19juin 15

Grèce, 1 000 vaches, Turquie et service public

Allez vous faire voir chez les Grecs !

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J’avais annoncé que l’Eurogroupe se prendrait au piège d’une catastrophe pour lui-même en croyant que la menace de faire sortir la Grèce de la zone euro puisse ne nuire qu’à la Grèce.

Nous y sommes. Le banquier central, le gouvernement allemand et le FMI serrent méthodiquement la gorge à la Grèce. En vain, selon moi.

Ici, les médias pavlov hurlent à la mort. En Allemagne, c’est l’hystérie. Le social-débris Sigmar Gabriel hurle depuis le balcon du PS allemand à l’endroit de Tsipras : « ca suffit ». Tu l’as dit bouffi ! « Le Monde » me rend Tsipras, qualifié de « mélenchoniste radical » après l’avoir peint quelques semaines comme un François Hollande rougi par un coup de soleil.

Comédie ! La bombe grecque a été installée et allumée par ceux-là mêmes qui comptaient la jeter sur la colère des peuples. Le naufrage grec est une création des passagers du navire et les costumes sont de Donald Tusk ! Suave impéritie des stratèges.

En Grèce, les ânes ont encore soif

J’ai apprécié de voir, en fin de parcours, Arnaud Leparmentier du journal « Le Monde » prendre la mesure du piège grec, énoncer clairement les dégâts pour tous de ce qui se passe en cas d’expulsion d’un pays hors de la zone euro ! Evidemment, il ne conclut pas du tout dans le même sens que moi. Mais ce qui me fascine, c’est que les commentateurs les plus pointus ne se demandent pas pourquoi leurs alertes et conseils ne sont jamais pris au sérieux par ceux-là même qu’ils pensent défendre ou soutenir. Leparmentier annonce depuis des mois l’impasse de l’Union européenne, le rôle asphyxiant de la politique allemande et ainsi de suite. Mais il ne se passe rien. Pourquoi ?

Il voit bien lui-même que les décideurs européens font exactement ce qu’il faut pour tout détruire avec leurs méthodes de travail. Les plus aveuglés qui sont-ils ? Ce que monsieur Leparmentier ne comprend pas c’est que si lui veut faire l’Europe, les autres veulent faire des affaires. Dans ce jeu, les premières victimes sont ceux qui se dupent eux-mêmes. Leparmentier le sait bien, qui ironise avec amertume sur les dirigeants qui s’étaient appropriés Tsipras pour se parer eux-mêmes de l’éclat de sa victoire. On se souvient que du jour au lendemain l’homme qu’on présentait la veille comme « le Mélenchon grec » était devenu le parfait ami et voisin de table de chacun des importants sans aucun rapport avec l’odieux diable rouge français. Un galonné de la nomenclature du PS souligna même que « Tsipras est bien plus prêt du pragmatisme de Hollande que d’un excessif comme Mélenchon ». Le PS passa de l’ostracisme à la labélisation. Ah ! Ah ! Qui cela a-t-il trompé ? Ceux qui l’ont dit et cru. C’est tout. Cruel retour au réel. Dans son éditorial, monsieur Leparmentier me rend Tsipras : « un mélenchoniste radical ne devient pas en quelques mois un social-démocrate réformateur digne de confiance ». C’est dire si la situation est grave ! Elle l’est. Leparmentier le résume mieux que je ne l’ai expliqué dans mon précédent post. Lisez :

« Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C'est l'Europe qui est cette fois menacée, car le blocage des négociations entre le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, et ses créanciers est aussi grave que spectaculaire. Une faillite d'Athènes, destructrice pour les Grecs, mais aussi pour l'Europe, est désormais dans toutes les têtes. Prenant la mesure de la gravité de la situation, peut-être serait-il nécessaire que les dirigeants grecs cessent leur jeu de poker perdant pour sortir de l'impasse dans laquelle ils se sont fourvoyés. Avant qu'il ne soit trop tard.

Après ce plagiat taquin d'une récente tribune enflammée publiée par Le Journal du dimanche, interrogeons-nous : comment en est-on arrivé là ? On se rappelle le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, décelant fin janvier dans la victoire de Syriza "un raz-de-marée contre l'austérité", qui allait renforcer le camp de ceux qui voulaient "réorienter la politique européenne". En réalité, l'impasse actuelle n'est guère une grande surprise pour qui savait ouvrir les yeux sur le Premier ministre grec et son parti Syriza. Il y eut maldonne sur tout, ou presque.

Premièrement, un mélenchoniste radical ne devient pas en quelques mois un social-démocrate réformateur digne de confiance. Le mandat que lui ont confié les électeurs abusés par des promesses intenables est depuis le début incompatible avec les exigences des Européens et du Fonds monétaire international (FMI). (…)

Le blocage est total. Et si aucune solution n'est trouvée, l'enchaînement risque d'être fatal, de faillite en panique des épargnants, jusqu'au "Grexit". Une catastrophe. Pour la Grèce, d'abord. Le pays verrait sa devise dévaluée de plus de moitié et le coût de ses importations s'envoler. Le résultat est connu : pénurie de médicaments, d'énergie, de produits high-tech, et une terrible récession comparable à celle de l'Argentine.

Pour les Européens ensuite. Les responsables politiques assurent que la crise serait limitée à la Grèce. En réalité, ils n'en savent rien. Nul ne peut jurer qu'un "Grexit" n'entraînera pas une attaque sur l'Italie, l'Espagne, et, de fil en aiguille, un démantèlement de la zone euro.

Dans ce contexte, la Grèce doit trouver un accord avec les Européens. »

À ce point du récit, voici comment le journal « modéré » « Le Monde » envisage l’accord qu’il appelle de ses vœux entre « l’Europe » et la Grece. Rien moins qu’un putch déclenché de l’extérieur ! Car monsieur Leparmentier dit que cet accord doit être « Signé par Alexis Tsipras ou un autre, peu importe. Il existe des précédents peu reluisants. C'était en novembre 2011, au G20 de Cannes, au plus fort de la crise de l'euro : le Premier ministre grec, Georges Papandréou, et l'Italien Silvio Berlusconi avaient comparu au "tribunal de l'euro" devant Sarkozy, Merkel et… Obama. Bien sûr, ils ne furent pas renversés par un putsch comme de malheureux démocrates sud-américains victimes de la CIA. Mais, de retour dans leur pays, ils ont comme par miracle perdu leur majorité. Papandréou fut remplacé par le banquier central Loukas Papademos, et Berlusconi, par l'ex-commissaire européen Mario Monti. Imaginons donc un scénario de crise : 30 juin, constat de défaut de la Grèce ; 1er juillet, panique bancaire et instauration d'un contrôle des changes par Tsipras, contraint et forcé ; 2 juillet, mise en minorité du gouvernement Tsipras par les irréductibles de Syriza ; 3 juillet, constitution d'un gouvernement d'union nationale, avec ou sans Tsipras ; 4 juillet, retour des négociateurs à Bruxelles-Canossa. Odieusement antidémocratique ? Les Grecs jouent au poker. Pourquoi pas nous ? » Chers lecteurs, vous n’oublierez pas n’est-ce pas ! Ces lignes vous avaient échappées. Vous ne le saviez pas. Mais maintenant vous le savez. Vous savez de quoi ils sont capables, ceux-là. Ne me dites plus jamais que je devrais « savoir composer » avec eux !

De lait et de caca

Voici une histoire de lait et de caca (« digestat ») qui finissent dans la bonne odeur du fric. Pour cela, il faut mettre des vaches en boites à sardines et des paysans rétifs en prison… Neuf militants de la Confédération paysanne et d'associations citoyennes poursuivis suite à leurs actions contre la « ferme des 1 000 vaches » étaient donc jugés en appel mercredi à Amiens. Ils avaient d’abord été condamnés en première instance en octobre dernier. Mercredi, je participais donc à la manifestation de solidarité avec eux. Avec Martine Billard qui prit ensuite la parole en notre nom, nous conduisions une délégation de cinq membres de notre secrétariat national. Cette présence voulait signaler l’importance pour nous de ce qui se joue dans cette affaire.

Ce procès est d’abord celui de l’action syndicale et des lanceurs d’alerte. En première instance, les 9 ont été condamnés à des amendes et certains à des peines de plusieurs mois de prison avec sursis ! De la prison ! Que leur reproche la justice ? D’avoir refusé de se soumettre à un prélèvement d’ADN. Et d’avoir volé symboliquement une pièce du chantier pour l’amener au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll. Aujourd’hui avait lieu le procès en appel. Le procureur a requis le maintien des mêmes peines. Oui, c’est ça : le procureur avait un avis cette fois ci. Pas comme dans les affaires de faux tracts de Le Pen, ou comme dans celle du hacker qui a diffusé partout mon image grimé en Hitler, deux cas ou « l’avocat de la société » n’avait aucun avis. A croire que pour cogner sur les militants syndicaux, toutes les vertus du ministère de la Justice sont à fleur de peau.

En réalité, le procès contre les syndicalistes est surtout celui de ce projet de ferme-usine. La ferme des 1 000 vaches est une aberration à tous les points de vue : agricole, écologique, sanitaire… Une aberration agricole d’abord. La ferme va produire 8 millions de litres de lait par an à 270 euros la tonne. Cela revient à casser les prix alors que le cours est de 350 euros. Cette logique est directement liée à la suppression des quotas laitiers depuis cette année en vertu de la nouvelle politique agricole commune européenne. Désormais, tout est permis. Le secteur, déjà en crise, va être encore davantage déstabilisé. Les petits producteurs, qui pourtant fournissent un lait de meilleure qualité, ne pourront pas faire face longtemps face à ces machines à casser les prix. Pour le savoir, il suffit de regarder en Allemagne. Cette logique des fermes-usines y a déjà été appliquée. Elle a liquidé des milliers de petites exploitations comme je l’ai signalé dans mon livre Le Hareng de Bismarck.

La ferme des 1000 vaches est aussi une aberration écologique. En effet, qui dit élevage massif, dit épandage massif. L’épandage c’est l’étalement du caca, pour faire bref… Et qui dit épandage massif, dit pollution massive aux nitrates. Le risque est réel pour la nappe phréatique, mais aussi pour toute la baie de Somme ! Bien sûr, cette pollution aura un impact sur la santé des riverains. Et je ne parle pas de la qualité du lait qui sortira de cette ferme où les vaches seront bourrées d’antibiotiques. Cette ferme doit être démantelée. Le site d’information écologistes Reporterre a récemment publié un témoignage accablant d’un ancien salarié de cette ferme. Les animaux, parqués à vie dans un espace de 1,5 mètre de large, y sont aussi maltraités que les salariés ! Telle est l’agriculture que les puissants veulent voir naitre dans « l’Europe qui nous protège ».

Mais l'homme à l'origine de ce projet, Michel Ramery, n'a rien à faire de tout ça… L'agriculture, il n'y connaît rien. Son métier : entrepreneur du BTP. Ce qui l'intéresse ? Faire du fric. Et il s'y emploie à merveille. Ses amis du PS qui proposent comme rêve à chacun de devenir milliardaire savent encourager les vocations. Grace à eux il détient plus de marchés publics sur la région Nord-Pas-de-Calais que Vinci et Bouygues réunis. Son but réel avec cette ferme, c'est la méthanisation du fumier, qu'il revendra à EDF avec les encouragements et les subventions du gouvernement… La production de lait n'est en réalité qu'une activité annexe de cet agro-business, une sorte de matière première. Peu importe que l'épandage des 40 000 tonnes de « digestat » neutralise 3000 hectares de terres productives. Peu importe que cet agro-business ne crée que 10 emplois alors que, selon le ratio moyen des exploitations françaises, élever 500 vaches génère 35 emplois… Peu importe de polluer la nappe phréatique et de briser les reins des petits producteurs de lait. C’est la politique de l’offre chère à François Hollande et aux ultra-libéraux.

S’il y a un délinquant dans cette affaire, c’est Michel Ramery ! Pas les militants de la Confédération paysanne et des associations citoyennes. J’exagère ? Suite à l’article de Reporterre, les services de l’Etat ont ordonné un contrôle sur place il y a quelques jours. Ce contrôle a montré que le cheptel atteignait 800 vaches, au lieu des 500 autorisés ! Un petit arrangement avec la loi qui n'a pas empêché Michel Ramery d'attaquer ceux qui ont dénoncé son exploitation. Il faut dire que le ministre Stéphane Le Foll et ses maitres à penser de la FNSEA, le syndicat qui gère l’agriculture en France, soutiennent cette méga-ferme. Et qu’en pense la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal ? Il y a un an, elle disait que cette ferme « n’est pas notre modèle économique, ni notre modèle écologique ». Mais depuis, elle se tait. Heureusement que les syndicalistes paysans sont plus courageux pour défendre une agriculture paysanne écologique !

Des leçons de la Turquie citoyenne

Et si la révolution citoyenne rebondissait en Turquie ? Je me reproche de ne pas en avoir souvent parlé ici dans ce blog. Une occasion se présente d’y venir comme à un thème qui mérite de devenir récurrent dans mes points d’observation. Ce serait utile, compte tenu des processus en cours dans ce pays et de son implication géopolitique brûlante. En effet les élections législatives du 7 juin dans ce pays ont apporté une bonne nouvelle. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été mis en échec. Il voulait obtenir une majorité absolue à l’Assemblée pour pouvoir modifier la Constitution. Son but était ainsi, à l’occasion de ces élections, de faire franchir une étape du processus à vocation totalitaire qu’il incarne. Une sorte de nouveau sultanat, mélange d’autoritarisme politique, de noir conservatisme social au nom de l’Islam et surtout de libéralisme économique rondement infligé. Comme tout mélange de politique et de religion, quel que soit le pays et la religion, la violence n’est jamais loin et, pour mieux dire : elle est toujours incluse. Des amis des « racines chrétiennes » de l’Europe qui infligent l’ordo-libéralisme à toute l’Europe, au prix d’une misère galopante et solidement muselée, aux diverses thèses théocratiques en application ou en préparation au moyen Orient, le sultanat turc ne dépare pas autant qu’il y paraît. Erdogan comptait profiter d’un mode de scrutin très brutal qui impose d’obtenir au moins 10% des voix à l’échelle du pays pour pouvoir avoir des députés. Dans le passé récent, cette barre était infranchissable pour nous du fait de l’atomisation de notre camp. C’était en tous cas la barre la plus élevée placée dans les pays où ont lieux des élections libres.

C’est une percée citoyenne qui a mis le projet autoritaire en échec. Vous l’avez tous su en apprenant les résultats du HDP, parti démocratique des peuples. Au plan national, le HDP a obtenu 13% des suffrages, soit près de 7 millions de voix. Il envoie 80 députés à l’Assemblée ! Et sa percée prive l’AKP d’Erdogan de la majorité absolue. Ce résultat a été obtenu au terme d’une campagne extrêmement dure, emplie des violences commises par les islamistes « modérés », comme « Le Monde » nomme le parti d'Erdogan. Modération marquée par plusieurs attaques contre les locaux et les militants du HDP jusqu’à un attentat lors d’un meeting. Sans oublier les traditionnelles insultes et menaces « modérées » sous couvert d’arguments religieux.

Dans toute la presse noir et blanc, 1/0, gentils méchants, le refrain ce fut « les Kurdes entrent au Parlement » le parti kurde « fait une percée » et ainsi de suite. Naturellement, la réalité est bien loin de ce Disneyland. En fait, les Kurdes sont déjà présents au Parlement et depuis longtemps. Mais les candidats de partis kurdes se faisaient élire dans leur circonscription, seule possibilité pour eux de contourner la barre des 10 % des listes nationales. Cette fois-ci, le calcul politique a été très différent. Le HDP est issu d’une alliance entre les Kurdes, les représentants des minorités ethniques et religieuses surtout présente dans le Centre et l’Est de la Turquie, et des partis, groupes et mouvements de gauche de toute la Turquie. Ils se sont regroupés en 2012. Ce n’est pas d’hier ! Il s’agit donc d’un front pour la démocratie sans rapport avec la vision ethnique étroite que donne la presse française, ignorante et paresseuse qui ne voit jamais rien venir, surtout à gauche, comme on a pu le voir à leur stupéfaction devant Syriza et avec Podemos, pour ne citer que ces deux tartes à la crème de tous les menus médiatiques actuels. Le résultat des élections est à l’image de cette construction politique originale. Le HDP réalise évidemment ses meilleurs scores au Kurdistan. Mais, même là, les niveaux atteints témoignent d’un appui populaire plus large que la seule revendication de cette minorité nationale de Turquie. Surtout, ce parti a réalisé des percées tout à fait impressionnantes dans le reste du pays. Il a par exemple obtenu 12% des voix à Istambul, la capitale turque, et de très bons scores dans d’autres centres villes.

Le combat des Kurdes pour leurs droits occupe évidemment une place centrale dans son discours. Il est clairement porté par là le rôle héroïque joué par les combattantes et combattant kurdes contre l’abject Daech. Mais le HDP a su englober cette revendication dans un discours plus large sur les libertés et l’égalité dans toute la Turquie, qui d’ailleurs renforce la portée progressiste de la revendication kurde. Ce positionnement a permis de parler à l’ensemble de la société turque et non de cantonner les Kurdes à des revendications nationales qui pourraient être ressenties comme une menace d’éclatement guerrier, comme ce fut le cas dans les quatre États de la région, Turquie, Syrie, Iran et Irak entre lesquels le peuple kurde est morcelé. Le HDP a su fédérer l’aspiration à la défense des libertés personnelles. Ce fut un axe de sa campagne et de son discours. Ainsi, la question de l’égalité des droits, par exemple entre les hommes et les femmes ou selon l’orientation, a été portée sans faux semblant, fièrement et clairement face aux obscurantistes, déchaînant la haine des bigots et de leur parti.

A partir de ce positionnement, le HDP est devenu un réceptacle des mobilisations citoyennes, écologistes, progressistes de toute la Turquie. Le mouvement citoyen s’est emparé de cet outil pour porter ses revendications. On se souvient du mouvement de la place Taksim en 2013, contre la destruction du parc Gezi au profit d’un projet immobilier et commercial. Caractéristique des aptitudes à la lutte des catégories urbaines, il avait été une première expression très vigoureuse du processus de révolution citoyenne qui déferlait à l’époque aussi sur le monde arabe. Les bons résultats à Istambul prouvent que ce mouvement a laissé des traces profondes et trouvé son porte-parole dans le HDP. Dès lors, le cocktail à la base du succès est le même qu’ailleurs : citoyenneté et démocratie, écologie, égalité sociale et des droits. S’y ajoute évidemment la paix. Compte-tenu de la position de la Turquie aux portes de la Syrie, ce n’est pas une question sans rapport avec les autres. C’est-à-dire avec la laïcité de l’État et le régime des libertés individuelles.

Au total, mon souhait est de faire comprendre une idée. HDP n’est pas seulement une addition d’électorats figés par des raisons spécifiques. Il s’agit d’un dépassement des anciennes formations qui le compose non dans un cartel mais dans un projet commun. Un projet commun qui n’est pas le projet qui convient à la doctrine de chaque composante mais au pays lui-même. C’est cette méthode-là que je prône pour ici dans le cadre du Front de Gauche. C’est ce que je fais en lui demandant de se mettre au service de la construction d’un mouvement citoyen construit sur des objectifs d’intérêt général humain et pas simplement sur des catalogue de demandes para-syndicales. Un mouvement auquel il faut donner les moyens de son auto-organisation en le rendant capable de s’incarner dans une assemblée représentative. De Turquie doivent nous venir aussi des leçons et des occasions de réfléchir !

J’étais à Guéret

C’était la manifestation nationale pour la défense des services publics. Depuis la grande mobilisation de 2005, c’est devenu un rendez-vous régulier quoiqu’il ne soit pas toujours appelé dans la Creuse. J’y ai participé plusieurs fois ces dernières années. Cette fois encore, en plus d’être là pour un combat il y avait la chaleur de la fraternité des têtes dures. En ce qui me concerne, l’accueil a été très chaleureux et j’ai bien rechargé la batterie. Plusieurs milliers de personnes étaient présentes. Quel crève-cœur ! La défense des services publics est toujours d’actualité sous un gouvernement « socialiste ». Les menaces n’ont pas changé. Mais elles se sont aggravées compte tenu des saignées déjà opérées. Aux libéralisations et privatisations se sont ajoutées au fil des ans les coupes claires de l’austérité. Les coupes dans les budgets publics et sociaux entraînent partout un rétrécissement du champ du service public : réduction d’horaire, fermeture de tel ou tel service, défaut d’entretien, manque de personnel. Ce qui reste dysfonctionne nécessairement toujours davantage. Surgissent alors les vautours médiatiques qui mettent en scène ce qui ne marche pas pour exiger que cela « coûte moins cher » en insultant au passages les salariés de ces services présentés comme des nantis planqués et fainéants.

Dans le moment, l’actualité de la loi Macron excitait la lutte ! Dans le fouillis d’innombrables articles dont les législateurs ne maîtrisent pas toujours toutes implications, chaque jour des observateurs mettent en exergue tel ou tel point. Mais il y en a tant ! Il est clair que le travail du dimanche n’en est qu’un aspect. Par exemple, Macron décide la privatisation des aéroports de Lyon et Nice, après celle de l’aéroport de Toulouse. Avec les autoroutes, c’est une nouvelle infrastructure publique de transports qui va être bradée dans des conditions contraires à l’intérêt général. La loi Macron est aussi une telle étape dans le grand démantèlement du service public ferroviaire. On se souvient qu’elle prévoit de proposer des transports par autocars en concurrence avec des lignes de trains. On aura surtout été choqué du cynisme avec lequel cette trouvaille fut présentée.

En octobre dernier, Macron se crut malin d’exprimer sa compassion sociale avec les mots d’une Marie Antoinette enjoignant aux pauvres de manger de la brioche puisqu’ils ne trouvaient pas de pain. « Les pauvres qui ne peuvent pas voyager pourront voyager plus facilement » car « beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train ». Le petit monsieur ne sait pas qu’il nie par ces mots la notion même du service public puisque celui-ci repose normalement sur l’égalité d’accès. En fait c’est encore fois de l’habillage de mesures décidées à Bruxelles que ces gens servent dévotement. La libéralisation du transport par autocars est cohérente avec le quatrième paquet ferroviaire voté fin 2013 au niveau européen. Il prévoit l’ouverture à la concurrence de toutes les lignes restantes d’ici 2023 au plus tard. Le récent rapport du député PS Philippe Duron sur les trains d’équilibre du territoire est une autre pièce de ce schéma global. Les propositions de suppression de certaines lignes de trains Intercités, ou de leur remplacement par des bus, visent à préparer l’ouverture à la concurrence. On supprime ce qui n’est pas rentable pour rendre la future mariée plus belle. Et tant pis pour les habitants et l’environnement. C’est tout. Tout cela fonctionne comme un dépeçage massif décidé par les maitres de la colonie que notre pays est devenu pour eux.

Evidement, ces privatisations qui surgissent toujours en fin de piste sont censées contenir des bonheurs innombrables. Notamment des baisses de prix. Tôt ou tard, le mensonge éclate. Ainsi quand les défenseurs de la concurrence nous vendent encore leur fausse monnaie. « Ça fera baisser les prix » nous ont-ils déjà dit il y a dix ans à propos du gaz et de l’électricité. Et quel est le bilan ? +49% pour les prix de l’électricité depuis 2007. +36% pour les prix du gaz ! Belle réussite ! Ce n’est pas moi qui le dis. C’est le très officiel médiateur de l’énergie dans son bilan annuel. La privatisation de GDF, l’ouverture du capital d’EDF à des capitaux privés et l’arrivée d’opérateurs privés concurrents n’ont pas amélioré la situation des usagers-consommateurs. C’est même l’inverse : ça coûte plus cher, ça marche moins bien ! Et on n’y comprend plus rien. C’est ce que dit le médiateur de l’énergie : « si la concurrence devait apporter une baisse des prix, celle-ci est loin d'être au rendez-vous, particulièrement pour l'électricité ». Et encore « pour les consommateurs qui ont franchi le pas (du changement de fournisseur), la satisfaction n'a pas toujours été au rendez-vous en termes de qualité de service ». Il faut dire qu’on marche sur la tête. Par exemple, grâce à cette merveilleuse libéralisation, EDF vend du gaz pour concurrencer GDF et GDF vend de l’électricité pour faire concurrence à EDF ! Bien sûr la droite est responsable de ces décisions. Mais le gouvernement Hollande-Valls marche dans la même direction. Il est en train de faire voter l’ouverture à la concurrence et la privatisation de la gestion des barrages hydroélectriques dans la loi de transition énergétique dans le cadre de la loi de transition énergétique.

Et la politique d’austérité produit aussi des dégâts considérables. Ainsi à l’hôpital public. Les coupes prévues par le gouvernement Valls sont de 3 milliards d’euros d’ici 2017. 860 millions d’euros de coupes sont en particulier prévues sur la masse salariale. Cela représente 22 000 suppressions d’emplois dans l’hôpital public dans les trois à venir ! C’est insupportable alors que les médecins, infirmiers et aides-soignants sont déjà en sous-effectif ! Pendant que j’écrivais ces lignes, je reçu un message de la ligne de front où je demandais des exemples à vous donner ici. « Je n’irai pas chercher loin ou longtemps pour te donner un exemple », dit la réponse. « Je te parle de moi ! Là je travaille 21 jours sans un seul jour de repos ! L’horreur ! 75 heures de travail par semaine parfois dans mon service. J’ai 11 patients en état de santé gravissime ! Et nous sommes en surcharge. J’ai deux à trois décès par semaines parfois en gériatrie. Comment prendre en charge les patients, les familles et… soi-même dans cette ambiance ? ». En ce moment, je suis conduit à fréquenter l’hôpital davantage que de coutume où je n’y suis jamais autrement que pour les luttes. Je vois. Comment ces personnels tiennent-ils encore debout ? Tout manque, tout est en surtension. Ainsi l’hôpital est-il méthodiquement détruit en comptant que l’exaspération des patients et des personnels facilitera la tâche. Tel est le gouvernement de Hollande !

Dans l’éducation, c’est le néant enveloppé dans des paroles de soie. Nicolas Sarkozy avait supprimé 80 000 postes d’enseignants. On se souvient que François Hollande avait promis d’en recréer 60 000. C’était déjà insuffisant pour reboucher les trous créés par la droite alors même que la population scolaire augmente. Mais, à la mi-mandat, seulement 3 856 postes de professeurs titulaires ont été créés ! On est donc très loin de la promesse. Le gouvernement se cache derrière les 28 000 stagiaires actuellement en formation et qui assurent un service partiel devant les élèves. Mais cela ne doit tromper personnes. Ce flux sera essentiellement absorbé pour remplacer les départs en retraites des titulaires. On sera donc très loin de 60 000 postes supplémentaires à la fin du mandat. Mais gouvernementaux et journalistes font ce qu’il faut pour embrouiller, enfumer et faire croire le contraire. Avant de psalmodier en cadence sur les « échecs du système scolaire ».

La lutte pour le service public est une lutte pour l’égalité républicaine partout sur le territoire et entre tous. Ce n’est pas seulement une lutte défensive. Bien sûr, nous voulons garder les services publics que nous avons. Mais nous voulons les améliorer. Et nous en voulons d’autres, par exemple pour l’accueil de la petite enfance, la prise en charge de la dépendance des personnes âgées, les soins de fin de vie choisie et ainsi de suite. Bon, ce sera le travail de l’Assemblée constituante de la 6e République que de mettre en place les mécanismes pour protéger les services publics et les biens publics. Et aussi pour démocratiser leur gestion en y associant les usagers. Et on peut penser qu’une majorité parlementaire de la révolution citoyenne pourrait aussi ouvrir des commissions d’enquête pour vérifier les conditions financières des privatisations, de leurs auteurs tant dans la politique que dans le monde du privé bénéficiaire de ces cessions de biens du pays. Rendez-vous l’an prochain à Guéret, de nouveau ! L’avenir éclate sous les yeux du présent !


126 commentaires à “Allez vous faire voir chez les Grecs !”
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  1. d.benquet dit :

    Que de pertinence dans ces propos ! Sur les 4 sujets évoqués, la question de la Turquie m'a informée. Courage à À Tsipras ! Merci au "lanceur d'alerte" que tu représentes, J-Luc.

  2. semons la concorde dit :

    Merci pour ces infos sur la Turquie. Les media qui craignent la vraie démocratie évitent de nous informer. Les bonnes idées sont contagieuses. Pour ces forts en maths qui nous gouvernent, comment peut-on imaginer que supprimer des fonctionnaires va faire avancer le schmilblick ? Un fonctionnaire qui gagne autour de 2 000€ par mois va dépenser tout son salaire pour vivre. Tout retourne dans le circuit interne du pays. Pas d'évasion fiscale pour les fonctionnaires. Et la sécurité de l'emploi permet une vie digne et sans l'angoisse du lendemain. Le rouleau compresseur de l'"horreur économique" poursuit son travail de démolition de notre société. Un audit sur la destruction de notre économie depuis 2012 serait le bienvenu. Belles paroles et coups tordus dans le secret des affaires. Voilà le programme du PS.

  3. PAGES dit :

    Merci de toutes ces infos, de tous ces commentaires.
    Je trouve cependant que l'urgence et le drame grecs devraient pour le moment être notre seule préoccupation. Il faut me semble-t-il au moment ou la focale est sur eux, redonner toutes les explications de ce qui s'y passe, redonner de la publicité au rapport de la commission internationale sur l'illégitimité de la dette etc.

  4. breteau jean claude dit :

    Pour compléter l'excellent commentaire de Jean-Luc sur la Grèce, je conseille la lecture de l'Huma de jeudi 18 et l'Huma dimanche et les premiers résultats de l'audit sur la dette grecque, édifiant, les milliards sont allés aux banques, la Grèce n'a rien vu, la "dette" est illégitime, illégale. Les voyous ont un nom, un visage : Merkel, Lagarde, Hollande, Juncker et compagnie. Un collaborateur de Barroso crache le morceau. C'est un vol en bande organisé dont ont été victimes les Grecs. Vive Tsipras qui a bien joué, en gagnant le temps nécessaire, pour disposer de l'audit à faire connaitre. Chapeau, il sont coincés les s...

  5. Et la présidente du FMI qui rajoute une couche, les Grecs sont pris à la gorge, le pays est à peine en train de se redresser, ça va aller ou tout ça !

  6. Nicks dit :

    C'est un modèle de société que l'on assassine en France, au nom de l'Union européenne et son culte de la marchandise et de la rente. De nombreux citoyens peuvent se retrouver pour le défendre et l'améliorer, au delà des clivages traditionnels. Je crois qu'il ne faut pas ignorer les mains tendues en ce sens, tant qu'elles viennent de républicains sincères.

  7. Vassiviere dit :

    Le Monde dispose de petits Machiavel qui n'ont pas la finesse d'analyse du grand Machiavel. La situation grecque est différente de l'italienne en 2011. Tant au niveau intérieur qu'extérieur le rapport de force n'est pas en faveur des affameurs de l'Eurogroupe, du FMI, et des US. La lutte des classes se joue désormais à visages découverts. Et l'Europe qui protège vient de tomber définitivement le masque. Soutien absolu au gouvernement grec. Merci à M. Mélenchon pour son travail incessant d'analyse et d'information.

  8. Donato Di Cesare dit :

    Aujourd'hui, il pleut, mais heureusement, votre billet est venu éclaircir ce triste jour. 10 jours sans nous adresser la parole, je commençais à trouver le temps long ! La Grèce est une bombe qui va péter à la tête du FMI et de la BCE. Encore hier, sur France2, on nous explique que si la Grèce fait défaut, cela coûtera 900€ par français mais ils oublient de dire que l'ex-ministre de la défence Grec a révélé à une délégation de la commission européenne comment des contrats d'armement, par le passé, a donné lieu à des versements de sommes surfacturés aux firmes allemandes et françaises pour 20 milliards d'euros, entre autres détournements. Voici une interview intéressante, ici, de R.Correa a Bruxelles hier.

  9. Jéjé dit :

    Le point de vue dissident que vous expliquez sur ce blog est le bienvenu, mais il pêche cependant parce qu'il ne répond pas à une question difficile, l'article de Leparmentier que vous citez la pose en filigrane. Dans un monde où 1% de la population est en passe de posséder 50% des actifs existants, dans un pays où 10% de la population possède effectivement presque 50% de tout le patrimoine privé, et où les mécanismes de la finance permettent aux détenteurs du patrimoine d'aller investir leur argent ailleurs, comment une politique qui s'opposerait aux intérêts de cette minorité est-elle encore possible ? Les conséquences que décrit Leparmentier sont peut-être présentées de manière exagérée, mais elles sont réalisables. Renchérir l'approvisionnement en pétrole de la Grèce, restreindre son accès aux médicaments et aux technologies, fermer les yeux sur l'évasion fiscale ou même encourager l'émigration de ses citoyens les plus riches et les mieux formés, tout cela est possible, et même déjà plus ou moins en cours.
    "TINA" veut simplement dire que les rapports de force actuels interdisent la réalisation d'une politique de gauche. La question est, comment les changer ?

  10. amapola76 dit :

    Bonjour à toutes et tous,
    Merci Jean-Luc pour cette nouvelle note de blog, notamment sur la Turquie. Mais pourquoi pas un mot sur la manif de demain samedi 20 à 15 h au départ de la place Stalingrad, en soutien au peuple grec ?
    Venez nombreux, soutien à Tsipras !

  11. pierre grenet dit :

    Le discours des européistes défenseurs de l'ordre libéral se prennent les pieds dans le tapis et mentent effrontément en s'appuyant sur le précédent argentin. Le peso était arrimé au dollar dans les années 90 (comme les monnaies européennes à l'euro allemand). Quand la faillite a été évidente en 2001. Le peso a été divisé par 3 du jour au lendemain avec des pertes pour les fonds détenus par les particuliers dans les banques argentines. [...]

  12. Nicks dit :

    Les orthodoxes jouent leur dernière carte contre la Grèce. Elle prend la forme de l'accélération concertée de la panique bancaire afin de forcer Tsipras à céder en établissant un contrôle des capitaux, si la BCE ne relève pas son plafond de liquidités d'urgence à destination des banques grecques. Cela prouve, s'il était encore nécessaire que la résistance de Syriza fait peser une lourde menace sur l'économie mondiale ou plutôt sur le système néolibéral maintenu en vie artificiellement et à la merci du plus petit accident. Si ce n'était pas le cas, on laisserait les Héllènes à leur sort sans les forcer à tout prix à accepter de renoncer à leur mandat électoral. Si le gouvernement grec ne cède pas, les créanciers devront choisir entre accepter de reculer ou casser leur jouet, car un défaut grec suivi d'une éventuelle sortie de l'euro voir de l'Union aurait des conséquences des plus imprévisibles, mais probablement fort négatives. L'alternative a TINA sera coûteuse, mais c'est le prix de la souveraineté citoyenne sans laquelle, il n'y a ni démocratie, ni liberté.

  13. lilou45 dit :

    Tsipras a une drôle d'idée, il veut appliquer le programme sur lequel il a été élu. Je comprend que les autres dirigeants européens, qui s'assoient méthodiquement sur les votes de leur peuple, soient décontenancés. Il est temps, chez nous, de virer tous ces politicarts véreux, d'instaurer la VIème et de donner le pouvoir au peuple.

  14. Rafik dit :

    En France, la barre de qualification pour atteindre le 2nd tour des élections régionales et municipales est de 10% également (comme en Turquie).

  15. Invisible dit :

    Pendant le mouvement des bonnets rouges, on a vu des destructions contre le bien public bien pires que le démontage appliqué et réversible pratiqué par la conf'à la ferme des 1000 vaches. Pourquoi l'autre fédération agricole, dont je ne cite pas le nom pour ne pas mettre le webmestre en difficulté, n'est-elle jamais l'objet de poursuites pénales, elle ?

  16. Antraigues dit :

    Bravo, Jean Luc, mille fois bravo ! Tout est dit dans ton article.

  17. Anne-Emmanuelle Kervella dit :

    Cher camarade Mélenchon, tu n'as pas un peu oublié les réfugiés aux côtés desquels nous luttons pied à pied depuis 3 semaines ? En lien avec ce que tu dis sur les lâchetés du gouvernement Hollande, et celles de l'Europe-qui-protège, et de l'évaporation des services publics qui sont prévus pour tous les humains présents sur notre sol, et d'une police et d'une justice délicatement sélectives… ? On t'attend sur le sujet, La Chapelle c'est près de chez toi, à Austerlitz le campement est sous la vigilance d'un grand comité PG très militant…

  18. mathias95 dit :

    Que de vérités encore énoncés par JL dans un torrent de désinformations crachées par les "nouveaux chiens de garde" serviles aux ordres des oligarchies financières qui détiennent les journaux. Concernant le scandale de cette ferme qui entassera toutes ces vaches, cette concentration obligera à un emploi d'antibiotiques élevé, conduisant, comme au USA, à un résultat ou 80% des vaches souffrent de leucémies ! Et bientôt, cerise sur le gâteau, l'accord du TAFTA qui permettra l'emploi de l'hormone de croissance, obtenue par génie génétique, développée par Monsanto, afin de stimuler la production laitière de 14 litres/jour qui passera à 40 ou 50 litres jours et qui produira une véritable épidémie de cancers lymphatiques, comme au USA (source). Pauvre Lefoll qui conduit sa politique en concertation avec la FNSEA. Idem pour ce qu'on appelle le ministère de la Santé ou règnent en maitre les lobbys pharmaceutiques ; ceci explique pourquoi les "médicaments" sont vendus 3 à 5 fois plus chers en France et sont responsables des 10 milliards de déficit de la sécu ! Sacrés socialistes, pas mieux que la...

  19. Alain bobards dit :

    Ce qui me fait sortir de mes gonds, au sujet de la Grèce, c'est le mépris des citoyens affiché par des éditorialistes lèches-bottes. Non, les Grecs qui ont voté Syriza n'ont pas été "abusés par des promesses intenables". Ils ont voté Syriza parce qu'ils étaient étouffés par les exigences de la Troika. Dire qu'ils ont été abusés, c'est faire une injure grave à l'intelligence des citoyens.

  20. emile dit :

    Pour mieux comprendre les financiers, les commissaires, les lobbyistes et les politiques, les économistes de renom en poste depuis plusieurs années ont encadré, autorisé, participé voire encaissé les intérêts (et d'aucun les "retours sur investissements") des prêts (318 milliards de dette quand même) qu'ils ont autorisés. Et aujourd'hui ils gueulent au loup et traitent les Grecs de voleurs. Mais ce sont bien tous ces conscients qui sont fautifs de n'avoir pas dés le début stoppé le massacre. Et ce raisonnement vaut pour toutes les dettes en Europe et ailleurs. Je suis Grec.

  21. victor dit :

    Voici le rapport sur l'audit de la dette grecque. Incroyable !

  22. Boris dit :

    Salut camarade, merci pour ces notes toujours aussi précieuses et enrichissantes. Et puisqu'on parle de 6è République, le Mouvement pour la 6è République que tu as inauguré vole de ses propres ailes et organise un vote en consultant tous ses signataires ! Dommage que tu n'en parles pas. RDV sur vote.m6r.fr ! On vote sur les actions, l'auto-organisation et aussi le texte «Pour la 6è République». À nous de jouer !

  23. SEBCAL dit :

    Je suis en accord avec tout ce qui est écrit, exceptée une chose. La capitale de la Turquie est Ankara pas Istambul. Sinon c'est top !

  24. jean ai marre dit :

    Allez vous faire voir chez les Grecs risque de leur faire mal ! Le succulent Moscovicci qui twitte "La balle est dans le camp des Grecs". Bien sur qu'elle y est et ce qui compte au final est la possession de cette balle. Les Grecs viennent de rendre public le rapport fait par la commission managée par l'économiste Toussaint sur l'audit de cette dette. Le rapport est accablant pour le FMI et les instances européennes. En fait si on lit les différents billets de Jean-Luc sur le sujet, pas besoin de lire le rapport, tout y est. En fait, ces idéologues bruxellois ont peur que la contagion Syriza se développe en Espagne avec Podémos et que les élections espagnoles de la fin de l'année confirment le rejet austéritaire. Ils veulent faire couler le projet de Tsipras. Notre rôle en tant que citoyens Français, est de soutenir le peuple grec. Donc bravo pour l'initiative prise par les 50 personnalités françaises (dont Jean-Luc fait partie) d'aller rencontrer Hollande pour le mouiller dans cette histoire. Il faut que le président normal trouve normal de ne pas torturer un peuple et agir en conséquence, sinon il en assumera les conséquences.

  25. Palumbo Viviane dit :

    Que te dire de plus que merci Jean-Luc, merci pour ton blog, tes billets toujours pertinents qui ne laisse pas les gens dans la m**** mais qui donne des solutions, alors merci encore, mille fois !

  26. BENICHOU dit :

    Cher Monsieur Mélenchon,
    J'ai lu avec jubilation le Hareng de Bismark. Sous de faux airs de pamphlet, c'est un réquisitoire très argumenté mais imptoyable. J'en ai fait un cpte rendu pour en faire profiter les lecteurs de mon Facebook. Assez peu de commentaires. Est ce vraiment étonnant ?
    Concernant la Grèce, ça fait combien d'années que vous dites qu'on va dans le mur ? Moi même (j'habite en Grèce depuis 9 ans) j'ai ouvert un blog entre 2010 et 2015 pour lutter, à mon petit niveau, contre les torrents de désinformation. Succès d'estime, sans plus. En réalité, la Grèce, tout le monde s'en fout, mais vu le catclysme Euro/mondial qui s'annonce. J'étais mercredi soir à Syntagma. Tout a été dit, je n'ai rien à ajouter. Si, une chose, le nombre de (très) belles femmes au m2 m'a impressionné. C'est très motivant, ça, non ? J'avais l'intention de de prendre ma carte de Syriza. Une raison de plus !

  27. Iséorcé dit :

    Tous les analystes n'ont pas l'air de penser que la sortie de la Grèce sera catastrophique pour ce pays. Voir les hypothèses par exemple de Charles Gave sur le site les crises. Au contraire ça pourrait bien marcher !

  28. Lathuraz dit :

    Salut Jean-Luc,
    Super billet, comme d'habitude, par contre quand tu dis Par exemple, grâce à cette merveilleuse libéralisation, EDF vend du gaz pour concurrencer GDF et GDF vend de l’électricité pour faire concurrence à EDF ! Bien sûr la droite est responsable de ces décisions. Mais le gouvernement Hollande-Valls marche dans la même direction.... tu sembles oublier que le monopole de production d'EDF a commencé d'être supprimé dès 2000, et que Jospin a signé ça à quatre mains avec Chirac à Barcelone, de mémoire. Mais c'est ballot, j'allais oublier que le PS est de droite !

  29. Michel Matain dit :

    Excellent papier faisant suite à une lecture jubilatoire des harengs de Bismarck. Madame Lagarde, avec la finesse habituelle du FMI, vient de demander s'il y avait des adultes dans la salle de négociation. La pauvre, elle ne peut pas négocier avec ces gamins de Grecs !

  30. tchoo dit :

    Jean Luc, cela fait longtemps que la casse des services publics est en marche. On réduit les effectifs, les moyens, ont crée des tensions pour que le service rendus soit de moins en moins efficace, et donc on démontre par là que le service public est la plaie, qu'il faut l'éradiquer pour plus d"efficacité et moindre coût c'est l'illustration de l'adage qui dit "qui veut tuer son chien, dit qu'il a la rage". Le plus flagrant sont les services hospitaliers dans nos campagnes, ou bien souvent les personnels sont des complices ignorant du démantèlement par la baisse de la qualité de l’accueil.

  31. axel dit :

    Merci. Merci pour les analyses toujours justes et qui remet du sens dans tout ce qu'on entend.
    Un exemple. Il est clair que la plupart de nos concitoyens pensent effectivement que le train étant trop cher les autocars seraient une bonne solution. Le probleme est posé a l'envers. Le train devrait être a la portée de toutes les bourses. Pourquoi pas une contribution en fonction du patrimoine et des revenus ? Notez qu'il s'agirait d une contribution pas d'un achat de billet. C'est là la difference que je vois entre un service public et une entreprise a but lucratif. Il est important de bien redefinir les vrais problèmes tant il est vrai que ceux qui nous "gouvernent" pratique la diversion avec art.
    Vive la 6e république ! Nous pourrions enfin voir naitre une veritable democratie. Pas une arnaque comme celles pratiquées depuis trop longtemps. Encore merci.

  32. paultre dit :

    Faire un pas de côté c'est utile en politique. Cependant merci de continuer cet indispensable décryptage.

  33. educpop dit :

    Pour les élections régionales, la même politique électoraliste que pour les élections précédentes est en route. Ce n'est pas faite de vouloir s'appuyer sur un rassemblement citoyen mais les mécanismes sont si rigides qu'on ne peut rien créer comme changement. Dans ce cadre, la lutte pour l'existence de chaque organisation sur le devant de la scène l'emporte sur le rassemblement et le PG n'y échappe pas, mais on ne peut faire autrement sous peine de perdre la possibilité de faire entendre sa voix. Jean-Luc Mélenchon nous explique ce qui ne va pas et nous sommes contraints à continuer quand-même, ce qui représente sans doute une sorte de traumatisme plus grave qu'on ne le pense pour le citoyen et le militant sincère. C'est par la force des choses que les changements interviennent quand la situation est devenue insupportable, dans notre pays on n'ose même pas penser jusqu'où il va falloir aller pour qu'un changement s'impose. L'ordo libéralisme est criminel à tous les sens du termes et nous faisons encore comme s'il s'agissait d'une simple forme de délinquance. La colère va encore me tenir toute la journée.

  34. Daniel ETIENNE dit :

    "François s'est éteint ce matin dans les bras de Charlotte"
    Notre peine est immense
    Yvette et Daniel

  35. Sophie Clerc dit :

    Yvette et Daniel, Charlotte, je ne vous connais pas, mais je vous envoie mon témoignage de solidarité dans la détresse et de mon amitié. Courage.

  36. auger dit :

    Je suis triste aussi.

  37. JVK77 dit :

    Chère Charlotte
    François nous a donc quittés ce matin ! C'est une très grande perte pour nous tous qui l'avons connu et tellement admiré. Le vide qu'il laisse au PG est tellement immense ! Je ne trouve pas de mots assez forts pour exprimer ma tristesse. Je ne l'oublierai pas. Je suis de coeur avec toi, et avec Yvette et Daniel (que je ne connais peut-être pas personnellement). Je vous souhaite beaucoup de courage. Je souhaite surtout que notre lutte dont François était un si grand et talentueux dirigeant connaisse bientôt le succès éclatant auquel il a consacré sa vie.
    Amicalement

  38. marianne31 dit :

    Quel choc que la disparition de François Delapierre ! Il était magnifique. J'ai beaucoup d'estime pour cet homme et il était un excellent porte-paroles du PG.

  39. Canagueral Francois dit :

    Je viens d'apprendre le décès de Francois Delapierre. J'aimais beaucoup son combat parmi tous ceux qui luttent pour un monde différent de celui dans lequel nous vivons. Je me joins à la peine de sa famille, de ses camarades proches dont vous, Jean Luc, et de tous ceux qui partagent ce chagrin. Je ne le connaissais pas mais j'ai l'impression d'avoir perdu un frère ou un ami. Que nos luttes continuent.

  40. Elisabeth_29 dit :

    Cher Jean-Luc,
    J'apprends aujourd'hui par "Yvette et Daniel" que je ne connais pas une nouvelle que je redoutais. Dans l'allusion faite hier dans ton billet à tes fréquentes visites à l'hôpital, j'ai immédiatement pensé à François, alors qu'il signait il y a quelques semaines encore l'éditorial de "A Gauche".
    Je m'associe très sincèrement à ta tristesse et à celle de tous ses proches et amis.

  41. guy giraud dit :

    Concernant la Grèce, hier j'ai entendu Madame Lagarde du FMI dire qu'il faudrait avoir un dialogue entre adultes, cela suppose que le gouvernement Syriza cabré sur ses positions est infantile en refusant par exemple des nouvelles coupes dans les retraites. Or qu'on sait très bien qu'à l'heure actuelle en Grèce, ce sont les pensionnés avec leur maigre retraite qui aident à subvenir aux besoins les plus vitaux de leurs proches aux chômages ou jetés à la rue. Accroitre d'avantage les possibilités de la misère dans un pays en se pliant aux injonctions démentielles du FMI, c'est pour madame Lagarde se comporter en adulte responsable, c'est tout simplement abject.

  42. Gilles Fabre dit :

    Terriblement affecté et bouleversé par la disparition de François Delapierre. J'ai connu François, il y a 16 ans... même si, entre temps, nos "routes politiques" se sont séparées et ont largement divergées. Il était de bien des combats et oeuvrait pour l'Humain. La maladie l'a vaincu dans ce terrible et ultime combat. Condoléances à tous ses proches. RIP Camarade !

  43. Hélène Lacheret dit :

    Charlotte, Yvette, Daniel, vos deux petites si magnifiques, Jean-Luc, nous pensons à vous et à votre peine, à notre grosse peine à tous de perdre François après ce combat terrible qu'il a dû mener. Nous ne cesserons pas de lutter pour que ce monde devienne plus humain. Notre tendresse vous accompagne.
    Les camarades du PG du Nyonsais.

  44. Donato Di Cesare dit :

    Une pensée émue pour l'épouse et les deux enfants de Pierre Delapiere.

  45. Chat dit :

    Quel malheur, quelle tristesse, mes pensées vont à ses proches.

  46. Adrien dit :

    Triste douleur pour nous en ce jour de juin. Je viens d'apprendre la décès de François Delapierre. Je suis effondré, et présente toute ma sympathie et mes condoléances à ses proches et à tous les camarades du FdG.
    Depuis quelques temps son site était arrêté et j'avais même posé une question au Webmestre s'ils connaissait les raisons de ce silence, mais sans réponse, je me posais toutes les questions possibles mais pas au point de cette ultime fin.
    Le PG et le FdG perdent un super camarade si proche de nous et suis encore plus triste qu'il ne pourra pas être présent à dans la suite de notre combat dont il était une des pièce maitresse et précurseur avec tout le PG.

  47. Gamard dit :

    Toutes mes condoléances attristées ! Je viens d'apprendre le décès de François Delapierre !
    L'un de nos hommages au directeur de la belle campagne des présidentielles de 2012 pourrait être de faire un succès de la manif de tout à l'heure à Stalingrad pour une Europe des peuples contre celle de la finance qui veut "mater" la Grèce et les autres peuples européens. Tristes sûrement, mais combatifs, sans connaître personnellement Delapierre, je suis sûre qu'il aurait voulu que l'on continue à se mobiliser pour nos valeurs de solidarité et d'humanisme !

  48. Titoune dit :

    Merci Jean Luc pour ce billet riche d'informations et de pertinence comme toujours,la matinée au mistral doux était parfaite, une matinée a oublier passagèrement que la vie parfois ne fait pas de cadeaux, de tout coeur avec vous tous.

  49. PAGES dit :

    Complètement effondré par la nouvelle du décès de François Delapierre. Il aurait pu être mon fils. Hommage à lui. Ouvrons lui le Panthéon du parti de gauche.
    Sincères pensées à sa famille.

  50. Juliette et Aubert Sikirdji dit :

    Très grande tristesse pour le départ de François Delapierre. Quelle perte immense !


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