Lisbonne. Existe-t-il une seule raison pouvant expliquer ce revirement ? Non.
    Le traité de Lisbonne est la copie conforme du traité Constitutionnel européen. Il est incompatible avec une politique de gauche, au niveau européen et au niveau de chaque nation. Il est même fait pour rendre incontournables les politiques libérales. Opter pour le NPA, le parti chouchou des grands médias, qui ne fait que du « y a qu'à », refuse de gouverner et dont la religion consiste à faire des génuflexions devant Platon – pour citer Michel Onfray – est le deuxième vote de diversion qu'il faut combattre.

    Endiguer l'abstention
    Les raisons de l'abstention (qui progresse, en France, de 39,3% en 1979 à 57,2 % en 2004) sont connues : les citoyens rejettent les politiques néolibérales et le fonctionnement antidémocratique de l'Union européenne (UE), et ne croient pas que le Parlement européen (PE) puisse s'y opposer. Certes, il est inexact de prétendre que le PE ne dispose d'aucun pouvoir. La « codécision » a mis sur un pied d'égalité le Conseil et le Parlement dans certains domaines. En cas de désaccord sur un texte, il n'est pas adopté. Le meilleur exemple est celui du projet de directive de libéralisation des services portuaires rejeté par le PE. Cependant, comparé aux autres institutions (Conseil, Commission, Cour de justice, Banque centrale), le PE est celle qui a le moins de pouvoir. Écarté des domaines essentiels (politiques monétaire, économique, commerciale, étrangère et de sécurité commune), le PE est un rouage du système surplombé par les traités libéraux : il ne peut pas changer les traités et seule la Commission est habilitée à proposer des projets de règlements ou de directives. Certains craignent que le rappel de ces vérités ne démoralise les électeurs, qu'il faudrait donc laisser croire que le PE peut changer l'Europe. C'est l'inverse qui est attendu ! Les électeurs veulent un discours de vérité. En réalité, il faut oser dire qu'un gouvernement de gauche devra refuser de transposer en droit français les directives européennes de libéralisation. Et qu'il fera ainsi de la
    « désobéissance européenne » par respect du peuple qui l'aura élu !

    Politiser les élections
    Outre l'affaiblissement des partisans du traité de Lisbonne, les élections du 7 juin doivent constituer une étape dans la reconstruction de la gauche en France. Des députés du Front de gauche seront indispensables pour freiner l'eurolibéralisme, diffuser les informations utiles aux luttes sociales, former un groupe indépendant et créer des liens internationaux. Telles sont les conditions à réunir pour donner au Front de gauche dynamisme, ouverture, enthousiasme et sens politique, et créer ainsi les conditions d'une véritable union à la base : celle qui résiste et coopère à la construction d'alternatives politiques.
    http://www.m-pep.org
    (*) Ancien secrétaire générale et président d'ATTAC.

  12. 4 Août dit :

    "Hadopi: après les députés fantômes, les artistes fictifs !
    Pour Christine Albanel, son projet de loi est bon. Elle en veut pour preuve les « 10 000 artistes » qui ont apposé leur signature sur une liste de soutien à Hadopi. Manque de bol, un collectif opposé au texte a mené l'enquête sur ces mystérieux signataires..."

    http://www.marianne2.fr

  13. Jennifer dit :

    C'est génial le boycott des états généraux en Guadeloupe. Quelle claque pour Sarkozy le beau parleur!

  14. maxou dit :

    Bonjour à tous,
    ENQUÊTE EXCLUSIVE. Les appellations sont techniques : « Manager de transition, «consultant en restructurations ». Mais leur mission est simple : licencier en évitant les complications juridiques et en limitant les indemnités au minimum légal.
    Rencontre avec un "nettoyeur" qui a restructuré STMicroélectronics, WagonAutomotiv et la SBFM à lire dans l’Humanité datée jeudi.
    Dans le Direktor de Lars Von Trier, le propriétaire d’une société informatique embauche quelqu’un d’autre pour jouer son rôle, n’osant assumer ses décisions impopulaires devant ses salariés. Le
    « management de transition », c’est un peu ça : embaucher un super-cadre pour une durée déterminée, afin de lui faire exécuter la sale besogne. Il existe bien quelques managers spécialisés dans le développement ou l’extension de certaines activités. Mais, avec la crise, ce sont surtout les coupeurs de têtes patentés, les habitués des plans sociaux, qui ont le vent en poupe, particulièrement ceux qui ont traversé les mini-crises de 1993-1995 et 2001-2003. « Depuis octobre 2008, les missions de gestion de projet, de relance de l’activité ou de mise en œuvre de nouveaux outils de production ont cédé la place à des missions de crise », détaillait ainsi dans le Monde Éric le Touzé, directeur général de Michael Page International, leader mondial en recrutement de cadres.
    http://www.humanite.fr/Les-nettoyeurs-du-patronat

  15. Carol DEBY dit :

    L’extrême-droite en hausse, aux USA
    Los Angeles Times
    http://www.latimes.com/news/nationworld/nation/la-na-rightwing-extremists16-2009apr16,0,5094675.story

    Trois facteurs :
    1. racial : animosité envers Obama ;
    2. économique : l’anxiété due à la récession ;
    3. nationaliste : rage de voir la montée en puissance de la Chine, de la Russie et de l’Inde.

    On s’attend à une croissance de la violence terroriste.
    Des vétérans des dernières guerres, désillusionnés, aigris, déséquilibrés par les actes qu’ils ont du commettre s’engageraient dans ces groupes d’extrémistes.
    On rappelle que le terroriste Timothy McVeigh, d’Oklahoma City (168 morts en 1995) était un vétéran décoré de la Guerre du Golfe.

  16. maxou dit :

    Alain Masse
    Secrétaire du syndicat CGT de l'entreprise Celanese.
    Le combat porteur d'espoir
    Il faut se battre tous ensemble contre ces patrons, voleurs d'espoir, briseurs de rêves. Il faut se battre tous ensemble contre ces entreprises froides, cyniques, impudentes, immorales, dépourvues d'humanité avec un tiroir-caisse à la place du cerveau.
    Il faut se battre tous ensemble contre ces multinationales arrogantes, hautaines, provocantes, prédatrices, qui ont atteint une telle puissance qu'elles pensent être au-dessus des lois, au-dessus des États, qu'elles croient détenir le pouvoir de vie ou de mort sur tous les travailleurs du monde, qu'elles se prennent pour les nouveaux dieux. Nous ne connaissons pas l'issue de cette bataille, mais cela ne doit pas entamer notre détermination. Il faut sans cesse, sans relâche, poursuivre le combat engagé contre ce système néfaste pour l'ensemble du monde du travail. Cette logique du toujours plus pour le seul intérêt de quelques-uns contre le bien être du plus grand nombre doit s'inverser afin que l'homme trouve sa place dans une société plus juste et plus fraternelle. Les Celaneses sont entrés en lutte. En bloquant les entrées et sorties des wagons de l'entreprise, et uniquement de celle-ci, ils ont pris en otage la production. Plus rien n'est rentré, plus rien n'est sorti pendant une semaine. Stocks hauts, wagons sur voie pleins, la direction a dû capituler et négocier une production au minimum. Les salariés se sont réapproprié leur outil de travail sans un seul jour de grève. Ce sont eux les nouveaux dirigeants de l'usine. Rien ne peut se faire sans leur consentement. En même temps ils ne se replient pas sur eux-mêmes, ils participent massivement à tous les rassemblements unitaires et interprofessionnels. Ils manifestent leur incompréhension d'un monde où l'homme en tant que tel n'a plus sa place, où il devient comme ces fruits et légumes bons, frais et sains que l'on jette à la décharge pour réguler les marchés. Ils se battent, car rien n'est écrit d'avance et parce que l'histoire est jalonnée de combats gagnants que l'on croyait perdus. Les Celaneses ont préparé activement un formidable rassemblement le samedi 28 février à Mourenx. Une ville symbole, sortie de terre il y a cinquante ans lors de la découverte du gisement de Lacq. Beaucoup trop de personnes y ont inscrit leur histoire collective et personnelle pour que l'on accepte d'en faire aujourd'hui une ville morte. Tous les salariés refusent en bloc cette idée, ils ne sont pas encore enterrés, ils veulent montrer qu'ils sont vivants et faire comprendre ce que représente la vie sacrifiée de 2000 familles.
    Cette manifestation a été un immense succès populaire qui a dessiné les premiers contours de l'entrée en lutte des femmes.

  17. Hold-up dit :

    Hors-sujet, certes.
    Et pourtant au vu de la propagande qui nous sert de journalisme, voici un article fort intéressant et qui nous change de la langue de bois sur la piraterie en Somalie - Pourquoi de simples pécheurs sont-ils devenus des " pirates " ?
    Un vrai journaliste a mené l'enquête. Rappel des faits par Johann Hari, journaliste de The Independent.

    " Depuis l’effondrement du gouvernement central en Somalie, ce pays dépourvu de marine et de gardes-côtes a vu ses ressources pillées par de gros chalutiers qui pêchent illégalement dans ces eaux très poissonneuses. Pire encore, des entreprises et des hôpitaux européens se sont débarrassés là de leurs déchets toxiques via des filières mafieuses, provoquant l’apparition de maladies graves dans la population. La piraterie le long des côtes somaliennes, aujourd’hui endémique, est née comme un mécanisme d’auto défense des pêcheurs qui voulaient avant tout protéger leurs eaux ou tentaient de prélever une « taxe » sur les pilleurs. En 1991, le gouvernement de la Somalie s’est effondré. Les neuf millions d’habitants du pays vivent depuis lors au bord de la famine. Mais de nombreuses organisations occidentales de la pire espèce ont mis à profit cette situation pour piller les ressources alimentaires du pays et et se débarrasser de déchets nucléaires dans les eaux somaliennes "

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2648

  18. gerimimi dit :

    Une doctorante de la fac de Toulouse qui reçoit une rémunération de l'Etat se voit privée de revenu car elle désire travailler voilée. Des gens d'extrême- gauche semblent vouloir la soutenir. Que pense Jean-Luc Mélenchon, que je crois sincèrement laïc, sur cette question du voile dans les services publics ?

  19. gilles dit :

    @langue rouge
    ton post 149

    Camarade langue rouge soit honnête avec les chiffres qui tu présentes ici et l'interprétation que tu en donnes.

    Tu me dis, je te cite : "Pour répondre à Gilles sur le même registre constructif, si le NPA est petit-bourgeois, le PG c’est de la grande bourgeoisie.
    On verra la composition de l’électorat du Front de Gauche après le 7 juin et on jugera. Mais toutes les études depuis l’élection de 2007 tant sur la base de sondages à la sortie des urnes que sur la base de simples sondages d’opinion montrent que l’électorat de la LCR et de Besancenot était d’abord prolo."

    Tu dis que le PG c'est de la grande bourgeoisie. Tu annonces ça sans chiffres et en plus sans l'étayer. Bravo l'argumentation, l'honnêteté intellectuelle et la rigueur scientifique des chiffres ! Tu donnes ton seul avis sans vérification ni démonstration. Car dans les chiffres que tu présentes il n'y a aucune donnée concernant le PG qui lors de la réalisation de cette étude n'existait pas encore !

    Je reprends les chiffres que tu nous fais part :

    Répartition par catégories socioprofessionelles des actifs (2003) :

    LCR

    Cadres et professions intellectuelles 41%
    Catégorie intermédiaires 24%
    Employés 18%
    Ouvriers 8,5%
    Indépendants 2%
    Autres
    (principalement étudiants salariés) 6,5%

    PCF

    Cadres et professions intellectuelles 11%
    Catégorie intermédiaires 20%
    Employés 33%
    Ouvriers 31%
    Indépendants 5%

    Verts

    Cadres et professions intellectuelles 37%
    Catégorie intermédiaires 43%
    Employés 10%
    Ouvriers 3%
    Indépendants 7%

    PS

    Cadres et professions intellectuelles 42%
    Catégorie intermédiaires 38%
    Employés 14%
    Ouvriers 5%
    Indépendants 1%

    Je laisse les camarades et amis lecteurs et posteurs se faire juge des résultats.

    Je constate que les employés et ouvriers sont pour moi les prolo.
    Les catégories intermédiaires (peut-être des enseignants, des cadres moyens ?)sans autre précision on ne les intégre pas.

    Donc, je tiens compte que les ouvriers et les employés.

    donc pour la LCR (26,5 % d'ouvriers et d'employés)
    Employés 18%
    Ouvriers 8,5%

    PCF (64 % d'ouvriers et d'employés)
    Employés 33%
    Ouvriers 31%

    PS (19% d'ouvriers et d'employés)
    Employés 14%
    Ouvriers 5%

    Verts (13% d'ouvriers et d'employés)
    Employés 10%
    Ouvriers 3%

    Et là ce ne sont que les composantes socio-professionnelles du corps électoral !

    Et non loin d'un électorat prolo !

    Pour le PG, tout interprétation selon les chiffres que tu présentes ce serait de la non rigueur intellectuelle et scientifique à moins que tu sois extra lucide et voyant et que tu connaisses dès à présent les résultats des urnes et le vote des classes sociales pour le scrutin du 07 juin prochain "en disant "le PG c'est la grande bourgeoisie". Je n'en sais rien et toi aussi.

  20. langue-rouge dit :

    Euh Gilles, c'est moi qui explique mal ou c'est toi qui ne comprend rien ?
    Les chiffres que je te donne, c'est la composition des adhérents pas de l'électorat.
    Pour l'électorat, je te cherche les données quand j'ai le temps mais ça n'a rien avoir, c'est encore plus prolo et là même quand on compare les électorats respectifs de MGB et de Besancenot en 2007 si je me souviens bien.

    Et pour la petite pique sur le PG grande bourgeoisie c'est évidemment pour me mettre au même niveau que toi et ton discours sur le NPA le parti des bobos et des petits bourgeois. Et par rapport à ce que j'ai pu constater sur la composition sociale du PG dans les manifs et dans les contacts que j'ai pu avoir essentiellement en région parisienne et dans les bouches du rhones. C'est un peu plus aisé socialement que le NPA mais évidemment je n'ai pas de chiffres et si ça se trouve je me trompe.

  21. Hold-up dit :

    Et si c'était le shéma " Bourgeois "/ " Prolo" qui était à dépasser ?
    Par la raison critique. Celle qui fait toujours défaut.
    Loin de moi de nier cependant la réalité de ces surdéterminants sociaux que le capitalisme crée au fer rouge sur les corps et dans les têtes, mais je ne désire pas non plus adhérer à une mystique prolétarienne - Merci - On a déjà donné.
    Quant au " sondage " de " Langue rouge ", quel crédibilité ?
    Je croyais que la LCR n'était plus le NPA. Dès lors pourquoi cette avalanche de chiffres datés ?
    Mais au fait, c'est quoi le jeu ? Encore des intérêts boutiquiers ?
    Sans déconner...On est propriétaire de personne.
    Oui, on devrait plutôt se réunir ensemble, ça volerait plus haut et on parlerait d'autres choses plus importantes.

  22. 4 Août dit :

    "La prochaine étape de la crise sera déterminée par un rêve chinois. En effet, à quoi peut bien rêver Pékin pris, d'après Washington, dans le « piège Dollar » de ses 1.400 milliards d'actifs libellés en Dollars US (1) ?"

    leap2020.eu/GEAB-N-34-est-disponible!

  23. langue-rouge dit :

    Pour répondre à Hold up, ce n'est pas un sondage, c'est une étude de la composition sociale des adhérents de la LCR qui esquisse des tendances qui se sont accentuées au NPA.
    Encore une fois, IL NE S'AGIT PAS DE L'ELECTORAT MAIS DES ADHERENTS et si je l'ai posté c'est pour répondre concrètement à tous ces discours sur le NPA qui serait un parti petit-bourgeois, bobo.
    Puisque certains caricaturent, qu'ils aient au moins l'honnêteté de se confronter à la réalité.

    Et POUR CE QUI EST CETTE FOIS DE L'ELECTORAT EN 2007, voilà une analyse en attendant que je retrouve les analyses des instituts de sondages sur un site du Parti de Gauche d'ailleurs anciennement PRS: http://www.prs12.com/spip.php?article2946

    Et quelques extraits:
    "Parmi les ouvriers, au premier tour Jean Marie Le Pen obtient 26%, suivi de Ségolène Royal avec 24, Nicolas Sarkozy 17, François Bayrou 16, Olivier Besancenot 7, les autres candidats se partageant les 10% restants."

    "Chez les chômeurs, Olivier Besancenot obtient son meilleur résultat, avec 8 %. Il réalise 6 % chez les ouvriers et 6 % aussi parmi les employés. Plus globalement, les études indiquent que le résultat obtenu parmi les salariés s’élève à 6 %, que ce soit - et c’est une particularité - dans les secteurs public ou privé. Par ailleurs 17 % des électeurs de Besancenot auraient au maximum un BEP et représenteraient plus de la moitié des électeurs de 2007 (52 %). La carte géographique des résultats valide ces conditionnels avec les meilleurs scores dans les régions (par exemple Nord-Pas de Calais), départements (Pas-de-Calais 6,21 %, Somme 5,88 %, Seine-Maritime 5,78 %) et villes ouvrières (Le Havre 6,28 %, Saint-Pierre des Corps (37) 7,28 %, Calais (62) 7,15 %, à Hérouville-Saint-Clair (14) 6,69 %...). De même Besancenot réalise de bons scores dans les fiefs politisés de la gauche.
    (Voir aussi partie 29 d "la percée de Besancenot dans les fiefs du mouvement ouvrier sur l’Aveyron)"

    Bref tous ceux qui parle du NPA des classes moyennes, des bobos, des centre-villes et des petits-bourgeois peuvent aller se recoucher ou plutôt se concentrer sur le fond.
    Mais en sont-ils capables ?

  24. gilles dit :

    @langue rouge
    Euh langue rouge, j'ai bien compris. C'est même pire que je croyais. Donc il y a très peu de prolétaires adhérents à la défunte LCR (quoique bien vivante sous les traits guévaristes, libertaires et plan com du NPA);
    8,5 % d'adhérents qui sont répertoriés comme ouvriers ;
    18,5 % d'adhérents qui sont répertoriés comme employés.
    Avec 26,5 % ta chère LCR est un parti de prolétaires !

    C'est un peu comme gros ton argumentation. A ce nouveau là c'est nous faire prendre nos vessies pour des lanternes ! et relativise un peu les choses car à ta façon de voir les choses le PC est un parti à majorité de prolétaires. Ce qui est loin d'être vrai aujourd'hui.

  25. gilles dit :

    Convention
    Séance du 2 décembre 1792

    Discours de Maximilien de Robespierre sur les subsistances.

    M. Robespierre : Dans tout pays où la nature fournit avec prodigalité aux besoins des hommes, la disette ne peut être imputée qu’aux vices de l’administration ou des lois elles-mêmes ; les mauvaises lois et la mauvaise administration ont leur source dans les faux principes et dans les mauvaises moeurs.
    C’est un fait généralement reconnu que le sol de
    la France produit beaucoup au-delà de ce qui est nécessaire pour nourrir ses habitants, et que la disette actuelle est une disette factice… Citoyens, c’est à vous qu’est réservée la gloire de faire triompher les vrais principes, et de donner au monde des lois justes. Vous n’êtes point faits pour vous traîner servilement dans l’ornière des préjugés tyranniques, tracés par vos devanciers, ou plutôt vous commencez une nouvelle carrière où personne ne vous a devancés. Vous devez soumettre du moins à un examen sévère toutes les lois faites sous le despotisme royal, et sous les auspices de l’aristocratie nobiliaire, ecclésiastique ou bourgeoise ; et jusqu’ici, vous n’en avez point d’autres…
    J’ai vu l’aristocratie accuser le peuple ; j’ai vu les intrigants hypocrites imputer leurs propres crimes aux défenseurs de la liberté qu’ils nommaient agitateurs et anarchistes ; j’ai vu un ministre impudent dont il n’était pas permis de soupçonner la vertu, exiger les adorations de
    la France en la ruinant, et du sein de ces criminelles intrigues, la tyrannie sortir armée de la loi martiale, pour se baigner légalement dans le sang des citoyens affamés.
    Des millions au ministre, dont il était défendu de lui demander compte, des primes qui tournaient au profit de sang-sues du peuple, la liberté indéfinie du commerce ; et des baïonnettes pour calmer les alarmes ou pour opprimer la faim, telle fut la politique vantée des nos premiers législateurs.
    Les primes peuvent être discutées ; la liberté du commerce est nécessaire jusqu’au point où la cupidité homicide commence à en abuser ; l’usage des baïonnettes est une atrocité ; ce système est essentiellement incomplet parce qu’il ne porte point sur le véritable principe.
    Les erreurs où on est tombé à cet égard me paraissent venir de deux causes principales : 1° Les auteurs de la théorie (du libre marché)n’ont considéré les denrées les plus nécessaires à la vie que comme une marchandise ordinaire, et n’ont mis aucune différence entre le commerce du blé, par exemple, et celui de l’indigo ; ils ont plus disserté sur le commerce des grains, que sur la subsistance du peuple ; et faute d’avoir fait entrer cette donnée dans leurs calculs, ils ont fait une fausse application des principes évidents en général ;c’est ce mélange de vrai et de faux qui a donné quelque chose de spécieux à un système erroné. 2° Il l’ont bien moins encore adapté aux circonstances orageuses que les révolutions amènent ; et leur vague théorie fût-elle bonne dans les temps ordinaires, ne trouverait aucune application aux mesures instantanées, que les moments de crise peuvent exiger de nous. Ils ont compté pour beaucoup les profits des négociants ou des propriétaires, et la vie des hommes à-peu-près pour rien. Eh pourquoi ! c’étaient des grands, les ministres, les riches qui écrivaient, qui gouvernaient ; si ç’eût été le peuple, il est probable que ce système aurait reçu quelques modifications !
    Le bon sens, par exemple, indique cette vérité, que les denrées qui ne tiennent pas aux besoins de la vie, peuvent être abandonnées aux spéculations les plus illimitées du commerçant mais la vie des hommes ne peut être soumise aux mêmes chances.
    Il n’est pas nécessaire que je puisse acheter de brillantes étoffes ; mais il faut que je sois assez riche pour acheter du pain, pour moi et pour mes enfants. Le négociant peut bien garder, dans ses magasins, les marchandises que le luxe et la vanité convoitent jusqu’à ce qu’il trouve le moment de les vendre au plus haut prix possible ; mais nul homme n’a le droit d’entasser des monceaux de blé, à côté de son semblable qui meurt de faim. Quel est le premier objet de la société ? C’est de maintenir les droits imprescriptibles de l’homme. Quel est le premier de ces droits ? celui d’exister.

    La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister ; toutes les autres sont subordonnées à celle-là ; la propriété n’a été instituée ou garantie que pour la cimenter ; c’est pour vivre d’abord que l’on a des propriétés. Il n’est pas vrai que la propriété puisse jamais être en opposition avec la subsistance des hommes.
    Les aliments nécessaires à l’homme sont aussi sacrés que la vie elle-même. Tout ce qui est indispensable pour la conserver est une propriété commune à la société entière. Il n’y a que l’excédent qui soit une propriété individuelle, et qui soit abandonné à l’industrie des commerçants. Toute spéculation mercantile que je fais aux dépens de la vie de mon semblable n’est point un trafic, c’est un brigandage et un fratricide.
    D’après ce principe, quel est le problème à résoudre en matière de législation sur les subsistances ? Le voici : assurer à tous les membres de la société la jouissance de la portion des fruits de la terre qui est nécessaire à leur existence ; aux propriétaires ou aux cultivateurs le prix de leur industrie, et livrer le superflu à la liberté du commerce. Je défie le plus scrupuleux défenseur de la propriété de contester ces principes, à moins de déclarer ouvertement qu’il entend par ce mot le droit de dépouiller et d’assassiner ses semblables. Comment donc a-t-on pu prétendre que toute espèce de gêne, ou plutôt que toute règle sur la vente du blé était une atteinte à la propriété, et déguiser ce système barbare sous le nom spécieux de la liberté du commerce ?…
    Sans doute si tous les hommes étaient justes et vertueux ; si jamais la cupidité n’était tentée de dévorer la substance du peuple ; si dociles à la voix de la raison et de la nature, tous les riches se regardaient comme les économes de la société, ou comme les frères du pauvre, on pourrait ne reconnaître d’autre loi que la liberté la plus illimitée ; mais s’il est vrai que l’avarice peut spéculer sur la misère, et la tyrannie elle-même sur le désespoir du peuple ; s’il est vrai que toutes les passions déclarent la guerre à l’humanité souffrante, pourquoi les lois ne réprimeraient-elle pas ces abus ? Pourquoi n’arrêteraient-elles pas la main homicide du monopoleur, comme celle de l’assassin ordinaire ? Pourquoi ne s’occuperaient-elles pas de l’existence du peuple, après s’être si longtemps occupées des jouissances des grands, et de la puissance des despotes ?
    Or, quels sont les moyens de réprimer ces abus ? On prétend qu’ils sont impraticables ; je soutiens qu’ils sont aussi simples qu’infaillibles ; on prétend qu’ils offrent un problème insoluble, même au génie ; je soutiens qu’ils ne présentent au moins aucune difficulté au bon sens et à la bonne foi ; je soutiens qu’ils ne blessent ni l’intérêt du commerce, ni les droits de la propriété. Que la circulation dans toute l’étendue de la république soit protégée ; mais que l’on prenne les précautions nécessaires pour que la circulation ait lieu. C’est précisément du défaut de circulation que je me plains. Car le fléau du peuple, la source de la disette, ce sont les obstacles mis à la circulation, sous le prétexte de la rendre illimitée. La subsistance publique circule-t-elle, lorsque des spéculateurs avides la retiennent entassée dans leurs greniers ? Circule-t-elle, lorsqu’elle est accumulée dans les mains d’un petit nombre de millionnaires qui l’enlèvent au commerce, pour la rendre plus précieuse et plus rare ; qui calculent froidement combien de familles doivent périr avant que la denrée ait atteint le temps fixé par leur atroce avarice ? Circule-t-elle, lorsqu’elle ne fait que traverser les contrées qui l’ont produite, aux yeux des citoyens indigents qui éprouvent le supplice de Tantale, pour aller s’engloutir dans le gouffre inconnu de quelque entrepreneur de la disette publique ? Circule-t-elle, lorsqu’à côté des plus abondantes récoltes le citoyen nécessiteux languit, faute de pouvoir donner une pièce d’or, ou un morceau de papier assez précieux pour en obtenir une parcelle ?
    La circulation est celle qui met la denrée de première nécessité à la portée de tous les hommes, et qui porte dans les chaumières l’abondance et la vie. Le sang circule-t-il, lorsqu’il est engorgé dans le cerveau ou dans la poitrine ? Il circule, lorsqu’il coule librement dans tous le corps ; les subsistances sont le sang du peuple, et leur libre circulation n’est pas moins nécessaire à la santé du corps social, que celle du sang à la vie du corps humain. Favorisez donc la libre circulation des grains, en empêchant tous les engorgements funestes. Trois causes les favorisent, le secret, la liberté sans frein, et la certitude de l’impunité.
    Le secret, lorsque chacun peut cacher la quantité de subsistances publiques dont il prive la société entière ; lorsqu’il peut frauduleusement les faire disparaître et les transporter, soit dans les pays étrangers, soit dans les magasins de l’intérieur… Quel est le bon citoyen qui peut se plaindre d’être obligé d’agir avec loyauté et au grand jour ? A qui les ténèbres sont-elles nécessaires si ce n’est aux accapareurs et aux fripons ? D’ailleurs, ne vous ai-je pas prouvé que la société avait le droit de réclamer la portion qui est nécessaire à la subsistance des citoyens ? Que dis-je ? c’est le plus sacré des devoirs. Comment donc les lois nécessaires pour en assurer l’exercice seraient-elles injustes ? J’ai dit que les autres causes des opérations désastreuses du monopole, étaient la liberté indéfinie et l’impunité. Quel moyen plus sûr d’encourager la cupidité et de la dégager de toute espèce de frein, que de poser en principe que la loi n’a pas même le droit de la surveiller, de lui imposer les plus légères entraves ? Que la seule règle qui lui soit prescrite c’est le pouvoir de tout oser impunément ? Que dis-je ? Tel est le degré de perfection auquel cette théorie a été portée, qu’il est presque établi que les accapareurs sont impeccables ; que les monopoleurs sont les bienfaits de l’humanité ; que, dans les querelles qui s’élèvent entr’eux et le peuple, c’est le peuple qui a toujours tort. Ou bien le crime du monopole est impossible, ou il est réel ; si c’est une chimère, comment est-il arrivé que de tout tems on ait cru à cette chimère ? Pourquoi avons-nous éprouvé ses ravages dès les premiers tems de notre révolution ? Pourquoi des rapports non-suspects, et des faits incontestables, nous dénoncent-ils ses coupables manoeuvres ? S’il est réel, par quel étrange privilège obtient-il seul le droit d’être protégé ? Quelles bornes les vampires impitoyables qui spéculeraient sur la misère publique, mettraient-ils à leurs attentats, si, à toute espèce de réclamation, on opposait sans cesse des baïonnettes et l’ordre absolu de croire à la pureté et à la bienfaisance de tous les accapareurs ? La liberté indéfinie n’est autre chose que l’excuse, la sauvegarde et la cause de cet abus. Comment pourrait-elle en être le remède ? De quoi se plaint-on ? précisément des maux qu’a produits le système actuel, ou du moins des maux qu’il n’a pas pu prévenir ? Et quel remède nous propose-t-on ? Le système actuel. Je vous dénonce les assassins du peuple, et vous répondez : laissez les faire. Dans ce système, tout est contre la société ; tout est en faveur des marchands de grains.
    C’est ici, législateurs, que toute votre sagesse et toute votre circonspection son nécessaires. Un tel sujet est toujours délicat à traiter ; il est dangereux de redoubler les alarmes du peuple, et de paraître même autoriser son mécontentement. Il est plus dangereux encore de taire la vérité, et de se dissimuler les principes. Mais, si vous voulez les suivre, tous les inconvénient disparaissent : les principes seuls peuvent tarir la source du mal. Je sais bien que quand on examine les circonstances de telle émeute particulière, excitée par la disette réelle ou factice des blés, on reconnaît quelquefois l’influence d’une cause étrangère. L’ambition et l’intrigue ont besoin de susciter des troubles : quelquefois, ce sont ces mêmes hommes qui excitent le peuple, pour trouver le prétexte de l’égorger, et pour rendre la liberté même terrible, aux yeux des hommes faibles et égoïstes. Mais il n’en est pas moins vrai que le peuple est naturellement droit et paisible ; il est toujours guidé par une intention pure ; les malveillants ne peuvent le remuer, s’ils ne lui présentent un motif puissant et légitime à ses yeux. Ils profitent de son mécontentement plus qu’ils ne le font naître ; et quand ils le portent à des démarches inconsidérées, par le prétexte des subsistances, ce n’est que parce qu’il est disposé à recevoir ses impressions, par l’oppression et par la misère. Jamais un peuple heureux ne fut un peuple turbulent. Quiconque connaît les hommes, quiconque connaît surtout le peuple français, sait qu’il n’est pas au pouvoir d’un insensé ou d’un mauvais citoyen, de le soulever sans aucune raison, contre les lois qu’il aime, encore moins contre les mandataires qu’il a choisis, et contre la liberté qu’il a conquise. C’est à ses représentants à lui témoigner la confiance qu’il leur donne lui-même, et de déconcerter la malveillance aristocratique, en soulageant ses besoins, et en calmant ses alarmes. Les alarmes même des citoyens doivent être respectées. Comment les calmer, si vous restez dans l’inaction ? Les mesures même qu’on propose, ne fussent-elles pas aussi nécessaires que nous le pensons, il suffit qu’il les désire, il suffit qu’elles prouvent à ses yeux votre attachement à ses intérêts, pour vous déterminer à les adopter. J’ai déjà indiqué quelle était la nature et l’esprit de ces lois, je me contenterai ici de demander la priorité pour les projets de décrets qui proposent des précautions contre le monopole, en me réservant de proposer des modifications, si elle est adoptée. J’ai déjà prouvé que ces mesures et les principes sur lesquels elles sont fondées, étaient nécessaires au peuple. Je vais prouver qu’elles sont utiles aux riches et à tous les propriétaires.

    Je ne leur ôte aucun profit honnête, aucune propriété légitime ; je ne leur ôte que le droit d’attenter à celle d’autrui ; je ne détruis point le commerce, mais le brigandage du monopoleur ; je ne les condamner qu’à la peine de laisser vivre leur semblables. Or, rien, sans doute, ne peut leur être plus avantageux ; le plus grand service que le législateur puisse rendre aux hommes, c’est de les forcer à être honnêtes gens. Le plus grand intérêt de l’homme n’est pas d’amasser des trésors, et la plus douce propriété n’est point de dévorer la subsistance de cent familles infortunées. Le plaisir de soulager ses semblables, et la gloire de servir sa patrie, valent bien ce déplorable avantage. A quoi peut servir aux spéculateurs les plus avides, la liberté indéfinie de leur odieux trafic ? à être, ou opprimés, ou oppresseurs. Cette dernière destinée, surtout, est affreuse. Riches, égoïstes, sachez prévoir et prévenir d’avance les résultats terribles de la lutte de l’orgueil et des passions lâches contre la justice et contre l’humanité. Que l’exemple des nobles et des rois vous instruise. Apprenez à goûter les charmes de l’égalité et les délices de la vertu ; ou du moins contentez-vous des avantages que la fortune vous donne, et laissez au peuple, du pain, du travail et des moeurs.
    C’est en vain que les ennemis de la liberté s’agitent pour déchirer le sein de leur patrie ; ils n’arrêteront pas plus le cours de la raison humaine, que celui du soleil ; la lâcheté ne triomphera point du courage ; c’est au génie de l’intrigue à fuir devant le génie de la liberté. Et vous, législateurs, souvenez-vous, que vous n’êtes point les représentants d’une caste privilégiées, mais ceux du peuple français, n’oubliez pas que la source de l’ordre, c’est la justice ; que le plus sûr garant de la tranquillité publique, c’est le bonheur des citoyens, et que les longues convulsions qui déchirent les Etats ne sont que le combat des préjugés contre les principes, de l’égoïsme contre l’intérêt général ; de l’orgueil et des passions des hommes puissants, contre les droits et contre les besoins des faibles.

    Discours de Maximilien de Robespierre, présenté par Guillaume Devred

    Toujours d'actualité !

  26. Pulchérie D dit :

    @ Hold-up 173
    Savoir de quoi on parle.
    Pour moi, un prolétaire est un être humain qui, pour vivre, dépend entièrement de son salaire, de ses allocations de chômage ou de sa pension ; il n’a pas d’autres revenus.
    Pas mal d’universitaires, docteurs et même agrégés sont des prolétaires.

  27. Jennifer dit :

    C'est un peu nul ces discussions sur le côté prolétaire du NPA. OK ça a une certaine importance mais quand même ce qui compte c'est la ligne politique défendue et là ça cloche de vouloir avant tout se construire soi, avant de faire l'unité avec les autres composantes de la gauche du PS.
    Mais j'ai remarqué que pour de nombreuses personnes, cela semble être un argument de poids que Besancenot soit facteur, qu'il travaille à mi-temps etc... Je trouve cela de la pure démagogie personnellement. Quand on est dirigeant, c'est normal qu'on donne tout son temps à la politique. D'où vient la "pureté" de travailler à suer la vraie plus value du prolétaire? C'est vraiment n'importe quoi. On peut être prolo et con, et petit bourgeois (socialement j'entends, par son métier) et un vrai dirigeant dévoué à sa cause.
    Travailler n'est aucune garantie d'avoir une ligne juste. Et c'est l'orientation qui compte, et non l'origine sociale du dirigeant.

  28. Hold-up dit :

    "Et c’est l’orientation qui compte, et non l’origine sociale du dirigeant."

    Merci Jennifer.

  29. Jennifer dit :

    D'ailleurs tu as entièrement raison Pulchérie, il y a une prolétarisation d'un certain nombre de métiers et de couches sociales sous le capitalisme du 3ème âge.
    Ce qui est promu avec Besancenot c'est l'idée de l'ouvrier en bleu de travail, (pas en blouse blanche), celui qui dépense sa force "physique", avec une certaine hierarchisation qui tient du plus pur ouvriérisme dont LO était emprunte avant. D'ailleurs je trouve que la LCR ressemblait (avant sa dissolution) de plus en plus à LO. Avec "nos vies valent mieux que vos profits" on n'a rien dit. C'est une généralité sur la lutte de classe mais pas une réponse concrète à une situation politique réelle. On est dans "l'idéologisme" de la lutte de classe et rien sur les questions concrètes que se posent les gens: par exemple quel mot d'ordre sur comment sortir de cette crise, comment faire pour faire céder Sarkozy? Et évidemment il faut penser en termes politiques et de gouvernement et pas seulement des incantations sur la grève générale. La grève générale OK mais quoi après? Quelle formule précise de gouvernement on propose? Voter NPA n'est pas une solution ou plutôt c'est une "non-solution", une façon d'éviter de regarder les choses en face et de trouver une solution pour la plus grande masse des gens.

  30. Jennifer dit :

    Ca y est: les capitalistes voient déjà une issue à la crise. Comment? par le chomage. Voici quelques extraits d'un texte de Luis Britto García, intitulé "Qui paiera les pots cassés ?"

    "Où sont passés les néolibéraux ? Après avoir fait disparaître en quelques mois à peine le quart de la richesse du monde, ils ont disparu à leur tour. Ils ne prêchent plus la toute-puissance du capital comme chemin vers le ciel, parce qu'elle nous a précipités en enfer. Ils ne protestent pas non plus contre l'intervention de l'Etat, parce qu'il leur envoie des bouées de sauvetage en or, récompenses pour le Déluge qu'ils ont causé. Ils proposent encore moins la dérégulation, parce que l'anarchie de la concurrence a été l'arme qui leur a servi à se tuer eux-mêmes. Ils n'insistent que sur une chose : c'est le travailleur qui doit payer les pots cassés. D'après Eduardo Galeano, le socialisme, finalement, n'est pas si mauvais que ça à l'heure de la socialisation des pertes.

    Toute catastrophe met à nu l'ordre qui l'a produite. Pendant le naufrage du Titanic, l'accès aux canots de sauvetage a été interdit aux marins, aux deuxième et troisième classes, au personnel de service et aux machinistes, ainsi qu'à l'orchestre qui agrémentait le naufrage. Source de tout bénéfice, le travailleur est aussi le remède à toute perte. "Le sacrifice doit être partagé".

    Ainsi, les Etats-Unis mettent 3 600 000 travailleurs à la rue, tandis que l'Organisation Internationale du Travail prédit pour fin 2009 une perte supplémentaire de 51 millions d'emplois à travers le monde et révèle des taux brutaux de chômage dans les pays hégémoniques : 14,4 % en Espagne; 8,1 % en France; 8,1 % en Etats-Unis; 7,2 % en Allemagne; 6,9 % en Suède; 6,7 % en Italie; 6,1 % en Grande Bretagne (Nelson D. Schwartz : "Emplois altérés"; The New York Times, 21-2-2009, p.3). L'Union Européenne compte 17,5 millions de sans-travail, et elle en prévoit 3,5 millions de plus pour 2009.

    De même que les spéculateurs se sont lancés dans la bagarre pour les profits, leurs travailleurs se disputent les quelques emplois restant. Pour les réserver, ils opèrent une discrimination par sexe, par race ou par religion; ils durcissent les lois sur l'immigration; ils ferment les frontières; ils appliquent des "Directives Retour" et construisent des "Murs de la Honte" contre les immigrants légaux ou illégaux.

    Sans travail, pas de salaire; sans salaire, pas de consommation. Les économies développées réduisent leurs importations en provenance des sous-développées : la crise se déplace en direction des victimes traditionnelles. Obama lance le slogan Buy American! qui veut dire : N'achète pas à d'autres pays.

    Lorsque la crise a éclaté, il y avait un milliard 400 millions de pauvres; 963 millions d'affamés, et 190 millions de chômeurs; soit, au total, 2 milliards 553 millions de personnes, ce qui signifie 38 % d'êtres humains en situation précaire. La crise élèvera ces chiffres. Si vous souhaitez savoir qui la paiera, regardez-vous dans la glace.

    traduit de
    http://luisbrittogarcia.blogspot.com

  31. Pierre L dit :

    à Nipontchik (15 avril 2009 à 14:37 et 15 avril 2009 à 16:29)

    votre nombre de 200 000 dealers qui assurent la “paix sociale” dans leurs cités et qui ont été plus que tolérés pour calmer les “jeunes émeutiers” me parait grandement sous-estimé !

    Mais peut-être ce chiffre ne comprend-t-il pas les lieux de vente et de consommation d'alcool ?
    Et sans doute ne comptabilise-t-il pas les pharmacies ?

    Les dealers d'alcool, d'anti-depresseurs et autres tranquilisants ne sont pas plus que tolérés pour calmer les “jeunes émeutiers”, ils sont expressement autorisés, eux, pour calmer l'ensemble de la population.

    Les dealers d'alcool, d'anti-depresseurs et autres tranquilisants n'assurent pas,eux la “paix sociale” dans leurs cités, ils contribuent à la paix sociale tout-court.

    :) :) :)

  32. Pierre L dit :

    Nipontchik dit:
    15 avril 2009 à 15:17
    "je suis “un peu” véner…le CG de l’Essonne vient de refuser, 1 fois de +, ma candidature, ils ont réussi l’exploit de pourvoir le poste en temps record
    qqch de pourri au royaume des collectivités de gôche…
    "

    Nous exclurons bien-entendu comme hautement improbable le fait que le CG de l'Essonne ait, 1 fois de +, engagé quelqu'un de plus compétent que vous !

  33. Benji dit :

    Bon courage ! Ne tombons surtout pas le piège de l'abstention qui guette certains. Le Système n'attend que ça, il s'accomoderait très bien de 90% d'abstention même.

    Cf boutique du militant ici : http://www.levraidebat.com/article-30253690.html

    A diffuser !

  34. Hold-up dit :

    Et pendant qu'on jette en pature à l'opinion pour la divertir, des femmes à barbes et des dealers de bombecs, l'UMP avance ses pions et sa machine de guerre contre la population Française.

    L'appel des 25- MOBILISATION : Contre la mort de l'hôpital public

    "Le Nouvel Observateur publie cette semaine un texte signé par 25 grands professeurs des hôpitaux publics dénonçant le projet de réforme de Roselyne Bachelot, dont "le maître-mot", selon eux, "n’est plus la santé mais la rentabilité".

    Article :

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090415.OBS3384/contre_la_mort_de_lhopital_public__lappel_des_25.html

  35. Carol DEBY dit :

    Malgré les sarkomenaces :
    Trois directeurs retenus par les salariés sur le site Faure et Machet de Woippy, en Moselle.
    FM Logistic envisage de délocaliser son activité Lorraine en Malaisie d'ici à 2010, ce qui se traduira par la suppression des 489 emplois de la plate-forme de Woippy.

    AFP le 16/04/2009 à 20:15

  36. Hold-up dit :

    "C'est l'incroyable récit d'un ex-dirigeant de banque qui, sous le prudent nom de plume de «Crésus», signe ce livre sur l'histoire secrète du krach de septembre 2008 et la faillite de Lehman Brothers. On y découvre les dessous du secret bancaire suisse et, surtout, les «pratiques mafieuses» des banquiers. En voici les bonnes feuilles"

    http://www.trends.be/fr/economie/banque-et-finance/12-1636-47746/-confessions-d-un-banquier-pourri----dans-les-coulisses-de-la-crise-financiere.html

    Crésus, c'est le pseudonyme que s'est choisi celui qui signe ces «Confessions d'un banquier pourri " - Ce "haut gradé" de la finance a dit :
    « jamais une opération de banditisme collectif n'avait été menée avec un tel sang-froid » - « au fait, vous voulez savoir si je compte rendre l'argent que je vous ai volé pendant toutes ces années ? Eh bien, je préfère vous le dire tout de suite : la réponse est non ! »

    http://eco.rue89.com/2009/04/16/mais-qui-est-donc-cresus-le-banquier-pourri

  37. Hold-up dit :

    Une perle de " Crésus " :

    "Pour sauver notre résultat, ne restait finalement que notre métier de base : nos clients les plus modestes, tous ces braves gens qui tiraient le diable par la queue. C'était eux qu'on assommait. Les marges sur nos encours de crédit allaient d'ailleurs progresser de 20 % à 21 % cette année. Que ce fussent les crédits à la consommation, les prêts-relais ou les découverts, toutes ces niches étaient incroyablement rentables, malgré ce qu'en disait notre discours officiel. "

  38. Jennifer dit :

    Pour corriger mes propos du post 182, il ne s'agit pas d'une sortie de la crise mais plutôt d'une stabilisation. A savoir qu'en ce moment, on entend moins parler de la bourse etc.. car les capitalistes ont réussi à stabiliser les marchés financiers grâce à des transferts de finance massifs venant des travailleurs.
    En France on le voit: la caisse des dépôts et consignations a perdu plein de fric, les licenciements se multiplient même dans des boîtes faisant des profits, les services publics réduisent leur budget drastiquement (université, hôpital avec la loi HPST). Le choix est donc clair: la crise est résolue en serrant la ceinture des travailleurs, ce sont eux qui vont la financer massivement.

    Alors que Sarkozy arrête de dire que nous sommes dans le même bateau. C'est le titanic: on sauve les premières classes et on coule les pauvres. Sarkozy a trouvé sa solution à la crise: on sauve les capitalistes et on fait payer les travailleurs par des licenciements massifs, des coupures de crédits énormes dans les services (notre salaire indirect)

  39. Jennifer dit :

    Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, je pense qu'on doit se préoccuper des questions du mouvement social car il n'y a pas un mur étanche entre les questions dites "économiques" et celles dites "politiques". Ainsi par exemple Jean-Luc Mélenchon commente les "retenues" (mal nommées par les medias "séquestrations") des gestionnaires. Est-ce économique ou politique?
    C'est la pure expression de ce que les salariés prennent conscience de l'injustice sociale, du fait qu'il y a des patrons et des salariés et que leurs intérêts sont irrémédiablement contraires. En gros, ils prennent conscience qu'il y a une "lutte de classes" pour employer les grands mots. Et qu'il n'y a qu'une seule classe qui paie la crise.

    Et la lutte de classes c'est politique ou économique? Difficile à départager...

    Pour revenir aux syndicats, je pense qu'il est urgent qu'ils donnent un contenu à l'unité obtenue pour le 1er mai. Sinon on risque la démoralisation des gens qui défileront sans qu'on les unifie sous de vrais mots d'ordre qui correspondent à leurs préoccupations actuelles.

    Se réunir tous ensemble est énorme, l'unité est une avancée énorme comme nous l'a montré le LKP qui n'a pas failli une minute à celle-ci, se présentant comme "un seul homme" face au gouvernement et au patronat qui n'ont pas pu faire jouer la division. Mais ils avaient un contenu à leur mouvement, des revendications auxquelles adhéraient fortement les guadeloupéens.

    Les revendications doivent venir de la base (même si elles sont proposées au sommet). Il me semble que celle de l'interdiction des licenciements est celle qui s'impose d'urgence face à tout ce qui se passe dans le pays. Les gens démoralisés, isolés, en sont venus à "retenir" les patrons comme cri de désespoir. Il est urgent de faire un front commun pour aller aider toutes les boîtes en lutte, de lier ces luttes à la bataille parlementaire. S'il y avait un large mouvement de solidarité autour d'eux, s'ils se sentaient soutenus par le national, on pourrait très vite répondre syndicalement (au niveau national car au sommet il est clair qu'ils assistent passivement à ce qui se passe) et aussi politiquement dans l'unité. Oui c'est là alors que le travail de nos élus parlementaires et locaux prendrait tout son sens. Car un travail d'élus sans mobilisation par derrière n'a aucune efficacité. Il faut que les gens ordinaires en lutte se saisissent de leurs instances institutionnelles comme leur outil, qu'ils deviennent enfin acteurs en utilisant leurs représentants élus. Mais au préalable il faut qu'ils soient en lutte et construire la mobilisation est important (ce que fait très justement le NPA mais par contre ils n'ont pas de solution institutionnelle à proposer puisqu'ils boycottent l'institutionnel "par principe").

    Certes nous n'avons pas de leçons à donner aux syndicats, mais on peut avoir des avis à donner, un échange d'idées et surtout être à la base avec les gens en lutte.

  40. clarazed dit :

    Pourquoi il n'est pas passé mon post au sujet de l'ahurissant outil de campagne fourni par l'actuel Parlement Européen lui-même ?
    Lire sous
    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=REPORT&reference=A6-2009-0114&language=FR
    la résolution (non-législative) adoptée par le parlement européen le 26/03/2009 avec pour titre : "Point sur les relations transatlantiques à la suite des élections aux Etats-Unis"

    et aussi le résultat du vote des eurodéputés français à découvrir dans la liste qui figure au pages 28-29 du "13. Rapport MILLÁN MON A6-0114/2009 - résolution", sous http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+PV+20090326+RES-RCV+DOC+PDF+V0//EN&language=EN

    Bonne et édifiante lecture !

  41. langue-rouge dit :

    Contrairement à toi Jennifer, je pense que la composition sociale d’un parti a son importance. Quand un parti est majoritairement composé de fonctionnaires, quand il n’y a quasiment que des blancs et qu’on prétend représenter les travailleurs dans toute leur diversité, il y a forcément un problème. Même en faisant preuve d’un énorme volontarisme, il y a forcément un décalage parce que nous ne vivons pas dans les mêmes conditions concrètes que ceux que nous sommes censés représenter. C’est pour cela que la prolétarisation du NPA va dans le bon sens même si c’est encore largement insuffisant.
    Et j’avoue Jennifer que j’ai souvent du mal avec Mélenchon, qui est marqué tant par ses habitudes vestimentaires (moi qui ne supporte pas le costard cravate et tout ce qui va avec) que par son discours, par son long séjour au sein des institutions même si je le trouve plutôt bon en règle général,. Le choix fait collectivement avec Besancenot de ne pas en faire un permanent de la politique c’est un choix qu’il faut mettre en relation avec une certaine conception de la politique.
    Par ailleurs, la politique ça ne se résume pas à la politique au sein des institutions, à la fréquentation des palais aseptisés de la République. C’est aussi et je dirais même d’abord le travail syndical, la défense au jour le jour des travailleurs, la construction de cadres unitaires locaux sur des questions diverses, la mobilisation pour des manifestations. Pour tout te dire Jennifer, ce que j’aime le moins comme militant politique, c’est la période de campagne électorale même si c’est nécessaire de passer par là.
    Il y a quelque chose qu’avait le pcf à l’époque (époque que je suis trop jeune pour avoir connue), cette gouaille prolo, cette fierté de ceux qui en bavent mais qui gardent la tête haute, malgré tout ses défauts, c'était le parti de la classe ouvrière et il n'a pas encore été remplacé. Il faut que la représentation des travailleurs soit à l’image des travailleurs pour que leurs intérêts soient réellement défendus.
    Quant à la stratégie du NPA, elle n’est pas d’appeler à la grève générale dès qu’il y a le moindre mouvement social mais quand nous jugeons que c’est possible aux vus des remontées de la base, il est aussi de faire en sorte qu’avec ou sans les directions syndicales si celles-ci s‘y refusent, que les travailleurs puissent se donner les moyens de faire reculer le gouvernement à travers un mouvement social sur la durée.
    Et pour ce qui es de la volonté du NPA de renforcer son implantation dans les entreprises et de mieux prendre en compte les revendications des ouvriers et des employés, c'est une volonté de s'enraciner dans la réalité sociale du pays, mais ce n'est certainement pas de l'ouvriérisme parce qu'elle s'articule à un engagement et une réflexion sur les questions d'écologie, sur les luttes antiracistes, anti-impérialistes (passer du temps se mobiliser contre l'OTAN ce n'est pas de l'ouvriérisme), féministes, LGBTI, ce que ne fait pas vraiment LO et ce que ne faisait pas le pcf ouvriériste de l'époque.

    Quant au débouché politique, encore une fois Jennifer, oui, il en faut un mais le NPA pense que celui-ci ne nous permettra de construire un meilleur rapport de force que dans la mesure où l‘indépendance stricte sur la durée par rapport au PS est garantie. Tu peux penser qu’on a tort mais tu ne peux pas dire qu’on n’aborde pas la question.

  42. Carol DEBY dit :

    Benoît Hamon à Arras ce vendredi.
    Interviewé sur divers sujets, il a donné son opinion sur J-LM :
    « Je vois plusieurs contradictions dans le discours de Mélenchon, comme pour le traité de Lisbonne. »
    Mais il n’a rien dit de plus, sinon une fleur hypocrite au PC.
    Pitoyable oui-ouiste ?

  43. jennifer dit :

    Désolée Langue Rouge pas trop le temps de te répondre, mais juste un mot: la composition sociale d'un parti si elle est importante ne peut pas tenir lieu de programme et c'est le travers que je ressens en insistant sur le métier de Besancenot.

    Sur le débouché politique, je pense que vous n'abordez pas la question de façon réaliste qui puisse s'adresser à l'ensemble de la population car il y a des tas de gens qui votent PS. Donc pour moi, amener toujours cette question de l'indépendance par rapport au PS (pour laquelle le PG est d'accord bien sûr) comme refus de faire des alliances tactiques revient à se détourner des vraies questions, à savoir: comment on fait concrètement pour virer Sarkozy et dépasser le PS?

  44. Nipontchik dit :

    @184: tu as 1 thermomètre pour mesurer la "compétence"
    peut-être connais tu mal l'univers des collectivités locales, quant à moi j'y ai rencontré pas mal de gugusses de gôche qui aurait aussi bien pu être patrons de choc dans 1 boite privée, allant jusqu'à en employer les mêmes termes et user des mêmes tics
    ce qui m'a énervé 1 peu + dans le cas du CG91 c'est la pub mise en exergue "pour l'embauche des handicapés (ce que je suis)
    je prèfère certaines collectivités même de droite mais moins faux cul, qui ne font pas ce cinéma sur la lutte contre les discriminations mais dont le bilan social n'est pas plus mauvais que celui de ces professionnels du Spectacle

  45. Carol DEBY dit :

    FAS contre Pugwash
    FAS : Federation of American Scientists, très puissante association.
    Mouvement Pugwash : Groupement mondial de scientifiques contre la guerre (particulièrement la guerre nucléaire) fondé en 1955 par Bertrand Russell et Albert Einstein, qui en signa le projet quelques heures avant de mourir. Ce mouvement tire son nom de la petire ville canadienne de Pugwash, où il tint sa première réunion, en 1957. Le mouvement continue à rassembler des savants de première grandeur, et se préoccupe des risques que font courir à l’humanité les essais nucléaires et l’armement atomique.
    http://www.unesco.org/courier/2001_12/fr/science2.htm

    Novosti 16 avril
    Les scientifiques de la FAS contemporaine ne se préoccupent plus d’éviter l’affrontement nucléaire avec la Russie, mais donnent leur avis sur la meilleure manière de la mener, pour triompher de leur rivale.
    http://fr.rian.ru/analysis/20090416/121168236.html

    « Selon la FAS, la conception actuelle de la dissuasion nucléaire, prévoyant le pointage des missiles balistiques sur les forces nucléaires et les grandes villes de l'adversaire, est désormais obsolète. Pour causer un préjudice irréparable, estiment les experts américains, il suffit de détruire les ouvrages économiques les plus importants, ce qui interdit au pays concerné de faire la guerre. »

    Vous avez bien lu :"irréparable".

    Et la FAS donne une liste de cibles à détruire en URSS, pardon, en Russie qui n’est même plus communiste.

  46. Nipontchik dit :

    et dans la lutte de classes, les barricades n'ont que 2 côtés:

    http://www.nytimes.com/2009/04/17/world/asia/17pstan.html?_r=1&ref=global-home

  47. Carol DEBY dit :

    Suite de 198
    Recherche d’un document de la FAS pouvant étayer les dires de NOVOSTI

    FAS and NRDC chart minimal deterrent nuclear mission 8 avril 2009
    http://www.eurekalert.org/pub_releases/2009-04/foas-nrr040709.php

    " A Prague, le président Obama avait souhaité un monde sans armes nucléaires. Aujourd’hui, la FAS et la NDRC (Natural Resources Defense Council) ont publié un rapport demandant des changements fondamentaux des plans nucléaires US".
    Nouveaux plans qui sont plus détaillés dans un autre document :
    http://www.fas.org/press/news/2009/apr_newreport.html.
    Difficile de trouver une déclaration où la Russie est désignée nommément.

    Exagération de Novosti ?


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