21oct 13

La tête dans la cendre

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Soudain, l’ancien président du Conseil général de la Corrèze est apparu sur les écrans, le cheveu plus noir que jamais, déguisé en locataire de l'Élysée. Il a parfaitement tenu son rôle en confirmant que la contravention pour mauvais stationnement du car de la sortie scolaire était annulée, que le panneau du stop serait supprimé au profit d’un giratoire, et que la petite Léonarda capturée pendant sa sortie scolaire pourra revenir en France à condition d'être orpheline et d’abandonner ses frère et sœurs. Quelle mascarade ! La monarchie républicaine, la toute-puissance de l'exécutif sous la cinquième République, tout a été mobilisé pour mettre en scène une décision plus absurde que la situation antérieure, et de surcroît sans aucun fondement légal. Dans les couloirs, Manuel Valls se tapait sur les cuisses ! Lui qui, il y a quelques mois encore, célébrait des parrainages d'enfants sans-papiers à la mairie d’Evry, a réussi son retour sur la scène, dans l'uniforme de gendarme de comédie. Sa campagne présidentielle est bien engagée. Il a réussi à rendre transparent l'occupant actuel des lieux et à faire disparaître purement et simplement le Premier Ministre. Lui seul ressort plus fort que jamais de la séquence. De plus, l’ancien président du Conseil Général de la Corrèze s'est collé tous les flics de France à dos en faisant reporter la responsabilité de la situation sur le « manque de discernement » de ceux qui ont conduit l'opération Léonarda. Ainsi selon François Hollande, les dix militaires et les trois agents de la Police aux frontières qui ont été mobilisés pour capturer la jeune fille ont donc commis une faute professionnelle, puisque le discernement fait partie des obligations du service !

Cette semaine s'est achevé le vote des communistes de Paris. 57 % en faveur de l'alliance avec les socialistes, 43 % pour la continuation du Front de Gauche dans la capitale. En fait ce sont 170 voix d'écart. Telle est la conséquence d'un mode d'organisation où chaque ville décide sa stratégie sans tenir aucun compte du reste du pays. De surcroît, ces 170 voix d'écart sont réalisées à plus de 90 % dans deux sections de Paris, celle du premier secrétaire fédéral et celle du secrétaire national. Partout ailleurs le résultat est équilibré ou bien très lourdement favorable au Front de Gauche.

Deux arrondissements de Paris défigurent quatre ans de travail.

Cinq cent communistes ont voté pour le Front de Gauche à Paris. Ils sont à présent consternés. Des milliers le sont dans le pays. Partout où ils dirigent les listes du Front de Gauche et là où ils militent pour elles, les communistes du terrain, les manif_psa_04grognards des batailles les plus dures, sont atterrés. Beaucoup, comme nous au PG, mâchent des cendres. Et tout cela la semaine où le PS a voté la retraite à 66 ans et expulsé Leonarda ! Et alors même que la section communiste des employés de la mairie de Paris a voté à 87% pour une liste autonome ! Aussitôt Anne Hidalgo a triomphé. Des mois de travail pour trouver une faille dans le Front de Gauche sont récompensés. Elle exulte et, ce faisant, elle se trahit : « cette fois-ci c'est fait : la gauche est rassemblée ». Naturellement son intention est de repousser au-delà des frontières de la gauche notre parti. C'est la ligne de Luc Carvounas : « le PG out ! ». L’empêcheur de se tenir par la barbichette est « out » applaudit-elle ! Enfin le vieux monde est reconstitué ! Mais au passage Anne Hidalgo a oublié Europe-Ecologie-les-Verts ! Pourtant ceux-là aussi font une liste autonome ! A ses yeux cela ne compte pas. Je ne comprends pas son comportement. A-t-elle oublié qu’il y aura un second tour ? En juillet, dans le journal « Libération », Pierre Laurent avait annoncé qu'il négociait avec Anne Hidalgo quinze places pour « tenir compte de la nouvelle influence du Front de gauche à Paris ». Il est possible qu'Anne Hidalgo croie en effet qu'avec treize places, un siège de sénateur, et trente et un conseillers d'arrondissement, les électeurs du Front de Gauche lui manif_psa_23seront acquis puisque le PCF a signé avec elle. C'est de la politique à l'ancienne où les mariages d'étiquettes provoquaient des rassemblements d'électeurs. Rien de tout cela n'a de sens à l'heure actuelle.

Car, d’abord, dans ce cas, les étiquettes ne sont pas mariées : de toute façon il aura une liste Front de Gauche derrière Danielle Simonnet. Ensuite parce que les électeurs qui votent Front de Gauche le font pour des convictions qui, dans leurs esprits, ne se mesurent pas en sièges au Conseil de Paris ou au Sénat, surtout accordés par la faveur du prince ! Si Anne Hidalgo ne le sait pas, je pense que les communistes qui ont signé le savent. Maintenant qu’ils se sont engagés dans cette mauvaise passe ils ne vont pas tarder à découvrir le pire. D’abord Hidalgo doit se tourner vers l’électorat centriste d’autant plus fort que la marque « PCF » déséquilibre sa trajectoire. Bon appétit les camarades. Ensuite, le voyage service compris n’est pas gratuit. À chaque « affaire Léonarda », chaque mauvais coup droitier du gouvernement, chaque progrès du Front de Gauche dans la capitale, Anne Hidalgo, leur confiera le rôle de chien de garde. On se souvient comment cet été Pierre Laurent fit sa rentrée en défendant Manuel Valls contre moi. On voit pourquoi et ce qu'il en est aujourd'hui. Et on voit qui avait raison sur le fond. Mais ce n'est pas manif_psa_14le plus important. Autre chose d’important doit être noté. Voyez comment l'accord qui était alors en préparation sur Paris et sur le découpage des nouveaux cantons a obligé le secrétaire national du PCF, qui mène en secret les négociations, à cotiser auprès de ses bienfaiteurs. De même, dans les mois qui viennent, ses camarades sont donc condamnés à un grand écart permanent et à une dislocation politique inexorable. Pour l'instant c'est encore l’heure des petites et grandes perfidies chargées de masquer l'ampleur du retournement de veste. Pour Yann Brossat, l'homme qui m’avait garanti en juin dernier un vote à 80 % en faveur de l'autonomie, le mariage forcé avec le PS serait une « union libre ». C'est le vocabulaire d'un nouveau marié : il a oublié que l'union libre ne demande ni moins d'amour ni moins de fidélité qu’une union administrativement enregistrée ! De son côté, sans doute pour créer par une provocation une diversion, Pierre Laurent affirme sur RTL, sur le mode agressif personnalisant qui est devenu son registre constant à mon égard : «à l'exception du parti de Jean-Luc Mélenchon, toutes les composantes de la coordination du lundi matin ont décidé de continuer le front de gauche ». C’est une manif_psa_11invention pure et simple car naturellement cette discussion n'a jamais eu lieu et le seul qui ait décidé de ne pas continuer le Front de Gauche c'est Pierre Laurent, dans la ville dont il est le sénateur.

J'en reste là. J'ai besoin de réfléchir. À Paris bien sûr la situation est plus simple qu'il n'y paraît. Le Front de Gauche continue avec Danielle Simonnet. Il y aura une liste pluraliste aux élections municipales, des centaines de militants et de sympathisants vont se déployer parmi lesquels il aura sans aucun doute des communistes en nombre. Mais sur le plan national, la situation est beaucoup plus compliquée. La perte de visibilité est terrible pour nous. Elle aide l’extrême droite à se présenter comme la seule alternative au système. Dans l’immédiat aussi le coût de Paris va se payer comptant. Je vois trop bien où et comment, à l’heure où les votes internes des communistes continuent dans beaucoup de villes décisives. Robert Hue doit sabrer le champagne ! Nous ne pouvons-nous résigner à la perte de visibilité en nous astreignant a de nouvelles préoccupations diplomatiques internes. Nous ne pouvons pas non plus accepter la décapitation de notre dispositif national qui résulte de la présence dans une même coordination de personnes candidates sur des listes opposées. Enfin nous ne devons pas nous laisser clouer sur place et nous recroqueviller dans les problèmes importés par les alliances contre nature avec le PS. Il faut continuer à aller de l'avant pour trouver notre jonction avec tous ses secteurs d'Europe Ecologie-Les Verts qui sont en train de constituer, en ce moment même, des listes communes avec nous contre les listes gouvernementales. Il faut donc préparer avec soin et méthode l'étape suivantemanif_psa_03 qui nous permette d'enjamber la difficulté présente. N'oublions jamais qu'à la fin ce sont les électeurs qui décident. Dans cet esprit je présente deux demandes à mes amis et à ceux qui écoutent mes avis. Premier point : ne faites pas ce cadeau à ceux qui nous ont trompés d'en vouloir à tous les autres qui n’y sont pour rien. Cent soixante-dix personnes à Paris ce n’est pas le parti communiste, loin de là ! Ne globalisez pas. C'est seulement une très petite minorité, certes prestigieuse et bien placée, qui nous a abandonné. La dynamique unitaire du Front de Gauche reste ultra majoritaire dans le pays. Restez unis aux communistes du terrain : ils sont membres à part entière de notre famille politique. Ne facilitez pas le travail des solfériniens et des « Huiste » de tous poils en entrant dans des logiques fratricides, les aigreurs, les « textes fondamentaux » et autres pratiques groupusculaires. Deuxième point : tournez le dos séance tenante à tout ceux qui vous proposent autre chose que de reprendre de façon inflexible le travail de conviction sur le terrain pour gagner des consciences, rassembler des électeurs, unir des forces. On se passera sans difficulté de ceux qui ne veulent pas se battre car c'est un soulagement de ne plus sentir leur poids de plomb et leurs intrigues sur nos épaules. Mais ce serait une erreur terrible d'abandonner un seul jour le travail du regroupement des forces qui se libèrent de l'emprise des socialistes par dégoût, lassitude ou rejet intellectuel et moral. Autrement dit : le pire pour nous serait que les solfériniens d'un côté, les opportunistes de l'autre, finissent par dégoûter plus de monde du combat que nous ne serons capable d’en attirer, et pour finir d’augmenter l'abstention dans les rangs des rebelles. La clef de la situation est le grand nombre. Celui-là décide et ce n’est pas toujours comme prévu par les gros malins.


343 commentaires à “La tête dans la cendre”
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  1. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    Sans vouloir donner de conseils à Jean-Luc Mélenchon, ne serait ce que parce que nous sommes sur son blog, on peut quand même se demander pourquoi le peuple (d’après non pas des sondages, mais au pif suivant les discussions sur les marchés et dans des discussions ouvertes) pourquoi donc le peuple n'a pas l'air de vouloir s'accrocher au FdG pour les prochaines municipales ? J'ai ma petite idée, et j'ose la soumettre à Jean Luc bien modestement ! D'autres que moi dans ces commentaires supposent que le coup de canif dans le contrat que viennent de nous planter quelques camarades parisiens, n'arrangent pas les affaires et que donc il faudrait voir pour savoir comment faire face à cette turbulence, et certains suggèrent de trouver un autre sigle pour le FdG (mon avis aussi) et certains de proposer "l'humain d'abord" ou autres !
    Raisonnons calmement, le FdG avec Jean-Luc Mélenchon comme figure de proue, pour la plupart d'entre-nous, ne se situe ni à droite, et non plus à gauche comme le conçoivent les électeurs, car pour les électeurs la gauche c'est le parti socialiste et le parti communiste, auxquels s'ajoutent les autres partis du FdG et pour certains les verts, qui font la gauche, donc ces braves gens sont perdus et beaucoup ne sauront pas quoi mettre dans l'urne et j'ai bien peur que certains votes se déportent même sur le FN. Puisque nous voulons que les gens votent pour les idées que Jean Luc défend si bien, il faut leur expliquer que le FdG n'est pas à droite, pas à gauche, mais devant. Ainsi cette position unique va intéresser les abstentionnistes, et donc je propose modestement de prendre l’appellation "le mouvement de la liberté", dans cette nouvelle dénomination, on coupe avec les partis traditionnels, et les électeurs vont "voir" le geste "mouvement" et le mot "liberté" qui va pouvoir faire comprendre que les idées défendues par Jean-Luc Mélenchon sont différentes, liberté d'entreprendre, liberté de changer de République, liberté de nationaliser les banques, etc. etc.

  2. sergio dit :

    Beaucoup à lire sur ce blog (300 messages !) et tous soutiennent et remercient Jean-Luc pour le cap qu'il offre et maintient. Je m'associe à tout le monde dans l'expression de cette reconnaissance forcément. Sans les responsables du PG et ceux qui savent prendre leur responsabilité au FdG, où en serait-on aujourd'hui ?
    Pour la suggestion d'Alain (300), je suis tout à fait d'accord avec lui. Je sais bien que nous dépendons de notre sigle PG et FdG mais le slogan et le positionnement de Jean-Luc dépassant les idéologies sclérosées et les habitudes politiciennes, qui serait "(Tous) Devant" par exemple est très efficace. L'écosocialisme, c'est bien une revisite et un dépassement des combats anciens et nécessaires du mouvement prolétaire international.

  3. Ouilya dit :

    "ni à droite, ni à gauche mais devant"

    Je trouve la formule excellente. S'il fallait changer le nom de notre mouvement, pourquoi pas. Après vous avoir lu, ce serait un bonne façon de leur tirer le tapis sous les pieds tout en devenant plus lisible.
    Merci pour ce nouvel éclairage. Bonne journée à vous tous, chers camarades.

  4. rodfab dit :

    Perso je pense qu'il faut garder le nom FdG. Les gens commencent à peine à le connaitre c'est pas le moment d'en changer. Si le FdG peut faire une place à des socialistes et des verts contre l'austérité, le FdG peut ne pas faire de place à des gens qui sont pour "les places d'abord". C'est sur ça donnera des négociations tendues à l'avenir mais de toute façon elle le seront à partir de maintenant puisque la confiance est perdue avec une poignée de dirigeants. Je crois que le plus important dans les interventions de nos porte paroles, est qu'ils montre qu'ils vont changer le quotidien.
    Je discute et j'essaye de convaincre. L'important pour les gens c'est "qu'est ce que ça va changer pour nous". Leur expliquer comment ils auront moins de mal à finir les fins de mois, comment leur vie de tous les jours sera meilleure pour eux et leurs enfants et, quand ils seront rassurés, nous pourront leur donner se goût du futur qui caractérise "l'humain d'abord".

  5. Régis de Nimes dit :

    Comment faire comprendre à certains sur ce blog que le PS depuis 1920 considère "le capitalisme indépassable" (Blum), qu'il y a eu 1981 parce qu'en 1972, lors de la signature du Programme Commun (rédigé par le PCF), le rapport de force pesait encore. 1983 n'est pas une parenthèse, le réformisme assumé date de 1920 ! Je comprends que cela fasse mal à certains ici. Mais que ces mêmes parlent de trahison en 2013 aux initiateurs de l'union en 1936, 1945, après les décrets Daladier, Sérol puis Moch en 1948, et enfin 1972. Seul le prolétariat sous cultivé pour l'instant a le possible déblocage de la situation entre ses mains pour renouer avec ces grandes dates. Dans l'HD, un banquier d'affaire sort du silence sur 3 pages.

  6. lemetayerv dit :

    Je suis d'accord avec pas mal de commentaires concernant le changement de nom du mouvement FdG, d'ailleurs j'attendais comme beaucoup et avec impatience qu'il se transforme en "Front du Peuple" puisque à terme c'était ce qu'il devait s'appeler, si j'avais bien compris. Maintenant je pense que le mouvement est mûr pour cela mais peut être pas les dirigeants car ça suppose encore des discussions pendant que le monde change. Et contrairement à ce qu'on croit, les citoyens changent plus vite que les politiques, cela fait en moment que les gens ne se sentent "ni de gauche, ni de droite" même si cela appartient à l'histoire, la réponse à la question "t'es de gauche ou de droite ?", "A la gauche et à la droite de quoi ?". Il y en a qui participe à la vie de la cité, à la vie associative, à la solidarité pour le bien commun et ne comprennent à rien à cela, eux agissent sans étiquettes et n'ont pas besoin de ça pour continuer. C'est ces gens là qui changent la vision de la politique et qu'on devrait comprendre politiquement.

  7. tersa dit :

    Le front du Peuple est plausible, étant donné que les gens, politisés ou pas (à mon avis ils le sont tous, vu cette politique droitière) sont très contents quand nous disons que ce sont eux le peuple et qu'ils devraient avoir le pouvoir de donner leur avis. Par exemple, hier encore, la joie était grande de savoir que virer Hollande, un député, un 1er ministre ou autres qui nous représentent, pendant leur mandat, et ne sont pas fidèles à leurs engagements, serait possible sous la 6ème République ! Ils en jubilaient de pouvoir le faire. De même dans d'autres structures civiles, salariales etc. Ce qu'il manque pour mobiliser, c'est la foi dans nos pouvoirs et que tout devient possible quand on le veut vraiment. Démocratie participative disons-nous.

  8. marianne31 dit :

    Monsieur Mélenchon est un humaniste et un républicain. Le parti de l'Humain d'abord est un parti republicain et humaniste. C'est ce qu'il faut dire aux gens. Son programme c'est le respect de la planète et de l'humain, le partage des richesses. C'est l'anti productivisme car nous devons changer de façons de vivre et evoquer M. Pierre Rabhi par exemple. En tout cas c'est ma façon de voir. Et les jeunes y sont tres sensibles.

  9. Vincent dit :

    "Ni de droite, ni de gauche", c'est comme ça que le fascisme s'est imposé à l'histoire avant la seconde guerre mondiale il me semble. De même de nos jours c'est le FN de marine Le Pen ou encore les mouvements bizarres (mais finalement d'extrême-droite) type égalité et réconciliation qui cherchent à gommer ces oppositions gauche-droite. Peut-être que le terme de gauche repose sur un malentendu (voir l'oeuvre de Michéa) et bien sûr que des abysses séparent Jaurès de Hollande, mais c'est un héritage culturel et politique extrêmement important dans notre pays. S'en débarrasser n'ajouterait qu'un peu plus de confusion. Au contraire je pense que le nom de front de gauche a été adopté par souci de clarté et de lisibilité, pour exprimer une union et des ambitions de ce qui reste la "vraie gauche" dans l'imaginaire collectif. Et je pense que c'est très bien comme ça. Méfions nous des brouillements de pistes en ces temps troublés.

  10. Nicks dit :

    Je ne sais pas si nous devons changer de nom ou ne plus revendiquer d'être à gauche, mais ce qui est clair, c'est que quelque chose doit changer suite à la décision de la direction du Pc. En ce qui me concerne, j'espère que les militants communistes clarifieront les choses bien avant les municipales. Pour le reste, souvenons nous que le clivage gauche/ droite provient de la Révolution. Sont à droite ceux qui veulent maintenir ou reconstituer un ordre des puissants, à gauche ceux qui promeuvent l'égalité des droits et la répartition équitable des richesses, ce qui élimine d'ailleurs les girondins de l'époque (assimilables aujourd'hui aux partis de gouvernement). La mondialisation financière a enlevé quasiment tout pouvoir décisionnel aux représentants politiques. C'est bien pourquoi la notion de souveraineté citoyenne, celles de l'Etat et du bien commun qui lui sont rattachés, sont à mon avis des thématiques qui peuvent rassembler largement. Or Jean-Luc Mélenchon, à moins que je me trompe, a, pendant la campagne présidentielle, largement esquissé une réponse en adéquation avec cette problématique. La nation, dans son acception française universaliste, doit à nouveau être le substrat du changement, en modernisant l'héritage jacobin, notamment par la promotion de la sixième république, qui en éliminera les travers anti-démocratiques. Nous pourrons alors tenter de peser sur l'Europe et participer à redéfinir les relations géostratégiques, sur un mode plus coopératif (je recommande à tous la conférence qu'avait donné Jean-Luc Mélenchon sur ce sujet, impressionnante). A partir de là, de cette reconquête de souveraineté politique, de cette réaffirmation aussi de la générosité et de l'ordre républicain, nos préoccupations sociales passeront toutes seules. Il est urgent en tout cas, de nous réinventer un destin commun.

  11. lemetayerv dit :

    @ Rodfab.
    C'est cette manière de faire de la politique qui doit changer, c'est à dire, l'implication des gens dans cette transformation. Arrêtons de dire aux gens ce qu'on va faire pour eux. Les électeurs sont généralement passifs, ils attendent tout des autres et notamment des politiques. Il faudrait plutôt s'atteler à rassembler les gens qui se bougent pour l'ensemble des citoyens dans tous les secteurs : associations sportives, culturelles, pour le droit au logement, pour une santé de qualité relier à la sécurité sociale, ceux qui se battent pour les retraites, contre la précarité, pour la dignité humaine. C'est eux la force de mouvement. Que le "Front du Peuple" ou autre appellation soit un moteur politique pour eux et quand même temps chaque composante politique qui en fait partie reste à l'intérieur de ce mouvement. C'est en cela que nous pourrons rassembler durablement car lorsque l'on a des convictions, lorsqu'on se bat tous les jours pour elles et qu'enfin on a un mouvement politique qui en permet sa mis en œuvre cela fait bouger plus vite les choses. Exemple : lorsque telle association est bloquée par la décision politique, ça décourage ou ça fait couler une asso... Un mouvement oui mais pour ceux qui mouvent en priorité car c'est eux qu'on ont le plus besoin.

  12. françois dl dit :

    Combien de fois entendons nous des citoyens dire "on a essayé la droite, on a essayé la gauche" avec parfois en filigranne pourquoi pas le FN, certains ignorant souvent que celui ci est clairement une version populiste de la droite méprisante du peuple dont elle se revendique. Comme beaucoup ici je partage l'idée qu'il est temps de contrecarrer l'enfermement par l'étiquette. Le programme politique humaniste et écologique que nous souhaitons pour l'avenir mériterait une dénomination fédératrice dépassant les anciens clivages, ceci couperait l'herbe sous le pied des malveillants qui nous classent trop facilement dans une catégorie peu attractive pour les déçus abstentionnistes dont le nombre s'accroit. Je n'ai pas de proposition à faire mais je constate avec espoir que l'idée fait son chemin au vu des messages laissés et qui contiennent des pistes intéressantes. A titre personnel je suis un coco socialo humano écolo et je me reconnaitrais sans nostalgie dans une dénomination qui regrouperait ces valeurs. Et puis quel plaisir de voir les chiens de garde ne plus pouvoir classer Jean-Luc à la gauche de la gauche voire à l'extrême, mais dans la catégorie des humanistes, ils auraient la un os difficile à ronger, certains s'étrangleraient sûrement.

  13. Mr Gimblette dit :

    Le lien pour le meeting de Rodez.

  14. Poncet dit :

    Le Front de gauche est à gauche, c'est quand même précisé dans l'intitulé. Et le projet de devenir la première force de gauche (c'est à dire considérée comme telle par l'électorat) n'est pas encore achevé. Le moment n'est donc pas encore venu de passer à autre chose. Il faut remettre l'ouvrage sur le métier et s'armer d'un peu de patience. Quant aux citoyens qui disent réellement "on a essayé la droite, on a essayé la gauche" voire "si ça continue, je vais voter FN", il nous faut être lucides sur leur cas. La déception produit de l'abstention ; le basculement à droite révèle un début de croyance dans une communauté d'intérêt avec les classes possédantes. En clair : l'électeur qui bascule de gauche à droite est un électeur dont le niveau de vie s'est amélioré et qui commence à craindre pour sa petite propriété. Jetez moi au visage autant de contre-exemples que vous voudrez, mais gardez tout de même ma remarque dans un coin de la tête. Cet électeur est-il définitivement perdu pour la gauche ? Non, bien sûr. Mais il ne doit plus être considéré comme une cible prioritaire. Il votera à nouveau à gauche quand la gauche sera redevenue crédible, et elle le sera quand les classes les plus modestes voteront à nouveau, c'est à dire pour le Front de gauche. Si nous n'arrivons pas à remobiliser les classes les plus modestes, n'espérons pas entraîner massivement les petits accédant à la propriété. Cela ne voteront encore à gauche que par la force de l'habitude, mais adhérerons de plus en plus à l'idéologie de droite. C'est sur ce phénomène que surfe le FN et que Valls essaye de suivre. Mais pas nous.

  15. thersite69 dit :

    En proposant de sortir du FdG ou de changer son nom, j’ai l’impression qu’on voudrait plutôt que défendre une option politique, faire la promotion d’une marchandise ? N’est-ce pas confondre le citoyen responsable que nous souhaitons avec la «ménagère de moins de 50 ans» de la Communication ? Il faut aussi prendre en compte le fait que la FASE et les chapelles de la gauche hors partis traditionnels PC et PS qui sont dans le Front de Gauche vont se réunir bientôt pour fusionner et cherchent aussi une appellation (comme « gauche alternative »?). Nous serons moins dépendants de l’hégémonie de fait du PCF dans les comités locaux, en étant plus nombreux et unis. Ce qui compte c’est bien de réunir tous les militants qui se sont sentis ou se sentent exclus des structures classiques des partis de gauche. Mais pas en nous divisant, c.à d. en restant bel et bien avec les communistes. Cela ne signifie pas rassembler ceux qui se croient devant (une nouvelle avant-garde avec des compagnons de route) mais tous ceux qui se ressentent ailleurs, pour changer le monde. Or, il n’y a qu’une façon de changer le monde, c’est d’accepter les règles de ce monde. Telles qu’elles se manifestent moins selon nos idées, mais sur le constat de nos erreurs. Le pic pétrolier, le réchauffement climatique, nous rappellent la règle verte. J’ai déjà signalé ici le remarquable travail de la Convention PG de Clermont-Ferrand qui fait le bilan de toutes les directions de travail qui peuvent être proposées au plan local pour «changer la vie». Slogan que je trouvais remarquable en son temps, lancé par le PCF, et qui n’a plus la même signification concrète aujourd’hui. Il devient plus évident pour un très large public que changer le monde c'est prendre acte de la nécessité, pour préserver la stable résistance du réel vivant, il faut cesser de donner les clefs de la production au capital privé, à ses banquiers et aux rentiers.

  16. sergio dit :

    @ vincent - 308
    Je n'ai peut-être pas été assez clair à propos des sigles et slogans. Il ne s'agit pas de renier notre appartenance au courant de la gauche historique et du progressisme qui a existé bien avant ces mots-là.
    Effectivement "ni droite ni gauche" peut avoir un air facho, comme le refus des partis ou de la démocratie représentative. Rien n'est simple avec les mots. Par exemple je me souviens de la campagne contre Maastricht de Séguin-Pasqua avec le slogan très ambigu "gauche/droite". Il y eut 49 % de NON. Signifiait-il "au-delà des clivages pour défendre la république" avec JP Chevènement et le PCF et des responsables du PS d'alors, ou " être pour Maastricht, c'est adopter la marche forcée et militaire des partis suivistes gauche/droite" ?
    Ce qui me plaît dans la proposition d'Alain et d'autres, ce n'est pas de rompre avec le mot "gauche", même s'il est malmené et a perdu de son sens à force. C'est de donner un nouvel élan au FdG et au PG pour les municipales. Le FdG et l'écosocialisme sont "devant" et non ringards et attardés comme le claironnent tous les jours les médias. Loin de moi l'idée de vouloir changer de sigle. Nous parlions de slogans. Promouvoir l'originalité et la nécessité de notre programme par les mots, ce n'est pas si facile. Je n'ai aucune idée préconçue là-dessus.

  17. Adrien dit :

    Pour ma part je ne pense pas que de changer soit l'essentiel pour convaincre les abstentionnistes.[...] Il faut simplement et calmement refaire l'historique de la sémantique du mot "Gauche" qui est universellement défini pour les progrès humains en écartant toutes les dérives totalitaires et libérales dont il est affublé. De plus, il faut sans cesse et en peu de temps, bien faire rentrer dans les cerveaux la cohérence du programme "l'Humain d'Abord" en mettant en avant l'équilibre d'une plus juste redistribution des richesses par des explications très simples de l'augmentation des recettes récupérées sur tous les domaines financiers parasites de l'économie, et les mettre en parallèle pour justifier les dépenses qui permettront de relancer l'économie au service d'un écosocialisme mieux défini et démarqué de l'amalgame qu'en font les médiacrates au service des oligarques de tous poils. Ainsi, les septiques auront, la justification de la possibilité d'assumer toutes les dépenses de la Sécu aux retraites et plus pour un mieux vivre, largement compenser par des recettes qui ne pénaliseront pas les couches moyennes et basses de la société, mais au contraire de les relever par un différentiel plus acceptable et vitale.

  18. jpp2coutras dit :

    Merci Jean-Luc Mélenchon pour la fermeté des convictions que vous remettez cent fois sur le métier des médias qui daignent vous solliciter, ça finit par rentrer doucement. Reposez vous quand même un peu entre deux séquences car vous dépensez beaucoup d'énergie pour porter nos idéaux. Nous vous en sommes très reconnaissants, ainsi que de nous instruire.
    Regarder devant et vers le haut, car c'est ça l'urgence. Forger les outils démocratiques, tester des moyens informatisés de votation infalsifiables car vérifiés matériellement par le citoyen (les votes internes paraissent de plus en plus douteux au vu des manips genre UMP, PS etc.), persévérer à édifier un ensemble, une forge, une fabrique citoyenne prête à saisir les rênes le jour J. Quelque soit le nom qu'on donnera au regroupement des forces populaires progressistes écolo-socialistes, il sera toujours étiqueté comme gauche de la gauche voire gauche extrême par les barbiers de servile.
    Manque sans doute un conseil exécutif FdG bien lisible englobant les diverses composantes et constitué d'un homme et une femme de chaque formation augmenté d'un corpus variable selon les sujets (syndicats, assoss., cercles de pensée etc.), une sorte d'ébauche de gouvernement en somme qui décide et communique en mode démocratique. Dans lequel chacun peut participer matériellement et intellectuellement.
    Hauts les coeurs en Résistance!

  19. Mr Gimblette dit :

    Il n'y a pas de honte a être à gauche c'est même notre fierté, il faut au contraire l'affirmer haut et fort, nous sommes la gauche, c'est le parti socialiste et ses suiveurs qui ne sont plus de gauche. De même pour le mot "communiste", c'est un beau mot et qui prend tout son sens aujourd'hui. Nous avons le bon message, c'est l'Humain d'abord, il ne faut rien changer, il faut juste le marteler un peu plus fort, ça finira par payer. Regardez le meeting de Rodez et écoutez surtout, tout y est dit et franchement ça refile la pêche. Ne lâchons rien et surtout pas maintenant, nous sommes le parti de l'humain d'abord, alors arrêtons de nous déchirer entre nous et allons de l'avant.

  20. Denis F dit :

    Pour illustrer la conversation en cours je propose la relecture du "Coup d'État permanent" excellent livre polémique de François Mitterrand, qui malgré la critique acerbe qu'il fit de la Cinquième République, fort justifiée au demeurant, ne l'empêcha pas d'en devenir le monarque absolu. Depuis cette époque où la gauche fut réellement sociale de 1981 à 1983, les désillusions et dégradations se sont multipliées, et cela, jusqu'à l'actuelle nausée qui envahit la France entière. La droite a fait son travail de démembrement des acquis sociaux et des avancées techniques et économiques, rien que de très normal. Puis la gauche à parachevé son ouvrage, sous le gouvernement Jospin et le ministère de Strauss-Khan à l'Économie, aux Finances et à l'Industrie, la gauche fut le champion de la privatisation en soldant les biens du peuple (des contribuables) au profit du capitalisme le plus bestial qui soit. Qui peut, de nos jours, encore croire raisonnablement que le socialisme puisse être une idéologie au service des peuples, si cette croyance existe encore, c'est de la pure idiotie. Seul l'humanisme peut prétendre à un développement harmonieux de l'écologie solidaire du sud et du nord. Seul l'humanisme peut aujourd'hui résoudre la problématique politique qui nous porte à espérer une révolution citoyenne-prolétaire-populaire amenant une constituante populaire, et uniquement populaire, afin d'établir le pouvoir du peuple dans une 6è République salvatrice. Que ce soit le communisme ou le socialisme, ces deux idéologies sont définitivement mortes et obsolètes, la terminologie de "gauche" est, elle aussi, morte et sans résonance. L'humain d'abord doit devenir notre slogan étant déjà notre programme, lui seul fera triompher l'humanisme nécessaire au renouveau d'une civilisation capitaliste exsangue et sans avenir. Attention au terme "ni de droite, ni de gauche" elle a porté les nazis au pouvoir en 1930, et aujourd'hui le FN s'est approprié ce terme.

  21. lemetayerv dit :

    @ Mr Gimblette
    Réfléchir, s'interroger, débattre n'est pas se déchirer. Je lis les commentaires et ils sont intéressants sur les 2 points de vue. Ce que je remarque même c'est que ce qui ressort c'est que c'est l'humain d'abord le programme ou le slogan qui réunit ces deux avis donc on peut dire que ce point dire nous rassemble. Car'gauche" ou "autre chose" ça complique la vision personnelle qu'on a de la politique. Moi, personnellement cela ne me dérange pas d'être peut être de "gauche" car je n'ai pas eu spécialement l'historique qui va avec. En tout cas que vive l'humain d'abord sur lequel on s'appuie.

  22. Florent dit :

    Je ne suis pas persuadé que ce soit le nom qui importe mais les idées d'abord ! Comment constituer un front du peuple sans le peuple au sens populaire du terme. Le positionnement qui est celui du Front de gauche est le bon je crois en matière économique sur l'Europe, la défense réelle des travailleurs, sur le futur écologique. Par contre tant que nous aurons un positionnement ultra libéral sur les questions sociétales nous n'arriverons pas a fédérés autour de nous les classes populaires dans leur diversité. L'affaire Léonarda est symptomatique de ce point de vue bien qu'étant trés proche du FG sur tout le reste, je ne suis pas d'accord pour que ces gens restent en France, pas parce qu'ils sont Roms mais parce qu'il faut des règles. Les gens qui bossent et se lèvent tout les jours pour le Smic ne comprennent pas pour quoi on défend autant ces gens qui ne sont français alors qu'eux ne le sont pas.

  23. chris dit :

    @Florent
    Je comprends votre point de vue mais ne vous rejoins pas. Mais je pense que le sujet n'est pas Les ROMs ni Leonarda. Quand le pouvoir en place fait en sorte de faire un symbole de fermeté et d'ordre (à la Valls) de ce cas, il méprend la peuple car ce n'est pas le sujet. 100% des médias ont mis le focus sur cela pendant que le budget était en débat au parlement. Budget d'austérité. Ce sujet, c'est comme le mariage pour tous, qui a monopolisé tout le débat public pendant que le TSCG, et plus tard l'ANI ont été adoptés. Les problèmes majeurs ne sont pas réglés par cette politique. Ce n'est pas 17 000 Roms qui sont européens et qui sont sur notre sol qui sont le problème. Même si les conditions de vie dans ces caps sont déplorables, mais déplorables pour eux d'abords il me semble. Donc je trouve au contraire que l'on a raison de défendre les gens qui subissent le système. Cela ne signifie pas de faire un tri dans les combats, car ils en valent tous la peine, c'est la résolution des problèmes en amont qui pourra résoudre chaque problème en aval.
    VIème république et L'humain d'abords!

  24. j-jour dit :

    Moi qui trouvais essentielle que la parole circule voilà que je n'arrive plus à formuler grand chose, et je me contentais de lire, et il y a de quoi ici, toutes les réactions et propositions. Concernant celle de Florent je viens de trouver les mots d'un autre pour répondre à ce que je n'arrivais pas à formuler de moi-même à sa remarque sur l'affaire Léonarda : "Aucun peuple au monde n'a intérêt à laisser exclure et pénaliser, criminaliser les plus pauvres et les plus démunis, tous les peuples du monde ont à se solidariser contre les tyrannies."

  25. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    Un document de synthèse du programme élaboré à la convention de Clermont-Ferrand évoqué par @thersite69 (11 h 41) est accessible par ce lien. Pas de doute, c'est un programme de gauche.

  26. Christian B dit :

    @Sergio et+
    "Effectivement "ni droite ni gauche" peut avoir un air facho, comme le refus des partis ou de la démocratie représentative."

    Cela dépend ce que l'on met dans le mot Gauche. Par exemple, vous dîtes "la démocratie représentative", mais c'est antinomique la démocratie ne peut être que pour tous et par tous. On ne délègue pas son pouvoir et sa responsabilité dans une vrais démocratie. Nous vivons avec ce système ou les citoyens sont appelés tous les 5 ans (législatives) pour une campagne marketing, et puis après les représentants se la jouent comme ils l'entendent, impossible pour le citoyen de remettre son représentant en cause, pas de révocation possible, c'est exactment "circulez ya rien à voir". C'est pourquoi le PG revendique une 6eme république, que certains chez nous appellent de leurs voeux, la 1ere démocratie. La vraie démocratie avec une consitution au service du bien commun et pas des puissants. Voilà une très belle idée intrinsèquement de gauche (celle de Rosa Luxembourg et de Louise Michel, bien sur).

  27. renaud leon dit :

    Oh la! camarades ne vous laissez pas emporter par ce qui n'est qu'une péripétie aussi déplorable soit elle. De la à remettre en cause notre alliance du Front de gauche et meme jusqu'à renier notre appartenance au mouvement de gauche au pretexte que le mot n'est plus à la mode, il est des cadeaux que l'on ne peut faire à nos vrais ennemis Goldman Sachs et les capitalistes banksters. Je vous rappelle que le meeting fondateur du PG sur l'ile St-Denis a pu etre organisé grace a une maire PCF et qu'unis sans ostracisme mais sur des objectifs communs nous réussirons à réincarner la belle idée de gauche, l'humain d'abord ! Et puis nous verrons comment les citoyens electeurs se comporterons à Paris et ailleurs d'ici là evitons les anathèmes et clarifions nos aspirations.

  28. PIETRON dit :

    A la lecture de certains commentaires, on sent bien la déception qui empreint beaucoup de militants et d'acteurs citoyens. Normal car un parti jadis ouvrier vient à nouveau de trahir sa cause pour quelques sièges (bourgeois) supplémentaires au prétexte d'une plate forme commune PCF parisien/PS qui n'engage que celles et ceux qui l'ont élaborée.
    Le PS quant à lui a depuis des décennies a renoncé sciemment à la défense des intérets de la classe ouvrière (au sens large du terme). Son passé est truffé de trahisons ne l'oublions pas (Petain, sauf exceptions rares, a obtenu le pleins pouvoirs, en pleine période d'occupation, grace à une assemblée "socialiste"). De grace, ne mélangeons pas les communistes français, tous les communistes français aux engeances qui ont jalonné notre histoire.
    Néanmoins, l'époque se prete à des opportunismes intolérables qui déshonorent celles et ceux qui s'y complaisent (Robert Hue en est un, mais tant d'autres avec lesquels nous semblons plus tolérants car finalement ce serait dans leurs genes.) Pierre Laurent commet une grosse erreur et fait un très mauvais calcul (pas pour lui à titre individuel peut-etre, car un PCF à 2% peu importe dès lors que cela ne met pas en cause son poste de sénateur et la fréquentation des ors de la République). Combien sont-ils dans ce cas là ? Nombreux, trop nombreux. Si le front de gauche veut rassembler large, il doit inclure l'idée qu'il y a des "rouges" en son sein, que ces derniers ont appartenu à un parti (PCF, NPA ou tout autre groupe communiste) et que ce n'est pas en tançant sans cesse leur passé (et là ça demanderait débats plutot que les affirmations dont se sert la bourgeoisie elle-meme pour nous diviser) que l'unité nécessaire pourra sainement s'installer. Se bobo-iser n'est certainement pas la meilleure manière de transformer la société en profondeur socialiste.

  29. Bacquier Georges dit :

    Je suis un un ancien membre du PC, ancien responsable de section, ancien élu, enfin, ancien quoi... Je n'ai un jour plus eu le droit d'avoir une nouvelle carte. L'attitude de certains dirigeants haut placés ne m'étonne pas. Malgré les discours, les hauts responsables du PC ont toujours eu peur de la démocratie, de la prise de pouvoir par le peuple, ceux là ne sont en rien les héritiers de la grande Révolution. Ceux là seulement. La grande majorité des Communistes d'aujourd'hui, malheureusement si peu nombreux par comparaison à il y a des années est pour l'autonomie, et la reconstruction d'une véritable gauche démocratique, non à la botte et non prête à avaler des couleuvres. Il faut continuer dans cette voie, le front de Gauche, vers un front du peuple vers une démocratie populaire respectueuse de l'humain et de sa diversité. C'est un espoir, il fait peur à ceux qui n'ont que leur courte vue ou que leurs petits intérêts magouilleurs pour survivre. Vive la sociale!

  30. yves dit :

    Les militants communistes, moi, j'ai confiance. Mon grand-père, communiste, me racontait une histoire quand j'étais petit. Au début de la guerre, ils sont entrés en résistance, réseau, tract, sabotage de l'outil de travail (il étais cheminot), pendant que le bureau politique du PCF négociait avec l'ennemi la parution légale de l'Humanité ! Il avait un copain qui s'appelait Roger Pannequin responsable qui a écrit 2 bouquins dont un sur le fonctionnement interne du PCF. Je ne sais pas pourquoi je pense à çà tout d'un coup, mais le souvenir de mon grand père m'est revenu. Aux camarades communistes, la consigne, y a pas de consigne !

  31. Vassivière dit :

    Pour en revenir au concret, la stratégie Laurent/Brossat fait des émules. Dans une commune des Yvelines, très connue pour son champ de course, nous apprenons que le PC vient de négocier dans la plus stricte intimité avec le PS pour présenter une liste au 1er tour. Bien que n'ayant contacté aucune des autres composantes du FdG de la ville, le PC intitule sobrement son communiqué annonçant une liste commune PC/PS "Déclaration Front de Gauche (...)". Il ne fait pas mention du PC comme seul négociateur de l'accord. Qu'en pensez-vous ? Est-ce digne ? Le PCF a-t-il honte de sa propre ombre qu'il lui faille se masquer derrière le sigle FdG ?

  32. rodfab dit :

    @ lemetayerv
    C'est en partant du quotidien qu'ensuite on peut intéresser les gens à de plus grands enjeux, à de plus grand mécanisme. A partir de là, ils veulent savoir "pourquoi" ça marche ainsi et "comment" on change les choses. Je peux vous dire que c'est par ce biais là que j'ai convaincu des gens qui ne votaient pas. Ils vont maintenant aux manifs et qui discutent avec d'autres personnes pour les convaincre à leur tour, ils lisent des livres sur les sujets qui nous préoccupent tous, un petit effet papillon en sommes. Ce sont aussi les abstentionnistes qui nous manquent. Quand on leur montre concrètement ce qu'on peut faire dans la vie de tous les jours, ça change tout. Le concret comme base de discussion.

  33. Saussier dit :

    Moi, je suis parisien et si Danielle Simonet n'est pas au second tour, je reste à la maison. Il est hors de question que je vote PS ! Et j'espère que vous ne ferez pas l'erreur de nous appeler au rassemblement de la gauche au second tour ou autre baliverne de la sorte.

  34. Ouilya dit :

    Merci pour le lien du meeting de Rodez, (comment ai-je pu le rater?).
    S'il fallait changer le nom du FdG, pourquoi pas le nommer "L'humain d'abord". C'est clair et très parlant pour n'importe qui, y compris pour ceux qui ne connaissent même pas cette ligne. Le parti de l'humain d'abord, tout est dit.

  35. G MACHLINE dit :

    L'essentiel est de ne pas perdre confiance et comme le dit bien Jean-Luc Mélenchon, Paris n'est pas la France, pas plus que la direction du PC parisien ne représente l'ensemble des militants communistes. Sans la dynamique acquise avec le FdG, le PC ça représente 2,6% et les militants ne l'ignorent pas et ce choix pourrait permettre de à F. Hollande de terminer le travail bien entamé par F. MItterrand. Il ne restera plus qu'à maintenir une simple façade avec quelques dinosaures rescapés pour faire croire que ça bouge encore. Restons ferme sur nos convictions et nos valeurs. La justice sociale, c'est nous, la réduction des inégalités, c'est nous, la lutte contre les excès de la finance et de la globalistion destructrice de l'humain, c'est encore nous et quoiqu'en dise Mme Le Pen, ces valeurs sont les nôtres, pas les siennes et les Français préfèreront toujours la copie à l'original pour renvoyer la citation à son auteur. On tient bon et on ne lâche rien !

  36. coucies42 dit :

    @Yves
    Moi aussi mon grand père était communiste tout comme mon père et quand on parle tous les deux, il me dit qu'on a jamais rien obtenu par les socialistes. Aujourd"hui pauvre papy il doit se tourner dans sa tombe s'il voit le votede certains communistes parisiens.

  37. phiphi the biker dit :

    Bonjour à tous !
    Merci pour le lien du discours de Jean Luc à Rodez. Quel discours, j'en ai les tripes retournées ! Merci Jean Luc, merci à tes collaborateurs, et merci à tes proches, dont on ne parle jamais (et je suis bien évidemment pour le respect de la vie privée) qui participent à ton équilibre personnel dans l'ombre. A 60 balais, personne ne m'a jamais fait vibrer comme toi. Tu es dans le vrai, dans l'humain, continue, nous en avons besoin. Je ne sais pas si tu as le temps de lire tous les commentaires formulés sur ton blog, mais je voulais te le dire.

  38. Mellifico dit :

    Je trouve les agissements de Pierre Laurent absolument hallucinants, et je m'étonne de ne pas trouver beaucoup d'occurences du mot "traitre" dans ces commentaires. Mais peut-être s'agit-il de stratégie ? Je n'y comprends rien mais ce gars ne sera pour moi plus jamais crédible. Qu'il ait le charisme d'une limace passait encore, même si je pense que ça a beaucoup nui dans ces interventions médiatiques, mais là, ça me dépasse.

  39. Ramon Cabus dit :

    Cher Jean-Luc
    Je suis surpris de votre naîveté. Depuis des lustres et des lustres nous ne sommes gouvernés que par des professionnels de la Politique qui vendraient leure âme pour être élus ! Oui, je partage une partie de votre analyse car, je crois, que vous êtes dans ce pitoyable paysage politique, encore une personnalité qui semble encore avoir des convictions sincères qu'on les partage toutes ou non. Alors, merci et continuez avec ce langage direct et sincère car c'est encore la meilleure façon d'exister. Qu'est devenu le PCF après le prgramme commun ?
    Merci encore de maintenir en nous cette flamme révolutionnaire que tant cherchent àn éteindre.

  40. THOMAS Isabelle dit :

    Ce soir là, nous avions regardé le film "Stalingrad". C'est sur les images de fin de ce film que nous appris les résultats des élections des communistes de Paris.
    Frisson de trahison menant à la mort dans cet univers glacial de la sibérie capitaliste.

  41. Moreau dit :

    La République se fonde sur des valeurs universelles, il doit évidemment y avoir des lois universelles. L'une des premières valeurs universelles est la vérité : il est faut que la prostitution est une activité humaine saine, féconde, et généreuse, selon les adjectifs avec lesquels Victor Hugo parlait du vrai travail humain. Pierre Mendès France disait aussi que la République doit se construire sans cesse car nous la concevons révolution éternelle notamment à l'encontre de l'inégalité. La prostitution comme beaucoup d'autres fléaux, c'est hélas la vérité, résulte de la domination de l'Homme par l'Homme, domination de la bourgeoisie faisant sans le dire la guerre des classes de cent ans depuis la mort de Jean Jaurès et malgré cette tragédie. La laïcité n'est pas le diabolisme et donc c'est penser faussement que dire que la ligne de Jean Luc Mélenchon n'est pas laïque. La prostitution est implacablement conditionnée depuis longtemps par des sectarismes, par le satanisme, par des intégrismes, trois fléaux qui permettent le diabolisme incessant assurant la domination par la guerre des classes depuis la mort de Jaurès et malgré cette tragédie. La valeur travail est une valeur non seulement valeur universelle de la République mais aussi valeur de la dignité humaine depuis longtemps reconnue par les peuples qui ont placé en tête des priorité la lutte contre le chômage, et j'approuve des Hommes politique abolitionniste en voyant aussi que la participation de tous les Hommes au travail humain est de nature même à permettre le départ facultatif des femmes et des hommes à la retraite à partir de 60 ans, le caractère facultatif constituant la loi juste et qui ne revient pas sur le droit acquis. Il ne faut rien lâcher.

  42. Jean-Louis F dit :

    Je suis vraiment triste de constater dans ce forum une hostilité toujours plus grande à l'égard des communistes qui ne pensent pas comme Jean-Luc Mélenchon à propos des municipales. Que l'on arrête de tenir des propos blessants à leur égard, ils sont au moins aussi respectables que tous les autres membres du FdG. Quant à la situation de Paris, à bien y regarder les manoeuvres politiciennes ne sont pas là où l'on crois, qui à investi "Simonet" et avant même que les communistes ne se prononcent ? Les communistes sont fondateurs du FdG, durant bien des années ils ont porté seuls "le flambeau" d'une vraie politique de gauche et au prix de gros sacrifices électoraux. Alors camarades un peu de tenue, le rassemblement de tous est plus que jamais indispensable, l'urgence est désormais notre quotidien et si dans les communes on peu améliorer la vie des gens, allons y...

  43. grachus dit :

    Revenons à l'esprit de la commune !


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