14avr 07

Je n’ai pas placé une ligne sur ce blog depuis quinze jours. Je n’arrive pas à me le reprocher. J’étais davantage dans l’action, c’est vrai. Mais ma préparation des réunions tenues dans le cadre de la campagne m’a bien dévoré. Pas simple. Comme ce meeting en Essonne animé avec Julien Dray. Après tout, sans doute le silence sur cet espace exprime-t- il mieux que maints développements ce que ressentent des dizaines de militants (une personne engagée qui agit bénévolement pour propager ses idées). Cette campagne électorale parait de toutes les façons possibles si lointaine et étrange qu’on s’épuise parfois y chercher sa place? Comme jamais, tout se passe dorénavant dans les médias. Mais pas un thème ne tient plus de quarante huit heures (dans le meilleur des cas) selon l’expression si juste de Jean-Louis Bianco. Un coup chasse l’autre. Personne ne court assez vite pour suivre les balles. D’autant que les règles de répartition du temps de présence médiatique en période de campagne officielle créé pour chacun d’entre nous un bannissement qui désarme la réactivité instantanée qu’on cultive le reste de l’année. Sur le terrain ? Boffff ! Bien sur, au Parti Socialiste nous avons la joie dorénavant d’être deux fois plus nombreux depuis la dernière vague d’adhésion. Ca fait chaud au c?ur de voir tous ses nouveaux adhérents qui ont voté en masse assumer à présent le choix qu’ils ont fait triompher et faire les boîtages et les tractages avec les autres militants à plein tarif? Moi aussi je peux me sentir utile facilement. Il me suffit d’être dans la rue et toutes sortes de gens viennent me parler. A Paris mon temps de transport (je circule en métro) a doublé en raison de ces impromptus. En fait leur conviction de gauche est souvent faite. Ils me demandent de les rassurer. Ou bien d’expliquer des points qu’ils n’ont pas compris ou qui les laissent perplexes. J’ai toujours pensé que ce type de contact est extraordinairement productif. D’abord parce qu’on se parle entre personne réelle. Ensuite parce que ce qui se dit à ce moment là est ensuite répété en famille ou entre amis. Amis lecteurs de ce blog, pensez y, vous aussi. Oubliez l’appareil qui vous méprise, les clans haineux qui vous toisent, et mouillez la chemise pour votre propre compte car c’est de cette façon qu’on se respecte soi même et qu’on fait vivre une idée plus grande que chacun d’entre nous. En tous cas la dernière ligne droite du calendrier électoral confirme au moins une des vieilles lois de la physique politique : tout s’accélère et le milieu des oreilles et des cerveaux devient hautement conductible. Une rumeur, une petite phrase passe directement des dieux de l’olympe au comptoir du bistrot. Rocard avait à peine fini de s’exprimer que mon quartier bruissait déjà et mon téléphone vibrait comme un fou sous l’impact des SMS. Cher Michel ! Pourquoi se gênerait-il ? A-t-il jamais dit autre chose ? Et ne l’a-t-il jamais dit à un autre moment qu’à celui ou les circonstances obligent à en parler pour lui répondre ? C’est vrai que son interpellation est un piège redoutable.

LE PIEGE

Si Ségolène Royal lui répond « oui, faisons cette alliance puisque nous n’avons pas de majorité autrement », comme le lui propose Michel Rocard, alors le premier tour de l’élection est perdu. Des dizaines de milliers de socialistes, dont moi, sortiront des rangs et retourneront leurs fusils électoraux contre leur propres généraux comme dit la chanson d’avant. La troupe est si mal traitée que ce n’est sûrement pas les douceurs du campement qui la retienne, croyez moi ! Ce n’est sans doute pas le plus grave, j’en conviens. Ceux qui suivraient les avis de Rocard commettraient aussi une faute tactique terrible. Car aussitôt le vote utile « anti-Sarkozy », argument numéro un (et suivant..) de la campagne, refrain péremptoire appliqué à tous les états d’âme, glisserait directement du bulletin de vote socialiste vers celui de Bayrou. Il est facile de comprendre pourquoi. Comptons bien sur les sondages pour le confirmer en boucle selon une technique de manipulation désormais bien rodée. Elle avait d’ailleurs commencé à porter ses fruits avant que par enchantement les médias cessent de faire sonder les deuxième tours avec François Bayrou (ouf, on a eu chaud !).

A l’inverse, si Ségolène Royal dit « non pas question », comme l’a fait séance tenante François Hollande, on voit aussi la difficulté. Car au deuxième tour il faudra alors se livrer à une danse du ventre encore plus active et suggestive devant ceux à qui on aura claqué la porte au nez peu de temps auparavant. L’exercice pourrait être vain non seulement parce qu’il ne convaincrait pas ceux à qui il serait destiné mais aussi parce que cela pourrait être révulsif pour nombre d’électeurs de gauche. Et si Ségolène Royal dit que nous ne demanderons rien à personne car nous ferons une majorité avec tous les électeurs qui le voudront ? Alors il faudra aussi admettre que quand Bayrou dit la même chose, comme il le fait depuis plusieurs semaines, il sera désormais impossible de lui rire au nez?Par quelque bout que l’on prenne la question ainsi mise sur la place publique par Michel Rocard, il n’y a que des inconvénients.


TEL EST PRIS…

Je pense que Rocard le savait avant de s’y engager. Ca doit l’amuser de prouver son pouvoir de perturbation aux petits malins qui avaient oublié de l’afficher dans la liste des 13 (!!!) précieux publiée cette fameuse semaine où les éléphants étaient revenus en grâce? Et, plus sérieusement, il fait avancer son projet comme jamais puisque le terrain est propice. Quand quelqu’un a demandé au sénateur Mercier, trésorier de l’UDF, s’il lui faudrait beaucoup de temps pour faire une nouvelle majorité dans le cas ou François Bayrou l’emporterait, j’étais assis à côté de lui au Bureau du Sénat où nous siégeons lui et moi. « Environ un quart d’heure » a-t-il répondu avec le sourire. Je pense qu’il exagère. Il faudra une grosse demie heure. Le raisonnement est en effet en vigueur dans toutes l’Europe ou sociaux démocrate, écolos et chrétien démocrates gouvernent ensemble chaque fois que c’est possible. Sans oublier l’Italie ou Romano Prodi, le partenaire affiché de François Bayrou, rassemble sous sa houlette ce petit monde et se propose de les unifier dans un même parti qu’il compte nommer?. « Parti Démocrate ».

UNE REALITE A TROIS DIMENSION

Je ne pense pas diaboliser cette formule. Je la combats. Pour une raison de cohérence : le programme et la coalition qui le porte ne peuvent pas se dissocier. Dans ce genre de coalition on ne peut pas aller plus loin que ne le supporte la partie la plus conservatrice. On ne peut donc vouloir appliquer un programme de gauche dans une coalition avec le centre. Pardon de ce rappel à un classique connu de tous : le programme, la coalition et la forme du Parti sont les trois rameaux d’une même réalité. On ne peut toucher à l’un sans affecter l’autre. Michel Rocard est donc convaincu que les trois repères ont assez évolués pour être compatibles. Qu’il le veuille ou non c’est ce qu’il donne à entendre quand il s’exprime de cette façon. La candidate socialiste reçoit alors deux mauvais coups. Le premier parce que la candidature de Bayrou et sa démarche sont validés par un socialiste. Le second parce que le programme de la candidate est proclamé de la sorte « compatible » avec celui de Bayrou. On ne doit pas sous estimer les dégâts subliminaux de ce genre de déclarations, même démenties par François Hollande. De toutes façons, personne ne croit qu’il a assez d’influence sur la candidate pour la faire agir autrement qu’à sa tête. Je pense qu’elle doit marquer sa distance avec le propos de Michel Rocard en abordant sa réponse à partir du contenu de son programme. En toutes hypothèse nous serons aidé par la droite et je prends les paris que la presse ne donnera pas beaucoup de suite à cette sortie rocardienne car Sarkozy ne rêve pas de voir Bayrou s’installer en face de lui?

MALGRE LES SIENS

En ce qui me concerne, je me sens validé dans mes démarches récentes de bien des façons. Ceux qui au PS ont brocardé mon engagement en faveur d’une candidature unique de l’autre gauche se gardaient bien de répondre au problème que je soulevais, avec mes amis, de cette façon. Le voici directement servis sur les genoux des méprisants d’hier : avec qui comptez vous faire une majorité ? Rocard y répond. Et les autres ? Comment comptez vous dynamiser la gauche en direction des désemparés et des désorientés qui vont faire la décision cette fois ci ? Enfermés dans leur vision patrimoniale de l’électorat, les habile ont appliqué leur énergie d’influence pour pousser l’autre gauche dans ses mauvais penchants à la division et les écologistes dans leur nombrilisme. Tout a été conçu pour que la candidature socialiste puisse bénéficier avant toute chose de l’argument du vote utile anti Sarkozy en face d’une poussière de concurrents. Possible que ça finisse par marcher. Electoralement. Au niveau de la conviction acquise et de l’adhésion construite c’est une autre affaire?

Je pense aussi que cet épisode tranche le débat sur l’utilité ou non de faire campagne contre François Bayrou. Je suis heureux du travail accompli avec le groupe des socialistes au Sénat qui a accepté de se mobiliser pour produire les argumentaires de cette campagne. J’ai bien noté partout où je suis passé que les arguments et les citations ainsi produits ont marqué, fait avancer les débats et les esprits mieux que les diabolisations simplettes qui ont signalé l’affolement de ceux qui n’avaient rien préparé de sérieux. J’observe que le tract de PRS qui compare les trois programmes de droite est bien accueilli et beaucoup diffusé. Etre en campagne ce n’est que cela : se rendre utile à la cause que l’on soutient. Parfois malgré les siens.


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  1. Sam dit :

    Or donc,

    Bayrou, Sarko, Sego... aucun de ceux la ne sauront maintenir une paix civile durable en France.

    La vraie gauche, republicaine, humaniste, laique, keynesienne n'a plus qu'a continuer patiemment et activement a preparer la suite, a batir un projet de societe nouveau et intelligent et meme des utopies NOUVELLES, pourquoi pas.

    Pour l'heure et pour des raisons dont beacoup depassent largement le cadre francais ou meme europeen, c'est cuit. Partage, progres, libertes, universalisme... Malheureusement tout ca est mort. A moyen terme le taux de ferocite dans nos vies n'ira que croissant.

    Bon courage a tous, gardons espoir, mais ne nous bercons pas d'illusions.

  2. J?r?me dit :

    Sam, bravo pour ta lucidité. L'Histoire ne passe qu'une fois.

  3. JPR dit :

    Et un de plus avec le sinistre Allègre!

    Le ménage se ferait-il tout seul ?

    La question est: que deviendront-ils demain ? resteront-ils éléphant, mammouth ou autoproclamée gazelle d'un grand parti de centre-gauche-droitisée, ou un véritable PS retrouvant les valeurs de la gauche saura-t-il dénoncer leur trahison?

    Appelons donc les choses par leurs noms: quelle que soient leurs motivations, ceux qui appellent à gouverner avec un libéral européiste sont des traitres à la gauche; et ceux qui ne les condamnent pas sans appel leurs complices. Ça fait peut-être archaïque de parler ainsi, eu égard à notre "moderne" bien-pensance, faussement démocrate, mais qu'attend-on pour liquider (politiquement) cette fausse gauche qui fait tant de mal depuis 1983 ?

  4. Florent Gallaire dit :

    J'ai posté un article sur le sujet sur mon blog : http://www.florentgallaire.com

    En substance, Michel Rocard se trompe de direction, les électeurs attendent le PS plus à gauche, et non plus à droite.

    Et pour ceux qui dirait que cette alliance au centre va dans le sens de l'Histoire, compte tenu par exemple des situations des autres pays européens, je leur dirais que le sens de l'Histoire on le construit de manière volontariste chaque jour.

    Pour certain le CPE allait dans le sens de l'Histoire... on a vu ce qu'il en est advenu.

    Halte à la résignation, oui au combat.

  5. Peff dit :

    Rocard, Allègre, Kouchner... tous des traitres!

  6. Natleval dit :

    Ouf! Je suis contente que JL Mélenchon ait repris la plume. J'avais commencé à penser que comme moi après cette semaine où l'axe des débats a été hyperraciste entre Le Pen et Sarko, où on a diffusé des horreurs sur les ondes et sans aucune(ou presque) réponse, M. Mélenchon était démoralisé. Mais non au contraire il militait dur pour faire passer ses idées. Moi aussi je militais pour faire entendre la seule voix contre Bush qui soit claire:celle de l'Amérique latine, celle qui "ose" s'opposer à Bush et donc se fait taxer de dictateur. Remarquez qu'à chaque fois qu'on s'oppose à lui, on devient vite un dictateur, lui qui se dit le représentant de la "démocratie"!

    Je suis d'accord avec JL Mélenchon qu'il faut bien lier le programme et la coalition qui la porte. Bon le programme du PS n'est pas la panacée mais c'est celui d'un parti de gauche et c'est toute la différence avec Bayrou. Donc le vote utile doit aussi être un vote principiel (le principe étant "voter pour la gauche"). Je voudrais rappeler à la gauche de la gauche qu'Hitler est venu au pouvoir non seulement par un vote mais aussi par une attitude sectaire du Parti communiste allemand qui a refusé de faire alliance avec la social démocratie en disant que leur programme était nul. Ils ont appelé ces sociaux démocrates des social facistes, ont donc refusé toute alliance avec eux, ce qui a provoqué la démoralisation de tous les gens non encartés. Conclusion: Hitler a eu une opposition faible et divisée et il s'est fait élire.

    Oui le programme du PS n'est pas révolutionnaire mais cela reste un parti de gauche qu'on ne peut pas mettre sur le même terrain que la droite. C'est une différence essentielle.

    Si pour le deuxième tour la gauche n'est pas représentée, la gauche de la gauche en portera une grande responsabilité car ce sont ces 2 à 4% que le PS a besoin pour y être présent.

    Malheureusement il est terrible de réaliser que peu de partis ont tiré les leçons de 2002. On recommence les mêmes erreurs: on met son parti en avant au risque de voir 2 partis de droite au 2ème tour, ou même un parti fasciste. Et puis après on se lamentera d'avoir à donner 80% au gagnant (comme pour Chirac) de voter en masse pour un parti de droite.

    Espérons que cela ne se passera pas mais personnellement je ne pense pas que ce sont les autres qui ont divisé la gauche de la gauche. Elle se débrouille très bien toute seule pour faire des choses qui objectivement vont servir le camp adverse, même si "subjectivement" elle prône de belles idées révolutionnaires. Je rappelle le vote du PC allemand en 1933.

    Et aussi le non à la constitution européenne. Oui c'est une constitution néolibérale. Personne ne peut le nier car en Europe on est dans le capitalisme, ce serait étonnant qu'ils produisent une constitution progressiste. Mais en fin de compte, l'Europe politique a été détruite, l'Europe économique va suivre. Les américains se frottent les mains (pardon! leurs dirigeants car le peuple n'a rien à voir avec cela qui ne fait que servir que de chair à canons pour Bush en Irak)

    et si Sarko est élu, on court vers le repli nationaliste et la fin de l'euro.

  7. St?phane dit :

    Mon camp c'est la gauche.. Je voterai BUFFET le 22 avril et je fais voter pour elle depuis ce week end.

    Je ne crois plus à Mme ROYAL. Je mouille la chemise pour la gauche.

    Alors oui le 22 avril, le vote de gauche, c'est Marie-George BUFFET.

  8. olvier dit :

    Quelle débandade à quelques jours du premier tour.....

  9. ToM dit :

    Monsieur Mélenchon, ne pensez vous pas que ce qu'il faudrait au PS c'est une scission entre la frange antilibérale du parti que vous fabius et d'autres représentez et une autre celle de Rocard, DSK, Kouchner et autres?

    La frange centriste s'allierait avec le centre et vous avec les communistes pour former une gauche antilibérale de gouvernement qui permettrait une altérnance à 3 et une opposition de gauche au centre gauche. Aucun de ces partis ne représentant la majorité absolue de l'assemblée les débats y seraient sans doute plus intéressants et les votes plus libre!

    Pour que cela arrive, je voterais Bayrou

  10. JULIEN dit :

    ca me parait evident,si Ségolène passe avec Sarko en face c est foutu et on se tape 5 ans de galère si ce n est 10 le temps de tout remettre a plat.

    Strauss Kahn,Allègre,Rocard,Kouchner l'ont bien compris qd aux autres je crois qu ils se voilent la face.

    Bayrou est le vote utile et une chance pour le PS de se reformer definitivement et le parti ne sera pas pour autant en position de faiblesse si Bayrou passe et s il veut une majorité qu il le suive il devra faire lui aussi des compromis; Entre personnes intelligentes...

  11. Audrey Malran dit :

    Arf !

    M'faites rire, tous.

    La façon dont vous vous étripez me fais dire que le PS est raide mort. On le savait depuis longtemps; depuis que c'est devenu un parti de bobos, de notables, de carriéristes, depuis les privatisations de services publics et depuis son positionnement pour le OUI au référendum européen.

    Le PS n'est plus de gauche depuis fort longtemps et vous faites tous mine de le découvrir aujourd'hui !

    Allez, la meilleure chose serait qu'l reçoive une bonne giffle et ne franchise pas le cap du 1er tour. Comme ça au moins on en finirait avec cette gauche-caviar boboïsée et hypocrite qui nous ment depuis beaucoup trop longtemps.

    Je me réjouis de voir le PS bientôt fini, comme le PC, ridicule, à 6 ou 7%.

    AM

  12. Marsattac dit :

    Je voterai François Bayrou sans état d'âme car il est hors de question de rempiler cinq ans avec Sarkozy. Je comprends qu'il est difficile quand on est un électeur de gauche de choisir. Mais pensez à votre vie quotidienne et ce qu'elle risque d'être avec quelqu'un comme Sarkozy au pouvoir. Cinq ans c'est long surtout avec quelqu'un qui n'aura aucun scrupule pour museler les oppositions.

  13. Boltac dit :

    @Zeloise non voter bayrou ne fait pas le jeux de Sarkozy

    pour la simple raison que peu de gens s'attend a voir bayrou au 2e tour

    Sa présence au 2e tour sera une dynamique forte quelque soit le score des 2 premiers.

    je vien pas ici critiquer les partisants PS bien que je suis plutot de droite, je viens au contraire vous dire que je soutien bayrou dans sa demarche de gouvernement Gauche droite.

    Nous avons besoin de vous bien sur pour qu'il soit élu président mais aussi ensuite pour travailler ensemble et trouver ensemble les meilleurs solutions pour la france.

    c'est en echangeant des idées différentes, au delas des clivages, que l'on fera avancer les choses pour le bien de tous.

  14. herv dit :

    Il suffit de l'entendre, à la télé ou à la radio, pour comprendre que celle qui incarne, au sens plein du terme, la gauche populaire, c'est MG Buffet. Sur ce site, nous sommes d'une gauche de conviction, nous ne jouons pas les élections comme au PMU. ce qui va compter, c'est ce qui se construit comme dynamique à gauche, pas le bourbier qu'on nous tend comme un piège.

    Construire pour toute la gauche des liens renoués avec notre peuple, c'est voter MGB.

  15. ephippigere dit :

    J'écris à vous tous, d'avis si divers, au sujet de vos commentaires.

    Depuis longtemps (j'ai 73 ans), je vote pour le PS, sans y être inscrite. J'ai voté "non" au referendum, et j'ai donc été visée par les reproches véhéments des ouiouistes. Je me suis inscrite au PS avec l'espoir de pouvoir, ne serait-ce qu'un tout petit peu, l'infléchir vers la gauche. J'ai voté Fabius...

    J'ai vu que certains d'entre vous protestent violemment si quelqu'un annonce qu'il envisage de voter Bayrou. Ils protestent avec émotion, avec leurs tripes, mais pourtant... si on essayait de réfléchir calmement aux arguments anti-Bayrou pour voir ce qu'ils valent, au delà de la pulsion, de la répulsion ?

    Le PS et l'UMP assurent qu'il est mou, qu'il n'a pas de programme : si, si, il en a un (visible sur son site), d'ailleurs honnête et sensé, un peu trop à droite pour mon goût mais avec des propositions qui se préoccupent du social tout en encourageant chez les PME l'esprit d'entreprise et la création d'emplois. Au moins en ce qui concerne la poste, il n'est pas question pour lui de la casser avant de la privatiser car il sait trop ce qu'est, en campagne, un hameau ou une maison isolés, loin de tout. Ce n'est pas le seul service public qu'il défend. Au total, il me paraît un peu plus à gauche que certains socio-démocrates du PS (socio-démocrates qui risquent de se retrouver ministres si Ségo est élue).

    Certains parmi vous rappellent son manquement à la laïcité à l'époque où il était ministre de l'Education Nationale. C'est vrai, mais il a reconnu son erreur. Il est toujours catho ? c'est son droit - mais a maintenant une position laïque : contrairement à ce que peut penser sarko, la laïcité n'est pas inscrite dans les gènes, on peut donc apprendre et changer (mes élèves me l'ont démontré maintes fois).

    Pour l'Europe, il a voté "oui", mais n'a injurié personne. Il refuse pour l'avenir un "choix" autoritaire et veut repasser par un référendum, pour ne pas nier le résultat du premier. Il en veut un autre pour introduire 50% de proportionnelle à l'assemblée, pour que tous soient représentés. Il veut supprimer l'ENA qui a développé certaines habitudes, certaines manières de penser, ce qui a fait d'elle une des responsables de la pensée unique qui a étouffé l'esprit critique (en général, un "débat" organisé par un énarque a déjà ses conclusions mises au point avant de commencer !). Il veut la séparation nette des pouvoirs : exécutif, législatif, justice, et il veut que les propriétaires des médias ne dépendent pas des commandes de l'Etat pour une autre activité (vente d'armes, BTP,...).

    Il veut... bien des choses en somme, on peut en penser du bien ou du mal, mais même si on n'est pas d'accord avec toutes, il est respectueux des gens, ce qui n'est pas si courant chez nos "élites".

    Voilà, je voulais seulement qu'il ne soit pas condamné sans un avocat ... avocat qui a priori n'est pas de son bord mais pourrait le devenir. Quand on le regarde... mais quand on le compare... !

  16. herv dit :

    Un cycle semble s'achever, celui né à Epinay qui a vu la disparition de la SFIO et de ses compromissions. Il semble qu'on y retourne avec gourmandise.

    Quant à moi, je ne sais pas si c'est partagé, mais la "voix" de gauche qui me parle me vient de MG Buffet. Elle l'incarne par sa sincérité, son honnèteté et sa volonté d'apporter des réponses progressistes à ceux qui souffent. Ce n'est peut-être que le début, peu importe le score, mais que la campagne de Ségolène sent le pâté politicien à coté de celle de MG Buffet.

    Il y a toujopurs plusieurs portes de sortie. Quitter le PS pour Bayrou est une folie, même habillée des habits de la tactique électorale.

  17. Rak69 dit :

    Jean-Luc, mais pourquoi restes tu au PS ?

  18. C.Laborde dit :

    Contrairement à ce que vous dites, et comme le montre aussi les commentaires, il y a un thème qui dure, c'est le "vote utile". Le PS a voulu tuer ses adversaires de gauche avec cet argument minable et s'est tiré une balle dans le... pied ?

  19. Michel dit :

    Le problème ce sont les réactions-réflexes de ce vieil appareil déconfit. Tout le monde (y compris Ségolène d'ailleurs) a pris cette question de Rocard pour son propre compte (son propre courant). La question s'adressait pourtant à Bayrou et le foutait bien dans la m****, le remettait en face de ses tiraillements. Plutôt que de lui rebalancer la question dans la gueule (ça en avait), tout le monde s'en est pris à Rocard. C'est vraiment dommage, c'était vraiment un excellent coup...

  20. salcy dit :

    Lire cela :

    "Ca fait chaud au c?ur de voir tous ses nouveaux adhérents qui ont voté en masse assumer à présent le choix qu?ils ont fait triompher et faire les boîtages et les tractages avec les autres militants à plein tarif?"

    Quand on pense à ce que disait Mélenchon en Juin dernier sur les nouveaux adhérents.

    Girouette quand tu nous tiens....

  21. S?gosarko dit :

    Désolé, mais pour moi, Royal n'est pas de gauche, elle est là où les sondages la portent...

    Chabichou, Marseillaise, armée, etc... La coupe est pleine, d'autant plus que la dame est caractérielle et fait le vide autour d'elle. Chacun sait aussi que ces "100" propositions sont pour la plupart intenables... Par exemple, il y a eu un moratoire sur les OGM en Poitou-Charentes. Eh bien, regardez une carte des OGM nationale, il y en a autant en Poitou Charentes qu'ailleurs ! Royal, c'est du vent...

    J'ai donc décidé de voter Bayrou sans aucun état d'âme après avoir toujours voté à gauche.

  22. Mayeur dit :

    Bonjour, votre analyse est intéressante et fondée dans une certaine logique positive, mais quand le pays est tellement mal en point, il y a besoin de gens qui l'écoutent et le font bouger. Le programme de Bayrou AU PLAN ECONOMIQUE n'est pas très différent de celui de Sarko, ni de celui que Ségo SERAIT CONTRAINTE D'APPLIQUER, mais dans la manière de gouverner de réintroduire la démocratie, d'écouter le plus grand nombre, y compris ses opposants, il est sincère. Donc, c'est une vraie chance pour le pays, qu'il me semble utile de tenter.

  23. zork dit :

    J'ai toujours voté PS depuis 30 ans, mais là ça sera sans moi !

    La droite, la gauche, il n'y a que ça qui vous détermine ?

    Et la France alors ? et son peuple ? Vous comptez les laisser à Sarkoleon ? IL ne vous les rendra jamais !

    Je vais voter Bayrou !

  24. pas perdus dit :

    S'il y a bien un candidat qui n'est pas crédible, c'est bien Bayrou : aucun programme, et impossiblité d'avoir une majorité sans l'UMP de Sarkozy.

    Le vote Bayrou est un vote de droite. Quand on est de gauche on ne vote pas pour la droite, même molle. C'est une question de conscience, d'Histoire et de respect pour le mouvement ouvrier.

  25. Daniel RAMIREZ dit :

    Brillant analyse, M. Mélenchon. Michel Rocard, avec toute l'admiration que je lui accorde, tombe dans une chose bizarre, la petite vengeance, motivée peut-être par ce que Nietzsche appelait "le ressentiment". C'est dommage ! Il ne fallait surtout pas dire cela avant le premier tour.

    DR

  26. Alexandre dit :

    D'accord avec Kasstete. La logique du vote "Bayrou de gauche" me semble abhérante.

    D'abord parce que croire que Bayrou serait mieux placé que Ségo au second tour est une pure hypothèse; ensuite parce que qu'aurait la gauche à gagner à un second tour Sarkozy/ bayrou? Choisir la droite molle pour éviter la droite dure? Ouais, super... C'est un 21 avril light et ça me rappelle un dessin qui était paru à l'époque: avoir le choix entre le désagréable et l'inutile...

  27. JM dit :

    Nous allons encore bien rigolé au soir du 22 avril, une gauche perturbée, hésitante, déboussolée qui va encore une fois voter à droite!, les bons vieux socialites doivent se retourner dans leur tombe devant tant de tergiversations et de parlotte en l'air!

  28. FORFRA dit :

    Le seul fait de savoir les noms de Kouchner et de Rocard devrait suffire pour juger.

    S'il y a a bien des modèles d'infidélité, de versatilité et de timidité dans leur engagement au sein du PS, il s'agit bien d'eux.

    Quelle que soit leur notoriété, depuis des années, ils nous prouvent plutôt leurs compétences de has been et de stérilité.

    Pour quelle raison, découvriraient-ils la pierre philosophale, la veille du 1er tour, alors qu'ils ne l'ont jamais trouvée avant.

  29. lenom2laroze dit :

    Bayrou, inconsistant, aucun charisme, ventre mou, quand je vois des profs se préparer a voter pour lui parce qu'ils n'ont pas digéré les 35 heures polémiques de la fameuse cassette, ça me fait sourire (jaune). Ils accréditent la thèse que les profs font moins de 35 heures, et se sentent concernés..... ils situent le problème au niveau de leurs chaussettes.

    Le problème est de savoir ou et comment on peut faire son travail de prof,les conditions de travail sont le vrai problème. Si les établissements possédaient des salles de travail pour les profs, équipées de bureaux personnels pour chaque prof, reliés en réseau avec les moyens de reproductions de l'établissement, des prises internet sur chaque bureau, je crois que bien des profs feraient l'économie de transporter chez eux tout leur matériel et qu'ils prépareraient et corrigeraient à l'école..... Gain de temps, tout le matériel sur place relations avec les collègues, bref du temps et de l'énergie gagnés. Il s'agit donc de la mise en place de moyens, et non pas d'une question de temps de travail, car tout le monde sait bien que 18 heures passées devant les élèves signifient au moins le double en préparations et corrections.

    Faux procès que celui du temps de travail des profs dans la majorité des cas, ils font plus de 40 h.

  30. zork dit :

    " Le vote Bayrou est un vote de droite. Quand on est de gauche on ne vote pas pour la droite, même molle. C'est une question de conscience, d'Histoire et de respect pour le mouvement ouvrier. "

    Alors il n'y a plus de gauche parce qu'il me semble me rappeler qu'en 2002 toute la gauche a voté pour Chirac !

  31. francoise dit :

    puisque monsieur hollande a dit que ségolène ne serait pas au 2ème tour

    je voterai bayrou pour contrer sarko car sarko ne doit en aucun cas être président ce serait trop grave

  32. COSTE Jean-Paul dit :

    Je découvre ce bloc et suis un peu étonné devant autant de certitudes... Ludo, Yannick, Christian, Stricto... Pénélope et bien d'autres dont je ne connais rien mais dont je suis sûr de la sincérité.

    N'ayons pas une attitude "religieuse", ne rêvons pas d'un programme idéal, d'un(e) candidat(e) parfait(e)...

    Voyons plus modestement quelles orientations se dessinent, quels rapports de force peuvent être modifiés, pour quels bénéfices, au prix de quels compromis...

    Notre responsabilité est de bien comprendre les enjeux. Facile ?

    Combien de vieux (vieilles) militant(e)s pourraient être fier(e)s de ne s'être jamais durement trompé(e)s ?

    Revendiquer une prise de pouvoir (par les urnes) c'est reconnaître la nécessité de convaincre pour vaincre (les injustices, la misère, la concentration exorbitante des pouvoirs...)

    Le combat du jour : c'est celui contre des tentations de reniement de nos propres convictions tout en ouvrant le débat avec des "partenaires" qui (évidemment) ne partagent pas toutes nos convictions.

    Le combat contre l'injustice passe, je crois, par la nécessité de construire des consensus permettant d'agir.


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