04sept 08

La semaine prochaine vient le pape. Je m’attends à la marée d’amnésie habituelle sur les exploits de cette sorte de chef politico religieux. Sans oublier les numéros de flagorneries à usage médiatique de tous ceux, à gauche,  qui voudront prouver leur ouverture d’esprit et refus du « sectarisme » en léchant les mains de l’ancien grand inquisiteur de l’église romaine. Mais peut-être finit-on par s’habituer. Il y a peu nous avons été régalés de la présence très entourée de monsieur Dalaï Lama, « océan de sagesse » comme l’indique son modeste nom. Cet homme prétend être la réincarnation de la même personne depuis 1642 sans que ça fasse rire une seule fois un des extravagants socialistes qui sont allés se jeter à ses pieds. A part ça il souhaite aussi la partition du quart du territoire de la Chine et l’expulsion de 90 millions de chinois de cette zone. On ne va pas se fâcher pour si peu. La procession qui l’entourait a donc été béer d’admiration à Nantes en payant les 150 euros exigés pour être admis auprès de l’océan réincarné. Après quoi il a inauguré diverses pagodes dans une atmosphère d’adulation politique totalement aveuglée. Là non plus on ne s’est pas  montré trop regardant sur ces bâtiments. Même quand ils n’ont pas de permis de construire. Mais tout ça reste très exotique. Le Tibet c’est loin. C’est du frisson religieux gratuit : on peut penser que nous n’aurons jamais à payer les pots cassés des théocrates en sari. Donc arrive monsieur pape. Et avec lui l’esprit de croisade. La c’est du sérieux. Le pape est un chef politique, n’en déplaise aux naïfs et aux malins qui voudraient en faire une pure figure de la contemplation métaphysique.

Le pape est un chef politique. En attestent encore récemment par exemple ses prises de positions et interventions publiques dans la campagne électorale espagnole. C’est le cas encore au quotidien en Amérique latine où les églises catholiques mènent des campagnes acharnées contre le droit à l’avortement et le divorce sans hésiter à entrer très directement dans l’arène électorale. Naturellement je mets de côté les cas extrême où les prélats participent à des coups d’Etat comme au Venezuela ou menacent de mort des ministres comme en Argentine. Mais je crois utile de ne pas les oublier au moment où sont montrés du doigt comme sectaires et passéistes tous ceux qui osent rappeler la face obscure de l’église.  Je n’y entre pas davantage dans cette note. Je veux cependant insister sur les aspects plus directement et immédiatement français de la politique papale. 

UN VOYAGE POLITIQUE

Le Pape est l’homme de la « laïcité positive ». C'est-à-dire du droit pour la religion d’entrer dans la sphère publique et d’y être reconnue comme partie prenante. C’est donc le contraire de la laïcité définie en France depuis la troisième république notamment par la loi de 1905. A l’occasion de sa visite au Vatican et de son discours au Latran lors de son intronisation comme chanoine de cette paroisse, Nicolas Sarkozy a donné son accord à cette nouvelle définition de la laïcité. C’est à un projet de reconfessionalisation de la société française qu’il a souscrit. Je le montre dans le livre que j’ai publié à ce sujet. Le pape et le président ont une étroite connivence intellectuelle sur le sujet. Et les deux inscrivent leur approche dans les mots et la logique de la théorie du "choc des civilisations". J’y reviendrai de manière plus approfondie dans une prochaine note. C’est dans ce contexte que s’effectue la visite du pape. Elle est l’occasion ou le prétexte à un élargissement spectaculaire de la présence visible de l’église et de l’affirmation symbolique d’un statut privilégié pour son chef. Quel spectacle!

LES PETITS PLATS DANS LES GRANDS

Plutôt que d’intervenir dans des édifices du culte, ou même sur leurs parvis, le pape a tenu à occuper  en grand l’espace public. Il fera plusieurs déplacements en "papamobile" dans le cœur de Paris, conduira une procession nocturne, appelée « chemin de lumière » sur les quais de la Seine et célèbrera le lendemain une messe géante sur l’esplanade des Invalides. Non seulement tout cela conduit à privatiser des lieux publics au bénéfice d’un culte particulier, mais cela entraîne une débauche sans précédent de moyens publics. Et sans aucune comparaison avec la visite des quarante chefs d'Etat pour l'Union pour la Méditerranée, par exemple. Le ministère de l’intérieur a annoncé que 6 000 policiers seraient spécialement mobilisés pour l’occasion, dont 3 500 rien que pour sécuriser les trajets du pape en "papamobile" dans Paris. Et comme Sarkozy n’est pas à une faveur près, les deux «papamobiles» blindées, pesant quatre tonnes chacune, arriveront à Paris par un avion Hercules C-130 affrété par l'armée de l'air française !. Et ce n’est pas tout : « Le Figaro » rapporte que pour sécuriser la suite de la visite du Pape à Lourdes, un avion radar Awacs survolera l'espace aérien et que des chasseurs et rampes antimissile seront déployés autour de l'aéroport de Tarbes pour créer une bulle virtuelle de vingt kilomètres autour de Lourdes. Rien de moins. La liste des moyens publics civils qui seront aussi mobilisés pour l’occasion  semble d'ailleurs illimitée. Ainsi la RATP s’est docilement pliée aux exigences de l’évêché et de la nonciature apostolique: elle augmentera la fréquence et l’amplitude horaire des lignes convergeant vers la procession nocturne du vendredi et la messe en plein air du samedi. La télévision n’est pas en reste : TF1 et France 2 vont rivaliser d’émissions spéciales en retransmettant notamment la messe du samedi matin. France 2 va même plus loin et diffusera une émission spéciale dès le vendredi pour retransmettre l’arrivée du pape à Paris et sa réception à l’Elysée par Sarkozy. Car c’est là une autre faveur que lui a accordé Sarkozy qui lui présentera à cette occasion les principaux membres du gouvernement. Le mépris de la laïcité de l’Etat sera enfin aggravé par la participation annoncée des autorités de l’Etat à la messe du samedi matin.

DES LARMES DE CROCODILE

Tout ce que fait le pape, la débauche de moyens et d’occupations d’espace public à laquelle sa présence donne lieu d’une façon extraordinairement ostentatoire converge pour marquer les esprits et banaliser la présence publique de l’église.  Ici le moyen c'est le but. La cible du Pape est politique et pas seulement religieuse. D’ailleurs nous avons été prévenus. Le 10 juillet dernier, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican et donc bras-droit du pape a souhaité un  infléchissement dans la "rigidité" de la laïcité à la française. Et avec quels mots ! Selon l’Osservatore Romano, Le prélat, dans un discours sur la laïcité italienne a évoqué la situation française où « certains éléments font espérer une évolution de cette laïcité rigide qui fit de la France de la 3e République un modèle de comportements antireligieux ». Vous avez bien lu : un « modèle de comportements antireligieux ». Cette thèse est celle qu’avait reprise à son compte Sarkozy dans le discours de Latran du 20 décembre 2007.  Sarkozy n'avait retenu de la grande loi laïque française que « les souffrances provoquées chez les catholiques » et prétendait carrément que « l'interprétation de cette loi comme un texte de liberté et de neutralité » est « une reconstruction rétrospective du passé » et qu'elle n'a été possible qu'une fois « désarmé l'anticléricalisme ». Sarkozy reprend ainsi  littéralement le point de vue papal de l'époque, présentant l'église en « victime » d' « une guerre qu'elle n'a fait que subir » (Pie X, lettre apostolique « Une fois encore » 1907). C’était déjà presque un copier collé des discours du Pape Jean-Paul II : « En 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État fut un événement douloureux et traumatisant pour l’Église en France. » (Lettre de Jean-Paul II aux évêques de France 11 février 2005). Le pape arrive donc, précédé par l’esprit de querelle et polémique qui a caractérisé l’église dans le long terme face à la République. Car une fois de plus il faut le rappeler c’est l’église qui sans cesse, comme cette fois encore, harcela la République et non l’inverse.
Je le rappelle à chaque occasion : après le vote de la loi de 1905, c’est le Pape et l’église qui organisèrent pendant près de 20 ans, jusqu’en 1924, un véritable sabotage de son application. Plusieurs encycliques appelèrent les catholiques à désobéir et à empêcher l’application des lois laïques. En particulier l’encyclique Vehementer Nos de 1906. Le Pape y dénonce la loi de 1905 ainsi que le divorce et la laïcisation de l’école et des hôpitaux. Il y écrit : « nous réprouvons et nous condamnons la loi votée en France sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat comme profondément injurieuse vis-à-vis de Dieu » et « nous protestons solennellement de toutes nos forces contre la proposition, contre le vote et contre la promulgation de cette loi, déclarant qu'elle ne pourra jamais être alléguée ». Par opposition à la décision légale de constituer des associations cultuelles qui auraient pu être un cadre où l’on discute et où l’on vote, il y explique que «  l’Eglise est par essence une société inégale » et que «  la multitude n'a pas d'autre devoir que celui de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses pasteurs » Pour lui « la religion est la règle suprême et la souveraine maîtresse quand il s’agit des droits de l’homme et de ses devoirs ». Cela fera dire à Aristide Briand qu’il y avait « une incompatibilité radicale entre l’Eglise traditionaliste et l’Etat démocratique » et qu’il fallait engager « une libération totale et définitive ». L’église était donc loin d’être une victime de la République comme le Pape ou Nicolas Sarkozy se plaisent aujourd’hui à la présenter.
Et nous allons devoir supporter pendant quatre jours l’insupportable revanche que le cléricalisme ultramontain n’a jamais cessé de vouloir prendre sur la patrie de la liberté de conscience.


378 commentaires à “Le Pape arrive : jours de deuil”
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  1. 4 Août dit :

    "COMMUNIQUE du CNAL du 3 SEPTEMBRE 2008 : L'ECOLE PRIVE SOUS PERFUSION DE FONDS PUBLICS"

    "L’Etat donne chaque année aux établissements privés près de 7 milliards d’euros(1) auxquels s’ajoutent plusieurs milliards d’euros versés par les collectivités territoriales. Cette manne bénéficie quasi exclusivement à l’enseignement catholique sous contrat. (...) "

    (Clic droit / Enregistrer cible sous...)

    http://www.cnal.fr/Docs/com%20press%20cnal%20rentree%202008.doc

  2. paul dit :

    La laïcité n'a pas pour vocation de créer une République ex nihilo. La France a une histoire liée au catolicisme, on n'appellait pas Mitterand "dieu" pour rien. L'Islam, deuxième religion en nombre imprègne notre culture également, et pourquoi pas.
    Pas de khmers rouges français, je vous prie !

    De toute façon, "il faut que", etc... QUI et COMMENT ?

    D'ici le mois de novembre est posée la question de la possibilité d'un parti républicain socialiste là où pour l'instant règne le vide.

    Comment relier une volonté politique et une intelligence de la situation ?

    Je rajouterai à mon post 215 ce constat cruel:
    Quelle interactivité existe-t-il encore entre la représentativité politique et le monde scientifique, culturel, intellectuel?

    L'opposition de gauche, n'existant plus, que faire?

    N.B.: je ne demande pas des encouragements, mais qu'on débatte de ce sujet, et non pas du sexe des anges

  3. JM dit :

    Modeste contribution face à l'attaque des nonnettes, un petit jeu pour apprendre à bien viser.
    Une mise à jour sera bientôt disponible avec possibilité de choisir d'autres envahisseurs : musulmans, juifs, boudhistes, orthodoxes, raeliens, témoins de jéhovah, secte des adorateurs de la saucisse de francfort, etc.

    http://www.flash-games.net/online/1187/nun-gunner.html

  4. JM dit :

    Paul : "Je rajouterai à mon post 215 ce constat cruel:
    Quelle interactivité existe-t-il encore entre la représentativité politique et le monde scientifique, culturel, intellectuel?"

    Je rajouterai à la liste "les électeurs, le peuple, les intérêts collectifs, etc etc".

  5. rosay dit :

    Le président qui insulte sa fonction,en insultant le pov-con de citoyen lambda,
    ne dispose pas de valeur de chef d'état,mais demeure bien aux services des prétendus puissants de la finance,medef, états unis,et sans oublier le vatican soit tout ce qui de droite extrème.

  6. JM dit :

    A partir du moment où ceci est acquis, où on a compris la réalité de cette dérive de ces 30 dernières années, et ses conséquences, l'ensemble des données du problème et des solutions possibles sont à reconsidérer.

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    Que reste-t-il de la démocratie ?
    Dans un futur proche, des élections se dérouleront dans des pays aussi divers que l’Indonésie, l’Afghanistan, l’Irak ou les Etats-Unis. Née en 507 avant Jésus-Christ à Athènes, la démocratie serait le mode de gouvernement le plus naturel à l’homme et le moins mauvais de tous les systèmes politiques. Encore faudrait-il qu’elle fonctionne correctement et qu’elle ne soit pas dévoyée par des pouvoirs qui ne sont ni élus par le vote populaire ni contrôlés par les citoyens.
    Par José Saramago
    http://www.monde-diplomatique.fr/2004/08/SARAMAGO/11481

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    et pour les retardataires, celui ci, très clair!

    Que s’est-il donc passé le 6 mai 2007 ?
    Moins d’un an après la nette victoire de M. Nicolas Sarkozy, les Français ont massivement accordé leurs suffrages aux candidats de gauche lors des municipales de mars 2008. Les électeurs seraient-ils versatiles ? Faut-il désespérer de la démocratie ? Une relecture des événements conduisant à la présidentielle de 2007 fait apparaître d’autres éléments d’explication. Ils éclairent les dysfonctionnements d’un système politique à bout de souffle, qui ne sait plus représenter la réalité de la société.
    Par Anne-Cécile Robert
    http://www.monde-diplomatique.fr/2008/05/ROBERT/15902

  7. paul dit :

    @ Jean-Michel

    Eloquent, cet article d'Anne-Cecile Robert.

  8. Pierre L dit :

    paul dit:
    7 septembre 2008 à 11:52
    L’opposition de gauche, n’existant plus, que faire?

    Faut pas limiter l'opposition de gauche au Parti Socialiste.
    Par exemple : http://www.lcr-rouge.org/

  9. rosay dit :

    A l'évidence nous devons nous poser la question " pourquoi les électeurs Français " élisent un président de droite et votent ensuite les candidats de Gauches aux élections suivantes ?
    Ma réponse est la suivante, les présidentielles font l'objet d'une vaste manipulation de l'opinion, conçue par des pros dans un environnement a haut risque pour les agents de transmission de l'information, menaces,chantages ect. personne sur ce forum ne peut en douter.
    Les pros de la comm sont bien payés, mais aussi,il ne faut pas oublier que les élus de tous bords,de tous les partis sont eux aussi vendu ou achetés, voir les émoluments de députés et sénateurs, leurs avantages de
    leurs rôle d'élus, sans oublier bien sur tous les acteurs de la vie administrative en charge de véritable responsabilités publiques.
    Mais l'important pour un électeur lambda est de se concentrer sur le ou les candidats représentant une certaine opposition a la droite élus lors de la présidentielle Nationale.
    Donc pas étonnant pour les régionales les municipales,mais pas pour les Sénatoriales !

  10. Pierre L dit :

    paul dit:
    7 septembre 2008 à 11:52
    L’opposition de gauche, n’existant plus, que faire?

    Faut pas limiter l’opposition de gauche au Parti Socialiste.
    Par exemple : http://www.pcf.fr/

  11. JM dit :

    Oui Paul, c'est la SEULE ANALYSE POLITIQUE QUI VAILLE, tout le reste n'est que de la poudre aux yeux pour les lobotimisés utiles et serviles des droites et des gauches, que les politicards prennent pour des cons.

    -----------------------

    TOUT EST LA : LES FRANCAIS ONT COMPRIS, EUX, contrairement aux militants! (regarder l'évolution)

    Taux d'abstention aux élections présidentielles depuis 1965
    en %
    1965 1969 1974 1981 1988 1995 2002 2007
    - 1er Tour 15,2 22,4 15,8 18,9 18,6 21,6 28,4 16,2
    - 2nd Tour 15,7 31,1 12,7 14,1 15,9 20,3 20,3 16
    (remontée de l'intérêt en 2007 à rapprocher de l'article de Robert, du populisme Sarkozien, et de l'égarement des français maintenant prêts à se donner à tout ce qui ne ressemble pas à un politique du sérail, du genre Sarkozy ou berlusconi par exemple ----> responsables de cette situation = politiques et militants autistes entretenant cette rupture entre Citoyens et Système politique ----> possibilité à craindre = émergence d'un extrême à côté duquel Sarkozy passera pour un saint)

    Taux d'abstention aux élections législatives depuis 1958
    en %
    1986* 1988 1993 1997 2002 2007
    - 1er Tour 21,5 34,3 30,8 32 35,6 39,5
    - 2nd Tour * - 30,1 32,4 28,9 39,7 40

    en %
    1958 1962 1967 1968 1973 1978 1981
    - 1er Tour 22,8 31,3 18,9 20 18,7 16,8 29,1
    - 2nd Tour * 25,2 27,9 20,3 22,2 18,2 15,1 24,9

    Taux d'abstention aux élections européennes depuis 1979
    en %
    1979 1984 1989 1994 1999 2004
    - France 39,3 43,3 51,3 47,3 53 57,2
    - Ensemble UE 37 39 41,5 43,2 50,6 54,3 (25 pays)

    Taux d'abstention aux élections municipales depuis 1959
    en %
    1959 1965 1971 1977 1983 1989 1995 2001 2008
    - 1er Tour 25,2 21,8 24,8 21,1 21,6 27,2 30,6 32,6 33,5
    - 2nd Tour * 26,1 29,2 26,4 22,4 20,3 26,9 30 34

    Taux d'abstention aux élections régionales depuis 1986
    en %
    1986 1992 1998 2004
    - 1er Tour 25,2 34,5 44,9 37,9
    - 2nd Tour - - - 34,3

  12. Pierre L dit :

    paul dit:
    7 septembre 2008 à 11:52
    L’opposition de gauche, n’existant plus, que faire?

    Faut pas limiter l’opposition de gauche au Parti Socialiste.
    Par exemple : http://www.pourlarepubliquesociale.org/

  13. Pierre L dit :

    "LES FRANCAIS ONT COMPRIS, EUX, contrairement aux militants!"

    Que des étrangers, ces militants.

  14. jean luc dit :

    Alors ceci devrait les intéresser :

    http://tous-ensemble.dyndns.org/

  15. damien dit :

    Et si l'abstentionnisme était un acte militant ?..qui peut vouloir dire "rien de ce que vous me (nous) proposez ne correspond à mes attentes!"

    Parce que voter pour se voir bafouer nos droits, notre confiance autant d'un côté comme de l'autre... je n'oublie pas la trahison des députés (d'une manière globale même si certains ont agit comme il le fallait) quant au traité de Lisbonne qui n'est que le symbole d'un système corrompu !

    Seulement ne plus voter et laisser les mains libres aux salopards (n'ayons pas peur des mots) qui profitent du système n'est pas non plus une solution... s'engager avec un parti politique qui ne renonce pas, qui porte en son coeur la voix du Peuple...? peut être mais encore faut-il pouvoir définir ce parti.

    Alors l'Église (chrétienne, musulmane, bouddhiste, etc.) n'a rien à faire dans les affaires du Peuple.

    Nous cautionnons un non sens de la vie, par un système qui nous opprime alors qu'il devrait nous servir.

  16. jeanjo dit :

    alors il faut reconnaître le vote blanc pour que ce ne soit plus l'abstention qui contienne l'acte militant mais plutot le refus de choisir entre les candidats en exprimant un vide.

    l'abstention recouvre trop de choses pour ne contenir que cet acte militant.

    à+

  17. jeanjo dit :

    @ gilles (prs)

    tout à fait d'accord avec toi !
    et quant aux écoles privées : on les rend publiques sinon plus de sous (et si plus de sous alors vraiment privées et bon débarras l'accord reste que sur les programmes) et on en profite pour faire entrer dans l'EN les écoles à pédagogie différentes qui sont hors EN actuellement (comme les systèmes Freynet ou Neil etc que j'étudie en ce moment). Mais ceci évidemment appelle des réformes de l'EN assez grandes. Ces réformes pour moi doivent être évidemment menées avec les organisations de professionnels, mais aussi très doucement afin de bâtir une pépinière de bonnes pratiques qui seraient ensuite généralisées dans le cas d'une réussite de ces méthodes et changements... comment ça Ecole Globale? moi? non, à peine... mais je vais encore un peu plus loin dans la théorisation sur plusieurs domaines qui entourent l'éducation.
    Enfin c'est un peu compliqué à expliquer comme ça ici vu que ce que je suis en train de théoriser avec mon ami actuellement à mon avis ça pourrait faire un bouquin, alors je vais pas pouvoir tout te démontrer ici. Mais à mon avis, au moins avec toi, on devrait être d'accord! enfin je pense... peut-être à un prochain CN pour en discuter plus poussé, ou dans un mail...
    à bientôt bon courage

  18. paul dit :

    @ Jean-Michel

    Dans ces deux articles, je trouve un constat sans pitié de l'involution de la démocratie, et ne peux qu'y agréer.

    Cependant, ils n'appellent en conséquence:
    - ni à déserter les structures existantes
    - ni à d'autres propositions, pour l'instant introuvables.

    Les posts qui viennent de suivre ne traduisent qu'une détresse. Je dirai même que la tentation de l'extrême-gauche, honnête en soi, frise la mélancolie. Je me refuse donc à condamner ni insulter.

    Je n'oublie pas pour ma part que des minorités, pas toujours bienveillantes, ont su bloquer des systêmes extrêmement logiques.

    Outre la nécessité d'une logique politique rigoureuse, comment utiliser les nouvelles communications ?

  19. gilles (prs) dit :

    Chavez, le peuple et les « pitityankees »
    Dans les couloirs du palais présidentiel vénézuélien Miraflores, la pression monte. Résolu à poursuivre les transformations dans le pays, Chavez se place aujourd’hui avec détermination sur le front des nationalisations. Parallèlement, en novembre prochain, le pays s’engagera dans une nouvelle phase d’élections dans les régions. Si les résultats se révèlent favorables au gouvernement, ils marqueront le pas de l’avancement de la révolution bolivarienne. Mais, face à la critique de l’opposition « pitiyankee » et à une population essoufflée, le chemin s’annonce malaisé et le travail acrobatique.
    De source sûre le monde ne s’est pas fait en un jour, alors la révolution vénézuélienne aurait du mal à prétendre à son aboutissement après dix ans de chavisme. Aujourd’hui, le président Chavez et son gouvernement sont à la veille d’une nouvelle étape dans la réforme du pays avec les prochaines élections des gouverneurs des régions qui auront lieu le 23 novembre 2008. Celles-ci seront décisives et essentielles pour l’expansion sereine de la politique chaviste sur l’ensemble du territoire. Pour continuer à avancer, il va falloir encore convaincre et jouer l’efficacité, car – même si l’opposition toujours virulente s’éparpille dans ses candidatures multiples – le peuple vénézuélien attend des évolutions et des avancements concrets répondant à leurs préoccupations. Il faut rappeler qu’en décembre 2007, lors du referendum sur la réforme de la Constitution, plus de 4 millions de voix chavistes pour 14 millions d’électeurs ont été perdues par une lassitude dans la motivation populaire et un attentisme quant aux changements. La bataille s’annonce donc serrée.

    Qu’en est-il aujourd’hui, à peine 3 mois avant le scrutin ?

    La révolution et les fermes décisions qu’elles doivent engendrer poussent enfin Chavez à entreprendre une politique volontaire de nationalisations des activités centrales de la société vénézuélienne. Grâce à des revenus pétroliers conséquents, favorisés par le boom du prix du baril, le portefeuille gonflé du gouvernement autorise largement rachats, investissements, coopérations et… nationalisations. C’est dans ce sens, et à grands pas, que se feront les transformations. Avec une poigne de fer, Chavez est décidé aujourd’hui à user de la réforme pour montrer à son peuple qu’il continue de tracer le chemin, sans s’arrêter à de simples promesses. Egalement décidé à faire face à une opposition agressive, destructrice, menteuse et totalement libre d’expression, contrairement à ce qui est dit. Il est temps d’associer au travail des missions gouvernementales, efficace mais de longue haleine, une politique socialiste suprême par le biais de lois et de décrets. Le moteur est là, la vitesse supérieure enclenchée – celle qu’il faut pour que le peuple vénézuélien puisse se redéfinir comme « suiveur sain », fidèle, et qu’il y trouve de nouvelles satisfactions.

    Pour Chavez, ce programme de nationalisations est l’outil majeur pour répondre aux manipulations, pressions et coups bas de l’opposition possédante. Le seul moyen pour avoir les mains libres et construire la société socialiste qu’il propose en tant que « militaire révolutionnaire » non comme « dictateur ».

    Le travail sournois et déstabilisateur de l’opposition « pitiyankee » crée actuellement une véritable guerre de position presque sans issue si Chavez ne fait pas dès à présent autorité. Dans ce contexte, le gouvernement est donc résolu à utiliser ses pouvoirs souverains et à les exercer sans états d’âme. Ce que le peuple attend, ni plus ni moins.

    Les solutions

    Après un premier processus de nationalisation de la sidérurgie, de la téléphonie (Cantv-Movilnet) il y a un an, puis de l’électricité (Corpoelec) il y a quelques mois, le plan d’Etat s’élargit de façon stratégique.

    Quelle solution a Chavez pour lutter contre la contrebande du pétrole, organisée à l’étape de son transport et de sa distribution majoritairement privés, conduisant à des pertes de revenus flagrantes ? Sinon celle de supprimer ces intermédiaires (Texaco, BP et Shell) et de nationaliser les stations services pour les intégrer au circuit Petrosur-Petrocaribe de PDVSA. Sur le principe du « rendre à César ce qui appartient à César », PDVSA se déploiera dorénavant comme entreprise de production sociale (empresa de producion social), en se définissant nouvelle PDVSA du peuple (la nueva PDVSA es del pueblo).

    Quelle solution a Chavez pour entreprendre et mener à bien sa politique de grands travaux face aux entraves, mélis-mélos et divers pots-de-vin du bâtiment qui ralentissent ou empêchent les processus ? Sinon de nationaliser deux des plus grosses sociétés de ciment – Cemex, filiale vénézuélienne du groupe mexicain, et Lafarge, compagnie française – et ses succursales afin d’avoir les moyens de son programme.

    Quelle solution a Chavez pour modifier le fonctionnement du système bancaire et financier actuels – manipulés par des intérêts « pitiyankees » extérieurs au pays, pour qui les profits sont étonnants – allant à l’encontre des nécessités de la société vénézuélienne ? Et quelle solution a Chavez, lorsque ce mécanisme en place pousse au surendettement de la population, engagée dans un modèle américain de consommation et ainsi de crédit pour payer le crédit ? Sinon de nationaliser la Banco de Venezuela – propriété du groupe espagnol Santander – afin d’en rectifier les principes et de stopper cette machine infernale qui ruine les foyers.

    Le système des banques communales, mis en place depuis 4 ans, a ainsi permis de financer nombre de coopératives agricoles qui se développent comme champignons en forêt et qui révèlent d’excellentes performances. Sur l’exercice 2007-2008, la surface des terres cultivées a augmenté de 20% et la production oscille, selon les cultures, entre +10 et +25%.

    Quelle solution a Chavez quand il décide de rehausser le smic de 30% et que – pour répondre à cette évolution sociale – les distributeurs « pitiyankees » augmentent le prix des aliments de base de 30% ou organisent le lock-out ? Sinon celle d’ouvrir des supermarchés d’Etat – les Mercal – où les prix pratiqués équivalent à ceux de nos discounters européens. Ou encore d’organiser des marchés populaires dans tout le pays où se retrouvent en direct producteurs et consommateurs faisant ainsi chuter les prix jusqu’à 50%.

    Guerre à la guerre

    Par nécessité absolue, Chavez est en permanence sur le terrain, accompagné de sa flotte de ministres. Ici pour expliquer et clarifier, là pour démentir et dénoncer. Menaçant l’ingérence « pitiyankee » d’une réplique digne de l’art martial, non-violente et imparable. Les Conseils des ministres, en direct du palais présidentiel Miraflores, sont diffusés à la télévision en toute transparence. Chavez, comparable à un David du XXIe siècle socialiste contre un Goliath « pitiyankee », défie en tout intelligence et grâce uniquement au matériel social.

    La traînée de poudre révolutionnaire, synonyme d’Alba – collaborations, ententes et coopérations inters pays latino-américains –, se confirme et renforce la tendance. Le Honduras, le Paraguay, l’Equateur, la Bolivie, l’Argentine signent aujourd’hui sans hésiter, avec Chavez comme pivot central dynamique. L’objectif étant de construire une indépendance sud-américaine, l’arme unique.

    Pour l’heure, dans le pays, la campagne officielle de ces élections des gouverneurs des régions débutera le 23 septembre prochain. Le parti socialiste vénézuélien (PSUV) commence dès à présent à occuper le terrain. Ses bataillons de militants décidés à en découdre, et la télévision d’Etat là pour les suivre et en faire part. La population, sensibilisée à son devoir de vote et à son inscription sur les registres électoraux, afflue sur les places publiques ou dans les couloirs de métro pour se faire enregistrer.

    A ce jour, 7 états sur 23 dans le pays sont à droite, une minorité mais pas des moindres puisqu’il s’agit d’Etats riches et puissants tels que ceux de Zulia, Sucre, Caraïbo, Carabobo, dotés d’un fort potentiel pétrolier, agricole et industriel. Dans cette bataille du pouvoir, la corruption reste un point d’achoppement qui va rendre le parcours difficile. Le Venezuela est loin d’échapper au phénomène de l’attrait pervers de l’argent et des intérêts personnels, et ce même au sein des troupes chavistes – la « cinquième colonne » socialiste opportuniste ! Sans oublier la vieille oligarchie vénézuélienne qui n’est pas en reste.

    Alors prudence ! Chavez se doit d’être ni aveugle ni dupe, et encore moins conciliant. L’enjeu est primordial pour l’avenir du socialisme vénézuélien et latino-américain. Le peuple le suivra si la confiance, la méthode et les preuves sont là. La révolution n’est qu’entamée, Chavez le sait. A Cuba, il a fallu 50 ans de résistance et de combat pour concrétiser, matérialiser et stabiliser, non sans inquiétude ni incertitude encore aujourd’hui. Les « pitiyankees » sont aux aguets, leur crédibilité toutefois bien entamée. C’est donc dans la ténacité et grâce à l’accompagnement du peuple vénézuélien que Chavez arrivera à ses fins – qu’il se le dise.

    Muriel KNEZEK

    http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7097

  20. jeanjo dit :

    au sujet de bloquer.... grève de la poste le 23 septembre.... le courrier c'est vital dans nos sociétés... ça peut servir... ahah

  21. damien dit :

    oui jeanjo, je pensais aussi au vote blanc, mais ça me paraissait évident, tu as bien fait de le souligner ;-)

    D'ailleurs si on regarde les derniers résultats de l'élection présidentielle de 2007:
    Inscrits 44 472 834
    Votants 37 254 242 / 83,77 %
    Abstentions 7 218 592 / 16,23 %
    Blancs et nuls 534 846 / 1,44 %
    Exprimés 36 719 396 / 98,56 %

    Population française: 64 473 140 (pop. totale pas votante) ce qui donne :

    sarko: 29,44%
    sego: 26,04%
    personne: 44,51%

    Alors élu par la majorité ? La majorité est abstentionniste (blancs et non votants confondus). Certes le calcul est discutable mais il est représentatif d'une situation qui se dégrade où les français expriment leur lassitude face à un pouvoir, un système qui ne correspond pas à leurs désirs.

  22. jeanjo dit :

    @ damien
    oui désolée je voulais préciser je m'en doutais
    oui je suis d'accord sur le constat de l'élection à la "majorité" on avait fait le calcul pour une formation sur le résultat des élections chez moi. il faut peut-être les affiner, mais c'est très intéressant au niveau constat et conséquence.

    à +

  23. Pierre L dit :

    paul dit:
    7 septembre 2008 à 11:52
    "L’opposition de gauche, n’existant plus, que faire?

    Faut pas limiter l’opposition de gauche au Parti Socialiste.
    Par exemple : http://www.lutte-ouvriere.org/

  24. Pierre L dit :

    paul dit:
    7 septembre 2008 à 14:23
    la tentation de l’extrême-gauche, honnête en soi, frise la mélancolie

    Où nous est prouvé l'existence de la télépathie...

  25. Pierre L dit :

    paul dit:
    7 septembre 2008 à 14:23
    Les posts qui viennent de suivre ne traduisent qu’une détresse. Je dirai même que la tentation de l’extrême-gauche, honnête en soi, frise la mélancolie.

    "les posts qui viennent de suivre" concernaient la LCR, le PCF et PRS.
    Paul nous apprend donc que l'extrème-gauche commence à PRS et que,
    par conséquent, Mélenchon "frise la mélancolie".
    Faut vous mettre au prozac, Sénateur, la dépression vous guette.
    :)

  26. Pierre L dit :

    à Paul
    pour info : JM c'est pas Jean Michel, c'est Jean Marc (sous sa précédente incarnation en tout cas)

  27. paul dit :

    @ Pierre L

    Les élus profitent du systême, peut-être malgré eux, mais n'ont guère de raison d'être dépressifs
    Le peuple est déprécié.
    Mais n'allez donc pas enrichir un labo: le peuple trouve parfois d'autres formes de traitement plus radical, moins bo-bo.

    Je reconnais à Mélenchon une forme de lucidité dans le paysage politique qui m'a amené à militer pour les idées qu'il développe dans son parti.
    Cette lucidité, que je partage, pour être douloureuse, ne doit pas être annihilée.
    Elle peut être motrice.

    Elle se tient dans mon froc, disait Léo Ferré. (ce n'était pas le chouchou du PC ou de la LCR, Ok)

  28. Pierre L dit :

    Ouais, la prochaine fois qu'ils tracteront devant ma boite ou dans les manifs je dirai aux militants du PCF, de la LCR ou de LO qu'il sont un peut trop "bo-bo", comme vous dites.
    ok ?

  29. Pierre L dit :

    et, bien entendu, qu'ils arretent le prozac, trop bo-bo aussi.
    Temesta ? Valium ?

    CANNABIS !!

  30. Bernard Jozan dit :

    Cher Jean-Luc, il y a pire que ce que vous dites si bien : il paraît que le pape va glorifier dans ses discours un certain Vincent de Paul pour ses actions au service des riches de Paris, et une certaine Bernadette à Lourdes, ancêtre des suppôts du grand capital.
    Attendons-nous au pire.
    Merci, cher Jean-Luc, de nous y préparer

  31. ermler dit :

    ("Vérités" toutes relatives...)

    Le prétendu "retour" du religieux accompagne depuis vingt-cinq ans la marche triomphale du libéralisme et l'effondrement des régimes dits "communistes". Ne pas séparer ces trois mouvements.
    Pour nous "laïcs républicains": tolérance absolue vis à vis des croyants, de leur pratique religieuse en tant qu'acte individuel. (D'où mon hostilité radicale à l'interdiction du foulard (ou de la kippa) à l'école. Mesure injuste, hypocrite, imbécile et totalement contre-productive du point de vue la laïcité.)
    Mais résistance absolue vis à vis de toute tentative de réintroduire le religieux et "ceux qui prétendent l'incarner (Pape, Dalaï Lama, Imams...) dans la sphère du politique, d'accorder aux hiérarchies religieuses une quelconque représentativité qui pourrait influer sur le cours du monde ou la vie démocratique de la cité..
    Les Eglises sont par "essence" ennemis de la démocratie. Puisque seul dieu est vérité, puisque le seul pouvoir souverain est celui qui émane de dieu. Pas question d'admettre donc le fondement même de la démocratie, a savoir "le peuple SEUL est souverain", vérité arbitraire, vérite non-divine, vérité d'hommes décidée par des hommes au nom de l'humanité entière. Vérité profane et inacceptable pour la hiérarchie religieuse. Pour l'Eglise, un homme n'égale un homme que devant dieu. Pas devant les hommes.
    Toute notre Histoire depuis 89 témoigne de cette incompatibilité.
    Pendant cent-vingt ans l'Eglise catholique s'est opposée a tous les combats fondamentaux de la démocratie. TOUS ! Le suffrage universel, la liberté de la presse, le droit de grève, l'école laïque, gratuite et obligatoire, le droit à l'émancipation des femmes etc..
    Pendant cent vingt-ans elle a soutenu tous les despotismes qui ont voulu étouffer les idéaux de 89, soutenu tous les empires, toutes les restaurations monarchiques, et jusqu'au "républicains" fusilleurs du peuple tels Cavaignac ou Thiers.
    Pendant 120 ans, il n'y pas eu de combattant plus acharné contre la République que l'Eglise catholique et ses officines de tous ordres.
    La loi de 1906 a mis fin à cette prétention de l'Eglise à influer sur le cours de l'Histoire. La "Séparation", c'est ça. Rien d'autre. Ce n'est pas une "atteinte à la liberté religieuse", c'est seulement remettre la religion à sa place, lui retirer tout pouvoir d'influence sur la conduite des affaires publiques.
    Parler de persécution anti-religieuse sous la III e République est donc une imposture. (Les "excuses" de Sarkozy sont d'autant plus "inexcusables". Comme sa visite au pape (avec ou sans Bigard), comme ses discours ahurissants sur le curé "supérieur" à l'instituteur).

    Faire ces rappels historiques, ce n'est pas bouffer du curé. Ce n'est pas "rallumer la guerre religieuse". C'est encore moins offenser les croyants qui sont pour beaucoup d'authentiques républicains.

    Je ne suis pas convaincu que les gens se tournent de plus en plus vers la Religion. Je pense, par contre, que la pensée dominante relayée par les médias a besoin de le faire croire. Qu'elle pense que face au désespoir social grandissant, l'Eglise pourrait retrouver sa fonction millénaire de "canalisation" de ce désespoir. Qu'il y a donc intérêt à réintroduire le religieux dans le débat politique, comme l'a fait sans vergogne le président Sarkozy.
    En effet, la laïcté est menacée. Cette menace s'inscrit dans l'incroyable mouvement de régression sociale que connait notre société depuis trente ans.
    (Les "trente calamiteuses".) Elle est en cohérence avec ce mouvement.(Même si elle n'en n'est pas l'élément le plus décisif, j'en conviens).
    Elle est en cohérence avec le totalitarisme libéral qui années après années ravage nos sociétés. Avec cette idéologisation de la résignation, du "y a pas le choix" qui finira bien par nous ramener deux cents cinquante ans en arrière en priant le "pauvre" d'accepter sa condition avec patience et de s'en remettre à son "bon maître" ou au curé...
    Le Marché est en passe de confisquer au Peuple son "Pouvoir souverain". Pour ce coup d'état annoncé dieu pourrait encore servir...

  32. Pierre L dit :

    à Bernard Jozan
    7 septembre 2008 à 16:20

    Comme quoi, les Catholiques, y en a des biens.

  33. jennifer dit :

    Ironeïa
    Ecoute le lien de Pierre L post 284. Génial!
    Merci, Pierre L

  34. Pierre L dit :

    à ermler. 7 septembre 2008 à 16:47

    Je ne suis pas convaincu que les gens se tournent de plus en plus vers la Religion. Je pense, par contre, que la pensée dominante relayée par les médias a besoin de le faire croire.

    Oui.
    Et cette pensée dominante étant elle même irrationnelle, elle a tout intérêt
    à promouvoir la Religion.

  35. Pierre L dit :

    à Jennifer
    De rien !

  36. ermler dit :

    A Pierre L.

    Oui, cette pensée dominante est irrationnelle. (comme d'autres, non dominantes, aussi.) Elle fait pourtant croire qu'elle est la seule "raisonnable".
    C'est toute la force de la machine idéologique mise en route pour servir cette pensée. Faire croire à la "raison" de l'irrationnel, de sa propre folie. (Car la "logique" brut du capitalisme libéral est pure folie...)

  37. jeanjo dit :

    @ bernard jozan
    de nouveau mon post s'étend perdu dans les limbes informatiques comme j'en ai marre je renonce aux grands posts pour aujourd'hui. d'abord ma réponse à jennifer, puis à toi...
    je te répondrai quand je serai moins énervée par ce rectangle de puces et de circuits imprimés qui me sert de lien avec le monde...

    pour faire vite :
    pas d'accord sur le fait de laisser les signes religieux entrer comme ça à l'école. pour la stricte application de la loi de 1905. laicité pour l'égalité.
    cependant un bijou discret et personnel qui n'est ni utilisé pour prosélytisme ni pour différenciation claire et nette de la personne ok pas pb.
    enfin,nécessaire de réfléchir sur l'emprise de plus en plus forte du secteur marchand sur l'Ecole et de repenser la laicité sur un mode plus large en tout cas pour l'institution scolaire, ce que nous appelons la laicité étendue, que nous nous appliquons au secteur marchand qui serait tenté de s'inscruster dans l'école et dans la formation intellectuelle des enfants et ados de ce pays. (voir ex percutants de ce qui se passe aux USA notamment), afin de stopper ce qui se passe déjà et va en empirant : cours sur la santé bucco dentaire sponsorisée par telle marque de dentifrice et de brosse à dents... cours sur l'environnement et l'industrie livré clé en main avec l'intervenant par...Total ! eh oui le plus grand pollueur français (c'est pas vrai? au nombre de mètres cubes de mer...!) donne des cours sur les industries responsables... ça fait peur... tout comme EDF qui s'invite pour parler d'énergies renouvelables mais en ometant de parler de nuclaire c'est bien pratique (pas une ligne dans leur fiche de séance..). Ainsi la formation intellectuelle peut se faire à égalité pour tous quelle que soit l'origine des jeunes (des jeunes, à l'école en france, simplement des élèves tous égaux en tant qu'élèves) et aussi libérée des pressions financières et idéologiques des puissances financières capitalistes.
    ainsi, l'Ecole est plus libre, les élèves plus libres dans leurs apprentissages, et leurs choix plus éclairés.

    Le concept de laicité étendue que nous proposons est donc pour moi intéressant au sens où meme s'il a été d'abord élaboré pour l'école on pourrait le repenser pour l'adapter à d'autres institutions, et éventuellement l'adapter en cas d'offensive nouvelle d'une nouvelle puissance quelle qu'elle soit sur l'espace public de liberté d'un état, qui se doit à la neutralité pour l'égalité de tous les citoyens.

    d'ailleurs il faut regarder ce qui se passe avec la loi sur autonomie universités et ce qui risque d'arriver avec la marchandisation de l'enseignement supérieur ce qui peut donner une idée pour la volonté du gouvernement concernant l'éduca

    à lire :

    Henri Pena-Ruiz La laicité pour l'égalité
    Henri Pena-Ruiz L'Ecole
    Henri Pena-Ruiz La Laicité

    Le manifeste pour l'Ecole globale (chapitre laicité - paragraphe laicité étendue)

    par contre, ce que je dis sur l'égalité des élèves dans l'école et dans les aprentissages, doit être nuancé par l'étude des inégalités qui subsistent.
    Car massification n'est pas démocratisation, et si la durée de scolarité moyenne a augmenté, elle a plus augmenté pour les élèves qui étaient déjà les plus scolarisés d'une part, et d'autre part les inégalités sociales se sont déplacées beaucoup dans la carrire scolaire des élèves : avant elles influaient sur le temps de scolarisation et le type d'établissements choisi, maintenant elles influent plus sur le choix des diplomes et des filières : filières technologiques et professionnelles beaucoup plus prolétarisées que les filières générales d'un même lycée, et choix d'études courtes plus souvent chez les jeunes d'origine populaire que pour les jeunes d'origine sociale aisée d'une même génération, ce constat pouvant être fait assez souvent dans les études faites par lycée et dans les établissements d'enseignements sup. et on ne parle même pas des grandes écoles type ENA ou ENS ou Sciences Po (5% des élèves d'origine populaire taux inchangé depuis le début du 20°) qui sont les "écoles du pouvoir" et des usines de la reproduction sociale : donc comment changer les élites puisque les gouvernants sortent beaucoup de ces écoles et que les prolo n'y vont pas (pour plusieurs raisons d'ailleurs dont la financière).
    perso pour les grandes écoles ma solution c'est de les intégrer réellement à l'enseignement supérieur, c'est peut-être pas la meilleure, mais bon, quand on sait que le gouvernement en moyenne dépense 12000€ par an pour un étudiant en école d'ingénieur et que 5000€ par an pour un étudiant de fac, alors on peut comprendre plein de choses sur l'état des facs ne serait ce que sur l'état de délabrement...

  38. jeanjo dit :

    pardon --> je termine :

    pour le débat sur la massification de l'enseignement et la subsistance des inégalités scolaires, voir :

    Pierre Merle La démocratisation de l'enseignement

    dans son livre il y a une énorme bibliographie sur ce thème pour ceux que ça intéresse...

    et pardon pour l'état un peu télégraphique de ce message mais vous comprendrez que c'est l'énervement de recommencer à cause d'une machine abrutie...

  39. jeanjo dit :

    et aussi pardon pour les fautes je viens de me relire et je constate des fautes qui me font dresser les cheveux sur la tête... la lettreuse que je suis a quand même un peu honte de ça... j'espère bien que mes profs ne verront pas ça!
    quelle horreur !
    lol

  40. jeanjo dit :

    @ jennifer
    ok
    à +
    ;-)

  41. jeanjo dit :

    au fait sur didier super et ses chansons sur les catholiques, vous connaissez celle là?
    " jésus christ, un jour tu vas revenir, est-ce ue t'iras t'inscrire, dans un club de catholiques? est-ce que tes gosses, ils iront chez les scouts? est-ce que toi aussi tu voteras à droite? Alleluia, alleluia alleluia... ...."

    je vous la fais pas en entier je suis de tête là... si vous la connaissez pas cherchez là elle vaut le coup, surtout que c'est tellement caricatural que c'est drole même pour un catholique (évidemment s'il est un tantinet progressif et qu'il a quand même de l'humour...).
    si je trouve un lien je le mettrais !

    bonne soirée

  42. jeanjo dit :

    Didier Super invité de " Les agités du bocal" chante "Le club des catholiques"
    cliquez ici

    http://www.youtube.com/watch?v=y0rEMLs3Pr4

  43. jeanjo dit :

    asseyez vous ou vous allez tomber tellement vous allez rire !

    on est d'accord : j'ai rien contre les catholiques j'ai contre ceux qui abusent et contre tous ceux qui prétendent imposer des vérités aux autres en se prenant pour des infaillibles... c'est tout ! et puis, on peut rire quand même !

  44. jennifer dit :

    @Ermler
    Ton post est très intéressant, particulièrement la première phrase :"Le prétendu “retour” du religieux accompagne depuis vingt-cinq ans la marche triomphale du libéralisme et l’effondrement des régimes dits “communistes”. Ne pas séparer ces trois mouvements."

    Je pense que c'est essentiellement l'origine de ce retour du religieux. Je diverge un peu sur l'idée qu'il n'y a pas en fait de vrai retour du religieux et qu'on voudrait nous le faire croire. Je pense que si l'islam est devenu une religion d'opprimés, une religion vers laquelle se sont ralliés dans un élan anti impérialiste les pays menacés par cette globalisation c'est essentiellement à cause de l'échec des idéologies de libération et de la pensée communiste qui n'a pas su aider ces peuples opprimés à se libérer du joug néo colonial. L'islam a crû au moment de la chute du communisme, pour combler le manque d'orientation ou de direction idéologique dans la lutte anti impérialiste. Ainsi l'ANC en Afrique du Sud était soutenue par les communistes, de même qu'ils ont aidé l'Algérie indépendante, l'OLP, Cuba etc... Le sentiment anti impérialiste a été capté et recanalisé vers l'islam, ce qui est fort dommage car je préfère mille fois un Franz Fanon ou un Che Guevara voire Ho Chi Min, ou Thomas Sankara et Lumumba.

  45. jennifer dit :

    Pierre L
    Jesus revient parmi les tiens: ça prend aux tripes comme Mick Jagger!

  46. jennifer dit :

    Oui c'est autre chose "oh happy day"

  47. jeanPhi dit :

    Ni dieu, ni maître !


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